Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1921-06-01
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1921 01 juin 1921
Description : 1921/06/01 (A37,N13078). 1921/06/01 (A37,N13078).
Droits : Consultable en ligne
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Date de mise en ligne : 18/04/2021
37'Année M
N” 13078 | 1
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Mercrw
i 1
I er M
Inin 1921
BULLETIN du JOUR
(De notre rédacteur parisien)
LIQUIDONS
/ P,aris, 31 mai,
/ Rendons justice à M. Briand. Il n'est pas
jle ccS hommes d'Etat qui dissimulent la vé
rité. Il nous la montre même avec une ru.
tdesse salutaire. Il abvt d'un geste décisif tou
tes nos illusions apres avoir accumulé les
preuves. Le langage qu'il nous tient aujour
d'hui ne ressemble guère à celui que nous
‘entendîmes avant son départ pour Londres
et qui avait si agréablement flatté notre fierté
'nationale. Nous n'avons plus à entretenir
d'espérances excessives, ni même raisonna
bles. Il faudra nous contenter de ces « relali-
dites » modestes que la Grande-Bretagne veut
ibien nous accorder. Nous sommes pris entre
■les deux branches de ce dilemme cruel :
* Notre résignation ou notre isolement ».
Plus d'huissier, plus de gendarme, partant
plus de « main au collet ». Celte classe de
■1919, mobilisée et conduite en grande hâte
sur les bords du Rhin, à grands frais, il n'y
p plus qu’à la renvoyer dans ses foyers. Que
.tarait-elle là-bas ? L’occupation de la Ruhr,
1 nen loin de nous procurer quelques avanta
ges, .ne peut que nous être onéreuse.
Que s'est-il donc passé à Londres ? M.
Briand nous a parlé de moments critiques.
X>ue lui a dit M. Lloyd George ? Lui avait-il,,
dans un « a parte » orageux, dit ces choses
ïin peu dures qu'il répéta à l’Agence Reuter
ppres les avoir, du ton que vous savez, pro
férées aux Communes ? Ne prennent-elles pas
Ainsi tout leur sens, toute leur signification,
tes paroles que notre président du Conseil
disait l'autre jour à la Chambre, et qui sont
'à peu près celles-ci : « L’occupation de la
Ruhr se ferait non pas seulement sans nos
'alliés, mais contre nos alliés ».
M. Briand n'a pu douter qu'il s'est trouvé
an présence d'une menace directe. De quelle
espèce était-elle et quelle en était la gravi,
té ? La fierté nationale de notre président du
'Conseil a été ce jour-là mise à une doulou
reuse épreuve et il lui a fallu une grande
maîtrise pour ne pas relever l'insolence. Il
a bien fait de se taire, de s'incliner. Nous di
sons qu'il a bien fuit de s'incliner parce quê
tions *sommes sûrs qu'avant de le faire il a
-'pesé toutes nos chances et qu'il les a trou-
;r ées insu ffi s an tes.
Il nou.s reste à envisager, la situation telle
que AL Lloyd. George nous l’a faite et à l’en
visager avec tout notre courage, toute notre
\résolution.
Nous sommes un grand peuple. Nous l'a
vons été dans les 'épreuves de la guerre.
Nous le serons dans les épreuves de la paix.
Nous allons nous mettre, sans vaines récri.
'minaiions, à réparer nous-mêmes, avec nos
seuls moyens, les ruines de nos départe -
ment s du Nord. Nous nous saignerons aux
quatre veines et nous nous relèverons. Nous
vous sommes relevés d'autres fois sans l’ai
de de personne. On ne pourra pas, du moins,
nous accuser de l'avoir fait, avec les dëpouiû
■Ces de l'Allemagne.
■ Il nous faut, en attendant, procéder à une
liquidation générale, celle dont, dans son ar-
Aide de la « Revue des Deux-Mondes », parle
M. Raymond Poincaré. « La situation, re
marque l’ancien président de la République,
est à peu près identique à celle d'après Fa-
ehoda ». Il reste enlre la Grande-Bretagne et
la France des points de fùption qu'il s'agit
fie faire disparaître dans ’re plus bref délai
possible. Il nous faut, vaille que vaille, un
Arrangement total C'est le seul moyen de
faire cesser une irritation qui, à la longue,
ne serait pas ■ sans danger puisque, comme
le noté M. PQinpdré, nous pourrions retour
ner à nos haines ancestrales, à ce que nous
Avons appelé l'esprit de la Querre de Cent
Aiis.
Nous permettra-t-on de dire que les cir
constances sont assez sérieuses pour qu'on ne
s'épuise pas dans des polémiques sans jus
tice et qu'il est temps de revenir à celte
« union sacrée » qui nous a valu la victoire
contre l'Allemagne et faute de laquelle nous
‘risquerions de rester désarmés devant d'au
tres adversaires ?
Qu’on ne s'y trompe pas, l'Entente Cordiale
est morte et elle est morte parce que nous
m'aurons pas été payés de nos peines, parce
qu'on nous aura fait tort.
CONSEIL DES^ MINISTRES
Paris, 31 mai. — Le Conseil cîes ministres
h eu lieu ce malin, à l’Elysée, sous la prési-
rtenee de M. Millerand.
En raison de d'absence de plusieurs minis
ires retenus au Sénat par la discussion du
«budget des dépenses recouvrables, >a séance
» été uniquement consacrée à l’expédition des
■affaires courantes.
Le Mémorial Day
Le président Harding célèbre le Souvenir
Washington, 31 mai. — Dans un discours
qu’il a prononcé hier au cimetière d’Arling-
ton à l'occasion du « Mémorial Day », le. pré
sident Harding a célébré l’observation de cet
te journée dans tous les pays.
«' Rien, ajouta-t-il, ne m’inspire davantage
que la constatation que notre « Mémorial
Day » est devenu une journée internationale,
observé par les heureux êtres libres de hom-
bpeux pays. Pour eux, comme pour nous, ce
jour est le souvenir de notre lutte commune
pour la civilisation, l’humanité et la justice
■«terne lie.
La journée du Souvenir à Anvers
Anvers, 31 mai. — Le « Mémorial Day » a
,|té célébré d'une façon impressionnante de
vant les 1.200 cercueils de soldats américains
arrivés à Anvers pour leur embarquement.
Les cercueils étaient .recouverts de 1.200
.drapeaux américains et autant de couronnes,
pes détachements de soldats américains et
belges et- de marins français rendaient les
honneurs.
Parmi* les nombreux discours prononcés, il
faut signaler celui de l’ambassadeur des Etats-
Unis, M. Brandt Witlock, glorifiant notarn-
iment la France ; du vice-consul Tournes et
«lu commandant ITézoul, chef de ,1a base
française à Anvers et qui représentaient la
Fiance.
LE PARLEMENT
Chambre
Séance du 31 mai
La séance est ouyerte à 15 heures, sous la
présidence, de M. Raoul Péret.
Peu de députés dans) la salle et public des
plus restreints dans les tribunes.
On inscrit à la suite de celles ayant le mê
me objet une interpellation de M. Calary de
Lamazière, sur la politique financière du
gouvernement.
Puis on ajourne à des dates qui seront ul
térieurement fixées, les interpellations sui
vantes : - • ■ ...
De fil, Vaiilant-Couturier, sur la nécessité
de ila démobilisation à la veille des travaux
agricoles de la. classe 19.
De M. Delmas, sur la catastrophe du che
min de fer de La Bachellerie. A
De M. Jean Molinié, sur certaines mesure»
arbitraires concernant le régime des pen
sions.
De M. Joseph Dernier, sur la liberté d’im
portation des blés.
De M. Bracke, sur une circulaire récente du
ministre de i'instruction publique aux inspec
teurs d’académie.
On adopte euinite; à mains levées, une ré
solution de M. Maillard, tendant à la reprise
au prix coûtant par le bureau national des
charbons, des stocks de prévoyance consti
tués par les communes.
Tarifs de Transports
L’ordre du jour appelle alors la discussion
du projet de loi ayant pour objet d’approu
ver une convention passée avec :1a Compagnie
des chemins de fer du Midi.
M. Castel propose l’ajournement (Le la dis
cussion de ce projet, qui entraînerait, dit-il,
une charge supplémentaire de plus de 20 mil
lions pour la viticulture méridionale.
M. Barthe, au nom du groupe viticole, s’é
tonne qu’alors qu’on annonce une diminution
du prix des transports pour le vin, on vien
ne proposer une convention qui va augmen
ter, pour le Sud-Ouest, des tarifs déjà très
élevés. Cette augmentation atteindrait 300
pour cent. Il demande qu’avant tout on met
te le canal du Midi en état et se rallie à la
motion d’ajournement.
Par contre, M. Jules Brunet, rapporteur, et
M. Le Trocquer, ministre des travaux publics,
insistent pour : le vote de la convention, qui
aura pour but de faire cesser une concurren
ce désastreuse pour l’économie générale du
pays.
Par 329 voix contre 232, la motion d'ajour
nement est écàrtée.
Après diverses interventions, notamment de
M. Sibille, qui expose que la question qui se
pose c’est de savoir si les vins continueront
à être transportés sur la ligne Bordeaux-
Getté à des prix d'avant-guerre, si réduits
qu’ils ne représentent pas le coût du trans
port et qu’il convient donc dé relever les ta
rifs, on écarte plusieurs amendements pré
sentés par M. Castel.
L’ensemble du projet est adopté à mains
levées.
lia ta*e sur le ebiffre d’affaires
. On aborde la.’discussion du projet de loi rno-\]
difiant certaines dispositions relatives à la
taxe sur le chiffre d'affaires.
M. Taurines envisage les divers modes de
perception, de cette .taxe et. s’élève contre, son
application aux petits façonniers. Il se plaint
également que tel qu’il est conçu, cet impôt
mette le contribuable en lutte perpétuelle
avec l’agent du Trésor.
Au nom des petits commerçants, M. Victor
Constant demande la suppression de la taxe-
sur les chiffres d’affaires.
M. Manceau parle dans le même sens et dé
clare-cet impôt injuste et nuisible à la prospé
rité économique du pays.
La suite de la discussion est renvoyée à
jeudi. :
Le président proi>ose à la Chambre de sus
pendre sa séance jusqu’à 22 heures, en atten
dant le budget des dépenses recouvrables,
dont le Sénat n’a nas terminé la discussion. IL
en est ainsi décidé. La séance est suspendue
à 19 h. 05.
Le Testament d’Albert Sajjène
ARRET DE LA COUR D’APPEL
Toulouse, 31 mai. — La Cour d’appel a ré
formé le jugement du tribunal de- St-Gaudons
«ian-s l'affaire dai la succession d’Albert Sape ne.
L’arrêt annule le premier jugement qui
(déclarait valide le testament d’Albert Sapène,
instituant 1e roi d’Espagne légataire) univer
sel. Il envoie Mme Julien Sacaz-e, née Ga-
•priellè Sapène, ien possession immédiate de
Na totalité de l’htciritage de. son frère et or
donne la levée. du séquestre.
L’arrêt condamne le roi d’Espagne.aux dé
pens.
Le Cours des Vins en France
Montpellier, 31 mai. —■ Voici les cours offi
ciels communiqués par la Chambre-' de Com
merce de Perpignan :
Vins de 9 à 13 degrés, 45 à 53 francs l’hec
tolitre nu, pris à la cave du récoltant, sui
vant qualité, condition et situation de la ca-
iVe, tous frais en sus.
Alcools, pas d’affaires, pas de cote.
Séance du 31 mai (matin)
Le Sénat tient séance dès 9 h. 30, sous la
pr 4 sidence de M. Bienvenu-Martin, pour dis
cuter le budget des dépenses recouvrables qui
dort être voté ce soir. Les ministres intéres
sés, MM. Paul Doumer, Loucheur, Maginot et
Lugol, sont au banc du gouvernement.
Budget des Dépenses recouvrables
M. Fernand Merlin appelle l’attention du
Sénat sur l’état sanitaire de l’armée. Les an
ciennes casernes sont trop souvent antihygié
niques. Les hommes manquent quelquefois
du régime alimentaire qui convient, il arrive
qu’on ne leur donne pas de vin. Il y a trop
de fatigues imposées au.x conscrits. Les vête
ments .sont parfois contaminés. Il serait né
cessaire de recourir à la collaboration active
des médecins militaires, mais ceux-ci ne sont
que 1.400 au -lieu de 1.700 qu’il faudrait. Sur
oes 1.400, 600 sont hors de France. Trop de
médecins militaires sont découragés p.ar le
traitement insuffisant qu’ils reçoivent et de
nombreuses démissions se produisent. Les
jeunes soldats de la classe 1921, envoyés en
Allemagne, n’ont pas de médecins 'français
pour ées soigner.
— Je les plains, dit M. Gaudin de Villaine.
A Mayence, des hommes de la classe 1919
sont mal logés et anal nourris, affirme M.Bou-
veri.
— Il y a beaucoup d'exagération dans tout
cela, déclare M. Paul Doumer. Mon collègue,
M. Barthou, se trouve précisément -en ce mo
ment à Mayence. Je lui ferai part dès son re
tour des observations présentées.
On rétablit un crédit de 42 millions pour
l’entretien des commission prévues par les
traités de paix.
Budget des Régions Libérées
M. Raphaël-Georges Lévy fait un exposé
du budget des régions libérées.
M. Lucien Hubert rend hommage aux habi
tants de ces régions et appelle sur .eux la sol
licitude du gouvernement.
M. Gouge appelle l'attention sur les retards
apportés à la fixation des dommages et à leur
paiement.
M. Lebrun, auquel le Sénat fait un gros suc
cès, se plaint de la façon dont on procède à
la reconstitution des régions libérées.
M. Lebrun. — Nos ministres ont eu une dé
sillusion profonde de voir que les Allemands
n'ont pas encore payé les indemnités déjà
échues. (Applaudissements). Ils constatent
que pour la première fois dans l’histoire le
mot de victoire a changé de sens puisque le
vaincu insulte aux droits élémentaires du
vainqueur sans tenir compte du traité qui
le lie. (Vifs applaudissements). Ils ne peuvent
comprendre que le Reich se préoccupe actuel
lement d’améliorer le logement de l’ouvrier
allemand pendant que, dans nos régions li
bérées, subsistent- encore les cognas, (Applau-,
dissements).
La séance est levée à midi 45.
Séance de l’après-midi
Reprise de la discussion
Séance ouverte à 16 h. 50. On poursuit aus
sitôt l’examen du budget des régions libérées.
En réponse aux critiques formulées dans
la matinée, M. Loucheur môntre, à l’aide de
chiffres et de statistiques savamment établis,
qu'un effort considérable a été réalisé pour
la reconstitution commerciale, agricolle et in
dustrielle dan?, les départements dévastés.
M. Loucheur. — Le crédit national, qui
bientôt, c’est-à-dire d’ici' dix mois environ,
devra faire face- à 10.000 paiements par jour,
en effectue dès à présent 2.000 quotidienne
ment. C'est lui qui attend -les dossiers des
préfectures et non les préfectures qui atten
dent »es paiements à lui.
M. Lucien Hubert. Mais M y a les bu
reaux des régions libérées entre lès préfectu
res et le Crédit national 1 .
M. Loucheur. — Le ministère des régions li
bérées a cessé d’être embouteillé.
M. Loucheur assure les représentants des
régions libérées qu’il veillera à ce qu’on ne
s'arrache, pas les 'matériaux et la main-d'œu
vre disponibles d’un bout de la France à
1 autre. Un ordre de priorité- devra être établi
par les sinistrés eux-mêmes. Déjà, à cet
égard, les coopératives ont rendu les plus
grands services. Le ministre s’associe à ce
qui a été (Tu au sujet de l’effort admirable de
nos compatriotes des régions sinistrées du
Nord et de l’Est. -Une œuvre surhumaine est
à réaliser là-bas. I,L y faudra du temps. Si en
dix ans la France arrive à reconstituer les
régions dévastées, ce sera la plus belle chose
qui aura jamais été accomplie* dans notre
pays. (Vifs applaudissements).
La discussion générale est close.
Le budget des régions libérées est adopté
après les observations présentées par. les re
présentants îles départements' intéressés et
une intervention de M. Gadilhon .an sujet des
fournitures 'de bois que doit nous famé l’Alle-
maghe.
Budget des Pensions
Ou passe au budget des pensions, dont Te
colonel Stuhl, rapporteur, fait l’exposé.
Le budget des pensions est adopté.
Les Accords de Londres
VIVES CRITIQUES DE M, HERY
La discussion est close, mais un véritable
débat général va rebondir avec la motion
suivante, présentée par M. Héry, sénateur ra
dical des Deux-Sèvres :
a Le Sénat demande que les décisions de
Londres, prises conjointement avec la com
mission des réparations, soient communi
quées aux commissions des financés et des
affaires étrangères pour l'exécution de l'arti
cle 2 du projet en discussion, pour “redier
cher si les dites décisions sont une novation
du traité de Versailles à laquelle serait néces
saire l’approbation du parlement ».
A l’appui dé sa proposition, l’orateur se 11*
vre à une charge à fond contre les accords
de Londres et dans la.chaleur de la discus
sion, ses -expressions atteignent parfois une
violence qui n’est guère de "ton à la haute
assemblée.
M, Héry. — Les accords de Londres ont am
puté de 50 % notre créance sur l’Allemagne.
Ils ont différé le paiement des 12 milliards
que l’Allemagne redevait pour le 1 er mai 1921.
J’ajoute que la plus forte partie des sommes
qu'on compte recevoir de l'Allemagne ne sont
que de la monnaie de singe.
M. Poitevin. — Alors, d’après vous, il n’y a
plus rien ? . - ••
M. Héry. — En effet, il n’y a plus de traité.
Les accords de Londres constituent un dé
sastre’ national. En tout cas, il s’agit de'sa
voir .si çps accords constituent une novation
du traité (le Versailles, Les Commissions com
pétentes devront examiner cette question.
L'impérialisme qu’on nous reproche est bien
loin du sentiment français et quant à l’An
gleterre, pays à régime parlementaire, elle
comprend parfaitement que le parlement fran
çais discute librement. J’attends du Sénat une
manifestation de virilité. (Mouvements di
vers).
M. Briand qui, depuis le début du discours
do M. Héry, est venu s'asseoir au banc du
gouvernement, monte aussitôt à la tribune
pour repousser la motion. Le ton est d'abord
ironique, mais bientôt la voix s’élève, -emplit
la vaste nef et le. Sénat ' est . manifestement
vivemént impressionné par l’énergie et la fer
meté déployées par le président du Conseil.
REPONSE DE M. BRIAND
M. Briand. — M. Héry convie le Sénat à ce
qu'il appelle un acté de virilité. Je crois que
le Sénat en est tout à fait capable. (Sourires).
Mais je doute qu’il veuille tenter une opéra
tion qui n’aboutirait qu’à procréer en désas
tre. (Nouveaux sourires). La thèse de M. Hé
ry, je l’ai déjà entendue dans une autre as
semblée L’orateur nous a dit que les déci
sions de Londres conduiraient la France au
désastre. J’ai cherché dans la deuxième par
tie du discours 4e l’honorable sénateur des
conclusions pratiques. Je supposais, qu’après
avoir mené le pays au bord du gouffre, et lui
avoir donné un peu de vertige, il le retien
drait par quelques considérations consolan
tes. Cependant je n’ai rien recueilli de pré
cis qui m’eut appelé à renoncer au peu que
nô.us; avons obtenu. (Sourires'), j’ai bien com
pris que la motion de M. Héry lui avait four
ni l'occasion de pronocer un grand discours,
mais je n’ai lias bien vu où nous mènerait
son invitation à prendre vos responsabilités.
Moi, j’ai pris les miennes. C’est à Paris qu’a
été prise la décision de confier à la commis
sion des réparations le soins de fixer le mon
tant de ila dette allemande et les modalités de
paiement. C’est en toute indépendance qu’elle
a accompli ses travaux eit en a signifié à l’Al
lemagne les conclusions. L’Allemagne les a
acceptées.
Peut-on modifier la décision de la com
mission ? Certains l’ont pensé. Ils ont consi
déré qu’elle constituait une véritable nova
tion du traité de paix. La thèse peut sou
tenir. Le Parlement peut le décider. C’est une
responsabilité à prendre. Moi je ne la pren
drai pas. Je ne doute pas que, M. Héry ne
trouve quelqu’un qui veuille l’assumer. (Sou
rires). Peut être est-il quelqu’un qui ira cher
cher à Aix-la-Chapelle ou autre part les 12
milliards qu’on veut exiger demain.
Mais songez que 12 milliards de marks,
c’est 30 milliards de francs, de même que 132
milliards de marks-or, montant total de la
dette fixée, c’est 270 milliards de francs.-C’est
une somme. Enfin, supposons qu’on admette
la thèse et qu’on considère qu'il y ait nova
tion. Alors rien n’existerait plus, ni le traité
m la commission des réparations. Le monde
entier pousserait un cri de stupeur. La Fran
ce dirait à ses alliés : « Il y a un traité, mais
ses résultats ne me conviennent pas. La déci
sion de la commission des réparations me
déplaît, je ne l’accepte pas ». Une fois le
traité déchiré, -il y a une politique que l’on
peut suivre, mais le malheur c’est que cette
politique ne s’affirme jamais. (Vifs applau
dissements).
M. Héry. — Ne dénaturez pas ma pensée.
(Protestations).
Dès ce moment, la confiance du Sénat en la
politique du président du Conseil s’affirme par
des marques réitérées d’approbation. Ôn sent
que plus il avance, plus M. Briand est sûr de
lui. L’énergie avec laquelle il défend son point
de vue et, on peut le dire, celui de la quasi-
unanimité de l’assemblée, lui vaut- des applau
dissements chaleureux.
M. Briand. — Ecoutons M. Héry. Voyons où
nous conduirait la politique qu’il préconise.
La conséquence est que nous reprenons notre
isolement. Nous nous tournons vers l'Allema
gne et lui disons : « Reprenons l’affaire ».
C'est une affaire à remettre, comme disaient
les poilus. Eh- bien f ce n’est pas moi qui la
remettrai. Nous sortons d’une guerre atroce
à laquelle ne peut être comparée aucune
guerre dans le passé. Elle a mis les peuples
du monde entier sur lé champ de bataille et
cela pendant quatre ans. Chacun en est sorti
épuisé et pour tout réparer, il faut demander
au vaincu des sommes telles qu’on n’ose pas
formuler dô chiffre,
A l’article 231 on dît à l'Allemagne : « Tu
es coupable. Tu dois tout payer «.Mais aussi
tôt à l’artice 232 on ajoute : « Mais cOTnhh* tu
ne pourra» pas tout payer, on te fait remisé
dune partie de ta dette ». Voilà le traité Le
gouvernement qui est sur ces bancs a fait cd
qu’il a pu. Il a pensé que le pays ava.it assez
des beaux discours, qu’il fallait tirer de l'Al
lemagne tout ça qu’on pouvait en tirer et ins
taller la paix en Europe. Ce qui est le vrai
moyen de couronner notre victoire. (Vifs ap
plaudissements). Vous voulez autre chose ?
Quoi ? Nous voulons nous faire payer, dites-
vous. nous_,avons des soldats. Soit, demain,
vous occuperez la Ruhr et après ? Vous irez
plus loin. Alors debout les .classes ! Notre
pays est solide dans ieon patriotisme. Mais
est-il possible de lui demander l’effort d’hom-
de.s et d'argent qui serait la conséquence do
la politique .préconisée ?
Voilà ce que. j’ai vu au travers du discours
de M. Héry. Moi j’ai pris le système des
moyennes. Je né m'illusionne pas. Ce n'est
pas l’idéal. Mai-s qui sait quel .est le chiffre
exact de notre créance ? Il varie chaque
jour. La commission des réparations en a
fixé un. L’Allemagne s’est inclinée. Elle com
mence à payer. Certes la situation du pays
est redoutable. Il a traversé d’autres difficul
tés. Il surmontera celle-là si on ne 1 le paraly
se pas par des paroles de découragement.
(Vifs applaudissements).
Nulle part chez les -commerçants, chez les
industriels, chez les paysans, je ne vois dans
leurs yeux la moindre faiblesse). Tous disent :
« Qu’on nous laisse travailler, qu’on n’entra
ve pas notre- route, par die-s nuage» de pessi
misme. ». (Nouveaux applaudissements.) J’ai
pris ma responsabilité-. Au Sénat de prendre
la sienne. (Vifs applaudissements.) De gou
vernement -repousse, la motion Héry et pose
nettement 'la question de confiance.
VOTE DE CONFIANCE
Il (est visible depuis un bon moment que
la cause est entendue. Ausisi, plusieurs sé
nateurs engagent-ils M. Héry è ne pas insis
ter. Néanmoins, le scrutin est ouvert. Les bul*
latins favorables au gouvernement s’accumu
lent dans les urnes.
La motion Héry lest repoussée par 269 voix
contre 8.
On revient au budget des régions libérées.
Malgré M. Loucheur, on disjoint les arti
cles «relatifs aux cessions des droits et in
demnités.
L’ensemble du budget est adopté par 294
voix contre 2.
Le Sénat s’ajourne à ce soir, 23 heures.
La séance est suspendue à 20 h. 15.
HODUELIiES PfiHüEPRTRlRES
CHAMBRE
Le régime des boissons
Paris, .31 mai. — MM. Paul de Gassagnac,
Lauraine et Ernest Flandin ont déposé un
amendement au projet de loi .concernant lfâs
modifications à la taxe sur les boissons hy
giéniques. Cet amendement fâst ainsi conçu, :
« La taxe établie par l’article 27 de la loi du
31 décembre 1917 et l'article- 73 de la loi du
25 juin 1920, concernant les iea.ux-de-v.ie, apé
ritifs et vins de liqueurs, sera calculée sur
la valeur marchande des produits, l’impôt
dont la marchandise est frappée ne. devant
en aucune façon servir de base à une percep
tion fiscale, complémentaire non prévue par la
loi ». ~
Les droits sur les denrées coloniales
importées en Algérie
Le gouvernement vient de présenter à la
Chambre un projet de loi tendant à relever
aux mêmes taux qu’en France les droits de
douane qui frappent les denrées coloniales
importées en Algérie.
Les denrées auxquelles les nouveaux droits
s’appliqueront sont : poivre (en grains ou
moulu) ; piment (en grains ou moulu) ; can
nelle, casia lignea, muscades en coque, mus
cades -sans coque, macis, vanille, girofle
(clous et griffés).
Les droits applicables aux cafés importés
en Algérie seront fixés ainsi qu’il suit, au ta
rif général : cafés en fèves et pellicules, ta
rif général métropolitain ; café torréfiié ou
moulu, droit du tarif métropolitain. Au ta
rif minimum, le droit pour les cafés sera di
minué d’une somme égale! à la taxe d’octroi
de mer perçue en Algérie.
Le port de Bougie
Le gouvernement vient de présenter à la
Chambre un projet de loi autorisant la ville
de Bougie à contracter un emprunt pour l’a
grandissement de son port.
MM. Thomson et Morinaud ont immédiate
ment conféré avec M. Sibillle, président de la
commission des travaux publics, qui leur a
donné l'assurance que ce projet sera rappor
té dans la huitaine.. M. Lamoureux, député
de T Allier, sera désigné demain comme rap
porteur.
Le Tribunal de Tiaret
Les députés ont reçu aujourd’hui commu
nication dit rapport de M. Roux-Freissineng,
favorable 5 l'adoption du projet de loi por
tant création d’un tribunal dé première ins
tance à Tiaret.
La magistrature d’Algérie
Là. Chambré a reçu aujourd’hui deux pro
positions de loi, votées par le Sénat, sur l’i
nitiative de M. Cuttoli, relatives à l’inamovi
bilité des magistrats et des conditions spécia
les à Imposer à l’avenir aux personnes appe
lées en Algérie à exercer les fonctions de con
seiller de gouvernement, conseiller de préfec
ture et sous-préfet. Ces propositions ont été
immédiatement, envoyées à l’examen de La
commission de législation civile.
POLONAIS ET ALLEMANDS
La BÉiëgailon italieiji fg en Franee
Dîner offert par le maréchal Foch
Paris, 31 mai. — Le maréchal Foch a offert
au cercle de l’Union Interalliée un grand dî
ner, hier, en l'honneur des officiers italiens
venus en France.
Parmi les convives, en dehors du général
Albricci et de tous les officiers de sa mission,
on remarquait lès maréchaux Pétain et Fayol
le, M. Paul Deschanel, les généraux Mangin
et Berdoulat, l’amiral Lacaze et un certain
fiombre de • parlementaires.
Au dessert, plusieurs toasts furent pronon
cés, notamment par le sénateur Rivet, par M.
Bonin Longare, ambassadeur d’Italie, par le
général Albricci, qui rappela la tâche des sol
dats italiens qui ont donné tout ce qu’ils pou
vaient, et enfin par le maréchal Foch, qui
s’est fait l’interprète de tous les Français
pour remercier les frères d’armes italiens.
« Quand on a traversé, a-t-il dit, les mêmes
épreuves et arrosé de son sang les mêmes
champs de bataille, la France et l’Italie ont-
accumulé une amitié indescriptible. Soldats
français et soldai italiens, nous sommes
unis à la vie, à la mort ».
Déjeuner offert par la Ligue franco==
italienne
Paris, 31 mai. — Le général Albricci et les
officiers italiens de la délégation iont assisté
aujourd’hui à un déjeuner qui leur était of
fert par- la Ligue franco-italienne au palais
d’Orsay.
La Classe 1819
Libération des soutiens de famille
Paris, 31 mai (officiel). — Ainsi qu’il a été
annoncé, les soutiens de famille,, ainsi que/
les hommes mariés ou veufs avec enfants,
faisant partie du contingent rappelé récem
ment sous les drapeaux, vont être libérés.
Par soutien de famille, il faut entendra tout
militaire qui a fait bénéficier sa famille de
l’allocation journalière de soutien d§ famille
péndant son service actif, c’est-à-dire avant
sa libération en mars 1921.
Le Problème Silésien
Une réunion du Conseil suprême. — Note
du- gouvernement français
Paris, 31 mai. — Le. gouvernement fran
çais a répondu aujourd’hui à Ta note du gou
vernement britannique parvenue hier à Pa
ris.
Dans oette note, le gouvernement français
accepte que la réunion d’experts, chargés de
débroussailler la question de partage de la
Haute-Silésie, ait lieu à Oppeln, comme le
üuiggérait la noté anglaise.-
Mais alors que la note anglaise insistait
pour que le Cons.eil suprême se réunisse cette
semaine à Boulogne, la note française’ dé
clare qu’il n’est pas possible que cette réu
nion ait lien immédiatement. Elle fait remar
quer que M'. Briand ert actuellement retenu
par ilitis débats du Parlement, qu’ensuite M.
Lloyd George sera retenu par aies questions
de politique intérieure et qu’enfin il est dif
ficile de -toucher immédiatement M. Sforza,
qui doit- légalement prendre part an Conseil
suprême.
La -note française -ajoute qu’il n’est pas in
dispensable que le Conseil se réunisse pour
nommer des experts et'que ces nominations
peuvent se faire par voie diplomatique. Elle
insiste pour que «les experts soient nommés
sans pétard tat prévoit que le Conseil suprême
ne pourra se réunir que lorsque leauront terminé leurs travaux.
Enfin, «la note «propose d’agir auprès des
gouvernements de Berlin et (fe Varsovie et
auprès de la commission interaJl/liée pour que
chacun fasse ce qui dépend de ‘Lui pour, cal
mer l’esprit des populations.
Discrétion recommandée
Oppeln, 31 «mai. —■ La commission interal
liée de Haute-Silésie a décidé unanimement
de demander aux gouvernements alliés
qu’aucune communication ne soit faite s«ur la
discussion relative à T attribut de ta Haute-
Silésie. Les membres de la commission esti
ment, en -effet, que toute indiscrétion risque
de raviver les luttes entre Polonais et Alle
mands.
L’attaque allemande de Beuthen
Sosnowice, 31 mai. — Voici le récit d’un té
moin oculaire sur la bataille de rues qui
vient d’avoir lieu à Bteuthen.
Vendredi, un avion allemand avait survolé
la ville en jetant des proclamations disant
que l’armée allemande approchait ©t. exhor
tant les habitants allemands à attaquer les
Français et les Polonais.
Le même jour, un train allemand avait amè
ne une grande quantité d’argent, qui fut dis
tribuée aux 4.00)1 hommes des. troupes d’atta
que;. Le samedi soir, ciss « Strosztruppen »
attaquèrent le poste français installé devant
la gare. Alors, pendant deux jours et dans
les rues principales, les tanks français char
gèrent plusieurs fois. 0.n compte beaucoup
de tués et blessés du côté allemand.
Dimanche après-midi, un-e colonne die 5.000
insurgés passa en trombe à travers l'a ville,
nettoyant toutes les rues. Sur la demande du
général Lr comte-D enis, contrôleur de Ta ville,
les insurgés partirent, mais, emmenèrent un
certain «nombre d’otages;
Les troupes allemandes dans B«euthiein. sont
parfaitement organisées. Les Allemands ap
pliquent le système de la terreur individuel
le. Ils font des perquisitions dans les mai
sons polonaises, fusillent, arrêtent et- assom
ment les giens dans la rue. En un mot, c’est
un véritable enfer.
COMMENT ELLE DESARMA
L’Allemagne Militariste
On enrôle ouvertement à Berlin...
Berlin, 31 mai. — La Freiheit signale,
avec des noms à l’appui, que les enrôlements
«continuent à se faire en divers- endroits des
environs de- Berlin, tout à fait publiquement.
A la tenancière d’un restaurant destiné A
servir de lieu de recrutement et qui manifes-
ft-ait des inquiétudes, il fut déclaré qu-’elier
■n’avait rien à craindre et que les Anglais
favorisaient les enrôlements.
Elle fut alors rassurée.
La Freiheit dit que le fait que des com
pagnies- entières de l’ancienne armée impé
riale ont été maintenues intégralement, com
me. des formations nouvelles, lui apparaît
comme grave.
Et le prince Eitel y passe des revues
Berlin, 31 mai. — Hier, d’anciens soldais
du 4° 'régiment d’avant-garde avaient «orga
nisé, au champ de ’mânœuvres de Moabit,
une fête commémorative 5 en l’honneur d^
leurs camarades tombes pendant la guerre.
Après un. sermon du'pasteur et une brève al-,
locution de,-leur ancien commandant, le colo
nel Reinhardt, les généraux présents, parmi
lesquels on- remarquait le «prince Eitel Frédé
ric, passèrent sur le front dé leur ancien ré
giment.
A leur tour, les anciens soldats, drapeaux
au vent, musique en tête, défilèrent au pas
de parade devant le prince Eitel et son cor
tège de généraux de l’empire.
Cet incident provoque dans la presse de vi-.
ves critiques:
Le Berliner Tagebt.att s’étonne que la
gouvernement tolère que les compagnies der
la Reichswehr participent à une parade or-' 1
ganisée par un Hohenzollern, qui fut con
damné dernièrement à 5.000 marks d’amenda
pour avoir dissimulé ses capitaux -au fisc al
lemand. Il ajoute qu’une cornmémoration dea
morts ne doit nas devenir une manifesta
tion publique* et il demande des poursuite*
disciplinaires.
■Le Vorwaerts est-ime que l’étranger trou
vera là matière à agitation.
Le Prince Impérial du Japon
arrive à Paris
Paris, 31 mai. — Partis du Havre ce ma
tin à 11 heures, par train -spécial, le prince
Hiro Hito et sa suite sont arrivés cet après-
midi- à Paris.
Sur le quai d’arrivée de la gare Saint-La
zare, à 14 h. 45, de «nombreuses personnali
tés étaient rassemblées. On remarquait le
général Lassom, représentant du président
de la République ; M. Pierre Marraud, mi
nistre de l’intérieur, accompagné de M. Pro-
vensal, chef-adjoint de son cabinet ; M. Guis-
t’hau, ministre de la marine ; M. de Fou-
quières, directeur du protocole, représentant
du président du Conseil et ministre des affai
res étrangères ; M. Leuillier, préfet de police,
etc., etc.
A 15 heures exactement, le train entrait
en gare. Le prince héritier, en civil, la rosette
de la légion d'honneur à la boutonnière de sa
redingote, descendait, saluait avec affabilité
les, personnes qui lui étaient présentées, mon
tait en automobile et gagnait l'hôtel de l’am
bassade, où il résidera pendant son séjour
à Paris. Il y dînera ce soir, dans l’intimité,
avec «le prince Kan In, qui est descendu à
l’hôtel Grillon.
M. Barthou à Mayence
Mayence, 31 mai. — M. Barthou, ministre
de la guerre, accompagné du. général Buat et
de Tiritondant Rimbert, «est arrivé à Mayence
aujourd’hui, à 13 heures.
Reçu par le général Dégoutté, commandant
de l’armée du Rhin, il a passé à 14 heures la
revue des troupes de la garnison. Ce soir, il
se rend à Wiesbaden, où il passera la nuit.
Demain, le ministre de la guerre visitera
Coblentz, Bonn, Dusseldorff et Dulsbourg.
Au Mar oc F rançais
La situation militaire hebdomadaire
Rabat, 31 mai. — Le mauvais temps per
siste dans l’ensemble du Maroc et plus par
ticulièrement dans la partie Est du Moyen-
Atlas. Le groupe mobile de Taza a pu néan
moins profiter d’une courte accalmie le 26 mai
pour effectuer un nouveau bond en avant, à
une dizaine de kilomètres, en «remontant la
vallée de l’oued Zloul, affluent du Se beu, qui
contourne au -sud les positions des insoumis
Benl-Ouaraïn.
Il eut à surmonter de grosses difficultés de
terrain «et à combattre un ennemi très nom
breux, dont l’ardeur à combattre et l’opiniâ
treté deviennent plus grandes à mesure qu’il
s«; sent plus atteint dans ses œuvres vives. Le
résultat obtenu est d'autant plus important
qu’un large mouvement de soumissions nou
velles se ^iessine. Le retour du mauvais temps
rend ce mouvement un peu lent, mais il s’é
tend déjà à plus de 1.500 familles.
Dans la région d’Ôuezzan, Le terrain dé
trempé et le mauvais été des pistes interdisent
encore toute manœuvre. Nos forces mobiles
se bornent à consolider notre première li
gne de défense par la création d’ouvrages
intermédiaires entre les postes déjà exis
tants et à profiter de toutes les occasions pour
faire subir des pertes aux groupes insoumis
qui s’aventurent dans leur court rayon d’ac
tion. L’aviation leur fournit un précieux con
cours.
Dans la partie centrale du Moyen-Atlas, la
nomination d’un nouveau chef de guerre a
provoqué une certaine effervescence qui pour
rait se traduire par une action offensive con
tre nos partisans Zaïan déjà soumis. Les fils
de Moha ou Hammou, chefs de ces derniers
se trouvent prêts avec leurs contingents à pa
rer cette éventualité.
Au sud du Grand-Atlas, une situation très
favorable à notre cause semble devoir résul
ter de l’abandon du Tafîlalet par l'agitateur
Belgacem N’Gadi. Celui-ci n’aurait cependant
pas renoncé à la lutte et chercherait, sans
succès jusqu’ici, 4 créer un nouveau parti
plus à l’ouest.
LE CONFLIT GRECO-TURC
L’Angleterre intervient à Angora
Les incidents qui ont motivé cette décision
Londres, 31 mai. — On reçoit la confirma
tion que le gouvernement d’Angora a exé
cuté un indien, ressortissant britannique, in
culpé d’espionnage. D’autre part, le gouver
nement d'Angora, non content de contrevenir
à ses obligations au sujet de la mise en li
berté des prisonniers britanniques, refuse de
permettre aux navires britanniques de se ser
vir des ports d’Anatolie.
L’Agence Reuter pubüe une note disant que
le gouvernement britannique se propose d’a
gir énergiquement, car il ne veut pas tolérer
une pareille situation, résultant de l'infrac
tion de l’accord signé à Londres par les délé
gués d’Angora.
.Londres, 31 mai. — Suivant le Daily Mail, à
la suite d'attentats corhmis par le gouverne
ment d’Angora contre les personnes et Tes
biens de sujets britanniques, l’Angleterre a
décidé d’abandonner l’attitude de neutralité
qu’elle avait adoptée dans le différend gréco-
turc.
En conséquence, l’embargo qui avait été
placé sur les envois d’armes des nations al
liées à la Grèce sera levé. Il est possible qu«
les Grecs reçoivent l’autorisation d’utilisef,
Constantinople comme base militaire.
Mort de l’évêque de Meaux
Meaux, 31 mai. — Mgr Marbeau, évêque dé
Meaux, est décédé ce matin, à 11 heures, en'
son évêché, à Meaux, à l’âge de 76 ans et
demi. )
Il était évêque de Meaux depuis 1911. Pré
cédemment, 11 était curé de Saint-Honoré
d'Eviau. Le pape l’avait fait comte romain
la semaine dernièse à l’occasion de son cin-
quentenaire sacerdotal.
Les Obsèques de M. Vesnitch
Paris, 31 mai. — Ce matin ont eu lieu, N
l’église de Ta rue Darru, les obsèques de M.
Milenki Vesnitch, ministre do Serbie à Pa
ris, anç*£fi président du conseil de Serbie,
membreVcïir^spondant de l’Institut de Fran
ce, grand-croix de la légion d’honneur.
BOURSE _DE PARIS
MARCHE DES VALEURS
Paris, 31 mai. — Cours de 2 heures i ’
Emprunts. — 3 % perpétuel, 57,25,
3 % amortissable, 68,59.
5 % 1916, 82,70.
4 % 1917, 67.60.
4 % 1918, 67,25.
5 % 1920, 95,25.
6 % 1920 libéré, 100.
Crédit National (obligations, 467.
Algérien, 333,75 ; Tunisien 1892, 257 ; 1902,
304.75 ; Extérieure, 129,75 ; Italien, 53,50 ; Ma
roc 1904, 432 ; 1910, 529 ; 1914, 388 ; 1918, 440 }
Russe 1906, 27 ; Consolidé, 22,35 ; Turc Unifié:
40,40.
Banques. — Banque de France, 5.750 ; Baro
que de l’Algérie, 3.650 ; Banque de Paris et
des Prjys-Bas, 1.380 ; Banque Ottomane, 666 ;
Compagnie Algérienne, 1.280 ; Société* Immo
bilière d’Alger, 122 ; Comptoir d’escompte,
965 ; Crédit Foncier d’Algérie, 555 ; Société
Marseillaise, 600 ; Crédit Lyonnais, 1.455 ; So
ciété Générale, 726.
Chemins de fer. — Est-Algérien, 452 l
P.-L.-M., 730 ; Ouest-Algérien, 404 ; C.F.R.A.,
105 ; Trams Algériens, 193 ; Trams de Tunis,
62 ; Wagons-Lits, 380.
Navigation. — Compagnie Générale Trans
atlantique, 275 ; Messageries Maritimes, 232 ;
Suez, 5.825.
Mines et Phosphates. — Dyr, 298 ; Gafsa,
682 ; Rio-Tinto, 1.490 ; Bou-Thaleb, 145 ; Mok-
ta-el-Hadid, 28,50 ; Omnium d’Algérie-Tuni
sie, 4.335 ; Guergour, 445 ; Aïn-Arko, 40 ;
parts, 38 ; Ouasta-Mesloula, 1.025.
Divers. — De Beers, 481 ; ; East Rand,
10.75 ; Goldfields, 41,75 ; Rand Mines, 108 ;
Padang, 122 ; Caoutchoucs, 92 ; Mexican Ea/
gle, 304.
CHANGES
Chèques sur Londres, 47,05 ; Madrid sur Pa’-
ris, 64,15 ; Paris :&ur Madrid, 157,75 ; le dollar,
12,155 ; .îfAllemagne, 19.25 ; la Beflgique, 100 ;
le Danemark, 215 ; la Hollande, 416 ; la Nor
vège, 184,50 ; la Roumanie, 20 ; la Suisse,
211,25 ; Vienne, 2 5/8 ; l’Italie, 63,50 ; la Suè/ :
de, 276,75.
BULLETIN FINANCIER
Paris, 31 mai. — Les opérations auxquelles
■donne lieu la liquidation iront si peu impor
tantes que :1a Bourse n’a aucune peine à res
ter sur la réserve.Au Parquet surtout le nom
bre des échanges est très limité. On trouva
très facilement de l’argent pour les reports à
3 et 3/4 Notre 3 % s’inscrit en recul de quel
ques; fractions.
Paris, 31 mai. — Aujourd’hui, à Genève, on
cote • cha.nge sur Péris, 47,24 ; Londres, 22,30;
New-York, 573 1/4 ; Belgique, 47,25 ; Italie,
29,92 1/2 ; Espagne, 74,30 ; Hollande, 197,20 ;
Berlin. 9,10 ; Vienne, 1,85 ; Suède, 131.20 ; Nor
vège, 87,75 ; Danemark, 101,35 ; Sofia, 8,25 i
.Varsovie 0,5675 ; Couronne Hongroise, 2,4250,
N” 13078 | 1
cent.
Algérie : 3 mois, 9 fr. ; 6 mois, 18 fr
6 mois, 24 fr. ; un an, 48 fr. — Etranger
un on, 3<3 fr.
3 ri ois, J 5 fr.
France, Tunisie, R&rcc : 3 mois
G mois, 3G lr. • un an, 60 fr.
12 fr.
Les abonnements partent des 1"' et 15 du mois et sont payables d’avance
Rédaction et Administration : Boulevard Lafçrriêre, 6, Alger. — Téléphone : 1.02.
ANNONCES ET RECLAMES
A Alger : Agenoa Africaine, rue d’Isly, n° 57 ; (Téléphone : 4.89) ; à Paris : Agence Africaine, rue
des Filles-Saint-Thomas, n° 5 ; et dans les principales agences de publicité de France et dé l’Etranger.
La Dépêche Algérienne est désignée pour l’insertion des annonces légales, Judiciaires et autres
exigées pour la validité des procédures et contrats.
Mercrw
i 1
I er M
Inin 1921
BULLETIN du JOUR
(De notre rédacteur parisien)
LIQUIDONS
/ P,aris, 31 mai,
/ Rendons justice à M. Briand. Il n'est pas
jle ccS hommes d'Etat qui dissimulent la vé
rité. Il nous la montre même avec une ru.
tdesse salutaire. Il abvt d'un geste décisif tou
tes nos illusions apres avoir accumulé les
preuves. Le langage qu'il nous tient aujour
d'hui ne ressemble guère à celui que nous
‘entendîmes avant son départ pour Londres
et qui avait si agréablement flatté notre fierté
'nationale. Nous n'avons plus à entretenir
d'espérances excessives, ni même raisonna
bles. Il faudra nous contenter de ces « relali-
dites » modestes que la Grande-Bretagne veut
ibien nous accorder. Nous sommes pris entre
■les deux branches de ce dilemme cruel :
* Notre résignation ou notre isolement ».
Plus d'huissier, plus de gendarme, partant
plus de « main au collet ». Celte classe de
■1919, mobilisée et conduite en grande hâte
sur les bords du Rhin, à grands frais, il n'y
p plus qu’à la renvoyer dans ses foyers. Que
.tarait-elle là-bas ? L’occupation de la Ruhr,
1 nen loin de nous procurer quelques avanta
ges, .ne peut que nous être onéreuse.
Que s'est-il donc passé à Londres ? M.
Briand nous a parlé de moments critiques.
X>ue lui a dit M. Lloyd George ? Lui avait-il,,
dans un « a parte » orageux, dit ces choses
ïin peu dures qu'il répéta à l’Agence Reuter
ppres les avoir, du ton que vous savez, pro
férées aux Communes ? Ne prennent-elles pas
Ainsi tout leur sens, toute leur signification,
tes paroles que notre président du Conseil
disait l'autre jour à la Chambre, et qui sont
'à peu près celles-ci : « L’occupation de la
Ruhr se ferait non pas seulement sans nos
'alliés, mais contre nos alliés ».
M. Briand n'a pu douter qu'il s'est trouvé
an présence d'une menace directe. De quelle
espèce était-elle et quelle en était la gravi,
té ? La fierté nationale de notre président du
'Conseil a été ce jour-là mise à une doulou
reuse épreuve et il lui a fallu une grande
maîtrise pour ne pas relever l'insolence. Il
a bien fait de se taire, de s'incliner. Nous di
sons qu'il a bien fuit de s'incliner parce quê
tions *sommes sûrs qu'avant de le faire il a
-'pesé toutes nos chances et qu'il les a trou-
;r ées insu ffi s an tes.
Il nou.s reste à envisager, la situation telle
que AL Lloyd. George nous l’a faite et à l’en
visager avec tout notre courage, toute notre
\résolution.
Nous sommes un grand peuple. Nous l'a
vons été dans les 'épreuves de la guerre.
Nous le serons dans les épreuves de la paix.
Nous allons nous mettre, sans vaines récri.
'minaiions, à réparer nous-mêmes, avec nos
seuls moyens, les ruines de nos départe -
ment s du Nord. Nous nous saignerons aux
quatre veines et nous nous relèverons. Nous
vous sommes relevés d'autres fois sans l’ai
de de personne. On ne pourra pas, du moins,
nous accuser de l'avoir fait, avec les dëpouiû
■Ces de l'Allemagne.
■ Il nous faut, en attendant, procéder à une
liquidation générale, celle dont, dans son ar-
Aide de la « Revue des Deux-Mondes », parle
M. Raymond Poincaré. « La situation, re
marque l’ancien président de la République,
est à peu près identique à celle d'après Fa-
ehoda ». Il reste enlre la Grande-Bretagne et
la France des points de fùption qu'il s'agit
fie faire disparaître dans ’re plus bref délai
possible. Il nous faut, vaille que vaille, un
Arrangement total C'est le seul moyen de
faire cesser une irritation qui, à la longue,
ne serait pas ■ sans danger puisque, comme
le noté M. PQinpdré, nous pourrions retour
ner à nos haines ancestrales, à ce que nous
Avons appelé l'esprit de la Querre de Cent
Aiis.
Nous permettra-t-on de dire que les cir
constances sont assez sérieuses pour qu'on ne
s'épuise pas dans des polémiques sans jus
tice et qu'il est temps de revenir à celte
« union sacrée » qui nous a valu la victoire
contre l'Allemagne et faute de laquelle nous
‘risquerions de rester désarmés devant d'au
tres adversaires ?
Qu’on ne s'y trompe pas, l'Entente Cordiale
est morte et elle est morte parce que nous
m'aurons pas été payés de nos peines, parce
qu'on nous aura fait tort.
CONSEIL DES^ MINISTRES
Paris, 31 mai. — Le Conseil cîes ministres
h eu lieu ce malin, à l’Elysée, sous la prési-
rtenee de M. Millerand.
En raison de d'absence de plusieurs minis
ires retenus au Sénat par la discussion du
«budget des dépenses recouvrables, >a séance
» été uniquement consacrée à l’expédition des
■affaires courantes.
Le Mémorial Day
Le président Harding célèbre le Souvenir
Washington, 31 mai. — Dans un discours
qu’il a prononcé hier au cimetière d’Arling-
ton à l'occasion du « Mémorial Day », le. pré
sident Harding a célébré l’observation de cet
te journée dans tous les pays.
«' Rien, ajouta-t-il, ne m’inspire davantage
que la constatation que notre « Mémorial
Day » est devenu une journée internationale,
observé par les heureux êtres libres de hom-
bpeux pays. Pour eux, comme pour nous, ce
jour est le souvenir de notre lutte commune
pour la civilisation, l’humanité et la justice
■«terne lie.
La journée du Souvenir à Anvers
Anvers, 31 mai. — Le « Mémorial Day » a
,|té célébré d'une façon impressionnante de
vant les 1.200 cercueils de soldats américains
arrivés à Anvers pour leur embarquement.
Les cercueils étaient .recouverts de 1.200
.drapeaux américains et autant de couronnes,
pes détachements de soldats américains et
belges et- de marins français rendaient les
honneurs.
Parmi* les nombreux discours prononcés, il
faut signaler celui de l’ambassadeur des Etats-
Unis, M. Brandt Witlock, glorifiant notarn-
iment la France ; du vice-consul Tournes et
«lu commandant ITézoul, chef de ,1a base
française à Anvers et qui représentaient la
Fiance.
LE PARLEMENT
Chambre
Séance du 31 mai
La séance est ouyerte à 15 heures, sous la
présidence, de M. Raoul Péret.
Peu de députés dans) la salle et public des
plus restreints dans les tribunes.
On inscrit à la suite de celles ayant le mê
me objet une interpellation de M. Calary de
Lamazière, sur la politique financière du
gouvernement.
Puis on ajourne à des dates qui seront ul
térieurement fixées, les interpellations sui
vantes : - • ■ ...
De fil, Vaiilant-Couturier, sur la nécessité
de ila démobilisation à la veille des travaux
agricoles de la. classe 19.
De M. Delmas, sur la catastrophe du che
min de fer de La Bachellerie. A
De M. Jean Molinié, sur certaines mesure»
arbitraires concernant le régime des pen
sions.
De M. Joseph Dernier, sur la liberté d’im
portation des blés.
De M. Bracke, sur une circulaire récente du
ministre de i'instruction publique aux inspec
teurs d’académie.
On adopte euinite; à mains levées, une ré
solution de M. Maillard, tendant à la reprise
au prix coûtant par le bureau national des
charbons, des stocks de prévoyance consti
tués par les communes.
Tarifs de Transports
L’ordre du jour appelle alors la discussion
du projet de loi ayant pour objet d’approu
ver une convention passée avec :1a Compagnie
des chemins de fer du Midi.
M. Castel propose l’ajournement (Le la dis
cussion de ce projet, qui entraînerait, dit-il,
une charge supplémentaire de plus de 20 mil
lions pour la viticulture méridionale.
M. Barthe, au nom du groupe viticole, s’é
tonne qu’alors qu’on annonce une diminution
du prix des transports pour le vin, on vien
ne proposer une convention qui va augmen
ter, pour le Sud-Ouest, des tarifs déjà très
élevés. Cette augmentation atteindrait 300
pour cent. Il demande qu’avant tout on met
te le canal du Midi en état et se rallie à la
motion d’ajournement.
Par contre, M. Jules Brunet, rapporteur, et
M. Le Trocquer, ministre des travaux publics,
insistent pour : le vote de la convention, qui
aura pour but de faire cesser une concurren
ce désastreuse pour l’économie générale du
pays.
Par 329 voix contre 232, la motion d'ajour
nement est écàrtée.
Après diverses interventions, notamment de
M. Sibille, qui expose que la question qui se
pose c’est de savoir si les vins continueront
à être transportés sur la ligne Bordeaux-
Getté à des prix d'avant-guerre, si réduits
qu’ils ne représentent pas le coût du trans
port et qu’il convient donc dé relever les ta
rifs, on écarte plusieurs amendements pré
sentés par M. Castel.
L’ensemble du projet est adopté à mains
levées.
lia ta*e sur le ebiffre d’affaires
. On aborde la.’discussion du projet de loi rno-\]
difiant certaines dispositions relatives à la
taxe sur le chiffre d'affaires.
M. Taurines envisage les divers modes de
perception, de cette .taxe et. s’élève contre, son
application aux petits façonniers. Il se plaint
également que tel qu’il est conçu, cet impôt
mette le contribuable en lutte perpétuelle
avec l’agent du Trésor.
Au nom des petits commerçants, M. Victor
Constant demande la suppression de la taxe-
sur les chiffres d’affaires.
M. Manceau parle dans le même sens et dé
clare-cet impôt injuste et nuisible à la prospé
rité économique du pays.
La suite de la discussion est renvoyée à
jeudi. :
Le président proi>ose à la Chambre de sus
pendre sa séance jusqu’à 22 heures, en atten
dant le budget des dépenses recouvrables,
dont le Sénat n’a nas terminé la discussion. IL
en est ainsi décidé. La séance est suspendue
à 19 h. 05.
Le Testament d’Albert Sajjène
ARRET DE LA COUR D’APPEL
Toulouse, 31 mai. — La Cour d’appel a ré
formé le jugement du tribunal de- St-Gaudons
«ian-s l'affaire dai la succession d’Albert Sape ne.
L’arrêt annule le premier jugement qui
(déclarait valide le testament d’Albert Sapène,
instituant 1e roi d’Espagne légataire) univer
sel. Il envoie Mme Julien Sacaz-e, née Ga-
•priellè Sapène, ien possession immédiate de
Na totalité de l’htciritage de. son frère et or
donne la levée. du séquestre.
L’arrêt condamne le roi d’Espagne.aux dé
pens.
Le Cours des Vins en France
Montpellier, 31 mai. —■ Voici les cours offi
ciels communiqués par la Chambre-' de Com
merce de Perpignan :
Vins de 9 à 13 degrés, 45 à 53 francs l’hec
tolitre nu, pris à la cave du récoltant, sui
vant qualité, condition et situation de la ca-
iVe, tous frais en sus.
Alcools, pas d’affaires, pas de cote.
Séance du 31 mai (matin)
Le Sénat tient séance dès 9 h. 30, sous la
pr 4 sidence de M. Bienvenu-Martin, pour dis
cuter le budget des dépenses recouvrables qui
dort être voté ce soir. Les ministres intéres
sés, MM. Paul Doumer, Loucheur, Maginot et
Lugol, sont au banc du gouvernement.
Budget des Dépenses recouvrables
M. Fernand Merlin appelle l’attention du
Sénat sur l’état sanitaire de l’armée. Les an
ciennes casernes sont trop souvent antihygié
niques. Les hommes manquent quelquefois
du régime alimentaire qui convient, il arrive
qu’on ne leur donne pas de vin. Il y a trop
de fatigues imposées au.x conscrits. Les vête
ments .sont parfois contaminés. Il serait né
cessaire de recourir à la collaboration active
des médecins militaires, mais ceux-ci ne sont
que 1.400 au -lieu de 1.700 qu’il faudrait. Sur
oes 1.400, 600 sont hors de France. Trop de
médecins militaires sont découragés p.ar le
traitement insuffisant qu’ils reçoivent et de
nombreuses démissions se produisent. Les
jeunes soldats de la classe 1921, envoyés en
Allemagne, n’ont pas de médecins 'français
pour ées soigner.
— Je les plains, dit M. Gaudin de Villaine.
A Mayence, des hommes de la classe 1919
sont mal logés et anal nourris, affirme M.Bou-
veri.
— Il y a beaucoup d'exagération dans tout
cela, déclare M. Paul Doumer. Mon collègue,
M. Barthou, se trouve précisément -en ce mo
ment à Mayence. Je lui ferai part dès son re
tour des observations présentées.
On rétablit un crédit de 42 millions pour
l’entretien des commission prévues par les
traités de paix.
Budget des Régions Libérées
M. Raphaël-Georges Lévy fait un exposé
du budget des régions libérées.
M. Lucien Hubert rend hommage aux habi
tants de ces régions et appelle sur .eux la sol
licitude du gouvernement.
M. Gouge appelle l'attention sur les retards
apportés à la fixation des dommages et à leur
paiement.
M. Lebrun, auquel le Sénat fait un gros suc
cès, se plaint de la façon dont on procède à
la reconstitution des régions libérées.
M. Lebrun. — Nos ministres ont eu une dé
sillusion profonde de voir que les Allemands
n'ont pas encore payé les indemnités déjà
échues. (Applaudissements). Ils constatent
que pour la première fois dans l’histoire le
mot de victoire a changé de sens puisque le
vaincu insulte aux droits élémentaires du
vainqueur sans tenir compte du traité qui
le lie. (Vifs applaudissements). Ils ne peuvent
comprendre que le Reich se préoccupe actuel
lement d’améliorer le logement de l’ouvrier
allemand pendant que, dans nos régions li
bérées, subsistent- encore les cognas, (Applau-,
dissements).
La séance est levée à midi 45.
Séance de l’après-midi
Reprise de la discussion
Séance ouverte à 16 h. 50. On poursuit aus
sitôt l’examen du budget des régions libérées.
En réponse aux critiques formulées dans
la matinée, M. Loucheur môntre, à l’aide de
chiffres et de statistiques savamment établis,
qu'un effort considérable a été réalisé pour
la reconstitution commerciale, agricolle et in
dustrielle dan?, les départements dévastés.
M. Loucheur. — Le crédit national, qui
bientôt, c’est-à-dire d’ici' dix mois environ,
devra faire face- à 10.000 paiements par jour,
en effectue dès à présent 2.000 quotidienne
ment. C'est lui qui attend -les dossiers des
préfectures et non les préfectures qui atten
dent »es paiements à lui.
M. Lucien Hubert. Mais M y a les bu
reaux des régions libérées entre lès préfectu
res et le Crédit national 1 .
M. Loucheur. — Le ministère des régions li
bérées a cessé d’être embouteillé.
M. Loucheur assure les représentants des
régions libérées qu’il veillera à ce qu’on ne
s'arrache, pas les 'matériaux et la main-d'œu
vre disponibles d’un bout de la France à
1 autre. Un ordre de priorité- devra être établi
par les sinistrés eux-mêmes. Déjà, à cet
égard, les coopératives ont rendu les plus
grands services. Le ministre s’associe à ce
qui a été (Tu au sujet de l’effort admirable de
nos compatriotes des régions sinistrées du
Nord et de l’Est. -Une œuvre surhumaine est
à réaliser là-bas. I,L y faudra du temps. Si en
dix ans la France arrive à reconstituer les
régions dévastées, ce sera la plus belle chose
qui aura jamais été accomplie* dans notre
pays. (Vifs applaudissements).
La discussion générale est close.
Le budget des régions libérées est adopté
après les observations présentées par. les re
présentants îles départements' intéressés et
une intervention de M. Gadilhon .an sujet des
fournitures 'de bois que doit nous famé l’Alle-
maghe.
Budget des Pensions
Ou passe au budget des pensions, dont Te
colonel Stuhl, rapporteur, fait l’exposé.
Le budget des pensions est adopté.
Les Accords de Londres
VIVES CRITIQUES DE M, HERY
La discussion est close, mais un véritable
débat général va rebondir avec la motion
suivante, présentée par M. Héry, sénateur ra
dical des Deux-Sèvres :
a Le Sénat demande que les décisions de
Londres, prises conjointement avec la com
mission des réparations, soient communi
quées aux commissions des financés et des
affaires étrangères pour l'exécution de l'arti
cle 2 du projet en discussion, pour “redier
cher si les dites décisions sont une novation
du traité de Versailles à laquelle serait néces
saire l’approbation du parlement ».
A l’appui dé sa proposition, l’orateur se 11*
vre à une charge à fond contre les accords
de Londres et dans la.chaleur de la discus
sion, ses -expressions atteignent parfois une
violence qui n’est guère de "ton à la haute
assemblée.
M, Héry. — Les accords de Londres ont am
puté de 50 % notre créance sur l’Allemagne.
Ils ont différé le paiement des 12 milliards
que l’Allemagne redevait pour le 1 er mai 1921.
J’ajoute que la plus forte partie des sommes
qu'on compte recevoir de l'Allemagne ne sont
que de la monnaie de singe.
M. Poitevin. — Alors, d’après vous, il n’y a
plus rien ? . - ••
M. Héry. — En effet, il n’y a plus de traité.
Les accords de Londres constituent un dé
sastre’ national. En tout cas, il s’agit de'sa
voir .si çps accords constituent une novation
du traité (le Versailles, Les Commissions com
pétentes devront examiner cette question.
L'impérialisme qu’on nous reproche est bien
loin du sentiment français et quant à l’An
gleterre, pays à régime parlementaire, elle
comprend parfaitement que le parlement fran
çais discute librement. J’attends du Sénat une
manifestation de virilité. (Mouvements di
vers).
M. Briand qui, depuis le début du discours
do M. Héry, est venu s'asseoir au banc du
gouvernement, monte aussitôt à la tribune
pour repousser la motion. Le ton est d'abord
ironique, mais bientôt la voix s’élève, -emplit
la vaste nef et le. Sénat ' est . manifestement
vivemént impressionné par l’énergie et la fer
meté déployées par le président du Conseil.
REPONSE DE M. BRIAND
M. Briand. — M. Héry convie le Sénat à ce
qu'il appelle un acté de virilité. Je crois que
le Sénat en est tout à fait capable. (Sourires).
Mais je doute qu’il veuille tenter une opéra
tion qui n’aboutirait qu’à procréer en désas
tre. (Nouveaux sourires). La thèse de M. Hé
ry, je l’ai déjà entendue dans une autre as
semblée L’orateur nous a dit que les déci
sions de Londres conduiraient la France au
désastre. J’ai cherché dans la deuxième par
tie du discours 4e l’honorable sénateur des
conclusions pratiques. Je supposais, qu’après
avoir mené le pays au bord du gouffre, et lui
avoir donné un peu de vertige, il le retien
drait par quelques considérations consolan
tes. Cependant je n’ai rien recueilli de pré
cis qui m’eut appelé à renoncer au peu que
nô.us; avons obtenu. (Sourires'), j’ai bien com
pris que la motion de M. Héry lui avait four
ni l'occasion de pronocer un grand discours,
mais je n’ai lias bien vu où nous mènerait
son invitation à prendre vos responsabilités.
Moi, j’ai pris les miennes. C’est à Paris qu’a
été prise la décision de confier à la commis
sion des réparations le soins de fixer le mon
tant de ila dette allemande et les modalités de
paiement. C’est en toute indépendance qu’elle
a accompli ses travaux eit en a signifié à l’Al
lemagne les conclusions. L’Allemagne les a
acceptées.
Peut-on modifier la décision de la com
mission ? Certains l’ont pensé. Ils ont consi
déré qu’elle constituait une véritable nova
tion du traité de paix. La thèse peut sou
tenir. Le Parlement peut le décider. C’est une
responsabilité à prendre. Moi je ne la pren
drai pas. Je ne doute pas que, M. Héry ne
trouve quelqu’un qui veuille l’assumer. (Sou
rires). Peut être est-il quelqu’un qui ira cher
cher à Aix-la-Chapelle ou autre part les 12
milliards qu’on veut exiger demain.
Mais songez que 12 milliards de marks,
c’est 30 milliards de francs, de même que 132
milliards de marks-or, montant total de la
dette fixée, c’est 270 milliards de francs.-C’est
une somme. Enfin, supposons qu’on admette
la thèse et qu’on considère qu'il y ait nova
tion. Alors rien n’existerait plus, ni le traité
m la commission des réparations. Le monde
entier pousserait un cri de stupeur. La Fran
ce dirait à ses alliés : « Il y a un traité, mais
ses résultats ne me conviennent pas. La déci
sion de la commission des réparations me
déplaît, je ne l’accepte pas ». Une fois le
traité déchiré, -il y a une politique que l’on
peut suivre, mais le malheur c’est que cette
politique ne s’affirme jamais. (Vifs applau
dissements).
M. Héry. — Ne dénaturez pas ma pensée.
(Protestations).
Dès ce moment, la confiance du Sénat en la
politique du président du Conseil s’affirme par
des marques réitérées d’approbation. Ôn sent
que plus il avance, plus M. Briand est sûr de
lui. L’énergie avec laquelle il défend son point
de vue et, on peut le dire, celui de la quasi-
unanimité de l’assemblée, lui vaut- des applau
dissements chaleureux.
M. Briand. — Ecoutons M. Héry. Voyons où
nous conduirait la politique qu’il préconise.
La conséquence est que nous reprenons notre
isolement. Nous nous tournons vers l'Allema
gne et lui disons : « Reprenons l’affaire ».
C'est une affaire à remettre, comme disaient
les poilus. Eh- bien f ce n’est pas moi qui la
remettrai. Nous sortons d’une guerre atroce
à laquelle ne peut être comparée aucune
guerre dans le passé. Elle a mis les peuples
du monde entier sur lé champ de bataille et
cela pendant quatre ans. Chacun en est sorti
épuisé et pour tout réparer, il faut demander
au vaincu des sommes telles qu’on n’ose pas
formuler dô chiffre,
A l’article 231 on dît à l'Allemagne : « Tu
es coupable. Tu dois tout payer «.Mais aussi
tôt à l’artice 232 on ajoute : « Mais cOTnhh* tu
ne pourra» pas tout payer, on te fait remisé
dune partie de ta dette ». Voilà le traité Le
gouvernement qui est sur ces bancs a fait cd
qu’il a pu. Il a pensé que le pays ava.it assez
des beaux discours, qu’il fallait tirer de l'Al
lemagne tout ça qu’on pouvait en tirer et ins
taller la paix en Europe. Ce qui est le vrai
moyen de couronner notre victoire. (Vifs ap
plaudissements). Vous voulez autre chose ?
Quoi ? Nous voulons nous faire payer, dites-
vous. nous_,avons des soldats. Soit, demain,
vous occuperez la Ruhr et après ? Vous irez
plus loin. Alors debout les .classes ! Notre
pays est solide dans ieon patriotisme. Mais
est-il possible de lui demander l’effort d’hom-
de.s et d'argent qui serait la conséquence do
la politique .préconisée ?
Voilà ce que. j’ai vu au travers du discours
de M. Héry. Moi j’ai pris le système des
moyennes. Je né m'illusionne pas. Ce n'est
pas l’idéal. Mai-s qui sait quel .est le chiffre
exact de notre créance ? Il varie chaque
jour. La commission des réparations en a
fixé un. L’Allemagne s’est inclinée. Elle com
mence à payer. Certes la situation du pays
est redoutable. Il a traversé d’autres difficul
tés. Il surmontera celle-là si on ne 1 le paraly
se pas par des paroles de découragement.
(Vifs applaudissements).
Nulle part chez les -commerçants, chez les
industriels, chez les paysans, je ne vois dans
leurs yeux la moindre faiblesse). Tous disent :
« Qu’on nous laisse travailler, qu’on n’entra
ve pas notre- route, par die-s nuage» de pessi
misme. ». (Nouveaux applaudissements.) J’ai
pris ma responsabilité-. Au Sénat de prendre
la sienne. (Vifs applaudissements.) De gou
vernement -repousse, la motion Héry et pose
nettement 'la question de confiance.
VOTE DE CONFIANCE
Il (est visible depuis un bon moment que
la cause est entendue. Ausisi, plusieurs sé
nateurs engagent-ils M. Héry è ne pas insis
ter. Néanmoins, le scrutin est ouvert. Les bul*
latins favorables au gouvernement s’accumu
lent dans les urnes.
La motion Héry lest repoussée par 269 voix
contre 8.
On revient au budget des régions libérées.
Malgré M. Loucheur, on disjoint les arti
cles «relatifs aux cessions des droits et in
demnités.
L’ensemble du budget est adopté par 294
voix contre 2.
Le Sénat s’ajourne à ce soir, 23 heures.
La séance est suspendue à 20 h. 15.
HODUELIiES PfiHüEPRTRlRES
CHAMBRE
Le régime des boissons
Paris, .31 mai. — MM. Paul de Gassagnac,
Lauraine et Ernest Flandin ont déposé un
amendement au projet de loi .concernant lfâs
modifications à la taxe sur les boissons hy
giéniques. Cet amendement fâst ainsi conçu, :
« La taxe établie par l’article 27 de la loi du
31 décembre 1917 et l'article- 73 de la loi du
25 juin 1920, concernant les iea.ux-de-v.ie, apé
ritifs et vins de liqueurs, sera calculée sur
la valeur marchande des produits, l’impôt
dont la marchandise est frappée ne. devant
en aucune façon servir de base à une percep
tion fiscale, complémentaire non prévue par la
loi ». ~
Les droits sur les denrées coloniales
importées en Algérie
Le gouvernement vient de présenter à la
Chambre un projet de loi tendant à relever
aux mêmes taux qu’en France les droits de
douane qui frappent les denrées coloniales
importées en Algérie.
Les denrées auxquelles les nouveaux droits
s’appliqueront sont : poivre (en grains ou
moulu) ; piment (en grains ou moulu) ; can
nelle, casia lignea, muscades en coque, mus
cades -sans coque, macis, vanille, girofle
(clous et griffés).
Les droits applicables aux cafés importés
en Algérie seront fixés ainsi qu’il suit, au ta
rif général : cafés en fèves et pellicules, ta
rif général métropolitain ; café torréfiié ou
moulu, droit du tarif métropolitain. Au ta
rif minimum, le droit pour les cafés sera di
minué d’une somme égale! à la taxe d’octroi
de mer perçue en Algérie.
Le port de Bougie
Le gouvernement vient de présenter à la
Chambre un projet de loi autorisant la ville
de Bougie à contracter un emprunt pour l’a
grandissement de son port.
MM. Thomson et Morinaud ont immédiate
ment conféré avec M. Sibillle, président de la
commission des travaux publics, qui leur a
donné l'assurance que ce projet sera rappor
té dans la huitaine.. M. Lamoureux, député
de T Allier, sera désigné demain comme rap
porteur.
Le Tribunal de Tiaret
Les députés ont reçu aujourd’hui commu
nication dit rapport de M. Roux-Freissineng,
favorable 5 l'adoption du projet de loi por
tant création d’un tribunal dé première ins
tance à Tiaret.
La magistrature d’Algérie
Là. Chambré a reçu aujourd’hui deux pro
positions de loi, votées par le Sénat, sur l’i
nitiative de M. Cuttoli, relatives à l’inamovi
bilité des magistrats et des conditions spécia
les à Imposer à l’avenir aux personnes appe
lées en Algérie à exercer les fonctions de con
seiller de gouvernement, conseiller de préfec
ture et sous-préfet. Ces propositions ont été
immédiatement, envoyées à l’examen de La
commission de législation civile.
POLONAIS ET ALLEMANDS
La BÉiëgailon italieiji fg en Franee
Dîner offert par le maréchal Foch
Paris, 31 mai. — Le maréchal Foch a offert
au cercle de l’Union Interalliée un grand dî
ner, hier, en l'honneur des officiers italiens
venus en France.
Parmi les convives, en dehors du général
Albricci et de tous les officiers de sa mission,
on remarquait lès maréchaux Pétain et Fayol
le, M. Paul Deschanel, les généraux Mangin
et Berdoulat, l’amiral Lacaze et un certain
fiombre de • parlementaires.
Au dessert, plusieurs toasts furent pronon
cés, notamment par le sénateur Rivet, par M.
Bonin Longare, ambassadeur d’Italie, par le
général Albricci, qui rappela la tâche des sol
dats italiens qui ont donné tout ce qu’ils pou
vaient, et enfin par le maréchal Foch, qui
s’est fait l’interprète de tous les Français
pour remercier les frères d’armes italiens.
« Quand on a traversé, a-t-il dit, les mêmes
épreuves et arrosé de son sang les mêmes
champs de bataille, la France et l’Italie ont-
accumulé une amitié indescriptible. Soldats
français et soldai italiens, nous sommes
unis à la vie, à la mort ».
Déjeuner offert par la Ligue franco==
italienne
Paris, 31 mai. — Le général Albricci et les
officiers italiens de la délégation iont assisté
aujourd’hui à un déjeuner qui leur était of
fert par- la Ligue franco-italienne au palais
d’Orsay.
La Classe 1819
Libération des soutiens de famille
Paris, 31 mai (officiel). — Ainsi qu’il a été
annoncé, les soutiens de famille,, ainsi que/
les hommes mariés ou veufs avec enfants,
faisant partie du contingent rappelé récem
ment sous les drapeaux, vont être libérés.
Par soutien de famille, il faut entendra tout
militaire qui a fait bénéficier sa famille de
l’allocation journalière de soutien d§ famille
péndant son service actif, c’est-à-dire avant
sa libération en mars 1921.
Le Problème Silésien
Une réunion du Conseil suprême. — Note
du- gouvernement français
Paris, 31 mai. — Le. gouvernement fran
çais a répondu aujourd’hui à Ta note du gou
vernement britannique parvenue hier à Pa
ris.
Dans oette note, le gouvernement français
accepte que la réunion d’experts, chargés de
débroussailler la question de partage de la
Haute-Silésie, ait lieu à Oppeln, comme le
üuiggérait la noté anglaise.-
Mais alors que la note anglaise insistait
pour que le Cons.eil suprême se réunisse cette
semaine à Boulogne, la note française’ dé
clare qu’il n’est pas possible que cette réu
nion ait lien immédiatement. Elle fait remar
quer que M'. Briand ert actuellement retenu
par ilitis débats du Parlement, qu’ensuite M.
Lloyd George sera retenu par aies questions
de politique intérieure et qu’enfin il est dif
ficile de -toucher immédiatement M. Sforza,
qui doit- légalement prendre part an Conseil
suprême.
La -note française -ajoute qu’il n’est pas in
dispensable que le Conseil se réunisse pour
nommer des experts et'que ces nominations
peuvent se faire par voie diplomatique. Elle
insiste pour que «les experts soient nommés
sans pétard tat prévoit que le Conseil suprême
ne pourra se réunir que lorsque le
Enfin, «la note «propose d’agir auprès des
gouvernements de Berlin et (fe Varsovie et
auprès de la commission interaJl/liée pour que
chacun fasse ce qui dépend de ‘Lui pour, cal
mer l’esprit des populations.
Discrétion recommandée
Oppeln, 31 «mai. —■ La commission interal
liée de Haute-Silésie a décidé unanimement
de demander aux gouvernements alliés
qu’aucune communication ne soit faite s«ur la
discussion relative à T attribut de ta Haute-
Silésie. Les membres de la commission esti
ment, en -effet, que toute indiscrétion risque
de raviver les luttes entre Polonais et Alle
mands.
L’attaque allemande de Beuthen
Sosnowice, 31 mai. — Voici le récit d’un té
moin oculaire sur la bataille de rues qui
vient d’avoir lieu à Bteuthen.
Vendredi, un avion allemand avait survolé
la ville en jetant des proclamations disant
que l’armée allemande approchait ©t. exhor
tant les habitants allemands à attaquer les
Français et les Polonais.
Le même jour, un train allemand avait amè
ne une grande quantité d’argent, qui fut dis
tribuée aux 4.00)1 hommes des. troupes d’atta
que;. Le samedi soir, ciss « Strosztruppen »
attaquèrent le poste français installé devant
la gare. Alors, pendant deux jours et dans
les rues principales, les tanks français char
gèrent plusieurs fois. 0.n compte beaucoup
de tués et blessés du côté allemand.
Dimanche après-midi, un-e colonne die 5.000
insurgés passa en trombe à travers l'a ville,
nettoyant toutes les rues. Sur la demande du
général Lr comte-D enis, contrôleur de Ta ville,
les insurgés partirent, mais, emmenèrent un
certain «nombre d’otages;
Les troupes allemandes dans B«euthiein. sont
parfaitement organisées. Les Allemands ap
pliquent le système de la terreur individuel
le. Ils font des perquisitions dans les mai
sons polonaises, fusillent, arrêtent et- assom
ment les giens dans la rue. En un mot, c’est
un véritable enfer.
COMMENT ELLE DESARMA
L’Allemagne Militariste
On enrôle ouvertement à Berlin...
Berlin, 31 mai. — La Freiheit signale,
avec des noms à l’appui, que les enrôlements
«continuent à se faire en divers- endroits des
environs de- Berlin, tout à fait publiquement.
A la tenancière d’un restaurant destiné A
servir de lieu de recrutement et qui manifes-
ft-ait des inquiétudes, il fut déclaré qu-’elier
■n’avait rien à craindre et que les Anglais
favorisaient les enrôlements.
Elle fut alors rassurée.
La Freiheit dit que le fait que des com
pagnies- entières de l’ancienne armée impé
riale ont été maintenues intégralement, com
me. des formations nouvelles, lui apparaît
comme grave.
Et le prince Eitel y passe des revues
Berlin, 31 mai. — Hier, d’anciens soldais
du 4° 'régiment d’avant-garde avaient «orga
nisé, au champ de ’mânœuvres de Moabit,
une fête commémorative 5 en l’honneur d^
leurs camarades tombes pendant la guerre.
Après un. sermon du'pasteur et une brève al-,
locution de,-leur ancien commandant, le colo
nel Reinhardt, les généraux présents, parmi
lesquels on- remarquait le «prince Eitel Frédé
ric, passèrent sur le front dé leur ancien ré
giment.
A leur tour, les anciens soldats, drapeaux
au vent, musique en tête, défilèrent au pas
de parade devant le prince Eitel et son cor
tège de généraux de l’empire.
Cet incident provoque dans la presse de vi-.
ves critiques:
Le Berliner Tagebt.att s’étonne que la
gouvernement tolère que les compagnies der
la Reichswehr participent à une parade or-' 1
ganisée par un Hohenzollern, qui fut con
damné dernièrement à 5.000 marks d’amenda
pour avoir dissimulé ses capitaux -au fisc al
lemand. Il ajoute qu’une cornmémoration dea
morts ne doit nas devenir une manifesta
tion publique* et il demande des poursuite*
disciplinaires.
■Le Vorwaerts est-ime que l’étranger trou
vera là matière à agitation.
Le Prince Impérial du Japon
arrive à Paris
Paris, 31 mai. — Partis du Havre ce ma
tin à 11 heures, par train -spécial, le prince
Hiro Hito et sa suite sont arrivés cet après-
midi- à Paris.
Sur le quai d’arrivée de la gare Saint-La
zare, à 14 h. 45, de «nombreuses personnali
tés étaient rassemblées. On remarquait le
général Lassom, représentant du président
de la République ; M. Pierre Marraud, mi
nistre de l’intérieur, accompagné de M. Pro-
vensal, chef-adjoint de son cabinet ; M. Guis-
t’hau, ministre de la marine ; M. de Fou-
quières, directeur du protocole, représentant
du président du Conseil et ministre des affai
res étrangères ; M. Leuillier, préfet de police,
etc., etc.
A 15 heures exactement, le train entrait
en gare. Le prince héritier, en civil, la rosette
de la légion d'honneur à la boutonnière de sa
redingote, descendait, saluait avec affabilité
les, personnes qui lui étaient présentées, mon
tait en automobile et gagnait l'hôtel de l’am
bassade, où il résidera pendant son séjour
à Paris. Il y dînera ce soir, dans l’intimité,
avec «le prince Kan In, qui est descendu à
l’hôtel Grillon.
M. Barthou à Mayence
Mayence, 31 mai. — M. Barthou, ministre
de la guerre, accompagné du. général Buat et
de Tiritondant Rimbert, «est arrivé à Mayence
aujourd’hui, à 13 heures.
Reçu par le général Dégoutté, commandant
de l’armée du Rhin, il a passé à 14 heures la
revue des troupes de la garnison. Ce soir, il
se rend à Wiesbaden, où il passera la nuit.
Demain, le ministre de la guerre visitera
Coblentz, Bonn, Dusseldorff et Dulsbourg.
Au Mar oc F rançais
La situation militaire hebdomadaire
Rabat, 31 mai. — Le mauvais temps per
siste dans l’ensemble du Maroc et plus par
ticulièrement dans la partie Est du Moyen-
Atlas. Le groupe mobile de Taza a pu néan
moins profiter d’une courte accalmie le 26 mai
pour effectuer un nouveau bond en avant, à
une dizaine de kilomètres, en «remontant la
vallée de l’oued Zloul, affluent du Se beu, qui
contourne au -sud les positions des insoumis
Benl-Ouaraïn.
Il eut à surmonter de grosses difficultés de
terrain «et à combattre un ennemi très nom
breux, dont l’ardeur à combattre et l’opiniâ
treté deviennent plus grandes à mesure qu’il
s«; sent plus atteint dans ses œuvres vives. Le
résultat obtenu est d'autant plus important
qu’un large mouvement de soumissions nou
velles se ^iessine. Le retour du mauvais temps
rend ce mouvement un peu lent, mais il s’é
tend déjà à plus de 1.500 familles.
Dans la région d’Ôuezzan, Le terrain dé
trempé et le mauvais été des pistes interdisent
encore toute manœuvre. Nos forces mobiles
se bornent à consolider notre première li
gne de défense par la création d’ouvrages
intermédiaires entre les postes déjà exis
tants et à profiter de toutes les occasions pour
faire subir des pertes aux groupes insoumis
qui s’aventurent dans leur court rayon d’ac
tion. L’aviation leur fournit un précieux con
cours.
Dans la partie centrale du Moyen-Atlas, la
nomination d’un nouveau chef de guerre a
provoqué une certaine effervescence qui pour
rait se traduire par une action offensive con
tre nos partisans Zaïan déjà soumis. Les fils
de Moha ou Hammou, chefs de ces derniers
se trouvent prêts avec leurs contingents à pa
rer cette éventualité.
Au sud du Grand-Atlas, une situation très
favorable à notre cause semble devoir résul
ter de l’abandon du Tafîlalet par l'agitateur
Belgacem N’Gadi. Celui-ci n’aurait cependant
pas renoncé à la lutte et chercherait, sans
succès jusqu’ici, 4 créer un nouveau parti
plus à l’ouest.
LE CONFLIT GRECO-TURC
L’Angleterre intervient à Angora
Les incidents qui ont motivé cette décision
Londres, 31 mai. — On reçoit la confirma
tion que le gouvernement d’Angora a exé
cuté un indien, ressortissant britannique, in
culpé d’espionnage. D’autre part, le gouver
nement d'Angora, non content de contrevenir
à ses obligations au sujet de la mise en li
berté des prisonniers britanniques, refuse de
permettre aux navires britanniques de se ser
vir des ports d’Anatolie.
L’Agence Reuter pubüe une note disant que
le gouvernement britannique se propose d’a
gir énergiquement, car il ne veut pas tolérer
une pareille situation, résultant de l'infrac
tion de l’accord signé à Londres par les délé
gués d’Angora.
.Londres, 31 mai. — Suivant le Daily Mail, à
la suite d'attentats corhmis par le gouverne
ment d’Angora contre les personnes et Tes
biens de sujets britanniques, l’Angleterre a
décidé d’abandonner l’attitude de neutralité
qu’elle avait adoptée dans le différend gréco-
turc.
En conséquence, l’embargo qui avait été
placé sur les envois d’armes des nations al
liées à la Grèce sera levé. Il est possible qu«
les Grecs reçoivent l’autorisation d’utilisef,
Constantinople comme base militaire.
Mort de l’évêque de Meaux
Meaux, 31 mai. — Mgr Marbeau, évêque dé
Meaux, est décédé ce matin, à 11 heures, en'
son évêché, à Meaux, à l’âge de 76 ans et
demi. )
Il était évêque de Meaux depuis 1911. Pré
cédemment, 11 était curé de Saint-Honoré
d'Eviau. Le pape l’avait fait comte romain
la semaine dernièse à l’occasion de son cin-
quentenaire sacerdotal.
Les Obsèques de M. Vesnitch
Paris, 31 mai. — Ce matin ont eu lieu, N
l’église de Ta rue Darru, les obsèques de M.
Milenki Vesnitch, ministre do Serbie à Pa
ris, anç*£fi président du conseil de Serbie,
membreVcïir^spondant de l’Institut de Fran
ce, grand-croix de la légion d’honneur.
BOURSE _DE PARIS
MARCHE DES VALEURS
Paris, 31 mai. — Cours de 2 heures i ’
Emprunts. — 3 % perpétuel, 57,25,
3 % amortissable, 68,59.
5 % 1916, 82,70.
4 % 1917, 67.60.
4 % 1918, 67,25.
5 % 1920, 95,25.
6 % 1920 libéré, 100.
Crédit National (obligations, 467.
Algérien, 333,75 ; Tunisien 1892, 257 ; 1902,
304.75 ; Extérieure, 129,75 ; Italien, 53,50 ; Ma
roc 1904, 432 ; 1910, 529 ; 1914, 388 ; 1918, 440 }
Russe 1906, 27 ; Consolidé, 22,35 ; Turc Unifié:
40,40.
Banques. — Banque de France, 5.750 ; Baro
que de l’Algérie, 3.650 ; Banque de Paris et
des Prjys-Bas, 1.380 ; Banque Ottomane, 666 ;
Compagnie Algérienne, 1.280 ; Société* Immo
bilière d’Alger, 122 ; Comptoir d’escompte,
965 ; Crédit Foncier d’Algérie, 555 ; Société
Marseillaise, 600 ; Crédit Lyonnais, 1.455 ; So
ciété Générale, 726.
Chemins de fer. — Est-Algérien, 452 l
P.-L.-M., 730 ; Ouest-Algérien, 404 ; C.F.R.A.,
105 ; Trams Algériens, 193 ; Trams de Tunis,
62 ; Wagons-Lits, 380.
Navigation. — Compagnie Générale Trans
atlantique, 275 ; Messageries Maritimes, 232 ;
Suez, 5.825.
Mines et Phosphates. — Dyr, 298 ; Gafsa,
682 ; Rio-Tinto, 1.490 ; Bou-Thaleb, 145 ; Mok-
ta-el-Hadid, 28,50 ; Omnium d’Algérie-Tuni
sie, 4.335 ; Guergour, 445 ; Aïn-Arko, 40 ;
parts, 38 ; Ouasta-Mesloula, 1.025.
Divers. — De Beers, 481 ; ; East Rand,
10.75 ; Goldfields, 41,75 ; Rand Mines, 108 ;
Padang, 122 ; Caoutchoucs, 92 ; Mexican Ea/
gle, 304.
CHANGES
Chèques sur Londres, 47,05 ; Madrid sur Pa’-
ris, 64,15 ; Paris :&ur Madrid, 157,75 ; le dollar,
12,155 ; .îfAllemagne, 19.25 ; la Beflgique, 100 ;
le Danemark, 215 ; la Hollande, 416 ; la Nor
vège, 184,50 ; la Roumanie, 20 ; la Suisse,
211,25 ; Vienne, 2 5/8 ; l’Italie, 63,50 ; la Suè/ :
de, 276,75.
BULLETIN FINANCIER
Paris, 31 mai. — Les opérations auxquelles
■donne lieu la liquidation iront si peu impor
tantes que :1a Bourse n’a aucune peine à res
ter sur la réserve.Au Parquet surtout le nom
bre des échanges est très limité. On trouva
très facilement de l’argent pour les reports à
3 et 3/4 Notre 3 % s’inscrit en recul de quel
ques; fractions.
Paris, 31 mai. — Aujourd’hui, à Genève, on
cote • cha.nge sur Péris, 47,24 ; Londres, 22,30;
New-York, 573 1/4 ; Belgique, 47,25 ; Italie,
29,92 1/2 ; Espagne, 74,30 ; Hollande, 197,20 ;
Berlin. 9,10 ; Vienne, 1,85 ; Suède, 131.20 ; Nor
vège, 87,75 ; Danemark, 101,35 ; Sofia, 8,25 i
.Varsovie 0,5675 ; Couronne Hongroise, 2,4250,
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