Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1929-01-04
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1929 04 janvier 1929
Description : 1929/01/04 (A45,N15853). 1929/01/04 (A45,N15853).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543700f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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LE PETIT AL8ÉRIEN
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N° 15853
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ABONNEMENTS I 8 »OlS. « BQOfe. 1 RH.
Alger, Algérie .» 21 lr. 50 4j u. 8b :r,
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VENDREDI 4 JANVIER 1929
Nouvelles du Jour
M. Pierre Bordes, Gouverneur général
le l’Algérie, est arrivé, hier, à Paris.
M. Steeg a exposé, hier matin, les rai
sons qui l’ont poussé à donner sa dé
mission.
La presse- allemande critique sévère
ment le rapport de M. Parker Gilbert,
quant à la possibilité de paiement du
Reich.
LA POLITIQUE
« Dix ans, déclare le général Primo
de Rivera, seront nécessaires, à la dicta-
tature, pour instituer un régime stable
en Espagne ».
Un conflit aplani
Paris, 1 er janvier 1929.
Sur la question de la majoration
rie P indemnité parlementaire, M.
Poincaré avait une opinion qui me
parait tout à fait judicieuse. Il eu
était l’adversaire. 11 tenait pour
inélégant cet empressement des par-
leu îeieaires à se servir eux-mêmes.
Déjà, en août 192(5, au moment de
la grande détresse de nos finances,
ils avaient exigé un relèvement de
27.000 à 45.000 francs. Gela ne leur
avait pas suffi. Depuis quelque
temps, iis réclamaient leur assimi
lation aux fonctionnaires afin de
pouvoir être « augmentés » dans
la même proportion que telle ou
telle haute catégorie.
Le chiffre de 75.000 francs ne pa
raissait pas excessif à un grand
nombre d’entre eux.
C’est alors qu’intervint la grande
querelle sur la question de savoir
si les députés et les sénateurs sont
ries fonctionnaires ou des manda
taires.
Sur ce point, comme sur bien
d’autres, M. le président du Con
seil a des idées très arrêtées. A ses
yeux, ce sont des mandataires élus
pour légiférer et pour contrôler le
gouvernement, mais non pour se
substituer ’à lui et pour empiéter
sur ses prérogatives.
11 estime que les sessions parle
mentaires doivent être courtes afin
que le pouvoir exécutif ne soit pas
tenu en tutelle permanente et puis
se en toute indépendance remplir
sa fonction propre qui est de gou
verner et d’administrer.
Les sessions étant courtes, les
parlümeriiaires auraient le loisir
de s’occuper de leurs affaires per
sonnelles et de continuer à exercer
le métier qui était le leur avant
qu'ils fussent élus. Et, par consé
quent, le taux de leur indemnité
pouvait et devait demeurer mo
déré
*
* *
Au lieu de cela, nous .avons un
Parlement qui tient des sessions dé
mesurément longues, qui, à de cer
taines époques, a siégé en perma
nence et dont les membres, en
échange, exigent des salaires éle
vés. Ce sont de véritables fonction
naires et uous voici avec une caste
de politiciens de profession.
C’est cela que M. Poincaré voulait
empêcher. Lorsque s’est posée, ré
cemment, la question du relève
ment de l’indemnité parlementaire,
il a conçu l’idée, si l’on ne pouvait
empêcher la ruée, de lier ce relève
ment à la réalisation d’une idée
qu’il a souvent préconisée dans le
passé : la réduction du nombre des
députés.
Au surplus, la question n’était
pas entière. En 1920, lorsque la
Chambre vota la majoration des
émoluments de tses rrtem'bres dSe
15.000 à 27.000 francs, il avait été
formellement convenu que l'aug
mentation de dépenses que cela en
traînerait pour le budget serait
compensé par une diminution ap
préciable du nombre des députés et
même des sénateurs.
Cet engagement n’a jamais été
tenu. Bien au contraire : la Cham
bre qui, sous la précédente législa-
Le Gouvernement italien a augmenté
les droits d’entrée sur les sucres
étrangers.
Raz de marée et tremblement de terre
sévissent au Japon.
ture, comptait 588 membres, etn pos
sède maintenant G12.
L’occasion était favorable, au
moment du vote des 60.000 francs,
de rappeler aux députés la promes
se faite aux pays par leurs devan
ciers de 1920. M. Poincaré y son
geait. Ses collègues du Cabinet ne
furent pas de son avis.
Tout, ce qu’il put obtenir, c’est
que les ministres s’abstinssent dans
la discussion et dans le vote.
*
* *
C’est ce qui fut fait. Livrée à elle-
même, inquiète de l’hostilité de l’o
pinion publique, la Chambre se di
visa en deux fonctions à peu près
.numériquement égales. 11 fallut
avoir recours, à défaut du gouver
nement. à l’arbitrage du Sénat.
La Haute Assemblée a voté un
texte nouveau, mais, somme toute,
identique, quant au chiffre, au tex
te précédent. L’animateur de l’opé
ration, à défaut de M. le président
du Conseil, toujours confiné dans
son abstention motivée et, somme
toute, légitime, a été M. Henry
Chéron, ministre des finances,
Cette loi nouvelle des 60.000 est
donc bien la loi Chéron. Les parle
mentaires lui en savent le plus
grand gré. Il a été acclamé dans
les deux Assemblées Le voilà sacré
grand homme et voué aux plus hau
tes destinées, pour avoir été secou-
rable aux pauvres députés obligés,
par le malheur des temps de tendre
la main.
A-t-il, dans la circonstance, été
te collègue déférent et discipliné de
son président du Conseil ? Nul n’o
serait le soutenir. Il argue, pour sa
justification, que le Conseil du Ca
binet ayant pris position contre la
thèse de M. Poincaré, il s’est trou
vé tout naturellement le porte-pa-
role de la majorité des ministres, ce
dont, par ailleurs, sa fonction de
ministre des finances lui faisait un
devoir.
Mis en minorité devant le Conseil
des ministres, M. Poincaré a eu,
un moment, l’idée de se retirer sans
attendre le verdict de la Chambre.
Il a fort heureusement renoncé à ce
projet. Il reste en fonction, répon
dant ainsi au vœu de la France
tout entière qui ne comprendrait
pas que le sauveur du franc se re
tirât pour une affaire de 69.000 fr.
Louis LAROCHE.
miiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuuiiiumuiiimiiiiiiimiiiitm
Le tribunal correctionnel
d'Aix-en-Provence
condamne
le Vicomte de Varenne
à cinq mois de prison
Marseille, 3 janvier. — Le tribunal
correctionnel d’Aix-en-Provence a ren
du aujourd'hui son jugement dans
l’affaire du vicomte Grosson de Va
renne.
Celui-ci, rappelons-le, était inculpé
d’une série d’escroqueries commises
en vendant des dispenses ecclésiasti
ques pour les mariages religieux des
divorcés, dispenses qu'il fabriquait
lui-même.
Le vicomte de Varenne lui-même
avait aussi tenté de vendre des faux
titres de noblesse. Il s’était même 'oc
cupé de conversion au catholicisme...
moyennant finances.
Il a été condamné à cinq mois de
prison. — M.
■Il
7k P Aéro-Club de France
Le célèbre aviateur allemand Ernest liDET . Vas de guerre, a été reçu offi
ciellement par l'Aéro-Club de France^ comme l’avait été René Fonck , il y
a quelque temps, par l'Aéro-Club allemand.
De gauche à droite ■: MM. Sydney Weit, René Fonck . Flandin, président
de l’Aéro-Club ; Ernest Udet et l’aviateur BalriaU
BULLETIN l * '«*■»««
L'Allemagne peut payer
La loi sur les incompatibilités
parlementaires
(De noire rédacteur parisien)
Paris, 3 janvier.
On n'est pas satisfait, en Allemagne,
du rapport de M. Parker Gilbert. Le rap
port est jugé trop optimiste. Touchant 1
lu capacité de paiement du Reich, il cau
se une vive déception aux dirigeants ber
linois qui se proposent, précisément, de
plaider devant le Comité d’experts, l'im
possibilité où va se trouver leur pays de
payer les sommes fixées par. le plan
Dawes.
C'eü un fait que le rapport Parker
Gilbert ruine les espérances des Alle
mands Il a*montre, clair comme le jour,
que si le budget du Reich ne se solde pas
avec un très large ' excédent, c’est parce
que les dépenses sont accrues avec prodi- '
galités et que les majorations d'impôts,
qui s'imposent, ne sont pas consenties :
Quant à la situation économique du
Reich, elle est florissante. Les constata
tions optimistes, dont abonde le rapport
de l’agent général „des paiements, n’est
pas fait pour favoriser l’intrigue des Al
lemands, qui consiste à se soustraire, peu
ou prou, à leurs engagements. Leur dépit
est d’autant plus vif, Outre-Rhin, que ce
rapport est très commenté ,en Amérique,
où M. Parker Gilbert est attendu inces
samment. On dit, officiellement, que
son rapport a un caractère privé. Il pa
raît cependant certain qu’il prendra con
tact avec le monde gouvernemental et
avec les principaux financiers de New-
York.
Il estimait, avant son départ d’Euro
pe, qu’un aménagement nouveau des det
tes de guerre pourrait être obtenu et
que les banquiers new-yorkais ne refu
seraient pas de prêter leur concours à
une vaste opération de crédit internatio
nal qui ferait faire un grand pas au pro
blème des réparations et qui, aussi, per
mettrait à la France de rembourser, au
comptant, une large portion de sa dette'
américaine. Les diverses possibilités
sont envisagées, mais il est prématuré de
se prononcer d’une façon formelle.
Ce qui est acquis sans contestation pos
sible, c’est que l’Allemagne peut payer,
sans difficulté, les annuités du plan
Dawes. Nous avons, sur ce point, le té
moignage autorisé et impartial de l’Amé
ricain Parker Gilbert.
* &
La brusque disparition de M. Steeg du
poste élevé de résident général au Maroc
est causée par lef vote récent de la loi
sur les incompatibilités parlementaires.
La Constitution autorise, au profit des
membres du Parlement, les missions tem
poraires pour une durée de six mois. Cet
te disposition a été successivement éten
due dans ce sens que l’usage s’était établi
de proroger, de six mois en six mois,
les dites missions temporaires. Si cela
ne violait pas le texte de la Constitution,
cela en violait incontestablement l’esprit.
La loi récente sur les incompatibilités
a mis ordre à cet abus. Il a suffit d’y
introduire ces quelques mots : « Le cu
mul du mandat législatif et de la mission
ne pourra excéder six mois ».
On a soutenu que M. Steeg aurait pu
attendre pour quitter le Maroc, l’expi-
don de ses six derniers mois. Cela n’est
pas certain. La loi prime le simple dé
cret et, comme il était depuis plus de
trois années au Maroc, son mandat expi
rait avec la promulgation de la loi.
Je crois savoir qu'il a été question au
Conseil des Ministres de nommer un ré
sident général militaire qui n’aurait pas
été, du reste, le maréchal Lyautey. Le
maintien du régime civil Va emporté à
la majorité des voix.
L. MARCELLIN.
M. 1 IGGES
qui sera probablement le successeur
du I) r Simons à la présidence du
Reichstag. Ce dernier a. demandé sa
mise a la retraite.
LE KRACH
de la ((bazetteéu Franc »
LA RIPOSTE DE NOTRE CONFRERE
LE « JOURNAL » AUX DECLARA
TIONS FAITES PAR M® DOMINIQUE
Paris, 3 janvier. — Nous avons rela
té, hier, les déclarations faites à la
presse .par M® Dominique, avocat de
Marthe Hanau, au moment où il quit
tait le cabinet du bâtonnier Guillau
min.
Notre confrère le « Journal » fait
suivre ces déclarations de la note sui
vante, que nous reproduisons à titre
documentaire.
« Le démenti de M° Dominique ne
nous surprend pas : il est humain.
Mais, si catégorique qu’il soit, il ne
lest pas davantage que l'affirmation
de M. Vidal.
a C’est à M. Glard qu’il appartient
d'établir où se trouve la vérité : dans
la bouche du collaborateur passionné
de Marthe Hanau, qui n’a reculé jus
qu’ici devant aucun moyen pour la
servir, ou dans la parole de celui qui,
après de longues hésitations, sacrifie
douloureusement ses scrupules d’ami
à son devoir d’honnête homme.
LA DE&ISSION
du Résident Général du Maroc
M ’«?.T E f G ^ ,NDIQUE LES RAISONS
QUI ONT DICTE SA DECISION
Rabat, 3 janvier. — M. Steeg a ex
posé,. ce matin, les raisons pour les
quelles . après le vote des incompa
tibilités parlementaires, il avait cru
devoir résigner ses fonctions.
« Je n’ai pas cru, dit-il, devoir res
ter résident général, non pas par
susceptibilité, mais dans le seul inté
rêt du Maroc. Nous sommes, en effet.
pétuar, parmi les colons, les rëgretd
du dépare du maréchal Lyautey. La
venté c’est que là-bas un malaise s«
prolongeait et le fauteuil sénatorial
ue 1 ancien membre du cabinet Mille-
îand le réclamait depuis janvier 1927,
On allait le lui rendre en avril r roi
dre* m : u a P as vou lu allen-
Dans I’Œuvre (Jean Piot) :
On sait quelle œuvre de pacification,
à -» , . _ ~ “ 1 VA./ VA nu UL VJ jjj CL U111 L-et 11 vJXL
la période de Tannée où il s’agit ^ résident, générai démissionnaire
de poser certains principes et d’avoir avait accomplie là-bas. Il y a montré
principes
un certain programme. Or, il est de
toute évidence qu’il faut que ce soit
le même homme qui pèse les principes
et e.n fasse l’application.
« Je ne voudrais pas faire certains
préparatifs qui pourraient ne pas
avoir l’agrément de mon successeur,
et je ne voudrais pas non plus m’abs
tenir d’en faire d’autres qu’il aurait
pu juger nécessaires.
« C’est pourquoi j’ai demandé au
« Il est regrettable qu’ayant de cou- g 0uverne , ment S’assurer la continuité
l!iilil!llllilillfliillillli!llli!llllllilllltlilillillllll!!illlli!ll|||
L’ATTENTAT
contra RL Facliot
LES RESULTATS DE L’ENQUETE
JUDICIAIRE EN ALSACE
Paris, 3 janvier. — M. Nicolle, chef
de la brigade spéciale de- la police
judiciaire, de retour d’Alsace, -au vil
lage du meurtrier de M. Fachot, a
rendu compte de. sa mission.
Ses visites à l’instituteur, au curé
du village, à ses anciens patrons, scs
recherches sur les antécédents de l’in
culpé autonomiste tendent à démon
trer que Benoît était un travailleur,
d’un caractère renfermé et, qu’en au
cun cas, la folie ne peut être invo
quée.
M. Dona-Guigne, procureur général,
et M. Préssard, procureur de la Répu
blique, se sont rendus au chevet de
M. le conseiller Fachot qui fut blessé
par l’autonomiste Benoît et qui est
toujours lu traitement dans une cli
nique, à Neuilly.
Ils lui ont b ré ■qnïë 'leurs vœux de
bonne année et de prompt rétablisse
ment.
L’état du malade est très satisfai
sant.
ReBBEBBBBBBEKBKKEB fc'VVPVtfî
»&»★♦*♦*♦♦♦*♦*♦*♦*♦*♦*♦*«
M. Pierre Bordes, gouverneur
général de l’Algérie
est arrivé à Paris
Paris, 3 janvier. — Le gouverneur
générai M. Pierre Bordes, accompa
gné de M. Joseph Corne, sous-direc-
i-eur des chemins de fèr algérines de
l’Etat, est arrivé à midi 30, à la gare
de Lyon.
Le gouverneur général a été salué,
à sa descente du train, par MM. Du-
roux sénateur ; Cornu, directeur des
affaires algériennes du contrôle et de
la comptabilité au ministère de l’inté
rieur ; le directeur de l’Office du gou
vernement général ; Félix Falck, sous-
directeur ; ’M. Deyron, conseiller gé
néral de Constaniine ; le général
Schuliler ; M. Aubry, ingénieur en
chef des chemins de fer algériens de
l'Etat e.t un grand nombre de .person
nalités.
Le gouverneur général, M. Pierre
Bordes, a gagné l’Hôtel Terminus où
des appartements lui avaient été ré
servés.
ÉCHANGE
de souhaits de Nouvel An
entre les Marines italienne
et française
Paris, 3 janvier. — M. Georges Ley-
iguës, ministre de la marine, a reçu
le capitaine de vaisseau Campioni,
attaché naval près l’ambassade d’Ita
lie à Paris, qui lui a apporté les sou
haits de M. Mussolini, ministre de la
marine royale italienne, pour lui-
n.ême et pour la marine française.
M. Georges Lèygues a remercié le
commandant Campioni de son aima
ble démarche et l'a prié de transmet
tre â Rome ses meilleurs vœux et
ceux de la marine française pour la
marine royale, italienne et pour son
ch.ef«
La Dictature eu Espagne
DIX ANS SONT NECESSAIRES
POUR QUE LA DICTATURE
PUISSE PREPARER L’AVENE
MENT D’UN RÉGIME STABLE,
A DECLARE LE GENERAL PRI
MO DE RIVERA
Madrid, 3 janvier. — A l’occasion du
nouvel an le journal « La Nacion » a
publié une déclaration du général Primo
de Rivera dans laquelle le président du
Conseil expose comment, à son avis, il
doit gouverner l’Espagne aujourd’hui
pour contribuer à sa grandeur, servir
l’intérêt public et gagner l’amitié, le
respect et la confiance du peuple.
Le général Primo croit nécessaire le
gouvernement dictatorial, tant que le
peuple estimera que c’est un gouverne
ment capable, laborieux, énergique et
honnête.
Sous ce régime, comme sous toutes
les dictatures, les facultés d’attributions
du chef du gouvernement sont naturel
lement plus étendues que celles d’un
gouvernement normal.
Le président qui estime absolument
nécessaire le maintien de la censure de
la presse a ajouté que c’est un devoir
de la dictature de régler la production,
de contrôler le commerce en surveillant
les prix, à l’intérieur, et la qualité pour
l’extérieur.
Le général Primo de Rivera estime,
également, que le principal appui de la
dictature doit être l’opinion publique
sans distinction de classe ni de sexe ni
d’âge.
En terminant, il déclare que le
temps minimum nécessaire pour que la
dictature accomplisse sa double mis
sion d’assainir la politique, la justice
et l’administration, enfin toute la so
ciété, et de préparer l’avènement d’un
régime stable, est de dix ans.
iiiiiniiiniiiiiiiiiiiHiHiiitiiinnnii[iiiiiiniiiiniiiiiiiininH
AUX ASSISES DE LA SEINE
Une femme est inculpée
d’avoir tué son amant
Paris» 3 janvier. — Encore une fem
me meurtrière. La liste gn devient
interminable.
Aujourd’hui, la prévenue est Mme
Berthe "Prévost, 36 ans, accusée du
meurtre du garçon de laboratoire,
Henri Gnffroy.
Ayant placé sa femme aveugle dans
une maison de retraite, Gnffroy s’é
tait, en 1912, mis en ménage avec
Mme Provost. Neuf enfants na
quirent ; deux sont morts. Tous ont
été reconnus par le père. Malheureu
sement, Guffroy s’adonnait à la bois
son, d’où des scènes continuelles et
violentes.
Le 13 janvier, Guffroy décidait que
tout le monde devait partir. Il jeta
sur le palier meubles, cartons, etc.,
tous les paquets où Berthe Provost
rangeait les affaires de ses enfants
puis, tout habillé, il se coucha.
Or, à peine endormi, sa compagne
lui tirait une balle dans la tête et le
tuait net. Le lendemain matin, elle
se constituait prisonnière, déclarant
avoir commis son acte parce que Guf-
fr'oy voulait asphyxier toute la fa
mille.
M* Campinchi, assisté de M® Charles
Delaunoy, occupe le banc de la dé
fense. M e Charte* Martinet représente
la partis civ^;
vrir de sa robe d’avocat les imputa
tions infamantes qu’il savait fausses,
M e Dominique n’ait pas songé aux
règles de l’ordre qu’il invoque au
jourd’hui pour se taire ».
LE TRANSFERT DE M. AUDIBERT
A L’INFIRMERIE DE FRESNES
Paris, 3 janvier. — C’est aujour
d’hui qu’a eu lie t u le transfert de M.
Pierre Audibert, de son domicile à
l’infirmerie de, Fresnes.
Pour cette opération de justice, dès-
12 h 30, de nombreux inspecteurs de
police et des gardiens de la paix ar
rivent devant le domicile de M. Pierre
Audibert, 141, boulevard Saint-Michel.
Les passants regardent sans s’ar
rêter le service d’ordre. De nombreux
journalistes et photographes font dé
jà les cent pas devant l’immeuble.
A 13 heures, M. Peyrot des Gâchons,
commissaire divisionnaire, et M. Sei-
gnez, commissaire d’arrondissement,
arrivent.
Ils donnent des ordres, et, à 13 h. 10,
M. Badin, commissaire à la police
judiciaire,-suivi peu après de M.
Glard, juge d’instruction, et de M.
Langlois, greffier de M. Glard, du
docteur Paul, médecin légiste., pénè
trent dans le vestibule de l'immeuble,
où ils .s’entretiennent quelques 'ins
tants avant d’entrer dans l’apparte
ment de M. Audibert.
Interrogé par de nombreux journa
listes, le docteur Paul se borne à
dire que l’état dè M. Pierre Audibert
est satisfaisant
Enfin, à 13 n. 30, bulance d’une Société privée s’a
vance.
Les commissaires font monter la
voiture sur le trottoir. Elle vient se
•ranger près de la porte de l'immeu
ble.
Un brancard est descendu, pendant
eue les inspecteurs ferment les stores
rouges.
Un quart d’heure après, la porte
cochère est ouverte à deux battants,
et le brancard sur lequel est couché
l’inculpé est porté par deux bran
cardiers et hissé dans la voilure.
M. Audibert apparaît, recouvert
d’une épaisse couverture et ■ coiffé
d’une casquette grise.
La lumière du jour semble le gêner
et il ferme les yeux.
Il les entr’ouvre, cependant, avant
que le brancard 'soit complètement
hissé dans l’ambulance, pour regar
der du côté des spectateurs, un d eux
ayant, prononcé son nom.
Dans la Voiture prennent place une
infirmière de la Société Privée et un
infirmier de la prison de Fresnes,
•pendant qu’un inspecteur monte à cô
té du chauffeur.
Pendant totut ce temps, de nom
breux curieux se sont arrêtés, que le
service d’ordre refoule lentement.
Aux fenêtres et aux balcons de l’im
meuble et des immeubles, voisins ap
paraissent dès têtes curieuses.
A 13 h. 45, T ambulance démarre et,
par. le boulevard Saint-Michel gagne
rapidement la porte d’Orléans, suivie
d’une autre voiture dans laquelle ont
pris place, M. Badin et dès inspec
teurs.
C’est à l’infirmerie de Fresnes que
le magistrat notifiera à M. Audibert
que son mandat d’amener et transfor
mé en mandat de dépôt.
Après le départ de M. Audibert, les
curieux se sont dispersés sans que le
service d'ordre ait à intervenir.
UN NOUVEL INCULPE
Paris, 3 janvier. — M. Glard, juge
d’instruction, a inculpé ce matin, un
autre souscripteur fictif d’une filiale
de Mme Hanau M. Lang, négociant.
M. Lang a déclaré qu’on lui avait
fait signer des billets, aters qu’il était
sans méfience et que M. Hersant liui
annonçait que c’était sans importan
ce.
M Lang a choisi pour défenseur,
M° Pierre Weil.
de vues, et telle est la raison qui m'a
déterminé à prendre cette décision.
* Et maintenant, ajoute M. Steeg,
je ne puis m’empêcher de 'jeter un
coup d’œil en arrière ».
Il rappelle qu’il est arrivé au Ma
roc en 1925, en pleine insurrection du
Riff, alors que la dissidence battait
les murs de Fez, et constate :
« Maintenant, nos colons sont ins
tallés sur les rives de l’Ouergha ; la
tache de Taza est effacée ; Ouezzan
est à l'abri. Un grand effort de pacifi
cation a été accompli ».
Puis M. Steeg parle du remarqua
ble développement économique du
Maroc. 11 rappelle qu’il a obtenu que
le Maroc fût relié à l’Algérie : « Non
pas seulement par le raid, mais par
la solidarité des intérêts et par une
unité politique et morale qui consti
tue véritablement une nouveauté ».
M, Steeg se félicite ensuite d’avoir,
au cours de ces trois années, amené
entre les trois possessions françai
ses de l’Afrique du Nord, la cohésion
et la collaboration économique, iiitel
lectuelle et morale.
Puis, rappelant le vieil adage
« Quand le bâtiment va, tout va », il
décrit l’essor de là construction au
Maroc et s’étend sur le développement
économique prodigieux dq cette ma
gnifique légion de Fez.
« J’ai poursuivi, termine M. Steeg,
l'œuvre entreprise par mon illustre
prédécesseur, auquel vont mes pen
sées et mon hommage.
, ur l Sens particulier des choses
o Afrique et du monde musulman,
toutes ses qualités d’homme d’Etat lit
çle réalisateurs. Ceux-là mêmes parmi
les iepublicains qui comprennent lq
decision de M. Steeg et l’approuvent»
ceux-là surtout, seront les premieiri
a la déplorer.
Dans F Avenir (Maurice Duval) :
Nous voyons bien que M. Steeg a
mie opinion_.de Lui-même extrêmement
favorable. Mais nous pensons que son
clepart a précisément permis à M.
Poincaré d’envoyer, cette fois au Ma*
ioc « the right man at the right pi a*
ce ». A preuve, le choix qui vient d’ô*
tre fait de M. Lucien Saint jouir suc
céder à M. Steeg. Nous sommes heu
reux de constater qu'on restitue en-
fin, aux hommes de carrière, les. pos*.
tes qui leur appartiennent et que leur
droit à l’avancement ne se trouve pian
mis en échec par des politiciens am
bitieux.
La République parlementaire y g«v
gnera en dignité.
Dans le Petit Bleu (Alfred Oulman) >
L’énergie que M. Saint a montrée à
Tunis prouve qu’il saurait en montre!
davantage ailleurs s’il en était ba
soin.
Dans le Journal ;
Si l’œuvre suffit à juger l’homme,
personne ne ontestera, certes, que le
gouvernement a fait, pour remplacer
M. Steeg à Habat, le meilleur aeg
choix.
Dans le Gaulois (Gaëtan Savoisin) :
Les adversaires du Cabinet spécu
lent sur les hypothèses d'un désa • ora
ministériel latent, sur la persista ice
indéniable du malaise parlemmtürq
et, surtout, sur la position dans lâi
quelle ils tenteront de piacer M. Pi in<
caré à l’égard du néo-Cartel.
Nous voilà Jonc, tout natureho.ne.ii,
ramenés à la démission de. M. Steeg.
Le prétexte invoqué ne saurait être
suffisant. Oui ou non i’anéien ié»i-
« J’ai-eu ses encouragements et. son
approbation, qui m’ont été précieux; ! £ en t- general u Maroc rentre-t-il en
Jft laNssp- Marrie trarurniite. en France pour t ornbattre M. Poincaré t
Certains passages d’une déclaration
qu’il vient de iaire à la presse ten
draient à le teire croire.
» i
Le nouveau résident de Franc
en Tunisie
LA CARRIERE DE M. MANCERON
Paris, 3 janvier. — M. Manceron»
préfet de la Moselle, qui vient d’êtrq
nommé résident général de France à
Tunis, est né le 21 novembre 1872 à
Nancy.
Il a débuté dans la carrière comm<
chef de cabinet du préfet du Pas-œv
Il a été ensuite nommé sous-préfet
de Montreuil-sur-Mer, puis secrétaire
général du Pas-de-Calais et ensuite
secrétaire général du gouvernement
tunisien.
Il a quitté ces fonctions pour suivra
M. Alap.etite, nommé haut commis
saire en Alsace.
M. Manceron a été nommé préfet d»
la Moselle le 2 décembre 1919.
Le nouveau résident général de
France à Tunis est officier de la Lé
gion d’honneur..
llllllllllllllllllUlllliUllIHlIUtlIlIlHIHIIIUlIlHIllllHIIHillH
LA MALADIE
du roi d’Angleterre
BULLETIN DE SANTE D’HIER
A 11 h. 15
Londres, 3 janvier. — Voici le bul
letin de santé du roi, publié à 11 h, 15:
« Le roi a passé une nuit agitée.
Aucun changement n’a été constaté
dans son état.
« Signé : Lord Dawson of Penn, Sii
.Stanley Hewett, Hugh Rigby ».
'AWAV.WAW
L’HIVER
LA NEIGE TOMBE A MARSEILLE
Marseille, 3 janvier. — Il a neigé
cette nuit sur la ville et la campagne.
La neige n’a pas tenu dans les
rues, mais les toitures et les champs,
en banlieue, restent blancs.
Les collines sont couvertes de neige
depuis plusieurs jour*.
Je laisse le Maroc tranquille, qn
plein travail. J’admire sa population
active, ardente, parfois frondeuse.
« Les trois ans que j’ai passés ici
m’ont inspiré, pour elle, une sympa
thie profonde et réfléchie. Cette popu
lation peut compter qu’elle aura en
moi,, au Sénat et dans les milieux
politiques, un avocat convaincu, qui
mettra soi: autorité au service des in
térêts du Maroc.
« Celui qui me remplacera aura une
succession moins glorieuse et moins
pensante que celle qui m’est échue.
J’espèie que cela lui permettra de
faire, plus et mieux ».
DANS LA PRESSE
Paris, 3 janvier. — Dans I’Echo de
Paris (Henri de Kerillis) :
Que penser des procédés de M.
Steeg ? Que penser de ce résident gé
néral qui abandonne son poste au pas
de course et s’embarque sur le pre
mier navire, sans s’inquiéter de la dé
signation de son successeur, comme
s’il ignorait qu’il eut des devoirs a
remplir vis-à-vis de lui ? Qme penser
de l’indécence de ce haut, fonctionnai
re, vis-à-vis du gouvernement dont 11
relève, dont il doit attendre tes ordres
et auquel il a des comptes à rendre ?
Nous le demandons au gouverne
ment, S’il veut pouvoir demeurer fer
me ët sévère devant, les fautes de
.quelques petits fonctionnaires révol
tés, excités par les syndicats, extré
mistes, il a le devoir d’exiger, d’abord
la discipline des grands. Il ne doit
pas y avoir deux poids et deux mesu
res, en l'occurence la plus élémentai
re justice commande donc, une sanc
tion.
Dans le Figaro (Henri Vonoven) :
Trop d’incidents, trop d'accidents,
se sont produits au Maroc sous son
gouvernement. L’administration de
*♦*♦*♦*♦ *♦♦♦*♦*»*
Une épidémie d’influenza
sévit aux Etats-Unis
New-York, 3 Janvier. — L’encépbali-
te léthargique s’est déclarée chez plu.
sieurs personnes, à la suite de l’in-
fiuenza.
On signale notamment quatre ca»
à Malboro (Massachusetts).
L’épidémie d’influenza sévit tou
jours. Plus de 500.000 cas ont été en-
M. Steeg semblait trop destinée à per- 'registçés jusqu’ici.
Un Grand Film Français
« L’Argent ». grand film français adapté et réalisé par Marcel L’Her
bier. inspiré du roman d’Emile Zola x est d’une actualité brûlante , car il
vient à une époque où Les « krachs financiers » se suivent et se ressem
blent. Voici une des principales scènes : boursiers et banquiers se dispu
tent les actions. A gauche, le principal interprète et grand, artiste Alct*
ver i à droite , la gracieuse Marie Glory.
LE PETIT AL8ÉRIEN
érienn
45* A N N t £
N° 15853
25
jwnî
ABONNEMENTS I 8 »OlS. « BQOfe. 1 RH.
Alger, Algérie .» 21 lr. 50 4j u. 8b :r,
France, Tunisie, Maroo. 24 tr. » 47 fr. 90 1 r,
Etranger « 48 lr. » 95 fr. v 185 tr.
Envoyer J fr. 50 pour cbaaue changement d’adresse.
Les At>onnemems partent des 1 « et 15 de chaque mois.
»
♦
♦
♦
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PAR.ü • Agence Africaine, nie des Filles Saint-Thomas, 5.
Et dans les principales Agences 4e F remet et de 1 Etranger
VENDREDI 4 JANVIER 1929
Nouvelles du Jour
M. Pierre Bordes, Gouverneur général
le l’Algérie, est arrivé, hier, à Paris.
M. Steeg a exposé, hier matin, les rai
sons qui l’ont poussé à donner sa dé
mission.
La presse- allemande critique sévère
ment le rapport de M. Parker Gilbert,
quant à la possibilité de paiement du
Reich.
LA POLITIQUE
« Dix ans, déclare le général Primo
de Rivera, seront nécessaires, à la dicta-
tature, pour instituer un régime stable
en Espagne ».
Un conflit aplani
Paris, 1 er janvier 1929.
Sur la question de la majoration
rie P indemnité parlementaire, M.
Poincaré avait une opinion qui me
parait tout à fait judicieuse. Il eu
était l’adversaire. 11 tenait pour
inélégant cet empressement des par-
leu îeieaires à se servir eux-mêmes.
Déjà, en août 192(5, au moment de
la grande détresse de nos finances,
ils avaient exigé un relèvement de
27.000 à 45.000 francs. Gela ne leur
avait pas suffi. Depuis quelque
temps, iis réclamaient leur assimi
lation aux fonctionnaires afin de
pouvoir être « augmentés » dans
la même proportion que telle ou
telle haute catégorie.
Le chiffre de 75.000 francs ne pa
raissait pas excessif à un grand
nombre d’entre eux.
C’est alors qu’intervint la grande
querelle sur la question de savoir
si les députés et les sénateurs sont
ries fonctionnaires ou des manda
taires.
Sur ce point, comme sur bien
d’autres, M. le président du Con
seil a des idées très arrêtées. A ses
yeux, ce sont des mandataires élus
pour légiférer et pour contrôler le
gouvernement, mais non pour se
substituer ’à lui et pour empiéter
sur ses prérogatives.
11 estime que les sessions parle
mentaires doivent être courtes afin
que le pouvoir exécutif ne soit pas
tenu en tutelle permanente et puis
se en toute indépendance remplir
sa fonction propre qui est de gou
verner et d’administrer.
Les sessions étant courtes, les
parlümeriiaires auraient le loisir
de s’occuper de leurs affaires per
sonnelles et de continuer à exercer
le métier qui était le leur avant
qu'ils fussent élus. Et, par consé
quent, le taux de leur indemnité
pouvait et devait demeurer mo
déré
*
* *
Au lieu de cela, nous .avons un
Parlement qui tient des sessions dé
mesurément longues, qui, à de cer
taines époques, a siégé en perma
nence et dont les membres, en
échange, exigent des salaires éle
vés. Ce sont de véritables fonction
naires et uous voici avec une caste
de politiciens de profession.
C’est cela que M. Poincaré voulait
empêcher. Lorsque s’est posée, ré
cemment, la question du relève
ment de l’indemnité parlementaire,
il a conçu l’idée, si l’on ne pouvait
empêcher la ruée, de lier ce relève
ment à la réalisation d’une idée
qu’il a souvent préconisée dans le
passé : la réduction du nombre des
députés.
Au surplus, la question n’était
pas entière. En 1920, lorsque la
Chambre vota la majoration des
émoluments de tses rrtem'bres dSe
15.000 à 27.000 francs, il avait été
formellement convenu que l'aug
mentation de dépenses que cela en
traînerait pour le budget serait
compensé par une diminution ap
préciable du nombre des députés et
même des sénateurs.
Cet engagement n’a jamais été
tenu. Bien au contraire : la Cham
bre qui, sous la précédente législa-
Le Gouvernement italien a augmenté
les droits d’entrée sur les sucres
étrangers.
Raz de marée et tremblement de terre
sévissent au Japon.
ture, comptait 588 membres, etn pos
sède maintenant G12.
L’occasion était favorable, au
moment du vote des 60.000 francs,
de rappeler aux députés la promes
se faite aux pays par leurs devan
ciers de 1920. M. Poincaré y son
geait. Ses collègues du Cabinet ne
furent pas de son avis.
Tout, ce qu’il put obtenir, c’est
que les ministres s’abstinssent dans
la discussion et dans le vote.
*
* *
C’est ce qui fut fait. Livrée à elle-
même, inquiète de l’hostilité de l’o
pinion publique, la Chambre se di
visa en deux fonctions à peu près
.numériquement égales. 11 fallut
avoir recours, à défaut du gouver
nement. à l’arbitrage du Sénat.
La Haute Assemblée a voté un
texte nouveau, mais, somme toute,
identique, quant au chiffre, au tex
te précédent. L’animateur de l’opé
ration, à défaut de M. le président
du Conseil, toujours confiné dans
son abstention motivée et, somme
toute, légitime, a été M. Henry
Chéron, ministre des finances,
Cette loi nouvelle des 60.000 est
donc bien la loi Chéron. Les parle
mentaires lui en savent le plus
grand gré. Il a été acclamé dans
les deux Assemblées Le voilà sacré
grand homme et voué aux plus hau
tes destinées, pour avoir été secou-
rable aux pauvres députés obligés,
par le malheur des temps de tendre
la main.
A-t-il, dans la circonstance, été
te collègue déférent et discipliné de
son président du Conseil ? Nul n’o
serait le soutenir. Il argue, pour sa
justification, que le Conseil du Ca
binet ayant pris position contre la
thèse de M. Poincaré, il s’est trou
vé tout naturellement le porte-pa-
role de la majorité des ministres, ce
dont, par ailleurs, sa fonction de
ministre des finances lui faisait un
devoir.
Mis en minorité devant le Conseil
des ministres, M. Poincaré a eu,
un moment, l’idée de se retirer sans
attendre le verdict de la Chambre.
Il a fort heureusement renoncé à ce
projet. Il reste en fonction, répon
dant ainsi au vœu de la France
tout entière qui ne comprendrait
pas que le sauveur du franc se re
tirât pour une affaire de 69.000 fr.
Louis LAROCHE.
miiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuuiiiumuiiimiiiiiiimiiiitm
Le tribunal correctionnel
d'Aix-en-Provence
condamne
le Vicomte de Varenne
à cinq mois de prison
Marseille, 3 janvier. — Le tribunal
correctionnel d’Aix-en-Provence a ren
du aujourd'hui son jugement dans
l’affaire du vicomte Grosson de Va
renne.
Celui-ci, rappelons-le, était inculpé
d’une série d’escroqueries commises
en vendant des dispenses ecclésiasti
ques pour les mariages religieux des
divorcés, dispenses qu'il fabriquait
lui-même.
Le vicomte de Varenne lui-même
avait aussi tenté de vendre des faux
titres de noblesse. Il s’était même 'oc
cupé de conversion au catholicisme...
moyennant finances.
Il a été condamné à cinq mois de
prison. — M.
■Il
7k P Aéro-Club de France
Le célèbre aviateur allemand Ernest liDET . Vas de guerre, a été reçu offi
ciellement par l'Aéro-Club de France^ comme l’avait été René Fonck , il y
a quelque temps, par l'Aéro-Club allemand.
De gauche à droite ■: MM. Sydney Weit, René Fonck . Flandin, président
de l’Aéro-Club ; Ernest Udet et l’aviateur BalriaU
BULLETIN l * '«*■»««
L'Allemagne peut payer
La loi sur les incompatibilités
parlementaires
(De noire rédacteur parisien)
Paris, 3 janvier.
On n'est pas satisfait, en Allemagne,
du rapport de M. Parker Gilbert. Le rap
port est jugé trop optimiste. Touchant 1
lu capacité de paiement du Reich, il cau
se une vive déception aux dirigeants ber
linois qui se proposent, précisément, de
plaider devant le Comité d’experts, l'im
possibilité où va se trouver leur pays de
payer les sommes fixées par. le plan
Dawes.
C'eü un fait que le rapport Parker
Gilbert ruine les espérances des Alle
mands Il a*montre, clair comme le jour,
que si le budget du Reich ne se solde pas
avec un très large ' excédent, c’est parce
que les dépenses sont accrues avec prodi- '
galités et que les majorations d'impôts,
qui s'imposent, ne sont pas consenties :
Quant à la situation économique du
Reich, elle est florissante. Les constata
tions optimistes, dont abonde le rapport
de l’agent général „des paiements, n’est
pas fait pour favoriser l’intrigue des Al
lemands, qui consiste à se soustraire, peu
ou prou, à leurs engagements. Leur dépit
est d’autant plus vif, Outre-Rhin, que ce
rapport est très commenté ,en Amérique,
où M. Parker Gilbert est attendu inces
samment. On dit, officiellement, que
son rapport a un caractère privé. Il pa
raît cependant certain qu’il prendra con
tact avec le monde gouvernemental et
avec les principaux financiers de New-
York.
Il estimait, avant son départ d’Euro
pe, qu’un aménagement nouveau des det
tes de guerre pourrait être obtenu et
que les banquiers new-yorkais ne refu
seraient pas de prêter leur concours à
une vaste opération de crédit internatio
nal qui ferait faire un grand pas au pro
blème des réparations et qui, aussi, per
mettrait à la France de rembourser, au
comptant, une large portion de sa dette'
américaine. Les diverses possibilités
sont envisagées, mais il est prématuré de
se prononcer d’une façon formelle.
Ce qui est acquis sans contestation pos
sible, c’est que l’Allemagne peut payer,
sans difficulté, les annuités du plan
Dawes. Nous avons, sur ce point, le té
moignage autorisé et impartial de l’Amé
ricain Parker Gilbert.
* &
La brusque disparition de M. Steeg du
poste élevé de résident général au Maroc
est causée par lef vote récent de la loi
sur les incompatibilités parlementaires.
La Constitution autorise, au profit des
membres du Parlement, les missions tem
poraires pour une durée de six mois. Cet
te disposition a été successivement éten
due dans ce sens que l’usage s’était établi
de proroger, de six mois en six mois,
les dites missions temporaires. Si cela
ne violait pas le texte de la Constitution,
cela en violait incontestablement l’esprit.
La loi récente sur les incompatibilités
a mis ordre à cet abus. Il a suffit d’y
introduire ces quelques mots : « Le cu
mul du mandat législatif et de la mission
ne pourra excéder six mois ».
On a soutenu que M. Steeg aurait pu
attendre pour quitter le Maroc, l’expi-
don de ses six derniers mois. Cela n’est
pas certain. La loi prime le simple dé
cret et, comme il était depuis plus de
trois années au Maroc, son mandat expi
rait avec la promulgation de la loi.
Je crois savoir qu'il a été question au
Conseil des Ministres de nommer un ré
sident général militaire qui n’aurait pas
été, du reste, le maréchal Lyautey. Le
maintien du régime civil Va emporté à
la majorité des voix.
L. MARCELLIN.
M. 1 IGGES
qui sera probablement le successeur
du I) r Simons à la présidence du
Reichstag. Ce dernier a. demandé sa
mise a la retraite.
LE KRACH
de la ((bazetteéu Franc »
LA RIPOSTE DE NOTRE CONFRERE
LE « JOURNAL » AUX DECLARA
TIONS FAITES PAR M® DOMINIQUE
Paris, 3 janvier. — Nous avons rela
té, hier, les déclarations faites à la
presse .par M® Dominique, avocat de
Marthe Hanau, au moment où il quit
tait le cabinet du bâtonnier Guillau
min.
Notre confrère le « Journal » fait
suivre ces déclarations de la note sui
vante, que nous reproduisons à titre
documentaire.
« Le démenti de M° Dominique ne
nous surprend pas : il est humain.
Mais, si catégorique qu’il soit, il ne
lest pas davantage que l'affirmation
de M. Vidal.
a C’est à M. Glard qu’il appartient
d'établir où se trouve la vérité : dans
la bouche du collaborateur passionné
de Marthe Hanau, qui n’a reculé jus
qu’ici devant aucun moyen pour la
servir, ou dans la parole de celui qui,
après de longues hésitations, sacrifie
douloureusement ses scrupules d’ami
à son devoir d’honnête homme.
LA DE&ISSION
du Résident Général du Maroc
M ’«?.T E f G ^ ,NDIQUE LES RAISONS
QUI ONT DICTE SA DECISION
Rabat, 3 janvier. — M. Steeg a ex
posé,. ce matin, les raisons pour les
quelles . après le vote des incompa
tibilités parlementaires, il avait cru
devoir résigner ses fonctions.
« Je n’ai pas cru, dit-il, devoir res
ter résident général, non pas par
susceptibilité, mais dans le seul inté
rêt du Maroc. Nous sommes, en effet.
pétuar, parmi les colons, les rëgretd
du dépare du maréchal Lyautey. La
venté c’est que là-bas un malaise s«
prolongeait et le fauteuil sénatorial
ue 1 ancien membre du cabinet Mille-
îand le réclamait depuis janvier 1927,
On allait le lui rendre en avril r roi
dre* m : u a P as vou lu allen-
Dans I’Œuvre (Jean Piot) :
On sait quelle œuvre de pacification,
à -» , . _ ~ “ 1 VA./ VA nu UL VJ jjj CL U111 L-et 11 vJXL
la période de Tannée où il s’agit ^ résident, générai démissionnaire
de poser certains principes et d’avoir avait accomplie là-bas. Il y a montré
principes
un certain programme. Or, il est de
toute évidence qu’il faut que ce soit
le même homme qui pèse les principes
et e.n fasse l’application.
« Je ne voudrais pas faire certains
préparatifs qui pourraient ne pas
avoir l’agrément de mon successeur,
et je ne voudrais pas non plus m’abs
tenir d’en faire d’autres qu’il aurait
pu juger nécessaires.
« C’est pourquoi j’ai demandé au
« Il est regrettable qu’ayant de cou- g 0uverne , ment S’assurer la continuité
l!iilil!llllilillfliillillli!llli!llllllilllltlilillillllll!!illlli!ll|||
L’ATTENTAT
contra RL Facliot
LES RESULTATS DE L’ENQUETE
JUDICIAIRE EN ALSACE
Paris, 3 janvier. — M. Nicolle, chef
de la brigade spéciale de- la police
judiciaire, de retour d’Alsace, -au vil
lage du meurtrier de M. Fachot, a
rendu compte de. sa mission.
Ses visites à l’instituteur, au curé
du village, à ses anciens patrons, scs
recherches sur les antécédents de l’in
culpé autonomiste tendent à démon
trer que Benoît était un travailleur,
d’un caractère renfermé et, qu’en au
cun cas, la folie ne peut être invo
quée.
M. Dona-Guigne, procureur général,
et M. Préssard, procureur de la Répu
blique, se sont rendus au chevet de
M. le conseiller Fachot qui fut blessé
par l’autonomiste Benoît et qui est
toujours lu traitement dans une cli
nique, à Neuilly.
Ils lui ont b ré ■qnïë 'leurs vœux de
bonne année et de prompt rétablisse
ment.
L’état du malade est très satisfai
sant.
ReBBEBBBBBBEKBKKEB fc'VVPVtfî
»&»★♦*♦*♦♦♦*♦*♦*♦*♦*♦*♦*«
M. Pierre Bordes, gouverneur
général de l’Algérie
est arrivé à Paris
Paris, 3 janvier. — Le gouverneur
générai M. Pierre Bordes, accompa
gné de M. Joseph Corne, sous-direc-
i-eur des chemins de fèr algérines de
l’Etat, est arrivé à midi 30, à la gare
de Lyon.
Le gouverneur général a été salué,
à sa descente du train, par MM. Du-
roux sénateur ; Cornu, directeur des
affaires algériennes du contrôle et de
la comptabilité au ministère de l’inté
rieur ; le directeur de l’Office du gou
vernement général ; Félix Falck, sous-
directeur ; ’M. Deyron, conseiller gé
néral de Constaniine ; le général
Schuliler ; M. Aubry, ingénieur en
chef des chemins de fer algériens de
l'Etat e.t un grand nombre de .person
nalités.
Le gouverneur général, M. Pierre
Bordes, a gagné l’Hôtel Terminus où
des appartements lui avaient été ré
servés.
ÉCHANGE
de souhaits de Nouvel An
entre les Marines italienne
et française
Paris, 3 janvier. — M. Georges Ley-
iguës, ministre de la marine, a reçu
le capitaine de vaisseau Campioni,
attaché naval près l’ambassade d’Ita
lie à Paris, qui lui a apporté les sou
haits de M. Mussolini, ministre de la
marine royale italienne, pour lui-
n.ême et pour la marine française.
M. Georges Lèygues a remercié le
commandant Campioni de son aima
ble démarche et l'a prié de transmet
tre â Rome ses meilleurs vœux et
ceux de la marine française pour la
marine royale, italienne et pour son
ch.ef«
La Dictature eu Espagne
DIX ANS SONT NECESSAIRES
POUR QUE LA DICTATURE
PUISSE PREPARER L’AVENE
MENT D’UN RÉGIME STABLE,
A DECLARE LE GENERAL PRI
MO DE RIVERA
Madrid, 3 janvier. — A l’occasion du
nouvel an le journal « La Nacion » a
publié une déclaration du général Primo
de Rivera dans laquelle le président du
Conseil expose comment, à son avis, il
doit gouverner l’Espagne aujourd’hui
pour contribuer à sa grandeur, servir
l’intérêt public et gagner l’amitié, le
respect et la confiance du peuple.
Le général Primo croit nécessaire le
gouvernement dictatorial, tant que le
peuple estimera que c’est un gouverne
ment capable, laborieux, énergique et
honnête.
Sous ce régime, comme sous toutes
les dictatures, les facultés d’attributions
du chef du gouvernement sont naturel
lement plus étendues que celles d’un
gouvernement normal.
Le président qui estime absolument
nécessaire le maintien de la censure de
la presse a ajouté que c’est un devoir
de la dictature de régler la production,
de contrôler le commerce en surveillant
les prix, à l’intérieur, et la qualité pour
l’extérieur.
Le général Primo de Rivera estime,
également, que le principal appui de la
dictature doit être l’opinion publique
sans distinction de classe ni de sexe ni
d’âge.
En terminant, il déclare que le
temps minimum nécessaire pour que la
dictature accomplisse sa double mis
sion d’assainir la politique, la justice
et l’administration, enfin toute la so
ciété, et de préparer l’avènement d’un
régime stable, est de dix ans.
iiiiiniiiniiiiiiiiiiiHiHiiitiiinnnii[iiiiiiniiiiniiiiiiiininH
AUX ASSISES DE LA SEINE
Une femme est inculpée
d’avoir tué son amant
Paris» 3 janvier. — Encore une fem
me meurtrière. La liste gn devient
interminable.
Aujourd’hui, la prévenue est Mme
Berthe "Prévost, 36 ans, accusée du
meurtre du garçon de laboratoire,
Henri Gnffroy.
Ayant placé sa femme aveugle dans
une maison de retraite, Gnffroy s’é
tait, en 1912, mis en ménage avec
Mme Provost. Neuf enfants na
quirent ; deux sont morts. Tous ont
été reconnus par le père. Malheureu
sement, Guffroy s’adonnait à la bois
son, d’où des scènes continuelles et
violentes.
Le 13 janvier, Guffroy décidait que
tout le monde devait partir. Il jeta
sur le palier meubles, cartons, etc.,
tous les paquets où Berthe Provost
rangeait les affaires de ses enfants
puis, tout habillé, il se coucha.
Or, à peine endormi, sa compagne
lui tirait une balle dans la tête et le
tuait net. Le lendemain matin, elle
se constituait prisonnière, déclarant
avoir commis son acte parce que Guf-
fr'oy voulait asphyxier toute la fa
mille.
M* Campinchi, assisté de M® Charles
Delaunoy, occupe le banc de la dé
fense. M e Charte* Martinet représente
la partis civ^;
vrir de sa robe d’avocat les imputa
tions infamantes qu’il savait fausses,
M e Dominique n’ait pas songé aux
règles de l’ordre qu’il invoque au
jourd’hui pour se taire ».
LE TRANSFERT DE M. AUDIBERT
A L’INFIRMERIE DE FRESNES
Paris, 3 janvier. — C’est aujour
d’hui qu’a eu lie t u le transfert de M.
Pierre Audibert, de son domicile à
l’infirmerie de, Fresnes.
Pour cette opération de justice, dès-
12 h 30, de nombreux inspecteurs de
police et des gardiens de la paix ar
rivent devant le domicile de M. Pierre
Audibert, 141, boulevard Saint-Michel.
Les passants regardent sans s’ar
rêter le service d’ordre. De nombreux
journalistes et photographes font dé
jà les cent pas devant l’immeuble.
A 13 heures, M. Peyrot des Gâchons,
commissaire divisionnaire, et M. Sei-
gnez, commissaire d’arrondissement,
arrivent.
Ils donnent des ordres, et, à 13 h. 10,
M. Badin, commissaire à la police
judiciaire,-suivi peu après de M.
Glard, juge d’instruction, et de M.
Langlois, greffier de M. Glard, du
docteur Paul, médecin légiste., pénè
trent dans le vestibule de l'immeuble,
où ils .s’entretiennent quelques 'ins
tants avant d’entrer dans l’apparte
ment de M. Audibert.
Interrogé par de nombreux journa
listes, le docteur Paul se borne à
dire que l’état dè M. Pierre Audibert
est satisfaisant
Enfin, à 13 n. 30,
vance.
Les commissaires font monter la
voiture sur le trottoir. Elle vient se
•ranger près de la porte de l'immeu
ble.
Un brancard est descendu, pendant
eue les inspecteurs ferment les stores
rouges.
Un quart d’heure après, la porte
cochère est ouverte à deux battants,
et le brancard sur lequel est couché
l’inculpé est porté par deux bran
cardiers et hissé dans la voilure.
M. Audibert apparaît, recouvert
d’une épaisse couverture et ■ coiffé
d’une casquette grise.
La lumière du jour semble le gêner
et il ferme les yeux.
Il les entr’ouvre, cependant, avant
que le brancard 'soit complètement
hissé dans l’ambulance, pour regar
der du côté des spectateurs, un d eux
ayant, prononcé son nom.
Dans la Voiture prennent place une
infirmière de la Société Privée et un
infirmier de la prison de Fresnes,
•pendant qu’un inspecteur monte à cô
té du chauffeur.
Pendant totut ce temps, de nom
breux curieux se sont arrêtés, que le
service d’ordre refoule lentement.
Aux fenêtres et aux balcons de l’im
meuble et des immeubles, voisins ap
paraissent dès têtes curieuses.
A 13 h. 45, T ambulance démarre et,
par. le boulevard Saint-Michel gagne
rapidement la porte d’Orléans, suivie
d’une autre voiture dans laquelle ont
pris place, M. Badin et dès inspec
teurs.
C’est à l’infirmerie de Fresnes que
le magistrat notifiera à M. Audibert
que son mandat d’amener et transfor
mé en mandat de dépôt.
Après le départ de M. Audibert, les
curieux se sont dispersés sans que le
service d'ordre ait à intervenir.
UN NOUVEL INCULPE
Paris, 3 janvier. — M. Glard, juge
d’instruction, a inculpé ce matin, un
autre souscripteur fictif d’une filiale
de Mme Hanau M. Lang, négociant.
M. Lang a déclaré qu’on lui avait
fait signer des billets, aters qu’il était
sans méfience et que M. Hersant liui
annonçait que c’était sans importan
ce.
M Lang a choisi pour défenseur,
M° Pierre Weil.
de vues, et telle est la raison qui m'a
déterminé à prendre cette décision.
* Et maintenant, ajoute M. Steeg,
je ne puis m’empêcher de 'jeter un
coup d’œil en arrière ».
Il rappelle qu’il est arrivé au Ma
roc en 1925, en pleine insurrection du
Riff, alors que la dissidence battait
les murs de Fez, et constate :
« Maintenant, nos colons sont ins
tallés sur les rives de l’Ouergha ; la
tache de Taza est effacée ; Ouezzan
est à l'abri. Un grand effort de pacifi
cation a été accompli ».
Puis M. Steeg parle du remarqua
ble développement économique du
Maroc. 11 rappelle qu’il a obtenu que
le Maroc fût relié à l’Algérie : « Non
pas seulement par le raid, mais par
la solidarité des intérêts et par une
unité politique et morale qui consti
tue véritablement une nouveauté ».
M, Steeg se félicite ensuite d’avoir,
au cours de ces trois années, amené
entre les trois possessions françai
ses de l’Afrique du Nord, la cohésion
et la collaboration économique, iiitel
lectuelle et morale.
Puis, rappelant le vieil adage
« Quand le bâtiment va, tout va », il
décrit l’essor de là construction au
Maroc et s’étend sur le développement
économique prodigieux dq cette ma
gnifique légion de Fez.
« J’ai poursuivi, termine M. Steeg,
l'œuvre entreprise par mon illustre
prédécesseur, auquel vont mes pen
sées et mon hommage.
, ur l Sens particulier des choses
o Afrique et du monde musulman,
toutes ses qualités d’homme d’Etat lit
çle réalisateurs. Ceux-là mêmes parmi
les iepublicains qui comprennent lq
decision de M. Steeg et l’approuvent»
ceux-là surtout, seront les premieiri
a la déplorer.
Dans F Avenir (Maurice Duval) :
Nous voyons bien que M. Steeg a
mie opinion_.de Lui-même extrêmement
favorable. Mais nous pensons que son
clepart a précisément permis à M.
Poincaré d’envoyer, cette fois au Ma*
ioc « the right man at the right pi a*
ce ». A preuve, le choix qui vient d’ô*
tre fait de M. Lucien Saint jouir suc
céder à M. Steeg. Nous sommes heu
reux de constater qu'on restitue en-
fin, aux hommes de carrière, les. pos*.
tes qui leur appartiennent et que leur
droit à l’avancement ne se trouve pian
mis en échec par des politiciens am
bitieux.
La République parlementaire y g«v
gnera en dignité.
Dans le Petit Bleu (Alfred Oulman) >
L’énergie que M. Saint a montrée à
Tunis prouve qu’il saurait en montre!
davantage ailleurs s’il en était ba
soin.
Dans le Journal ;
Si l’œuvre suffit à juger l’homme,
personne ne ontestera, certes, que le
gouvernement a fait, pour remplacer
M. Steeg à Habat, le meilleur aeg
choix.
Dans le Gaulois (Gaëtan Savoisin) :
Les adversaires du Cabinet spécu
lent sur les hypothèses d'un désa • ora
ministériel latent, sur la persista ice
indéniable du malaise parlemmtürq
et, surtout, sur la position dans lâi
quelle ils tenteront de piacer M. Pi in<
caré à l’égard du néo-Cartel.
Nous voilà Jonc, tout natureho.ne.ii,
ramenés à la démission de. M. Steeg.
Le prétexte invoqué ne saurait être
suffisant. Oui ou non i’anéien ié»i-
« J’ai-eu ses encouragements et. son
approbation, qui m’ont été précieux; ! £ en t- general u Maroc rentre-t-il en
Jft laNssp- Marrie trarurniite. en France pour t ornbattre M. Poincaré t
Certains passages d’une déclaration
qu’il vient de iaire à la presse ten
draient à le teire croire.
» i
Le nouveau résident de Franc
en Tunisie
LA CARRIERE DE M. MANCERON
Paris, 3 janvier. — M. Manceron»
préfet de la Moselle, qui vient d’êtrq
nommé résident général de France à
Tunis, est né le 21 novembre 1872 à
Nancy.
Il a débuté dans la carrière comm<
chef de cabinet du préfet du Pas-œv
Il a été ensuite nommé sous-préfet
de Montreuil-sur-Mer, puis secrétaire
général du Pas-de-Calais et ensuite
secrétaire général du gouvernement
tunisien.
Il a quitté ces fonctions pour suivra
M. Alap.etite, nommé haut commis
saire en Alsace.
M. Manceron a été nommé préfet d»
la Moselle le 2 décembre 1919.
Le nouveau résident général de
France à Tunis est officier de la Lé
gion d’honneur..
llllllllllllllllllUlllliUllIHlIUtlIlIlHIHIIIUlIlHIllllHIIHillH
LA MALADIE
du roi d’Angleterre
BULLETIN DE SANTE D’HIER
A 11 h. 15
Londres, 3 janvier. — Voici le bul
letin de santé du roi, publié à 11 h, 15:
« Le roi a passé une nuit agitée.
Aucun changement n’a été constaté
dans son état.
« Signé : Lord Dawson of Penn, Sii
.Stanley Hewett, Hugh Rigby ».
'AWAV.WAW
L’HIVER
LA NEIGE TOMBE A MARSEILLE
Marseille, 3 janvier. — Il a neigé
cette nuit sur la ville et la campagne.
La neige n’a pas tenu dans les
rues, mais les toitures et les champs,
en banlieue, restent blancs.
Les collines sont couvertes de neige
depuis plusieurs jour*.
Je laisse le Maroc tranquille, qn
plein travail. J’admire sa population
active, ardente, parfois frondeuse.
« Les trois ans que j’ai passés ici
m’ont inspiré, pour elle, une sympa
thie profonde et réfléchie. Cette popu
lation peut compter qu’elle aura en
moi,, au Sénat et dans les milieux
politiques, un avocat convaincu, qui
mettra soi: autorité au service des in
térêts du Maroc.
« Celui qui me remplacera aura une
succession moins glorieuse et moins
pensante que celle qui m’est échue.
J’espèie que cela lui permettra de
faire, plus et mieux ».
DANS LA PRESSE
Paris, 3 janvier. — Dans I’Echo de
Paris (Henri de Kerillis) :
Que penser des procédés de M.
Steeg ? Que penser de ce résident gé
néral qui abandonne son poste au pas
de course et s’embarque sur le pre
mier navire, sans s’inquiéter de la dé
signation de son successeur, comme
s’il ignorait qu’il eut des devoirs a
remplir vis-à-vis de lui ? Qme penser
de l’indécence de ce haut, fonctionnai
re, vis-à-vis du gouvernement dont 11
relève, dont il doit attendre tes ordres
et auquel il a des comptes à rendre ?
Nous le demandons au gouverne
ment, S’il veut pouvoir demeurer fer
me ët sévère devant, les fautes de
.quelques petits fonctionnaires révol
tés, excités par les syndicats, extré
mistes, il a le devoir d’exiger, d’abord
la discipline des grands. Il ne doit
pas y avoir deux poids et deux mesu
res, en l'occurence la plus élémentai
re justice commande donc, une sanc
tion.
Dans le Figaro (Henri Vonoven) :
Trop d’incidents, trop d'accidents,
se sont produits au Maroc sous son
gouvernement. L’administration de
*♦*♦*♦*♦ *♦♦♦*♦*»*
Une épidémie d’influenza
sévit aux Etats-Unis
New-York, 3 Janvier. — L’encépbali-
te léthargique s’est déclarée chez plu.
sieurs personnes, à la suite de l’in-
fiuenza.
On signale notamment quatre ca»
à Malboro (Massachusetts).
L’épidémie d’influenza sévit tou
jours. Plus de 500.000 cas ont été en-
M. Steeg semblait trop destinée à per- 'registçés jusqu’ici.
Un Grand Film Français
« L’Argent ». grand film français adapté et réalisé par Marcel L’Her
bier. inspiré du roman d’Emile Zola x est d’une actualité brûlante , car il
vient à une époque où Les « krachs financiers » se suivent et se ressem
blent. Voici une des principales scènes : boursiers et banquiers se dispu
tent les actions. A gauche, le principal interprète et grand, artiste Alct*
ver i à droite , la gracieuse Marie Glory.
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