LA VIE PARISIENNE 263
dernière moitié du livre est sublime. La défense de l'utile contre la
maxime : l'art pour l'art, ne peut trouver que des approbateurs. Car,
le grand homme me permettra de le lui dire. ceux-mêmes qui
émettent des principes fantaisistes ne sont pas aussi coupables qu il
le pense; les rimants du beau pour le beau ne réfléchissent pas qu'il
n'y a pas de beau sans utile, et que le beau est toujours ulilp. Le
vir bonus n'a pas cessé d'être vrai. Une statue de Phidias, un vers de
Musset, n'ont pas d'utilité pratique; leur charme est une élévation
de l'âme, c'est assez.
Quant à la double utilité que recommande aujourd'hui le poëte,
pour le moment il a raison. « On pourra, dit-il, s'étendre tout de
son long et rire au Décaméron de Boccace avec le doux ciel bleu sur
sa tête, le jour où la souveraineté d'un roi sera exactement de même
dimension que la liberté d'un homme. »
Cette phrase vous montre que dans cette œuvre Victor Hugo touche
-1 tout. La politique y coudoie la littérature: elles font plus que se
coudoyer, elles s'embrassent, et je l'approuve C'est tout un.
Là, il faut s'arrêter pour admirer. Non Hugo n'est ni critique ni
philosophe ; poëte dramatique, il a des supérieurs: Shakespeare, et,
quoiqu'il en dise, Racine; poëte lyrique, il a des égaux : Musset , La-
martine; poëte satirique, il est seul, et il faut remonter jusqu'à Ju-
venal pour retrouver non pas la supériorité, l'égalité seulement.
Si, comme homme, l'exilé peut se plaindre, comme poëte il doit
remercier. Ses malheurs l'ont grandi. Je le répète, il n'y a qu'à s'in-
cliner devant les pages brûlantes où il l'rôle les questions sociales Sa
prose est comme son vers, tous les deux flamboient et épouvantent.
Rien au-dessus, rien au-delà; et je gage que la postérité pensera
tout à fdit comme nous.
On s'expliquera cette supériorité, si l'on pense que les deux dé-
fauts d'Hugo sont des qualités dans la satire. Enumération, anti-
thèse.
D'ordinaire, il termine ses ouvrages par un appel il l'avenir. Il n'a
pas manqué il cette coutume. L'avenir doit, st Ion lui et selon le bon
sens, détrôner les conquérants au bénéfice des penseurs. A l'exception
du vieux grognard qui passe et qui ne sait lire que jusqu'à D, qui ne
partage pas cet espoir? Ce n'est assurément ni mon lecteur, ni moi.
Seulement, ni mon lecteur, ni moi, ne l'aurions exprimé avec cette
grandeur.
Conclusion : William Shakespeare par Victor Hugo... c'est William
Shakespeare par Victor Hugo. N'y pas chercher Shakespeare ; mais y
chercher Hugo et l'y trouver tout entier, avec sa phrase des Misé-
rables, coupée, brûlée, parfois sans sujet, parfoi-= sans verbe, phrase
imitée par Michelet; avec son pathos philosophique et religieux ; avec
son érudition monotone et facile; mais aussi avec la puissance et la
grâce de ses images, avec sa ferveur pour le bien, avec ses effrayants
tableaux, avec ses admirables catilinaires. Un livre de Victor Hugo
n'est pas fait pour être lu, mais pour être déclamé.
HENRY MARET.
L'ENVERS DES CERCLES
(II
(Voir les numéros des 1G et 30 avril.)
Je remarque une tendance nouvelle qu'ont les homme.'
à bannir de leur «ociété l'élément féminin et à le
reléguer dans la famille. Je leur prédis que ces clubs,
comme ils les appellent, seront la mort de l'espiit
français.
Princesse de Vaudemont.
(Lettre à l'abbé Huet.)
Le cercle est une grande auberge de bon ton, un vaste passage, on
y entre, on en sort, on serre la main despersonnes qu'on y rencontre,
et avec lesquelles on a contracté amitié. C'est pour quelques-uns, un
moyen d'échapper à la vie de famille et de se soustraire à une condi-
tion d'humilité mal en rapport avec leurs aspirations, on évite ainsi
le Miiyre du faubourg Saint-Germain..
An Jockey-Club, ceux-là même qui n'ont qu'une fortune très-mo-
deste se montrent les plus exigeants, le livre destiné à enregistrer les
réclamations des sociétaires en fait foi.
Il y a là de singulières existences, des semblants de luxe qui sont
démentis par la. vie que mènent à huis-clos ceux qui se plaignent amè-
rement de tel ou tel détail de confortable.
Il y a un joli détail qui a échappé à l'auteur des Cercles parisiens
et qui donne bien la mesure de ce que je veux indiquer.
A l'entrée du Jockey, sur la rue Scribe, se tient un valet de pied
muni d'argent et préposé au payement des voitures. Arrive un mem-
bre du cercle qui vient d'être durement cahoté sur les nobles coussins
d'un char numéroté, il ferme bruyamment la portière de son coupé ou de
son fiacresansmême répondre au cocherquin'a plus à faire qu'avec le
fonctionnaire; il gravit l'escalier du cercle, sourit d'un petit air pro-
tecteur en passant devant Isabelle, et tend son chapeau au valet de
l'antichambre, sans cette politesse de bon ton de tel ou tel million-
naire qui lient sa fortune de ses ancêtres.
Il s'inscrit au dîner et dépense à cette table opulente la même
somme qu'il dépenserait dans un restaurant de troisième ordre. Si
vous entendez une observation formulée d'un ton dur, soyez sur
qu'elle vient: non pas de celui qui a grand train de maison et table
exquise, mais d'un de ceux qui déjeunent de deux œufs sur le plat
et dînent chichement.
Il y a là, réunis habituellement autour de cette table, des hommes
auquels leur état de fortune, une pointe d'originalité réelle et la pré-
méditation plus grande encore d'une feinte originalité a fait contrac-
ter des habitudes singulières.
Le prince H... est un de ceux-là, il passe sa vie à acheter des mai-
sons qu'il meuble avec tout le soin d'un homme épris du confortable
et une fois bien installé il abandonne sa propriété pour ne jamais la
revoir.
Il voyage constamment, tantôt en Suisse, tantôt en Allemagne; tan-
tôt en Hongrie ou en Angleterre, on le rencontre au Prado de Ma-
drid, sur la Perspective de Newsky, au Kremlin, à Locarno, dans les
chancelleries de Bude, sur la place d'armes de Berlin, toujours égal
à lui même et imposant à ceux qui l'entourent ses habitudes cosmo-
polites.
Il passe, emporté par deux vigoureux mecklembourgeois, caché dans
une bonne chaise de poste; ses yeux s'arrêtent sur une colline, au
sommet de laquelle étincelle, blanche au milieu des arbres verts, une
jolie villa. Noire prince met pied à terre, se dirige vers l'habitation,
tombe au milieu d'une famille occupée des soins du ménage, et per-
suade qu'il est le plus malheureux des hommes s'il ne signe, séance
tenante, l'acte de vente. On résiste, il prie, il jette le doute dans
l'esprit des bonnes gens, qui sont nés dans cette maison, qui fait bien
dans le paysage (l'horizon à souhait pour le plaisir des yeux de
M. de Fénelon) ; il les éblouit en leur offrant une somme double de
la valeur, et l'affaire est faite.
A partir de ce moment, le prince a huit jours de bonheur; il a
hâte de voir les expropriés quitter son nouveau domaine, on lui dé-
chire le cœur en enlevant un meuble, une draperie ou un tableau
de iamille. Il finit par acheter le tout en bloc; il fait abattre ceci,
restaurer cela; il élague des arbres pour ménager des vues, et enfin,
quand tout est bien complet, au moment où il va jouir en paix des
améliorations qu'il a introduites... on attelle, et le nouveau proprié-
taire va chercher le bonheur sous d'autres cieux.
Dans les rares apparitions qu'il fait au Jockey, ce descendant des
rois étonne les plus hardis par ses inventions; c'est lui qui a imaginé
de mêler le Champagne au porter; il dine d'une tranche de bœuf de
Hambourg, fortement arrosée de sauce d'anchois et d'autres condi-
ments infernaux qu'il découvre et signale au chef.
A côté de lui, M. M e boit, pendant tout le repas, de grands
verres d'une eau limpide, et dès qu'on sert le fromage, se verse
d'amples rasades des vins les plus capiteux et les plus inconnus dans
nos régions tempérées. Il prend le plus grand sûin de sa cave portative,
qui lui est gardée au cercle même, et qu'il renouvelle en courant
lui-même tous les dépôts de Paris; suivant en cela la méthode de ce
membre du Parlement anglais qui fait partie de l'Union.
Le diplomate dont il s'agit était connu à Crockford pour pratiquer
une habitude dont il ne s'est pas départi à Paris; il s'était fait faire
un bel in-quarto, avpc gauffrures et petits fers, relié en rouge, doré
sur tranche, vide à l'intérieur et doublé en argent. Il se rendait au
marché, et après avoir fait son inspection, enfermait dans son livre
le poisson ou le légume qu'il venait d'acheter, ne s'en rapportant
qu'à lui-même pour le choix important des pièces destinées à figurer
sur sa table. il étonne encore ceux qui le servent par une singulière
habitude. Il ne tient pas, dit-il, à étendre le cercle de ses relations,
et n'a jamais répond Il à une lettre; il est vrai de dire qu'il jette avec
soin au panier, sans les décacheter, les missives qu'on lui remet,
assurant qu'il n'a lias d'affaires, que tout ce qu'on peut avoir à lui
communiquer ne peut que troubler sa quiétude et faire naître dans
son existence des complications qui lui importent peu.
Le lord dont nous tarions a fait, pendant bien des années, la grosse
partie à l'Union, c'est un des originaux les plus complets de ce temps-ci ;
il a dit un mot charmant sur la vie parisienne. L'existence serait encore
supportable à PU7is sans les plaisirs. Ces raouts, ces dîners officiels, ces
représentations, ces concerts, cette série d'invitations banales faites
par des gens qu'on ne connaît pas, ces relations d'un jour, ces heures
qui s'écoulent entre un indifférent et un homme antipathique, n'ont
trouvé grâce devant ses yeux que lorsque, occupant de hautes fonc-
tions politiques, il devait sacrifier à son pays ses instincts et ses goûts.
UN DE VOS LECTEURS
dernière moitié du livre est sublime. La défense de l'utile contre la
maxime : l'art pour l'art, ne peut trouver que des approbateurs. Car,
le grand homme me permettra de le lui dire. ceux-mêmes qui
émettent des principes fantaisistes ne sont pas aussi coupables qu il
le pense; les rimants du beau pour le beau ne réfléchissent pas qu'il
n'y a pas de beau sans utile, et que le beau est toujours ulilp. Le
vir bonus n'a pas cessé d'être vrai. Une statue de Phidias, un vers de
Musset, n'ont pas d'utilité pratique; leur charme est une élévation
de l'âme, c'est assez.
Quant à la double utilité que recommande aujourd'hui le poëte,
pour le moment il a raison. « On pourra, dit-il, s'étendre tout de
son long et rire au Décaméron de Boccace avec le doux ciel bleu sur
sa tête, le jour où la souveraineté d'un roi sera exactement de même
dimension que la liberté d'un homme. »
Cette phrase vous montre que dans cette œuvre Victor Hugo touche
-1 tout. La politique y coudoie la littérature: elles font plus que se
coudoyer, elles s'embrassent, et je l'approuve C'est tout un.
Là, il faut s'arrêter pour admirer. Non Hugo n'est ni critique ni
philosophe ; poëte dramatique, il a des supérieurs: Shakespeare, et,
quoiqu'il en dise, Racine; poëte lyrique, il a des égaux : Musset , La-
martine; poëte satirique, il est seul, et il faut remonter jusqu'à Ju-
venal pour retrouver non pas la supériorité, l'égalité seulement.
Si, comme homme, l'exilé peut se plaindre, comme poëte il doit
remercier. Ses malheurs l'ont grandi. Je le répète, il n'y a qu'à s'in-
cliner devant les pages brûlantes où il l'rôle les questions sociales Sa
prose est comme son vers, tous les deux flamboient et épouvantent.
Rien au-dessus, rien au-delà; et je gage que la postérité pensera
tout à fdit comme nous.
On s'expliquera cette supériorité, si l'on pense que les deux dé-
fauts d'Hugo sont des qualités dans la satire. Enumération, anti-
thèse.
D'ordinaire, il termine ses ouvrages par un appel il l'avenir. Il n'a
pas manqué il cette coutume. L'avenir doit, st Ion lui et selon le bon
sens, détrôner les conquérants au bénéfice des penseurs. A l'exception
du vieux grognard qui passe et qui ne sait lire que jusqu'à D, qui ne
partage pas cet espoir? Ce n'est assurément ni mon lecteur, ni moi.
Seulement, ni mon lecteur, ni moi, ne l'aurions exprimé avec cette
grandeur.
Conclusion : William Shakespeare par Victor Hugo... c'est William
Shakespeare par Victor Hugo. N'y pas chercher Shakespeare ; mais y
chercher Hugo et l'y trouver tout entier, avec sa phrase des Misé-
rables, coupée, brûlée, parfois sans sujet, parfoi-= sans verbe, phrase
imitée par Michelet; avec son pathos philosophique et religieux ; avec
son érudition monotone et facile; mais aussi avec la puissance et la
grâce de ses images, avec sa ferveur pour le bien, avec ses effrayants
tableaux, avec ses admirables catilinaires. Un livre de Victor Hugo
n'est pas fait pour être lu, mais pour être déclamé.
HENRY MARET.
L'ENVERS DES CERCLES
(II
(Voir les numéros des 1G et 30 avril.)
Je remarque une tendance nouvelle qu'ont les homme.'
à bannir de leur «ociété l'élément féminin et à le
reléguer dans la famille. Je leur prédis que ces clubs,
comme ils les appellent, seront la mort de l'espiit
français.
Princesse de Vaudemont.
(Lettre à l'abbé Huet.)
Le cercle est une grande auberge de bon ton, un vaste passage, on
y entre, on en sort, on serre la main despersonnes qu'on y rencontre,
et avec lesquelles on a contracté amitié. C'est pour quelques-uns, un
moyen d'échapper à la vie de famille et de se soustraire à une condi-
tion d'humilité mal en rapport avec leurs aspirations, on évite ainsi
le Miiyre du faubourg Saint-Germain..
An Jockey-Club, ceux-là même qui n'ont qu'une fortune très-mo-
deste se montrent les plus exigeants, le livre destiné à enregistrer les
réclamations des sociétaires en fait foi.
Il y a là de singulières existences, des semblants de luxe qui sont
démentis par la. vie que mènent à huis-clos ceux qui se plaignent amè-
rement de tel ou tel détail de confortable.
Il y a un joli détail qui a échappé à l'auteur des Cercles parisiens
et qui donne bien la mesure de ce que je veux indiquer.
A l'entrée du Jockey, sur la rue Scribe, se tient un valet de pied
muni d'argent et préposé au payement des voitures. Arrive un mem-
bre du cercle qui vient d'être durement cahoté sur les nobles coussins
d'un char numéroté, il ferme bruyamment la portière de son coupé ou de
son fiacresansmême répondre au cocherquin'a plus à faire qu'avec le
fonctionnaire; il gravit l'escalier du cercle, sourit d'un petit air pro-
tecteur en passant devant Isabelle, et tend son chapeau au valet de
l'antichambre, sans cette politesse de bon ton de tel ou tel million-
naire qui lient sa fortune de ses ancêtres.
Il s'inscrit au dîner et dépense à cette table opulente la même
somme qu'il dépenserait dans un restaurant de troisième ordre. Si
vous entendez une observation formulée d'un ton dur, soyez sur
qu'elle vient: non pas de celui qui a grand train de maison et table
exquise, mais d'un de ceux qui déjeunent de deux œufs sur le plat
et dînent chichement.
Il y a là, réunis habituellement autour de cette table, des hommes
auquels leur état de fortune, une pointe d'originalité réelle et la pré-
méditation plus grande encore d'une feinte originalité a fait contrac-
ter des habitudes singulières.
Le prince H... est un de ceux-là, il passe sa vie à acheter des mai-
sons qu'il meuble avec tout le soin d'un homme épris du confortable
et une fois bien installé il abandonne sa propriété pour ne jamais la
revoir.
Il voyage constamment, tantôt en Suisse, tantôt en Allemagne; tan-
tôt en Hongrie ou en Angleterre, on le rencontre au Prado de Ma-
drid, sur la Perspective de Newsky, au Kremlin, à Locarno, dans les
chancelleries de Bude, sur la place d'armes de Berlin, toujours égal
à lui même et imposant à ceux qui l'entourent ses habitudes cosmo-
polites.
Il passe, emporté par deux vigoureux mecklembourgeois, caché dans
une bonne chaise de poste; ses yeux s'arrêtent sur une colline, au
sommet de laquelle étincelle, blanche au milieu des arbres verts, une
jolie villa. Noire prince met pied à terre, se dirige vers l'habitation,
tombe au milieu d'une famille occupée des soins du ménage, et per-
suade qu'il est le plus malheureux des hommes s'il ne signe, séance
tenante, l'acte de vente. On résiste, il prie, il jette le doute dans
l'esprit des bonnes gens, qui sont nés dans cette maison, qui fait bien
dans le paysage (l'horizon à souhait pour le plaisir des yeux de
M. de Fénelon) ; il les éblouit en leur offrant une somme double de
la valeur, et l'affaire est faite.
A partir de ce moment, le prince a huit jours de bonheur; il a
hâte de voir les expropriés quitter son nouveau domaine, on lui dé-
chire le cœur en enlevant un meuble, une draperie ou un tableau
de iamille. Il finit par acheter le tout en bloc; il fait abattre ceci,
restaurer cela; il élague des arbres pour ménager des vues, et enfin,
quand tout est bien complet, au moment où il va jouir en paix des
améliorations qu'il a introduites... on attelle, et le nouveau proprié-
taire va chercher le bonheur sous d'autres cieux.
Dans les rares apparitions qu'il fait au Jockey, ce descendant des
rois étonne les plus hardis par ses inventions; c'est lui qui a imaginé
de mêler le Champagne au porter; il dine d'une tranche de bœuf de
Hambourg, fortement arrosée de sauce d'anchois et d'autres condi-
ments infernaux qu'il découvre et signale au chef.
A côté de lui, M. M e boit, pendant tout le repas, de grands
verres d'une eau limpide, et dès qu'on sert le fromage, se verse
d'amples rasades des vins les plus capiteux et les plus inconnus dans
nos régions tempérées. Il prend le plus grand sûin de sa cave portative,
qui lui est gardée au cercle même, et qu'il renouvelle en courant
lui-même tous les dépôts de Paris; suivant en cela la méthode de ce
membre du Parlement anglais qui fait partie de l'Union.
Le diplomate dont il s'agit était connu à Crockford pour pratiquer
une habitude dont il ne s'est pas départi à Paris; il s'était fait faire
un bel in-quarto, avpc gauffrures et petits fers, relié en rouge, doré
sur tranche, vide à l'intérieur et doublé en argent. Il se rendait au
marché, et après avoir fait son inspection, enfermait dans son livre
le poisson ou le légume qu'il venait d'acheter, ne s'en rapportant
qu'à lui-même pour le choix important des pièces destinées à figurer
sur sa table. il étonne encore ceux qui le servent par une singulière
habitude. Il ne tient pas, dit-il, à étendre le cercle de ses relations,
et n'a jamais répond Il à une lettre; il est vrai de dire qu'il jette avec
soin au panier, sans les décacheter, les missives qu'on lui remet,
assurant qu'il n'a lias d'affaires, que tout ce qu'on peut avoir à lui
communiquer ne peut que troubler sa quiétude et faire naître dans
son existence des complications qui lui importent peu.
Le lord dont nous tarions a fait, pendant bien des années, la grosse
partie à l'Union, c'est un des originaux les plus complets de ce temps-ci ;
il a dit un mot charmant sur la vie parisienne. L'existence serait encore
supportable à PU7is sans les plaisirs. Ces raouts, ces dîners officiels, ces
représentations, ces concerts, cette série d'invitations banales faites
par des gens qu'on ne connaît pas, ces relations d'un jour, ces heures
qui s'écoulent entre un indifférent et un homme antipathique, n'ont
trouvé grâce devant ses yeux que lorsque, occupant de hautes fonc-
tions politiques, il devait sacrifier à son pays ses instincts et ses goûts.
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