Titre : L'Avenir : Journal de l'Ariège ["puis" Journal de la démocratie]
Auteur : Union ariégeoise. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Foix)
Date d'édition : 1927-02-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32707845q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 février 1927 03 février 1927
Description : 1927/02/03 (A52,FASC4252). 1927/02/03 (A52,FASC4252).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG09 Collection numérique : BIPFPIG09
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53540460j
Source : Archives départementales de l'Ariège, 2PER21
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
24
52= année — N° 4252
Jeudi-Dimanche 3-6 février 1927.
tÈÊÊÊ *
m
h—
w
Le Numéro 1 5 Centimes
JOURNAL DE VA
Le Numéro j 5 Centimes
PARAISSANT
L E
JEUDI
E T
L E
DIMANCHE
ABONNEMENTS :
Foix 8 francs.
Ariège et départements limitrophes 8.50
Paris et départements 9 francs.
Annonces judiciaires. ... 1 fr. 20 la ligne.
\hnuiice.s commerciales.. 1 fr. 50 —
lîéclames 2 fr. —
[Pour le bien du Pays, Il faudrait
Que tes prochaines élections aient lieu
au scrutin d'arrondissement.]
LE MODE DE SCIIITIN
Administration : Imprimerie GADRAT Aîné, rue de la Bistôur.
L'AGENCE HAVAS. 62, rue de Richelieu, est seoie chargée, à Paris, de recevoir ies Annonces
door L'AVENIR
Adresser ies lettres et manuscrits a l'imDrimerie GADRAT Aîné à Foix.
LES ABONNEMENTS
sont payés d'avance oar mandats
sur ia poste
à i'adres«e de l'Administration du Journal
Ils partent
des 1,r et <6 de chaque mois
Les manuscrits ne seront pas rendus.
Par M. Maurice DUTREIL, Député
Aurons-nous, pour les élections
de l'année prochaine un autre sys¬
tème de scrutin ?
Après le 11 mai 1924, la question
paraissait être tranchée. Tous les
élus, tous les partis semblaient d'ac¬
cord sur l'impossibilité d'aller encore
une fois aux urnes avec le mode de
vofation de 1919. Les méfaits n'en
étaient plus à dénoncer. Coalition
honteuse et d'autant, plus répréhen-
sible qu'il s'agit, uniquement de par¬
tis et de programmes. Campagne
immorale, de ce fait que, chaque
candidat ayant, plus d'intérêt à
gagner quelques voix sur ses cama¬
rades de liste qu'à obtenir pour
toute sa liste un plus grand nombre
de suffrages, s'ingéme évidemment
—- la natnre humaine est ainsi faite
— à saper l'influence ou la popula¬
rité de ses voisins, plutôt qu'à com¬
battre les candidats des listes oppo¬
sées. Impossibilité, enfin, de consti¬
tuer, dans l'enceinte législative, une
majorité forte et cobésive, parce que
des adversaires du même départe¬
ment, se retrouvant au lendemain
d'une lutte âpre et, violente, sur les
bancs du Palais-Bourboo, et obligés
de tenir compte des alliances qui les
ont fait élire, n'ont presque pas de
liberté de mouvement.
Et il apparaissait ainsi que ce sys¬
tème qui n'était ni complètement
majoritaire, ni proportionnalité, et
qui participaitaux inconvénients des
deux principes, était définitivement
condamné.
Depuis lors, voilà bientôt trois ans
révolus.
Dans quelques mois, on pourra
dire que la campagne électorale de
1928 est virtuellement ouverte, sinon
dans les départements, du moins au
Palais-Bourbon. Pourtant rien en¬
core n'a été fait.
Arriverons-nous à quelques mois
des élections pour, tout d'uu coup,
bâcler une loi mal étudiée, mal com¬
binée, et qui donnera de nouvelles
déceptions ? Ou bien veut-on faire
quelque chose de sérieux, et profiter
de ce que le budget voté avant le 31
décembre laisse du répit pour la
session ordinaire de 1927 ?
Quelque chose de sérieux l Mais
quoi 7 Trois courants existent. Main¬
tien du statu quo ; Scrutin d'arron¬
dissement ; Scrutin de liste majori¬
taire.
Bernons-nous à examiner simple¬
ment les deux premières éventuali¬
tés. Aussi bien d'ailleurs, les parti¬
sans du scrutin de liste pur et simple,
qui se savent peu nombreux sont-ils
disposés à se rallier, suivant leurs
tendances propres, à l'un ou l'autre
des deux autres systèmes.
Les défenseurs du statu quo, qai
se recrutent, d'une façon générale,
parmi les partis extrêmes : commu¬
nistes et socialistes d'un côté, droite
et extrême-droite de l'autre.
La conclusion à tirer de cette
constatation est nette, et d'ailleurs,
l'expérience aussi bien que la ré¬
flexion sont là pour la justifier. Le
système actuel favorise les extrêmes
et, s'oppose ainsi à la mise en œuvre
d'une politique sage et modérée. Or,
ie Pays a besoin, avant tout, d'être
conduit avec prudeDce ; les sautes
de vent et les brusques changements
d'orientation nuisent au rétablisse¬
ment de sa santé.
Le scrutin d'arrondissement, il
faut le dire, avec ses qualités de
clarté, de limpidité, de précision, et,
malgré les erreurs qui peuvent s'y
glisser, est un scrutin de moyenne
et de raison.
La magie des mots et des formules,
toujours trop simplistes pour être
justes, n'y a plus d'effet. Chaque
électeur connaît, son élu et. le juge
d'après lui-même, son caractère et
sa vaieur.
Mares stagnantes, a-t-on dit....
Mais la mare stagnante ne vaut-elle
pas mieux que le déferlement de tor¬
rents furieux ? Une digue rompne
fait plus de dégâts que l'eau qui
dort.
Au reste, et précisément si la
Chambre sait s'y prendre à temps,
le vieux système peut être revu et
amélioré.
Il ne faut pas, tout d'abord, qu'il
comporte une augmentation du nom¬
bre des sièges actuels. Si dans cer¬
tains départements, il se trouve par
hasard plus d'arrondissements qu'il,
ne doit y avoir d'élus— ce qui après
la dernière réforme administrative
ne se présentera vraisemblablement,
pas — rien n'est plus facile que
d'agglomérer deux ou même trois
arrondissements pour l'élection d'un
seul député.
Il faudra également une certaine
péréquation des circonscriptions. Il
n'est pas admissible qu'un député
soit, envoyé à la Chambre par 19.000
voix et plus, alors que son voisin
n'est le mandataire que de 1.900
électeurs.
Enfin, il sera bon d'examiner la
question du second tour. Il faut, en
tout cas, réduire de moitié le délai
qui le sépare du premier tour, mais
il faudrait, avant tout, essayer de le
suporimer. On pourrait admettre,
par exemple, qu'il suffira pour être
élu au premier tour, d'avoir réuni
uu tiers ou les deux cinquièmes des
suffrages exprimés tout en accep¬
tant les alliances conclues à l'avance
de faç m que les électeurs sachent
à quoi s'en tenir et ne soient pas
trompés.
Quelle que soit la solution adoptée,
Slillel Extérieur
Le Traité itaio-allemand a déjà
soulevé bien des commentaires.
Voici que dous parviennent les ap
préciations de la presse officielle
russe qui veut voir dans cet accord
une menace pour la France ou, tout
au moins, une entente hostile.
J'ai déjà eu l'occasion de dire que je
ne crois pas que l'Italie songe à une
agression contre la France; les pas¬
sions fascistes peaveot être, à un
moment mauvaises conseillères et
j'admets très bien que nous pre¬
nions nos précautions comme nous
i'avon3 fait sur la frontière de Nice
il y a deux mois, mais, je persiste
à croire que la masse du peuple
italien ne consentirait pas à un
conflit grave qui opposerait les deux
nations latines. Du reste, le Traité
du Tirana semble prouver que les
vues de l'Italie impériale, selon le
vœu de M. Mussolini, se portent, de
préférence, vers la côte orientale de
l'Adriatique.
Malgré cela* «L-P:.- . or¬
gane autorisé du Gouvernement so¬
viétique, tient à souligner le traité
italo-allemand qui ne serait, d'après
elle, qu'un premier pas vers la con¬
clusion d'un pacte de garantie de¬
vant servir de gage à l'Italie en cas
de conflit avec la France. Le jour¬
nal russe ne s'arrête pas en si bonne
voie et fait intervenir la rivalité
franco-aDglaise pour en déduire que
1'Aogleterre aussi se tourne contre
nous et accorde à l'Allemagne ud
appui qui n'ose s'affirmer trop ou¬
vertement, mais n'eu est pas moins
réel.
Cette dernière appréciation nous
éclaire sur la valeur de la thèse
soutenue dans la presse bolchevique.
Elle cherche les causes de discus¬
sion et s'efforce de jeter le trouble
et la mésintelligence. Ne nous lais-
sous pas trop aisément, émouvoir.
L'Italie n'a aucun intérêt à soutenir
l'Allemagne dans de nouveaux con¬
flits. On est trop avisé à Rome pour
oublier les injures proférées à Berlin
contre le peuple italien lorsqu'il se
rangea dans la guerre à nos côtés,
bien qu'ayant pendant plus devingt-
cinq ans fait partie de la Triplice.
L'Allemagne cria à la trahison con¬
tre son ancienne alliée, de même
qu'en 1925 elle protestait coutre les
procédés d'italianisation sommaire
appliqués par M. Mussolini aux po¬
pulations allemandes du Tyrol. Si
l'Allemagne avait des velléités de
nous devons déclarer pour notre
part, que nous espérons pour le bien
du Pays,que les prochaines élections
auront lieu au scrutin d'arrondisse¬
ment.
Maurice DUTREIL,
Député.
BULLETIN POLITIQUE
Le vrai patriotisme
A peine l'accord entre l'Allema¬
gne et les Alliés est-il signé à la
Conférence des Ambassadeurs, après
avis conforme et minutieusement
motivé du Comité militaire interal¬
lié, que préside le Maréchal Foch
lui-même; à peine l'Europe est-elle
arrivée à ce compromis difficile en¬
tre tous, que, chez dous, une certai¬
ne partie de l'opinion se dresse en
s'écriant que « c'est insuffisant. » et
que « l'Allemagne d'exécutera pas
les engagements qu'elle vient de
prendre », etc., etc.
Des reproches analogues sont
d'ailleurs adressés au Gouvernement
du Reich par maints supernationa¬
listes allemands, lesquels se préten¬
dent «trahis » par les « concessions»
faites à la Pologne et à la France.
Il est heureux que de pareilles
exagérations n'aient qu'uue emprise
trèsx§sinimie.sni: L'opinion publique
représailles, ce serait folie de le part
de l'Italie, de les favoriser, car son
tour viendrait peu après. Elle n'a
cherché, saDS doute, daDs l'accord
conclu qu'une garantie de paix et de
sécurité pour ses frontières ; elle a
voulu traiter avec une Allemagne
pacifique et non avec une Allema¬
gne belliqueuse et nous n'avons [as
à lui en faire grief.
Nous croyons également que les
intérêts de la Grande-Bretagne sont
en harmonie avec les nôtres et qu'il
n'y a aucune raison pour qu'elle
entre dans un complot contre nous.
Certes, l'enthousiasme que vient de
démontrer M. Winston Churchill
pour le régime fasciste nous sur¬
prend dans la bouche d'un ministre
britannique. M. Muss; iini est en
train de piétiner bien des principes
auxquels les anglais sont résolument
attaches. Admettons que cette admi¬
ration soit de source politique, c'est
possible, et ce n'est pas d'aujourd'hui
que l'Angleterre se préoccupe de
recruter des appuis dans la Méditer¬
ranée; elle s'est visiblement rappro¬
chée de l'Italie ; il semble mêmequ'à
un certain moment, elle ait songé
aux légions italiennes pour contenir
son action contre la Turquie daus
l'affaire de Mossoul. Mais, cela n'est
point dirigé contre nous et ces am¬
bitions qui se rejoignent sont diri¬
gées plus particulièrement vers le
bassin occidental de la Méditerra¬
née. Il y a bien assez de cas d'iueer-
titudes dans l'Europe Ceafrale pour
qu'on n'en vienne pas ajouter d'au¬
tres iuutilemeut.
G. REYNALD,
Sénateur,
yict-Président de la Commission
des Affaires étrangères.
des nations intéressées, car ces excès
de plume ou de langage, s'ils étaient
vraiment contagieux, finiraient par
empêcher toute reconstruction de
l'Europe pour les années qui vont
venir.
Sans doute, les souvenirs de la
grande guerre sont encore cruelle¬
ment présents et il y a quelque chose
de très respectable dans les protes¬
tations et les craintes formulées par
certains milieux.
Mais ceux qui les formulent de¬
vraient se souvenir qu'une négocia¬
tion n'est pas un monologue et
qn'uu accord se fait forcément pour
un minimum de deux partenaires.
Toute négociation est uu dialogue
dans lequel les interlocuteurs doi¬
vent s'écouter les uns les autres
pour aboutir à une transaction rai¬
sonnable.
Il est facile de 3'excifer tout seul
daus le eilence d'un bureau de ré¬
daction, ou en masse dans les accla¬
mations d'un meeting de compatrio¬
tes. Mais la difficulté commence
quand il s'agit de discuter avec des
d'intérêts opposés. Il s'agit alors
d'aboutir à uu arrangement qui soit
acceptable par toutes ies parties en
cause et qui, par conséquent, finisse
par une cote plus ou moins bien
taillée.
Voilà précisément ceque viennent
de faire les négociateurs des ques¬
tions militaires pendantes entre les
Alliés et l'Allemagne.
On fera difficilement accroire aux
Français de bon sens que des hom¬
mes comme M. Jules Cambon et M.
le Maréchal Foch n'aient pas été les
techniciens qu'il fallait et qu'ils
aient pu abandonner quelque chose
d'essenûel sur les droits et les néces¬
sités de notre défense nationale en
Europe. Dans cette matière comme
dans celle des finances, il fantse gar¬
der de ce pessimisme de partisans
qui est le pire ennemi d'une confian¬
ce raisonnêe. Soyons forts, travail¬
lons, soutenons ceux qui portent
pour nous en face du monde le poids
de négociations ingra'es, et la Fran¬
ce sera ainsi mienx sauvegardée que
par le trublionnage perpétuel des
chicaneurs irresponsables.
« Actualités »
La Taxe d'apprentissage
Les déclarations doivent être
faites avant le 1er mars
Paris, 31 janvier.
Les déclarations de salaires en vue de
l'établissement de la taxe d'apprentis¬
sage, doivent être faites avant le l8r mars.
Les personnes qui ne sont pas assujetties
à l'impôt sur les bénéfices et celles qui
n'out pas payé plus de lO.flOO francs de
salaires ne sont pas soumi-.es à ce-te taxe.
Des exouéralions peuvent être deman¬
dées par les assujettis qui ont pris des
dispositions en vue de favoriser rensei¬
gnement technique et l'apprentissage.
52= année — N° 4252
Jeudi-Dimanche 3-6 février 1927.
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Le Numéro 1 5 Centimes
JOURNAL DE VA
Le Numéro j 5 Centimes
PARAISSANT
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DIMANCHE
ABONNEMENTS :
Foix 8 francs.
Ariège et départements limitrophes 8.50
Paris et départements 9 francs.
Annonces judiciaires. ... 1 fr. 20 la ligne.
\hnuiice.s commerciales.. 1 fr. 50 —
lîéclames 2 fr. —
[Pour le bien du Pays, Il faudrait
Que tes prochaines élections aient lieu
au scrutin d'arrondissement.]
LE MODE DE SCIIITIN
Administration : Imprimerie GADRAT Aîné, rue de la Bistôur.
L'AGENCE HAVAS. 62, rue de Richelieu, est seoie chargée, à Paris, de recevoir ies Annonces
door L'AVENIR
Adresser ies lettres et manuscrits a l'imDrimerie GADRAT Aîné à Foix.
LES ABONNEMENTS
sont payés d'avance oar mandats
sur ia poste
à i'adres«e de l'Administration du Journal
Ils partent
des 1,r et <6 de chaque mois
Les manuscrits ne seront pas rendus.
Par M. Maurice DUTREIL, Député
Aurons-nous, pour les élections
de l'année prochaine un autre sys¬
tème de scrutin ?
Après le 11 mai 1924, la question
paraissait être tranchée. Tous les
élus, tous les partis semblaient d'ac¬
cord sur l'impossibilité d'aller encore
une fois aux urnes avec le mode de
vofation de 1919. Les méfaits n'en
étaient plus à dénoncer. Coalition
honteuse et d'autant, plus répréhen-
sible qu'il s'agit, uniquement de par¬
tis et de programmes. Campagne
immorale, de ce fait que, chaque
candidat ayant, plus d'intérêt à
gagner quelques voix sur ses cama¬
rades de liste qu'à obtenir pour
toute sa liste un plus grand nombre
de suffrages, s'ingéme évidemment
—- la natnre humaine est ainsi faite
— à saper l'influence ou la popula¬
rité de ses voisins, plutôt qu'à com¬
battre les candidats des listes oppo¬
sées. Impossibilité, enfin, de consti¬
tuer, dans l'enceinte législative, une
majorité forte et cobésive, parce que
des adversaires du même départe¬
ment, se retrouvant au lendemain
d'une lutte âpre et, violente, sur les
bancs du Palais-Bourboo, et obligés
de tenir compte des alliances qui les
ont fait élire, n'ont presque pas de
liberté de mouvement.
Et il apparaissait ainsi que ce sys¬
tème qui n'était ni complètement
majoritaire, ni proportionnalité, et
qui participaitaux inconvénients des
deux principes, était définitivement
condamné.
Depuis lors, voilà bientôt trois ans
révolus.
Dans quelques mois, on pourra
dire que la campagne électorale de
1928 est virtuellement ouverte, sinon
dans les départements, du moins au
Palais-Bourbon. Pourtant rien en¬
core n'a été fait.
Arriverons-nous à quelques mois
des élections pour, tout d'uu coup,
bâcler une loi mal étudiée, mal com¬
binée, et qui donnera de nouvelles
déceptions ? Ou bien veut-on faire
quelque chose de sérieux, et profiter
de ce que le budget voté avant le 31
décembre laisse du répit pour la
session ordinaire de 1927 ?
Quelque chose de sérieux l Mais
quoi 7 Trois courants existent. Main¬
tien du statu quo ; Scrutin d'arron¬
dissement ; Scrutin de liste majori¬
taire.
Bernons-nous à examiner simple¬
ment les deux premières éventuali¬
tés. Aussi bien d'ailleurs, les parti¬
sans du scrutin de liste pur et simple,
qui se savent peu nombreux sont-ils
disposés à se rallier, suivant leurs
tendances propres, à l'un ou l'autre
des deux autres systèmes.
Les défenseurs du statu quo, qai
se recrutent, d'une façon générale,
parmi les partis extrêmes : commu¬
nistes et socialistes d'un côté, droite
et extrême-droite de l'autre.
La conclusion à tirer de cette
constatation est nette, et d'ailleurs,
l'expérience aussi bien que la ré¬
flexion sont là pour la justifier. Le
système actuel favorise les extrêmes
et, s'oppose ainsi à la mise en œuvre
d'une politique sage et modérée. Or,
ie Pays a besoin, avant tout, d'être
conduit avec prudeDce ; les sautes
de vent et les brusques changements
d'orientation nuisent au rétablisse¬
ment de sa santé.
Le scrutin d'arrondissement, il
faut le dire, avec ses qualités de
clarté, de limpidité, de précision, et,
malgré les erreurs qui peuvent s'y
glisser, est un scrutin de moyenne
et de raison.
La magie des mots et des formules,
toujours trop simplistes pour être
justes, n'y a plus d'effet. Chaque
électeur connaît, son élu et. le juge
d'après lui-même, son caractère et
sa vaieur.
Mares stagnantes, a-t-on dit....
Mais la mare stagnante ne vaut-elle
pas mieux que le déferlement de tor¬
rents furieux ? Une digue rompne
fait plus de dégâts que l'eau qui
dort.
Au reste, et précisément si la
Chambre sait s'y prendre à temps,
le vieux système peut être revu et
amélioré.
Il ne faut pas, tout d'abord, qu'il
comporte une augmentation du nom¬
bre des sièges actuels. Si dans cer¬
tains départements, il se trouve par
hasard plus d'arrondissements qu'il,
ne doit y avoir d'élus— ce qui après
la dernière réforme administrative
ne se présentera vraisemblablement,
pas — rien n'est plus facile que
d'agglomérer deux ou même trois
arrondissements pour l'élection d'un
seul député.
Il faudra également une certaine
péréquation des circonscriptions. Il
n'est pas admissible qu'un député
soit, envoyé à la Chambre par 19.000
voix et plus, alors que son voisin
n'est le mandataire que de 1.900
électeurs.
Enfin, il sera bon d'examiner la
question du second tour. Il faut, en
tout cas, réduire de moitié le délai
qui le sépare du premier tour, mais
il faudrait, avant tout, essayer de le
suporimer. On pourrait admettre,
par exemple, qu'il suffira pour être
élu au premier tour, d'avoir réuni
uu tiers ou les deux cinquièmes des
suffrages exprimés tout en accep¬
tant les alliances conclues à l'avance
de faç m que les électeurs sachent
à quoi s'en tenir et ne soient pas
trompés.
Quelle que soit la solution adoptée,
Slillel Extérieur
Le Traité itaio-allemand a déjà
soulevé bien des commentaires.
Voici que dous parviennent les ap
préciations de la presse officielle
russe qui veut voir dans cet accord
une menace pour la France ou, tout
au moins, une entente hostile.
J'ai déjà eu l'occasion de dire que je
ne crois pas que l'Italie songe à une
agression contre la France; les pas¬
sions fascistes peaveot être, à un
moment mauvaises conseillères et
j'admets très bien que nous pre¬
nions nos précautions comme nous
i'avon3 fait sur la frontière de Nice
il y a deux mois, mais, je persiste
à croire que la masse du peuple
italien ne consentirait pas à un
conflit grave qui opposerait les deux
nations latines. Du reste, le Traité
du Tirana semble prouver que les
vues de l'Italie impériale, selon le
vœu de M. Mussolini, se portent, de
préférence, vers la côte orientale de
l'Adriatique.
Malgré cela* «L-P:.- . or¬
gane autorisé du Gouvernement so¬
viétique, tient à souligner le traité
italo-allemand qui ne serait, d'après
elle, qu'un premier pas vers la con¬
clusion d'un pacte de garantie de¬
vant servir de gage à l'Italie en cas
de conflit avec la France. Le jour¬
nal russe ne s'arrête pas en si bonne
voie et fait intervenir la rivalité
franco-aDglaise pour en déduire que
1'Aogleterre aussi se tourne contre
nous et accorde à l'Allemagne ud
appui qui n'ose s'affirmer trop ou¬
vertement, mais n'eu est pas moins
réel.
Cette dernière appréciation nous
éclaire sur la valeur de la thèse
soutenue dans la presse bolchevique.
Elle cherche les causes de discus¬
sion et s'efforce de jeter le trouble
et la mésintelligence. Ne nous lais-
sous pas trop aisément, émouvoir.
L'Italie n'a aucun intérêt à soutenir
l'Allemagne dans de nouveaux con¬
flits. On est trop avisé à Rome pour
oublier les injures proférées à Berlin
contre le peuple italien lorsqu'il se
rangea dans la guerre à nos côtés,
bien qu'ayant pendant plus devingt-
cinq ans fait partie de la Triplice.
L'Allemagne cria à la trahison con¬
tre son ancienne alliée, de même
qu'en 1925 elle protestait coutre les
procédés d'italianisation sommaire
appliqués par M. Mussolini aux po¬
pulations allemandes du Tyrol. Si
l'Allemagne avait des velléités de
nous devons déclarer pour notre
part, que nous espérons pour le bien
du Pays,que les prochaines élections
auront lieu au scrutin d'arrondisse¬
ment.
Maurice DUTREIL,
Député.
BULLETIN POLITIQUE
Le vrai patriotisme
A peine l'accord entre l'Allema¬
gne et les Alliés est-il signé à la
Conférence des Ambassadeurs, après
avis conforme et minutieusement
motivé du Comité militaire interal¬
lié, que préside le Maréchal Foch
lui-même; à peine l'Europe est-elle
arrivée à ce compromis difficile en¬
tre tous, que, chez dous, une certai¬
ne partie de l'opinion se dresse en
s'écriant que « c'est insuffisant. » et
que « l'Allemagne d'exécutera pas
les engagements qu'elle vient de
prendre », etc., etc.
Des reproches analogues sont
d'ailleurs adressés au Gouvernement
du Reich par maints supernationa¬
listes allemands, lesquels se préten¬
dent «trahis » par les « concessions»
faites à la Pologne et à la France.
Il est heureux que de pareilles
exagérations n'aient qu'uue emprise
trèsx§sinimie.sni: L'opinion publique
représailles, ce serait folie de le part
de l'Italie, de les favoriser, car son
tour viendrait peu après. Elle n'a
cherché, saDS doute, daDs l'accord
conclu qu'une garantie de paix et de
sécurité pour ses frontières ; elle a
voulu traiter avec une Allemagne
pacifique et non avec une Allema¬
gne belliqueuse et nous n'avons [as
à lui en faire grief.
Nous croyons également que les
intérêts de la Grande-Bretagne sont
en harmonie avec les nôtres et qu'il
n'y a aucune raison pour qu'elle
entre dans un complot contre nous.
Certes, l'enthousiasme que vient de
démontrer M. Winston Churchill
pour le régime fasciste nous sur¬
prend dans la bouche d'un ministre
britannique. M. Muss; iini est en
train de piétiner bien des principes
auxquels les anglais sont résolument
attaches. Admettons que cette admi¬
ration soit de source politique, c'est
possible, et ce n'est pas d'aujourd'hui
que l'Angleterre se préoccupe de
recruter des appuis dans la Méditer¬
ranée; elle s'est visiblement rappro¬
chée de l'Italie ; il semble mêmequ'à
un certain moment, elle ait songé
aux légions italiennes pour contenir
son action contre la Turquie daus
l'affaire de Mossoul. Mais, cela n'est
point dirigé contre nous et ces am¬
bitions qui se rejoignent sont diri¬
gées plus particulièrement vers le
bassin occidental de la Méditerra¬
née. Il y a bien assez de cas d'iueer-
titudes dans l'Europe Ceafrale pour
qu'on n'en vienne pas ajouter d'au¬
tres iuutilemeut.
G. REYNALD,
Sénateur,
yict-Président de la Commission
des Affaires étrangères.
des nations intéressées, car ces excès
de plume ou de langage, s'ils étaient
vraiment contagieux, finiraient par
empêcher toute reconstruction de
l'Europe pour les années qui vont
venir.
Sans doute, les souvenirs de la
grande guerre sont encore cruelle¬
ment présents et il y a quelque chose
de très respectable dans les protes¬
tations et les craintes formulées par
certains milieux.
Mais ceux qui les formulent de¬
vraient se souvenir qu'une négocia¬
tion n'est pas un monologue et
qn'uu accord se fait forcément pour
un minimum de deux partenaires.
Toute négociation est uu dialogue
dans lequel les interlocuteurs doi¬
vent s'écouter les uns les autres
pour aboutir à une transaction rai¬
sonnable.
Il est facile de 3'excifer tout seul
daus le eilence d'un bureau de ré¬
daction, ou en masse dans les accla¬
mations d'un meeting de compatrio¬
tes. Mais la difficulté commence
quand il s'agit de discuter avec des
d'intérêts opposés. Il s'agit alors
d'aboutir à uu arrangement qui soit
acceptable par toutes ies parties en
cause et qui, par conséquent, finisse
par une cote plus ou moins bien
taillée.
Voilà précisément ceque viennent
de faire les négociateurs des ques¬
tions militaires pendantes entre les
Alliés et l'Allemagne.
On fera difficilement accroire aux
Français de bon sens que des hom¬
mes comme M. Jules Cambon et M.
le Maréchal Foch n'aient pas été les
techniciens qu'il fallait et qu'ils
aient pu abandonner quelque chose
d'essenûel sur les droits et les néces¬
sités de notre défense nationale en
Europe. Dans cette matière comme
dans celle des finances, il fantse gar¬
der de ce pessimisme de partisans
qui est le pire ennemi d'une confian¬
ce raisonnêe. Soyons forts, travail¬
lons, soutenons ceux qui portent
pour nous en face du monde le poids
de négociations ingra'es, et la Fran¬
ce sera ainsi mienx sauvegardée que
par le trublionnage perpétuel des
chicaneurs irresponsables.
« Actualités »
La Taxe d'apprentissage
Les déclarations doivent être
faites avant le 1er mars
Paris, 31 janvier.
Les déclarations de salaires en vue de
l'établissement de la taxe d'apprentis¬
sage, doivent être faites avant le l8r mars.
Les personnes qui ne sont pas assujetties
à l'impôt sur les bénéfices et celles qui
n'out pas payé plus de lO.flOO francs de
salaires ne sont pas soumi-.es à ce-te taxe.
Des exouéralions peuvent être deman¬
dées par les assujettis qui ont pris des
dispositions en vue de favoriser rensei¬
gnement technique et l'apprentissage.
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