Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1928-01-12
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1928 12 janvier 1928
Description : 1928/01/12 (A44,N15495). 1928/01/12 (A44,N15495).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5438581
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
LE PETIT ALGÉRIEN
44 e ANNEE
N° 15495
""■ ~~
25
MDl.
ABONNEMENTS : S mois. 6 mois, i an.
Alger, Algérie 81 fr. 50 43 fr. 85 fr.
France, Tunisie, Maroc. 24 fr. » 47 fr. 90 fr
Etranger 48 fr. r 95 fr. 185 fr.
Envoyer 1 fr. 50 pour chaque changement d’adresse
Les Abonnements partent des 1 er et 15 de chaque mois
ADMINISTRATION ET REDACTION
9, Boulevard Laîerrière, ALGER
TELEPHONE: 1.02 CHEQUES POSTAUX : 20.21
,ANNONCES S RECLAMES
ALGER : Agence Africaine, 57, rue d’isly 'téléphone : 4.89V
PARIS . Agence Africaine, rue des Filles Saint-Thomas, 5.
Lt dans les principales Agences de France et de F Etrange:
JEUDI 12 JANVIER 1928
Les grands problèmes des temps présents
La croisade du reboisement
Comme il fallait s’y attendre, les
'désastres produits à dieux reprises
par un régime anormal de pluies
torrentielles dans les deux départe
ments d’Oran et d’Alger ont imposé
aux esprits un rappel des causes
premières de si douloureux événe-
‘mants. 4 • : * ‘ ‘ L
Avec plvis de passion que leurs
autres confrères, les journaux d’Q-
ran ont signalé, non sans une légi
time véhémence, les effets calami
teux de la dénudation des pentes
boisées et de la régression de nos
richesses forestières.
Une croisade s’organise. Tout le
inonde fait chorus pour déplorer
une imprévoyance qui est pour
beaucoup dans les ruines amonce
lées et chacun de trouver, celui-ci
dans ses souvenirs, celui-là dans
ses observations, de quoi alimenter
'rémotion publique et rechercher
les responsabilités.
M. le docteur Trolard, de Tlem-
cen, qui porte le nom respecté de
l’àncien président de la Ligue de
Réboisement, intitule un article de
1’ « Echo d’Oran », « Des Forêts ou
la Mort ». Cette alternative paraî
trait un peu poussée au noir si
elle n’était pas étayée par révoca
tion des vains et magnifiques efforts
que prodigua, de 1880 à 190G, le fon
dateur de la Ligue, apôtre infatiga
ble d’une cause dont on ne comprit
pas la valeur, et dont on paraît au
jourd’hui découvrir l’importance.
Les Cassandre sont partout et tou-
; s bafoués ; mais l’histoire leur
donne raison, généralement trop
tard.
Il est certain que si l’Algérie
avait pratiqué, depuis l’occupation,
une politique décidée et ordonnée
du reboisement, elle aurait mieux
conservé un domaine précieux et
compensé par de sérieux reboise
ments les pertes que lui infligent,
d’année en année, la mise: à feu
systématique et le pacage mal ré
glementé.
On éprouverait un violent senti
ment de tristesse, mêlé à l’aveu
d’une incapacité coupable si l'ad
ministration consentait à établir
un tableau de deux colonnes seule
ment : dans la première figureraient
les surfaces de forêts détruites ;
dans la seconde les surfaces de fo
rêts reconstituées. Le déficit serait
scandaleux et marquerait, d’une ta
che inexcusable l’œuvre de la Fran
ce en Algérie.
Cette politique si nécessaire n’a
jamais été adoptée, alors qu’elle
s’imposait aux pouvoirs publics
comme aux particuliers.
En ce qui concerne les premiers,
on est fâcheusement impressionné
par le peu d’attention que les bud
gets antérieurs à l’autonomie finan
cière accordent aux dépenses de re
boisement. Des .sommes considéra
bles sont affectées aux travaux de
cette nature dans les Alpes, dans
les Pyrénées, dans les Cévenoles et
le Massif Central, et l’on sait que
de grandes surfaces, aujourd’hui
reboisées, ont modifié sensiblement
le régime' des eaux des régions ain
si favorisées.
Il n’en est pas de même en Algé
rie, où le problème se pose avec des
données plus formelles d’urgence et
de nécessité. Les parlementaires lés
plus perspicaces et les mieux ren
seignés qui ont rapporté les bud
gets du ministre de l’Agriculture,
ont accepté sans protester de misé
rables allocations annuelles pour
les travaux de reboisement en Algé
rie. Burdean lui-même, dont le rap
port de 1891, est la source de bien
des réformes essentielles et contient
des vues nouvelles et originales sur
certaines questions algériennes, re
connaît l’importance des forêts sur
le climat, le régime des eaux et l’a
venir de l’agriculture. Il rappelle
que, dès 1881, M. Bourlier, député
d’Alger, disait au Conseil Supé
rieur : cernement qui se pratique dans les
lieux les plus inaccessibles et sur
des sols impropres à la culture, pa
raît aux yeux de tous une des cau
ses les plus puissantes de cette per
turbation (de climat) ». Si nous n’y
prenons garde, dans peu d’années,
le Tell deviendra comme le prolon
gement du Sahara ». Burdeau n’en
acceptait pas moins d’inscrire, au
budget de 1892, une somme dérisoi
re de de reboisement ». C’était la période
où l’Algérie perdait une moyenne de
56.000 hectares de forêts par an. La
comparaison de ces deux chiffres
•est édifiante.
Nos budgets autonomes ont-ils
sensiblement modifié ce déplorable
état de choses ? Pas assez à notre
avis. Ils ont donné aux services fo
restiers des moyens financiers qui
ont permis Laménagement et l’ex
ploitation plus rationnelle de nom
breux boisements : ce qui s’est tra
duit, en 1926, par une recette de 51
millions pour une dépense de 20
millions.' Mais Je chapitre des re
boisements et de la consolidation
du sol reste d’une pauvreté déri
soire : 195.000 francs pour 1928,
c’est-à-dire moins élevé que du
temps de Burdeau, si on l’estime en
francs-or.
On se demande, dès lors, à quoi
servent les croisades comme celle
que menèrent les Ligueurs d’il y a
quarante ans, par la plume, par la
parole, par tous les moyens de per
suasion dont disDosent les apôtres
et les prophètes, alors que ceux qui
disposent à leur tour des moyens
financiers restaient sourds à leurs
exhortations et à leur propagande.
Les journaux de l’époque les sou
tinrent de toute leur, conviction et
menèrent, eux aussi, une ardente
croisade. Presque un demi siècle
après, la question reste posée dans
les mêmes termes, comme un pro
blème d’une urgence extrême, qui
attendra bien encore un autre demi
siècle avant d’entrer dans une pha
se, même velléitaire, d’exécution.
Du côté des particuliers, la poli
tique du reboisement, est tout au
tant restée négative.
Il y eut bien, dans les cinquante
premières années, une série d’ef
forts méritoires de l’initiative pri
vée. Les annales de la colonisation
ont recueilli l’exemple du Génie mi
litaire, qui planta beaucoup d’ar
bres de 1867 à 1871, des campagnes
de M. Ramel, auxquelles on doit
tant de bois d’eucalyptus ; des Trol-
lier, des Cordieç, j -des Arlès-Dufour,
des Boissoiwaei/ des Laval, qui don
nèrent l’exemple de boisements im
portants au Fondouck, à Maison-
Carrée, à Oued-el-Alleug, à Ei-Biar,
à La Reghaïa et aux Glaciers de
Blïda. Si ce mouvement avait été
suivi, si tous les concessionnaires
ou acquéreurs, de biens domaniaux
avaient, compris, comme un devoir
envers eUx-mêmes et envers la col
lectivité, la nécessité du reboise
ment, non seulement il n’aurait été
porté aucune atteinte aux parties
boisées-existantes, mais de nouvel
les surfaces se seraient couvertes
de bois et auraient peut-être re
constitué « cet ombrage continu »
dont parle Mohamed ben Ali El Kai-
rouani, et dont pouvaient jouir, au
X° siècle, les voyageurs qui allaient
de Tripoli à Tanger.
Les pionniers de la seconde pé
riode de la colonisation n’ont pas
planté d’arbres. Ils n’ont même pas
mis en terre, en beaucoup d’en
droits, ces deux pauvres pieds par
hectare qu’exigent les règlements.
Et l’on ne voit plus, autour des nou
velles fermes et des villages récents,
ces bosquets et ces ceintures de bois
qui étaient le caractère principal de
la prise de possession du sol par le
cultivateur français.
Bien plus, les colons européens
sont les premiers à demander le dé
classement de certaines forêts pour
obtenir de nouvelles terres, de colo
nisation. Il n’est pas tenu une ses
sion des Délégations financières où
ne soit déposé un vœu de cette na
ture et, sans aller bien loin, nous
pouvons citer le cas du Conseil mu
nicipal de Guyotville, qui a deman
dé et obtenu le déclassement d’une
partie de la magnifique forêt de
Barnem, peuplée de très beaux pins
d’Alep.
En présence de ces faits, on s’an
cre dans la certitude que, tant que
la nécessité du .reboisement, ne se
traduira pas, dans le budget de
l’Algérie, par un effort financier
d’un ordre de grandeur égal aux
données pressantes du problème,
tant que cet effort financier ùe sera
pas multiplié par celui des commu
nes et des particuliers, la plus élo
quente des croisades restera lettre
morte.
Le Congrès de l’Eau, qui se tient
à Alger, entendra des communica
tions du plus haut intérêt .scientifi
que Les neufs sections présente
ront une synthèse imposante de
travaux sur les eaux du ciel et de
la terre, sur les moyens d’augmen
ter .nos précaires ressources actuel
les, sur le reboisement et i’irriga-
lion. Mais qu’en sortira-t-il de pra
tique et d’utile, si les théories sé
duisantes des uns et les observa
tions attentives des autres ne se tra
duisent, pas par des expériences et
par des actes.
Pour peu que tout cela reste sur
le terrain académique, nos petits-
enfants risquent fort, d’être con
traints de recommencer la croisade
que le Trolard et autres menaient,
il y a quarante ans, et que nos; con
frères oranais reprennent aujour
d’hui après avoir constaté la totale
inanité des efforts de nos anciens.
Jules RouaneTc
•
Les Menées Autonomistes
en Alsace-Lorraine
Le suicide du receveur de l’enre-
qislrement de Strasbourg
i\l. Iltis
Strasbourg, 11 janvier. — L’instruc
tion ouverte sur la mort du receveur
de l'Enregistrement Iltis de Stras
bourg, a établi que ce fonctionnaire a
spéculé avec l’argent appartenant à
l’Etat.
11 vendait le franc pour acheter des
dollars. Il opérait, ainsi, contre le cré
dit de l’Etat. Ses grosses dépenses at
tiraient bien l’attention des autorités,
mais il fallut les récentes perquisi
tions et les découvertes de certains do
cuments pour apprendre qu’il avait
également joué un rôle dans les me
nées autonomistes.
Il se suicida au lendemain de l'ar
restation de eBaumarm et de Kohler,
agents de René Ley.
BQiielin lu Jour
(De notre rédacteur parisien)
Deux décisions excellentes
Paris, 11 janvier.
Les deux décisions prises par le
Conseil des ministres sont, l’une et
Vautre, d’une extrême importance.
Celle relative aux cinq communistes
condamnés pour les crimes contre la
patrie a eu, dans les milieux politi
que s ,nn grand retentissement. Elle a
enchanté les modérés et a fait faire la
grimace, à une fraction notable des ra
dicaux.
Vous savez qu'au mois de novem
bre dernier, lors de la rentrée de la
Chambre, ces derniers avaient voté la
motion socialiste de mise en liberté
des députés communistes incarcérés:
Le gouvernement- n'ayant pas cru de
voir intervenir, les partisans de rélar
gissement l'avaient emporté, mais ci
une très faible majorité.
Le Conseil des ministres s'est rendu
compte t cette fois', qu'il était de son
devoir d'intervenir, sous peine de
donner à Vopinion publique l’impres
sion d’une trop grande longanimité g
Il est. clair que les oommurri&teij*êpar
leur jactance, lassent la patience du
pays. Il faut se garder de laisser croi
re qu'il suffit, d'être député pour avoir
le droit de braver impunément la jus
tice et de se livrer tout à son aise à
des excitations antinationales.
C'était, depuis longtemps, l'avis de
M. Poincaré et d'une bonne partie de
ses collègues du. cabinet. Il a pu, cette
fois, entraîner l'adhésion des rhinis-
tre.s de gauche, et il faudra que de-
main la Chambre, mise en face de ses
responsabilités, se résigne à faire son
devoir envers les mnscoutaires, sinon
la question de confiance étant posée,
te serait la chute du cabinet. Il fau
dra se prononcer entre le maintien de.
l'Union Nationale et la continuation
de l'impunité dont ont bénéficié les
communistes. L’issue du débat ne sau
rait être douteuse.
La seconde décision prise par le
gouvernement., c’est la suspension de
la loi de 1918 interdisant l’exportation
des capitaux. Cette loi avait été votée
pour empêcher l'évasion, qui concou
rait à aggraver la situation monétai
re .Cette situation s’étant considéra
blement améliorée depuis l’avènement
du cabinet d'Uni.on Nationale, cette
mesure d’exception peut être abrogée
sans dommage pour la tenue du franc.
Non seulement l'exportation des capi
taux n’est plus à craindre, mais elle
est, en quelque sorte, à encourager.
Les capitaux entrent en telle abon
dance que la Banque de France, pour
remplir sa mission, consistant à em
pêcher la livre de descendre au-des
sous de 121 francs, doit se porter ache
teuse de devises étrangères en quan
tités considérables. Ces devises, elle
les paie naturellement en francs, qu’il
a fallu émettre en quantités apprécia
bles. L ■ ■ • ■
Les adversaires de la politique de
M. Poincaré ont fait, grand bruit: au
tour de l’augmentation de la circula
tion des billets, qui est apparue pour
sept milliards aux bilans, ces mois
derniers.
Les capitaux ayant désormais le
moyen de s’investir à Vétranger, cette
inflation d'un nouveau genre sera
bien vite résorbée.
Une des inquiétudes du moment,
■ c'est l'abondance extrême des capi
taux sur le marché de Paris. Mais cet
te abondance est un signe manifeste
d'amélioration de la situation. Les ca
pitaux ont cessé de se cacher, preuve
que la confiance est revenue et que la
guérison va. bon train. .
T,. Marcellin
■ r ; —
oommunistes L’exportation
en faite des Capitaux
4o#*ux bons amis
M. Marcel Caehin à la Chambre
Paris, Il janvier. — A 15 heures
précises, alors que les couloirs du Pa
lais-Bourbon étaient presque déserts,
M. Marcel Caehin est venu à la Cham
bre. en traversant le salon de Ja Paix.
Il a été immédiatement interrogé par
les quelques journalistes présents,
mais il a formellement refusé de ré
pondre.
Il s’est borné à dire : « J’assisterai
demain à la séance de la Chambre, et
je'prendrai la parole au cours du dé
bat ».
- Le député communiste s’est ensuite
rendu à la bibliothèque.
Les quatre mous... coutaires
rouges qui bafouent la police
La tombe de Tut Ank Amon
Londres, 11 janvier. — Un message
du Caire signale que la quatrième
chambre de la tombe de Tut Ank
Amon a été déblayée et sera accessi
ble aux visiteurs à partir du 17 cou
rant.
M. Howard, Carter estime que. les
objets découverts dans cette chambre,
tout en ne pouvant rivaliser avec
ceux des premiers locaux, possèdent
néanmoins une grande valeur artis
tique.
Le nouveau gouverneur
militaire de Lyon
L’étrangleur Guyot
IL N’A PLUS A ESPERER MAINTE-
NANT QUE DANS LA CLEMENCE
PRESIDENTIELLE
Paris, Il janvier. — Le pourvoi de
Gaston Guyot. l’étrangleur de son
amie, Marie-Louise Beulagnet, contre
l’arrêt de la Cour d’assises de J a
Seine-et-Marne, qui l’a condamné à la
peine de mort, vient d’être rejeté. L’as
sassin n’a plus à espérer maintenant
que dans la clémence présidentielle.
En haut ■ de gauche à droite, MM.
Ducl.os et Caehin.
En bas : de gauche à droite, MM.
Doriot et Vaillant-Couturier,
i Le général JACOUEMOT
Commentaires de la presse
Paris, 11 janvier. — Dans le Petit
Bleu (Alfred Oulman) :
La plus importante des décisions
est celle qui consiste à ne pas laisser
plus longtemps les députés communis
tes condamnés, jouir du bénéfice de
l’immunité parlementaire. 11 n’est,
pas tolérable que le gouvernement
puisse être bravé et l’ordre social ba
foué, impunément et quotidiennement,
non seulement dans les journaux,
mais, aussi dans des réunions où
l’action directe de la parole peut pro
voquer une effervescence dangereuse
pour la paix publique.
Il n’est possible, dans aucun cas,
ni sous aucun prétexte, qu’un gou
vernement d’ordre puisse tolérer de
la part de qui que ce soit,, la propa
gande antimilitariste, les appels à
la révolution, l’excitation des soldats
à-la désobéissance, à là rébellion et à
la désertion.
Dans le Figaro (H. Vonoven) :
L’homme de la rue qui, naturelle
ment, avait reconnu les agents et était,
arrêté au milieux d’eux, se montrait
sans admiration pour ce machavélis-
me :
« Je ne comprends pas, dit-il, à l’un
des. limiers en station. Si vous'savez
où sont les communistes, quelle co
médie jouez-vous ! Pourquoi ne dites-
vous pas le lieu de leur retraite ?
Pourquoi vous laissez-vous ridiculi
ser ? »
Si vous ne savez rien, comme je le
crois, . toutes les majorités parlemen
taires du monde ne remédieront. pas-
à' votre ignorance. Elles n’empêche
ront pas l’opinion de vous juger sans
indulgence.
Comment pensera-t-on ? Il s’agit des
chefs d’un parti qui se vante de tra
vailler- pour la révolution, pour
l’émeute, contre la patrie, contre l’ar
mée. Ce sont les amis de Cremet,
d’Abd-el-Krim, des chinois rouges et
des autonomistes alciens. Ce sont les
exécuteurs des volontés de Moscou
et vous ignorez, à ce point, où ils
sont, c-e qu’ils font, et où ils vont !
Vous étiez avertis qu’une ' fois la
session close vous deviez les recon
duire en prison. Alors vous comptiez
qu’ils y retourneraient tout seuls V
.Vous vous en remetliez à leur loya
lisme, à leur désir d’éviter des diffi
cultés au gouvernement ? Au 23 août
les agents n’étaient pas en force,
dans la rue, contre les bandes révo
lutionnaires. Mais à regarder les trot
toirs de cette rue et de ce quai, vous,
vous êtes vraiment assez nombreux.
Et-, quels que soient les effectifs des
gardiens de la paix chargés de la ré
pression, comment maintiendront-ils
l’ordre, si vous, qui avez la charge
de prévenir vous êtes renseignés si
mal sur les préparatifs de l’ennemi
et, sur les asiles offerts à ses chefs
et à ses fugitifs.
A l'intérieur du Palais Bourbon ce
pendant, on applaudissait avec défé
rence le discours, optimiste ou can
dide, de M. le doyen d’âge.
Dans I’Œuvre (Gustave Téry) •
En vérité, que M. Marcel Caehin
écrive son article dans le cabinet de
son journal ou dans sa chambre de
la Santé, qu’est-ce que ça peut, bien
nous faire ? Qu’il le signe de tout son
nom ou de ses seules initiales, qui
s’en émeut ? Qu’est-ce que ça" change
à l’ordre établi ?
Mais voici qui nous importe. En
coffrant cinq élus du peuple, dans
des conditions manifestement contrai
res à la légalité, on va tout à l’heure
attenter, par un coup de force, aux
droits mêmes du peuple souverain,
dans le temps même où l’on se dis
pose à. lui donner la parole. Ah ! quel
le gaffe monstrueuse, quelle plate
forme, quel succès, on prépare aux
candidats communistes, qu’ils soient
ou non sous les verrous |
Dans la presse
Paris. 11 janvier. — Du « Temps », .
Le gouvernement a pris une dé
cision dont-il serait difficile d’exa
gérer l’importance : la liberté d’ex
portation est rendue aux capitaux.
Depuis longtemps déjà • nous la
souhaitons, tout en reconnaissant
explicables les hésitations du gou
vernement à la prononcer. Mais
comment se fussent-elles prolon
gées devant la surabondance crois
sante des disponibilités existantes ?
Grâce à la confiance qu’une politi
que d’union nationale, dirigée par j
M- Poincaré, a fait renaître, on a
vu se rapatrier des- capitaux consi
dérables. En même temps, sous l'in
fluence de tout un ensemble-de me
sures financières, habilement . com
binées, tant par le Tijésor que par
la Caisse d’amortissement et la
Banque de France, le. taux de l’in
térêt a fléchi, au point*de rendre
infiniment désirable une reprise
sensible du placement de nos épar
gnes en valeurs étrangères.
Que nous voilà loin du moment
où ces défenses étaient, instituées
par la loi du 3 avril 1918, interdi
sant. de constituer hors de France,
par un moyen quelconque de crédit
ou de change, un avoir en titres ou
eu fonds, par dépôts ou placements.
La même loi ajoutait à ces interdic
tions, celles de souscrire, hors de
France, à une émission ; de consen
tir un prêt à une personne résidant
hors de France ; d’acheter, hors de
France, tous titres, biens ou pro
duits quelconques, si l’opération
implique pour la personne qui l’ef
fectue, ou pour le compte de la
quelle elle est effectuée, un trans
fert. quelconque de fonds ou de ti
tres hors de France.
On croit rêver quand on retrouve
ces textes ! Comme ils sont carac
téristiques ! Quel chemin parcouru
depuis lors ! La victoire contre l'in
vasion, la restauration graduelle de
nos forces nationales, des crises re
doutables traversées heureusement
et, enfin, les budgets votés en-équi
libre, sans douzièmes provisoires. Il
est évident que dans ces conditions
notre marché financier et nos capi
taux avaient droit à recouvrer la
pleine liberté de leurs mouvements.
Saluons cette phase nouvelle de
l'œuvre de complet redressement, à
laquelle s’est voué le gouvernement
d’Union Nationale et.,puisse le: pays
méditer assez les raisons du relève
ment déjà opéré, pour se garder de
le compromettre par des "votes dé
sorganisa teurs.
Ce jeune garçon de 5 ans, se trouvant dans une ferme -en Californie, incous-,
dent du danger, alla jouer avec cet alligator, sans le connaître. Fait eu -
lieux, l’animal ne lui fit aucun, mal et ils sont même devenus bons amis,
Au Parlemen t suédois
SEANCE SOLENNELLE D’OUVERTURE
Stockholm, 11 janvier. — Aujour
d’hui a eu lieu l’ouverture solennel
le du Rikshag (Parlement) -suédois.
A cette occasion, le roi Gustave V
a prononcé le discours du trône,
dans lequel il a déclaré, notam
ment, que les relations de la Suède,
avec les puissances étrangères,
étaient bonnes. - >
Le désir du gouvernement sué
dois est de collaborer avec les au
tres Etats pour faciliter, la réalisa
tion du principe de la S. D. N.
dans le domaine économique, afin
d’activer le libre mouvement des
échanges commerciaux entre les na
tions. Le traité d’arbitrage, sans ré
serves, avec la Norvège, étant entré
en vigueur, le système permanent
des accords pour une solution paci
fique de tous les différends entre les
peuples nordiques voisins est créé.
Le discours annonce, en outre,
qu'un projet sera déposé pour l'or
ganisation de l’industrie pour les
besoins, en temps de geurre, ainsi
qu’un projet tendant aux améliora
tions des rapports entre les patrons
et -les ouvriers.
La situation financière de . l’Etat
s’étant améliorée, le gouvernement
proposera rabaissement, de l'impôt
sur le revenu et sur la fortune.
Le Professeur Branlj
L’ADMIRABLE CARRIERE
D’UN SAVANT
Paris. 11 janvier.. — M. Jacques Le
fèvre, publie dans le « Petit Journal »
le récit d’une visite qu’il fit au profes
seur Branl’y. Nous en extrayons les in
téressants passages suivants :
. Pressé de respectueuses, mais vigou
reuses questions, le maître va alors re
constituer, devant moi, peu à peu, son
admirable carrière.
« Je suis entré comme chef .de tra
vaux à la Sorbonne -en 1872. En 1875,
je T’ai quitté pour devenir professeur
à l’Université Catholique naissante à
Paris. On me promettait là de grandes
grandes facilités pour mes recherches/
un-beau laboratoire. . C’est, qu’à la Sor-,
bonne, voyez-vous, on ne pouvait pas
faire d’observations sérieuses. Il y
avait trop de vibrations : les appareils
remuaient. ! les appareils remuaient ! »
On sent qu’aux yeüx du professeur
Branly ce grief est capital. Lui eut-on
propose, un laboratoire au milieu d’une.
Ile déserte en Polynésie, qu’il eut sans
aucun doute aussi bien accepté. L’es
sentiel n’est-ce pas., c’était qu’il n’y
eut pas de vibrât ton à
« Aptes 4 ans'à l’Institut Catholique,
les choses ont été malheureusement
moins bien et, tout en continuant mes
leçons, il m’a fallu chercher une situa
tion de secours: C’est alors que j’ai
commencé ma médecine
— A 32 ans !
— Oui ! Comme j’étais occupé toute
la journée, je m’arrangeais pour pren
dre des répétitions, le soir à 5 heures
Une fois médecin, j’ai ouvert, un cabi
net à Clichy. Je donnais des consulta
tiens, mais je n’avais pas le temps de
visiter mes malades
— En outre de ces consultations et
des cours à l’Institut Catholique, con
tinuiez-vous vos recherches scientifi
ques ?
A TRAVERS
LA PRESSE
Le protectionnisme financier
Paris, il janvier — Dans I’Ere
Nouvelle (Gabriel Cudenet) :
Le protectionnisme, en matière de
finances, est une arme à deux tran
chants. Il n’assure qu’une garantie
précaire, rien n’étant non plus diffi
cile à surveiller que l’argent et rien
n’étant non plus moins national. Il
prémunit contre l’utilisation honnêtd
et fructueuse des capitaux-; il ne pré
munit pas contre l’utilisation fraudu
leuse. il est suffisant pour paralyser
les affaires saines et insuffisant pour
défendre la monnaie. Il indique d’une,
façon-éclatante que l’Etat qui. l’orga
nise n’a pas confiance dans sa devise
et qu’il n’est pas sûr du rendement de
sa fiscalité. Mesure provisoire et utile,:
en une heure dé crise, le décret d’in
terdiction devient, en période normale^'
le plus formel aveu d’impuissance et:
le stimulant le plus précieux pour'
l’Imagination des spéculateurs.
La séance de rentrée
de la Chambre
Dans le Quotidien (P. Bertrand)J
Hier, à la Chambre, séance blanche.
On a reformé le bureau es ajourné à
jeudi les questions sérieuses. Rien ne
serait à retenir L : le doyen d’âge, M.
Pinard, n’avait- prononcé un discours.
Les députés l’ont applaudi comme il
méritait de l’être ; puis, ils se sont ré
pandus dans les couloirs pour parler
d’autre chose, c’est-à-dire pour pari BT
de leur élection. A la vérité, 11 y a
maints sujets qui les sollicitent : par
Le professeur Branly . me considère, j exemple ; r arrestation éventuelle de
scandalise. ■. • , , . i leurs collègues communistes ; mais ils
--Mais bien entendu ! Bien entendu ! é J ent ce ° sûuci . par exemple, enco-
puisque , ces événements se passaient ^ ]ft ré£olution du parti socialiste de
La flotte italienne
entre 1879 et 1909 et que la T.S.F. a été
découverte en 1890 et 1891 ».
•- Sincèrement, M. le , professeur
n’estimez-vous avoir déployé une vo
lonté extraordinaire, dans .ces circons
tances, là ?
— Mais mon .ami, quand il faut ga
gner sa vie, on doit bien se donner un
peu de mal ! »
Je crois, quant à moi, que dans ton
te mon enquête je ne retrouverai pas
pareil exemple d’humilité sereine, de
radieuse'- volonté. Nous voyons-nous, ;
communs des hommes, préparant des actuelle
leçons de physique générale, dictant
des cours, organisant des séances de
manipulations, auscultant des malades,
étudiant des ouvrages de médecine,
tout cela pendant huit et dix heures
par. jour et. le soir, accablés de fati
gue. ' reprenant pour nous seuls des
recherches enfiévrée? ? Nous voyons-
nous, découvrant le principe de la T.
S.F. entre une otite, une gastralgie et
une conférence sur la conductibilité
électrique.
demander l’iiisciiption à l’ordre du
jour de la réformé des Conseils de
guerre, de la retraite des cheminots,,
des assurances sociales, de la spécula
tion illicite, de l’abrogation des lois
scélérates, de la suppression de la
contrainte par corps. Mais, Us haus
sent les épaules. L’unique question
pour eux semble être maintenant de
savoir s’ils reviendront, ou ne revien
dront pas. Pas une minuté ne leur
vient à l’esprit que c’est leur attitude
qui en décidé là.
Le programme minimum
communiste
Dans le Populaire (P. Faure) :
Dans une lettre, au parti socialiste,
à là date du 24 novembre 1927, le se
crétariat du parti communiste énuriné- '
rait' les article? d’un programme mi
nimum, d’un programme à réaliser,
' bien entendu, en régime * capitaliste
£ ïïlî'IÎ ?i" r l'“ encïz ' V0Ü6 Hc maintien dès huit heures, le dévelop
pement des caisses de chômage, la di
minution des impôts qui frappent les
petites et moyennes exploitations
agricoles, la suppression des taxes à
la consommation, la, nationalisation
des banques, le prélèvement sur le ca
pital, la suppression des périodes de
réserve, le' service d’un an, l’armisti
ce, etc., etc.
Le parti communiste attachait une
telle importance à ces . choses, qu’il
conditionnait le désistement de ses.
candidats pour des candidats socia
listes à l’acceptation par ces derniers
du programme ci-dessus. Dans le cas-
contraire, ils. se réservaient de main
tenir un candidat prolétarien en face
de tous les chefs socialistes. « L’Huma
nité » du 19 novembre 1927 ».
à travailler chaque matin ?
— A 7 heures, 7 h. 15. jusqu’a midi,
et de 2 heures à 7 heures ».
— ,Ayez-vous une méthode de tra
vail ?
—- Non, puisque' je travail tout le
temps ».
— Vous ne vous reposez jamais ?
— A 87 ans ! (une fois encore l’accent
du professeur Branly marque presque
de l'indignation). Mais voyons, si je
ne travaillais pas je m’ennuierais ! »
Ces paroles d’une simplicité héroï
que et iouchante feraient, sur le mé
daillon.qu’on ne manquera pas de frap
per un jour à l’honneur dû professeur
Branlv, la plus parfaite inscription.
Ajoutons encore un détail, presque
incroyable : le maître, il me l’avoue
lui-même, fabrique de ses mains à l’é
tau et à rétabli, la plupart des instru
ments dont-il à besoin. Il est ainsi,
tour à tour, électricien, menuisier,
ajusteur, serrurier, mécanicien, dessi
nateur, inventeur et chimiste. Edison
ou Marconi, à sa place, se contente
raient de dicter à leur sténo une brève
commande ou de faire téléphoner à
l’un des directeurs de leurs établisse
ments ; mais on leur a donné de l’ar
gent, beaucoup d’argent, à eux !
L'amiral BURGAZZI
qui vient d’être nommé, commandant
Les fouilles de Glozel
MM. CLAUDE ET EMILE FRADIN
INTENTENT DES POURSUITES
EN DIFFAMATION
Paris, l;t janvier. — Il se confirme
au 'Palais que M es Campinchi et de
Molènes ont décidé d’assigner, pour
diffamation, devant lé Tribunal 'cor
rectionnel. de la Seine, M. Dussaud,
conservateur du Louvre, ainsi que le
gérant du journal le l’occasion de la publication, dans les
} colonnes de ce journal, d’une lettre
de M. Dussaud contenant des alléga
tions, qu’on prétend diffamatoires, à
l’encontre de MM. Claude et Emile
Fradin, propriétaires du champ Glo-
zel.
Assassinat
d’une septuagénaire
Lille, 11 janvier. — Rue des Postes
n° 228,’ était installée une droguerie te
nue par Mme Vve Tyron, 76 ans. Ce
matin, à 6 h. -*0, une voisine de la sep
tuagénaire, surprise de voir la porte
de la cuisine entre-bâillée, entra dans
la chambre à coucher ; elle >y trouva
le cadavre ensanglanté de Mme Tyron.
Le crime a sans doute été commis dans
les conditions suivantes :
Mine Tyron, après avoir fermé son
magasin, vers 20 heures, avait, hier
soir, selon son habitude, fait une pro
menade. Profitant de son absence, un
malfaiteur, à l’aide de fausses clefs,
pénétra dans le magasin, Surpris par
le brusque’ retour de la commerçante,
le cambrioleur qui espérait trouver
une importante somme d’argent, ne re
cula pas devant un meurtre. Mme Ty
ron avait à peine ouvert la porte qu’il
se jetait sur elle et T assommait. Cette
version semble confirmée par ce fait
que dans la main crispée de la victi
me on a retrouvé sa clef. On ignore le
montant du vol,
44 e ANNEE
N° 15495
""■ ~~
25
MDl.
ABONNEMENTS : S mois. 6 mois, i an.
Alger, Algérie 81 fr. 50 43 fr. 85 fr.
France, Tunisie, Maroc. 24 fr. » 47 fr. 90 fr
Etranger 48 fr. r 95 fr. 185 fr.
Envoyer 1 fr. 50 pour chaque changement d’adresse
Les Abonnements partent des 1 er et 15 de chaque mois
ADMINISTRATION ET REDACTION
9, Boulevard Laîerrière, ALGER
TELEPHONE: 1.02 CHEQUES POSTAUX : 20.21
,ANNONCES S RECLAMES
ALGER : Agence Africaine, 57, rue d’isly 'téléphone : 4.89V
PARIS . Agence Africaine, rue des Filles Saint-Thomas, 5.
Lt dans les principales Agences de France et de F Etrange:
JEUDI 12 JANVIER 1928
Les grands problèmes des temps présents
La croisade du reboisement
Comme il fallait s’y attendre, les
'désastres produits à dieux reprises
par un régime anormal de pluies
torrentielles dans les deux départe
ments d’Oran et d’Alger ont imposé
aux esprits un rappel des causes
premières de si douloureux événe-
‘mants. 4 • : * ‘ ‘ L
Avec plvis de passion que leurs
autres confrères, les journaux d’Q-
ran ont signalé, non sans une légi
time véhémence, les effets calami
teux de la dénudation des pentes
boisées et de la régression de nos
richesses forestières.
Une croisade s’organise. Tout le
inonde fait chorus pour déplorer
une imprévoyance qui est pour
beaucoup dans les ruines amonce
lées et chacun de trouver, celui-ci
dans ses souvenirs, celui-là dans
ses observations, de quoi alimenter
'rémotion publique et rechercher
les responsabilités.
M. le docteur Trolard, de Tlem-
cen, qui porte le nom respecté de
l’àncien président de la Ligue de
Réboisement, intitule un article de
1’ « Echo d’Oran », « Des Forêts ou
la Mort ». Cette alternative paraî
trait un peu poussée au noir si
elle n’était pas étayée par révoca
tion des vains et magnifiques efforts
que prodigua, de 1880 à 190G, le fon
dateur de la Ligue, apôtre infatiga
ble d’une cause dont on ne comprit
pas la valeur, et dont on paraît au
jourd’hui découvrir l’importance.
Les Cassandre sont partout et tou-
; s bafoués ; mais l’histoire leur
donne raison, généralement trop
tard.
Il est certain que si l’Algérie
avait pratiqué, depuis l’occupation,
une politique décidée et ordonnée
du reboisement, elle aurait mieux
conservé un domaine précieux et
compensé par de sérieux reboise
ments les pertes que lui infligent,
d’année en année, la mise: à feu
systématique et le pacage mal ré
glementé.
On éprouverait un violent senti
ment de tristesse, mêlé à l’aveu
d’une incapacité coupable si l'ad
ministration consentait à établir
un tableau de deux colonnes seule
ment : dans la première figureraient
les surfaces de forêts détruites ;
dans la seconde les surfaces de fo
rêts reconstituées. Le déficit serait
scandaleux et marquerait, d’une ta
che inexcusable l’œuvre de la Fran
ce en Algérie.
Cette politique si nécessaire n’a
jamais été adoptée, alors qu’elle
s’imposait aux pouvoirs publics
comme aux particuliers.
En ce qui concerne les premiers,
on est fâcheusement impressionné
par le peu d’attention que les bud
gets antérieurs à l’autonomie finan
cière accordent aux dépenses de re
boisement. Des .sommes considéra
bles sont affectées aux travaux de
cette nature dans les Alpes, dans
les Pyrénées, dans les Cévenoles et
le Massif Central, et l’on sait que
de grandes surfaces, aujourd’hui
reboisées, ont modifié sensiblement
le régime' des eaux des régions ain
si favorisées.
Il n’en est pas de même en Algé
rie, où le problème se pose avec des
données plus formelles d’urgence et
de nécessité. Les parlementaires lés
plus perspicaces et les mieux ren
seignés qui ont rapporté les bud
gets du ministre de l’Agriculture,
ont accepté sans protester de misé
rables allocations annuelles pour
les travaux de reboisement en Algé
rie. Burdean lui-même, dont le rap
port de 1891, est la source de bien
des réformes essentielles et contient
des vues nouvelles et originales sur
certaines questions algériennes, re
connaît l’importance des forêts sur
le climat, le régime des eaux et l’a
venir de l’agriculture. Il rappelle
que, dès 1881, M. Bourlier, député
d’Alger, disait au Conseil Supé
rieur :
lieux les plus inaccessibles et sur
des sols impropres à la culture, pa
raît aux yeux de tous une des cau
ses les plus puissantes de cette per
turbation (de climat) ». Si nous n’y
prenons garde, dans peu d’années,
le Tell deviendra comme le prolon
gement du Sahara ». Burdeau n’en
acceptait pas moins d’inscrire, au
budget de 1892, une somme dérisoi
re de
où l’Algérie perdait une moyenne de
56.000 hectares de forêts par an. La
comparaison de ces deux chiffres
•est édifiante.
Nos budgets autonomes ont-ils
sensiblement modifié ce déplorable
état de choses ? Pas assez à notre
avis. Ils ont donné aux services fo
restiers des moyens financiers qui
ont permis Laménagement et l’ex
ploitation plus rationnelle de nom
breux boisements : ce qui s’est tra
duit, en 1926, par une recette de 51
millions pour une dépense de 20
millions.' Mais Je chapitre des re
boisements et de la consolidation
du sol reste d’une pauvreté déri
soire : 195.000 francs pour 1928,
c’est-à-dire moins élevé que du
temps de Burdeau, si on l’estime en
francs-or.
On se demande, dès lors, à quoi
servent les croisades comme celle
que menèrent les Ligueurs d’il y a
quarante ans, par la plume, par la
parole, par tous les moyens de per
suasion dont disDosent les apôtres
et les prophètes, alors que ceux qui
disposent à leur tour des moyens
financiers restaient sourds à leurs
exhortations et à leur propagande.
Les journaux de l’époque les sou
tinrent de toute leur, conviction et
menèrent, eux aussi, une ardente
croisade. Presque un demi siècle
après, la question reste posée dans
les mêmes termes, comme un pro
blème d’une urgence extrême, qui
attendra bien encore un autre demi
siècle avant d’entrer dans une pha
se, même velléitaire, d’exécution.
Du côté des particuliers, la poli
tique du reboisement, est tout au
tant restée négative.
Il y eut bien, dans les cinquante
premières années, une série d’ef
forts méritoires de l’initiative pri
vée. Les annales de la colonisation
ont recueilli l’exemple du Génie mi
litaire, qui planta beaucoup d’ar
bres de 1867 à 1871, des campagnes
de M. Ramel, auxquelles on doit
tant de bois d’eucalyptus ; des Trol-
lier, des Cordieç, j -des Arlès-Dufour,
des Boissoiwaei/ des Laval, qui don
nèrent l’exemple de boisements im
portants au Fondouck, à Maison-
Carrée, à Oued-el-Alleug, à Ei-Biar,
à La Reghaïa et aux Glaciers de
Blïda. Si ce mouvement avait été
suivi, si tous les concessionnaires
ou acquéreurs, de biens domaniaux
avaient, compris, comme un devoir
envers eUx-mêmes et envers la col
lectivité, la nécessité du reboise
ment, non seulement il n’aurait été
porté aucune atteinte aux parties
boisées-existantes, mais de nouvel
les surfaces se seraient couvertes
de bois et auraient peut-être re
constitué « cet ombrage continu »
dont parle Mohamed ben Ali El Kai-
rouani, et dont pouvaient jouir, au
X° siècle, les voyageurs qui allaient
de Tripoli à Tanger.
Les pionniers de la seconde pé
riode de la colonisation n’ont pas
planté d’arbres. Ils n’ont même pas
mis en terre, en beaucoup d’en
droits, ces deux pauvres pieds par
hectare qu’exigent les règlements.
Et l’on ne voit plus, autour des nou
velles fermes et des villages récents,
ces bosquets et ces ceintures de bois
qui étaient le caractère principal de
la prise de possession du sol par le
cultivateur français.
Bien plus, les colons européens
sont les premiers à demander le dé
classement de certaines forêts pour
obtenir de nouvelles terres, de colo
nisation. Il n’est pas tenu une ses
sion des Délégations financières où
ne soit déposé un vœu de cette na
ture et, sans aller bien loin, nous
pouvons citer le cas du Conseil mu
nicipal de Guyotville, qui a deman
dé et obtenu le déclassement d’une
partie de la magnifique forêt de
Barnem, peuplée de très beaux pins
d’Alep.
En présence de ces faits, on s’an
cre dans la certitude que, tant que
la nécessité du .reboisement, ne se
traduira pas, dans le budget de
l’Algérie, par un effort financier
d’un ordre de grandeur égal aux
données pressantes du problème,
tant que cet effort financier ùe sera
pas multiplié par celui des commu
nes et des particuliers, la plus élo
quente des croisades restera lettre
morte.
Le Congrès de l’Eau, qui se tient
à Alger, entendra des communica
tions du plus haut intérêt .scientifi
que Les neufs sections présente
ront une synthèse imposante de
travaux sur les eaux du ciel et de
la terre, sur les moyens d’augmen
ter .nos précaires ressources actuel
les, sur le reboisement et i’irriga-
lion. Mais qu’en sortira-t-il de pra
tique et d’utile, si les théories sé
duisantes des uns et les observa
tions attentives des autres ne se tra
duisent, pas par des expériences et
par des actes.
Pour peu que tout cela reste sur
le terrain académique, nos petits-
enfants risquent fort, d’être con
traints de recommencer la croisade
que le Trolard et autres menaient,
il y a quarante ans, et que nos; con
frères oranais reprennent aujour
d’hui après avoir constaté la totale
inanité des efforts de nos anciens.
Jules RouaneTc
•
Les Menées Autonomistes
en Alsace-Lorraine
Le suicide du receveur de l’enre-
qislrement de Strasbourg
i\l. Iltis
Strasbourg, 11 janvier. — L’instruc
tion ouverte sur la mort du receveur
de l'Enregistrement Iltis de Stras
bourg, a établi que ce fonctionnaire a
spéculé avec l’argent appartenant à
l’Etat.
11 vendait le franc pour acheter des
dollars. Il opérait, ainsi, contre le cré
dit de l’Etat. Ses grosses dépenses at
tiraient bien l’attention des autorités,
mais il fallut les récentes perquisi
tions et les découvertes de certains do
cuments pour apprendre qu’il avait
également joué un rôle dans les me
nées autonomistes.
Il se suicida au lendemain de l'ar
restation de eBaumarm et de Kohler,
agents de René Ley.
BQiielin lu Jour
(De notre rédacteur parisien)
Deux décisions excellentes
Paris, 11 janvier.
Les deux décisions prises par le
Conseil des ministres sont, l’une et
Vautre, d’une extrême importance.
Celle relative aux cinq communistes
condamnés pour les crimes contre la
patrie a eu, dans les milieux politi
que s ,nn grand retentissement. Elle a
enchanté les modérés et a fait faire la
grimace, à une fraction notable des ra
dicaux.
Vous savez qu'au mois de novem
bre dernier, lors de la rentrée de la
Chambre, ces derniers avaient voté la
motion socialiste de mise en liberté
des députés communistes incarcérés:
Le gouvernement- n'ayant pas cru de
voir intervenir, les partisans de rélar
gissement l'avaient emporté, mais ci
une très faible majorité.
Le Conseil des ministres s'est rendu
compte t cette fois', qu'il était de son
devoir d'intervenir, sous peine de
donner à Vopinion publique l’impres
sion d’une trop grande longanimité g
Il est. clair que les oommurri&teij*êpar
leur jactance, lassent la patience du
pays. Il faut se garder de laisser croi
re qu'il suffit, d'être député pour avoir
le droit de braver impunément la jus
tice et de se livrer tout à son aise à
des excitations antinationales.
C'était, depuis longtemps, l'avis de
M. Poincaré et d'une bonne partie de
ses collègues du. cabinet. Il a pu, cette
fois, entraîner l'adhésion des rhinis-
tre.s de gauche, et il faudra que de-
main la Chambre, mise en face de ses
responsabilités, se résigne à faire son
devoir envers les mnscoutaires, sinon
la question de confiance étant posée,
te serait la chute du cabinet. Il fau
dra se prononcer entre le maintien de.
l'Union Nationale et la continuation
de l'impunité dont ont bénéficié les
communistes. L’issue du débat ne sau
rait être douteuse.
La seconde décision prise par le
gouvernement., c’est la suspension de
la loi de 1918 interdisant l’exportation
des capitaux. Cette loi avait été votée
pour empêcher l'évasion, qui concou
rait à aggraver la situation monétai
re .Cette situation s’étant considéra
blement améliorée depuis l’avènement
du cabinet d'Uni.on Nationale, cette
mesure d’exception peut être abrogée
sans dommage pour la tenue du franc.
Non seulement l'exportation des capi
taux n’est plus à craindre, mais elle
est, en quelque sorte, à encourager.
Les capitaux entrent en telle abon
dance que la Banque de France, pour
remplir sa mission, consistant à em
pêcher la livre de descendre au-des
sous de 121 francs, doit se porter ache
teuse de devises étrangères en quan
tités considérables. Ces devises, elle
les paie naturellement en francs, qu’il
a fallu émettre en quantités apprécia
bles. L ■ ■ • ■
Les adversaires de la politique de
M. Poincaré ont fait, grand bruit: au
tour de l’augmentation de la circula
tion des billets, qui est apparue pour
sept milliards aux bilans, ces mois
derniers.
Les capitaux ayant désormais le
moyen de s’investir à Vétranger, cette
inflation d'un nouveau genre sera
bien vite résorbée.
Une des inquiétudes du moment,
■ c'est l'abondance extrême des capi
taux sur le marché de Paris. Mais cet
te abondance est un signe manifeste
d'amélioration de la situation. Les ca
pitaux ont cessé de se cacher, preuve
que la confiance est revenue et que la
guérison va. bon train. .
T,. Marcellin
■ r ; —
oommunistes L’exportation
en faite des Capitaux
4o#*ux bons amis
M. Marcel Caehin à la Chambre
Paris, Il janvier. — A 15 heures
précises, alors que les couloirs du Pa
lais-Bourbon étaient presque déserts,
M. Marcel Caehin est venu à la Cham
bre. en traversant le salon de Ja Paix.
Il a été immédiatement interrogé par
les quelques journalistes présents,
mais il a formellement refusé de ré
pondre.
Il s’est borné à dire : « J’assisterai
demain à la séance de la Chambre, et
je'prendrai la parole au cours du dé
bat ».
- Le député communiste s’est ensuite
rendu à la bibliothèque.
Les quatre mous... coutaires
rouges qui bafouent la police
La tombe de Tut Ank Amon
Londres, 11 janvier. — Un message
du Caire signale que la quatrième
chambre de la tombe de Tut Ank
Amon a été déblayée et sera accessi
ble aux visiteurs à partir du 17 cou
rant.
M. Howard, Carter estime que. les
objets découverts dans cette chambre,
tout en ne pouvant rivaliser avec
ceux des premiers locaux, possèdent
néanmoins une grande valeur artis
tique.
Le nouveau gouverneur
militaire de Lyon
L’étrangleur Guyot
IL N’A PLUS A ESPERER MAINTE-
NANT QUE DANS LA CLEMENCE
PRESIDENTIELLE
Paris, Il janvier. — Le pourvoi de
Gaston Guyot. l’étrangleur de son
amie, Marie-Louise Beulagnet, contre
l’arrêt de la Cour d’assises de J a
Seine-et-Marne, qui l’a condamné à la
peine de mort, vient d’être rejeté. L’as
sassin n’a plus à espérer maintenant
que dans la clémence présidentielle.
En haut ■ de gauche à droite, MM.
Ducl.os et Caehin.
En bas : de gauche à droite, MM.
Doriot et Vaillant-Couturier,
i Le général JACOUEMOT
Commentaires de la presse
Paris, 11 janvier. — Dans le Petit
Bleu (Alfred Oulman) :
La plus importante des décisions
est celle qui consiste à ne pas laisser
plus longtemps les députés communis
tes condamnés, jouir du bénéfice de
l’immunité parlementaire. 11 n’est,
pas tolérable que le gouvernement
puisse être bravé et l’ordre social ba
foué, impunément et quotidiennement,
non seulement dans les journaux,
mais, aussi dans des réunions où
l’action directe de la parole peut pro
voquer une effervescence dangereuse
pour la paix publique.
Il n’est possible, dans aucun cas,
ni sous aucun prétexte, qu’un gou
vernement d’ordre puisse tolérer de
la part de qui que ce soit,, la propa
gande antimilitariste, les appels à
la révolution, l’excitation des soldats
à-la désobéissance, à là rébellion et à
la désertion.
Dans le Figaro (H. Vonoven) :
L’homme de la rue qui, naturelle
ment, avait reconnu les agents et était,
arrêté au milieux d’eux, se montrait
sans admiration pour ce machavélis-
me :
« Je ne comprends pas, dit-il, à l’un
des. limiers en station. Si vous'savez
où sont les communistes, quelle co
médie jouez-vous ! Pourquoi ne dites-
vous pas le lieu de leur retraite ?
Pourquoi vous laissez-vous ridiculi
ser ? »
Si vous ne savez rien, comme je le
crois, . toutes les majorités parlemen
taires du monde ne remédieront. pas-
à' votre ignorance. Elles n’empêche
ront pas l’opinion de vous juger sans
indulgence.
Comment pensera-t-on ? Il s’agit des
chefs d’un parti qui se vante de tra
vailler- pour la révolution, pour
l’émeute, contre la patrie, contre l’ar
mée. Ce sont les amis de Cremet,
d’Abd-el-Krim, des chinois rouges et
des autonomistes alciens. Ce sont les
exécuteurs des volontés de Moscou
et vous ignorez, à ce point, où ils
sont, c-e qu’ils font, et où ils vont !
Vous étiez avertis qu’une ' fois la
session close vous deviez les recon
duire en prison. Alors vous comptiez
qu’ils y retourneraient tout seuls V
.Vous vous en remetliez à leur loya
lisme, à leur désir d’éviter des diffi
cultés au gouvernement ? Au 23 août
les agents n’étaient pas en force,
dans la rue, contre les bandes révo
lutionnaires. Mais à regarder les trot
toirs de cette rue et de ce quai, vous,
vous êtes vraiment assez nombreux.
Et-, quels que soient les effectifs des
gardiens de la paix chargés de la ré
pression, comment maintiendront-ils
l’ordre, si vous, qui avez la charge
de prévenir vous êtes renseignés si
mal sur les préparatifs de l’ennemi
et, sur les asiles offerts à ses chefs
et à ses fugitifs.
A l'intérieur du Palais Bourbon ce
pendant, on applaudissait avec défé
rence le discours, optimiste ou can
dide, de M. le doyen d’âge.
Dans I’Œuvre (Gustave Téry) •
En vérité, que M. Marcel Caehin
écrive son article dans le cabinet de
son journal ou dans sa chambre de
la Santé, qu’est-ce que ça peut, bien
nous faire ? Qu’il le signe de tout son
nom ou de ses seules initiales, qui
s’en émeut ? Qu’est-ce que ça" change
à l’ordre établi ?
Mais voici qui nous importe. En
coffrant cinq élus du peuple, dans
des conditions manifestement contrai
res à la légalité, on va tout à l’heure
attenter, par un coup de force, aux
droits mêmes du peuple souverain,
dans le temps même où l’on se dis
pose à. lui donner la parole. Ah ! quel
le gaffe monstrueuse, quelle plate
forme, quel succès, on prépare aux
candidats communistes, qu’ils soient
ou non sous les verrous |
Dans la presse
Paris. 11 janvier. — Du « Temps », .
Le gouvernement a pris une dé
cision dont-il serait difficile d’exa
gérer l’importance : la liberté d’ex
portation est rendue aux capitaux.
Depuis longtemps déjà • nous la
souhaitons, tout en reconnaissant
explicables les hésitations du gou
vernement à la prononcer. Mais
comment se fussent-elles prolon
gées devant la surabondance crois
sante des disponibilités existantes ?
Grâce à la confiance qu’une politi
que d’union nationale, dirigée par j
M- Poincaré, a fait renaître, on a
vu se rapatrier des- capitaux consi
dérables. En même temps, sous l'in
fluence de tout un ensemble-de me
sures financières, habilement . com
binées, tant par le Tijésor que par
la Caisse d’amortissement et la
Banque de France, le. taux de l’in
térêt a fléchi, au point*de rendre
infiniment désirable une reprise
sensible du placement de nos épar
gnes en valeurs étrangères.
Que nous voilà loin du moment
où ces défenses étaient, instituées
par la loi du 3 avril 1918, interdi
sant. de constituer hors de France,
par un moyen quelconque de crédit
ou de change, un avoir en titres ou
eu fonds, par dépôts ou placements.
La même loi ajoutait à ces interdic
tions, celles de souscrire, hors de
France, à une émission ; de consen
tir un prêt à une personne résidant
hors de France ; d’acheter, hors de
France, tous titres, biens ou pro
duits quelconques, si l’opération
implique pour la personne qui l’ef
fectue, ou pour le compte de la
quelle elle est effectuée, un trans
fert. quelconque de fonds ou de ti
tres hors de France.
On croit rêver quand on retrouve
ces textes ! Comme ils sont carac
téristiques ! Quel chemin parcouru
depuis lors ! La victoire contre l'in
vasion, la restauration graduelle de
nos forces nationales, des crises re
doutables traversées heureusement
et, enfin, les budgets votés en-équi
libre, sans douzièmes provisoires. Il
est évident que dans ces conditions
notre marché financier et nos capi
taux avaient droit à recouvrer la
pleine liberté de leurs mouvements.
Saluons cette phase nouvelle de
l'œuvre de complet redressement, à
laquelle s’est voué le gouvernement
d’Union Nationale et.,puisse le: pays
méditer assez les raisons du relève
ment déjà opéré, pour se garder de
le compromettre par des "votes dé
sorganisa teurs.
Ce jeune garçon de 5 ans, se trouvant dans une ferme -en Californie, incous-,
dent du danger, alla jouer avec cet alligator, sans le connaître. Fait eu -
lieux, l’animal ne lui fit aucun, mal et ils sont même devenus bons amis,
Au Parlemen t suédois
SEANCE SOLENNELLE D’OUVERTURE
Stockholm, 11 janvier. — Aujour
d’hui a eu lieu l’ouverture solennel
le du Rikshag (Parlement) -suédois.
A cette occasion, le roi Gustave V
a prononcé le discours du trône,
dans lequel il a déclaré, notam
ment, que les relations de la Suède,
avec les puissances étrangères,
étaient bonnes. - >
Le désir du gouvernement sué
dois est de collaborer avec les au
tres Etats pour faciliter, la réalisa
tion du principe de la S. D. N.
dans le domaine économique, afin
d’activer le libre mouvement des
échanges commerciaux entre les na
tions. Le traité d’arbitrage, sans ré
serves, avec la Norvège, étant entré
en vigueur, le système permanent
des accords pour une solution paci
fique de tous les différends entre les
peuples nordiques voisins est créé.
Le discours annonce, en outre,
qu'un projet sera déposé pour l'or
ganisation de l’industrie pour les
besoins, en temps de geurre, ainsi
qu’un projet tendant aux améliora
tions des rapports entre les patrons
et -les ouvriers.
La situation financière de . l’Etat
s’étant améliorée, le gouvernement
proposera rabaissement, de l'impôt
sur le revenu et sur la fortune.
Le Professeur Branlj
L’ADMIRABLE CARRIERE
D’UN SAVANT
Paris. 11 janvier.. — M. Jacques Le
fèvre, publie dans le « Petit Journal »
le récit d’une visite qu’il fit au profes
seur Branl’y. Nous en extrayons les in
téressants passages suivants :
. Pressé de respectueuses, mais vigou
reuses questions, le maître va alors re
constituer, devant moi, peu à peu, son
admirable carrière.
« Je suis entré comme chef .de tra
vaux à la Sorbonne -en 1872. En 1875,
je T’ai quitté pour devenir professeur
à l’Université Catholique naissante à
Paris. On me promettait là de grandes
grandes facilités pour mes recherches/
un-beau laboratoire. . C’est, qu’à la Sor-,
bonne, voyez-vous, on ne pouvait pas
faire d’observations sérieuses. Il y
avait trop de vibrations : les appareils
remuaient. ! les appareils remuaient ! »
On sent qu’aux yeüx du professeur
Branly ce grief est capital. Lui eut-on
propose, un laboratoire au milieu d’une.
Ile déserte en Polynésie, qu’il eut sans
aucun doute aussi bien accepté. L’es
sentiel n’est-ce pas., c’était qu’il n’y
eut pas de vibrât ton à
« Aptes 4 ans'à l’Institut Catholique,
les choses ont été malheureusement
moins bien et, tout en continuant mes
leçons, il m’a fallu chercher une situa
tion de secours: C’est alors que j’ai
commencé ma médecine
— A 32 ans !
— Oui ! Comme j’étais occupé toute
la journée, je m’arrangeais pour pren
dre des répétitions, le soir à 5 heures
Une fois médecin, j’ai ouvert, un cabi
net à Clichy. Je donnais des consulta
tiens, mais je n’avais pas le temps de
visiter mes malades
— En outre de ces consultations et
des cours à l’Institut Catholique, con
tinuiez-vous vos recherches scientifi
ques ?
A TRAVERS
LA PRESSE
Le protectionnisme financier
Paris, il janvier — Dans I’Ere
Nouvelle (Gabriel Cudenet) :
Le protectionnisme, en matière de
finances, est une arme à deux tran
chants. Il n’assure qu’une garantie
précaire, rien n’étant non plus diffi
cile à surveiller que l’argent et rien
n’étant non plus moins national. Il
prémunit contre l’utilisation honnêtd
et fructueuse des capitaux-; il ne pré
munit pas contre l’utilisation fraudu
leuse. il est suffisant pour paralyser
les affaires saines et insuffisant pour
défendre la monnaie. Il indique d’une,
façon-éclatante que l’Etat qui. l’orga
nise n’a pas confiance dans sa devise
et qu’il n’est pas sûr du rendement de
sa fiscalité. Mesure provisoire et utile,:
en une heure dé crise, le décret d’in
terdiction devient, en période normale^'
le plus formel aveu d’impuissance et:
le stimulant le plus précieux pour'
l’Imagination des spéculateurs.
La séance de rentrée
de la Chambre
Dans le Quotidien (P. Bertrand)J
Hier, à la Chambre, séance blanche.
On a reformé le bureau es ajourné à
jeudi les questions sérieuses. Rien ne
serait à retenir L : le doyen d’âge, M.
Pinard, n’avait- prononcé un discours.
Les députés l’ont applaudi comme il
méritait de l’être ; puis, ils se sont ré
pandus dans les couloirs pour parler
d’autre chose, c’est-à-dire pour pari BT
de leur élection. A la vérité, 11 y a
maints sujets qui les sollicitent : par
Le professeur Branly . me considère, j exemple ; r arrestation éventuelle de
scandalise. ■. • , , . i leurs collègues communistes ; mais ils
--Mais bien entendu ! Bien entendu ! é J ent ce ° sûuci . par exemple, enco-
puisque , ces événements se passaient ^ ]ft ré£olution du parti socialiste de
La flotte italienne
entre 1879 et 1909 et que la T.S.F. a été
découverte en 1890 et 1891 ».
•- Sincèrement, M. le , professeur
n’estimez-vous avoir déployé une vo
lonté extraordinaire, dans .ces circons
tances, là ?
— Mais mon .ami, quand il faut ga
gner sa vie, on doit bien se donner un
peu de mal ! »
Je crois, quant à moi, que dans ton
te mon enquête je ne retrouverai pas
pareil exemple d’humilité sereine, de
radieuse'- volonté. Nous voyons-nous, ;
communs des hommes, préparant des actuelle
leçons de physique générale, dictant
des cours, organisant des séances de
manipulations, auscultant des malades,
étudiant des ouvrages de médecine,
tout cela pendant huit et dix heures
par. jour et. le soir, accablés de fati
gue. ' reprenant pour nous seuls des
recherches enfiévrée? ? Nous voyons-
nous, découvrant le principe de la T.
S.F. entre une otite, une gastralgie et
une conférence sur la conductibilité
électrique.
demander l’iiisciiption à l’ordre du
jour de la réformé des Conseils de
guerre, de la retraite des cheminots,,
des assurances sociales, de la spécula
tion illicite, de l’abrogation des lois
scélérates, de la suppression de la
contrainte par corps. Mais, Us haus
sent les épaules. L’unique question
pour eux semble être maintenant de
savoir s’ils reviendront, ou ne revien
dront pas. Pas une minuté ne leur
vient à l’esprit que c’est leur attitude
qui en décidé là.
Le programme minimum
communiste
Dans le Populaire (P. Faure) :
Dans une lettre, au parti socialiste,
à là date du 24 novembre 1927, le se
crétariat du parti communiste énuriné- '
rait' les article? d’un programme mi
nimum, d’un programme à réaliser,
' bien entendu, en régime * capitaliste
£ ïïlî'IÎ ?i" r l'“ encïz ' V0Ü6 Hc maintien dès huit heures, le dévelop
pement des caisses de chômage, la di
minution des impôts qui frappent les
petites et moyennes exploitations
agricoles, la suppression des taxes à
la consommation, la, nationalisation
des banques, le prélèvement sur le ca
pital, la suppression des périodes de
réserve, le' service d’un an, l’armisti
ce, etc., etc.
Le parti communiste attachait une
telle importance à ces . choses, qu’il
conditionnait le désistement de ses.
candidats pour des candidats socia
listes à l’acceptation par ces derniers
du programme ci-dessus. Dans le cas-
contraire, ils. se réservaient de main
tenir un candidat prolétarien en face
de tous les chefs socialistes. « L’Huma
nité » du 19 novembre 1927 ».
à travailler chaque matin ?
— A 7 heures, 7 h. 15. jusqu’a midi,
et de 2 heures à 7 heures ».
— ,Ayez-vous une méthode de tra
vail ?
—- Non, puisque' je travail tout le
temps ».
— Vous ne vous reposez jamais ?
— A 87 ans ! (une fois encore l’accent
du professeur Branly marque presque
de l'indignation). Mais voyons, si je
ne travaillais pas je m’ennuierais ! »
Ces paroles d’une simplicité héroï
que et iouchante feraient, sur le mé
daillon.qu’on ne manquera pas de frap
per un jour à l’honneur dû professeur
Branlv, la plus parfaite inscription.
Ajoutons encore un détail, presque
incroyable : le maître, il me l’avoue
lui-même, fabrique de ses mains à l’é
tau et à rétabli, la plupart des instru
ments dont-il à besoin. Il est ainsi,
tour à tour, électricien, menuisier,
ajusteur, serrurier, mécanicien, dessi
nateur, inventeur et chimiste. Edison
ou Marconi, à sa place, se contente
raient de dicter à leur sténo une brève
commande ou de faire téléphoner à
l’un des directeurs de leurs établisse
ments ; mais on leur a donné de l’ar
gent, beaucoup d’argent, à eux !
L'amiral BURGAZZI
qui vient d’être nommé, commandant
Les fouilles de Glozel
MM. CLAUDE ET EMILE FRADIN
INTENTENT DES POURSUITES
EN DIFFAMATION
Paris, l;t janvier. — Il se confirme
au 'Palais que M es Campinchi et de
Molènes ont décidé d’assigner, pour
diffamation, devant lé Tribunal 'cor
rectionnel. de la Seine, M. Dussaud,
conservateur du Louvre, ainsi que le
gérant du journal le
} colonnes de ce journal, d’une lettre
de M. Dussaud contenant des alléga
tions, qu’on prétend diffamatoires, à
l’encontre de MM. Claude et Emile
Fradin, propriétaires du champ Glo-
zel.
Assassinat
d’une septuagénaire
Lille, 11 janvier. — Rue des Postes
n° 228,’ était installée une droguerie te
nue par Mme Vve Tyron, 76 ans. Ce
matin, à 6 h. -*0, une voisine de la sep
tuagénaire, surprise de voir la porte
de la cuisine entre-bâillée, entra dans
la chambre à coucher ; elle >y trouva
le cadavre ensanglanté de Mme Tyron.
Le crime a sans doute été commis dans
les conditions suivantes :
Mine Tyron, après avoir fermé son
magasin, vers 20 heures, avait, hier
soir, selon son habitude, fait une pro
menade. Profitant de son absence, un
malfaiteur, à l’aide de fausses clefs,
pénétra dans le magasin, Surpris par
le brusque’ retour de la commerçante,
le cambrioleur qui espérait trouver
une importante somme d’argent, ne re
cula pas devant un meurtre. Mme Ty
ron avait à peine ouvert la porte qu’il
se jetait sur elle et T assommait. Cette
version semble confirmée par ce fait
que dans la main crispée de la victi
me on a retrouvé sa clef. On ignore le
montant du vol,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.14%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.14%.
- Auteurs similaires Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t5438581/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t5438581/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t5438581/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t5438581/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t5438581
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t5438581
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t5438581/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest