Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-12-03
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 décembre 1885 03 décembre 1885
Description : 1885/12/03 (A1,N140). 1885/12/03 (A1,N140).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t543275z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
Première année. — N* 140
IL© numéro
PREFECTURE D’ALCEh
DEPOT LEGAfc
h.\l .. .
o«m.tlias©». Jeudi, 3 décembre 1885.
âXSiïUK.,
Francs..
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.50 O
.. O 1»
ün an
18
24
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n* 9, ancien hôtel Bassin.
Tonte* Isa mpniaSnt xeiiitm «tu &»f ttattes» es xétàsmi, &&.•■*■■■ i s
Algérie,être adréniea à l’ASffiiCR ÜMTAS.toi Imrtd* la m- lïmt
R» Fraase,; les-eojaaftâieafaess *$*('.■ réjgat ifenit
A MAMMiui, «bas M. Gi?»Ars ALLA ED, fm de Batsmi l ;
A Paris, «hes MM, AUBBOüM et CH, ylaas fo 3a. Foairsr,, 4 ©.
St par leurs eorrôspoadwst*.
La DEPECHE ALGÉRIHNNI5 est désignée pour l’inswtieu &®s aEaoia«M Légalisa, judiciaires *t antre® oxig-éoB pour 1» validité dm procéda**®» &t
L
k.
Pari8, 1 er décembre, 6 h. 50, soir.
K. Blavier pose une question au minis
tre de l’intérieur au sujet du droit qu’ont
les électeurs de pénétrer dans toutes les
sections de vote et de réclamer la com
munication des procès verbaux.
\ÎM. Allain-Targé répond que les élec
teurs n’ont pas le droit (rentrer dans
toutes les sections ; quant à la commu
nication des procès-verbaux, elle est
facultative, cependant le ministre croit
qu’il vaut mieux ne pas la refuser.
Le Sénat commence la discussion du
projet de loi relatif à, la liberté du taux
de l’intérêt de l’argent, dont la suite est
renvoyée à jeudi.
L’éiection de if. Girot Pouzol, sénateur
du Puy-de-Dôme, est validée.
Presse Parisienne
ET LA
Déclaration du général Brière de Flsle
Paris, 1 er décembre, 5 h , soir
Voici l’appréciation de certains jour
naux parisiens sur la déposition du géné
ral Brière de l’Isle et sur le rôle joué à
Lang-Son par le colonel Eerbinger.
Le .« Paris » dit :
« Les paroles du général Brière de
» l’Isle n’ont pas été une surprise pour
» tout le monde : nous connaissions de-
» puis de longs mois les graves aocusa-
» tions que les compagnons d’armes du
» colonel Eerbinger faisaient peser sur
» lui.
» Maintenant, apré avoir lu la décla-
» ration du général Brière de l’isle, est-
» on convaincu qu’il est possible, qu’il
» est facile de garder, d’organiser, de
» défendre, de féconder le Tonkin. »
La « France » dit :
« Nous douterons jusqu’au dernier mo-
» ment de la véracité des graves accusa-
» tions que le général Brière de l’isle a
» portées contre le colonel Eerbinger. Il
» faut, pour la sauvegarde de l’honneur
» national, que le colonel Eerbinger soit
» solennellement réhabilité si il n’a pas
» failli à son devoir ; il faut qu’il soit
» chassé de l’armée si les accusations
» lancées contre lui sont reconnues exac-
» tes. »
La « Patrie ». dit :
« La journée d’hier restera un jour né-
» faste dans nos annales, mais le scandale
» dont nous avons été témoin ne se re-
» nouvellera pas.
» L’émotion et le sentiment d’angoisse
» patriotique que les révélations faites
» ont soulevé dans toute la France et dans
» toute l’armée, nous en sont un sûr ga-
» Tant. »
Le « Temps » dit :
^11 est évident que le général Brière
» de l’Isle, dans les paroles qu’il a pro-
» noneées devant la Commission des crè-
» dits du Tonkin, sur le compte du colo-
» nel Eerbinger, n’a fait que reproduire
» une partie des conclusions de l’enquête
» et c'est pour cela qu’il est aujourd’hui,
» plus que jamais, d’un intérêt de pre-
» mier ordre, de mettre sous les yeux de
» l’armée et de la Fpance entière, les dé-
» positions de tous ceux qui ont été en-
» tendus le lendemain de la retraite or-
* donnée par le colonel Eerbinger. »
DEVANT
la Commission du Tonkin
Paris, i er décembre, 5 h. 10, soir.
Voici le résumé de la déposition qui
a été faite par M. Patenôtre, ancien mi
nistre de France en Chine devant la com
mission des crédits du Tonkin :
M. Patenôtre a dit d’abord que le parti
chinois hostile aux étrangers, a beaucoup
perdu de son importance.
La Chine n’est pour rien dans les évè
nements de l’Annam.
Evacuer le Tonkin ce serait rompre le
traité que la France a conclu avec la
Chine, et il serait du plus mauvais effet
de laisser accréditer l’idée que la France
ne respecte pas les traités qu’elle a si
gnés.
Il faudrait d’ailleurs, dans ce cas, faire
un nouveau traité avec la Chine, traité
dont les conditions seraient sûrement
plus défavorables.
Sur la demande : « Serait-il possible
d’échanger le Tonkin contre les îles Pes-
cadores ? » if. Patenôtre répond :
Le Tonkin est riche, les îles Pescadores
sont pauvres. En outre, la Chine ne cé
dera jamais les îles Pescadores qui font
partie intégrante de l’Empire Chinois.
M. Patenôtre se déclare absolument
opposé à la création d’une zone neutre
qui empêcherait tout commerce avec la
Chine.
if. Thomson. — La médiation des
Etats-Unis entre la Chine et la France
avait-elle des chances d’aboutir ?
M. Patenôtre. — Après le guet-apens
de Bac-Lé, je fus d’avis, ainsi que les
amiraux Lespès et Courbet, qu’il était
indispensable d’envoyer un ultimatum à
la Chine, qui se préparait ouvertement à
nous attaquer.
Le gouvernement voulut, contre notre
opinion, pousser la conciliation jusqu’à
la dernière limite.
if. Patenôtre déclare ensuite qu’il avait
toujours conseillé de réclamer à la Chine
une forte indemnité, afin de lui rendre
impossible l’emprunt qu’elle se proposait
de faire. ■
Après l’affaire de Tamsui, une renon
ciation du gouuernement françaisà toute
indemnité, n’eût pas amené la paix, car
la Chine exigeait à ce moment que nous
rappelions notre Hotte avant que ses
troupes évacuassent le Tonkin, ce que
nous n’aurions jamais pu accepter.
Paris, i or décembre, 5 h. 20, soir.
if. Patenôtre a déclaré, en résumé, à h
Commission, que notre situation à l’égarl
de la Chine est très satisfaisante [et qie
celle-ci acceptait franchement le fait ac
compli. *
M. Patenôtre a dit que les conséquences
d’une évacuation du Tonkin serait de
mettre en péril la vie d’un million cinq
cent mille chrétieus habitant la Chine, et
celle de plusieurs millions d’hommes au
Tonkin.
Nous ne pouvons pas sortir du Tonkin
sans y laisser notre honneur et fiire
couler des fiots de sang. Il faut y rester
et renoncer aux demi-mesures. Il U dé
clare hautement.
DEPOSITION
de 11, Ristelhueber devant la Commission du Tonkin
Paris, 1 er décembre, 7 h. 25, soir.
La*déposition du M. Ristelhueber n’a
révélé aucun fait nouveau.
if. Ristelhueber a insisté sur les dispo
sitions pacifiques de la Chine et a ajouté
que si nous évacuons le Tonkin, la Chine
engagerait l’Annam à se mettre on rela
tions avec les autres puissances, afin que
celles-ci se substituent à nous.
nouvelles Parlementaires
Paris, 1 er décembre, 5 h., soir.
Le Centre gauche du Sénat et l’é
vacuation du Tonkin.
COULOIRS DU LUXEMBOURGh — Le
centre gauehe du Sénat a communiqué à
la presse, le compte rendu suivant de sa
réunion de ce jour :
* Ld cQntre gauche s'est réuni pour dé-
» libérer sur les questions du Tonkin et
» de Madagascar. Un sentiment très vif
» s’y est manifestée contre toute pensée
» d’évacuation. Divers sénateurs ont fait
» part de l’émotion causée dans les dépar-
» tements par ce projet et ont développé
» avec énergie les raisons qui doivent
» conseiller une politique toute différente.
» Quelques sénateurs ont même deman-
» dé s’il convenait que le Sénat ajournât
» la discussion de cette grave question et
» s’il ne serait pas opportun que le débat
» s’ouvrit immédiatement par voie d’in-
» terpellation.
» Sans repousser l’idée d’une interpel-
» lation, et tout en réservant son appré-
» dation sur la politique suivie au Ton-
» kin par les divers cabinets qui se sont
» succédés aux affaires, la réunion du
» centre gauche du Sénat, à l’unanimité,
» pense qu’il lui appartient d’émettre,
» dès àprésent, l’opinion que l’évacua-
» don du Tonkin et de Madagascar aurait
» tant au point de vue de l’honneur de
» nos armes, qu’à celui du maintien de
» notre influence et de la défense des in-
» térêts dont nous avons la garde, la plus
» désastreuse influence. »
Paris, i ar décembre, 6 h. 20, soir.
Ta Gauche républicaine du Sénat
et l’évacuatioai du Tonkin.
A la réunion de la gauche républicaine
du Sénat, l’amiral Jaurès s’est prononcé
énergiquement contre l’évacuation du
Tonkin, comme contraire à l’honneur et
aux intérêts de la France.
La gauche républicaine du Sénat s’est
associée par un vote unanime à la déclara
tion de l’amiral Jaurès.
Paris, 1 er décembre, 6 h. 20, soir.
On affirme que le général Oampenon
refuserait de communiquer à la Commis
sion du Tonkin le dossier relatif à l’af
faire Eerbinger, estimant qu’il y a chose
jugée.
— if. Develle aurait, dit-on l’intention
de proposer à la tribune d’obliger les
Commissions parlementaires à garder le
secret sur les déclarations et les actes du
gouvernement.
— M. Rechefort aurait l’intention de
demander qu’aucun fonctionnaire ne soit
plus entendu, à l’avenir, par les commis
sions parlementaires, car ils prennent,
avant de parler, le mot d’ordre de leurs
chefs hiérarchiques.
Paris, 1 er décembre, 6 h. 25, soir.
COULOIRS DE PALAIS BOURBON
On commente vivement la déposition fai
te hier par le général Brière de l’Isle. Le
bruit court que le colonel Eerbinger ne
laissera pas passer sans protestation lest
affirmations du général Brière de l’Isle ;
on dit même qu’il donnerait sa démission
pour pouvoir envoyer ses témoins à son
ancien chef,
— Les sous-commissions relatives aux
crédits du Tonkin ont continué dans la
matinée le dépouillement des dossiers. Il
résulterait du dépouillement .des- corres<
poniances que les généraux de Gourcy et
Brière de Flsle avaient des vues absolu '
ment différentes sur la façon dont de
vaient être conduite les opérations au
Tonkin. Celui-ci voulait en finir avec le
Tonkin avant de rien faire dans l’Annam;
celui là voulait-agir dans l’Annam et ré
clamait 2,000 hommes de troupes fran
çaises et 20 mille indigènes.
Le général Brière de l’Isle est contraire
à l’emploi des troupes indigènes dans
l’Annam.
L
que _ _
oupation des points frontières par nos
troupes, conformément au traité que
nous avons signé.
Quelques membres de la Commission
ont dit qu’elle ne persistera pas à enten
dre tous les fonctionnaires dont elle avait
demandé la comparution, mais elle croit
de son devoir d’entendre le colonel Eer
binger.
La Commission demandera sans doute
la publication des pièces diplomatiques
qui lui ont été remises.
— if. Sabatier a déposé hier sa propo
sition relative aux successions « a b intes
tat », qui a recueilli de nombreuses adhé
sions.
Cette proposition porte que toute sé
cession au-delà du 5 • degré serait acquise
à l’Etat lorsque le défunt ne laisserait
pas de testament.
L’adoption de cette proposition per
mettrait d’examiner la question de la.
création des invalides du travail.
— Le gouvernement ne s’opposera pas
à la prise en considération de la proposi
tion relatiue au relèvement des droits
sur les blés étrangers. Il promettrad’étun
dier la question.
DES MINISTRES
Paris, 1 er décembre, 2 h. 44, soir.
Le Conseil des ministres tenu ce matin
à l’Elysée s’est ocoupé des incidents qui
se sont produits à la Commission du Ton-,
kin.
Il a reconnu qu’il était nécessaire qu&
la Commission hâtât ses travaux.
Les dépêches du Tonkin témoignent
d’ailleurs le l’impression défavorable
produite par l’éventualité de l’évacuation
de cette colonie.
! f JF.Ç T1
-V g
Paris, l 6 ' décembre, 5 b. 35, matin.
Une dépêche de Pirot, en date du 28
novembre, assure que depuis le commen
cement dé la campagne les Serbes ont eu
107 ofheiers et 6 à 8,000 hommes hors
combat,
IL© numéro
PREFECTURE D’ALCEh
DEPOT LEGAfc
h.\l .. .
o«m.tlias©». Jeudi, 3 décembre 1885.
âXSiïUK.,
Francs..
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
4.50 O
.. O 1»
ün an
18
24
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n* 9, ancien hôtel Bassin.
Tonte* Isa mpniaSnt xeiiitm «tu &»f ttattes» es xétàsmi, &&.•■*■■■ i s
Algérie,être adréniea à l’ASffiiCR ÜMTAS.toi Imrtd* la m- lïmt
R» Fraase,; les-eojaaftâieafaess *$*('.■ réjgat ifenit
A MAMMiui, «bas M. Gi?»Ars ALLA ED, fm de Batsmi l ;
A Paris, «hes MM, AUBBOüM et CH, ylaas fo 3a. Foairsr,, 4 ©.
St par leurs eorrôspoadwst*.
La DEPECHE ALGÉRIHNNI5 est désignée pour l’inswtieu &®s aEaoia«M Légalisa, judiciaires *t antre® oxig-éoB pour 1» validité dm procéda**®» &t
L
k.
Pari8, 1 er décembre, 6 h. 50, soir.
K. Blavier pose une question au minis
tre de l’intérieur au sujet du droit qu’ont
les électeurs de pénétrer dans toutes les
sections de vote et de réclamer la com
munication des procès verbaux.
\ÎM. Allain-Targé répond que les élec
teurs n’ont pas le droit (rentrer dans
toutes les sections ; quant à la commu
nication des procès-verbaux, elle est
facultative, cependant le ministre croit
qu’il vaut mieux ne pas la refuser.
Le Sénat commence la discussion du
projet de loi relatif à, la liberté du taux
de l’intérêt de l’argent, dont la suite est
renvoyée à jeudi.
L’éiection de if. Girot Pouzol, sénateur
du Puy-de-Dôme, est validée.
Presse Parisienne
ET LA
Déclaration du général Brière de Flsle
Paris, 1 er décembre, 5 h , soir
Voici l’appréciation de certains jour
naux parisiens sur la déposition du géné
ral Brière de l’Isle et sur le rôle joué à
Lang-Son par le colonel Eerbinger.
Le .« Paris » dit :
« Les paroles du général Brière de
» l’Isle n’ont pas été une surprise pour
» tout le monde : nous connaissions de-
» puis de longs mois les graves aocusa-
» tions que les compagnons d’armes du
» colonel Eerbinger faisaient peser sur
» lui.
» Maintenant, apré avoir lu la décla-
» ration du général Brière de l’isle, est-
» on convaincu qu’il est possible, qu’il
» est facile de garder, d’organiser, de
» défendre, de féconder le Tonkin. »
La « France » dit :
« Nous douterons jusqu’au dernier mo-
» ment de la véracité des graves accusa-
» tions que le général Brière de l’isle a
» portées contre le colonel Eerbinger. Il
» faut, pour la sauvegarde de l’honneur
» national, que le colonel Eerbinger soit
» solennellement réhabilité si il n’a pas
» failli à son devoir ; il faut qu’il soit
» chassé de l’armée si les accusations
» lancées contre lui sont reconnues exac-
» tes. »
La « Patrie ». dit :
« La journée d’hier restera un jour né-
» faste dans nos annales, mais le scandale
» dont nous avons été témoin ne se re-
» nouvellera pas.
» L’émotion et le sentiment d’angoisse
» patriotique que les révélations faites
» ont soulevé dans toute la France et dans
» toute l’armée, nous en sont un sûr ga-
» Tant. »
Le « Temps » dit :
^11 est évident que le général Brière
» de l’Isle, dans les paroles qu’il a pro-
» noneées devant la Commission des crè-
» dits du Tonkin, sur le compte du colo-
» nel Eerbinger, n’a fait que reproduire
» une partie des conclusions de l’enquête
» et c'est pour cela qu’il est aujourd’hui,
» plus que jamais, d’un intérêt de pre-
» mier ordre, de mettre sous les yeux de
» l’armée et de la Fpance entière, les dé-
» positions de tous ceux qui ont été en-
» tendus le lendemain de la retraite or-
* donnée par le colonel Eerbinger. »
DEVANT
la Commission du Tonkin
Paris, i er décembre, 5 h. 10, soir.
Voici le résumé de la déposition qui
a été faite par M. Patenôtre, ancien mi
nistre de France en Chine devant la com
mission des crédits du Tonkin :
M. Patenôtre a dit d’abord que le parti
chinois hostile aux étrangers, a beaucoup
perdu de son importance.
La Chine n’est pour rien dans les évè
nements de l’Annam.
Evacuer le Tonkin ce serait rompre le
traité que la France a conclu avec la
Chine, et il serait du plus mauvais effet
de laisser accréditer l’idée que la France
ne respecte pas les traités qu’elle a si
gnés.
Il faudrait d’ailleurs, dans ce cas, faire
un nouveau traité avec la Chine, traité
dont les conditions seraient sûrement
plus défavorables.
Sur la demande : « Serait-il possible
d’échanger le Tonkin contre les îles Pes-
cadores ? » if. Patenôtre répond :
Le Tonkin est riche, les îles Pescadores
sont pauvres. En outre, la Chine ne cé
dera jamais les îles Pescadores qui font
partie intégrante de l’Empire Chinois.
M. Patenôtre se déclare absolument
opposé à la création d’une zone neutre
qui empêcherait tout commerce avec la
Chine.
if. Thomson. — La médiation des
Etats-Unis entre la Chine et la France
avait-elle des chances d’aboutir ?
M. Patenôtre. — Après le guet-apens
de Bac-Lé, je fus d’avis, ainsi que les
amiraux Lespès et Courbet, qu’il était
indispensable d’envoyer un ultimatum à
la Chine, qui se préparait ouvertement à
nous attaquer.
Le gouvernement voulut, contre notre
opinion, pousser la conciliation jusqu’à
la dernière limite.
if. Patenôtre déclare ensuite qu’il avait
toujours conseillé de réclamer à la Chine
une forte indemnité, afin de lui rendre
impossible l’emprunt qu’elle se proposait
de faire. ■
Après l’affaire de Tamsui, une renon
ciation du gouuernement françaisà toute
indemnité, n’eût pas amené la paix, car
la Chine exigeait à ce moment que nous
rappelions notre Hotte avant que ses
troupes évacuassent le Tonkin, ce que
nous n’aurions jamais pu accepter.
Paris, i or décembre, 5 h. 20, soir.
if. Patenôtre a déclaré, en résumé, à h
Commission, que notre situation à l’égarl
de la Chine est très satisfaisante [et qie
celle-ci acceptait franchement le fait ac
compli. *
M. Patenôtre a dit que les conséquences
d’une évacuation du Tonkin serait de
mettre en péril la vie d’un million cinq
cent mille chrétieus habitant la Chine, et
celle de plusieurs millions d’hommes au
Tonkin.
Nous ne pouvons pas sortir du Tonkin
sans y laisser notre honneur et fiire
couler des fiots de sang. Il faut y rester
et renoncer aux demi-mesures. Il U dé
clare hautement.
DEPOSITION
de 11, Ristelhueber devant la Commission du Tonkin
Paris, 1 er décembre, 7 h. 25, soir.
La*déposition du M. Ristelhueber n’a
révélé aucun fait nouveau.
if. Ristelhueber a insisté sur les dispo
sitions pacifiques de la Chine et a ajouté
que si nous évacuons le Tonkin, la Chine
engagerait l’Annam à se mettre on rela
tions avec les autres puissances, afin que
celles-ci se substituent à nous.
nouvelles Parlementaires
Paris, 1 er décembre, 5 h., soir.
Le Centre gauche du Sénat et l’é
vacuation du Tonkin.
COULOIRS DU LUXEMBOURGh — Le
centre gauehe du Sénat a communiqué à
la presse, le compte rendu suivant de sa
réunion de ce jour :
* Ld cQntre gauche s'est réuni pour dé-
» libérer sur les questions du Tonkin et
» de Madagascar. Un sentiment très vif
» s’y est manifestée contre toute pensée
» d’évacuation. Divers sénateurs ont fait
» part de l’émotion causée dans les dépar-
» tements par ce projet et ont développé
» avec énergie les raisons qui doivent
» conseiller une politique toute différente.
» Quelques sénateurs ont même deman-
» dé s’il convenait que le Sénat ajournât
» la discussion de cette grave question et
» s’il ne serait pas opportun que le débat
» s’ouvrit immédiatement par voie d’in-
» terpellation.
» Sans repousser l’idée d’une interpel-
» lation, et tout en réservant son appré-
» dation sur la politique suivie au Ton-
» kin par les divers cabinets qui se sont
» succédés aux affaires, la réunion du
» centre gauche du Sénat, à l’unanimité,
» pense qu’il lui appartient d’émettre,
» dès àprésent, l’opinion que l’évacua-
» don du Tonkin et de Madagascar aurait
» tant au point de vue de l’honneur de
» nos armes, qu’à celui du maintien de
» notre influence et de la défense des in-
» térêts dont nous avons la garde, la plus
» désastreuse influence. »
Paris, i ar décembre, 6 h. 20, soir.
Ta Gauche républicaine du Sénat
et l’évacuatioai du Tonkin.
A la réunion de la gauche républicaine
du Sénat, l’amiral Jaurès s’est prononcé
énergiquement contre l’évacuation du
Tonkin, comme contraire à l’honneur et
aux intérêts de la France.
La gauche républicaine du Sénat s’est
associée par un vote unanime à la déclara
tion de l’amiral Jaurès.
Paris, 1 er décembre, 6 h. 20, soir.
On affirme que le général Oampenon
refuserait de communiquer à la Commis
sion du Tonkin le dossier relatif à l’af
faire Eerbinger, estimant qu’il y a chose
jugée.
— if. Develle aurait, dit-on l’intention
de proposer à la tribune d’obliger les
Commissions parlementaires à garder le
secret sur les déclarations et les actes du
gouvernement.
— M. Rechefort aurait l’intention de
demander qu’aucun fonctionnaire ne soit
plus entendu, à l’avenir, par les commis
sions parlementaires, car ils prennent,
avant de parler, le mot d’ordre de leurs
chefs hiérarchiques.
Paris, 1 er décembre, 6 h. 25, soir.
COULOIRS DE PALAIS BOURBON
On commente vivement la déposition fai
te hier par le général Brière de l’Isle. Le
bruit court que le colonel Eerbinger ne
laissera pas passer sans protestation lest
affirmations du général Brière de l’Isle ;
on dit même qu’il donnerait sa démission
pour pouvoir envoyer ses témoins à son
ancien chef,
— Les sous-commissions relatives aux
crédits du Tonkin ont continué dans la
matinée le dépouillement des dossiers. Il
résulterait du dépouillement .des- corres<
poniances que les généraux de Gourcy et
Brière de Flsle avaient des vues absolu '
ment différentes sur la façon dont de
vaient être conduite les opérations au
Tonkin. Celui-ci voulait en finir avec le
Tonkin avant de rien faire dans l’Annam;
celui là voulait-agir dans l’Annam et ré
clamait 2,000 hommes de troupes fran
çaises et 20 mille indigènes.
Le général Brière de l’Isle est contraire
à l’emploi des troupes indigènes dans
l’Annam.
L
que _ _
oupation des points frontières par nos
troupes, conformément au traité que
nous avons signé.
Quelques membres de la Commission
ont dit qu’elle ne persistera pas à enten
dre tous les fonctionnaires dont elle avait
demandé la comparution, mais elle croit
de son devoir d’entendre le colonel Eer
binger.
La Commission demandera sans doute
la publication des pièces diplomatiques
qui lui ont été remises.
— if. Sabatier a déposé hier sa propo
sition relative aux successions « a b intes
tat », qui a recueilli de nombreuses adhé
sions.
Cette proposition porte que toute sé
cession au-delà du 5 • degré serait acquise
à l’Etat lorsque le défunt ne laisserait
pas de testament.
L’adoption de cette proposition per
mettrait d’examiner la question de la.
création des invalides du travail.
— Le gouvernement ne s’opposera pas
à la prise en considération de la proposi
tion relatiue au relèvement des droits
sur les blés étrangers. Il promettrad’étun
dier la question.
DES MINISTRES
Paris, 1 er décembre, 2 h. 44, soir.
Le Conseil des ministres tenu ce matin
à l’Elysée s’est ocoupé des incidents qui
se sont produits à la Commission du Ton-,
kin.
Il a reconnu qu’il était nécessaire qu&
la Commission hâtât ses travaux.
Les dépêches du Tonkin témoignent
d’ailleurs le l’impression défavorable
produite par l’éventualité de l’évacuation
de cette colonie.
! f JF.Ç T1
-V g
Paris, l 6 ' décembre, 5 b. 35, matin.
Une dépêche de Pirot, en date du 28
novembre, assure que depuis le commen
cement dé la campagne les Serbes ont eu
107 ofheiers et 6 à 8,000 hommes hors
combat,
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