Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1928-01-10
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 janvier 1928 10 janvier 1928
Description : 1928/01/10 (A44,N15493). 1928/01/10 (A44,N15493).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543856b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
Jtur.
;L A-.' L S'A {TkH
La Dépêche Algérienne
JL LE PETIT ALGÉRIEN V-/
44 e ANNEE
N*» 15493
25
IRSl
ABONNEMENTS : 3 mois. 6 mois. 1 an.
Alger, Algérie * 21 fr. 50 43 fr. 85 fr.
France, Tunisie, Maroo. 24 Ir. » 47 fr. 90 fr»
Etranger.:.. 48 fr. » 95 fr. 185 fr.
Envoyer l fr. 50 pour chaque changement d’adresse.
Les Abonnements partent des 1 er et 15 de chaque mois.
♦
♦
♦
♦
Z
ADMINISTRATION ET REDACTION
9, Boulevard Laîerrière, ALGER
TELEPHONE: 1.02 CHEQUES POSTAUX :20.21
ANNONCES & RECLAMES
ALGER : Agence Africaine, 57, rue d’isly (téléphone : 4.891
PARIS : Agenoe Africaine, rue de3 Filles Saint-Thomas, 5.
t dans ies principales Agences de France et de l’Etrangei
MARDI 10 JANVIER 1928
LA POLITIQUE
Vers un reclassement des partis
Paris, 6 janvier.
Les partis sont désaxés. C’est un
fait d’évidence. .Un reclassement
s’impose. Il se produira par la force
des choses.
Les expressions « droite, centre,
gauche » sont, désormais, dépour
vues de signification. L’individu éti
queté « réactionnaire » est parfois
un réformateur de meilleur aloi que
tel qui se flatte d’être « avancé ».
Ces formules ont beaucoup perdu de
leur valeur. Même dans les réunions
publiques, elles ont cessé d’être pri
ses au sérieux.
Voyez .nos radicaux. Us. sont, en
matière sociale, aussi conservateurs
que posvsible. Il y a vingt-cinq ans
que le Sénat est len majorité radi
cal, et cependant les réformes dites
sociales y sont mal vues. Elles, moi
sissent dans les cartons. Ç’a été le
cas, entre autres, du projet sur les
assurances sociales. La loi rendant,
applicable en France la convention
de Washington sur la journée de
huit heures, n’a passé au Luxem
bourg qu’à cette condition expresse
que la ratification de cette conven
tion serait subordonnée à la déci
sion de l’Angleterre et de l’Allema
gne.
Je ne dis pas que je désapprouve
cette prudente réserve de nos pères
conscrits. Loin de là. Je me borne
è constater.
Alors, conjure dit l’autre, je « ri
gole » quand on me parle d’une
fusion possible entre la majeure
partie des radicaux, qui sont de
bons bourgeois, pour tout dire en
un mot : des capitalistes, et les
socialistes dont le plan bien arrêté
.est de mettre à mal la propriété
privée et de l’accabler de charges
telles qu’elle risque d’en « crever ».
Je reconnais volontiers qu’il y a
des radicaux plus allants, plus
« nouveau style », que ceux du Sé
nat, et qui fusionneraient volontiers
avec certains socialistes. Oh ! pas
avec tous, seulement avec la frac
tion modérée du parti S. F. I. O.,
dite réformiste.
Cette coalition irait comme un
gant à ces derniers qui ne peuvent
pas sentir les marxistes ou révolu
tionnaires avec lesquels ils ne mar
chent qu’à régret.
*
*
On le voit, nous d
clans le parti radical et, de
thème, deiSx dans le parti socialiste,
où, en réalité, on en aperçoit trois,
car, entre les réformistes et les ré
volutionnaires, il y a les centristes
de la nuance Blum.
Je irie borne à mentionner les
communistes, et je reviens en ar
rière' pour constater qu’il y a entre
les républicains modérés et les ra-
jdicaux valoisiens — ainsi dénom
més parce que leur comité exécutif
•siègf£ rue de Valois — une poussiè
re de petits groupes dont les mem
bres tiennent à se distinguer à la
fois de leurs voisins de gauche qui
ftont les radicaux officiels aux des
tinées desquels préside M. Daladier,
et de leurs voisins de droite.
Ces républicains dits de gauche
ne sont, en réalité, que des républi
cains du centre, des modérés, bien
qu’ils s’intitulent parfois radicaux
.pour faire plaisir à une partie de
leur clientèle. Ces républicains-là
me rappellent le mot de Deschanel
qui disait : « 'Ce qui nous perd, c’est
la peur de ne pas paraître assez
'avancés ».
loiieüu nu joui
(De notre rédacteur parisien)
Pour être bien vu de l’électeur, il
faut paraître avancé, dans les mots
sinon dans les choses. L’étiquette
rouge couvre souvent une marchan
dise bien incolore.
C’est de là que vient, notre mal
heur. Il faut, avant tout, pour être
élu, ou réélu, plaire à l’électeur.
Atteindre ce but n'est pas aussi dif
ficile qu’on pourrait le croire : il
suffit de tout promettre, de donner
satisfaction à toutes les collectivi
tés qui se présentent pour avoir
leur part du gâteau budgétaire.
Sans doute. Mais alors nous cou
rons à la ruine de l’Etat. M. Ché-
ron l'a déclaré solennellement au
Luxembourg : « Pour restaurer dé
finitivement nos finances, il faut
d’abord restaurer l’Etat. »
*
x x
Les candidats complètent d’une
autre manière la formule de M.Ché-
ron, qui est aussi celle de M. Poin
caré. Ils disent : « Il faut d’abord
se faire élire ».
Mais je n’ai pas fait le tour de
tous les partis. Voici le groupe de
M. Louis Marin (l’Union Républi
caine Démocratique), qui compte à
la Chambre une centaine de mem
bres- Ce groupe n’a pas craint d’ins
crire dans son programme, non pas
la laïcité intégrale, mais ce mot
magique : liberté. Oui, liberté de
conscience', liberté d’association, li
berté de 1’enseigneme.nt.
Qui, parmi les républicains non
radicaux a le front de ne pas con
tresigner un si beau programme ?
Il y a ceux qui s’obstinent à vouloir
faine risette aux radicaux valoi
siens, en vue d’une hypothétique
concentration, où ils pêcheraient
quelques portefeuilles. Voilà pour
quoi ils opposent « laïcité » à « li
berté », comme si ces deux termes
ne pouvaient pas être combinés
dans l’intérêt de tous !
Il y a, au centre du Palais-Bour
bon/ un petit groupe de quatorze
membres qui compte revenir plus
nombreux dans la prochaine Cham
bre. C’est le parti- démocrate popu
laire, qui a tenu, il y a quelques se
maines, son Congrès annuel à Or
léans.
Ce groupe, qui se compose de ca
tholiques, entend être à la fois li
béra/ dn matière confessionnelle et
. xv /g neimîïïL ât \t avancé » en
maiiefir,: «ru»; aïe. ii -s'inspire de
l’exemple des démocrates-chrétiens
de Belgique, d’Autriche, d’Allema
gne... Je ne lui adresserais, pour
ma part, qu’un reproche, c’est celui
de -trop sacrifier à ce pacifisme dan
gereux dont l’origine est louable,
mais dont les conséquences peuvent
devenir détestables. La France de
tous les partis doit songer d’abord
et avant tout à sa sécurité.
Le parti démocrate populaire se
rapproche de la C. G. T., lorsqu’il
invite le Parlement à s’inspirer,
pour son œuvre législative, des avis
du Conseil national économique, du
Conseil supérieur du travail et du
Conseil supérieur de l’agriculture.
Il est bien vrai, on le voit, que
les partis sont désaxés et. l’on peut
prédire, sans crainte de sa tromper,
que nous assisterons bientôt à un
reclassement plus logique et plus
harmonieux. Mais, pour cela, il faut
renoncer aux formules désuètes et
aux vieilleries de programmes qui
ont fait leur temps. Il faut à ce pays
du nouveau et du réalisme.
Louis LAROCHE.
LA JOURNEE PARLEMENTAIRE
LE RAPPROCHEMENT
franco-soviétique
DECLARATIONS DE M. DE MONZIE
Nice, 9 janvier. — Au Congrès des
Conseillers du Commerce extérieur,
M. de Monzie a fait, le soir, devant
inné assemblée de commerçants spé
cialisés dans les "problèmes du com
merce extérieur, une conférence dans
laquelle il a expliqué les raisons pour
lesquelles il a travaillé au rapproche
ment franco-soviétique.
« Où en est et quelle sont les don
nées du problème ? Les soviets disent :
« Donnez-nous des crédits et nous paie
rons ». Nous disons : « Payez-nous ;
•nous ne vous donnerons pas de crédit
'pour payer, maas nous aceptons la
corrélation entre la discussion des det
tes et la discussion d’une formule de
crédits ».
Les dettes, l’orateur les fixe à 60
millions de francs-or.
« Favoriser les transactions avec
c’est augmenter ses facultés de paie
ment ».
Et M. de Monzie donne des rensei
gnements inédits sur le développe
ment des conversations relatives aux
crédits et demande . que ces crédits
soient couverts, précisément, par les
marchés des fournitures à l’État, dont
les pétroles russes formeront l’essen
tiel. Pour que ce jeu de crédit soit
efficace, un accord 'franco-allemand
est nécessaire : accord entre les in
dustriels français, qui désireraient la
pratiquer.
« De ce côté l’accord est singulière
ment avancé grâce à M. Clémeritel qui
s’est entremis pour faciliter les con
versations qui se sont prolongées au
cours du dernier séjour que M. de
Monzie a fait à Berlin. Il faut que les
livraisons françaises et allemandes
soient pratiquées : 1° aux mêmes prix ;
2° aux mêmes conditions de marché,
c’est-à-dire, avec les mêmes clauses de
types de recours à l’arbitrage ; 3° avec
les mêmes garanties d’assurances de
crédit par le moyen d’une coopéra
tive ou d’une mutuelle d’assurance du
crédit franco-allemand, à rechercher.
M. de Monzie garde- -entièrement
la convictiofi au’ü sera nossible de
mener à bien, au travers des contra
dictions et des incompréhensions les
plus difficiles, des négociations avec
le plus difficile des -peuples.
Une tâche difficile
Puris, 9 janvier.
Dans un discours qu'il a prononcé
hier à Bordeaux, M. Albert Thomas,
directeur du Bureau international du
Travail de Genève, a assigné à la gé
nération présente la tache difficile
d'organiser la paix.
Difficile, en effet. Il suffit, pour s'en
rendre compte, de mesurer les obsta
cles auxquels se heurte M. Briand
dans les négociations qu'il a entrepri
ses pour mettre, d'accord avec les
Etats-Unis, la guerre hors la loi.
M. Albert Thomas n'est sans doute
pas le dernier à considérer qu'une
simple déclaration bilatérale ou multi
latérale ne saurait suffire. Les Amé
ricains, cependant, ne veulent pas al
ler au-delà d'un geste platonique, et
ils ne cachent 'pas la mauvaise hu
meur que leur a causée la note fran
çaise, où il est question de guerre
d'agression et non de guerre tout
court.
Maudire la guerre en soi, cela n'en
gage à rien, tandis que maudire avec
précision les guerres d'agression, c'est
tout au moins se ranger normalement
du côté de la victime contre un bour
reau, ce qui est la première étape-
vers l’aide matérielle.
M. Coolidge et M. Kellogg, je le ré
pète, ne veulent pas entendre parler
de prendre un engagement quelcon
que. Ils ne se soucient pas de renou
veler le geste que fit le président Wil
son en 191 7. Leur pays ne veut plus
intervenir dans les affaires d'Europe,
celles d'Amérique lui suffisent. Ils en
veulent à M. Briand d'avoir essayé de
les prendre à l'engrenage genévois.
Le correspondant du Times, à Wa
shington, mande à son journal : « Le
gouvernement américain ne négociera
jamais sur les bases indiquées par
M .Briand, car ce que M. Kellogg a
offert, ce n'est que l'annonce d'une
aspiration, alors que dans les sugges
tions de Paris il pourrait peut-être
trouver le germe d'un engagement.
La négociation Briand-Kellogg est
donc arrivée à un point mort. Le cor
respondant du Times émet l'avis que
le mieux est, pour l'un comme, pour
l’autre, de se retirer d'une position
difficile .C’est vraisemblablement ce
qui, va arriver. On se bornera à re
nouveler -le traité d'arbitrage gai ex
pire eu feener prcJvhain. Quant à la
guerre, elle ne sera pas, pour cette
fois du moins, mise hors la loi.
La tâche d'organiser la paix, dont
a parlé M. Albert Thomas à Bordeaux,
demeure entière. C'est une œuvre ma
laisée, dont les politiciens devraient
parler avec discrétion aux électeurs,
ne serait-ce qu'afin de ne pas leur fai
re concevoir des espérances désor
données.
Une telle attitude est de probité in
tellectuelle élémentaire. Or, pas jilus
tard qu'hier, à Orange, un personna
ge important, ancien ministre, agrégé
de l'Université, président d'un grand
parti politique , M .Daladier, pour l'ap
peler par son nom, a cru devoir parler
de l'arbitrage obligatoire comme d'une
chose que l'on peut, mettre dans un
programme électoral et réaliser en un
tour de main.
L'organisation de la paix par l'ar
bitrage obligatoire est une utopie dé
cevante dont le chef du parti radical
ne devrait pas faire état, comme d’une
éventualité réalisable. La leçon de
choses que nous donne présentement
VAmérique est, à cet égard, trop clai
re pour qu'un homme conscient de ses
responsabilités et de son devoir se
permette de n'en tenir aucun compte.
Nos dêmagogiies sont bien coupa
bles de tout subordonner à l'intérêt
électoral.
L. Marcellin.
m
EGION D’HONNEUR
Sont promus au grade de comman-
ieur :
M. Eug. Pélissier, inspecteur géné-
■al honoraire du génie rural, direc-
eur de l’école supérieure du génie
rural, à Paris.
M. Ricard, président d’honneur de
la Confédération Natitonale, des Asso
ciations agricoles à Neuilly-sur-Seine.
Au grade d’officier, M. -Charles (Lévy,
à Sétif.
Au grade de chevallier, M. Charles
Brocogne, inspecteur principal des
eaux et forêts, à Alger.
L’ACTUALITE
(par Hennot)
Avant laRentrée
DANS LES COULOIRS
DE LA CHAMBRE
Paris, 9 . janvier. — La Chambre,
après avoir élu son bureau, s’empres
sera de fixer son ordre du jour et re
tiendra, certainement, les suggestions
du Gouvernement qui compte deman
der la discussion de deux projets de
loi, dont il tient à obtenir le vote
assez rapide, concernant le recrute
ment. de l’armée et les'lotissements.
Les deux assemblées ont déjà voté
la loi sur M’organisation générale de
l’armée. Le Sénat a légèrement modi
fié le projet qui prévoit l’organisation
de la nation, en temps de guerre, et
son texte devra donc revenir au Palais
Bourbon.
Le projet de loi concernant le re
crutement de l’armée a déjà figuré à
l’ordre du jour de plusieurs séances
de la Chambre, avant les vacances de
janvier. Certains nombres d’articles
ont été adoptés, et c’est à la suite de
la discussion que s’emploieront, sans
doute, tout cl’abord, les députés.
Comme l’intention du Gouvernement
est d’aller vite, il est possible que si
les discours se multipliaient, la Cham
bre ait à siéger assez souvent le matin.
DANS LES COULOIRS DU SENAT
Paris, 9 janvier. — La séance de
rentrée du Sénat aura lieu demain, à
trois heures, sous la présidence de
M. Fleury, sénateur de l’Orne, qui
prononcera le discours d’usage.
La Haute Assemblée procédera, jeu
di, à l’élection de son bureau.
M. Doumer sera réélu président,
sans concurrent.
Deux candidats du même groupe
seront, probablement, en présence,
pour le siège de vice-président de M.
.Jeanneney, sortant, et non rééligible.
Ces deux candidats sont : MM. Rabier
et René Renoult.
La gauche démocratique désignera,
mercredi, celui qui sera le candidat
officiel du groupe.
D’aütre part, M. Joseph Courtier
remplacera M. Leneveu, décédé, à un
siège de secrétaire.
Dès que le bureau sera constitué, le
Sénat devra nommer les grandes com
missions qui, toutes, sauf celle des
finances, sont renouvelables au début
de cette session.
L’ordre du jour de la Haute Assem
blée. pourra, ensuite, être fixé. Y figu
reront d’importants projets comme ce
lui cle la réorganisation de la nation
en temps de guerre ; le collectif de
1927, qui donnera lieu à un important
début financier : la révision des dé
crets dé 1926 et la réforme judiciaire ;
les zones franches, etc...
D'autres délits importants auront
lieu lorsque voindront, en discussion
Lis iuici pcdiàxmiteue M. 1 Léon Gérard,
sur la réforme de l’enseignement se
condaire ; de M: Héry, sur l’enseigne
ment. dù grec ; de M. Eccard, sur lès
menées allemandes en Alsace-Lorrai
ne, etc...
Énfin, si le Gouvernement le de
mande, le Sénat sera amené, peut-être,
à se prononcer sur la question du suf
frage et l’éligibilité des femmes, au
moins dans les élections municipales.
Un
savant peut-ii |_ e s Inondations en Angleterre
se désintéresser
?
Paris, 9 janvier. — Sous ce titre,
M. Georges Claude écrit dans 1»
Revue Hebdomadaire:
Dans la croissance universelle, la
France victorieuse diminue. Parmi les
causes de cette régression, il en est
une dont ceux qui luttent- chez nous
comme ils le peuvent, pour l’indus
trie et pour la -science, peuvent eux-
rnèmes s’accuser .absorbés qu’ils sont
dans leur tâche, qu’ils se désintéres
sent de la politiq-u-e, tenant pour mé
prisables ces intrigues, ces marchan
dages et ces surenchères qui en font
effectivement le fond.
Ces hommes intelligents raisonnent
à faux. S’ils ne voient pas la politique,
la politique les voit. Elle se joue d’eux
et sabote tous leurs efforts. Ainsi, du
point de vue de leur œuvre, ils ont
tort, tandis que du point de vue gé
nérai, ils se trompent encore d’avan
tage, puisque leur répugnance, com
mune d’ailleurs à trop d’hommes de
valeur, prive le pays de services émi
nents en même temps qu’elle le livre
à une majorité (certes, il y a des ex
ceptions nombreuses et honorables) de
non valeurs.
Aussi, à côté des professionnels de
la politique, les hommes de valeur
doivent-ils réclamer leur place. Il faut
que les hommes de premier plan, de
tous les domaines : ceux dont l’œuvre,
le caractère et aussi la vigueur sont
indiscutables ; ceux dont la réussite
peut la mieux écarter tout soupçon
d’intérêt personnel, mettent leur cou
rage civique à la hauteur de leur mé
rite.
Qu’une poignée de ces hommes en
tre au Parlement et cela changerait
bien des choses.
C’est une belle tâche déjà de défen
dre la science, de développer notre
outillage industriel, d’avertir le pays
de tout ce qui se fait d’inquiétant et
de terrible à l’étranger, de combattre
ces monopoles qui transforment en dé
ficits des sources de richesses, tout en
empoisonnant le marché de mauvais
produits : les. allumettes par exemple,
ou en imposant au public des services
mal laits comme le téléphone.
C’est un noble but d’étudier, aussi,
ces méthodes d'organisation du tra
vail qui donnent a-ux ouvriers la pos
sibilité de gagner plus, en travaillant
moins, et permettant aux capitalistes
américains de parler avec, fierté de
l’affectueuse collaboration qui les unit
à leurs employés.
Mais quel service plus grand encore,
si l'exemple* de ces hommes, leurs con
seils. leurs mtéhodes pouvaient rame
ner un peu de bon sens, de 'générosité
et de dignité, dans un pays si dure
ment exploité par l’industrie politi
cienne.
Pour se rendre à Lonarës, les oanlicusards emploient des
locomotion de fortune, puisque les trains et les trarnwags
plus circuler.
moyens de i
ne veurent
•
LE TRANSSAHARIEN
000^
CREATION D’UN OFFICE A PARIS
J
T Paris, 9 janvier. — M. Tardieu., en
plein accord avec M. -Poincaré, vient
d’écrire au gouverneur général de l’Al
gérie, une lettre l’informant que le
gouvernement est décidé de créer un.
Office wan.ssaharien ,qui comprendra,
avec l’Etat français et les grands ré
seaux du Midi du P.-L.-M. et du P.-O.,
toute l’Afrique du nord et l’Afrique oc
cidentale. La somme qui doit- créer
l’Office est- ainsi répartie : 4 millions
pour l’Etat français, 3 millions pour
les grands réseaux, 3 millions pour
l’Algérie, 1 million -pour l’Afrique du
nord et 500.000 francs pour la Tuni
sie.
Cette somme, payable en 1928 et
1929, est jugé-e suffisante pour les étu
des du transsaharien, '-sur lesquelles le
gouvernement statuera ensuite.
Le gouverneur est. prié de soumettre
l’urgence de ces propositions aux Délé
gations financières.
Conférences contradictoires :
— Voici dix francs... Quand je par
lerai, vous crierez : « Bravo ! » et
quand mon adversaire parlera, vous
crierez : « A la porte ! » Et surtout,
ne confondez pas t comme la dernière
foin»
Les prochaines élections
A NANCY. — M. FRANÇOIS-ALBERT
SERA-T-IL CANDIDAT CONTRE
M. LOUIS MARIN
Nancy, 9 janvier. — Le parti radical
et radical-socialiste a offert à M.
François-Albert, ancien sénateur de
la Vienne, une candidature dans la
première circonscription de Nancy
contre M. Louis Marin, ministre des
pensions, député sortant et président
de la Fédération Républicaine. L’an-
,ci-en ministre de l’instruction publique
n’a pas fait connaître sa réponse. On
sait que déjà M. François-Albert a été
sollicité pour être candidat 4 Melle
' (Deux-Sèvres),
»>»-
Les Événements de Chine
PRETRES ET RELIGIEUSES
EN CAPTIVITE
Tien-Tsin, 9 janvier. — La mission
belge de Tien-Tsin a reçu un message
l’informant que quatre prêtres euro
péens, six religieuses et de nombreu
ses étudiantes chinoises sont mainte
nus en captivité par des bandits, à
San-Tao-Ho, dans un centre de Mon
golie et s’attendent à être massacrés
d’un jour à F autre.
Ce message fait savoir que les trou
pes du Feng-Tien, ainsi que des déta
chements du -Kuo-Min-Tang, station
nés à Minghsia, pourraient facilement
atteindre San-Tao-Ho par la route et
délivrer les captifs, car le nombre
de bandits ne dépasse pas cent.
San-Tao-Ho est une des colonies les
plus prospères de la Mongolie inté
rieure. Elle a été, pour ainsi dire,
fondée par les missionnaires qui en
perçant eux-mêmes des canaux, ont
permis à la population de cultiver des
terres, autrefois arides.
Le plus
vieil ouvrier
de France
La femme française
Une étude psychologique
d’un journaliste allemand
Berlin, 9 janvier. — Le correspon
dant du Lokal Anzeiger à Paris pu
blie, sur la psychologie de la femme
française, une étude où se mêlent à
des observations parfois justes, des
appréciations passablement baro
ques. Voici la traduction d’un pas
sage de cette étude :
Que Paris soit le foyer de la mode,
que la capitale française ait introduit
dans le monde les parfums et les
fards, que les parisiennes se croient
tenues à paraître jolies et élégantes ;
ce sont là des faits qui ne prouvent
pas que la française soit frivole et
superficielle. Comme la grande majo
rité de ses - compatriotes, la française
est -conservatrice. La parisienne, et
surtout la provinciale, est la ména
gère la plus économe, la moins exi
geante et la plus active qu’on puisse
rêver.
Suivant les traditions, qui remontent
au Moyen-Age, la jeune fille est éle
vée en vue de sa future mission d’é
pouse 1 et de mère. Elle ne prend au
cune part à la vie sociale sans que ses
pas et toutes ses démarches soient
soumis à la surveillance la plus ri
goureuse. Par exemple, la jeune fille
né peut pas, sans se compromettre,
rendre visite à des amis, en compa
gnie de son fiancé. Aujourd’hui, la
jeune fille bien élevée est toujours ac
compagnée dans la rue. Seule la fem
me mariée peut jouer un rôle dans la
société française et cela, quel que soit
soh âge, car les français sont trop
galants hommes pour ne jamais lais
ser entendre à une femme qu’elle
commence à vieillir.
La femme française a le sentiment
de l’esthétique et elle sait, également,"
se faire respecter. Nous ne devons, ce
pendant, pas la .juger d’après les ma
nières de voir usitées en Allemagne.
Les français ne sont nullement cho-
j qués de voir une femme, même riche,
- faire, le matin, son marché en pantou-
: files, nu-tête et cheveux embrousaillés.
; Souvent cette femme, portant la der-'
I nière création d’un grand couturier, !
se rendra le soir à l’Opéra, dans sa |
propre limousine.
Ce contraste s’explique par l’esprit
d’économie de la française qui cher
che toujours à paraître, même, si elle;
ne dispose que de faibles ressources, l
Aussi se fait-elle l’esclave d’un sou. |
Elle est capable d’économiser, sou par
sou. Commerçante, elle clôt ses volets
tard, dans la soirée, pour ne pas per
dre la vente d’un hareng-saur ou
d’une livré de sel.
Dans les tramways, dans les ciné
mas, les soirs d’été devant la porte
de bsa maison, l’hiver, ail coin de . sa
cheminée, elle travaille sans cesse.
Toute française est née couturière
et son habileté force l’admiration.
LA GUERRE
hors la loi
Ce que l’on dit à Washington
Paris, 9 janvier. — En attendant la
réponse des Etats-Unis à la deuxième
note de M. Briand, au sujet des -pro
positions de M. Kellogg, les nouvelles
de Washington viennent -préciser cer
tains points de vue américains.
. A l'heure actuelle, la discussion se
ramène à un mot : celui d’ « agres
sion ».
Quand, une guerre peut-elle être
dite d’agression .?
A Genève, la question a été abon
damment discutée. Dans le protocole
que nous avons proposé et dont Lon
dres n’a jamais voulu, on définissait
ainsi l’agresseur : « celui qui refuse
l’arbitrage ».
Or, Washington entend, semble-t-il,
avoir le droit de définir le terme, selon
son propre jugement, et le « Chicago
Tribune », ce matin, déclare •-
« La difficulté de définir la guerre
agressive ou défensive ne -peut être ré
glée pa: une simple' déclaration, au
Ca,s ; où elle pourrait refuser de consen
tir à 1’ « arbitrage ».
Nous voici encore dans les- arguties
d’ordre juridique, mais l’optimisme
règne, néanmoins, à Washington,
aussi bien qu’à Paris.
Dans la presse française
Paris, 9 janvier. — Dans le Gau
lois (Denys Meulhan) :
Quant au pacte de la mise hors la
loi de la guerre, on ne signale rien
de nouveau à Washington, mais un
article de l’« Observer » précise le
point de vue britannique. D’après ce
document, le gouvernement cle Lon
tires, tout en admettant le -point de
vue de M. Briand, que le but du pacte
de la S.D.N. est le même que celui
du pacte proposé par M. Kellogg, es
Limerait que la théorie qui consisterait
à mettre la guerre hors la loi. par
une simple déclaration, est en un
sens aussi extrême et impraticable
que la confiance qu’on a, en France
dans les sanctions militaires.
On voudrait voir les négociateurs
prendre un juste milieu et admettre
que certaines sanctions Internationa
les s’imposent, par le maintien de
l’ordre, entre les divers peuples. Mais
on pense en Angleterre qu’au curie
garantie de paix mondiale efficace ne
peut exister sans la coopération amé
ricaine.
C’est pour cela que la S.D.N. est
imparfaite. Aussi, espère-t-on, que
malgré la confusion des moyens em
ployés nour arriver au but, le contact
établi ‘entre Paris et Washington
aura pour conséquence de donner dé
l’efficacité à là S.D.IM, fin à laquelle
i années, les parol-es les plus belles, le»
plus -éloquentes, les plus magnifiques,
sont vaines. 1T y faut le. geste,' c’est-
à-dire le risque.
Ce qui fait la nouveauté du « coVe-ç,
najit » et aussi sa force c’est qü’il,
prévoit des sanctions contre l’Etat
agresseur. On peut soutenir qu’elle»
sont insuffisantes et qu’elles doivent 1
être développées, mais elles existent
et impliquent un risque, et leur déve
loppement impliquera un ri6que plus
grand : c’est la loi même de l’action.
S’imaginer que sans bouger, sans*
s’exposer à rien, par la seule vertu
de l’idée, on balayera de 1-a terre son
plus abominable ‘fléau est d r une in
vraisemblable naïveté.
Dans les temps qui viendront la
morale pure aura, -peut-être, cette
puissance. Actuellement, elle ne l’a'
pas. Le président Wilson, qui n’était 1
pas loin d'avoir la même conception*
optimiste que M. Kellogg, a dû intro
duire des sanctions dans son pacte.
M. Kellogg fera de même ou ne fera
rien.
La presse allemande
Berlin, 9 janvier. — Dans le Tak-
giiche Rundschau (organe de M<
Stressemann) :
M Kellogg a crié à la France ; « Si
vous voulez la paix éternelle, renoncez
à la guerre contre tous les autres
Etats ».
M. Briand a répondu à celà que l’on
devait adapter la procédure suggérée'
par M. Kellogg à la mentalité des diffé
rentes nations, et il a proposé un trai
té, non pas contre la guerre en- soi,
mais bien contre la guerre d’agres
sion.
On comprend que cette réponse éva
sive de l’homme d’Etat français ait
provoqué, en Amérique, une vive ré
probation.
VI. Louis MICHAUX
menuisier dans un tissage de Ma-
reuil depuis 73 ans. Il est, en effet, en
tré dans cette usine en 1854, et ne l'a
jamais quitté. Le prefei du Pas-de-
Calais vient de le proposer pour la
légion d'honneur*
L’AVIATION
LA MISSION CAMA-PROUST
Paris, 9 janvier. — La mission Ga-
ma-Proust a envoyé la dépêche sui
vante de Kaÿes :
« 9 janvier, 15 h. 55. Partis. de Da
kar 7 heures, sommes arrivés à Kay es,
750 kilomètres, à 10 h. 30. Serons de
main à Bamako. Continuerons vers
Niamey et Tombouctou »,
M. KELLOGG
Secrétaire d'Etat d'Amérique
l’appui des Etats-Unis est indispen
sable.
Dans le Quotidien (P. Bertrand)}
Il est invraisemblablement puéril de
penser, comme le font beaucoup
d’hommes d'Etat — et tous ne sont
pas à Washington — que l’on puisse
écarter à jamais la guerre par une
simple formule.
Même à l’heure Actuelle, où les
peuples sont encore horrifiés par une
abominable tuerie de plus de quatre
La presse anglaise
Londres, 9 janvier. — Dans FQb«
server (conservateur) :
Les Etats-Unis sont aujourd’hui leâ
arbitres du monde et la paix dépend,
par conséquent, d’eux, plutôt que de
la S.D.N. Nous suggérons donc que
l’Amérique s’associe aux autres na
tions pour définir l’agresseur, et 1
qu(elle consente enfin à ce que ugite
assistance soit refusée au pays qui,
ayant -été déclaré agresseur, serait
ainsi hors la loi. C’est là le facteur dé
cisif de la paix que les Etats-Unis tien
nent entre leurs' mains. Etant donné
le désir de l’Angleterre d’aider à pré
server la paix, un accueil favorable
sera certainement fait au projet oe
M. Kellogg, lorsqu’il lui sera -présenté.
Du Reynols (libéral) :
Dans, les propositions laites à la:
France, il n’ÿ a rien qui ne soit déjà
existant dans la S.D.N. Précisémeift*
à la dernière assemblée de Genève,
des mots semblables à ceux que con
tiennent les propositions américaines
ont,été-insérés dans lune résolution
des membres de la S.D.N. 11 ne fau
drait pas oublier que la S.D.N. est
contenue dans le traité de Versailles
et qu’elle .y, a.été insérée sur l'insis
tance du président Wilson. Sans ltii,
on peut douter que ce traité eût vu le
jour. Si les Etats-Unis ont répudié le%
idées.du président Wilson et refusé de,
faire partie de la S.D.N., c’est sûre
ment contre l’espérance et les souhaits,
des autres nations
Le remède à la situation actuelle
est bien simple : que F .Amérique entre
dans l’Assemblée de Genève, et il n’y
aura plus besoin d’aucun traité nou
veau.
Londres, 9 janvier. — Plusieurs
journaux suivent avec intérêt le dé
veloppement des négociations fran
co-américaines sur la mise de la
guerre hors la loi.
La Westminster Gazette écrit :
Il faut se rappeler que chaque puis
sance engagée clans la grande guerre,
nia que c’était une guerre d’agression
et le simple fait que M. Briand intro
duit cette phrase contentieuse, est
déjà considéré comme la suggestion
que la France n’est pas disposée à ac
cepter le projet de M. Kellogg.
Le rédacteur diplomatique du
Daily Tei.egraph déclare:
Etant donné que la France, qui est,
un membre permanent du Conseil de
la S.D.N., donnerait son avis sur un
conflit quelconque auquel elle n’aurait
pas encore participé, elle serait à mê
me • de régler la question de ce qui
serait, non pas la guerre d’agression,
mais la guerre permise selon ses pro
pres vues et son inclination.
L’Amérique n’est pas membre de 14
S.D.N. et on ne pourrait pas s’atten
dre à ce qu’elle consente à y être liée
par l’opinion donnée par la France
de ce qui serait ou non la guerre
d’agression. ,
Sur cette question capitale 1 Amé
rique, comme la France et tout a utre
Etat souverain, réclamerait le droit
;L A-.' L S'A {TkH
La Dépêche Algérienne
JL LE PETIT ALGÉRIEN V-/
44 e ANNEE
N*» 15493
25
IRSl
ABONNEMENTS : 3 mois. 6 mois. 1 an.
Alger, Algérie * 21 fr. 50 43 fr. 85 fr.
France, Tunisie, Maroo. 24 Ir. » 47 fr. 90 fr»
Etranger.:.. 48 fr. » 95 fr. 185 fr.
Envoyer l fr. 50 pour chaque changement d’adresse.
Les Abonnements partent des 1 er et 15 de chaque mois.
♦
♦
♦
♦
Z
ADMINISTRATION ET REDACTION
9, Boulevard Laîerrière, ALGER
TELEPHONE: 1.02 CHEQUES POSTAUX :20.21
ANNONCES & RECLAMES
ALGER : Agence Africaine, 57, rue d’isly (téléphone : 4.891
PARIS : Agenoe Africaine, rue de3 Filles Saint-Thomas, 5.
t dans ies principales Agences de France et de l’Etrangei
MARDI 10 JANVIER 1928
LA POLITIQUE
Vers un reclassement des partis
Paris, 6 janvier.
Les partis sont désaxés. C’est un
fait d’évidence. .Un reclassement
s’impose. Il se produira par la force
des choses.
Les expressions « droite, centre,
gauche » sont, désormais, dépour
vues de signification. L’individu éti
queté « réactionnaire » est parfois
un réformateur de meilleur aloi que
tel qui se flatte d’être « avancé ».
Ces formules ont beaucoup perdu de
leur valeur. Même dans les réunions
publiques, elles ont cessé d’être pri
ses au sérieux.
Voyez .nos radicaux. Us. sont, en
matière sociale, aussi conservateurs
que posvsible. Il y a vingt-cinq ans
que le Sénat est len majorité radi
cal, et cependant les réformes dites
sociales y sont mal vues. Elles, moi
sissent dans les cartons. Ç’a été le
cas, entre autres, du projet sur les
assurances sociales. La loi rendant,
applicable en France la convention
de Washington sur la journée de
huit heures, n’a passé au Luxem
bourg qu’à cette condition expresse
que la ratification de cette conven
tion serait subordonnée à la déci
sion de l’Angleterre et de l’Allema
gne.
Je ne dis pas que je désapprouve
cette prudente réserve de nos pères
conscrits. Loin de là. Je me borne
è constater.
Alors, conjure dit l’autre, je « ri
gole » quand on me parle d’une
fusion possible entre la majeure
partie des radicaux, qui sont de
bons bourgeois, pour tout dire en
un mot : des capitalistes, et les
socialistes dont le plan bien arrêté
.est de mettre à mal la propriété
privée et de l’accabler de charges
telles qu’elle risque d’en « crever ».
Je reconnais volontiers qu’il y a
des radicaux plus allants, plus
« nouveau style », que ceux du Sé
nat, et qui fusionneraient volontiers
avec certains socialistes. Oh ! pas
avec tous, seulement avec la frac
tion modérée du parti S. F. I. O.,
dite réformiste.
Cette coalition irait comme un
gant à ces derniers qui ne peuvent
pas sentir les marxistes ou révolu
tionnaires avec lesquels ils ne mar
chent qu’à régret.
*
*
On le voit, nous d
clans le parti radical et, de
thème, deiSx dans le parti socialiste,
où, en réalité, on en aperçoit trois,
car, entre les réformistes et les ré
volutionnaires, il y a les centristes
de la nuance Blum.
Je irie borne à mentionner les
communistes, et je reviens en ar
rière' pour constater qu’il y a entre
les républicains modérés et les ra-
jdicaux valoisiens — ainsi dénom
més parce que leur comité exécutif
•siègf£ rue de Valois — une poussiè
re de petits groupes dont les mem
bres tiennent à se distinguer à la
fois de leurs voisins de gauche qui
ftont les radicaux officiels aux des
tinées desquels préside M. Daladier,
et de leurs voisins de droite.
Ces républicains dits de gauche
ne sont, en réalité, que des républi
cains du centre, des modérés, bien
qu’ils s’intitulent parfois radicaux
.pour faire plaisir à une partie de
leur clientèle. Ces républicains-là
me rappellent le mot de Deschanel
qui disait : « 'Ce qui nous perd, c’est
la peur de ne pas paraître assez
'avancés ».
loiieüu nu joui
(De notre rédacteur parisien)
Pour être bien vu de l’électeur, il
faut paraître avancé, dans les mots
sinon dans les choses. L’étiquette
rouge couvre souvent une marchan
dise bien incolore.
C’est de là que vient, notre mal
heur. Il faut, avant tout, pour être
élu, ou réélu, plaire à l’électeur.
Atteindre ce but n'est pas aussi dif
ficile qu’on pourrait le croire : il
suffit de tout promettre, de donner
satisfaction à toutes les collectivi
tés qui se présentent pour avoir
leur part du gâteau budgétaire.
Sans doute. Mais alors nous cou
rons à la ruine de l’Etat. M. Ché-
ron l'a déclaré solennellement au
Luxembourg : « Pour restaurer dé
finitivement nos finances, il faut
d’abord restaurer l’Etat. »
*
x x
Les candidats complètent d’une
autre manière la formule de M.Ché-
ron, qui est aussi celle de M. Poin
caré. Ils disent : « Il faut d’abord
se faire élire ».
Mais je n’ai pas fait le tour de
tous les partis. Voici le groupe de
M. Louis Marin (l’Union Républi
caine Démocratique), qui compte à
la Chambre une centaine de mem
bres- Ce groupe n’a pas craint d’ins
crire dans son programme, non pas
la laïcité intégrale, mais ce mot
magique : liberté. Oui, liberté de
conscience', liberté d’association, li
berté de 1’enseigneme.nt.
Qui, parmi les républicains non
radicaux a le front de ne pas con
tresigner un si beau programme ?
Il y a ceux qui s’obstinent à vouloir
faine risette aux radicaux valoi
siens, en vue d’une hypothétique
concentration, où ils pêcheraient
quelques portefeuilles. Voilà pour
quoi ils opposent « laïcité » à « li
berté », comme si ces deux termes
ne pouvaient pas être combinés
dans l’intérêt de tous !
Il y a, au centre du Palais-Bour
bon/ un petit groupe de quatorze
membres qui compte revenir plus
nombreux dans la prochaine Cham
bre. C’est le parti- démocrate popu
laire, qui a tenu, il y a quelques se
maines, son Congrès annuel à Or
léans.
Ce groupe, qui se compose de ca
tholiques, entend être à la fois li
béra/ dn matière confessionnelle et
. xv /g neimîïïL ât \t avancé » en
maiiefir,: «ru»; aïe. ii -s'inspire de
l’exemple des démocrates-chrétiens
de Belgique, d’Autriche, d’Allema
gne... Je ne lui adresserais, pour
ma part, qu’un reproche, c’est celui
de -trop sacrifier à ce pacifisme dan
gereux dont l’origine est louable,
mais dont les conséquences peuvent
devenir détestables. La France de
tous les partis doit songer d’abord
et avant tout à sa sécurité.
Le parti démocrate populaire se
rapproche de la C. G. T., lorsqu’il
invite le Parlement à s’inspirer,
pour son œuvre législative, des avis
du Conseil national économique, du
Conseil supérieur du travail et du
Conseil supérieur de l’agriculture.
Il est bien vrai, on le voit, que
les partis sont désaxés et. l’on peut
prédire, sans crainte de sa tromper,
que nous assisterons bientôt à un
reclassement plus logique et plus
harmonieux. Mais, pour cela, il faut
renoncer aux formules désuètes et
aux vieilleries de programmes qui
ont fait leur temps. Il faut à ce pays
du nouveau et du réalisme.
Louis LAROCHE.
LA JOURNEE PARLEMENTAIRE
LE RAPPROCHEMENT
franco-soviétique
DECLARATIONS DE M. DE MONZIE
Nice, 9 janvier. — Au Congrès des
Conseillers du Commerce extérieur,
M. de Monzie a fait, le soir, devant
inné assemblée de commerçants spé
cialisés dans les "problèmes du com
merce extérieur, une conférence dans
laquelle il a expliqué les raisons pour
lesquelles il a travaillé au rapproche
ment franco-soviétique.
« Où en est et quelle sont les don
nées du problème ? Les soviets disent :
« Donnez-nous des crédits et nous paie
rons ». Nous disons : « Payez-nous ;
•nous ne vous donnerons pas de crédit
'pour payer, maas nous aceptons la
corrélation entre la discussion des det
tes et la discussion d’une formule de
crédits ».
Les dettes, l’orateur les fixe à 60
millions de francs-or.
« Favoriser les transactions avec
c’est augmenter ses facultés de paie
ment ».
Et M. de Monzie donne des rensei
gnements inédits sur le développe
ment des conversations relatives aux
crédits et demande . que ces crédits
soient couverts, précisément, par les
marchés des fournitures à l’État, dont
les pétroles russes formeront l’essen
tiel. Pour que ce jeu de crédit soit
efficace, un accord 'franco-allemand
est nécessaire : accord entre les in
dustriels français, qui désireraient la
pratiquer.
« De ce côté l’accord est singulière
ment avancé grâce à M. Clémeritel qui
s’est entremis pour faciliter les con
versations qui se sont prolongées au
cours du dernier séjour que M. de
Monzie a fait à Berlin. Il faut que les
livraisons françaises et allemandes
soient pratiquées : 1° aux mêmes prix ;
2° aux mêmes conditions de marché,
c’est-à-dire, avec les mêmes clauses de
types de recours à l’arbitrage ; 3° avec
les mêmes garanties d’assurances de
crédit par le moyen d’une coopéra
tive ou d’une mutuelle d’assurance du
crédit franco-allemand, à rechercher.
M. de Monzie garde- -entièrement
la convictiofi au’ü sera nossible de
mener à bien, au travers des contra
dictions et des incompréhensions les
plus difficiles, des négociations avec
le plus difficile des -peuples.
Une tâche difficile
Puris, 9 janvier.
Dans un discours qu'il a prononcé
hier à Bordeaux, M. Albert Thomas,
directeur du Bureau international du
Travail de Genève, a assigné à la gé
nération présente la tache difficile
d'organiser la paix.
Difficile, en effet. Il suffit, pour s'en
rendre compte, de mesurer les obsta
cles auxquels se heurte M. Briand
dans les négociations qu'il a entrepri
ses pour mettre, d'accord avec les
Etats-Unis, la guerre hors la loi.
M. Albert Thomas n'est sans doute
pas le dernier à considérer qu'une
simple déclaration bilatérale ou multi
latérale ne saurait suffire. Les Amé
ricains, cependant, ne veulent pas al
ler au-delà d'un geste platonique, et
ils ne cachent 'pas la mauvaise hu
meur que leur a causée la note fran
çaise, où il est question de guerre
d'agression et non de guerre tout
court.
Maudire la guerre en soi, cela n'en
gage à rien, tandis que maudire avec
précision les guerres d'agression, c'est
tout au moins se ranger normalement
du côté de la victime contre un bour
reau, ce qui est la première étape-
vers l’aide matérielle.
M. Coolidge et M. Kellogg, je le ré
pète, ne veulent pas entendre parler
de prendre un engagement quelcon
que. Ils ne se soucient pas de renou
veler le geste que fit le président Wil
son en 191 7. Leur pays ne veut plus
intervenir dans les affaires d'Europe,
celles d'Amérique lui suffisent. Ils en
veulent à M. Briand d'avoir essayé de
les prendre à l'engrenage genévois.
Le correspondant du Times, à Wa
shington, mande à son journal : « Le
gouvernement américain ne négociera
jamais sur les bases indiquées par
M .Briand, car ce que M. Kellogg a
offert, ce n'est que l'annonce d'une
aspiration, alors que dans les sugges
tions de Paris il pourrait peut-être
trouver le germe d'un engagement.
La négociation Briand-Kellogg est
donc arrivée à un point mort. Le cor
respondant du Times émet l'avis que
le mieux est, pour l'un comme, pour
l’autre, de se retirer d'une position
difficile .C’est vraisemblablement ce
qui, va arriver. On se bornera à re
nouveler -le traité d'arbitrage gai ex
pire eu feener prcJvhain. Quant à la
guerre, elle ne sera pas, pour cette
fois du moins, mise hors la loi.
La tâche d'organiser la paix, dont
a parlé M. Albert Thomas à Bordeaux,
demeure entière. C'est une œuvre ma
laisée, dont les politiciens devraient
parler avec discrétion aux électeurs,
ne serait-ce qu'afin de ne pas leur fai
re concevoir des espérances désor
données.
Une telle attitude est de probité in
tellectuelle élémentaire. Or, pas jilus
tard qu'hier, à Orange, un personna
ge important, ancien ministre, agrégé
de l'Université, président d'un grand
parti politique , M .Daladier, pour l'ap
peler par son nom, a cru devoir parler
de l'arbitrage obligatoire comme d'une
chose que l'on peut, mettre dans un
programme électoral et réaliser en un
tour de main.
L'organisation de la paix par l'ar
bitrage obligatoire est une utopie dé
cevante dont le chef du parti radical
ne devrait pas faire état, comme d’une
éventualité réalisable. La leçon de
choses que nous donne présentement
VAmérique est, à cet égard, trop clai
re pour qu'un homme conscient de ses
responsabilités et de son devoir se
permette de n'en tenir aucun compte.
Nos dêmagogiies sont bien coupa
bles de tout subordonner à l'intérêt
électoral.
L. Marcellin.
m
EGION D’HONNEUR
Sont promus au grade de comman-
ieur :
M. Eug. Pélissier, inspecteur géné-
■al honoraire du génie rural, direc-
eur de l’école supérieure du génie
rural, à Paris.
M. Ricard, président d’honneur de
la Confédération Natitonale, des Asso
ciations agricoles à Neuilly-sur-Seine.
Au grade d’officier, M. -Charles (Lévy,
à Sétif.
Au grade de chevallier, M. Charles
Brocogne, inspecteur principal des
eaux et forêts, à Alger.
L’ACTUALITE
(par Hennot)
Avant laRentrée
DANS LES COULOIRS
DE LA CHAMBRE
Paris, 9 . janvier. — La Chambre,
après avoir élu son bureau, s’empres
sera de fixer son ordre du jour et re
tiendra, certainement, les suggestions
du Gouvernement qui compte deman
der la discussion de deux projets de
loi, dont il tient à obtenir le vote
assez rapide, concernant le recrute
ment. de l’armée et les'lotissements.
Les deux assemblées ont déjà voté
la loi sur M’organisation générale de
l’armée. Le Sénat a légèrement modi
fié le projet qui prévoit l’organisation
de la nation, en temps de guerre, et
son texte devra donc revenir au Palais
Bourbon.
Le projet de loi concernant le re
crutement de l’armée a déjà figuré à
l’ordre du jour de plusieurs séances
de la Chambre, avant les vacances de
janvier. Certains nombres d’articles
ont été adoptés, et c’est à la suite de
la discussion que s’emploieront, sans
doute, tout cl’abord, les députés.
Comme l’intention du Gouvernement
est d’aller vite, il est possible que si
les discours se multipliaient, la Cham
bre ait à siéger assez souvent le matin.
DANS LES COULOIRS DU SENAT
Paris, 9 janvier. — La séance de
rentrée du Sénat aura lieu demain, à
trois heures, sous la présidence de
M. Fleury, sénateur de l’Orne, qui
prononcera le discours d’usage.
La Haute Assemblée procédera, jeu
di, à l’élection de son bureau.
M. Doumer sera réélu président,
sans concurrent.
Deux candidats du même groupe
seront, probablement, en présence,
pour le siège de vice-président de M.
.Jeanneney, sortant, et non rééligible.
Ces deux candidats sont : MM. Rabier
et René Renoult.
La gauche démocratique désignera,
mercredi, celui qui sera le candidat
officiel du groupe.
D’aütre part, M. Joseph Courtier
remplacera M. Leneveu, décédé, à un
siège de secrétaire.
Dès que le bureau sera constitué, le
Sénat devra nommer les grandes com
missions qui, toutes, sauf celle des
finances, sont renouvelables au début
de cette session.
L’ordre du jour de la Haute Assem
blée. pourra, ensuite, être fixé. Y figu
reront d’importants projets comme ce
lui cle la réorganisation de la nation
en temps de guerre ; le collectif de
1927, qui donnera lieu à un important
début financier : la révision des dé
crets dé 1926 et la réforme judiciaire ;
les zones franches, etc...
D'autres délits importants auront
lieu lorsque voindront, en discussion
Lis iuici pcdiàxmiteue M. 1 Léon Gérard,
sur la réforme de l’enseignement se
condaire ; de M: Héry, sur l’enseigne
ment. dù grec ; de M. Eccard, sur lès
menées allemandes en Alsace-Lorrai
ne, etc...
Énfin, si le Gouvernement le de
mande, le Sénat sera amené, peut-être,
à se prononcer sur la question du suf
frage et l’éligibilité des femmes, au
moins dans les élections municipales.
Un
savant peut-ii |_ e s Inondations en Angleterre
se désintéresser
?
Paris, 9 janvier. — Sous ce titre,
M. Georges Claude écrit dans 1»
Revue Hebdomadaire:
Dans la croissance universelle, la
France victorieuse diminue. Parmi les
causes de cette régression, il en est
une dont ceux qui luttent- chez nous
comme ils le peuvent, pour l’indus
trie et pour la -science, peuvent eux-
rnèmes s’accuser .absorbés qu’ils sont
dans leur tâche, qu’ils se désintéres
sent de la politiq-u-e, tenant pour mé
prisables ces intrigues, ces marchan
dages et ces surenchères qui en font
effectivement le fond.
Ces hommes intelligents raisonnent
à faux. S’ils ne voient pas la politique,
la politique les voit. Elle se joue d’eux
et sabote tous leurs efforts. Ainsi, du
point de vue de leur œuvre, ils ont
tort, tandis que du point de vue gé
nérai, ils se trompent encore d’avan
tage, puisque leur répugnance, com
mune d’ailleurs à trop d’hommes de
valeur, prive le pays de services émi
nents en même temps qu’elle le livre
à une majorité (certes, il y a des ex
ceptions nombreuses et honorables) de
non valeurs.
Aussi, à côté des professionnels de
la politique, les hommes de valeur
doivent-ils réclamer leur place. Il faut
que les hommes de premier plan, de
tous les domaines : ceux dont l’œuvre,
le caractère et aussi la vigueur sont
indiscutables ; ceux dont la réussite
peut la mieux écarter tout soupçon
d’intérêt personnel, mettent leur cou
rage civique à la hauteur de leur mé
rite.
Qu’une poignée de ces hommes en
tre au Parlement et cela changerait
bien des choses.
C’est une belle tâche déjà de défen
dre la science, de développer notre
outillage industriel, d’avertir le pays
de tout ce qui se fait d’inquiétant et
de terrible à l’étranger, de combattre
ces monopoles qui transforment en dé
ficits des sources de richesses, tout en
empoisonnant le marché de mauvais
produits : les. allumettes par exemple,
ou en imposant au public des services
mal laits comme le téléphone.
C’est un noble but d’étudier, aussi,
ces méthodes d'organisation du tra
vail qui donnent a-ux ouvriers la pos
sibilité de gagner plus, en travaillant
moins, et permettant aux capitalistes
américains de parler avec, fierté de
l’affectueuse collaboration qui les unit
à leurs employés.
Mais quel service plus grand encore,
si l'exemple* de ces hommes, leurs con
seils. leurs mtéhodes pouvaient rame
ner un peu de bon sens, de 'générosité
et de dignité, dans un pays si dure
ment exploité par l’industrie politi
cienne.
Pour se rendre à Lonarës, les oanlicusards emploient des
locomotion de fortune, puisque les trains et les trarnwags
plus circuler.
moyens de i
ne veurent
•
LE TRANSSAHARIEN
000^
CREATION D’UN OFFICE A PARIS
J
T Paris, 9 janvier. — M. Tardieu., en
plein accord avec M. -Poincaré, vient
d’écrire au gouverneur général de l’Al
gérie, une lettre l’informant que le
gouvernement est décidé de créer un.
Office wan.ssaharien ,qui comprendra,
avec l’Etat français et les grands ré
seaux du Midi du P.-L.-M. et du P.-O.,
toute l’Afrique du nord et l’Afrique oc
cidentale. La somme qui doit- créer
l’Office est- ainsi répartie : 4 millions
pour l’Etat français, 3 millions pour
les grands réseaux, 3 millions pour
l’Algérie, 1 million -pour l’Afrique du
nord et 500.000 francs pour la Tuni
sie.
Cette somme, payable en 1928 et
1929, est jugé-e suffisante pour les étu
des du transsaharien, '-sur lesquelles le
gouvernement statuera ensuite.
Le gouverneur est. prié de soumettre
l’urgence de ces propositions aux Délé
gations financières.
Conférences contradictoires :
— Voici dix francs... Quand je par
lerai, vous crierez : « Bravo ! » et
quand mon adversaire parlera, vous
crierez : « A la porte ! » Et surtout,
ne confondez pas t comme la dernière
foin»
Les prochaines élections
A NANCY. — M. FRANÇOIS-ALBERT
SERA-T-IL CANDIDAT CONTRE
M. LOUIS MARIN
Nancy, 9 janvier. — Le parti radical
et radical-socialiste a offert à M.
François-Albert, ancien sénateur de
la Vienne, une candidature dans la
première circonscription de Nancy
contre M. Louis Marin, ministre des
pensions, député sortant et président
de la Fédération Républicaine. L’an-
,ci-en ministre de l’instruction publique
n’a pas fait connaître sa réponse. On
sait que déjà M. François-Albert a été
sollicité pour être candidat 4 Melle
' (Deux-Sèvres),
»>»-
Les Événements de Chine
PRETRES ET RELIGIEUSES
EN CAPTIVITE
Tien-Tsin, 9 janvier. — La mission
belge de Tien-Tsin a reçu un message
l’informant que quatre prêtres euro
péens, six religieuses et de nombreu
ses étudiantes chinoises sont mainte
nus en captivité par des bandits, à
San-Tao-Ho, dans un centre de Mon
golie et s’attendent à être massacrés
d’un jour à F autre.
Ce message fait savoir que les trou
pes du Feng-Tien, ainsi que des déta
chements du -Kuo-Min-Tang, station
nés à Minghsia, pourraient facilement
atteindre San-Tao-Ho par la route et
délivrer les captifs, car le nombre
de bandits ne dépasse pas cent.
San-Tao-Ho est une des colonies les
plus prospères de la Mongolie inté
rieure. Elle a été, pour ainsi dire,
fondée par les missionnaires qui en
perçant eux-mêmes des canaux, ont
permis à la population de cultiver des
terres, autrefois arides.
Le plus
vieil ouvrier
de France
La femme française
Une étude psychologique
d’un journaliste allemand
Berlin, 9 janvier. — Le correspon
dant du Lokal Anzeiger à Paris pu
blie, sur la psychologie de la femme
française, une étude où se mêlent à
des observations parfois justes, des
appréciations passablement baro
ques. Voici la traduction d’un pas
sage de cette étude :
Que Paris soit le foyer de la mode,
que la capitale française ait introduit
dans le monde les parfums et les
fards, que les parisiennes se croient
tenues à paraître jolies et élégantes ;
ce sont là des faits qui ne prouvent
pas que la française soit frivole et
superficielle. Comme la grande majo
rité de ses - compatriotes, la française
est -conservatrice. La parisienne, et
surtout la provinciale, est la ména
gère la plus économe, la moins exi
geante et la plus active qu’on puisse
rêver.
Suivant les traditions, qui remontent
au Moyen-Age, la jeune fille est éle
vée en vue de sa future mission d’é
pouse 1 et de mère. Elle ne prend au
cune part à la vie sociale sans que ses
pas et toutes ses démarches soient
soumis à la surveillance la plus ri
goureuse. Par exemple, la jeune fille
né peut pas, sans se compromettre,
rendre visite à des amis, en compa
gnie de son fiancé. Aujourd’hui, la
jeune fille bien élevée est toujours ac
compagnée dans la rue. Seule la fem
me mariée peut jouer un rôle dans la
société française et cela, quel que soit
soh âge, car les français sont trop
galants hommes pour ne jamais lais
ser entendre à une femme qu’elle
commence à vieillir.
La femme française a le sentiment
de l’esthétique et elle sait, également,"
se faire respecter. Nous ne devons, ce
pendant, pas la .juger d’après les ma
nières de voir usitées en Allemagne.
Les français ne sont nullement cho-
j qués de voir une femme, même riche,
- faire, le matin, son marché en pantou-
: files, nu-tête et cheveux embrousaillés.
; Souvent cette femme, portant la der-'
I nière création d’un grand couturier, !
se rendra le soir à l’Opéra, dans sa |
propre limousine.
Ce contraste s’explique par l’esprit
d’économie de la française qui cher
che toujours à paraître, même, si elle;
ne dispose que de faibles ressources, l
Aussi se fait-elle l’esclave d’un sou. |
Elle est capable d’économiser, sou par
sou. Commerçante, elle clôt ses volets
tard, dans la soirée, pour ne pas per
dre la vente d’un hareng-saur ou
d’une livré de sel.
Dans les tramways, dans les ciné
mas, les soirs d’été devant la porte
de bsa maison, l’hiver, ail coin de . sa
cheminée, elle travaille sans cesse.
Toute française est née couturière
et son habileté force l’admiration.
LA GUERRE
hors la loi
Ce que l’on dit à Washington
Paris, 9 janvier. — En attendant la
réponse des Etats-Unis à la deuxième
note de M. Briand, au sujet des -pro
positions de M. Kellogg, les nouvelles
de Washington viennent -préciser cer
tains points de vue américains.
. A l'heure actuelle, la discussion se
ramène à un mot : celui d’ « agres
sion ».
Quand, une guerre peut-elle être
dite d’agression .?
A Genève, la question a été abon
damment discutée. Dans le protocole
que nous avons proposé et dont Lon
dres n’a jamais voulu, on définissait
ainsi l’agresseur : « celui qui refuse
l’arbitrage ».
Or, Washington entend, semble-t-il,
avoir le droit de définir le terme, selon
son propre jugement, et le « Chicago
Tribune », ce matin, déclare •-
« La difficulté de définir la guerre
agressive ou défensive ne -peut être ré
glée pa: une simple' déclaration, au
Ca,s ; où elle pourrait refuser de consen
tir à 1’ « arbitrage ».
Nous voici encore dans les- arguties
d’ordre juridique, mais l’optimisme
règne, néanmoins, à Washington,
aussi bien qu’à Paris.
Dans la presse française
Paris, 9 janvier. — Dans le Gau
lois (Denys Meulhan) :
Quant au pacte de la mise hors la
loi de la guerre, on ne signale rien
de nouveau à Washington, mais un
article de l’« Observer » précise le
point de vue britannique. D’après ce
document, le gouvernement cle Lon
tires, tout en admettant le -point de
vue de M. Briand, que le but du pacte
de la S.D.N. est le même que celui
du pacte proposé par M. Kellogg, es
Limerait que la théorie qui consisterait
à mettre la guerre hors la loi. par
une simple déclaration, est en un
sens aussi extrême et impraticable
que la confiance qu’on a, en France
dans les sanctions militaires.
On voudrait voir les négociateurs
prendre un juste milieu et admettre
que certaines sanctions Internationa
les s’imposent, par le maintien de
l’ordre, entre les divers peuples. Mais
on pense en Angleterre qu’au curie
garantie de paix mondiale efficace ne
peut exister sans la coopération amé
ricaine.
C’est pour cela que la S.D.N. est
imparfaite. Aussi, espère-t-on, que
malgré la confusion des moyens em
ployés nour arriver au but, le contact
établi ‘entre Paris et Washington
aura pour conséquence de donner dé
l’efficacité à là S.D.IM, fin à laquelle
i années, les parol-es les plus belles, le»
plus -éloquentes, les plus magnifiques,
sont vaines. 1T y faut le. geste,' c’est-
à-dire le risque.
Ce qui fait la nouveauté du « coVe-ç,
najit » et aussi sa force c’est qü’il,
prévoit des sanctions contre l’Etat
agresseur. On peut soutenir qu’elle»
sont insuffisantes et qu’elles doivent 1
être développées, mais elles existent
et impliquent un risque, et leur déve
loppement impliquera un ri6que plus
grand : c’est la loi même de l’action.
S’imaginer que sans bouger, sans*
s’exposer à rien, par la seule vertu
de l’idée, on balayera de 1-a terre son
plus abominable ‘fléau est d r une in
vraisemblable naïveté.
Dans les temps qui viendront la
morale pure aura, -peut-être, cette
puissance. Actuellement, elle ne l’a'
pas. Le président Wilson, qui n’était 1
pas loin d'avoir la même conception*
optimiste que M. Kellogg, a dû intro
duire des sanctions dans son pacte.
M. Kellogg fera de même ou ne fera
rien.
La presse allemande
Berlin, 9 janvier. — Dans le Tak-
giiche Rundschau (organe de M<
Stressemann) :
M Kellogg a crié à la France ; « Si
vous voulez la paix éternelle, renoncez
à la guerre contre tous les autres
Etats ».
M. Briand a répondu à celà que l’on
devait adapter la procédure suggérée'
par M. Kellogg à la mentalité des diffé
rentes nations, et il a proposé un trai
té, non pas contre la guerre en- soi,
mais bien contre la guerre d’agres
sion.
On comprend que cette réponse éva
sive de l’homme d’Etat français ait
provoqué, en Amérique, une vive ré
probation.
VI. Louis MICHAUX
menuisier dans un tissage de Ma-
reuil depuis 73 ans. Il est, en effet, en
tré dans cette usine en 1854, et ne l'a
jamais quitté. Le prefei du Pas-de-
Calais vient de le proposer pour la
légion d'honneur*
L’AVIATION
LA MISSION CAMA-PROUST
Paris, 9 janvier. — La mission Ga-
ma-Proust a envoyé la dépêche sui
vante de Kaÿes :
« 9 janvier, 15 h. 55. Partis. de Da
kar 7 heures, sommes arrivés à Kay es,
750 kilomètres, à 10 h. 30. Serons de
main à Bamako. Continuerons vers
Niamey et Tombouctou »,
M. KELLOGG
Secrétaire d'Etat d'Amérique
l’appui des Etats-Unis est indispen
sable.
Dans le Quotidien (P. Bertrand)}
Il est invraisemblablement puéril de
penser, comme le font beaucoup
d’hommes d'Etat — et tous ne sont
pas à Washington — que l’on puisse
écarter à jamais la guerre par une
simple formule.
Même à l’heure Actuelle, où les
peuples sont encore horrifiés par une
abominable tuerie de plus de quatre
La presse anglaise
Londres, 9 janvier. — Dans FQb«
server (conservateur) :
Les Etats-Unis sont aujourd’hui leâ
arbitres du monde et la paix dépend,
par conséquent, d’eux, plutôt que de
la S.D.N. Nous suggérons donc que
l’Amérique s’associe aux autres na
tions pour définir l’agresseur, et 1
qu(elle consente enfin à ce que ugite
assistance soit refusée au pays qui,
ayant -été déclaré agresseur, serait
ainsi hors la loi. C’est là le facteur dé
cisif de la paix que les Etats-Unis tien
nent entre leurs' mains. Etant donné
le désir de l’Angleterre d’aider à pré
server la paix, un accueil favorable
sera certainement fait au projet oe
M. Kellogg, lorsqu’il lui sera -présenté.
Du Reynols (libéral) :
Dans, les propositions laites à la:
France, il n’ÿ a rien qui ne soit déjà
existant dans la S.D.N. Précisémeift*
à la dernière assemblée de Genève,
des mots semblables à ceux que con
tiennent les propositions américaines
ont,été-insérés dans lune résolution
des membres de la S.D.N. 11 ne fau
drait pas oublier que la S.D.N. est
contenue dans le traité de Versailles
et qu’elle .y, a.été insérée sur l'insis
tance du président Wilson. Sans ltii,
on peut douter que ce traité eût vu le
jour. Si les Etats-Unis ont répudié le%
idées.du président Wilson et refusé de,
faire partie de la S.D.N., c’est sûre
ment contre l’espérance et les souhaits,
des autres nations
Le remède à la situation actuelle
est bien simple : que F .Amérique entre
dans l’Assemblée de Genève, et il n’y
aura plus besoin d’aucun traité nou
veau.
Londres, 9 janvier. — Plusieurs
journaux suivent avec intérêt le dé
veloppement des négociations fran
co-américaines sur la mise de la
guerre hors la loi.
La Westminster Gazette écrit :
Il faut se rappeler que chaque puis
sance engagée clans la grande guerre,
nia que c’était une guerre d’agression
et le simple fait que M. Briand intro
duit cette phrase contentieuse, est
déjà considéré comme la suggestion
que la France n’est pas disposée à ac
cepter le projet de M. Kellogg.
Le rédacteur diplomatique du
Daily Tei.egraph déclare:
Etant donné que la France, qui est,
un membre permanent du Conseil de
la S.D.N., donnerait son avis sur un
conflit quelconque auquel elle n’aurait
pas encore participé, elle serait à mê
me • de régler la question de ce qui
serait, non pas la guerre d’agression,
mais la guerre permise selon ses pro
pres vues et son inclination.
L’Amérique n’est pas membre de 14
S.D.N. et on ne pourrait pas s’atten
dre à ce qu’elle consente à y être liée
par l’opinion donnée par la France
de ce qui serait ou non la guerre
d’agression. ,
Sur cette question capitale 1 Amé
rique, comme la France et tout a utre
Etat souverain, réclamerait le droit
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.51%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.51%.
- Auteurs similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t543856b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t543856b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t543856b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t543856b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t543856b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t543856b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t543856b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest