Titre : Musée Condé : bulletin
Auteur : Musée Condé (Chantilly, Oise). Auteur du texte
Éditeur : Musée Condé ; 60500 (Chantilly)
Date d'édition : 1999-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343963953
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1999 01 octobre 1999
Description : 1999/10/01 (N56). 1999/10/01 (N56).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5334084p
Source : Bibliothèque du musée Condé, château de Chantilly, 2022-39242
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/07/2022
Etudes [17]
NOTE SUR UN ARTISTE INCONNU A CHANTILLY :
DELMOTTE
A l’occasion d’une campagne
de restauration, un nom d’ar
tiste inconnu est apparu sur
un décor peint du château de
Chantilly. Il s ’agit de la loggia située
au centre de l’aile Jean Bullant, à l’em
placement du vieux pont-levis d’Anne
de Montmorency, qui permettait d’ac
céder à la cour de la Capitainerie
depuis l’entrée du château.
Ce pont-levis demeura jusqu’au duc
d’Aumale, qui le fit déplacer par son
architecte George là où il se trouve aujour
d’hui, entre l’aile Jean Bullant et les sou
bassements du grand château. Le duc
d’Aumale fit alors clore la voûte située
dans le prolongement du pont-levis sous
le petit château. Cette voûte fut transfor
mée en une loggia vitrée donnant d’un
coté sur les douves et de l’autre sur l’en
trée privée du prince, dite le “Débotté”.
Cet espace, qui avait dès lors perdu
tout aspect fonctionnel, reçut sur ordre du
duc d’Aumale un décor inspiré du XVI e
siècle. Hommage fut bien sûr rendu au
constructeur de cette partie du château, le
connétable Anne de Montmorency : le
pavement s’inspire des carreaux de
faïence rouennaise de Masséot Abaquesne
(dont différents exemples créés pour
Ecouen sont conservés soit in situ, soit à
Chantilly dans le vestibule d’honneur) et
reprend les différents symboles du conné
table, comme son épée, ses armes, sa
devise CAplanos” : en grec, droit devant).
Les murs reçurent une boiserie d’inspira
tion Renaissance évoquant les décors bel-
lifontains, incrustée d’émaux au mono
gramme d’Anne de Montmorency, dans le
style de Léonard Limosin.
Le plafond en berceau reçut un décor
peint de griffons et d’angelots sur un fond
quadrillé doré, imitant la mosaïque. Ce
décor peint, où apparaît à nouveau l’épée
du connétable, était jusqu’ici anonyme (cf.
notre catalogue des Peintures de XIX e et
XX e siècles en 1997, n° 312, repr.). En juin
1999, lors d’une campagne de restaura
tion, une signature apparut au ras des cor
niches, invisible du sol : “...A. DEL
MOTTE / del. & pinxit / 1876”.
Qui est cet artiste inconnu, dont le
nom n’avait jusqu’ici pas été relevé dans
les archives de Chantilly ? Une rapide
recherche dans le Dictionnaire général
des artistes de l’école française depuis
l’origine des arts jusqu’à nos jours de
Emile Bellier de La Chavignerie et Louis
Auvray, T. 1,1882, p. 397, donne les rares
éléments connus sur cet artiste que
reprend intégralement le Dictionnaire de
Bénézit dans son édition de 1999. Des
recherches complémentaires dans les
livrets des Salons annuels nous ont permis
de situer un peu mieux ce peintre.
Jules-Adolphe Delmotte était né à
Senlis en 1840 ; il exposa au Salon de
1866 à 1875, puis on perd sa trace. Ses
premiers envois au Salon sont des natures
mortes : en 1866, des Poissons, en 1867
Un héron, nature morte. Au Salon de
1868, il n’expose qu’un dessin, Portrait de
M. D..., en 1869 il présente une peinture,
Dispute, puis en 1870 encore une nature
morte. En 1873, il expose des
Marguerites, et s’intitule alors “élève de
M. Bonnat”. Au Salon de 1874, il présente
la seule peinture d’histoire qu’il exposera
jamais au Salon, Le martyre de sainte
Maxence au V e siècle, commande pour
l’église de Pont-Sainte-Maxence (Oise).
En 1875, pour son dernier Salon,
Delmotte revient à son thème favori, la
nature morte, avec Ara, armes, faïence,
etc, panneau décoratif. Il donne toujours la
même adresse, à Paris, rue Lacroix, 34,
dans le quartier des Batignolles, où étaient
alors installés de nombreux artistes.
Comment le duc d’Aumale fut-il
amené à confier le décor de la loggia à ce
jeune artiste quasi inconnu ? il faut sans
doute chercher du côté de son architecte,
George, qui conserva la responsabilité du
décor de la loggia même après que l’en
semble du château ait été confié à l’archi
tecte Honoré Daumet à la fin de 1876.
Peut-être le peintre Léon Bonnat, de
l’Institut, qui fera le portrait de son
confrère le duc d’Aumale en 1880 puis en
1890, y est-il pour quelque chose, et a-t-il
recommandé son élève. Plus probable
ment, ce qui pousse à confier ce projet à
cet artiste de trente-six ans est qu’il s’agit
d’un artiste local, né à Senlis, qui travaille
pour la région, bien que vivant à Paris, et
qui exécute une grande commande pour
l’église de Pont-Sainte-Maxence en 1875,
l’année qui précède le décor de Chantilly.
Nicole Garnier
NOTE SUR UN ARTISTE INCONNU A CHANTILLY :
DELMOTTE
A l’occasion d’une campagne
de restauration, un nom d’ar
tiste inconnu est apparu sur
un décor peint du château de
Chantilly. Il s ’agit de la loggia située
au centre de l’aile Jean Bullant, à l’em
placement du vieux pont-levis d’Anne
de Montmorency, qui permettait d’ac
céder à la cour de la Capitainerie
depuis l’entrée du château.
Ce pont-levis demeura jusqu’au duc
d’Aumale, qui le fit déplacer par son
architecte George là où il se trouve aujour
d’hui, entre l’aile Jean Bullant et les sou
bassements du grand château. Le duc
d’Aumale fit alors clore la voûte située
dans le prolongement du pont-levis sous
le petit château. Cette voûte fut transfor
mée en une loggia vitrée donnant d’un
coté sur les douves et de l’autre sur l’en
trée privée du prince, dite le “Débotté”.
Cet espace, qui avait dès lors perdu
tout aspect fonctionnel, reçut sur ordre du
duc d’Aumale un décor inspiré du XVI e
siècle. Hommage fut bien sûr rendu au
constructeur de cette partie du château, le
connétable Anne de Montmorency : le
pavement s’inspire des carreaux de
faïence rouennaise de Masséot Abaquesne
(dont différents exemples créés pour
Ecouen sont conservés soit in situ, soit à
Chantilly dans le vestibule d’honneur) et
reprend les différents symboles du conné
table, comme son épée, ses armes, sa
devise CAplanos” : en grec, droit devant).
Les murs reçurent une boiserie d’inspira
tion Renaissance évoquant les décors bel-
lifontains, incrustée d’émaux au mono
gramme d’Anne de Montmorency, dans le
style de Léonard Limosin.
Le plafond en berceau reçut un décor
peint de griffons et d’angelots sur un fond
quadrillé doré, imitant la mosaïque. Ce
décor peint, où apparaît à nouveau l’épée
du connétable, était jusqu’ici anonyme (cf.
notre catalogue des Peintures de XIX e et
XX e siècles en 1997, n° 312, repr.). En juin
1999, lors d’une campagne de restaura
tion, une signature apparut au ras des cor
niches, invisible du sol : “...A. DEL
MOTTE / del. & pinxit / 1876”.
Qui est cet artiste inconnu, dont le
nom n’avait jusqu’ici pas été relevé dans
les archives de Chantilly ? Une rapide
recherche dans le Dictionnaire général
des artistes de l’école française depuis
l’origine des arts jusqu’à nos jours de
Emile Bellier de La Chavignerie et Louis
Auvray, T. 1,1882, p. 397, donne les rares
éléments connus sur cet artiste que
reprend intégralement le Dictionnaire de
Bénézit dans son édition de 1999. Des
recherches complémentaires dans les
livrets des Salons annuels nous ont permis
de situer un peu mieux ce peintre.
Jules-Adolphe Delmotte était né à
Senlis en 1840 ; il exposa au Salon de
1866 à 1875, puis on perd sa trace. Ses
premiers envois au Salon sont des natures
mortes : en 1866, des Poissons, en 1867
Un héron, nature morte. Au Salon de
1868, il n’expose qu’un dessin, Portrait de
M. D..., en 1869 il présente une peinture,
Dispute, puis en 1870 encore une nature
morte. En 1873, il expose des
Marguerites, et s’intitule alors “élève de
M. Bonnat”. Au Salon de 1874, il présente
la seule peinture d’histoire qu’il exposera
jamais au Salon, Le martyre de sainte
Maxence au V e siècle, commande pour
l’église de Pont-Sainte-Maxence (Oise).
En 1875, pour son dernier Salon,
Delmotte revient à son thème favori, la
nature morte, avec Ara, armes, faïence,
etc, panneau décoratif. Il donne toujours la
même adresse, à Paris, rue Lacroix, 34,
dans le quartier des Batignolles, où étaient
alors installés de nombreux artistes.
Comment le duc d’Aumale fut-il
amené à confier le décor de la loggia à ce
jeune artiste quasi inconnu ? il faut sans
doute chercher du côté de son architecte,
George, qui conserva la responsabilité du
décor de la loggia même après que l’en
semble du château ait été confié à l’archi
tecte Honoré Daumet à la fin de 1876.
Peut-être le peintre Léon Bonnat, de
l’Institut, qui fera le portrait de son
confrère le duc d’Aumale en 1880 puis en
1890, y est-il pour quelque chose, et a-t-il
recommandé son élève. Plus probable
ment, ce qui pousse à confier ce projet à
cet artiste de trente-six ans est qu’il s’agit
d’un artiste local, né à Senlis, qui travaille
pour la région, bien que vivant à Paris, et
qui exécute une grande commande pour
l’église de Pont-Sainte-Maxence en 1875,
l’année qui précède le décor de Chantilly.
Nicole Garnier
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