Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1950-06-08
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 juin 1950 08 juin 1950
Description : 1950/06/08 (A124,N1787). 1950/06/08 (A124,N1787).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t569133m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2021
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En page 5 LES NOUVELLES ARMES AMERICAINES, par Pierre DUBARD
poSpacaftces
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j f e ra pour vous le costume
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l'aise pour fout l'été.
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Le Gaulois
LE FIGARO
DIRECTEUR : Pierre BRISSON
Les gens qui ne veulent rien faire de rien
n’avancent rien et ne sont bons à rien.
ÜEAUMAnCHAIS.
EDITION
de 5 heures
JEUDI
N° 1.787
8
10 francs
Corse et Afri
que du Nord
11 FRANCS
Espagne 1 Pta
JUIN 1950
124 e ANNEE
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h* la France, ravagée
ruinée par la guerre,
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mt pas épargnées. Les
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toutes, our l'univers entier te
t la richesse, imposent
tovens un tribut qui
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lettre [comme 1111 fait
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icrer une part toujoui s
de de'scs ressources au
des dépenses de la coi-
iènl des causes de
la iù ; ;!é®tion,.que rien, jusqu’à
Semble devoir arre-
5 apparente ; elle est
itf monstrueux laissé
guerres mondiales :
in, [pensions, rem-
t des avances que les
lût jurées sur elles-
lîpaiement des ar-
mitions, des navi-
ipements dont une
alité détruite et
te constitue un capital
lien vite périmé, et
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f: c’est l'insécurité
1 Iflitique d’arme-
Ien résulte. Le coût de
i chasseur à réac-
. lire par dizaines de
ll’entretien d'une divi-
pée par dizaines de
-'éventualité d’une
[guerre mondiale pèse
Bur les revenus natio-
Jl.dettc laissée par les
iércs.
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|Si l’Etat doit
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surf éù les réserves
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charges sociales), ne
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JÏICADX ONT AFFIRMÉ
spdf Attachement au scrutin
majoritaire à deux tours
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sont plus en mesure de s’y em
ployer spontanément.
Enfin, et surtout, il faut tenir
compte du phénomène, égale
ment universel, qu’est l’accrois
sement continu des fonctions
assumées par l'Etat, la com
plexité de plus en plus grande
de ces fonctions, tant adminis
tratives qu'économiques. De ce
phénomène, les « nationalisa
tions » ne sont que l’un des as
pects, le plus visible ; l’envahis
sement bureaucratique, la proli
fération des services dans les
ministères, la naissance de mul
tiples organismes de statistique
et de contrôle en sont un autre
Les charges fiscales ont, dans
une certaine mesure, une contre
partie. L’Etat fournit aux ci
toyens un grand nombre de pro
duits ou services qui étaient
naguère à la charge d’entrepri
ses privées. En France, l’Etat
d’il.y a un siècle 11 e devait aux
citoyens qu’une armée, une po
lice, des cadres administratifs,
des cultes, une justice et l’entre
tien des roules nationales. Au
jourd’hui, il nous fournit l’ins
truction de nos enfants, il,assure
les transports maritimes et âé-
riens, il possède les chemins de
fer, il produit le charbon, l’élec
tricité et même des automobiles.
(Suite page 10, col. 1 et 2)
LES ELECTIONS DE LA SECURITE SOCIALE
Il faut voter aujourd’hui
pour barrer la route
aux communistes
et désigner des administrateurs
intègres et compétents
D ANS toutes les mairies de France et dans d’innombrables écoles,
on va voter aujourd’hui pour les élections sociales. La complexité
du scrutin, la hâte avec laquelle ces élections ont été décidées et
le peu de délai laissé pour leur préparation sont en grande partie respon~
sables d’un certain nombre de dif-
Le nouveau prix du gaz :
16 fr. 7 0 le m3 à Paris
Comme nous bavions annon
cé il y a quelques jours, le
prix du qaz à Paris a été fixé
à 16 fr. /O taxes comprises, à
partir du 1 er juin (14 fr. 75 +
taxe locale 2,80 %, taxe de
transaction 1,80 %, taxe mu
nicipale 8 %).
Lorsque les consommations
relevées porteront à la fois sur
des périodes antérieures et
postérieures au 1 er juin une
répartition forfaitaire propor
tionnelle seYa effectuée.
.jjrosse majorité. En
^■lignes :
rappelle
+ ‘""te t action
1 nu ' IK ' r pour lu
2 ; P; iu Ç la refonte
Behss Se ’..P 0Kr uu
liq u „ liante social
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“hlui ln nCmcnt où
un g composent
Value idéal,
es dev-lm conscie nc
ci lequelles le
et constatant l’i m -
L’EMPRISE DE MOSCOU
sur le Viet Minh est totale
Ho Chi Minh a-t-il cédé sa place
à un nouvel agent soviétique ?
S ELON certaines nouvelles, encore incontrôlées, qui parviennent de
Saigon, Ho Chi Minh aurait été remplacé à la tête du gouverne
ment du Viet Minh par Dang Xuan Khu, surnommé Truong Chinh.
Ce personnage, formé à l’école de
Moscou, est considéré comme
lin théoricien du communisme en
tièrement dévoué au Kremlin. Il
aurait introduit aü Viêt-Nam les
méthodes politiques et militaires
mises au point par les Russes
Au cours du mois dernier, dès
informations avaient déjà laissé
prévoir que Ho Chi Minh garderait
son titre de chef de l’Etat de « la
République démocratique du Viêt-
Nam », mais qu’il pourrai! céder
la direction du gouvernement re
belle à un « homme neuf ».
Tout en admettant la possibilité
de ce changement, il convient de
se montrer prudent .car il est diffi
cile de savoir ce qui se passe dans
ces montagnes du Haut-Tonkin où
se trouve lé P.C. du grand état-
major Viet Minh.
Il ne faudrait pas non plus r.e
hâter d’interpréter un départ éven
tuel d’Ho Chi Minli comme une
disgrâce sanctionnant un « dévia
tionnisme ».
On a déjà laissé entendre que
le chef actuel du Viet Minh pour
rait être appelé à coordonner l’ac
tion des différents partis commu
nistes du Sud-Est asiatique.
Il semble donc qu’on se trouve
en présence d’une réorganisation
interne conforme aux ordres de
Moscou. ^
Jean-Marie Garraud.
(Suite page 10, col. 8)
Les opérations
dans le Nord Viêt-Nam
Hanoï, 7 juin (A.F.P.). — Cent
douze membres du Viet Minh ont
été tués, 13 faits prisonniers et 543
suspects vietnamiens ont été arrê
tés. Tel est le bilan des opérations
contre des centres de résistance du
Viet Minh qui se sont déroulées
dans le Nord du Viêt-Nam au cours
des deux derniers jours.
ficultés que nous avons déjà signa
lées dans le domaine de la distri
bution des cartes d’électeur et des
programmes. Le personnel des
mairies a fait des efforts auxquels
il faut rendre hommage, mais les
instructions données 11 ’ont pas
toujours été suffisamment précises.
Répétons, à l’ouverture de ce
scrutin d’une importance excep
tionnelle, les consignes que nous
avons données à nos lecteurs.
Il y a dans toutes les circons
criptions électorales des listes de
salariés de la C.G.T. Le parti com
muniste ne doit pas . réussir dans
ses objectifs : prendre la direction
de la Sécurité sociale pour exercer
une action indirecte dans tous les
foyers.
Toujours dans le collège des sa
lariés, de nombreuses listes sont
en présence. L’électeur doit faire
son choix entre les quatre grandes
organisations qui présentent des
candidats sur ta plus grande par
tie du territoire : C.F.T.C. — Force
Ouvrière — Mutualistes — Alloca
tions familiales.
Il ne faut pas disperser les voix
et faire le jeu des communistes.
(Suite page 7, col. 5)
Ho Chi 31 in h.
Sir Oliver Harvey
grand-croix de l’Ordre
royal de Victoria
Dans la liste des honneurs et déco
rations décernés à l’occasion de l’an
niversaire du roi George VI, qui vient
d’être publiée, on relève le nom de
sir Oliver Harvey, ambassadeur de
Grande-Bretagne à Paris, nommé
grand-croix de l’Ordre Royal de Vic
toria.
■? f orme électorale a été la pièce maîtresse des déli-
L.mité exécutif du parti radical-socialiste, réuni,
*-■ d" \|Ç U "' ^P r ® s un débat assez animé, au coüFs duquel
RAP 'Mreiiii'm, ' <<)1 F Cs Laffargue, sénateur de la Seine, fut parti-
t. U ‘-“G ta motion de la Fédération de la Seine fut
puissance dans laquelle le régime
de la représentation proportion
nelle a plongé le Parlement et les
gouvernements qui se sont succédé,
met au premier plan de ses préoc
cupations la révision de la loi élec
torale.
» Il affirme son attachement au
scrutin uninominal majoritaire à
deux tours, seul capable de resti
tuer à l’électeur le libre choix de
son élu et de faire éclater le mono
lithisme des partis.
» Il donne mandat au groupe de
l’Assemblée nationale de demander
avant les vacances parlementaires
une discussion d’urgence à la tri
bune du Parlement. » La motion
ajoute que le parti se réservera de
tirer les conclusions que lui com
mandera l’issue de ce débat.
Au cours de son discours, M.
Georges Laffargue souligna que le
débat qui allait s’ouvrir à la Cham
bre revêtirait une grande impor
tance et « qu’il faudrait aller à la
bataille avec le plus grand avocat
républicain ». Ainsi invité à re
nouveler le geste historique qu’il
accomplit en 1926 en abandon
nant son fauteuil présidentiel
pour combattre les décrets-lois de
•loseph Caillaux, M. Edouard Her-
riot lui répondit :
- Je ne dis pas non, mais je
demande la permission de conver
ser avec mes amis pour chercher
le moment le plus favorable afin
de provoquer le débat devant l’As
semblée.
+ 11 faut en effet que ce débat
ait lieu et je ne vois pas comment
en pourrait l’éviter. Le projet Laf-
argue est raisonnable et je
donne mon adhésion sincère. »
Bertrand Philippon
« L’Humanité » condamnée
pour diffamation
envers le R. P. Riquet
Dans son numéro du 30 janvier,
l)Hümanité avait publié un article sous
le titre « Les diviseurs dans lequel
le II.P. Riquet était accusé d’avoir
gardé jalousement pour ses amis le
bénéfice des colis qu’il recevait.
Le R.P. Riquet avait adressé une
lettre au directeur de P Humanité, en
vertu de son droit de réponse, mais
l’organe officiel du parti communiste
sc refusa à publier cette lettre. Le R.P.
Riquet a donc assigné i 'Humanité de
vant le tribunal civil en diffamation,
et ce journal a été condamné à 100.000
francs de dommages-intérêts envers le
plaignant et à l’insertion du jugement,
avec astreinte de 2.000 francs par jour
PEYRE
serait
sous un faux nom
EN BELGIQUE
Un mandat d'amener
est lancé
contre Do Daï Phuoc
Le mandat d’arrêt international
lancé par M. Pottier, juge d’instruc
tion, contre Roger Peyré est entré
hier matin en vigueur. Rappelons
que ce mandat ne peut jouer en
principe que dans un pays qui a
conclu avec la France un traité d’ex
tradition.
Peyré aurait quitté Rio-de-Ja-
nciro mercredi dernier à destina
tion de New-York. Selon des infor-
tion de New-York, il aurait
atterri lundi sur un aérodrome de
l’Autriche du Nord et aurait, sous
un nom d’emprunt, gagné la Belgi
que par la route, à bord d’une voi
ture mise à sa disposition par des
amis. La police s’est aussitôt mise
à sa recherche.
La Commission d’enquête a dé
cidé d’envoyer une nouvelle lettre
au garde des Sceaux en demandant
que Peyré, dès son retour, soit en
tendu pur elle avant d’être remis
aux mains de la justice.
(Suite page 10, col. 1 et 2)
LA GUERRE FROIDE EST-ELLE TERMINÉE ?
WASHINGTON PREPARE
une “offensive de paix”
pour Fantomne
(De notre envoyé spécial permanent)
Washington, 7 juin.
L A politique étrangère des Etats-Unis vient de prendre un très im
portant tournant. Après de longs mois de « guerre froide », une
grande offensive de paix se dessine à_ Washington. Triomphe au
Pentagone de la théorie défensive, modération du ton au Congrès, tels
sont les principaux signes avant-
LE PLAN SCHUMAN
LA CONFERENCE
DES « SIX »
S’OUVRIRA
LE 20 JUIN
la création d } ane autorité
supranationale », déclare
le ministre des Affaires
étrangères.
(Lire l’information en page 3.)
La p r e m 1 ère
m p n d i ale du
film « Odette »
vient d’avoir
lieu à Londres
(voir le compte
rendu en pajçe G
dans la rubri
que Spectacles).
Notre photo
montre l'héroï
ne dont cette
œ u vre retrace
les aventures
vécues d’njïent
•secret ; Odette
C h u r c liill (à
droite) et l’ac
trice qui inter
prète cè rôle
dans le film,
A n n a Neagle
(à g-auche).
coureurs de cette évolution.
Le plus curieux est que cette
nouvelle orientation paraît avoir
été donnée par les militaires. Il
appartient aux théoriciens militai
res et même aux philosophes de l’art
de la guerre d’apprécier la valeur
de la théorie nouvelle du Penta
gone, qui est à la base de l’opti
misme dans la guerre froide qui
se manifeste depuis deux jours _ à
Washington. Nous ayons vu ici
quelques-uns de ces théoriciens :
ils estiment que la fin de la der
nière guerre a consacré le triom
phe des armes offensives, bombe
atomique en premier lieu, blindés
ensuite. Sur la lancée des résul
tats obtenus, les perfectionnements
techniques de la défense furent
perdus de vue; ils étaient' certai
nement moins spectaculaires. Ac
tuellement, le balancier aurait at
teint la fin de sa course et ia dé
fense est en train de reconquérir
la suprématie sur l’attaque.
Par-dessus tout, il s’agit aujour
d’hui du triomphe d’une théorie
militaire « du temps de paix ».
L’insistance que mettent les mi
lieux américains à décrire les par
ticularités défensives de leurs pré
paratifs devrait prouver à leurs ad
versaires du bloc communiste et à
ceux qui, en Europe, s’inquiètent
de voir les U.S.A. s’engager sur la
voie du réarmement, que les U.S.A.
n’entraîneront personne dans la
guerre.
Nicolas Châtelain.
(Suite page 10, col. 4, 5 et 6)
CONFLIT A L’ASSEMBLÉE
7 MILLIARDS
POUR LES
fonctionnaires
demande la Commission
des Finances
1.300 millions sont
seulement disponibles
réplique M. E. Faure
Le reclassement des fonctionnai
res est l’un des problèmes qui re
viennent périodiquement à Tordra
du jour des travaux de l’Assemblée,
aucune solution proposée n’ayant
jamais satisfait tous ceux qui s’en
préoccupent. L’Assemblée nationa
le en sera de nouveau saisie de
main vendredi, ainsi en a®t-elle dé
cidé, sur la proposition de M. Ba-
ranger, rapporteur général de la
commission des Finances.
Celle-ci a dès hier adopté une
proposition de loi de M. Marcel
David (socialiste) dont les dispo
sitions suggérées tendraient, si
elles étaient votées, à fixer le trai
tement des fonctionnaires suivant
la catégorie « salaire brut » et non.
plus « salaire net », déduction fai
te des charges comme il est actuel
lement procédé.
J. G.
(Suite page 10, col. 7 et 8)
Le dernier représentant
de la hiérarchie catholique
en Roumanie est arrêté
Cité du Vatican, 7 juin (U.P.). —-
Un communiqué du Vatican publié
dans T « Osservatore Romano » an
nonce l’arrestation par la police rou
maine de' Mgr Louis Boca, vicaire gé
néral d’Alba Julia.
Le Journal rappelle que le gouver
nement de Bucarest, après avoir sup
primé tous les diocèses du rite ca
tholique grec et avoir arrêté leurs évê
ques, avait réduit à deux le nombre
des diocèses du rite latin : Alba Ju
lia et Jassy. En juin 194!), les évêques
de ces diocèses furent eux aussi in
carcérés.
CHRONIQUE
La police
parisienne
de faire
menace
une « grève
des contraventions »
Le conseil syndical de la police
parisienne a adressé ce matin une
lettre au préfet de police et une se
conde au ministre de l’Intérieur
dans lesquelles il demande que
soient respectées les promesses fai
tes par les pouvoirs publics concer
nant l’amélioration des traitements
« la réintégration des agents révo
qués n’étant pas une solution ».
Le conseil syndical a décidé, au
cas où il ne recevrait pas de ré
ponse dans un délai de quelques
jours, d’appliquer, après la « grève
du zèle ». la « grève des contraven
tions ». Selon le syndicat, le statut
de la police municipale précisant
que son rôle est préventif, les agents
n’ont aucune obligation de mener
une action répressive.
lui
(Suite page 10, col. 6 et 7)
EN PAGE 7 :
La Loterie nationale
Une superforteresse tombe
dans la mer du Nord
Deux des onze occupants ont été sauvés par un chalutier
Londres, 7 juin. — Le ministère de l’Air annonce qu’une forteresse
volante américaine, appartenant à la 72 e escadrille de reconnaissance
basée à Sculthorpe (Angleterre), s’est abattue, ce soir, dans la mer du
Nord, au large de la côte anglaise, et que deux membres de l’équipage
ont été sauvés par le chalutier
LA COMEDIE-FRANÇAISE
à un nouveau carrefour
DEUX SALLES AUTONOMES
ET UN ADMINISTRATEUR COMMUN ?
j A nécessité pour h Comédie-Française d’établir le programme de sa saison
/ prochaine ne fait pas douter que l’irritant problème des deux salles va
trouver sa solution officielle.
Celle-ci dépend du ministre de l’Education nationale. Comme il est
actuellement à Florence, au Congrès de l’U.N.E.S.C.O., tout permet de croire
qu’il prendra sa décision dès son retour le 18 de ce mois.
Jusqu’à cette date, le black out des bureaux sera complet. Cependant,
il n’est de secret qui, au théâtre, ne finisse par rôder dans quelque coulisse
ou dans quelque couloir.
Quelle 'est'donc la solution pré- s ' dUe Luxembourg, désormais considé-
vue ? Tout laisse supposer que, Jean- r ^ e comme « Théâtre national », au-
• - *' ' •• rait à sa tête un directeur et posséde
rait une. troupe particulière qui, à
l’origine, comporterait vraisemblable
ment nombre de pensionnaires quit
tant les Comédiens français.
J.-B. Jeener.
(Suite page 6, col. 6 et 7.)
Louis Barrault restant lié à Marigny,
le ministre se refusera à un statu quo
qu’il avait envisagé, mais dont le
grave inconvénient serait de prolonger
le malaise sans désarmer personne et
choisira une solution un peu plus
hardie.
Elle ressemblerait au régime actuel
de nos Théâtres lyriques : M. P.-A.
Touchard demeurant administrateur
général coifferait en effet les deux
salles, chacune d’elles devenant auto
nome tant du point de vue adminis
tratif qu’artistique. Autrement dit, la
salle Richelieu redeviendrait vraiment
l’ancien Théâtre Français avec ses so
ciétaires, ses pensionnaires, son réper
toire et son personnel. De son côte, la
sauves par
Warren qui a, en outre, recueilli
un cadavre. Les huit autres avia
teurs ont été vus sautant en para
chute.
Selon un message parvenu à La
Haye et retransmis à Londres, l’un
des deux rescapés est le pilote de
la superforteresse. Il a déclaré que
les huit hommes qui ont sauté- à
la mer sont probablement en train
de flotter grâce à leurs ceintures
de sauvetage ; celles-ci sont mu
nies, chacune, d’une petite lampe.
Des recherches intensives par air
et sur mer sont en cours.
Conséquence
de la vague de chaleur
Les juges
siègent sans
britanniques
perruque
Londres, 7 juin (Reuter). — En dé
pit de toutes les prévisions météoro
logiques, annonçant la fin de la va
gue de chaleur, le thermomètre est en
core monté aujottrd hui à 31 degrés.
L’Office météorologique estime gîte
les orages apporteront tin peu de fraî
cheur, mais en attendant it fait une
chaleur tropicale à Londres, et les
magistrats de la cour d’appel ont été
avisés qu’ils pourront siéger sans per
ruque.
“ Madame, comme votre voiture vous va bien !
Au « concours d’élégance féminine
Vendôme, Dnnièle 'Delorme, une d
quées, présente sa 12 CV (voir
en automobile », hier soir, place
es concurrentes les plus remar-
notre information en paçe 2).
BN COURANT
Bagatelles
O N. signale du camp Angelo, en
Californie, une remarquable
performance sportive. Au
cours du 23 e concours annuel, la
grenouille « .Y = 100 » a couvert
4 mètres 60 en trois sauts.
Le record international de 4 mè
tres 90, établi en 1944, est donc
menacé de près.
C’est bien le moment, vont pen
ser les lecteurs austères, de se. pas
sionner pour de semblables baga
telles ! Ces Américains ne sont guè
re sérieux, pour des gens que le
destin charge de si lourdes respon
sabilités.
Ces lecteurs-là auront raison.
Mais, au hasard de leurs prome
nades, ils auraient pu lire cette
affiche placardée sur la vitre d’un
restaurant parisien :
Comité International
des Compétitions
Match- Paris-Rome
Le plus rapide mangeur de spa
ghetti.
Record mondial établi : 200
grammes en 2 minutes 10 secondes.
Les candidats seront ligotés et
porteront des menottes.
Celle compétition me parait beau
coup moins ragoûtante que la pre
mière, et plus nuisible à la dignité
humaine.
Mais (tout en espérant que la
France sera battue et s’épargnera
une publicité ridicule ) je me de
mande si la paix du monde n’esl
lias fonction du nombre des ama
teurs de sauts de grenouille et de
celui des champions de spaghetti ,
Ceux-Ici, du moins, ont des pas -t
sions sans danger.
Georges Ravon.
Par-delà le communisme
par Jean GUEHENNO
U N éditeur américain a eu l’idée de rassembler six témoignages
de six grands écrivains, que la même générosité, à un moment
de leur vie, porta vers le communisme, mais que la même pro
bité bientôt contraignit à s’en éloigner. Ce livre sera traduit en
France, à ce qu’on me dit. Il est intitulé : « The God that failed »,
ce qui n’est pas facile à traduire en français mais dit bien en anglais
l’expérience de ces six témoins et leur grande désillusion. Ces témoins
sont Arthur Koestler, Ignazio Silone, Richard Wright, André Gide, Louis
Fischer, Stephen Spender.
On voudrait qu un tel livre fût efficace à la mesure même de son hon
nêteté. Mais c’est ce qu’on n’ose espérer. Les uns éviteront de le lire,
parce qu on ne doit pas même lire ceux qu’un nouvel index a dénoncés
comme des « social-traîtres ». Et pour les autres, qui le liront, il est
douteux que le. plus grand nombre apprennent par ces témoignages pathé
tiques, ces efforts passionnés vers la vérité, à, se tenir euxmiêmes plus
près d’une vérité qui ne serait pas celle de leurs intérêts. Us ne retien
dront que 1 anticommunisme de ces six témoins. Heureux s’ils ne croient
pas, en les lisant, participer un peu de leur gloire. Les fanatiques seront
plus fanatiques, les satisfaits plus satisfaits.
Silone raconte une assez bonne histoire. Il avait dans les dix ans.
Il était au catéchisme. Pour faire la leçon plus parlante, le prêtre fit
jouer les marionnettes. Le diable persécutait un enfant. A un moment,
1 enfant-marionnette parut en scène tremblant de peur, fuyant le diable
qui le poursuivait, et se cacha dans un coin de la scène, sous un lit.
Le diable parut aussitôt après, mais ne le trouva pas. Il demanda d’une
voix mielleuse au petit peuple qui formait l’auditoire où il s’était caché.
Niais tous les enfants qui voyaient très bien leur camarade marionnette
sous le lit répondirent en chœur qu’il était parti. Le maître de catéchisme
se trouva fort embarrassé, car enfin on ne devait jamais mentir.
— « Même au diable ? » demandèrent les enfants. — « Un mensonge
est toujours un péché », répondit le prêtre. — « Mais la vérité, rétor
quèrent les enfants, est que le diable était d’un côté, et l’enfant de
l’autre. Nous voulions sauver l’enfant, voilà la vérité. » — « Mais vous
avez menti », reprit le prêtre. Alors le petit Silone posa la plus imper
tinente question : « Et si ç’avait été un prêtre à la place d’un enfant,
qu’aurions-nous dû faire ? » Le petit Silone passa le reste de la classé
à genoux. Quand il se releva : « Vous repentez-vous ? » lui demanda le
prêtre. « Naturellement, répondit-il, et si le diable me demande votre
adresse, je la lui donnerai tout de suite. »
Cette petite, histoire semble à l’inverse de mon propos. Mais non.
File témoigne seulement que la vérité n’est parfois facile ni à reconnaître
ni à servir. Silone et ses cinq confrères l’ont abondamment vérifié. Mais
un grand sens humain leur a permis de retrouver la voie.
Nul doute que la grande beauté de ce livre ne tienne à la sincérité
absolue des témoignages. Ces six hommes racontent au fond la même
histoire : comment ils ne purent supporter le mensonge, le mensonge
recommandé, devenu raison d’Etat, et comment ils virent que, dès qu’un
homme pouvait faire le dieu, tous ses freres s’en portaient assez mal.
Mais la leçon qu’ils donnent n’est pas que négative. La justesse commande
sans doute qu’on pense surtout à la vérité pour la défense de laquelle
ils ont pris les uns et les autres, et parfois douloureusement, la responsa
bilité de cette protestation contre le mensonge.
t Us sont, apres lavoir traversé, par-delà le communisme.
L abandon du parti n a impliqué pour eux aucun renoncement. Au
contraire. Leur dieu est toujours le meme dieu. Comme la vérité pour
les enfants dont parle Silone était de sauver l’enfant, la vérité reste pour
eux de sauver 1 homme. Les démons capitalistes, communistes peuvent
bien se mentir entre eux. Mais non pas les hommes, en tant qu’liommes.
Les cœurs les plus délicats sont les plus exigeants. Ces six artistes ne
peuvent s’accommoder d’un système qui renonce à la vérité pour l’homme,
parce quT leur semble que ce soit renoncer à l’homme même. Les
hommes n’ont fait tout le chemin qu’ils ont déjà fait que par la foi
qu’ils ont en elle. « Une vérité qui nous fait du tort, dit Thomas Mann,
cité par Koestler, vaut mieux qu’un mensonge qui nous profite. » Rien
n’est plus émouvant dans ce livre que la volonté que gardent ces six
témoins de participer au destin de tous les hommes. Vivre dans l’atmo
sphère de la vérité et de la liberté leur paraît ne pouvoir être un privilège.
Cela est, dû à tous les hommes. « Les peuples et les nations qui aiment
la liberté, déclare Stephen Spender, se doivent de lancer un grand mou
vement à travers le monde en vue d’améliorer la condition des millions
d’hommes qui se soucient davantage du pain que de la liberté et d’élever
le niveau de leur vie jusqu’au point où ils se soucieraient enfin de la
liberté. Les intérêts du petit nombre de gens au monde qui se soucient
des valeurs de liberté doivent, s’identifier avec ceux du grand nombre
fiui n’a besoin que de pain : sinon la liberté sera perdue. »
Jean GUEHENNO.
/%:
En page 5 LES NOUVELLES ARMES AMERICAINES, par Pierre DUBARD
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JUIN 1950
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h* la France, ravagée
ruinée par la guerre,
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mt pas épargnées. Les
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toutes, our l'univers entier te
t la richesse, imposent
tovens un tribut qui
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lettre [comme 1111 fait
du inonde moderne
icrer une part toujoui s
de de'scs ressources au
des dépenses de la coi-
iènl des causes de
la iù ; ;!é®tion,.que rien, jusqu’à
Semble devoir arre-
5 apparente ; elle est
itf monstrueux laissé
guerres mondiales :
in, [pensions, rem-
t des avances que les
lût jurées sur elles-
lîpaiement des ar-
mitions, des navi-
ipements dont une
alité détruite et
te constitue un capital
lien vite périmé, et
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f: c’est l'insécurité
1 Iflitique d’arme-
Ien résulte. Le coût de
i chasseur à réac-
. lire par dizaines de
ll’entretien d'une divi-
pée par dizaines de
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[guerre mondiale pèse
Bur les revenus natio-
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ICE
JÏICADX ONT AFFIRMÉ
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ou
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sont plus en mesure de s’y em
ployer spontanément.
Enfin, et surtout, il faut tenir
compte du phénomène, égale
ment universel, qu’est l’accrois
sement continu des fonctions
assumées par l'Etat, la com
plexité de plus en plus grande
de ces fonctions, tant adminis
tratives qu'économiques. De ce
phénomène, les « nationalisa
tions » ne sont que l’un des as
pects, le plus visible ; l’envahis
sement bureaucratique, la proli
fération des services dans les
ministères, la naissance de mul
tiples organismes de statistique
et de contrôle en sont un autre
Les charges fiscales ont, dans
une certaine mesure, une contre
partie. L’Etat fournit aux ci
toyens un grand nombre de pro
duits ou services qui étaient
naguère à la charge d’entrepri
ses privées. En France, l’Etat
d’il.y a un siècle 11 e devait aux
citoyens qu’une armée, une po
lice, des cadres administratifs,
des cultes, une justice et l’entre
tien des roules nationales. Au
jourd’hui, il nous fournit l’ins
truction de nos enfants, il,assure
les transports maritimes et âé-
riens, il possède les chemins de
fer, il produit le charbon, l’élec
tricité et même des automobiles.
(Suite page 10, col. 1 et 2)
LES ELECTIONS DE LA SECURITE SOCIALE
Il faut voter aujourd’hui
pour barrer la route
aux communistes
et désigner des administrateurs
intègres et compétents
D ANS toutes les mairies de France et dans d’innombrables écoles,
on va voter aujourd’hui pour les élections sociales. La complexité
du scrutin, la hâte avec laquelle ces élections ont été décidées et
le peu de délai laissé pour leur préparation sont en grande partie respon~
sables d’un certain nombre de dif-
Le nouveau prix du gaz :
16 fr. 7 0 le m3 à Paris
Comme nous bavions annon
cé il y a quelques jours, le
prix du qaz à Paris a été fixé
à 16 fr. /O taxes comprises, à
partir du 1 er juin (14 fr. 75 +
taxe locale 2,80 %, taxe de
transaction 1,80 %, taxe mu
nicipale 8 %).
Lorsque les consommations
relevées porteront à la fois sur
des périodes antérieures et
postérieures au 1 er juin une
répartition forfaitaire propor
tionnelle seYa effectuée.
.jjrosse majorité. En
^■lignes :
rappelle
+ ‘""te t action
1 nu ' IK ' r pour lu
2 ; P; iu Ç la refonte
Behss Se ’..P 0Kr uu
liq u „ liante social
Poser . 7 diminuer la
1er 1 ! k>S prix ’ dans
, r ; er |.P°uvoir d’achat
K ] L csU '+ que
con,ut- semble
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„ Par la
“hlui ln nCmcnt où
un g composent
Value idéal,
es dev-lm conscie nc
ci lequelles le
et constatant l’i m -
L’EMPRISE DE MOSCOU
sur le Viet Minh est totale
Ho Chi Minh a-t-il cédé sa place
à un nouvel agent soviétique ?
S ELON certaines nouvelles, encore incontrôlées, qui parviennent de
Saigon, Ho Chi Minh aurait été remplacé à la tête du gouverne
ment du Viet Minh par Dang Xuan Khu, surnommé Truong Chinh.
Ce personnage, formé à l’école de
Moscou, est considéré comme
lin théoricien du communisme en
tièrement dévoué au Kremlin. Il
aurait introduit aü Viêt-Nam les
méthodes politiques et militaires
mises au point par les Russes
Au cours du mois dernier, dès
informations avaient déjà laissé
prévoir que Ho Chi Minh garderait
son titre de chef de l’Etat de « la
République démocratique du Viêt-
Nam », mais qu’il pourrai! céder
la direction du gouvernement re
belle à un « homme neuf ».
Tout en admettant la possibilité
de ce changement, il convient de
se montrer prudent .car il est diffi
cile de savoir ce qui se passe dans
ces montagnes du Haut-Tonkin où
se trouve lé P.C. du grand état-
major Viet Minh.
Il ne faudrait pas non plus r.e
hâter d’interpréter un départ éven
tuel d’Ho Chi Minli comme une
disgrâce sanctionnant un « dévia
tionnisme ».
On a déjà laissé entendre que
le chef actuel du Viet Minh pour
rait être appelé à coordonner l’ac
tion des différents partis commu
nistes du Sud-Est asiatique.
Il semble donc qu’on se trouve
en présence d’une réorganisation
interne conforme aux ordres de
Moscou. ^
Jean-Marie Garraud.
(Suite page 10, col. 8)
Les opérations
dans le Nord Viêt-Nam
Hanoï, 7 juin (A.F.P.). — Cent
douze membres du Viet Minh ont
été tués, 13 faits prisonniers et 543
suspects vietnamiens ont été arrê
tés. Tel est le bilan des opérations
contre des centres de résistance du
Viet Minh qui se sont déroulées
dans le Nord du Viêt-Nam au cours
des deux derniers jours.
ficultés que nous avons déjà signa
lées dans le domaine de la distri
bution des cartes d’électeur et des
programmes. Le personnel des
mairies a fait des efforts auxquels
il faut rendre hommage, mais les
instructions données 11 ’ont pas
toujours été suffisamment précises.
Répétons, à l’ouverture de ce
scrutin d’une importance excep
tionnelle, les consignes que nous
avons données à nos lecteurs.
Il y a dans toutes les circons
criptions électorales des listes de
salariés de la C.G.T. Le parti com
muniste ne doit pas . réussir dans
ses objectifs : prendre la direction
de la Sécurité sociale pour exercer
une action indirecte dans tous les
foyers.
Toujours dans le collège des sa
lariés, de nombreuses listes sont
en présence. L’électeur doit faire
son choix entre les quatre grandes
organisations qui présentent des
candidats sur ta plus grande par
tie du territoire : C.F.T.C. — Force
Ouvrière — Mutualistes — Alloca
tions familiales.
Il ne faut pas disperser les voix
et faire le jeu des communistes.
(Suite page 7, col. 5)
Ho Chi 31 in h.
Sir Oliver Harvey
grand-croix de l’Ordre
royal de Victoria
Dans la liste des honneurs et déco
rations décernés à l’occasion de l’an
niversaire du roi George VI, qui vient
d’être publiée, on relève le nom de
sir Oliver Harvey, ambassadeur de
Grande-Bretagne à Paris, nommé
grand-croix de l’Ordre Royal de Vic
toria.
■? f orme électorale a été la pièce maîtresse des déli-
L.mité exécutif du parti radical-socialiste, réuni,
*-■ d" \|Ç U "' ^P r ® s un débat assez animé, au coüFs duquel
RAP 'Mreiiii'm, ' <<)1 F Cs Laffargue, sénateur de la Seine, fut parti-
t. U ‘-“G ta motion de la Fédération de la Seine fut
puissance dans laquelle le régime
de la représentation proportion
nelle a plongé le Parlement et les
gouvernements qui se sont succédé,
met au premier plan de ses préoc
cupations la révision de la loi élec
torale.
» Il affirme son attachement au
scrutin uninominal majoritaire à
deux tours, seul capable de resti
tuer à l’électeur le libre choix de
son élu et de faire éclater le mono
lithisme des partis.
» Il donne mandat au groupe de
l’Assemblée nationale de demander
avant les vacances parlementaires
une discussion d’urgence à la tri
bune du Parlement. » La motion
ajoute que le parti se réservera de
tirer les conclusions que lui com
mandera l’issue de ce débat.
Au cours de son discours, M.
Georges Laffargue souligna que le
débat qui allait s’ouvrir à la Cham
bre revêtirait une grande impor
tance et « qu’il faudrait aller à la
bataille avec le plus grand avocat
républicain ». Ainsi invité à re
nouveler le geste historique qu’il
accomplit en 1926 en abandon
nant son fauteuil présidentiel
pour combattre les décrets-lois de
•loseph Caillaux, M. Edouard Her-
riot lui répondit :
- Je ne dis pas non, mais je
demande la permission de conver
ser avec mes amis pour chercher
le moment le plus favorable afin
de provoquer le débat devant l’As
semblée.
+ 11 faut en effet que ce débat
ait lieu et je ne vois pas comment
en pourrait l’éviter. Le projet Laf-
argue est raisonnable et je
donne mon adhésion sincère. »
Bertrand Philippon
« L’Humanité » condamnée
pour diffamation
envers le R. P. Riquet
Dans son numéro du 30 janvier,
l)Hümanité avait publié un article sous
le titre « Les diviseurs dans lequel
le II.P. Riquet était accusé d’avoir
gardé jalousement pour ses amis le
bénéfice des colis qu’il recevait.
Le R.P. Riquet avait adressé une
lettre au directeur de P Humanité, en
vertu de son droit de réponse, mais
l’organe officiel du parti communiste
sc refusa à publier cette lettre. Le R.P.
Riquet a donc assigné i 'Humanité de
vant le tribunal civil en diffamation,
et ce journal a été condamné à 100.000
francs de dommages-intérêts envers le
plaignant et à l’insertion du jugement,
avec astreinte de 2.000 francs par jour
PEYRE
serait
sous un faux nom
EN BELGIQUE
Un mandat d'amener
est lancé
contre Do Daï Phuoc
Le mandat d’arrêt international
lancé par M. Pottier, juge d’instruc
tion, contre Roger Peyré est entré
hier matin en vigueur. Rappelons
que ce mandat ne peut jouer en
principe que dans un pays qui a
conclu avec la France un traité d’ex
tradition.
Peyré aurait quitté Rio-de-Ja-
nciro mercredi dernier à destina
tion de New-York. Selon des infor-
tion de New-York, il aurait
atterri lundi sur un aérodrome de
l’Autriche du Nord et aurait, sous
un nom d’emprunt, gagné la Belgi
que par la route, à bord d’une voi
ture mise à sa disposition par des
amis. La police s’est aussitôt mise
à sa recherche.
La Commission d’enquête a dé
cidé d’envoyer une nouvelle lettre
au garde des Sceaux en demandant
que Peyré, dès son retour, soit en
tendu pur elle avant d’être remis
aux mains de la justice.
(Suite page 10, col. 1 et 2)
LA GUERRE FROIDE EST-ELLE TERMINÉE ?
WASHINGTON PREPARE
une “offensive de paix”
pour Fantomne
(De notre envoyé spécial permanent)
Washington, 7 juin.
L A politique étrangère des Etats-Unis vient de prendre un très im
portant tournant. Après de longs mois de « guerre froide », une
grande offensive de paix se dessine à_ Washington. Triomphe au
Pentagone de la théorie défensive, modération du ton au Congrès, tels
sont les principaux signes avant-
LE PLAN SCHUMAN
LA CONFERENCE
DES « SIX »
S’OUVRIRA
LE 20 JUIN
supranationale », déclare
le ministre des Affaires
étrangères.
(Lire l’information en page 3.)
La p r e m 1 ère
m p n d i ale du
film « Odette »
vient d’avoir
lieu à Londres
(voir le compte
rendu en pajçe G
dans la rubri
que Spectacles).
Notre photo
montre l'héroï
ne dont cette
œ u vre retrace
les aventures
vécues d’njïent
•secret ; Odette
C h u r c liill (à
droite) et l’ac
trice qui inter
prète cè rôle
dans le film,
A n n a Neagle
(à g-auche).
coureurs de cette évolution.
Le plus curieux est que cette
nouvelle orientation paraît avoir
été donnée par les militaires. Il
appartient aux théoriciens militai
res et même aux philosophes de l’art
de la guerre d’apprécier la valeur
de la théorie nouvelle du Penta
gone, qui est à la base de l’opti
misme dans la guerre froide qui
se manifeste depuis deux jours _ à
Washington. Nous ayons vu ici
quelques-uns de ces théoriciens :
ils estiment que la fin de la der
nière guerre a consacré le triom
phe des armes offensives, bombe
atomique en premier lieu, blindés
ensuite. Sur la lancée des résul
tats obtenus, les perfectionnements
techniques de la défense furent
perdus de vue; ils étaient' certai
nement moins spectaculaires. Ac
tuellement, le balancier aurait at
teint la fin de sa course et ia dé
fense est en train de reconquérir
la suprématie sur l’attaque.
Par-dessus tout, il s’agit aujour
d’hui du triomphe d’une théorie
militaire « du temps de paix ».
L’insistance que mettent les mi
lieux américains à décrire les par
ticularités défensives de leurs pré
paratifs devrait prouver à leurs ad
versaires du bloc communiste et à
ceux qui, en Europe, s’inquiètent
de voir les U.S.A. s’engager sur la
voie du réarmement, que les U.S.A.
n’entraîneront personne dans la
guerre.
Nicolas Châtelain.
(Suite page 10, col. 4, 5 et 6)
CONFLIT A L’ASSEMBLÉE
7 MILLIARDS
POUR LES
fonctionnaires
demande la Commission
des Finances
1.300 millions sont
seulement disponibles
réplique M. E. Faure
Le reclassement des fonctionnai
res est l’un des problèmes qui re
viennent périodiquement à Tordra
du jour des travaux de l’Assemblée,
aucune solution proposée n’ayant
jamais satisfait tous ceux qui s’en
préoccupent. L’Assemblée nationa
le en sera de nouveau saisie de
main vendredi, ainsi en a®t-elle dé
cidé, sur la proposition de M. Ba-
ranger, rapporteur général de la
commission des Finances.
Celle-ci a dès hier adopté une
proposition de loi de M. Marcel
David (socialiste) dont les dispo
sitions suggérées tendraient, si
elles étaient votées, à fixer le trai
tement des fonctionnaires suivant
la catégorie « salaire brut » et non.
plus « salaire net », déduction fai
te des charges comme il est actuel
lement procédé.
J. G.
(Suite page 10, col. 7 et 8)
Le dernier représentant
de la hiérarchie catholique
en Roumanie est arrêté
Cité du Vatican, 7 juin (U.P.). —-
Un communiqué du Vatican publié
dans T « Osservatore Romano » an
nonce l’arrestation par la police rou
maine de' Mgr Louis Boca, vicaire gé
néral d’Alba Julia.
Le Journal rappelle que le gouver
nement de Bucarest, après avoir sup
primé tous les diocèses du rite ca
tholique grec et avoir arrêté leurs évê
ques, avait réduit à deux le nombre
des diocèses du rite latin : Alba Ju
lia et Jassy. En juin 194!), les évêques
de ces diocèses furent eux aussi in
carcérés.
CHRONIQUE
La police
parisienne
de faire
menace
une « grève
des contraventions »
Le conseil syndical de la police
parisienne a adressé ce matin une
lettre au préfet de police et une se
conde au ministre de l’Intérieur
dans lesquelles il demande que
soient respectées les promesses fai
tes par les pouvoirs publics concer
nant l’amélioration des traitements
« la réintégration des agents révo
qués n’étant pas une solution ».
Le conseil syndical a décidé, au
cas où il ne recevrait pas de ré
ponse dans un délai de quelques
jours, d’appliquer, après la « grève
du zèle ». la « grève des contraven
tions ». Selon le syndicat, le statut
de la police municipale précisant
que son rôle est préventif, les agents
n’ont aucune obligation de mener
une action répressive.
lui
(Suite page 10, col. 6 et 7)
EN PAGE 7 :
La Loterie nationale
Une superforteresse tombe
dans la mer du Nord
Deux des onze occupants ont été sauvés par un chalutier
Londres, 7 juin. — Le ministère de l’Air annonce qu’une forteresse
volante américaine, appartenant à la 72 e escadrille de reconnaissance
basée à Sculthorpe (Angleterre), s’est abattue, ce soir, dans la mer du
Nord, au large de la côte anglaise, et que deux membres de l’équipage
ont été sauvés par le chalutier
LA COMEDIE-FRANÇAISE
à un nouveau carrefour
DEUX SALLES AUTONOMES
ET UN ADMINISTRATEUR COMMUN ?
j A nécessité pour h Comédie-Française d’établir le programme de sa saison
/ prochaine ne fait pas douter que l’irritant problème des deux salles va
trouver sa solution officielle.
Celle-ci dépend du ministre de l’Education nationale. Comme il est
actuellement à Florence, au Congrès de l’U.N.E.S.C.O., tout permet de croire
qu’il prendra sa décision dès son retour le 18 de ce mois.
Jusqu’à cette date, le black out des bureaux sera complet. Cependant,
il n’est de secret qui, au théâtre, ne finisse par rôder dans quelque coulisse
ou dans quelque couloir.
Quelle 'est'donc la solution pré- s ' dUe Luxembourg, désormais considé-
vue ? Tout laisse supposer que, Jean- r ^ e comme « Théâtre national », au-
• - *' ' •• rait à sa tête un directeur et posséde
rait une. troupe particulière qui, à
l’origine, comporterait vraisemblable
ment nombre de pensionnaires quit
tant les Comédiens français.
J.-B. Jeener.
(Suite page 6, col. 6 et 7.)
Louis Barrault restant lié à Marigny,
le ministre se refusera à un statu quo
qu’il avait envisagé, mais dont le
grave inconvénient serait de prolonger
le malaise sans désarmer personne et
choisira une solution un peu plus
hardie.
Elle ressemblerait au régime actuel
de nos Théâtres lyriques : M. P.-A.
Touchard demeurant administrateur
général coifferait en effet les deux
salles, chacune d’elles devenant auto
nome tant du point de vue adminis
tratif qu’artistique. Autrement dit, la
salle Richelieu redeviendrait vraiment
l’ancien Théâtre Français avec ses so
ciétaires, ses pensionnaires, son réper
toire et son personnel. De son côte, la
sauves par
Warren qui a, en outre, recueilli
un cadavre. Les huit autres avia
teurs ont été vus sautant en para
chute.
Selon un message parvenu à La
Haye et retransmis à Londres, l’un
des deux rescapés est le pilote de
la superforteresse. Il a déclaré que
les huit hommes qui ont sauté- à
la mer sont probablement en train
de flotter grâce à leurs ceintures
de sauvetage ; celles-ci sont mu
nies, chacune, d’une petite lampe.
Des recherches intensives par air
et sur mer sont en cours.
Conséquence
de la vague de chaleur
Les juges
siègent sans
britanniques
perruque
Londres, 7 juin (Reuter). — En dé
pit de toutes les prévisions météoro
logiques, annonçant la fin de la va
gue de chaleur, le thermomètre est en
core monté aujottrd hui à 31 degrés.
L’Office météorologique estime gîte
les orages apporteront tin peu de fraî
cheur, mais en attendant it fait une
chaleur tropicale à Londres, et les
magistrats de la cour d’appel ont été
avisés qu’ils pourront siéger sans per
ruque.
“ Madame, comme votre voiture vous va bien !
Au « concours d’élégance féminine
Vendôme, Dnnièle 'Delorme, une d
quées, présente sa 12 CV (voir
en automobile », hier soir, place
es concurrentes les plus remar-
notre information en paçe 2).
BN COURANT
Bagatelles
O N. signale du camp Angelo, en
Californie, une remarquable
performance sportive. Au
cours du 23 e concours annuel, la
grenouille « .Y = 100 » a couvert
4 mètres 60 en trois sauts.
Le record international de 4 mè
tres 90, établi en 1944, est donc
menacé de près.
C’est bien le moment, vont pen
ser les lecteurs austères, de se. pas
sionner pour de semblables baga
telles ! Ces Américains ne sont guè
re sérieux, pour des gens que le
destin charge de si lourdes respon
sabilités.
Ces lecteurs-là auront raison.
Mais, au hasard de leurs prome
nades, ils auraient pu lire cette
affiche placardée sur la vitre d’un
restaurant parisien :
Comité International
des Compétitions
Match- Paris-Rome
Le plus rapide mangeur de spa
ghetti.
Record mondial établi : 200
grammes en 2 minutes 10 secondes.
Les candidats seront ligotés et
porteront des menottes.
Celle compétition me parait beau
coup moins ragoûtante que la pre
mière, et plus nuisible à la dignité
humaine.
Mais (tout en espérant que la
France sera battue et s’épargnera
une publicité ridicule ) je me de
mande si la paix du monde n’esl
lias fonction du nombre des ama
teurs de sauts de grenouille et de
celui des champions de spaghetti ,
Ceux-Ici, du moins, ont des pas -t
sions sans danger.
Georges Ravon.
Par-delà le communisme
par Jean GUEHENNO
U N éditeur américain a eu l’idée de rassembler six témoignages
de six grands écrivains, que la même générosité, à un moment
de leur vie, porta vers le communisme, mais que la même pro
bité bientôt contraignit à s’en éloigner. Ce livre sera traduit en
France, à ce qu’on me dit. Il est intitulé : « The God that failed »,
ce qui n’est pas facile à traduire en français mais dit bien en anglais
l’expérience de ces six témoins et leur grande désillusion. Ces témoins
sont Arthur Koestler, Ignazio Silone, Richard Wright, André Gide, Louis
Fischer, Stephen Spender.
On voudrait qu un tel livre fût efficace à la mesure même de son hon
nêteté. Mais c’est ce qu’on n’ose espérer. Les uns éviteront de le lire,
parce qu on ne doit pas même lire ceux qu’un nouvel index a dénoncés
comme des « social-traîtres ». Et pour les autres, qui le liront, il est
douteux que le. plus grand nombre apprennent par ces témoignages pathé
tiques, ces efforts passionnés vers la vérité, à, se tenir euxmiêmes plus
près d’une vérité qui ne serait pas celle de leurs intérêts. Us ne retien
dront que 1 anticommunisme de ces six témoins. Heureux s’ils ne croient
pas, en les lisant, participer un peu de leur gloire. Les fanatiques seront
plus fanatiques, les satisfaits plus satisfaits.
Silone raconte une assez bonne histoire. Il avait dans les dix ans.
Il était au catéchisme. Pour faire la leçon plus parlante, le prêtre fit
jouer les marionnettes. Le diable persécutait un enfant. A un moment,
1 enfant-marionnette parut en scène tremblant de peur, fuyant le diable
qui le poursuivait, et se cacha dans un coin de la scène, sous un lit.
Le diable parut aussitôt après, mais ne le trouva pas. Il demanda d’une
voix mielleuse au petit peuple qui formait l’auditoire où il s’était caché.
Niais tous les enfants qui voyaient très bien leur camarade marionnette
sous le lit répondirent en chœur qu’il était parti. Le maître de catéchisme
se trouva fort embarrassé, car enfin on ne devait jamais mentir.
— « Même au diable ? » demandèrent les enfants. — « Un mensonge
est toujours un péché », répondit le prêtre. — « Mais la vérité, rétor
quèrent les enfants, est que le diable était d’un côté, et l’enfant de
l’autre. Nous voulions sauver l’enfant, voilà la vérité. » — « Mais vous
avez menti », reprit le prêtre. Alors le petit Silone posa la plus imper
tinente question : « Et si ç’avait été un prêtre à la place d’un enfant,
qu’aurions-nous dû faire ? » Le petit Silone passa le reste de la classé
à genoux. Quand il se releva : « Vous repentez-vous ? » lui demanda le
prêtre. « Naturellement, répondit-il, et si le diable me demande votre
adresse, je la lui donnerai tout de suite. »
Cette petite, histoire semble à l’inverse de mon propos. Mais non.
File témoigne seulement que la vérité n’est parfois facile ni à reconnaître
ni à servir. Silone et ses cinq confrères l’ont abondamment vérifié. Mais
un grand sens humain leur a permis de retrouver la voie.
Nul doute que la grande beauté de ce livre ne tienne à la sincérité
absolue des témoignages. Ces six hommes racontent au fond la même
histoire : comment ils ne purent supporter le mensonge, le mensonge
recommandé, devenu raison d’Etat, et comment ils virent que, dès qu’un
homme pouvait faire le dieu, tous ses freres s’en portaient assez mal.
Mais la leçon qu’ils donnent n’est pas que négative. La justesse commande
sans doute qu’on pense surtout à la vérité pour la défense de laquelle
ils ont pris les uns et les autres, et parfois douloureusement, la responsa
bilité de cette protestation contre le mensonge.
t Us sont, apres lavoir traversé, par-delà le communisme.
L abandon du parti n a impliqué pour eux aucun renoncement. Au
contraire. Leur dieu est toujours le meme dieu. Comme la vérité pour
les enfants dont parle Silone était de sauver l’enfant, la vérité reste pour
eux de sauver 1 homme. Les démons capitalistes, communistes peuvent
bien se mentir entre eux. Mais non pas les hommes, en tant qu’liommes.
Les cœurs les plus délicats sont les plus exigeants. Ces six artistes ne
peuvent s’accommoder d’un système qui renonce à la vérité pour l’homme,
parce quT leur semble que ce soit renoncer à l’homme même. Les
hommes n’ont fait tout le chemin qu’ils ont déjà fait que par la foi
qu’ils ont en elle. « Une vérité qui nous fait du tort, dit Thomas Mann,
cité par Koestler, vaut mieux qu’un mensonge qui nous profite. » Rien
n’est plus émouvant dans ce livre que la volonté que gardent ces six
témoins de participer au destin de tous les hommes. Vivre dans l’atmo
sphère de la vérité et de la liberté leur paraît ne pouvoir être un privilège.
Cela est, dû à tous les hommes. « Les peuples et les nations qui aiment
la liberté, déclare Stephen Spender, se doivent de lancer un grand mou
vement à travers le monde en vue d’améliorer la condition des millions
d’hommes qui se soucient davantage du pain que de la liberté et d’élever
le niveau de leur vie jusqu’au point où ils se soucieraient enfin de la
liberté. Les intérêts du petit nombre de gens au monde qui se soucient
des valeurs de liberté doivent, s’identifier avec ceux du grand nombre
fiui n’a besoin que de pain : sinon la liberté sera perdue. »
Jean GUEHENNO.
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