Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-09-29
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 septembre 1885 29 septembre 1885
Description : 1885/09/29 (A1,N75). 1885/09/29 (A1,N75).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t544857x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
Première année. — N° 75.
T numéro 5 oentimes.
PRBFE'nTümi d‘A i.ifcK
DEPOT LEGAL
; t/
Mardi. 29 septembre i 885.
A T rt'fcTSrR . . .
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
.. ......... 4.50 O
1
Un an
-as
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives au annnoaeas et réclames doivent,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République,, „
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marseille, ehei M. Gustave ALLARD, me du Bansset, h ;
A Paris, chex MM. ÀÙDBOURG et Ç*«, plate de la Bourse, iû,
France. ...
,. o us
24
La DEPECHE ALGERIENNE est désignée pour l'insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrat»
Alger, le 28 Septembre 1885.
Élections législatives du 4 octobre 1885.
DÉPUTÉ SORTANT
CONSEILLER GÉNÉRAL
aies
AUX HONNETES GENS
Le Petit Colon el le Radical Al
gérien, avec une passion qui frap
pe les moins clairvoyants, atta
quent M. Bourlicr, candidat à la
députation.
La passion de nos adversaires
.se double d’une mauvaise foi que
les honnêtes gens vont apprécier.
*
* *
En 1864, on accuse M. Bourlier
de tripotage en Orient pendant
une mission qu’il accomplissait en
4857-1858. 11 s’agissait d’opium
qu'il aurait acheté et dont il n’au
rai t pas rem is 1 e prix.
Le 10 avril 1865, un jugement
du Tribunal Correctionnel d’Al
ger, confirmé par arrêt de la Cour
en date du 10 juillet suivant et par
la décision de la Chambre Crimi
nelle de la Cour de Cassation en da
te du 25 décembre, a condamné
le sieur X. auteur de la diffama
tion.
Le jugement a été publié, dans
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 4.
son intégralité, dans les journaux
Y Akhbar, le Moniteur de YAgène
elle Courrier de l’ Algérie
La condamnation du sieur X...
a été suivie de la révocation d’une
fonction publique et de sa radia
tion comme membre de la Société
d’agriculture.
Quelque temps après cette af
faire, M. Bourlier était nommé
Chevalier de la Légion d’honneur
par le Ministre de la guerre.
*
# *
Le 25 janvier 1876, un journal
d’Alger accuse M. Bourlier, can
didat au Sénat, d’avoir opéré des
razzias de bestiaux à son profit,
en 1871.
Le 14 février 1876, les calom
niateurs sont condamnés à l’amen
de, à des dommages et intérêts
envers M. Bourlier et à l’insertion
du jugement dans le Moniteur de
l'Algérie, le Mobàcher, la Vigie
Algérienne.
*•
* *
Le Petit Colon, dans les n os des
2 et 22 février 1879, accuse M.
Bourlier de malversation au sujet
du territoire de l’Arbatachequi lui
avait été remis pour être distri
bué aux colons.
Le 23 mai suivant, le Tribunal
correctionnel d’Alger condamne
les sieurs Bienvenu et Marchai, ré
dacteur en chef, à 100 francs
d’amende, 800 francs de domma
ges et intérêts et aux frais.
Il ordonne en outre l’insertion
du jugement dans la Solidarité,
Y Algérie Française, Y Akhbar, le
Moniteur de P Algérie et le Nou
velliste.
Le 26 juillet, la cour d’Alger
confirme le jugement pour l’a
mende et les dommages el inté
rêts.
Et à titre d’aggravation de peine
condamne les sieurs Bienvenu et
Marchai :
1° à l’insertion du jugement
dans tous ses détails et non plus
seulement dans ses parties à la
1 re page du Petit Colon.
Dans six journaux de France et
d’Algérie au choix de Bourlier.
2 e Et fixe au maximun la durée
de la contrainte par corps pour
l’exécution des condamnations
prononcées.
La Cour de cassation, en date
du 6 décembre 1879, rejeta le
pourvoi des sieurs Marchai et Bien
venu.
*
*- *
Le Petit Colon pas plus que le
Radical Algérien n’ignorent un seul
DECES JUGEMENTS, ILS EX CONNAIS
SENT TOUS LES DÉTAILS.
Cependant ils n’hésitent pas à
rééditer la même diffamation, la
MÊME CALOMNIE.
Compteraient-ils tromper l’opi
nion des jeunes ou des nouveaux
algériens ?... Nous laissons à nos
lecteurs le soin d’apprécier.
(A suivre ).
,... I. !I—iMWMllHiliTAAr» l'ViTr' 1 ! ■
PROCEDKJMCÂDX
Il faut que M. Bourlier inspire une grande
terreur aux deux sections du parti radical.
La crainte peut seule justifier l’acharnement
avec lequel ce candidat est combattu par le
Radiait et le Petit Coton. La haine ce
suffirait pas â expliquer les actes incessants
d’hostilité dont il est l’objet ; la persévérance
avec laquelle tout ce qu’il a pu faire, tout
ce qu’il a pu dire depuis sa naissance, peut-*
être même avant, e3t transformé en griefs
Ces cancans, ces racontars sont élevés à la
hauteur de vérités constatées. On se préoc
cupe peu de savoir si uu fait ou une paroi©
incriminé ont tout au moins un cachet de
vraisemblance : on les admet comme
vrais et on les sert comme tels aux lec
teurs bénévoles.
Quant à reconnaître que l’on s’est trompé*
quant â tenir compte des justes réclamations
que soulèvent de semblables procédés, plutôt
mourir,et le Radical s explique sur ce point
avec une désinvolture dont on ne saurait
mieux donner l’idée qu’en le citant lui-
même :
a C’est (M. Bourlier) l’auteur responsable*
chacun le sait aujourd’hui, du détestable
système de colonisation qui a abouti succes
sivement aux décrets de 71, 73, 74 et, fina
lement, du 30 septembre 1878. O’est lui, lui
seul à vrai dire, qui a soutenu fiévreuse
ment, avec une ardeur étrange, l’abomina
ble condition de propriété suspensive et d®
résidence permanente et personnelle du,
concessionnaire et de sa famille.
» Il a essayé non de nier absolument le
fait, mais de s’en défendre dans les jour
naux à sa dévotion. Mais il y a eu réplique;
les faits, les citations étaient écrasants, et
l’on a fait silence.
» Cependant, dans les tournées électoral
les, en compagnie de son copain et piètre,
comparse Letellier, le candidat Bourlier a
nié de nouveau et demande, avecsoa aplomb
habituel, des faits et des preuves. »
Cela semble tout naturel cependant qu’un
accusé demande des faits et des preuves, efe
il ferait beau voir qu’on les refusât à quel
qu’un du Radical, mis sur la sellette. Mais
quand il s’agit de M. Bourlier, lorsque c’est
lui qui réclame les preuves des allégations,
et des insinuations produites contre lui, c’est
autre chose. On sait qu’en précisant, en
sortant des généralités vagues, l’on s’expo
serait à des réfutations éclatantes et l’on
s’en tire par des fins de non-recevoir comme
celle-ci :
PAR
a. mm et g. vm
(h
PROLOGUE
— Monsieur, s’écria la jeune femme en
joignant les mains, par pitié, je vous en
conj ure...
— Ah 1 reprit le colonel, dont le regard
s’enflamma d’un éclair de rage, ah ! ce a
vous touche, ce récit vous intéresse ! J'ai
donc trouvé uu moyen pour arriver jusqu’à
vous, pour vous trapper, pour vous punir.
Ecoutez donc la suite de cette histoire. Elle
ast beaucoup plus intéressante, que le com
mencement.
— Ma petite protégée, continua impitoya
blement le colonel, était la fille de la misé
rable femme qui logeait dans cette maison.
Cette malheureuse, quoique flétrie, conser
vait les restes d’une granae beauté. Quand
la mendiante qui m’avait amené lui eut ex-
(1) RejïodueUon interdite aux journaux qui n’ont
pal traité avec la Société des Gens de Lettres.
pliquè le but de ma visite, sa figure prit une
expression de profond désappointement.
Elle croyait que c’était à elle que j’en
voulais et ne pouvait comprendre que je
m’intéressasse à sa fille. Après bien des
pourp rlers, elle me conduisit tout en haut
de la maison, sous la terrasse, à une sou
pente infecte. C'est là, sur un misérable gra
bat, que grelottait de fièvre la malheureuse
petite fille.
Non, reprit le colonel après un instant de
silence pendant lequel il parut se recueillir;
non, je n’oublierai jamais le radieux sourire
qui illumina le. visage décomposé du pauvre
petit être. La petite fille parut heureuse- ra
vie. Elle essaya de se lever, mais elle re
tomba en arrière : la fièvre l’avait déjà ter
rassée .
Je fis venir un médecin qui reconnut que
l’enfant ôtait atteinte d’une fièvre typhoïde
et qu’avant tout, si on voulait la sauver, il
fallait l’arracher au foyer d’infection au mi
lieu duquel elle se trouvait.
Quand elle sut que je voulais emmener sa
fille, la vieille fit des difficultés ; je m’aper
çus bien vite que ce n’était qu’une question
d’argent. Elle fut facilement tranchée. Je
venais à cette époque de perdre mou père*
J’étais seul au monde et en possession de
ma fortune. J’étais donc seul maître de ma
fortune et de ma destinée.
La petite fille fut soignée ; elle resta long
temps entre la vie et la mort. La nature et
la jeunesse furent plus fortes : elle guérit.
Quand je lui appris, après sa convalescence,
qu’elle allait retrouver sa mère, elle se [jeta
à mes genoux et me s .pplïa de lui permet
tre de ne pas me quitter.
Je retournai aupr ès de la mère et je lui
proposai un marché
Elle se récria plus fort que la première
fois ; c’était toujours pour la forme. Bref, je
lui achetai sa fille.
Le lendemain, l’enfant partait pour la
France et entrait dans un couvent. Avant
tout, un prêtre, la baptisait et elle recevait
le nom d’Aline.
Le colonel s’arrêta, comme écrasé par ses
souvenirs. La comtesse, frémissante, le fixa
d’un regard de défi.
— Vous l’avez voulu : achevez donc, mur
mura-t-elle.
IV
LE DUEL
Le colonel réprima un tremblement, il re
prit :
— A partir de cet instant, ma vie changea.
Je restai en Afrique, je voulais un avance
ment rapide ; deux fois par an je me rendais
en France, pour juger des progrès de ma
protégée, de ma pupille. Au bout d’une an
née, je pus me rendre compte de l’épanouis
sement, de la métamorphose qui s’opérait
en elle.
Je n’eus pas de jeunesse, pas de plaisirs.
Le travail, l’étude, les expéditions : je vou
lais être digne d’elle, non pas seulement
par mon nom, par mon rang, par ma for
tune, mais par moi-même. Cette enfant
avait fait naître en moi une passion folle,
insensée ; je ne rêvais que d’eüe, je ne
voyais qu’elle. Quand j'arrivais rue de Sè
vres, au couvent des Oiseaux, il me prenait
un tremblement nerveux dont je n’étais pas
maître et je sentais mes jambes se dérober
sous moi. Est-ce vrai ? dit-il en prenant un
temps d’arrêt et en s’adressant à la jeune
femme? Est-ce que j’exagère, est-ce que ce
n'est point l’exacte vérité ?
La comtesse demeura impassible.
— Elle fut même malade, reprit-il au
bout d’un instant. Cette nouvelle vint me
frapper au cœur, en pleine expédition. Je
quittai tout et j’accourus eu France. C’était
cette fois la petite vérole qui venait l’at
teindre. Que de soins et que d’angoisses,
que de nuits sans sommeil ! Je ne regagnai
mon poste que lorsqu’elle fut hors de dan
ger. Grèce à une surveillance de tous les
instants, elle ne fut point défigurée.
Cependant, mes efforts avaient été cou
ronnés de succès. J’avais réussi à prendre
la tête de tous mes camarades. J’avais tren
te-deux ans lorsque je fus nommé chef d’es
cadrons.
Le lendemain, je retournais eu France, la
cœur fort...
J’arrivai au couvent des Oiseaux et y â
demander Aline.
(A suivre.)
T numéro 5 oentimes.
PRBFE'nTümi d‘A i.ifcK
DEPOT LEGAL
; t/
Mardi. 29 septembre i 885.
A T rt'fcTSrR . . .
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
.. ......... 4.50 O
1
Un an
-as
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives au annnoaeas et réclames doivent,
Algérie, être adressées à l’AGENCE HAVAS, boulevard de la République,, „
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marseille, ehei M. Gustave ALLARD, me du Bansset, h ;
A Paris, chex MM. ÀÙDBOURG et Ç*«, plate de la Bourse, iû,
France. ...
,. o us
24
La DEPECHE ALGERIENNE est désignée pour l'insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrat»
Alger, le 28 Septembre 1885.
Élections législatives du 4 octobre 1885.
DÉPUTÉ SORTANT
CONSEILLER GÉNÉRAL
aies
AUX HONNETES GENS
Le Petit Colon el le Radical Al
gérien, avec une passion qui frap
pe les moins clairvoyants, atta
quent M. Bourlicr, candidat à la
députation.
La passion de nos adversaires
.se double d’une mauvaise foi que
les honnêtes gens vont apprécier.
*
* *
En 1864, on accuse M. Bourlier
de tripotage en Orient pendant
une mission qu’il accomplissait en
4857-1858. 11 s’agissait d’opium
qu'il aurait acheté et dont il n’au
rai t pas rem is 1 e prix.
Le 10 avril 1865, un jugement
du Tribunal Correctionnel d’Al
ger, confirmé par arrêt de la Cour
en date du 10 juillet suivant et par
la décision de la Chambre Crimi
nelle de la Cour de Cassation en da
te du 25 décembre, a condamné
le sieur X. auteur de la diffama
tion.
Le jugement a été publié, dans
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 4.
son intégralité, dans les journaux
Y Akhbar, le Moniteur de YAgène
elle Courrier de l’ Algérie
La condamnation du sieur X...
a été suivie de la révocation d’une
fonction publique et de sa radia
tion comme membre de la Société
d’agriculture.
Quelque temps après cette af
faire, M. Bourlier était nommé
Chevalier de la Légion d’honneur
par le Ministre de la guerre.
*
# *
Le 25 janvier 1876, un journal
d’Alger accuse M. Bourlier, can
didat au Sénat, d’avoir opéré des
razzias de bestiaux à son profit,
en 1871.
Le 14 février 1876, les calom
niateurs sont condamnés à l’amen
de, à des dommages et intérêts
envers M. Bourlier et à l’insertion
du jugement dans le Moniteur de
l'Algérie, le Mobàcher, la Vigie
Algérienne.
*•
* *
Le Petit Colon, dans les n os des
2 et 22 février 1879, accuse M.
Bourlier de malversation au sujet
du territoire de l’Arbatachequi lui
avait été remis pour être distri
bué aux colons.
Le 23 mai suivant, le Tribunal
correctionnel d’Alger condamne
les sieurs Bienvenu et Marchai, ré
dacteur en chef, à 100 francs
d’amende, 800 francs de domma
ges et intérêts et aux frais.
Il ordonne en outre l’insertion
du jugement dans la Solidarité,
Y Algérie Française, Y Akhbar, le
Moniteur de P Algérie et le Nou
velliste.
Le 26 juillet, la cour d’Alger
confirme le jugement pour l’a
mende et les dommages el inté
rêts.
Et à titre d’aggravation de peine
condamne les sieurs Bienvenu et
Marchai :
1° à l’insertion du jugement
dans tous ses détails et non plus
seulement dans ses parties à la
1 re page du Petit Colon.
Dans six journaux de France et
d’Algérie au choix de Bourlier.
2 e Et fixe au maximun la durée
de la contrainte par corps pour
l’exécution des condamnations
prononcées.
La Cour de cassation, en date
du 6 décembre 1879, rejeta le
pourvoi des sieurs Marchai et Bien
venu.
*
*- *
Le Petit Colon pas plus que le
Radical Algérien n’ignorent un seul
DECES JUGEMENTS, ILS EX CONNAIS
SENT TOUS LES DÉTAILS.
Cependant ils n’hésitent pas à
rééditer la même diffamation, la
MÊME CALOMNIE.
Compteraient-ils tromper l’opi
nion des jeunes ou des nouveaux
algériens ?... Nous laissons à nos
lecteurs le soin d’apprécier.
(A suivre ).
,... I. !I—iMWMllHiliTAAr» l'ViTr' 1 ! ■
PROCEDKJMCÂDX
Il faut que M. Bourlier inspire une grande
terreur aux deux sections du parti radical.
La crainte peut seule justifier l’acharnement
avec lequel ce candidat est combattu par le
Radiait et le Petit Coton. La haine ce
suffirait pas â expliquer les actes incessants
d’hostilité dont il est l’objet ; la persévérance
avec laquelle tout ce qu’il a pu faire, tout
ce qu’il a pu dire depuis sa naissance, peut-*
être même avant, e3t transformé en griefs
Ces cancans, ces racontars sont élevés à la
hauteur de vérités constatées. On se préoc
cupe peu de savoir si uu fait ou une paroi©
incriminé ont tout au moins un cachet de
vraisemblance : on les admet comme
vrais et on les sert comme tels aux lec
teurs bénévoles.
Quant à reconnaître que l’on s’est trompé*
quant â tenir compte des justes réclamations
que soulèvent de semblables procédés, plutôt
mourir,et le Radical s explique sur ce point
avec une désinvolture dont on ne saurait
mieux donner l’idée qu’en le citant lui-
même :
a C’est (M. Bourlier) l’auteur responsable*
chacun le sait aujourd’hui, du détestable
système de colonisation qui a abouti succes
sivement aux décrets de 71, 73, 74 et, fina
lement, du 30 septembre 1878. O’est lui, lui
seul à vrai dire, qui a soutenu fiévreuse
ment, avec une ardeur étrange, l’abomina
ble condition de propriété suspensive et d®
résidence permanente et personnelle du,
concessionnaire et de sa famille.
» Il a essayé non de nier absolument le
fait, mais de s’en défendre dans les jour
naux à sa dévotion. Mais il y a eu réplique;
les faits, les citations étaient écrasants, et
l’on a fait silence.
» Cependant, dans les tournées électoral
les, en compagnie de son copain et piètre,
comparse Letellier, le candidat Bourlier a
nié de nouveau et demande, avecsoa aplomb
habituel, des faits et des preuves. »
Cela semble tout naturel cependant qu’un
accusé demande des faits et des preuves, efe
il ferait beau voir qu’on les refusât à quel
qu’un du Radical, mis sur la sellette. Mais
quand il s’agit de M. Bourlier, lorsque c’est
lui qui réclame les preuves des allégations,
et des insinuations produites contre lui, c’est
autre chose. On sait qu’en précisant, en
sortant des généralités vagues, l’on s’expo
serait à des réfutations éclatantes et l’on
s’en tire par des fins de non-recevoir comme
celle-ci :
PAR
a. mm et g. vm
(h
PROLOGUE
— Monsieur, s’écria la jeune femme en
joignant les mains, par pitié, je vous en
conj ure...
— Ah 1 reprit le colonel, dont le regard
s’enflamma d’un éclair de rage, ah ! ce a
vous touche, ce récit vous intéresse ! J'ai
donc trouvé uu moyen pour arriver jusqu’à
vous, pour vous trapper, pour vous punir.
Ecoutez donc la suite de cette histoire. Elle
ast beaucoup plus intéressante, que le com
mencement.
— Ma petite protégée, continua impitoya
blement le colonel, était la fille de la misé
rable femme qui logeait dans cette maison.
Cette malheureuse, quoique flétrie, conser
vait les restes d’une granae beauté. Quand
la mendiante qui m’avait amené lui eut ex-
(1) RejïodueUon interdite aux journaux qui n’ont
pal traité avec la Société des Gens de Lettres.
pliquè le but de ma visite, sa figure prit une
expression de profond désappointement.
Elle croyait que c’était à elle que j’en
voulais et ne pouvait comprendre que je
m’intéressasse à sa fille. Après bien des
pourp rlers, elle me conduisit tout en haut
de la maison, sous la terrasse, à une sou
pente infecte. C'est là, sur un misérable gra
bat, que grelottait de fièvre la malheureuse
petite fille.
Non, reprit le colonel après un instant de
silence pendant lequel il parut se recueillir;
non, je n’oublierai jamais le radieux sourire
qui illumina le. visage décomposé du pauvre
petit être. La petite fille parut heureuse- ra
vie. Elle essaya de se lever, mais elle re
tomba en arrière : la fièvre l’avait déjà ter
rassée .
Je fis venir un médecin qui reconnut que
l’enfant ôtait atteinte d’une fièvre typhoïde
et qu’avant tout, si on voulait la sauver, il
fallait l’arracher au foyer d’infection au mi
lieu duquel elle se trouvait.
Quand elle sut que je voulais emmener sa
fille, la vieille fit des difficultés ; je m’aper
çus bien vite que ce n’était qu’une question
d’argent. Elle fut facilement tranchée. Je
venais à cette époque de perdre mou père*
J’étais seul au monde et en possession de
ma fortune. J’étais donc seul maître de ma
fortune et de ma destinée.
La petite fille fut soignée ; elle resta long
temps entre la vie et la mort. La nature et
la jeunesse furent plus fortes : elle guérit.
Quand je lui appris, après sa convalescence,
qu’elle allait retrouver sa mère, elle se [jeta
à mes genoux et me s .pplïa de lui permet
tre de ne pas me quitter.
Je retournai aupr ès de la mère et je lui
proposai un marché
Elle se récria plus fort que la première
fois ; c’était toujours pour la forme. Bref, je
lui achetai sa fille.
Le lendemain, l’enfant partait pour la
France et entrait dans un couvent. Avant
tout, un prêtre, la baptisait et elle recevait
le nom d’Aline.
Le colonel s’arrêta, comme écrasé par ses
souvenirs. La comtesse, frémissante, le fixa
d’un regard de défi.
— Vous l’avez voulu : achevez donc, mur
mura-t-elle.
IV
LE DUEL
Le colonel réprima un tremblement, il re
prit :
— A partir de cet instant, ma vie changea.
Je restai en Afrique, je voulais un avance
ment rapide ; deux fois par an je me rendais
en France, pour juger des progrès de ma
protégée, de ma pupille. Au bout d’une an
née, je pus me rendre compte de l’épanouis
sement, de la métamorphose qui s’opérait
en elle.
Je n’eus pas de jeunesse, pas de plaisirs.
Le travail, l’étude, les expéditions : je vou
lais être digne d’elle, non pas seulement
par mon nom, par mon rang, par ma for
tune, mais par moi-même. Cette enfant
avait fait naître en moi une passion folle,
insensée ; je ne rêvais que d’eüe, je ne
voyais qu’elle. Quand j'arrivais rue de Sè
vres, au couvent des Oiseaux, il me prenait
un tremblement nerveux dont je n’étais pas
maître et je sentais mes jambes se dérober
sous moi. Est-ce vrai ? dit-il en prenant un
temps d’arrêt et en s’adressant à la jeune
femme? Est-ce que j’exagère, est-ce que ce
n'est point l’exacte vérité ?
La comtesse demeura impassible.
— Elle fut même malade, reprit-il au
bout d’un instant. Cette nouvelle vint me
frapper au cœur, en pleine expédition. Je
quittai tout et j’accourus eu France. C’était
cette fois la petite vérole qui venait l’at
teindre. Que de soins et que d’angoisses,
que de nuits sans sommeil ! Je ne regagnai
mon poste que lorsqu’elle fut hors de dan
ger. Grèce à une surveillance de tous les
instants, elle ne fut point défigurée.
Cependant, mes efforts avaient été cou
ronnés de succès. J’avais réussi à prendre
la tête de tous mes camarades. J’avais tren
te-deux ans lorsque je fus nommé chef d’es
cadrons.
Le lendemain, je retournais eu France, la
cœur fort...
J’arrivai au couvent des Oiseaux et y â
demander Aline.
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