Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1928-01-14
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 janvier 1928 14 janvier 1928
Description : 1928/01/14 (A44,N15497). 1928/01/14 (A44,N15497).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543860k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
4
PREFECTURE D’ALGER
3
DEPOT LÉGAL
J
LE PETIT ALGÉRIEN
44 a ANNEE
N° 15497
25
cent.
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Ut dans les principales Agences de France et de l’Ètrangei
EN AVER
De Beyrouth à Marseille
— Rentre ton nez, Gocantin, tu
nous masques le Stromboli !
C’est une petite acteuse de la trou
pe Rosenberg, désespérant de tenir
au bout de sa lorgnette le volcan
noir empanaché de rose et qui in
terpelle notre Maurice Levesque
national dont le profil guignolesque
Tait saillie sur l’avant comme une
(figuré de proue.
La tempête qui a fâcheusement
(secoué le paquebot et son contenu
^depuis le départ .d’Alexandrie est
morte sous la semelle de la botte
italienne 1 . Reggio à tribord, Messine
,à‘ bâbord, nous gardent des vents
déchaînés ; et le chapelet des îles Li-
pari s’égrène dévotement, parallèle
•au blanc sillage qui serpente entre
Ciharybde et Scylla inoflensifs.
Surgissant de partout, comme dia
blotins de bazar de leurs boîtes,
les habitants', reclus en leurs cel
lules depuis trois jours, peuplent
les ponts, le fumoir, les salons de
lecture. Les hauts tabourets du bar
(sont couronnés de nouveau par
leurs Anglais qui jouent les Siméon
fStylite profanes, et que prolonge
'une trompe de paille plongée dans
île dé de cristal empli de l’or du
(coktail.
Sur le tapis d’azur semé de fleurs
blondes du salon de musique, deux
journaux délaissés plaquent une ta
che grise. Le bleu marin de l’étoffe
figure un bras de mer entre les deux
épaves qui sont deux continents. Un
‘journal d’Asie, un journal d’Eu-
Tope.
Sous la manchette du premier
qui m’est, depuis dix ans, familier,
îse pressent tumultueusement les ti
tres évocateurs des batailles d’idées
qui passionnent nos amis du proche
Orient.
« Pour l’Unité Syrienne »... « Ré
publique ou Principauté Libanai
se »... « La question du bec de ca
nard »... « Le chemin de fer de Tri
poli à Nakoura »...
Comme tout cela est déjà loin !
Le journal d’Europe m’attire car
c’est la lutte toute proche, dont sa
page offerte' va me donner l’avant-
goût. Surprise ! Voici que le bras
'de mer s'est rétréci, car l’éditorial
de T « Œuvre » courbe sous le mê
me anathème les gouvernants et
quelques gouvernés de l’une et de
l’autre République, celle de Paris
et celle de Beyrouth, à l’occasion
de l’avant-dernier scandale.
Quel crime ont-ils commis ? Le
plus abominable ! Lisons :
« Millerand plaide demain à Bey
routh. Le paquebot n’est pas encore
arrêté et déjà les chaloupes volent.
[L’une porte les représentants de M. le
Haut Commissaire en Syrie, la secon
de, les ministres de M. le Président
ide la République Libanaise, la troi
sième, les lieutenants de M. le com
mandant d’armée, la quatrième, les
[délégués du Syndicat de la Presse.
« En habits de fête, sourire aux lè
vres et l’échine courbée d’avance, ces
[messieurs vont porter leur hommage
'à M. Alexandre Millerand.
« Qu’est à dire ?
« Croirait-on là-bas que M. Millerand
est encore Président de la Républi
que ?
« Même à Paris, il est déjà fâcheux
qu’un homme d'Etat par trop consi
dérable puisse avoir l’air de jeter,
même sans le vouloir, le poids de son
‘influence dans la balance de Thémis
{mettent-ils d’ofrdinaire leur coquette-
jrie, dès qu’ils sont au Palais, à n’être
qulavocats et à ne se laisser traiter
que comme tels.
« S’il est vrai que M. Millerand a
rompu avec cette tradition, s’il est
vrai qu’allant plaider outre-mer, il
a été reçu ouvertement en personnage
officiel, ce sont là des mœurs nouvel
les sur lesquelles il faut que le Con
seil de l’Ordre — ou, à son défaut, le
Parlement, se prononce sans retard :
il y va de la dignité des juges, de l’in
térêt des justiciables et, pour tout dire,
des Droits de l’Homme ».
Albert Bayet scnpsit.
Mais que voici de biens gros
mots ! Le Conseil de l’Ordre, Le
Parlement, les Droits de l’Homme !
vEt ces mots démesurés sont profé
rés parce que M. Millerand, avocat,
.mais ancien Président de la Répu
blique, allant plaider à Beyrouth,
‘■a été salué, à l’arrivée, par un con
sul de troisième classe, au nom de
M. P-onsot empêché — empêché par
M. Millerand lui-même qui avait ex
primé le désir de n'être l’objet d’au
cune démonstration officielle — par
'un officier à trois ficelles, par le
[représentant de la République Li
banaise qui n’a pas de comptes à
trendre à l’opinion cârtelliste sur le
Chapitre de la courtoisie et par le
evndâc de Sa Majesté la Presse qui
doit désobéissance à tout le monde,
hormis à son bon ou mauvais vou
loir.
Albert Bayet, insuffisamment ren
seigné, a oublié de signaler la cin
quième chaloupe qui portait la dé
légation du barreau libanais. Va-
t-il traduire pour crime de lèse-mu-
tflerie le bâtonnier de l’Ordre des
(avocats de Beyrouth devant Je Con
seil de l’Ordre de Paris
Si notre bon confrère de 1’ « Œu
vre » avait, avant de coucher d’im-
ipulsion sur le papier son injuste
o ri tique, médité quelques instants
Wur le thème qui s’offrait à lui, il
Saurait, de la réception faite à M.
Millerand, tiré une leçon et une
consolation.
■' Une leçon. L’hommage, non pas
servile mais cordial, rendu au vieil
avocat par l’équipage des cinq cha
loupes démontre que si M. Mille-
trand n’est plus Président de la Ré
publique, il demeure un personnage
représentatif des plus éminentes.
... A bord du * Pierre-Loti ».
qualités françaises et qu’on a pu
le dépouiller de son titre sans le dé
pouiller de son prestige.
Une consolation. C’est que les Li
banais et les Syriens que trop de
journalistes et d’hommes de lettres
traversant leur pays en coup de
vent représentent comme dégoûtés
de la France, ne laissent échapper
aucune occasion de proclamer leur
sympathie pour la Puissance Man
dataire, sans renoncer — et je les
en loue hautément — à la critique
de détail que leur nationalisme
impatient leur dicte parfois.
J’en appelle à tous mes compa
triotes ayant une réputation der
rière... ou devant eux qui sont ve
nus demander à la Syrie et au Li
ban un spectacle, une détente, une
inspiration. N’ont-ils pas été spon
tanément reçus, fêtés, hébergés, en
tourés d’égards ; non pas parce
qu’ils appartenaient à telle école
politique ou littéraire, à telle ou
telle chapelle parlementaire, mais
simplement parc© qu’ils apparais
saient comme les détenteurs, pré
sents, et même futurs, d’une par
celle de cette pensé© française qui
exerce, ‘malgré tous les malenten
dus passagers, une fascination puis
sante sur tou.s les habitants des
Etats.
Qu© M. Albert Bayet ne s’afflige
pas en constatant, que M. Alexandre
Millerand, quoique expulsé de l’E
lysée par Albert Bayet, a été à
Beyrouth salué sans musique par
quelques Français officieux en ves
ton et par quelques nationaux,
amis de la France, en tarbouche.
Si, demain, il prend la fantaisie
à notre confrère de 1’ « Œuvre » de
découvrir un coin d’Orient, que
Bordeaux, Tharand, Benoît Kessel
ou La M.agière n’auraient pas in
ventorié, je lui prédis, non pas « un
bel enterrement » mais des atten
tions aussi aimables que celles dont
furent l’objet ces précurseurs de
l’ancien Président de la Républi
que.
Et M. Ponsot qui n’a pas un min
ce mérite à poursuivre honnête
ment ©t courageusement une tâche
déjà difficile et que des imprudents
veillent rendre impossible, le rece
vra à sa table sans exiger de lui
rengagement de devenir. Président
de la République Française et de
persévérer.
F. BEUSCHER.
La dette française
aux Etats=Unis
DECLARATIONS DE M. MELLON
Londres, 13 janvier. — On mande
de Washington que M. Mellon a dé
claré qu’aucun pourparler diplomati
que est en cours entre la France et
les Etats-Unis, en vue du règlement
de la dette de guerre française.
M. Mellon a exprimé l'opinion que
la France avait réalisé des progrès
considérables pour le règlement de
ses difficultés monétaires intérieures,
mais il s’incline à croire que la reva
lorisation du franc est plutôt une
preuve de la confiance française dans
leur propre structure économique que
le résultat du mouvement pour la
stabilisation du franc
Les hauts fonctionnaires de la Tré
sorerie ne croient pas que la France
fasse une autre tentative pour le rè
glement de la dette envers les Etats-
Unis avant les élections législatives.
LE SCANDALE
des prest ation s en nature
NOUVELLES PERQUISITIONS
A PARIS
Paris, 13 janvier. — A la série des
perquisitions opérées ces derniers
jours pour l’affaire des prestations en
nature, et que nous avons relatées, il
faut ajouter celle effectuée par M.
Ameline, commissaire aux délégations
judiciaires. Ce magistrat s’est rendu,
en effet, 57, rue Cbaussée-Dantin, chez
M. Daul, courtier ; mais, en l’absence
de ce dernier parti pour Strasbourg,
il n’a rien pu saisir.
D’autre part, nous avions annoncé
qu’une perquisition a été effectuée au
domicile du président de la Chambre
syndicale des blés. Il s’agit de M. Be-
nedic, dont les bureaux sont situés
3, avenue du Coq.
M. Benedic s’ocupe plus spéciale
ment de blés. Ajoutons que c’est grâ
ce à l’enquête administrative dé M.
Passot, contrôleur général des régions
libérées, secondé par M. Giordani,
chef de service au ministère des fi
nances, qu’on a pu opérer les perqui
sitions en question.
M. Benedic, président de la Cham
bre syndicale des blés, a fait les dé
clarations suivantes :
« Vous comprendrez aisément que je
ne puisse vous donner aucune préci
sion. Une instruction est ouverte. Je
dois réserver mes explications au juge
d’instruction. Vous pouvez simplement
dire que, depuis que je suis dans les
affaires, ma conduite a toujours été
sans l’ombre d’un soupçon. Mainte
nant que j’ai ma barbe blanche, je
ne voudrais pas ternir ma réputation.
Ma seule intervention a été pour ren
dre un service à des amis, mais je
n’ai pas touché un seul centime. »
LES INVESTIGATIONS OE LA POLICE
EN ALSACE
Strasbourg, 13 janvier. — Les inves
tigations de la police, au sujet de l’af
faire des prestations en nature, se
poursuivent activement en Alsace. De
nombreuses personnes, mêlées à ces
opérations, seront entendues par le
juge d’instruction.
Que cette affaire retienne ici plus
particulièrement l’attention publique,
cela s’explique assez par le fait que
l’Alsace est le pays classique des hou-
blonnières. Cette affaire illustre, d’ail
leurs, merveilleusement la façon d’o
pérer des parasites qui s’étaient déci
dés à vivre aux frais du plan Dawes.
Elle reposait sur un principe très sim
ple que voici : Plus les prix d’achat
seront majorés, plus les bénéfices des,
intermediaires seront considérables.
En d’autres termes, le vendeur alle
mand et l’intermédiaire français ^en
tendaient comme des larrons en foire
pour majorer les factures. Il s’agis
sait, i en l’occurence, d’environ. 8.000
quintaux de vieux houblon dont 1a.
qualité était, extrêmement médiocre et
qui représentait, tout au plus, une va
leur marchande de 25 marks ou 150
francs par quintal.. Or, ce houblon,
quasiment invendable, fut facturé à
raison de 600 marks, soit 3.600 francs,
avec une commission de 540 francs par
quintal. Pour l’intermédiaire, pour
8.000 quintaux, cela fait donc une ba
gatelle de plus de quatre millions de
francs.
A BESANÇON
Besançon, 13 janvier. — Une per-
quisiton a été opérée à Besançon, au
domicile de Mme veuve Noblot. Ces
recherches visent son fils, M. Noblot.
ancien épicier en gros, dont la récente
faillite a décelé un passif de plusieurs
millions.
M. Noblot, depuis ces incidents, a
quitté Besançon.
Chez sa mère, les enquêteurs ont
saisi un certain nombre de papiers.
Force est restée à la loi
Après l’Arrestation
des D éputés Com munistes
Bulletin mi Jour
(De notre rédacteur parisien)
Une majorité nationale
Au Pays des Soviets
TROTSjKI, RAKOWtSKI ET RADEK
REFUSENT DE SE SOUMETTRE
A L’ORDRE D’EXIL
Londres. 13 janvier. Suivant un
message de la « British United Press »
de Berlin, MM., Trotski. Rakowski et
Radeg se sont refusé à se soumettre à
l’ordre les condamnant à l’exil au fona
de la Russie et se trouvent toujours
à Moscou.
Cet acte de résistance publique a,
assure-t-on, profondément désorien
té les autorités soviétiques et notam
ment M. Staline lequel, redoutant d’al
ler jusqu’au bout de la violence, se
rait entré en négociations avec les
trois proscrits et leur aurait laissé le
choix du lieu de leur exil.
Un nouveau zeppelin
allemand
IL EST DESTINE A LA LIGNE
SEVILLE-BUENOStAYRES
vactuaute
(par Henriot)
— L'autre soir, il y avait un com
muniste à la cuisine... Ce soir, c'est
un militaire...
— J’aime mieux ça... Je ne suis pas
fâché que la cuisinière ait changé
d'opinion.
Berlin. 13 janvier. — Le « Berliner
Tageblatt » rapporte que le nouveau
zeppelin monstre en construction a
Friedrischaffen et destiné au trans
port des marchandises et voyageurs
sur la ligne Séville-Buenos-Ayres. se
ra probablement prêt à faire ses pre
miers essais dans le courant du mois
de mai.
Dès le mois d’août, le « L.Z. 127 »,
s’envolera pour atteindre d’une seule
traite l’Amérique du Nord, puis l’A
mérique du Sud. Son rayon est de
20 000 • kilomètres. Le commandant
Eckener compte pouvoir .atteindre
New-York, en 60 à 80 heures, et Bue-
nos-Ayres en 100 heures.
Les moteurs du « L.Z. 127 » seront
alimentés par un nouveau mélange
gazeux qui n’est pas plus lourd que
l’air, concentré dans des cellules spé
ciales, établies à l’intérieur de l’aéro
nef. Ce système d’alimentation des
moteurs permet d’alléger le navire
aérien des 30.000 kilos d’essence qu’il
aurait dû emmener si les moteurs
n'étaient, pas alimentés par ce mélan
ge en question.
~ Les chantiers de Friedrischaffen font
remarquer que le « L.Z. 127 » sera ter
miné au moins quatre mois- avant
le nouveau dirigeable anglais en
construction.
Paris, 13 janvier.
Des 'efforts très grands ont été faits,
hier, pour essayer de disloquer la ma
jorité d'Union Nationale et renverser
le gouvernement. M. Blum s'y est em
ployé de son mieux. Il est allé jus
qu'à prendre à partie M. Herriot, en
rappelant que ce dernier n'avait pas
hésité, étant président de la Chambre,
de descendre de son fauteuil pour dé
fendre contre M. CaillaitX les préro
gatives parlementaires.
Mais, hier, le cas n'était pas le mê
me. Il ne s'agissait pas des préroga
tives ou des privilèges de la Cham
bre, mais, comme l'a dit excellem
ment. M. Poincaré, d'empêcher que la
loi soit tournée en dérision par les
communistes. Il est vrai que M. Blum
se soucie de la loi à peu près aussi
peu qu'un communiste. N'a-t-il pas
annoncé que, lorsqu'il aurait réussi
à s'emparer du pouvoir, il mettrait en
vacances la légalité ?
N'est-il pas puéril de réclamer avec
tant d'insistance les garanties de la
loi au profit d'hommes comme M. Ca-
chin, qui a cru devoir tenir, à la tri
bune, cet insolent langage : « Les dé
putés communistes sont à. la disposi
tion de leur parti, et c'est l’unique
autorité qu'ils reconnaissent. »
Toutefois, ni la loi, ni la Constitu
tion n'ont été violées. L'arrestation de
MM. Cachin et Vaillant-Coutuner est
on ne peut plus légale et constitution
nelle.
M. Blum a fait un autre grief au
gouvernement. Il lui a reproché d'a
voir fait une opération politique en
posant, comme il l'a fait, la question
d:e confîa?beê~. M. Poin-mv s'est défen
du avec beaucoup d'énergie d'avoir
euune pareille arrière-pensée. Il n'a
pas voulu autre chose que ceci : que
la force restât à la loi. Mais il n'a pas
nié que le débat et le vote qui Va ter
miné puissent avoir, aux yeux du
pays, le caractère indiqué. A qui la
faute, sinon aux partis d'extrêmx-gdu
ché, qui ont voulu ce débat pour es
sayer de mettre en échec l'Union Na
tionale ? M. Blum a fait un gros ef
fort pour essayer de détacher les ra
dicaux de la majorité. Il est allé jus.-
qu’à les interpeller directement, les
menaçant de rupture sur le terrain
électoral. C'est au point que M Poin
caré a pu lui dire, au milieu de l'hi
tarifé d'e l'assemblée : « Alors, c'est'
vous qui ' posez la question de con
fiance ! »
Eh bien ! oui. Il faut dire les choses
comme elles sont. La majorité qui
s'est dégagée hier est une majorité
nationale anticommuniste, elle comp
te environ 300 membres, alors que la
minorité n'atteint pas 200 VGix.
La. cinquantaine de radicaux qui se
sont abstenus n'auraient rien changé
au résultat, s'ils avaient voté contre.
De quoi est composée cette majorité
nationale dont je viens de parler ?
Elle comprend en gros les 2-20 répu
blicains modérés et démocrates qui,
au temps du Cartel, votaient contre
lui, plus une quarantaine de radicaux
et une vingtaine de répiMicains so
cialistes. Les autres, je veux dire la
minorité, ce sont, les communistes, les
socialistes et leurs complices, les ra
dicaux extrémistes, dont. M. Daladier
s’est fait, hier, le porte-parole, alors
que la majeure partie de Son groupe
refusait de le suivre.
Nous avons assisté hier, sans doute,
à la dernière grande bataille de la lé
gislature. TT opposition antinationale a
été mise, une fois . de plios, en déroute.
Qu'elle se le tienne pour dit.
L. Marcellin
sons de même quand nous disons que
le communisme vise la destruction
violente et de la nation et de cette
société. Il est difficile d’assimiler cet
état d’esprit à une opinion politique
et la liberté de discussion à la liberté
de destruction.
Dans I’Œuvrb (Gustave Téry) ?
MM. Cachin et Vaillant-Coutur i er
sont deux élus du peuple. Que d’autres
élus du peupie empêchent leur mandat,
c’est une majorité qui prime et suppri
me une minorité.
Dans le Matin :
Les Jeunesses Nationales
Belges contre les Soviets
Démonstration tapageuse
à l’Exposition des Soviets
de Bruxelles
Les lois militaires
LE MINISTRE DE LA GUERRE
EST ENTENDU PAR LA COMMISSION
OE L’ARMEE DE LA CHAMBRE
LA FRANCE
rembourse ses emprunts
New-York, 13 janvier. — (La banque
J. P. Morgan et Cie, dépositaire des
fonds d’amortissement du gouverne
ment français, a indiqué que le mi
nistre français des finances avait an
noncé qu’il serait procédé, le 15 mars
prochain, au remboursement de 70
millions de dollars, valeur nominale
des obligations à 8 %, émises en 1.920,
qui restent en circulation, le paie
ment de ces titres devant être assuré
conformément à la convention récem
ment passée |par le gouvernement
français avec cette banque, par la
.vente à la Compagnie Suédoise des
Allumettes, d’obligations 5 pour le
montant nominal de 75 millions de
dollars. Le remboursement des obli
gations à 8 %, en conformité du con
trat d’émission de 1920, doit se faire
là 10
Les chiffres rectifiés du scrutin
Le vote des députés algériens
Paris, 13 janvier. — Scrutin rectifié
sur la première proposition de résolu
tion de M. Uhry (le gouvernement
avait posé la question dé confiance) :
Nombre de votants, 472.; majorité ab
solue, 237 ; pour l’adoption, 176 ; con
tre. 296.
Les 176 députés qui ont voté contre le
f ouvernement se répartissent ainsi :
7 communistes ; 29 socialistes ; 18 ré
publicains socialistes et socialistes
français ; 33 radicaux et radicaux-so
cialistes ; 2 membres de la gauche ra
dicale ; J*. .Mépwèés n’appartenant à
auçuji^foupe.
I-ST députés n’ont pas pris part au
rote. 8 absents par congé, parmi eux,
M. Fiori, député d’Alger.
Tous les. autres députés, y compris
ceux de l’Algérie, ont voté contre la
motion Uhry, c’est-à-dire pour le gou
vernement.
Dans la presse
Paris, 13 janvier. — Dans la Jour
née Industrielle (Gignoux) :
Il est temps de rompre avec une f a-
çon d’intoxication parlementaire ou
une simple indulgence naturelle, qui
nous fait tenir le communisme comme
un parti semblable aux autres. Ses
chefs prennent cependant le soin cons
tant de nous répéter qu’il n’en est rien.
Quand nous disons qu’ils se placent
en marge de la nation, en marge de ia
société politique, telle qu’on la con
çoit aujourd’hui, nous pensons enre
gistrer leur, propre pensée, Nous îai-
Un débat comme celui d’hier, si
passionné. qu’il puisse être, est trop
mince en soi pour avoir une portée
politique quelque peu durable. 11 suf
fisait simplement de dire si la loi de
vait s’appliquer à tous .les citoyens
sans exception. La Chambre a répondu
oui. parce que le 'bon sens le voulat,
et le bon gens n’est pas une question
de parti.
Dans le Petit Journal:
Le gouvernement en posant énergi
quement la question de confiance par
la voix de M. Barthou et celle de M.
Poincaré ensuite l’a emporté ; mais
ce vote était loin d’éclaircir la situa
tion, car chez les radicaux-socialistes
qui font partie de la majorité, il y
avait une répulsion réelle à suivre le
gouvernement, et l’an en a eu lr sensa
tion très nette, lorsque M'. Daladier-
président du parti radical-socialiste est
monté à la. tribune pour demander
formellement à son parti, dont deux
membres MM. Herriot et Queuille siè
gent au gouvernement, de voter contre
la thèse dp ministère. Heureusement,
les bienfaits de l’Union Nationale • et
de notre redressement sont dans tous
les esprits.
Dans F Avenir (Emile Buré) :
Evidemment, il n’y a plus de Ré
publique si la loi sur laquelle elle
fonde son autorité n’est pas respectée.
La Chambre a donc bien fait de don
ner raison au gouvernement qui re
connaissait qu’.il avait jusqu’alors été
trop indulgent aux communistes de
plus en plus menaçants. Il -fut au
moins assez courageux pour changer
d’attitude.
Dans le Petit Bleu (A. Oulman).-
M. Poincaré par son attitude nette,
loyale et courageuse a montré côm-
■ment un homme d’Etat doit entendre
ses devoirs de chef de gouvernement
et; prendre ses responsabilités. Son
succès - sera . apprécié par le-pays-et
son courage sâlué par tous, amis et
adversaires. Sa victoire est celle de
tous les éléments d’ordre, comme elle
est pour les abstentionnistes une le
çon.
Dans I’Homme Libre (Eugène Lau-
tier)* ' •
En somme les républicains avaient
deux soucis : 1° défendre le régime
parlementaire contre les commentai
res insidieux que la réaction prépa
rait d’avance ; 2° ne pas renverser M.
Poincaré. Ce double but est atteint.
Une fois de plus, les radicaux-socia
listes ont démontré leur dévouement
aux grands intérêts du pays, leur sens
profond de la République, et leur dé
dain pour l’étroitesse de l’esprit- du
parti. , ' ' .
Dans le Journal (F. Hauser) :
Aussi bien, MM. Cachin et Vaillant-
Couturier ne se dérobèrent-ils pas à
leurs responsabilités. Loin de cher
cher à atténuer leurs actes, ils les ag
gravèrent, au contraire par des décla
rations qui, si elles n’étaient sorties
de la bouche de députés que-la prison
attendait, auraient été certainement
l’objet de sanctions parlementaires.
Les orateurs qui prirent la parole
pour s’élever contre le projet d’em
prisonnement des communistes ne
furent pas tendres pour eux ; ils ne
cherchèrent pas davantage à mettre
le gouvernement en minorité , ils vou
lurent simplement prendre position
en vue des élections. C’est ainsi que
M. L. Blum essaya de mettre les ra :
dicaux en mauvaise posture et que M.
Daladier s’efforça de les dégager de
cette situation dangereuse.
Dans FEoho de Paris (Véran) :
C’était la première fois depuis sa
constitution qu’une bataille sérieuse
était engagée centre le Cabinet, con
duite par les chefs des deux plus im
portants groupes de la gauche. Ses
adversaires se sont comptés ; ils ont
été battus. M. L. Blum permit ainsi
au gouvernement, qui n’avait peut-
être pas l’intention qu’il lui prêtait,
d’éprouver sa majorité, qui est sortie
de l’épreuve mieux trempée. Il de
manda si l’Union Nationale devait
avoir pour lien et pour ciment la lut
te contre le communisme ; la majorité
a répondu. Grâce à M. L. Blum, les
partis se sont classés : avec ou contre
les communistes. Nous ne savons si
M. Blum est satisfait de son opération.
Pour nous, ses résultats ne sont pas
pour nous déplaire.
Dans le Gaulois (Curtius) :
Si ce que l’on entend aujourd’hui
par liberté, sur la plupart des j bancs
de la Chambre, n’est autre chose que
l’affaiblissement du pouvoir et, par
conséquent, plus d’impunité et de fa
cilité pour le désordre, la faute n’en
est-elle pas au ministre de la justice
qui, dans ses premières rencontres
avec le Parlement, au sujet des com
munistes, n’a pas su obtenir que ces
ennemis du genre humain fussent im
médiatement traités comme tels et mis
hors la loi ? Et cependant, c’est M. Ca
chin qui, hier, du haut de la tribune,
a tenu à revendiquer lui-même cette
situation, en déclarant avec force que
les députés communistes ne connais
saient d’autres lois que celles de leur
parti. « Sa règle est la nôtre », s’est-il
écrié. Et quand on sait que cette règle
vient de Moscou, comment peut-on hé-
siter à la qualifier de criminelle et à
la poursuivre comme telle.
Dans le Figaro (André Char>
meix) :
Il s’agissait de dire si les lois doi
vent être respectées ou si le commu
nisme, par droit de seigneur, a chez
. nous un privilège. La question est net-
Bruxelles, 12 janvier (retardée). —
Jeudi après-midi, vers 2 heures, les
quelques personnes qui attendaient
l’ouverture de l’exposition des Soviets,
raie du Trône, organisée par le « Cer
cle des Relations Intellectuelles Belgo-
Russes », dont le président est M.
Paul Otlet, virent arriver un groupe
de jeunes gens armés de gourdins.
Certains évaluent leur nombre à cent;
mais, en réalité, ils n’étaient qu’une
cinquantaine.
. Quand les portes furent ouvertes,
après s’être concertés un instant, les
jeunes gens, qui semblaient âgés de
16 à 18 ans, pénétrèrent dans la salle.
Un témoin oculaire qui commençait
en ce nioihent la visite de l'exposition;
raconte ainsi les faits.:
« J examinais un tableau,- lorsqu’un
groupe d’une cinquantaine de jeunes
gens firent irruption dans la salle. Je
les pris pour de jeunes communistes.
Je remarquai leur turbulence. Sur un
coup de sifflet de-celui qui paraissait
être leur chef, quelques-uns des jeu
nes gens, immobilisèrent les deux
membres du personnel de surveillan
ce, et les autres se mirent à briser tout
ce qui se trouvait dans la pièce. Un
buste de Lénine, divers objets et une
étâgère furent démolis en un clin
d’œil ; des affiches et des tableaux
furent lacérés ; toutes les vitrines, les
tables, les - tentures furent également
brisés.
« Pendant ce temps, un autre groupe
était monté au 1 er étage, où la même
scène se répétai.
« Le tumulte était effrayant ; les
cris de « à bas les Soviets I » reten
tissaient de toutes parts. Un miroir,
des statues, des vases furent brisés..
Lu© salle contenant des documents,
des brochures, des affiches, des sta
tistiques et -des livres, furent mis sens
dessus dessous. Une table fut à moi
tié démolie. Une pièce voisine qui
contenait, presque uniquement des ob
jets d’arts fut respectée.
« Tout cela, cependant,, fut très ra
pide. Une minute ou deux aprè/, re
tentirent deux -coups de sifflet et les
manifestants, après, s’être assurés
qu’ils étaient au complet, se retirè
rent non sans briser encore quelques
vitres: Lis avaient vainement tente de
pénétrer dans le bâtiment du fond,
dont la porte était cadenassée. Avant
de se 'retirer, ils semèrent dans la
maison des proclamations signées. :
« les Jeunesses Nationales Belges »
(Les Jeunesses Nationales, ont pour
organe i’Action Nationale).
Les groupes se sont: précipités dans
la rue aux cris de : « A bas, les So
viets ! » et'ont distribué des tracts si
gnés également. « Les Jeunesses Natio
nales Belges» et adressées aux ci
toyens belges, les engageant à s’unir
contre les soviets ; puis, les étudiants
se sont rapidement dispersés dans les
rues voisines. La police a ouvert une
enquête.
Ce que déclarent les manifestants
Bruxelles, 13 janvier. — Au. sujet
de l’incident de l’Exposition des So
viets, la « Nation Belge » écrit:
Comme nous sortions de l’immeu
ble. deux jeunes gens nous abordè
rent. « Nous pouvons, disent-ils, vous
raconter ce qui s’est passé :
« Nous faisons partie du groupe des
Jeunesses Nationales. Nous avons agi
ainsi pour protester, contre l’étalage
de mensonges qui donnent de la Rus
sie actuelle une idée fausse et font de
la Russie ancienne un tableau révol
tant. Plusieurs jeunes russes nous ac
compagnaient. Nous avions pour-mis
sion de ne nous livrer à aucune violen
ce, contre les personnes qui pouvaient
se trouver à l’exposition'et de détruire
les affiches, brochures, statistiques et
tracts bolcheviques ».
Les journaux disent que les jeunes
gens qui ont saccagé l’exposition
sont des étudiants appartenant aux
Jeunesses nationales fascistes-
Paris, 13 janvier. — L© ministre de
la guerre ayant exprimé Je désir d’être
entendu par la commission de l’armée,
sur les lois militaires actuellement à
l’étude au Parlement, celle-ci s’est
réunie à cet effet, sous la présidence
de M, Girod, président.
Elle a d’abord insisté, d'accord avec
le ministre, sur la nécessité de ne pas
laisser terminer la législature sans,
avoir fini avec les projets en chantiers,
qui concernent le recrutement des ca
dres effectifs de la justice militaire et
le statut' diypersonnel navigant.
En c.e.qui. concerne la réforme des
Conseils dé guerre, M. Painlevé a
demafldé à la commission d’adopter
intégralement le texte du Sénat, quitte'
à ce Ipie; soient apportés dans la suite
la plupart des perfectionnements de-,
mandés par le rapporteur. M. Ricolfl,,
qui s’est rallié à cette solution, après
avoir expliqué que les améliorations
qu’il suggérait provenaient des propo
sitions antérieures ' d’une conférence
extra-parlementaire, airx , travaux de
laquelle il avait pris part, mais que le
texte du Sénat garantissait suffisam
ment l’avenir.’
La commission s’est ralliée à l’una
nimité, à Ta suggestion du ministre de
la guerre. Elle a décidé, en outre, que
les diverses propositions de loi de MM.
Vaiières et de Moro-Giafferi, visant
à liquider les jugements du passé, se
raient rapportées, dans le plus bref
délai par M. Ricolfl, afin qu’elles
soient, sans retard, mises à l’ordre du
jour de la Chambre.
Le ministre de la guerre s’est ensui
te expliqué sur les divergences qui
existent entre la commission et le gou
vernement dans le projet de recrute
ment, Ces divergences visent deux,
points de la duree des périodes de
réserve.
M, Paul Bernier, rapporteur, s’en
entretiendra à nouveau avec le minis
tre, pour la formule à adopter les con
ditions de la mise en application dû
service d’un an, telles que la'commis
sion les a fixées à d’article 102..
Le ministre, après avoir souligné les,
efforts que lui et ses collaborateurs)
accomplissent pour hâter la réalisa-'
tion des conditions préalables à la ré
duction du service, a déclaré qudl
avait, toute confiance pour que ces
conditions se trouvent réalisées en
1930, mais il ne peut admettre qu’on
fixe cette date dans la loi et qu’on lie,
ainsi, se» successeurs, ..Il a rappelé
qu’au, surplus, deux fois par an, le
Parlement, serait tenu au courant, des
mesures déjà prises pour opérer la
réorganisation militaire.
M. Bernier, rapporteur, a combattu
cette thèse s’en tenant à la décision
déjà prise par la commission, Aucu*
ne des appréhensions ou des objec
tions du ministre, ne lui avait échap
pé. il a fait, pour sa part rnaintes çon»
cessions . pour faciliter l’accord entre
la commission et le gouvernement. Il
croit nécessaire que la loi fixe la date
d’application de la réduction du ser
vice afin qu’il soit apporté autre cho-*
se qu’une promesse au pays, qu’il fa-uj
absolument avoir derrière soi dans
cette tâche.
M. Sénac fait observer que la com
mission s’étant premonsée sur l’arti
cle 102 et ne se trouvant devant aucun
texte nouveau, il convenait de pren
dre acte des observations du gouver
nement saps que la commission ait à
se prononcer à nouveau.
Après le départ du ministre, la com
mission a procédé à un échange de
vüe's'sur la méthode à adopter.
Elle- n’est pas revenue sur son texte*,
la Chambre en étant, présentement,
déjà saisie. ■ < :
Les Constructions Navales
américaines
Washington, 13 janvier. — M. Wil-
bur a déclaré aujourd’hui devant ia
commission de la marine, à la Cham
bre des représentants, que le minis
tère de la marine a élaboré un vaste
plan de constructions navales répar
ties sur vingt années, et dont le pro
gramme, exposé hier, entraînant la dé
pense de 725 millions de dollars, est.
seulement une partie.
Un piéton bien malchanceux
(De notre correspondant particulier)\
te ; elle a été clairement posée. Les ré
volutionnaires n’ont rien caché de
leurs prétentions ; le gouvernement
n’a pas voilé sa volonté. Au problème
politique ainsi formulé, tous les ptu
tis ont répondu. II y a dans la Cham
bre 300 voix pour condamner le com
munisme ; il y en a 287 jour lui li
vrer la cité. Telle est la vérité bru
tale. Elle a paru si énorme et si extra
vagante qu’après les conciliabules de
couloirs, d’opportunes rectifications de
votes sont intervenues pour- la mas
quer. Elle n’en a pas moins montré
son visage inquiétant. La Chambre
du 11 mai n’a pas changé. Les com
munistes et les socialistes radicaux de
meurent coalisés pour accomplir une
œuvre de révolution internationale
bolcheviste et maçonnique. Et si leur
chef véritable^ M. Herriot, occupe une
place dans le ministère d’Union Na
tionale, ils lui ont signifié, hier, qu’ils
l’abandonnaient à ce paradoxe et
qu’ils ne le suivaient pas. 33 radicaux
ont voté avec les révolutionnaires ;
48 se sont abstenus, tout en sachant
que, dans un pareil scrutin, l’absten
tion était une marque de complaisan
ce à la conjuration des gauches.. Qui
donc, désormais, s’oppose publique
ment à leur entreprise ? Tous les par
tis nationaux, depuis la droite jusqu’à
la gauche, y compris les radicaux de
la nuance de M. Fi'anklin-Bôuillon.
C’est eux, c’est eux seuls qui repré
sentent et qui défendent la véritable
union nationale, telle qu’elle est par
nature, telle qu’elle se manifeste par
la force des choses, toutes les fois
que des circonstances significatives se
présentent.
Marseille, 13 janvier. — Un piéton
peu chanceux, c’est M. Vilein Bomba,
20 ans, sujet, tchécoslovaque. Celui-ci,
après une visite- à la foire des Allées,,
s’apprêtait, cette nuit, à traverser le
boulevard Dugommier, lorsqu’un taxi
se dirigeant vers la ville, et arrivant
en trombe, le renversa sur la chaus
sée. Tandis que le chauffeur conti
nuait sa route, Bomba se relevait tout,
meurtri et essayait de regagner le 1
trottoir.
Entre temps un deuxième taxi, re
venant de la gare à l’allure d’un bo
lide, le happa, et pour la seconde fois
l’infortuné piéton fut projeté sur le
pavé. Cette fois, Te malheureux ne se
releva pas. Des passants le secouru
rent, et c’est, dans un état très grave,
que cette victime des chauffards mar
seillais fut admise à l’hôpital.
Les deux conducteurs en fuite sont
activement recherchés. — M.
Le pape condamné à mort
par les bolchevistes
Rome, 13 janvier. — Selon le « Bril
lante », une notification de la senten
ce de Moscou, condamnant le pape à.
la peine de mort pour avoir favorisé
financièrement le mouvement bolche-.
vik, est parvenue au Vatican sous pli)
postal recommandé et adressé direc
tement à SS Pie XI.
Le « Brillante » ajoute que le pape,
a fait déposer l’acte, qui portait la si
gnature de hautes personnalités de.
la Synode Orthodoxe, celles de Ry-
kof'f, de Sraline, etc., dans les archi
ves du Vatican comme documents his
toriques.
Atteinte an crédit de l'Etat
LES ARRESTATIONS DE MULHOUSE
Mulhouse, 13 janvier. — On connaît
aujourd’hui le nom du démarcheuï
arrêté pour atteinte au crédit de l’E
tat. 11 s’appelle M. Hotfert, Une autre
personne a été arrêtée pour clés fait*
se rapportant à la même affaire : c’est
M. Thévenet, chevalier de la légion
d’honneur.
On s’attend à d’autres arrestation^
PREFECTURE D’ALGER
3
DEPOT LÉGAL
J
LE PETIT ALGÉRIEN
44 a ANNEE
N° 15497
25
cent.
ABONNEMENTS i 8 mois. 6 mois. 1 an.
Alger, Algérie » 21 fr. 50 43 fr. 85 fr.
France, Tunisie, Maroo. 24 fr. » 47 fr. 90 fr.
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% PARIS . Agence Africaine, rue des Filles. Saint-Thomaa. 5.
Ut dans les principales Agences de France et de l’Ètrangei
EN AVER
De Beyrouth à Marseille
— Rentre ton nez, Gocantin, tu
nous masques le Stromboli !
C’est une petite acteuse de la trou
pe Rosenberg, désespérant de tenir
au bout de sa lorgnette le volcan
noir empanaché de rose et qui in
terpelle notre Maurice Levesque
national dont le profil guignolesque
Tait saillie sur l’avant comme une
(figuré de proue.
La tempête qui a fâcheusement
(secoué le paquebot et son contenu
^depuis le départ .d’Alexandrie est
morte sous la semelle de la botte
italienne 1 . Reggio à tribord, Messine
,à‘ bâbord, nous gardent des vents
déchaînés ; et le chapelet des îles Li-
pari s’égrène dévotement, parallèle
•au blanc sillage qui serpente entre
Ciharybde et Scylla inoflensifs.
Surgissant de partout, comme dia
blotins de bazar de leurs boîtes,
les habitants', reclus en leurs cel
lules depuis trois jours, peuplent
les ponts, le fumoir, les salons de
lecture. Les hauts tabourets du bar
(sont couronnés de nouveau par
leurs Anglais qui jouent les Siméon
fStylite profanes, et que prolonge
'une trompe de paille plongée dans
île dé de cristal empli de l’or du
(coktail.
Sur le tapis d’azur semé de fleurs
blondes du salon de musique, deux
journaux délaissés plaquent une ta
che grise. Le bleu marin de l’étoffe
figure un bras de mer entre les deux
épaves qui sont deux continents. Un
‘journal d’Asie, un journal d’Eu-
Tope.
Sous la manchette du premier
qui m’est, depuis dix ans, familier,
îse pressent tumultueusement les ti
tres évocateurs des batailles d’idées
qui passionnent nos amis du proche
Orient.
« Pour l’Unité Syrienne »... « Ré
publique ou Principauté Libanai
se »... « La question du bec de ca
nard »... « Le chemin de fer de Tri
poli à Nakoura »...
Comme tout cela est déjà loin !
Le journal d’Europe m’attire car
c’est la lutte toute proche, dont sa
page offerte' va me donner l’avant-
goût. Surprise ! Voici que le bras
'de mer s'est rétréci, car l’éditorial
de T « Œuvre » courbe sous le mê
me anathème les gouvernants et
quelques gouvernés de l’une et de
l’autre République, celle de Paris
et celle de Beyrouth, à l’occasion
de l’avant-dernier scandale.
Quel crime ont-ils commis ? Le
plus abominable ! Lisons :
« Millerand plaide demain à Bey
routh. Le paquebot n’est pas encore
arrêté et déjà les chaloupes volent.
[L’une porte les représentants de M. le
Haut Commissaire en Syrie, la secon
de, les ministres de M. le Président
ide la République Libanaise, la troi
sième, les lieutenants de M. le com
mandant d’armée, la quatrième, les
[délégués du Syndicat de la Presse.
« En habits de fête, sourire aux lè
vres et l’échine courbée d’avance, ces
[messieurs vont porter leur hommage
'à M. Alexandre Millerand.
« Qu’est à dire ?
« Croirait-on là-bas que M. Millerand
est encore Président de la Républi
que ?
« Même à Paris, il est déjà fâcheux
qu’un homme d'Etat par trop consi
dérable puisse avoir l’air de jeter,
même sans le vouloir, le poids de son
‘influence dans la balance de Thémis
jrie, dès qu’ils sont au Palais, à n’être
qulavocats et à ne se laisser traiter
que comme tels.
« S’il est vrai que M. Millerand a
rompu avec cette tradition, s’il est
vrai qu’allant plaider outre-mer, il
a été reçu ouvertement en personnage
officiel, ce sont là des mœurs nouvel
les sur lesquelles il faut que le Con
seil de l’Ordre — ou, à son défaut, le
Parlement, se prononce sans retard :
il y va de la dignité des juges, de l’in
térêt des justiciables et, pour tout dire,
des Droits de l’Homme ».
Albert Bayet scnpsit.
Mais que voici de biens gros
mots ! Le Conseil de l’Ordre, Le
Parlement, les Droits de l’Homme !
vEt ces mots démesurés sont profé
rés parce que M. Millerand, avocat,
.mais ancien Président de la Répu
blique, allant plaider à Beyrouth,
‘■a été salué, à l’arrivée, par un con
sul de troisième classe, au nom de
M. P-onsot empêché — empêché par
M. Millerand lui-même qui avait ex
primé le désir de n'être l’objet d’au
cune démonstration officielle — par
'un officier à trois ficelles, par le
[représentant de la République Li
banaise qui n’a pas de comptes à
trendre à l’opinion cârtelliste sur le
Chapitre de la courtoisie et par le
evndâc de Sa Majesté la Presse qui
doit désobéissance à tout le monde,
hormis à son bon ou mauvais vou
loir.
Albert Bayet, insuffisamment ren
seigné, a oublié de signaler la cin
quième chaloupe qui portait la dé
légation du barreau libanais. Va-
t-il traduire pour crime de lèse-mu-
tflerie le bâtonnier de l’Ordre des
(avocats de Beyrouth devant Je Con
seil de l’Ordre de Paris
Si notre bon confrère de 1’ « Œu
vre » avait, avant de coucher d’im-
ipulsion sur le papier son injuste
o ri tique, médité quelques instants
Wur le thème qui s’offrait à lui, il
Saurait, de la réception faite à M.
Millerand, tiré une leçon et une
consolation.
■' Une leçon. L’hommage, non pas
servile mais cordial, rendu au vieil
avocat par l’équipage des cinq cha
loupes démontre que si M. Mille-
trand n’est plus Président de la Ré
publique, il demeure un personnage
représentatif des plus éminentes.
... A bord du * Pierre-Loti ».
qualités françaises et qu’on a pu
le dépouiller de son titre sans le dé
pouiller de son prestige.
Une consolation. C’est que les Li
banais et les Syriens que trop de
journalistes et d’hommes de lettres
traversant leur pays en coup de
vent représentent comme dégoûtés
de la France, ne laissent échapper
aucune occasion de proclamer leur
sympathie pour la Puissance Man
dataire, sans renoncer — et je les
en loue hautément — à la critique
de détail que leur nationalisme
impatient leur dicte parfois.
J’en appelle à tous mes compa
triotes ayant une réputation der
rière... ou devant eux qui sont ve
nus demander à la Syrie et au Li
ban un spectacle, une détente, une
inspiration. N’ont-ils pas été spon
tanément reçus, fêtés, hébergés, en
tourés d’égards ; non pas parce
qu’ils appartenaient à telle école
politique ou littéraire, à telle ou
telle chapelle parlementaire, mais
simplement parc© qu’ils apparais
saient comme les détenteurs, pré
sents, et même futurs, d’une par
celle de cette pensé© française qui
exerce, ‘malgré tous les malenten
dus passagers, une fascination puis
sante sur tou.s les habitants des
Etats.
Qu© M. Albert Bayet ne s’afflige
pas en constatant, que M. Alexandre
Millerand, quoique expulsé de l’E
lysée par Albert Bayet, a été à
Beyrouth salué sans musique par
quelques Français officieux en ves
ton et par quelques nationaux,
amis de la France, en tarbouche.
Si, demain, il prend la fantaisie
à notre confrère de 1’ « Œuvre » de
découvrir un coin d’Orient, que
Bordeaux, Tharand, Benoît Kessel
ou La M.agière n’auraient pas in
ventorié, je lui prédis, non pas « un
bel enterrement » mais des atten
tions aussi aimables que celles dont
furent l’objet ces précurseurs de
l’ancien Président de la Républi
que.
Et M. Ponsot qui n’a pas un min
ce mérite à poursuivre honnête
ment ©t courageusement une tâche
déjà difficile et que des imprudents
veillent rendre impossible, le rece
vra à sa table sans exiger de lui
rengagement de devenir. Président
de la République Française et de
persévérer.
F. BEUSCHER.
La dette française
aux Etats=Unis
DECLARATIONS DE M. MELLON
Londres, 13 janvier. — On mande
de Washington que M. Mellon a dé
claré qu’aucun pourparler diplomati
que est en cours entre la France et
les Etats-Unis, en vue du règlement
de la dette de guerre française.
M. Mellon a exprimé l'opinion que
la France avait réalisé des progrès
considérables pour le règlement de
ses difficultés monétaires intérieures,
mais il s’incline à croire que la reva
lorisation du franc est plutôt une
preuve de la confiance française dans
leur propre structure économique que
le résultat du mouvement pour la
stabilisation du franc
Les hauts fonctionnaires de la Tré
sorerie ne croient pas que la France
fasse une autre tentative pour le rè
glement de la dette envers les Etats-
Unis avant les élections législatives.
LE SCANDALE
des prest ation s en nature
NOUVELLES PERQUISITIONS
A PARIS
Paris, 13 janvier. — A la série des
perquisitions opérées ces derniers
jours pour l’affaire des prestations en
nature, et que nous avons relatées, il
faut ajouter celle effectuée par M.
Ameline, commissaire aux délégations
judiciaires. Ce magistrat s’est rendu,
en effet, 57, rue Cbaussée-Dantin, chez
M. Daul, courtier ; mais, en l’absence
de ce dernier parti pour Strasbourg,
il n’a rien pu saisir.
D’autre part, nous avions annoncé
qu’une perquisition a été effectuée au
domicile du président de la Chambre
syndicale des blés. Il s’agit de M. Be-
nedic, dont les bureaux sont situés
3, avenue du Coq.
M. Benedic s’ocupe plus spéciale
ment de blés. Ajoutons que c’est grâ
ce à l’enquête administrative dé M.
Passot, contrôleur général des régions
libérées, secondé par M. Giordani,
chef de service au ministère des fi
nances, qu’on a pu opérer les perqui
sitions en question.
M. Benedic, président de la Cham
bre syndicale des blés, a fait les dé
clarations suivantes :
« Vous comprendrez aisément que je
ne puisse vous donner aucune préci
sion. Une instruction est ouverte. Je
dois réserver mes explications au juge
d’instruction. Vous pouvez simplement
dire que, depuis que je suis dans les
affaires, ma conduite a toujours été
sans l’ombre d’un soupçon. Mainte
nant que j’ai ma barbe blanche, je
ne voudrais pas ternir ma réputation.
Ma seule intervention a été pour ren
dre un service à des amis, mais je
n’ai pas touché un seul centime. »
LES INVESTIGATIONS OE LA POLICE
EN ALSACE
Strasbourg, 13 janvier. — Les inves
tigations de la police, au sujet de l’af
faire des prestations en nature, se
poursuivent activement en Alsace. De
nombreuses personnes, mêlées à ces
opérations, seront entendues par le
juge d’instruction.
Que cette affaire retienne ici plus
particulièrement l’attention publique,
cela s’explique assez par le fait que
l’Alsace est le pays classique des hou-
blonnières. Cette affaire illustre, d’ail
leurs, merveilleusement la façon d’o
pérer des parasites qui s’étaient déci
dés à vivre aux frais du plan Dawes.
Elle reposait sur un principe très sim
ple que voici : Plus les prix d’achat
seront majorés, plus les bénéfices des,
intermediaires seront considérables.
En d’autres termes, le vendeur alle
mand et l’intermédiaire français ^en
tendaient comme des larrons en foire
pour majorer les factures. Il s’agis
sait, i en l’occurence, d’environ. 8.000
quintaux de vieux houblon dont 1a.
qualité était, extrêmement médiocre et
qui représentait, tout au plus, une va
leur marchande de 25 marks ou 150
francs par quintal.. Or, ce houblon,
quasiment invendable, fut facturé à
raison de 600 marks, soit 3.600 francs,
avec une commission de 540 francs par
quintal. Pour l’intermédiaire, pour
8.000 quintaux, cela fait donc une ba
gatelle de plus de quatre millions de
francs.
A BESANÇON
Besançon, 13 janvier. — Une per-
quisiton a été opérée à Besançon, au
domicile de Mme veuve Noblot. Ces
recherches visent son fils, M. Noblot.
ancien épicier en gros, dont la récente
faillite a décelé un passif de plusieurs
millions.
M. Noblot, depuis ces incidents, a
quitté Besançon.
Chez sa mère, les enquêteurs ont
saisi un certain nombre de papiers.
Force est restée à la loi
Après l’Arrestation
des D éputés Com munistes
Bulletin mi Jour
(De notre rédacteur parisien)
Une majorité nationale
Au Pays des Soviets
TROTSjKI, RAKOWtSKI ET RADEK
REFUSENT DE SE SOUMETTRE
A L’ORDRE D’EXIL
Londres. 13 janvier. Suivant un
message de la « British United Press »
de Berlin, MM., Trotski. Rakowski et
Radeg se sont refusé à se soumettre à
l’ordre les condamnant à l’exil au fona
de la Russie et se trouvent toujours
à Moscou.
Cet acte de résistance publique a,
assure-t-on, profondément désorien
té les autorités soviétiques et notam
ment M. Staline lequel, redoutant d’al
ler jusqu’au bout de la violence, se
rait entré en négociations avec les
trois proscrits et leur aurait laissé le
choix du lieu de leur exil.
Un nouveau zeppelin
allemand
IL EST DESTINE A LA LIGNE
SEVILLE-BUENOStAYRES
vactuaute
(par Henriot)
— L'autre soir, il y avait un com
muniste à la cuisine... Ce soir, c'est
un militaire...
— J’aime mieux ça... Je ne suis pas
fâché que la cuisinière ait changé
d'opinion.
Berlin. 13 janvier. — Le « Berliner
Tageblatt » rapporte que le nouveau
zeppelin monstre en construction a
Friedrischaffen et destiné au trans
port des marchandises et voyageurs
sur la ligne Séville-Buenos-Ayres. se
ra probablement prêt à faire ses pre
miers essais dans le courant du mois
de mai.
Dès le mois d’août, le « L.Z. 127 »,
s’envolera pour atteindre d’une seule
traite l’Amérique du Nord, puis l’A
mérique du Sud. Son rayon est de
20 000 • kilomètres. Le commandant
Eckener compte pouvoir .atteindre
New-York, en 60 à 80 heures, et Bue-
nos-Ayres en 100 heures.
Les moteurs du « L.Z. 127 » seront
alimentés par un nouveau mélange
gazeux qui n’est pas plus lourd que
l’air, concentré dans des cellules spé
ciales, établies à l’intérieur de l’aéro
nef. Ce système d’alimentation des
moteurs permet d’alléger le navire
aérien des 30.000 kilos d’essence qu’il
aurait dû emmener si les moteurs
n'étaient, pas alimentés par ce mélan
ge en question.
~ Les chantiers de Friedrischaffen font
remarquer que le « L.Z. 127 » sera ter
miné au moins quatre mois- avant
le nouveau dirigeable anglais en
construction.
Paris, 13 janvier.
Des 'efforts très grands ont été faits,
hier, pour essayer de disloquer la ma
jorité d'Union Nationale et renverser
le gouvernement. M. Blum s'y est em
ployé de son mieux. Il est allé jus
qu'à prendre à partie M. Herriot, en
rappelant que ce dernier n'avait pas
hésité, étant président de la Chambre,
de descendre de son fauteuil pour dé
fendre contre M. CaillaitX les préro
gatives parlementaires.
Mais, hier, le cas n'était pas le mê
me. Il ne s'agissait pas des préroga
tives ou des privilèges de la Cham
bre, mais, comme l'a dit excellem
ment. M. Poincaré, d'empêcher que la
loi soit tournée en dérision par les
communistes. Il est vrai que M. Blum
se soucie de la loi à peu près aussi
peu qu'un communiste. N'a-t-il pas
annoncé que, lorsqu'il aurait réussi
à s'emparer du pouvoir, il mettrait en
vacances la légalité ?
N'est-il pas puéril de réclamer avec
tant d'insistance les garanties de la
loi au profit d'hommes comme M. Ca-
chin, qui a cru devoir tenir, à la tri
bune, cet insolent langage : « Les dé
putés communistes sont à. la disposi
tion de leur parti, et c'est l’unique
autorité qu'ils reconnaissent. »
Toutefois, ni la loi, ni la Constitu
tion n'ont été violées. L'arrestation de
MM. Cachin et Vaillant-Coutuner est
on ne peut plus légale et constitution
nelle.
M. Blum a fait un autre grief au
gouvernement. Il lui a reproché d'a
voir fait une opération politique en
posant, comme il l'a fait, la question
d:e confîa?beê~. M. Poin-mv s'est défen
du avec beaucoup d'énergie d'avoir
euune pareille arrière-pensée. Il n'a
pas voulu autre chose que ceci : que
la force restât à la loi. Mais il n'a pas
nié que le débat et le vote qui Va ter
miné puissent avoir, aux yeux du
pays, le caractère indiqué. A qui la
faute, sinon aux partis d'extrêmx-gdu
ché, qui ont voulu ce débat pour es
sayer de mettre en échec l'Union Na
tionale ? M. Blum a fait un gros ef
fort pour essayer de détacher les ra
dicaux de la majorité. Il est allé jus.-
qu’à les interpeller directement, les
menaçant de rupture sur le terrain
électoral. C'est au point que M Poin
caré a pu lui dire, au milieu de l'hi
tarifé d'e l'assemblée : « Alors, c'est'
vous qui ' posez la question de con
fiance ! »
Eh bien ! oui. Il faut dire les choses
comme elles sont. La majorité qui
s'est dégagée hier est une majorité
nationale anticommuniste, elle comp
te environ 300 membres, alors que la
minorité n'atteint pas 200 VGix.
La. cinquantaine de radicaux qui se
sont abstenus n'auraient rien changé
au résultat, s'ils avaient voté contre.
De quoi est composée cette majorité
nationale dont je viens de parler ?
Elle comprend en gros les 2-20 répu
blicains modérés et démocrates qui,
au temps du Cartel, votaient contre
lui, plus une quarantaine de radicaux
et une vingtaine de répiMicains so
cialistes. Les autres, je veux dire la
minorité, ce sont, les communistes, les
socialistes et leurs complices, les ra
dicaux extrémistes, dont. M. Daladier
s’est fait, hier, le porte-parole, alors
que la majeure partie de Son groupe
refusait de le suivre.
Nous avons assisté hier, sans doute,
à la dernière grande bataille de la lé
gislature. TT opposition antinationale a
été mise, une fois . de plios, en déroute.
Qu'elle se le tienne pour dit.
L. Marcellin
sons de même quand nous disons que
le communisme vise la destruction
violente et de la nation et de cette
société. Il est difficile d’assimiler cet
état d’esprit à une opinion politique
et la liberté de discussion à la liberté
de destruction.
Dans I’Œuvrb (Gustave Téry) ?
MM. Cachin et Vaillant-Coutur i er
sont deux élus du peuple. Que d’autres
élus du peupie empêchent leur mandat,
c’est une majorité qui prime et suppri
me une minorité.
Dans le Matin :
Les Jeunesses Nationales
Belges contre les Soviets
Démonstration tapageuse
à l’Exposition des Soviets
de Bruxelles
Les lois militaires
LE MINISTRE DE LA GUERRE
EST ENTENDU PAR LA COMMISSION
OE L’ARMEE DE LA CHAMBRE
LA FRANCE
rembourse ses emprunts
New-York, 13 janvier. — (La banque
J. P. Morgan et Cie, dépositaire des
fonds d’amortissement du gouverne
ment français, a indiqué que le mi
nistre français des finances avait an
noncé qu’il serait procédé, le 15 mars
prochain, au remboursement de 70
millions de dollars, valeur nominale
des obligations à 8 %, émises en 1.920,
qui restent en circulation, le paie
ment de ces titres devant être assuré
conformément à la convention récem
ment passée |par le gouvernement
français avec cette banque, par la
.vente à la Compagnie Suédoise des
Allumettes, d’obligations 5 pour le
montant nominal de 75 millions de
dollars. Le remboursement des obli
gations à 8 %, en conformité du con
trat d’émission de 1920, doit se faire
là 10
Les chiffres rectifiés du scrutin
Le vote des députés algériens
Paris, 13 janvier. — Scrutin rectifié
sur la première proposition de résolu
tion de M. Uhry (le gouvernement
avait posé la question dé confiance) :
Nombre de votants, 472.; majorité ab
solue, 237 ; pour l’adoption, 176 ; con
tre. 296.
Les 176 députés qui ont voté contre le
f ouvernement se répartissent ainsi :
7 communistes ; 29 socialistes ; 18 ré
publicains socialistes et socialistes
français ; 33 radicaux et radicaux-so
cialistes ; 2 membres de la gauche ra
dicale ; J*. .Mépwèés n’appartenant à
auçuji^foupe.
I-ST députés n’ont pas pris part au
rote. 8 absents par congé, parmi eux,
M. Fiori, député d’Alger.
Tous les. autres députés, y compris
ceux de l’Algérie, ont voté contre la
motion Uhry, c’est-à-dire pour le gou
vernement.
Dans la presse
Paris, 13 janvier. — Dans la Jour
née Industrielle (Gignoux) :
Il est temps de rompre avec une f a-
çon d’intoxication parlementaire ou
une simple indulgence naturelle, qui
nous fait tenir le communisme comme
un parti semblable aux autres. Ses
chefs prennent cependant le soin cons
tant de nous répéter qu’il n’en est rien.
Quand nous disons qu’ils se placent
en marge de la nation, en marge de ia
société politique, telle qu’on la con
çoit aujourd’hui, nous pensons enre
gistrer leur, propre pensée, Nous îai-
Un débat comme celui d’hier, si
passionné. qu’il puisse être, est trop
mince en soi pour avoir une portée
politique quelque peu durable. 11 suf
fisait simplement de dire si la loi de
vait s’appliquer à tous .les citoyens
sans exception. La Chambre a répondu
oui. parce que le 'bon sens le voulat,
et le bon gens n’est pas une question
de parti.
Dans le Petit Journal:
Le gouvernement en posant énergi
quement la question de confiance par
la voix de M. Barthou et celle de M.
Poincaré ensuite l’a emporté ; mais
ce vote était loin d’éclaircir la situa
tion, car chez les radicaux-socialistes
qui font partie de la majorité, il y
avait une répulsion réelle à suivre le
gouvernement, et l’an en a eu lr sensa
tion très nette, lorsque M'. Daladier-
président du parti radical-socialiste est
monté à la. tribune pour demander
formellement à son parti, dont deux
membres MM. Herriot et Queuille siè
gent au gouvernement, de voter contre
la thèse dp ministère. Heureusement,
les bienfaits de l’Union Nationale • et
de notre redressement sont dans tous
les esprits.
Dans F Avenir (Emile Buré) :
Evidemment, il n’y a plus de Ré
publique si la loi sur laquelle elle
fonde son autorité n’est pas respectée.
La Chambre a donc bien fait de don
ner raison au gouvernement qui re
connaissait qu’.il avait jusqu’alors été
trop indulgent aux communistes de
plus en plus menaçants. Il -fut au
moins assez courageux pour changer
d’attitude.
Dans le Petit Bleu (A. Oulman).-
M. Poincaré par son attitude nette,
loyale et courageuse a montré côm-
■ment un homme d’Etat doit entendre
ses devoirs de chef de gouvernement
et; prendre ses responsabilités. Son
succès - sera . apprécié par le-pays-et
son courage sâlué par tous, amis et
adversaires. Sa victoire est celle de
tous les éléments d’ordre, comme elle
est pour les abstentionnistes une le
çon.
Dans I’Homme Libre (Eugène Lau-
tier)* ' •
En somme les républicains avaient
deux soucis : 1° défendre le régime
parlementaire contre les commentai
res insidieux que la réaction prépa
rait d’avance ; 2° ne pas renverser M.
Poincaré. Ce double but est atteint.
Une fois de plus, les radicaux-socia
listes ont démontré leur dévouement
aux grands intérêts du pays, leur sens
profond de la République, et leur dé
dain pour l’étroitesse de l’esprit- du
parti. , ' ' .
Dans le Journal (F. Hauser) :
Aussi bien, MM. Cachin et Vaillant-
Couturier ne se dérobèrent-ils pas à
leurs responsabilités. Loin de cher
cher à atténuer leurs actes, ils les ag
gravèrent, au contraire par des décla
rations qui, si elles n’étaient sorties
de la bouche de députés que-la prison
attendait, auraient été certainement
l’objet de sanctions parlementaires.
Les orateurs qui prirent la parole
pour s’élever contre le projet d’em
prisonnement des communistes ne
furent pas tendres pour eux ; ils ne
cherchèrent pas davantage à mettre
le gouvernement en minorité , ils vou
lurent simplement prendre position
en vue des élections. C’est ainsi que
M. L. Blum essaya de mettre les ra :
dicaux en mauvaise posture et que M.
Daladier s’efforça de les dégager de
cette situation dangereuse.
Dans FEoho de Paris (Véran) :
C’était la première fois depuis sa
constitution qu’une bataille sérieuse
était engagée centre le Cabinet, con
duite par les chefs des deux plus im
portants groupes de la gauche. Ses
adversaires se sont comptés ; ils ont
été battus. M. L. Blum permit ainsi
au gouvernement, qui n’avait peut-
être pas l’intention qu’il lui prêtait,
d’éprouver sa majorité, qui est sortie
de l’épreuve mieux trempée. Il de
manda si l’Union Nationale devait
avoir pour lien et pour ciment la lut
te contre le communisme ; la majorité
a répondu. Grâce à M. L. Blum, les
partis se sont classés : avec ou contre
les communistes. Nous ne savons si
M. Blum est satisfait de son opération.
Pour nous, ses résultats ne sont pas
pour nous déplaire.
Dans le Gaulois (Curtius) :
Si ce que l’on entend aujourd’hui
par liberté, sur la plupart des j bancs
de la Chambre, n’est autre chose que
l’affaiblissement du pouvoir et, par
conséquent, plus d’impunité et de fa
cilité pour le désordre, la faute n’en
est-elle pas au ministre de la justice
qui, dans ses premières rencontres
avec le Parlement, au sujet des com
munistes, n’a pas su obtenir que ces
ennemis du genre humain fussent im
médiatement traités comme tels et mis
hors la loi ? Et cependant, c’est M. Ca
chin qui, hier, du haut de la tribune,
a tenu à revendiquer lui-même cette
situation, en déclarant avec force que
les députés communistes ne connais
saient d’autres lois que celles de leur
parti. « Sa règle est la nôtre », s’est-il
écrié. Et quand on sait que cette règle
vient de Moscou, comment peut-on hé-
siter à la qualifier de criminelle et à
la poursuivre comme telle.
Dans le Figaro (André Char>
meix) :
Il s’agissait de dire si les lois doi
vent être respectées ou si le commu
nisme, par droit de seigneur, a chez
. nous un privilège. La question est net-
Bruxelles, 12 janvier (retardée). —
Jeudi après-midi, vers 2 heures, les
quelques personnes qui attendaient
l’ouverture de l’exposition des Soviets,
raie du Trône, organisée par le « Cer
cle des Relations Intellectuelles Belgo-
Russes », dont le président est M.
Paul Otlet, virent arriver un groupe
de jeunes gens armés de gourdins.
Certains évaluent leur nombre à cent;
mais, en réalité, ils n’étaient qu’une
cinquantaine.
. Quand les portes furent ouvertes,
après s’être concertés un instant, les
jeunes gens, qui semblaient âgés de
16 à 18 ans, pénétrèrent dans la salle.
Un témoin oculaire qui commençait
en ce nioihent la visite de l'exposition;
raconte ainsi les faits.:
« J examinais un tableau,- lorsqu’un
groupe d’une cinquantaine de jeunes
gens firent irruption dans la salle. Je
les pris pour de jeunes communistes.
Je remarquai leur turbulence. Sur un
coup de sifflet de-celui qui paraissait
être leur chef, quelques-uns des jeu
nes gens, immobilisèrent les deux
membres du personnel de surveillan
ce, et les autres se mirent à briser tout
ce qui se trouvait dans la pièce. Un
buste de Lénine, divers objets et une
étâgère furent démolis en un clin
d’œil ; des affiches et des tableaux
furent lacérés ; toutes les vitrines, les
tables, les - tentures furent également
brisés.
« Pendant ce temps, un autre groupe
était monté au 1 er étage, où la même
scène se répétai.
« Le tumulte était effrayant ; les
cris de « à bas les Soviets I » reten
tissaient de toutes parts. Un miroir,
des statues, des vases furent brisés..
Lu© salle contenant des documents,
des brochures, des affiches, des sta
tistiques et -des livres, furent mis sens
dessus dessous. Une table fut à moi
tié démolie. Une pièce voisine qui
contenait, presque uniquement des ob
jets d’arts fut respectée.
« Tout cela, cependant,, fut très ra
pide. Une minute ou deux aprè/, re
tentirent deux -coups de sifflet et les
manifestants, après, s’être assurés
qu’ils étaient au complet, se retirè
rent non sans briser encore quelques
vitres: Lis avaient vainement tente de
pénétrer dans le bâtiment du fond,
dont la porte était cadenassée. Avant
de se 'retirer, ils semèrent dans la
maison des proclamations signées. :
« les Jeunesses Nationales Belges »
(Les Jeunesses Nationales, ont pour
organe i’Action Nationale).
Les groupes se sont: précipités dans
la rue aux cris de : « A bas, les So
viets ! » et'ont distribué des tracts si
gnés également. « Les Jeunesses Natio
nales Belges» et adressées aux ci
toyens belges, les engageant à s’unir
contre les soviets ; puis, les étudiants
se sont rapidement dispersés dans les
rues voisines. La police a ouvert une
enquête.
Ce que déclarent les manifestants
Bruxelles, 13 janvier. — Au. sujet
de l’incident de l’Exposition des So
viets, la « Nation Belge » écrit:
Comme nous sortions de l’immeu
ble. deux jeunes gens nous abordè
rent. « Nous pouvons, disent-ils, vous
raconter ce qui s’est passé :
« Nous faisons partie du groupe des
Jeunesses Nationales. Nous avons agi
ainsi pour protester, contre l’étalage
de mensonges qui donnent de la Rus
sie actuelle une idée fausse et font de
la Russie ancienne un tableau révol
tant. Plusieurs jeunes russes nous ac
compagnaient. Nous avions pour-mis
sion de ne nous livrer à aucune violen
ce, contre les personnes qui pouvaient
se trouver à l’exposition'et de détruire
les affiches, brochures, statistiques et
tracts bolcheviques ».
Les journaux disent que les jeunes
gens qui ont saccagé l’exposition
sont des étudiants appartenant aux
Jeunesses nationales fascistes-
Paris, 13 janvier. — L© ministre de
la guerre ayant exprimé Je désir d’être
entendu par la commission de l’armée,
sur les lois militaires actuellement à
l’étude au Parlement, celle-ci s’est
réunie à cet effet, sous la présidence
de M, Girod, président.
Elle a d’abord insisté, d'accord avec
le ministre, sur la nécessité de ne pas
laisser terminer la législature sans,
avoir fini avec les projets en chantiers,
qui concernent le recrutement des ca
dres effectifs de la justice militaire et
le statut' diypersonnel navigant.
En c.e.qui. concerne la réforme des
Conseils dé guerre, M. Painlevé a
demafldé à la commission d’adopter
intégralement le texte du Sénat, quitte'
à ce Ipie; soient apportés dans la suite
la plupart des perfectionnements de-,
mandés par le rapporteur. M. Ricolfl,,
qui s’est rallié à cette solution, après
avoir expliqué que les améliorations
qu’il suggérait provenaient des propo
sitions antérieures ' d’une conférence
extra-parlementaire, airx , travaux de
laquelle il avait pris part, mais que le
texte du Sénat garantissait suffisam
ment l’avenir.’
La commission s’est ralliée à l’una
nimité, à Ta suggestion du ministre de
la guerre. Elle a décidé, en outre, que
les diverses propositions de loi de MM.
Vaiières et de Moro-Giafferi, visant
à liquider les jugements du passé, se
raient rapportées, dans le plus bref
délai par M. Ricolfl, afin qu’elles
soient, sans retard, mises à l’ordre du
jour de la Chambre.
Le ministre de la guerre s’est ensui
te expliqué sur les divergences qui
existent entre la commission et le gou
vernement dans le projet de recrute
ment, Ces divergences visent deux,
points de la duree des périodes de
réserve.
M, Paul Bernier, rapporteur, s’en
entretiendra à nouveau avec le minis
tre, pour la formule à adopter les con
ditions de la mise en application dû
service d’un an, telles que la'commis
sion les a fixées à d’article 102..
Le ministre, après avoir souligné les,
efforts que lui et ses collaborateurs)
accomplissent pour hâter la réalisa-'
tion des conditions préalables à la ré
duction du service, a déclaré qudl
avait, toute confiance pour que ces
conditions se trouvent réalisées en
1930, mais il ne peut admettre qu’on
fixe cette date dans la loi et qu’on lie,
ainsi, se» successeurs, ..Il a rappelé
qu’au, surplus, deux fois par an, le
Parlement, serait tenu au courant, des
mesures déjà prises pour opérer la
réorganisation militaire.
M. Bernier, rapporteur, a combattu
cette thèse s’en tenant à la décision
déjà prise par la commission, Aucu*
ne des appréhensions ou des objec
tions du ministre, ne lui avait échap
pé. il a fait, pour sa part rnaintes çon»
cessions . pour faciliter l’accord entre
la commission et le gouvernement. Il
croit nécessaire que la loi fixe la date
d’application de la réduction du ser
vice afin qu’il soit apporté autre cho-*
se qu’une promesse au pays, qu’il fa-uj
absolument avoir derrière soi dans
cette tâche.
M. Sénac fait observer que la com
mission s’étant premonsée sur l’arti
cle 102 et ne se trouvant devant aucun
texte nouveau, il convenait de pren
dre acte des observations du gouver
nement saps que la commission ait à
se prononcer à nouveau.
Après le départ du ministre, la com
mission a procédé à un échange de
vüe's'sur la méthode à adopter.
Elle- n’est pas revenue sur son texte*,
la Chambre en étant, présentement,
déjà saisie. ■ < :
Les Constructions Navales
américaines
Washington, 13 janvier. — M. Wil-
bur a déclaré aujourd’hui devant ia
commission de la marine, à la Cham
bre des représentants, que le minis
tère de la marine a élaboré un vaste
plan de constructions navales répar
ties sur vingt années, et dont le pro
gramme, exposé hier, entraînant la dé
pense de 725 millions de dollars, est.
seulement une partie.
Un piéton bien malchanceux
(De notre correspondant particulier)\
te ; elle a été clairement posée. Les ré
volutionnaires n’ont rien caché de
leurs prétentions ; le gouvernement
n’a pas voilé sa volonté. Au problème
politique ainsi formulé, tous les ptu
tis ont répondu. II y a dans la Cham
bre 300 voix pour condamner le com
munisme ; il y en a 287 jour lui li
vrer la cité. Telle est la vérité bru
tale. Elle a paru si énorme et si extra
vagante qu’après les conciliabules de
couloirs, d’opportunes rectifications de
votes sont intervenues pour- la mas
quer. Elle n’en a pas moins montré
son visage inquiétant. La Chambre
du 11 mai n’a pas changé. Les com
munistes et les socialistes radicaux de
meurent coalisés pour accomplir une
œuvre de révolution internationale
bolcheviste et maçonnique. Et si leur
chef véritable^ M. Herriot, occupe une
place dans le ministère d’Union Na
tionale, ils lui ont signifié, hier, qu’ils
l’abandonnaient à ce paradoxe et
qu’ils ne le suivaient pas. 33 radicaux
ont voté avec les révolutionnaires ;
48 se sont abstenus, tout en sachant
que, dans un pareil scrutin, l’absten
tion était une marque de complaisan
ce à la conjuration des gauches.. Qui
donc, désormais, s’oppose publique
ment à leur entreprise ? Tous les par
tis nationaux, depuis la droite jusqu’à
la gauche, y compris les radicaux de
la nuance de M. Fi'anklin-Bôuillon.
C’est eux, c’est eux seuls qui repré
sentent et qui défendent la véritable
union nationale, telle qu’elle est par
nature, telle qu’elle se manifeste par
la force des choses, toutes les fois
que des circonstances significatives se
présentent.
Marseille, 13 janvier. — Un piéton
peu chanceux, c’est M. Vilein Bomba,
20 ans, sujet, tchécoslovaque. Celui-ci,
après une visite- à la foire des Allées,,
s’apprêtait, cette nuit, à traverser le
boulevard Dugommier, lorsqu’un taxi
se dirigeant vers la ville, et arrivant
en trombe, le renversa sur la chaus
sée. Tandis que le chauffeur conti
nuait sa route, Bomba se relevait tout,
meurtri et essayait de regagner le 1
trottoir.
Entre temps un deuxième taxi, re
venant de la gare à l’allure d’un bo
lide, le happa, et pour la seconde fois
l’infortuné piéton fut projeté sur le
pavé. Cette fois, Te malheureux ne se
releva pas. Des passants le secouru
rent, et c’est, dans un état très grave,
que cette victime des chauffards mar
seillais fut admise à l’hôpital.
Les deux conducteurs en fuite sont
activement recherchés. — M.
Le pape condamné à mort
par les bolchevistes
Rome, 13 janvier. — Selon le « Bril
lante », une notification de la senten
ce de Moscou, condamnant le pape à.
la peine de mort pour avoir favorisé
financièrement le mouvement bolche-.
vik, est parvenue au Vatican sous pli)
postal recommandé et adressé direc
tement à SS Pie XI.
Le « Brillante » ajoute que le pape,
a fait déposer l’acte, qui portait la si
gnature de hautes personnalités de.
la Synode Orthodoxe, celles de Ry-
kof'f, de Sraline, etc., dans les archi
ves du Vatican comme documents his
toriques.
Atteinte an crédit de l'Etat
LES ARRESTATIONS DE MULHOUSE
Mulhouse, 13 janvier. — On connaît
aujourd’hui le nom du démarcheuï
arrêté pour atteinte au crédit de l’E
tat. 11 s’appelle M. Hotfert, Une autre
personne a été arrêtée pour clés fait*
se rapportant à la même affaire : c’est
M. Thévenet, chevalier de la légion
d’honneur.
On s’attend à d’autres arrestation^
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