Source : Bibliothèque nationale de France, département Arts du spectacle, 8-RO-3179
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2022
Le Génie et la Pensée de César Franck
’on se représente communément César Franck sous l’apparence d’un survivant d’un autre âge, un mystique des temps primitifs, sorte de Fra Angelico ou de saint François d’Assise, figure de
vitrail, enluminure de missel, exclusivement attentif à
exprimer par son art une foi naïve, sans inquiétude et sans examen. Il ferait penser encore à la femme « povrette et ancienne » dont François Villon a composé la prière à Notre- Dame : l’innocente n’a jamais rien vu, hors des spectacles de la vie courante, que l’image du paradis et de l’enfer, dont le contraste lui inspire cette simple pensée :
U un me fait ^eur^ Vautre foie et liesse. Il est certain que César Franck avait aussi très bien con science de la différence entre le ciel et l’enfer, Satan et les anges, le bien et le mal, et il l’a marqué, dans son œuvre, par les traits les plus fortement accusés. Est-ce à dire que son être intime se sentait satisfait par ces notions simples, qu’il n’ait «jamais voulu pénétrer d’autres mystères ni cher ché au delà ? Il n’en est rien. Si la bonne vieille de François Villon avouait avec candeur : « Oncques lettres ne lus »,
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