Titre : La Vie parisienne : moeurs élégantes, choses du jour, fantaisies, voyages, théâtres, musique, modes / par Marcellin
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864
Contributeur : Marcelin, Émile (1825-1887). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328892561
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 1864 1864
Description : 1864 (A2,N1)- (A2,N25). 1864 (A2,N1)- (A2,N25).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1256583w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC13-81
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
10 LA VIE PARISIENNE
— Tu montes donc sur ta chaise, mon ami, pour regarder l'humanité?
— Elvil'e!
— Auguste..
— Je regarde l'humanité en homme qui la méprise, je ne suis pas fâ-
ché de vous le dire ; et je suis fier que l'indépendance de mes principes
me permette de répondre par le silence à toutes les ridicules flatteries, à
tous les souvenirs intéressés que cachent ées cartes.
(Eclatant tout à coup à la vue d'une carte et se pendant à la sonnette.) Cathe-
rine ! c'est inouï, voilà au moins trois jours qu'elle est là. Catherine! (En-
tre la femme de chambre.) Enfin vous voilà. Depuis quand cette carte est-
elle là ?
— Mais, monsieur, comme les autres, depuis quatre ou cinq jours.
— Qui est-ce qui l'a apportée ?
— Ah cette grande-là, où il y a une image ?
— Une image, sotte ! c'est le timbre du ministère.
— Eh bien, monsieur, c'est un militaire à cheval, avec une plaque
jaune sur la poitrine, dans les vingt-cinq à vingt-huit ans, des gants
blancs et un sabre.
— Taisez-vous. (Accablé.) Depuis cinq jours la carte de mon chef de di-
vision est là, et je n'y ai pas répondu !
— (Avec un sourire.) Tu me parais considérer cette dernière question
de moins haut, mon bon ami ?
— (La tète dans les mains sans répondre.) Et j'ai demandé de l'avance-
ment.
Y.
LE JOUR DE L'AN EN GARNISON
Il est huit heures et demie du matin, tout le corps d'officiers en
grande te.,ue se promène par bandes dans la cour de la caserne. Ce
ne sont que dorures brillâmes, qu'aigrettes bigarrées et plumets aug-
mentant de hauteur et d'éclat avec le grade ; ce ne sont que serre-
ments de mains, sourires et souhaits sur toute la ligne. Tout le monde
est heureux ; les habillements neufs vont si bien 1 Eh quelle exhibi-
tion de décorations et. de médailles. « Tu as ta batterie de cuisine au
grand complet 1» dit un jeune sous lieutenant à un autre officier déjà
sur le reiour, asant bravement conquis ses grades.
Au fond de la cour, loin du profane vulgaire, stationne un groupe
majestueux et calme dans sa grandeur. Ce sont les officiers supé-
rieur, attendant le colonel.
La garde qui se met sous les armes, annonce son arrivée; il s'avance,
noble, fier et quelque peu radieux ; son plumet est le plus haut de
tous. Le groupe majestueux s'approche à sa rencontre; le lieutenant-
colonel lui présente les officiers supérieurs ; échange de poignées de
mains, noblement données, respectueusement reçues ; ou sent qu'on
est dans les hautes régions.
Cependant le profane vulgaire a cessé ses rires joyeux; et, séparé
en cinq pelolons distincts (un par bataillon, le cinquième pour l'état-
major), il se dirige à pas lents vers le point central, le plumet du co-
lonel. Sur un signe imperceptible d'un des chefs de bataillon, les
officiers viennent se ranger en ordre, chacun derrière son chef im-
médiat, formant ainsi un grand cercle, autour du petit cercle des
officiers supérieurs; le colonel étant ainsi le centre commun.
« Manque-t-il quelqu'un ? » demande le commandant de semaine,
d'une voix de basse-taille et sans se retourner ; la réponse est trans-
mise avec un salut. au lieutenant-colonel, qui fait alors la présenta-
tion du corps d'officiers.
Le colontl s'incline, roule les yeux sur l'assistance, la trouve à son
goût, et de son plus gracieux sourire :
« Merci, Messieurs, merci de vos souhaits! (Personne n'a soufflé en-
core un mot). Incontestablement, je suis fier de vous commander ; mon
cœur déborde... »
Il frappe d une main sur ses décorations ; de l'autre, il serre celle
du lieutenant-colonel. « Incontestablement, Messieurs, et nécessaire'
ment — Piisti, il ne fait pas chaud 1 murmure une voix dans
l'auditoire suspendu aux paroles qui sortent de la bouche du seigneur
et maître. — « Je serais impuissant à vous dire combien je » Il
regarde de tous côtés; le lieutenant-colonel se tord la moustache.—
« Enfin, Messieurs, je suis heureux en ce jour d'être à mon tour vo-
tre interprète envers l'Empereur et....— et qui de droit 1 suivez-moi
donc 1 »
11 dit, et rompt le cercle; par ordre de plumet, le corps d'officiers se
met en marche ; les officiers supérieurs sont en tête, raides sur leurs
reins, la poitrine en avant; les capitaines, sanglés dans leurs ceintu-
rons d'or, se souvenant, hélas! de leur fine taille d'autrefois, vien-
nent après ; puis les lieutenants et sous-lieutenants, le schako sur
l'oreille, la main sur la poignée du sabre, la moustache en croc, fer-
ment la marche, en roulant des cigarettes, et faisant de l'œil aux. J'c-
nêtres dont quelque curiosité féminine a évidemment soulevé les
rideaux. Inutile d'ajouter que la tête du cortége s'avance noble et
majestueuse ; le colonel songe à ses harangues.
En premier lieu, le cortége entre à la Préfecture, où il est intro-
duit dans un salon de réception; le colonel ne dit rien, il est trop
plein de son sujet. Un capitaine marié ÍiÎte l'étoffe des rideaux, un
autre essaye l'élasticité des fauteuils. Enfin, arrive le Préfet, qui salue
avec la courtoisie atlachée à ses fonctions, s'accoude à la cheminée,
près du buste Impérial et attend.
Le colonel présente le corps d'officiers qu'il a l'honneur de com-
mander, et Fe porte garant des sentiments de tous... etc. — Réponse
bien sentie de M. le Préfet; et la séance est levée.
Chez le général, vieille moustache blanche qui a égale horreur du
Cosaque et du Pékin, le cortège entre au son de la musique qui joue
sous les fenêtres :
« Partant pour la Syrie »
Le général répond au colonel par une allocution brève et ferme.
De ses paroles, il ressort clairement et tout à l'honneur de son audi-
toire enflammé, qu'avec de si braves officiers, le régiment est le premier
régiment de l'armée française !
C'est égal ; ça fouette joliment le sang! On n'a plus froid en sortant
de l'hôtel du général.
« Maintenant, Messieurs, allons voir l'Évêque, » dit en souriant le
colonel.
Au palais épiscopal, le cortége entre fier Au grand étonnement
de tous, un jeune chanoine se présente aussi frisé que le plus pimpant
sous-lieutenant. Il reçoit ces Messieurs le plus gracieusement du
monde, et court prévenir monseigneur. Le colonel attendra, c'est
bien.. Heureusement monseigneur arrive à temps.
Durant la présentation, on n'est pas plus chevalier Bayard; le colo-
nel est sublime;... autel et patrie ! comme jadis. Le prélat est édifié.
Mais en sortant, devant la sentinelle qui présente les armes : « Sa-
prejeu ! dit le colonel se rengorgeant, en lançant d'un geste noble sa
main derrière son épaule. — Ici, j'ai failli attendre 1 Toujours les
mêmes... Enfin ! c'est incontestable ! »
Et le colonel donne en grommelant le point de direction à son cor-
tège ; c'est l'hôtel du Président de la cour Là, grave affaire ! Atteinte
à la dignité des plumets ! Il y a foule. Le Président reçoit la magis-
trature, puis recevra le corps des notaires, des avocats, des avoués,
des huissiers ; à chacun son tour. Le cortège chamarré d'or étin-
celant de brillantes couleurs, s'ariète net au milieu de la salle d'at-
tente ; la tête de colonne se pose et observe les longues robes noires,
les toques et les hermines du camp opposé. Pour le coup. il faut que
le colonel attende ! Et, le regard fixe, la tête haute, il dévore d'un
même coup sa moustache et son indignation. Un chef de bataillon
fait remarquer que l'on se trouve dans le sanctuaire de l'égalité de-
vant la loi..., et...! « Cèdent arma tO!jœ! » insinue en souriant le
major, homme de cabinet. Le colonel attend ! C'est rude autant qu'tn-
con 'estable !
Quelques-uns en profitent pour s'esquiver jusqu'au café voisin,
his cire de s'indigner à l'aise : les autres, plus graves, restent héroï-
quement à leur poste, avec le colonel...! Entin, après une demi-
heure de murmures grondant sous les moustaches, à la satisfaction
générale, le Président, vieillard à figure vénérable, reçoit le corps
d'officiers et s'excuse de s'être fait attendre.
« Incontestablement einécessairement., Monsieur le Président; reprend
le colonel en s'inclinant, mais nous savons attendre, nous autres
soldats, surtout dans le régiment que j'ai l'honneur de commander et
de vous présenter, Monsieur le Président, dans la personne de son
corps d'officiers ici présents... Oui, nourris corps et âme dans la dis-
cipline et le respect des lois, nous serons toujours là pour
pour ; l'armée est la protectrice de la Ij)i, comme vous, Monsieur
le Président, en êtes... le, le ; c'est incontestable et?léce saire! »
Salut de part et d'autres dans les hautes régions, et soupirs d'allége-
ment moral et physique dans la tourbe frivole des sous-lieutenants.
Car la série des corvées est close pour un an.
Le colonel, qui n'en est pas le moins fâché, pour retremper un peu les
esprits refroidis, offre à son corps d'officiers un verre d'absinthe ! Il
n'y a rien de tel pour chasser les mauvaises impressions, et pour ou-
vrir l'appétit! La motion est adoptée à la plus touchante unanimité !
En ce moment s'approche du brillant cortège, la timide cohorte
des brosseurs, avec des cabans et des képis ; messieurs les officiers se
débarrassent, séance tenante; épaulettes, sabres et schakos, ceintu-
rons d'or, plumets et aigrettes, tout rentre dans l'ombre; chacun est
à son aise, et vite au café ! Que le colonel n'attende pas 1
La journée sera chaude. 11 y a tant de santés dans un aussi brave
et aussi beau régiment ! !
F. d'A.
— Tu montes donc sur ta chaise, mon ami, pour regarder l'humanité?
— Elvil'e!
— Auguste..
— Je regarde l'humanité en homme qui la méprise, je ne suis pas fâ-
ché de vous le dire ; et je suis fier que l'indépendance de mes principes
me permette de répondre par le silence à toutes les ridicules flatteries, à
tous les souvenirs intéressés que cachent ées cartes.
(Eclatant tout à coup à la vue d'une carte et se pendant à la sonnette.) Cathe-
rine ! c'est inouï, voilà au moins trois jours qu'elle est là. Catherine! (En-
tre la femme de chambre.) Enfin vous voilà. Depuis quand cette carte est-
elle là ?
— Mais, monsieur, comme les autres, depuis quatre ou cinq jours.
— Qui est-ce qui l'a apportée ?
— Ah cette grande-là, où il y a une image ?
— Une image, sotte ! c'est le timbre du ministère.
— Eh bien, monsieur, c'est un militaire à cheval, avec une plaque
jaune sur la poitrine, dans les vingt-cinq à vingt-huit ans, des gants
blancs et un sabre.
— Taisez-vous. (Accablé.) Depuis cinq jours la carte de mon chef de di-
vision est là, et je n'y ai pas répondu !
— (Avec un sourire.) Tu me parais considérer cette dernière question
de moins haut, mon bon ami ?
— (La tète dans les mains sans répondre.) Et j'ai demandé de l'avance-
ment.
Y.
LE JOUR DE L'AN EN GARNISON
Il est huit heures et demie du matin, tout le corps d'officiers en
grande te.,ue se promène par bandes dans la cour de la caserne. Ce
ne sont que dorures brillâmes, qu'aigrettes bigarrées et plumets aug-
mentant de hauteur et d'éclat avec le grade ; ce ne sont que serre-
ments de mains, sourires et souhaits sur toute la ligne. Tout le monde
est heureux ; les habillements neufs vont si bien 1 Eh quelle exhibi-
tion de décorations et. de médailles. « Tu as ta batterie de cuisine au
grand complet 1» dit un jeune sous lieutenant à un autre officier déjà
sur le reiour, asant bravement conquis ses grades.
Au fond de la cour, loin du profane vulgaire, stationne un groupe
majestueux et calme dans sa grandeur. Ce sont les officiers supé-
rieur, attendant le colonel.
La garde qui se met sous les armes, annonce son arrivée; il s'avance,
noble, fier et quelque peu radieux ; son plumet est le plus haut de
tous. Le groupe majestueux s'approche à sa rencontre; le lieutenant-
colonel lui présente les officiers supérieurs ; échange de poignées de
mains, noblement données, respectueusement reçues ; ou sent qu'on
est dans les hautes régions.
Cependant le profane vulgaire a cessé ses rires joyeux; et, séparé
en cinq pelolons distincts (un par bataillon, le cinquième pour l'état-
major), il se dirige à pas lents vers le point central, le plumet du co-
lonel. Sur un signe imperceptible d'un des chefs de bataillon, les
officiers viennent se ranger en ordre, chacun derrière son chef im-
médiat, formant ainsi un grand cercle, autour du petit cercle des
officiers supérieurs; le colonel étant ainsi le centre commun.
« Manque-t-il quelqu'un ? » demande le commandant de semaine,
d'une voix de basse-taille et sans se retourner ; la réponse est trans-
mise avec un salut. au lieutenant-colonel, qui fait alors la présenta-
tion du corps d'officiers.
Le colontl s'incline, roule les yeux sur l'assistance, la trouve à son
goût, et de son plus gracieux sourire :
« Merci, Messieurs, merci de vos souhaits! (Personne n'a soufflé en-
core un mot). Incontestablement, je suis fier de vous commander ; mon
cœur déborde... »
Il frappe d une main sur ses décorations ; de l'autre, il serre celle
du lieutenant-colonel. « Incontestablement, Messieurs, et nécessaire'
ment — Piisti, il ne fait pas chaud 1 murmure une voix dans
l'auditoire suspendu aux paroles qui sortent de la bouche du seigneur
et maître. — « Je serais impuissant à vous dire combien je » Il
regarde de tous côtés; le lieutenant-colonel se tord la moustache.—
« Enfin, Messieurs, je suis heureux en ce jour d'être à mon tour vo-
tre interprète envers l'Empereur et....— et qui de droit 1 suivez-moi
donc 1 »
11 dit, et rompt le cercle; par ordre de plumet, le corps d'officiers se
met en marche ; les officiers supérieurs sont en tête, raides sur leurs
reins, la poitrine en avant; les capitaines, sanglés dans leurs ceintu-
rons d'or, se souvenant, hélas! de leur fine taille d'autrefois, vien-
nent après ; puis les lieutenants et sous-lieutenants, le schako sur
l'oreille, la main sur la poignée du sabre, la moustache en croc, fer-
ment la marche, en roulant des cigarettes, et faisant de l'œil aux. J'c-
nêtres dont quelque curiosité féminine a évidemment soulevé les
rideaux. Inutile d'ajouter que la tête du cortége s'avance noble et
majestueuse ; le colonel songe à ses harangues.
En premier lieu, le cortége entre à la Préfecture, où il est intro-
duit dans un salon de réception; le colonel ne dit rien, il est trop
plein de son sujet. Un capitaine marié ÍiÎte l'étoffe des rideaux, un
autre essaye l'élasticité des fauteuils. Enfin, arrive le Préfet, qui salue
avec la courtoisie atlachée à ses fonctions, s'accoude à la cheminée,
près du buste Impérial et attend.
Le colonel présente le corps d'officiers qu'il a l'honneur de com-
mander, et Fe porte garant des sentiments de tous... etc. — Réponse
bien sentie de M. le Préfet; et la séance est levée.
Chez le général, vieille moustache blanche qui a égale horreur du
Cosaque et du Pékin, le cortège entre au son de la musique qui joue
sous les fenêtres :
« Partant pour la Syrie »
Le général répond au colonel par une allocution brève et ferme.
De ses paroles, il ressort clairement et tout à l'honneur de son audi-
toire enflammé, qu'avec de si braves officiers, le régiment est le premier
régiment de l'armée française !
C'est égal ; ça fouette joliment le sang! On n'a plus froid en sortant
de l'hôtel du général.
« Maintenant, Messieurs, allons voir l'Évêque, » dit en souriant le
colonel.
Au palais épiscopal, le cortége entre fier Au grand étonnement
de tous, un jeune chanoine se présente aussi frisé que le plus pimpant
sous-lieutenant. Il reçoit ces Messieurs le plus gracieusement du
monde, et court prévenir monseigneur. Le colonel attendra, c'est
bien.. Heureusement monseigneur arrive à temps.
Durant la présentation, on n'est pas plus chevalier Bayard; le colo-
nel est sublime;... autel et patrie ! comme jadis. Le prélat est édifié.
Mais en sortant, devant la sentinelle qui présente les armes : « Sa-
prejeu ! dit le colonel se rengorgeant, en lançant d'un geste noble sa
main derrière son épaule. — Ici, j'ai failli attendre 1 Toujours les
mêmes... Enfin ! c'est incontestable ! »
Et le colonel donne en grommelant le point de direction à son cor-
tège ; c'est l'hôtel du Président de la cour Là, grave affaire ! Atteinte
à la dignité des plumets ! Il y a foule. Le Président reçoit la magis-
trature, puis recevra le corps des notaires, des avocats, des avoués,
des huissiers ; à chacun son tour. Le cortège chamarré d'or étin-
celant de brillantes couleurs, s'ariète net au milieu de la salle d'at-
tente ; la tête de colonne se pose et observe les longues robes noires,
les toques et les hermines du camp opposé. Pour le coup. il faut que
le colonel attende ! Et, le regard fixe, la tête haute, il dévore d'un
même coup sa moustache et son indignation. Un chef de bataillon
fait remarquer que l'on se trouve dans le sanctuaire de l'égalité de-
vant la loi..., et...! « Cèdent arma tO!jœ! » insinue en souriant le
major, homme de cabinet. Le colonel attend ! C'est rude autant qu'tn-
con 'estable !
Quelques-uns en profitent pour s'esquiver jusqu'au café voisin,
his cire de s'indigner à l'aise : les autres, plus graves, restent héroï-
quement à leur poste, avec le colonel...! Entin, après une demi-
heure de murmures grondant sous les moustaches, à la satisfaction
générale, le Président, vieillard à figure vénérable, reçoit le corps
d'officiers et s'excuse de s'être fait attendre.
« Incontestablement einécessairement., Monsieur le Président; reprend
le colonel en s'inclinant, mais nous savons attendre, nous autres
soldats, surtout dans le régiment que j'ai l'honneur de commander et
de vous présenter, Monsieur le Président, dans la personne de son
corps d'officiers ici présents... Oui, nourris corps et âme dans la dis-
cipline et le respect des lois, nous serons toujours là pour
pour ; l'armée est la protectrice de la Ij)i, comme vous, Monsieur
le Président, en êtes... le, le ; c'est incontestable et?léce saire! »
Salut de part et d'autres dans les hautes régions, et soupirs d'allége-
ment moral et physique dans la tourbe frivole des sous-lieutenants.
Car la série des corvées est close pour un an.
Le colonel, qui n'en est pas le moins fâché, pour retremper un peu les
esprits refroidis, offre à son corps d'officiers un verre d'absinthe ! Il
n'y a rien de tel pour chasser les mauvaises impressions, et pour ou-
vrir l'appétit! La motion est adoptée à la plus touchante unanimité !
En ce moment s'approche du brillant cortège, la timide cohorte
des brosseurs, avec des cabans et des képis ; messieurs les officiers se
débarrassent, séance tenante; épaulettes, sabres et schakos, ceintu-
rons d'or, plumets et aigrettes, tout rentre dans l'ombre; chacun est
à son aise, et vite au café ! Que le colonel n'attende pas 1
La journée sera chaude. 11 y a tant de santés dans un aussi brave
et aussi beau régiment ! !
F. d'A.
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