Titre : L'Anti-clérical / rédacteur-directeur : Léo Taxil
Auteur : Ligue anticléricale. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Montpellier)
Éditeur : Librairie nationaleLibrairie nationale (Paris)
Éditeur : Librairie anti-cléricaleLibrairie anti-cléricale (Paris)
Date d'édition : 1880-03-01
Contributeur : Taxil, Léo (1854-1907). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32699748n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1590 Nombre total de vues : 1590
Description : 01 mars 1880 01 mars 1880
Description : 1880/03/01 (A2,N44)-1880/12/31 (A2,N123). 1880/03/01 (A2,N44)-1880/12/31 (A2,N123).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG34 Collection numérique : BIPFPIG34
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1239793
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-LC3-159
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/07/2008
L'ANTI-CLÊRICAL
pose à se dire à tout instant de 1a journée C'est
Irole, me manque quelque chose Ali! j'y
ils, c'est ino croyance en Dieu!
fiieuionné, s. m. – Surnom que donne à
out enftuit dont la naissance est regardée com-
me un bienfait du ciel 11 oriive presque toujours
que ce surnom tombe sur un fils de roi dont la
femme est restée vingt à trente ans stérile et qui
accouche oritaeuleusemeiU onze mois après lu
mort de son mari. – Regarder la naissance d'un
prince comme un bienfait du ciel, c'est roide
Cela preuve qu'il faut s'en méfier du ciel!
Diffamation, s. f. Allégation d'un fait vrai
portant atteinte à l'honneur. Les cléricaux
commettent des actes honteux exprès pour qu'on
les divulgue. Après quoi, ils vous font cracher des
masses de billets de mille pour les dédommager.
Comme on voit, la diffamation est une bonne
chose pour eux.
Dimanche, a. m. Le jour de la semaine pen-
daatlectiiel il est interdit à tout catholique de se
servir de ses dix doigts pour autre chose que
pour verser des sous dans les aumônières des
prêtres quêteurs à l'église.
Les prêtres seuls ont le droit, de turbiner ce
jour-la. Quant à vous, si vous posez seulement
un clou dans votre appartement, vous serez
damné à jamais tout comme si vous aviez com-
mis les actions les plus noires. Vous voilà pré-
venus.
Diocèse, s. m. – L'étendue de pays placée
sous la férule d'un évèque.
Disciple, s. m.-Chacun des 72 individus que
Jésus traînait à sa suite, indépendamment des
12 apôtres) quand il faisait son boniment sur les
places publiques.
Discipline, s. t. Fouet formé de cordes à
nœud, de chaînettes ou de lanières de cuir dont
certains religieux se servent pour battre leurs
habits, après les avoir quittés, comme de juste,
tout en poussant, à chaque coup, des gémisse-
ments pour faire croire aux voisins que c'est sur
leur peau qu'ils cognent.
Dispensa, s. f. Le droit que vous vend
l'Eglise de suivre la religion chrétienne comme
si vous étiez mahométan, avec l'assurance d'aller
tout de même au ciel après votre mort.
Divinité, s. f. Essence divine. Nous ne vous
conseillons pas d'aller demander pour deux sous
ds cette essence chez un chimiste c'est un article
iucsuiiu chez les hommes de science.
Dogme, s. m. – En théologie, les eêrltés (!)
que Dieu lui-même nous a révélées. par le canal
de ceux qui se prétendent ses représents, et que
l'on doit absolument croire sans même les dis-
cuter. Les dogmes fondamentaux sont la tri-
mtè la création, la chute, l'incarnation, la
résurrection, etc., c'est-à-dire tout ce qu'il est
impossible d'admettre comme vrai si l'on rai-
sonna tant soit peu. Ce qui prouve la force dé-
sastreuse du cléricalisme, c'est qu'il est parvenu
à imposer la croyance aux dogmes à tous les
fidèles, et même à beaucoup de libres-penseurs.
De tou3 les dogmes, un seul, celui de 1 Immacu-
lie-Concepiiàn, est croyable, par cette raison
toute simple que la vierge a vu le jour dans les
mêmes conditions que tout le monde, c'est-à-dire
beaucoup plus salie par le sang de sa mère que
par le poché ôriginel, qui n'a jamais gêné per-
sonne énormément.
Doigt, s. m. – Dieu n'a qu'un doigt; mais on
a vu par la création du monde qu'il sait s'en ser-
vir proprement. Malheureusement il se le fourre
parfois dans l'œil, et quand il veut renverser une
maison sur des impies, il lui arrive trôR-hien de
m tromper et de faire croûler une église sur des
1, .ris chrétiens en train de chanter ses louanges.
1 as faut pas trop lui en vouloir, à ce pauvre
doigt.
Dominicain, s.m. Ordre de religieux pré
c'iours institués en lLll5 par St-Dominique dans
1; but de convertir les Albigeois. Tout d'abord
i'^ furent sept. Puis ils tirent des petits, et en
I2Î1 ils avaient déjà 60 maisons importantes en
Espagne, en France, à Rome, etc. Leurs sermons
ne produisant guère d'effet sur les herétiques, les
dominicains eurent recours aux grands moyens
et fondèrent l'Inquisition dont nous parlerons
plus tard Les dominicains ne furent pas tou-
]ours cousins avec les franciscains, au contraire;
mais aujourd'hui ils sont amis comme cochons
c'est assez compréhensible d'ailleurs.- Leur dé-
guisement consiste en une robe blanche cachant
une âme très-noire; un scapulaire et un capu-
chon blancs leur servenr de veste de chambre;
un manteau et un capuchon noirs composent
1 enrs habits de sorties. Enfin un rosaire remplace
pour eux le ceinturon du troupier, et leur fait
moins mal au ventre.
Dominicale, s. f. Les sermons des diman-
ches ordinaires.
Domino, s. m. – Le camail noir que tes eccîé-
sidatiques se posent sur lalète pendant les offices
d'hiver en guise de passe-montagne.
Doxologie, s. t. On appelle ainsi le Gloria
Patri et Fiho que l'on met à la fin de chaque
psaume coni'ne on remet un couvercle far une
lunette quand on a fini, et le Gloria in excclsis
que l'os chante à la messe Il faut donc tra-
duire ainsi: Doxolog la, gloria Pourtant, au café, j
demandez plutôt un gloria qu'une doxologie, le
garçon comprendra mieux.
Et là-dessus, à la prochaine rencontre.
Alfred Paulon.
+.
Partout en eente le mercredi et le samedi
EN LIVRAISONS ILLUSTRÉES
LE FILS DU JÉSUITE
Grand, Roman anti-clérical, par
LÉO TAXIL
MAGNIFIQUES GRAVURES. – LA. LIVRAISON 10 CENTIMES
SUCCÈS D'ACTUALITÉ
Sacré cœur, va 1
On dira ce qu'on voudra, la perspective de
jouer, pendant toute l'éternité, le rôle de poulet à
la broche n'a rien d'absolument récréatif. Ce qui
me chiffonne surtout, c'est de penser qu'un diable
facétieux pourrait s'amuser a me piquer, avec
sa fourche, dans la région du nombril, partie
du corps où je suis d'un chatouilleux oh 1
mais d'un chutouilleuK. à m "oublier dans la
lèchefrite destinée à recevoir mon jus!1!
Aussi, pour m'éviter ce désagrément posthu-
me, j'emploie, depuis quelques jours, un moyen
préconise par tous les gens compétents dans
l'art de gagner le ciel • je me nourris de lectu-
res pieuses. J'avoue que j'adjoins à cet aliment
quelques plats plus substantiels, mnis si je fais
cette concession coupable à maître Gaster, c'est
parce que je ne suU pas encore tout à fait affran-
chi des faiblesses humaines cela viendra, je
t'espère, avec l'aide de saint Eleuthêre et de
saint Pucôme, patrons du concierge de mon col-
laborateur Moynet, un saint homme que l'im-
piété de son loataire fait bien souffrir.
Aujourd'hui, par exemple, je me suis repu
d'un pamphlet du nommé de Ségur, d'un pigeon
aux petits pois, de trois brochures traitant du
Cordon de saint Joseph, du Cordon séraphique
et du Cordon de saint Thomas d'Aqmn (trio
de cordons, qui se font une concurrence effré-
née), d'un prospectus de la Milice angrtique,
d'une côtelette aux pommes et des trois derniers
numéros de la publication périodique intitulée
A nnnles de Notre-Dame du Sacré-Cœur.
Jone dirai rien de la côtelette, non plus que du
pigeon aux petits pois, si ce n'est que les petits
pois avaient pour but de cerrohorer l'effet de
mes lectures pieuses. C'est aujourd'hui vendredi
et j'ai tenu à faire maigre, au moins partielle-
ment. J'arriverai plus tard à supprimer le pi-
geon, toujours avec l'aide des saints susnom-
més. On n'atteint pas, du premier coup, la per-
fection tou^ les trous de l'écumoire de Veuil-
lot n'ont pas été percés en un jour, ce qui ne
l'empêche pas d'arborer, avec une juste fierté,
cet ustensile de cuisine sur son visage créé à
l'image de Dieu (voir VHistoire Sainte).
Je ne parlerai pus non plus, quant à pré-
sent, du moins, des trois cordons rivaux,
car cette question mérite d'être sérieusement
étudiée et longuement méditée. Les brochuriers
qui proposent chacun le sien aux amateurs, en
font un panégyrique tellement enthousiaste,
qu'il est impossible de dire, après une première
lecture, quel est le meilleur, le plus efficace, ce-
lui qui n'est pas au coin du quai. Je suis à peu
prés décidé à m'en payer un (pas un brochuner,
un cordon), mais je ne m'y résoudrai définiti-
vement que lorsque je saurai quel est celui des
trois dont l'application sur les reins guérit le
plus promptement les rhumes de cerveau et les
cors aux pied-
Aujourd'hui, je me bornerai à faire participer
mes lecteurs à la douce iviesse, dont les Anna-
les de Noire-Dame du Sacré-Cœur ont empli
le mien. de cœur. Et je m'estimerai heureux,
si je puis ainsi arracher quelques âmes Satan.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Amen.
Sir ce, mes chers frêies. nous allons inio-
quer ensemble les lumières du pigeon divin.
Esprit saint des – cendez en nous (bis)
Ërabra – »ez no – tee cœur
De vos feux, de vos feux.eux les plus doux.
Et maintenant, entrons en matière, à pleines
bottes, comme les travailleurs nocturnes, dont
le parfum ne rappelle que d'assez loin celui de
l'héliotrope.
Il y a de tout dans les Annales du, Sacré-
Cœur de la prose, des vers, des récit3 de mi-
racles, des prières, des recettes pour avoir des
enfants, etc., etc. Tout serait à citer, mais
l'espace m'est mesuré, et je dois me contenter
d'emprunter quelques perles, par-ci par-là, aux
huîtres qui rédigent ces jolies choses.
Voici, d'abord, une lettre d'un médecin ita-
lien, qui raconte sa conversion. Ce docteur
s'appelle Thémistocle Santopadre, un nom
prédestiné. Parbleu, si je m'appelais Saint-
Père, je n'aurais pas besoin d'avoir recours à
des lectures pieuses pour me convertir je suU
bien convaincu que la grâce dégringolerait,
dans mon cœur, sans même que j'eusse besoin
de lui faire Psitt! Psitt I.
Santo-Padre raconte qu'après avoir été très-
dévot, dans son enfance, il devint, plus tard,
athée. Ce ne fut pas la faute à Voltaire, ce fut
la faute à la révolution, c cet infernal météore
qui ruine et bouleverse tout, détruisant tout
ce qui est pur et honnête, mettant le trouble et
le désespoir là oit régnait la paix. a
Heureusement, le docteur avait une pieuse
épouse, qui eut l'idée de mettre, en secret, dans
ses vètements, une médaille de Notre-Deme du
Sacré-Cœur. Vlan 1 ça y était La conversion
était faite! Ce n'est pas plus difficile que ça!
La rentrée de Snnlo-Padre dans le giron de
l'église dut causer au bon Dieu et à toute sa
famille une bien grande joie, car la Sainte- Vier-
ge prit la peine de descendre du ciel exprès
pour faire une visite à l'entant prodigue, pen-
dant son sommeil.
Il dormait profondément, quand il lui sembla
voir « une belle dame, d'une splendeur extra-
ordinaire, cêtae de noir. » La robe blanche
qu'elle porte habituellement, dans ses promena-
des terrestres, était sans doute à la lessive.
Le docteur s'approcha de cette belle dame
toujours en rêve, et lui, dit « Oh I comme le
délirerais être le fils ou le frère d'une Dame
si bonneet si ravissante! » – à quoi elle répon-
dit en tournant vers son interlocuteur son vi-
sage plus blanc que la neige: (Pauvre Sainte-
vierge 1 Elle est anémique. Prenez donc du
fer, belle dame !) « Hélas l'Eglise est déserte 1
On nous oublie. etc. »
Drôle de reponse à un Monsieur, qui vous dit
que vous êtes ravissante! Notre-Dame du Sa.
cré-Cœur ne paraît pas avoir l'habitude des sa-
lons.
La nuit suivante Santo-Padre reçut encore la
visite de celle dont il uuralt voulu être le fils ou
le frère. Pourquoi pas le gendre, ou le cousin à
la modo de Bretagne? Cette fois, sa visiteuse
nocturne lui reprocha de n'avoir rien de bénit
sur lui (eh bien et la médaille qui l'avait con-
verti?.il l'avait donc mise au mont-de-piéte?..)
et lui montra un chapelet. Chose étrange, mi-
rabile dictu, Mme Santo-Padre offrit le lende-
main à son mari un chapelet absolument pareil
à celui que la Vierge s'était bornée à lui faire
voir.
N'est-ce pas que cette coïncidence est bizarre
Je ne voudrais pas arracher une illusion au bon
docteur, mais je ne puis m'empêcher de croire
que c'est sa pieuse épouse elle-même qui, vétue
d'une robe noire, a joué deux fois de suite le
rôle de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Cette coa-
viction est peut-être coupable, mais que voulez-
vous ?. J'ai de la méfiance. Il n'y a pas en-
core assez longtemps que je me livre aux lectu-
res pieuses, pour qu'il me soit permis de préten-
dre au grade de partait gobeur.
Je m'arrête. Il me reste pourtant bien des em-
prunts édifiants à faire aux A nnales du Sacré-
Cœur, mais l'espace me fait défaut. J'y revien-
drai, si les trop courts extraits que vous venez
d'en lire ont le pouvoir de ramener quelques-uns
4m
pose à se dire à tout instant de 1a journée C'est
Irole, me manque quelque chose Ali! j'y
ils, c'est ino croyance en Dieu!
fiieuionné, s. m. – Surnom que donne à
out enftuit dont la naissance est regardée com-
me un bienfait du ciel 11 oriive presque toujours
que ce surnom tombe sur un fils de roi dont la
femme est restée vingt à trente ans stérile et qui
accouche oritaeuleusemeiU onze mois après lu
mort de son mari. – Regarder la naissance d'un
prince comme un bienfait du ciel, c'est roide
Cela preuve qu'il faut s'en méfier du ciel!
Diffamation, s. f. Allégation d'un fait vrai
portant atteinte à l'honneur. Les cléricaux
commettent des actes honteux exprès pour qu'on
les divulgue. Après quoi, ils vous font cracher des
masses de billets de mille pour les dédommager.
Comme on voit, la diffamation est une bonne
chose pour eux.
Dimanche, a. m. Le jour de la semaine pen-
daatlectiiel il est interdit à tout catholique de se
servir de ses dix doigts pour autre chose que
pour verser des sous dans les aumônières des
prêtres quêteurs à l'église.
Les prêtres seuls ont le droit, de turbiner ce
jour-la. Quant à vous, si vous posez seulement
un clou dans votre appartement, vous serez
damné à jamais tout comme si vous aviez com-
mis les actions les plus noires. Vous voilà pré-
venus.
Diocèse, s. m. – L'étendue de pays placée
sous la férule d'un évèque.
Disciple, s. m.-Chacun des 72 individus que
Jésus traînait à sa suite, indépendamment des
12 apôtres) quand il faisait son boniment sur les
places publiques.
Discipline, s. t. Fouet formé de cordes à
nœud, de chaînettes ou de lanières de cuir dont
certains religieux se servent pour battre leurs
habits, après les avoir quittés, comme de juste,
tout en poussant, à chaque coup, des gémisse-
ments pour faire croire aux voisins que c'est sur
leur peau qu'ils cognent.
Dispensa, s. f. Le droit que vous vend
l'Eglise de suivre la religion chrétienne comme
si vous étiez mahométan, avec l'assurance d'aller
tout de même au ciel après votre mort.
Divinité, s. f. Essence divine. Nous ne vous
conseillons pas d'aller demander pour deux sous
ds cette essence chez un chimiste c'est un article
iucsuiiu chez les hommes de science.
Dogme, s. m. – En théologie, les eêrltés (!)
que Dieu lui-même nous a révélées. par le canal
de ceux qui se prétendent ses représents, et que
l'on doit absolument croire sans même les dis-
cuter. Les dogmes fondamentaux sont la tri-
mtè la création, la chute, l'incarnation, la
résurrection, etc., c'est-à-dire tout ce qu'il est
impossible d'admettre comme vrai si l'on rai-
sonna tant soit peu. Ce qui prouve la force dé-
sastreuse du cléricalisme, c'est qu'il est parvenu
à imposer la croyance aux dogmes à tous les
fidèles, et même à beaucoup de libres-penseurs.
De tou3 les dogmes, un seul, celui de 1 Immacu-
lie-Concepiiàn, est croyable, par cette raison
toute simple que la vierge a vu le jour dans les
mêmes conditions que tout le monde, c'est-à-dire
beaucoup plus salie par le sang de sa mère que
par le poché ôriginel, qui n'a jamais gêné per-
sonne énormément.
Doigt, s. m. – Dieu n'a qu'un doigt; mais on
a vu par la création du monde qu'il sait s'en ser-
vir proprement. Malheureusement il se le fourre
parfois dans l'œil, et quand il veut renverser une
maison sur des impies, il lui arrive trôR-hien de
m tromper et de faire croûler une église sur des
1, .ris chrétiens en train de chanter ses louanges.
1 as faut pas trop lui en vouloir, à ce pauvre
doigt.
Dominicain, s.m. Ordre de religieux pré
c'iours institués en lLll5 par St-Dominique dans
1; but de convertir les Albigeois. Tout d'abord
i'^ furent sept. Puis ils tirent des petits, et en
I2Î1 ils avaient déjà 60 maisons importantes en
Espagne, en France, à Rome, etc. Leurs sermons
ne produisant guère d'effet sur les herétiques, les
dominicains eurent recours aux grands moyens
et fondèrent l'Inquisition dont nous parlerons
plus tard Les dominicains ne furent pas tou-
]ours cousins avec les franciscains, au contraire;
mais aujourd'hui ils sont amis comme cochons
c'est assez compréhensible d'ailleurs.- Leur dé-
guisement consiste en une robe blanche cachant
une âme très-noire; un scapulaire et un capu-
chon blancs leur servenr de veste de chambre;
un manteau et un capuchon noirs composent
1 enrs habits de sorties. Enfin un rosaire remplace
pour eux le ceinturon du troupier, et leur fait
moins mal au ventre.
Dominicale, s. f. Les sermons des diman-
ches ordinaires.
Domino, s. m. – Le camail noir que tes eccîé-
sidatiques se posent sur lalète pendant les offices
d'hiver en guise de passe-montagne.
Doxologie, s. t. On appelle ainsi le Gloria
Patri et Fiho que l'on met à la fin de chaque
psaume coni'ne on remet un couvercle far une
lunette quand on a fini, et le Gloria in excclsis
que l'os chante à la messe Il faut donc tra-
duire ainsi: Doxolog la, gloria Pourtant, au café, j
demandez plutôt un gloria qu'une doxologie, le
garçon comprendra mieux.
Et là-dessus, à la prochaine rencontre.
Alfred Paulon.
+.
Partout en eente le mercredi et le samedi
EN LIVRAISONS ILLUSTRÉES
LE FILS DU JÉSUITE
Grand, Roman anti-clérical, par
LÉO TAXIL
MAGNIFIQUES GRAVURES. – LA. LIVRAISON 10 CENTIMES
SUCCÈS D'ACTUALITÉ
Sacré cœur, va 1
On dira ce qu'on voudra, la perspective de
jouer, pendant toute l'éternité, le rôle de poulet à
la broche n'a rien d'absolument récréatif. Ce qui
me chiffonne surtout, c'est de penser qu'un diable
facétieux pourrait s'amuser a me piquer, avec
sa fourche, dans la région du nombril, partie
du corps où je suis d'un chatouilleux oh 1
mais d'un chutouilleuK. à m "oublier dans la
lèchefrite destinée à recevoir mon jus!1!
Aussi, pour m'éviter ce désagrément posthu-
me, j'emploie, depuis quelques jours, un moyen
préconise par tous les gens compétents dans
l'art de gagner le ciel • je me nourris de lectu-
res pieuses. J'avoue que j'adjoins à cet aliment
quelques plats plus substantiels, mnis si je fais
cette concession coupable à maître Gaster, c'est
parce que je ne suU pas encore tout à fait affran-
chi des faiblesses humaines cela viendra, je
t'espère, avec l'aide de saint Eleuthêre et de
saint Pucôme, patrons du concierge de mon col-
laborateur Moynet, un saint homme que l'im-
piété de son loataire fait bien souffrir.
Aujourd'hui, par exemple, je me suis repu
d'un pamphlet du nommé de Ségur, d'un pigeon
aux petits pois, de trois brochures traitant du
Cordon de saint Joseph, du Cordon séraphique
et du Cordon de saint Thomas d'Aqmn (trio
de cordons, qui se font une concurrence effré-
née), d'un prospectus de la Milice angrtique,
d'une côtelette aux pommes et des trois derniers
numéros de la publication périodique intitulée
A nnnles de Notre-Dame du Sacré-Cœur.
Jone dirai rien de la côtelette, non plus que du
pigeon aux petits pois, si ce n'est que les petits
pois avaient pour but de cerrohorer l'effet de
mes lectures pieuses. C'est aujourd'hui vendredi
et j'ai tenu à faire maigre, au moins partielle-
ment. J'arriverai plus tard à supprimer le pi-
geon, toujours avec l'aide des saints susnom-
més. On n'atteint pas, du premier coup, la per-
fection tou^ les trous de l'écumoire de Veuil-
lot n'ont pas été percés en un jour, ce qui ne
l'empêche pas d'arborer, avec une juste fierté,
cet ustensile de cuisine sur son visage créé à
l'image de Dieu (voir VHistoire Sainte).
Je ne parlerai pus non plus, quant à pré-
sent, du moins, des trois cordons rivaux,
car cette question mérite d'être sérieusement
étudiée et longuement méditée. Les brochuriers
qui proposent chacun le sien aux amateurs, en
font un panégyrique tellement enthousiaste,
qu'il est impossible de dire, après une première
lecture, quel est le meilleur, le plus efficace, ce-
lui qui n'est pas au coin du quai. Je suis à peu
prés décidé à m'en payer un (pas un brochuner,
un cordon), mais je ne m'y résoudrai définiti-
vement que lorsque je saurai quel est celui des
trois dont l'application sur les reins guérit le
plus promptement les rhumes de cerveau et les
cors aux pied-
Aujourd'hui, je me bornerai à faire participer
mes lecteurs à la douce iviesse, dont les Anna-
les de Noire-Dame du Sacré-Cœur ont empli
le mien. de cœur. Et je m'estimerai heureux,
si je puis ainsi arracher quelques âmes Satan.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Amen.
Sir ce, mes chers frêies. nous allons inio-
quer ensemble les lumières du pigeon divin.
Esprit saint des – cendez en nous (bis)
Ërabra – »ez no – tee cœur
De vos feux, de vos feux.eux les plus doux.
Et maintenant, entrons en matière, à pleines
bottes, comme les travailleurs nocturnes, dont
le parfum ne rappelle que d'assez loin celui de
l'héliotrope.
Il y a de tout dans les Annales du, Sacré-
Cœur de la prose, des vers, des récit3 de mi-
racles, des prières, des recettes pour avoir des
enfants, etc., etc. Tout serait à citer, mais
l'espace m'est mesuré, et je dois me contenter
d'emprunter quelques perles, par-ci par-là, aux
huîtres qui rédigent ces jolies choses.
Voici, d'abord, une lettre d'un médecin ita-
lien, qui raconte sa conversion. Ce docteur
s'appelle Thémistocle Santopadre, un nom
prédestiné. Parbleu, si je m'appelais Saint-
Père, je n'aurais pas besoin d'avoir recours à
des lectures pieuses pour me convertir je suU
bien convaincu que la grâce dégringolerait,
dans mon cœur, sans même que j'eusse besoin
de lui faire Psitt! Psitt I.
Santo-Padre raconte qu'après avoir été très-
dévot, dans son enfance, il devint, plus tard,
athée. Ce ne fut pas la faute à Voltaire, ce fut
la faute à la révolution, c cet infernal météore
qui ruine et bouleverse tout, détruisant tout
ce qui est pur et honnête, mettant le trouble et
le désespoir là oit régnait la paix. a
Heureusement, le docteur avait une pieuse
épouse, qui eut l'idée de mettre, en secret, dans
ses vètements, une médaille de Notre-Deme du
Sacré-Cœur. Vlan 1 ça y était La conversion
était faite! Ce n'est pas plus difficile que ça!
La rentrée de Snnlo-Padre dans le giron de
l'église dut causer au bon Dieu et à toute sa
famille une bien grande joie, car la Sainte- Vier-
ge prit la peine de descendre du ciel exprès
pour faire une visite à l'entant prodigue, pen-
dant son sommeil.
Il dormait profondément, quand il lui sembla
voir « une belle dame, d'une splendeur extra-
ordinaire, cêtae de noir. » La robe blanche
qu'elle porte habituellement, dans ses promena-
des terrestres, était sans doute à la lessive.
Le docteur s'approcha de cette belle dame
toujours en rêve, et lui, dit « Oh I comme le
délirerais être le fils ou le frère d'une Dame
si bonneet si ravissante! » – à quoi elle répon-
dit en tournant vers son interlocuteur son vi-
sage plus blanc que la neige: (Pauvre Sainte-
vierge 1 Elle est anémique. Prenez donc du
fer, belle dame !) « Hélas l'Eglise est déserte 1
On nous oublie. etc. »
Drôle de reponse à un Monsieur, qui vous dit
que vous êtes ravissante! Notre-Dame du Sa.
cré-Cœur ne paraît pas avoir l'habitude des sa-
lons.
La nuit suivante Santo-Padre reçut encore la
visite de celle dont il uuralt voulu être le fils ou
le frère. Pourquoi pas le gendre, ou le cousin à
la modo de Bretagne? Cette fois, sa visiteuse
nocturne lui reprocha de n'avoir rien de bénit
sur lui (eh bien et la médaille qui l'avait con-
verti?.il l'avait donc mise au mont-de-piéte?..)
et lui montra un chapelet. Chose étrange, mi-
rabile dictu, Mme Santo-Padre offrit le lende-
main à son mari un chapelet absolument pareil
à celui que la Vierge s'était bornée à lui faire
voir.
N'est-ce pas que cette coïncidence est bizarre
Je ne voudrais pas arracher une illusion au bon
docteur, mais je ne puis m'empêcher de croire
que c'est sa pieuse épouse elle-même qui, vétue
d'une robe noire, a joué deux fois de suite le
rôle de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Cette coa-
viction est peut-être coupable, mais que voulez-
vous ?. J'ai de la méfiance. Il n'y a pas en-
core assez longtemps que je me livre aux lectu-
res pieuses, pour qu'il me soit permis de préten-
dre au grade de partait gobeur.
Je m'arrête. Il me reste pourtant bien des em-
prunts édifiants à faire aux A nnales du Sacré-
Cœur, mais l'espace me fait défaut. J'y revien-
drai, si les trop courts extraits que vous venez
d'en lire ont le pouvoir de ramener quelques-uns
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