Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-12-21
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 décembre 1872 21 décembre 1872
Description : 1872/12/21 (Numéro 4270). 1872/12/21 (Numéro 4270).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
DOUZIEME ANNÉE. N°4270
ON S'ABONNE AU BURE /VU DU- JOURNAL, 10, FAUBOURG-MONTMARTRE 10.
SAMEDI 21 DÉCEMBRE 1872
ABONNEMENTS (DËPARTEMENTS)'
trois mois i7 fr. Six mois 34 fr. Un an 09 fr.
tE9 ABOIN71EBUUM DATENT BES 1" ET 16 DÈ.C~QUE MON
ABONNEMENTS (PARIS)
Trois mois i4 h. Six mois 28 fr. Un an GO ff.
t IES ABONNEMENTS DATEKT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MO»S
Un numéro (départements) 20 eentimeel;
Un numéro (à Paris) 1K centimes.
ANNONCES mm. FAOcnEY-tAFFiTTE-BULLiEn et C°, 8 place de la Bourse;
M. dupout, 7, rue coq-Héron, et au bureau du journal.
(Droit d'insertion réservé a la rédaction)
La rédaction ne répond pas des articles communiqués
et ne se chargé 'pas de lés renvoyer.
'Uj
L'abondance des matières nous oblige
à remettre à demain la fin du feuilleton
de M. Jules Verne.
L'échéan,ce du 31 décembre étant la
plus considérable de l'année nous
prions nos souscripteurs dont l'abonne-
ment expire-à cette date de vouloir bien
le renouveler sans retard,, pour nous-
permettre dé lejur éviter une interrup-
tion dans l'envoi du journal.
PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LES
DÉPARTEMENTS
Trois mois l1? fr. Six mois 34 fr.
Un an: 63 fr.
En mandat de poste, ou à vue sur Paris.
(Joindre une bande imprimée.)
Après le Tour du monde en 80 purs,
par M. JULES VERNE, le Temps pu-
bliera successivement '• •
Lea Deux Frères, par ERCK-
MANN-CHÀTRIAN. •
Madame de Villerxel,par AMÉ-
DÉE AÇHARD^f ^Ir^Of
AL'1'iAHU. ~r.r:n'np'
Un Roman nouveau, par GEORGE
SAND.
PAR^S, 20 DECEMBRE
BULLETIN DU JOUR
~r;~ C
tr
L'a' tentative ébauchée avant-hier con-
tre M! de Rémusat, à propos de l'amen-
dement de M. Adrien Bonnet tendant à
n'inscrire que «pour mémoire» au bud-
get. le produit éventuel des droits d'en-
trée sur les matières brutes et premières,
a tout à t'ait avorté dans la séance
Mais, eii "revanche1, il y a eu deux
autres incidents dont l'un promet, dans
un, avenir prochain,' de Vigoureuses
luttes à M. Jules Simon tandis
que l'autre à causé une vive satis-
faction à la droite. Le premier a été
la proposition faite par le rappor-
teur, 'M. Ernoul, de mettre à la suite de
1'ordre du, jour le projet de loi sur l'en-
seignement: primaire; le ministre de
l'instruction publique n'ayant soulevé
aucune objection, la motion de M. Er-
noùl a été adoptée sans opposition. Voilà
donc une' grosse besogne en- perspec-
tive pour lôretouf "des vacances, et l'on
sait inàllifeureusâment dans quel esprit
ello sera. abordée par la majorité. Le se-
cond incident a eu trait aux conflits po-
pulaires suscités en septembre der-
nier à Nantes, par le retour des pèlerins
de Lourdes. On se rappelle qu'une in-
terpellation avait été déposée à ce sujet
par un membre de la droite, M. de la
Roohette, et que le débat avait été fixé
à demain. L'auteur de la motion est venu
la retirer en déclarant qu'un commen-
cement de satisfaction avait été donné
par le ministre de l'intérieur aux gens
de -son parti, et que dans, un délai très
court, ils en attendaient une encore
plus complète. La concession déjà fai-
te par le gouvernement est la révoca-
tion du maire ,de Nantes le complé-
ment promis est, paraît-il, le déplace-
ment du préfet de la Loire-Inférieure.
Effectué au début delà séance, le retrait
de l'interpellation avait passé sans obser*
vation; mais, au moment où la Chambre
allait ee séparer, la question de la des-
titution du maire a été portée à la tri-
bune par un membre de la gauche ra-
dicale, M. Henri Brisson, et elle a pro-
voqué de la part de M. de Goulard une
réponse très acclamée au centre et à
droite, uù le ministre a prononcé les
gros mots de mesure d'ordre public et
de jusiiee administrative, et qui nous
laisse bien loin des déclarations faites
jadis par M, Thiers, au sein de la com-
mission de permanence, sur le peu de
gravité des « bousculades dont il
s'agit et sur l'attitude des autorités
locales.
Le centre droit a tenu avant-hier soir
une réunion dont on ne nous dit que
peu de mots. On y aurait décidé que le
groupe mettrait à l'étude, concurrem-
ment avec la commission des Trente, les
questions soumises à l'examen de cette
dernière. Ce sera, comme on voit, une
manière indirecte de peser sur les réso-
lutions de la commission, bien qu'il ait
été déclaré qu'il ne s'agissait pas de les
entraver. Le centre gauche s'est aussi
réuni hier nous donnons plus loin le
compte-rendu de sa séance.
Le Times d'avant-hier contenait un
artiele intéressant et curieux, A propos
d'un surplus de recettes signalé par le
clianceliep de l'échiquier, ce journal se
plaignait de l'élasticité indéfinie des re-
tenus indirectsi {Kmsç duties) et de la
progression trop rapide des ressources
qu'iîis procurent au Trésor britannique.
Il constatait que les recettes de ce chef
qui, en 186S--1869, étaient déjà d'un peu
plus de 500 millions, allaient, d'après
les résultats connus jusqu'à ce jour,
atteindre probablement 050 millions,
soit un accroissement de 25 0/0 en qua-
tre ans. Il n'y a dans ce fait, en appa-
rence du moins, rien que de très satis-
faisant mais la question change quand
on regarde au fond des choses. Les
Excise duties, c'est, en effet, l'impâtsur
les boissons fabriquées à TijatériôUF,
bière, gin, whisky et eau-de-vie an^
glaise, et les 650 millions dont il s'agit
sont la preuve de l'intempérance crois-
saute des clas§esjmyrières du Roy auïne-
Uni. Ces 25 0/0 d'augmentation ne corres-
pondent pas à un accroissement équiva-
lentdela population; ils accusant. un -dé*-»
veloppeniénrânormalduvice dégradant
de l'ivrognerie; voilà ce qui préoccupe
et alarme à bon droit le Times. Cette
feuille fait remarquer que les salaires
des ouvriers se sont considérablement.-
accrus dans ces dernières années, et il
s'explique dans une certaine mesure
qu'une partie de ce surplus ait profité
aux cabarets (public-houses), mais ilya,
dit*il, une limite à tout, et cette limite
a. été dépassée. Comment remédier au
mal? Le rimes se demande s'il ne serait
pas possible de l'amoindrir en suréle-
vant les droits qui pèsent sur les li-
queurs fermentées et alcooliques mais.
somme toute, il n'a qu'une médiocre
confiance en ces moyens, et il se tourne
en fin de compte vers un remède d'un
ordre plus élevé, l'amélioration de
l'éducation des goûts et des amu-
sements des masses populaires. C'est
là, en effet, qu'est la véritable solution
du.problème. C'est surtout pendant les
heures oisives du dimanche, où il ne
sait que faire, que John Bull va% s'eni-
vrer chez le publican. Il y aurait peut-
être déjà moins d'affluence dans les
débits de boissons, si le formalisme re-
ligieux, qui règne si souverainement en
Angleterre, se décidait à permettre ce
jour-là l'ouverture des bibliothèques*,
des. théâtres et des musées.
DEPECHES TÉLÉGRAPHIQUES
r 'j:k.
8BRVICK HAVAS-BULLIBR
Angleterre.
Londres, 19 décembre.
Un télégramme de Paris, adressé au Manches-
1er Guardian, annonce que la question des droits
compensateurs a été résolue hier par la com-
mission internationale, et que le ministère de
l'agriculture et du commerce a fait faire une
copie de ce rapport pour le soumettre au cabinet
anglais, Londres, 19 décembre.
Londres, 19 décembre.
La cour d'assises a condamné, aujourd'hui,
cinq ouvriers gaziers grévistes à un an de pri-
son avec travail forcé, pour tentative d'intimi-
dation sur le directeur de l'usine gaz dite de
Beckton. > •
Beclaon. s Londres, 19 décembre, soir.
Un télégramme de l'agent du conseil des por-
teurs d'obligations étrangères, daté de Coustan-
tinoplé 18 décembre, constate que le ministre,
des finances de Turquie nie officiellement l'in-
tention prêtée au gouvernement ottoman de
préparer des toies pour l'unification de sa dette.
Italie.
Marseille, 19 décembre.
On télégraphie de Rome, a la date du 19 'dé-
cembre
« Le pape a reçu aujourd'hui une députation
du û-uiiiui nu sui'uu-pien'e qui lui a orrurc une
somme considérable: Cette députation était pré-
sidée par le prince Chigi.
» Le pape a dit: «LfT charité inépuisable du'
» monde catholique permet au souverain pontife
»'de soutenir les charges de sa position, et elle
» démontre la protection do Dieu au milieu des
» épreuves passagères que l'Eglise traverse.»
Turquie.
Marseille, 19 décembre.
Des lettres directes de Jérusalem signalent
l'intervention de la Porte et dé la Russie dans
le conflit qui s'est élevé entre les patriarches
grecs de Constantinople et de Jérusalem.
Le premier s'appuie sur les décisions d'un con-
cile spécial et persiste à. faire exécuter la dé-
chéance du second, parce que celui-ci a refusé
de signer l'excommunication encourue par les
Bulgares séparatistes.
Le pacha de Jérusalem protège le patriarche
récalcitrant.
Le consul général de Russie^, à Jérusalem,
M. Kojevnikoff, escorté de soldats turcs, accom-
pagne publiquement le patriarche menacé.
Espagne.
Madrid, 19 décembre, 5 h. 30, soir.
Le Sénat a approuvé définitivement le projet
de dotation du clergé.
Le Sénat et la Chambre des députés ont sus-
pendu leurs séances à cause de la crise minis-
térielle. M. Echagaray passe au ministère des
finances, M. Becerra entre aux travaux publics
(Fomento), M. Mosquera prend le portefeuille
des colonies.
j. j Allemagne.
,•• Berlin, 19 décembre.
On annonce de bonne source que la démis-
sion du ministre de la guerre n'a pas été ac-
ceptée.
Eu ce qui concerne la démission du ministre
de l'agriculture, le roi n'a pris encore aucune
décision.
Berlin, 19 décembre.,
Chambre des députés. L'ordre du jour ap-
pelle la discussion du budget de la Banque.
Répondant à une interpellation, le président
de la Banque dit que la Banque, chaque fois
qu'elle s'est trouvée en présence de garanties
suffisantes, n'a ni refusé les prêts sur gages, ni
usé de restrictions dans l'acceptation des effets.
La Banque n'a repoussé non plus aucun titre.
de sociétés industrielles; il n'existe d'ailleurs
pas de tableau noir des entreprises indus-
trielles.
Tous les bruits contraires qui ont circulé ne
sont dus qu'à la malveillance; mais la Banque
de Prusse ne saurait accepter à l'escompte ce
qu'on appelle des effets de banques de crédit,
sans compromettre sa réputation ainsi que la
circulation monétaire.
Il importe aussi d'imposer une limite à la
circulation des effets qui chevauchent, comme
on dit, d'une place â l'autre (Rittwechsel).
Les effets de cette catégorie circulaient na-
guère dans une proportion colossale; il en cir-
cule notamment pour une valeur nominale de
30 à 59 millions qui émanent d'une place étran-
gère où la banque locale ne les accepte pas à
l'escompte. « Notre dernier bilan, ajoute le pré-
sident de la Banque, est très favorable. La cir-
culation des billets est couverte par une réserve
métallique de 53 1/2 0/0. Sur un portefeuille de
110 milloms d'effets, 50 à 90 ont leur échéance
d'ici à un mois,
«Aucune banque n est mieux niplus sûrement
établie que la Banque de Prusse. Cette fois en-
core, la situation s'améliorera, J^es crises anté-
rieures ont été beaucoup plus pénibles que celle-
ci. L'élévation du taux de l'escompte qui a eu.
lieu en septembre a été dans le principe un
avertissement efficace. Bientôt après, la fièvre
de fondation industrielle s'est apaisée. La Bourse
est m&qu'à un certain point responsable de la
crise actuelle. Pe nouvelles élévations de l'es-
compte sont désormais inutiles, attendu que la
Banque ne souffre pas d'une disette de numé-
raire C'est presque le contraire qui serait vrai.
Le 1er janvier prochain, la Banque recevra 30
millions sur les versements de l'emprunt fédér
ral elle touchera des dividende»>pour une somr
me c°-ale. Nous ne sommes donc pas et nous
ne ssefons pas pauvres en numéraire. La Chain-
bfe approuvera sans doute la politique financiè-
re de la banque.» (Asseniiment général).
Bépôt par le ministre du commerce d'un pro-
je,t pour la eonstruction de chemins de -fer s'e-
le'vanfau chiffré total d'environ 120 millions de
thalers. Sur ce projet figure le -chemin de fer
ô^d^uinen à Metz. -•
1- New-Yorif, 19 décembre.
Les fiâuaranfe-cig la Crf^MStÉààfe
de fer de l'iîrid contre M. Gould ont été réglées 1
par la restitution qu'il a faite de la somme en-
ticre, dont plus de 9 millions de dollars mi nM?
,priâté9>iiamoWièrcs et TiinÏÏions en eiïols et en
espèces. 4> 1
$»
Le Telegraph public la dépêche sui-
vaitte
Berlin, mercredi soir.
La démission du prince de Bismarck de la pré-
sidence du cabinet prussien est envisagée comme
un coup de mort porté au « particularisme » et
comme signifiant la prochaine et rapide réalisa-
tion de la complète consolidation de l'empire al-
lemand.
Un code de lois adapté à l'Allemagne tout
entière est en voie de préparation dans le Bun-
derath, et d'importantes mesures dirigées con-
tre le séparatisme seront prises avant -long-
temps. Le projet de loi du Kreisorduungs a reçu,
dit-on, la sanction royale.
Nous sommes pour la conciliation,
vous êtes pour la conciliation, voilà ce
qu'on entend de tous côtés depuis la der-
nière séance de la commission des Tren-
te. La conciliation est donc à l'ordre du
jour, du moins on le dit, et en le disant
on le prouve dans une certaine mesure;
mais air point ou en sont venus les cho-
ses entre la majorité de la commission
et le gouvernement, il faut plus qu'une
tendance ou qu'un désir, il faut des
idées et des solutions précises, sans les-
quelles la journée du 29 novembre sera
toujours à recommencer, au détriment
de la droite elle-même, .comme à celui
de l'Assemblée et du pays.
Or, s'il paraît résulter de la discus-
sion de mercredi que la responsabilité
ministérielle et les attributions des pou-
voirs publics seront examinées ensem-
ble, la campagne des journaux de droite
peut faire penser que ces deux ques-
tions parallèles et même corrélatives
seront résolues l'une après l'autre la
responsabilité ministérielle aurait na-
turellement la priorité; quant aux at-
tributions des pouvoirs publics, et par
conséquent aux réformes constitution-
nelles, non-seulement elles viendraient
en second lieu, mais encore on ne
les réglerait -que pour l'avenir et en*
vue d'une Ass^nîblée nouvelle. Le Fran-
çais est sur. ce point d'une netteté
qui ne laisserait lien "à désirer, si elle
n'avait pour effet de mieux marquer l'é-
quivoque où la commission elle-même
persiste, quoi qu'on en dise, à se main-
tenir, Quant à la seconde Chambre, le*"
Français affirme qu'elle ne saurait, en
aucun cas, fonctionner avant la dissolu-
tion de l'Assemblée, et il ne doute pas
que la sous-cominission ne se prononce
dans le même sens en revanche, la
m.ajoï?iti do la onnrrtiicoinn oovnit rlio
posée à offrir le veto.
Nous ne savons jusqu'à quel point le
Français est l'organe autorise de cette
majorité; mais il reflète évidemment les
idées qui s'agitent à droite et que
plusieurs membres de la commission
des Trente ont d'ailleurs exprimées en
termes plus ou moins couverts. Si
c'est là qu'on place les espéran-
ces de conciliation dont on nous
entretient depuis quelques jours, il
ne" nous est pas possible de les
partager l'Assemblée actuelle s'adju-
geant immédiatement le pouvoir par
l'organisation de la responsabilité mi-
nistérielle et réservant le contre-poids
de la seconde Chambre pour une As-
semblée nouvelle, ce serait une vérita-
ble dérision; si la proposition Dufaure
a été substituée par l'Assemblée à la
proposition Batbie, c'est justement que
la responsabilité ministérielle ne pou-
vait être isolée des autres réformes
constitutionnelles ni dans le travail de
la commission ni dans le vote de l'As-
semblée. C'est en vue des différends
survenus entre ce gouvernement-ci et
cette Chambre-ci que M. Thiers et après
lui M. Dufaure ont demandé des institu-
tions régulières et simultanées. Dis-
penser l'Assemblée actuelle de la con-
tre-partie d'une seconde Chambre pour
imposer cette même contre-partie à
l'Assemblée nouvelle, c'est' comme si
un négociant faisait des recettes pour
sont compte et des dépenses pour le
compte de ses héritiers..
M. Thiers a constamment parlé des
relations que son gouvernement a tous
les jours avec la représentation natio-
nale, et c'est uniquement pour modi-
fier, améliorer, et en tout cas régler ces
relations qu'il a fait son appel du 13 no-
vembre, son discours du 29 et ses décla-
rations d'avant-hier c'est aussi là ce que
l'Assemblée réunie en séance publique a
voulu le hasard de la division des bu-
reaux a renversé la majorité, mais elle
ne l'a pas détruite, et les commissaires
auraient été nommés au scrutin de lis-
te, bureaux réunis, qu'ils n'en seraient
pas moins liés par le vote définitif du
29. Un commissaire appartenant à la
droite, M. Ernoul, l'a nettement recon-
nu dans la séance du 18, et ses collè-
gues ont paru s'associer à ses déclara-
tions.
Pourquoi donc alors chercher ou con-
seiller des faux-fuyants? Pense-on que
l'Assemblée est aveugle et le gouverne-
ment idiot? La conciliation est une belle
chose, mais il ne faut pas qu'elle recouvre
ui).e tentative de mystification autre-
ment elle aggrave les différends et pré-
pare les conflits, Voilà pourquoi on ne
comprendrait pas aujourd'hui la conci-
liation sans la franchise et la franchise
sans la loyauté.
§i la commission est de cet avis, elle
repoussera les suggestions du Français
pour s'entendre avec le gouvernement
sur ce modtis' vivendi qui est la nécessité
actuelle, urgente, non la fantaisie de
l'avenir • elle û'escamptera P.^l.Q mau-
t.5~' ~>_ f. <.
.datj'ormel qu'elle a reçu de l'Assem-
bléE; "elle ne Je restreindra pas, ell^
l'épuisera à cette condition, mais à
cette condition seulement, la concilia-
tion aura sa valeur et le conflit son dé-
noûment.
On nous écrit de Versailles
Hier matin encore on n'était pas sans
quelque inquiétude sur le résultat de la
discussion au sujet des 93 millions inscrits
au budget des recettes comme produit de
l'impôt sur les matières premières. Le dé-
bat avait pris la veille la tournure d'une
attaque contre le ministre des affaires
étrangères, et l'on se demandait si la ma-
jorité entendait pousser les choses plus
loin. Il n'en a rien été heureusement; le
centre droit, au dernier moment, s'est
aperçu qu'il faisait là une campagne im-
prudente, et il a laissé l'extrême droite
satisfaire seule ses rancunes. La majorité
qui a su éviter ainsi une faute a eu, pour
récompense, une satisfaction. Le gouver-
nement lui a sacrifié le maire de Nantes,
et parait lui avoir promis le changement
du préfet. Ce triomphe a été accentué par
le ton que M de Goulard a pris pour jus-
tifier ces mesures. Il a su faire comprendre
à la majorité avec quel plaisir il avait
saisi l'occasion de faire quelque chose qui
lui fût agréable. Aussi a-t-il été applaudi
avec quelque chose de l'enthousiasme qui
saluait naguère le discours de M. Dufaure.
Dédidément, il y a ici comme un change-
ment, de vent et de température; c'est fort
curieux à observer.
Le Bulletin conservateur républicain dé-
ment en ces termes les bruits qui avaient
couru touchant une prétendue dissolution
du centre gauche
La prétendue scission qui se serait produite
dans le centre gauche par l'interprétation du
discours de M. le garde des sceaux se réduit à
de simples divergences d'appréciations, telles
qu'elles se produisent dans tous les groupes
parlementaires, mais qui n'affaiblissent en rien,
l'union et l'entente dans les questions fonda-
mentales.
Le programme du centre gauche, concordant
avec la pensée du Message et basé sur la repu-
blique conservatrice, reste debout tout entier:
c'est sur ce programme que se fondent toutes
les espérances de conciliation, et le centre gau-
che est unanime pour le soutenir. Il poursuivra,
sa ligne politique avec persévérance. Dans le re-
nouvellement de son bureau, les candidatures
qui tendraient à l'en faire dévier ne peuvent
avoir aucune chance de succès, et si elles ve-
naient à se produire, la grande majorité des
membres se prononceraient infailliblement con-
tre elles.
Los divergences qui se sont produites dans le
vote sur la dissolution >sont fort peu nombreu-
ses elles résultent plutôt d'un malentendu que
de toute autre cause, et elles ont été suffisam-
ment expliquées par les nieuiUrus îuo plus au.
torisés du centre gauche pour qu'il soit encore
permis de conserver le moindre doute à cet.
égard.
MM. Fresneau et Carron viennent
de remettre à la commission militaire
un projet d'organisation du service reli-
gieux dans l'armée. Ils proposent d'as-
similer les rassemblements de troupes
aux paroisses civiles, et de leur atta-
cher, comme à celles-ci, un clergé sou-
mis aux évêques diocésains. Les aumô-
niers qui composeraient ce clergé se-
raient en nombre égal à celui des régi-
ments, de manière qu'il y en eût au
moins un dans toute garnison de mille
hommes. Ils n'auraient ni rang, ni grade
dans la hiérarchie militaire.
Nous avons déjà eu l'occasion de dire
ce que nous pensons de projets de ce
genre. Les soldats doivent avoir toute
liberté, tourte facilité même pour prati-
quer leur culte cette liberté n'a pas
manqué jusqu'ici pour ceux qui ont
vraiment eu envie d'en user; elle
manquera encore moins à l'avenir, puis-
qu'on a pris soin d'inscrire dans la loi
des garanties à cet effet.
Le projet de MM. Fresneau et Carron
signifie tout autre chose; il institue une
propagande et ne peut signifier que cela;
car si les aumôniers qu'ils proposent
n'ont pas accès dans les casernes et ne
cherchent pas à entrer en rapport avec
la troupe, il est inutile de les nommer
les prêtres des localités se tiendront
tout aussi bien qu'eux à la disposition
des militaires.
Quant à permettre la propagande à
laquelle nous faisons allusion, à l'ériger
en pratique légale, il n'y aurait rien de
plus fâcheux. Les propagandes ne sont
jamais discrètes, le prosélytisme n'est
pas toujours désintéressé, et si une fois
ce double courant s'établissait dans
l'armée, c'en serait fait bientôt de sa
concorde, de la franchise do son esprit
et. de ses allures; nous verriolis s'y
produire, mais avec des conséquences
beaucoup plus graves, ce qui a lieu
dans la société civile, à savoir
le fanatisme d'un côté avec son cor-
tège de rancunes et d'hypocrisies,
et, de l'autre, la négation absolue que
l'exaspération de la lutte ne manque-
rait pas d'amener. Nous ne pensons pas
que ce résultat final et infaillible soit
désiré par personne. Nous ajouterons,
en outre, que dans une affaire de ce
genre il y aurait d'abord quelqu'un qui
serait en droit d'être consulté, c'est l'ar-
mée, pour laquelle le monde religieux
montre tant de sollicitude depuis quel-
que temps, mais qui ne se trouvé peut-
ëtfe pas en. étaf de payer ce b,eau?èlé,
sachant bien qu'elle est parfaitement
libre en fait de croyance et de culte, et
ne demandant rien de plus.
La question des 93 millions Rrp.Wé.ma*.
tiques* a encore été discutée hler,ma'is
la proposition de l'inscrire pour mémoire
n'a pas été adoptée et u'à pas' pu i'ê|fe5
En matière financière, c'est le droit
~rict~~b!tt<~n~-6~
tion explicite qui doit être suivie. Or on
n'inscrit pour mémoire que les fonds
dont on n'attend rien, qui ne grossissent
pas le total, et non ceux qui doivent
rentrer en partie. Nous ne nous char-
geons pas, sans doute, de déterminer
combien il devra rentrer sur ces 93 mil-
lions, personne. ne le sait exactement;
aussi croyons-nous, avec M. le rappor-
teur, qu'il suffira de mettre à part, sur
les comptes trimestriels, les produits qui
seront encaissés en vertu de la loi du
26 juillet. De cette façon, on "pourra en
suivre la marche et aviser à temps.
Lv amendement, rejeté d'ailleurs, qui
demande la suppression des droits sur
la chicorée, a méconnu une loi fonda-
mentale en matière financière lors-
qu'on impose une denrée, il faut met-
tre des droits correspondants sur tous
les suocédanés ou remplaçants. Ainsi
l'Angleterre, qui évite les impôts peu
productifs et à pour principe de tirer
ses révenus d'un petit nombre de sour-
ces, impose la chicorée parce que le
café paye un droit. On en comprend la
raison. L'emploi du succédané s'éten-
drait aux dépens de la denrée princi-
pale, les populations s'habitueraient à
une consommation iiif érieure, et le Tré-
soF'Serait frustpiwie ses .droit». Costio
prix excessif du café pendant le «blo-
cus continental », au commencement de
ce siècle, qui a donné l'idée de torréfier
la racine de la chicorée et de la vendre
pour de la poudre de moka.
Tous les amendements, cependant,
n'ont pas été rejetés hier; il en est un
qui a eu un légitime succès, c'est celui
de M. Wolowski demandant la création
de cartes postales et la réduction du
droit sur les articles d'argent.Les cartes
postales, ou cartes de correspondance,
sont une invention allemande qui a été.
immédiatement adoptée en Angleterre,
et plus tard en Suisse. Le port de la let-
tre simple est de 12 centimes 1/2 (un
gros) en Allemagne, et de 10 centimes en-
viron (un penny) en Angleterre la carte
ne paye que la moitié du port, mais,
aussi elle n'est pas cachetée. On inscrit
d'un côté l'adresse et de l'autre la cor-
respondance. Beaucoup de commer-
çants portent sur eux des cartes munies
du timbre-poste, et s'ils trouvent utile
de faire à un correspondant une com-
munication-pressée etnon confidentielle,
ils n'ont pas besoin de rentrer chez eux,
ils n'ont qu'à écrire quelques lignes au
crayon et n jAt.p.r. la r.nrtft dans In pre-
mière boîte à lettres venue.
La France ne pouvait pas rester en
arrière; seulement la carte, qui doit
toujours être affranchie, coûtera 10 cen-
times dans l'intérieur de la commune et
15 centimes de bureau à bureau. Le prix
n'est peut-être pas encore assez bas; i
mais peu importe, on fera l'expérience
et l'on verra. Elle a été concluante dans
les pays que nous avons nommés, en ce
sens qu'on s'est servi d'un grand nom-
bre.de millions de cartes et que pour-
tant le nombre des lettres s'est forte-
ment. accru. Il n'y a pas encore de cartes
postales internationales.
Les droits sur les envois d'argent ont
jeté remis (à partir du 1er janvier) à 1 fr.,
comme autrefois.
La question des sucres a occupé hier
l'Assemblée, et assez longtemps mais
nous attendrons, pour la discuter, que
le projet de loi spécial soit à l'ordre du
jour. Cette question a été remise bien
souvent sur le chantier depuis près de
quarante ans, et dans les derniers temps
elle s'est encore compliquée de traités
internationaux; mais nous croyons que
cette fois les traités ne nous gêneront
pas, car, à en juger d'après les feuilles
spéciales, les intérêts anglais et belges
ne diffèrent pas des nôtres sur ce point.
Nous rendons compte aujourd'hui
d'un ouvrage dont la dernière livraison
vient de paraître, et dont nous devons
saluer la conclusion comme un événe-
ment. C'estle Dictionnaire de M. Littré,
œuvre de science accomplie, oeuvre
d'art aussi par le fini du détail et la
perfection de l'ordonnance; monument
irréprochable, en un mot, tel qu'aucune
langue n'en a jamais possédé. Nous fé-
licitons M. Littré. d'avoir pu mener
à fin cette noble entreprise, de
pouvoir la contempler dans son a-
chèvement, et se reposer dans la con-
science du grand service qu'il a rendu
a ses contemporains et aux générations
futures. Nous le remerciQns aussi, non-
seulement de ce service, mais de
l'exemple qu'il a donné, et d'avoir mon-
tré par cette œuvre, poursuivie pen-
dant vingt années, ce que l'esprit fran-
çais est capable de développer de
volonté et d'énergie, quand il veut bien
ne, pas s'abandonner, Si tous les ci-
toyens, chacun dans sa sphère, compre-
naient et accomplissaient leur, devoir
comme M. Littré, s'ils tiraîe.n,t d'eux-
mêmes, pour le, donner à' là' patrie, tout
ce, qu'ils pourraient lui donner, la
France serait bientôt relevée. Puisse
donc cet exemple être compris et deve-
nir un aiguiHp.n et dev~
Par un rare privilège, l'œuvre de
M. Littré est de celles qui ne sauraient
être contestées par personne, et qui
commandent le respect généraL EUa
sera un bienf^, même'; p'oiir ceux
qui ont excommunié l'auteur, et
qui, en 'dépit d'eux -niêmes! ue pour-
ront plus se d^spertser. "âè; recourir
à lui, M. févêq^u'o d'Orléan^ devra,
`~5.< -40.
cette fois garder s,a bile et s'incliner.. A
Telles sont lès revanches de la science, f
les vengeances de l'esprit. Elles cousis- v
tent à rendre le bien pour le mal,
comme le veut l'Evangile, et à verser
indistinctement la lumière aux amis et
aux ennemis. Celles des cléricaux sont
autres; elles procèdent par l'exclusion
et l'outrage, comme l'éprouve en ce''
moment même, après M. Littré, son
ami, M. le professeur Robin. Mais le
parallèle n'est pas au détriment de la-
science. -7
LETTRES D'ESPAGNE
Madrid, 18 déceml»re* • •<<}&
L'ordre matériel n'a jamais été plus com-
promis, plus profondément altéré et.plus
difficile à rétablir qu'aujourd'hui. Les car-
listes au Nord, les fédéraux au Midi, par-
courent les campagnes, imposent des con-
tributions, coupent les chemins de fër et
les télégraphes, causent aux compagnies
particulières et au gouvernement des per-
tes considérables, arrêtent le trafic com-
mercial, minent les industries locales, pro-
tégent et facilitent la contrebande, et rô-
gnent en maîtres partout où ils passent,;
l'action du gouvernement est complète-
ment annulée dans certaines provinces, et
l*on~ ô.J p"U v'c/li lco oavlioluà tic CialcllUgUtJ
prêter récemment aux républicains insur-
gés pn appui et un concours que ceux-ci
leur rendent sur d'autres points.
L'ordre moral est tout aussi profondé-
ment troublé les partis se montrent plus
implacables et plus irréconciliables que
jamais. Le gouvernement radical a contre
lui les forces réunies des carlistes, des
alphonsistes, des républicains, des conser- •
vateurs libéraux, et, dans son sein même,
la dissension s'est introduite et suspend
sur sa tête la menace d'une crise ministé-.
rielle imminente, dont le but et le résultat
seraient de faire passer le pouvoir aux
mains de la fraction des Cimbrios, c'est-à-
dire de MM. Martos, Rivero, Becerra.
dont les tendances démocratiques lais-
sent en arrière celles dès radicaux purs et
constituent une avance de plus vers l'ex-,
trême gauche. L'autorité royale, sansjires-
tige et sans popularité, n'est plus qu'un
vain mot, et le respect de la loi n'exista- <~
nulle part. V*i.
Quant à la fortune publique, il n'y à
plus d'illusion à se faire elle va droit t à la
banqueroute. Qu'espérer en effot d'un pays
qui consomme et dépense plus qu'il ne
produit, et d^in gouvernement qui fait de-
puis des années d'inutiles efforts pour
combler un déficit chaque jour grossis-
sant? Les contributions actuelles se recou- i
errent, difficilement là où elles peuvent, >
encore se recouvrer, et ailleurs, c'est-à-
dire sur un quart du territoire espagnol, f
elles ne produisent rien du tout.
Le gouvernement cependant pousse l'a- r
veuglement au point de choisir co moment
pour proposer l'établissement de contri- .¡
butions nouvelles et de surtaxes sur les -'•
anciennes. Le Congrés peut les voter, mais.tl
qui les payera ? nw. <
On dit que M. Ruiz Gomez, le ministre 7,"
des finances, doit donner sa démission. '~]
Dans une situation normale, sa retraite
serait en effet de rigueur, mais comme il
est à présumer qu'une dislocation minis-
térielle entraînerait }a chute du cabinet ra- i
dical., celui-ci passera par-dessus tout plu-
tôt que de quitte son poste. Peut-être
n'est-ce pas un mal, parce qu'un tel chan-
gement dans les circonstances actuelles
pourrait bien jeter le pays flans des aven- '] <
tures pleines de périls.
:y] ^ii¥;. '+, *.ro ^t
,y73
I iETTilES-DES- ÉTATStIjWS^Ï!
l 't~ï~fL > 1 ;.y?~ -?' ;f~)~j
New-York, 4 décembre:
La mort inattendue de M. Greeley a causé* <
partout une pénible surprise. Au lende-
main de l'élection présidentielle, on avait
vu le candidat du parti libéral reprendre
la direction du New-York Tribune et re-
vendiquer sa place accoutumée dans la
presse. Indépendant de tous les partis dé-
sormais, il prétendait ouvrir à son journal
une voie nouvelle et, de fait, l'impartialité
de sa critique, exempte de l'aigreur per-
mise aux candidats malheureux, lui ra-
mena dès l'abord son cortège. habituel de
lecteurs et d'amis. Mais les fatigues de la
campagne électorale, aussi bien que les
douleurs privées, avaient brisé cette ro^-
buste organisation. Aux premiers symp-
tômes de congestion .cérébrale, les méde-'
oins le jugèrent perdu. Il expira le 29 no-,
vembre, à l'âge de soixante ans.
vem re, aga 4e soixante ans.
Le pays est unanime à regretter cette'
perte, Le Congrès fédéral, plusieurs légis-
latures d'Etats, un nombre considérable"
de municipalités et d'associations privées
la presse entière se sont rencontrés dans m
un sentiment commun -pour rendre hom-
mage à la mémoire, de M. Greeley. Le
corjjs a -été exposé pendant toute une
journée à City-Hall. Les funérailles ont
été magnifiques. A vrai dire, la ville en-
tière de New-York y assistait. Le général
Grant était venu de Washington pour.
rendre les derniers devoirs à son ancien
rival, A ses côtés, aux premiers rangs du
oortége, on remarquait M, Colfax, vice-
président des Etats-Unis; M. Chase, chief-.
justice; M^HoffmanUi gouverneur de i'E'cat >
de New-York M. Hall, maire de ia ville-
MM. Wilson, Sumner, eta
Quelque jugement que l'histoire porte
un jour sur M» Gr-eeley, elle devra tenir
compte. des sentiments de regrets et da
SynipathiQ spontanément manifestés par
Vunànimit.é de ses concitoyens à l'occasion
de sa mort. Ce sont là des suffrages plus
glorieux peut-être et d'un plus durable
effet que ceux .qui se peuvent compter,
sinon pesça1-, dans l'urne électorale. Com-
bien de présidents des Etats-Unis j)o.urront
envier les obsèques de ce vaincu du scru-
tin présidentiel.y""1
D,ès àprésent,. l'an peut dire. çue. M.
Greeley fut avant tout un écrivain sincère
daas ia haute'accëption du mot. C'est cette
qualité peu commune qui lui assigne une
çA«6ô à-Mrtûans le joutagUsme méri-
ON S'ABONNE AU BURE /VU DU- JOURNAL, 10, FAUBOURG-MONTMARTRE 10.
SAMEDI 21 DÉCEMBRE 1872
ABONNEMENTS (DËPARTEMENTS)'
trois mois i7 fr. Six mois 34 fr. Un an 09 fr.
tE9 ABOIN71EBUUM DATENT BES 1" ET 16 DÈ.C~QUE MON
ABONNEMENTS (PARIS)
Trois mois i4 h. Six mois 28 fr. Un an GO ff.
t IES ABONNEMENTS DATEKT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MO»S
Un numéro (départements) 20 eentimeel;
Un numéro (à Paris) 1K centimes.
ANNONCES mm. FAOcnEY-tAFFiTTE-BULLiEn et C°, 8 place de la Bourse;
M. dupout, 7, rue coq-Héron, et au bureau du journal.
(Droit d'insertion réservé a la rédaction)
La rédaction ne répond pas des articles communiqués
et ne se chargé 'pas de lés renvoyer.
'Uj
L'abondance des matières nous oblige
à remettre à demain la fin du feuilleton
de M. Jules Verne.
L'échéan,ce du 31 décembre étant la
plus considérable de l'année nous
prions nos souscripteurs dont l'abonne-
ment expire-à cette date de vouloir bien
le renouveler sans retard,, pour nous-
permettre dé lejur éviter une interrup-
tion dans l'envoi du journal.
PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LES
DÉPARTEMENTS
Trois mois l1? fr. Six mois 34 fr.
Un an: 63 fr.
En mandat de poste, ou à vue sur Paris.
(Joindre une bande imprimée.)
Après le Tour du monde en 80 purs,
par M. JULES VERNE, le Temps pu-
bliera successivement '• •
Lea Deux Frères, par ERCK-
MANN-CHÀTRIAN. •
Madame de Villerxel,par AMÉ-
DÉE AÇHARD^f ^Ir^Of
AL'1'iAHU. ~r.r:n'np'
Un Roman nouveau, par GEORGE
SAND.
PAR^S, 20 DECEMBRE
BULLETIN DU JOUR
~r;~ C
tr
L'a' tentative ébauchée avant-hier con-
tre M! de Rémusat, à propos de l'amen-
dement de M. Adrien Bonnet tendant à
n'inscrire que «pour mémoire» au bud-
get. le produit éventuel des droits d'en-
trée sur les matières brutes et premières,
a tout à t'ait avorté dans la séance
Mais, eii "revanche1, il y a eu deux
autres incidents dont l'un promet, dans
un, avenir prochain,' de Vigoureuses
luttes à M. Jules Simon tandis
que l'autre à causé une vive satis-
faction à la droite. Le premier a été
la proposition faite par le rappor-
teur, 'M. Ernoul, de mettre à la suite de
1'ordre du, jour le projet de loi sur l'en-
seignement: primaire; le ministre de
l'instruction publique n'ayant soulevé
aucune objection, la motion de M. Er-
noùl a été adoptée sans opposition. Voilà
donc une' grosse besogne en- perspec-
tive pour lôretouf "des vacances, et l'on
sait inàllifeureusâment dans quel esprit
ello sera. abordée par la majorité. Le se-
cond incident a eu trait aux conflits po-
pulaires suscités en septembre der-
nier à Nantes, par le retour des pèlerins
de Lourdes. On se rappelle qu'une in-
terpellation avait été déposée à ce sujet
par un membre de la droite, M. de la
Roohette, et que le débat avait été fixé
à demain. L'auteur de la motion est venu
la retirer en déclarant qu'un commen-
cement de satisfaction avait été donné
par le ministre de l'intérieur aux gens
de -son parti, et que dans, un délai très
court, ils en attendaient une encore
plus complète. La concession déjà fai-
te par le gouvernement est la révoca-
tion du maire ,de Nantes le complé-
ment promis est, paraît-il, le déplace-
ment du préfet de la Loire-Inférieure.
Effectué au début delà séance, le retrait
de l'interpellation avait passé sans obser*
vation; mais, au moment où la Chambre
allait ee séparer, la question de la des-
titution du maire a été portée à la tri-
bune par un membre de la gauche ra-
dicale, M. Henri Brisson, et elle a pro-
voqué de la part de M. de Goulard une
réponse très acclamée au centre et à
droite, uù le ministre a prononcé les
gros mots de mesure d'ordre public et
de jusiiee administrative, et qui nous
laisse bien loin des déclarations faites
jadis par M, Thiers, au sein de la com-
mission de permanence, sur le peu de
gravité des « bousculades dont il
s'agit et sur l'attitude des autorités
locales.
Le centre droit a tenu avant-hier soir
une réunion dont on ne nous dit que
peu de mots. On y aurait décidé que le
groupe mettrait à l'étude, concurrem-
ment avec la commission des Trente, les
questions soumises à l'examen de cette
dernière. Ce sera, comme on voit, une
manière indirecte de peser sur les réso-
lutions de la commission, bien qu'il ait
été déclaré qu'il ne s'agissait pas de les
entraver. Le centre gauche s'est aussi
réuni hier nous donnons plus loin le
compte-rendu de sa séance.
Le Times d'avant-hier contenait un
artiele intéressant et curieux, A propos
d'un surplus de recettes signalé par le
clianceliep de l'échiquier, ce journal se
plaignait de l'élasticité indéfinie des re-
tenus indirectsi {Kmsç duties) et de la
progression trop rapide des ressources
qu'iîis procurent au Trésor britannique.
Il constatait que les recettes de ce chef
qui, en 186S--1869, étaient déjà d'un peu
plus de 500 millions, allaient, d'après
les résultats connus jusqu'à ce jour,
atteindre probablement 050 millions,
soit un accroissement de 25 0/0 en qua-
tre ans. Il n'y a dans ce fait, en appa-
rence du moins, rien que de très satis-
faisant mais la question change quand
on regarde au fond des choses. Les
Excise duties, c'est, en effet, l'impâtsur
les boissons fabriquées à TijatériôUF,
bière, gin, whisky et eau-de-vie an^
glaise, et les 650 millions dont il s'agit
sont la preuve de l'intempérance crois-
saute des clas§esjmyrières du Roy auïne-
Uni. Ces 25 0/0 d'augmentation ne corres-
pondent pas à un accroissement équiva-
lentdela population; ils accusant. un -dé*-»
veloppeniénrânormalduvice dégradant
de l'ivrognerie; voilà ce qui préoccupe
et alarme à bon droit le Times. Cette
feuille fait remarquer que les salaires
des ouvriers se sont considérablement.-
accrus dans ces dernières années, et il
s'explique dans une certaine mesure
qu'une partie de ce surplus ait profité
aux cabarets (public-houses), mais ilya,
dit*il, une limite à tout, et cette limite
a. été dépassée. Comment remédier au
mal? Le rimes se demande s'il ne serait
pas possible de l'amoindrir en suréle-
vant les droits qui pèsent sur les li-
queurs fermentées et alcooliques mais.
somme toute, il n'a qu'une médiocre
confiance en ces moyens, et il se tourne
en fin de compte vers un remède d'un
ordre plus élevé, l'amélioration de
l'éducation des goûts et des amu-
sements des masses populaires. C'est
là, en effet, qu'est la véritable solution
du.problème. C'est surtout pendant les
heures oisives du dimanche, où il ne
sait que faire, que John Bull va% s'eni-
vrer chez le publican. Il y aurait peut-
être déjà moins d'affluence dans les
débits de boissons, si le formalisme re-
ligieux, qui règne si souverainement en
Angleterre, se décidait à permettre ce
jour-là l'ouverture des bibliothèques*,
des. théâtres et des musées.
DEPECHES TÉLÉGRAPHIQUES
r 'j:k.
8BRVICK HAVAS-BULLIBR
Angleterre.
Londres, 19 décembre.
Un télégramme de Paris, adressé au Manches-
1er Guardian, annonce que la question des droits
compensateurs a été résolue hier par la com-
mission internationale, et que le ministère de
l'agriculture et du commerce a fait faire une
copie de ce rapport pour le soumettre au cabinet
anglais, Londres, 19 décembre.
Londres, 19 décembre.
La cour d'assises a condamné, aujourd'hui,
cinq ouvriers gaziers grévistes à un an de pri-
son avec travail forcé, pour tentative d'intimi-
dation sur le directeur de l'usine gaz dite de
Beckton. > •
Beclaon. s Londres, 19 décembre, soir.
Un télégramme de l'agent du conseil des por-
teurs d'obligations étrangères, daté de Coustan-
tinoplé 18 décembre, constate que le ministre,
des finances de Turquie nie officiellement l'in-
tention prêtée au gouvernement ottoman de
préparer des toies pour l'unification de sa dette.
Italie.
Marseille, 19 décembre.
On télégraphie de Rome, a la date du 19 'dé-
cembre
« Le pape a reçu aujourd'hui une députation
du û-uiiiui nu sui'uu-pien'e qui lui a orrurc une
somme considérable: Cette députation était pré-
sidée par le prince Chigi.
» Le pape a dit: «LfT charité inépuisable du'
» monde catholique permet au souverain pontife
»'de soutenir les charges de sa position, et elle
» démontre la protection do Dieu au milieu des
» épreuves passagères que l'Eglise traverse.»
Turquie.
Marseille, 19 décembre.
Des lettres directes de Jérusalem signalent
l'intervention de la Porte et dé la Russie dans
le conflit qui s'est élevé entre les patriarches
grecs de Constantinople et de Jérusalem.
Le premier s'appuie sur les décisions d'un con-
cile spécial et persiste à. faire exécuter la dé-
chéance du second, parce que celui-ci a refusé
de signer l'excommunication encourue par les
Bulgares séparatistes.
Le pacha de Jérusalem protège le patriarche
récalcitrant.
Le consul général de Russie^, à Jérusalem,
M. Kojevnikoff, escorté de soldats turcs, accom-
pagne publiquement le patriarche menacé.
Espagne.
Madrid, 19 décembre, 5 h. 30, soir.
Le Sénat a approuvé définitivement le projet
de dotation du clergé.
Le Sénat et la Chambre des députés ont sus-
pendu leurs séances à cause de la crise minis-
térielle. M. Echagaray passe au ministère des
finances, M. Becerra entre aux travaux publics
(Fomento), M. Mosquera prend le portefeuille
des colonies.
j. j Allemagne.
,•• Berlin, 19 décembre.
On annonce de bonne source que la démis-
sion du ministre de la guerre n'a pas été ac-
ceptée.
Eu ce qui concerne la démission du ministre
de l'agriculture, le roi n'a pris encore aucune
décision.
Berlin, 19 décembre.,
Chambre des députés. L'ordre du jour ap-
pelle la discussion du budget de la Banque.
Répondant à une interpellation, le président
de la Banque dit que la Banque, chaque fois
qu'elle s'est trouvée en présence de garanties
suffisantes, n'a ni refusé les prêts sur gages, ni
usé de restrictions dans l'acceptation des effets.
La Banque n'a repoussé non plus aucun titre.
de sociétés industrielles; il n'existe d'ailleurs
pas de tableau noir des entreprises indus-
trielles.
Tous les bruits contraires qui ont circulé ne
sont dus qu'à la malveillance; mais la Banque
de Prusse ne saurait accepter à l'escompte ce
qu'on appelle des effets de banques de crédit,
sans compromettre sa réputation ainsi que la
circulation monétaire.
Il importe aussi d'imposer une limite à la
circulation des effets qui chevauchent, comme
on dit, d'une place â l'autre (Rittwechsel).
Les effets de cette catégorie circulaient na-
guère dans une proportion colossale; il en cir-
cule notamment pour une valeur nominale de
30 à 59 millions qui émanent d'une place étran-
gère où la banque locale ne les accepte pas à
l'escompte. « Notre dernier bilan, ajoute le pré-
sident de la Banque, est très favorable. La cir-
culation des billets est couverte par une réserve
métallique de 53 1/2 0/0. Sur un portefeuille de
110 milloms d'effets, 50 à 90 ont leur échéance
d'ici à un mois,
«Aucune banque n est mieux niplus sûrement
établie que la Banque de Prusse. Cette fois en-
core, la situation s'améliorera, J^es crises anté-
rieures ont été beaucoup plus pénibles que celle-
ci. L'élévation du taux de l'escompte qui a eu.
lieu en septembre a été dans le principe un
avertissement efficace. Bientôt après, la fièvre
de fondation industrielle s'est apaisée. La Bourse
est m&qu'à un certain point responsable de la
crise actuelle. Pe nouvelles élévations de l'es-
compte sont désormais inutiles, attendu que la
Banque ne souffre pas d'une disette de numé-
raire C'est presque le contraire qui serait vrai.
Le 1er janvier prochain, la Banque recevra 30
millions sur les versements de l'emprunt fédér
ral elle touchera des dividende»>pour une somr
me c°-ale. Nous ne sommes donc pas et nous
ne ssefons pas pauvres en numéraire. La Chain-
bfe approuvera sans doute la politique financiè-
re de la banque.» (Asseniiment général).
Bépôt par le ministre du commerce d'un pro-
je,t pour la eonstruction de chemins de -fer s'e-
le'vanfau chiffré total d'environ 120 millions de
thalers. Sur ce projet figure le -chemin de fer
ô^d^uinen à Metz. -•
1- New-Yorif, 19 décembre.
Les fiâuaranfe-cig la Crf^MStÉààfe
de fer de l'iîrid contre M. Gould ont été réglées 1
par la restitution qu'il a faite de la somme en-
ticre, dont plus de 9 millions de dollars mi nM?
,priâté9>iiamoWièrcs et TiinÏÏions en eiïols et en
espèces. 4> 1
$»
Le Telegraph public la dépêche sui-
vaitte
Berlin, mercredi soir.
La démission du prince de Bismarck de la pré-
sidence du cabinet prussien est envisagée comme
un coup de mort porté au « particularisme » et
comme signifiant la prochaine et rapide réalisa-
tion de la complète consolidation de l'empire al-
lemand.
Un code de lois adapté à l'Allemagne tout
entière est en voie de préparation dans le Bun-
derath, et d'importantes mesures dirigées con-
tre le séparatisme seront prises avant -long-
temps. Le projet de loi du Kreisorduungs a reçu,
dit-on, la sanction royale.
Nous sommes pour la conciliation,
vous êtes pour la conciliation, voilà ce
qu'on entend de tous côtés depuis la der-
nière séance de la commission des Tren-
te. La conciliation est donc à l'ordre du
jour, du moins on le dit, et en le disant
on le prouve dans une certaine mesure;
mais air point ou en sont venus les cho-
ses entre la majorité de la commission
et le gouvernement, il faut plus qu'une
tendance ou qu'un désir, il faut des
idées et des solutions précises, sans les-
quelles la journée du 29 novembre sera
toujours à recommencer, au détriment
de la droite elle-même, .comme à celui
de l'Assemblée et du pays.
Or, s'il paraît résulter de la discus-
sion de mercredi que la responsabilité
ministérielle et les attributions des pou-
voirs publics seront examinées ensem-
ble, la campagne des journaux de droite
peut faire penser que ces deux ques-
tions parallèles et même corrélatives
seront résolues l'une après l'autre la
responsabilité ministérielle aurait na-
turellement la priorité; quant aux at-
tributions des pouvoirs publics, et par
conséquent aux réformes constitution-
nelles, non-seulement elles viendraient
en second lieu, mais encore on ne
les réglerait -que pour l'avenir et en*
vue d'une Ass^nîblée nouvelle. Le Fran-
çais est sur. ce point d'une netteté
qui ne laisserait lien "à désirer, si elle
n'avait pour effet de mieux marquer l'é-
quivoque où la commission elle-même
persiste, quoi qu'on en dise, à se main-
tenir, Quant à la seconde Chambre, le*"
Français affirme qu'elle ne saurait, en
aucun cas, fonctionner avant la dissolu-
tion de l'Assemblée, et il ne doute pas
que la sous-cominission ne se prononce
dans le même sens en revanche, la
m.ajoï?iti do la onnrrtiicoinn oovnit rlio
posée à offrir le veto.
Nous ne savons jusqu'à quel point le
Français est l'organe autorise de cette
majorité; mais il reflète évidemment les
idées qui s'agitent à droite et que
plusieurs membres de la commission
des Trente ont d'ailleurs exprimées en
termes plus ou moins couverts. Si
c'est là qu'on place les espéran-
ces de conciliation dont on nous
entretient depuis quelques jours, il
ne" nous est pas possible de les
partager l'Assemblée actuelle s'adju-
geant immédiatement le pouvoir par
l'organisation de la responsabilité mi-
nistérielle et réservant le contre-poids
de la seconde Chambre pour une As-
semblée nouvelle, ce serait une vérita-
ble dérision; si la proposition Dufaure
a été substituée par l'Assemblée à la
proposition Batbie, c'est justement que
la responsabilité ministérielle ne pou-
vait être isolée des autres réformes
constitutionnelles ni dans le travail de
la commission ni dans le vote de l'As-
semblée. C'est en vue des différends
survenus entre ce gouvernement-ci et
cette Chambre-ci que M. Thiers et après
lui M. Dufaure ont demandé des institu-
tions régulières et simultanées. Dis-
penser l'Assemblée actuelle de la con-
tre-partie d'une seconde Chambre pour
imposer cette même contre-partie à
l'Assemblée nouvelle, c'est' comme si
un négociant faisait des recettes pour
sont compte et des dépenses pour le
compte de ses héritiers..
M. Thiers a constamment parlé des
relations que son gouvernement a tous
les jours avec la représentation natio-
nale, et c'est uniquement pour modi-
fier, améliorer, et en tout cas régler ces
relations qu'il a fait son appel du 13 no-
vembre, son discours du 29 et ses décla-
rations d'avant-hier c'est aussi là ce que
l'Assemblée réunie en séance publique a
voulu le hasard de la division des bu-
reaux a renversé la majorité, mais elle
ne l'a pas détruite, et les commissaires
auraient été nommés au scrutin de lis-
te, bureaux réunis, qu'ils n'en seraient
pas moins liés par le vote définitif du
29. Un commissaire appartenant à la
droite, M. Ernoul, l'a nettement recon-
nu dans la séance du 18, et ses collè-
gues ont paru s'associer à ses déclara-
tions.
Pourquoi donc alors chercher ou con-
seiller des faux-fuyants? Pense-on que
l'Assemblée est aveugle et le gouverne-
ment idiot? La conciliation est une belle
chose, mais il ne faut pas qu'elle recouvre
ui).e tentative de mystification autre-
ment elle aggrave les différends et pré-
pare les conflits, Voilà pourquoi on ne
comprendrait pas aujourd'hui la conci-
liation sans la franchise et la franchise
sans la loyauté.
§i la commission est de cet avis, elle
repoussera les suggestions du Français
pour s'entendre avec le gouvernement
sur ce modtis' vivendi qui est la nécessité
actuelle, urgente, non la fantaisie de
l'avenir • elle û'escamptera P.^l.Q mau-
t.5~' ~>_ f. <.
.datj'ormel qu'elle a reçu de l'Assem-
bléE; "elle ne Je restreindra pas, ell^
l'épuisera à cette condition, mais à
cette condition seulement, la concilia-
tion aura sa valeur et le conflit son dé-
noûment.
On nous écrit de Versailles
Hier matin encore on n'était pas sans
quelque inquiétude sur le résultat de la
discussion au sujet des 93 millions inscrits
au budget des recettes comme produit de
l'impôt sur les matières premières. Le dé-
bat avait pris la veille la tournure d'une
attaque contre le ministre des affaires
étrangères, et l'on se demandait si la ma-
jorité entendait pousser les choses plus
loin. Il n'en a rien été heureusement; le
centre droit, au dernier moment, s'est
aperçu qu'il faisait là une campagne im-
prudente, et il a laissé l'extrême droite
satisfaire seule ses rancunes. La majorité
qui a su éviter ainsi une faute a eu, pour
récompense, une satisfaction. Le gouver-
nement lui a sacrifié le maire de Nantes,
et parait lui avoir promis le changement
du préfet. Ce triomphe a été accentué par
le ton que M de Goulard a pris pour jus-
tifier ces mesures. Il a su faire comprendre
à la majorité avec quel plaisir il avait
saisi l'occasion de faire quelque chose qui
lui fût agréable. Aussi a-t-il été applaudi
avec quelque chose de l'enthousiasme qui
saluait naguère le discours de M. Dufaure.
Dédidément, il y a ici comme un change-
ment, de vent et de température; c'est fort
curieux à observer.
Le Bulletin conservateur républicain dé-
ment en ces termes les bruits qui avaient
couru touchant une prétendue dissolution
du centre gauche
La prétendue scission qui se serait produite
dans le centre gauche par l'interprétation du
discours de M. le garde des sceaux se réduit à
de simples divergences d'appréciations, telles
qu'elles se produisent dans tous les groupes
parlementaires, mais qui n'affaiblissent en rien,
l'union et l'entente dans les questions fonda-
mentales.
Le programme du centre gauche, concordant
avec la pensée du Message et basé sur la repu-
blique conservatrice, reste debout tout entier:
c'est sur ce programme que se fondent toutes
les espérances de conciliation, et le centre gau-
che est unanime pour le soutenir. Il poursuivra,
sa ligne politique avec persévérance. Dans le re-
nouvellement de son bureau, les candidatures
qui tendraient à l'en faire dévier ne peuvent
avoir aucune chance de succès, et si elles ve-
naient à se produire, la grande majorité des
membres se prononceraient infailliblement con-
tre elles.
Los divergences qui se sont produites dans le
vote sur la dissolution >sont fort peu nombreu-
ses elles résultent plutôt d'un malentendu que
de toute autre cause, et elles ont été suffisam-
ment expliquées par les nieuiUrus îuo plus au.
torisés du centre gauche pour qu'il soit encore
permis de conserver le moindre doute à cet.
égard.
MM. Fresneau et Carron viennent
de remettre à la commission militaire
un projet d'organisation du service reli-
gieux dans l'armée. Ils proposent d'as-
similer les rassemblements de troupes
aux paroisses civiles, et de leur atta-
cher, comme à celles-ci, un clergé sou-
mis aux évêques diocésains. Les aumô-
niers qui composeraient ce clergé se-
raient en nombre égal à celui des régi-
ments, de manière qu'il y en eût au
moins un dans toute garnison de mille
hommes. Ils n'auraient ni rang, ni grade
dans la hiérarchie militaire.
Nous avons déjà eu l'occasion de dire
ce que nous pensons de projets de ce
genre. Les soldats doivent avoir toute
liberté, tourte facilité même pour prati-
quer leur culte cette liberté n'a pas
manqué jusqu'ici pour ceux qui ont
vraiment eu envie d'en user; elle
manquera encore moins à l'avenir, puis-
qu'on a pris soin d'inscrire dans la loi
des garanties à cet effet.
Le projet de MM. Fresneau et Carron
signifie tout autre chose; il institue une
propagande et ne peut signifier que cela;
car si les aumôniers qu'ils proposent
n'ont pas accès dans les casernes et ne
cherchent pas à entrer en rapport avec
la troupe, il est inutile de les nommer
les prêtres des localités se tiendront
tout aussi bien qu'eux à la disposition
des militaires.
Quant à permettre la propagande à
laquelle nous faisons allusion, à l'ériger
en pratique légale, il n'y aurait rien de
plus fâcheux. Les propagandes ne sont
jamais discrètes, le prosélytisme n'est
pas toujours désintéressé, et si une fois
ce double courant s'établissait dans
l'armée, c'en serait fait bientôt de sa
concorde, de la franchise do son esprit
et. de ses allures; nous verriolis s'y
produire, mais avec des conséquences
beaucoup plus graves, ce qui a lieu
dans la société civile, à savoir
le fanatisme d'un côté avec son cor-
tège de rancunes et d'hypocrisies,
et, de l'autre, la négation absolue que
l'exaspération de la lutte ne manque-
rait pas d'amener. Nous ne pensons pas
que ce résultat final et infaillible soit
désiré par personne. Nous ajouterons,
en outre, que dans une affaire de ce
genre il y aurait d'abord quelqu'un qui
serait en droit d'être consulté, c'est l'ar-
mée, pour laquelle le monde religieux
montre tant de sollicitude depuis quel-
que temps, mais qui ne se trouvé peut-
ëtfe pas en. étaf de payer ce b,eau?èlé,
sachant bien qu'elle est parfaitement
libre en fait de croyance et de culte, et
ne demandant rien de plus.
La question des 93 millions Rrp.Wé.ma*.
tiques* a encore été discutée hler,ma'is
la proposition de l'inscrire pour mémoire
n'a pas été adoptée et u'à pas' pu i'ê|fe5
En matière financière, c'est le droit
~rict~~b!tt<~n~-6~
tion explicite qui doit être suivie. Or on
n'inscrit pour mémoire que les fonds
dont on n'attend rien, qui ne grossissent
pas le total, et non ceux qui doivent
rentrer en partie. Nous ne nous char-
geons pas, sans doute, de déterminer
combien il devra rentrer sur ces 93 mil-
lions, personne. ne le sait exactement;
aussi croyons-nous, avec M. le rappor-
teur, qu'il suffira de mettre à part, sur
les comptes trimestriels, les produits qui
seront encaissés en vertu de la loi du
26 juillet. De cette façon, on "pourra en
suivre la marche et aviser à temps.
Lv amendement, rejeté d'ailleurs, qui
demande la suppression des droits sur
la chicorée, a méconnu une loi fonda-
mentale en matière financière lors-
qu'on impose une denrée, il faut met-
tre des droits correspondants sur tous
les suocédanés ou remplaçants. Ainsi
l'Angleterre, qui évite les impôts peu
productifs et à pour principe de tirer
ses révenus d'un petit nombre de sour-
ces, impose la chicorée parce que le
café paye un droit. On en comprend la
raison. L'emploi du succédané s'éten-
drait aux dépens de la denrée princi-
pale, les populations s'habitueraient à
une consommation iiif érieure, et le Tré-
soF'Serait frustpiwie ses .droit». Costio
prix excessif du café pendant le «blo-
cus continental », au commencement de
ce siècle, qui a donné l'idée de torréfier
la racine de la chicorée et de la vendre
pour de la poudre de moka.
Tous les amendements, cependant,
n'ont pas été rejetés hier; il en est un
qui a eu un légitime succès, c'est celui
de M. Wolowski demandant la création
de cartes postales et la réduction du
droit sur les articles d'argent.Les cartes
postales, ou cartes de correspondance,
sont une invention allemande qui a été.
immédiatement adoptée en Angleterre,
et plus tard en Suisse. Le port de la let-
tre simple est de 12 centimes 1/2 (un
gros) en Allemagne, et de 10 centimes en-
viron (un penny) en Angleterre la carte
ne paye que la moitié du port, mais,
aussi elle n'est pas cachetée. On inscrit
d'un côté l'adresse et de l'autre la cor-
respondance. Beaucoup de commer-
çants portent sur eux des cartes munies
du timbre-poste, et s'ils trouvent utile
de faire à un correspondant une com-
munication-pressée etnon confidentielle,
ils n'ont pas besoin de rentrer chez eux,
ils n'ont qu'à écrire quelques lignes au
crayon et n jAt.p.r. la r.nrtft dans In pre-
mière boîte à lettres venue.
La France ne pouvait pas rester en
arrière; seulement la carte, qui doit
toujours être affranchie, coûtera 10 cen-
times dans l'intérieur de la commune et
15 centimes de bureau à bureau. Le prix
n'est peut-être pas encore assez bas; i
mais peu importe, on fera l'expérience
et l'on verra. Elle a été concluante dans
les pays que nous avons nommés, en ce
sens qu'on s'est servi d'un grand nom-
bre.de millions de cartes et que pour-
tant le nombre des lettres s'est forte-
ment. accru. Il n'y a pas encore de cartes
postales internationales.
Les droits sur les envois d'argent ont
jeté remis (à partir du 1er janvier) à 1 fr.,
comme autrefois.
La question des sucres a occupé hier
l'Assemblée, et assez longtemps mais
nous attendrons, pour la discuter, que
le projet de loi spécial soit à l'ordre du
jour. Cette question a été remise bien
souvent sur le chantier depuis près de
quarante ans, et dans les derniers temps
elle s'est encore compliquée de traités
internationaux; mais nous croyons que
cette fois les traités ne nous gêneront
pas, car, à en juger d'après les feuilles
spéciales, les intérêts anglais et belges
ne diffèrent pas des nôtres sur ce point.
Nous rendons compte aujourd'hui
d'un ouvrage dont la dernière livraison
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saluer la conclusion comme un événe-
ment. C'estle Dictionnaire de M. Littré,
œuvre de science accomplie, oeuvre
d'art aussi par le fini du détail et la
perfection de l'ordonnance; monument
irréprochable, en un mot, tel qu'aucune
langue n'en a jamais possédé. Nous fé-
licitons M. Littré. d'avoir pu mener
à fin cette noble entreprise, de
pouvoir la contempler dans son a-
chèvement, et se reposer dans la con-
science du grand service qu'il a rendu
a ses contemporains et aux générations
futures. Nous le remerciQns aussi, non-
seulement de ce service, mais de
l'exemple qu'il a donné, et d'avoir mon-
tré par cette œuvre, poursuivie pen-
dant vingt années, ce que l'esprit fran-
çais est capable de développer de
volonté et d'énergie, quand il veut bien
ne, pas s'abandonner, Si tous les ci-
toyens, chacun dans sa sphère, compre-
naient et accomplissaient leur, devoir
comme M. Littré, s'ils tiraîe.n,t d'eux-
mêmes, pour le, donner à' là' patrie, tout
ce, qu'ils pourraient lui donner, la
France serait bientôt relevée. Puisse
donc cet exemple être compris et deve-
nir un aiguiHp.n et dev~
Par un rare privilège, l'œuvre de
M. Littré est de celles qui ne sauraient
être contestées par personne, et qui
commandent le respect généraL EUa
sera un bienf^, même'; p'oiir ceux
qui ont excommunié l'auteur, et
qui, en 'dépit d'eux -niêmes! ue pour-
ront plus se d^spertser. "âè; recourir
à lui, M. févêq^u'o d'Orléan^ devra,
`~5.< -40.
cette fois garder s,a bile et s'incliner.. A
Telles sont lès revanches de la science, f
les vengeances de l'esprit. Elles cousis- v
tent à rendre le bien pour le mal,
comme le veut l'Evangile, et à verser
indistinctement la lumière aux amis et
aux ennemis. Celles des cléricaux sont
autres; elles procèdent par l'exclusion
et l'outrage, comme l'éprouve en ce''
moment même, après M. Littré, son
ami, M. le professeur Robin. Mais le
parallèle n'est pas au détriment de la-
science. -7
LETTRES D'ESPAGNE
Madrid, 18 déceml»re* • •<<}&
L'ordre matériel n'a jamais été plus com-
promis, plus profondément altéré et.plus
difficile à rétablir qu'aujourd'hui. Les car-
listes au Nord, les fédéraux au Midi, par-
courent les campagnes, imposent des con-
tributions, coupent les chemins de fër et
les télégraphes, causent aux compagnies
particulières et au gouvernement des per-
tes considérables, arrêtent le trafic com-
mercial, minent les industries locales, pro-
tégent et facilitent la contrebande, et rô-
gnent en maîtres partout où ils passent,;
l'action du gouvernement est complète-
ment annulée dans certaines provinces, et
l*on~ ô.J p"U v'c/li lco oavlioluà tic CialcllUgUtJ
prêter récemment aux républicains insur-
gés pn appui et un concours que ceux-ci
leur rendent sur d'autres points.
L'ordre moral est tout aussi profondé-
ment troublé les partis se montrent plus
implacables et plus irréconciliables que
jamais. Le gouvernement radical a contre
lui les forces réunies des carlistes, des
alphonsistes, des républicains, des conser- •
vateurs libéraux, et, dans son sein même,
la dissension s'est introduite et suspend
sur sa tête la menace d'une crise ministé-.
rielle imminente, dont le but et le résultat
seraient de faire passer le pouvoir aux
mains de la fraction des Cimbrios, c'est-à-
dire de MM. Martos, Rivero, Becerra.
dont les tendances démocratiques lais-
sent en arrière celles dès radicaux purs et
constituent une avance de plus vers l'ex-,
trême gauche. L'autorité royale, sansjires-
tige et sans popularité, n'est plus qu'un
vain mot, et le respect de la loi n'exista- <~
nulle part. V*i.
Quant à la fortune publique, il n'y à
plus d'illusion à se faire elle va droit t à la
banqueroute. Qu'espérer en effot d'un pays
qui consomme et dépense plus qu'il ne
produit, et d^in gouvernement qui fait de-
puis des années d'inutiles efforts pour
combler un déficit chaque jour grossis-
sant? Les contributions actuelles se recou- i
errent, difficilement là où elles peuvent, >
encore se recouvrer, et ailleurs, c'est-à-
dire sur un quart du territoire espagnol, f
elles ne produisent rien du tout.
Le gouvernement cependant pousse l'a- r
veuglement au point de choisir co moment
pour proposer l'établissement de contri- .¡
butions nouvelles et de surtaxes sur les -'•
anciennes. Le Congrés peut les voter, mais.tl
qui les payera ? nw. <
On dit que M. Ruiz Gomez, le ministre 7,"
des finances, doit donner sa démission. '~]
Dans une situation normale, sa retraite
serait en effet de rigueur, mais comme il
est à présumer qu'une dislocation minis-
térielle entraînerait }a chute du cabinet ra- i
dical., celui-ci passera par-dessus tout plu-
tôt que de quitte son poste. Peut-être
n'est-ce pas un mal, parce qu'un tel chan-
gement dans les circonstances actuelles
pourrait bien jeter le pays flans des aven- '] <
tures pleines de périls.
:y] ^ii¥;. '+, *.ro ^t
,y73
I iETTilES-DES- ÉTATStIjWS^Ï!
l 't~ï~fL > 1 ;.y?~ -?' ;f~)~j
New-York, 4 décembre:
La mort inattendue de M. Greeley a causé* <
partout une pénible surprise. Au lende-
main de l'élection présidentielle, on avait
vu le candidat du parti libéral reprendre
la direction du New-York Tribune et re-
vendiquer sa place accoutumée dans la
presse. Indépendant de tous les partis dé-
sormais, il prétendait ouvrir à son journal
une voie nouvelle et, de fait, l'impartialité
de sa critique, exempte de l'aigreur per-
mise aux candidats malheureux, lui ra-
mena dès l'abord son cortège. habituel de
lecteurs et d'amis. Mais les fatigues de la
campagne électorale, aussi bien que les
douleurs privées, avaient brisé cette ro^-
buste organisation. Aux premiers symp-
tômes de congestion .cérébrale, les méde-'
oins le jugèrent perdu. Il expira le 29 no-,
vembre, à l'âge de soixante ans.
vem re, aga 4e soixante ans.
Le pays est unanime à regretter cette'
perte, Le Congrès fédéral, plusieurs légis-
latures d'Etats, un nombre considérable"
de municipalités et d'associations privées
la presse entière se sont rencontrés dans m
un sentiment commun -pour rendre hom-
mage à la mémoire, de M. Greeley. Le
corjjs a -été exposé pendant toute une
journée à City-Hall. Les funérailles ont
été magnifiques. A vrai dire, la ville en-
tière de New-York y assistait. Le général
Grant était venu de Washington pour.
rendre les derniers devoirs à son ancien
rival, A ses côtés, aux premiers rangs du
oortége, on remarquait M, Colfax, vice-
président des Etats-Unis; M. Chase, chief-.
justice; M^HoffmanUi gouverneur de i'E'cat >
de New-York M. Hall, maire de ia ville-
MM. Wilson, Sumner, eta
Quelque jugement que l'histoire porte
un jour sur M» Gr-eeley, elle devra tenir
compte. des sentiments de regrets et da
SynipathiQ spontanément manifestés par
Vunànimit.é de ses concitoyens à l'occasion
de sa mort. Ce sont là des suffrages plus
glorieux peut-être et d'un plus durable
effet que ceux .qui se peuvent compter,
sinon pesça1-, dans l'urne électorale. Com-
bien de présidents des Etats-Unis j)o.urront
envier les obsèques de ce vaincu du scru-
tin présidentiel.y""1
D,ès àprésent,. l'an peut dire. çue. M.
Greeley fut avant tout un écrivain sincère
daas ia haute'accëption du mot. C'est cette
qualité peu commune qui lui assigne une
çA«6ô à-Mrtûans le joutagUsme méri-
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