Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1901-09-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 septembre 1901 29 septembre 1901
Description : 1901/09/29 (Numéro 5664)-1901/09/30. 1901/09/29 (Numéro 5664)-1901/09/30.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k219523g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
22' ANNEE QUOTIDIEfl g 5 CHflTHKES N*5664
Rédaction et administration 5, Rue Bayard, Paris, VIII'
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ADVEN1AT REGNUM TUUM
0II0it:.J
Nous vous reconnaissons comme notre
Souverain Seigneur et Maître et comme
Chef suprême de la Patriefrançaise,
LA JOURNÉE
PRIAIS, IiE 23 SEPTEJVIS^E 1901
Les dernières cérémonies des funé-
railles du prince Henri d'Orléans ont
eu lieu ce matin à la chapelle sépul-
crale de Dreux, suivant l'ordre indi-
qué hier.
X
Delaray, Kemp et Van Heerden avec
leurs divers commandos sont parve-
nus, malgré les colonnes anglaises, à
faire leur jonction à 25 milles seule-
ment au sud-ouest de Johannesburg.
On attend des nouvelles d'un combat
engagé dans cette région.
X
En même temps Botha attaquait, en
forces, les postes anglais d'Itala et de
Prospect à la frontière du Zoulouland.
Un télégramme de Kitchener dit que
ies Boers ont été repoussés « avec de
grandes pertes ». Ce n'est pas bien
sûr.
x
On dément aujourd'hui formelle-
ment le bruit de la démission de lord
Kitchener.
X
Dans le temps où la police rame-
nait Czolgosz à la prison d'Aubrun, la
foule s'est précipitée sur le condamné
et a voulu le lyncher. On a eu beau-
coup de peine à le soustraire à la ven-
geance populaire.
x
Un bataillon allemand revenu de
Chine a passé hier à Vienne où la
population lui a fait un chaleureux
accueil.
Les officiers ont été reçus par l'em-
pereur François-Joseph qui leur a
offert un banquet à la fin duquel il
leur a porté un toast terminé par le
cri de: « Vive Guillaume II! t »
ÊÊÊÊÊÊÊÊÊ~SÊÊÊÊÊÊ~
(Saint Michel <Ârchang$
l/Eglise catholique célèbre aujourd'hui la fête du
{[lorteur archange saint Michel qui fat, pendant des
siècles, proclamé l'an des protecteurs de la France
chrétienne. Les nombreuses églises placées sous l'in-
vocation de ce Prince des milices célestes, les révéla-
tions faites par lui à Jeanne d'Arc, la libératrice de
la patrie, un Ordre militaire fondé avec son nom
sont entre autres les témoignages irrécusables de la
confiance que nos pères avaient en sa protection.
Dans la langue hébraYquo, le nom de Michel signifie
dut est semblable à Dieu i Au témoignage des saints
Docteurs, le premier des archanges est devenu le
protecteur de l'Eglise fondée par Jésus-Christ, qui a
pris la place de l'antienne Synagogue.
Dans sa liturgie, l'Eglise Invoque spécialement la
.'protection du glorieux archange au moment de la
mort de ses fidèles et le supplie de conduire leur
Ime purifiée devant le tribunal du Souverain Juge
ïlns qne jamais, dans les jours néfastes que traverse
notre patrie et devant ceux qui se préparent, redi-
sous l'invocation Saint Michel archange, Prince très
glorieux, maintenant et toujours, souvenez-vous de
nous. ?.ûq que nous ne périssions pas dans le juge-
ment redoutable.
Saint Michel, patron de la France, prie;
pour elle.
^*àfyèpfy&CM&&tyify*j^Jlîiv£ii'f
DERNIÈRES
NOUVELLES
PARIS. 4 heures
LES FUNÉRAILLES
DU PRINCE HENRI D'ORLÉANS
A Dreux
Dreux, 28 septembre. Les obsèques du
{rince Henri d Orléans ont eu lieu ce matin
Dreuxpar un temps superbe et au milieu
un grand concours d'amis de la famille et
^'habitants de la ville qui avaient envahi les
abords de la gare.
Un train spécial avait amené la foule des
invités, Mme la comtesse de Paris, lé prince
Waldemar en uaiforme d'officier danois,
\p,l. Boni de C,astellane, Dufeuiile, comte
Récopé, Luigai de ChastiOon.M.Aubry-Vitet,
ancien secrétaire du comte de Paris; les
membres de l'Œillet-Blanc. etc., etc.
A son passage à Versailles, ce train avait
pris le wagon funéraire décoré, comme nous
avons indiqué hier, et le wagon-salon où
liaient, depuis Marseille, le duc et la du-
ïhesse de Chartres, le duc de Guise, la prin-
cesse Walt'emar, le côTnmandant de Mac-
fttahori duc de Magenta, et les princesses
Miilhilds et Blanche.
Le train est arrivé Dreux à 9 h. 45.
L.es princes et les princesse^ sont conduits
3u rp.iai de la gare dans les salles d'attente
ri râpées intérieurement et extérieurement
de teuturas portant les armes de la maison
de Franco.
Un curé..?
Filons!
Voulez-vous un conseil.. ?
Ne revenez jamais de vacances le sa-
medi 28 septembre! revenez plutôt le 3o.
ou le i5 octobre! Mais le 28. ce n'est
pas une date!
C'est d'abord l'avant-veille de la rentrée
des classes, un jour où tout le monde est
grinchu: Monsieur a dépensé 5oo francs de
plus qu'il ne voulait. Madame est exas-
pérée à cause des bonnes, des enfants, des
maisons, des bagages, etc., etc., et les mou-
tards songent mélancoliquement à la cour
du collège, à la classe, aux devoirs, aux
haricots rouges, aux pois cassés, remplaçant
les soufflés de Palmyre et les promenades
héroïques. il y a sur les trains une
atmosphère de tristesse, un suaire de mé-
lancolie. Non, ne revenez jamais le 28!
surtout un 28 comme celui-ci, plein d'iro-
nique soleil: « Va étouffer en ville va »
Et puis tout est plein, comble, archi-
comble 1 les hommes d'équipe sont sur les
dents.
Monsieur l'employé.
De quoi..?
Placez-moi 11.
Où.? dans ma poche?..
J'ai droit à ce qu'on me place! j'at-
taquerai la Compagniel..
Malheur!
Et alors, vous comprenez..? vous êtes à
la merci de tous les incidents..
Ecoutez plutôt ce qui vient d'arriver à
l'abbé W. obligé par un curé inhumain
et non concordataire de satisfaire aux justes
lois de la résidence, et ce, dès aujourd'hui,
dimanche matin.
Vous ne connaissez pas l'abbé W.?
Tant mieux pour lui!, car vous deviendriez
aussitôt son 14 317e ami, et vous lui vole-
riez encore quelques-unes des rares minutes
qui lui restent!
L'abbé W. est le plus charmant carac-
tère, la plus belle âme, qu'on puisse ren-
contrer il n'est pas renfrogné, il ne sent
pas le moisi bien qu'il soit assez âgé il a,
comme l'officier même pauvre, le respect
de l'uniforme: ses chapeaux ne sont pas
une boîte à graisse, sa ceinture n'est pas
une ficelle pendante au milieu du dos il se
tient droit, il regarde bien en face; et quand
il entre dans une pièce, c'est un rayon de
soleil et de vie qui semble éclairer tout.
Donc, l'abbé W. n'a rien d'effrayant;
et hier, samedi, à 5 heures du soir, sur le
quai de Nancy, il cherchait une place, une
toute petite place, dans un train bondé à
éclater.
Tiens. c'est vous! 1
L'abbé se retourne et reconnaît un peintre
parisien, à la fois de ses amis et de grand
talent
Vous revenez à Paris.. P
Hélas!.
Vous avez passé de bonnes vacances?
En principe, des vacances ne sont
jamais bonnes. quand elles sont passées.
Nous allons faire route ensemble. ?
Ce serait une consolation, mais jamais
nous ne trouverons deux places!
Erreur, mon cher abbé, laissez les pro-
fanes se tasser. jeconnais le mouvement
Quand tout sera complet, alors sournoise-
ment le chef de gare ajoutera deux ou trois
wagons, où nous serons comme des nababs!
Pour plus de sûreté, l'artiste graisse la
main d'un graisseur: « Tenez, mon brave,
voici 40 sous. mettez donc d'avance nos
deux valises dans la voiture qu'on va
atteler. »
Cinq minutes après, traînant sa boîte de
roue en roue, l'homme s'approche du
peintre, et tout bas « Le wagon arrive.
j'ai mis les sacs dans le compartiment du
milieu. »
Vous voyez. avec de l'huile on arrive
à tout!. t.
L'abbé monte le premier et aperçoit au
Le clergé de la paroisse procède à la levée
du corps avec les prières d'usage.
Puis les princesses montent dans les vol-
tures de deuil qui les mènent à la chapelle.
Le cercueil est retiré du wagon funèbre et
porté par 10 valets de pied en culotte et en
trac, au char funéraire attelé de 6 chevaux
caparaçonnés et tenus en main par des pi-
queurs en grande livrée.
Sur le cercueil sont placés le drapeau tri-
colore et la croix de la Légion d'honneur.
Le corbillard est décoré de motifs argentés.
Il est précédé du clergé et suivi de deux
Sœurs de Charité.
Le deuil est conduit par les ducs de
Chartres, d'Alençon, de Guise, le prince
Waldemar, le commandant de Mac-Mahon,
le comte de Flandre, le duc de Penthièvre,
le comte d'Eu, et M. de Luiggi de Castillon.
Le cortège se met en marche vers dix
heures, traverse la ville où les trottoirs et
les fenêtres des maisons sont garnis de
curieux qui saluent respectueusement sur
son passage la dépouille mortelle du jeune
et vaillant explorateur.
A 10 h. 15, à la grille du parc, les châte-
lains reçoivent le corps et te conduisent à
la chapelle où la cérémonie, d'un grand
caractère de simplicité, commence.
La nef et le chœur sont tendus de drape-
ries noires, les dalles et les prie-Dieu étaient
recouverts de housses noires.
Au pied du catafalque, il y a plusieurs
couronnes en fleurs naturelles et des gerbes
de lis.
Quatre lampadaires argentés brûlent aux
angles du sarcophage.
La messe a été chantée en plain-chant
avec accompagnement d'orgue, sans autre
partie musicale.
Après la messe, le cercueil, porté par des
fond du wagon un grand monsieur très sec
déjà plongédansdes journaux: le péintresuit;
mais, subitement, le grand monsieur lève
la tête, et, à la vue d'un prêtre, pousse un
véritable cri d'effroi, se détend comme un
ressort « Un curé.. ? filons 1. » Et, en effet,
il file si vite. si vite! à la recherche
d'un autre compartiment. qu'il en oublie
sur la banquette sa canne, son chapeau et
ses gants
0–
Alors se passe une petite scène pas ba-
nale absolument suffoqué de cette stupi-
dité à laquelle il n'a pas eu, comme le
prêtre, l'occasion de s'habituer, le peintre
saute sur la canne délaissée, plante au-des-
sus le chapeau, et brandit les gants; puis,
avec ce trophée, redescend sur le quai, longe
le train en criant d'une voix stridente
« Quel est le voyageur qui, par peur d'un
curé, a laissé son chapeau, sa canne et ses
gants?? »
Le peintre est maigre et laid, c'est même
sa grande coquetterie avec sa barbe jaune-
roux très fournie, ses petits yeux pétillant
de malice, son front aux rides mobiles, ses
longues mains grêles et nerveuses, élevant
au-dessus de sa tête les dépouilles du fuyard,
il a l'air d'un macaque intelligent qui re-
vient de faire un bon coup. pendant que
sa petite voix suraiguë répète son appel iro-
nique:«Quel est le voyageur qui, par peur
d'un curé, etc., etc. »
Mais personne ne répond.
Vous croyez que le peintre se tient pour
battu.? A chaque station, à Toul,à Com-
mercy, à Bar-le-Duc, à Vitry, à Châlons, à
Epernay, à Château-Thierry, la scène re-
commence le train n'a pas encore stoppé
que le petit homme est déjà derrière le chef
de train, lui emboite le pas, et, à l'annonce
de la gare, ajoute-d'une voix de plus en plus
retentissante « Quel est le voyageur qui,
par peur d'un curé, a'perdu son chapeau,
sa canne et ses gants??» Tout le monde
se tord aux portières, les collégiens surtout,
enchantés de l'aventure, et, en riant, ils
répètent avec lui sur un ton lamentable les
paroles qui deviennent une vraie scie
« Quel est le voyageur, etc., etc. »
Cela dure jusqu'à Paris où l'implacable
peintre, son trophée toujours à la main, se
met à côté du contrôleur qui reçoit les bil-
lets et, cette fois, sur un ton exaspéré
« Quel est le voyageur qui, par peur d'un
curé..? » Tout le monde s'examine récipro-
quement, et cherche quel est le Monsieur
qui serait décoiffé..? Mais chacun arbore
fièrement qui, son haut de forme, qui, son
melon, qui, son chapeau de paille.
Il a peut-être eu la colique.. ? observe
une femme.
o– «
Ce fut un trait de lumière « Madame,
vous êtes un grand homme! »
Alors, suivi d'une vraie foule qui ne de-
mande qu'à s'amuser, le peintre têtu se
rend aux « inexpressibles » et d'une voix
sévère interroge une femme qui se trouvait
là « Madame, auriez-vous par hasard offert
tout à l'heure l'hospitalité à un Monsieur
décoiffé, n'ayant ni gants, ni canne. il
devait avoir l'air épouvanté. ? »
A cette question, la brave femme se
trouble devant cet homme décoré, croit
qu'il s'agit d'un anarchiste.. On a tant sur-
veillé la gare de l'Est la semaine dernière,
à cause du Tsar! elle ne sait pas! elle
n'est pas chargée de Rétablissement! beau-
coup de ces messieurs viennent sans canne..
sans gants aussi. quant au chapeau.
vrai, elle n'a pas fait attention.
C'est un tort, Madame! à notre
époque troublée, tout bon Français doit
ouvrir l'œil!
Et la pauvre femme lève les bras en un
geste désespéré « Pour une fois que je fais
l'intérim! en voilà une affaire! moi qui
étais contente de la recette fallait que ça
arrive. tout allait trop bien! »
Alors, à tout hasard, dans la pièce sonore
s'élève la voix implacable du peintre « Quel
est le voyageur qui, par peur d'un curé,
a laissé dans l'express de Paris, son cha-
peau, sa canne et ses gants??.» »
valets de pied, a été descendu dans la crypte
où l'ont seulement accompagné les princes,
les princesses et les autres membres de la
famille. L'inhumation a eu lieu en leur pré-
sence.
L'assistance, qui était restée dans la cha-
pelle, a ensuite défile devant la famille, h sa
sortie de la crypte.
Les princes et les princesses ont déjeuné
au château.
Les invités sont partis pour Paris par train
spécial, à 3 heures.
Dreux, 23 septembre. Parmi les repré-
seitants étrangers qui assistaient aux ob-
sèques du prince Henri se trouvaient MM. de
Soûza-Roza, ministre de Portugal à Paris,
Hegermann-Lindencrone, ministre de Dane-
mark, le comte de Bourboulon, chambellan
du prince de Bulgarie, Dovqj, représentant
l'infant Don Antonio d'Orléans.
Marly, 28 septembre. Le président de la
République chasse aujourd'hm à Marly avec
MM. Waldeck-Rousseau, président du Conseil,
le général Dubois, André Ulrich, René Cavard,:
le commandant Lamv, Henry Poulet, Jacques
Liouville et Paul Loubet..
Il a quitté le château de Rambouillet à,
9 heures ce matin.
SAISIE D'UN JOURNAL
Le journal l'Assiette au beurre a été saisi
vers midi, dans tes kiosques de Paris pour un
dessin offensant 1' « impudique Albion, ».
Saintes. 28 septembre. Les religieuses car-
mélites de Saintes, au nombre de '26, ont quitté
leur couvent pour aller résider en Baltique.
̃Elles sont parties en deux fractions mercredi
et vendredi après avoir fait murer la porte d9
là chapèûe par étrie public avait accès. -̃
iEavas.)
On attendit trois minutes. mais aucune
porte ne s'ouvrit, et l'on n'entendit qu'un
obstiné silence que seul scandait dans le
lointain le grand murmure de la ville
endormie.
o–
Seulement l'abbé W. est une conscience
délicate, et comme le peintre ne s'est peut-
être pas suffisamment fait entendre, il em-
prunte la voix du journal et, par elle, crie
la France entière: «Quel est le voyageur
qui, par peur d'un curé, etc., etc. »
S'il n'a pas osé répondre, peut-être osera-
t-il écrire. Le chapeau a comme initiales
R. B.
Seulement, avouez-le, ces histoires là
sont tout de même ennuyeuses. Aussi, ne
revenez jamais le 28. plutôt Ie3o!
PIERRE L'ERMITE.
ROME
Notre correspondant particulier télégraphie
Rome, 28 septembre, 2 h. 55 soir.
Le Saint-Père a reçu ce matin S. Em. le
cardinal Perraud, évêque d'Autun.
LE MOIS DU ROSAIRE
A PARIS
S. Em. le cardinal Richard adresse à son
peuple une Lettre pastorale pour l'exhorter,
comme les années précédentes, à lasanctification
du mois d'octobre, consacré par S. S. Léon XIII
au Saint Rosaire, et il en prend occasion pour
publier, en son entier, la Lettre apostolique par
laquelle le Saint-Père vient d'autoriser la consé-
cration de l'église du Rosaire à Lourdes.
Son Eminence ordonne ensuite que le mois
du Rosaire soit célébré, cette année, avec une
solennité particulière dans toutes les églises et
chapelles de son diocèse.
Le mois du Rosaire s'ouvrira donc le ier oc-
tobre, en la fête de saint Remi, un des protec-
teurs de la France, et sera clos le ier novembre.
GAZETTE DU JODÎj
UN ANCIEN COLONEL
Une dépêche de Nice nous apprend la
nomination comme curé de Notre-Dame à
Nice, de M. l'abbé Crépeaux, ancien colonel
et officier de la Légion d'honneur.
Nos bons sectaires ne manqueront pas en
la circonstance de fulminer contre la fa-
meuse alliance du sabre et du goupillon.
M. l'abbé Crépeaux a cependant quitté
l'un pour l'autre, et ce ne sont pas les pa-
roissiens de Notre-Dame à Nice qui s en
plaindront.
HQfflS DE RUES
Il arrive une mésaventure au Conseil mu-
nicipal socialiste de Limoges. Il avait dé-
cidé de changer le nom de la place du Sé-
nn'nazVeefde l'appeler place Blanqui. Mais,
nous dit la Croix de Limoges, le gouverne-
ment a refusé de confirmer ce baptême, en
disant que les noms d'hommes qui ont été
mêlés à des polémiques ne conviennent pas
aux rues et places.
Les socios limousins sont furieux contre
le ministère et proposent pour une autre
voie le nom de Delescluze.
Nous avons peine à croire que le gouver-
nement ait eu cet accès de bon sens qui
déplaît si fort à ses amis de Limoges.
Souhaitons qu'il dure.
Que va dire Edgar, le fameux préfet mo-
dèle et communard en retraite?
CE QUI EST PERMIS, CE QUI EST DÉFENDU
Un journal satirique illustré, qui a con-
sacré son numéro de ce jour à une vive cri-
tique sur la façon dont les Anglais font la
guerre au Transvaal, vient 3e voir ce
numéro saisi et la vente en est interdite
dans les kiosques.
Il y a évidemment dans ce, numéro des
audaces et des violences de crayon qui
Justine la mesure prise contre lui et que
la Croix, moins que tout autre journal, ne e
peut approuver.
Cependant, ce mûme journal a consacré
plusieurs de ses précédents numéros à des
dessins non moins violents et non moins
outrageants pour les catholiques que son
dernier numéro ne l'est pour les Anglais,et
l'autorité est restée muette.
LE CONFLIT FRANCO-TURC
Cohstantinople, 37 septembre. La réponse
du gouvernement français à la proposition de
la-Porte pour le règlement de la créance Lo-
rando est arrivée hier. M. Bapst l'a commu-
niquée aussitôt à Tewflk-pacha.
Le gouvernement français rejette l'offre de
180 000 livres et maintient le chiffre de 340 000.
Le refus de la France fera l'objet des délibé-
rations du Conseil des ministres dimanche
prochain. On est convaincu qu'aussitôt l'atl'aire
Lorando réglée, la France présentera ses con-
ditiops pour la reprise des relations diplo-
matiques. (Havas.)
<&>
LE GENERAL VOYRON
Privas, 28 septembre. Le général Voyron,
accompagné de Mme Voyron et de ses enfants.
est arrive hier. soir à 4 heures à Lavoute où il
doit passer quelques jours dans sa famille.
La population lui a fait une ovation chaleu.
reuse.
Le général partira le 2 octobre pour Paris.
»
CEREMONIE COMMEMORATIVE
A L'INSTITUT PASTEUR
Une touchante cérémonie commémorative de
la mort de Pasteur a eu lieu Ce matin, à.onze
heures, à l'Institut de la rue Dutot.
Sous. la conduite du D' Metchnikoff, faisant
fonction de directeur en 'l'absence de MM. Du-
i claux et Roux, et du Dr Louis Martin, ont défilé
i devant la tombe de l'illustre savant les chefs
de laboratoire, les préparateurs, les travailleurs
français et étrangers attachés à l'établissement
et tout le personnel, ainsi que de nombreux
amis du maltre.
Aucun discours n'a été prononcé. Silencieux
et recueillis, tous en passant se sont inclinés
respectueusement devant let pierre tombale en
granit de Suéde sous laquelle est inhumé Louis
Pasteur.
Sur cette pierre, où a été déposée une simple
e de* chrysanthèmes, on lit cette inscript n
Louis Pasteur, 1822-1835.
D'où cette réflexion toute naturelle qu'il
est moins dangereux en France d'insulter,
de bafouer les catholiques, le Pape, les
évêques et la foi de la majorité des citoyens
que de se livrer à des fantaisies malséantes
pour les Anglais.
Le ministère est obligé de sévir aujour-
d'hui mais s'il avait mieux compris ses
devoirs auparavant il aurait probablement
évité ces ennuis.
DERNIER PROGRÈS DU JOURNALISME
En France, les journalistes donnent quel-
quefois, on peut même dire souvent, le
spectacle de leurs divergences d'opinions
qui se traduisent par l'échange de noms
d'oiseaux accompagnés des epithètes les
plus blessantes pour l'amour-propre.
Les journalistes suisses ont trouvé un
procédé de polémique tout autre et qui
semble bien être un progrès sur le nôtre.
C'est ainsi qu'on a pu écrire la semaine
dernière dans les Nouvelles de Glaris ¡
La fabrique de gaz se plaint que des indi-
vidus mal intentionnés détériorent ses réver-
bères et ses lanternes. Les auteurs de ces mé-
faits ne peuvent être que des lecteurs du Nou-
veau journal de Glaris.
A cette attaque directe, le Nouveau jour-
nal de Glaris riposta
On nous informe que de nombreux vols de
fruits se commettent dans les environs de
Tschachen et de Steq les auteurs de ces larcins
ne peuvent être que les lecteurs des Nouvelles
de Glaris.
De cette façon, ce sont les bons lecteurs
qui font tous les frais de la polémique, et
les journalistes s'en tirent sans pertes ni
fracas.
UN JUGE ENHE9U DES AVOCATS
Un magistrat anglais, le commissaire
Kerr,qui a siégé pendant quarante-deux ans
à la cour de la Cité de Londres, vient de
prendre sa retraite à la grande satisfaction
des avocats envers lesquels il professait une
antipathie extraordinaire.
Il se livrait à leur sujet aux plus désa-
gréables allusions et leur adressait même
de virulentes apostrophes, telle celle-ci
Si j'étais là pour donner des leçons de droit,
je passerais mes nuits et mes journées à vous
apprendre votre métier à vous et à vos collègues.
Ne faites jamais de procès, conseillait-il aux
plaideurs, cela ne sert qu'à mettre de l'argent
dans la poche des hommes de loi, ce qui est
bien le pire placement.
Simplifiez la procédure, s'écriait-il encore, et
le monde deviendra honnête, triste éventualité
pour les gens de loi.
Le commissaire Kerr était vraiment un
magistrat original pour oser ainsi braver
les convenances mondaines au profit de la
vérité.
Un député irascible
On nous écrit t
Ce député n'est autre que M. Jumel, le
député sectaire des Landes, que ses concitoyens
se garderont bien de renvoyer à la Chambre
l'an prochain.
M. Jumel, toujours réélu sans compétiteur,
avait fini par se persuader que ses allures de
matamore en imposaient a ceux qui pou-
vaient avoir la velléité de lui disputer son siège
au Palais-Bourbon.
Mais voici que, cette fois, un adversaire pose
sa candidature libérale, déjà très favorablement
accueillie dans la circonscription où M. Jumel
avait décrété l'inamovibilité à son profit. De là,
un état de rage qui préoccupe les quelques
amis que compte encore ce futur blackboulé,
dont la colère s'est exercée dernièrement, en
plein marché de Mont-de-Marsan, contre un
honorable imprimeur de cette ville, M. Tixier.
Se figurant, à tort ou à raison, que cet impri-
meur devait publier le journal qui va soutenir
la candidature de son redoutable adversaire,
M. Jumel l'apostropha brutalement sur la voie
publique, et lui déclara qu'il le ferait mettre en n
prison s'il était attaqué dans son journal, et
qu'en outre il défendrait aux administrations
de prendre chez lui la moindre fourniture.
Les mêmes menaces avaient été employées
avec succès par lui, quelques jours auparavant,
auprès de M. Canton, secrétaire du Conseil
général, qui dut, sur les injonctions de M. Ju-
mel, renoncer à l'imprimerie et au journal
libéral qu'il dirigeait à Mont-de-Marsan.
Mais M. Tixier est résistant. Indépendant par
nature et par position, il riposta vertement à
M. Jumel, l'assurant de son profond mépris et
le mettant au défl de mettre ses ridicules me-
naces à exécution.
Interloqué par cette attitude, le malheureux
député ne sut que tourner les talons.
LE DRAPEAU ROUGE A AY
Reims, 28 septembre, La gendarmerie a
dû réprimer une véritable émeute de vendan-
geurs hier à Ay.
Mécontents des salaires qui leur sont payés,
plusieurs centaines d'ouvriers, le drapeau rouge
en tête et chantant la Carmagnole, ont par-
couru les villages et les vignes, molestant les
travailleurs.
Ayant saisi un vigneron, Ils voulaient le
pendre quand la gendarmerie survint. Treize
arrestations ont été opérées.
LE CONGRES SOCIALISTE DE LUBEOK
Ce matin. M. Bebel a prononcé un réquisi-
toire contre le projet de tarif douanier. Il prédit
une crise intérieure et extérieure. Les puis-
sances étrangères useront de représailles.
L'Italie a déclaré qu'elle ne renouvellerait pas
la Triplice, si elle n obtenait pas de compensa-
tions commerciales.
Il est insensé de proposer un pareil tarif,
alors que M. Mac-Kinley reconnut son erreur
quelques jours avant sa mort.
M. Bebel expose les conséquences qu'entrai-
nerait l'adoption de ce tarif, notamment le ren-
chérissement des denrées alimentaires, le lait,
les fruits et les légumes, et le prolétariat de
France se réjouit de l'aveuglement du gouver-
nement allemand parce qu'il pourra reconquérir
le rang industriel que l'Allemagne lui avait ravi.
M.Bebel invite le prolétariat àprotester contre
le tarif douanier. (Vifs applaudissements.)
Le Congrès proteste contre ce projet inspiré
par un brutal égoïsme agrarien et industriel,
et invite les classes ouvrières allemandes, sans
distinction de parti ni de sexe, à organiser des
réunions publiques, à voter des résolutions et
des pétitions au Reichstag et à organiser un
formidable mouvement de protestation.
Le Congrès adopte, à l'unanimité, une réso-
lution de M. Bobel dans ce sens.
Les électeurs doivent faire savoir à leurs dé-
putés que s'ils votent en faveur du tarif doua-
nier, ils trahissent les intérêts du urolétariot et
ne sont plus dignes de le représenter au Parle-
ment.
ET LEJHMDALE?
Nous avons annoncé qu'après de longues
audiences consacrées à 1 examen de l'énorme
dossier réuni par M. le juge d'instruction de
Poitiers, la Chambre des mises en accusa-
tion venait de rendre un arrêt renvoyant
purement et simplement M. Murcel Monnier
devantletribunal correctionnel decette ville.
Après tout le tapage fait autour du cas
douloureux de Mlle Blanche Monnier, c'est
la montagne accouchant d'une souris.
Nous ne voulons pas revenir sur le fond
de l'affaire: l'auteur principat de la soi
disant séquestration de la pauvre insensée,
Mme veuve Monnier, a rendu ses comptes
au Juge suprême, et la justice humaina
dira prochainement son dernier mot non
pas sur la participation du (ils a la faute
de sa mère, mais sur sa négligence à faire
cesser le traitement dont sa sœur était
victime.
Ce que nous voulons relever une dernière
fois, c'est la passion et l'injustice que l'on a
apportées dans cette triste affaire, révoltante
en soi assurément, mais dont les auteurs
seuls, après tout, étaient responsables.
Or, cette responsabilité, on a voulu retendre
à tout un parti politique, à toute une classe
de la société, voire même à la religion ca-
tholique ainsi qu'à tous ses fldèies.
On a raconté que Mme Monnier était da
toutes « les œuvres pies » ce qui était
faux; que M. Monnier avait son nom dans
toutes les confréries ce qui était non
moins faux;- on calomnîeusement mêlé
à cette afîaire des histoires de chapelet, de
confesseur, de communion, etc., et chaque
jour, pendant des semaines et des semaines,
les journaux sectaires ouvraient dans leurs
colonnes cette rubrique: « Le scandale clé-
rical de Poitiers. »
Bien mieux, comme dans une autre affaire
tristement célèbre, on a vu des magistrats
se départir de la sereine impartialité qui ne
devrait point les quitter et jeter en pâture à
des journalistes sectaires des clabaudages
odieux, des ragots stupides fleurant encore
plus la loge de portier que celle de l'Acacia.
Voilà ce que nous voulions rappeler à la
veille du jour où cette déplorable affaire doit
avoir son épilogue.
Et nous ne le faisons que pour protester
encore une fois contre ces calomnies et ces
infamies, et condamner ces misérables ma-
nœuvres de l'esprit de parti s'emparant des
plus douloureux drames pour les envenimer
et s'en faire une arme contre des adver-
saires qui y sont totalement étrangers et par
leur conduite, et par leurs doctrines, et par
leurs tendances.
Quand donc les partis auront-ils un peu
plus de justice, attaquant leurs adversaires
loyalement, critiquant seulement les prin-
cipes qu'ils professent et ne leur reprochant
que les actes dont ils sont responsables?
Et quand donc surtout les juges auronf-
ils, sinon un peu plus de justice, une plus
grande circonspection dans leur langage et
un sentiment plus avisé de la portée deleurg
actes et de leurs paroles ? 9 CYR.
-e-s-
î p~pnMp~pp~TnMC
LES bummMAiluN~
LES BÉNÉDICTINS DE LIGUGÉ (
AU CERCLE DU LUXEMBOURG
Le cercle catholique des Etudiants d(
Paris présentait, hier soir, un spectacle pete
banal.
Dans la grande salle du Cerc'e. une table
a été dressée et autour de cette table onf
pris place les novices de l'abbaye de Ligugé\
M.f'abbéFonssagrives, aumônier duCerclej
et ses jeunes gens se disputent l'honneur de
servir les religieux en route pour l'exil.
Le R. P. Dom Besse, maître des novices,
assisté de Dom Mayol de Luppé, préside la
table. Il a à ses côtés quelques amis dôvoué$,
parmi lesquels MM. Forain, Maurice Tal-
meyr. Soulacroup.
Tous les novices ne sont pas des jeunes».
Sur la poitrine de l'un d'eux brille la Légion
d'honneur. C'est le P. de Dartcin, ancien
aumônier militaire en 1870.
Le repas est silencieux. L'émotion qui
nous étreint tous arrête les paroles sur les
lévres.
le Pre Dom Besse est souriant,
presque radieux
« Bienheureux, serez-vous, répefe-t-iî sans
emphase, lorsque le monde vous persécutera
à cause de moi. Ce jour là, réjouissez-vous
grandement. »
Au dessert, M. le docteur René Le Fur,
chirurgien à l'hôpital Péan, et membre du
Cercle, prononce ces simples paroles «.
Le Congrès a adopté aussi une résolution
analogue à des années précédentes sur
la célébration du ltr mai.
+>
REFUS DE SE BATTRE
Vienne. Le maire de la ville, D' Cari Lne-
ger, a reçu, hier, un cartel d'un avocat. AuSjpàe
vôn"Oppenheim, qui le provoque en dtreVprmï1
des raisons purement politiques. Le maire re-
fuse de se battre.
FRANÇOIS-JO'SEFH
ET LES SOLDATS ALLEMANDS
Vienne, 28 septembre.– L'empereur a rsedi»
visite" ce matin au bataillon allemand, en pré-
sence de plusieurs archiducs, des ministres de
I a Guerre et de la défense nationale, dos £.ita»
chés militaires étrangers et de nombreux offi'
ciers allemands et aust.ro-hongrois.
DANS LA BANLIEUE,
Suresnes. Une dame Marie Bida, coufi>
rière, âgée de 2-i ans, qui était montée sur uii
tabouret pour accrocher des rideaux à la fe-
nêtre de sa chambre située an 2» étage d'un»
maison de la rue de la République, a pardut
l'équilibre et est tombée dans la cour de l'ick
meuble. Elle a dû être transportée a l'Hôpital
dans un état désespéré.
Saint-Mande. Une dame Louis Gharaljer,
demeurant rue de Fontenay, est tombée dans
la rue. du 2' étage, en nettoyant los carreaus;
d'une fenêtre. Elle a eu les deux bras fracturés.
Bagnolet. Des cambrioleurs sa sont intra-
duits, cette nuit, dans une riche propriété
appartenant à M. Barbey, 43, .me de Pans, A\?
ont emporté des pièces d'art, des Mjnux des
valcfs diverses et près de 20 000 francs ea
argent.
Saint-Ouen. Une fltletf* de 3 ans, Loufea
Bourgeois, demeurant rua Soubise, a été, ca
matin, avenus des BaUgaolles, renversée par
un cabriolet, qui" lui 'a 'nasse siîr le corys, e.i
ci écrasant les mains et les bras.
Rédaction et administration 5, Rue Bayard, Paris, VIII'
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_e~~i
ADVEN1AT REGNUM TUUM
0II0it:.J
Nous vous reconnaissons comme notre
Souverain Seigneur et Maître et comme
Chef suprême de la Patriefrançaise,
LA JOURNÉE
PRIAIS, IiE 23 SEPTEJVIS^E 1901
Les dernières cérémonies des funé-
railles du prince Henri d'Orléans ont
eu lieu ce matin à la chapelle sépul-
crale de Dreux, suivant l'ordre indi-
qué hier.
X
Delaray, Kemp et Van Heerden avec
leurs divers commandos sont parve-
nus, malgré les colonnes anglaises, à
faire leur jonction à 25 milles seule-
ment au sud-ouest de Johannesburg.
On attend des nouvelles d'un combat
engagé dans cette région.
X
En même temps Botha attaquait, en
forces, les postes anglais d'Itala et de
Prospect à la frontière du Zoulouland.
Un télégramme de Kitchener dit que
ies Boers ont été repoussés « avec de
grandes pertes ». Ce n'est pas bien
sûr.
x
On dément aujourd'hui formelle-
ment le bruit de la démission de lord
Kitchener.
X
Dans le temps où la police rame-
nait Czolgosz à la prison d'Aubrun, la
foule s'est précipitée sur le condamné
et a voulu le lyncher. On a eu beau-
coup de peine à le soustraire à la ven-
geance populaire.
x
Un bataillon allemand revenu de
Chine a passé hier à Vienne où la
population lui a fait un chaleureux
accueil.
Les officiers ont été reçus par l'em-
pereur François-Joseph qui leur a
offert un banquet à la fin duquel il
leur a porté un toast terminé par le
cri de: « Vive Guillaume II! t »
ÊÊÊÊÊÊÊÊÊ~SÊÊÊÊÊÊ~
(Saint Michel <Ârchang$
l/Eglise catholique célèbre aujourd'hui la fête du
{[lorteur archange saint Michel qui fat, pendant des
siècles, proclamé l'an des protecteurs de la France
chrétienne. Les nombreuses églises placées sous l'in-
vocation de ce Prince des milices célestes, les révéla-
tions faites par lui à Jeanne d'Arc, la libératrice de
la patrie, un Ordre militaire fondé avec son nom
sont entre autres les témoignages irrécusables de la
confiance que nos pères avaient en sa protection.
Dans la langue hébraYquo, le nom de Michel signifie
dut est semblable à Dieu i Au témoignage des saints
Docteurs, le premier des archanges est devenu le
protecteur de l'Eglise fondée par Jésus-Christ, qui a
pris la place de l'antienne Synagogue.
Dans sa liturgie, l'Eglise Invoque spécialement la
.'protection du glorieux archange au moment de la
mort de ses fidèles et le supplie de conduire leur
Ime purifiée devant le tribunal du Souverain Juge
ïlns qne jamais, dans les jours néfastes que traverse
notre patrie et devant ceux qui se préparent, redi-
sous l'invocation Saint Michel archange, Prince très
glorieux, maintenant et toujours, souvenez-vous de
nous. ?.ûq que nous ne périssions pas dans le juge-
ment redoutable.
Saint Michel, patron de la France, prie;
pour elle.
^*àfyèpfy&CM&&tyify*j^Jlîiv£ii'f
DERNIÈRES
NOUVELLES
PARIS. 4 heures
LES FUNÉRAILLES
DU PRINCE HENRI D'ORLÉANS
A Dreux
Dreux, 28 septembre. Les obsèques du
{rince Henri d Orléans ont eu lieu ce matin
Dreuxpar un temps superbe et au milieu
un grand concours d'amis de la famille et
^'habitants de la ville qui avaient envahi les
abords de la gare.
Un train spécial avait amené la foule des
invités, Mme la comtesse de Paris, lé prince
Waldemar en uaiforme d'officier danois,
\p,l. Boni de C,astellane, Dufeuiile, comte
Récopé, Luigai de ChastiOon.M.Aubry-Vitet,
ancien secrétaire du comte de Paris; les
membres de l'Œillet-Blanc. etc., etc.
A son passage à Versailles, ce train avait
pris le wagon funéraire décoré, comme nous
avons indiqué hier, et le wagon-salon où
liaient, depuis Marseille, le duc et la du-
ïhesse de Chartres, le duc de Guise, la prin-
cesse Walt'emar, le côTnmandant de Mac-
fttahori duc de Magenta, et les princesses
Miilhilds et Blanche.
Le train est arrivé Dreux à 9 h. 45.
L.es princes et les princesse^ sont conduits
3u rp.iai de la gare dans les salles d'attente
ri râpées intérieurement et extérieurement
de teuturas portant les armes de la maison
de Franco.
Un curé..?
Filons!
Voulez-vous un conseil.. ?
Ne revenez jamais de vacances le sa-
medi 28 septembre! revenez plutôt le 3o.
ou le i5 octobre! Mais le 28. ce n'est
pas une date!
C'est d'abord l'avant-veille de la rentrée
des classes, un jour où tout le monde est
grinchu: Monsieur a dépensé 5oo francs de
plus qu'il ne voulait. Madame est exas-
pérée à cause des bonnes, des enfants, des
maisons, des bagages, etc., etc., et les mou-
tards songent mélancoliquement à la cour
du collège, à la classe, aux devoirs, aux
haricots rouges, aux pois cassés, remplaçant
les soufflés de Palmyre et les promenades
héroïques. il y a sur les trains une
atmosphère de tristesse, un suaire de mé-
lancolie. Non, ne revenez jamais le 28!
surtout un 28 comme celui-ci, plein d'iro-
nique soleil: « Va étouffer en ville va »
Et puis tout est plein, comble, archi-
comble 1 les hommes d'équipe sont sur les
dents.
Monsieur l'employé.
De quoi..?
Placez-moi 11.
Où.? dans ma poche?..
J'ai droit à ce qu'on me place! j'at-
taquerai la Compagniel..
Malheur!
Et alors, vous comprenez..? vous êtes à
la merci de tous les incidents..
Ecoutez plutôt ce qui vient d'arriver à
l'abbé W. obligé par un curé inhumain
et non concordataire de satisfaire aux justes
lois de la résidence, et ce, dès aujourd'hui,
dimanche matin.
Vous ne connaissez pas l'abbé W.?
Tant mieux pour lui!, car vous deviendriez
aussitôt son 14 317e ami, et vous lui vole-
riez encore quelques-unes des rares minutes
qui lui restent!
L'abbé W. est le plus charmant carac-
tère, la plus belle âme, qu'on puisse ren-
contrer il n'est pas renfrogné, il ne sent
pas le moisi bien qu'il soit assez âgé il a,
comme l'officier même pauvre, le respect
de l'uniforme: ses chapeaux ne sont pas
une boîte à graisse, sa ceinture n'est pas
une ficelle pendante au milieu du dos il se
tient droit, il regarde bien en face; et quand
il entre dans une pièce, c'est un rayon de
soleil et de vie qui semble éclairer tout.
Donc, l'abbé W. n'a rien d'effrayant;
et hier, samedi, à 5 heures du soir, sur le
quai de Nancy, il cherchait une place, une
toute petite place, dans un train bondé à
éclater.
Tiens. c'est vous! 1
L'abbé se retourne et reconnaît un peintre
parisien, à la fois de ses amis et de grand
talent
Vous revenez à Paris.. P
Hélas!.
Vous avez passé de bonnes vacances?
En principe, des vacances ne sont
jamais bonnes. quand elles sont passées.
Nous allons faire route ensemble. ?
Ce serait une consolation, mais jamais
nous ne trouverons deux places!
Erreur, mon cher abbé, laissez les pro-
fanes se tasser. jeconnais le mouvement
Quand tout sera complet, alors sournoise-
ment le chef de gare ajoutera deux ou trois
wagons, où nous serons comme des nababs!
Pour plus de sûreté, l'artiste graisse la
main d'un graisseur: « Tenez, mon brave,
voici 40 sous. mettez donc d'avance nos
deux valises dans la voiture qu'on va
atteler. »
Cinq minutes après, traînant sa boîte de
roue en roue, l'homme s'approche du
peintre, et tout bas « Le wagon arrive.
j'ai mis les sacs dans le compartiment du
milieu. »
Vous voyez. avec de l'huile on arrive
à tout!. t.
L'abbé monte le premier et aperçoit au
Le clergé de la paroisse procède à la levée
du corps avec les prières d'usage.
Puis les princesses montent dans les vol-
tures de deuil qui les mènent à la chapelle.
Le cercueil est retiré du wagon funèbre et
porté par 10 valets de pied en culotte et en
trac, au char funéraire attelé de 6 chevaux
caparaçonnés et tenus en main par des pi-
queurs en grande livrée.
Sur le cercueil sont placés le drapeau tri-
colore et la croix de la Légion d'honneur.
Le corbillard est décoré de motifs argentés.
Il est précédé du clergé et suivi de deux
Sœurs de Charité.
Le deuil est conduit par les ducs de
Chartres, d'Alençon, de Guise, le prince
Waldemar, le commandant de Mac-Mahon,
le comte de Flandre, le duc de Penthièvre,
le comte d'Eu, et M. de Luiggi de Castillon.
Le cortège se met en marche vers dix
heures, traverse la ville où les trottoirs et
les fenêtres des maisons sont garnis de
curieux qui saluent respectueusement sur
son passage la dépouille mortelle du jeune
et vaillant explorateur.
A 10 h. 15, à la grille du parc, les châte-
lains reçoivent le corps et te conduisent à
la chapelle où la cérémonie, d'un grand
caractère de simplicité, commence.
La nef et le chœur sont tendus de drape-
ries noires, les dalles et les prie-Dieu étaient
recouverts de housses noires.
Au pied du catafalque, il y a plusieurs
couronnes en fleurs naturelles et des gerbes
de lis.
Quatre lampadaires argentés brûlent aux
angles du sarcophage.
La messe a été chantée en plain-chant
avec accompagnement d'orgue, sans autre
partie musicale.
Après la messe, le cercueil, porté par des
fond du wagon un grand monsieur très sec
déjà plongédansdes journaux: le péintresuit;
mais, subitement, le grand monsieur lève
la tête, et, à la vue d'un prêtre, pousse un
véritable cri d'effroi, se détend comme un
ressort « Un curé.. ? filons 1. » Et, en effet,
il file si vite. si vite! à la recherche
d'un autre compartiment. qu'il en oublie
sur la banquette sa canne, son chapeau et
ses gants
0–
Alors se passe une petite scène pas ba-
nale absolument suffoqué de cette stupi-
dité à laquelle il n'a pas eu, comme le
prêtre, l'occasion de s'habituer, le peintre
saute sur la canne délaissée, plante au-des-
sus le chapeau, et brandit les gants; puis,
avec ce trophée, redescend sur le quai, longe
le train en criant d'une voix stridente
« Quel est le voyageur qui, par peur d'un
curé, a laissé son chapeau, sa canne et ses
gants?? »
Le peintre est maigre et laid, c'est même
sa grande coquetterie avec sa barbe jaune-
roux très fournie, ses petits yeux pétillant
de malice, son front aux rides mobiles, ses
longues mains grêles et nerveuses, élevant
au-dessus de sa tête les dépouilles du fuyard,
il a l'air d'un macaque intelligent qui re-
vient de faire un bon coup. pendant que
sa petite voix suraiguë répète son appel iro-
nique:«Quel est le voyageur qui, par peur
d'un curé, etc., etc. »
Mais personne ne répond.
Vous croyez que le peintre se tient pour
battu.? A chaque station, à Toul,à Com-
mercy, à Bar-le-Duc, à Vitry, à Châlons, à
Epernay, à Château-Thierry, la scène re-
commence le train n'a pas encore stoppé
que le petit homme est déjà derrière le chef
de train, lui emboite le pas, et, à l'annonce
de la gare, ajoute-d'une voix de plus en plus
retentissante « Quel est le voyageur qui,
par peur d'un curé, a'perdu son chapeau,
sa canne et ses gants??» Tout le monde
se tord aux portières, les collégiens surtout,
enchantés de l'aventure, et, en riant, ils
répètent avec lui sur un ton lamentable les
paroles qui deviennent une vraie scie
« Quel est le voyageur, etc., etc. »
Cela dure jusqu'à Paris où l'implacable
peintre, son trophée toujours à la main, se
met à côté du contrôleur qui reçoit les bil-
lets et, cette fois, sur un ton exaspéré
« Quel est le voyageur qui, par peur d'un
curé..? » Tout le monde s'examine récipro-
quement, et cherche quel est le Monsieur
qui serait décoiffé..? Mais chacun arbore
fièrement qui, son haut de forme, qui, son
melon, qui, son chapeau de paille.
Il a peut-être eu la colique.. ? observe
une femme.
o– «
Ce fut un trait de lumière « Madame,
vous êtes un grand homme! »
Alors, suivi d'une vraie foule qui ne de-
mande qu'à s'amuser, le peintre têtu se
rend aux « inexpressibles » et d'une voix
sévère interroge une femme qui se trouvait
là « Madame, auriez-vous par hasard offert
tout à l'heure l'hospitalité à un Monsieur
décoiffé, n'ayant ni gants, ni canne. il
devait avoir l'air épouvanté. ? »
A cette question, la brave femme se
trouble devant cet homme décoré, croit
qu'il s'agit d'un anarchiste.. On a tant sur-
veillé la gare de l'Est la semaine dernière,
à cause du Tsar! elle ne sait pas! elle
n'est pas chargée de Rétablissement! beau-
coup de ces messieurs viennent sans canne..
sans gants aussi. quant au chapeau.
vrai, elle n'a pas fait attention.
C'est un tort, Madame! à notre
époque troublée, tout bon Français doit
ouvrir l'œil!
Et la pauvre femme lève les bras en un
geste désespéré « Pour une fois que je fais
l'intérim! en voilà une affaire! moi qui
étais contente de la recette fallait que ça
arrive. tout allait trop bien! »
Alors, à tout hasard, dans la pièce sonore
s'élève la voix implacable du peintre « Quel
est le voyageur qui, par peur d'un curé,
a laissé dans l'express de Paris, son cha-
peau, sa canne et ses gants??.» »
valets de pied, a été descendu dans la crypte
où l'ont seulement accompagné les princes,
les princesses et les autres membres de la
famille. L'inhumation a eu lieu en leur pré-
sence.
L'assistance, qui était restée dans la cha-
pelle, a ensuite défile devant la famille, h sa
sortie de la crypte.
Les princes et les princesses ont déjeuné
au château.
Les invités sont partis pour Paris par train
spécial, à 3 heures.
Dreux, 23 septembre. Parmi les repré-
seitants étrangers qui assistaient aux ob-
sèques du prince Henri se trouvaient MM. de
Soûza-Roza, ministre de Portugal à Paris,
Hegermann-Lindencrone, ministre de Dane-
mark, le comte de Bourboulon, chambellan
du prince de Bulgarie, Dovqj, représentant
l'infant Don Antonio d'Orléans.
Marly, 28 septembre. Le président de la
République chasse aujourd'hm à Marly avec
MM. Waldeck-Rousseau, président du Conseil,
le général Dubois, André Ulrich, René Cavard,:
le commandant Lamv, Henry Poulet, Jacques
Liouville et Paul Loubet..
Il a quitté le château de Rambouillet à,
9 heures ce matin.
SAISIE D'UN JOURNAL
Le journal l'Assiette au beurre a été saisi
vers midi, dans tes kiosques de Paris pour un
dessin offensant 1' « impudique Albion, ».
Saintes. 28 septembre. Les religieuses car-
mélites de Saintes, au nombre de '26, ont quitté
leur couvent pour aller résider en Baltique.
̃Elles sont parties en deux fractions mercredi
et vendredi après avoir fait murer la porte d9
là chapèûe par étrie public avait accès. -̃
iEavas.)
On attendit trois minutes. mais aucune
porte ne s'ouvrit, et l'on n'entendit qu'un
obstiné silence que seul scandait dans le
lointain le grand murmure de la ville
endormie.
o–
Seulement l'abbé W. est une conscience
délicate, et comme le peintre ne s'est peut-
être pas suffisamment fait entendre, il em-
prunte la voix du journal et, par elle, crie
la France entière: «Quel est le voyageur
qui, par peur d'un curé, etc., etc. »
S'il n'a pas osé répondre, peut-être osera-
t-il écrire. Le chapeau a comme initiales
R. B.
Seulement, avouez-le, ces histoires là
sont tout de même ennuyeuses. Aussi, ne
revenez jamais le 28. plutôt Ie3o!
PIERRE L'ERMITE.
ROME
Notre correspondant particulier télégraphie
Rome, 28 septembre, 2 h. 55 soir.
Le Saint-Père a reçu ce matin S. Em. le
cardinal Perraud, évêque d'Autun.
LE MOIS DU ROSAIRE
A PARIS
S. Em. le cardinal Richard adresse à son
peuple une Lettre pastorale pour l'exhorter,
comme les années précédentes, à lasanctification
du mois d'octobre, consacré par S. S. Léon XIII
au Saint Rosaire, et il en prend occasion pour
publier, en son entier, la Lettre apostolique par
laquelle le Saint-Père vient d'autoriser la consé-
cration de l'église du Rosaire à Lourdes.
Son Eminence ordonne ensuite que le mois
du Rosaire soit célébré, cette année, avec une
solennité particulière dans toutes les églises et
chapelles de son diocèse.
Le mois du Rosaire s'ouvrira donc le ier oc-
tobre, en la fête de saint Remi, un des protec-
teurs de la France, et sera clos le ier novembre.
GAZETTE DU JODÎj
UN ANCIEN COLONEL
Une dépêche de Nice nous apprend la
nomination comme curé de Notre-Dame à
Nice, de M. l'abbé Crépeaux, ancien colonel
et officier de la Légion d'honneur.
Nos bons sectaires ne manqueront pas en
la circonstance de fulminer contre la fa-
meuse alliance du sabre et du goupillon.
M. l'abbé Crépeaux a cependant quitté
l'un pour l'autre, et ce ne sont pas les pa-
roissiens de Notre-Dame à Nice qui s en
plaindront.
HQfflS DE RUES
Il arrive une mésaventure au Conseil mu-
nicipal socialiste de Limoges. Il avait dé-
cidé de changer le nom de la place du Sé-
nn'nazVeefde l'appeler place Blanqui. Mais,
nous dit la Croix de Limoges, le gouverne-
ment a refusé de confirmer ce baptême, en
disant que les noms d'hommes qui ont été
mêlés à des polémiques ne conviennent pas
aux rues et places.
Les socios limousins sont furieux contre
le ministère et proposent pour une autre
voie le nom de Delescluze.
Nous avons peine à croire que le gouver-
nement ait eu cet accès de bon sens qui
déplaît si fort à ses amis de Limoges.
Souhaitons qu'il dure.
Que va dire Edgar, le fameux préfet mo-
dèle et communard en retraite?
CE QUI EST PERMIS, CE QUI EST DÉFENDU
Un journal satirique illustré, qui a con-
sacré son numéro de ce jour à une vive cri-
tique sur la façon dont les Anglais font la
guerre au Transvaal, vient 3e voir ce
numéro saisi et la vente en est interdite
dans les kiosques.
Il y a évidemment dans ce, numéro des
audaces et des violences de crayon qui
Justine la mesure prise contre lui et que
la Croix, moins que tout autre journal, ne e
peut approuver.
Cependant, ce mûme journal a consacré
plusieurs de ses précédents numéros à des
dessins non moins violents et non moins
outrageants pour les catholiques que son
dernier numéro ne l'est pour les Anglais,et
l'autorité est restée muette.
LE CONFLIT FRANCO-TURC
Cohstantinople, 37 septembre. La réponse
du gouvernement français à la proposition de
la-Porte pour le règlement de la créance Lo-
rando est arrivée hier. M. Bapst l'a commu-
niquée aussitôt à Tewflk-pacha.
Le gouvernement français rejette l'offre de
180 000 livres et maintient le chiffre de 340 000.
Le refus de la France fera l'objet des délibé-
rations du Conseil des ministres dimanche
prochain. On est convaincu qu'aussitôt l'atl'aire
Lorando réglée, la France présentera ses con-
ditiops pour la reprise des relations diplo-
matiques. (Havas.)
<&>
LE GENERAL VOYRON
Privas, 28 septembre. Le général Voyron,
accompagné de Mme Voyron et de ses enfants.
est arrive hier. soir à 4 heures à Lavoute où il
doit passer quelques jours dans sa famille.
La population lui a fait une ovation chaleu.
reuse.
Le général partira le 2 octobre pour Paris.
»
CEREMONIE COMMEMORATIVE
A L'INSTITUT PASTEUR
Une touchante cérémonie commémorative de
la mort de Pasteur a eu lieu Ce matin, à.onze
heures, à l'Institut de la rue Dutot.
Sous. la conduite du D' Metchnikoff, faisant
fonction de directeur en 'l'absence de MM. Du-
i claux et Roux, et du Dr Louis Martin, ont défilé
i devant la tombe de l'illustre savant les chefs
de laboratoire, les préparateurs, les travailleurs
français et étrangers attachés à l'établissement
et tout le personnel, ainsi que de nombreux
amis du maltre.
Aucun discours n'a été prononcé. Silencieux
et recueillis, tous en passant se sont inclinés
respectueusement devant let pierre tombale en
granit de Suéde sous laquelle est inhumé Louis
Pasteur.
Sur cette pierre, où a été déposée une simple
e de* chrysanthèmes, on lit cette inscript n
Louis Pasteur, 1822-1835.
D'où cette réflexion toute naturelle qu'il
est moins dangereux en France d'insulter,
de bafouer les catholiques, le Pape, les
évêques et la foi de la majorité des citoyens
que de se livrer à des fantaisies malséantes
pour les Anglais.
Le ministère est obligé de sévir aujour-
d'hui mais s'il avait mieux compris ses
devoirs auparavant il aurait probablement
évité ces ennuis.
DERNIER PROGRÈS DU JOURNALISME
En France, les journalistes donnent quel-
quefois, on peut même dire souvent, le
spectacle de leurs divergences d'opinions
qui se traduisent par l'échange de noms
d'oiseaux accompagnés des epithètes les
plus blessantes pour l'amour-propre.
Les journalistes suisses ont trouvé un
procédé de polémique tout autre et qui
semble bien être un progrès sur le nôtre.
C'est ainsi qu'on a pu écrire la semaine
dernière dans les Nouvelles de Glaris ¡
La fabrique de gaz se plaint que des indi-
vidus mal intentionnés détériorent ses réver-
bères et ses lanternes. Les auteurs de ces mé-
faits ne peuvent être que des lecteurs du Nou-
veau journal de Glaris.
A cette attaque directe, le Nouveau jour-
nal de Glaris riposta
On nous informe que de nombreux vols de
fruits se commettent dans les environs de
Tschachen et de Steq les auteurs de ces larcins
ne peuvent être que les lecteurs des Nouvelles
de Glaris.
De cette façon, ce sont les bons lecteurs
qui font tous les frais de la polémique, et
les journalistes s'en tirent sans pertes ni
fracas.
UN JUGE ENHE9U DES AVOCATS
Un magistrat anglais, le commissaire
Kerr,qui a siégé pendant quarante-deux ans
à la cour de la Cité de Londres, vient de
prendre sa retraite à la grande satisfaction
des avocats envers lesquels il professait une
antipathie extraordinaire.
Il se livrait à leur sujet aux plus désa-
gréables allusions et leur adressait même
de virulentes apostrophes, telle celle-ci
Si j'étais là pour donner des leçons de droit,
je passerais mes nuits et mes journées à vous
apprendre votre métier à vous et à vos collègues.
Ne faites jamais de procès, conseillait-il aux
plaideurs, cela ne sert qu'à mettre de l'argent
dans la poche des hommes de loi, ce qui est
bien le pire placement.
Simplifiez la procédure, s'écriait-il encore, et
le monde deviendra honnête, triste éventualité
pour les gens de loi.
Le commissaire Kerr était vraiment un
magistrat original pour oser ainsi braver
les convenances mondaines au profit de la
vérité.
Un député irascible
On nous écrit t
Ce député n'est autre que M. Jumel, le
député sectaire des Landes, que ses concitoyens
se garderont bien de renvoyer à la Chambre
l'an prochain.
M. Jumel, toujours réélu sans compétiteur,
avait fini par se persuader que ses allures de
matamore en imposaient a ceux qui pou-
vaient avoir la velléité de lui disputer son siège
au Palais-Bourbon.
Mais voici que, cette fois, un adversaire pose
sa candidature libérale, déjà très favorablement
accueillie dans la circonscription où M. Jumel
avait décrété l'inamovibilité à son profit. De là,
un état de rage qui préoccupe les quelques
amis que compte encore ce futur blackboulé,
dont la colère s'est exercée dernièrement, en
plein marché de Mont-de-Marsan, contre un
honorable imprimeur de cette ville, M. Tixier.
Se figurant, à tort ou à raison, que cet impri-
meur devait publier le journal qui va soutenir
la candidature de son redoutable adversaire,
M. Jumel l'apostropha brutalement sur la voie
publique, et lui déclara qu'il le ferait mettre en n
prison s'il était attaqué dans son journal, et
qu'en outre il défendrait aux administrations
de prendre chez lui la moindre fourniture.
Les mêmes menaces avaient été employées
avec succès par lui, quelques jours auparavant,
auprès de M. Canton, secrétaire du Conseil
général, qui dut, sur les injonctions de M. Ju-
mel, renoncer à l'imprimerie et au journal
libéral qu'il dirigeait à Mont-de-Marsan.
Mais M. Tixier est résistant. Indépendant par
nature et par position, il riposta vertement à
M. Jumel, l'assurant de son profond mépris et
le mettant au défl de mettre ses ridicules me-
naces à exécution.
Interloqué par cette attitude, le malheureux
député ne sut que tourner les talons.
LE DRAPEAU ROUGE A AY
Reims, 28 septembre, La gendarmerie a
dû réprimer une véritable émeute de vendan-
geurs hier à Ay.
Mécontents des salaires qui leur sont payés,
plusieurs centaines d'ouvriers, le drapeau rouge
en tête et chantant la Carmagnole, ont par-
couru les villages et les vignes, molestant les
travailleurs.
Ayant saisi un vigneron, Ils voulaient le
pendre quand la gendarmerie survint. Treize
arrestations ont été opérées.
LE CONGRES SOCIALISTE DE LUBEOK
Ce matin. M. Bebel a prononcé un réquisi-
toire contre le projet de tarif douanier. Il prédit
une crise intérieure et extérieure. Les puis-
sances étrangères useront de représailles.
L'Italie a déclaré qu'elle ne renouvellerait pas
la Triplice, si elle n obtenait pas de compensa-
tions commerciales.
Il est insensé de proposer un pareil tarif,
alors que M. Mac-Kinley reconnut son erreur
quelques jours avant sa mort.
M. Bebel expose les conséquences qu'entrai-
nerait l'adoption de ce tarif, notamment le ren-
chérissement des denrées alimentaires, le lait,
les fruits et les légumes, et le prolétariat de
France se réjouit de l'aveuglement du gouver-
nement allemand parce qu'il pourra reconquérir
le rang industriel que l'Allemagne lui avait ravi.
M.Bebel invite le prolétariat àprotester contre
le tarif douanier. (Vifs applaudissements.)
Le Congrès proteste contre ce projet inspiré
par un brutal égoïsme agrarien et industriel,
et invite les classes ouvrières allemandes, sans
distinction de parti ni de sexe, à organiser des
réunions publiques, à voter des résolutions et
des pétitions au Reichstag et à organiser un
formidable mouvement de protestation.
Le Congrès adopte, à l'unanimité, une réso-
lution de M. Bobel dans ce sens.
Les électeurs doivent faire savoir à leurs dé-
putés que s'ils votent en faveur du tarif doua-
nier, ils trahissent les intérêts du urolétariot et
ne sont plus dignes de le représenter au Parle-
ment.
ET LEJHMDALE?
Nous avons annoncé qu'après de longues
audiences consacrées à 1 examen de l'énorme
dossier réuni par M. le juge d'instruction de
Poitiers, la Chambre des mises en accusa-
tion venait de rendre un arrêt renvoyant
purement et simplement M. Murcel Monnier
devantletribunal correctionnel decette ville.
Après tout le tapage fait autour du cas
douloureux de Mlle Blanche Monnier, c'est
la montagne accouchant d'une souris.
Nous ne voulons pas revenir sur le fond
de l'affaire: l'auteur principat de la soi
disant séquestration de la pauvre insensée,
Mme veuve Monnier, a rendu ses comptes
au Juge suprême, et la justice humaina
dira prochainement son dernier mot non
pas sur la participation du (ils a la faute
de sa mère, mais sur sa négligence à faire
cesser le traitement dont sa sœur était
victime.
Ce que nous voulons relever une dernière
fois, c'est la passion et l'injustice que l'on a
apportées dans cette triste affaire, révoltante
en soi assurément, mais dont les auteurs
seuls, après tout, étaient responsables.
Or, cette responsabilité, on a voulu retendre
à tout un parti politique, à toute une classe
de la société, voire même à la religion ca-
tholique ainsi qu'à tous ses fldèies.
On a raconté que Mme Monnier était da
toutes « les œuvres pies » ce qui était
faux; que M. Monnier avait son nom dans
toutes les confréries ce qui était non
moins faux;- on calomnîeusement mêlé
à cette afîaire des histoires de chapelet, de
confesseur, de communion, etc., et chaque
jour, pendant des semaines et des semaines,
les journaux sectaires ouvraient dans leurs
colonnes cette rubrique: « Le scandale clé-
rical de Poitiers. »
Bien mieux, comme dans une autre affaire
tristement célèbre, on a vu des magistrats
se départir de la sereine impartialité qui ne
devrait point les quitter et jeter en pâture à
des journalistes sectaires des clabaudages
odieux, des ragots stupides fleurant encore
plus la loge de portier que celle de l'Acacia.
Voilà ce que nous voulions rappeler à la
veille du jour où cette déplorable affaire doit
avoir son épilogue.
Et nous ne le faisons que pour protester
encore une fois contre ces calomnies et ces
infamies, et condamner ces misérables ma-
nœuvres de l'esprit de parti s'emparant des
plus douloureux drames pour les envenimer
et s'en faire une arme contre des adver-
saires qui y sont totalement étrangers et par
leur conduite, et par leurs doctrines, et par
leurs tendances.
Quand donc les partis auront-ils un peu
plus de justice, attaquant leurs adversaires
loyalement, critiquant seulement les prin-
cipes qu'ils professent et ne leur reprochant
que les actes dont ils sont responsables?
Et quand donc surtout les juges auronf-
ils, sinon un peu plus de justice, une plus
grande circonspection dans leur langage et
un sentiment plus avisé de la portée deleurg
actes et de leurs paroles ? 9 CYR.
-e-s-
î p~pnMp~pp~TnMC
LES bummMAiluN~
LES BÉNÉDICTINS DE LIGUGÉ (
AU CERCLE DU LUXEMBOURG
Le cercle catholique des Etudiants d(
Paris présentait, hier soir, un spectacle pete
banal.
Dans la grande salle du Cerc'e. une table
a été dressée et autour de cette table onf
pris place les novices de l'abbaye de Ligugé\
M.f'abbéFonssagrives, aumônier duCerclej
et ses jeunes gens se disputent l'honneur de
servir les religieux en route pour l'exil.
Le R. P. Dom Besse, maître des novices,
assisté de Dom Mayol de Luppé, préside la
table. Il a à ses côtés quelques amis dôvoué$,
parmi lesquels MM. Forain, Maurice Tal-
meyr. Soulacroup.
Tous les novices ne sont pas des jeunes».
Sur la poitrine de l'un d'eux brille la Légion
d'honneur. C'est le P. de Dartcin, ancien
aumônier militaire en 1870.
Le repas est silencieux. L'émotion qui
nous étreint tous arrête les paroles sur les
lévres.
le Pre Dom Besse est souriant,
presque radieux
« Bienheureux, serez-vous, répefe-t-iî sans
emphase, lorsque le monde vous persécutera
à cause de moi. Ce jour là, réjouissez-vous
grandement. »
Au dessert, M. le docteur René Le Fur,
chirurgien à l'hôpital Péan, et membre du
Cercle, prononce ces simples paroles «.
Le Congrès a adopté aussi une résolution
analogue à des années précédentes sur
la célébration du ltr mai.
+>
REFUS DE SE BATTRE
Vienne. Le maire de la ville, D' Cari Lne-
ger, a reçu, hier, un cartel d'un avocat. AuSjpàe
vôn"Oppenheim, qui le provoque en dtreVprmï1
des raisons purement politiques. Le maire re-
fuse de se battre.
FRANÇOIS-JO'SEFH
ET LES SOLDATS ALLEMANDS
Vienne, 28 septembre.– L'empereur a rsedi»
visite" ce matin au bataillon allemand, en pré-
sence de plusieurs archiducs, des ministres de
I a Guerre et de la défense nationale, dos £.ita»
chés militaires étrangers et de nombreux offi'
ciers allemands et aust.ro-hongrois.
DANS LA BANLIEUE,
Suresnes. Une dame Marie Bida, coufi>
rière, âgée de 2-i ans, qui était montée sur uii
tabouret pour accrocher des rideaux à la fe-
nêtre de sa chambre située an 2» étage d'un»
maison de la rue de la République, a pardut
l'équilibre et est tombée dans la cour de l'ick
meuble. Elle a dû être transportée a l'Hôpital
dans un état désespéré.
Saint-Mande. Une dame Louis Gharaljer,
demeurant rue de Fontenay, est tombée dans
la rue. du 2' étage, en nettoyant los carreaus;
d'une fenêtre. Elle a eu les deux bras fracturés.
Bagnolet. Des cambrioleurs sa sont intra-
duits, cette nuit, dans une riche propriété
appartenant à M. Barbey, 43, .me de Pans, A\?
ont emporté des pièces d'art, des Mjnux des
valcfs diverses et près de 20 000 francs ea
argent.
Saint-Ouen. Une fltletf* de 3 ans, Loufea
Bourgeois, demeurant rua Soubise, a été, ca
matin, avenus des BaUgaolles, renversée par
un cabriolet, qui" lui 'a 'nasse siîr le corys, e.i
ci écrasant les mains et les bras.
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