Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-10-15
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 octobre 1885 15 octobre 1885
Description : 1885/10/15 (A1,N91). 1885/10/15 (A1,N91).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5432273
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
I
PREFECTUIï
DEPOT
d'alcek
LEGAL
Première année. — N° 91.
T.o numéro 5 centimes.
H
Jeudi, 15 octobre 1885.
J 0 USRPIÂL POLITIQUE QUOTIDIEN
Algérie .
Frange. .
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
................ 4.50 9
6 12
Un an
18
«4
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marins, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aax armnosces et réclames éaiTOsi- o/w
Algérie, être adressées à l’ AGENCE HAVAS, boulevard de la République à]®*® *
Rn France, les communications sont reçues savoir ;
A Marseille, ehex M. Gubtatr ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chex MM. AUDBOURG et C ! «. place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE! ALGERIENNE est désignée pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 14 Octobre 1885.
Alger, 12 octobre 1885.
Mes chers Concitoyens,
Je viens vons remercier de la hante
confiance qtie vous m’avez témoignée en
m’appelant à siéger dans la Chambre
des représemcflts du pays.
Vous avez voulu reconnaître et en
courager les efforts que je ne cesse de
faire depuis quinze années pour la pros
périté du département.
Dans la haute position à laquelle vous
m’avez appelé, soyez convaincus que
J’apporterai tout mon dévouement, que
je consacrerai tout mon temps à la cause
de l’Algérie et à l’affermissement de la
République.
Vive la République !
Charles BOURLIER.
LA Fl DE LA
En voici bien d’une autre; il paraît, que
dis-je, il est certain aujourd’hui que M. le
docteur Trollard n’aspirait pas à la députa
tion .
Quand on affirmait, dans les colonnes du
journal de M. Basset, que l’honorable doc
teur avait accepté la candidature, on disait
le-contraire de la vérité ; quand d’autres de
ses amis prenaient la parole en son nom
dans les réunions électorales, c’était à tort
et.sans aucun mandat qu’ils le taisaient : le
docteur Trolard n’avait chargé personne de
ce soin. Tous les engagements qu’on pre
nait en son nom étaient sans valeur ; on
trompait ainsi les électeurs et surtout les
amis de l’honorable docteur.
On le trompait lui-même aussi, puisque,
s’il faut en croire ie Petit Colon , on lui en
voyait de fausses dépêches, signées du nom
du docteur Moreau, le seul qui eût la con
fiance de M. Trolard, le seul qui eût man
dat de ie représenter pendant la période
électorale.
Avouez, messieurs les intransigeants,
qu’en fait d’audace vous êtes passés maîtres
et que, sous ce rapport, les intransigeants
du Radical algérien ne sont pas inférieurs
aux pseudo-intransigeants du Petit Colon.
Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on
ne peut pas, qu’on ne doit pas imposer la
candidature à qui n’en veut pas. Les fonc
tions électives sont un honneur, mais aussi
un devoir auquel on n’a pas le droit de se
soustraire.
A mon avis donc, le Radical algérien et
ses amis avaient ie droit de désigner, même
malgré lui, M. Trolard comme candidat,
mais ils le dépassait quand ilsannonçaient
son acceptation, ce qui était un mensonge.
Iis commettaient une bien plus mauvaise
action encore, quand ils lui prêtaient des
sentiments qu’il n’a jamais exprimés, quand
ils mettaient son nom au-dessus d’une affi
che, dans laquelle MM. Lelièvre et Trolard
étaient proclamés candidats anti-juifs.
Comme on le voit, les vaincus du 4 octo
bre, à Alger, se valent bien, qu’ils soient
dans le camp de M. Charles Marchai ou
dans celui de M. Basset.
Ce sont des comédiens.
AD CONSEIL GENERAL
M. Bourlier demande des explications au
Préfet, sur la situation faite au département
par une décision de l’autorité supérieure,
interdisant tout paiement double, nécessité
de réduire la dette du département envers
l’Etat et d’éviter des déficits nouveaux. Il
reconnaît que cette décision a porté un
grand trouble dans les services du dépar
tement.
M. le Préfet donne les explications de
mandées. Il dit que la décision a été prise
par le Ministre des finances, qu’elle est mo
tivée par la situation du département et
qu’il serait utile d’eu atténuer la sévérité,
au moins pour l’an prochain, la dette dé
partementale étant sinon éteinte, du moins
sensiblement diminuée.
M. Aumerat a la parole.
« En présence des déclarations fàitesparle
Préfet, dit-il, je demande que le Conseil
invite M. le sénateur et les deux députés du
département de vouloir bien intervenir au
près du ministre des finances à l’effet d’ob
tenir que le régime des avances pratiqué
dans la métropole soit de nouveau appli
qué au département d’Alger. »
MM. Marchai, Samary et Fallet deman
dent la nomination d’une commission spé
ciale ayant à établir un rapport complet sur
la question.
M. Fournier soutient la proposition de M.
Aumerat, laquelle mise aux voix est adoptée
à la presque unanimité.
M. Martin demande ensuite un préfet des
détails sur la question de la reannexion à
Alger des communes de Mustapha et de
Saint-Eugène.
Le Préfet répond qu’il n’a pas encore re
çu les conclusions de la municipalité d’Al
ger.
M. Allan rappelle qu’il y a un an que la
commune d’Alger a pris l'initiative de cette
demande de réannexion et il s’étonne du
retard qu’elle apporte à envoyer son dossier
au Conseil général. Il prie le Préfet de vou
loir bien inviter la municipalité d’Alger à
hâter un peu plus la solution d’une affaire
qui semblait lui tenir à cœur lorsqu’elle l’a
mise en avant.
On passe ensuite à l’ordre du jour.
Informations algériennes
Les membres du tribunal et de la Cham
bre de commerce ont offert, samedi, un ban
quet à M. Jacques, sénateur et à M. Etienne,
député.
On a bu à la santé de nos ^représentants,
qui sont partis enchantés de la réception
qn’on.leur a fait là, comme partout.
X
L’établissement de facteur boîtier créé à
Marboum.par décision ministérielle en date
du 25 août 1885, sera mis en activité à partir
du 21 octobre courant.
Les examens pour connaissance de la
langue arabe institués par le décret du 4 dé
cembre 1849, s’ouvriront à Oran le mardi
1 er décembre prochain, à huit heures du ma
tin, dans la salle du Conseil général.
Les personnes qui désireraient se pré
senter à ces examens, devront se faire ins
crire, au plus tard, le 30 novembre au se
crétariat général de la Préfecture.
Le programme des connaissances exigées
est déposé â la Préfecture et dans les bu
reaux des Sous-Préfectures où les intéressés
pourront en prendre connaissance.
X
Le train de voyageurs de jeudi soir n’est
entré en gare de Phiiippeville qu’à 8 heures
du soir, par suite du déraillement, près du
cimetière, d’un train de marchandises.
X
Le Conseil général de Consiantine, dans
sa séance de vendredi dernier, a, a l’unani
mité, adopté un vœu de M. Treille tendant
à ce que les jeunes algériens soient exemp
tés cette année de la période des 28 jours*
à cause des labours et des travaux de la
campagne.
Les deux représentants seront dans quel
ques jours à Paris et feront à ce sujet d’ac
tives recherches auprès du ministre de la
guerre.
Nous souhaitons de tout cœur qu’ils réus
sissent.
X
Les Kabyles d’Aït Adidou, Ait Yezlig et
Ait Yahia se sont de nouveau révoltés de
puis le départ du sultan pour le Sud. Ou
écrit d’Outat que ces tribus se sont réunies
au célèbre Ouied Cheik Ibrahim et ont at
taqué Alcazar d’Aït Oufala.
Quatre-vingts maisons occupées principa
lement par des agents de maisons de com
merce de Fez ont été pillées.
Les assiégeants ont eu quatorze morts et
le gouverneur a pedu six soldats.
Le nombre des blessés est beaucoup plus
élevé de part et d’autre.
LETTRE 1fi TROLARD
Alger, le 11 octobre 1885,
Monsieur le Rédacteur en chef,
Je vous serai très obligé si vous voulez
bien insérer dans votre journal les explica
tions suivantes que je crois nécessaires pour
mettre fin aux bruits, aux insinuations et
aux racontais auxquels ma candidature a
donné lieu, et dont je n’ai eu connaissance
que depuis mon retour à Adorer.
A la première proposition de candidature
qui m’a été faite Je 15 septembre, j’ai ré
pondu par un refus catégorique, n'ad
mettant ni conditions ni prétextes
Deux jours après, je recevais de mon ami
Moreau, une misa en demeure d’avoir à
accepter la candidature.
M. Moreau, qui connaissait depuis long
temps mon intention bien arrêtée de ne
pas me laisser présenter , avait, au Congrès
de Malakoff, déclaré que je n’accepterais
pas. En préssn e de la démarche pressante
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 18,
!■“ '
LES
PAR
A. mm et G. PMDEL (1)
PREMIÈRE PARTIE
UES DEUX TESTAMENTS
VIII
l’ennemi dans la place
Il y eut un court silence.
— Maintenant, fit Gressin, fine faut point
te presser. Ne vas pas trop de l’avant. Ne
marche pa- trop vite et n’oublie pas ce que
je t’ai dit lo concernant : il est sur l'éveil.
— Nous nous sommes vus si peu hier,
continua la jeu .e femme, que je n’ai pas eu
le temps de te questionner. Figure-toi que
je n’étais point rassurée le moins du monde
dans cette forêt. J’avais peur de m’être
(1) Reproduction interdite aux journaux qui n’ont
ça* traité avec la Société des Gens de Lettres.
trompée, d’avoir mal compris tes instruc
tions. J’étais depuis deux jours à Loudéac
quand ta dernière lettre m’est parvenue.
Comment as-tu fait pour que le duc se trou
vât à heure fixe dans cet endroit de la fo
rêt ?
— J'ai cherché longtemps, répondit le
capitaine, puis j’ai fini après mille plans
plus fous et plus fantastiques les uns que les
autres, pour en revenir à un projet tout bê
tement élémentaire.
Le capitaine expliqua alors à Suzanne
que, sachant l’amour du duc pour ses bois,
il n’avait trouvé rien de mieux que de le
blesser dans son orgueil de propriétaire.
Voulant, donner à la rencontre un air for
tuit, il avait été de grand matin sous bois
dans cette partie de la forêt, et là il avait,
à coups de serpe, détérioré une centaine de
baliveaux. Puis il était venu rendre compte
au duc du dégât, lui disant que par lui-
même il devait aller en juger. Le capitaine,
sachant que Suzanne, partie de Loudéac à
l’heure dite, devait se trouver à ce moment
dans cet endroit de la forêt, le tour était
donc parfaitement joué.
— Mais les arbres, demanda Suzanne, le
duc a dû se demander qui avait eu intérêt à
les abîmer.
— Il y a une espèce de sorcier, de bracon
nier, de bandit, qui habite cette partie de la
forêt ; les soupçons du duc sont tout d’abord
tombés sur ce malfaiteur.
— Ah ! je le connais, fit la jeune femme
en réprimant un frisson de terreur, je l’ai
vu. Il nous a lancé sa malédiction au passa
ge. Ce doit être un jettatore que ce vilain
homme : je lui ai fait les cornes ; malgré
cela, j’ai peur qu’il ne nous porte malheur.
— Tais-toi, folle, interrompit le capitaine
en haussant les épaules, tu crois toujours
aux maléfices, aux sortilègas, aux devins et
à toutes les billevesées italiennes ? Il n’y a
rien de tout cela, vois-lu ; il y a les forts et
les faibles. Les forts, c’est nous, c’est toi,
e’est moi. Les faibles, ce sont les gens com
me le duc. Les forts peuvent avoir durant
un certain laps de temps la mauvaise chan
ce, mais, crois-moi, Suzanne, ils finissent
toujours par triompher.
— N’empêche, répliqua la jeune femme,
que j’aurais donné bien des choses pour
n’avoir point rencontré ce vilain homme,
qui m’a causé si grande frayeur.
— Ce qui me déconcerte bien plus, reprit
encore Cressin, revenant à son idée fixe,
c’est l’arrivée si précipitée du comte. Voilà
qui dérange tous mes plans. An moment où
l’impression que tu as produite sur le duc
ne saurait être encore bien profonde, j’ai
peur que l’action intéressée du neveu ne
réussisse à l’effacer.
— Ceci, répondit'vivement Suzanne, n’est
rien moins que flatteur pour moi, mais ne
fait que me confirmer dans l’idée que j’avais
déjà : à savoir, qu’il faut frapper à grands
coups, tôt et promptement, pour ne pas lais
ser à ton duc le temps de refroidir. Veux-tu
me laisser faire ?
— Que prétends-tu ?
— Ah ! déjà des interrogations. Veux-tu
me laisser agir à ma guise ?
— Soit, mais si ça tourne mal ?
— Sois-donc tranquille, une bonne fois,
et aie confiance en moi J'ai amant d’intérêt
qu’un capitaine de ma connaissance à ce
que le plan que nous avons formé réussisse;
donc, laisse-moi liberté de man uvrer, et
nous ne nous en repentirons , -s.
Cedi dit, la jeune femme mit la main à
une sonnette et dit a;; domestique qui appa
rut au bout d'un instant.
— Voulez-vous demander au duc de Trê—
meur s’il peut me recevair,
— Et que vas tu lui dire ? demanda Cres
sin tout inquiet.
— Je pourrais te répor de que cela ne te
regarde pas, mais je sois bonne princesse ;
je vais tout simplement dire au duc que je
vaux m’en aller. *
Le capitaine allait poursuivre l'entretien,
mais le retour du domestique ne iui en lais
sa point le temps.
M. de Trémeur était prêt à recevoir la
sœar du capitaine Cressin.
Suzanne, précédée d : domestique, tra
versa de longues galeries largement dallées,
lambrissées de chêne. C’était bien une sei*
gneuriale demeure, un logis de grand luxe ;
le cœur lui battait fo: t. Ah ! qu’elle enviait
tout cela, et ce vieux château, oi ces mar
ronniers séculaires qu’elle apercevait au
travers des vitraux.
ÇA suivre).
PREFECTUIï
DEPOT
d'alcek
LEGAL
Première année. — N° 91.
T.o numéro 5 centimes.
H
Jeudi, 15 octobre 1885.
J 0 USRPIÂL POLITIQUE QUOTIDIEN
Algérie .
Frange. .
ABONNEMENTS :
Trois mois Six mois
................ 4.50 9
6 12
Un an
18
«4
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marins, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aax armnosces et réclames éaiTOsi- o/w
Algérie, être adressées à l’ AGENCE HAVAS, boulevard de la République à]®*® *
Rn France, les communications sont reçues savoir ;
A Marseille, ehex M. Gubtatr ALLARD, rue du Bausset, 4 ;
A Paris, chex MM. AUDBOURG et C ! «. place de la Bourse, 10,
Et par leurs correspondants.
La DÉPÊCHE! ALGERIENNE est désignée pour l’insertion des annonces légales, judiciaires et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 14 Octobre 1885.
Alger, 12 octobre 1885.
Mes chers Concitoyens,
Je viens vons remercier de la hante
confiance qtie vous m’avez témoignée en
m’appelant à siéger dans la Chambre
des représemcflts du pays.
Vous avez voulu reconnaître et en
courager les efforts que je ne cesse de
faire depuis quinze années pour la pros
périté du département.
Dans la haute position à laquelle vous
m’avez appelé, soyez convaincus que
J’apporterai tout mon dévouement, que
je consacrerai tout mon temps à la cause
de l’Algérie et à l’affermissement de la
République.
Vive la République !
Charles BOURLIER.
LA Fl DE LA
En voici bien d’une autre; il paraît, que
dis-je, il est certain aujourd’hui que M. le
docteur Trollard n’aspirait pas à la députa
tion .
Quand on affirmait, dans les colonnes du
journal de M. Basset, que l’honorable doc
teur avait accepté la candidature, on disait
le-contraire de la vérité ; quand d’autres de
ses amis prenaient la parole en son nom
dans les réunions électorales, c’était à tort
et.sans aucun mandat qu’ils le taisaient : le
docteur Trolard n’avait chargé personne de
ce soin. Tous les engagements qu’on pre
nait en son nom étaient sans valeur ; on
trompait ainsi les électeurs et surtout les
amis de l’honorable docteur.
On le trompait lui-même aussi, puisque,
s’il faut en croire ie Petit Colon , on lui en
voyait de fausses dépêches, signées du nom
du docteur Moreau, le seul qui eût la con
fiance de M. Trolard, le seul qui eût man
dat de ie représenter pendant la période
électorale.
Avouez, messieurs les intransigeants,
qu’en fait d’audace vous êtes passés maîtres
et que, sous ce rapport, les intransigeants
du Radical algérien ne sont pas inférieurs
aux pseudo-intransigeants du Petit Colon.
Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on
ne peut pas, qu’on ne doit pas imposer la
candidature à qui n’en veut pas. Les fonc
tions électives sont un honneur, mais aussi
un devoir auquel on n’a pas le droit de se
soustraire.
A mon avis donc, le Radical algérien et
ses amis avaient ie droit de désigner, même
malgré lui, M. Trolard comme candidat,
mais ils le dépassait quand ilsannonçaient
son acceptation, ce qui était un mensonge.
Iis commettaient une bien plus mauvaise
action encore, quand ils lui prêtaient des
sentiments qu’il n’a jamais exprimés, quand
ils mettaient son nom au-dessus d’une affi
che, dans laquelle MM. Lelièvre et Trolard
étaient proclamés candidats anti-juifs.
Comme on le voit, les vaincus du 4 octo
bre, à Alger, se valent bien, qu’ils soient
dans le camp de M. Charles Marchai ou
dans celui de M. Basset.
Ce sont des comédiens.
AD CONSEIL GENERAL
M. Bourlier demande des explications au
Préfet, sur la situation faite au département
par une décision de l’autorité supérieure,
interdisant tout paiement double, nécessité
de réduire la dette du département envers
l’Etat et d’éviter des déficits nouveaux. Il
reconnaît que cette décision a porté un
grand trouble dans les services du dépar
tement.
M. le Préfet donne les explications de
mandées. Il dit que la décision a été prise
par le Ministre des finances, qu’elle est mo
tivée par la situation du département et
qu’il serait utile d’eu atténuer la sévérité,
au moins pour l’an prochain, la dette dé
partementale étant sinon éteinte, du moins
sensiblement diminuée.
M. Aumerat a la parole.
« En présence des déclarations fàitesparle
Préfet, dit-il, je demande que le Conseil
invite M. le sénateur et les deux députés du
département de vouloir bien intervenir au
près du ministre des finances à l’effet d’ob
tenir que le régime des avances pratiqué
dans la métropole soit de nouveau appli
qué au département d’Alger. »
MM. Marchai, Samary et Fallet deman
dent la nomination d’une commission spé
ciale ayant à établir un rapport complet sur
la question.
M. Fournier soutient la proposition de M.
Aumerat, laquelle mise aux voix est adoptée
à la presque unanimité.
M. Martin demande ensuite un préfet des
détails sur la question de la reannexion à
Alger des communes de Mustapha et de
Saint-Eugène.
Le Préfet répond qu’il n’a pas encore re
çu les conclusions de la municipalité d’Al
ger.
M. Allan rappelle qu’il y a un an que la
commune d’Alger a pris l'initiative de cette
demande de réannexion et il s’étonne du
retard qu’elle apporte à envoyer son dossier
au Conseil général. Il prie le Préfet de vou
loir bien inviter la municipalité d’Alger à
hâter un peu plus la solution d’une affaire
qui semblait lui tenir à cœur lorsqu’elle l’a
mise en avant.
On passe ensuite à l’ordre du jour.
Informations algériennes
Les membres du tribunal et de la Cham
bre de commerce ont offert, samedi, un ban
quet à M. Jacques, sénateur et à M. Etienne,
député.
On a bu à la santé de nos ^représentants,
qui sont partis enchantés de la réception
qn’on.leur a fait là, comme partout.
X
L’établissement de facteur boîtier créé à
Marboum.par décision ministérielle en date
du 25 août 1885, sera mis en activité à partir
du 21 octobre courant.
Les examens pour connaissance de la
langue arabe institués par le décret du 4 dé
cembre 1849, s’ouvriront à Oran le mardi
1 er décembre prochain, à huit heures du ma
tin, dans la salle du Conseil général.
Les personnes qui désireraient se pré
senter à ces examens, devront se faire ins
crire, au plus tard, le 30 novembre au se
crétariat général de la Préfecture.
Le programme des connaissances exigées
est déposé â la Préfecture et dans les bu
reaux des Sous-Préfectures où les intéressés
pourront en prendre connaissance.
X
Le train de voyageurs de jeudi soir n’est
entré en gare de Phiiippeville qu’à 8 heures
du soir, par suite du déraillement, près du
cimetière, d’un train de marchandises.
X
Le Conseil général de Consiantine, dans
sa séance de vendredi dernier, a, a l’unani
mité, adopté un vœu de M. Treille tendant
à ce que les jeunes algériens soient exemp
tés cette année de la période des 28 jours*
à cause des labours et des travaux de la
campagne.
Les deux représentants seront dans quel
ques jours à Paris et feront à ce sujet d’ac
tives recherches auprès du ministre de la
guerre.
Nous souhaitons de tout cœur qu’ils réus
sissent.
X
Les Kabyles d’Aït Adidou, Ait Yezlig et
Ait Yahia se sont de nouveau révoltés de
puis le départ du sultan pour le Sud. Ou
écrit d’Outat que ces tribus se sont réunies
au célèbre Ouied Cheik Ibrahim et ont at
taqué Alcazar d’Aït Oufala.
Quatre-vingts maisons occupées principa
lement par des agents de maisons de com
merce de Fez ont été pillées.
Les assiégeants ont eu quatorze morts et
le gouverneur a pedu six soldats.
Le nombre des blessés est beaucoup plus
élevé de part et d’autre.
LETTRE 1fi TROLARD
Alger, le 11 octobre 1885,
Monsieur le Rédacteur en chef,
Je vous serai très obligé si vous voulez
bien insérer dans votre journal les explica
tions suivantes que je crois nécessaires pour
mettre fin aux bruits, aux insinuations et
aux racontais auxquels ma candidature a
donné lieu, et dont je n’ai eu connaissance
que depuis mon retour à Adorer.
A la première proposition de candidature
qui m’a été faite Je 15 septembre, j’ai ré
pondu par un refus catégorique, n'ad
mettant ni conditions ni prétextes
Deux jours après, je recevais de mon ami
Moreau, une misa en demeure d’avoir à
accepter la candidature.
M. Moreau, qui connaissait depuis long
temps mon intention bien arrêtée de ne
pas me laisser présenter , avait, au Congrès
de Malakoff, déclaré que je n’accepterais
pas. En préssn e de la démarche pressante
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 18,
!■“ '
LES
PAR
A. mm et G. PMDEL (1)
PREMIÈRE PARTIE
UES DEUX TESTAMENTS
VIII
l’ennemi dans la place
Il y eut un court silence.
— Maintenant, fit Gressin, fine faut point
te presser. Ne vas pas trop de l’avant. Ne
marche pa- trop vite et n’oublie pas ce que
je t’ai dit lo concernant : il est sur l'éveil.
— Nous nous sommes vus si peu hier,
continua la jeu .e femme, que je n’ai pas eu
le temps de te questionner. Figure-toi que
je n’étais point rassurée le moins du monde
dans cette forêt. J’avais peur de m’être
(1) Reproduction interdite aux journaux qui n’ont
ça* traité avec la Société des Gens de Lettres.
trompée, d’avoir mal compris tes instruc
tions. J’étais depuis deux jours à Loudéac
quand ta dernière lettre m’est parvenue.
Comment as-tu fait pour que le duc se trou
vât à heure fixe dans cet endroit de la fo
rêt ?
— J'ai cherché longtemps, répondit le
capitaine, puis j’ai fini après mille plans
plus fous et plus fantastiques les uns que les
autres, pour en revenir à un projet tout bê
tement élémentaire.
Le capitaine expliqua alors à Suzanne
que, sachant l’amour du duc pour ses bois,
il n’avait trouvé rien de mieux que de le
blesser dans son orgueil de propriétaire.
Voulant, donner à la rencontre un air for
tuit, il avait été de grand matin sous bois
dans cette partie de la forêt, et là il avait,
à coups de serpe, détérioré une centaine de
baliveaux. Puis il était venu rendre compte
au duc du dégât, lui disant que par lui-
même il devait aller en juger. Le capitaine,
sachant que Suzanne, partie de Loudéac à
l’heure dite, devait se trouver à ce moment
dans cet endroit de la forêt, le tour était
donc parfaitement joué.
— Mais les arbres, demanda Suzanne, le
duc a dû se demander qui avait eu intérêt à
les abîmer.
— Il y a une espèce de sorcier, de bracon
nier, de bandit, qui habite cette partie de la
forêt ; les soupçons du duc sont tout d’abord
tombés sur ce malfaiteur.
— Ah ! je le connais, fit la jeune femme
en réprimant un frisson de terreur, je l’ai
vu. Il nous a lancé sa malédiction au passa
ge. Ce doit être un jettatore que ce vilain
homme : je lui ai fait les cornes ; malgré
cela, j’ai peur qu’il ne nous porte malheur.
— Tais-toi, folle, interrompit le capitaine
en haussant les épaules, tu crois toujours
aux maléfices, aux sortilègas, aux devins et
à toutes les billevesées italiennes ? Il n’y a
rien de tout cela, vois-lu ; il y a les forts et
les faibles. Les forts, c’est nous, c’est toi,
e’est moi. Les faibles, ce sont les gens com
me le duc. Les forts peuvent avoir durant
un certain laps de temps la mauvaise chan
ce, mais, crois-moi, Suzanne, ils finissent
toujours par triompher.
— N’empêche, répliqua la jeune femme,
que j’aurais donné bien des choses pour
n’avoir point rencontré ce vilain homme,
qui m’a causé si grande frayeur.
— Ce qui me déconcerte bien plus, reprit
encore Cressin, revenant à son idée fixe,
c’est l’arrivée si précipitée du comte. Voilà
qui dérange tous mes plans. An moment où
l’impression que tu as produite sur le duc
ne saurait être encore bien profonde, j’ai
peur que l’action intéressée du neveu ne
réussisse à l’effacer.
— Ceci, répondit'vivement Suzanne, n’est
rien moins que flatteur pour moi, mais ne
fait que me confirmer dans l’idée que j’avais
déjà : à savoir, qu’il faut frapper à grands
coups, tôt et promptement, pour ne pas lais
ser à ton duc le temps de refroidir. Veux-tu
me laisser faire ?
— Que prétends-tu ?
— Ah ! déjà des interrogations. Veux-tu
me laisser agir à ma guise ?
— Soit, mais si ça tourne mal ?
— Sois-donc tranquille, une bonne fois,
et aie confiance en moi J'ai amant d’intérêt
qu’un capitaine de ma connaissance à ce
que le plan que nous avons formé réussisse;
donc, laisse-moi liberté de man uvrer, et
nous ne nous en repentirons , -s.
Cedi dit, la jeune femme mit la main à
une sonnette et dit a;; domestique qui appa
rut au bout d'un instant.
— Voulez-vous demander au duc de Trê—
meur s’il peut me recevair,
— Et que vas tu lui dire ? demanda Cres
sin tout inquiet.
— Je pourrais te répor de que cela ne te
regarde pas, mais je sois bonne princesse ;
je vais tout simplement dire au duc que je
vaux m’en aller. *
Le capitaine allait poursuivre l'entretien,
mais le retour du domestique ne iui en lais
sa point le temps.
M. de Trémeur était prêt à recevoir la
sœar du capitaine Cressin.
Suzanne, précédée d : domestique, tra
versa de longues galeries largement dallées,
lambrissées de chêne. C’était bien une sei*
gneuriale demeure, un logis de grand luxe ;
le cœur lui battait fo: t. Ah ! qu’elle enviait
tout cela, et ce vieux château, oi ces mar
ronniers séculaires qu’elle apercevait au
travers des vitraux.
ÇA suivre).
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