Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1951-05-15
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 15 mai 1951 15 mai 1951
Description : 1951/05/15 (A125,N2078). 1951/05/15 (A125,N2078).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t568903n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2022
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En page 5: L'AMIRAL CANARIS
Le Gaulois
LE FIGARO
DIRECTEUR : Pierre BRIS,SON
Les gens qui ne veulent rien Taire de rien
n’avancent rien et ne sont bons à rien.
Beaumarchais.
EDITION
de 5 heures
MARDI
N° 2.078
15
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MAI 1951
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♦
espéraient — malgré
ivertissements — que le
Iposerait, sinon avec ceux
le départ du général
I supportent seuls l’écra-
Insabilité du pouvoir, du
[bon nombre de modérés
es au Rassemblement.
1 Reynaud lui-même, il y
leurs, ne lançait-il pas, par
la presse, un ultime
nion ?
: président du Conseil a
I double et cassante ré-
1; M. Barrachin, à la tri-
lAssemblée : « Le R.P.F.
|tr.œra avec personne » ;
Gaston Palewski,
Brie-Comte-Robert, et
icrié :
icandidats du Rassem-
fapparentaient maintenant
« troisième force »,
I feraient pas seulement
les ie la pire escroquerie
I ils apporteraient à la
i communiste le meilleur
|i 'oyez, diraient ceux-ci,
j alliés! Voter pour les
P voter pour les autres.
pis et les entrants, c’est
chose. L’impuissance
continuera demain »
Ideurs, écœurés, se réfu-
l’abstention. »
L. Gabriel-Robinet.
Page 10, col. 1 et 2)
LA GRANDE-BRETAGNE
va répondre à Téhéran:
« La Perse ne peut dénoncer
unilatéralement l'accord qu'elle a
conclu avec l'Anglo - Iranian »
La 16 e brigade de parachutistes
est mise en état d'alerte
Elle assurerait éventuellement la sécurité
des ressortissants anglais dans la région d'Abadan
(De notre bureau de Londres)
Londres, 14 mai. — La réponse britannique à la note persane du
8 mai sera probablement adressée demain à Téhéran où le premier mi
nistre, se prétendant menacé de mort aussi longtemps que le problème
du pétrole ne sera pas réglé, a cherché hier refuge au Parlement. Ce
n’est pas la première fois que le Dr Mossacleq s’évanouit en public, mais
il n’en fallut pas davantage pour
Quand M. Gromyko
applaudit...
Ce n’est pas au Palais Rose que
cette photographie a été prise. Le
délégué soviétique à la Conférence
des suppléants, qui s'abstient
dit-on,, de participer aux manifes
tations parisiennes, a pourtant
fait une exception. Accompagné
de l’ambassadeur de l’TJ.R.S.S. (à
sa droite) il s’est rendu au Palais
des Sports lors de la finale du
championnat de basket-hall qui
opposait, il est vrai, ses compa
triotes aux Tchécoslovaques. On
le voit ici applaudissant les
joueurs russes après leur victoire.
décider la Madjlis à choisir les cinq
députés qui représenteront la com
mission des nationalisations char
gée d’exproprier la « ci-devant »
compagnie anglo-iranienne.
Le Sénat avait déjà désigné ses
délégués à nombre égal — le on
zième membre de la commission
devant être le ministre des Finan
ces ou, à son défaut, l’un de ses
adjoints.
AI. Herbert Morrison, en vacances
à l’île de Wight, est resté aujour
d’hui en contact par téléphone avec
le premier ministre, M. Attlee, qui
passe la Pentecôte à sa résidence
des Chequers, et avec le Foreign
Office.
Paul Chaize.
(Suite page 10, col. 3, 4 et 5)
Le premier ministre d’Iran --
qui souffre de troubles
cardiaques - est toujours
enfermé au Parlement
Une garde spéciale
surveille le bâtiment
Téhéran, 14 mai (Reuter-U.P.). —
Un communiqué de la Présidence
du Conseil confirme aujourd’hui la
décision du Dr Mohamed Mossa-
déq de ne pas quitter TeiT&inte
du Parlement et ajoute que « le
chef du gouvërnement regrette de
ne pouvoir recevoir les personnes
désirant s’entretenir avec lui et
qu’il prie de s’adresser à la Prési
dence du Conseil.
A la suite de cette décision, de sé
vères mesures de précaution ont
été prises autour du Parlement.
Des soldats en armes montent la
garde, interdisant l’entrée du palais
à toute personne qui n’a pas de
laisser-passer.
Le premier ministre, qui souffre
de troubles cardiaques chroniques,
est toujours dans un état de grande
faiblesse, dit-on dans son entou
rage.
ARECHERCHE DU TEMPS PERDU
I. - Au guichet de la Sécurité sociale
n e enquête de Serge BROMBERGER
A
la Chambre des lords, selon que vous voulez
voter pour ou contre un projet gouverne
mental, vous sortez par la porte de droite ou
par la porte de gauche car les lords sont présumés
ne pas savoir écrire.
A ce centre de banlieue de la Sécurité sociale,
dont les administrés sont présumés savoir lire, vous
entrez par la rue Dupont, si vous êtes né avant le
31 décembre 1921, et par la rue Durand si vous êtes
né après.
Et les habitudes et les traditions à observer sont
aussi peu écrites qu’à la Chambre haute. Tant pis
,, , pour les nouveaux venus ou les parvenus de fraîche
i eîl ®ùce des allocations ;
Wa marquer le pas et
( a PPrentissage.
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bien du bruit pour peu de chose.
Il suffit d’entrer, de constater
son erreur et de faire le tour
du pâté de maisons. C’est vrai,
mais entre l’entrée et la sortie
il y a place pour lire un roman
policier. Car, à l’intérieur, vingt
à trente personnes et une heure
d’attente vous séparent du pre
mier employé. Il est vrai que si
le roman policier est bon, vous
n’avez pas tellement à vous plain
dre, et s’il est mauvais ce n’est
tout de même pas la faute de la
Sécurité sociale.
Le mien ne valait rien, et avec
un piètre dénouement, j’appris
que j’étais trop vieux pour avoir
accès à ce bureau et que le ha
sard de la naissance avait ici
tout autant d’importance qu’ail-
leurs.
Entre temps, il était d’ailleurs
l’heure d’aller déjeuner.
L’après-midi, deuxième étape
de la course au trésor. Vous re
venez nanti d’un nouveau roman,
et d’une patience décroissante.
Dans le bureau de la rue Durand,
vous débouchez juste en face de
la caisse. N’allez pas croire que
ce soit de bon augure : le bureau
est simplement conçu à contre
sens de la progression normale
du public.
Pas question naturellement d’ac
céder à un employé. Vous cher
chez en vain un panneau vous
indiquant ce qu’il convient de
faire. Il n’y a d’autre placard que
les prescriptions en cas d’incen
die, où un malicieux crayon rou
ge a encadré la recommandation
de « calmer les agités ».
Je ne saisis l’impérieuse néces
sité de cet affichage permanent
qu’en entendant mon voisin, tré
pignant d’irritation, parler de rien
moins que de « mettre le feu à
cette baraque ».
C’est un jeune livreur en blou
son de cuir. J’ai pris la queue
derrière lui il y a un petit quart
d’heure.
Serge Bromberger.
(Suite page 10, col. 3, 4, 5 et 6)
A L’OCCASION
DE LA VISITE DU GÉNÉRAL
DE LATTRE DE TASSIGNY
UNE CONFERENCE
franco - anglo - américaine
sur la stratégie
dans le Sud-Est asiatique
s’ouvre
aujourd’hui
à Singapour
«Quelque chose de
très importait semble
se préparer à propos
de lu Corée»
DECLARENT PLUSIEURS
SÉNATEURS AMÉRICAINS
(Lire nos informations en page 7)
Situation tendue
en Albanie
Londres, 14 mai (Reuter). — Selon
le Times la situation demeure tendue
en Albanie après les soulèvements du
mois dernier.
IVI. Hoxha, premier ministre, et le
général Shehu, ministre de l’Intérieur,
qui n’ont pas participé aux cérémonies
traditionnelles du premier mai, seraient
partis inopinément pour Moscou.
mtiiiiimmiiiimimiimiiiiiiiimiiiiiimiiiiiiiiiiiiimi!
iimiiiimiiiimiiimiimiiimitmi
Electeurs, électrises,
vous devez savoir...
1KJ OUS ouvrons, en septième page, une rubrique électorale quoti-
I y dienne d’informations et de renseignements. Elle s’efforcera
d’être aussi complète et précise que possible.
On trouvera notamment la composition des listes à mesure
qu’elles se constitueront, à Paris et dans les départements, ainsi que
tout ce qui concerne les apparentements.
La loi électorale, on le sait, est souvent compliquée et d’une
interprétation difficile. Nous essaierons d’en présenter les principaux
aspects d’une façon claire, pratique, avec exactitude et en toute
objectivité.
Nous répondrons, d’autre part, aux questions que nos lecteurs
nous poseront.
Nous nous proposons, enfin, de passer en revue les divers
partis et formations politiques qui s’offrent aux suffrages du public.
Nous rappellerons aussi complètement que possible, sous une forme
condensée, leur origine, leur constitution, les points essentiels de
leur programme, les noms de leurs leaders, etc.
Toutes les communications concernant cette rubrique doivent Ë
: être adressées au Service politique du Figaro. i
DES DOCUMENTS ACCABLANTS
Plusieurs leaders communistes
avaient demandé comme M. Bilioux
à être cités au procès de Riom, en 1940...
ils voulaient être témoins à charge !
N OTRE confrère Le Populaire de Paris publie ce matin les premières
lettres « inédites » des parlementaires communistes qui, en 1940 ,
écrivirent soit au ministre de la Justice du gouvernement Pétain,
soit au président de la Cour suprême.
On connaissait déjà la fameuse épître de M. Bilioux au Maréchal.
On ignorait jusqu’ici que d’autres _
députés communistes avaient égale
ment sollicité de comparaître à la
barre comme TEMOINS A CHARGE
dans ce qui allait devenir le pro
cès de Riom.
Mieux. Ils n’hésitaient pas, on
le verra plus loin, à écrire que la
responsabilité de la guerre pesait
sur la Grande-Bretagne alors seule
et tragiquement aux prises avec un
Hitler par conséquent innocent.
C'est dans une atmos
phère d'optimisme que
s'est ouverte la dernière
séance de la déposition
Marshall
Le général Bradley est
entendu aujourd'hui
Washington, 14 mai (A.F.P.). —
Le général Marshall, secrétaire à
la Défense nationale, a commencé, j
à 10 heures (locale), ce matin, la i
septième journée de sa déposition !
devant les Çommissions sénatoria
les.
Plusieurs sénateurs ont affirmé,
avant l’ouverture de la séance, j.
qu’ils étaient de plus en plus op
timistes en ce qui concerne la
guerre de Corée.
Un républicain, le sénateur
Ralph Flanders, du Vermont, a mê- !
me déclaré aux journalistes :
« Il semble qu’il y ait quelque j
chose de très important qui se pré- ;
pare », ce qui pourrait confirmer la j
thèse du général Marshall, selon la- j
quelle les Alliés sont sur la voie ;
du succès en Corée.
De son côté, le sénateur démo
crate Estes Kefauver, du Tennes
see, a indiqué qu’il avait lui-même
« le sentiment très net » que le
haut commandement américain
avait un plan qui autorisait l’op
timisme.
Le rapprochement de telles dé
clarations avec le soin que le se
crétaire à la Défense a mis, au
cours de ses dépositions devant les
sénateurs, à établir un parallèle
entre la guerre de Corée et l’affai
re du blocus de Berlin — à laquelle
mirent fin de discrètes négocia
tions aux Nations Unies — contri
bue encore à faire régner l’impres
sion que « quelque chose va se pro
duire ».
(Suite page 10, col. 6, 7 et 8)
La 3 expédition française
' ru* i
a 1 Himalaya
qui se propose d'escalader la Manda Devi
et d'élucider les problèmes de grande altitude
se regroupe actuellement
aux Indes *
Dans quinze jours, elle sera à pied d’œuvre
au Garwhal
(Voir, en page 9, l'article de Pierre VOISIN.)
Alain Harbezat, grimpeur lyonnais de la troisième expédition, assisté
du fameux alpiniste Pierre Chevalier (à gauche), membre du comité,
emballe les bagages dans des boîtes étanches.
EN PAGE 3 :
Le « Comité des mesures
additionnelles de UO.N.U »
décide :
EMBARGO SUR LES MA
TIERES STRATEGIQUES
à destination de la Chine
(Exceptionnellement
suite page 7, col. 3, 4 et 5)
Une centaine de personnes
brûlées vives dans l’incendie
d’un cinéma au Nigéria
Lagos (Nigeria), 14 mai. ■— A Kano,
un cinéma a été détruit par un incen
die qui a éclaté pendant la représen
tation.
On signale plus de cent morts. Trois
cents personnes ont reçu de graves
brûlures.
Répétition
Deauville
gene
svale
V
a
R
RETOUR DE PENTECOTE: CENT VOITURES A LA MINUTE
Un petit avion de 135 CV
relie Los Angeles à New-York
sans escale en 23 heures
New-York, 14 mai. — Le pilote Max
Conrad vient de réussir la traversée
sans escale du continent américain, de
Los-Angeles à New-York, à bord d’un
petit avion monomoteur « Piper Race »,
de 135 CV.
Il a effectué le trajet en 23 h. 4’ 31”,
établissant ainsi un nouveau record
officieux pour avions légers. Le pré
cédent record, 30 h. 47’, avait été éta
bli en 1938 par John Jones.
(De notre envoyé spécial Pierre MÂCÂ1GME)
Deauville, 14 mai.
IEN n’a changé, semble-t-il, depuis l’année der
niere. I/ombre est toujours bleue sous les arbres,
toujours discrète la mer au bout de la promenade
des Planches et les pelouses aussi vertes que les tapis
verts et feutrés du casino. Tout est en place pour le
ballet magique des nuits d’été.
Grande première à. Deauville, ces deux jours, sous
le signe du soleil retrouvé de la Pentecôte. C’est le pre
mier mouvement de la symphonie...
Je viens de croiser Douglas Fairbanks dans le hall
de l’hôtel. Du moins, sa moustache. C’est Jean Sablon
qui l’a collée sous son nez.
Pierre Dudan, qui mesure 1 m. SJ, circule dans une
4 CV dont il s’extrait en plusieurs temps: les genoux d’abord, et puis la
tête, et puis un bras...
Suzy Delair risque, un œil naturel
lement étonné à l’intérieur du Privé.
Les gardes-françaises, qui veillent sur
le seuil du temple, s’inclinent jusqu’à
leurs mollets blancs.
— Madame, vous ne pouvez entrer
ici sans être en robe clu soir.
— Mais je ne veux pas entrer non
plus ! réplique la blonde Suzy, qui
vient en voisine et, si j’ose dire, sans
tralala !
On va quand même chercher une
autorité. L’autorité, elle , aimerait vi
siblement bien compter le nez de mi
dinette de Suzy Delair parmi les élues
aux épaules nues, mais il y a le rè
glement, n’est-ce pas ?
— Puisque je vous dis que je ne
suis pas venue pour le gala, rouspète
la petite voix acidulée. Je suis ici...
heu... incognito !
— Croyez bien que nous sommes
désolés, madame. Une autre fois !...
dit l’autorité, la main sur le cœur.
— Zut alors ! dit Suzy. Il est rigolo,
celui-là ! Puisque ]e vous dis que je
n’y vais pas, à votre machin !...
Pierre Macaigne.
(Suite en rubrique spectacles
col. 7 et 8)
Les vacances de la Pentecôte sont terminées. A l’euplioric du départ a succédé la précipitation de la ren
trée. Sur l’autoroute de l’Ouest notre photographe a posé une minute pour prendre ce cliché à 22 heures
précises Dans le même temps, cent voitures, très exactement, passaient en trombe, devant notre reporter
pour regagner Paris ne laissant sur la plaque que ces traînées lumineuses
La création sur notre sol
de bases aériennes atlan
tiques ne doit pas inquiéter
mais rassurer les Français
(Lire en page 9 l'article
de Georges MÀREY)
INSTANTS ET VISAGES
Place du Châtelet
A
e e
U bout du quai de la Mégisserie, pour continuer la pro
menade de la semaine passée, la place du Châtelet ouvre
son espace éventé entre des architectures sans caractère.
Ces théâtres des débuts du Second Empire, ces boulevards
conçus et réalisés par Haussmann, ce Paris ordonné mais froid
a détruit lame du vieux Paris. Il faut faire un effort d’histoire
pour concevoir que c’était ici l'entrée protégée de la capitale,
l’arche sainte de toute conquête comme de tout lointain pèleri
nage. Il est de vieux portulans anglais qui indiquaient aux pèle
rins de Saint-Jacques-de-Compostelle qu’il leur faudrait passer le
Grand ou le Petit Pont, l’un et l’autre fortifiés, pour rejoindre la
route du Sud et de leur foi. Cette place, c’est le cœur de Paris
et l’un des lieux du monde les plus chargés de foules et d’histoire.
Mais si l’on devait conter le passé de ces lieux, ce ne serait
plus une promenade, ni une chronique qu’il faudrait écrire, ce
serait un livre ; et ce n’est pas, à vrai dire, cette longue histoire
palpitante qui me saisit lorsque je me trouve au Châtelet, ce sont
des souvenirs plus personnels et plus imprécis à la fois. Ce sont
des ombres, et des ombres que je n’ai pas connues, sur lesquelles
je sais peu de chose, mais qui continuent à hanter ce coin de Paris
par la force de l’imagination. Elles sont trois. La première et la
dernière n’ont point de nom dans ma mémoire; la seconde, un
prénom.
La première est la porteuse de lait qui, la nuit du 25 au 26
janvier 1855, découvrit le corps de Gérard de Nerval, pendu au
fond de la rue de la Vieille-Lanterne, devant l’asile de nuit où le
poète avait vainement essayé de pénétrer. C’était à l’endroit où
se trouve aujourd’hui la scène du Théâtre Sarah-Bernhardt. Cette
laitière avançait dans la nuit enneigée. Un noctambule, qui avait
bu, la suivait en essayant de la lutiner. Un moment l’ivrogne la
devança et vit, au clair de lune, au fond de l’étroite impasse, un
corps suspendu avec un chapeau haut de forme sur la tête. Il crut
à une plaisanterie d’un autre ivrogne, bouscula Gérard — c’était
lui — et le chapeau tomba. Alors ce plaisantin prit peur et s’enfuit.
C’est lui qui, à la vérité, n’a pas de nom ; car la laitière en a un
dans l’histoire, puisqu’elle dut conter les circonstances de sa décou
verte à la police ; et il me suffirait d’ouvrir le livre remarquable
d’Aristide Marie sur Gérard de Nerval pour l’y trouver. Mais qu’im
porte ! J’aime que cette laitière demeure sans état civil, ombre de
la nuit, lutinée par un ivrogne, tous deux en marche dans la neige
vers le pendu. Quelle pantomime, mon cher Jean-Louis Barrault !
Voici la seconde de mes ombres. Un jour où je passais sur
la place du Châtelet avec Paul Bourget, il me dit d’une voix atten
drie : — « Connaissez-vous Le Grand Testament d’Eugène Ver
mesch, Vermesch, le communard, garçon ardent, long et maigre,
qui fut l’ami de votre père et de Coppée lorsque nous étions jeu
nes tous les trois ? Eh bien ! Vermesch a écrit des vers testamen
taires assez charmants. Ecoutez : S’il flâne quelque argent qui
brille Dans la poche de mon gilet, Qu’on le porte à Rachèle, fille
Qui loge près du Châtelet... Bourget avait une grande mémoire,
mais ces vers n’étaient pas exactement ceux de Vermesch. Pourtant
ce sont eux que j ai retenus a mon tour : « Qu’on les porte à
Rachèle, fille »... Ses yeux noirs sont pleins de langueur. Et c’est
des belles de mon coeur Celle que j’ai le mieux aimée. »
Il y a peut-être eu plus d’une Rachèle logeant près du Châ
telet, et dont la langoureuse vertu ne devait pas être intraitable...
Mais celle-là, seule, survit — quelque temps encore. Qu’il y faut
peu de chose ! Ce peu de chose, l’impalpable souvenir, me permet
d’imaginer une troisième amoureuse, celle que rencontra Henry
Becque dans un restaurant de la place où il venait parfois déjeu
ner, a petits frais. Il y avait remarque une jeune mie qui lisait
tout en déjeunant. Elle était de bonne figure. Un jour Becque
s’enhardit et lui demanda : — « Mais que lisez-vous donc, made
moiselle ? » C’était un roman de Hugo. — « Ah ! le * diable
il nous les prend toutes ! » dit-il en riant. La fille était plaisante!
Elle était employée dans un magasin de chaussures de la rue de
Rivoli. Becque ne lui demandait pas d’être une femme du monde.
Il l’aima telle qu’elle était, avec son rire de vingt ans, ses saines
impudeurs, ses patientes attentes quand il allait dîner en ville.
Parfois, il lui lisait des dialogues, suivait sur son charmant visage
les effets de quelques répliques jusqu’au moment où, lasse, elle
s’endormait. Ce que Becque lui lisait, c’étaient des scènes de La
Parisienne. Henry Becque, homme discret n’a jamais dit son nom.
C est elle qui, de\ enue une très vieille dame, une fois, a prononcé
le sien... Pour ma part, je ne sais rien de plus, je n’aperçois rien
de plus que cette belle fille au restaurant, au Châtelet... Où sont
nos amoureuses ? Elles sont au tombeau. Vous vous rappelez?
C’est Nerval qui l’a dit... Douces ombres, encore vivantes. '
GU ERRANTES.
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En page 5: L'AMIRAL CANARIS
Le Gaulois
LE FIGARO
DIRECTEUR : Pierre BRIS,SON
Les gens qui ne veulent rien Taire de rien
n’avancent rien et ne sont bons à rien.
Beaumarchais.
EDITION
de 5 heures
MARDI
N° 2.078
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ce trop long débat.
^ avec violence par-
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| 3 u Palais-Bourbon, en
3 nts, un tableau de
devrait nous inciter à
lU nom du R. P. F.,
Barrachin a prédit la
général de Gaulle et
tisans. M. Pierre Cot,
[t l’extrême-gauche, a
]e succès communiste,
l'autre, avec la même
[écartant — avec quel
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Ile choc inévitable. L’his-
Le, hélas ! en exemples
tjours ainsi que commen-
(entures.
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espéraient — malgré
ivertissements — que le
Iposerait, sinon avec ceux
le départ du général
I supportent seuls l’écra-
Insabilité du pouvoir, du
[bon nombre de modérés
es au Rassemblement.
1 Reynaud lui-même, il y
leurs, ne lançait-il pas, par
la presse, un ultime
nion ?
: président du Conseil a
I double et cassante ré-
1; M. Barrachin, à la tri-
lAssemblée : « Le R.P.F.
|tr.œra avec personne » ;
Gaston Palewski,
Brie-Comte-Robert, et
icrié :
icandidats du Rassem-
fapparentaient maintenant
« troisième force »,
I feraient pas seulement
les ie la pire escroquerie
I ils apporteraient à la
i communiste le meilleur
|i 'oyez, diraient ceux-ci,
j alliés! Voter pour les
P voter pour les autres.
pis et les entrants, c’est
chose. L’impuissance
continuera demain »
Ideurs, écœurés, se réfu-
l’abstention. »
L. Gabriel-Robinet.
Page 10, col. 1 et 2)
LA GRANDE-BRETAGNE
va répondre à Téhéran:
« La Perse ne peut dénoncer
unilatéralement l'accord qu'elle a
conclu avec l'Anglo - Iranian »
La 16 e brigade de parachutistes
est mise en état d'alerte
Elle assurerait éventuellement la sécurité
des ressortissants anglais dans la région d'Abadan
(De notre bureau de Londres)
Londres, 14 mai. — La réponse britannique à la note persane du
8 mai sera probablement adressée demain à Téhéran où le premier mi
nistre, se prétendant menacé de mort aussi longtemps que le problème
du pétrole ne sera pas réglé, a cherché hier refuge au Parlement. Ce
n’est pas la première fois que le Dr Mossacleq s’évanouit en public, mais
il n’en fallut pas davantage pour
Quand M. Gromyko
applaudit...
Ce n’est pas au Palais Rose que
cette photographie a été prise. Le
délégué soviétique à la Conférence
des suppléants, qui s'abstient
dit-on,, de participer aux manifes
tations parisiennes, a pourtant
fait une exception. Accompagné
de l’ambassadeur de l’TJ.R.S.S. (à
sa droite) il s’est rendu au Palais
des Sports lors de la finale du
championnat de basket-hall qui
opposait, il est vrai, ses compa
triotes aux Tchécoslovaques. On
le voit ici applaudissant les
joueurs russes après leur victoire.
décider la Madjlis à choisir les cinq
députés qui représenteront la com
mission des nationalisations char
gée d’exproprier la « ci-devant »
compagnie anglo-iranienne.
Le Sénat avait déjà désigné ses
délégués à nombre égal — le on
zième membre de la commission
devant être le ministre des Finan
ces ou, à son défaut, l’un de ses
adjoints.
AI. Herbert Morrison, en vacances
à l’île de Wight, est resté aujour
d’hui en contact par téléphone avec
le premier ministre, M. Attlee, qui
passe la Pentecôte à sa résidence
des Chequers, et avec le Foreign
Office.
Paul Chaize.
(Suite page 10, col. 3, 4 et 5)
Le premier ministre d’Iran --
qui souffre de troubles
cardiaques - est toujours
enfermé au Parlement
Une garde spéciale
surveille le bâtiment
Téhéran, 14 mai (Reuter-U.P.). —
Un communiqué de la Présidence
du Conseil confirme aujourd’hui la
décision du Dr Mohamed Mossa-
déq de ne pas quitter TeiT&inte
du Parlement et ajoute que « le
chef du gouvërnement regrette de
ne pouvoir recevoir les personnes
désirant s’entretenir avec lui et
qu’il prie de s’adresser à la Prési
dence du Conseil.
A la suite de cette décision, de sé
vères mesures de précaution ont
été prises autour du Parlement.
Des soldats en armes montent la
garde, interdisant l’entrée du palais
à toute personne qui n’a pas de
laisser-passer.
Le premier ministre, qui souffre
de troubles cardiaques chroniques,
est toujours dans un état de grande
faiblesse, dit-on dans son entou
rage.
ARECHERCHE DU TEMPS PERDU
I. - Au guichet de la Sécurité sociale
n e enquête de Serge BROMBERGER
A
la Chambre des lords, selon que vous voulez
voter pour ou contre un projet gouverne
mental, vous sortez par la porte de droite ou
par la porte de gauche car les lords sont présumés
ne pas savoir écrire.
A ce centre de banlieue de la Sécurité sociale,
dont les administrés sont présumés savoir lire, vous
entrez par la rue Dupont, si vous êtes né avant le
31 décembre 1921, et par la rue Durand si vous êtes
né après.
Et les habitudes et les traditions à observer sont
aussi peu écrites qu’à la Chambre haute. Tant pis
,, , pour les nouveaux venus ou les parvenus de fraîche
i eîl ®ùce des allocations ;
Wa marquer le pas et
( a PPrentissage.
Bn ® aff aires de caste, les
IJ son t d’ailleurs tou-
C es P°ur qu’on ne puisse
C’est écrit à la
LAA dit-on. Vous res
ta e .^ u | e ' C’est vrai, c’est
Bni, a , P° r te d’ailleurs,
ïi u s loi . n - Ni remplace
ra, a Présentation de ce
I e s°nt certes le fait d’un
L e la « publicité-coup-
■ Pour dire même la
,w* '
L , J > il n’y a
|és l e
moins
aucune
Porte.
voir avant que de
'lirez-
vous, vous faites
Les'B
as
Km Di
îor
bien du bruit pour peu de chose.
Il suffit d’entrer, de constater
son erreur et de faire le tour
du pâté de maisons. C’est vrai,
mais entre l’entrée et la sortie
il y a place pour lire un roman
policier. Car, à l’intérieur, vingt
à trente personnes et une heure
d’attente vous séparent du pre
mier employé. Il est vrai que si
le roman policier est bon, vous
n’avez pas tellement à vous plain
dre, et s’il est mauvais ce n’est
tout de même pas la faute de la
Sécurité sociale.
Le mien ne valait rien, et avec
un piètre dénouement, j’appris
que j’étais trop vieux pour avoir
accès à ce bureau et que le ha
sard de la naissance avait ici
tout autant d’importance qu’ail-
leurs.
Entre temps, il était d’ailleurs
l’heure d’aller déjeuner.
L’après-midi, deuxième étape
de la course au trésor. Vous re
venez nanti d’un nouveau roman,
et d’une patience décroissante.
Dans le bureau de la rue Durand,
vous débouchez juste en face de
la caisse. N’allez pas croire que
ce soit de bon augure : le bureau
est simplement conçu à contre
sens de la progression normale
du public.
Pas question naturellement d’ac
céder à un employé. Vous cher
chez en vain un panneau vous
indiquant ce qu’il convient de
faire. Il n’y a d’autre placard que
les prescriptions en cas d’incen
die, où un malicieux crayon rou
ge a encadré la recommandation
de « calmer les agités ».
Je ne saisis l’impérieuse néces
sité de cet affichage permanent
qu’en entendant mon voisin, tré
pignant d’irritation, parler de rien
moins que de « mettre le feu à
cette baraque ».
C’est un jeune livreur en blou
son de cuir. J’ai pris la queue
derrière lui il y a un petit quart
d’heure.
Serge Bromberger.
(Suite page 10, col. 3, 4, 5 et 6)
A L’OCCASION
DE LA VISITE DU GÉNÉRAL
DE LATTRE DE TASSIGNY
UNE CONFERENCE
franco - anglo - américaine
sur la stratégie
dans le Sud-Est asiatique
s’ouvre
aujourd’hui
à Singapour
«Quelque chose de
très importait semble
se préparer à propos
de lu Corée»
DECLARENT PLUSIEURS
SÉNATEURS AMÉRICAINS
(Lire nos informations en page 7)
Situation tendue
en Albanie
Londres, 14 mai (Reuter). — Selon
le Times la situation demeure tendue
en Albanie après les soulèvements du
mois dernier.
IVI. Hoxha, premier ministre, et le
général Shehu, ministre de l’Intérieur,
qui n’ont pas participé aux cérémonies
traditionnelles du premier mai, seraient
partis inopinément pour Moscou.
mtiiiiimmiiiimimiimiiiiiiiimiiiiiimiiiiiiiiiiiiimi!
iimiiiimiiiimiiimiimiiimitmi
Electeurs, électrises,
vous devez savoir...
1KJ OUS ouvrons, en septième page, une rubrique électorale quoti-
I y dienne d’informations et de renseignements. Elle s’efforcera
d’être aussi complète et précise que possible.
On trouvera notamment la composition des listes à mesure
qu’elles se constitueront, à Paris et dans les départements, ainsi que
tout ce qui concerne les apparentements.
La loi électorale, on le sait, est souvent compliquée et d’une
interprétation difficile. Nous essaierons d’en présenter les principaux
aspects d’une façon claire, pratique, avec exactitude et en toute
objectivité.
Nous répondrons, d’autre part, aux questions que nos lecteurs
nous poseront.
Nous nous proposons, enfin, de passer en revue les divers
partis et formations politiques qui s’offrent aux suffrages du public.
Nous rappellerons aussi complètement que possible, sous une forme
condensée, leur origine, leur constitution, les points essentiels de
leur programme, les noms de leurs leaders, etc.
Toutes les communications concernant cette rubrique doivent Ë
: être adressées au Service politique du Figaro. i
DES DOCUMENTS ACCABLANTS
Plusieurs leaders communistes
avaient demandé comme M. Bilioux
à être cités au procès de Riom, en 1940...
ils voulaient être témoins à charge !
N OTRE confrère Le Populaire de Paris publie ce matin les premières
lettres « inédites » des parlementaires communistes qui, en 1940 ,
écrivirent soit au ministre de la Justice du gouvernement Pétain,
soit au président de la Cour suprême.
On connaissait déjà la fameuse épître de M. Bilioux au Maréchal.
On ignorait jusqu’ici que d’autres _
députés communistes avaient égale
ment sollicité de comparaître à la
barre comme TEMOINS A CHARGE
dans ce qui allait devenir le pro
cès de Riom.
Mieux. Ils n’hésitaient pas, on
le verra plus loin, à écrire que la
responsabilité de la guerre pesait
sur la Grande-Bretagne alors seule
et tragiquement aux prises avec un
Hitler par conséquent innocent.
C'est dans une atmos
phère d'optimisme que
s'est ouverte la dernière
séance de la déposition
Marshall
Le général Bradley est
entendu aujourd'hui
Washington, 14 mai (A.F.P.). —
Le général Marshall, secrétaire à
la Défense nationale, a commencé, j
à 10 heures (locale), ce matin, la i
septième journée de sa déposition !
devant les Çommissions sénatoria
les.
Plusieurs sénateurs ont affirmé,
avant l’ouverture de la séance, j.
qu’ils étaient de plus en plus op
timistes en ce qui concerne la
guerre de Corée.
Un républicain, le sénateur
Ralph Flanders, du Vermont, a mê- !
me déclaré aux journalistes :
« Il semble qu’il y ait quelque j
chose de très important qui se pré- ;
pare », ce qui pourrait confirmer la j
thèse du général Marshall, selon la- j
quelle les Alliés sont sur la voie ;
du succès en Corée.
De son côté, le sénateur démo
crate Estes Kefauver, du Tennes
see, a indiqué qu’il avait lui-même
« le sentiment très net » que le
haut commandement américain
avait un plan qui autorisait l’op
timisme.
Le rapprochement de telles dé
clarations avec le soin que le se
crétaire à la Défense a mis, au
cours de ses dépositions devant les
sénateurs, à établir un parallèle
entre la guerre de Corée et l’affai
re du blocus de Berlin — à laquelle
mirent fin de discrètes négocia
tions aux Nations Unies — contri
bue encore à faire régner l’impres
sion que « quelque chose va se pro
duire ».
(Suite page 10, col. 6, 7 et 8)
La 3 expédition française
' ru* i
a 1 Himalaya
qui se propose d'escalader la Manda Devi
et d'élucider les problèmes de grande altitude
se regroupe actuellement
aux Indes *
Dans quinze jours, elle sera à pied d’œuvre
au Garwhal
(Voir, en page 9, l'article de Pierre VOISIN.)
Alain Harbezat, grimpeur lyonnais de la troisième expédition, assisté
du fameux alpiniste Pierre Chevalier (à gauche), membre du comité,
emballe les bagages dans des boîtes étanches.
EN PAGE 3 :
Le « Comité des mesures
additionnelles de UO.N.U »
décide :
EMBARGO SUR LES MA
TIERES STRATEGIQUES
à destination de la Chine
(Exceptionnellement
suite page 7, col. 3, 4 et 5)
Une centaine de personnes
brûlées vives dans l’incendie
d’un cinéma au Nigéria
Lagos (Nigeria), 14 mai. ■— A Kano,
un cinéma a été détruit par un incen
die qui a éclaté pendant la représen
tation.
On signale plus de cent morts. Trois
cents personnes ont reçu de graves
brûlures.
Répétition
Deauville
gene
svale
V
a
R
RETOUR DE PENTECOTE: CENT VOITURES A LA MINUTE
Un petit avion de 135 CV
relie Los Angeles à New-York
sans escale en 23 heures
New-York, 14 mai. — Le pilote Max
Conrad vient de réussir la traversée
sans escale du continent américain, de
Los-Angeles à New-York, à bord d’un
petit avion monomoteur « Piper Race »,
de 135 CV.
Il a effectué le trajet en 23 h. 4’ 31”,
établissant ainsi un nouveau record
officieux pour avions légers. Le pré
cédent record, 30 h. 47’, avait été éta
bli en 1938 par John Jones.
(De notre envoyé spécial Pierre MÂCÂ1GME)
Deauville, 14 mai.
IEN n’a changé, semble-t-il, depuis l’année der
niere. I/ombre est toujours bleue sous les arbres,
toujours discrète la mer au bout de la promenade
des Planches et les pelouses aussi vertes que les tapis
verts et feutrés du casino. Tout est en place pour le
ballet magique des nuits d’été.
Grande première à. Deauville, ces deux jours, sous
le signe du soleil retrouvé de la Pentecôte. C’est le pre
mier mouvement de la symphonie...
Je viens de croiser Douglas Fairbanks dans le hall
de l’hôtel. Du moins, sa moustache. C’est Jean Sablon
qui l’a collée sous son nez.
Pierre Dudan, qui mesure 1 m. SJ, circule dans une
4 CV dont il s’extrait en plusieurs temps: les genoux d’abord, et puis la
tête, et puis un bras...
Suzy Delair risque, un œil naturel
lement étonné à l’intérieur du Privé.
Les gardes-françaises, qui veillent sur
le seuil du temple, s’inclinent jusqu’à
leurs mollets blancs.
— Madame, vous ne pouvez entrer
ici sans être en robe clu soir.
— Mais je ne veux pas entrer non
plus ! réplique la blonde Suzy, qui
vient en voisine et, si j’ose dire, sans
tralala !
On va quand même chercher une
autorité. L’autorité, elle , aimerait vi
siblement bien compter le nez de mi
dinette de Suzy Delair parmi les élues
aux épaules nues, mais il y a le rè
glement, n’est-ce pas ?
— Puisque je vous dis que je ne
suis pas venue pour le gala, rouspète
la petite voix acidulée. Je suis ici...
heu... incognito !
— Croyez bien que nous sommes
désolés, madame. Une autre fois !...
dit l’autorité, la main sur le cœur.
— Zut alors ! dit Suzy. Il est rigolo,
celui-là ! Puisque ]e vous dis que je
n’y vais pas, à votre machin !...
Pierre Macaigne.
(Suite en rubrique spectacles
col. 7 et 8)
Les vacances de la Pentecôte sont terminées. A l’euplioric du départ a succédé la précipitation de la ren
trée. Sur l’autoroute de l’Ouest notre photographe a posé une minute pour prendre ce cliché à 22 heures
précises Dans le même temps, cent voitures, très exactement, passaient en trombe, devant notre reporter
pour regagner Paris ne laissant sur la plaque que ces traînées lumineuses
La création sur notre sol
de bases aériennes atlan
tiques ne doit pas inquiéter
mais rassurer les Français
(Lire en page 9 l'article
de Georges MÀREY)
INSTANTS ET VISAGES
Place du Châtelet
A
e e
U bout du quai de la Mégisserie, pour continuer la pro
menade de la semaine passée, la place du Châtelet ouvre
son espace éventé entre des architectures sans caractère.
Ces théâtres des débuts du Second Empire, ces boulevards
conçus et réalisés par Haussmann, ce Paris ordonné mais froid
a détruit lame du vieux Paris. Il faut faire un effort d’histoire
pour concevoir que c’était ici l'entrée protégée de la capitale,
l’arche sainte de toute conquête comme de tout lointain pèleri
nage. Il est de vieux portulans anglais qui indiquaient aux pèle
rins de Saint-Jacques-de-Compostelle qu’il leur faudrait passer le
Grand ou le Petit Pont, l’un et l’autre fortifiés, pour rejoindre la
route du Sud et de leur foi. Cette place, c’est le cœur de Paris
et l’un des lieux du monde les plus chargés de foules et d’histoire.
Mais si l’on devait conter le passé de ces lieux, ce ne serait
plus une promenade, ni une chronique qu’il faudrait écrire, ce
serait un livre ; et ce n’est pas, à vrai dire, cette longue histoire
palpitante qui me saisit lorsque je me trouve au Châtelet, ce sont
des souvenirs plus personnels et plus imprécis à la fois. Ce sont
des ombres, et des ombres que je n’ai pas connues, sur lesquelles
je sais peu de chose, mais qui continuent à hanter ce coin de Paris
par la force de l’imagination. Elles sont trois. La première et la
dernière n’ont point de nom dans ma mémoire; la seconde, un
prénom.
La première est la porteuse de lait qui, la nuit du 25 au 26
janvier 1855, découvrit le corps de Gérard de Nerval, pendu au
fond de la rue de la Vieille-Lanterne, devant l’asile de nuit où le
poète avait vainement essayé de pénétrer. C’était à l’endroit où
se trouve aujourd’hui la scène du Théâtre Sarah-Bernhardt. Cette
laitière avançait dans la nuit enneigée. Un noctambule, qui avait
bu, la suivait en essayant de la lutiner. Un moment l’ivrogne la
devança et vit, au clair de lune, au fond de l’étroite impasse, un
corps suspendu avec un chapeau haut de forme sur la tête. Il crut
à une plaisanterie d’un autre ivrogne, bouscula Gérard — c’était
lui — et le chapeau tomba. Alors ce plaisantin prit peur et s’enfuit.
C’est lui qui, à la vérité, n’a pas de nom ; car la laitière en a un
dans l’histoire, puisqu’elle dut conter les circonstances de sa décou
verte à la police ; et il me suffirait d’ouvrir le livre remarquable
d’Aristide Marie sur Gérard de Nerval pour l’y trouver. Mais qu’im
porte ! J’aime que cette laitière demeure sans état civil, ombre de
la nuit, lutinée par un ivrogne, tous deux en marche dans la neige
vers le pendu. Quelle pantomime, mon cher Jean-Louis Barrault !
Voici la seconde de mes ombres. Un jour où je passais sur
la place du Châtelet avec Paul Bourget, il me dit d’une voix atten
drie : — « Connaissez-vous Le Grand Testament d’Eugène Ver
mesch, Vermesch, le communard, garçon ardent, long et maigre,
qui fut l’ami de votre père et de Coppée lorsque nous étions jeu
nes tous les trois ? Eh bien ! Vermesch a écrit des vers testamen
taires assez charmants. Ecoutez : S’il flâne quelque argent qui
brille Dans la poche de mon gilet, Qu’on le porte à Rachèle, fille
Qui loge près du Châtelet... Bourget avait une grande mémoire,
mais ces vers n’étaient pas exactement ceux de Vermesch. Pourtant
ce sont eux que j ai retenus a mon tour : « Qu’on les porte à
Rachèle, fille »... Ses yeux noirs sont pleins de langueur. Et c’est
des belles de mon coeur Celle que j’ai le mieux aimée. »
Il y a peut-être eu plus d’une Rachèle logeant près du Châ
telet, et dont la langoureuse vertu ne devait pas être intraitable...
Mais celle-là, seule, survit — quelque temps encore. Qu’il y faut
peu de chose ! Ce peu de chose, l’impalpable souvenir, me permet
d’imaginer une troisième amoureuse, celle que rencontra Henry
Becque dans un restaurant de la place où il venait parfois déjeu
ner, a petits frais. Il y avait remarque une jeune mie qui lisait
tout en déjeunant. Elle était de bonne figure. Un jour Becque
s’enhardit et lui demanda : — « Mais que lisez-vous donc, made
moiselle ? » C’était un roman de Hugo. — « Ah ! le * diable
il nous les prend toutes ! » dit-il en riant. La fille était plaisante!
Elle était employée dans un magasin de chaussures de la rue de
Rivoli. Becque ne lui demandait pas d’être une femme du monde.
Il l’aima telle qu’elle était, avec son rire de vingt ans, ses saines
impudeurs, ses patientes attentes quand il allait dîner en ville.
Parfois, il lui lisait des dialogues, suivait sur son charmant visage
les effets de quelques répliques jusqu’au moment où, lasse, elle
s’endormait. Ce que Becque lui lisait, c’étaient des scènes de La
Parisienne. Henry Becque, homme discret n’a jamais dit son nom.
C est elle qui, de\ enue une très vieille dame, une fois, a prononcé
le sien... Pour ma part, je ne sais rien de plus, je n’aperçois rien
de plus que cette belle fille au restaurant, au Châtelet... Où sont
nos amoureuses ? Elles sont au tombeau. Vous vous rappelez?
C’est Nerval qui l’a dit... Douces ombres, encore vivantes. '
GU ERRANTES.
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