Titre : L'Impartial des Pyrénées : journal quotidien, républicain, indépendant
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1896-03-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327889885
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 mars 1896 27 mars 1896
Description : 1896/03/27 (A4,N789). 1896/03/27 (A4,N789).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1089785p
Source : Bibliothèque nationale de France, Ee 3184
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/11/2021
4e Année. — No 789
5 Centimes
LIBERTÉ, JUSTICE, RÉPUBLIQUE
5 Centimes
Vendredi 27 Mars 1896
L'IMPARTIAL
DES PYRÉNÉES
Journal Quotidien Organe de la Démocratie du Béarn
ABONNEMENTS
3 MOIS
6 MOIS
1 AN
Pau, département et limitrophes.
6 fr.
10 fr.
20 fr.
Autres départements
6 50
12
24
Maires et Instituteurs des B.-P
8
16
Etranger, prix du département et port en sus.
On s’abenne à Paris, Agence Havas, 8, Place de la Bourse
chez tous les libraires et correspendants du Journal et à tous
les Bureaux de poste de France, sans frais.
Rédaction et Administration, 4, Rue de la Préfecture, et 3-5, Impasse La Foi, PAU.
Rédacteur en Chef : Henry LAGUENS
Reçoit tous les jours de 1 heure à 2 heures.
Pour les abonnements et les annonces, s’adresser à Pau, à l’Administrateur
ou à M. POUYFAUCON, Directeur de l’Imprimerie. La direction politique
appartient au Conseil d’Administration de la Société anonyme de l’Impartial.
ANNONCES
Annonces Judiciaires
20e la ligne.
Annonces ordinaires
25 —
Réclames
40 —
Chronique locale ou faits divers
60 —
S’adresser à l’Administrateur du Journal à Pau
et à Paris à l’Agence Havas, 8, Place de la Bourse.
BOURSE DE PARIS
Bourse du 26 mars
COMPTANT
3 0/0 ancien
101 60
3 0/0 amortissable
101 10
3 1/2
106 20
TERME
3 e/o
101
62
3 1/2
106
17
Crédit Foncier
632
»
Lyonnais
765
»»
Extérieure
62
65
Midi
1.27e
»»
26
87
1.552
»»
103
25
1790
»»
Russe 3 1/2 nouveau
88
05
Orléans
1797
»»
Russe 4 % Int
65
60
Rerd Espagne
97
03
Consolidés anglais
109
»»
Suez
3245
»»
Société Générale
»»»
»»
Derniers Cours du 25 mars
Chemins de fer da Nord (Obl.)...
476 »»
— Orléans —
470 »»
— Midi —
466 58
— P.-L.-M. —
475 »»
— Quest —
468 5e
— Est —
470 »»
BOURSES ÉTRANGÈRES. — MADRID. —
Extérieure, »» »». — Iutérieure, »» »»: —
Change, Madrid-Paris, 19 40. — Barcelones
Paris, 19 50.
CHANGES.—Londres (chèques), 25 22 à 25 23.
— Madrid (papier court), 412 »/» à 415 »/», —
Madrid (papier long), 411 »/» à 414 »/», —
Italien, 109 55 à 109 62.
BUENOS-AYRES. — Or, 322 »/» %,
RIO-JANEIRO. — Change, 17 1/4.
Dépêches Télégraphiques
Dépêches du matin
Paris, 26 mars.
M. Millerand a fait les déclarations sui-
vantes à un de nos confrères qui lui de-
mandait s’il était vrai que le groupe socia-
liste se proposait de saisir la Chambre des
incidents d’audience du procès Dupas-
Royère et qui mettait fortement en cause
le président actuel du Sénat :
« Il est parfaitement exact, a dit M. Mil-
lerand, que le groupe socialiste a décidé
d’interpeller le gouvernement sur le cas de
M. Loubet ; mais comme il est évident que
si cette interpellation avait été déposée au-
jourd’hui, le président de la Chambre nous
eût opposé le procès en cours, nous n’in-
terviendrons qu’après le prononcé du juge-
ment.
» Il serait extraordinaire, en effet, que
Dupas fut condamné pour récel de criminel
et que M. Loubet ne fut pas inquiété. Il ne
faut pas qu’on nous oppose la raison des
négociations de Venise entamées dans le
seul but de s’assurer de l’identité d’Arton
et du lieu où il se cachait. Cela ne tient pas
debout.
» Quel est celui de nous qui prendra la
parole ? Je l’ignore encore, mais l’incident
sera soulevé, soyez-en sûr, surtout si Du-
pas est condamné.»
Paris, 26 mars.
On signale un bel exemple de fraternité
donné par les ouvriers de la briqueterie
d’Issy-les-Moulineaux à l’égard de leurs
camarades.
Un ouvrier de cette usine avait sa femme
alitée et deux jeunes enfants malades à
l’hôpital où l’un ne tarda pas à mourir,
La misère noire était dans le ménage. Il
ne restait plus au pauvre ouvrier, comme
dernière ressource, qu’une montre en or,
cadeau de famille. Pour obtenir un peu
d’argent, il mit le bijou en loterie et plaça
les numéros parmi les ouvriers de Pusine.
Il fut convenu que ce serait le dernier
numéro sortant qui serait le gagnant. Celui-
ci échut à un camarade, Léon D... Le brave
garçon rapporta le bijou, le soir, à sa fem-
me ; mais lorsqu’ils se furent consultés,
d’un commun accord, ils décidèrent de ren-
dre la montre à l’ouvrier dans la peine.
C’est avec des larmes dans les yeux que
celui-ci rentra en possession de sa montre.
Pamiers, 26 mars.
Une truie appartenant à M. Eychenne,
boulanger à Carla-Bayle, a mis au monde
hier matin vingt et un porcs dont treize
mâles, tous vivants et en bonne santé.
Ce n’est pas la première fois que cet
étonnant animal fait preuve d’une grande
fécondité.
Sa première portée fut de onze petits, la
deuxième de dix-sept, la troisième de dix-
neuf, la dernière, enfin, de ving et un.
Ces brillants résultats permettent d’espé-
rer mieux encore pour la prochaine fois.
Salies-du-Salat (Hte-Garonne), 26 mars.
Mardi soir 24 mars courant, à sept heu-
res du soir, un violent incendie a éclaté à
l’usine à sel, située sur la rive droite du
Salat, et appartenant à la Compagnie des
Salins du Midi, dont le siège est à Mont-
pellier.
En un instant, cet énorme bâtiment a été
la proie des flammes et tous les efforts de
la population, qui s’était rendue en masse
sur les lieux, ont été inutiles, même pour
circonscrire le feu.
Seule, les magasins de sel, protégés par
un grand mur, les logements du directeur
et des employés de la régie, indépendants
de l’usine ont été épargnés.
Les pertes seraient évaluées à 500.000 fr.
environ.
Toulon, 26 mars.
La circulaire de M. Lockroy sur la célé-
bration du vendredi-saint dans la marine
aura pour conséquence l’abstention com-
plète pour le 5e arrondissement maritime
dans la célébration officielle du vendredi-
saint.
D’après les instructions de M. Lockroy,
les commandants des forces navales pré-
sentes sur les côtes de France devront en
référer au ministre avant de prendre une
décision relative à ladite célébration.
L’escadre active rentrant à Toulon cette
après-midi, c’est donc à son commandant
en chef, le vice-amiral Gervais. qu’il appar-
tiendra de prendre l’initiative d’une déci-
sion concernant la rade de Toulon.
Nous croyons savoir que l’amiral Gervais
demandera seulement au ministre de pou-
voir faire mettre les pavillons en berne sur
tous les navires.Les coups de canon d’heure
en heure seraient conséquemment suppri-
més.
Londres, 26 mars.
Les journaux anglais annoncent le pro-
chain départ d’un régiment en garnison à
Malte pour renforcer l’armée d’occupation
en Egypte, et confirment que les commis-
missaires russes et français de la Dette
égyptienne ont reçu des instructions iden-
tiques, c’est-à-dire de voter contre le prélè-
vement de fonds demandé par l’Angleterre.
Vienne, 26 mars.
Il est à présent décidé que l’empereur
d’Allemagne s’arrêtera à Vienne à son
retour d’Italie ; on annonce son passage
pour le 14 avril.
L’empereur s’arrêtera deux jours et assis-
tera à la revue de printemps.
On attribue au voyage de Guillaume II
une certaine importance politique en ce
sens qu’il y sera, sans nul doute, question
de l’attitude de l’Allemagne et de la Russie,
de l’Autriche-Hongrie et de l’Angleterre
dans les affaires d’Orient, sans parler du
renouvellement de la triple alliance.
Constantinople, 26 mark
Le palais et la Porte sont très froissés de
n’avoir pas été consultés à propos de l’ex-
pédition de Dongola ; on est manifestement
irrité contre le khédive d’avoir laissé le
gouvernement dans cette ignorance. Le
bruit court que la Porte, après délibération
du conseil des ministres, adresse un appel
à la France et à la Russie pour les prier
d’intervenir et d’amener la régularisation
de la situation de l’Egypte. Une requête a
été également adressée à l’Allemagne et à
lord Salisbury.
Le Jour reçoit la dépêche suivante de
Berlin :
Berlin, 26 mars.
Le gouvernement allemand, tout en se
montrant disposé à donner son adhésion à
l’expédition anglaise vers Dongola, négocie
et pose des conditions ; il exige des com-
pensations. L’Angleterre ferait aux Boërs
du Transvaal des concessions et ne s’oppo-
serait plus à l’occupation de l’île de Lappa
en Extrême-Orient par l’Allemagne ; l’An-
gleterre, enfin, interviendrait pour faire
obtenir une paix honorable à l’Italie en
Abyssinie et prendrait des engagements
vis-à-vis de la triple alliance.
Mulhouse, 26 mars.
Le nombre des grévistes a augmenté. Ce
matin, les métiers à tisser étant arrêtés, les
femmes travaillant à la préparation ont dû
être congédiées par les patrons. Deux fila-
tures de laine comptant 2.000 ouvriers sont
complètement arrêtées.
Port-au-Prince, 26 mars.
Le président de la République d’Haïti
vient de mourir d’une attaque d’apoplexie.
Les autorités ont interdit l’échange des
dépêches internationales.
Dépêches du soir
Paris, 2 h.
Le Conseil des ministres s’est réuni ce
matin.
Les ministres ont échangé leurs vues re-
lativement à l’impôt sur le revenu. Ils ont
décidé de l’attitude à prendre au moment
du vote.
La Chambre terminera aujourd’hui la
discussion.
Paris, 2 h. 20.
Les socialistes demanderaient la mise en
accusation de MM. Loubet et Ribot.
M. Labruyère publierait des révélations
au sujet de l’affaire Lebaudy, révélations
qui, dit-on, compromettraient de nombreu-
ses personnalités.
Paris, 2 h. 50.
M. Casimir-Périer serait candidat sénato-
rial dans le département de l’Aube.
Paris, 3 h.
M. Méline dans son discours à la Cham-
bre, ayant prétendu que la ville de Paris
s’était montrée hostile à une contre-vente,
un de nos rédacteurs, est allé interviewer
M. Pierre Baudin,vice-président du conseil
municipal de Paris qui lui a fait la très ca-
tégorique déclaration suivante :
— Paris désire l’impôt sur le revenu
quoiqu’il doive en éprouver une surcharge.
Cet impôt est équitable et juste, c’est pour-
quoi, sans nous préoccuper de nos intérêts
propres, nous demandons qu’on le vote.
D’ailleurs, voici l’ordre du jour que nous
avons voté et que je viens de remettre à
M. Deumer.
« Le conseil confirme le voeu émis dans
la séance du 19 mars 1896 en faveur d’un
impôt progressif sur le revenu. Estime que
les amendements qui pourront être appor-
tés au projet en discussion n’infirment en
rien les principes dont le ministre des fi-
nances s’est inspiré et qui sont ceux d’une
plus équitable répartition des charges so-
ciales.
» Délibère : est approuvée l’initiative
prise par le gouvernement pour le dépôt
d’un projet d’impôt sur le revenu ».
J’espère qu’il n’y aura pas d’équivoque
et que M. Méline se dispensera d’invoquer
dorénavant, notre prétendue hostilité au
projet, a dit en terminant M. Baudin.
Voir à la troisième page la suite
des dépêches.
DISCUSSION TRONQUÉE
Il fut un temps où les députés se
montraient impatients de discuter
dans tous ses détails l’affaire de Mada-
gascar. A peine le télégraphe avait-il
annoncé la prise de Tananarive et la
signature du traité de paix, qu’on
demandait à connaître les clauses de
la convention, la nature du régime
qu’elle imposait à notre nouvelle
possession, le mode d’exploitation
que le gouvernement avait en vue.
Plusieurs fois, des interpellations
furent annoncées, et le ministère
obtint difficilement qu’on voulût
bien attendre que la copie exacte du
traité lui fût parvenue.
Une question surtout passionnait
le groupe des coloniaux : on annon-
çait que Madagascar allait être sou-
mis à un simple protectorat, et ils
s’en montraient indignés. Seule,
l’annexion la plus complète, la plus
étroite, pouvait satisfaire leur appé-
tit. En vain, faisions-nous observer
que le mot importait peu, que la sou-
veraineté de la France restait, en
tout cas, certaine, et que la vraie
question était de savoir comment
s’exercerait cette souveraineté, et
surtout avec quelles ressources se-
raient couvertes les dépenses d’admi-
nistration de la colonie. Partisans de
l’annexion et du protectorat conti-
nuaient à s’escrimer à qui mieux
mieux.
Qu’est devenu tout ce beau feu?
Après maints attermoiements, l’af-
faire est venue en discussion la
semaine dernière, et, en une petite
séance, encore interrompue par une
question sur l’Egypte, tout a été réglé
provisoirement. Pour mettre tout le
monde d’accord, il a suffi au ministre
des affaires étrangères d’expliquer
que Madagascar serait un pays plus
que protégé, puisqu’il était possédé,
mais non tout à fait annexé, puisqu’il
n’était que possédé.
La Chambre a trouvé cette défini-
tion très claire, et, à la presque unani-
mité, elle en a approuvé la notification
faite aux puissances étrangères. Elle
n’a même pas examiné sérieusement
la difficulté constitutionnelle qui
avait été soulevée, et ne s’est pas de-
mandé si la ratification du Parlement,
exigée pour la validité des traités,
n’était pas nécessaire à l’acte de Ta-
nanarive : il lui a été dit que cet acte
n’était pas un traité, qu’il compor-
tait simplement une déclaration de
la reine des Hovas, qu’à ce titre, c’était
un acte unilatéral qui rentrait dans
la compétence du pouvoir exécutif
seul ; et elle a accepté cette manière
de voir, comme elle avait accepté le
système de la possession, distincte à
la fois et du protectorat et de l’an-
nexion.
Je n’attache pas, pour ma part, une
grande importance au défaut de rati-
fication proprement dite : d’une façon
ou de l’autre, la Chambre a été mise
à même d’apprécier et d’approuver
ce qui avait été fait, et c’est là le point
capital. Peut-être aurait-il mieux
valu, au point de vue théorique, que
la Chambre se montrât plus exigeante
sur le chapitre de ses prérogatives
constitutionnelles, et ne créât pas un
précédent (qui pourrait un jour lui
être opposé. Mais la chose n’avait
aucun intérêt pratique : avec ou sans
ratification expresse, il est clair que
le résultat obtenu par le gouverne-
ment, en ce qui concerne nos rap-
ports avec la reine des Hovas, a reçu
la consécration du vote de la grande
majorité de la Chambre, et qu’il n’y
a là aucune surprise, aucune dissi-
mulation.
Mais ce qui m’étonne, c’est que la
discussion ne se soit pas étendue sur
le mode d’administration et d’exploi-
tation de la nouvelle colonie. C’est à
peine si la question a été posée ; elle
n’a reçu aucune réponse ; aucune
indication n’a été donnée, autre que
ce mot, d’ailleurs digne d’approba-
tion, du ministre des colonies :
« Madagascar ne sera pas une colonie
de fonctionnaires ».
Fort bien! ce sera alors une colo-
nie de colons? Mais comment met-
trez-vous la colonie en état de rece-
voir des colons ? Avec quoi ferez-vous
les immenses travaux publics, à dé-
faut desquels nulle exploitation par-
ticulière n’est possible? Où prendrez-
vous les ressources indispensables
pour créer les routes, les canaux, les
les chemins de fer, les moyens de
communication de toutes sortes dont
il n’existe pas même un embryon ?
Les colons ! Eh ! que voulez-vous
qu’ils fassent et qu’ils deviennent
dans un pays sans routes? Comment
imaginez-vous qu’ils puissent aller
tenter une entreprise quelconque,
agricole ou industrielle, tant qu’ils
n’auront pas à leur disposition des
moyens de circulation au moins ru-
dimentaires? Ce ne sont pourtant
pas les colons qui pourront, de par
leur initiative, ouvrir des routes,
construire des ponts, percer des mon-
tagnes? Cela, ce doit être l’oeuvre de
l’administration, de notre adminis-
tration. Où est son budget?
Il paraît qu'on s’occupera de ces
choses plus tard. Le plus tôt possible
vaudra le mieux, parce que, tant
qu’il n’y aura pas un plan et un bud-
get de travaux publics à Madagascar,
préparant la mise en valeur de toute
l’île, le bénéfice de la conquête sera
nul. Possédez, protégez, annexez,
comme vous voudrez : il importe
peu. Mais administrez : sans cela,
inutile d’envoyer des colons dans un
pays parfaitement inexploitable.
S. L.
ECHOS DE PARTOUT
Ce malin, la police de St-Quentin a fait
arracher cinq à six cents portraits du duc
d’Orléans avec la légende : « Vive le duc
d’Orléans ! » Ces portraits avaient été pla-
cardés dans tous les quatiers de la ville.
Une enquête est ouverte.
— Sarah Bernard écrit ses mémoires qui
ne seront pas livrés à la publicité avant
deux ans.
— M. Paul Ruzé, le professeur d’escrime
bien connu, a succombé, presque subite-
ment, à Asnières.
— Le prix de la vie à Moscou, pendant
les fêtes du couronnement.
D'une façon générale, les hôtels ont aug-
menté leurs tarifs dix et vingt fois. Le prix
des appartements comprenant de une à
vingt pièces, varie. pour 20 jours, de 250 à
25.000 roubles. (Le rouble-papier vaut en-
viron 2 fr. 50.)
L’ambassade de France a loué le local
d’un club de sportsmen moyennant un prix
fabuleux et, en outre, pour avoir la dispo-
sition d’un appartement supplémentaire
pendant une nuit, la veille du couronne-
ment, elle s’est engagée à payer, en plus,
une somme de 18.000 roubles.
Une chambre meublée coûte 300 roubles
pour la quinzaine, et si elle est située sur
le passage du cortège, 100 roubles en plus
par fenêtre, le jour du couronnement.
Ce même jour, une voiture de louage ne
pourra être obtenue à moins de 100 roubles.
— Les puissances de la triplice ont décidé
d’accorder au prince Ferdinand le titre
d’Altesse Royale.
— Boucheries anthropophagiques.
Un explorateur vient de faire, à Londres,
une conférence sur le Congo, où il a vécu
plusieurs années.
Les riverains du Congo, a-t-il, sont tous
cannibales ; la viande d’homme constitue,
chez ces peuplades, un article de commerce
courant. On engraisse les esclaves dans
l’unique but de les convertir en jambons ou
beefteacks. Il parait même que les bouchers
de bétail humain usent, dans l’accomplisse-
ment de leur office, de cruautés inouïes
« pour donner meilleur goût à la viande. »
Les Bungalas, par exemple, rompent
d’abord bras et jambes à la victime, puis ils
l’immergent pendant trois jours, la tête
seule restant hors de l’eau. H est d’usage,
dans toutes les tribus congolaises, d’abattre
les vieillards et les infirmes : on voit des
enfants dévorer leurs parents sans sour-
ciller.
On voit que l’explorateur n’a pas précisé-
5 Centimes
LIBERTÉ, JUSTICE, RÉPUBLIQUE
5 Centimes
Vendredi 27 Mars 1896
L'IMPARTIAL
DES PYRÉNÉES
Journal Quotidien Organe de la Démocratie du Béarn
ABONNEMENTS
3 MOIS
6 MOIS
1 AN
Pau, département et limitrophes.
6 fr.
10 fr.
20 fr.
Autres départements
6 50
12
24
Maires et Instituteurs des B.-P
8
16
Etranger, prix du département et port en sus.
On s’abenne à Paris, Agence Havas, 8, Place de la Bourse
chez tous les libraires et correspendants du Journal et à tous
les Bureaux de poste de France, sans frais.
Rédaction et Administration, 4, Rue de la Préfecture, et 3-5, Impasse La Foi, PAU.
Rédacteur en Chef : Henry LAGUENS
Reçoit tous les jours de 1 heure à 2 heures.
Pour les abonnements et les annonces, s’adresser à Pau, à l’Administrateur
ou à M. POUYFAUCON, Directeur de l’Imprimerie. La direction politique
appartient au Conseil d’Administration de la Société anonyme de l’Impartial.
ANNONCES
Annonces Judiciaires
20e la ligne.
Annonces ordinaires
25 —
Réclames
40 —
Chronique locale ou faits divers
60 —
S’adresser à l’Administrateur du Journal à Pau
et à Paris à l’Agence Havas, 8, Place de la Bourse.
BOURSE DE PARIS
Bourse du 26 mars
COMPTANT
3 0/0 ancien
101 60
3 0/0 amortissable
101 10
3 1/2
106 20
TERME
3 e/o
101
62
3 1/2
106
17
Crédit Foncier
632
»
Lyonnais
765
»»
Extérieure
62
65
Midi
1.27e
»»
26
87
1.552
»»
103
25
1790
»»
Russe 3 1/2 nouveau
88
05
Orléans
1797
»»
Russe 4 % Int
65
60
Rerd Espagne
97
03
Consolidés anglais
109
»»
Suez
3245
»»
Société Générale
»»»
»»
Derniers Cours du 25 mars
Chemins de fer da Nord (Obl.)...
476 »»
— Orléans —
470 »»
— Midi —
466 58
— P.-L.-M. —
475 »»
— Quest —
468 5e
— Est —
470 »»
BOURSES ÉTRANGÈRES. — MADRID. —
Extérieure, »» »». — Iutérieure, »» »»: —
Change, Madrid-Paris, 19 40. — Barcelones
Paris, 19 50.
CHANGES.—Londres (chèques), 25 22 à 25 23.
— Madrid (papier court), 412 »/» à 415 »/», —
Madrid (papier long), 411 »/» à 414 »/», —
Italien, 109 55 à 109 62.
BUENOS-AYRES. — Or, 322 »/» %,
RIO-JANEIRO. — Change, 17 1/4.
Dépêches Télégraphiques
Dépêches du matin
Paris, 26 mars.
M. Millerand a fait les déclarations sui-
vantes à un de nos confrères qui lui de-
mandait s’il était vrai que le groupe socia-
liste se proposait de saisir la Chambre des
incidents d’audience du procès Dupas-
Royère et qui mettait fortement en cause
le président actuel du Sénat :
« Il est parfaitement exact, a dit M. Mil-
lerand, que le groupe socialiste a décidé
d’interpeller le gouvernement sur le cas de
M. Loubet ; mais comme il est évident que
si cette interpellation avait été déposée au-
jourd’hui, le président de la Chambre nous
eût opposé le procès en cours, nous n’in-
terviendrons qu’après le prononcé du juge-
ment.
» Il serait extraordinaire, en effet, que
Dupas fut condamné pour récel de criminel
et que M. Loubet ne fut pas inquiété. Il ne
faut pas qu’on nous oppose la raison des
négociations de Venise entamées dans le
seul but de s’assurer de l’identité d’Arton
et du lieu où il se cachait. Cela ne tient pas
debout.
» Quel est celui de nous qui prendra la
parole ? Je l’ignore encore, mais l’incident
sera soulevé, soyez-en sûr, surtout si Du-
pas est condamné.»
Paris, 26 mars.
On signale un bel exemple de fraternité
donné par les ouvriers de la briqueterie
d’Issy-les-Moulineaux à l’égard de leurs
camarades.
Un ouvrier de cette usine avait sa femme
alitée et deux jeunes enfants malades à
l’hôpital où l’un ne tarda pas à mourir,
La misère noire était dans le ménage. Il
ne restait plus au pauvre ouvrier, comme
dernière ressource, qu’une montre en or,
cadeau de famille. Pour obtenir un peu
d’argent, il mit le bijou en loterie et plaça
les numéros parmi les ouvriers de Pusine.
Il fut convenu que ce serait le dernier
numéro sortant qui serait le gagnant. Celui-
ci échut à un camarade, Léon D... Le brave
garçon rapporta le bijou, le soir, à sa fem-
me ; mais lorsqu’ils se furent consultés,
d’un commun accord, ils décidèrent de ren-
dre la montre à l’ouvrier dans la peine.
C’est avec des larmes dans les yeux que
celui-ci rentra en possession de sa montre.
Pamiers, 26 mars.
Une truie appartenant à M. Eychenne,
boulanger à Carla-Bayle, a mis au monde
hier matin vingt et un porcs dont treize
mâles, tous vivants et en bonne santé.
Ce n’est pas la première fois que cet
étonnant animal fait preuve d’une grande
fécondité.
Sa première portée fut de onze petits, la
deuxième de dix-sept, la troisième de dix-
neuf, la dernière, enfin, de ving et un.
Ces brillants résultats permettent d’espé-
rer mieux encore pour la prochaine fois.
Salies-du-Salat (Hte-Garonne), 26 mars.
Mardi soir 24 mars courant, à sept heu-
res du soir, un violent incendie a éclaté à
l’usine à sel, située sur la rive droite du
Salat, et appartenant à la Compagnie des
Salins du Midi, dont le siège est à Mont-
pellier.
En un instant, cet énorme bâtiment a été
la proie des flammes et tous les efforts de
la population, qui s’était rendue en masse
sur les lieux, ont été inutiles, même pour
circonscrire le feu.
Seule, les magasins de sel, protégés par
un grand mur, les logements du directeur
et des employés de la régie, indépendants
de l’usine ont été épargnés.
Les pertes seraient évaluées à 500.000 fr.
environ.
Toulon, 26 mars.
La circulaire de M. Lockroy sur la célé-
bration du vendredi-saint dans la marine
aura pour conséquence l’abstention com-
plète pour le 5e arrondissement maritime
dans la célébration officielle du vendredi-
saint.
D’après les instructions de M. Lockroy,
les commandants des forces navales pré-
sentes sur les côtes de France devront en
référer au ministre avant de prendre une
décision relative à ladite célébration.
L’escadre active rentrant à Toulon cette
après-midi, c’est donc à son commandant
en chef, le vice-amiral Gervais. qu’il appar-
tiendra de prendre l’initiative d’une déci-
sion concernant la rade de Toulon.
Nous croyons savoir que l’amiral Gervais
demandera seulement au ministre de pou-
voir faire mettre les pavillons en berne sur
tous les navires.Les coups de canon d’heure
en heure seraient conséquemment suppri-
més.
Londres, 26 mars.
Les journaux anglais annoncent le pro-
chain départ d’un régiment en garnison à
Malte pour renforcer l’armée d’occupation
en Egypte, et confirment que les commis-
missaires russes et français de la Dette
égyptienne ont reçu des instructions iden-
tiques, c’est-à-dire de voter contre le prélè-
vement de fonds demandé par l’Angleterre.
Vienne, 26 mars.
Il est à présent décidé que l’empereur
d’Allemagne s’arrêtera à Vienne à son
retour d’Italie ; on annonce son passage
pour le 14 avril.
L’empereur s’arrêtera deux jours et assis-
tera à la revue de printemps.
On attribue au voyage de Guillaume II
une certaine importance politique en ce
sens qu’il y sera, sans nul doute, question
de l’attitude de l’Allemagne et de la Russie,
de l’Autriche-Hongrie et de l’Angleterre
dans les affaires d’Orient, sans parler du
renouvellement de la triple alliance.
Constantinople, 26 mark
Le palais et la Porte sont très froissés de
n’avoir pas été consultés à propos de l’ex-
pédition de Dongola ; on est manifestement
irrité contre le khédive d’avoir laissé le
gouvernement dans cette ignorance. Le
bruit court que la Porte, après délibération
du conseil des ministres, adresse un appel
à la France et à la Russie pour les prier
d’intervenir et d’amener la régularisation
de la situation de l’Egypte. Une requête a
été également adressée à l’Allemagne et à
lord Salisbury.
Le Jour reçoit la dépêche suivante de
Berlin :
Berlin, 26 mars.
Le gouvernement allemand, tout en se
montrant disposé à donner son adhésion à
l’expédition anglaise vers Dongola, négocie
et pose des conditions ; il exige des com-
pensations. L’Angleterre ferait aux Boërs
du Transvaal des concessions et ne s’oppo-
serait plus à l’occupation de l’île de Lappa
en Extrême-Orient par l’Allemagne ; l’An-
gleterre, enfin, interviendrait pour faire
obtenir une paix honorable à l’Italie en
Abyssinie et prendrait des engagements
vis-à-vis de la triple alliance.
Mulhouse, 26 mars.
Le nombre des grévistes a augmenté. Ce
matin, les métiers à tisser étant arrêtés, les
femmes travaillant à la préparation ont dû
être congédiées par les patrons. Deux fila-
tures de laine comptant 2.000 ouvriers sont
complètement arrêtées.
Port-au-Prince, 26 mars.
Le président de la République d’Haïti
vient de mourir d’une attaque d’apoplexie.
Les autorités ont interdit l’échange des
dépêches internationales.
Dépêches du soir
Paris, 2 h.
Le Conseil des ministres s’est réuni ce
matin.
Les ministres ont échangé leurs vues re-
lativement à l’impôt sur le revenu. Ils ont
décidé de l’attitude à prendre au moment
du vote.
La Chambre terminera aujourd’hui la
discussion.
Paris, 2 h. 20.
Les socialistes demanderaient la mise en
accusation de MM. Loubet et Ribot.
M. Labruyère publierait des révélations
au sujet de l’affaire Lebaudy, révélations
qui, dit-on, compromettraient de nombreu-
ses personnalités.
Paris, 2 h. 50.
M. Casimir-Périer serait candidat sénato-
rial dans le département de l’Aube.
Paris, 3 h.
M. Méline dans son discours à la Cham-
bre, ayant prétendu que la ville de Paris
s’était montrée hostile à une contre-vente,
un de nos rédacteurs, est allé interviewer
M. Pierre Baudin,vice-président du conseil
municipal de Paris qui lui a fait la très ca-
tégorique déclaration suivante :
— Paris désire l’impôt sur le revenu
quoiqu’il doive en éprouver une surcharge.
Cet impôt est équitable et juste, c’est pour-
quoi, sans nous préoccuper de nos intérêts
propres, nous demandons qu’on le vote.
D’ailleurs, voici l’ordre du jour que nous
avons voté et que je viens de remettre à
M. Deumer.
« Le conseil confirme le voeu émis dans
la séance du 19 mars 1896 en faveur d’un
impôt progressif sur le revenu. Estime que
les amendements qui pourront être appor-
tés au projet en discussion n’infirment en
rien les principes dont le ministre des fi-
nances s’est inspiré et qui sont ceux d’une
plus équitable répartition des charges so-
ciales.
» Délibère : est approuvée l’initiative
prise par le gouvernement pour le dépôt
d’un projet d’impôt sur le revenu ».
J’espère qu’il n’y aura pas d’équivoque
et que M. Méline se dispensera d’invoquer
dorénavant, notre prétendue hostilité au
projet, a dit en terminant M. Baudin.
Voir à la troisième page la suite
des dépêches.
DISCUSSION TRONQUÉE
Il fut un temps où les députés se
montraient impatients de discuter
dans tous ses détails l’affaire de Mada-
gascar. A peine le télégraphe avait-il
annoncé la prise de Tananarive et la
signature du traité de paix, qu’on
demandait à connaître les clauses de
la convention, la nature du régime
qu’elle imposait à notre nouvelle
possession, le mode d’exploitation
que le gouvernement avait en vue.
Plusieurs fois, des interpellations
furent annoncées, et le ministère
obtint difficilement qu’on voulût
bien attendre que la copie exacte du
traité lui fût parvenue.
Une question surtout passionnait
le groupe des coloniaux : on annon-
çait que Madagascar allait être sou-
mis à un simple protectorat, et ils
s’en montraient indignés. Seule,
l’annexion la plus complète, la plus
étroite, pouvait satisfaire leur appé-
tit. En vain, faisions-nous observer
que le mot importait peu, que la sou-
veraineté de la France restait, en
tout cas, certaine, et que la vraie
question était de savoir comment
s’exercerait cette souveraineté, et
surtout avec quelles ressources se-
raient couvertes les dépenses d’admi-
nistration de la colonie. Partisans de
l’annexion et du protectorat conti-
nuaient à s’escrimer à qui mieux
mieux.
Qu’est devenu tout ce beau feu?
Après maints attermoiements, l’af-
faire est venue en discussion la
semaine dernière, et, en une petite
séance, encore interrompue par une
question sur l’Egypte, tout a été réglé
provisoirement. Pour mettre tout le
monde d’accord, il a suffi au ministre
des affaires étrangères d’expliquer
que Madagascar serait un pays plus
que protégé, puisqu’il était possédé,
mais non tout à fait annexé, puisqu’il
n’était que possédé.
La Chambre a trouvé cette défini-
tion très claire, et, à la presque unani-
mité, elle en a approuvé la notification
faite aux puissances étrangères. Elle
n’a même pas examiné sérieusement
la difficulté constitutionnelle qui
avait été soulevée, et ne s’est pas de-
mandé si la ratification du Parlement,
exigée pour la validité des traités,
n’était pas nécessaire à l’acte de Ta-
nanarive : il lui a été dit que cet acte
n’était pas un traité, qu’il compor-
tait simplement une déclaration de
la reine des Hovas, qu’à ce titre, c’était
un acte unilatéral qui rentrait dans
la compétence du pouvoir exécutif
seul ; et elle a accepté cette manière
de voir, comme elle avait accepté le
système de la possession, distincte à
la fois et du protectorat et de l’an-
nexion.
Je n’attache pas, pour ma part, une
grande importance au défaut de rati-
fication proprement dite : d’une façon
ou de l’autre, la Chambre a été mise
à même d’apprécier et d’approuver
ce qui avait été fait, et c’est là le point
capital. Peut-être aurait-il mieux
valu, au point de vue théorique, que
la Chambre se montrât plus exigeante
sur le chapitre de ses prérogatives
constitutionnelles, et ne créât pas un
précédent (qui pourrait un jour lui
être opposé. Mais la chose n’avait
aucun intérêt pratique : avec ou sans
ratification expresse, il est clair que
le résultat obtenu par le gouverne-
ment, en ce qui concerne nos rap-
ports avec la reine des Hovas, a reçu
la consécration du vote de la grande
majorité de la Chambre, et qu’il n’y
a là aucune surprise, aucune dissi-
mulation.
Mais ce qui m’étonne, c’est que la
discussion ne se soit pas étendue sur
le mode d’administration et d’exploi-
tation de la nouvelle colonie. C’est à
peine si la question a été posée ; elle
n’a reçu aucune réponse ; aucune
indication n’a été donnée, autre que
ce mot, d’ailleurs digne d’approba-
tion, du ministre des colonies :
« Madagascar ne sera pas une colonie
de fonctionnaires ».
Fort bien! ce sera alors une colo-
nie de colons? Mais comment met-
trez-vous la colonie en état de rece-
voir des colons ? Avec quoi ferez-vous
les immenses travaux publics, à dé-
faut desquels nulle exploitation par-
ticulière n’est possible? Où prendrez-
vous les ressources indispensables
pour créer les routes, les canaux, les
les chemins de fer, les moyens de
communication de toutes sortes dont
il n’existe pas même un embryon ?
Les colons ! Eh ! que voulez-vous
qu’ils fassent et qu’ils deviennent
dans un pays sans routes? Comment
imaginez-vous qu’ils puissent aller
tenter une entreprise quelconque,
agricole ou industrielle, tant qu’ils
n’auront pas à leur disposition des
moyens de circulation au moins ru-
dimentaires? Ce ne sont pourtant
pas les colons qui pourront, de par
leur initiative, ouvrir des routes,
construire des ponts, percer des mon-
tagnes? Cela, ce doit être l’oeuvre de
l’administration, de notre adminis-
tration. Où est son budget?
Il paraît qu'on s’occupera de ces
choses plus tard. Le plus tôt possible
vaudra le mieux, parce que, tant
qu’il n’y aura pas un plan et un bud-
get de travaux publics à Madagascar,
préparant la mise en valeur de toute
l’île, le bénéfice de la conquête sera
nul. Possédez, protégez, annexez,
comme vous voudrez : il importe
peu. Mais administrez : sans cela,
inutile d’envoyer des colons dans un
pays parfaitement inexploitable.
S. L.
ECHOS DE PARTOUT
Ce malin, la police de St-Quentin a fait
arracher cinq à six cents portraits du duc
d’Orléans avec la légende : « Vive le duc
d’Orléans ! » Ces portraits avaient été pla-
cardés dans tous les quatiers de la ville.
Une enquête est ouverte.
— Sarah Bernard écrit ses mémoires qui
ne seront pas livrés à la publicité avant
deux ans.
— M. Paul Ruzé, le professeur d’escrime
bien connu, a succombé, presque subite-
ment, à Asnières.
— Le prix de la vie à Moscou, pendant
les fêtes du couronnement.
D'une façon générale, les hôtels ont aug-
menté leurs tarifs dix et vingt fois. Le prix
des appartements comprenant de une à
vingt pièces, varie. pour 20 jours, de 250 à
25.000 roubles. (Le rouble-papier vaut en-
viron 2 fr. 50.)
L’ambassade de France a loué le local
d’un club de sportsmen moyennant un prix
fabuleux et, en outre, pour avoir la dispo-
sition d’un appartement supplémentaire
pendant une nuit, la veille du couronne-
ment, elle s’est engagée à payer, en plus,
une somme de 18.000 roubles.
Une chambre meublée coûte 300 roubles
pour la quinzaine, et si elle est située sur
le passage du cortège, 100 roubles en plus
par fenêtre, le jour du couronnement.
Ce même jour, une voiture de louage ne
pourra être obtenue à moins de 100 roubles.
— Les puissances de la triplice ont décidé
d’accorder au prince Ferdinand le titre
d’Altesse Royale.
— Boucheries anthropophagiques.
Un explorateur vient de faire, à Londres,
une conférence sur le Congo, où il a vécu
plusieurs années.
Les riverains du Congo, a-t-il, sont tous
cannibales ; la viande d’homme constitue,
chez ces peuplades, un article de commerce
courant. On engraisse les esclaves dans
l’unique but de les convertir en jambons ou
beefteacks. Il parait même que les bouchers
de bétail humain usent, dans l’accomplisse-
ment de leur office, de cruautés inouïes
« pour donner meilleur goût à la viande. »
Les Bungalas, par exemple, rompent
d’abord bras et jambes à la victime, puis ils
l’immergent pendant trois jours, la tête
seule restant hors de l’eau. H est d’usage,
dans toutes les tribus congolaises, d’abattre
les vieillards et les infirmes : on voit des
enfants dévorer leurs parents sans sour-
ciller.
On voit que l’explorateur n’a pas précisé-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.79%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.79%.
- Collections numériques similaires Hugo Victor Hugo Victor /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hugo Victor" or dc.contributor adj "Hugo Victor")La Esmeralda : opéra en 4 actes / musique de Mlle Louise Bertin ; paroles de M. Victor Hugo... ; représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 14 novembre 1836 /ark:/12148/bpt6k1912403v.highres Théâtre de Victor Hugo,.... Première série /ark:/12148/bd6t5773929t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1089785p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1089785p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1089785p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k1089785p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1089785p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1089785p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k1089785p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest