Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1925-05-05
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mai 1925 05 mai 1925
Description : 1925/05/05 (A41,N14512). 1925/05/05 (A41,N14512).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t545757w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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LE PETIT ALGÉRIEN
erienne
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Et flans les principales Agences de France et de 1 Etranger.
Buillotlia clvi Jour
Quelques remarques
â propos des élections
(De notre rédacteur parisien}
Paris, 4 mai.
L'une des caractéristiques des élections
%municipales, c'est le recul du communis
me. Ce parti, qui reçoit de Moscou son
programme, son mot d’ordre et son budget ,
fin a été pour ses violences sanguinaires,
pour ses assassinats de Marseille et de
Paris. Décidément, la violence ne s'accli
mate pas en France.
Cependant, les perquisitions opérées à la
suite de la fusillade de la me Damrémont
ont permis, bien que tardives , de faire des
découvertes intéressantes sur Vorganisa
tion communiste , On^a acquis la preuve
qu'une seule personne avait, reçu de Mos
cou, via New-York, 30.000 dollars, ce qui
représente près de 600.000 francs-papier.
La justice a appris, d’autre part, que les
« Moscou!aires » possédaient, à Paris et
'dans sa banlieue, une armée rouge de
clicc comptant 800 jeunes gens, tous armés
'de pistolets automatiques et pourvut de
imuniüons , sans parler des réserves égale
ment armé" s. _ .
Ce militarisme bolchevik ne dit deciuc-
jmenl rien qui vaille aux électeurs français,
même les plus avancés.
Une fraction assez importante des trou
pes communistes a rejoint le parti socia
liste S.F.T.O. de M. Blum, qui se trouve
désormais au centre du Cartel. Car, il
faut savoir que le Cartel a joué, aux élec
tions municipales d’hier, comme il avait
joué aux élections législatives du 11 mai
1924, Partout où ils ne se sentaient pas
les plus forts, les socialistes du S.F.I.O.
'qnt fait alliance avec les radicaux, (quilles
à marcher seuls, comme cela s'est "produit
é Limoges et à Lille, lorsqu'ils ont pensé
pouvoir l'emporter sans l'appui de leurs
amis.
Le résultat de cette tactique égoïste,
fi'est qu'ils ont gagné des voix et des siè
ges: à leur gauche, sur les communistes,
fit à leur droite sur les radicaux. Ils sont
!les véritables vainqueurs de la journée
du 3 mai. Il ne s'agit pas d’un glissement
é gauche, mais à l'extrême-gauche. _
On me dit que le plus marri de l'événe
ment, c'est kl. Caillaux lui-même, qui voit
détruit d'un seul coup tout son effort pour
restaurer la confiance si nécessaire à la
réussite de ses plans monétaires et finan
ciers.
Les dirigeants du Cartel n'ont pas dis
simulé qu'il s'agissait pour eux 1 à la fois
de démontrer que. La politique du ti mai
n'était pas désavouée, par> le pays et de
faire marcher le Sénat. S'il est vrai, et les
statistiques nous le diront, que les Con
seils municipaux, ce corps électoral de la
Haute Assemblée, ont fait un pas vers la
gauche, l'heure est venue de sommer le
Luxembourg non plus de renverser les
cabinets qui mènent la, France à la fail
lite, m,ais de marcher à la remorque du
Palais-Bourbon.
Fière d'un résultat électoral, qu'elle[ va
interpréter à sa guise, la majorité de la
Chambre va reprendre toutes ses folles
propositions de confiscation du capital et
contraindre le Sénat de les ratifier. M.
Caillaux, qui se proposait d'aller « piano »
afin de n'effaroucher personne et de réta
blir la confiance, devra, s'il ne veut pas
I être brisé, accélérer le pas. On devine que
nous allons revenir à Vherriotisme inté
gral. M. Herriot n'a pas dissimulé que
c'était là Venjeu des élections municipa
les et que, bon gré mal gré, il faudrait re
venir à ses projets, un instant abandon
nés.
Sans attendre le résultat du ballottage,
qui peut être rectificatif, les meneurs de
Vextrême-gauche parlent haut et posent
leurs conditions. Le cabinet Painlevé, avec
son programme édulcoré, n'a été qu'une
transition. Il fallait doubler le cap
des élections municipales. Attendons-nous
3 maintenant à bien des folies.
L. Marcellin.
-««s
Propagande allemand
et vérité française
Paris, 3 mai. — Du Temps :
Quels que soient les noms qui vont sortir
aujourd’hui des urnes municipales, ou qui
seront remis en question dimanche prochain,
à l’occasion des scrub'.is de ballottage, il
n’est pas probable que cette consultation du
corps électoral ainsi fragmenté, sectionné,
découpé en des milliers de circonscriptions
communales, puisse faire connaître tout à
fait l’état exact et la situation véritable des
partis en France.
Si, dans les arrondissements de Paris, les
-intérêts en cause, les questions en suspens
et les candidatures en conflit prennent un
caractère politique, il n’en est pas de même
aux chefs-lieux des arrondissements ou des
santons de province, ni à plus forte raison
au fond dés campagnes, où l’opinion publi-
0 que sait à peine ce qui se passe au-delà de
J’étroit horizon des communes rurales.
Dans la grande capitale des Français, cha
cun possède le moyen de savoir à quoi s’en
tenir sur les événements du jour ou de la
veille ; Paris est comme un centre de réson
nance où viennent se répercuter les échos du
monde entier. Il suffit aux parisiens de prê
ter l’oreille à ces innombrables échos pour se
rendre compte des probabilités de la tempé
rature mondiale et pour apercevoir, le cas
échéant, les signes précurseurs d’un orage
qui s’amasse, d’une guerre qui vient ou
d’une révolution qui gronde.
Paris a d’invisibles antennes qui vont dé
couvrir et capter au passage, dans les ondes
et dans les faisceaux que forment les reflets
de l’univers vivant le rayon révélateur qui,
en se pesant tour à tour sur la forme des
choses et sur la figure des gens, donne le
mot d’une énigme ou la solution d’un pro
blème.
Aux yeux des parisiens, pour peu qu’ils
soient attentifs et clairvoyants, se montrent
des réalités qu’on ne voitpas ailleurs. Faut-
il s’étonner que l’électeur rural, 7 dans, son ha
meau de quelques feux, ou dans sonjogis so
litaire, sans communication avec l’extérieur
fit quelquefois sans voisinage immédiat, ne
suisse meüyer son choi x et fixer ça décision
en matière électorale que d’après des sug
gestions auxquelles il est incapable d’oppo
ser la moindre objection logique ou la plus
élémentaire vérification de fait ?
Il n’est sensible qu’à des influences direc
tes qui s’exercent sur lui pendant la période
électorale, les . jours de foire et de marché,
s’il a trop écouté, en faisant ses emplettes,
les récriminations d’un petit commerçant ai
gri par l’impôt sur le chiffre d’affaires. Son
humeur s’irrite contre les auteurs présumés
d’une taxe que les candidats du Cartel ont
maudite, apres l’avoir votée. Si quelque main
mystérièuse a glissé dans son panier une de
ces gazettes ultra-pacifistes qui ont singuliè
rement pullulé dans ces derniers temps, il
entre en fureur contre un certain nombre de
braves gens qu’il ne connaît pas et qu’il ac
cuse de tous les maux de la guerre.
C}’est ainsi qu’une propagande étrange
ment tenace a pu retourner l’opinioii d’une
partie des populations rurales contre ceux
qui, en certains cas, furent les bienfaiteurs
des campagnes et les plus dévoués protec
teurs du’ labeur agricole. On a propagé, de
village en village, par des papiers quelque
fois glissés, la nuit, sous la porte des mai
sons champêtres, ces sortes de légendes dont
la hantise, chez les multitudes crédules, pro
voque les pires contagions d’erreur généra
lisée et les plus déplorables accès d’animo
sité collective.
A force d’entendre débiter les plus énormes
sottises ou les plus grossiers mensonges sur
les origines et sur les responsabilités de la
guerre,, les foules sont quelquefois en proie
aux atteintes morbides d’un doute perni
cieux. Il y a. dans certaines communes, un
tel désordre mental qu'on a pu entendre çà
et. là, ces jours-ci encore, dans des cérémo
nies présidées par des représentants de l’ad
ministration préfectorale, les plus étranges
propos. On y pérore devant des auditoires
ébahis, contre ce qu’on appelle le militaris
me français. On y profère des diatribes furi
bondes contre un bellicisme dont, paraît-il,
les Allemands sont exempts.
Un propagandiste de l’anarchie, hier enco
re, profitait de l’inauguration d’un monu
ment aux morts de 1a. guerre pour se laisser
aller à de véhémentes invectives contre nos
écoles militaires, auxquelles il reprochait de
former des officiers. Quelle différence y a-
t-iî entre ces malédictions haineuses, ces dé
clamations antinationales et la propagande
allemande ? Les intellectuels d’outre-Rhin ne
parlaient pas autrement de notre pays lors
que, dans un manifeste tristement fameux,
iis essayaient de nier l’évidence de l’agres
sion de 1914 et s’efforçaient de justifier, par
une raison démonstrative, l’incendie de Lou
vain, les carnages de Dînant-sur-Meuse et de
Gerbeviller, la dévastation de la Belgique et
de nos départements du Nord et de l’Est.
C’est pourquoi il est de plus en plus néces
saire qu’en vue de rectifier les erreurs ou les
calomnies ainsi propagées, des voix éloquen
tes se fassent entendre pour la défense de
toute une élite française, contre une propa
gande dont les braves gens de nos campagnes»
auraient horreur, s’ils en apercevaient les te-
riants et les aboutissants.
Au Sénat, dans des circonstances récentes
et mémorables, M. François--Marsal a su, par
un discours qui fut un acte, relever noble
ment la majorité de la précédente législatu
re d’une espèce d’arrêt d’ostracisme que les
bénéficiaires du il mai prétendaient pronon
cer sacs appui contre les meilleurs serviteurs
de la République nationale.
Ancien président du Conseil des ministres,
désigné par l’autorité de ce titre pour la di
rection d’un beau dessein de redressement in
tellectuel et moral, M. François-Marsal est
toujours prêt à payer de sa personne et à
prêcher d’exemple. Il n’a négligé aucune oc
casion de répondre à l’appel de ceux qui,
loin de Paris, veulent être renseignés, aver
tis, réconfortés par une parole sincère et
loyale. Il a des collaborateurs dévoués qui
se sont mis de tout cœur au service de Ta
vérité ; leurs conférences multipliées sur tous
les points du territoire de la République ont
déjà réussi à dissiper des malentendus, à
vaincre des préventions, à désarmer des hai
nes en apportant simplement à la conscience
populaire les éclaircissements dont elle a
besoin.
C’est une œuvre bien commencée et qui
portera ses fruits, étant fondée sur la vérité
et sur la raison. « La raison, disait l’illustre
auteur de F « esprit des lois », finit toujours
par avoir raison, et la vérité a toujours le
dernier mot.
En ce moment-ci, dans les discussions pu
bliques, il est souvent question de l’assainis
sement. Il s’agit, en effet, de toute nécessité,
d’assainir notre monnaie, nos administra
tions, notre outillage économique, nos rela
tions extérieures et le foi^ptionnement du
service intérieur de l’Etat.
On ne saurait remplir complètement ce de
voir de salubrité publique si o nne procé
dait sans retard à l’assainissement de l’at
mosphère électorale et en dégageant de tous
les sinistres nuages amoncelés par la pro
pagande allemande, le pur éclat de la vérité
française.
CEUX QUI S’EN VONT
Mort de Clément Ader
Le grand précurseur français de l'avia
tion est décédé à Toulouse,
à l’âge de 84 ans
Paris, 4 mai. — Nous sommes avisés de
Toulouse que Clément Ader, le père de l’a
viation, est mort.
Retiré depuis de nombreuses années dans
sa maison de Muret (Hte-Garonne), avec un
passé glorieux, au milieu de souvenirs, les
uns plus agréables, les autres amers — car
il fut incompris à une époque où l’aviation
était incomprise — Clément Ader, comman
deur de la légion d’honneur, s’est éteint à
Toulouse, hier matin, après une courte mala
die. Il était âgé de 84 ans. Il avait perdu, la
semaine dernière, sa femme.
Nous ne pouvons ici retracer la carrière de
ce génie. Ses inventions, ses recherches, ses
études aboutirent à cet avion avec lequel il
parcourait, en octobre 1897, près de 400 mè
tres, et avec lequel un homme, pour la pre
mière fois, s’était libéré du sol avec un ap
pareil à traction mécanique. Il voulut offrir
le fruit de ses recherches au gouvernement
d'alors ; il fut évincé. Ecœuré, il brisa son
idole, à l’exception de certaines pièces qu’il
remit à Chanute et qui échurent aux Wright,
par le truchement de Langley. C’est ainsi
qu’Ader collabora, indirectement aux travaux
des' aviateurs américains.
En octobre dernier, M. Laurent Eynac tint
à remettre lui-même, à ce grand vieillard,
au cours d’une cérémonie organisée dans sa
ville natale, les insignes de commandeur de
la légion d’honneur. Ader avait préparé un
long discours. Au moment de se lever, les
grands feuillets et les belles phrases, les re
merciements et le protocole, il écarta tout et
ne songea qu’à la France. Il se leva, et d’une
voix que les années rendaient, certes, peu
éclatante, mais avaient laissée singulièrement
impérative, il ne prononça que ces quelques
mots :
« N’oubliez jamais que la nation qui sera
maîtresse de l’ai-r, sera reine du monde ».
Ce fut tout. Ce grand français n’envisa
geait rien du passé, dont L1 avait tant souf
fert ; mais, à ces grands chefs qui venaient
là l’honorer, U montrait L’ayepik
Conseil des Ministres
Paris, 4 mai. — Les ministres et sous-se
crétaires d’Etat ont tenu, ce soir, à cinq
heures, un Conseil au ministère de la guer
re, sous la présidence de M. Painlevé.
Le ministre des affaires étrangères a mis
ses collègues au courant de la situation
extérieure.
Le ministre de l’intérieur a soumis au
Conseil les dispositions du projet sur les
lotissements, qui sera déposé sur le bureau
de la Chambre, dès la rentrée et a exposé
les résultats des élections municipales.
A l’occasion de la fête nationale de
Jeanne d’Arc, qui doit être célébrée le
10 mai, le gouvernement ayant été avisé
que des manifestations et contre-manifes
tations susceptibles de prendre un certain
caractère de violence avaient été prépa
rées, a pris toutes les dispositions pour
maintenir l’ordre. En conséquence, aucun
cortège sur la voie publique ne sera toléré.
L’Agence Africaine nous adresse la commu
nication suivante :
En réporfse aux questions qui lui Ont
été posées par notre collaborateur sénato
rial à l’issue du Conseil, M. Schrameck a
déclaré :
La Banque de France
1° Qu’il n’avait pas été question au Con
seil de la démission annoncée de M. Robi
neau, comme gouverneur de la Banque de
France.
Le gouvernement général de l’Algérie
2° Que là désignation de M. Maurice
Viollette comme gouverneur général de
l’Algérie était une chose absolument déci
dée et que le décret de nomination serait
rendu public, très vraisemblablement à
l’issue du plus* prochain Conseil des mi
nistres, qui doit avoir lieu samedi.
Le Faefe de Garantie
Autour de la réponse française
Londres, 4 mai. — Le rédacteur diploma
tique du Daily Teleqraph écrit :
Le gouvernement britannique a reçu de
Paris un avis d’après lequel le Quai d’Orsay
active la rédaction de la réponse française
aux propositions allemandes de sécurité. Le
texte pourrait être soumis aux alliés à une
date antérieure à celle qui paraissait pro
bable il y a deux jours.
Cette réponse sera d’un caractère plus pré
cis et plus tranchant que le texte original
de M. Herriot ; mais, le bruit qui a couru à
Paris et d'après lequel, en même temps que
la note française serait envoyée à Berlin,
d’autres notes identiques en substances se
raient envoyées au gouvernement allemand
par les autres puissances aPiées, y
m Granae-Bretàghè, n’a pas été confirme !
jusqu’à présent et il semble inexact, ou tout
au moins prématuré.
Times à Rabat analyse la situation dans lai
zone française au Maroc :
La situation, au commencement de la se
maine dernière, écrit-il, avait incontestable
ment pris une tournure sérieuse ; mais, de
puis mercredi, elle est bien en mains et tout
indique que la campagne sera maintenant
brève.
Malgré tout, les autorités françaises ne né
gligent aucune précaution. Le maintien du
prestige français au Maroc dépend de leur
habileté à garantir la sécurité de la popula
tion du protectorat et à la défendre contre
toute attaque
Les colonnes françaises avancent vers le
nord, chassant devant elles l’envahisseur riï-
fain vers la ligne des postes fortifiés entre
lesquels ils avaient filtré par petits groupes.
Ces postes, solidement tenus et bien pourvus
d’artillerie, ont été établis et construits de
telle sorte que leurs fjbux croisés comman
dent toutes les approches des riffains et de
leurs alliés. Gès tribus, conclut la dépêche,
ne réussiront pas à atteindre, pour se mettre
en sûreté, la zone espagnole avant d’avoir
payé chèrement leur témérité.
AU MAROC
Les opérations contre les Itiiiains
Communiqué officiel
Rabat, 4 mai. — A l’Ouest, le général Co
lomba!, dans un brillant combat, où ses
troupes ont fait preuve d’un allant incom
parable, a dégagé les abords du poste de
l’Aoudour et ravitaillé ce poste. Il a com
plètement battu l’adversaire, particulière
ment mordant. 4- "
Plus de cinquante cadavres ennemis ont
été comptés sur le terrain. Nous avons
fait des prisonniers et pris un important
materiel. Nos pertes sont minimes.
Le général Colombat a également ravi
taillé, sans combat, le poste d’Achirkane.
Au centre, on signale que des rassemble
ments de Riffains importants se forment
devant la ligne de Sker-Bou-Azoun.
A l’Est, le groupement Cambay s’est
porté sur Moulay-Ali. Au cours de son
avance, il a dispersé des groupes ennemis
en leur infligeant de grosses pertes.
L’aviation a été extrêmement active
dans tous nos secteurs et a puissamment
aidé les groupements en opérations.
Un télégramme
du président du Conseil
Le résident général a reçu du président du
Conseil le télégramme suivant :
A l’heure où vous faites face, une fois
encore, à une situation difficile, le gouver
nement tient à vous adresser l’expression
de sort absolue confiance, et, saluant res
pectueusement ceux qui sont morts pour la
France, vous charge de transmettre aux
vaillantes troupes sous vos ordres, ses fé
licitations pour leur endurance et leur
courage.
Painlevé.
Noire intention n’est pas d’aller au Riff
Paris, 4 mai. — On mande de Rabat au
Temps :
La soudaineté et la violence de l’irruption
des bandes riffaines sur tout le front du imrd,
a entraîné une certaine effervescence dans
les tribus limitrophes, dont plusieurs ont été
contraintes à faire immédiatement cause
commune avec leurs envahisseurs.
Le commandement a pris tout- de suite les
mesures nécessaires pour enrayer le mouve
ment général des forces d’Abd-el-Krim, qui
paraît procéder sur un plan préétabli. Trois
groupes mobiles ont été formés sous les com
mandements respectifs du général Colombat,
â l’ouest ; du colonel Freydenberg, au cen
tre, et du colonel Cambay, à l’est
La Conférence
sur le com merce des armes
Déclarations de M. Paul Boncour
Genève, 4 mai. — Avant l’ouverture de
la conférence internationale sur le com
merce des armes et des munitions de guer
re, M. Paul Boncour a fait les déclarations
suivantes, relativement à l’intérêt que pré
sente la conférence au point de vue fran
çais :
La France a intérêt à se trouver partout où
il est question d’armement ou de désarme
ment, parce que partout où ces questions
sont agitées, c’est sa propre sécurité qui est
en jeu, à plus forte raison dans une confé
rence comme celle-ci, où doivent être recher
chés les moyens de lutter contre les arme
ments clandestins.
La France, qui n’a rien à cacher parce que
ses forces et son organisation militaire sont
uniquement tendues vers sa défense, sera
trop heureuse de prêter son concours à la
conférence qui s’ouvre aujourd’hui.
Il nous sera bien permis néanmoins d’ex
primer le regret que la méthode adoptée pour
rechercher le contrôle efficace du commerce
des armes, méconnaisse des faits évidents
d’expérience et de logique.
Comment constituer, en effet, le contrôle
efficace du commerce des armes de guerre
dans une Europe, dans un monde où il
n’existe pas d’atmosphère de paix et où cette
atmosphère ne saurait exister en l'absence
d’un pacte de sécurité, et. d’autre part, n’au-
rait-il pas été plus logique de commencer
cette œuvre d’assainissement par l’institution
d’un contrôle de fabrication d’armes et de
munitions de guerre. On saisit, en effet, plus
facilement la. fraude à sa source que sur les
routes du vaste monde.
Ces réserves faites, on nous trouvera prêts
à chercher ici, de bonne foi, les moyens de
remplacer la convention mort-née de Saint-
Gribriâte. ~-
■ -e... ...... .. , . "«.fj-v-Sl O»- ■ - - ■■
L’AVSATïON
UN OPERATEUR CINEMATOGRAPHIQUE
EST HAPPE ET TUE PAR UN AVION
Paris, 4 mai. — Un meeting d’aviation, or
ganisé par l’Aéro-Club de France, avait atti
ré, hier après-midi, une grande affluence au
camp de Dorly. Un dirigeable et un certain
nombre d’avions, pilotés par des jeunes gens
.devant rejoindre prochainement la caserne
et auxquels on donnait le baptême de l’air,
avaient évolué au-dessus du camp. Vers 16 h.
80, deux opérateurs cinématographiques
s’avancèrent sur la piste, malgré la défense
absolue qui avait été faite de la traverser.
Un avion qui rentrait, renversa l’opérateur,
Paul de Kîairval, 35 ans, demeurant 58, rue
des Pyrénées, à Paris, et le tua net. Son
collègue échappa à la mort en se couchant
sur la piste à la vue de l’avion, qui s’abat
tait.
L’infortuné de Kîairval a été tué en présen
ce de sa femme et de sa fillette, qu’il-avait
amenées au meeting d’aviation.
En Franc©
Paris, 4 mai. —- Voici les renseignements
parvenus :
A Moulins, la liste du Cartel est élue.
A Troyes, ballottage la liste dü Cartel des
Gauches arrive en tête.
A Castelnaudary, la liste d’Union tépubli-
caine est élue, battant la liste du Cartel, qui
avait à sa tête M. Jean Durand, sénateur et
ministre de l’agriculture.
A Rodez, la liste du Cartel est élue, moins
un siège.
A Strasbourg, ballottage dans lès quatre
cantons.
A Ste-Marie-aux-Mines, le général Bour
geois est battu.
A Angoulême, la liste du Cartel, compre.-
nant 16 radicaux-socialistes et 14 socialistes,
est élue tout entière contre deux listes de ré
publicains modérés, dont l’une, sous le patro
nage de la Ligue républicaine nationale,
avait à sa xête MM. Larocbe-Joubert et Poi-
tou-Duplessy, député.
A Dijon, la liste républicaine et sociale des
intérêts de Dijon, sortante, est élue tout en
tière ; M. Barabant, député est battu.
A SaintBrieuc, liste anticartelliste de M
Servin, sénateur, 22 candidats élus sur 27
M. Varron, député, maire, en ballottage.
A EVreux, la liste du Cartel est élue avec
M. Chauvin, député et maire sortant.
A Brest, la liste socialiste arrive en tête ;
à Douamenez, la liste communiste est élue.
A Clermont-Ferrand, la liste du Cartel des
Gauches, comprenant 16 radicaux et 16 socia
listes, est élue ; à Riom, la liste du Cartel des
Gauches de M. Clémentel, sénateur, ancien
ministre des finances, est. élue,
A Lyon, les élections municipales, pour les
7 arrondissements, ont donné les résultats
suivants : 1 er arr., M. Herriot, maire, élu avec
toute sa liste radicale-socialiste. M. Herriot
obtient 1.500 voix de plus qu’en 1919 ; 2® arr.,
ballottage, la liste du Cartel arrive en tête ;
3 e arr., la liste du Cartel des Gauches est
élue : 4 e arr. (Croix-Rousse), ballottage, la
liste radicale-socialiste arrive en tête ; 5 e
arr., ballottage, les radicaux sont en tête et
précèdent de quelques centaines de voix les
socialistes unifiés ; 6 e arr., la liste du Cartel
est élue ; 7 e arr., ballottage, la liste socialiste
unifiée arrive en tête, avec un seul élu, M.
Rognon, député. Partout, les ballottages sont
en faveur des cartellistes. Jusqu’ici les libé
raux perdent un siège au 6 e arrondissement.
A Miontceau-les-Mines, la liste socialiste est
élue avec M. Bouveri, sénateur, en tête. Les
communistes ont à peine obtenu 6 % des
voix.
Au Mans, la liste du Cartel est élue avec
M. Olivier, député SFIO.
A Mamers, la liste du Cartel est élue.
A Chambéry, la liste du Cartel est élue,il y
a ballottage pour deux sièges.
A Rouen, la municipalité sortante qui pré
sentait une liste d’union républicaine a ob
tenu 31 sièges ; M. Louis Dubreuil, député-
maire, a été réélu ; il y a ballottage pour 5
sièges. La tête de liste de l’Union des Gau-
MARDI 5 MAI 1925
. A ,ti" a J. nar< ?n e (Y os S es )> la liste républicaine
âue iout”nüère Ca ' dePUté CiSS VüS8es ' ^
9 ft^n ,nn ? n ^ voix ; le cartel des gp.ucheé.
pr“esiaUon?Tlcî ,nlS,eS ' 1830 0 ‘ la Ilste <**
sièges Vlgn ° I! ' ü y a ballottage pour tous lai
Çogronan, M. Danielou, sous-secrétairi
a Etat à la manne marchande, a été réêlû
avec toute sa liste sortante.
A Besançon, il y a ballottage pour les 34
sièges ; la liste radicale vient eii tête aval
une avance de 800 voix.
La flotte aérienne italienne
SA REORGANISATION
Rome, 4 mai. — Le projet de réorganisation
de la. flotte aérienne italienne, approuvé sa
medi pa'- le Conseil des ministres, prévoit
les nouveaux effectifs suivants: 2.418 officiers
dont 26 généraux ; 4.197 sous-officiers et
25.000 hommes de troupes.
60 escadrilles seront mises à la disposition
de l’armée et,' 18 escadrilles seront rattachées
à la marine ; 12 escadrilles seront réparties
entre les colonies italiennes.
Le nombre total des aéroplanes militaires
dont disposera lTtaiie s’élèvera désormais à
2.070.
—
Les Espagnols au Maroc
Dans la région de Chechaouen
Paris, 4 mai. — On mande de Tanger au
Temps :
On signale de gros rassemblements de trou
pes riffaines dans la région de Chechaouen. _ __
Le mouvement ne pourrait avoir d’autre ob-J pLuTi2 sièges ; le maire et quatre adjoints
< miû la roiriAn d , nnü77an r» a mn m'irait.! ^ _ • _ ~ r -u ^ +4.,,,-,
Une statistique officielle
mÏÏ/Jf’ 4 m ai. - A 18 b. 30, le ministère d«
1 intérieur communique la statistique sut-
v r ctnt6 i
Statistique des résultats pour les villes,
chefs-lieux d’arrondissement, nombre dê
chefs-lieux d’arrondissement, 385 :
.fjYL^ onse tt s municipaux définitivement cons
titues ou dans lesquels la majorité est acqut*
se au 1 er tour de scrutin, 184 ;
2° Conseils municipaux dont la majorité
n est pas constituée, en raison du n ombra
des sièges en ballottage ou dont les résultat*
ne sont pas encore parvenus, 204.
Les 181 Conseils municipaux où la majorité
est acquise, se répartissent ainsi : communis
tes, après le 3 mai, 0 ; avant le 3 mai, 0 ; so
cialistes S.F.I.O., 15, 8 ; républicains socialis
tes, 5, 4 ; radicaux et radicaux socialistes,
93, 75 ; républicains radicaux, 8, 10 : républi
cains de gauche, 25, 39 : républicains U.R.D.,
29, 37 ; conservateurs, 6, 10.
Situation des membres du Parlement •
Sénateurs élus, nouveaux, 4 ; réélus, 121 ;
battus, 8 ; en ballottage, 18. Total, 149.
Députés élus, nouveaux. 36 ; réélus, 194 ;
battus, 12 ; en ballottage, 40. Total, 282.
Villes gagnées par le Cartel :
Sisteron, Retheî, Lisieux, Angoulême, Non-
tron, Montbéliard, Pont-Audemer ; Château*
dun, Toulouse, Àuch, Rlaye, Bordeaux, La
Réole, Rennes, Vienne, Beaugé, St-Pol, Cler
mont-Ferrand, Bayonne, La Flèche, Chambé
ry, Niort, Abbeville, Castres, Moissac, Dragui
gnan, Rochecbouart.
Villes dans lesquelles la majorité s’est dé
placée vers le centre ou la droite : Saint-Aï*;
brique, Ribérac, Ancenis, Auxerre, Avallon.
Commentaires des journaux
Paris, 4 mai. — Dans 1’ Avenir :
Les résultats des élections municipales ont
été pleinement conformes à nos espérances.
La plupart de nos amis, de ceux que la ligue
républicaine nationale avait investis et re
commandés, ont été élus sans difficulté au
premier tour, de telle sorte que dès mainte
nant, quel que soit le résultat du scrutin de
ballottage de dimanche prochain, la majorité
du nouveau Conseil municipal reste acquise
aux républicains nationaux.
Sur 80 membres, 50 conseillers ont été élus
dès hier, parmi lesquels 40 sont des nôtres.
Le scrutin de ballottage achèvera notre vic
toire. Dans une dizaine de circonscriptions,
en effet, les positions prises dès le premier
tour par nos amis sont excellentes, de telle
sorte que la partie peut être considérée dès
maintenant comme brillamment gagnée. 11
, - , ... est assez remarquable de voir mis on bail ri
ches a Qftenu 81fl6 voue le communiste le . t .age des conseillers sortants tels que MM. Le
pluSfaVorise 2344. .... ... . Trocvuer, Oherbecoart, Sellier, Desvaux, etc.
A A rvv i nne ho ATtorrA lo 1 1 cto r>ornno iû enmo. . ’ 7 . . . 1
A Amiens, ballottage, la liste radicale-socia
liste vient en tête.
A Albi, la liste radicale-s-ocialiste remporte
24 sièges et la liste socialiste 3. M. Andrieux,
sénateur et mare, est battu.
A Draguignan, la liste du Cartel avec M.
Fourment, sénateur, est élue.
A Sens, la liste radicale-socialiste Gaudai-
re, sénateur, est élue.
A Bordeaux, la liste du bloc des gauches
obtient 23 sièges, il y a 13 ballottages ; ia
liste d’Urdon républicaine de la municipa
lité sortante est battue ; MM. Marquet et
Gaudron, députés cartellistes, sont élus.
A Soulac, M. Mandel est élu avec 4 can
didats de sa liste, la liste adverse obtient
3 sièges ; il y a 8 ballotages,
A Auch, la liste du cartel l’emporte.
A Altkirch, M. Jourdain, ancien ministre,
maire sortant, républicain national, est réé
lu ; il y a ballottage pour tous les autres
sièges.
A Annecy, la liste radicale socialiste, avec
M .Duboin, député, est réélue. ■
A Limoges, la liste socialiste est élue avec
M. Bedoulle, député-maire sortant.
A Rennes, la liste républicaine des gau
ches, sortante, est réélue-
A Grenoble la liste du cartel, avec M.
Mistral, député-maire sortant, est élue tout
entière au premier tour.
A Nancy, la liste républicaine anticartellis
te, a lû candidats élus ; il y a ballottage
pour 26 autres sièges.
A Toul, la liste Fringant, député de la gau
che radicale, arrive en tête.
A Verdun, la liste d’Union républicaine
avec M. Scbleiier. député, remporte 15 sièges;
il y a 12 ballottages.
A I file, il y a ballottage total.
A Roubaix, 36 socialistes S.F.LO. sont élus,
élue avec M. Lebas, député, maire sortant, en
tête
A Hazebrouck, la liste d’Union républicai
ne, avec l’abbé Lemire, député-maire, est
élue en entier.
A Dunkerque, la municipalité d’Entente ré
publicaine a 10 candidats élus ; il y a ballot
tage pouf 20 sièges.
A Marseille, la' liste Flaissières a 28 élus ;
il v a huit ballottages.
A Roubais, 36 socialistes S.F.I.O. sont élus.
La composition du Conseil précédent était de
36 socialistes ; M. Lebas, député S.F.I.O., mai
re sortant, est réélu.
A Angers, sont élus : 1,1 cartellistes, 10 con
servateurs et 3 membres d’une liste d’entente
républicaine municipale. Il y a ballottage
jectif que la région d’Ouezzan, ce qui aurait j£ ur C i nq) son t battus,
pour effet d’entraîner l’allongement du front i ^u Mans, la liste c
français.
Terrible accident sur la Cannebière
Marseille, 4 mai. — Ce soir, vers 4 heures,
rue Cannebière, des charpentiers hissaient
une longue et lourde poutre à la maison de
vêtements Thierry aîné, près de la Bourse,
en face du café Glacier. Soudain, le câble
de traction se rompit et la poutre, dun poids
de 300 kilos, tomba sur deux passants qui fu
rent tués sur le coup, au milieu de l’effroi
général.
Les victimes sont : MM. Johanne Gruring,
36 ans, commerçant suisse, et Louis Gaujas,
Les trois-formations, dçnt la concentration I ans, ingénieur en retraite de la \ine de
a été activement poussée, doivent être au- M- arseme -
jourd’hui à pied-d’œuvre. Elles se heurtent
à des difficultés particulières résultant des
inondations causées par les crues actuelles
de l'Ouergba et de tous ses affluents.
Il semble maintenant que les infiltrations
riffaines puissent ‘ être considérées comme
arrêtées. Il reste à les refouler chez elles, à
rétablir sur leur territoire les tribus de 1a
zone française qui ont été envahies et à in
fliger aux riffains une sévère leçon.
Il ne saurait être question d’aller dans le
Riff ni même de mordre, sur la zone espa
gnole, mais seulement d’en finir avec une
situation menaçante, par la stabilisation de
nos confins du nord, stabilisation qui ne sera
acquise que le jour où Abd-el-Krim et ses
partisans amont trouvé devant eux une for
ce contre laquelle il n’y a rien à tenter.
La situation
Londres, 4 mai. — Le correspondant du. !
Dépêches Commerciales
MARCHE DU HAVRE
Le Havre, 4,mai. — Cotons. — Ouverture :
mai, 602 ; juin, 602 ; juillet, 609 ; août, 612 ;
septembre, 613 ; octobre, 609 ; novembre^ 611 ;
décembre, 611 ; janvier, 612 ; février, 613 ;
mars, 613 ; avril, 613. Ventes : 150 ballef.
Cafés. — Mai, 417 ; juin, 410 ; juillet, 400,50 ;
août, 393,75 ; septembre, 389 ; novembre, 385 ;
décembre, 3,78,75 ; janvier, 372,25 ; février,
371 ; mars, 366,25. Ventes : 4.000 sa«s.
MARCHE DU COTON
Liverpool, 4 mai. — Cours à 15 heures »
mai, 12,57 ; juillet* 12,70 ; cotobre, 12,54.
New-York! 4 mai. — Ouverture ; mai, 23,/5;
juillet, 23,90-87 ; octobre, 23,56-52 i décembre,
23,75 ; janvier, 23-45-43*
du Cartel des Gauches,
comprenant MM. Houzé et Barbin, socialis
tes unifiés, députés, est réélue tout entière
contre la liste d’Entente Républicaine. Ce
pendant, la liste opposant gagne plus de
1.500 voix sur le scrutin précédent.
A Orléans, sont élus : 8 candidats du Car
tel des Gauches et 5 de la liste d’Union Répu
blicaine. Parmi les élus figure M. Chollet, dé
puté radical-socialiste ; le maire, M. Laville,
républicain modéré, est en ballottage. Il y a
ballottage pour 23 sièges.
A Calais, M. B-erquet, député de la Gauche
Démocratique, est battu avec sa liste.
A Boulogne-sur-Mer, M. Farjon, sénateur,
de l’Union Républicaine, est en ballottage
A Harfteur, M. Ancel, député, mai :e sor
tant, de l’Union Républicaine, est battu de
200 voix avec toute sa liste.
A Chartres, la liste modérée du Conseil sor
tant passe tout en entier dans les deux can
tons avec dans, chaque canton, une avance
de plus de 400 voix sur les cartellistes. Les
communistes obtiennent de 157 à 158 voix.
M. Bouvard, sénateifr, de la Gauche démo
cratique, nouveau candidat, est battu avec
le Cartel dont il était la tête de liste.
A Mont-Blanc, M. Barthe, socialiste, est élu.
A Lodève, M. Railbac, député, républicain
socialiste, est battu. .
Dans les Bouches-du-Rhône, d api es les
résultats parvenus à la préfecture à 21 heu
res, aucun changement ne s’esu produit dans
les communes du département, ; toutes les
municipalités sortantes ont été rtelues, les
ballottages sont très peu nombreux et dans
leur ensemble les résultats confirment au
point, de vue politique les élections du 11 ixisti
1924
"Â Rocroî, M. Philippoteaux, député, est élu
-avec toute sa liste.
Dans certains quartiers, les positions des ré*
publicains nationaux se trouvent fortifiés.
Dans le Matin :
A Paris, le scrutin d’bier ramène à l’hôtel
de ville un nombre imposant de sortants. Il
consolide raintes situations acquises et en
ce sens on peut dire qu’il ne change pas la
physionomie die l’assemblée ^municipale ;
mais au point de vue politique, une impor
tante caractéristique le marque, c’est l’échec
qu’enregistrent les cocrunistes. La province,
comme Paris, est allée aux urnes avec séré
nité. Les résultats connus, et c’est la majeure
partie, y font apparaître que le Cartel des
Gauches a, en maints endroits, marqué de
sensibles progrès.
C’est ainsi que deux grandes villes, Bor
deaux et Toulouse, voient leurs municipali
tés républicaines modérées faire place à des
assemblées cartellistes. A Lyon, malgré un
ballottage partiel, la liste du Cartel apparaît
déjà en progrès. M. Herriot est élu. Il a ob
tenu 1.500 voix de majorité de plus qu’en
1919. Par contre, à Lille, la liste de la muni*
cipalité socialiste sortante est distancée au
premier tour par une liste républicaine rnœ
dérée.
Dans le Figaro (H. Vonoven) :
L’électeur villageois est plus sensé que ses
menéùrs. Dans maints endroits, il aura réé
lu ou rejeté les sortants en considération de
leur gestion, ou en vue de§ besoins de la
commune. N’importe ! Sa voix sera mise au
compte de tel ou tel parti et des totaux ainsi
obtenus par de telles méthodes on tirera des
conclusions sur nos destinées nationales.
Dans les grandes villes cependant, entraîné
pa* - le journal et le café, le citoyen saisit
toute occasion de faire de la politique et de
vant déléguer la surveillance du nettoiement,
du pavage et de T assistan ce publique, il en
visage la conférence de Genève, les dangers
de l’inflation ou les avantages de l’impôt sur
le capital.
Dans le Petit Journal;
Si l’on veut, à cette heure, avant que les
résultats définitifs soient connus, dégager
une première impression générale, c’est de
constater que les communistes subissent en
plusieurs endroits des échecs retentissants.
Par exemple, MM. Marcel Cachin, Vaillant-
Coutnrier, Auffray, Gàrchery, députés com
munistes, à St-Ouen, à Levallois-Perret, à
Clichy et à Paris.
Dans I’Humanite (Marcel Cachin) ;
Autant que permettent de l’établir les pre
mières nouvelles qui nous parviennent, le
Bloc des Gauches a. conquis certains avanta
ges sur la droite. L’illusion démocratique
persiste encore en dépit des leçons de l’expé
rience. Les ouvriers et les petits bourgeois,
qui se fient encore aux partis de gauche pour
barrer la route au fascisme, mesureront sans
tarder leur erreur.
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
Certes ce n’est généralement pas dans les
élections municipales que les grands cou
rants politiques se dessinent le mieux. Il y
faut, d’habitude, faire .une large part aux
considérations de personne ; mais dans ce 3
mai il est d’évidence même que le pays, ex-
Faurait conduite à une irréparable catastro
phe, il est d’évidence même que le pays, in
digné, a voulu, avant toute chose, marque?
sa'fidélité au Cartel.
Dans I’Ere Nouvelle (éitorial) :
On avait supposé, chez nos adversaires,
que les opportunistes trouvaient au benat
un moyen d’abattre le Cartel et ses chefs. Or,
voici que le college chargé de créer un kenat
nouveau, devient un college de gauche. ltaï s
ces conditions, tout espoir disparaît d oppo
ser les élus du suffrage universel a ceux au
suffrage restreint. L’unité politique française
s’établit.
Dans 1’ Œuvre (Gustave Téry) :
Ce qui caractérise, essentiellement ces élec
tions municipales, c’est qu’il n y a pas été
un seul instant question des affaires munici
pales. Sans doute, fl y en a, et on supposa
; qu’elles ne sont pas encore toutes réglées 4
T a
Li cl
LE PETIT ALGÉRIEN
erienne
ABONNEMENTS :
3 mois
B mois
un an
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Alger, Algérie 1
14 fr.
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Et flans les principales Agences de France et de 1 Etranger.
Buillotlia clvi Jour
Quelques remarques
â propos des élections
(De notre rédacteur parisien}
Paris, 4 mai.
L'une des caractéristiques des élections
%municipales, c'est le recul du communis
me. Ce parti, qui reçoit de Moscou son
programme, son mot d’ordre et son budget ,
fin a été pour ses violences sanguinaires,
pour ses assassinats de Marseille et de
Paris. Décidément, la violence ne s'accli
mate pas en France.
Cependant, les perquisitions opérées à la
suite de la fusillade de la me Damrémont
ont permis, bien que tardives , de faire des
découvertes intéressantes sur Vorganisa
tion communiste , On^a acquis la preuve
qu'une seule personne avait, reçu de Mos
cou, via New-York, 30.000 dollars, ce qui
représente près de 600.000 francs-papier.
La justice a appris, d’autre part, que les
« Moscou!aires » possédaient, à Paris et
'dans sa banlieue, une armée rouge de
clicc comptant 800 jeunes gens, tous armés
'de pistolets automatiques et pourvut de
imuniüons , sans parler des réserves égale
ment armé" s. _ .
Ce militarisme bolchevik ne dit deciuc-
jmenl rien qui vaille aux électeurs français,
même les plus avancés.
Une fraction assez importante des trou
pes communistes a rejoint le parti socia
liste S.F.T.O. de M. Blum, qui se trouve
désormais au centre du Cartel. Car, il
faut savoir que le Cartel a joué, aux élec
tions municipales d’hier, comme il avait
joué aux élections législatives du 11 mai
1924, Partout où ils ne se sentaient pas
les plus forts, les socialistes du S.F.I.O.
'qnt fait alliance avec les radicaux, (quilles
à marcher seuls, comme cela s'est "produit
é Limoges et à Lille, lorsqu'ils ont pensé
pouvoir l'emporter sans l'appui de leurs
amis.
Le résultat de cette tactique égoïste,
fi'est qu'ils ont gagné des voix et des siè
ges: à leur gauche, sur les communistes,
fit à leur droite sur les radicaux. Ils sont
!les véritables vainqueurs de la journée
du 3 mai. Il ne s'agit pas d’un glissement
é gauche, mais à l'extrême-gauche. _
On me dit que le plus marri de l'événe
ment, c'est kl. Caillaux lui-même, qui voit
détruit d'un seul coup tout son effort pour
restaurer la confiance si nécessaire à la
réussite de ses plans monétaires et finan
ciers.
Les dirigeants du Cartel n'ont pas dis
simulé qu'il s'agissait pour eux 1 à la fois
de démontrer que. La politique du ti mai
n'était pas désavouée, par> le pays et de
faire marcher le Sénat. S'il est vrai, et les
statistiques nous le diront, que les Con
seils municipaux, ce corps électoral de la
Haute Assemblée, ont fait un pas vers la
gauche, l'heure est venue de sommer le
Luxembourg non plus de renverser les
cabinets qui mènent la, France à la fail
lite, m,ais de marcher à la remorque du
Palais-Bourbon.
Fière d'un résultat électoral, qu'elle[ va
interpréter à sa guise, la majorité de la
Chambre va reprendre toutes ses folles
propositions de confiscation du capital et
contraindre le Sénat de les ratifier. M.
Caillaux, qui se proposait d'aller « piano »
afin de n'effaroucher personne et de réta
blir la confiance, devra, s'il ne veut pas
I être brisé, accélérer le pas. On devine que
nous allons revenir à Vherriotisme inté
gral. M. Herriot n'a pas dissimulé que
c'était là Venjeu des élections municipa
les et que, bon gré mal gré, il faudrait re
venir à ses projets, un instant abandon
nés.
Sans attendre le résultat du ballottage,
qui peut être rectificatif, les meneurs de
Vextrême-gauche parlent haut et posent
leurs conditions. Le cabinet Painlevé, avec
son programme édulcoré, n'a été qu'une
transition. Il fallait doubler le cap
des élections municipales. Attendons-nous
3 maintenant à bien des folies.
L. Marcellin.
-««s
Propagande allemand
et vérité française
Paris, 3 mai. — Du Temps :
Quels que soient les noms qui vont sortir
aujourd’hui des urnes municipales, ou qui
seront remis en question dimanche prochain,
à l’occasion des scrub'.is de ballottage, il
n’est pas probable que cette consultation du
corps électoral ainsi fragmenté, sectionné,
découpé en des milliers de circonscriptions
communales, puisse faire connaître tout à
fait l’état exact et la situation véritable des
partis en France.
Si, dans les arrondissements de Paris, les
-intérêts en cause, les questions en suspens
et les candidatures en conflit prennent un
caractère politique, il n’en est pas de même
aux chefs-lieux des arrondissements ou des
santons de province, ni à plus forte raison
au fond dés campagnes, où l’opinion publi-
0 que sait à peine ce qui se passe au-delà de
J’étroit horizon des communes rurales.
Dans la grande capitale des Français, cha
cun possède le moyen de savoir à quoi s’en
tenir sur les événements du jour ou de la
veille ; Paris est comme un centre de réson
nance où viennent se répercuter les échos du
monde entier. Il suffit aux parisiens de prê
ter l’oreille à ces innombrables échos pour se
rendre compte des probabilités de la tempé
rature mondiale et pour apercevoir, le cas
échéant, les signes précurseurs d’un orage
qui s’amasse, d’une guerre qui vient ou
d’une révolution qui gronde.
Paris a d’invisibles antennes qui vont dé
couvrir et capter au passage, dans les ondes
et dans les faisceaux que forment les reflets
de l’univers vivant le rayon révélateur qui,
en se pesant tour à tour sur la forme des
choses et sur la figure des gens, donne le
mot d’une énigme ou la solution d’un pro
blème.
Aux yeux des parisiens, pour peu qu’ils
soient attentifs et clairvoyants, se montrent
des réalités qu’on ne voitpas ailleurs. Faut-
il s’étonner que l’électeur rural, 7 dans, son ha
meau de quelques feux, ou dans sonjogis so
litaire, sans communication avec l’extérieur
fit quelquefois sans voisinage immédiat, ne
suisse meüyer son choi x et fixer ça décision
en matière électorale que d’après des sug
gestions auxquelles il est incapable d’oppo
ser la moindre objection logique ou la plus
élémentaire vérification de fait ?
Il n’est sensible qu’à des influences direc
tes qui s’exercent sur lui pendant la période
électorale, les . jours de foire et de marché,
s’il a trop écouté, en faisant ses emplettes,
les récriminations d’un petit commerçant ai
gri par l’impôt sur le chiffre d’affaires. Son
humeur s’irrite contre les auteurs présumés
d’une taxe que les candidats du Cartel ont
maudite, apres l’avoir votée. Si quelque main
mystérièuse a glissé dans son panier une de
ces gazettes ultra-pacifistes qui ont singuliè
rement pullulé dans ces derniers temps, il
entre en fureur contre un certain nombre de
braves gens qu’il ne connaît pas et qu’il ac
cuse de tous les maux de la guerre.
C}’est ainsi qu’une propagande étrange
ment tenace a pu retourner l’opinioii d’une
partie des populations rurales contre ceux
qui, en certains cas, furent les bienfaiteurs
des campagnes et les plus dévoués protec
teurs du’ labeur agricole. On a propagé, de
village en village, par des papiers quelque
fois glissés, la nuit, sous la porte des mai
sons champêtres, ces sortes de légendes dont
la hantise, chez les multitudes crédules, pro
voque les pires contagions d’erreur généra
lisée et les plus déplorables accès d’animo
sité collective.
A force d’entendre débiter les plus énormes
sottises ou les plus grossiers mensonges sur
les origines et sur les responsabilités de la
guerre,, les foules sont quelquefois en proie
aux atteintes morbides d’un doute perni
cieux. Il y a. dans certaines communes, un
tel désordre mental qu'on a pu entendre çà
et. là, ces jours-ci encore, dans des cérémo
nies présidées par des représentants de l’ad
ministration préfectorale, les plus étranges
propos. On y pérore devant des auditoires
ébahis, contre ce qu’on appelle le militaris
me français. On y profère des diatribes furi
bondes contre un bellicisme dont, paraît-il,
les Allemands sont exempts.
Un propagandiste de l’anarchie, hier enco
re, profitait de l’inauguration d’un monu
ment aux morts de 1a. guerre pour se laisser
aller à de véhémentes invectives contre nos
écoles militaires, auxquelles il reprochait de
former des officiers. Quelle différence y a-
t-iî entre ces malédictions haineuses, ces dé
clamations antinationales et la propagande
allemande ? Les intellectuels d’outre-Rhin ne
parlaient pas autrement de notre pays lors
que, dans un manifeste tristement fameux,
iis essayaient de nier l’évidence de l’agres
sion de 1914 et s’efforçaient de justifier, par
une raison démonstrative, l’incendie de Lou
vain, les carnages de Dînant-sur-Meuse et de
Gerbeviller, la dévastation de la Belgique et
de nos départements du Nord et de l’Est.
C’est pourquoi il est de plus en plus néces
saire qu’en vue de rectifier les erreurs ou les
calomnies ainsi propagées, des voix éloquen
tes se fassent entendre pour la défense de
toute une élite française, contre une propa
gande dont les braves gens de nos campagnes»
auraient horreur, s’ils en apercevaient les te-
riants et les aboutissants.
Au Sénat, dans des circonstances récentes
et mémorables, M. François--Marsal a su, par
un discours qui fut un acte, relever noble
ment la majorité de la précédente législatu
re d’une espèce d’arrêt d’ostracisme que les
bénéficiaires du il mai prétendaient pronon
cer sacs appui contre les meilleurs serviteurs
de la République nationale.
Ancien président du Conseil des ministres,
désigné par l’autorité de ce titre pour la di
rection d’un beau dessein de redressement in
tellectuel et moral, M. François-Marsal est
toujours prêt à payer de sa personne et à
prêcher d’exemple. Il n’a négligé aucune oc
casion de répondre à l’appel de ceux qui,
loin de Paris, veulent être renseignés, aver
tis, réconfortés par une parole sincère et
loyale. Il a des collaborateurs dévoués qui
se sont mis de tout cœur au service de Ta
vérité ; leurs conférences multipliées sur tous
les points du territoire de la République ont
déjà réussi à dissiper des malentendus, à
vaincre des préventions, à désarmer des hai
nes en apportant simplement à la conscience
populaire les éclaircissements dont elle a
besoin.
C’est une œuvre bien commencée et qui
portera ses fruits, étant fondée sur la vérité
et sur la raison. « La raison, disait l’illustre
auteur de F « esprit des lois », finit toujours
par avoir raison, et la vérité a toujours le
dernier mot.
En ce moment-ci, dans les discussions pu
bliques, il est souvent question de l’assainis
sement. Il s’agit, en effet, de toute nécessité,
d’assainir notre monnaie, nos administra
tions, notre outillage économique, nos rela
tions extérieures et le foi^ptionnement du
service intérieur de l’Etat.
On ne saurait remplir complètement ce de
voir de salubrité publique si o nne procé
dait sans retard à l’assainissement de l’at
mosphère électorale et en dégageant de tous
les sinistres nuages amoncelés par la pro
pagande allemande, le pur éclat de la vérité
française.
CEUX QUI S’EN VONT
Mort de Clément Ader
Le grand précurseur français de l'avia
tion est décédé à Toulouse,
à l’âge de 84 ans
Paris, 4 mai. — Nous sommes avisés de
Toulouse que Clément Ader, le père de l’a
viation, est mort.
Retiré depuis de nombreuses années dans
sa maison de Muret (Hte-Garonne), avec un
passé glorieux, au milieu de souvenirs, les
uns plus agréables, les autres amers — car
il fut incompris à une époque où l’aviation
était incomprise — Clément Ader, comman
deur de la légion d’honneur, s’est éteint à
Toulouse, hier matin, après une courte mala
die. Il était âgé de 84 ans. Il avait perdu, la
semaine dernière, sa femme.
Nous ne pouvons ici retracer la carrière de
ce génie. Ses inventions, ses recherches, ses
études aboutirent à cet avion avec lequel il
parcourait, en octobre 1897, près de 400 mè
tres, et avec lequel un homme, pour la pre
mière fois, s’était libéré du sol avec un ap
pareil à traction mécanique. Il voulut offrir
le fruit de ses recherches au gouvernement
d'alors ; il fut évincé. Ecœuré, il brisa son
idole, à l’exception de certaines pièces qu’il
remit à Chanute et qui échurent aux Wright,
par le truchement de Langley. C’est ainsi
qu’Ader collabora, indirectement aux travaux
des' aviateurs américains.
En octobre dernier, M. Laurent Eynac tint
à remettre lui-même, à ce grand vieillard,
au cours d’une cérémonie organisée dans sa
ville natale, les insignes de commandeur de
la légion d’honneur. Ader avait préparé un
long discours. Au moment de se lever, les
grands feuillets et les belles phrases, les re
merciements et le protocole, il écarta tout et
ne songea qu’à la France. Il se leva, et d’une
voix que les années rendaient, certes, peu
éclatante, mais avaient laissée singulièrement
impérative, il ne prononça que ces quelques
mots :
« N’oubliez jamais que la nation qui sera
maîtresse de l’ai-r, sera reine du monde ».
Ce fut tout. Ce grand français n’envisa
geait rien du passé, dont L1 avait tant souf
fert ; mais, à ces grands chefs qui venaient
là l’honorer, U montrait L’ayepik
Conseil des Ministres
Paris, 4 mai. — Les ministres et sous-se
crétaires d’Etat ont tenu, ce soir, à cinq
heures, un Conseil au ministère de la guer
re, sous la présidence de M. Painlevé.
Le ministre des affaires étrangères a mis
ses collègues au courant de la situation
extérieure.
Le ministre de l’intérieur a soumis au
Conseil les dispositions du projet sur les
lotissements, qui sera déposé sur le bureau
de la Chambre, dès la rentrée et a exposé
les résultats des élections municipales.
A l’occasion de la fête nationale de
Jeanne d’Arc, qui doit être célébrée le
10 mai, le gouvernement ayant été avisé
que des manifestations et contre-manifes
tations susceptibles de prendre un certain
caractère de violence avaient été prépa
rées, a pris toutes les dispositions pour
maintenir l’ordre. En conséquence, aucun
cortège sur la voie publique ne sera toléré.
L’Agence Africaine nous adresse la commu
nication suivante :
En réporfse aux questions qui lui Ont
été posées par notre collaborateur sénato
rial à l’issue du Conseil, M. Schrameck a
déclaré :
La Banque de France
1° Qu’il n’avait pas été question au Con
seil de la démission annoncée de M. Robi
neau, comme gouverneur de la Banque de
France.
Le gouvernement général de l’Algérie
2° Que là désignation de M. Maurice
Viollette comme gouverneur général de
l’Algérie était une chose absolument déci
dée et que le décret de nomination serait
rendu public, très vraisemblablement à
l’issue du plus* prochain Conseil des mi
nistres, qui doit avoir lieu samedi.
Le Faefe de Garantie
Autour de la réponse française
Londres, 4 mai. — Le rédacteur diploma
tique du Daily Teleqraph écrit :
Le gouvernement britannique a reçu de
Paris un avis d’après lequel le Quai d’Orsay
active la rédaction de la réponse française
aux propositions allemandes de sécurité. Le
texte pourrait être soumis aux alliés à une
date antérieure à celle qui paraissait pro
bable il y a deux jours.
Cette réponse sera d’un caractère plus pré
cis et plus tranchant que le texte original
de M. Herriot ; mais, le bruit qui a couru à
Paris et d'après lequel, en même temps que
la note française serait envoyée à Berlin,
d’autres notes identiques en substances se
raient envoyées au gouvernement allemand
par les autres puissances aPiées, y
m Granae-Bretàghè, n’a pas été confirme !
jusqu’à présent et il semble inexact, ou tout
au moins prématuré.
Times à Rabat analyse la situation dans lai
zone française au Maroc :
La situation, au commencement de la se
maine dernière, écrit-il, avait incontestable
ment pris une tournure sérieuse ; mais, de
puis mercredi, elle est bien en mains et tout
indique que la campagne sera maintenant
brève.
Malgré tout, les autorités françaises ne né
gligent aucune précaution. Le maintien du
prestige français au Maroc dépend de leur
habileté à garantir la sécurité de la popula
tion du protectorat et à la défendre contre
toute attaque
Les colonnes françaises avancent vers le
nord, chassant devant elles l’envahisseur riï-
fain vers la ligne des postes fortifiés entre
lesquels ils avaient filtré par petits groupes.
Ces postes, solidement tenus et bien pourvus
d’artillerie, ont été établis et construits de
telle sorte que leurs fjbux croisés comman
dent toutes les approches des riffains et de
leurs alliés. Gès tribus, conclut la dépêche,
ne réussiront pas à atteindre, pour se mettre
en sûreté, la zone espagnole avant d’avoir
payé chèrement leur témérité.
AU MAROC
Les opérations contre les Itiiiains
Communiqué officiel
Rabat, 4 mai. — A l’Ouest, le général Co
lomba!, dans un brillant combat, où ses
troupes ont fait preuve d’un allant incom
parable, a dégagé les abords du poste de
l’Aoudour et ravitaillé ce poste. Il a com
plètement battu l’adversaire, particulière
ment mordant. 4- "
Plus de cinquante cadavres ennemis ont
été comptés sur le terrain. Nous avons
fait des prisonniers et pris un important
materiel. Nos pertes sont minimes.
Le général Colombat a également ravi
taillé, sans combat, le poste d’Achirkane.
Au centre, on signale que des rassemble
ments de Riffains importants se forment
devant la ligne de Sker-Bou-Azoun.
A l’Est, le groupement Cambay s’est
porté sur Moulay-Ali. Au cours de son
avance, il a dispersé des groupes ennemis
en leur infligeant de grosses pertes.
L’aviation a été extrêmement active
dans tous nos secteurs et a puissamment
aidé les groupements en opérations.
Un télégramme
du président du Conseil
Le résident général a reçu du président du
Conseil le télégramme suivant :
A l’heure où vous faites face, une fois
encore, à une situation difficile, le gouver
nement tient à vous adresser l’expression
de sort absolue confiance, et, saluant res
pectueusement ceux qui sont morts pour la
France, vous charge de transmettre aux
vaillantes troupes sous vos ordres, ses fé
licitations pour leur endurance et leur
courage.
Painlevé.
Noire intention n’est pas d’aller au Riff
Paris, 4 mai. — On mande de Rabat au
Temps :
La soudaineté et la violence de l’irruption
des bandes riffaines sur tout le front du imrd,
a entraîné une certaine effervescence dans
les tribus limitrophes, dont plusieurs ont été
contraintes à faire immédiatement cause
commune avec leurs envahisseurs.
Le commandement a pris tout- de suite les
mesures nécessaires pour enrayer le mouve
ment général des forces d’Abd-el-Krim, qui
paraît procéder sur un plan préétabli. Trois
groupes mobiles ont été formés sous les com
mandements respectifs du général Colombat,
â l’ouest ; du colonel Freydenberg, au cen
tre, et du colonel Cambay, à l’est
La Conférence
sur le com merce des armes
Déclarations de M. Paul Boncour
Genève, 4 mai. — Avant l’ouverture de
la conférence internationale sur le com
merce des armes et des munitions de guer
re, M. Paul Boncour a fait les déclarations
suivantes, relativement à l’intérêt que pré
sente la conférence au point de vue fran
çais :
La France a intérêt à se trouver partout où
il est question d’armement ou de désarme
ment, parce que partout où ces questions
sont agitées, c’est sa propre sécurité qui est
en jeu, à plus forte raison dans une confé
rence comme celle-ci, où doivent être recher
chés les moyens de lutter contre les arme
ments clandestins.
La France, qui n’a rien à cacher parce que
ses forces et son organisation militaire sont
uniquement tendues vers sa défense, sera
trop heureuse de prêter son concours à la
conférence qui s’ouvre aujourd’hui.
Il nous sera bien permis néanmoins d’ex
primer le regret que la méthode adoptée pour
rechercher le contrôle efficace du commerce
des armes, méconnaisse des faits évidents
d’expérience et de logique.
Comment constituer, en effet, le contrôle
efficace du commerce des armes de guerre
dans une Europe, dans un monde où il
n’existe pas d’atmosphère de paix et où cette
atmosphère ne saurait exister en l'absence
d’un pacte de sécurité, et. d’autre part, n’au-
rait-il pas été plus logique de commencer
cette œuvre d’assainissement par l’institution
d’un contrôle de fabrication d’armes et de
munitions de guerre. On saisit, en effet, plus
facilement la. fraude à sa source que sur les
routes du vaste monde.
Ces réserves faites, on nous trouvera prêts
à chercher ici, de bonne foi, les moyens de
remplacer la convention mort-née de Saint-
Gribriâte. ~-
■ -e... ...... .. , . "«.fj-v-Sl O»- ■ - - ■■
L’AVSATïON
UN OPERATEUR CINEMATOGRAPHIQUE
EST HAPPE ET TUE PAR UN AVION
Paris, 4 mai. — Un meeting d’aviation, or
ganisé par l’Aéro-Club de France, avait atti
ré, hier après-midi, une grande affluence au
camp de Dorly. Un dirigeable et un certain
nombre d’avions, pilotés par des jeunes gens
.devant rejoindre prochainement la caserne
et auxquels on donnait le baptême de l’air,
avaient évolué au-dessus du camp. Vers 16 h.
80, deux opérateurs cinématographiques
s’avancèrent sur la piste, malgré la défense
absolue qui avait été faite de la traverser.
Un avion qui rentrait, renversa l’opérateur,
Paul de Kîairval, 35 ans, demeurant 58, rue
des Pyrénées, à Paris, et le tua net. Son
collègue échappa à la mort en se couchant
sur la piste à la vue de l’avion, qui s’abat
tait.
L’infortuné de Kîairval a été tué en présen
ce de sa femme et de sa fillette, qu’il-avait
amenées au meeting d’aviation.
En Franc©
Paris, 4 mai. —- Voici les renseignements
parvenus :
A Moulins, la liste du Cartel est élue.
A Troyes, ballottage la liste dü Cartel des
Gauches arrive en tête.
A Castelnaudary, la liste d’Union tépubli-
caine est élue, battant la liste du Cartel, qui
avait à sa tête M. Jean Durand, sénateur et
ministre de l’agriculture.
A Rodez, la liste du Cartel est élue, moins
un siège.
A Strasbourg, ballottage dans lès quatre
cantons.
A Ste-Marie-aux-Mines, le général Bour
geois est battu.
A Angoulême, la liste du Cartel, compre.-
nant 16 radicaux-socialistes et 14 socialistes,
est élue tout entière contre deux listes de ré
publicains modérés, dont l’une, sous le patro
nage de la Ligue républicaine nationale,
avait à sa xête MM. Larocbe-Joubert et Poi-
tou-Duplessy, député.
A Dijon, la liste républicaine et sociale des
intérêts de Dijon, sortante, est élue tout en
tière ; M. Barabant, député est battu.
A SaintBrieuc, liste anticartelliste de M
Servin, sénateur, 22 candidats élus sur 27
M. Varron, député, maire, en ballottage.
A EVreux, la liste du Cartel est élue avec
M. Chauvin, député et maire sortant.
A Brest, la liste socialiste arrive en tête ;
à Douamenez, la liste communiste est élue.
A Clermont-Ferrand, la liste du Cartel des
Gauches, comprenant 16 radicaux et 16 socia
listes, est élue ; à Riom, la liste du Cartel des
Gauches de M. Clémentel, sénateur, ancien
ministre des finances, est. élue,
A Lyon, les élections municipales, pour les
7 arrondissements, ont donné les résultats
suivants : 1 er arr., M. Herriot, maire, élu avec
toute sa liste radicale-socialiste. M. Herriot
obtient 1.500 voix de plus qu’en 1919 ; 2® arr.,
ballottage, la liste du Cartel arrive en tête ;
3 e arr., la liste du Cartel des Gauches est
élue : 4 e arr. (Croix-Rousse), ballottage, la
liste radicale-socialiste arrive en tête ; 5 e
arr., ballottage, les radicaux sont en tête et
précèdent de quelques centaines de voix les
socialistes unifiés ; 6 e arr., la liste du Cartel
est élue ; 7 e arr., ballottage, la liste socialiste
unifiée arrive en tête, avec un seul élu, M.
Rognon, député. Partout, les ballottages sont
en faveur des cartellistes. Jusqu’ici les libé
raux perdent un siège au 6 e arrondissement.
A Miontceau-les-Mines, la liste socialiste est
élue avec M. Bouveri, sénateur, en tête. Les
communistes ont à peine obtenu 6 % des
voix.
Au Mans, la liste du Cartel est élue avec
M. Olivier, député SFIO.
A Mamers, la liste du Cartel est élue.
A Chambéry, la liste du Cartel est élue,il y
a ballottage pour deux sièges.
A Rouen, la municipalité sortante qui pré
sentait une liste d’union républicaine a ob
tenu 31 sièges ; M. Louis Dubreuil, député-
maire, a été réélu ; il y a ballottage pour 5
sièges. La tête de liste de l’Union des Gau-
MARDI 5 MAI 1925
. A ,ti" a J. nar< ?n e (Y os S es )> la liste républicaine
âue iout”nüère Ca ' dePUté CiSS VüS8es ' ^
9 ft^n ,nn ? n ^ voix ; le cartel des gp.ucheé.
pr“esiaUon?Tlcî ,nlS,eS ' 1830 0 ‘ la Ilste <**
sièges Vlgn ° I! ' ü y a ballottage pour tous lai
Çogronan, M. Danielou, sous-secrétairi
a Etat à la manne marchande, a été réêlû
avec toute sa liste sortante.
A Besançon, il y a ballottage pour les 34
sièges ; la liste radicale vient eii tête aval
une avance de 800 voix.
La flotte aérienne italienne
SA REORGANISATION
Rome, 4 mai. — Le projet de réorganisation
de la. flotte aérienne italienne, approuvé sa
medi pa'- le Conseil des ministres, prévoit
les nouveaux effectifs suivants: 2.418 officiers
dont 26 généraux ; 4.197 sous-officiers et
25.000 hommes de troupes.
60 escadrilles seront mises à la disposition
de l’armée et,' 18 escadrilles seront rattachées
à la marine ; 12 escadrilles seront réparties
entre les colonies italiennes.
Le nombre total des aéroplanes militaires
dont disposera lTtaiie s’élèvera désormais à
2.070.
—
Les Espagnols au Maroc
Dans la région de Chechaouen
Paris, 4 mai. — On mande de Tanger au
Temps :
On signale de gros rassemblements de trou
pes riffaines dans la région de Chechaouen. _ __
Le mouvement ne pourrait avoir d’autre ob-J pLuTi2 sièges ; le maire et quatre adjoints
< miû la roiriAn d , nnü77an r» a mn m'irait.! ^ _ • _ ~ r -u ^ +4.,,,-,
Une statistique officielle
mÏÏ/Jf’ 4 m ai. - A 18 b. 30, le ministère d«
1 intérieur communique la statistique sut-
v r ctnt6 i
Statistique des résultats pour les villes,
chefs-lieux d’arrondissement, nombre dê
chefs-lieux d’arrondissement, 385 :
.fjYL^ onse tt s municipaux définitivement cons
titues ou dans lesquels la majorité est acqut*
se au 1 er tour de scrutin, 184 ;
2° Conseils municipaux dont la majorité
n est pas constituée, en raison du n ombra
des sièges en ballottage ou dont les résultat*
ne sont pas encore parvenus, 204.
Les 181 Conseils municipaux où la majorité
est acquise, se répartissent ainsi : communis
tes, après le 3 mai, 0 ; avant le 3 mai, 0 ; so
cialistes S.F.I.O., 15, 8 ; républicains socialis
tes, 5, 4 ; radicaux et radicaux socialistes,
93, 75 ; républicains radicaux, 8, 10 : républi
cains de gauche, 25, 39 : républicains U.R.D.,
29, 37 ; conservateurs, 6, 10.
Situation des membres du Parlement •
Sénateurs élus, nouveaux, 4 ; réélus, 121 ;
battus, 8 ; en ballottage, 18. Total, 149.
Députés élus, nouveaux. 36 ; réélus, 194 ;
battus, 12 ; en ballottage, 40. Total, 282.
Villes gagnées par le Cartel :
Sisteron, Retheî, Lisieux, Angoulême, Non-
tron, Montbéliard, Pont-Audemer ; Château*
dun, Toulouse, Àuch, Rlaye, Bordeaux, La
Réole, Rennes, Vienne, Beaugé, St-Pol, Cler
mont-Ferrand, Bayonne, La Flèche, Chambé
ry, Niort, Abbeville, Castres, Moissac, Dragui
gnan, Rochecbouart.
Villes dans lesquelles la majorité s’est dé
placée vers le centre ou la droite : Saint-Aï*;
brique, Ribérac, Ancenis, Auxerre, Avallon.
Commentaires des journaux
Paris, 4 mai. — Dans 1’ Avenir :
Les résultats des élections municipales ont
été pleinement conformes à nos espérances.
La plupart de nos amis, de ceux que la ligue
républicaine nationale avait investis et re
commandés, ont été élus sans difficulté au
premier tour, de telle sorte que dès mainte
nant, quel que soit le résultat du scrutin de
ballottage de dimanche prochain, la majorité
du nouveau Conseil municipal reste acquise
aux républicains nationaux.
Sur 80 membres, 50 conseillers ont été élus
dès hier, parmi lesquels 40 sont des nôtres.
Le scrutin de ballottage achèvera notre vic
toire. Dans une dizaine de circonscriptions,
en effet, les positions prises dès le premier
tour par nos amis sont excellentes, de telle
sorte que la partie peut être considérée dès
maintenant comme brillamment gagnée. 11
, - , ... est assez remarquable de voir mis on bail ri
ches a Qftenu 81fl6 voue le communiste le . t .age des conseillers sortants tels que MM. Le
pluSfaVorise 2344. .... ... . Trocvuer, Oherbecoart, Sellier, Desvaux, etc.
A A rvv i nne ho ATtorrA lo 1 1 cto r>ornno iû enmo. . ’ 7 . . . 1
A Amiens, ballottage, la liste radicale-socia
liste vient en tête.
A Albi, la liste radicale-s-ocialiste remporte
24 sièges et la liste socialiste 3. M. Andrieux,
sénateur et mare, est battu.
A Draguignan, la liste du Cartel avec M.
Fourment, sénateur, est élue.
A Sens, la liste radicale-socialiste Gaudai-
re, sénateur, est élue.
A Bordeaux, la liste du bloc des gauches
obtient 23 sièges, il y a 13 ballottages ; ia
liste d’Urdon républicaine de la municipa
lité sortante est battue ; MM. Marquet et
Gaudron, députés cartellistes, sont élus.
A Soulac, M. Mandel est élu avec 4 can
didats de sa liste, la liste adverse obtient
3 sièges ; il y a 8 ballotages,
A Auch, la liste du cartel l’emporte.
A Altkirch, M. Jourdain, ancien ministre,
maire sortant, républicain national, est réé
lu ; il y a ballottage pour tous les autres
sièges.
A Annecy, la liste radicale socialiste, avec
M .Duboin, député, est réélue. ■
A Limoges, la liste socialiste est élue avec
M. Bedoulle, député-maire sortant.
A Rennes, la liste républicaine des gau
ches, sortante, est réélue-
A Grenoble la liste du cartel, avec M.
Mistral, député-maire sortant, est élue tout
entière au premier tour.
A Nancy, la liste républicaine anticartellis
te, a lû candidats élus ; il y a ballottage
pour 26 autres sièges.
A Toul, la liste Fringant, député de la gau
che radicale, arrive en tête.
A Verdun, la liste d’Union républicaine
avec M. Scbleiier. député, remporte 15 sièges;
il y a 12 ballottages.
A I file, il y a ballottage total.
A Roubaix, 36 socialistes S.F.LO. sont élus,
élue avec M. Lebas, député, maire sortant, en
tête
A Hazebrouck, la liste d’Union républicai
ne, avec l’abbé Lemire, député-maire, est
élue en entier.
A Dunkerque, la municipalité d’Entente ré
publicaine a 10 candidats élus ; il y a ballot
tage pouf 20 sièges.
A Marseille, la' liste Flaissières a 28 élus ;
il v a huit ballottages.
A Roubais, 36 socialistes S.F.I.O. sont élus.
La composition du Conseil précédent était de
36 socialistes ; M. Lebas, député S.F.I.O., mai
re sortant, est réélu.
A Angers, sont élus : 1,1 cartellistes, 10 con
servateurs et 3 membres d’une liste d’entente
républicaine municipale. Il y a ballottage
jectif que la région d’Ouezzan, ce qui aurait j£ ur C i nq) son t battus,
pour effet d’entraîner l’allongement du front i ^u Mans, la liste c
français.
Terrible accident sur la Cannebière
Marseille, 4 mai. — Ce soir, vers 4 heures,
rue Cannebière, des charpentiers hissaient
une longue et lourde poutre à la maison de
vêtements Thierry aîné, près de la Bourse,
en face du café Glacier. Soudain, le câble
de traction se rompit et la poutre, dun poids
de 300 kilos, tomba sur deux passants qui fu
rent tués sur le coup, au milieu de l’effroi
général.
Les victimes sont : MM. Johanne Gruring,
36 ans, commerçant suisse, et Louis Gaujas,
Les trois-formations, dçnt la concentration I ans, ingénieur en retraite de la \ine de
a été activement poussée, doivent être au- M- arseme -
jourd’hui à pied-d’œuvre. Elles se heurtent
à des difficultés particulières résultant des
inondations causées par les crues actuelles
de l'Ouergba et de tous ses affluents.
Il semble maintenant que les infiltrations
riffaines puissent ‘ être considérées comme
arrêtées. Il reste à les refouler chez elles, à
rétablir sur leur territoire les tribus de 1a
zone française qui ont été envahies et à in
fliger aux riffains une sévère leçon.
Il ne saurait être question d’aller dans le
Riff ni même de mordre, sur la zone espa
gnole, mais seulement d’en finir avec une
situation menaçante, par la stabilisation de
nos confins du nord, stabilisation qui ne sera
acquise que le jour où Abd-el-Krim et ses
partisans amont trouvé devant eux une for
ce contre laquelle il n’y a rien à tenter.
La situation
Londres, 4 mai. — Le correspondant du. !
Dépêches Commerciales
MARCHE DU HAVRE
Le Havre, 4,mai. — Cotons. — Ouverture :
mai, 602 ; juin, 602 ; juillet, 609 ; août, 612 ;
septembre, 613 ; octobre, 609 ; novembre^ 611 ;
décembre, 611 ; janvier, 612 ; février, 613 ;
mars, 613 ; avril, 613. Ventes : 150 ballef.
Cafés. — Mai, 417 ; juin, 410 ; juillet, 400,50 ;
août, 393,75 ; septembre, 389 ; novembre, 385 ;
décembre, 3,78,75 ; janvier, 372,25 ; février,
371 ; mars, 366,25. Ventes : 4.000 sa«s.
MARCHE DU COTON
Liverpool, 4 mai. — Cours à 15 heures »
mai, 12,57 ; juillet* 12,70 ; cotobre, 12,54.
New-York! 4 mai. — Ouverture ; mai, 23,/5;
juillet, 23,90-87 ; octobre, 23,56-52 i décembre,
23,75 ; janvier, 23-45-43*
du Cartel des Gauches,
comprenant MM. Houzé et Barbin, socialis
tes unifiés, députés, est réélue tout entière
contre la liste d’Entente Républicaine. Ce
pendant, la liste opposant gagne plus de
1.500 voix sur le scrutin précédent.
A Orléans, sont élus : 8 candidats du Car
tel des Gauches et 5 de la liste d’Union Répu
blicaine. Parmi les élus figure M. Chollet, dé
puté radical-socialiste ; le maire, M. Laville,
républicain modéré, est en ballottage. Il y a
ballottage pour 23 sièges.
A Calais, M. B-erquet, député de la Gauche
Démocratique, est battu avec sa liste.
A Boulogne-sur-Mer, M. Farjon, sénateur,
de l’Union Républicaine, est en ballottage
A Harfteur, M. Ancel, député, mai :e sor
tant, de l’Union Républicaine, est battu de
200 voix avec toute sa liste.
A Chartres, la liste modérée du Conseil sor
tant passe tout en entier dans les deux can
tons avec dans, chaque canton, une avance
de plus de 400 voix sur les cartellistes. Les
communistes obtiennent de 157 à 158 voix.
M. Bouvard, sénateifr, de la Gauche démo
cratique, nouveau candidat, est battu avec
le Cartel dont il était la tête de liste.
A Mont-Blanc, M. Barthe, socialiste, est élu.
A Lodève, M. Railbac, député, républicain
socialiste, est battu. .
Dans les Bouches-du-Rhône, d api es les
résultats parvenus à la préfecture à 21 heu
res, aucun changement ne s’esu produit dans
les communes du département, ; toutes les
municipalités sortantes ont été rtelues, les
ballottages sont très peu nombreux et dans
leur ensemble les résultats confirment au
point, de vue politique les élections du 11 ixisti
1924
"Â Rocroî, M. Philippoteaux, député, est élu
-avec toute sa liste.
Dans certains quartiers, les positions des ré*
publicains nationaux se trouvent fortifiés.
Dans le Matin :
A Paris, le scrutin d’bier ramène à l’hôtel
de ville un nombre imposant de sortants. Il
consolide raintes situations acquises et en
ce sens on peut dire qu’il ne change pas la
physionomie die l’assemblée ^municipale ;
mais au point de vue politique, une impor
tante caractéristique le marque, c’est l’échec
qu’enregistrent les cocrunistes. La province,
comme Paris, est allée aux urnes avec séré
nité. Les résultats connus, et c’est la majeure
partie, y font apparaître que le Cartel des
Gauches a, en maints endroits, marqué de
sensibles progrès.
C’est ainsi que deux grandes villes, Bor
deaux et Toulouse, voient leurs municipali
tés républicaines modérées faire place à des
assemblées cartellistes. A Lyon, malgré un
ballottage partiel, la liste du Cartel apparaît
déjà en progrès. M. Herriot est élu. Il a ob
tenu 1.500 voix de majorité de plus qu’en
1919. Par contre, à Lille, la liste de la muni*
cipalité socialiste sortante est distancée au
premier tour par une liste républicaine rnœ
dérée.
Dans le Figaro (H. Vonoven) :
L’électeur villageois est plus sensé que ses
menéùrs. Dans maints endroits, il aura réé
lu ou rejeté les sortants en considération de
leur gestion, ou en vue de§ besoins de la
commune. N’importe ! Sa voix sera mise au
compte de tel ou tel parti et des totaux ainsi
obtenus par de telles méthodes on tirera des
conclusions sur nos destinées nationales.
Dans les grandes villes cependant, entraîné
pa* - le journal et le café, le citoyen saisit
toute occasion de faire de la politique et de
vant déléguer la surveillance du nettoiement,
du pavage et de T assistan ce publique, il en
visage la conférence de Genève, les dangers
de l’inflation ou les avantages de l’impôt sur
le capital.
Dans le Petit Journal;
Si l’on veut, à cette heure, avant que les
résultats définitifs soient connus, dégager
une première impression générale, c’est de
constater que les communistes subissent en
plusieurs endroits des échecs retentissants.
Par exemple, MM. Marcel Cachin, Vaillant-
Coutnrier, Auffray, Gàrchery, députés com
munistes, à St-Ouen, à Levallois-Perret, à
Clichy et à Paris.
Dans I’Humanite (Marcel Cachin) ;
Autant que permettent de l’établir les pre
mières nouvelles qui nous parviennent, le
Bloc des Gauches a. conquis certains avanta
ges sur la droite. L’illusion démocratique
persiste encore en dépit des leçons de l’expé
rience. Les ouvriers et les petits bourgeois,
qui se fient encore aux partis de gauche pour
barrer la route au fascisme, mesureront sans
tarder leur erreur.
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
Certes ce n’est généralement pas dans les
élections municipales que les grands cou
rants politiques se dessinent le mieux. Il y
faut, d’habitude, faire .une large part aux
considérations de personne ; mais dans ce 3
mai il est d’évidence même que le pays, ex-
Faurait conduite à une irréparable catastro
phe, il est d’évidence même que le pays, in
digné, a voulu, avant toute chose, marque?
sa'fidélité au Cartel.
Dans I’Ere Nouvelle (éitorial) :
On avait supposé, chez nos adversaires,
que les opportunistes trouvaient au benat
un moyen d’abattre le Cartel et ses chefs. Or,
voici que le college chargé de créer un kenat
nouveau, devient un college de gauche. ltaï s
ces conditions, tout espoir disparaît d oppo
ser les élus du suffrage universel a ceux au
suffrage restreint. L’unité politique française
s’établit.
Dans 1’ Œuvre (Gustave Téry) :
Ce qui caractérise, essentiellement ces élec
tions municipales, c’est qu’il n y a pas été
un seul instant question des affaires munici
pales. Sans doute, fl y en a, et on supposa
; qu’elles ne sont pas encore toutes réglées 4
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