Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1925-05-04
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 mai 1925 04 mai 1925
Description : 1925/05/04 (A41,N14511). 1925/05/04 (A41,N14511).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t545756j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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LE PETIT ALGÉRIEN
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Envoyer Un franc pour chaque chang-eœent d’a Iresse. « ’ 1 J PARIS : Agence Africaine, rue des Filles Saint-Thomas 5
LUNDI 4 NIAI 1925
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Les Abonnements partent des i et 15 de chaque mois. « TELEPHONE: 1.02 GHE^UES POSTAUX: 23.21 * E t dans les principales Agences de France et le l'Ktra-.-er
La Pelp m à Sénat
(De notre correspondant particulier)
î
Paris, 29 avril.
Alors que M. Henry Chéron négociait et
ïnanosuvrait pour obtenir du Cabinet Her-
riot une transaction dans l’affaire du Vati
can, il avait coutume de répondre à ceux
qui lui reprochaient de ménager le gouver
nement :
— Pensez-vous donc que je sois assez
sot pour aller préparer* de mes propres
maoris le lit de Caillaux ?...
Par la suite, le président de l’Union Ré
publicaine n’en fut pas moins amené à
rendre l’offensive. Et il n’eut pas de pei-
pe à gagner la bataille.
Mais, en circulant dans les couloirs
teprès la chute du ministère, une choêe me
ifrappa : c’est, la mine grave, l’air sou
cieux, et quelquefois piteux de ceux qui
venaient de remporter la victoire. Ils pa
raissaient plus penauds que les vaincus.
; Quelques instants après, le directeur
d’un grand journal, après s’être tout d’a
bord réjoui de la nouvelle, me déclarait
tout net :
— Pourvu qu’avant quinze jours, on ne
regrette pas -Herriot...
Le lendemain, dans les couloirs du
Luxembourg, les vainqueurs avaient, re
trouvé le sourire. Il paraissait, en effet, ré
sulter des premières consultations, que M.
Aristide Briand allait être chargé de for-
nyer le ministère, un ministère de concen
tration, car nul ne doutait du refus des
socialistes d’y collaborer.
On vécut ainsi, plusieurs jours, sur l’es
poir de sa réussite. M. Henry Chéron était
un des plus ardents à défendre cette com
binaison.
Aussi, lorsque le bruit se répandit que
M. Briand renonçait à former le Cabinet,
fut-ce une véritable consternation. Mais
l’opposition espérait que ce ne serait
qu’une fausse sortie. Elle ne croyait pas
au succès de M. Painlevé, surtout flanqué
de M. Caillaux.
Elle se répandit alors en protestations
contre ce dernier, espérant ainsi brouiller
les cartes.
Elle n’y réussit pasr J’étais aux côtés de
M. Chéron lorsque M. Henry Bérenger lui
annonça qu’il venait de recevoir un coup
de téléphone l’informant de l’acceptation
définitive de M. Painlevé. Visiblement, le
président de l’Union Républicaine en re
çut un rude coup, et je ne doute pas qu’à
cette minute, il n’ait regretté sa victoire.
II quitta le Luxembourg presque aussitôt.
C’est alors que les observateurs super
ficiels et les informateurs politiques, qui
r.e quittent jamais les couloirs du Palais-
urbon, émirent l’opinion que le rïiinis-
e Painievé-Caiilaux trouverait facile
ment une majorité à la Chambre, mais
°n trouverait pas au Sénat.
Que c’était donc mal connaître la Haute
Assemblée !
Celle-ci renverse un ministère tous les
quinze ans. Ce serait beaucoup lui deman
der que d’en mettre en minorité deux à la
file.
Puis, le grand épouvantail étant, au
Luxembourg, le prélèvement sur le capi
tal, on n’y peut faire que confiance à un
ministre des finances qui s’y déclare hos
tile.
Enfin, il apparut tout de süite que l’ex-
trême-gauche de la Chambre ne suivait,
qu’en grognant, un nouveau Cabinet, dont
la déclaration était loin de lui donner sa
tisfaction.
Il n’en fallait pas plus pour que le Sénat
Sse rapprochât de M. Painlevé.
Voilà pourquoi, quand M. Caillaux vint
;au Luxembourg pour la discussion du bud
get, il ne trouva autour de lui que des
Imains tendues, et souvent de la part de
'gens qui l’avaient condamné...
Dans ma longue carrière de journaliste
parlementaire, je n’ai jamais rien vu de
si comique que le fougueux M. Josse de
mandant, la bouche en cœur, une explica
tion à M. Caillaux, et se confondant en
suite en remerciements. De part et d’autre,
on passa deux jours à se lancer de formi
dables coups d’encensoir.
Et quand on partit en vacances, il était
manifeste que le Sénat était beaucoup
plus ministériel que la Chambre. Moins on
sera chaud au Palais-Bourbon, plus on le
sera au Luxembourg, et réciproquement.
0O0
Le grand homme du Cabinet, c’est, évi
demment, M. Caillaux.
Il y a tout une catégorie de gens qui at
tendent de lui une sorte de miracle. Dans
tous les pays, il y en a auxquels des ido
les sont nécessaires...
En quelques jours, la Bourse s’est mise
à monter vertigineusement, sans même
connaître le premier mot des projets du
sauveur.
En vérité, il est incontestable que M.
Caillaux connaît à fond son métier. Cet
ancien inspecteur des finances a des vues
financières précises.
Mais un commerçant aux abois aura
beau engager le meilleur comptable et le
meilleur caissier de la place de Paris, on
ne voit pas bien commuent ces employés
modèles assureront la fin de mois si la
caisse est vide.
M. Poincaré est un chef de gouverne
ment de grande envergure. Cependant
ceux qui se figuraient qu’il suffisait de le
mettre au pouvoir pour faire payer l’Alle
magne étaient des naïfs, car, dans une
aussi rude période que celle que nous
traversons, il n’y a pas d’homme qui puis
se se vanter de dominer les événements.
La même épithète peut s’appliquer, aujour
d’hui, à ceux qui croient M. Caillaux ca
pable de résoudre, à lui seul, un problè
me financier qui dépasse même le cadre
national. M. Caillaux a-t-il seulement un
plan ?
Il paraît qu’il en avait un, mais que
quelques jours de gouvernement et de con
tact avec les plus hautes personnalités
bancaires auraient déjà suffi à le faire
crouler.
Il serait, diVon, parti de ce principe, très
juste en soi, qu’un gouvernement, quel
qu’il soit, serait à la merci du chantage
d’un parti, d’un chantage des banques, ou
même simplement d’une grande crise éco
nomique mondiale, aussi longtemps qu’il
traînerait derrière lui 87 milliards de
bons de la Défense National# ou de Bons
lui demander le remboursement quasi-
immédiat.
Or, que sont ces bons ? De faux billets
de banque, des billets de banque déguisés,
acceptés en paiement dans tous les grands
magasins, dans toutes les transactions un
peu importantes, et qui ne se distinguent
des autres billets, que parce qu’ils portent
un intérêt /fort onéreux pour le Trésor.
Si donc, en rembourse à leur échéance
tous ces billets de banque déguisés par de
vrais billets de banque, on ne fait, en réa»
lité, aucune inflation. C’est un simple
changement de papier, valeur pour valeur.
Or, ces 87 milliards de bons coûtent au
Trésor, avec le système actuel, plus de
4 milliards et demi par an d’intérêts et de
commissions. Il suffirait donc de conser
ver cette somme au budget pour que, sans
aucune charge nouvelle, on amortisse la
totalité de la dette flottante, en un peu
moins de vingt ans.
C’est une opération séduisante.
Quoiqu’il n’y ait, de ce fait, aucune in
flation réelle, il serait possible de donner
aux nouveaux billets de banque remis en
échange des Bons arrivés à expiration, une
garantie particulière, analogue à celle
fournie pour le Rentenmark, par exem
ple : hypothèque sur les chemins de fer,
les mines, les assurances , etc...
Le système aurait, en outre, l’avantage
de remettre en circulation de gros capi
taux qui donnent actuellement sans profit
pour la vie économique du pays. Les en
treprises privées qui, depuis plusieurs an
nées, ne peuvent plus emprunter, parce
que le loyer de l’argent est devenu exces
sif, pourraient procéder aux emprunts né
cessaires* à leur développement.
Le Crédit Foncier, les Chemins de fer
seraient les premiers à en profiter. De
grands travaux, comme l’aménagement du
Rhône, deviendraient aussitôt réalisables.
Le taux de l’escompte se trouverait
abaissé.
Il y a donc des avantages certains pour
l’activité économique et pour la Bourse.
Par contre, il y a deux dangers à re
douter. 0
C’est d’abord — même avec un change
tenant bon — une nouvelle hausse du
prix de la vie, du fait des billets qui ser
viraient à des achants en marchandises au
lieu d’achats en valeur. C’est, en effet, un
phénomène économique constant que l’a
bondance de l’argent aurait la consomma
tion.
C’est ensuite qu’une bonne partie des
Bous actuels sont entre les mains de frau
deurs de l’impôt qui, en faisant ce place-
Bulletin du «Jour
Le Spfeynx Hindenburg
La Crise Belge
(De noire réducteur p ient
Le juge a ensuite entendu le patron d’un
hôtel de la rue Damrémont, M. Darreau, qui
a entendu les détonations des coups de re
volvers. Il est sorti quelques instants après
de chez lui et sur le sol il a vu des flaques
de sang. Il y avait là trois hommes et une
femme et celle-ci lui a demandé : « Les
a-t-on tou3 tués ces camelots du roi ?»
Paris , 3 mai.
On disserte beaucoup, en France et en
Angleterre, sur ce qu'il faut craindre ou
espérer de la présidence d'Hindenburg.
Les médecins tant mieux des deux côtés
de la Manche ne sont pàs à court d'argu
ments. Le principal, c'est la loyauté du
nouveau chef d'Etat allemand qui, lors
qu'il aura juré fidélité à la Constitution,
tiendra fidèlement son serment. L'histoire
nous apprend que les serments de ce genre
ne sont pas toujours tenus.
Les médecins tant pis ne contestent pas
la bonne foi du maréchal, mais ils redou
tent son entourage, qui est ultra-réaction
naire, et dont l'influence sera grande sur
cet homme dont l'âge a affaibli les facul
tés.
On craint surtout Ludendorf, qui fut son
principal collaborateur pendant la guerre
et qui , pour être plus en mesure de lui
prodiguer ses conseils, va transporter ses
pénates de Munich à Berlin et va amener
avec lui l'état-major de ses organisations
racistes et pangermanistes.
Ce que le général anglais Morgan redou
te, c'est le rôle que pourront jouer auprès
d'Hindenburg l'amiral Von Tirpitz et le
général Von Seeckt, qui commande en chef
la Beichswehr. Ces deux hommes sont des
partisans très déterminés de la revanche,
leur action sur le nouveau président risque
d'être fatale.
« Le président Ebert, écrit le général
Morgan, fut un instrument docile entre les
mains du général Von Seeckt, Hindenburg
pourrait bien être un complice naïf. » Tout
cela n'est guère rassurant. Ce qui nous
fixera sur les arrière-pensées des diri
geants du Reich, c'est l'attitude qu'ils ob
serveront lorsque les alliés, leur feront par
venir leurs décisions en matière de désar
mement.
Le Foreign Office, qui examine le rap
port du maréchal Foch à la Conférence
des ambassadeurs, considère que les me
sures à prendre par VAllemagne devraient
être fixées d'une manière précise
» ———-
le Gouvernement Général
DE VALGÉRIE
Une note du « Malin d
Paris, 3 mai. — Le « Matin » publie la note
suivante :
Nous avons dit, hier, qu’un intérimaire,
M. Dubief, avait été nommé au Gouverne
ment général de l’Algérie. Il ne s’agit là
que d’une mesure d’ordre. M. Maurice
Viollette, dont on avait annoncé qu’il re
cueillerait la succession de M. Steeg, sera
nommé, officiellement, au cours de la se
maine prochaine.
Ce qu’on dit à Dreux
Dreux, 3 mai. — Le journal 1’ « Action Ré
publicaine », dont le directeur politique est
M. Viofiette, a publié la note suivante :
a Le gouvernement ayant décidé de confier
le Gouvernement général de l’Algérie à M.
Maurice Viollette, nous croyons savoir que
notre ami n’a accepté qu’à la condition de
rester « en mission ».
« Il conservera donc le .contact direct avec
le département d’Eure-et-Loir, et c’est ainsi
qu’il présidera la prochaine session du Con
seil général.
e Bien entendu, toutes les invitations qu’il
a acceptées dans le département sont mainle-
nues et il tient à conserver dans le départe
ment le rôle de député et de militant du parti
républicain.
« Il va de soi que M. Viofiette ne quitte pas
Dreux, qu’il reste avec nous comme avant,
qu’il recevra comme à son habitude, et pour
nous résumer d’un mot, qu’il nous suffise de
répéter ce qu’il a dit lui-même : « Ce n’est
pas un départ, c’est une absence. »
«MM»
ment, acceptent, de propos délibéré, un j ces mesures une fois notifiées au Cabinet
intérêt réduit pour échapper à l’impôt sur a u u i m .nnrt.P.ra. rV pii sni'FTP mypr
intérêt réduit pour échapper à l’impôt
le revenu. Ceux-là ne placeront donc ] as
leur argent en Bourse. Ils renverront à
l’étranger, et il est à craindre qu’il ne se
constitue ainsi, à l’extérieur, une énorme
masse de devises susceptible de peser sur
le change ou de servir de masse de ma
nœuvre contre nous entre les mains de
tiers.
Bref, on assure que ce projet est aban
donné. Mais alors, par quoi le rempla
cer ?
Certaines personnalités financières pré
conisent une conversion générale de la
Dette. Outre que c’est, pour l’Etat, faire
faillite à ses engagements, ne serait?il pas
profondément immoral que les bons ci
toyens qui ont fait leur devoir en souscri
vant à tous les emprunts de guerre soient
les seuls à faire les frais de l’opération,
pendant que les mauvais Français, qui ont
embusqué leur argent à l’étranger, se frot
teraient les mains et se payeraient la tête
des poires... ?
Pour ma part, je préférerais courir les
risque du remboursement de la dette
tiottante. ,
Puisse M. Caillaux trouver une solution
qui soit préférable à l’une ou à l’autre
S’il y parvient, il lui sera beaucoup par
donné. — G, G,
Les Phosphates du Maroc
Une richesse inépuisable
Paris, 3 mai. — M. Pradel, président de
la Chambre de Commerce de Lyon, ren
trant de Casablanca, a donne a notre con
frère la Journée Industrielle une interview,
dont nous détachons ce qui suit :
Mais, ce qui, à mon avis, constitue la ri
chesse, on peut dire inépuisable, du Maroc,
c’est le gisement de phosphates de Koun-
gha qui, vraiment, est fantastique. Ce gise
ment est supérieur à tout ce qui était connu
lusqu’ici. L’extraction est des plus faciles,
puisqu’elle se fait en galeries et le phosphate
tombe en poussière au seul contact de la
pelle ou de la pioche.
Une organisation méthodique permet, à
l’heure actuelle, une production de 2.000 ton
nes par jour ; 600.000 par an. En 1921, on en
était à 8.700 tonnes ; en 1922, on passe à
90.000 tonnes ; en 1923, a 100.000 ; en 1924, a
430.000. On en est aujourd’hui au chiffre que
je viens de dire.
On pourrait en extraire cinq fois plus pen
dant deux siècles sans épuiser totalement le
gisement. Si on observe que la production
mondiale de phosphates est de 7.100.000 ton
nes et que, grâce au Maroc, à l’Algérie et à
la Tunisie, la production française est de
3.800.000 tonnes, on voit que_ la France va
contrôler véritablement le marché mondial
des phosphates.
♦ m —
La mort mystérieuse
du comte de Montefiore
Arcis -sur-Aube, 3 mai. — Hier, comme nous
l’avons annoncé ont eu lieu à, Dampierre, au
milieu d’une affluence considérable, les fu
nérailles de Gérard de Montefiore.
Suivant les dernières volontés du oéfunt,
les obsèques furent civiles et sans discours.
La fam lie était représentée par Mrne Beuret.
mère du défunt, son oncle, et le vicomte
Beuret ; elle tint toutefois à faire célébrer
un office dans l’église du village.
La population de Dampierre couvrit le cer
cueil du disparu de fleurs et de couronnes
et défila devant la tombe après la cérémonie.
Le Désarmement de îfillemagne
(Londres, 3 mai. — Au sujet de la commu
nication du maréchal Foch à la Conférence
des amabassadeurs, relative aux infractions
du Reich à ses obligations de désarmement,
on déclare dans les milieux autorisés que le
gouvernements de Londres, qui étudie ac
tuellement ce document, est d’accord en prin
cipe avec les alliés sur la nature de la note
qu’il convient d'adresser à l'Allemagne,
du Reich, il importera d'en suivre avec
soin l'application. Cela demandera beau
coup de vigilance et, afin que l'Allemagne
se rende compte qu'il n'y a aucun moyen
pour elle de se soustraire à ses obligations ,
il sera nécessaire de maintenir très ferrai,
la solidarité et l'union interalliées.
Un rédacteur du Petit Parisien, qui
vient de se livrer outre-Rhin à une enquête
sur ces redoutables problèmes, termine par
cette parole, que lui a dite un excellent
connaisseur des affaires d'Allemagne :
« Pas d'alarmes, mais l'arme au pied. »
Assurément, la France doit demeurer ar
mée. Il faut donc que son gouvernement
cesse d'être contrôlé par un parti au pro
gramme duquel figure en première ligne
le désarmement.
•#
* ie
La solution de la crise ministérielle bel
ge, loin d'avancer, semble reculer. Après
l'èchec du socialiste Vandervelde, il faut
enregistrer celui du catholique de Broque-
ville. Ce dernier avait fait appel au con
cours de libéraux dans son ministère, où
il aurait fait entrer quelques personnalités
extraparlementaires dont la présence au
rait enlevé au cabinet le caractère de gou
vernement de parti. Les libéraux n'ont
rien voulu savoir, ils entendent demeurer
obstinément dans l'opposition.
Il faudra pourtant aboutir à une solu
tion, quelle qu'elle soit. On parle mainte
nant d'un cabinet de grande coalition où
les trois partis parlementaires ; catholi
ques, socialistes et libéraux, seraient équi
tablement représentés. Nous ne pouvons
que souhaiter une prompte■ solution, qui
mette fin à une crise qui n'a que trop duré
et dont la prolongation retarderait l'envoi
au gouvernement de Berlin de la note re
lative au désarmement de l'Allemagne.
L. Marcellin.
■ a —■— *
L'Attentat de la rue Damrémont
L'audition des témoins
chez le juge d’instruction
Paris, 3 mai. — M. Barnaud continue d’en
tendre des témoins dans le guet-apens de la
rue Damrémont, Il a reçu, hier, plusieurs
déclarations, entre autres, celle de M. Ga-
fory, qui se trouvait au Cirque de Paris,
quand arriva la nouvelle que « ça chauffait »
à la réunion de M. Taittinger, rue Cham-
pionnait. — « Il était dix heures et demie,
a-t-il dit, quand me trouvant sur l’estrade
aux côtés de M. A. Millerand, je remarquais
une certaine agitation sur la piste. Un de
nos commissaires, à la suite d’une conver
sation animée avec un jeune homme de 20
à 22 ans, une faisait signe de venir. Je me
rendis auprès de lui et il, me dit : s J’ap
prends que la réunion de M. Taittinger est
agitée. Faut-il envoyer du monde là-bas et
suspendre la réunion ici ? ». Je lui répondis
que ce n’était pajs possible et je demandais
au jeune homme qui il était. Il me montra
sa carte de la Ligue des Patriotes. Je ne me
rappelle pas son nom.
Cinq minutes après je reconduisis M. Mil
lerand jusqu’à sa voiture et je vis alors au
près de moi M. Tillet, qui devait être tué,
rue Damrémont, se disposant à prendre le
métro avec des amis pour se rendre rue
Championnet.
a Le jour des obsèques des victimes à
Notre-Dame, j’ai demandé à M. Taittinger
si c’était lui qui nous avait envoyé ce mes
sager au Cirque de Paris. — « Pas du tout,
m’a-t-il dit, voici ce qui s’est passé :
— * Vers neuf heures et demie, rue Cham
pionnet, on m’a fait passer un papier où
i’on me demandait s’il fallait demander du
secours aux amis du Cirque de Paris. J'ai
écrit le mot « non ».
Le témoin a ajouté : « Il a été dit qu’au
Cirque de Paris nous avions été prévenus
de ce qui se passait rue Championnet, par
un coup de téléphone : « Vers neuf heures
et quart, la femme de chambre d’un de nos
amis assistant à la réunion, M. de Monte
fiore, a téléphoné pour qu’on prévienne ce
dernier, si on le trouvait dans la salle, qu’il
vienne sur-le-champ, car un malheur venafi
fie se produire dans sa famille son neveu
était mort. »
Le Pacte de Sécurité
M. Briand va provoquer une reprise
des négociations
Londres, 3 mai, — Le rédacteur diploma
tique écrit :
On peut noter une reprise des négociations
pour, le pacte de sécurité entre les gouverne
ments alliés et celui du Reich.
M'. Briand, peu. satisfait du projet de
réponse à moitié fini que M. Herriôt avait
préparé, en rédige un autre. Il a fait savoir
officieusement au gouvernement britannique
qu’il allait se dépêcher de répondre aux pro
positions allemandes.
La rumeur que des notes seront présentées à
Berlin par les gouvernements britannique,
français, italien et - belge, sous prétexte que
des .propositions séparées ont été faites aux
quatre pays, est dénuée de tout fondement.
La proposition, allemande ne différerait
qu’en des points de détail et il ne peut être
question, pour le moment, que de la trans
mission, à'Berlin, d’une seule note française.
Il est entendu que le projet sera montré à M.
Chamberlain avant d’être envoyé et que le
gouvernement britannique s’y associera en
principe. Ce n’est que lorsque le gouverne
ment allemand aura répondu à la note fran
çaise, que commenceront les négociations ac
tives.
•—
Les Événements de Sofia
Le procès des assassins. — Interroga
toire des accusés. — Premières dé
positions des témoins
Sofia. 3 mai. — Les débats du procès des
terroristes ont continué, samedi- matin, par
l’interrogatoire de Dasaklof et de Kambourof,
jeunes gens qui, après l’attentat, cachèrent
pendant 24 heures, le sacristain Zadgorsky.
Daskalo,- membre de l’organisation commu
niste secrète Léo Trotsky, donne d’intéres
sants détails concernant le foncjionnament
des organisations secrètes bolchevistes.
Le lieutenant-colonel de réserve Koef ex
plique ensuite, sans paraître convainftre la
nonr. comment il cacha Minkof après l’atten-
A TKAVmSJA PRESSE
La Banque de France
Paris, 3 mai. — Dans le Petit Journal:
Nous croyons savoir que M. Robineau, qui
occupe dep“uis plusieurs années ie3 fonctions
de gouverneur de la Banque de France, a de
nouveau insisté auprès du ministre des fi
nances pour être relevé de sa lourde tâche.
Il est très probable que cette fois sa démis
sion sera acceptée.
Dans les milieux autorisés on dit égale
ment que pour le remplacer, M. Caillaux
avait d’abord songé à faire .appel soit à M.
Sergent, président de l’Union parisienne,
soit à M. Joseph Simon, directeur général
de la Société Générale.
Ces deux personnalités n’étant pas dispo
sées à accepter cette proposition, il serait
possible que le choix du ministre des finances
se fixe sur M. Martin, directeur du Crédit
National, qui a montré une rare compétence
dans ses fonctions, ou sur M. Deanney, dont
on n’a pas oublié la gestion brillante à la
préfecture de la Seine.
L’assainissement financier
Dans FEürope Nouvelle : ■
Rendre confiance aux prêteurs, éviter tout
sujet de querelle, engager une vigoureuse
propagande contre la thésaurisation dei bil
lets et, sans mesures de force, la crise de
trésorerie sera surmontée. Il faudra aussitôt
demande? à tous de consentir les sacrifices
nécessaires pour avoir un budegt, qui per
mette à l’Etat de vivre sans inquiétude et
aux citoyens de travailler en paix.
Pour que ces sacrifices soient volontaire
ment consentis, encore faut-il que tous les
contribuables aient conscience qu’aucune dé
pense snoerflue ne sera tolérée. C’est un en
gagemeiit solennel que le nouveau ministre
des finances a pris dans la lettre qu’il a
adressée à tous ses collègues.
« Je vous ai prié de me faire parvenir
avant le 15 mai vos propositions budgétaires
pour 1926. Vous tiendrez à ce que cette date
ne soit pas dépassée et vous apporterez dans
1 établissement de vos prévisions le plus ri
goureux esprit d’économies et vous réaliserez
les plus sévères compressions de dépenses
Les trois présidents
Dans la Renaissance (H. Bérenger) :
Les trois anciens présidents du Conseil, qui
forment la tête du nouveau gouvernement,
ont été mêlés depuis quinze ans à toutes les
plus sévères tractations de notre histoire na
tionale et internationale. Ils en connaissent
tous les détours et tous les dessous vils. Ils
n’ont pas pris ou accepté le pouvoir en débu
tants naïfs, à qui la vanité d’un grand rôle
masque les périls du métier. Us essaieront
de se garder de toute imprudence, de toute
provocation et ils n’en laisseront cependant
commett-e par aucun de leurs collabora
teurs, ou de leurs subordonnés ministériels
C.’est là le sens très clair du crédit que les
deux Chambres ont voulu faire au nouveau
gouvernement en lui accordant les deux
do.jizlèmes provisoires qu’il leur demandait
ainsi que iâ remise de la discussion budgé
taire.
Que fera Hindenburg ?
Londres, 3 mai. — Dans le Weekly Dis»
patoh :
Le général Morgan, ancien membre de la
commission de contrôle interallié écrit :
« Personnellement, le nouveau président
sera enclin à une politique de modération,
étant d’un âge et d’un tempérament, qui ex
cluent les résolutions extrêmes. Par contre,
il sera très sensible aux influences de son
entourage et c’est là le danger.
« Qui peut prévoir les effets du rôle d’un
von Tirpitz ou d’un général von Seeckt. Si
le général von Seeckt a pu séduire un pré
sident civil et socialiste comme Ebert, que
n’a-t-on pas le droit de redouter de son in
fluence sur un militaire comme le maréchal
Hindenburg, dont il est par surcroit le fami
lier. Ebert fut un instrument docile. Hinden
burg pourrait bien être un complice naïf ».
tution du Reich lui donne pou ■ les réaliser
hien plus de facilités que la cJiïstituiien
française de 1848 en donnait à I ôui's’ Napo
léon, ou que notre actuelle coastV.uûon m
donnerait à un président malintentionné.
Les constitutions françaises de 1848 et de 1875
ne , donnent au Président de la République
qu un droit de veto simplement suspensif et
pour un très court délai, puisqu’il lui est
seulement permis de demander aux deux
Chambres une nouvele délibération.
La constitution allemande donne aù pré
sident un veto bien plus fort, puisqu'elle lui
permet d’exiger un référendum Sur une loi
qui lui déplaît. C’est le paragraphe premier
de l’article 73. Une loi vôtée par lé Reichstag
doit être, avant sa publication, soumise' au
référendum, si le président du Reich, dans’
un délai d’un mois, en décide ainsi On voit
quel instrument de dictature peut fifre, entre
les mains d’un élu du peuple cette possi
bilité d’en appeler continuellement du Reichs^
tag.
L’AVIATION
LE SERVICE CASABLANCA-DAKAR
Rabat, 3 mai. — Cinq avions placés sous
la conduite de l’aviateur Roig ont effectué,
hier, le trajet Toulouse-Casablanca en deux,
étapes, avec escale à Alicante.
Ces avions font partie de l’escadrille des
tinée au service Casablanca-Dakar, dont Tou J
verture est fixée au 4 mai.
LE RECORD DE L’AVIATION COMMERCIALE
Le Bourget, 3 mai. — Selon une dépêche de
Londres, le pilote Rogers a, hier, pour la pre
mière fois, accompli le parcours Londres-Zu
rich et retour dans la même journée, à bord
d’un bimoteur transportant une tonne et demi
de marchandises et des passagers.
Parti de Londres, à 6 heures, il était à P à
ris à 8 h. 8 ; à Bâle, à 12 h. 15 ; à Zurich,)
à 12 h. 45. Il en repartait à 14 h. 20 ; tou»
çhait à Bâle à 14 h. 49 ; à Paris, à 16 h. 52 e;
à Londres, à 20 h. 29, couvrant 2.000 kilomè
tres en 12 heures de vol effectif. C’est la plus
grande distance commerciale couverte à ce
our.
apres
Après l’interrogatoire des accusés commen
cèrent les dépositions des témoins. Deux dé
positions principales sont celle d’un paysan
d’Etropole, qui rencontra près du lieu de
l’attentat contre le roi Boris, les auteurs de
l’agression, dont quatre se dirent communis
tes^ et agrariens, et celle de Pertcîhemlief,
agrarien, qui fit la liaison entre Marco Fried-
rhann et les agrariens du front unique.
Les déclarations de ce dernier témoin don
nèrent lieu à de vives et énergiques interven
tions de Friedmann, qui cherche à atténuer
la portée de ses relations avec Yankof et
Minkof. . ,
Les débats continuent et, vraisemblable
ment, ne pourront pas être clos dimanche,
- '. - ■ «» • ♦
Une maison incendiée à Marseille
UN POMPIER EST ELECTROCUTE
SEPT BLESSES
Marseille, 3 mai. — Un incendie s’est dé
claré ce matin, à 4 heures, dans l’immeuble
n° 30, de la rue Breteuil-, où est installé un
hôtel meublé dit « Sélect Hôtel ».
Le feu, croit-on, avait pris dans l’escalier,
où des déménageurs avaient laissé la veille
au soir des tas de paille et de foin.
Un locataire du deuxième étage, réveillé
en sursaut et surpris par une épaisse et âcre
fumée, donna l’alarme, mais il ne put sortir.
Un voisin avisa les pompiers en toute hâte.
Deux fortes équipes accoururent sur les
lieux, sous les ordres du commandant Que-
nin. ,
Il fallut d’abord procéder au sauvetage des
locataires qui tous appelaient au secours,
ils étaient plus de vingt. Cette opération s’ef
fectua en présence du préfet, du maire et
de M Gonnart, commissaire central ; mais
Pun ae's sauveteurs, le sapeur Frédéric Cou
rue, en descendant une jeune femme, heurta
un fil électrique de la ligue des tramways
avec son échelle : le malheureux tomba élec
trocuté, il a été transporté dans un état grave
à T Hôpital Dieu.
La famille Poliskowski, composée du père,
de la mère et d’un garçonnet, qui habitait
le rez-de-chaussée, franchit à ce moment la
flamme et la fumée et réussit à gagner la
rue ; tous trois avaient leurs vêtements en
flammes. On les secourut aussitôt et on les
conduisit à l’Hôtel Dieu.
Une malheureuse femme et sa fillette, ma
lade, furent descendues d’un étage supérieur.
Le commandant Quenin les fit transporter
en auto chez une personne généreuse.
Deux jeunes gens qui s’étaient résolument
dévoués furent assez grièvement brûlés ; ils
sont soignés à leur domicile.
Le sinistre fut ensuite énergiquement com
battu. II était maîtrisé une heure plus tard.
Les dégâts sont importants, mais non en
core évalués, — B- L,-
Les événements belges
Dans FEcho de Paris (Pertinax) :
Il ne nous appartient pas de nous mêler
aux affaires intérieures de la Belgique ; ce
pendant les deux pays étant liés, nous ne
pouvons nous empêcher de souhaiter que
dans le prochain cabinet ne prévalent pas
les éléments de droite et de gauche qui, par
la réduction du service militaire et par Je
recrutement régional, briseraient l’âme et le
corps de l’armée belge.
Le parti communiste
Dans FHümanite:
Depuis plus de six mois, la presse réac
tionnaire et le Bloc des Gauches mènent une
campagne acharnée contre le parti commu
niste. Celui-ci acquiert de plus en plus la
confiance des masses travailleuses. Il est le
guide de la classe ouvrière qui cherche la
voie de sa libération. Cette campagne, où les
faux les plus imbéciles voisinent avec les at
taques les plus ignobles, a atteint le point
culminant après les événements de la rue
Damrémont.
Attaqué par des bandes fascistes, le prolé
tariat du 18 e s’est victorieusement' défendu.
Le gouvernement qui s’est refusé à licencier
les ligues fascistes, a fait perquisitionner
chez les militants communistes, avec la fer
me intention de monter un complot et de dé
capiter la direction du parti communiste. Il
fallait, pour les élections municipales, tenter
un grand coup et saper l’organisation de
défense des travailleurs.
Tous Tes moyens les plus ignomineux ont
été employés. Les perquisitions furent faites
dans l’illégalité la plus flagrante, sans appo
sition des scellés sur les pièces saisies pour
permettre d’y joindre les faux nécessaires à
étayer le complot ; mais le parti commu
niste a fait face à tous ses adversaires. Dans
sa presse, dans toutes les réunions électora
les, il a rétabli la vérité.
Une descente dans les rues de Paris
Dans FEre Nouvelle:
Le cardinal Dubois vient de donner à M.
Millerand et à ses amis, les Castelnau, Tait
tinger et Maurras, une jolie Jeçon de tact.
Les chefs du fascisme français avaient affir
mé qu’avec ou sans la permission du gou
vernement, ils seraient, le 10 mai, à la tête
de leurs troupes, dans les rues de Paris. Le
cardinal-archevêque répond à ces agités par
un veto formel.
Nous allons voir si ces fidèles champions
du catholicisme vont entrer en révolte contre
le chef des catholiques et si ces organisateurs
de l’ordre inaugureront leur action par un
exemple flagrant d’indiscipline. Le gouver
nement qui, le premier mai, a sagement
interdit aux travailleurs de des mu» e dans
la rue, doit frapper les ligueurs bourgeois
d’une interdiction identique. La rue ap
partient qu’aux représentants de l’Etat,
en vertu de tel ou tel scrupule, iL était dérogé
à ce principe, c’est l’Etat lui-même qui se
rait en danger.
Les pouvoirs du président allemand
Dans le Quotidien :
La Fête de Jeanne d'Ârc
Elle serait célébrée non le 10,
mais le 17 mai
Paris, 3 mai. —■ L’archevêque de Paris,
Mgr Dubois, a, été invité à prendre possos-j
siôn au sujet de la prochaine célébration dej
la fête de Jeanne d’Arc. La date primitive
ment indiquée était celle du dimanche, lOi
mai ; mais, des craintes se sont élevées auj
sujet du choix de ce jour qui est celui du
scrutin de ballottage des élections munici
pales.
Le gouvernement est encore fort hésitant 1
sur la décision à prendre ; mais, pressé pari
les socialistes d’interdire toute manifestation,j
il entend prendre prétexte du, scrutin de bal-;
lottage des élections municipales pour ajour
ner tout au moins la fête de Jeanne d’Arc ;
•ce que voyant* Mgr Dubois- a voulu évite!',
de paraître* encourager les catholiques à une,
révolte poutre les pouvoirs publics, et dans
un communiqué, il laisse entendre très net
tement que dans cette éventualité probable
de l’interdiction pour le 10 mai, il souhaité
vivement qu’on puisse organiser H rnvni.es-.
tation nationale en l’honneur de -:a feainte
de la patrie, le dimanche, 17 mai.
Dans l'entourage du prélat, on ne cache pa?
que le pasteur des fidèles veut éviter avant
tout que soit confondue avec une manifes
tation politique quelconque, une fête stricte
ment religieuse et patriotique et c’est pour
quoi il envisage la remise au 17 mai, tout
prétexte à discussion ou à bagarre étant ainsi
évité.
Quant à renoncer à la célébration de la
fête, on ne voit pas comment le cabinet
pourrait s’y décider ; la loi du 10 juillet 1920
est formelle : elle fait un devoir au gouverY
nement de célébrer annuellement la fête de
Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. Cela est
si vrai que chaque année depuis cette date;
le gouvernement a par un geste public —
l’envoi, d’une couronne au monument de là
sainte —• marqué sa participation officielle à
sa célébration. Dans la situation extérieure
actuelle, ce geste symbolique n’a rien perdu
de sa haute signification.
-4M*-
La prochaine session
de la Chambre italienne
Milan, 3 mai. — M. Mussolini vient d’arrê
ter, avec M. Cassertani, président de la Chafn*
bre, l’ordre du jour des travaux pour la
piochaine session parlementaire qui s’inau
gurera le 14 courant.
Cet ordre du jour apparaît particulièrement
chargé, si l’on tient compte, surtout, du fait,
que dans la pensée du gouvernement, là
Chambre devrait se séparer à nouveau Ig,
2 juin.
Le premier projet à discuter sera celui de
l’électorat administratif des femmes, contre
lequel s’est- prononcée la majorité de la cotfi-
mission parlementaire. M. Mussolini est dé
cidé à faire aboutir la réforme ; il a même dès
claré au Grand Conseil que le vote des fem
mes ne sera ni plus ni moins nuisible que la
vote des hommes.
En outre du traité de commerce avec la
Russie et la discussion sur la réglementation
des décrets-lois, l’ordre du jour comporte
l’examen d’une quarantaine de projets de loi
d’importance secondaire. Le nouveau statut'
dê la presse et les régime des associations
secrètes devraient aussi être discutés ; mais,
il paraît probable qu’ils seront renvoyés en,
automne. La commission, qui élabore le rap
port sur la réglementation de la presse, n’a
d’ailleurs pas encore terminé ses travaux.
- .r — —— » — ’
La Crise ministérielle en Belgique
SITUATION INCHANGEE
Bruxelles, 3 maît — La crise belge dure de*)
puis 29 jours et on semble bien loin encore
d’en entrevoir la solution. On sait que M. de
Broqueville s’est rendu, hier soir, chez le roi’
et a déclaré au souverain qu’en dépit de ses
efforts et malgré son désir de réussir, il lui
était impossible de constituer le ministère ,
Les socialistes refusent de constituer un
ministère homogène. La droite a décidé de
faire bloc,' c’est-à-dire de maintenir l’unité
conservatrice. Les libéraux ont décidé de ne
point participer à la constitution d’un gouver
nement. ,
D’autre part, la Fédération des cercles
tholiques a voté un ordre du jour contre
toute collaboration catholico-socialiste. Il faut
abandonner aussi l’idée d’un ministère tri*
partie, les libéraux se refusant à toute colla
boration. Dans ces conditions, on semble s a-
cheminer vers une nouvelle dissolution des
Chambres.
La santé de la sœur du roi George V
Londres, 3 mai. — La sœur aînée du roi
George V, la princesse royale veuve du duc
de Rife, a eu soudainement, vendredi, une
y rave hémorragie gastrique, qui l’a laissée
considérablement affaiblie. Toutefois, après
Si le nouveau Président de la République I une nuit de repos, son état est beaucoup
allemand a de mauvais desseins, la çpnsti-* plus satisfaisant.
(PRÉFECTURE
—
1 «FRI
LE PETIT ALGÉRIEN
1 41* ANNEE S K
N° 14511 | 4j| cenL
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LUNDI 4 NIAI 1925
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La Pelp m à Sénat
(De notre correspondant particulier)
î
Paris, 29 avril.
Alors que M. Henry Chéron négociait et
ïnanosuvrait pour obtenir du Cabinet Her-
riot une transaction dans l’affaire du Vati
can, il avait coutume de répondre à ceux
qui lui reprochaient de ménager le gouver
nement :
— Pensez-vous donc que je sois assez
sot pour aller préparer* de mes propres
maoris le lit de Caillaux ?...
Par la suite, le président de l’Union Ré
publicaine n’en fut pas moins amené à
rendre l’offensive. Et il n’eut pas de pei-
pe à gagner la bataille.
Mais, en circulant dans les couloirs
teprès la chute du ministère, une choêe me
ifrappa : c’est, la mine grave, l’air sou
cieux, et quelquefois piteux de ceux qui
venaient de remporter la victoire. Ils pa
raissaient plus penauds que les vaincus.
; Quelques instants après, le directeur
d’un grand journal, après s’être tout d’a
bord réjoui de la nouvelle, me déclarait
tout net :
— Pourvu qu’avant quinze jours, on ne
regrette pas -Herriot...
Le lendemain, dans les couloirs du
Luxembourg, les vainqueurs avaient, re
trouvé le sourire. Il paraissait, en effet, ré
sulter des premières consultations, que M.
Aristide Briand allait être chargé de for-
nyer le ministère, un ministère de concen
tration, car nul ne doutait du refus des
socialistes d’y collaborer.
On vécut ainsi, plusieurs jours, sur l’es
poir de sa réussite. M. Henry Chéron était
un des plus ardents à défendre cette com
binaison.
Aussi, lorsque le bruit se répandit que
M. Briand renonçait à former le Cabinet,
fut-ce une véritable consternation. Mais
l’opposition espérait que ce ne serait
qu’une fausse sortie. Elle ne croyait pas
au succès de M. Painlevé, surtout flanqué
de M. Caillaux.
Elle se répandit alors en protestations
contre ce dernier, espérant ainsi brouiller
les cartes.
Elle n’y réussit pasr J’étais aux côtés de
M. Chéron lorsque M. Henry Bérenger lui
annonça qu’il venait de recevoir un coup
de téléphone l’informant de l’acceptation
définitive de M. Painlevé. Visiblement, le
président de l’Union Républicaine en re
çut un rude coup, et je ne doute pas qu’à
cette minute, il n’ait regretté sa victoire.
II quitta le Luxembourg presque aussitôt.
C’est alors que les observateurs super
ficiels et les informateurs politiques, qui
r.e quittent jamais les couloirs du Palais-
urbon, émirent l’opinion que le rïiinis-
e Painievé-Caiilaux trouverait facile
ment une majorité à la Chambre, mais
°n trouverait pas au Sénat.
Que c’était donc mal connaître la Haute
Assemblée !
Celle-ci renverse un ministère tous les
quinze ans. Ce serait beaucoup lui deman
der que d’en mettre en minorité deux à la
file.
Puis, le grand épouvantail étant, au
Luxembourg, le prélèvement sur le capi
tal, on n’y peut faire que confiance à un
ministre des finances qui s’y déclare hos
tile.
Enfin, il apparut tout de süite que l’ex-
trême-gauche de la Chambre ne suivait,
qu’en grognant, un nouveau Cabinet, dont
la déclaration était loin de lui donner sa
tisfaction.
Il n’en fallait pas plus pour que le Sénat
Sse rapprochât de M. Painlevé.
Voilà pourquoi, quand M. Caillaux vint
;au Luxembourg pour la discussion du bud
get, il ne trouva autour de lui que des
Imains tendues, et souvent de la part de
'gens qui l’avaient condamné...
Dans ma longue carrière de journaliste
parlementaire, je n’ai jamais rien vu de
si comique que le fougueux M. Josse de
mandant, la bouche en cœur, une explica
tion à M. Caillaux, et se confondant en
suite en remerciements. De part et d’autre,
on passa deux jours à se lancer de formi
dables coups d’encensoir.
Et quand on partit en vacances, il était
manifeste que le Sénat était beaucoup
plus ministériel que la Chambre. Moins on
sera chaud au Palais-Bourbon, plus on le
sera au Luxembourg, et réciproquement.
0O0
Le grand homme du Cabinet, c’est, évi
demment, M. Caillaux.
Il y a tout une catégorie de gens qui at
tendent de lui une sorte de miracle. Dans
tous les pays, il y en a auxquels des ido
les sont nécessaires...
En quelques jours, la Bourse s’est mise
à monter vertigineusement, sans même
connaître le premier mot des projets du
sauveur.
En vérité, il est incontestable que M.
Caillaux connaît à fond son métier. Cet
ancien inspecteur des finances a des vues
financières précises.
Mais un commerçant aux abois aura
beau engager le meilleur comptable et le
meilleur caissier de la place de Paris, on
ne voit pas bien commuent ces employés
modèles assureront la fin de mois si la
caisse est vide.
M. Poincaré est un chef de gouverne
ment de grande envergure. Cependant
ceux qui se figuraient qu’il suffisait de le
mettre au pouvoir pour faire payer l’Alle
magne étaient des naïfs, car, dans une
aussi rude période que celle que nous
traversons, il n’y a pas d’homme qui puis
se se vanter de dominer les événements.
La même épithète peut s’appliquer, aujour
d’hui, à ceux qui croient M. Caillaux ca
pable de résoudre, à lui seul, un problè
me financier qui dépasse même le cadre
national. M. Caillaux a-t-il seulement un
plan ?
Il paraît qu’il en avait un, mais que
quelques jours de gouvernement et de con
tact avec les plus hautes personnalités
bancaires auraient déjà suffi à le faire
crouler.
Il serait, diVon, parti de ce principe, très
juste en soi, qu’un gouvernement, quel
qu’il soit, serait à la merci du chantage
d’un parti, d’un chantage des banques, ou
même simplement d’une grande crise éco
nomique mondiale, aussi longtemps qu’il
traînerait derrière lui 87 milliards de
bons de la Défense National# ou de Bons
lui demander le remboursement quasi-
immédiat.
Or, que sont ces bons ? De faux billets
de banque, des billets de banque déguisés,
acceptés en paiement dans tous les grands
magasins, dans toutes les transactions un
peu importantes, et qui ne se distinguent
des autres billets, que parce qu’ils portent
un intérêt /fort onéreux pour le Trésor.
Si donc, en rembourse à leur échéance
tous ces billets de banque déguisés par de
vrais billets de banque, on ne fait, en réa»
lité, aucune inflation. C’est un simple
changement de papier, valeur pour valeur.
Or, ces 87 milliards de bons coûtent au
Trésor, avec le système actuel, plus de
4 milliards et demi par an d’intérêts et de
commissions. Il suffirait donc de conser
ver cette somme au budget pour que, sans
aucune charge nouvelle, on amortisse la
totalité de la dette flottante, en un peu
moins de vingt ans.
C’est une opération séduisante.
Quoiqu’il n’y ait, de ce fait, aucune in
flation réelle, il serait possible de donner
aux nouveaux billets de banque remis en
échange des Bons arrivés à expiration, une
garantie particulière, analogue à celle
fournie pour le Rentenmark, par exem
ple : hypothèque sur les chemins de fer,
les mines, les assurances , etc...
Le système aurait, en outre, l’avantage
de remettre en circulation de gros capi
taux qui donnent actuellement sans profit
pour la vie économique du pays. Les en
treprises privées qui, depuis plusieurs an
nées, ne peuvent plus emprunter, parce
que le loyer de l’argent est devenu exces
sif, pourraient procéder aux emprunts né
cessaires* à leur développement.
Le Crédit Foncier, les Chemins de fer
seraient les premiers à en profiter. De
grands travaux, comme l’aménagement du
Rhône, deviendraient aussitôt réalisables.
Le taux de l’escompte se trouverait
abaissé.
Il y a donc des avantages certains pour
l’activité économique et pour la Bourse.
Par contre, il y a deux dangers à re
douter. 0
C’est d’abord — même avec un change
tenant bon — une nouvelle hausse du
prix de la vie, du fait des billets qui ser
viraient à des achants en marchandises au
lieu d’achats en valeur. C’est, en effet, un
phénomène économique constant que l’a
bondance de l’argent aurait la consomma
tion.
C’est ensuite qu’une bonne partie des
Bous actuels sont entre les mains de frau
deurs de l’impôt qui, en faisant ce place-
Bulletin du «Jour
Le Spfeynx Hindenburg
La Crise Belge
(De noire réducteur p ient
Le juge a ensuite entendu le patron d’un
hôtel de la rue Damrémont, M. Darreau, qui
a entendu les détonations des coups de re
volvers. Il est sorti quelques instants après
de chez lui et sur le sol il a vu des flaques
de sang. Il y avait là trois hommes et une
femme et celle-ci lui a demandé : « Les
a-t-on tou3 tués ces camelots du roi ?»
Paris , 3 mai.
On disserte beaucoup, en France et en
Angleterre, sur ce qu'il faut craindre ou
espérer de la présidence d'Hindenburg.
Les médecins tant mieux des deux côtés
de la Manche ne sont pàs à court d'argu
ments. Le principal, c'est la loyauté du
nouveau chef d'Etat allemand qui, lors
qu'il aura juré fidélité à la Constitution,
tiendra fidèlement son serment. L'histoire
nous apprend que les serments de ce genre
ne sont pas toujours tenus.
Les médecins tant pis ne contestent pas
la bonne foi du maréchal, mais ils redou
tent son entourage, qui est ultra-réaction
naire, et dont l'influence sera grande sur
cet homme dont l'âge a affaibli les facul
tés.
On craint surtout Ludendorf, qui fut son
principal collaborateur pendant la guerre
et qui , pour être plus en mesure de lui
prodiguer ses conseils, va transporter ses
pénates de Munich à Berlin et va amener
avec lui l'état-major de ses organisations
racistes et pangermanistes.
Ce que le général anglais Morgan redou
te, c'est le rôle que pourront jouer auprès
d'Hindenburg l'amiral Von Tirpitz et le
général Von Seeckt, qui commande en chef
la Beichswehr. Ces deux hommes sont des
partisans très déterminés de la revanche,
leur action sur le nouveau président risque
d'être fatale.
« Le président Ebert, écrit le général
Morgan, fut un instrument docile entre les
mains du général Von Seeckt, Hindenburg
pourrait bien être un complice naïf. » Tout
cela n'est guère rassurant. Ce qui nous
fixera sur les arrière-pensées des diri
geants du Reich, c'est l'attitude qu'ils ob
serveront lorsque les alliés, leur feront par
venir leurs décisions en matière de désar
mement.
Le Foreign Office, qui examine le rap
port du maréchal Foch à la Conférence
des ambassadeurs, considère que les me
sures à prendre par VAllemagne devraient
être fixées d'une manière précise
» ———-
le Gouvernement Général
DE VALGÉRIE
Une note du « Malin d
Paris, 3 mai. — Le « Matin » publie la note
suivante :
Nous avons dit, hier, qu’un intérimaire,
M. Dubief, avait été nommé au Gouverne
ment général de l’Algérie. Il ne s’agit là
que d’une mesure d’ordre. M. Maurice
Viollette, dont on avait annoncé qu’il re
cueillerait la succession de M. Steeg, sera
nommé, officiellement, au cours de la se
maine prochaine.
Ce qu’on dit à Dreux
Dreux, 3 mai. — Le journal 1’ « Action Ré
publicaine », dont le directeur politique est
M. Viofiette, a publié la note suivante :
a Le gouvernement ayant décidé de confier
le Gouvernement général de l’Algérie à M.
Maurice Viollette, nous croyons savoir que
notre ami n’a accepté qu’à la condition de
rester « en mission ».
« Il conservera donc le .contact direct avec
le département d’Eure-et-Loir, et c’est ainsi
qu’il présidera la prochaine session du Con
seil général.
e Bien entendu, toutes les invitations qu’il
a acceptées dans le département sont mainle-
nues et il tient à conserver dans le départe
ment le rôle de député et de militant du parti
républicain.
« Il va de soi que M. Viofiette ne quitte pas
Dreux, qu’il reste avec nous comme avant,
qu’il recevra comme à son habitude, et pour
nous résumer d’un mot, qu’il nous suffise de
répéter ce qu’il a dit lui-même : « Ce n’est
pas un départ, c’est une absence. »
«MM»
ment, acceptent, de propos délibéré, un j ces mesures une fois notifiées au Cabinet
intérêt réduit pour échapper à l’impôt sur a u u i m .nnrt.P.ra. rV pii sni'FTP mypr
intérêt réduit pour échapper à l’impôt
le revenu. Ceux-là ne placeront donc ] as
leur argent en Bourse. Ils renverront à
l’étranger, et il est à craindre qu’il ne se
constitue ainsi, à l’extérieur, une énorme
masse de devises susceptible de peser sur
le change ou de servir de masse de ma
nœuvre contre nous entre les mains de
tiers.
Bref, on assure que ce projet est aban
donné. Mais alors, par quoi le rempla
cer ?
Certaines personnalités financières pré
conisent une conversion générale de la
Dette. Outre que c’est, pour l’Etat, faire
faillite à ses engagements, ne serait?il pas
profondément immoral que les bons ci
toyens qui ont fait leur devoir en souscri
vant à tous les emprunts de guerre soient
les seuls à faire les frais de l’opération,
pendant que les mauvais Français, qui ont
embusqué leur argent à l’étranger, se frot
teraient les mains et se payeraient la tête
des poires... ?
Pour ma part, je préférerais courir les
risque du remboursement de la dette
tiottante. ,
Puisse M. Caillaux trouver une solution
qui soit préférable à l’une ou à l’autre
S’il y parvient, il lui sera beaucoup par
donné. — G, G,
Les Phosphates du Maroc
Une richesse inépuisable
Paris, 3 mai. — M. Pradel, président de
la Chambre de Commerce de Lyon, ren
trant de Casablanca, a donne a notre con
frère la Journée Industrielle une interview,
dont nous détachons ce qui suit :
Mais, ce qui, à mon avis, constitue la ri
chesse, on peut dire inépuisable, du Maroc,
c’est le gisement de phosphates de Koun-
gha qui, vraiment, est fantastique. Ce gise
ment est supérieur à tout ce qui était connu
lusqu’ici. L’extraction est des plus faciles,
puisqu’elle se fait en galeries et le phosphate
tombe en poussière au seul contact de la
pelle ou de la pioche.
Une organisation méthodique permet, à
l’heure actuelle, une production de 2.000 ton
nes par jour ; 600.000 par an. En 1921, on en
était à 8.700 tonnes ; en 1922, on passe à
90.000 tonnes ; en 1923, a 100.000 ; en 1924, a
430.000. On en est aujourd’hui au chiffre que
je viens de dire.
On pourrait en extraire cinq fois plus pen
dant deux siècles sans épuiser totalement le
gisement. Si on observe que la production
mondiale de phosphates est de 7.100.000 ton
nes et que, grâce au Maroc, à l’Algérie et à
la Tunisie, la production française est de
3.800.000 tonnes, on voit que_ la France va
contrôler véritablement le marché mondial
des phosphates.
♦ m —
La mort mystérieuse
du comte de Montefiore
Arcis -sur-Aube, 3 mai. — Hier, comme nous
l’avons annoncé ont eu lieu à, Dampierre, au
milieu d’une affluence considérable, les fu
nérailles de Gérard de Montefiore.
Suivant les dernières volontés du oéfunt,
les obsèques furent civiles et sans discours.
La fam lie était représentée par Mrne Beuret.
mère du défunt, son oncle, et le vicomte
Beuret ; elle tint toutefois à faire célébrer
un office dans l’église du village.
La population de Dampierre couvrit le cer
cueil du disparu de fleurs et de couronnes
et défila devant la tombe après la cérémonie.
Le Désarmement de îfillemagne
(Londres, 3 mai. — Au sujet de la commu
nication du maréchal Foch à la Conférence
des amabassadeurs, relative aux infractions
du Reich à ses obligations de désarmement,
on déclare dans les milieux autorisés que le
gouvernements de Londres, qui étudie ac
tuellement ce document, est d’accord en prin
cipe avec les alliés sur la nature de la note
qu’il convient d'adresser à l'Allemagne,
du Reich, il importera d'en suivre avec
soin l'application. Cela demandera beau
coup de vigilance et, afin que l'Allemagne
se rende compte qu'il n'y a aucun moyen
pour elle de se soustraire à ses obligations ,
il sera nécessaire de maintenir très ferrai,
la solidarité et l'union interalliées.
Un rédacteur du Petit Parisien, qui
vient de se livrer outre-Rhin à une enquête
sur ces redoutables problèmes, termine par
cette parole, que lui a dite un excellent
connaisseur des affaires d'Allemagne :
« Pas d'alarmes, mais l'arme au pied. »
Assurément, la France doit demeurer ar
mée. Il faut donc que son gouvernement
cesse d'être contrôlé par un parti au pro
gramme duquel figure en première ligne
le désarmement.
•#
* ie
La solution de la crise ministérielle bel
ge, loin d'avancer, semble reculer. Après
l'èchec du socialiste Vandervelde, il faut
enregistrer celui du catholique de Broque-
ville. Ce dernier avait fait appel au con
cours de libéraux dans son ministère, où
il aurait fait entrer quelques personnalités
extraparlementaires dont la présence au
rait enlevé au cabinet le caractère de gou
vernement de parti. Les libéraux n'ont
rien voulu savoir, ils entendent demeurer
obstinément dans l'opposition.
Il faudra pourtant aboutir à une solu
tion, quelle qu'elle soit. On parle mainte
nant d'un cabinet de grande coalition où
les trois partis parlementaires ; catholi
ques, socialistes et libéraux, seraient équi
tablement représentés. Nous ne pouvons
que souhaiter une prompte■ solution, qui
mette fin à une crise qui n'a que trop duré
et dont la prolongation retarderait l'envoi
au gouvernement de Berlin de la note re
lative au désarmement de l'Allemagne.
L. Marcellin.
■ a —■— *
L'Attentat de la rue Damrémont
L'audition des témoins
chez le juge d’instruction
Paris, 3 mai. — M. Barnaud continue d’en
tendre des témoins dans le guet-apens de la
rue Damrémont, Il a reçu, hier, plusieurs
déclarations, entre autres, celle de M. Ga-
fory, qui se trouvait au Cirque de Paris,
quand arriva la nouvelle que « ça chauffait »
à la réunion de M. Taittinger, rue Cham-
pionnait. — « Il était dix heures et demie,
a-t-il dit, quand me trouvant sur l’estrade
aux côtés de M. A. Millerand, je remarquais
une certaine agitation sur la piste. Un de
nos commissaires, à la suite d’une conver
sation animée avec un jeune homme de 20
à 22 ans, une faisait signe de venir. Je me
rendis auprès de lui et il, me dit : s J’ap
prends que la réunion de M. Taittinger est
agitée. Faut-il envoyer du monde là-bas et
suspendre la réunion ici ? ». Je lui répondis
que ce n’était pajs possible et je demandais
au jeune homme qui il était. Il me montra
sa carte de la Ligue des Patriotes. Je ne me
rappelle pas son nom.
Cinq minutes après je reconduisis M. Mil
lerand jusqu’à sa voiture et je vis alors au
près de moi M. Tillet, qui devait être tué,
rue Damrémont, se disposant à prendre le
métro avec des amis pour se rendre rue
Championnet.
a Le jour des obsèques des victimes à
Notre-Dame, j’ai demandé à M. Taittinger
si c’était lui qui nous avait envoyé ce mes
sager au Cirque de Paris. — « Pas du tout,
m’a-t-il dit, voici ce qui s’est passé :
— * Vers neuf heures et demie, rue Cham
pionnet, on m’a fait passer un papier où
i’on me demandait s’il fallait demander du
secours aux amis du Cirque de Paris. J'ai
écrit le mot « non ».
Le témoin a ajouté : « Il a été dit qu’au
Cirque de Paris nous avions été prévenus
de ce qui se passait rue Championnet, par
un coup de téléphone : « Vers neuf heures
et quart, la femme de chambre d’un de nos
amis assistant à la réunion, M. de Monte
fiore, a téléphoné pour qu’on prévienne ce
dernier, si on le trouvait dans la salle, qu’il
vienne sur-le-champ, car un malheur venafi
fie se produire dans sa famille son neveu
était mort. »
Le Pacte de Sécurité
M. Briand va provoquer une reprise
des négociations
Londres, 3 mai, — Le rédacteur diploma
tique écrit :
On peut noter une reprise des négociations
pour, le pacte de sécurité entre les gouverne
ments alliés et celui du Reich.
M'. Briand, peu. satisfait du projet de
réponse à moitié fini que M. Herriôt avait
préparé, en rédige un autre. Il a fait savoir
officieusement au gouvernement britannique
qu’il allait se dépêcher de répondre aux pro
positions allemandes.
La rumeur que des notes seront présentées à
Berlin par les gouvernements britannique,
français, italien et - belge, sous prétexte que
des .propositions séparées ont été faites aux
quatre pays, est dénuée de tout fondement.
La proposition, allemande ne différerait
qu’en des points de détail et il ne peut être
question, pour le moment, que de la trans
mission, à'Berlin, d’une seule note française.
Il est entendu que le projet sera montré à M.
Chamberlain avant d’être envoyé et que le
gouvernement britannique s’y associera en
principe. Ce n’est que lorsque le gouverne
ment allemand aura répondu à la note fran
çaise, que commenceront les négociations ac
tives.
•—
Les Événements de Sofia
Le procès des assassins. — Interroga
toire des accusés. — Premières dé
positions des témoins
Sofia. 3 mai. — Les débats du procès des
terroristes ont continué, samedi- matin, par
l’interrogatoire de Dasaklof et de Kambourof,
jeunes gens qui, après l’attentat, cachèrent
pendant 24 heures, le sacristain Zadgorsky.
Daskalo,- membre de l’organisation commu
niste secrète Léo Trotsky, donne d’intéres
sants détails concernant le foncjionnament
des organisations secrètes bolchevistes.
Le lieutenant-colonel de réserve Koef ex
plique ensuite, sans paraître convainftre la
nonr. comment il cacha Minkof après l’atten-
A TKAVmSJA PRESSE
La Banque de France
Paris, 3 mai. — Dans le Petit Journal:
Nous croyons savoir que M. Robineau, qui
occupe dep“uis plusieurs années ie3 fonctions
de gouverneur de la Banque de France, a de
nouveau insisté auprès du ministre des fi
nances pour être relevé de sa lourde tâche.
Il est très probable que cette fois sa démis
sion sera acceptée.
Dans les milieux autorisés on dit égale
ment que pour le remplacer, M. Caillaux
avait d’abord songé à faire .appel soit à M.
Sergent, président de l’Union parisienne,
soit à M. Joseph Simon, directeur général
de la Société Générale.
Ces deux personnalités n’étant pas dispo
sées à accepter cette proposition, il serait
possible que le choix du ministre des finances
se fixe sur M. Martin, directeur du Crédit
National, qui a montré une rare compétence
dans ses fonctions, ou sur M. Deanney, dont
on n’a pas oublié la gestion brillante à la
préfecture de la Seine.
L’assainissement financier
Dans FEürope Nouvelle : ■
Rendre confiance aux prêteurs, éviter tout
sujet de querelle, engager une vigoureuse
propagande contre la thésaurisation dei bil
lets et, sans mesures de force, la crise de
trésorerie sera surmontée. Il faudra aussitôt
demande? à tous de consentir les sacrifices
nécessaires pour avoir un budegt, qui per
mette à l’Etat de vivre sans inquiétude et
aux citoyens de travailler en paix.
Pour que ces sacrifices soient volontaire
ment consentis, encore faut-il que tous les
contribuables aient conscience qu’aucune dé
pense snoerflue ne sera tolérée. C’est un en
gagemeiit solennel que le nouveau ministre
des finances a pris dans la lettre qu’il a
adressée à tous ses collègues.
« Je vous ai prié de me faire parvenir
avant le 15 mai vos propositions budgétaires
pour 1926. Vous tiendrez à ce que cette date
ne soit pas dépassée et vous apporterez dans
1 établissement de vos prévisions le plus ri
goureux esprit d’économies et vous réaliserez
les plus sévères compressions de dépenses
Les trois présidents
Dans la Renaissance (H. Bérenger) :
Les trois anciens présidents du Conseil, qui
forment la tête du nouveau gouvernement,
ont été mêlés depuis quinze ans à toutes les
plus sévères tractations de notre histoire na
tionale et internationale. Ils en connaissent
tous les détours et tous les dessous vils. Ils
n’ont pas pris ou accepté le pouvoir en débu
tants naïfs, à qui la vanité d’un grand rôle
masque les périls du métier. Us essaieront
de se garder de toute imprudence, de toute
provocation et ils n’en laisseront cependant
commett-e par aucun de leurs collabora
teurs, ou de leurs subordonnés ministériels
C.’est là le sens très clair du crédit que les
deux Chambres ont voulu faire au nouveau
gouvernement en lui accordant les deux
do.jizlèmes provisoires qu’il leur demandait
ainsi que iâ remise de la discussion budgé
taire.
Que fera Hindenburg ?
Londres, 3 mai. — Dans le Weekly Dis»
patoh :
Le général Morgan, ancien membre de la
commission de contrôle interallié écrit :
« Personnellement, le nouveau président
sera enclin à une politique de modération,
étant d’un âge et d’un tempérament, qui ex
cluent les résolutions extrêmes. Par contre,
il sera très sensible aux influences de son
entourage et c’est là le danger.
« Qui peut prévoir les effets du rôle d’un
von Tirpitz ou d’un général von Seeckt. Si
le général von Seeckt a pu séduire un pré
sident civil et socialiste comme Ebert, que
n’a-t-on pas le droit de redouter de son in
fluence sur un militaire comme le maréchal
Hindenburg, dont il est par surcroit le fami
lier. Ebert fut un instrument docile. Hinden
burg pourrait bien être un complice naïf ».
tution du Reich lui donne pou ■ les réaliser
hien plus de facilités que la cJiïstituiien
française de 1848 en donnait à I ôui's’ Napo
léon, ou que notre actuelle coastV.uûon m
donnerait à un président malintentionné.
Les constitutions françaises de 1848 et de 1875
ne , donnent au Président de la République
qu un droit de veto simplement suspensif et
pour un très court délai, puisqu’il lui est
seulement permis de demander aux deux
Chambres une nouvele délibération.
La constitution allemande donne aù pré
sident un veto bien plus fort, puisqu'elle lui
permet d’exiger un référendum Sur une loi
qui lui déplaît. C’est le paragraphe premier
de l’article 73. Une loi vôtée par lé Reichstag
doit être, avant sa publication, soumise' au
référendum, si le président du Reich, dans’
un délai d’un mois, en décide ainsi On voit
quel instrument de dictature peut fifre, entre
les mains d’un élu du peuple cette possi
bilité d’en appeler continuellement du Reichs^
tag.
L’AVIATION
LE SERVICE CASABLANCA-DAKAR
Rabat, 3 mai. — Cinq avions placés sous
la conduite de l’aviateur Roig ont effectué,
hier, le trajet Toulouse-Casablanca en deux,
étapes, avec escale à Alicante.
Ces avions font partie de l’escadrille des
tinée au service Casablanca-Dakar, dont Tou J
verture est fixée au 4 mai.
LE RECORD DE L’AVIATION COMMERCIALE
Le Bourget, 3 mai. — Selon une dépêche de
Londres, le pilote Rogers a, hier, pour la pre
mière fois, accompli le parcours Londres-Zu
rich et retour dans la même journée, à bord
d’un bimoteur transportant une tonne et demi
de marchandises et des passagers.
Parti de Londres, à 6 heures, il était à P à
ris à 8 h. 8 ; à Bâle, à 12 h. 15 ; à Zurich,)
à 12 h. 45. Il en repartait à 14 h. 20 ; tou»
çhait à Bâle à 14 h. 49 ; à Paris, à 16 h. 52 e;
à Londres, à 20 h. 29, couvrant 2.000 kilomè
tres en 12 heures de vol effectif. C’est la plus
grande distance commerciale couverte à ce
our.
apres
Après l’interrogatoire des accusés commen
cèrent les dépositions des témoins. Deux dé
positions principales sont celle d’un paysan
d’Etropole, qui rencontra près du lieu de
l’attentat contre le roi Boris, les auteurs de
l’agression, dont quatre se dirent communis
tes^ et agrariens, et celle de Pertcîhemlief,
agrarien, qui fit la liaison entre Marco Fried-
rhann et les agrariens du front unique.
Les déclarations de ce dernier témoin don
nèrent lieu à de vives et énergiques interven
tions de Friedmann, qui cherche à atténuer
la portée de ses relations avec Yankof et
Minkof. . ,
Les débats continuent et, vraisemblable
ment, ne pourront pas être clos dimanche,
- '. - ■ «» • ♦
Une maison incendiée à Marseille
UN POMPIER EST ELECTROCUTE
SEPT BLESSES
Marseille, 3 mai. — Un incendie s’est dé
claré ce matin, à 4 heures, dans l’immeuble
n° 30, de la rue Breteuil-, où est installé un
hôtel meublé dit « Sélect Hôtel ».
Le feu, croit-on, avait pris dans l’escalier,
où des déménageurs avaient laissé la veille
au soir des tas de paille et de foin.
Un locataire du deuxième étage, réveillé
en sursaut et surpris par une épaisse et âcre
fumée, donna l’alarme, mais il ne put sortir.
Un voisin avisa les pompiers en toute hâte.
Deux fortes équipes accoururent sur les
lieux, sous les ordres du commandant Que-
nin. ,
Il fallut d’abord procéder au sauvetage des
locataires qui tous appelaient au secours,
ils étaient plus de vingt. Cette opération s’ef
fectua en présence du préfet, du maire et
de M Gonnart, commissaire central ; mais
Pun ae's sauveteurs, le sapeur Frédéric Cou
rue, en descendant une jeune femme, heurta
un fil électrique de la ligue des tramways
avec son échelle : le malheureux tomba élec
trocuté, il a été transporté dans un état grave
à T Hôpital Dieu.
La famille Poliskowski, composée du père,
de la mère et d’un garçonnet, qui habitait
le rez-de-chaussée, franchit à ce moment la
flamme et la fumée et réussit à gagner la
rue ; tous trois avaient leurs vêtements en
flammes. On les secourut aussitôt et on les
conduisit à l’Hôtel Dieu.
Une malheureuse femme et sa fillette, ma
lade, furent descendues d’un étage supérieur.
Le commandant Quenin les fit transporter
en auto chez une personne généreuse.
Deux jeunes gens qui s’étaient résolument
dévoués furent assez grièvement brûlés ; ils
sont soignés à leur domicile.
Le sinistre fut ensuite énergiquement com
battu. II était maîtrisé une heure plus tard.
Les dégâts sont importants, mais non en
core évalués, — B- L,-
Les événements belges
Dans FEcho de Paris (Pertinax) :
Il ne nous appartient pas de nous mêler
aux affaires intérieures de la Belgique ; ce
pendant les deux pays étant liés, nous ne
pouvons nous empêcher de souhaiter que
dans le prochain cabinet ne prévalent pas
les éléments de droite et de gauche qui, par
la réduction du service militaire et par Je
recrutement régional, briseraient l’âme et le
corps de l’armée belge.
Le parti communiste
Dans FHümanite:
Depuis plus de six mois, la presse réac
tionnaire et le Bloc des Gauches mènent une
campagne acharnée contre le parti commu
niste. Celui-ci acquiert de plus en plus la
confiance des masses travailleuses. Il est le
guide de la classe ouvrière qui cherche la
voie de sa libération. Cette campagne, où les
faux les plus imbéciles voisinent avec les at
taques les plus ignobles, a atteint le point
culminant après les événements de la rue
Damrémont.
Attaqué par des bandes fascistes, le prolé
tariat du 18 e s’est victorieusement' défendu.
Le gouvernement qui s’est refusé à licencier
les ligues fascistes, a fait perquisitionner
chez les militants communistes, avec la fer
me intention de monter un complot et de dé
capiter la direction du parti communiste. Il
fallait, pour les élections municipales, tenter
un grand coup et saper l’organisation de
défense des travailleurs.
Tous Tes moyens les plus ignomineux ont
été employés. Les perquisitions furent faites
dans l’illégalité la plus flagrante, sans appo
sition des scellés sur les pièces saisies pour
permettre d’y joindre les faux nécessaires à
étayer le complot ; mais le parti commu
niste a fait face à tous ses adversaires. Dans
sa presse, dans toutes les réunions électora
les, il a rétabli la vérité.
Une descente dans les rues de Paris
Dans FEre Nouvelle:
Le cardinal Dubois vient de donner à M.
Millerand et à ses amis, les Castelnau, Tait
tinger et Maurras, une jolie Jeçon de tact.
Les chefs du fascisme français avaient affir
mé qu’avec ou sans la permission du gou
vernement, ils seraient, le 10 mai, à la tête
de leurs troupes, dans les rues de Paris. Le
cardinal-archevêque répond à ces agités par
un veto formel.
Nous allons voir si ces fidèles champions
du catholicisme vont entrer en révolte contre
le chef des catholiques et si ces organisateurs
de l’ordre inaugureront leur action par un
exemple flagrant d’indiscipline. Le gouver
nement qui, le premier mai, a sagement
interdit aux travailleurs de des mu» e dans
la rue, doit frapper les ligueurs bourgeois
d’une interdiction identique. La rue ap
partient qu’aux représentants de l’Etat,
en vertu de tel ou tel scrupule, iL était dérogé
à ce principe, c’est l’Etat lui-même qui se
rait en danger.
Les pouvoirs du président allemand
Dans le Quotidien :
La Fête de Jeanne d'Ârc
Elle serait célébrée non le 10,
mais le 17 mai
Paris, 3 mai. —■ L’archevêque de Paris,
Mgr Dubois, a, été invité à prendre possos-j
siôn au sujet de la prochaine célébration dej
la fête de Jeanne d’Arc. La date primitive
ment indiquée était celle du dimanche, lOi
mai ; mais, des craintes se sont élevées auj
sujet du choix de ce jour qui est celui du
scrutin de ballottage des élections munici
pales.
Le gouvernement est encore fort hésitant 1
sur la décision à prendre ; mais, pressé pari
les socialistes d’interdire toute manifestation,j
il entend prendre prétexte du, scrutin de bal-;
lottage des élections municipales pour ajour
ner tout au moins la fête de Jeanne d’Arc ;
•ce que voyant* Mgr Dubois- a voulu évite!',
de paraître* encourager les catholiques à une,
révolte poutre les pouvoirs publics, et dans
un communiqué, il laisse entendre très net
tement que dans cette éventualité probable
de l’interdiction pour le 10 mai, il souhaité
vivement qu’on puisse organiser H rnvni.es-.
tation nationale en l’honneur de -:a feainte
de la patrie, le dimanche, 17 mai.
Dans l'entourage du prélat, on ne cache pa?
que le pasteur des fidèles veut éviter avant
tout que soit confondue avec une manifes
tation politique quelconque, une fête stricte
ment religieuse et patriotique et c’est pour
quoi il envisage la remise au 17 mai, tout
prétexte à discussion ou à bagarre étant ainsi
évité.
Quant à renoncer à la célébration de la
fête, on ne voit pas comment le cabinet
pourrait s’y décider ; la loi du 10 juillet 1920
est formelle : elle fait un devoir au gouverY
nement de célébrer annuellement la fête de
Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. Cela est
si vrai que chaque année depuis cette date;
le gouvernement a par un geste public —
l’envoi, d’une couronne au monument de là
sainte —• marqué sa participation officielle à
sa célébration. Dans la situation extérieure
actuelle, ce geste symbolique n’a rien perdu
de sa haute signification.
-4M*-
La prochaine session
de la Chambre italienne
Milan, 3 mai. — M. Mussolini vient d’arrê
ter, avec M. Cassertani, président de la Chafn*
bre, l’ordre du jour des travaux pour la
piochaine session parlementaire qui s’inau
gurera le 14 courant.
Cet ordre du jour apparaît particulièrement
chargé, si l’on tient compte, surtout, du fait,
que dans la pensée du gouvernement, là
Chambre devrait se séparer à nouveau Ig,
2 juin.
Le premier projet à discuter sera celui de
l’électorat administratif des femmes, contre
lequel s’est- prononcée la majorité de la cotfi-
mission parlementaire. M. Mussolini est dé
cidé à faire aboutir la réforme ; il a même dès
claré au Grand Conseil que le vote des fem
mes ne sera ni plus ni moins nuisible que la
vote des hommes.
En outre du traité de commerce avec la
Russie et la discussion sur la réglementation
des décrets-lois, l’ordre du jour comporte
l’examen d’une quarantaine de projets de loi
d’importance secondaire. Le nouveau statut'
dê la presse et les régime des associations
secrètes devraient aussi être discutés ; mais,
il paraît probable qu’ils seront renvoyés en,
automne. La commission, qui élabore le rap
port sur la réglementation de la presse, n’a
d’ailleurs pas encore terminé ses travaux.
- .r — —— » — ’
La Crise ministérielle en Belgique
SITUATION INCHANGEE
Bruxelles, 3 maît — La crise belge dure de*)
puis 29 jours et on semble bien loin encore
d’en entrevoir la solution. On sait que M. de
Broqueville s’est rendu, hier soir, chez le roi’
et a déclaré au souverain qu’en dépit de ses
efforts et malgré son désir de réussir, il lui
était impossible de constituer le ministère ,
Les socialistes refusent de constituer un
ministère homogène. La droite a décidé de
faire bloc,' c’est-à-dire de maintenir l’unité
conservatrice. Les libéraux ont décidé de ne
point participer à la constitution d’un gouver
nement. ,
D’autre part, la Fédération des cercles
tholiques a voté un ordre du jour contre
toute collaboration catholico-socialiste. Il faut
abandonner aussi l’idée d’un ministère tri*
partie, les libéraux se refusant à toute colla
boration. Dans ces conditions, on semble s a-
cheminer vers une nouvelle dissolution des
Chambres.
La santé de la sœur du roi George V
Londres, 3 mai. — La sœur aînée du roi
George V, la princesse royale veuve du duc
de Rife, a eu soudainement, vendredi, une
y rave hémorragie gastrique, qui l’a laissée
considérablement affaiblie. Toutefois, après
Si le nouveau Président de la République I une nuit de repos, son état est beaucoup
allemand a de mauvais desseins, la çpnsti-* plus satisfaisant.
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