Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1929-01-05
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1929 05 janvier 1929
Description : 1929/01/05 (A45,N15854). 1929/01/05 (A45,N15854).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543701s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
ï
LE PETIT ALGÉRIEN
* J ,
45» ANNEE A
N° 15854 4bm
r*
ABONNEMENTS 1
Alger, Algérie *
8 mois, b moto, i m.
21 ir. 50 43 ir, 85 *r.
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ALGER : Agence Africaine, 67, rue d’isi élépbeae : 4.891
PARio : Agence Africaine, tue des Filles Saint-Thomas. 5.
SAMEDI 5 JANVIER 1929
Mil
Les Abonnements partent aes et i& de c haque mois.
•
TELEPHONE : Î.02 CHEQUES POSTAUX î 20.21
Kt dans les principales Agences de France et de 1 Etranger
Nouvelles du Jour
La session ordinaire de la Chambre
Couvrira mardi prochain.
M. Glard, commis pour instruire l’af
faire de la « Gazette du Franc » conti
nue activement ses investigations.
A son arrivée à New-York, M. Parker
Gilbert a fait de très laconiques décla-
lions quant à son rapport sur l’état de
paiement de l’Allemagne. .
Le Sénat américain a commencé, hier,
la discussion au sujet du pacte Kellogg.
M. Hauss, patronné par M. Rossé, est
candidat autonomiste aux prochaines
élections législatives de Colmar.
IL,
iii!Ü
Le mauvais temps continue, tant en
France qu’à l’étranger, occasionnant un
peu partout de gros dégâts, surtout en
mer.
Le Nouvel An à Londres
CHRONIQUE DU VIEIL ALGER
A L’AMIRAUTÉ
Corn,bien d'écrivains, combien
d'artistes sq sont., jusqu’à ce jour,
livrés au plaisir de dépeindre no
tre Amirauté ! Cependant, si sin
cères, si piécis que soient les ta
bleaux, c'est toujours en diversité
de traduction qu'est réalisé cha
cun d’eux. Ce fait n’a certes rien
d’étonnant. Le paysage se trouve
sujet à tant de variations, tant de
transfigurations, relevant de la
minute où le saisit l’observateur !
Sans cesse diversifié sous le soleil,
c'est presque dissemblable qu’il se
découvre en sa poésie du crépus
cule dont l'éphémère enchantement
le fond en une si exquise harmo
nie de couleurs. Et c’est tout autre
qu'il se recompose dans la séréni
té étoilée, quand le fait se recueil
lir, la paix sur lui descendue j
tout autre encore quand, sur la
subtile palpitation de ses eaux,
vient se répandre la caresse de
Phébé, lustrant de fluidités d’ar
gent, son sommeil. C'est, alors
qu’en toute son intensité, s’expri
me l’attrait de l’Amirauté d’Alger.
Nulle mobilité désormais, er^ ee
centre d’action diurne, si ce n est
parfois celle d’une vedette du Pi
lotage qui, en silence, passe, ra
yonnante de ses trois gemmes-si
gnaux : topaze, rubis, émeraude,
et. agrémentée à leur reflet d un
chatoyant pavois sous-marin.- Le
léger navire disparu, seule, sur la
moire, subsisté, dans la rutilante
projection du phare, une bande
role de pourpre, se détachant à la
ressemblance d'une flamme do
guerre, vestige en cette parcelle de
Méditerranée, de la défunte pirate
rie barbaresque.
Car la mec -au contact de ces cô
tes, c’est toujours l’Histoire, l’IIis
toire droit — a sou mouvement, à
ses éclats — se répercute sans ces-
gr la vie antérieure. Aussi, ces va
gues au bouillonnement desquelles
là-bas se blanchit le rivage, ces on
des qui, dolentes, serpentent au
pied des portiques de cette Ami
rauté, demeurent-elles au senti
ment, les flots mêmes qui, jadis,
déroulèrent leurs volutes éeuman-
tes contre les carènes de Charles-
Quint, ou enveloppèrent, d orbes
sonores les coques de Sidi-Ferruch,
*
* *
On peut vraiment, sans méditer,
les considérer ces profondeurs
glauques, gardiennes de tant de
secrets.
En cet hémicycle de pierre, cadre
de tant d’événements, que de rap
pels offerts au spectateur ! Ces
clartés lunaires qui, sur la trans
parence liquide se dispersent, y
multipliant des échos lumineux, ne
semblent-elles pas autant de rémi
niscences du mouvant élément ?
Ne semble-t-ii pas que, mystérieu
sement, s’y retrace le passé en
scintillants " hiéroglyphes ? On re
garde captivé. Mais que d’aventu
re, un souffle vienne à errer sur La
surface évocatrice, aussitôt se ter
nit le miroir qui pense. L’onde
troublée cesse de réfléchir sa lé
gende. Pour l’instant, poursuit iso
lément >sa rêverie séculaire, le
massif historique d’alentour, qui
se découpe sur le ciel en relief de
médaille :
-— Ces roches dont s’enchâssa le
primitif havre des Corsaires, en
tassement., accumulé par des mil
liers de Chrétiens — esclaves, tous
morts au labeur — vous énoncent
âprement le mémorable martyre
auquel s’associe, non moins dou
loureusement célèbre, celui des
Levacher, des Piolle, consuls de
Louis XIV, à qui fut infligé le sup
plice du canon.
Cette voûte à lourds piliers, sur
laquelle, léger, s’érige l’orientalis
me de l’hôtel d’un amiral fran
çais, c’est., outre son antécédence
turque, la lointaine époque des
Césars qu’elle évoque, avec ses
blocs ravis aux ruines de Rusgu-
nix. Ce môle, qui n’a point perdu
souvenance de l’ébranlement de sa
puissante armature, sous la fou
dre britannique de 1816, se revoit,
voué à illustrer de la reproduction
de ses lignes, les armoiries du
commodore dont le bronze tonnant
fit taire la voix du sien. Cette ro
tonde, là, dressée, redit toujours
qu’elle fut le Penon, le bastion
d’Espagne où s’immortalisa le
vain courage d’un, Martin de Var-
gaz. Et avec ses feux .rouge et or,
la tour éclairante dont se surmon
te cet ouvrage, semble, parmi ces
défenses maritimes, vouloir perpé
tuer en note colorée une impres
pion de Castille et d’Aragon..
*
* *
Et voici, avec ses colonnades an*
tiques, l’édifice de la Santé qui,
toutes proportions gardées, figure
ta sanctuaire dé l’Icosiujn Jatin,
qu’aurait oublié le temps.
Ici, plus spécialement, se prête
la pensée à la suggestion du mi*
lieu.
Au charme de l’heure, la vision
vous vient, de scènes religieuses
Sous l’effet d’un mirage, les fût?
doriques se relient de guirlandes
de fleurs. Prêtres et magistrats
vont exercer leur office. Par une
suite improvisée de degrés, des
théories de jeunes filles blanches
vêtues descendent., balançant des
gerbes, chantant des hymnes sa*
crées. On est transposé en un
« tout idéal » paganisme. C’est une
cérémonie où se rénove la mytho
logie des ancêtres, en des rites im'
portés. La procession, aux pas de
laquelle se propose une voie flot
tante, chemine jusqu’au sein de la
darse, semant devant elle des co
rolles. Des danses dessinent leur
eurythmie. On croit voir transpa
raître dans la féerie le visage de
l’aïeule d’El-Djezaïr. Son âme, sur-
gie aux ailes des strophes vibran
tes qu’exhale un chœur invisible,
vient s’unir â l’âme du rêveur qui,
soudain, a l’illusion de contem
pler, amplifié, surembelli, l’hum
ble petit municipe de la civilisa
tion romaine !
Mais, ainsi que dans les songes,
l’apparition se dissipe, aussitôt
remplacée par une autre. C’est
maintenant une trirème royale qui
glisse, oscillante, vers le port mi
nuscule. Une flûte marque leur ca
dence aux rameurs. A son bord,
auprès du roi Juba, qui, avec le
navarque de Césarée, procède à
une visite des escales, se tient,
mollement, étendue sur des cous
sins d’Orient, sa. femme, la belle
Séléné, fille de Cléopâtre.
Une peau de lion git à ses pieds.
Des harpes frissonnent, semant,
dans la brise, les mélodies que pré
fère la reine dont sont joliment
parés : de fleurs, la chevelure — le
cou, du symbolique épervier d’E
gypte.
Et, en sa facilité, la chimère à
laquelle on s’abandonne offre à
présent la vision d’un autre âge.
Une nef d’Islam accède, toutes voi
les éployées. Les couleurs ottoma
nes flottent en sa mâture. C’est
1 envoyé du Sultan qui vient re
mettre au nouveau maître de- l’Al
ger berbère, Kheïr-ed-Din, l’avis
de son rappel à Constantinople où,
en récompense de ses exploits, lui
sera réservée la fonction de Grand-
Amiral..
Et à la faveur de la souveraine
imagination, d’autres Apparitions
suivent, toutes en ordonnance sem
blablement aisées : galères chré
tiennes. de nationalités .diverses,
galères aux armes de France, se
succédant en formes variées jus
qu’aux derniers navires fleurdeli
sés, aux ordres de Duperré.
*
* *
Mais, en résultante de ce nom,
une nouvelle vision s’épanouit, vi
sion de perspective future, cette
fois, et se référant à un proche
avenir. Radieuse, la scène par
avance se déroule des fêtes qu’en
ce cadre fera rayonner le Cente
naire de la Colonie préparé. Le
songeur, en. sa fantaisie, revoit,
adjointes aux manifestations dont
s’ennoblira le pittoresque de ce
lieu, quelques-unes des évocations
auxquelles il vient de se complai
re. Il les revoit, soulignant le dé
cor des gracieuses joutes fleuries
qui, en réédition de celles de 1905
et de 1908, feront se magnifier, sous
des jonchées de calices, ce déli
cieux coin d’eau. Il les revoit en
core dans ces fêtes du soir qui fe
ront surgir, étincelante, comme en
un conte des Mille et une Nuits, ce
quartier vénitien — dans ces fêtes
à la splendeur desquelles réappa
raîtra, toute cristallisée sons. son
éblouissante parure électrique,
l’ancienne résidence des Coptan-
Raïs.
— Tout cela, au contemplateur,
le charme, la magie dégagés de
l'ambiance, le montrent réalisé
sans obstacle, dans cette apothéo
se de bientôt, où des choses, au
prestige de l’art, se matérialisera
le long souvenir, au cœur de cette
^enceinte de si impressionnante élo
quence — de ce particulier site,
de tant commémoratif caractère,
qu’est la classique Darse de l’Al
ger d’autrefois.
H. KLEIN.
Le SI décembre , le Nouvel An a été officiellement fêté à Londres, et on
l’a reçu au son du chant élcg laque des cornemuses, en La personne d'un
joli bébé, au Mayfair Palace, en présence de l'éUle de la société anglaise.
BULLETIN
Le Capital et le Travail
(De noire rédacteur parisien)
îiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnniiimiiiiiiimii
La terre tremble dans
le département du Morbihan
Lorient, 4 janvier. — Jeudi, vers 4 h.,
les régions de Pontivy et de Josselin
ont été agitées par un séisme qui a
duré plusieurs secondes, ressemblant au
roulement lointain d'une canonnade.
Des meubles furent déplacés, des
vaisselles brisées.
Quelques minutes plus tard une se
conde secousse, moins accentué*»...
ressentie*
LE KRACH
delà «Gazette di Franc»
LA MATINEE DE M. GLARD
Ravis, 4 janvier. — M. Glard, juge
d’instruction, a convoqué pour cet
après-midi, à son cabinet, divers
souscripteurs fictifs.
Dans la matinée, il a confronté M.
.Jacques do lire terni, entendu hier, et
M. Eugène Colombier, qui a été in
culpé avant-hier comme souscripteur
fictif.
M. de Breteuil avait déclaré hier
qu’il avait connu Bloch à la suite
d’une démarche faite auprès dq lui
par M. Colombier, qui avait été, du
rant quatorze ans, valet de chambre
de M. de Breteuil père.
M. Eugène Colombier a convenu,
ce matin, qu'il avait demandé à M.
dé Breteuil d’intercéder pour le faire
entrer à la « Gazette du Franc ».
Le magistrat fut étonné, car il sa^
vait que la belle-fille, de M. Colom
bier, Mme veuve Brunet, était l’amie
de Lazare Bloch.
L’affaire fut tirée au clair. Bloch
avait voulu attirer M. de Breteuil
dans une affaire de terrain de golf, et
il avait trouvé ce stratagème pour
amorcer les relations avec M. de Bre
teuil. Par la suite, Bloch fit souscrire
M. de. 'Breteuil à 1 « Interpresse ».
DANS LA PRESSE
Paris, 4 janvier. — Dans la Victoirb
(G ustave Hervé) : .
IL y a des heures bien dures dans
la carrière des magistrats sous notre,
régime où le favoritisme, le piston et
la camaraderie s’étalent comme, une
effronterie et une impudeur qu’aucun
des régimes 'antérieurs n’a jamais at
teintes.
Le juge d’instruction M. Glard, si
c’est, un magistrat d’une haute cons
cience professionnelle, comme il y en
a encore, connaît ce.s heures doulou
reuses et tragiques.
Voilà 15 joiirs que ce magistrat ins
tructeur rôde autour de M. Dumay,
le directeur du « Quotidien ».
Cette fois, le magistrat hésite, renâ
cle : le morceau est, trop gros M. Du
may directeur du journal à qui est
dû, ’ sans conteste le triompire du
cartel de 1924, M. Dumay à qui, som
me toute, tant de ministres doivent
leur fortune... Comment voulez-vous
qu’un simple magistrat ose toucher à
une pareille puissance !
Dans le Petit Parisien (Lucien Ro-
mier) :
Dix ans après la guerre, le pquple
français devant le scandale de la
« Gazette du Franc », manifeste exac
tement La même émotion et le même
réflexe de probité outragée que jadis,
devant le scandale Humbert ou le
scandale Rochette.
Ah ! Nous avait-on assez dit que
nous étions démoralisés, que nous
avions perdu dans l’épreuve nos an
ciennes vertus, nos scrupules de ja
dis, n.os traditionnels instincts de dé
licatesse.
Eli bien, jugez ! Un scandale finan
cier éclate et ce ne sont pas même
les", victimes directes de l’affaire qui
se montrent les plus indignées, c’est
l’opinion ,populaire qui réagit violem
ment dans le sens de l’impitoyable
honnêteté. Fait intéressant, mais aus
si et surtout, fait réconfortant.
Voyez-vous : le .peuple français a
ses défauts, mais il est profondément
imbu de morale. Il le prouve par son
souci constant, parfois maniaque, de
la justice et par la promptitude avec
laquelle il répond aux appels, du sen
timent Il le prouve encore ■ par son
extrême susceptibilité des affaires
d’argent.
Bie.n souvent, voyageant au dehors,
observant les expériènees, lés auda
ces, les tolérances qui sont admises à
l’étranger, je me suis dit que, lorsque,
parfois on accuse de timidité les in
dustriels, les banquiers, lès commer
çants. français, c’est une façon de re
connaître leur'honnêteté 1.
A FRESNES LES-RUNGIS
M. Audibert est installé dans
la cellule n° 45
Paris, 4 janvier. — La prison de
Fresnes-les-iRungis a connu, il y a
quelques années, une notoriété inac
coutumée.
Ce fut après le décès — suspect, oh I
combien ! — de Miguel Àlmeyreda,
détenu sous l’inculpation d’intelli
gence avec l’ennemi. Aujourd’hui, la
prison de Fresnes est de nouveau à
l'ordre du jour des annales péniten
tiaires. C’est que deux événements
singuliers .viennent- de s’y produire.
Depuis hier soir, la prison modèle
ftâf. en etfemacfrcee. Ç’un-e j^art, JL &
fallu préparer le logis du nouvel
hôte de l’infirmerie, M. Pierre Audi
bert, et M. Dufour a fait aménager à
son intention la cellule 45, située au
rez-de-chaussée : une cellule spacieu
se, voisine de celte où Miguel Almey-
reda trouva la mort.
11 n’a pas quitté son lit, veillé par
un interne et deux infirmières, qui
lui ont administré plusieurs piqû
res poup le cahne.r. Aussi, M, Pierre
Audibert a-t-il passé une assez bonne
nuit. Encore que le pronostic du mé
decin chef de la prison reste réservé,
on permettra à Mme Audibert, en rai
son de. la. gravité du mal dont souffre
l’ancien Rédacteur en chef de la
« Gazette du Franc », de venir voir
son mari aussi souvent qu’il lui
plaira.
M a Guyonnet, collaborateur de M°
Campinchi, avocat de M. Pierre Au
dibert, est également attendu aujour
d'hui.
M. Dufour, le? directeur de la pri
son, s’efforce, d'améliorer le sort de
son. nouveau r-r**, pe»o- lequel on
redoute toujours une msue fatale.
UN MALHEUR NE VIENT JAMAIS
SEUL
M, Contoux, gardien chef de la prison
de Fresnes, est victime d’un
vol audacieux
Mais le directeur de Fresnes-les-
Rungis a d’autres soqcis.
Alors qu’il se. félicitait d’avoir en
sa prison un hôte de marque, le gar
dien-chef Contoux, les traits boule
versés, venait lui apprendre un cam
briolage dont il est la triste victime.
M, Contenue, en rentrant à sept
heures dans le logement qu'il habite
dans un pavillon,'non loin de la di
vision des hommes, c’est-à-dire dans
l’encejjite même de la prison, a cons
taté qu’on avait réussi à pénétrer
chez lui par la fenêtre de sa cuisine.
Il eut vite fait de constater que le
malfaiteur lui avait dérobé, non seu
lement des titres, mais aussi des bi
joux appartenant à sa femme, morte
il y a quelque temps, et M. Contoux
maudit le sort qui, en le faisant veuf,
a permis à un voleur de trouver un
logement vide et une armoire pleine.
M. Dufour, directeur de la prison,
n’eut d’autre ressource que de s’a
dresser au commissaire de Ch'oisy-le-
Roi.
M. Brun, commissaire de police,
est venu se documenter sur place.
Certes, il n’y a jamais autant de vo
leurs qu’en prison, mais généralement
les détenus sont en cellule ou dans les
préaux. Cependant, on emploie les
meilleurs, ou . les plus instruits d’en
tre eux, à certains travaux d’écritu:
res ou des comptabilités pour aider
les gardiens surchargés de besogne et
c’est de ce côté que la police enquête.
Mais les gardiens sont démoralisés.
Ils voient dans la présence de M. Pier
re Auuibért, le signe de nouveaux
rr.aliltêurs, car les gardiens de prison
ne sont pas seulement les gens les
plus silencieux, mais aussi les plus
superstitieux du monde.
Paris, 4 janvier.
C’est line leçon de choses bien ins
tructive, que celle qui vient d’être don
née aux mineurs de la Loire. Ces ou
vriers, cédant aux excitations des com
munistes, se sont mis partiellement en
grève, après s’être vu refuser, par leurs
patrons, une augmentation de 5 francs
par jour.
Or, que vient-il de se passer ? Le
Tribunal de Commerce vient de pro
noncer la mise en liquidation judiciaire
de la Société des Houillères, de Saint-
Etienne, dont le passif est de 70 mil
lions et l’actif seulement de 30 millions.
Cette Compagnie occupait 4.000 ouvriers.
Les ouvriers sont en grève : ils vont y
rester définitivement si les affaires de
cette exploitation ne s’arrangent pas. Et
comment s’arrangeraient-elles ? Uns ex
ploitation à perte ne peut pas se pour
suivre indéfiniment. Les puits houillers
de la Loire sont, pour une partie, pres
que épuisés. L’extraction est difficile et
coûteuse. Il importe de souligner que
la Société mise en liquidation judiciaire,
ne distribuait pas, depuis longtemps, de
dividendes à ses actionnaires.
Comment s’étonner qu’elle n’ait, pas
pu faire face à scs affaires si, par sur*
croit, elle est en butte à des exigences
excessives de la part de ses ouvriers
dont, par surcroit, la journée de travail
est inférieure à 7 heures ?
On connaît les arrière tpensées des grévi-
culteurs. Ils se disent qui si les patrons,
excédés et ruinés, jettent le manche après
la cognée, ils sommeront l’Etat de re
prendre l’exploitation et de se faire pa
tron mineur. Les déficits d’exploitation,
lorsqu'il s’agit de l’Etat, sont faciles à
combler. Il n’y a qu’à plonger dans le
budget.
Assurément, mais avec ce système,
après avoir ruiné les particuliers on rui
ne la collectivité. Il n’y a qu’à voir ce
qui se passe en Russie, où les ouvriers
sont, à beaucoup près, en plus mauvaise
posture que ceux des pays dits capitalis
tes. En Russie Soviétique les grèves sont
sévèrement interdites, ce qui n’empêche
pas la misère d’être grande.
Sans aller si loin, regardons ce qui se
passe en Angleterre, où les propriétai
res de mines exploitant o perte ont dû
licencier leur personnel, si bien quil y
a, dans le Royaume Uni, plus d’un mil
lion de chômeurs.
Si les ouvriers anglais n’avaient pas
obéi aux excitations des meneurs, s’ils
avaient été moins intransigents dans leurs
réclamations, s’ils avaient consenti à re
cevoir des salaires un peu moindres,
tout en travaillant plus longtemps, bon
nombre d’exploitants des mines pauvres
auraient pu tenir le coup, de sorte que
le chiffre, des chômeurs serait moindre.
Il en aurait été probablement de mê
me dans la Loire, mais les communistes
ne l’entendent pas ainsi. Tout accord en
tre le capital et le travail leur apparaît
comme une calamité. Ils pensent, comme
les socialistes du reste, que plus l’ou
vrier est malheureux, plus il sera mé
content et qu’on ne fait pas de révo
lutions avec des citoyens satisfaits do
leur sort : il s’agit donc de pousser, à
bout les masses populaires.
Cette triste besogne est faite avec l or
de Moscou. C’est cela qui est intolérable
et que le Gouvernement ne devrait pas
tolérer plus longtemps.
L. MARCELLIN.
Le « camarade » Trotsky
aurait été enlevé
TROTSKY
Varsovie, 4 janvier. — Les journaux
de Varsovie publient une nouvelle selon
laquelle M. Trotsky aurait été enlevé.
Il y a quelques jours, en automobile, par
9 personnes armées.
La poursuite, engagée aussitôt,, s'a.
dotas Aucu» pW***- x
LE DIFFÉREND
entra D Balliie et le Parapaj
LES DEUX PAYS SE METTENT
D’AGCORD POUR REGLER PAR
DES MOYENS PACIFIQUES
LEURS LITIGES
Washington, 4 janvier. — Sous les
auspices de la conférence interaméri
caine de conciliation et d’arbitrage,
la Bolivie et le Paraguay se sont mis
solennellement d’accord pour régler
leur différend par des moyens pacifi
ques.
C’est dans la salle d’honneur du bâ
timent ‘ de l’Union Panaméricaine,
que M. Diez Demedina, le ministre
de Bolivie, et M. Juan Ramirez, le
chargé d’affaires du Paraguay, ont
signé le protocole d’arbitrage,
La cérémonie, qui a été des plus
simples, était présidée par M. Kel
logg, entouré des représentants des
pays de l’Amérique du Sud. Entre |M.
Kellogg et M, Hugues, était assise
Mme Ferrara, femme du ministre de
Cuba. , ,
Immédiatement après la signature,
les assistants, qui ne comprenaient
qu’un petit groupe de diplomates et
de délégués à la conférence, applau
dirent chaleureusement,
M. Ayala, prenant la parole, au nom
du Paraguay, remercia le comité de
ses efforts pour amener la pacifica
tion et ajouta que c’était un grand
plaisir pour lui d’enregistrer le fait
que son pays n’avait jamais mis
d’obstacles à ces négociations.
M. Demedina, pour la Bolivie, s ex
prima en termes analogues et fit
ressortir que sou pays n’avait été
o-uidé dans cette question que par
l'esprit de rectitude et de justice.
M. Kellogg, s’adressant aux deux
signataires, félicita leur pays res
pectif de leur désir de maintenir la
paix et d'avoir suivi la ligne de con
duite proposée par la conférence pour
que la paix et la bonne volonté ré
gnent clans : tout l’hémisphère occi
dental. Il termina par ces mots^ :
« Nous -vous félicitons, en cette oc
casion mémorable, d’avoir évité un
conflit qui aurait pu être désastreux
pour ; vos pays; aussi biep que P*™*
‘■toute l’Amériiw*-
LA QUESTION
- DES RÉPARATIONS
M. Gilbert Parker
à New-York
LES DECLARATIONS
DE L’AGENT GENERAL
New-York, 4 janvier, — M. Parker
Gilbert, agent general des réparations,
a déclaré à son arrivée à New-York
que les critiques allemandes sur son
rapport, résultent probablement d’une
lecture hâtive et incomplète du texte
et que, s’il avait été possible de pu
blier son rapport, les commentaires
, e „ la P res se allemande auraient «ié
differents.
On lui reproche (l’avoir omis de
dire que l'Allemagne a, jusqu’à main
tenant., payé les réparations à l’aide
d emprunts et non à l’aide du sur
plus de ses opérations.
L’agent général a déclaré qu’il a
mièntionné, dans son rapport, que
1 Allemagne a négocié des emprunts
à l’etranger.
M. Gilbert s’est refusé à toute autre
déclaration, son rapport contenant, a
son avis, tout ce qu’il y avait, à dire
sur 1a. question des réparations.
Quant au retrad apporté à la pu
blication intégrale, il est dû aux der
niers jours de fête,
La publication sera faite d’ici en
viron une semaine.
Après avoir passé deux jours à
New-York, M, Parker Gilbert se ren
dra à Washington.
Il a déclaré que ses entrevues avec
M. Coolidge et toutes les autres per
sonnalités auront un caractère offi
cieux, vu qu’il ne représente pas le
gouvernement américain en France.
L’EMOTION EN ALLEMAGNE
Berlin, 4 janvier. — L’émotion est
toujours vive au sujet du rapport de
M. Parker Gilbert,
Un grand personnage, M. Strese-
mann lui-même, dit-on, ferait bientôt
un exposé pour réfuter l’agent géné
ral.
D’autre part, à Washington, le dé
partement du commerce rend public
un autre rapport : celjlii de M.
Fayelte W. Allport, attaché des Etats-
Unis à Berlin, et ce rapport, comme
par hasard, envisage la situation éco
nomique du Reich sous an jour très
défavorable.
Cela promet de longues et dures dis
cussions.
LES JOURNAUX PARISIENS
Dans le Gaulois (René Lara) :
Il convient d’attendrç à l’œuvre çet-
te collaboration du marché des
Etats-Unis à la commercialisation sou
haitée de la dette allemande. Si ce
résultat est atteint un grand pas se
ra accompli dans la voie de l’apaise
ment.
L’Allemagne ne serait pas la der
nière, d’ailleurs, à en recueillir les
bénéfices. Mais veut-elle réellement
payer î
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
Le Reich qui rêve à la fois de l’é
vacuation anticipée de la Rhénanie et
de l’Anschluss, ne renonce pas à ob
tenir de l’Europe une réduction nou
velle des réparations. Nous ne croyons
pas qu’il y réussisse, quels que soient
les sentiments conciliants de la
France.
Dans le Petit Journal (M. de la Pa
lisse) i
Au lendemain d’une épreuve aussi
longue, aussi cruelle que l’a été la
guerre de 1914-1918, la paix apparais
sait au peuple français comme un re
pos chèrement acheté. 11 croyait, et
d’aucuns le lui disaient, que sa tran
quillité était assurée et que tout, dé
sormais, serait facile. Il y avait du
danger à faire naître cette illusion, il
y en avait à l’entretenir.
Un des grands mérites de M. Poin
caré a été, là-dessus, de toujours par
ler franc à la France et à l’Allema
gne. Pour cette raison qui s’ajoute â
plusieurs autres, il est, aujourd’hui,
où il s’agit de sortir avec prudence
du provisoire et de jeter les bases
du définitif, le négociateur particu
lièrement qualifié. Encore est-il né
cessaire que, dès la rentrée des Cham
bres, les assemblées montrent que,
dans cette question nationale, le gou
vernement de M. Poincaré interprète
les sentiments de volonté unanimes
de tous les partis nationaux, de telle
sorte que l’Allemagne ne puisse pas
espérer qu’elle obtiendrait plus et
mieux d’un autre gouvernement.
LES JOURNAUX AMERICAINS
New-York, 4 janvier. — Dans le New-
York. Herald Tribune :
ni:
POUR LA CONFÉRENCE
DES EXPERTS
A Washington, il est actuellement
fort question de parler de la désigna-
lion des représentants américains à
la Conférence des Experts. Voici M.-
DWIGI1T MOROYV, que l'on cite sur
tout parmi les nombreux noms ^mU,
en avant -
Il résulte du rapport de l’agent des'
réparations que deux résuetats peu-'
vent être considérés comme ayant été
vérifiés. Le premier est que l’Allema-i
gne peut payer les annuités stipulées,
et le second que ces paiements aile/
mands peuvent être faits sans jetei
le désordre dans le marché interna*
tional du change.
LES JOURNAUX ITALIENS
Rome, 4 janvier. — Dans la TribunA,
Ce journal écrit :
Cette nouvelle discussion sur ce que
l’Allemagne peut payer est parfaite-,
ment superflue et renouvelle, à dix!
ans de distance, l’erreur du président
Wilson, consistant à substituer les ré*
parafions aux indemnités..
iiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiüiitiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiimimmii
L’ARRIVÉE à MARSEILLE
de là André-Lebon *
LE MEDECIN DU BORD S’EST
TUE A SAIGON, AU COURS
D’UNE PROMENADE EN AUTO
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 4 janvier. — L’ « André-
Lebon », courrier d'Extrême-Orient,
commandé par le capitaine Le Flahec,
est arrivé ce matin dans notre port. ,
Parmi les passagers se trouvaient ?
MM. le Docteur Le Moignlc, récem
ment élu sénateur de l’Inde Française
en remplacement de M. Paul Bluysenj,
décédé et Kirscher, directeur des doua-ç
nés en Indo-Chine, qui revient de mis-,
sion officielle.
L’escale de T « André-Lebon » a
Saïgon a été marquée par un tragique
événement. Au cours d’une promenade
en auto, le médecin du bord, le docteuf
Lafarellè, s’est tué accidentellement j
avec trois autres occupants de la vol**
ture. La dépouille mortelle du médecin,
a été ramenée par le navire.
iiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiminiiiiiiiiiiiiiiiL
liiiiî
Le naufrage présumé
du « Malakoff »
QUELQUES RENSEIGNEMENTS
SUR LE VAPEUR ET SON EQUIPAGB
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 4 janvier. — Voici des ren
seignements complémentaires sur le,
« Malakoff », navire présumé perdu en
Méditerranée :
Le « Malakoff » appartient au port
de Dunkerque. Il a un tonnage de 2.819,
tonnes et est commandé par le capital-,
ne Caire. Son équipage compte 33 hom-,
mes. Il effectuait régulièrement le tra
jet Dunkerque-Tamatave. Il était ré
cemment parti de Dunkerque, avait fait
escale au Havre et à Alger et faisait
route sur Marseille, où il devait arrive?
aujourd’hui, pour y prendre un charge
ment à destination de Madagascar.— M*
"1,
ur la Côte d’Azur
Sur la Côte d’Aznr autant qu’à Paris, le Réveillon a été /éfé aucc
aresse Mais, pour se remettre de celte nuit de fatigues et d insomnie ^
les hivernants de Cannes et de Nice ont eu
rie un soleil éclatant et l'eau tiède de la Méditer)ante, quelle Us s'adonnent au jeu du baskel-thuL
LE PETIT ALGÉRIEN
* J ,
45» ANNEE A
N° 15854 4bm
r*
ABONNEMENTS 1
Alger, Algérie *
8 mois, b moto, i m.
21 ir. 50 43 ir, 85 *r.
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ADMINISTRATION ET REDACTION
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France, Tunisie, Maroc.
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Chaque changement d’adresse.
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ALGER : Agence Africaine, 67, rue d’isi élépbeae : 4.891
PARio : Agence Africaine, tue des Filles Saint-Thomas. 5.
SAMEDI 5 JANVIER 1929
Mil
Les Abonnements partent aes et i& de c haque mois.
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TELEPHONE : Î.02 CHEQUES POSTAUX î 20.21
Kt dans les principales Agences de France et de 1 Etranger
Nouvelles du Jour
La session ordinaire de la Chambre
Couvrira mardi prochain.
M. Glard, commis pour instruire l’af
faire de la « Gazette du Franc » conti
nue activement ses investigations.
A son arrivée à New-York, M. Parker
Gilbert a fait de très laconiques décla-
lions quant à son rapport sur l’état de
paiement de l’Allemagne. .
Le Sénat américain a commencé, hier,
la discussion au sujet du pacte Kellogg.
M. Hauss, patronné par M. Rossé, est
candidat autonomiste aux prochaines
élections législatives de Colmar.
IL,
iii!Ü
Le mauvais temps continue, tant en
France qu’à l’étranger, occasionnant un
peu partout de gros dégâts, surtout en
mer.
Le Nouvel An à Londres
CHRONIQUE DU VIEIL ALGER
A L’AMIRAUTÉ
Corn,bien d'écrivains, combien
d'artistes sq sont., jusqu’à ce jour,
livrés au plaisir de dépeindre no
tre Amirauté ! Cependant, si sin
cères, si piécis que soient les ta
bleaux, c'est toujours en diversité
de traduction qu'est réalisé cha
cun d’eux. Ce fait n’a certes rien
d’étonnant. Le paysage se trouve
sujet à tant de variations, tant de
transfigurations, relevant de la
minute où le saisit l’observateur !
Sans cesse diversifié sous le soleil,
c'est presque dissemblable qu’il se
découvre en sa poésie du crépus
cule dont l'éphémère enchantement
le fond en une si exquise harmo
nie de couleurs. Et c’est tout autre
qu'il se recompose dans la séréni
té étoilée, quand le fait se recueil
lir, la paix sur lui descendue j
tout autre encore quand, sur la
subtile palpitation de ses eaux,
vient se répandre la caresse de
Phébé, lustrant de fluidités d’ar
gent, son sommeil. C'est, alors
qu’en toute son intensité, s’expri
me l’attrait de l’Amirauté d’Alger.
Nulle mobilité désormais, er^ ee
centre d’action diurne, si ce n est
parfois celle d’une vedette du Pi
lotage qui, en silence, passe, ra
yonnante de ses trois gemmes-si
gnaux : topaze, rubis, émeraude,
et. agrémentée à leur reflet d un
chatoyant pavois sous-marin.- Le
léger navire disparu, seule, sur la
moire, subsisté, dans la rutilante
projection du phare, une bande
role de pourpre, se détachant à la
ressemblance d'une flamme do
guerre, vestige en cette parcelle de
Méditerranée, de la défunte pirate
rie barbaresque.
Car la mec -au contact de ces cô
tes, c’est toujours l’Histoire, l’IIis
toire droit — a sou mouvement, à
ses éclats — se répercute sans ces-
gr la vie antérieure. Aussi, ces va
gues au bouillonnement desquelles
là-bas se blanchit le rivage, ces on
des qui, dolentes, serpentent au
pied des portiques de cette Ami
rauté, demeurent-elles au senti
ment, les flots mêmes qui, jadis,
déroulèrent leurs volutes éeuman-
tes contre les carènes de Charles-
Quint, ou enveloppèrent, d orbes
sonores les coques de Sidi-Ferruch,
*
* *
On peut vraiment, sans méditer,
les considérer ces profondeurs
glauques, gardiennes de tant de
secrets.
En cet hémicycle de pierre, cadre
de tant d’événements, que de rap
pels offerts au spectateur ! Ces
clartés lunaires qui, sur la trans
parence liquide se dispersent, y
multipliant des échos lumineux, ne
semblent-elles pas autant de rémi
niscences du mouvant élément ?
Ne semble-t-ii pas que, mystérieu
sement, s’y retrace le passé en
scintillants " hiéroglyphes ? On re
garde captivé. Mais que d’aventu
re, un souffle vienne à errer sur La
surface évocatrice, aussitôt se ter
nit le miroir qui pense. L’onde
troublée cesse de réfléchir sa lé
gende. Pour l’instant, poursuit iso
lément >sa rêverie séculaire, le
massif historique d’alentour, qui
se découpe sur le ciel en relief de
médaille :
-— Ces roches dont s’enchâssa le
primitif havre des Corsaires, en
tassement., accumulé par des mil
liers de Chrétiens — esclaves, tous
morts au labeur — vous énoncent
âprement le mémorable martyre
auquel s’associe, non moins dou
loureusement célèbre, celui des
Levacher, des Piolle, consuls de
Louis XIV, à qui fut infligé le sup
plice du canon.
Cette voûte à lourds piliers, sur
laquelle, léger, s’érige l’orientalis
me de l’hôtel d’un amiral fran
çais, c’est., outre son antécédence
turque, la lointaine époque des
Césars qu’elle évoque, avec ses
blocs ravis aux ruines de Rusgu-
nix. Ce môle, qui n’a point perdu
souvenance de l’ébranlement de sa
puissante armature, sous la fou
dre britannique de 1816, se revoit,
voué à illustrer de la reproduction
de ses lignes, les armoiries du
commodore dont le bronze tonnant
fit taire la voix du sien. Cette ro
tonde, là, dressée, redit toujours
qu’elle fut le Penon, le bastion
d’Espagne où s’immortalisa le
vain courage d’un, Martin de Var-
gaz. Et avec ses feux .rouge et or,
la tour éclairante dont se surmon
te cet ouvrage, semble, parmi ces
défenses maritimes, vouloir perpé
tuer en note colorée une impres
pion de Castille et d’Aragon..
*
* *
Et voici, avec ses colonnades an*
tiques, l’édifice de la Santé qui,
toutes proportions gardées, figure
ta sanctuaire dé l’Icosiujn Jatin,
qu’aurait oublié le temps.
Ici, plus spécialement, se prête
la pensée à la suggestion du mi*
lieu.
Au charme de l’heure, la vision
vous vient, de scènes religieuses
Sous l’effet d’un mirage, les fût?
doriques se relient de guirlandes
de fleurs. Prêtres et magistrats
vont exercer leur office. Par une
suite improvisée de degrés, des
théories de jeunes filles blanches
vêtues descendent., balançant des
gerbes, chantant des hymnes sa*
crées. On est transposé en un
« tout idéal » paganisme. C’est une
cérémonie où se rénove la mytho
logie des ancêtres, en des rites im'
portés. La procession, aux pas de
laquelle se propose une voie flot
tante, chemine jusqu’au sein de la
darse, semant devant elle des co
rolles. Des danses dessinent leur
eurythmie. On croit voir transpa
raître dans la féerie le visage de
l’aïeule d’El-Djezaïr. Son âme, sur-
gie aux ailes des strophes vibran
tes qu’exhale un chœur invisible,
vient s’unir â l’âme du rêveur qui,
soudain, a l’illusion de contem
pler, amplifié, surembelli, l’hum
ble petit municipe de la civilisa
tion romaine !
Mais, ainsi que dans les songes,
l’apparition se dissipe, aussitôt
remplacée par une autre. C’est
maintenant une trirème royale qui
glisse, oscillante, vers le port mi
nuscule. Une flûte marque leur ca
dence aux rameurs. A son bord,
auprès du roi Juba, qui, avec le
navarque de Césarée, procède à
une visite des escales, se tient,
mollement, étendue sur des cous
sins d’Orient, sa. femme, la belle
Séléné, fille de Cléopâtre.
Une peau de lion git à ses pieds.
Des harpes frissonnent, semant,
dans la brise, les mélodies que pré
fère la reine dont sont joliment
parés : de fleurs, la chevelure — le
cou, du symbolique épervier d’E
gypte.
Et, en sa facilité, la chimère à
laquelle on s’abandonne offre à
présent la vision d’un autre âge.
Une nef d’Islam accède, toutes voi
les éployées. Les couleurs ottoma
nes flottent en sa mâture. C’est
1 envoyé du Sultan qui vient re
mettre au nouveau maître de- l’Al
ger berbère, Kheïr-ed-Din, l’avis
de son rappel à Constantinople où,
en récompense de ses exploits, lui
sera réservée la fonction de Grand-
Amiral..
Et à la faveur de la souveraine
imagination, d’autres Apparitions
suivent, toutes en ordonnance sem
blablement aisées : galères chré
tiennes. de nationalités .diverses,
galères aux armes de France, se
succédant en formes variées jus
qu’aux derniers navires fleurdeli
sés, aux ordres de Duperré.
*
* *
Mais, en résultante de ce nom,
une nouvelle vision s’épanouit, vi
sion de perspective future, cette
fois, et se référant à un proche
avenir. Radieuse, la scène par
avance se déroule des fêtes qu’en
ce cadre fera rayonner le Cente
naire de la Colonie préparé. Le
songeur, en. sa fantaisie, revoit,
adjointes aux manifestations dont
s’ennoblira le pittoresque de ce
lieu, quelques-unes des évocations
auxquelles il vient de se complai
re. Il les revoit, soulignant le dé
cor des gracieuses joutes fleuries
qui, en réédition de celles de 1905
et de 1908, feront se magnifier, sous
des jonchées de calices, ce déli
cieux coin d’eau. Il les revoit en
core dans ces fêtes du soir qui fe
ront surgir, étincelante, comme en
un conte des Mille et une Nuits, ce
quartier vénitien — dans ces fêtes
à la splendeur desquelles réappa
raîtra, toute cristallisée sons. son
éblouissante parure électrique,
l’ancienne résidence des Coptan-
Raïs.
— Tout cela, au contemplateur,
le charme, la magie dégagés de
l'ambiance, le montrent réalisé
sans obstacle, dans cette apothéo
se de bientôt, où des choses, au
prestige de l’art, se matérialisera
le long souvenir, au cœur de cette
^enceinte de si impressionnante élo
quence — de ce particulier site,
de tant commémoratif caractère,
qu’est la classique Darse de l’Al
ger d’autrefois.
H. KLEIN.
Le SI décembre , le Nouvel An a été officiellement fêté à Londres, et on
l’a reçu au son du chant élcg laque des cornemuses, en La personne d'un
joli bébé, au Mayfair Palace, en présence de l'éUle de la société anglaise.
BULLETIN
Le Capital et le Travail
(De noire rédacteur parisien)
îiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnniiimiiiiiiimii
La terre tremble dans
le département du Morbihan
Lorient, 4 janvier. — Jeudi, vers 4 h.,
les régions de Pontivy et de Josselin
ont été agitées par un séisme qui a
duré plusieurs secondes, ressemblant au
roulement lointain d'une canonnade.
Des meubles furent déplacés, des
vaisselles brisées.
Quelques minutes plus tard une se
conde secousse, moins accentué*»...
ressentie*
LE KRACH
delà «Gazette di Franc»
LA MATINEE DE M. GLARD
Ravis, 4 janvier. — M. Glard, juge
d’instruction, a convoqué pour cet
après-midi, à son cabinet, divers
souscripteurs fictifs.
Dans la matinée, il a confronté M.
.Jacques do lire terni, entendu hier, et
M. Eugène Colombier, qui a été in
culpé avant-hier comme souscripteur
fictif.
M. de Breteuil avait déclaré hier
qu’il avait connu Bloch à la suite
d’une démarche faite auprès dq lui
par M. Colombier, qui avait été, du
rant quatorze ans, valet de chambre
de M. de Breteuil père.
M. Eugène Colombier a convenu,
ce matin, qu'il avait demandé à M.
dé Breteuil d’intercéder pour le faire
entrer à la « Gazette du Franc ».
Le magistrat fut étonné, car il sa^
vait que la belle-fille, de M. Colom
bier, Mme veuve Brunet, était l’amie
de Lazare Bloch.
L’affaire fut tirée au clair. Bloch
avait voulu attirer M. de Breteuil
dans une affaire de terrain de golf, et
il avait trouvé ce stratagème pour
amorcer les relations avec M. de Bre
teuil. Par la suite, Bloch fit souscrire
M. de. 'Breteuil à 1 « Interpresse ».
DANS LA PRESSE
Paris, 4 janvier. — Dans la Victoirb
(G ustave Hervé) : .
IL y a des heures bien dures dans
la carrière des magistrats sous notre,
régime où le favoritisme, le piston et
la camaraderie s’étalent comme, une
effronterie et une impudeur qu’aucun
des régimes 'antérieurs n’a jamais at
teintes.
Le juge d’instruction M. Glard, si
c’est, un magistrat d’une haute cons
cience professionnelle, comme il y en
a encore, connaît ce.s heures doulou
reuses et tragiques.
Voilà 15 joiirs que ce magistrat ins
tructeur rôde autour de M. Dumay,
le directeur du « Quotidien ».
Cette fois, le magistrat hésite, renâ
cle : le morceau est, trop gros M. Du
may directeur du journal à qui est
dû, ’ sans conteste le triompire du
cartel de 1924, M. Dumay à qui, som
me toute, tant de ministres doivent
leur fortune... Comment voulez-vous
qu’un simple magistrat ose toucher à
une pareille puissance !
Dans le Petit Parisien (Lucien Ro-
mier) :
Dix ans après la guerre, le pquple
français devant le scandale de la
« Gazette du Franc », manifeste exac
tement La même émotion et le même
réflexe de probité outragée que jadis,
devant le scandale Humbert ou le
scandale Rochette.
Ah ! Nous avait-on assez dit que
nous étions démoralisés, que nous
avions perdu dans l’épreuve nos an
ciennes vertus, nos scrupules de ja
dis, n.os traditionnels instincts de dé
licatesse.
Eli bien, jugez ! Un scandale finan
cier éclate et ce ne sont pas même
les", victimes directes de l’affaire qui
se montrent les plus indignées, c’est
l’opinion ,populaire qui réagit violem
ment dans le sens de l’impitoyable
honnêteté. Fait intéressant, mais aus
si et surtout, fait réconfortant.
Voyez-vous : le .peuple français a
ses défauts, mais il est profondément
imbu de morale. Il le prouve par son
souci constant, parfois maniaque, de
la justice et par la promptitude avec
laquelle il répond aux appels, du sen
timent Il le prouve encore ■ par son
extrême susceptibilité des affaires
d’argent.
Bie.n souvent, voyageant au dehors,
observant les expériènees, lés auda
ces, les tolérances qui sont admises à
l’étranger, je me suis dit que, lorsque,
parfois on accuse de timidité les in
dustriels, les banquiers, lès commer
çants. français, c’est une façon de re
connaître leur'honnêteté 1.
A FRESNES LES-RUNGIS
M. Audibert est installé dans
la cellule n° 45
Paris, 4 janvier. — La prison de
Fresnes-les-iRungis a connu, il y a
quelques années, une notoriété inac
coutumée.
Ce fut après le décès — suspect, oh I
combien ! — de Miguel Àlmeyreda,
détenu sous l’inculpation d’intelli
gence avec l’ennemi. Aujourd’hui, la
prison de Fresnes est de nouveau à
l'ordre du jour des annales péniten
tiaires. C’est que deux événements
singuliers .viennent- de s’y produire.
Depuis hier soir, la prison modèle
ftâf. en etfemacfrcee. Ç’un-e j^art, JL &
fallu préparer le logis du nouvel
hôte de l’infirmerie, M. Pierre Audi
bert, et M. Dufour a fait aménager à
son intention la cellule 45, située au
rez-de-chaussée : une cellule spacieu
se, voisine de celte où Miguel Almey-
reda trouva la mort.
11 n’a pas quitté son lit, veillé par
un interne et deux infirmières, qui
lui ont administré plusieurs piqû
res poup le cahne.r. Aussi, M, Pierre
Audibert a-t-il passé une assez bonne
nuit. Encore que le pronostic du mé
decin chef de la prison reste réservé,
on permettra à Mme Audibert, en rai
son de. la. gravité du mal dont souffre
l’ancien Rédacteur en chef de la
« Gazette du Franc », de venir voir
son mari aussi souvent qu’il lui
plaira.
M a Guyonnet, collaborateur de M°
Campinchi, avocat de M. Pierre Au
dibert, est également attendu aujour
d'hui.
M. Dufour, le? directeur de la pri
son, s’efforce, d'améliorer le sort de
son. nouveau r-r**, pe»o- lequel on
redoute toujours une msue fatale.
UN MALHEUR NE VIENT JAMAIS
SEUL
M, Contoux, gardien chef de la prison
de Fresnes, est victime d’un
vol audacieux
Mais le directeur de Fresnes-les-
Rungis a d’autres soqcis.
Alors qu’il se. félicitait d’avoir en
sa prison un hôte de marque, le gar
dien-chef Contoux, les traits boule
versés, venait lui apprendre un cam
briolage dont il est la triste victime.
M, Contenue, en rentrant à sept
heures dans le logement qu'il habite
dans un pavillon,'non loin de la di
vision des hommes, c’est-à-dire dans
l’encejjite même de la prison, a cons
taté qu’on avait réussi à pénétrer
chez lui par la fenêtre de sa cuisine.
Il eut vite fait de constater que le
malfaiteur lui avait dérobé, non seu
lement des titres, mais aussi des bi
joux appartenant à sa femme, morte
il y a quelque temps, et M. Contoux
maudit le sort qui, en le faisant veuf,
a permis à un voleur de trouver un
logement vide et une armoire pleine.
M. Dufour, directeur de la prison,
n’eut d’autre ressource que de s’a
dresser au commissaire de Ch'oisy-le-
Roi.
M. Brun, commissaire de police,
est venu se documenter sur place.
Certes, il n’y a jamais autant de vo
leurs qu’en prison, mais généralement
les détenus sont en cellule ou dans les
préaux. Cependant, on emploie les
meilleurs, ou . les plus instruits d’en
tre eux, à certains travaux d’écritu:
res ou des comptabilités pour aider
les gardiens surchargés de besogne et
c’est de ce côté que la police enquête.
Mais les gardiens sont démoralisés.
Ils voient dans la présence de M. Pier
re Auuibért, le signe de nouveaux
rr.aliltêurs, car les gardiens de prison
ne sont pas seulement les gens les
plus silencieux, mais aussi les plus
superstitieux du monde.
Paris, 4 janvier.
C’est line leçon de choses bien ins
tructive, que celle qui vient d’être don
née aux mineurs de la Loire. Ces ou
vriers, cédant aux excitations des com
munistes, se sont mis partiellement en
grève, après s’être vu refuser, par leurs
patrons, une augmentation de 5 francs
par jour.
Or, que vient-il de se passer ? Le
Tribunal de Commerce vient de pro
noncer la mise en liquidation judiciaire
de la Société des Houillères, de Saint-
Etienne, dont le passif est de 70 mil
lions et l’actif seulement de 30 millions.
Cette Compagnie occupait 4.000 ouvriers.
Les ouvriers sont en grève : ils vont y
rester définitivement si les affaires de
cette exploitation ne s’arrangent pas. Et
comment s’arrangeraient-elles ? Uns ex
ploitation à perte ne peut pas se pour
suivre indéfiniment. Les puits houillers
de la Loire sont, pour une partie, pres
que épuisés. L’extraction est difficile et
coûteuse. Il importe de souligner que
la Société mise en liquidation judiciaire,
ne distribuait pas, depuis longtemps, de
dividendes à ses actionnaires.
Comment s’étonner qu’elle n’ait, pas
pu faire face à scs affaires si, par sur*
croit, elle est en butte à des exigences
excessives de la part de ses ouvriers
dont, par surcroit, la journée de travail
est inférieure à 7 heures ?
On connaît les arrière tpensées des grévi-
culteurs. Ils se disent qui si les patrons,
excédés et ruinés, jettent le manche après
la cognée, ils sommeront l’Etat de re
prendre l’exploitation et de se faire pa
tron mineur. Les déficits d’exploitation,
lorsqu'il s’agit de l’Etat, sont faciles à
combler. Il n’y a qu’à plonger dans le
budget.
Assurément, mais avec ce système,
après avoir ruiné les particuliers on rui
ne la collectivité. Il n’y a qu’à voir ce
qui se passe en Russie, où les ouvriers
sont, à beaucoup près, en plus mauvaise
posture que ceux des pays dits capitalis
tes. En Russie Soviétique les grèves sont
sévèrement interdites, ce qui n’empêche
pas la misère d’être grande.
Sans aller si loin, regardons ce qui se
passe en Angleterre, où les propriétai
res de mines exploitant o perte ont dû
licencier leur personnel, si bien quil y
a, dans le Royaume Uni, plus d’un mil
lion de chômeurs.
Si les ouvriers anglais n’avaient pas
obéi aux excitations des meneurs, s’ils
avaient été moins intransigents dans leurs
réclamations, s’ils avaient consenti à re
cevoir des salaires un peu moindres,
tout en travaillant plus longtemps, bon
nombre d’exploitants des mines pauvres
auraient pu tenir le coup, de sorte que
le chiffre, des chômeurs serait moindre.
Il en aurait été probablement de mê
me dans la Loire, mais les communistes
ne l’entendent pas ainsi. Tout accord en
tre le capital et le travail leur apparaît
comme une calamité. Ils pensent, comme
les socialistes du reste, que plus l’ou
vrier est malheureux, plus il sera mé
content et qu’on ne fait pas de révo
lutions avec des citoyens satisfaits do
leur sort : il s’agit donc de pousser, à
bout les masses populaires.
Cette triste besogne est faite avec l or
de Moscou. C’est cela qui est intolérable
et que le Gouvernement ne devrait pas
tolérer plus longtemps.
L. MARCELLIN.
Le « camarade » Trotsky
aurait été enlevé
TROTSKY
Varsovie, 4 janvier. — Les journaux
de Varsovie publient une nouvelle selon
laquelle M. Trotsky aurait été enlevé.
Il y a quelques jours, en automobile, par
9 personnes armées.
La poursuite, engagée aussitôt,, s'a.
dotas Aucu» pW***- x
LE DIFFÉREND
entra D Balliie et le Parapaj
LES DEUX PAYS SE METTENT
D’AGCORD POUR REGLER PAR
DES MOYENS PACIFIQUES
LEURS LITIGES
Washington, 4 janvier. — Sous les
auspices de la conférence interaméri
caine de conciliation et d’arbitrage,
la Bolivie et le Paraguay se sont mis
solennellement d’accord pour régler
leur différend par des moyens pacifi
ques.
C’est dans la salle d’honneur du bâ
timent ‘ de l’Union Panaméricaine,
que M. Diez Demedina, le ministre
de Bolivie, et M. Juan Ramirez, le
chargé d’affaires du Paraguay, ont
signé le protocole d’arbitrage,
La cérémonie, qui a été des plus
simples, était présidée par M. Kel
logg, entouré des représentants des
pays de l’Amérique du Sud. Entre |M.
Kellogg et M, Hugues, était assise
Mme Ferrara, femme du ministre de
Cuba. , ,
Immédiatement après la signature,
les assistants, qui ne comprenaient
qu’un petit groupe de diplomates et
de délégués à la conférence, applau
dirent chaleureusement,
M. Ayala, prenant la parole, au nom
du Paraguay, remercia le comité de
ses efforts pour amener la pacifica
tion et ajouta que c’était un grand
plaisir pour lui d’enregistrer le fait
que son pays n’avait jamais mis
d’obstacles à ces négociations.
M. Demedina, pour la Bolivie, s ex
prima en termes analogues et fit
ressortir que sou pays n’avait été
o-uidé dans cette question que par
l'esprit de rectitude et de justice.
M. Kellogg, s’adressant aux deux
signataires, félicita leur pays res
pectif de leur désir de maintenir la
paix et d'avoir suivi la ligne de con
duite proposée par la conférence pour
que la paix et la bonne volonté ré
gnent clans : tout l’hémisphère occi
dental. Il termina par ces mots^ :
« Nous -vous félicitons, en cette oc
casion mémorable, d’avoir évité un
conflit qui aurait pu être désastreux
pour ; vos pays; aussi biep que P*™*
‘■toute l’Amériiw*-
LA QUESTION
- DES RÉPARATIONS
M. Gilbert Parker
à New-York
LES DECLARATIONS
DE L’AGENT GENERAL
New-York, 4 janvier, — M. Parker
Gilbert, agent general des réparations,
a déclaré à son arrivée à New-York
que les critiques allemandes sur son
rapport, résultent probablement d’une
lecture hâtive et incomplète du texte
et que, s’il avait été possible de pu
blier son rapport, les commentaires
, e „ la P res se allemande auraient «ié
differents.
On lui reproche (l’avoir omis de
dire que l'Allemagne a, jusqu’à main
tenant., payé les réparations à l’aide
d emprunts et non à l’aide du sur
plus de ses opérations.
L’agent général a déclaré qu’il a
mièntionné, dans son rapport, que
1 Allemagne a négocié des emprunts
à l’etranger.
M. Gilbert s’est refusé à toute autre
déclaration, son rapport contenant, a
son avis, tout ce qu’il y avait, à dire
sur 1a. question des réparations.
Quant au retrad apporté à la pu
blication intégrale, il est dû aux der
niers jours de fête,
La publication sera faite d’ici en
viron une semaine.
Après avoir passé deux jours à
New-York, M, Parker Gilbert se ren
dra à Washington.
Il a déclaré que ses entrevues avec
M. Coolidge et toutes les autres per
sonnalités auront un caractère offi
cieux, vu qu’il ne représente pas le
gouvernement américain en France.
L’EMOTION EN ALLEMAGNE
Berlin, 4 janvier. — L’émotion est
toujours vive au sujet du rapport de
M. Parker Gilbert,
Un grand personnage, M. Strese-
mann lui-même, dit-on, ferait bientôt
un exposé pour réfuter l’agent géné
ral.
D’autre part, à Washington, le dé
partement du commerce rend public
un autre rapport : celjlii de M.
Fayelte W. Allport, attaché des Etats-
Unis à Berlin, et ce rapport, comme
par hasard, envisage la situation éco
nomique du Reich sous an jour très
défavorable.
Cela promet de longues et dures dis
cussions.
LES JOURNAUX PARISIENS
Dans le Gaulois (René Lara) :
Il convient d’attendrç à l’œuvre çet-
te collaboration du marché des
Etats-Unis à la commercialisation sou
haitée de la dette allemande. Si ce
résultat est atteint un grand pas se
ra accompli dans la voie de l’apaise
ment.
L’Allemagne ne serait pas la der
nière, d’ailleurs, à en recueillir les
bénéfices. Mais veut-elle réellement
payer î
Dans le Quotidien (Pierre Bertrand) :
Le Reich qui rêve à la fois de l’é
vacuation anticipée de la Rhénanie et
de l’Anschluss, ne renonce pas à ob
tenir de l’Europe une réduction nou
velle des réparations. Nous ne croyons
pas qu’il y réussisse, quels que soient
les sentiments conciliants de la
France.
Dans le Petit Journal (M. de la Pa
lisse) i
Au lendemain d’une épreuve aussi
longue, aussi cruelle que l’a été la
guerre de 1914-1918, la paix apparais
sait au peuple français comme un re
pos chèrement acheté. 11 croyait, et
d’aucuns le lui disaient, que sa tran
quillité était assurée et que tout, dé
sormais, serait facile. Il y avait du
danger à faire naître cette illusion, il
y en avait à l’entretenir.
Un des grands mérites de M. Poin
caré a été, là-dessus, de toujours par
ler franc à la France et à l’Allema
gne. Pour cette raison qui s’ajoute â
plusieurs autres, il est, aujourd’hui,
où il s’agit de sortir avec prudence
du provisoire et de jeter les bases
du définitif, le négociateur particu
lièrement qualifié. Encore est-il né
cessaire que, dès la rentrée des Cham
bres, les assemblées montrent que,
dans cette question nationale, le gou
vernement de M. Poincaré interprète
les sentiments de volonté unanimes
de tous les partis nationaux, de telle
sorte que l’Allemagne ne puisse pas
espérer qu’elle obtiendrait plus et
mieux d’un autre gouvernement.
LES JOURNAUX AMERICAINS
New-York, 4 janvier. — Dans le New-
York. Herald Tribune :
ni:
POUR LA CONFÉRENCE
DES EXPERTS
A Washington, il est actuellement
fort question de parler de la désigna-
lion des représentants américains à
la Conférence des Experts. Voici M.-
DWIGI1T MOROYV, que l'on cite sur
tout parmi les nombreux noms ^mU,
en avant -
Il résulte du rapport de l’agent des'
réparations que deux résuetats peu-'
vent être considérés comme ayant été
vérifiés. Le premier est que l’Allema-i
gne peut payer les annuités stipulées,
et le second que ces paiements aile/
mands peuvent être faits sans jetei
le désordre dans le marché interna*
tional du change.
LES JOURNAUX ITALIENS
Rome, 4 janvier. — Dans la TribunA,
Ce journal écrit :
Cette nouvelle discussion sur ce que
l’Allemagne peut payer est parfaite-,
ment superflue et renouvelle, à dix!
ans de distance, l’erreur du président
Wilson, consistant à substituer les ré*
parafions aux indemnités..
iiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiüiitiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiimimmii
L’ARRIVÉE à MARSEILLE
de là André-Lebon *
LE MEDECIN DU BORD S’EST
TUE A SAIGON, AU COURS
D’UNE PROMENADE EN AUTO
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 4 janvier. — L’ « André-
Lebon », courrier d'Extrême-Orient,
commandé par le capitaine Le Flahec,
est arrivé ce matin dans notre port. ,
Parmi les passagers se trouvaient ?
MM. le Docteur Le Moignlc, récem
ment élu sénateur de l’Inde Française
en remplacement de M. Paul Bluysenj,
décédé et Kirscher, directeur des doua-ç
nés en Indo-Chine, qui revient de mis-,
sion officielle.
L’escale de T « André-Lebon » a
Saïgon a été marquée par un tragique
événement. Au cours d’une promenade
en auto, le médecin du bord, le docteuf
Lafarellè, s’est tué accidentellement j
avec trois autres occupants de la vol**
ture. La dépouille mortelle du médecin,
a été ramenée par le navire.
iiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiminiiiiiiiiiiiiiiiL
liiiiî
Le naufrage présumé
du « Malakoff »
QUELQUES RENSEIGNEMENTS
SUR LE VAPEUR ET SON EQUIPAGB
(De notre correspondant particulier)
Marseille, 4 janvier. — Voici des ren
seignements complémentaires sur le,
« Malakoff », navire présumé perdu en
Méditerranée :
Le « Malakoff » appartient au port
de Dunkerque. Il a un tonnage de 2.819,
tonnes et est commandé par le capital-,
ne Caire. Son équipage compte 33 hom-,
mes. Il effectuait régulièrement le tra
jet Dunkerque-Tamatave. Il était ré
cemment parti de Dunkerque, avait fait
escale au Havre et à Alger et faisait
route sur Marseille, où il devait arrive?
aujourd’hui, pour y prendre un charge
ment à destination de Madagascar.— M*
"1,
ur la Côte d’Azur
Sur la Côte d’Aznr autant qu’à Paris, le Réveillon a été /éfé aucc
aresse Mais, pour se remettre de celte nuit de fatigues et d insomnie ^
les hivernants de Cannes et de Nice ont eu
rie un soleil éclatant et l'eau tiède de la Méditer)ante, quelle Us s'adonnent au jeu du baskel-thuL
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