Titre : Le Mémorial bordelais : feuille politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Bordeaux)
Date d'édition : 1848-02-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328137853
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 février 1848 08 février 1848
Description : 1848/02/08 (N13529). 1848/02/08 (N13529).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5496113d
Source : Bibliothèque municipale de Bordeaux, P 351 Rés.
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/09/2021
Mardi 8 Février 1848
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Trois mois.
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Le MÉMORIAL BORDELAIS a été désigné pour 1 insertion des
Annonces légales par la Cour royale, pour l’arrondissement de Bordeaux,
pendant l’année 1848.
Il a été également désigné par le Tribunal de commerce de Bordeaux
pour l’insertion des Actes de sociétés et des Jugements en matière de
faillites.
A Bordeaux, allées deTourny, 7.
A Paris, chez MM. Lejolivet et C 8 , rue Notre-Dame-des-Victoires.
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Des princes dans un gouvernement constitu
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DISCOURS DE M. GUIZOT.
A propos des attaques dont la nomination de M. le duc
d’Aumale a été l’objet dans une des dernières séances de
la Chambre des députés , M. Guizot vient de prononcer un
discours qui doit être considéré comme l’un des plus
beaux, des plus concis et des plus profonds traités de droit
constitutionnel qui aient jamais frappé l’attention des
hommes sérieux.
Nous nous faisons un devoir de reproduire en entier cette
‘admirable page.
I Voici comment s’est exprimé M. Guizot:
Messieurs, quand nos actes, quand nos idées, quand notre po-
litique, je pourrais dire nos personnes , sont attaqués ici tous les
jours avec une vivacité, avec une violence dont je vous fais juges ;
quand la presse et la tribune concentrent sur nous tous les jours
leurs attaques, nous avons bien, en vérité, le droit de croire que
c’est nous qu’on attaque, que c’est à nous qu’on en veut, que c’est
notre gouvernement, notre conduite, notre politique, qui sont l’ob
jet des colères, méritées ou non , de l'opposition. G’esl là le gou
vernement représentatif.
Le gouvernement représentatif existe donc. G’est ce que vous
voyez pratiquer tous les jours : ce sont les attaques de l’honora
ble M. Thiers, de l’honorable M. Odilon Barrot, contre le cabinet,
contre la politique du cabinet qui siège sur ces bancs !
, Quand cela éclate avec ce degré de vivacité, de vérité , de sin
cérité et de passion réciproque, dont vous êtes les témoins, vous
venez nous dire que le gouvernement représentatif n’existe pas !
Une voix à gauche : C’est ce que vous disiez à M. Molé !
Une autre voix du même côté : La coalition s’élevait alors con
tre le gouvernement personnel !
- M. le président du conseil : Mais à quels signes voulez-vous donc
que nous le reconnaissions ? Indiquez-nous d’autres moyens par .
lesquels le gouvernement représentatif puisse se manifester.
Des ministres responsables qui, en effet, répondent de tout : des
ministres auxquels tous les jours tout est reproché , tout
est imputé ; en qui tout, est attaqué par tous les membres de
l'opposition ; dites-moi, en grâce, où est le gouvernement repré
sentatif s’il n’est pas là ? (Très bien ! très-bien! )
L’honorable préopinant, tout à l’heure, niait le gouvernement
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représentatif. Pourquoi? Il faut bien que je me serve des mêmes
mots dont il s’est servi. Parce qu’il arrive souvent que le Roi pré
side le conseil. Mais l’honorable membre ignore donc parfaite
ment que cela arrivait sous M. Casimir Périer comme aujour-
d hui (Oui ! oui! c'est vrai!), absolument comme aujourd’hui? Il
y a des conseils présidés par le Roi , il y a des conseils qui ne
sont pas présidés par le Roi : il y en a qui se tiennent chez le Roi,
il y en a qui se tiennent chez moi.
Cela se passait du temps de M. Casimir Périer comme de nos
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jours. Gela, messieurs, se passe en Angleterre comme en France,
et, en vérité, l'honorable préopinant me confond par son oubli des
faits : il n’a qu’à ouvrir les journaux anglais , il y verra que tel
conseil a été tenu à Windsor ou à Osborne, chez la reine, et que
tous les ministres s’y sont rendus. S’il était plus au courant des
faits, il saurait que jamais une décision importante sur une grande
question, après avoir été préparée dans le conseil par les minis-
3 très, n’est définitivement décidée en Angleterre qu’après avoir
■ été portée devant la reine et sanctionnée par elle , en présence
■ de son conseil.
1 Le gouvernement représentatif n’exclut pas la monarchie ( de
■ toutes parts : C’est cela!) ; le gouvernement représentatif, c’est la
Il monarchie constitutionnelle, c’est la couronne, c’est la royauté
■ conseillée, servie, couverte, représentée par des ministres qu’on
a attaque quand on le veut, comme on le veut. (Oui! oui !) Voilà le
K gouvernement réprésentatif comme nous le pratiquons, comme
■ vous le pratiquez tous les jours! (Nouvelles et vives acclamations.)
■ C'est vous qui voulez le fausser! Sans inculper en aucune façon
■ les intentions , c’est vous qui voulez en exclure un des éléments
■ les plus essentiels !
Du Roi, je passe aux princes. (Mouvement d’attention.)
Messieurs, l’honorable préopinant a une façon d’attaquer qui
■ est, en vérité , bien commode. Il parle d’une grande maîtrise de
I artillerie, d’une connétablie , d’une vice-royauté d’Afrique, puis
■ il nous attaque sur tout cela. Tout cela n’est pas ; pas une de ces
■ choses n’existe ; mais il vous dit : Elles seront, et il nous donne
■ ses prophéties pour des faits dont nous sommes responsables. —
■ (Rire universel.)
■ Pas un de ces faits n’existe, et avec une probabilité qui appro-
■ che beaucoup de la certitude, je dis que pas un de ces faits n’exis-
| era car jusqu’ici je ne vois pas le moindre intérêt public à ce
■ qu ils existent, et j’en vois à ce qu’ils n’existent pas. Savez-vous
I pourquoi nous n’avons pas une seule fois sérieusement pensé à
B une vice-royauté d’Afrique ? c’est précisément parce que nous
K pensions d avance à vos attaques ; parce que nous savions que si
| un tel mot était employé , on y verrait toute autre chose que ce
I ui v serait réellement, on y verrait un pouvoir indépendant, une
■ sentatif, une chance de séparation de l‘A-
y aurait vu tout cela, et nous ne l’avons
ensé , et le prince qui a été appelé au
| J a pensé comme nous, que son titre, ses
— ■ tre exactement les mêmes que ceux de son
■ penezable prédécesseur. Il a parfaitement compris, et nous avons
I tuatie comme lui, que c’était le moyen de bien caractériser sa si-
■ étaient ’ de montrer que , sauf son rang personnel, ses fonctions
| BuDel exactement les mêmes que celles de l’honorable maréchal
■ senta'ùf et qu’il entrait également dans le gouvernement repré-
I y 1 et dans la responsabilité ministérielle.
I nérûr venez tout à l’heure , et avec raison, de mettre M. le gé-
f au amoricière hors de la question, parce qu’il avait un chef
| ycouvrait de sa responsabilité. (Ecoutez! écoutez!)
I siéra! ‘ donc egalement hors de la question le gouverneur gé-
B ces E es bien .), parce qu’il a un chef, le ministre qui siège sur
| bien ’ S8z, et e r couvre, de sa responsabilité. (Très bien ! très
T illesss cela •) Ce qu'il a fait, quand le ministre l’approuve,
3 Erriez ' spus sa responsabilité. S’il ne l’approuvait pas, vous
1 ger sa due autorité ne manquerait pas au ministre pour déga-
| T231responsabilité. (Adhésion marquée.)
, de ladid heure, quand nous parlerons de la question à propos
4 Abd-e ye vous avez élevé cet incident, de ce qui se rapporte à
I volon ader, je vous dirai quelle est la conduite, la pensée, la
e ponsabig ministère à ce sujet, et vous verrez s’il prend la res-
" nient. f e sa conduite, et s il entend la pratiquer sérieuse-
g besherche les autres points sur lesquels s’est arrêté Phonora-
I dans les' -r । sont encore de pures suppositions. Il a dit que
messienres dela guerre les prneipes disposaient de tout. Mais
l T sont entrer comités ne sont pas changés depuis que les princes
d'action ne ’ eurs attributions ne sont pas changées, leur mode
commei.n) Pas changée ’ 166 princes siègent dans les comités
Laisseeuenants-généraux.
3 pauvrenmoi vous dire que vous vous faites en vérité une bien
’ v honteuse idée du caractère des hommes dès qu’ils
approchent des princes. (Sensation.) Gomment donc ! Est-ce
qu’il est entré dans les mœurs de notre temps qu’on ne puisse pas
être à côté d’un prince, lui parler, ou parler de lui sans l’injurier
ou sans se mettre à ses pieds, sans tomber ou dans la servilité ou
' dans l’insolence? (Vives acclamations.) C’est avoir de notre temps,
de notre nation, de ses agents, de son cabinet, de tous les hom
mes qui prennent part aux affaires du pays , c’est avoir , dis-je
une idée honteuse, indigne de nous, indigne de vous , indigne de
ceux devant qui vous parlez , et que, pour mon compte , je re
pousse avec une véritable indignation. (Bravos presque univer
sels. )
Vous citez des exemples étrangers ; mais vous ne savez pas
mieux l’histoire d’Angleterre quand il s’agit des princes que
quand il s’agit des conseils de la couronne. Vous ne savez donc
pas que les princes ont été appelés de tout temps à de grandes
fonctions publiques en Angleterre? Vous avez parlé du duc
d’York comme d’un exemple singulier qui avait excité de vives
réclamations ; vous ne savez donc pas qu’à côté de lui , son
frère , le duc de Clarence , était grand amiral , par conséquent
à la tête de toutes les forces maritimes de l’Angleterre ?
Vous pouvez prendre VAlmanach royal d’Angleterre de toutes
les époques, vous trouverez fréquemment les princes revêtus de
hautes fonctions dans l’Elat. Pourquoi? Est-ce qu’on a peur dans
ce pays-là des princes ? Est-ce qu’on ne sait pas les soumettre à
la responsabilité qui doit couvrir leurs actes? Non, messieurs ,
on ne les craint pas et on les respecte. ( Au centre : Très bien !
très bien 1 ) On sait se servir d’eux dans l’intérêt de l’Elat , et on
sait leur résister. Voilà ce qu’il faut que nous apprenions ; voilà
ce qu’il faut que nous pratiquions à l’égard des princes, à l’égard
de la couronne : le respect et l’indépendance. ( Nouvelle et vive
approbation. ) Pour mon compte , je n’y ai jamais manqué et je
n’y manquerai jamais. ( Très bien ! très bien ! )
Un dernier mot sur la question même.
Savez-vous pourquoi nous avons donné à la Couronne le con
seil, quand l’honorable maréchal Bugeaud a demandé à se repo
ser de ses.travaux et à jouir de sa gloire , savez-vous pourquoi
nous avons demandé au Roi-de confier à M. le duc d'Aumale le
gouvernement général de l’Algérie ? Tout simplement parce que
nous avons jugé que l’état des choses donné , il était l’homme le
plus propre à bien servir le pays dans cette situation ; pas par
une autre raison quelconque ; parce que nous avons pensé qu'il
était le plus propre à réunir autour de lui dans l’armée tous les
hommes considérables, tous les chefs qu’il était important d’em- •
ployer en même temps au service de l’Algérie ; parce que nous
avons pensé qu’il était le plus propre à modifier le caractère, peut-
être trop exclusivement militaire, contre lequel on parlait depuis
si longtemps ; parce qu’il était éminemment propre, tout en por
tant des épaulettes, à faire passer plus d’ordre civil , plus d’idées
civiles dans le gouvernement de l’Algérie; déplus, parce qu’il
nous a semblé que, dans ses rapports avec les Arabes, sa qualité
de prince, de fils du Roi lui donnerait une autorité morale , un
ascendant naturel... (G’est cela ! c’est cela ! ) qui rendrait moins
nécessaire , moins souvent nécessaire , l’emploi de la force. (Très
bien ! )
Voilà les raisons d’intérêt public qui nous ont déterminé à
conseiller le choix de M. le duc d’Aumale, les seules, absolument
les seules.
Voulez-vous que j’en ajoute une dernière.
I C’est vrai, nous sommes monarchiques, nous croyons que le
| gouvernement représentatif n’exclut pas la monarchie ; et quand
nous trouvons des occasions de donner à nos princes les moyens
de se signaler devant le pays, de lui rendre des services, de faire
connaître leur valeur réelle, de se montrer tels qu’ils sont, tels
que nous les connaissons ; non-seulement nous ne laissons pas
échapper ces occasions, mais nous les saisissons avidement
(marques générales d’adhésion), et nous croyons rendre service
au gouvernement représentatif en même temps qu’à la monar
chie. Ce que nous avons fait dans celte occasion particulière,
nous le ferons dans toutes les autres occasions, nous n’en laisse
rons pas échapper une de mettre nos princes en lumière, de les
grandir, de les incorporer avec le pays. Nous sommes sûrs qu’ils
ne manqueront pas à ces occasions, et ils peuvent être sûrs que
nous ne leur manquerons pas davantage. (Explosion de bravos.)
Gette improvisation , prononcée avec un accent , une énergie ,
un élan et en même temps avec une profondeur de vues qui frap
pent tous les esprits de conviction , excite dans tous les rangs de
l’assemblée , et presque sans exception de nuances d’opinions, de
longs applaudissements. Ils retentissent encore après que l’ora
teur est retourné à sa place.
M. Lherbette monte à la tribune et est longtemps sans pouvoir
se fairerentendre : Messieurs, dit l’honorable membre, je demande
à répondre à M. le président du conseil. ( Oui ! oui ! Non 1 non !
— Aux voix ! ) Messieurs , je suis complètement de l’avis de M. le
ministre sur un point. Lorsqu’il a dit que les princes ne laisse
raient échapper aucune occasion de s’illustrer en servant le pays,
il a eu raison ; mais il aurait dû ajouter que les princes songent à
leur propre grandeur, et non à la grandeur d’un ministère qui de
puis trop longtemps pèse sur le pays. ( Allons donc ! allons
donc ! )
M. le ministre a prétendu que j’avais donné mes prophéties pour
des faits. J’ai dit qu’il y avait la vice-royauté en Algérie , l’inter
vention des princes dans les affaires , la présidence du conseil par
le Roi ; sont-ce là des prophéties ou sont-ce des faits ? ( Murmu
res continuels. )
M. le ministre est dans l’erreur quand il soutient qu’en Angle
terre les choses se passent comme en France. Il n’en est rien ; le
Roi ne préside qu’une seule sorte de conseil , qu’on appelle les
conseils privés , qui traitent d’affaires judiciaires , d’administra
tion, etc.
M. le ministre a dit que la présence des princes dans les comi
tés n’en changerait pas la nature. La nature nominale, c’est vrai ;
mais ils en changent la nature au fond , ils en détruisent d’esprit,
l’indépendance.
Quant à l’indépendance du pouvoir, si je voulais porter le débat
sur ce point , je rappellerais qu’il n’y a pas longtemps M. le mi
nistre des affaires étrangères signait en écrivant au Roi : « Votre
I très fidèle sujet. » (Marques réitérées d’impatience.)
i Je termine par ce mot : il y a quelques années , dans une dis-
। cussion animée , un ministre rappelait à un membre de l’opposi
tion ces paroles de Tacite : Omnia serviliter pro dominatione. Ges
mots ne s’appliquent pas seulement aux intrigants ; ils s’appli
quent encore et surtout aux ambitieux.
» On n’a pas oublié que ce duc Prota, une autre victime de
Delcarretto, avait été emprisonné à la suite des démonstrations
du 14 décembre.
» Les manifestations les plus enthousiastes se sont renouvelées,
dans la soirée, au théâtre de San-Garlo : les cris de : Vive la Si
cile ! vive le roi constitutionnel ! se firent entendre à plusieurs
reprises. Dans la soirée suivante, la famille royale assistait à la
représentation. Ferdinand fut accueilli aux cris de : Vive le roi
constitutionnel ! Il se leva et s’inclina vers la foule.
» Chacun s’accordait à Naples pour reconnaître que le duc
Léopold, prince de Salerne, père de S. A. R. la duchesse d’Au
male, a puissamment contribué, par son influence et ses sages
conseils, à obtenir du roi les solennelles concessions qui ont
apaisé tout d’un coup la tempête populaire. Dans cette circons
tance mémorable, le prince de Salerne a justifié d’une manière
éclatante la considération dont il jouit dans le royaume et a ac
quis des litres incontestables à la reconnaissance des peuples des
Deux-SIciles.
» Ces sentiments que tous éprouvaient lui ont été vivement
manifestés au théâtre de San-Garlo, où son entrée fut saluée par
des applaudissements unanimes.
» Les troupes royales de Palerme n’étaient point encore re
venues à Naples, quoiqu’on en ait dit ; seulement, un autre bâ
timent à vapeur a mis à terre une cargaison de blessés de celte
ville. On n’a point de nouvelles des navires expédiés à Palerme
pour ramener une partie des troupes qui ne peuvent s’y mainte
nir. Aucun nouvel avis direct de la Sicile n’était parvenu à Na
ples avant le départ du Lombardo ; on sait seulement d’une ma
nière positive que les insurgés occupent tous les forts et le châ
teau de Castellamare. »
CHRONIQUE.
Nous avons parlé de deux individus arrêtés au moment où ils
cherchaient à se défaire de plusieurs montres qu’on supposeavoir
été volées, en voici le signalement : N° 6517 montre en or a répé
tition à cylindre, 8 trous, à pierre, cuvette d’or, bords ciselés. N°
17, montre en argent à cylindre, 4 trous à presse, cuvette en cui
vre, fond gravé, bords en or ciselé. N° 25801 , savonelte en ar
gent, gravée et à roue de rencontre. No 62399 et 9458, boîtier
d’or rouge , d’une montre répétition à cylindre, forme non nou
velle.
On prie les personnes qui pourraient donner quelques rensei
gnements sur ces montres de vouloir bien les communiquer au
bureau de la police de sûreté.
M. le comte de Cartagena, secrétaire de l’ambassade d’Espa
gne à Paris, est arrivé en ville, se rendant à Madrid.
Un individu, qui s’introduisait dans les maisons pour y men
dier, a été arrêté avant-hier, à cinq heures du soir, par les agents
de l’autorité.
Get homme était nanti de plusieurs objets dont la possession a
paru suspecte, et qui a déterminé son incarcération immédiate.
La ville de Langon vient de perdre un de ses habitants les plus
distingués. M. Jean Rivière , propriétaire et licencié en droit, âgé
de 74 ans , a succombé mercredi dernier , 2 du courant , à la
suite d’une attaque de paralysie, et a laissé par testament 50,000 fr.
à l’hospice de cette ville , 500 fr. à l’église paroissiale et 150 fr.
pour d’autres bonnes œuvres.
Une telle munificence est malheureusement si rare , dans le
siècle d’égoïsme où nous vivons , que nous sommes heureux
d’avoir à signaler des actes de cette nature.
Puisse cette générosité trouver un grand nombre d’imitateurs 1
Par ordonnance royale , en date du 13 septembre 1847 , M.
Blay a été nommé commissaire-priseur à Bordeaux , en rempla
cement de M. Bezian, démissionnaire, et a prêté serment en cette
qualité le 7 du courant.
Son étude est située rue des Trois-Conils, 20.
Une montre a été trouvée le 3 du courant, dans l’un des bateaux
à vapeur de la compagnie centrale.
Elle est déposée au bureau du ponton de ladite compagnie ; on
peut la réclamer au bureau de police de la Mairie ou à la Compa
gnie Centrale.
Les amis et connaissances des familles A. Duthil , P. Chape
ron, Ladurantie et Lubbert, qui, par oubli n’auraient pas reçu de
lettre d’invitation pour assister aux obsèques de feu Mme A. Du-
thil, née Chaperon , sont prévenus qu’elles auront lieu , demain 8
du courant, dans l’église Saint-Martial , à onze heures du matin.
On se réunira chez Is défunte , quai des Chérirons , 89, à dix
heures et demie.
DÉCÈS ET INHUMATIONS.
Du 6 février.
Renée Boisdron, 71 ans, épouse Bouhaut, propriétaire, dé
cédée hier, rue du Manège, 2.
Jean Benaban, 32 ans , chapelier, décédé ce'matin, rue Mau-
bourguet, 10.
Antoine Lamèzas, 83 ans, musicien , décédé hier, rue Tustal.
Antoine Darvoy, 80 ans , retraité des tabacs, décédé ce matin,
allées d’Amour, 65.
Marie Glavelle, 48 ans, veuve May, marin, décédée ce matin,
rue Dupaty.
Jean Nozière, 58 ans, décédé ce matin, rue de la Douane, 9.
Du 7.
Marguerite Boulan, 47 ans, épouse Labeyrie , journalier , dé
cédée hier au village du Tondut.
Martin Beaulieu , 66 ans , rentier , décédé hier , rue Fondau-
dège, 20.
Virginie Chadefaux, 19 ans, décédée hier, rue Hugla, 4.
Marguerite Bouchet, 73 ans , veuve Chassaigne , décédée ce
matin, rue Bouquière, 45.
Rose Bret, 70 ans, épouse Renateau, propriétaire, décédée hier,
rue Buffon, 8.
AnneGombret, 76 ans, veuve Picot, maréchal-ferrant, décédée
ce matin , rue Dauphine, 20.
ce moment il était tout au plus neuf heures un quart, puisque Na
varre était rentré à neuf heures vingt minutes dans la salle d’exer-
cice , qu’il faut en effet lui accorder quelques minutes , soit
dans le temps perdu dans le corridor au moment où il échange ,
ainsi que les frères, leurs adieux avec Rudel et Vidal, soient pour
le temps nécessaire pour remonter dans la salle d’exercice, où il
arrive, ainsi que nous l’avons dit, à neuf heures vingt minutes , il
en résulte que par une autre voie, l’information est arrivée à cons
tater ce fait, que Cécile, arrivée dans le corridor du Noviciat après
neuf heures dix minutes, avait disparu à neuf heures un quart.
Cécile serait demeurée à peine cinq minutes dans le corridor.
Cette donnée prouve qu’elle n’a pas pu , ainsi qu’on l’a prétendu ,
être sortie , ennuyée qu’elle était d’attendre son maître. Le para
pluie confié à sa garde , retrouvé une heure après , malgré la
pluie qui tombait , à la place où Conte le lui avait confié , prouve
qu’elle n’est pas sortie. Sous quel prétexte serait-elle sortie ?
; Conte lui aurait-il donné une commission ? Au contraire , l’ins
truction établit que les dernières paroles que Conte a adressées à
Cécile , sont celles-ci : Cécile', attends-moi là , pour porter les
corbeilles vides. Cet ordre était si sérieux, que Conte , descendant
de chez le directeur avec ses corbeilles vides et ne trouvant plus
Cécile pour les emporter , les a laissées daus le parloir , et a en
voyé une de ses jeunes apprenties pour les chercher. D’ailleurs,
ainsi que l’instruction va l’établir, la porte du Noviciat qui donne
accès sur la rue est restée constamment fermée avec la clé.
Mais une déposition qui devait donner à la procédure une au
tre direction avait été annoncée par la voie des journaux. On af
firmait que le jeune Vidal, au moment où il allait sortir du Novi
ciat avec Rudel, avait vu la jeune Cécile dans le corridor , ap
puyée sur l’arc-boutant de la porte de la cour, se diriger du côté
de la porte de la rue , et passer à côté de lui , à ce point qu’il
avait été obligé de s’écarter pour la laisser passer.
La précision de ce témoignage éveillait l’attention de la justice ;
les moyens par lesquels il s’était produit, provoquaient ses défian
ces. En même temps que M. le juge d’instruction se préparait à
recevoir cette déposition , il devait réunir les moyens de le con
trôler.
L’instruction a en effet constaté que le lendemain du crime et
le jour même où le cadavre de Cécile avait été découvert, avant
qu’aucune accusation eût encore retenti, les directeurs de l’éta
blissement des Frères se préoccupaient du soin de trouver des
témoins qui eussent vu sortir Cécile Combetles. Ils se rappelèrent
que Vidal et Rudel étaient dans le parloir au moment où cette
jeune fille était entrée dans le corridor du’Noviciat. Le sieur Crou-
zat, attaché au Pensionnat en qualité de maître de musique, fut
chargé du soin de rechercher le logement de Vidal et de Rudel ,
et de les inviter à se rendre au Noviciat. Il leur écrivit une lettre
dans cet objet. Ils arrivèrent en effet le vendredi vers trois heu
res. Ils furent reçus par le frère Floride, visiteur, qui leur dit :
« Je vous ai fait venir, messieurs, pour savoir si, comme vous
» êtes venus hier, vous n’avez pas vu sortir cette petite. » Ils
répondirent, l’un et l’autre, qu’ils ne l’avaient pas vue sortir. En
sortant de chez les Frères, Vidal et Rudel se rendent chez le sieur
Rolland, perruquier, et déclarent l’un et l’autre qu’ils n’ont pas
vu de jeune fille, la veille, pendant qu’ils étaient chez les Frè
res.
Ils repartirent pour Lavaur, le lundi 19 avril. Vidal revint seul
le samedi 24 ; il fut conduit par le directeur des Frères de La
vaur au Noviciat de Toulouse ; et après avoir été mis sur les lieux
occupés par Cécile, Vidal crut se rappeler qu’il lui semblait avoir
vu cette petite fille passer derrière lui, mais qu’il ne pouvait pas
dire l’avoir vue sortir, parce qu’à ce moment il tournait le dos à la
porte de la rue.
- L’information a démontré avec certitude l’illusion dans laquelle
s’était laissé entraîner le jeune Vidal, en déclarant qu’il lui sem
blait avoir vu Cécile dans le corridor, ou moment où il allait sortir
du Noviciat.
D’abord , la déclaration du novice Navarre contredit l’assertion
de Vidal, puisque Navarre déclare que Cécile a disparu du cor
ridor au moment où il occupait encore le seuil de la porte du par
loir ; or, à ce moment, Vidal était dans l’intérieur du parloir, et
n’avait pas encore passé dans le corridor.
D’un autre côté , au moment où Vidal prétend avoir vu Cécile,
il n’était pas seul dans le corridor, il s’y trouvait avec Rudel , les
trois novices , Navarre, Laphien et Janissien , et le frère portier.
Or, de ces six personnes , réunies dans ce corridor très éclairé ,
large de trois mètres sur six de long , cinq personnes déclarent
n’avoir pas vu Cécile. Ces cinq personnes sont : Rudel , le novice
Navarre , Laphien , Janissien et le frère portier. Or, il n’est pas
admissible que Cécile , dont le costume se détachait par sa forme
comme par sa couleur de celui des quatre frères, et qui devait
d’autant mieux provoquer les regards qu’elle se serait déplacée
et aurait, en quelque sorte, heurté ou traversé le groupe qu’ils
formaient , n’eût pas été aperçue par cinq personnes réunies
presque sur le même point, tandis qu’elle eût été remarquée par
le sixième.
Mais une circonstance plus décisive encore est venue renver
ser ce témoignage.
M. le juge d’instruction a constaté la place respective qu’occu
paient Rudel et Vidal, au moment où ce dernier se serait écarté
pour laisser passer Cécile se dirigeant vers la porte de la rue ,
Vidal, presque au milieu du corridor, tournait le dos à la porte de
la rue, Rudel était appuyé contre l’un des ouvrages de cette porte,
tandis que le portier , appuyé sur l’autre , tenant les clé à la main ,
se disposait à ouvrir pour laisser sortir Rudel et Vidal.
Dans cette position , Cécile passant derrière Vidal , doit ren
contrer Rudel, ét celui-ci déclare ne l’avoir pas vue ; d’un autre
côté, Rudel affirme que pendant que Vidal était au milieu du cor
ridor, le dos tourné contre la porte de la rue, lui, Rudel, a eu les
yeux sans cesse fixés sur celte porte et qu’il n’a vu sortir person
ne ; enfin , il ajoute que la porte est restée constamment fer
mée à clé et que le portier l’a ouverte pour le laisser sortir avec
Vidal.
Le sieur Vidal a lui-même spontanément raconté à la justice les
circonstances au milieu desquelles s’était produit son témoignage :
,EAYIGN8
1
Nouvelles de Naples.
On lit dans le Nouvelliste :
« Les nouvelles de Naples que nous recevons aujourd’hui par
Iq Lombardo, postérieures seulement de deux jours aux dernières
reçues, ne mentionnent aucun fait bien saillant depuis les événe
ments que l’on connaît. Dans la journée du 29, après la promul
gation de la constitution, le roi Ferdinand, montant à cheval, a
parcouru la ville de Naples et a été partout bien accueilli parla
population.
» Apercevant un groupe d’où s’échappaient les cris de : Vive
le roi constitutionnel! Ferdinand s’approcha et aperçut le duc
Prota à la tête du groupe et portant des rubans aux trois cou
leurs ; puis s adressant amicalement au duc, il l’invita à quitter
ces emblèmes tricolores, qui pouvaient, disait-il, exciter l’effer
vescence populaire
COUR D’ASSISES DE LA HAUTE-GARONNE.
AFFAIRE CÉCILE COMBETTES.
ACTE DACCUSATION.
( SUITE. )
Tous les faits fournis dans l’information concourent à fixer
la
disparition de Cécile entre neuf heures dix minutes et neuf heures
un quart.
En effet, les trois frères et les deux jeunes gens placés dans le
parloir lorsque Conte et Cécile sont arrivés, sortent à leur tour et
se trouvent dans le corridor. Ils sont tous d’accord , ‘à l’exception
de Vidal dont nous allons dans un instant apprécier les doutes ,
pour déclarer que lorsqu’ils ont passé du parloir dans le corridor,
il n’y avait plus personne dans cette dernière pièce. Et comme à
h
((
»
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»
»
»
»
»
»
))
»
Quand je vins, dit-il, samedi dernier 24 avril , à Toulouse , ce
fut d’après une lettre écrite par le frère Floride, de cette ville,
au frère Auricule, directeur à Lavaur. Les frais de mon voyage
furent payés par le frère Auricule. Je devais aller dîner après
mon arrivée à Toulouse le samedi à la communauté de cette
ville. Je m’y rendis en effet ; mais alors le frère Floride me dit
qu’il était plus convenable , que devant déposer , je ne man
geasse pas chez eux ; mais il me donna , à cet instant , mal
gré mon refus, deux francs pour payer mon dîner que j’allai
prendre au Rocher de Foix , et quoique j’eusse apporté avec
moi assez d’argent pour payer les frais de mon voyage et de
mon séjour. »
Il demeurait ainsi établi que ce témoin, âgé à peine de dix-sept
ans, que sa jeunesse et son inexpérience ne pouvaient défendre
contre les influences séductrices qui l’ont obsédé, a été conduit,
comme par la main, à la plus extrême limite qui sépare un men
songe officieux et complaisant d’un faux témoignage criminel.
Aussi la cour n’a-t-elle pas hésité à déclarer que la déposition de
Vidal ne méritait pas la confiance de la justice.
Un autre témoignage, plus précis encore que celui de Vidal,
annoncé et publié par les journaux, a été produit par la justice ;
c’est celui de Magdelaine Sabatier.
Cette femme raconte « qu’un jour du mois d’avril, qu’elle croit
» être un jeudi, et qu’elle croit être le 8 ou le 9 avril, parce que
N° 13529.’
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Trois mois.
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Le MÉMORIAL BORDELAIS a été désigné pour 1 insertion des
Annonces légales par la Cour royale, pour l’arrondissement de Bordeaux,
pendant l’année 1848.
Il a été également désigné par le Tribunal de commerce de Bordeaux
pour l’insertion des Actes de sociétés et des Jugements en matière de
faillites.
A Bordeaux, allées deTourny, 7.
A Paris, chez MM. Lejolivet et C 8 , rue Notre-Dame-des-Victoires.
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Des princes dans un gouvernement constitu
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DISCOURS DE M. GUIZOT.
A propos des attaques dont la nomination de M. le duc
d’Aumale a été l’objet dans une des dernières séances de
la Chambre des députés , M. Guizot vient de prononcer un
discours qui doit être considéré comme l’un des plus
beaux, des plus concis et des plus profonds traités de droit
constitutionnel qui aient jamais frappé l’attention des
hommes sérieux.
Nous nous faisons un devoir de reproduire en entier cette
‘admirable page.
I Voici comment s’est exprimé M. Guizot:
Messieurs, quand nos actes, quand nos idées, quand notre po-
litique, je pourrais dire nos personnes , sont attaqués ici tous les
jours avec une vivacité, avec une violence dont je vous fais juges ;
quand la presse et la tribune concentrent sur nous tous les jours
leurs attaques, nous avons bien, en vérité, le droit de croire que
c’est nous qu’on attaque, que c’est à nous qu’on en veut, que c’est
notre gouvernement, notre conduite, notre politique, qui sont l’ob
jet des colères, méritées ou non , de l'opposition. G’esl là le gou
vernement représentatif.
Le gouvernement représentatif existe donc. G’est ce que vous
voyez pratiquer tous les jours : ce sont les attaques de l’honora
ble M. Thiers, de l’honorable M. Odilon Barrot, contre le cabinet,
contre la politique du cabinet qui siège sur ces bancs !
, Quand cela éclate avec ce degré de vivacité, de vérité , de sin
cérité et de passion réciproque, dont vous êtes les témoins, vous
venez nous dire que le gouvernement représentatif n’existe pas !
Une voix à gauche : C’est ce que vous disiez à M. Molé !
Une autre voix du même côté : La coalition s’élevait alors con
tre le gouvernement personnel !
- M. le président du conseil : Mais à quels signes voulez-vous donc
que nous le reconnaissions ? Indiquez-nous d’autres moyens par .
lesquels le gouvernement représentatif puisse se manifester.
Des ministres responsables qui, en effet, répondent de tout : des
ministres auxquels tous les jours tout est reproché , tout
est imputé ; en qui tout, est attaqué par tous les membres de
l'opposition ; dites-moi, en grâce, où est le gouvernement repré
sentatif s’il n’est pas là ? (Très bien ! très-bien! )
L’honorable préopinant, tout à l’heure, niait le gouvernement
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FLANELLE
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représentatif. Pourquoi? Il faut bien que je me serve des mêmes
mots dont il s’est servi. Parce qu’il arrive souvent que le Roi pré
side le conseil. Mais l’honorable membre ignore donc parfaite
ment que cela arrivait sous M. Casimir Périer comme aujour-
d hui (Oui ! oui! c'est vrai!), absolument comme aujourd’hui? Il
y a des conseils présidés par le Roi , il y a des conseils qui ne
sont pas présidés par le Roi : il y en a qui se tiennent chez le Roi,
il y en a qui se tiennent chez moi.
Cela se passait du temps de M. Casimir Périer comme de nos
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jours. Gela, messieurs, se passe en Angleterre comme en France,
et, en vérité, l'honorable préopinant me confond par son oubli des
faits : il n’a qu’à ouvrir les journaux anglais , il y verra que tel
conseil a été tenu à Windsor ou à Osborne, chez la reine, et que
tous les ministres s’y sont rendus. S’il était plus au courant des
faits, il saurait que jamais une décision importante sur une grande
question, après avoir été préparée dans le conseil par les minis-
3 très, n’est définitivement décidée en Angleterre qu’après avoir
■ été portée devant la reine et sanctionnée par elle , en présence
■ de son conseil.
1 Le gouvernement représentatif n’exclut pas la monarchie ( de
■ toutes parts : C’est cela!) ; le gouvernement représentatif, c’est la
Il monarchie constitutionnelle, c’est la couronne, c’est la royauté
■ conseillée, servie, couverte, représentée par des ministres qu’on
a attaque quand on le veut, comme on le veut. (Oui! oui !) Voilà le
K gouvernement réprésentatif comme nous le pratiquons, comme
■ vous le pratiquez tous les jours! (Nouvelles et vives acclamations.)
■ C'est vous qui voulez le fausser! Sans inculper en aucune façon
■ les intentions , c’est vous qui voulez en exclure un des éléments
■ les plus essentiels !
Du Roi, je passe aux princes. (Mouvement d’attention.)
Messieurs, l’honorable préopinant a une façon d’attaquer qui
■ est, en vérité , bien commode. Il parle d’une grande maîtrise de
I artillerie, d’une connétablie , d’une vice-royauté d’Afrique, puis
■ il nous attaque sur tout cela. Tout cela n’est pas ; pas une de ces
■ choses n’existe ; mais il vous dit : Elles seront, et il nous donne
■ ses prophéties pour des faits dont nous sommes responsables. —
■ (Rire universel.)
■ Pas un de ces faits n’existe, et avec une probabilité qui appro-
■ che beaucoup de la certitude, je dis que pas un de ces faits n’exis-
| era car jusqu’ici je ne vois pas le moindre intérêt public à ce
■ qu ils existent, et j’en vois à ce qu’ils n’existent pas. Savez-vous
I pourquoi nous n’avons pas une seule fois sérieusement pensé à
B une vice-royauté d’Afrique ? c’est précisément parce que nous
K pensions d avance à vos attaques ; parce que nous savions que si
| un tel mot était employé , on y verrait toute autre chose que ce
I ui v serait réellement, on y verrait un pouvoir indépendant, une
■ sentatif, une chance de séparation de l‘A-
y aurait vu tout cela, et nous ne l’avons
ensé , et le prince qui a été appelé au
| J a pensé comme nous, que son titre, ses
— ■ tre exactement les mêmes que ceux de son
■ penezable prédécesseur. Il a parfaitement compris, et nous avons
I tuatie comme lui, que c’était le moyen de bien caractériser sa si-
■ étaient ’ de montrer que , sauf son rang personnel, ses fonctions
| BuDel exactement les mêmes que celles de l’honorable maréchal
■ senta'ùf et qu’il entrait également dans le gouvernement repré-
I y 1 et dans la responsabilité ministérielle.
I nérûr venez tout à l’heure , et avec raison, de mettre M. le gé-
f au amoricière hors de la question, parce qu’il avait un chef
| ycouvrait de sa responsabilité. (Ecoutez! écoutez!)
I siéra! ‘ donc egalement hors de la question le gouverneur gé-
B ces E es bien .), parce qu’il a un chef, le ministre qui siège sur
| bien ’ S8z, et e r couvre, de sa responsabilité. (Très bien ! très
T illesss cela •) Ce qu'il a fait, quand le ministre l’approuve,
3 Erriez ' spus sa responsabilité. S’il ne l’approuvait pas, vous
1 ger sa due autorité ne manquerait pas au ministre pour déga-
| T231responsabilité. (Adhésion marquée.)
, de ladid heure, quand nous parlerons de la question à propos
4 Abd-e ye vous avez élevé cet incident, de ce qui se rapporte à
I volon ader, je vous dirai quelle est la conduite, la pensée, la
e ponsabig ministère à ce sujet, et vous verrez s’il prend la res-
" nient. f e sa conduite, et s il entend la pratiquer sérieuse-
g besherche les autres points sur lesquels s’est arrêté Phonora-
I dans les' -r । sont encore de pures suppositions. Il a dit que
messienres dela guerre les prneipes disposaient de tout. Mais
l T sont entrer comités ne sont pas changés depuis que les princes
d'action ne ’ eurs attributions ne sont pas changées, leur mode
commei.n) Pas changée ’ 166 princes siègent dans les comités
Laisseeuenants-généraux.
3 pauvrenmoi vous dire que vous vous faites en vérité une bien
’ v honteuse idée du caractère des hommes dès qu’ils
approchent des princes. (Sensation.) Gomment donc ! Est-ce
qu’il est entré dans les mœurs de notre temps qu’on ne puisse pas
être à côté d’un prince, lui parler, ou parler de lui sans l’injurier
ou sans se mettre à ses pieds, sans tomber ou dans la servilité ou
' dans l’insolence? (Vives acclamations.) C’est avoir de notre temps,
de notre nation, de ses agents, de son cabinet, de tous les hom
mes qui prennent part aux affaires du pays , c’est avoir , dis-je
une idée honteuse, indigne de nous, indigne de vous , indigne de
ceux devant qui vous parlez , et que, pour mon compte , je re
pousse avec une véritable indignation. (Bravos presque univer
sels. )
Vous citez des exemples étrangers ; mais vous ne savez pas
mieux l’histoire d’Angleterre quand il s’agit des princes que
quand il s’agit des conseils de la couronne. Vous ne savez donc
pas que les princes ont été appelés de tout temps à de grandes
fonctions publiques en Angleterre? Vous avez parlé du duc
d’York comme d’un exemple singulier qui avait excité de vives
réclamations ; vous ne savez donc pas qu’à côté de lui , son
frère , le duc de Clarence , était grand amiral , par conséquent
à la tête de toutes les forces maritimes de l’Angleterre ?
Vous pouvez prendre VAlmanach royal d’Angleterre de toutes
les époques, vous trouverez fréquemment les princes revêtus de
hautes fonctions dans l’Elat. Pourquoi? Est-ce qu’on a peur dans
ce pays-là des princes ? Est-ce qu’on ne sait pas les soumettre à
la responsabilité qui doit couvrir leurs actes? Non, messieurs ,
on ne les craint pas et on les respecte. ( Au centre : Très bien !
très bien 1 ) On sait se servir d’eux dans l’intérêt de l’Elat , et on
sait leur résister. Voilà ce qu’il faut que nous apprenions ; voilà
ce qu’il faut que nous pratiquions à l’égard des princes, à l’égard
de la couronne : le respect et l’indépendance. ( Nouvelle et vive
approbation. ) Pour mon compte , je n’y ai jamais manqué et je
n’y manquerai jamais. ( Très bien ! très bien ! )
Un dernier mot sur la question même.
Savez-vous pourquoi nous avons donné à la Couronne le con
seil, quand l’honorable maréchal Bugeaud a demandé à se repo
ser de ses.travaux et à jouir de sa gloire , savez-vous pourquoi
nous avons demandé au Roi-de confier à M. le duc d'Aumale le
gouvernement général de l’Algérie ? Tout simplement parce que
nous avons jugé que l’état des choses donné , il était l’homme le
plus propre à bien servir le pays dans cette situation ; pas par
une autre raison quelconque ; parce que nous avons pensé qu'il
était le plus propre à réunir autour de lui dans l’armée tous les
hommes considérables, tous les chefs qu’il était important d’em- •
ployer en même temps au service de l’Algérie ; parce que nous
avons pensé qu’il était le plus propre à modifier le caractère, peut-
être trop exclusivement militaire, contre lequel on parlait depuis
si longtemps ; parce qu’il était éminemment propre, tout en por
tant des épaulettes, à faire passer plus d’ordre civil , plus d’idées
civiles dans le gouvernement de l’Algérie; déplus, parce qu’il
nous a semblé que, dans ses rapports avec les Arabes, sa qualité
de prince, de fils du Roi lui donnerait une autorité morale , un
ascendant naturel... (G’est cela ! c’est cela ! ) qui rendrait moins
nécessaire , moins souvent nécessaire , l’emploi de la force. (Très
bien ! )
Voilà les raisons d’intérêt public qui nous ont déterminé à
conseiller le choix de M. le duc d’Aumale, les seules, absolument
les seules.
Voulez-vous que j’en ajoute une dernière.
I C’est vrai, nous sommes monarchiques, nous croyons que le
| gouvernement représentatif n’exclut pas la monarchie ; et quand
nous trouvons des occasions de donner à nos princes les moyens
de se signaler devant le pays, de lui rendre des services, de faire
connaître leur valeur réelle, de se montrer tels qu’ils sont, tels
que nous les connaissons ; non-seulement nous ne laissons pas
échapper ces occasions, mais nous les saisissons avidement
(marques générales d’adhésion), et nous croyons rendre service
au gouvernement représentatif en même temps qu’à la monar
chie. Ce que nous avons fait dans celte occasion particulière,
nous le ferons dans toutes les autres occasions, nous n’en laisse
rons pas échapper une de mettre nos princes en lumière, de les
grandir, de les incorporer avec le pays. Nous sommes sûrs qu’ils
ne manqueront pas à ces occasions, et ils peuvent être sûrs que
nous ne leur manquerons pas davantage. (Explosion de bravos.)
Gette improvisation , prononcée avec un accent , une énergie ,
un élan et en même temps avec une profondeur de vues qui frap
pent tous les esprits de conviction , excite dans tous les rangs de
l’assemblée , et presque sans exception de nuances d’opinions, de
longs applaudissements. Ils retentissent encore après que l’ora
teur est retourné à sa place.
M. Lherbette monte à la tribune et est longtemps sans pouvoir
se fairerentendre : Messieurs, dit l’honorable membre, je demande
à répondre à M. le président du conseil. ( Oui ! oui ! Non 1 non !
— Aux voix ! ) Messieurs , je suis complètement de l’avis de M. le
ministre sur un point. Lorsqu’il a dit que les princes ne laisse
raient échapper aucune occasion de s’illustrer en servant le pays,
il a eu raison ; mais il aurait dû ajouter que les princes songent à
leur propre grandeur, et non à la grandeur d’un ministère qui de
puis trop longtemps pèse sur le pays. ( Allons donc ! allons
donc ! )
M. le ministre a prétendu que j’avais donné mes prophéties pour
des faits. J’ai dit qu’il y avait la vice-royauté en Algérie , l’inter
vention des princes dans les affaires , la présidence du conseil par
le Roi ; sont-ce là des prophéties ou sont-ce des faits ? ( Murmu
res continuels. )
M. le ministre est dans l’erreur quand il soutient qu’en Angle
terre les choses se passent comme en France. Il n’en est rien ; le
Roi ne préside qu’une seule sorte de conseil , qu’on appelle les
conseils privés , qui traitent d’affaires judiciaires , d’administra
tion, etc.
M. le ministre a dit que la présence des princes dans les comi
tés n’en changerait pas la nature. La nature nominale, c’est vrai ;
mais ils en changent la nature au fond , ils en détruisent d’esprit,
l’indépendance.
Quant à l’indépendance du pouvoir, si je voulais porter le débat
sur ce point , je rappellerais qu’il n’y a pas longtemps M. le mi
nistre des affaires étrangères signait en écrivant au Roi : « Votre
I très fidèle sujet. » (Marques réitérées d’impatience.)
i Je termine par ce mot : il y a quelques années , dans une dis-
। cussion animée , un ministre rappelait à un membre de l’opposi
tion ces paroles de Tacite : Omnia serviliter pro dominatione. Ges
mots ne s’appliquent pas seulement aux intrigants ; ils s’appli
quent encore et surtout aux ambitieux.
» On n’a pas oublié que ce duc Prota, une autre victime de
Delcarretto, avait été emprisonné à la suite des démonstrations
du 14 décembre.
» Les manifestations les plus enthousiastes se sont renouvelées,
dans la soirée, au théâtre de San-Garlo : les cris de : Vive la Si
cile ! vive le roi constitutionnel ! se firent entendre à plusieurs
reprises. Dans la soirée suivante, la famille royale assistait à la
représentation. Ferdinand fut accueilli aux cris de : Vive le roi
constitutionnel ! Il se leva et s’inclina vers la foule.
» Chacun s’accordait à Naples pour reconnaître que le duc
Léopold, prince de Salerne, père de S. A. R. la duchesse d’Au
male, a puissamment contribué, par son influence et ses sages
conseils, à obtenir du roi les solennelles concessions qui ont
apaisé tout d’un coup la tempête populaire. Dans cette circons
tance mémorable, le prince de Salerne a justifié d’une manière
éclatante la considération dont il jouit dans le royaume et a ac
quis des litres incontestables à la reconnaissance des peuples des
Deux-SIciles.
» Ces sentiments que tous éprouvaient lui ont été vivement
manifestés au théâtre de San-Garlo, où son entrée fut saluée par
des applaudissements unanimes.
» Les troupes royales de Palerme n’étaient point encore re
venues à Naples, quoiqu’on en ait dit ; seulement, un autre bâ
timent à vapeur a mis à terre une cargaison de blessés de celte
ville. On n’a point de nouvelles des navires expédiés à Palerme
pour ramener une partie des troupes qui ne peuvent s’y mainte
nir. Aucun nouvel avis direct de la Sicile n’était parvenu à Na
ples avant le départ du Lombardo ; on sait seulement d’une ma
nière positive que les insurgés occupent tous les forts et le châ
teau de Castellamare. »
CHRONIQUE.
Nous avons parlé de deux individus arrêtés au moment où ils
cherchaient à se défaire de plusieurs montres qu’on supposeavoir
été volées, en voici le signalement : N° 6517 montre en or a répé
tition à cylindre, 8 trous, à pierre, cuvette d’or, bords ciselés. N°
17, montre en argent à cylindre, 4 trous à presse, cuvette en cui
vre, fond gravé, bords en or ciselé. N° 25801 , savonelte en ar
gent, gravée et à roue de rencontre. No 62399 et 9458, boîtier
d’or rouge , d’une montre répétition à cylindre, forme non nou
velle.
On prie les personnes qui pourraient donner quelques rensei
gnements sur ces montres de vouloir bien les communiquer au
bureau de la police de sûreté.
M. le comte de Cartagena, secrétaire de l’ambassade d’Espa
gne à Paris, est arrivé en ville, se rendant à Madrid.
Un individu, qui s’introduisait dans les maisons pour y men
dier, a été arrêté avant-hier, à cinq heures du soir, par les agents
de l’autorité.
Get homme était nanti de plusieurs objets dont la possession a
paru suspecte, et qui a déterminé son incarcération immédiate.
La ville de Langon vient de perdre un de ses habitants les plus
distingués. M. Jean Rivière , propriétaire et licencié en droit, âgé
de 74 ans , a succombé mercredi dernier , 2 du courant , à la
suite d’une attaque de paralysie, et a laissé par testament 50,000 fr.
à l’hospice de cette ville , 500 fr. à l’église paroissiale et 150 fr.
pour d’autres bonnes œuvres.
Une telle munificence est malheureusement si rare , dans le
siècle d’égoïsme où nous vivons , que nous sommes heureux
d’avoir à signaler des actes de cette nature.
Puisse cette générosité trouver un grand nombre d’imitateurs 1
Par ordonnance royale , en date du 13 septembre 1847 , M.
Blay a été nommé commissaire-priseur à Bordeaux , en rempla
cement de M. Bezian, démissionnaire, et a prêté serment en cette
qualité le 7 du courant.
Son étude est située rue des Trois-Conils, 20.
Une montre a été trouvée le 3 du courant, dans l’un des bateaux
à vapeur de la compagnie centrale.
Elle est déposée au bureau du ponton de ladite compagnie ; on
peut la réclamer au bureau de police de la Mairie ou à la Compa
gnie Centrale.
Les amis et connaissances des familles A. Duthil , P. Chape
ron, Ladurantie et Lubbert, qui, par oubli n’auraient pas reçu de
lettre d’invitation pour assister aux obsèques de feu Mme A. Du-
thil, née Chaperon , sont prévenus qu’elles auront lieu , demain 8
du courant, dans l’église Saint-Martial , à onze heures du matin.
On se réunira chez Is défunte , quai des Chérirons , 89, à dix
heures et demie.
DÉCÈS ET INHUMATIONS.
Du 6 février.
Renée Boisdron, 71 ans, épouse Bouhaut, propriétaire, dé
cédée hier, rue du Manège, 2.
Jean Benaban, 32 ans , chapelier, décédé ce'matin, rue Mau-
bourguet, 10.
Antoine Lamèzas, 83 ans, musicien , décédé hier, rue Tustal.
Antoine Darvoy, 80 ans , retraité des tabacs, décédé ce matin,
allées d’Amour, 65.
Marie Glavelle, 48 ans, veuve May, marin, décédée ce matin,
rue Dupaty.
Jean Nozière, 58 ans, décédé ce matin, rue de la Douane, 9.
Du 7.
Marguerite Boulan, 47 ans, épouse Labeyrie , journalier , dé
cédée hier au village du Tondut.
Martin Beaulieu , 66 ans , rentier , décédé hier , rue Fondau-
dège, 20.
Virginie Chadefaux, 19 ans, décédée hier, rue Hugla, 4.
Marguerite Bouchet, 73 ans , veuve Chassaigne , décédée ce
matin, rue Bouquière, 45.
Rose Bret, 70 ans, épouse Renateau, propriétaire, décédée hier,
rue Buffon, 8.
AnneGombret, 76 ans, veuve Picot, maréchal-ferrant, décédée
ce matin , rue Dauphine, 20.
ce moment il était tout au plus neuf heures un quart, puisque Na
varre était rentré à neuf heures vingt minutes dans la salle d’exer-
cice , qu’il faut en effet lui accorder quelques minutes , soit
dans le temps perdu dans le corridor au moment où il échange ,
ainsi que les frères, leurs adieux avec Rudel et Vidal, soient pour
le temps nécessaire pour remonter dans la salle d’exercice, où il
arrive, ainsi que nous l’avons dit, à neuf heures vingt minutes , il
en résulte que par une autre voie, l’information est arrivée à cons
tater ce fait, que Cécile, arrivée dans le corridor du Noviciat après
neuf heures dix minutes, avait disparu à neuf heures un quart.
Cécile serait demeurée à peine cinq minutes dans le corridor.
Cette donnée prouve qu’elle n’a pas pu , ainsi qu’on l’a prétendu ,
être sortie , ennuyée qu’elle était d’attendre son maître. Le para
pluie confié à sa garde , retrouvé une heure après , malgré la
pluie qui tombait , à la place où Conte le lui avait confié , prouve
qu’elle n’est pas sortie. Sous quel prétexte serait-elle sortie ?
; Conte lui aurait-il donné une commission ? Au contraire , l’ins
truction établit que les dernières paroles que Conte a adressées à
Cécile , sont celles-ci : Cécile', attends-moi là , pour porter les
corbeilles vides. Cet ordre était si sérieux, que Conte , descendant
de chez le directeur avec ses corbeilles vides et ne trouvant plus
Cécile pour les emporter , les a laissées daus le parloir , et a en
voyé une de ses jeunes apprenties pour les chercher. D’ailleurs,
ainsi que l’instruction va l’établir, la porte du Noviciat qui donne
accès sur la rue est restée constamment fermée avec la clé.
Mais une déposition qui devait donner à la procédure une au
tre direction avait été annoncée par la voie des journaux. On af
firmait que le jeune Vidal, au moment où il allait sortir du Novi
ciat avec Rudel, avait vu la jeune Cécile dans le corridor , ap
puyée sur l’arc-boutant de la porte de la cour, se diriger du côté
de la porte de la rue , et passer à côté de lui , à ce point qu’il
avait été obligé de s’écarter pour la laisser passer.
La précision de ce témoignage éveillait l’attention de la justice ;
les moyens par lesquels il s’était produit, provoquaient ses défian
ces. En même temps que M. le juge d’instruction se préparait à
recevoir cette déposition , il devait réunir les moyens de le con
trôler.
L’instruction a en effet constaté que le lendemain du crime et
le jour même où le cadavre de Cécile avait été découvert, avant
qu’aucune accusation eût encore retenti, les directeurs de l’éta
blissement des Frères se préoccupaient du soin de trouver des
témoins qui eussent vu sortir Cécile Combetles. Ils se rappelèrent
que Vidal et Rudel étaient dans le parloir au moment où cette
jeune fille était entrée dans le corridor du’Noviciat. Le sieur Crou-
zat, attaché au Pensionnat en qualité de maître de musique, fut
chargé du soin de rechercher le logement de Vidal et de Rudel ,
et de les inviter à se rendre au Noviciat. Il leur écrivit une lettre
dans cet objet. Ils arrivèrent en effet le vendredi vers trois heu
res. Ils furent reçus par le frère Floride, visiteur, qui leur dit :
« Je vous ai fait venir, messieurs, pour savoir si, comme vous
» êtes venus hier, vous n’avez pas vu sortir cette petite. » Ils
répondirent, l’un et l’autre, qu’ils ne l’avaient pas vue sortir. En
sortant de chez les Frères, Vidal et Rudel se rendent chez le sieur
Rolland, perruquier, et déclarent l’un et l’autre qu’ils n’ont pas
vu de jeune fille, la veille, pendant qu’ils étaient chez les Frè
res.
Ils repartirent pour Lavaur, le lundi 19 avril. Vidal revint seul
le samedi 24 ; il fut conduit par le directeur des Frères de La
vaur au Noviciat de Toulouse ; et après avoir été mis sur les lieux
occupés par Cécile, Vidal crut se rappeler qu’il lui semblait avoir
vu cette petite fille passer derrière lui, mais qu’il ne pouvait pas
dire l’avoir vue sortir, parce qu’à ce moment il tournait le dos à la
porte de la rue.
- L’information a démontré avec certitude l’illusion dans laquelle
s’était laissé entraîner le jeune Vidal, en déclarant qu’il lui sem
blait avoir vu Cécile dans le corridor, ou moment où il allait sortir
du Noviciat.
D’abord , la déclaration du novice Navarre contredit l’assertion
de Vidal, puisque Navarre déclare que Cécile a disparu du cor
ridor au moment où il occupait encore le seuil de la porte du par
loir ; or, à ce moment, Vidal était dans l’intérieur du parloir, et
n’avait pas encore passé dans le corridor.
D’un autre côté , au moment où Vidal prétend avoir vu Cécile,
il n’était pas seul dans le corridor, il s’y trouvait avec Rudel , les
trois novices , Navarre, Laphien et Janissien , et le frère portier.
Or, de ces six personnes , réunies dans ce corridor très éclairé ,
large de trois mètres sur six de long , cinq personnes déclarent
n’avoir pas vu Cécile. Ces cinq personnes sont : Rudel , le novice
Navarre , Laphien , Janissien et le frère portier. Or, il n’est pas
admissible que Cécile , dont le costume se détachait par sa forme
comme par sa couleur de celui des quatre frères, et qui devait
d’autant mieux provoquer les regards qu’elle se serait déplacée
et aurait, en quelque sorte, heurté ou traversé le groupe qu’ils
formaient , n’eût pas été aperçue par cinq personnes réunies
presque sur le même point, tandis qu’elle eût été remarquée par
le sixième.
Mais une circonstance plus décisive encore est venue renver
ser ce témoignage.
M. le juge d’instruction a constaté la place respective qu’occu
paient Rudel et Vidal, au moment où ce dernier se serait écarté
pour laisser passer Cécile se dirigeant vers la porte de la rue ,
Vidal, presque au milieu du corridor, tournait le dos à la porte de
la rue, Rudel était appuyé contre l’un des ouvrages de cette porte,
tandis que le portier , appuyé sur l’autre , tenant les clé à la main ,
se disposait à ouvrir pour laisser sortir Rudel et Vidal.
Dans cette position , Cécile passant derrière Vidal , doit ren
contrer Rudel, ét celui-ci déclare ne l’avoir pas vue ; d’un autre
côté, Rudel affirme que pendant que Vidal était au milieu du cor
ridor, le dos tourné contre la porte de la rue, lui, Rudel, a eu les
yeux sans cesse fixés sur celte porte et qu’il n’a vu sortir person
ne ; enfin , il ajoute que la porte est restée constamment fer
mée à clé et que le portier l’a ouverte pour le laisser sortir avec
Vidal.
Le sieur Vidal a lui-même spontanément raconté à la justice les
circonstances au milieu desquelles s’était produit son témoignage :
,EAYIGN8
1
Nouvelles de Naples.
On lit dans le Nouvelliste :
« Les nouvelles de Naples que nous recevons aujourd’hui par
Iq Lombardo, postérieures seulement de deux jours aux dernières
reçues, ne mentionnent aucun fait bien saillant depuis les événe
ments que l’on connaît. Dans la journée du 29, après la promul
gation de la constitution, le roi Ferdinand, montant à cheval, a
parcouru la ville de Naples et a été partout bien accueilli parla
population.
» Apercevant un groupe d’où s’échappaient les cris de : Vive
le roi constitutionnel! Ferdinand s’approcha et aperçut le duc
Prota à la tête du groupe et portant des rubans aux trois cou
leurs ; puis s adressant amicalement au duc, il l’invita à quitter
ces emblèmes tricolores, qui pouvaient, disait-il, exciter l’effer
vescence populaire
COUR D’ASSISES DE LA HAUTE-GARONNE.
AFFAIRE CÉCILE COMBETTES.
ACTE DACCUSATION.
( SUITE. )
Tous les faits fournis dans l’information concourent à fixer
la
disparition de Cécile entre neuf heures dix minutes et neuf heures
un quart.
En effet, les trois frères et les deux jeunes gens placés dans le
parloir lorsque Conte et Cécile sont arrivés, sortent à leur tour et
se trouvent dans le corridor. Ils sont tous d’accord , ‘à l’exception
de Vidal dont nous allons dans un instant apprécier les doutes ,
pour déclarer que lorsqu’ils ont passé du parloir dans le corridor,
il n’y avait plus personne dans cette dernière pièce. Et comme à
h
((
»
))
»
»
»
»
»
»
))
»
Quand je vins, dit-il, samedi dernier 24 avril , à Toulouse , ce
fut d’après une lettre écrite par le frère Floride, de cette ville,
au frère Auricule, directeur à Lavaur. Les frais de mon voyage
furent payés par le frère Auricule. Je devais aller dîner après
mon arrivée à Toulouse le samedi à la communauté de cette
ville. Je m’y rendis en effet ; mais alors le frère Floride me dit
qu’il était plus convenable , que devant déposer , je ne man
geasse pas chez eux ; mais il me donna , à cet instant , mal
gré mon refus, deux francs pour payer mon dîner que j’allai
prendre au Rocher de Foix , et quoique j’eusse apporté avec
moi assez d’argent pour payer les frais de mon voyage et de
mon séjour. »
Il demeurait ainsi établi que ce témoin, âgé à peine de dix-sept
ans, que sa jeunesse et son inexpérience ne pouvaient défendre
contre les influences séductrices qui l’ont obsédé, a été conduit,
comme par la main, à la plus extrême limite qui sépare un men
songe officieux et complaisant d’un faux témoignage criminel.
Aussi la cour n’a-t-elle pas hésité à déclarer que la déposition de
Vidal ne méritait pas la confiance de la justice.
Un autre témoignage, plus précis encore que celui de Vidal,
annoncé et publié par les journaux, a été produit par la justice ;
c’est celui de Magdelaine Sabatier.
Cette femme raconte « qu’un jour du mois d’avril, qu’elle croit
» être un jeudi, et qu’elle croit être le 8 ou le 9 avril, parce que
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