Titre : Ève : le premier quotidien illustré de la femme / directeur-rédacteur en chef, F. Foussarigues
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-12-12
Contributeur : Foussarigues, Francis (1880-1942). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771466k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 décembre 1920 12 décembre 1920
Description : 1920/12/12 (A1,N11). 1920/12/12 (A1,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5736628c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46197
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/11/2022
3 ère
ÉCHOS s
NOTRE POINT DE VUE
a ÉCHOS a
Deux g ands artistes !
M arianne et William V in Droysen sont
en effet les plus grands pianistes qui
soient. William a 2 1 ans, deux mtres
quarante de haut et pèse trois cent vingt
livres. Agée de 21 ans, sa femme est sensi
blement de la même taille et pèse 20 kilos
de moins. Le conférencier qui présente ce
couple de g ants est un nain, bips, haut de
0 m. 85 et lourd de 30 livres.
Les testaments bizarres
U n de nos confrères, à propos d’un
écrivain à qui un de ses admirateurs
laissa récemment une centaine de
mille francs en héritage, mais avec des
clauses peu ordinaires rappelait quelques-
uns des testaments bizarres qui défrayè
rent la chronique en ces dernières années.
C’est ainsi que, il y a quelque vingt ans,
une vieille demoiselle constitua par tes
tament une rente de cinq mille francs à
la Société Protectrice des Animaux afin
qu’un cheval fut mis gratuitement à la
disposition des fardiers pour les aider à
monter la rampe si dure de la rue des
Martyrs. Et, depuis vingt ans, un cheval
est toujours à son poste, en bas de la rue
des Martyrs, près l'église Notre-Dame-de-
Lorette...
Si nous choisissons cet exemple parmi
tant d’autres, c’est parce que la testataire
a songé à soulager les souffrances des ani
maux plutôt que d’apporter un peu de bien-
être dans des familles déshéritées par le
sort.
Mais que dire alors de cette actrice hon
groise, Madame Nadia Strocho, qui viei t
de mourir en désignant, par testamei t
établi en bonne et due forme, son ca
niche comme légataire universel !
Hâtons-nous d’ailleurs d’ajouter que les
héritiers ont attaqué le testament, pré
textant, non sans raison probablement,
qu’il n’avait pas été rédigé par une personne
jouissant de toutes ses facultés ! Certes, il
nous serait trop long de dire ici ce que fut
la vie aventureuse et mouvementée de
Nadia Stroelso. Mais quels qu’aient été
ses déboires conjugaux— elle ne se maria
pas moins de trois fois et fut chaque fois
toujours plus malheureuse — on ne com-
rend pas très bien quel sentiment a pu
a pousser à un tel degré de misanthropie.
Nadia Stroelso, qui avait débuté toute
jeune au théâtre possédait une fortune
assez coquette, environ un demi-million.
Tout récemment, dans un cirque, elle
avait remarqué un petit caniche admira
blement dressé, et qui faisait de la haute
école à cheval, à la grande joie des specta
teurs. Elle l’acheta à prix d’or à l'écuyère
qui ne voulait d’ailleurs pas s’en défaire
et l’amena chez elle où il fut choyé et dor
loté. On sait le reste.
Et voilà un testament de plus à ajouter
à la liste, déjà si longue cependant, des
testaments baroques qui ont à tout le
moins le mérite de nous égayer un peu.
LETTRES A JACQUELINE
‘AUTRE soir, ayant à attendre quelqu’un trop longtemps pour rester
plantée sur le trottoir mouillé, je suis entrée toute seule dans un café.
La société qui trouve cela naturel dès qu’il s'agit d'un homme, s’ét inné
avec malveillance quand c’est une femme qui fait ce geste, si naturel, de
se réfugier, à cause de la pluie, dans un endroit public où l’on sert à
boire.
Les femmes peuvent aller tant qu’il leur plaît dans les établissements
où l’on vend des haricots, du sucre, du thé, du petit-salé, des étoles de skungs et des com
modes Louis XVI, mais il est assez mal vu qu’elles aillent dans les établissements où
l’on vend du café chaud et froid, de la bière et du cassis à l’eau de Seltz.
, Ce doit être, sans doute, affaire de marchandises, car je ne vois pas ce que la bien
séance vient faire là-dedans.
Après avoir tourné comme un écureuil dans la porte à compartiments vitrés, je
fus brusquement dans les lumières fracassantes et cruelles de la salle et j’eus toutes tes
peines du monde à trouver un coin de table et un bout de banquette.
Je dois avouer que lorsque je fus assise, incorporée à l'assemblée des buveurs d’apér
rilifs, je me sentis plus à mon aise.
La salle était pleine. Il y avait des hommes qui touchaient seulement du bout des
lèvres le verre qu’on leur avait servi et qui n’étaient là que pour discuter, débattre un
marché, traiter une affaire.
Il y avait des tablées d’habitués qui avaient un coin et une table retenus à l'avance.
Ils devaient rester là, de cinq à sept, religieusement, autour d’un feu de cartes.
Il y avait des hommes seuls qui écrivaient une lettre, feignaient de se plmqer dans la
lecture de tous les journaux du soir, mais attendant quelqu’un en réalité, et regardant
à chaque instant vers la pendule au-dessus de la caissière et vers la porte d'entrée.
La chaleur de l’endroit et cetU atmosphère lourde me prenaient lentement, à mon insu,
et je comprenais vaguement l’attrait que doivent avoir les cafés pour les hommes, hrs-
q 'une jeune femme très élégante traversa la salle devant un jeune homme qui ressem-
bl il à une gravure de mode américaine.
Elle était splendidement fourrée de pelleteries somptueuses, elle était très grande, et
les courtes boucles de ses cheveux, probablement dorés par quelque teinture chimique,
sortaient d’une adorable toque où les gazes d’argent se mariaient merveilleusement aux
piils d’une fourrure aussi riche que celles que pourrait porter un athaman de cosaques.
Elle passa dans un sillage violent de parfums mystérieux et... Jacqueline, je vais
vo 's faire bondir, elle appuyait contre sa poitrine une... poupée ! On vous a peut-être
renseignée et vous savez que c’est le dernier cri de la semaine et du chic suprême.
Moi, j’ai trouvé cela presque indécent. Il m’a semblé que c’était une insulte à l’enfance.
Cette belle personne eut pu tenir en laisse un lévrier efflanqué, elle eut pu trainer
dans ses beaux bras un minuscule griffon grelottant et frisé, un singe familier comme
une vénitienne du XVI e siècle, tout, mais pas une poupée.
La mode a quelquefois besoin qu’on lui dise la vérité, et quand on a l’âge des fourrures
et des perles, on ne doit pas feindre de jouer avec les petites choses innocentes qui n’ap
partiennent qu’aux berceaux.
CLARISSE.
FACE A FACE AVIC LES REQUINS
L es metteurs en scène de cinéma s’in
génient souvent à hous présenter des
péripéties dramatiques qui paraissent
du domaine de la pure fiction, et pourtant
11 réalité dépasse parfois les situations les
plus invraisemblables.
' L’aventure, surve
nue assez récem
ment, au matelot da
nois, Kotjen, est de
celle-là. Embauché
cmme matelot à
b rd d’un vapeur
f isant régulièrement
le service entre Liver-
pol et les Antilles,
il fut, au cours d’une
tempête, projeté à la
mer par une énorme
lame qui balaya le
pont du navire. Per
sonne à bord ne s’en
aperçut et le vapeur
continua sa route.
Kotjen était un na
geur émérite: au lieu
de se laisser coul r
pour en finir tout de
suite, il nagea coura
geusement. La mer
ét it redevenue pres
que calme et tand s
qu’il nageait ainsi, il
sentit tout à coi p
forme sombre : il comprit : les requins !
Affolé, il se mit à nager en tous sens,
sachant bien que le requin est un poisson
très lent obligé de se retourner sur le dos
pour happer sa proie. A ce moment précis,
d’ailleurs, Kotjen se souvint qu’il avait
dans la ceinture de
son pantalon un solide
couteau de marin: il
s’en saisit et entama
avec le squale revenu
à la charge la plus
t rrible des luttes qi i
se soit jamis livré a
la surface des flots.
Au bout de quelques
instants, blessé de
plusieurs coups déc -
sifs, le requin prenait
enfin la fuite. Un
autre, hélas, surve
nait presque aussi
tôt, tandis que Kot
jen, épuisé, sanglant,
meurtri, sentait sa
rison peu à peu
l’abandonner. Il lutta
encore cependant
pi is il sentit le froid,
la nuit envahir son
cerveau... et il se é-
veilla dans un bon
lit sur VApollo, na
vire faisant rov e
La plus riche femme du monde
P auvres Européens ! Dire que nous en
sommes encore à nous glorifier des
nouveaux riches de la guerre; qu’est-
ce que les cinq cent millions de M. X...,
le ministre ou les trente autres de M. Z...?
Pouvons-nous citer seulement une pauvre
petite milliardaire en France? L’Amérique
elle-même serait-elle mieux partagée que
nous ? Mais parlez-moi du Japon. Là se
trouve la femme la plus riche du monde,
Mrs. Yone Suziki, dont la fortune n’est
pas inférieure à 200.000.000 de livres ster
ling, soit, avec le change d’avant-guerre,
cinq milliards de francs. Mais on sait que
la livre a passé de 25 à 50 francs et plus.
Pour être exact, il faudrait donc doubler
ce chiffre déjà coquet.
Mrs. Suziki possède de nombreuses usi
nes et une flotte importante pour en trans
porter les produits sur les marchés du
monde entier.
Hier forçat, aujourd'hui chef de police
C e sont les anciens
braconniers qui
font les meilleurs
gendarmes », a dit cer
tain humoriste. Le pro
verbe doit être vrai sous
toutes les latitudes, à
nreuve l’incroyable et
e pendant très réelle
odyssée de cet ancien
convict qui vient de
mourir après avoir exer
cé pendant plus de
quinze ans les délicates
fonctions de chef de po
lice dans un district de
San-Francisco !
Meurtrier par amour, Bill Harris
fut condamné aux travaux forcés et en ¬
une douleur aiguë au pied gauche. Il bondit
à moitié hors de l’eau et averçut au même
i istant passer au-dessous de lui une longue
pour Valparaiso ! On l’avait recueilli à
moitié mort, serrant encore, dans sa man
crispée, un couteau rouge de sang.
DES GOUTS ET DES COULEURS !
y es goûts et des couleurs, il ne faut
I ) point discuter: les anthropologistes
1—' ont cependant recherché quelles
étaient les couleurs préférées des races hu
maines et s’il n’était pas possible d’établir
une règle générale dans l’ordre de ces pré
férences. Il résulte de ces recherches que
les peuples sauvages recherchent surtout
les couleurs lumineuses. Le nègre, l’Indien
d’Amérique, le Polynésien ont toujours la
passion du rouge. La race jaune semble
préférer sa couleur. Aux Indes, une des
grandes coquetteries de la femme est de
se colorer la peau avec du safran. En Chin ,
au Japon on trouve toujours du jaune et
aussi du bleu clair. Les dieux sont dorés.
La race blanche aime surtout les couleurs
discrètes, et les peuples du Nord ont un
goût particulier pour le sombre.
fermé dans un pénitentier de Géorgie.
Au bout de quelques mois, grâce à la com
plicité d’un gardien, il réussit à s’évader. Il
se cacha pendant plusieurs mois chez des
amis fidèles, et lorsque ses cheveux et sa
barbe furent repoussés, il vint à New-York.
Quelque temps après, on le retrouve gar
dien de la caisse d’une banque. Des vols
successifs s’étant produits dans cette ban
que, Bill Harris, devenu « Bob Mertens »,
eut la chance de mettre la police sur la
piste des coupables. Il déploya à cette occa
sion, une telle habileté que le commissaire
le convoqua un jour à son bureau.
Quelle ne fut pas sa stupéfaction, lors
qu’il entendit le commissaire lui proposer
d’entrer comme détective dans l'admini-
tration ! Bob Mertens accepta d’emblée,
. Depuis quelque temps déjà, notre excellent collaborateur, M. Gaisser, nous
1 demandait de le décharger du souci de notre publicité.
) N. Gaisser, très pris par les nombreuses affares qui lui confient leurs intérêts,
J avait cependant consenti à nous prêter son si utile eonours jusqu’au moment
( où nous pourrions lui substituer une nouvelle organisation.
Ce moment est venu, et c’est la SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE
) PUHLICITÉ qui, désormais, régira notre publicité.
) M. Gaisser n'en demeure pas moins l’ami et le collaborateur d'ÈVE.
cela va sans dire.
Il se révéla bientôt détective de premier
ordre et, très estimé de ses supérieurs,
devint chef en peu de temps.
Comble de l’ironie, et l’humoriste Mark
Twain n’eut certes pas
rêvé mieux, les hasards
de la carrière l’amenè
rent un jour à la tête
du district de police qui
avait été -chargé autre
fois de la filature du
numéro 2245 du péni
tentier de Géorgie...
Or, le 2245, vous
l’avez deviné, c’était
Bill Harris devenu, Bob
Mertens...
Evelyne.
La perle " BENGAL A "
réalise ce que l’on a fait de
mieux comme imitation
de la perle fine, dont elle a l’orient et le poids; en vente aux GRANDS MAGASINS
DU LOUVRE, PARIS. Le collier en écrin riche: 105 francs.
ÉCHOS s
NOTRE POINT DE VUE
a ÉCHOS a
Deux g ands artistes !
M arianne et William V in Droysen sont
en effet les plus grands pianistes qui
soient. William a 2 1 ans, deux mtres
quarante de haut et pèse trois cent vingt
livres. Agée de 21 ans, sa femme est sensi
blement de la même taille et pèse 20 kilos
de moins. Le conférencier qui présente ce
couple de g ants est un nain, bips, haut de
0 m. 85 et lourd de 30 livres.
Les testaments bizarres
U n de nos confrères, à propos d’un
écrivain à qui un de ses admirateurs
laissa récemment une centaine de
mille francs en héritage, mais avec des
clauses peu ordinaires rappelait quelques-
uns des testaments bizarres qui défrayè
rent la chronique en ces dernières années.
C’est ainsi que, il y a quelque vingt ans,
une vieille demoiselle constitua par tes
tament une rente de cinq mille francs à
la Société Protectrice des Animaux afin
qu’un cheval fut mis gratuitement à la
disposition des fardiers pour les aider à
monter la rampe si dure de la rue des
Martyrs. Et, depuis vingt ans, un cheval
est toujours à son poste, en bas de la rue
des Martyrs, près l'église Notre-Dame-de-
Lorette...
Si nous choisissons cet exemple parmi
tant d’autres, c’est parce que la testataire
a songé à soulager les souffrances des ani
maux plutôt que d’apporter un peu de bien-
être dans des familles déshéritées par le
sort.
Mais que dire alors de cette actrice hon
groise, Madame Nadia Strocho, qui viei t
de mourir en désignant, par testamei t
établi en bonne et due forme, son ca
niche comme légataire universel !
Hâtons-nous d’ailleurs d’ajouter que les
héritiers ont attaqué le testament, pré
textant, non sans raison probablement,
qu’il n’avait pas été rédigé par une personne
jouissant de toutes ses facultés ! Certes, il
nous serait trop long de dire ici ce que fut
la vie aventureuse et mouvementée de
Nadia Stroelso. Mais quels qu’aient été
ses déboires conjugaux— elle ne se maria
pas moins de trois fois et fut chaque fois
toujours plus malheureuse — on ne com-
rend pas très bien quel sentiment a pu
a pousser à un tel degré de misanthropie.
Nadia Stroelso, qui avait débuté toute
jeune au théâtre possédait une fortune
assez coquette, environ un demi-million.
Tout récemment, dans un cirque, elle
avait remarqué un petit caniche admira
blement dressé, et qui faisait de la haute
école à cheval, à la grande joie des specta
teurs. Elle l’acheta à prix d’or à l'écuyère
qui ne voulait d’ailleurs pas s’en défaire
et l’amena chez elle où il fut choyé et dor
loté. On sait le reste.
Et voilà un testament de plus à ajouter
à la liste, déjà si longue cependant, des
testaments baroques qui ont à tout le
moins le mérite de nous égayer un peu.
LETTRES A JACQUELINE
‘AUTRE soir, ayant à attendre quelqu’un trop longtemps pour rester
plantée sur le trottoir mouillé, je suis entrée toute seule dans un café.
La société qui trouve cela naturel dès qu’il s'agit d'un homme, s’ét inné
avec malveillance quand c’est une femme qui fait ce geste, si naturel, de
se réfugier, à cause de la pluie, dans un endroit public où l’on sert à
boire.
Les femmes peuvent aller tant qu’il leur plaît dans les établissements
où l’on vend des haricots, du sucre, du thé, du petit-salé, des étoles de skungs et des com
modes Louis XVI, mais il est assez mal vu qu’elles aillent dans les établissements où
l’on vend du café chaud et froid, de la bière et du cassis à l’eau de Seltz.
, Ce doit être, sans doute, affaire de marchandises, car je ne vois pas ce que la bien
séance vient faire là-dedans.
Après avoir tourné comme un écureuil dans la porte à compartiments vitrés, je
fus brusquement dans les lumières fracassantes et cruelles de la salle et j’eus toutes tes
peines du monde à trouver un coin de table et un bout de banquette.
Je dois avouer que lorsque je fus assise, incorporée à l'assemblée des buveurs d’apér
rilifs, je me sentis plus à mon aise.
La salle était pleine. Il y avait des hommes qui touchaient seulement du bout des
lèvres le verre qu’on leur avait servi et qui n’étaient là que pour discuter, débattre un
marché, traiter une affaire.
Il y avait des tablées d’habitués qui avaient un coin et une table retenus à l'avance.
Ils devaient rester là, de cinq à sept, religieusement, autour d’un feu de cartes.
Il y avait des hommes seuls qui écrivaient une lettre, feignaient de se plmqer dans la
lecture de tous les journaux du soir, mais attendant quelqu’un en réalité, et regardant
à chaque instant vers la pendule au-dessus de la caissière et vers la porte d'entrée.
La chaleur de l’endroit et cetU atmosphère lourde me prenaient lentement, à mon insu,
et je comprenais vaguement l’attrait que doivent avoir les cafés pour les hommes, hrs-
q 'une jeune femme très élégante traversa la salle devant un jeune homme qui ressem-
bl il à une gravure de mode américaine.
Elle était splendidement fourrée de pelleteries somptueuses, elle était très grande, et
les courtes boucles de ses cheveux, probablement dorés par quelque teinture chimique,
sortaient d’une adorable toque où les gazes d’argent se mariaient merveilleusement aux
piils d’une fourrure aussi riche que celles que pourrait porter un athaman de cosaques.
Elle passa dans un sillage violent de parfums mystérieux et... Jacqueline, je vais
vo 's faire bondir, elle appuyait contre sa poitrine une... poupée ! On vous a peut-être
renseignée et vous savez que c’est le dernier cri de la semaine et du chic suprême.
Moi, j’ai trouvé cela presque indécent. Il m’a semblé que c’était une insulte à l’enfance.
Cette belle personne eut pu tenir en laisse un lévrier efflanqué, elle eut pu trainer
dans ses beaux bras un minuscule griffon grelottant et frisé, un singe familier comme
une vénitienne du XVI e siècle, tout, mais pas une poupée.
La mode a quelquefois besoin qu’on lui dise la vérité, et quand on a l’âge des fourrures
et des perles, on ne doit pas feindre de jouer avec les petites choses innocentes qui n’ap
partiennent qu’aux berceaux.
CLARISSE.
FACE A FACE AVIC LES REQUINS
L es metteurs en scène de cinéma s’in
génient souvent à hous présenter des
péripéties dramatiques qui paraissent
du domaine de la pure fiction, et pourtant
11 réalité dépasse parfois les situations les
plus invraisemblables.
' L’aventure, surve
nue assez récem
ment, au matelot da
nois, Kotjen, est de
celle-là. Embauché
cmme matelot à
b rd d’un vapeur
f isant régulièrement
le service entre Liver-
pol et les Antilles,
il fut, au cours d’une
tempête, projeté à la
mer par une énorme
lame qui balaya le
pont du navire. Per
sonne à bord ne s’en
aperçut et le vapeur
continua sa route.
Kotjen était un na
geur émérite: au lieu
de se laisser coul r
pour en finir tout de
suite, il nagea coura
geusement. La mer
ét it redevenue pres
que calme et tand s
qu’il nageait ainsi, il
sentit tout à coi p
forme sombre : il comprit : les requins !
Affolé, il se mit à nager en tous sens,
sachant bien que le requin est un poisson
très lent obligé de se retourner sur le dos
pour happer sa proie. A ce moment précis,
d’ailleurs, Kotjen se souvint qu’il avait
dans la ceinture de
son pantalon un solide
couteau de marin: il
s’en saisit et entama
avec le squale revenu
à la charge la plus
t rrible des luttes qi i
se soit jamis livré a
la surface des flots.
Au bout de quelques
instants, blessé de
plusieurs coups déc -
sifs, le requin prenait
enfin la fuite. Un
autre, hélas, surve
nait presque aussi
tôt, tandis que Kot
jen, épuisé, sanglant,
meurtri, sentait sa
rison peu à peu
l’abandonner. Il lutta
encore cependant
pi is il sentit le froid,
la nuit envahir son
cerveau... et il se é-
veilla dans un bon
lit sur VApollo, na
vire faisant rov e
La plus riche femme du monde
P auvres Européens ! Dire que nous en
sommes encore à nous glorifier des
nouveaux riches de la guerre; qu’est-
ce que les cinq cent millions de M. X...,
le ministre ou les trente autres de M. Z...?
Pouvons-nous citer seulement une pauvre
petite milliardaire en France? L’Amérique
elle-même serait-elle mieux partagée que
nous ? Mais parlez-moi du Japon. Là se
trouve la femme la plus riche du monde,
Mrs. Yone Suziki, dont la fortune n’est
pas inférieure à 200.000.000 de livres ster
ling, soit, avec le change d’avant-guerre,
cinq milliards de francs. Mais on sait que
la livre a passé de 25 à 50 francs et plus.
Pour être exact, il faudrait donc doubler
ce chiffre déjà coquet.
Mrs. Suziki possède de nombreuses usi
nes et une flotte importante pour en trans
porter les produits sur les marchés du
monde entier.
Hier forçat, aujourd'hui chef de police
C e sont les anciens
braconniers qui
font les meilleurs
gendarmes », a dit cer
tain humoriste. Le pro
verbe doit être vrai sous
toutes les latitudes, à
nreuve l’incroyable et
e pendant très réelle
odyssée de cet ancien
convict qui vient de
mourir après avoir exer
cé pendant plus de
quinze ans les délicates
fonctions de chef de po
lice dans un district de
San-Francisco !
Meurtrier par amour, Bill Harris
fut condamné aux travaux forcés et en ¬
une douleur aiguë au pied gauche. Il bondit
à moitié hors de l’eau et averçut au même
i istant passer au-dessous de lui une longue
pour Valparaiso ! On l’avait recueilli à
moitié mort, serrant encore, dans sa man
crispée, un couteau rouge de sang.
DES GOUTS ET DES COULEURS !
y es goûts et des couleurs, il ne faut
I ) point discuter: les anthropologistes
1—' ont cependant recherché quelles
étaient les couleurs préférées des races hu
maines et s’il n’était pas possible d’établir
une règle générale dans l’ordre de ces pré
férences. Il résulte de ces recherches que
les peuples sauvages recherchent surtout
les couleurs lumineuses. Le nègre, l’Indien
d’Amérique, le Polynésien ont toujours la
passion du rouge. La race jaune semble
préférer sa couleur. Aux Indes, une des
grandes coquetteries de la femme est de
se colorer la peau avec du safran. En Chin ,
au Japon on trouve toujours du jaune et
aussi du bleu clair. Les dieux sont dorés.
La race blanche aime surtout les couleurs
discrètes, et les peuples du Nord ont un
goût particulier pour le sombre.
fermé dans un pénitentier de Géorgie.
Au bout de quelques mois, grâce à la com
plicité d’un gardien, il réussit à s’évader. Il
se cacha pendant plusieurs mois chez des
amis fidèles, et lorsque ses cheveux et sa
barbe furent repoussés, il vint à New-York.
Quelque temps après, on le retrouve gar
dien de la caisse d’une banque. Des vols
successifs s’étant produits dans cette ban
que, Bill Harris, devenu « Bob Mertens »,
eut la chance de mettre la police sur la
piste des coupables. Il déploya à cette occa
sion, une telle habileté que le commissaire
le convoqua un jour à son bureau.
Quelle ne fut pas sa stupéfaction, lors
qu’il entendit le commissaire lui proposer
d’entrer comme détective dans l'admini-
tration ! Bob Mertens accepta d’emblée,
. Depuis quelque temps déjà, notre excellent collaborateur, M. Gaisser, nous
1 demandait de le décharger du souci de notre publicité.
) N. Gaisser, très pris par les nombreuses affares qui lui confient leurs intérêts,
J avait cependant consenti à nous prêter son si utile eonours jusqu’au moment
( où nous pourrions lui substituer une nouvelle organisation.
Ce moment est venu, et c’est la SOCIÉTÉ EUROPÉENNE DE
) PUHLICITÉ qui, désormais, régira notre publicité.
) M. Gaisser n'en demeure pas moins l’ami et le collaborateur d'ÈVE.
cela va sans dire.
Il se révéla bientôt détective de premier
ordre et, très estimé de ses supérieurs,
devint chef en peu de temps.
Comble de l’ironie, et l’humoriste Mark
Twain n’eut certes pas
rêvé mieux, les hasards
de la carrière l’amenè
rent un jour à la tête
du district de police qui
avait été -chargé autre
fois de la filature du
numéro 2245 du péni
tentier de Géorgie...
Or, le 2245, vous
l’avez deviné, c’était
Bill Harris devenu, Bob
Mertens...
Evelyne.
La perle " BENGAL A "
réalise ce que l’on a fait de
mieux comme imitation
de la perle fine, dont elle a l’orient et le poids; en vente aux GRANDS MAGASINS
DU LOUVRE, PARIS. Le collier en écrin riche: 105 francs.
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