Titre : Niederrheinischer Kurier
Éditeur : [s.n.] (Strassburg)
Date d'édition : 1862-10-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32823720q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Langue : allemand
Description : 22 octobre 1862 22 octobre 1862
Description : 1862/10/22 (A75,N253). 1862/10/22 (A75,N253).
Description : Collection numérique : Presse alsacienne Collection numérique : Presse alsacienne
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52802579
Source : Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M.400.021
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/07/2021
MERCREDI 22 OCTOBRE 18«».
75« Aman.
3Rfttwo& 22. Ofto&ï 1862.
"T- 7"
Ce journal parait loua Jai jour«, excepté te lundi. — Prit d’abonnement pour trolt mois : Pour Strasbourg, 11 fr. pris au bureau i
pour les départements dtrBas-Rhln, du Haul-RMn, des Vosges, de la Meurthe et de la Moselle, 13 fr.; pour les autres départements,
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i Paris. — Les lettres non affranchies sont refusées.
N° 253
COURRIER
«Ctlefe 3etttmg etMelnl tSgll$, ütontag ausgenommen. — Stiertetiäbriget abeuuementspreit : ((fit êtrafjbnvg, tm OStetn genommen, Il 8t. t (fit Ml
®epartemente beS SJiebeirßein«, Dberrßein«, ber Stogefen, SDturtße unb ÜJiofel, 13 Qrr. ; außerhalb bief er Departements, u 9t. — ßJtei« ber 9njeigeat
80 Cent, bie 3eile; bie SHettamejeite, 50 Cent. - ®ian abonnir! (1$ ju Straßburg, Zbomalplap, 3; in fifarii, in bec agence ÿaba*, 8tee9.X
Stouffeau, 3, unb bei ben ÿ$rn. faffite SMler u. Comp., ftace be la Sourfe, 8, toetipe alteia gut ätnuaßme ton Snieigea in $atil ermtußtigt fin».
— Unfrantirte »riefe »erben nicht angenommen.
BAS-RHIN.
lücömljcinbcljcv üuviev
STRASBOURG, 22 octobre.
Dépêche télégraphique
arrivée ce matin à 7 heures 30 minutes.
(l«rvsdo tpéoial du Courrier du Bât-Rhin.)
Turin. — Il est inexact que Lafarina entre
prochainement au ministère.
Marseille. — Le Pape est rentré à Rome le
48 et a été acclamé. A Naples on fait des per
quisitions pour trouver le journal le Nomade.
Emard.
Bulletin des nouvelles du jour.
La question d’Orient est, pour ainsi dire,
chaque jour, à la veille de se rouvrir, el il
suffirail que l’une ou l'autre des puissances
de l’Europe qui ont l’œil sut le vieil empire
ottoman qui tombe en ruines, voulût trans
former en un événement sérieux l’un des in
cidents dont les provinces turques sont sans
cesse le théâtre, pour que toutes les passions
qui grondent sourdement, tous les intérêts
qui sont engagés dans les destinées de la Tur
quie se réveillassent avec une nouvelle ar
deur, et que la question d’Orient vint se ran
ger dans les préoccupations générales à côté
de la question d’Italie.
A ce point de vue, la réception officielle
qu’a faite l'Empereur à l’ambassadeur récem
ment nommé près de lui par le Sultan doit
être signalée, en raison des paroles que l’Em
pereur a prononcées dans celte audience so
lennelle et qui sont empreintes d'une bien
veillance particulière pour le Sultan et pour
les réformes entreprises par co souverain.
Noire service télégraphique spécial avait ap
pelé hier noire attention sur ces paroles que
nous trouvons aujourd’hui dans le Moniteur
En réponse au discours do Mebemed-Djé-
mil-Pacha, présentant ses lettres do créance
et protestant du vif désir du Sultan de raffer
mir de plus en plus les rapports d’amitié et
de bonne harmonie qui existent entre les gou
vernements français et ollomaD, l’Empereur a
répondu :
«Je vous remercie des sentiments que vous
« me manifestez au nom de S. M. le Sultan
« Vous pouvez lui dire que depuis son avéne
« ment au trôoe j’ai suivi avec le plus vif in-
« térèt sa conduite loyale et courageuse, et
«j’ai applaudi de tout mou cœur aux refor-
« mes qu’il a entreprises. Je suis heureux qu’il
«ait choisi pour le représenter une personne
« qui m’avait déjà donné des garanties de ses
« lympathies pour la France et qui avait laissé
«ici les meilleurs souvenirs. Vous pouvez
« donc, Monsieur l’ambassadeur, compter sur
• ioute ma bienveillance.»
La discussion qui s’était élevée dans la
presse parisienne à l’occasion du remplace
ment do M. Thouvenel par M. Drouyn de Lhuys
et des mutations dans le corps diplomatique
français qui ont été la conséquence de ce chan
gement de ministre des affaires étrangères
est assoupie aujourd’hui. Elle ne pouvait
so prolonger en effet pour le moment avec
quelque opportunité, car la presse ne peut
que faire des conjectures et des faits plus ou
moins prochains peuvent seuls indiquer la si
gnification réelle du mouvement qui a eu lieu
dans les hautes régions diplomatiques.
Le journal la France toutefois continue à
presier avec persistance la situation pour lui
faire produire des résultats favorables à ses
vuse, et il ne peut se consoler encore de voir
M. Ratazzi realer au pouvoir à Turin. Aussi
FEUILLETON.
CHRONIQUE DE PARTOUT.
Une visite à Garibaldi.
Le correspondant de Turin de {'Opinion
nationale, profitanl des loisirs que lui lais
sait, dans ces derniers temps, la politique,
a fait une excursion au Varigoano. Dans une
lettre il nous raconte, avec de longs détails,
sa visite à Garibaldi. Voici le résume des par
ties les plus intéressantes de cetle correspon
dance :
Varignano, 45 octobre
Le Varignano est situé à la pointe du golfe
de la Sptzzia; il semble, en quelque sorte,
fermer rentrée de la rade. C’est un fort au
quel ou a adjoint uo lazaret, vaste bâtiment
qui sert aujourd’hui de bagne et de magasin
pour la marine.
Enmontantl’escalier qui conduit à la cham
bre de Garibaldi, j’ai rencontré une trentaine
de forçats qui empilaient d'énormes fromages
de Gruyère les uns sur les autres : ce bruit de
chaînes, celte atmosphère empestée contras
taient singulièrement avec la tranquillité du
golfe et les senteurs des orangers.
C’est un lieu triste, en somme ; ii sent la
prison et l’hôpital; Garibaldi est libre, mais
c'est un soldat qui vous conduit jusqu’à sa
porte, jadis gardée par deux carabiniers, fu-
ail chargé; eu entrant, on tombe au milieu
des chemises rouges, au milieu de l’état-ma
jor du blessé.
L’appartement de Garibaldi tt des siens est
un long couloir, percé de casiers portant le
nom de* chambres; chacun s’est installé dans
une de ces cases, de son mieux ; pour arriver
jusqu'au lit de Garibaldi, il faut traverser
toute cetle enfilade de chambres.
Le premier visage que j’ai rencontré est ce
lui de Ménotti, fi's de Garibaldi; il est par
faitement rétabli et marche sans boiter.
Si vous n’ètes pas un peu de la maison
vous n’irez pas plus loin que la première
chambre, car vous renconlrerez sur le seuil
le cerbère du lieu, le vieux médecin Ripari
dur, grognon, intraitable, qui garde la porte,
qui parle peu, ue rit jamais, mais pleure
guelquefois, quand il voit souffrir Garibaldi.
Heureusement, nous ne nous connaissons
nous entretient-il aujourd’hui de la perplexité
dans laquelle se trouve ce ministre et qui no
saurait, dans la conviction où est la France ,
avoir d’autre issue qu’une démission. La
France plaint M. Ratazzi d’èlre obligé de faire
illusion à l’Italie sans pouvoir se faire illu
sion à lui-mômo. »II fait dire aux journaux
• de l’Italie, continue-t-elle, qu’il n’y a rien
« do change dans la situation, et il sait par les
« dépêches de son représentant à Paris, que
« c’est le contraire qui est vrai; il annonce
« partout que de nouvelles démarches vont
« être faites auprès du Saiui-Siége, taudis qu’il
a s’attend à ce que l’on agisse sur lui, eu l'in-
• vitaot avant tout à se prononcer sur ses in-
« tentions à l’cgard de Rome. »
M. Ratazzi veut se présenter, en tous cas,
devant le Parlement italien, et jusque-là il ne
paraît pas qu’il se dispose à donner satisfac
tion à la France en so retirant. Il avait été
question de convoquer le Parlement de Turin
pour les premiers jours de novembre; mais,
suivant les nouvelles de ce matio, celte con
vocation serait relardén jusque vers le 15 du
mois, et c’est M. Ratazzi qui aurait insisté au
près de ses collègues en faveur de cet ajour
nement. Jusqu’à celte époque, en effot, M. de
Saitiges, qui remplace M. Benedetti en qualité
de représentant du gouvernement français au
près du roi Victor-Emmanuel, aura pris pos
session de ses fonctions, il aura fait connaître
les instructions reçues de M. Drouyn de Lhuys,
la situation sera devenue plus nette, et les né
gociations qui doivent être reprises auront été
entamées.
Depuis deux jours, dos bruits alarmants ont
couru relativement à l’état dans lequel se
trouve Garibaldi, tt le Temps qui nous arrive
ce matin dit même qu’hier on avait répandu
à Paris la nouvelle de sa mort, sans que, tou
tefois, aucune dcpùcho confirmât ces sinistres
et douloureures rumeurs.
Tous les renseignements positifs reçus ces
jours derniers s’accordent en effet à dire que
la guérison de la blessure ne fait point de
progiès et que si le général est toujours plein
d’énergie morale, de sang-froid, de cette im
perturbable sérénité qui ne i’a pas quitié
dans les épreuves les plus graves, sa santé a
dû cependant éprouver des atteintes. Nous
reproduisons aujourd’hui, dans le Feuilleton
français , d’après l ‘Opinion nationale , uno
lettre intéressante, racontant une visite faite à
Garibaldi au Varignano, et qui nous initiu aux
détails intimes de son existence. Nous trou
vons en môme temps dans la Presse une cor
respondance de Turin le 49, qui donno les
nouvelles les plus rc entes.
Vdlci ce que dit celte lettre :
« M. Berlani s'est rendu hier au Varignano,
« et une dépêche de ce matin nous fait pres-
« sentir que l’on va prendre prochainement
• une résolution définitive touchant la bles-
• sure et l’extraction de la balle. Quand, peu
« de jours après l’arrivée de Garibaldi au Va
• rignano, M. Bertaoi visita la blessure, il dé
• Clara hautement qu’à son sens, on aurait du
« procéJer à l’amputation du pied, sinon à
» Aspromonte, du moins aussitôt l’installation
« du général au Varignano.
a J’ignore si M. Bertani persiste dans cotte
« opinion; il jouit, comme chirurgien, d’une
« réputation méritée, cl son opinion fait au-
« torité d’ordinaire ; mais il ne faut pas per-
« dre de vue que la balle s’est révélée depuis
« et qu’elle se montre, pour ainsi dire, en
u avant de la malléole externe du pied droit,
« ce qui permettra saus doute de l'extraire.
• Garibaldi, du reste, me paraît en état de
« supporter même une amputation si elle de
venait indispensable. Daus ma récente visite
pas d'hier et je passe librement. Quand on
arrive, la première question est celle-ci :
— Comment va le général ?
— A merveille, me répond Ripari.
J’avoue que celte réponse in’a fait grand
plaisir. A Milan, à Turin, partout enfin, on est
fort inquiet de la marche lente et peu accusée
de la blessure.
Cos quelques paroles échangées, j'entrai
chez Garibaldi escorté de mon ami de Vecchi.
Je le trouvai sur son séant, la tôte haute, l'œil
animé, le teint coloré, peu changé en un mot,
d’auiant moins que ses cheveux, récemment
raccourcis, donnaient plus de jeunesse à son
visage.
Au risque de ne pas passer pour un esprit
fort, j’avouo que j’éprouve toujours une
grande émotion quand je revois Garibaldi;lui
serrer la main après Catane et Aspromonte,
c’était revenir de bien loin.
Son affabilité est bien connue; si l'on est
ému au premier moment, on est bien vite à
son aise. Il parle peu, mais il écoute volon
tiers; ce qu’il dit est concis commo une
phraso de Tacito, l’expression est justo, tou
jours heureuse; ce qu’on n’a jamais assez
vanté chez Garibaldi, c’est le tact exquis dont
il est doué.
Le général Avrzzana, son compagnon d’ar
mes, était venu le voir la veille; il lui a cons
tamment parlé de l’Amériquo ; il avait ses rai
sons pour ne point lui parler politique.
11 est curieux cependant et désireux de so
renseigner auprès des étrangers. Il prononce
le français sans accent, avec une remarquable
façon qui introduit l’accent tonique dans no
tre langue, qui en est privée.
Il n'aime point ceux qui viennont auprès de
lui pour le regardercuneuscment, ou lui faire
signer des cartes-portraits ; mais il est recon
naissant à ceux qui viennent le voir par sym
pathie.
Nous avons causé, et longuement, de tou
tes sortes de choses ; il ne fuit pas les discus
sions politiques; il aime surtout à parler de
ceux qui luttent, des Monténégrins, des Fédé
raux ; on sent chez lui l'amour de ce qui se
revo te contre l’injustice.
Il ne manifeste de haine pour personne. Il
y a une véritable grandeur dans cotte absence
de ressentiments; on sent qu’il peut haïr et
mépriser des collectivités, mais que sa haine
ne va pas jusqu’aux individus.
Il n’aime point à parler de lui, de son mal,
de sa blessure; il a passé trente jours sans
dormir, et ne s'est jamais plaint.
De Vecchi mo racontait quo le docteur an-
« au Varignano, j'ai pu mejconvaincre que, si
« la blessure était grave, l’orgauismo n’était
« nullement attaque.
« En généra', tous les praticiens sont d’avis
« que les blessures au pied sont graves, Irès-
n graves, et qu’il ne faut jamais reculer devant
» L'amputation; c'est presque un axiome.
« N’est-il pas étrange que , 6Ur dix méde-
« eins, les pn miers en science en Italie , un
« seul d’entre eux,M. Berlani, se soit prononcé
a dans le sens do l'amputation? Il est plus
u étrange encore que tous aient déclaré que
t la balle n’était pas restéo dans la blessure.
« Le major Cattabeni me racontait, il y a peu
« de jours, à Gènes, qu’il avait lui-mome,à
u Aspromonte, retiré le soulier et la chaussette
« de Garibaldi blessé, cela quelques minutes
« après que le général eut été atteint ; il re-
« marqua sur le coude-pied une trace rouge
tun peu violacée, attestant positivement le
« récent passage du projectile.
« Malgré l’avis éclairé de M. Bertani, c’est
« peut-être un bien qu’on n’ail pas procédé à
« l’amputation, si, comme on l’espère, on par-
« vient à extraire la balle au moyen d’une sim-
« pie incision.
« Le dernier bulletin est signé de MM. Ber-
« pendant plusieurs jours avec la permission
« du général. Ce bulletin constate que le rhu-
« matisme articulaire est dissipé ; cependant,
« l’enflure dure toujours, à en juger par cette
« phraso de la dépêche: u Fluxion en diminu-
« lion. A peine lu temps lu permettra, Gari-
« baldi sera transporté à la Spezzia. »
Ces nouvelles sont certainement loin d'être
satisfaisantes; elles font voir surtout qu’une
résolution décisive n'a pu èlrn prise jusqu’à
présent par les chirurgiens, parce qu’ils n’a
vaient aucune certitude relativement à la pré
sence de la balle dans la blessure. Mais si ces
nouvelles, daléas de Turin le 49, sont regret
tables, elles ne font cependant pressentir d’au
cune manière une issno fatale en peu de juurs
et autorisent à ne pas ajouter foi au bruit de
la mort de Garibaldi qui a couru hier à Paris,
tant qu’une dépêche authentique n’en aura
pas apporté la couflrmatioo.
Les dépêches et lettres de Londres, qui ren
dent compte de la journée do dimanche,
mandent que le tumulte et les désordres do
se sont point renouvelés à Hyde-Park. La po
lice avait groupé dans les alentours une
grande masse d’agents, mais leur interven
tion n’a nullement été nécessaire. On n’a vu
arriver que des promeneurs inoffensifs et
tranquilles; on n’a vu se Jormer aucun ras
semblement.
C’est de la part de la population de Lon
dres une preuve de bon sens et de modéra
tion dont il faut faire honneur aux mœurs pu
blique de l’Angleterre c t à l'esprit pratique
qui caractérise on général les Anglais. L’cdu-
calion politique est assez générale en Angle
terre, môme parmi les masses, pour que cha
cun y comprenne qu’il est de l’intérêt de tous
de ne pas ébranler la foi au droit commun,
de ne pas compromette les institulions libé
raies et populaires par l’abus que peuvent en
faire les passions. Le désordre le plus grave
qu'on eût eu à redouter depuis longtemps à
Londres a été provenu ainsi par la sagesse
publique.
Le Moniteur n’a pas aujourdh’ui d’autres
nouvelles du Mexique que celles que renfer
mait lo rapport du contre-amiral Rozo que
nous avons public hier. Il se borne à dire que
les dépêches du général de Lorencez sont du
5 septembre, qu’elles n'ajoutent rien à ce qu'a
dit le conlre-amiral Roze, et que le général
Forey était attendu à la Vera-Cruz. C’est le 21
CttraHlmtß, 22. Oftober.
Xeltgraptjifcbe £epef&e
Angefommtn bitfen Alorgen um 7 Upr 30 Alin.
tïôero nberer SMcnfl be« «rtïlitberr^einifé&en Äurterff." )
Turin. — (SS iff ungenau, baff Hafarina bem<
nâcpff in baS Alinifhrium eintrete.
Alarfellle. — Ter fflapff ift am 18ten naep
fftom auriîcfgefebrt unb mit Subei empfangen
«erben. 3n îleapel macht man Sutcpfucpungen,
um baê 3outnal fllomabc ju finben.
©m arb.
Ueberjfcht ber Xagednacbricfeten.
®ie orientalifcpe grage ift fe ju fagen jeben
Tag auf brin fJSunlte ffch wieber ju eröffnen, unb
eS mürbe genügen, Daff eine ober bie anbere ber
europäifchen Alädjte, welche baê Auge auf baS
alte, in Otuinen oerfaitenbe ottomanifche Ulcicp ge«
richtet haben, einen ber BmifchenfäHe, beren
Scpauplaff bie türtifchen Arooinzen fortwäprenb
finb , in ein ernfllicheS ©reigniff ummanbeln
möchte, auf Daff alle Seibenfcpaften, welche Dumpf
gieHen, alle ^ntereffen, welche in ben ©efepiefen
ber dürfet oeewicfelt finb, mit neuer fciffe mieber
erwachen unb bie orientalifcpe grage fiep in ben
allgemeinen Angelegenheiten unb SBeforgniffen
neben bie itaiienifche grage reipe.
3n biefem ©effcptëpunfte mug bie amtliche
Aufnahme, welcpe ber Äaifer bem Dom ©ultan
jüngft ernannten ©efanbten in ffiatiê bereitet bat,
bezeichnet werben, in Anbetracht ber üöorte, wel»
dje ber Äaifer in biefer feierlichen Aubienj ge«
fproepen pat unb welche baê ©eptäge eines be«
fonbettt SBoplwoffenS für ben Sultan unb für
bie bon biefem öerrfepet unternommenen Oiefor
men tragen. Unfer befonberer telegrappifcher
Tienff patte geftern unfere Aufmerffamfeit auf
biefe SBovte gelenft, bie wir heute im Atoni*
teur finben.
3n ^Beantwortung ber Diebe AlepemebiRafcha’S, welcher feine SeglaubigungSbriefeübet*
reichte unb ben lebhaften üßunfep beS ©ultanS
befeuerte, bie ^Beziehungen oongreunbfcpaftunb
guten 6'intlangeS, bie jwifcheit ben fHegierungen
Don granfrelch unb ber îütfei befiepen, mepr
unb mepr ju befefiigen, entgegnete bet Jîaifer:
„3* banfe 3pneit für bie ©efüple, welche Sie
„mir imDlamen Sr. Ataj. beS Sultans funb ge»
„ben. Sie fönnen ipm fagen, bag feit feiner
„Jpronbefteigung ich mit bem lebhafteren 3nte=
„reffe feinem lopalen unb mutpDoUen Setragen
„folgte, unb té habe oon ganjein Kerzen ben
„Dtefoemen ifleifall gezollt, bie er unternommen
„bat. 3 „Vertreter einen Atann gewählt pat, welcher mit
„fdjon ©arantien feinet Spmpatpien für grant«
„reich gegeben unb bie heften Erinnerungen pier
„ZurücJgelaffen batte. Sie tonnen alfo, $jerr ®e»
„fanbte, auf mein ganzes 2Boplmol!en zahlen."
®ie ®iêfuffton, bie fié in ber SBarifer greffe
bei Anlag ber Erfepung beS cjprn. SpouDenel
buté Ôrn. Îîroupn be fipupS unb ber Sietfepun«
gen im franzöfifeben biplomatiféen Jîorpê, welée
bie golgebiefcS DJtinijtermeéfelS Waren, erpoben
patte, iii heute eingcfdjlummert. Sie fonnte fié
in ber Spat nicht für ben Augenblitf mit einiger
SJSagliéîeit terlängern, benn bie treffe fann nur
DJlutpmagungen anftellen, unb mepr ober min*
ber nah beDorflepenbe ïpatfaéen fönnen allein
bie wirflidje SBebeutung ber SBewegung heraus»
flcilen, welée in ben popen biplomatiféen Ule*
gionen ftattgefunben pat.
®aS 3ournal la gr a nee fäptt jeboé fort, bie
Sage partnäefig auSzupreffen, um ihren Anfld)
ten günftige Oiefultate zu erzielen, unb fie fann
fié noé niét tröffen, §rn. Dlatazzi am Staats*
Riais Pdtridge, en visitant la blessure, l’avait
tuucbéo et maniée dans tous les sens. Voyant
que pas au muscle du visage do Garibaldi
n’avait bougé:
— Vous ne souffrez pas? lui dit-il.
— Beaucoup, répondit Garibaldi.
Le médecin recommença alors ses auscul
tations : •
— Ici, dit-il?
— Souffrance médiocre.
— Ici?
— Point très-douloureux.
— Ici?
— Douleur insupportable.
Est-ce ce stoïcisme qui a si étrangement
trompé le chirurgien anglais ?
Vous savez déjà que la balle est restée lo
gée dans le pied ; c’est le seul point sur le
quel les médecins soient ordinairement d’ac
cord ; Garibaldi lui-même n’a aucun doute à
cet égard.
J’ai assisté au pansement de la blessure;
c’est une opération délicate, très-compliquée.
La jambe est enflée jusqu'au-dessous du ge
nou; mais il faut pour bien s'en apercevoir
comparer celte jambe à l'autre, qui est d’une
maigreur extrême. On applique sur toute la
jambe des cataplasmes très-onclueux; la plaie,
au-dessus de la malléole interne, n’est guère
plus grande qu’une pièce de dix centimes;
la rougeur et l’abcès qui semblo devoir se
produire en avant de la malléole externe, sont
peu visibles à l’œil.
Le talon est entamé ; on doit donc faire por
ter la jambe principalement sur le mollit. Le
pied est suspendu par des bandelettes qui
l’empôchent do porter sur le talon.
« Les premiers jours, me disait Garibaldi,
« il me semblait, quand mon pied posait sur
« le talon, qu’on lo mettait sur une enclume
« et qu’on frappait dessus à coups redoublés. »
On se demande maintenant u quoi vont se
résoudre les médecins. Altendra-t-on que la
balle so présente ? N'est-il pas temps de pra
tiquer uue incision pour l’extraire ?
Certes, Ripari, Basile et Albanese soignent
Garibaldi comme des flls soigneraient leur
père ; mais ils paraissent trop s’en reposer sur
l’œuvre de la nalure.
Garibaldi mange bien ; il ^)asse quelques
bonnes nuits de loin en loin ; il peut noue
supporter une opération, quelque douloureuse
qu'elle soit.
La vie n'est pas très-gaie au Varignano; il
n’y a qu’un grand événement dans la journée,
l’arrivco du courrier; chacun attend ou es
père des lettres. Garibaldi seul n’atleud, n’es
père rien ; on lui donne les journaux, il les
lit; on oublie de les lui donner, il ne les de
mande pas.
Il reçoit, comme il a toujours reçu, de nom
breuses lettres, on lui met sous les yeux celles
qui le concernent directement ; il aurait fort
à faire s’il lui fallait seulement lire les lettres
des empiriques qui guérissent avec des em
plâtres et qui écrivent de tous les points de
l’Europe.
Il reçoit, comme par le passé, de nom
breux cadeaux d’armes, de livres, des provi
sions de toute nature. Pendant que j’étais au
Varignano, on lui a apporté une bolie de rai
sins, cadeau d’une dame anglaise qui habite
Manchester. Voilà bien une idée d'outre-mer l
Le linge, la charpie ont été en grande par
tie envoyés de France par le vénérable ami de
1 Italie, M. Planat de la Faye. Il y a à la Spez
zia des chasseurs qui chassent exclusivement
pour Garibaldi. Une brave dame lui envoie
tous les matins d’excellent bouillon.
Il n’y a qu’un fléau au Varignano, c’est le
pèlerinage des Anglaises ! Elles arrivent bour-
tées de recommandations, s’appuient sur le
;>ied du lit du général et restent là, bouche
béante, des heures entières sans mot dire.
Forl heureusement Ripari veille, et sans céré
monie, hors de la vuo do Garibaldi ; ii leur
lait signe de déguerpir et sait, par des gestes
expressifs, leur démonlror que le malade a
besoin de repos.
J’allais prendre congé de Garibaldi quand
MM. Nicotera, Miceli et le colonel Missori sont
arrives. Nous les avions tous crus à Malte,
tandis qu’ils étaient fort paisiblement dans les
environs de Catanzaro, où la police n’a pas
osé b s aller prendre. Je les ai tous trouvés
maigris, mais surtout très-alarmés des bruits
qui circulaient touchant l’état de Garibaldi
J’ai embrassé lo général avant de partir, d
j’espère que ce n’est pas la dernière fois ; des
hommes de sa trempe ne meurent pas avant
d’avoir accompli leur mission : l’Italie n’est
faite qu’à moitié I E. Pauchet.
ntber in ïurin bleiben zu fepen. Aud) unterhält
fie unê heute Don in 93ermirrung in weicher ffcp
ber Atiniffer brfinbet unb welche, nach Der lieber*
Zeugung ber ffrance, feinen anDern Auögang
paben fönnte, alö eine 2>emifffon. ®ie grance
beflagt -fjrn. îKatazji, baff e» Italien QUuffon
machen muff, opne fiep felbff gffufton machen zu
fönnen. „Gr läfft bie italienifcpen 3»urnale fa=
„gen, Daff nichts in ber Sage Deränbert iff, unb er
„weiff Durcp Die 3)epef „ten in fßariö, Daff baö ©egentpeil wapr iff ; er
„Eüubigt allenthalben an, Daff neue Schritte beim
„^eiligen Stuhl werDen gemacht wetDen, map*
„renD er gewärtig iff, baff man auf ipn einmirfe,
„inbem man ipn Der AHem einlaDcn wirb, fid)
„über feine Abffcpten rueffuhtlich SRomê auözu«
„fpreepen."
^r. Dlatazzi will jebenfatlâ Por Daê itaUenifcbe
Parlament treten, unb biö Dapin fepeint eS niept,
baff er SEBiHenS fei, bie gtance zu befriebtgen,
inbem er fiep jurücfzöge. Gê war Die Diebe Dabon,
bas ffiatlament Don Sutin für bie erffen Dlooem*
bertage znfammenzurufen ; aber ben Dlachricpten
Don biefem SAorgen zufolge, wäre DiefeBufam*
menberufnng bis gegen ben 15ten beö näcpffen
DJloitateä Derfdjoben, unb £r. dlatazzi patte bei
feinen Kollegen auf Diefe Vertagung gebrungen.
23iö bapin wirb in Der ïpat <§r. bon Sattigeê,
welcher £rn. SBeneDetti alê SBertreler ber franzö«
fffepen Regierung beim .König DJiciot Gmanuel
erfefft, feine gunftionen angetreten paben, er wirb
Die bon £rn. Sroupn DeSpupê empfangenen 3n*
ffruftionen tunb gemacht haben, Die Hage wirb
beutlicper geworben fein unD Die Unterpanblun»
gen, welche wieber ergriffen werben foUen, werDen
angefnüpft fein.
Seit z»ei Sagen waten beunrupigenDe ©e>
rücpte im Umlauf in SSetreff Del Buffanbeä wor*
in fiep ©aribalDi bcffnDet, unD ber ïempê, Der
un8 Diefen IKorgen zufömmt, fagt, Daff geftern
in SJJariSbie Dlacpticpt Don feinem Tobe ftep ber
breitet patte, opne baff jebotp irgenD eine f&epefcpe
biefe unpeilDoIIen ©eruepte betätige.
Alle beffiutraten Dlacpmeifungen, bie man bie
fer Tage erhalten pat, fagen in Der Tbat überein
ffimmenD, Daff Die Teilung ber äBunDe feine
gortfepritte macht unb baff, wenn ber ©eneral
fortwäprcnD Doll nwralifchet (Snergie, doH Jlalt*
blütigfeit unb DoU jener unerfchütterlichen cjjei
terfeit iff, welche ipn in ben fcpwerfftnij}rüfungen
niept Derlaffen pat, feine ©efunbpeit jeDocp er*
fchüttert fein muff. A3ir geben heute im franzö
f if epen geuilleto n zufolge ber Opinion
nationale einen interejfanten SBtief wieber,
welcher einen ’-Befucp bei ©aribalbi in Varignano
fcpilDert unD welcher uns in bie innerften ©in
Zelnpeiten feines SebenS einweipt. 3Btr finben zu
gleicher Beit in ber greffe eine Korrefponbenz
auö Turin 00*1« 19ten, welche bie jüngffen Dia cp
riepten giebt.
golgenDeS fagt Diefet SBtief:
„cjjr. SBertani pat fiep geftern nach SBarignano
„begeben, unb eine Sepefcpe Don biefem Aiorgcn
„läfft unS apnen, Daff man bemnäepff einen Defi*
„nitioen ©ntfcpluff in SBetreff Der HßunDe unD Der
„AuSziepung Der Äuget faffen wirb. AIS wenige
„Tage nach Der Anfunft ©atibalDt’s in 58ati=
„gnano £r. SBertani bie DBunDe unterfuepte, er*
„flärt er laut, baff feiner Anfiept nach man zur
„Amputation beS guffeö hätte fepreiten foUen,
„monicht in Afpromonte, Doch menigffenS fo:
„gleich nach Der 3nffailirung bes ©eneralä in
„SBavignano.
„3 „nung oerparrt ; er geniefft alê DBunDarzt eines
„oerbienten Otufeê, unb feine SWeinung pat ge«
„wöpnlicp Autorität; aber man Darf nicht Der«
„geffen, baff Die Äuget fiep feitbem gepöben pat
„unb baff fie fiep fozufagen oormärts Dom äuffe*
„ten Änöcpel beê rechten guffeë zt'éL tnaê opne
„Bweifel geffatten wirb, ffe auSzuzieben.
lie Journal anglai* TUE TIMES.
Il »'agit du Times on effet, de ce journal
qui, en quelques années, a pris une position
si considérable en Angleterre. Jo voudrais, par
quelques détails et quelques chiffres vous ini
tier à la vie intime de cetle feuille devenue
une des puissances du moment. D’ailleurs l’im
primerie et les bureaux du Times , Time'$ office,
sont uno des curiosités de l’Angleterre. Nul
étranger ne passe à Londres sans aller les vi
siter.
Le Times a été fondé en 4842. Il a en ce
moment deux éditions par jour. La première
édition ne se tire pas à moins de soixante à
soixante-dix mille exemplaires. La seconde
est muies considérable.
Ea une heure et demie, une heure trois
quarts, deux heures au plus, ces soixante-dix
mille exemplaires sont imprimés,pliés, publiés,
expédiés par la ville.
A Paris, Monsieur, il nous faut deux ou trois
fois plus de temps pour mettre en circulation
huit ou dix mille exemplaires.
Cela peut vous donner une idée de la vi
tesse et de la précision des machines que le
Times emploie. Quelques-unes de ces machi
nes ne tirent pas moins de vingt mille exem
plaires a l’heure.
Notez que chaque exemplaire contient deux
el trois feuilles, et sept à huit fois plut de ma
tière que les journaux français. Il y a des nu
méros du Times qui pèsent dix mille kilo
grammes.
Ces chiffres sont énormes, Monsieur, mais
ceux qui concernent les annonces, ie sont
bien davantage, et ceux-là sont de nature à
faire impression surtout le monde.
Certains numéros du Times contiennent
jusqu'à cent colonnes d’annonces, soit dix-
sept pages environ, d’une composition beau
coup plus serrée que la nôtre, consacrées tout
entières à des réclames de marchands et de
dentistes. Quelques lecteurs français se plai
gnent lorsque leur journal contient une page,
une simple page d'annonces : que serait-ce
donc s’ils recevaient le ballot des annonces
du Times ?
Par ce chiffre, Monsieur, vous pouvez cal
culer quel capital représente le Times et ce
qu’il rapporte en revenu.
Chaque ligue d’annonces se paie un franc
cinquante centimes.
Chaque colonne donne trois eents francs
environ.
Il y a des numéros qui rapportent au Times
trente mille francs par jour.
Il y a des années qui lui ont valu sept à
huit millions de francs.
Pour bien faire comprendre tout ce que les
détails que j’énonce ont vraiment d’exorbi
tant, j'ajoute que nos industriels français s’es'
liment fort heureux lorsqu’ils peuvent retirer
cent mille francs des annonces d’un journal.
Cela peut donner l’idée du prodigieux va-
et-vient des affaires anglaises, et quel puis
sant levier le négoce trouve dan» la publicité.
„©aribalDi fepeint mir übrigens im Stanbe,
„fogar eine Amputation auëjubalten, wenn fie
„unetläffliep würDe. 93et meinem jüngffen SBefutpe
„in Varignano fonnte ich mich überzeugen, baff,
„wenn bie ÜßunDe beOenftid) war, ber OrganW»
„mu$ feineêmegê angegriffen fepien.
„3m Allgemeinen ffnD alle Gpirurgen ber An«
ftcht Daff Die guffwunben bebentiieh, fepr be«
„Denflieh ffnD unD baff man niemals cot bet Am«
„putirung zurrnfmeidpen foU. Ties iff beinape
„eine unbeffreübare AJaprpeit.
„3ft eê nicht feltfam baff oon zepn.Aerzten, ben
„wiffenfcpaftlidj gebilbetffen Stalienê, em eingi«
„ger, <£>r. iBenani ftd) für bie Amputirung auö*
„geiproeben pabe ? Dtocp feltfamer iff eë aber baff
„alle ertlärt patten, bie Äuget fei niept in ber
„SEÖunbe geblieben.
„Ter Atapor (iattabeni erzählte mir Bor eini«
„gen Tagen in ©enua, baff er felbff bei Afpro«
„monte ben Scpup unD Die Socfe beê oerwunbe»
„ten ©attbalDi'ê, unD zwar einige Altnuten nach«
„bem ber ©enetal BermunDet worben war, aufi*
„gezogen pabe; er hemeefte an Der guffbeupe eine
„rotpe, etwaê bläuliche Spur, weiche beffimmt
„baff jùngfte Surdjgepen beê ©efdjojfeë an«
„beutete.
„Troff ber aufgeflätten An fiept beê ôrn. 9er«
„tant, iff eê oieüeicht gut, baff man nicht zur
„Amputirung fchritt, wenn, wie man eê pofft, ei
„gelingt, bie Äugel mittriff eines einfachen Gin«
„Kpnitteê auêzuztepen.
,,3)aê jùngfte ^Bulletin tft bon Den Herren 33«*
„tani unD ffitanDino unterzeichnet. Tiefer fefftere
„patte fiep mit Grlaubniff Deë ©eneralê wâprenb
„einiger Tage entfernt. T)ieê ^Bulletin tput Dar,
„Daff ber ©elenfrpeumatiêmuê fiep zerffreut pat,
„Die ©efchwulft Dauert jeDocp noch immer fort,
„naep folgenDer ißprafe ber Sepefcpe jufcplieffen :
„„©efchwulff in Abnapme. Sobalb baê SBetter
„„eê erlaubt, wirb ©aribalbi naep la Spejzta
„„tranêportirt werben.""
Tiefe Aacpricpten finb ficpeilitp nicht fepr be«
frieDigenb ; ffe zeigen befonDerê, baff btê jefft bie
Gpirurgen feine beftnittoe Gntfcplieffung faffen
fonnten, wett fie leine ©ewiffpeit paben, ob bie
Äugel in ber SLBunbe geblieben ift. 3 ( Docp, wenn
Diefe oon Tutin Den 19ten batitten fllacpricpten
bebauernêwertp ffnD, fo laffen ffe boep auf leinet«
lei HOeife einen fcplimmen Aubgang in wenig Ta«
gen befürchten unD ermäßigen, bem ©erüepte
Dom Tobe ©aribalDi’ê, Daë geftern in fflariê um«
lief, feinen ©laubeit beizulegen, fo lange feine
zuoerläfffge Tcpefcpe bie Seffätigung Deffelben
gebracht pat.
Sie Sepefcpen unb ^Briefe auë Honbon, »eUbe
SBericpt oorn Sonntag abffatten, melben baff bet
Tumult unD bie Unorbnungen in <$pbeparf ffcp
niept erneuett paben. Sie SUoliget patte eine
greffe Alaffe Agenten in ben Umgegenben aufge«
ftcüt, aber ipr ©infepreiten würbe nicht benötpigt.
Alan fap bloë frieDliche unb rupige Spaziergän*
ger, unb eê bilDete ff Sicê iff fritenë Der Honboner SBeoöllerung
ein Seweië Pon gefunbem SSerftanb unD Don
Aläffigung, welche ben öffentlichen Strien @ng«
lanDê unb bem praftifchen ©eiffe, Der im AUge*
meinen bie ©nglänber lennzeicpnet, zur ©pre ge«
reicht. Sir politiffhe Gilbung ift ziemlich aQge*
mein in ©nglanD, felbff unter Den Alaffen, auf
baff jeter begreife, eê fei im 3ntereffe Ader, ben
©lauben an Daê gemeine flieept niept zu erfepüt«
lern, Die fteiffnnigen unb Dolfêtpùmlicben 3 n fft*
tutionen nicht Durch Den Aliffbraucp ju gefäpr«
Den, Den bie Heibenfcpaften Daoon machen fönnen.
Sie beDenflichfte Unorbnung, bie man feit lange
in HonDon zu befürchten gepabt patte, würbe auf
Diefe SBeife Durch bie öffentliche SBeiêpeit Per«
pinbert.
Ser Alb ni teur bat heute feine anDern fllacb«
richten auë Aterifo, alê biejenigen, welche Der
'Bericht beê Gontreabmiralê îltoze enthielt, ben
wir grffent oeröjfentlicpt paben. @r befepränft ffcp
Darauf zu fagen, Daff bie Sepefcpen beê ©eneralê
D’après ce qui précède, vous ne serez pas
étonné d’apprendre que les premiers action
naires du Times out déjà fait des fortunes co
lossales, et que les plus humbles, lés plions
petits, comme me disait le confrère qui me
seivait de cicérone, ne touchent pas moins de
deux cent mille fraucs par trimestre, soit huit
cent mille francs par an.
Vous voyez, Monsieur, que les Anglais
savent tirer de toutes choses un résultat posi
tif, et que ce peut être par moment une assez
bonne spéculation que de fonder un journal
en Aogietere.
Mais laissons ces détails un peu trop pro
saïques peut-être et indignes de nous, et ar
rivons à la partie intellectuelle et politique du
journal.
D’après les détails que l’on m’a donnés, le
Times me représente assez bien une de ces
associations occultes, une de ces puissances
mystérieuses qui agissent sur le public et
dans les affaires de ce monde, d’une façon
presque invisible. Nul ne connaît ses rédac
teurs ; jamais un article n’est signé. Les jour
nalistes peuvent être vos parents, vos amis,
vos voisins, mais vous n’en savez rien. Ils
vont et viennent au milieu de vous, chaque
jour, à chaque heure vous épiant, vous écou
tant, recueillant vos paroles, vos sentiments,
vos impressions, et s’enttervant ensuite pour
agir sur le public et mener l’opinion. Ne di
rait-on pas, Monsieur, les anciennes pratiques
des membres du conseil des Dix à Venise,
avec cette différence toutefois, que les écri
vains du Times sont, j’aime à le croire, un
peu moins redoutables? Un rédacteur en chef
que personne ne connaît, que personne ne
voit, une sorte de grand maître de ces nou
veaux francs-juges, dirige et active l’im
pulsion? Un conseil composé des principaux
rédacteurs, — peut-être au nombre caba
listique de treize 1 — se reunit chaque jour
autour de lui et décide quelle marche il faut
prendre et de quel côté il faut frapper. Ce
tribunal décrète les articles, et de quelle façon
ils doivent être faits, et par qui ils doivent
être faits, et sur l’heure même, le rédacteur
choisi est averti et 6e met à la besogna. Qu’il
se trouve à Londres ou hors de Londres, à
cent, à mille lieues de l’Angleterre, à Paris ou
à Pékin, en Prusse ou dans i’Hindoustan , peu
importe. Un télégraphe électrique, qui met le
Times en relation avec toutes les parties, du
monde, vient lui signifier immédiatement t’ar-
rêt du conseil supérieur et ce qu’on attend do
lui. Combie : d’écrivains sont aiosi à la dis
position et aux ordres du Times ? On n’en sait
75« Aman.
3Rfttwo& 22. Ofto&ï 1862.
"T- 7"
Ce journal parait loua Jai jour«, excepté te lundi. — Prit d’abonnement pour trolt mois : Pour Strasbourg, 11 fr. pris au bureau i
pour les départements dtrBas-Rhln, du Haul-RMn, des Vosges, de la Meurthe et de la Moselle, 13 fr.; pour les autres départements,
U fr. — Prix des insertions: 30 c. la ligne; réclames, 50 c. — On s’abonne: A Strasbourg, place Saint-Thomas, 3; à Paris, à l'Agence
Havas, rue J.-J.-Rousseau, 3, et chez MM. L»rmi Bulliir et C 1 «, place de la Bourse, 8, seuls autorisés A recevoir les annonces
i Paris. — Les lettres non affranchies sont refusées.
N° 253
COURRIER
«Ctlefe 3etttmg etMelnl tSgll$, ütontag ausgenommen. — Stiertetiäbriget abeuuementspreit : ((fit êtrafjbnvg, tm OStetn genommen, Il 8t. t (fit Ml
®epartemente beS SJiebeirßein«, Dberrßein«, ber Stogefen, SDturtße unb ÜJiofel, 13 Qrr. ; außerhalb bief er Departements, u 9t. — ßJtei« ber 9njeigeat
80 Cent, bie 3eile; bie SHettamejeite, 50 Cent. - ®ian abonnir! (1$ ju Straßburg, Zbomalplap, 3; in fifarii, in bec agence ÿaba*, 8tee9.X
Stouffeau, 3, unb bei ben ÿ$rn. faffite SMler u. Comp., ftace be la Sourfe, 8, toetipe alteia gut ätnuaßme ton Snieigea in $atil ermtußtigt fin».
— Unfrantirte »riefe »erben nicht angenommen.
BAS-RHIN.
lücömljcinbcljcv üuviev
STRASBOURG, 22 octobre.
Dépêche télégraphique
arrivée ce matin à 7 heures 30 minutes.
(l«rvsdo tpéoial du Courrier du Bât-Rhin.)
Turin. — Il est inexact que Lafarina entre
prochainement au ministère.
Marseille. — Le Pape est rentré à Rome le
48 et a été acclamé. A Naples on fait des per
quisitions pour trouver le journal le Nomade.
Emard.
Bulletin des nouvelles du jour.
La question d’Orient est, pour ainsi dire,
chaque jour, à la veille de se rouvrir, el il
suffirail que l’une ou l'autre des puissances
de l’Europe qui ont l’œil sut le vieil empire
ottoman qui tombe en ruines, voulût trans
former en un événement sérieux l’un des in
cidents dont les provinces turques sont sans
cesse le théâtre, pour que toutes les passions
qui grondent sourdement, tous les intérêts
qui sont engagés dans les destinées de la Tur
quie se réveillassent avec une nouvelle ar
deur, et que la question d’Orient vint se ran
ger dans les préoccupations générales à côté
de la question d’Italie.
A ce point de vue, la réception officielle
qu’a faite l'Empereur à l’ambassadeur récem
ment nommé près de lui par le Sultan doit
être signalée, en raison des paroles que l’Em
pereur a prononcées dans celte audience so
lennelle et qui sont empreintes d'une bien
veillance particulière pour le Sultan et pour
les réformes entreprises par co souverain.
Noire service télégraphique spécial avait ap
pelé hier noire attention sur ces paroles que
nous trouvons aujourd’hui dans le Moniteur
En réponse au discours do Mebemed-Djé-
mil-Pacha, présentant ses lettres do créance
et protestant du vif désir du Sultan de raffer
mir de plus en plus les rapports d’amitié et
de bonne harmonie qui existent entre les gou
vernements français et ollomaD, l’Empereur a
répondu :
«Je vous remercie des sentiments que vous
« me manifestez au nom de S. M. le Sultan
« Vous pouvez lui dire que depuis son avéne
« ment au trôoe j’ai suivi avec le plus vif in-
« térèt sa conduite loyale et courageuse, et
«j’ai applaudi de tout mou cœur aux refor-
« mes qu’il a entreprises. Je suis heureux qu’il
«ait choisi pour le représenter une personne
« qui m’avait déjà donné des garanties de ses
« lympathies pour la France et qui avait laissé
«ici les meilleurs souvenirs. Vous pouvez
« donc, Monsieur l’ambassadeur, compter sur
• ioute ma bienveillance.»
La discussion qui s’était élevée dans la
presse parisienne à l’occasion du remplace
ment do M. Thouvenel par M. Drouyn de Lhuys
et des mutations dans le corps diplomatique
français qui ont été la conséquence de ce chan
gement de ministre des affaires étrangères
est assoupie aujourd’hui. Elle ne pouvait
so prolonger en effet pour le moment avec
quelque opportunité, car la presse ne peut
que faire des conjectures et des faits plus ou
moins prochains peuvent seuls indiquer la si
gnification réelle du mouvement qui a eu lieu
dans les hautes régions diplomatiques.
Le journal la France toutefois continue à
presier avec persistance la situation pour lui
faire produire des résultats favorables à ses
vuse, et il ne peut se consoler encore de voir
M. Ratazzi realer au pouvoir à Turin. Aussi
FEUILLETON.
CHRONIQUE DE PARTOUT.
Une visite à Garibaldi.
Le correspondant de Turin de {'Opinion
nationale, profitanl des loisirs que lui lais
sait, dans ces derniers temps, la politique,
a fait une excursion au Varigoano. Dans une
lettre il nous raconte, avec de longs détails,
sa visite à Garibaldi. Voici le résume des par
ties les plus intéressantes de cetle correspon
dance :
Varignano, 45 octobre
Le Varignano est situé à la pointe du golfe
de la Sptzzia; il semble, en quelque sorte,
fermer rentrée de la rade. C’est un fort au
quel ou a adjoint uo lazaret, vaste bâtiment
qui sert aujourd’hui de bagne et de magasin
pour la marine.
Enmontantl’escalier qui conduit à la cham
bre de Garibaldi, j’ai rencontré une trentaine
de forçats qui empilaient d'énormes fromages
de Gruyère les uns sur les autres : ce bruit de
chaînes, celte atmosphère empestée contras
taient singulièrement avec la tranquillité du
golfe et les senteurs des orangers.
C’est un lieu triste, en somme ; ii sent la
prison et l’hôpital; Garibaldi est libre, mais
c'est un soldat qui vous conduit jusqu’à sa
porte, jadis gardée par deux carabiniers, fu-
ail chargé; eu entrant, on tombe au milieu
des chemises rouges, au milieu de l’état-ma
jor du blessé.
L’appartement de Garibaldi tt des siens est
un long couloir, percé de casiers portant le
nom de* chambres; chacun s’est installé dans
une de ces cases, de son mieux ; pour arriver
jusqu'au lit de Garibaldi, il faut traverser
toute cetle enfilade de chambres.
Le premier visage que j’ai rencontré est ce
lui de Ménotti, fi's de Garibaldi; il est par
faitement rétabli et marche sans boiter.
Si vous n’ètes pas un peu de la maison
vous n’irez pas plus loin que la première
chambre, car vous renconlrerez sur le seuil
le cerbère du lieu, le vieux médecin Ripari
dur, grognon, intraitable, qui garde la porte,
qui parle peu, ue rit jamais, mais pleure
guelquefois, quand il voit souffrir Garibaldi.
Heureusement, nous ne nous connaissons
nous entretient-il aujourd’hui de la perplexité
dans laquelle se trouve ce ministre et qui no
saurait, dans la conviction où est la France ,
avoir d’autre issue qu’une démission. La
France plaint M. Ratazzi d’èlre obligé de faire
illusion à l’Italie sans pouvoir se faire illu
sion à lui-mômo. »II fait dire aux journaux
• de l’Italie, continue-t-elle, qu’il n’y a rien
« do change dans la situation, et il sait par les
« dépêches de son représentant à Paris, que
« c’est le contraire qui est vrai; il annonce
« partout que de nouvelles démarches vont
« être faites auprès du Saiui-Siége, taudis qu’il
a s’attend à ce que l’on agisse sur lui, eu l'in-
• vitaot avant tout à se prononcer sur ses in-
« tentions à l’cgard de Rome. »
M. Ratazzi veut se présenter, en tous cas,
devant le Parlement italien, et jusque-là il ne
paraît pas qu’il se dispose à donner satisfac
tion à la France en so retirant. Il avait été
question de convoquer le Parlement de Turin
pour les premiers jours de novembre; mais,
suivant les nouvelles de ce matio, celte con
vocation serait relardén jusque vers le 15 du
mois, et c’est M. Ratazzi qui aurait insisté au
près de ses collègues en faveur de cet ajour
nement. Jusqu’à celte époque, en effot, M. de
Saitiges, qui remplace M. Benedetti en qualité
de représentant du gouvernement français au
près du roi Victor-Emmanuel, aura pris pos
session de ses fonctions, il aura fait connaître
les instructions reçues de M. Drouyn de Lhuys,
la situation sera devenue plus nette, et les né
gociations qui doivent être reprises auront été
entamées.
Depuis deux jours, dos bruits alarmants ont
couru relativement à l’état dans lequel se
trouve Garibaldi, tt le Temps qui nous arrive
ce matin dit même qu’hier on avait répandu
à Paris la nouvelle de sa mort, sans que, tou
tefois, aucune dcpùcho confirmât ces sinistres
et douloureures rumeurs.
Tous les renseignements positifs reçus ces
jours derniers s’accordent en effet à dire que
la guérison de la blessure ne fait point de
progiès et que si le général est toujours plein
d’énergie morale, de sang-froid, de cette im
perturbable sérénité qui ne i’a pas quitié
dans les épreuves les plus graves, sa santé a
dû cependant éprouver des atteintes. Nous
reproduisons aujourd’hui, dans le Feuilleton
français , d’après l ‘Opinion nationale , uno
lettre intéressante, racontant une visite faite à
Garibaldi au Varignano, et qui nous initiu aux
détails intimes de son existence. Nous trou
vons en môme temps dans la Presse une cor
respondance de Turin le 49, qui donno les
nouvelles les plus rc entes.
Vdlci ce que dit celte lettre :
« M. Berlani s'est rendu hier au Varignano,
« et une dépêche de ce matin nous fait pres-
« sentir que l’on va prendre prochainement
• une résolution définitive touchant la bles-
• sure et l’extraction de la balle. Quand, peu
« de jours après l’arrivée de Garibaldi au Va
• rignano, M. Bertaoi visita la blessure, il dé
• Clara hautement qu’à son sens, on aurait du
« procéJer à l’amputation du pied, sinon à
» Aspromonte, du moins aussitôt l’installation
« du général au Varignano.
a J’ignore si M. Bertani persiste dans cotte
« opinion; il jouit, comme chirurgien, d’une
« réputation méritée, cl son opinion fait au-
« torité d’ordinaire ; mais il ne faut pas per-
« dre de vue que la balle s’est révélée depuis
« et qu’elle se montre, pour ainsi dire, en
u avant de la malléole externe du pied droit,
« ce qui permettra saus doute de l'extraire.
• Garibaldi, du reste, me paraît en état de
« supporter même une amputation si elle de
venait indispensable. Daus ma récente visite
pas d'hier et je passe librement. Quand on
arrive, la première question est celle-ci :
— Comment va le général ?
— A merveille, me répond Ripari.
J’avoue que celte réponse in’a fait grand
plaisir. A Milan, à Turin, partout enfin, on est
fort inquiet de la marche lente et peu accusée
de la blessure.
Cos quelques paroles échangées, j'entrai
chez Garibaldi escorté de mon ami de Vecchi.
Je le trouvai sur son séant, la tôte haute, l'œil
animé, le teint coloré, peu changé en un mot,
d’auiant moins que ses cheveux, récemment
raccourcis, donnaient plus de jeunesse à son
visage.
Au risque de ne pas passer pour un esprit
fort, j’avouo que j’éprouve toujours une
grande émotion quand je revois Garibaldi;lui
serrer la main après Catane et Aspromonte,
c’était revenir de bien loin.
Son affabilité est bien connue; si l'on est
ému au premier moment, on est bien vite à
son aise. Il parle peu, mais il écoute volon
tiers; ce qu’il dit est concis commo une
phraso de Tacito, l’expression est justo, tou
jours heureuse; ce qu’on n’a jamais assez
vanté chez Garibaldi, c’est le tact exquis dont
il est doué.
Le général Avrzzana, son compagnon d’ar
mes, était venu le voir la veille; il lui a cons
tamment parlé de l’Amériquo ; il avait ses rai
sons pour ne point lui parler politique.
11 est curieux cependant et désireux de so
renseigner auprès des étrangers. Il prononce
le français sans accent, avec une remarquable
façon qui introduit l’accent tonique dans no
tre langue, qui en est privée.
Il n'aime point ceux qui viennont auprès de
lui pour le regardercuneuscment, ou lui faire
signer des cartes-portraits ; mais il est recon
naissant à ceux qui viennent le voir par sym
pathie.
Nous avons causé, et longuement, de tou
tes sortes de choses ; il ne fuit pas les discus
sions politiques; il aime surtout à parler de
ceux qui luttent, des Monténégrins, des Fédé
raux ; on sent chez lui l'amour de ce qui se
revo te contre l’injustice.
Il ne manifeste de haine pour personne. Il
y a une véritable grandeur dans cotte absence
de ressentiments; on sent qu’il peut haïr et
mépriser des collectivités, mais que sa haine
ne va pas jusqu’aux individus.
Il n’aime point à parler de lui, de son mal,
de sa blessure; il a passé trente jours sans
dormir, et ne s'est jamais plaint.
De Vecchi mo racontait quo le docteur an-
« au Varignano, j'ai pu mejconvaincre que, si
« la blessure était grave, l’orgauismo n’était
« nullement attaque.
« En généra', tous les praticiens sont d’avis
« que les blessures au pied sont graves, Irès-
n graves, et qu’il ne faut jamais reculer devant
» L'amputation; c'est presque un axiome.
« N’est-il pas étrange que , 6Ur dix méde-
« eins, les pn miers en science en Italie , un
« seul d’entre eux,M. Berlani, se soit prononcé
a dans le sens do l'amputation? Il est plus
u étrange encore que tous aient déclaré que
t la balle n’était pas restéo dans la blessure.
« Le major Cattabeni me racontait, il y a peu
« de jours, à Gènes, qu’il avait lui-mome,à
u Aspromonte, retiré le soulier et la chaussette
« de Garibaldi blessé, cela quelques minutes
« après que le général eut été atteint ; il re-
« marqua sur le coude-pied une trace rouge
tun peu violacée, attestant positivement le
« récent passage du projectile.
« Malgré l’avis éclairé de M. Bertani, c’est
« peut-être un bien qu’on n’ail pas procédé à
« l’amputation, si, comme on l’espère, on par-
« vient à extraire la balle au moyen d’une sim-
« pie incision.
« Le dernier bulletin est signé de MM. Ber-
« pendant plusieurs jours avec la permission
« du général. Ce bulletin constate que le rhu-
« matisme articulaire est dissipé ; cependant,
« l’enflure dure toujours, à en juger par cette
« phraso de la dépêche: u Fluxion en diminu-
« lion. A peine lu temps lu permettra, Gari-
« baldi sera transporté à la Spezzia. »
Ces nouvelles sont certainement loin d'être
satisfaisantes; elles font voir surtout qu’une
résolution décisive n'a pu èlrn prise jusqu’à
présent par les chirurgiens, parce qu’ils n’a
vaient aucune certitude relativement à la pré
sence de la balle dans la blessure. Mais si ces
nouvelles, daléas de Turin le 49, sont regret
tables, elles ne font cependant pressentir d’au
cune manière une issno fatale en peu de juurs
et autorisent à ne pas ajouter foi au bruit de
la mort de Garibaldi qui a couru hier à Paris,
tant qu’une dépêche authentique n’en aura
pas apporté la couflrmatioo.
Les dépêches et lettres de Londres, qui ren
dent compte de la journée do dimanche,
mandent que le tumulte et les désordres do
se sont point renouvelés à Hyde-Park. La po
lice avait groupé dans les alentours une
grande masse d’agents, mais leur interven
tion n’a nullement été nécessaire. On n’a vu
arriver que des promeneurs inoffensifs et
tranquilles; on n’a vu se Jormer aucun ras
semblement.
C’est de la part de la population de Lon
dres une preuve de bon sens et de modéra
tion dont il faut faire honneur aux mœurs pu
blique de l’Angleterre c t à l'esprit pratique
qui caractérise on général les Anglais. L’cdu-
calion politique est assez générale en Angle
terre, môme parmi les masses, pour que cha
cun y comprenne qu’il est de l’intérêt de tous
de ne pas ébranler la foi au droit commun,
de ne pas compromette les institulions libé
raies et populaires par l’abus que peuvent en
faire les passions. Le désordre le plus grave
qu'on eût eu à redouter depuis longtemps à
Londres a été provenu ainsi par la sagesse
publique.
Le Moniteur n’a pas aujourdh’ui d’autres
nouvelles du Mexique que celles que renfer
mait lo rapport du contre-amiral Rozo que
nous avons public hier. Il se borne à dire que
les dépêches du général de Lorencez sont du
5 septembre, qu’elles n'ajoutent rien à ce qu'a
dit le conlre-amiral Roze, et que le général
Forey était attendu à la Vera-Cruz. C’est le 21
CttraHlmtß, 22. Oftober.
Xeltgraptjifcbe £epef&e
Angefommtn bitfen Alorgen um 7 Upr 30 Alin.
tïôero nberer SMcnfl be« «rtïlitberr^einifé&en Äurterff." )
Turin. — (SS iff ungenau, baff Hafarina bem<
nâcpff in baS Alinifhrium eintrete.
Alarfellle. — Ter fflapff ift am 18ten naep
fftom auriîcfgefebrt unb mit Subei empfangen
«erben. 3n îleapel macht man Sutcpfucpungen,
um baê 3outnal fllomabc ju finben.
©m arb.
Ueberjfcht ber Xagednacbricfeten.
®ie orientalifcpe grage ift fe ju fagen jeben
Tag auf brin fJSunlte ffch wieber ju eröffnen, unb
eS mürbe genügen, Daff eine ober bie anbere ber
europäifchen Alädjte, welche baê Auge auf baS
alte, in Otuinen oerfaitenbe ottomanifche Ulcicp ge«
richtet haben, einen ber BmifchenfäHe, beren
Scpauplaff bie türtifchen Arooinzen fortwäprenb
finb , in ein ernfllicheS ©reigniff ummanbeln
möchte, auf Daff alle Seibenfcpaften, welche Dumpf
gieHen, alle ^ntereffen, welche in ben ©efepiefen
ber dürfet oeewicfelt finb, mit neuer fciffe mieber
erwachen unb bie orientalifcpe grage fiep in ben
allgemeinen Angelegenheiten unb SBeforgniffen
neben bie itaiienifche grage reipe.
3n biefem ©effcptëpunfte mug bie amtliche
Aufnahme, welcpe ber Äaifer bem Dom ©ultan
jüngft ernannten ©efanbten in ffiatiê bereitet bat,
bezeichnet werben, in Anbetracht ber üöorte, wel»
dje ber Äaifer in biefer feierlichen Aubienj ge«
fproepen pat unb welche baê ©eptäge eines be«
fonbettt SBoplwoffenS für ben Sultan unb für
bie bon biefem öerrfepet unternommenen Oiefor
men tragen. Unfer befonberer telegrappifcher
Tienff patte geftern unfere Aufmerffamfeit auf
biefe SBovte gelenft, bie wir heute im Atoni*
teur finben.
3n ^Beantwortung ber Diebe Alepemeb
reichte unb ben lebhaften üßunfep beS ©ultanS
befeuerte, bie ^Beziehungen oongreunbfcpaftunb
guten 6'intlangeS, bie jwifcheit ben fHegierungen
Don granfrelch unb ber îütfei befiepen, mepr
unb mepr ju befefiigen, entgegnete bet Jîaifer:
„3* banfe 3pneit für bie ©efüple, welche Sie
„mir imDlamen Sr. Ataj. beS Sultans funb ge»
„ben. Sie fönnen ipm fagen, bag feit feiner
„Jpronbefteigung ich mit bem lebhafteren 3nte=
„reffe feinem lopalen unb mutpDoUen Setragen
„folgte, unb té habe oon ganjein Kerzen ben
„Dtefoemen ifleifall gezollt, bie er unternommen
„bat. 3
„fdjon ©arantien feinet Spmpatpien für grant«
„reich gegeben unb bie heften Erinnerungen pier
„ZurücJgelaffen batte. Sie tonnen alfo, $jerr ®e»
„fanbte, auf mein ganzes 2Boplmol!en zahlen."
®ie ®iêfuffton, bie fié in ber SBarifer greffe
bei Anlag ber Erfepung beS cjprn. SpouDenel
buté Ôrn. Îîroupn be fipupS unb ber Sietfepun«
gen im franzöfifeben biplomatiféen Jîorpê, welée
bie golgebiefcS DJtinijtermeéfelS Waren, erpoben
patte, iii heute eingcfdjlummert. Sie fonnte fié
in ber Spat nicht für ben Augenblitf mit einiger
SJSagliéîeit terlängern, benn bie treffe fann nur
DJlutpmagungen anftellen, unb mepr ober min*
ber nah beDorflepenbe ïpatfaéen fönnen allein
bie wirflidje SBebeutung ber SBewegung heraus»
flcilen, welée in ben popen biplomatiféen Ule*
gionen ftattgefunben pat.
®aS 3ournal la gr a nee fäptt jeboé fort, bie
Sage partnäefig auSzupreffen, um ihren Anfld)
ten günftige Oiefultate zu erzielen, unb fie fann
fié noé niét tröffen, §rn. Dlatazzi am Staats*
Riais Pdtridge, en visitant la blessure, l’avait
tuucbéo et maniée dans tous les sens. Voyant
que pas au muscle du visage do Garibaldi
n’avait bougé:
— Vous ne souffrez pas? lui dit-il.
— Beaucoup, répondit Garibaldi.
Le médecin recommença alors ses auscul
tations : •
— Ici, dit-il?
— Souffrance médiocre.
— Ici?
— Point très-douloureux.
— Ici?
— Douleur insupportable.
Est-ce ce stoïcisme qui a si étrangement
trompé le chirurgien anglais ?
Vous savez déjà que la balle est restée lo
gée dans le pied ; c’est le seul point sur le
quel les médecins soient ordinairement d’ac
cord ; Garibaldi lui-même n’a aucun doute à
cet égard.
J’ai assisté au pansement de la blessure;
c’est une opération délicate, très-compliquée.
La jambe est enflée jusqu'au-dessous du ge
nou; mais il faut pour bien s'en apercevoir
comparer celte jambe à l'autre, qui est d’une
maigreur extrême. On applique sur toute la
jambe des cataplasmes très-onclueux; la plaie,
au-dessus de la malléole interne, n’est guère
plus grande qu’une pièce de dix centimes;
la rougeur et l’abcès qui semblo devoir se
produire en avant de la malléole externe, sont
peu visibles à l’œil.
Le talon est entamé ; on doit donc faire por
ter la jambe principalement sur le mollit. Le
pied est suspendu par des bandelettes qui
l’empôchent do porter sur le talon.
« Les premiers jours, me disait Garibaldi,
« il me semblait, quand mon pied posait sur
« le talon, qu’on lo mettait sur une enclume
« et qu’on frappait dessus à coups redoublés. »
On se demande maintenant u quoi vont se
résoudre les médecins. Altendra-t-on que la
balle so présente ? N'est-il pas temps de pra
tiquer uue incision pour l’extraire ?
Certes, Ripari, Basile et Albanese soignent
Garibaldi comme des flls soigneraient leur
père ; mais ils paraissent trop s’en reposer sur
l’œuvre de la nalure.
Garibaldi mange bien ; il ^)asse quelques
bonnes nuits de loin en loin ; il peut noue
supporter une opération, quelque douloureuse
qu'elle soit.
La vie n'est pas très-gaie au Varignano; il
n’y a qu’un grand événement dans la journée,
l’arrivco du courrier; chacun attend ou es
père des lettres. Garibaldi seul n’atleud, n’es
père rien ; on lui donne les journaux, il les
lit; on oublie de les lui donner, il ne les de
mande pas.
Il reçoit, comme il a toujours reçu, de nom
breuses lettres, on lui met sous les yeux celles
qui le concernent directement ; il aurait fort
à faire s’il lui fallait seulement lire les lettres
des empiriques qui guérissent avec des em
plâtres et qui écrivent de tous les points de
l’Europe.
Il reçoit, comme par le passé, de nom
breux cadeaux d’armes, de livres, des provi
sions de toute nature. Pendant que j’étais au
Varignano, on lui a apporté une bolie de rai
sins, cadeau d’une dame anglaise qui habite
Manchester. Voilà bien une idée d'outre-mer l
Le linge, la charpie ont été en grande par
tie envoyés de France par le vénérable ami de
1 Italie, M. Planat de la Faye. Il y a à la Spez
zia des chasseurs qui chassent exclusivement
pour Garibaldi. Une brave dame lui envoie
tous les matins d’excellent bouillon.
Il n’y a qu’un fléau au Varignano, c’est le
pèlerinage des Anglaises ! Elles arrivent bour-
tées de recommandations, s’appuient sur le
;>ied du lit du général et restent là, bouche
béante, des heures entières sans mot dire.
Forl heureusement Ripari veille, et sans céré
monie, hors de la vuo do Garibaldi ; ii leur
lait signe de déguerpir et sait, par des gestes
expressifs, leur démonlror que le malade a
besoin de repos.
J’allais prendre congé de Garibaldi quand
MM. Nicotera, Miceli et le colonel Missori sont
arrives. Nous les avions tous crus à Malte,
tandis qu’ils étaient fort paisiblement dans les
environs de Catanzaro, où la police n’a pas
osé b s aller prendre. Je les ai tous trouvés
maigris, mais surtout très-alarmés des bruits
qui circulaient touchant l’état de Garibaldi
J’ai embrassé lo général avant de partir, d
j’espère que ce n’est pas la dernière fois ; des
hommes de sa trempe ne meurent pas avant
d’avoir accompli leur mission : l’Italie n’est
faite qu’à moitié I E. Pauchet.
ntber in ïurin bleiben zu fepen. Aud) unterhält
fie unê heute Don in 93ermirrung in weicher ffcp
ber Atiniffer brfinbet unb welche, nach Der lieber*
Zeugung ber ffrance, feinen anDern Auögang
paben fönnte, alö eine 2>emifffon. ®ie grance
beflagt -fjrn. îKatazji, baff e» Italien QUuffon
machen muff, opne fiep felbff gffufton machen zu
fönnen. „Gr läfft bie italienifcpen 3»urnale fa=
„gen, Daff nichts in ber Sage Deränbert iff, unb er
„weiff Durcp Die 3)epef
„Eüubigt allenthalben an, Daff neue Schritte beim
„^eiligen Stuhl werDen gemacht wetDen, map*
„renD er gewärtig iff, baff man auf ipn einmirfe,
„inbem man ipn Der AHem einlaDcn wirb, fid)
„über feine Abffcpten rueffuhtlich SRomê auözu«
„fpreepen."
^r. Dlatazzi will jebenfatlâ Por Daê itaUenifcbe
Parlament treten, unb biö Dapin fepeint eS niept,
baff er SEBiHenS fei, bie gtance zu befriebtgen,
inbem er fiep jurücfzöge. Gê war Die Diebe Dabon,
bas ffiatlament Don Sutin für bie erffen Dlooem*
bertage znfammenzurufen ; aber ben Dlachricpten
Don biefem SAorgen zufolge, wäre DiefeBufam*
menberufnng bis gegen ben 15ten beö näcpffen
DJloitateä Derfdjoben, unb £r. dlatazzi patte bei
feinen Kollegen auf Diefe Vertagung gebrungen.
23iö bapin wirb in Der ïpat <§r. bon Sattigeê,
welcher £rn. SBeneDetti alê SBertreler ber franzö«
fffepen Regierung beim .König DJiciot Gmanuel
erfefft, feine gunftionen angetreten paben, er wirb
Die bon £rn. Sroupn DeSpupê empfangenen 3n*
ffruftionen tunb gemacht haben, Die Hage wirb
beutlicper geworben fein unD Die Unterpanblun»
gen, welche wieber ergriffen werben foUen, werDen
angefnüpft fein.
Seit z»ei Sagen waten beunrupigenDe ©e>
rücpte im Umlauf in SSetreff Del Buffanbeä wor*
in fiep ©aribalDi bcffnDet, unD ber ïempê, Der
un8 Diefen IKorgen zufömmt, fagt, Daff geftern
in SJJariSbie Dlacpticpt Don feinem Tobe ftep ber
breitet patte, opne baff jebotp irgenD eine f&epefcpe
biefe unpeilDoIIen ©eruepte betätige.
Alle beffiutraten Dlacpmeifungen, bie man bie
fer Tage erhalten pat, fagen in Der Tbat überein
ffimmenD, Daff Die Teilung ber äBunDe feine
gortfepritte macht unb baff, wenn ber ©eneral
fortwäprcnD Doll nwralifchet (Snergie, doH Jlalt*
blütigfeit unb DoU jener unerfchütterlichen cjjei
terfeit iff, welche ipn in ben fcpwerfftnij}rüfungen
niept Derlaffen pat, feine ©efunbpeit jeDocp er*
fchüttert fein muff. A3ir geben heute im franzö
f if epen geuilleto n zufolge ber Opinion
nationale einen interejfanten SBtief wieber,
welcher einen ’-Befucp bei ©aribalbi in Varignano
fcpilDert unD welcher uns in bie innerften ©in
Zelnpeiten feines SebenS einweipt. 3Btr finben zu
gleicher Beit in ber greffe eine Korrefponbenz
auö Turin 00*1« 19ten, welche bie jüngffen Dia cp
riepten giebt.
golgenDeS fagt Diefet SBtief:
„cjjr. SBertani pat fiep geftern nach SBarignano
„begeben, unb eine Sepefcpe Don biefem Aiorgcn
„läfft unS apnen, Daff man bemnäepff einen Defi*
„nitioen ©ntfcpluff in SBetreff Der HßunDe unD Der
„AuSziepung Der Äuget faffen wirb. AIS wenige
„Tage nach Der Anfunft ©atibalDt’s in 58ati=
„gnano £r. SBertani bie DBunDe unterfuepte, er*
„flärt er laut, baff feiner Anfiept nach man zur
„Amputation beS guffeö hätte fepreiten foUen,
„monicht in Afpromonte, Doch menigffenS fo:
„gleich nach Der 3nffailirung bes ©eneralä in
„SBavignano.
„3
„oerbienten Otufeê, unb feine SWeinung pat ge«
„wöpnlicp Autorität; aber man Darf nicht Der«
„geffen, baff Die Äuget fiep feitbem gepöben pat
„unb baff fie fiep fozufagen oormärts Dom äuffe*
„ten Änöcpel beê rechten guffeë zt'éL tnaê opne
„Bweifel geffatten wirb, ffe auSzuzieben.
lie Journal anglai* TUE TIMES.
Il »'agit du Times on effet, de ce journal
qui, en quelques années, a pris une position
si considérable en Angleterre. Jo voudrais, par
quelques détails et quelques chiffres vous ini
tier à la vie intime de cetle feuille devenue
une des puissances du moment. D’ailleurs l’im
primerie et les bureaux du Times , Time'$ office,
sont uno des curiosités de l’Angleterre. Nul
étranger ne passe à Londres sans aller les vi
siter.
Le Times a été fondé en 4842. Il a en ce
moment deux éditions par jour. La première
édition ne se tire pas à moins de soixante à
soixante-dix mille exemplaires. La seconde
est muies considérable.
Ea une heure et demie, une heure trois
quarts, deux heures au plus, ces soixante-dix
mille exemplaires sont imprimés,pliés, publiés,
expédiés par la ville.
A Paris, Monsieur, il nous faut deux ou trois
fois plus de temps pour mettre en circulation
huit ou dix mille exemplaires.
Cela peut vous donner une idée de la vi
tesse et de la précision des machines que le
Times emploie. Quelques-unes de ces machi
nes ne tirent pas moins de vingt mille exem
plaires a l’heure.
Notez que chaque exemplaire contient deux
el trois feuilles, et sept à huit fois plut de ma
tière que les journaux français. Il y a des nu
méros du Times qui pèsent dix mille kilo
grammes.
Ces chiffres sont énormes, Monsieur, mais
ceux qui concernent les annonces, ie sont
bien davantage, et ceux-là sont de nature à
faire impression surtout le monde.
Certains numéros du Times contiennent
jusqu'à cent colonnes d’annonces, soit dix-
sept pages environ, d’une composition beau
coup plus serrée que la nôtre, consacrées tout
entières à des réclames de marchands et de
dentistes. Quelques lecteurs français se plai
gnent lorsque leur journal contient une page,
une simple page d'annonces : que serait-ce
donc s’ils recevaient le ballot des annonces
du Times ?
Par ce chiffre, Monsieur, vous pouvez cal
culer quel capital représente le Times et ce
qu’il rapporte en revenu.
Chaque ligue d’annonces se paie un franc
cinquante centimes.
Chaque colonne donne trois eents francs
environ.
Il y a des numéros qui rapportent au Times
trente mille francs par jour.
Il y a des années qui lui ont valu sept à
huit millions de francs.
Pour bien faire comprendre tout ce que les
détails que j’énonce ont vraiment d’exorbi
tant, j'ajoute que nos industriels français s’es'
liment fort heureux lorsqu’ils peuvent retirer
cent mille francs des annonces d’un journal.
Cela peut donner l’idée du prodigieux va-
et-vient des affaires anglaises, et quel puis
sant levier le négoce trouve dan» la publicité.
„©aribalDi fepeint mir übrigens im Stanbe,
„fogar eine Amputation auëjubalten, wenn fie
„unetläffliep würDe. 93et meinem jüngffen SBefutpe
„in Varignano fonnte ich mich überzeugen, baff,
„wenn bie ÜßunDe beOenftid) war, ber OrganW»
„mu$ feineêmegê angegriffen fepien.
„3m Allgemeinen ffnD alle Gpirurgen ber An«
ftcht Daff Die guffwunben bebentiieh, fepr be«
„Denflieh ffnD unD baff man niemals cot bet Am«
„putirung zurrnfmeidpen foU. Ties iff beinape
„eine unbeffreübare AJaprpeit.
„3ft eê nicht feltfam baff oon zepn.Aerzten, ben
„wiffenfcpaftlidj gebilbetffen Stalienê, em eingi«
„ger, <£>r. iBenani ftd) für bie Amputirung auö*
„geiproeben pabe ? Dtocp feltfamer iff eë aber baff
„alle ertlärt patten, bie Äuget fei niept in ber
„SEÖunbe geblieben.
„Ter Atapor (iattabeni erzählte mir Bor eini«
„gen Tagen in ©enua, baff er felbff bei Afpro«
„monte ben Scpup unD Die Socfe beê oerwunbe»
„ten ©attbalDi'ê, unD zwar einige Altnuten nach«
„bem ber ©enetal BermunDet worben war, aufi*
„gezogen pabe; er hemeefte an Der guffbeupe eine
„rotpe, etwaê bläuliche Spur, weiche beffimmt
„baff jùngfte Surdjgepen beê ©efdjojfeë an«
„beutete.
„Troff ber aufgeflätten An fiept beê ôrn. 9er«
„tant, iff eê oieüeicht gut, baff man nicht zur
„Amputirung fchritt, wenn, wie man eê pofft, ei
„gelingt, bie Äugel mittriff eines einfachen Gin«
„Kpnitteê auêzuztepen.
,,3)aê jùngfte ^Bulletin tft bon Den Herren 33«*
„tani unD ffitanDino unterzeichnet. Tiefer fefftere
„patte fiep mit Grlaubniff Deë ©eneralê wâprenb
„einiger Tage entfernt. T)ieê ^Bulletin tput Dar,
„Daff ber ©elenfrpeumatiêmuê fiep zerffreut pat,
„Die ©efchwulft Dauert jeDocp noch immer fort,
„naep folgenDer ißprafe ber Sepefcpe jufcplieffen :
„„©efchwulff in Abnapme. Sobalb baê SBetter
„„eê erlaubt, wirb ©aribalbi naep la Spejzta
„„tranêportirt werben.""
Tiefe Aacpricpten finb ficpeilitp nicht fepr be«
frieDigenb ; ffe zeigen befonDerê, baff btê jefft bie
Gpirurgen feine beftnittoe Gntfcplieffung faffen
fonnten, wett fie leine ©ewiffpeit paben, ob bie
Äugel in ber SLBunbe geblieben ift. 3 ( Docp, wenn
Diefe oon Tutin Den 19ten batitten fllacpricpten
bebauernêwertp ffnD, fo laffen ffe boep auf leinet«
lei HOeife einen fcplimmen Aubgang in wenig Ta«
gen befürchten unD ermäßigen, bem ©erüepte
Dom Tobe ©aribalDi’ê, Daë geftern in fflariê um«
lief, feinen ©laubeit beizulegen, fo lange feine
zuoerläfffge Tcpefcpe bie Seffätigung Deffelben
gebracht pat.
Sie Sepefcpen unb ^Briefe auë Honbon, »eUbe
SBericpt oorn Sonntag abffatten, melben baff bet
Tumult unD bie Unorbnungen in <$pbeparf ffcp
niept erneuett paben. Sie SUoliget patte eine
greffe Alaffe Agenten in ben Umgegenben aufge«
ftcüt, aber ipr ©infepreiten würbe nicht benötpigt.
Alan fap bloë frieDliche unb rupige Spaziergän*
ger, unb eê bilDete ff
ein Seweië Pon gefunbem SSerftanb unD Don
Aläffigung, welche ben öffentlichen Strien @ng«
lanDê unb bem praftifchen ©eiffe, Der im AUge*
meinen bie ©nglänber lennzeicpnet, zur ©pre ge«
reicht. Sir politiffhe Gilbung ift ziemlich aQge*
mein in ©nglanD, felbff unter Den Alaffen, auf
baff jeter begreife, eê fei im 3ntereffe Ader, ben
©lauben an Daê gemeine flieept niept zu erfepüt«
lern, Die fteiffnnigen unb Dolfêtpùmlicben 3 n fft*
tutionen nicht Durch Den Aliffbraucp ju gefäpr«
Den, Den bie Heibenfcpaften Daoon machen fönnen.
Sie beDenflichfte Unorbnung, bie man feit lange
in HonDon zu befürchten gepabt patte, würbe auf
Diefe SBeife Durch bie öffentliche SBeiêpeit Per«
pinbert.
Ser Alb ni teur bat heute feine anDern fllacb«
richten auë Aterifo, alê biejenigen, welche Der
'Bericht beê Gontreabmiralê îltoze enthielt, ben
wir grffent oeröjfentlicpt paben. @r befepränft ffcp
Darauf zu fagen, Daff bie Sepefcpen beê ©eneralê
D’après ce qui précède, vous ne serez pas
étonné d’apprendre que les premiers action
naires du Times out déjà fait des fortunes co
lossales, et que les plus humbles, lés plions
petits, comme me disait le confrère qui me
seivait de cicérone, ne touchent pas moins de
deux cent mille fraucs par trimestre, soit huit
cent mille francs par an.
Vous voyez, Monsieur, que les Anglais
savent tirer de toutes choses un résultat posi
tif, et que ce peut être par moment une assez
bonne spéculation que de fonder un journal
en Aogietere.
Mais laissons ces détails un peu trop pro
saïques peut-être et indignes de nous, et ar
rivons à la partie intellectuelle et politique du
journal.
D’après les détails que l’on m’a donnés, le
Times me représente assez bien une de ces
associations occultes, une de ces puissances
mystérieuses qui agissent sur le public et
dans les affaires de ce monde, d’une façon
presque invisible. Nul ne connaît ses rédac
teurs ; jamais un article n’est signé. Les jour
nalistes peuvent être vos parents, vos amis,
vos voisins, mais vous n’en savez rien. Ils
vont et viennent au milieu de vous, chaque
jour, à chaque heure vous épiant, vous écou
tant, recueillant vos paroles, vos sentiments,
vos impressions, et s’enttervant ensuite pour
agir sur le public et mener l’opinion. Ne di
rait-on pas, Monsieur, les anciennes pratiques
des membres du conseil des Dix à Venise,
avec cette différence toutefois, que les écri
vains du Times sont, j’aime à le croire, un
peu moins redoutables? Un rédacteur en chef
que personne ne connaît, que personne ne
voit, une sorte de grand maître de ces nou
veaux francs-juges, dirige et active l’im
pulsion? Un conseil composé des principaux
rédacteurs, — peut-être au nombre caba
listique de treize 1 — se reunit chaque jour
autour de lui et décide quelle marche il faut
prendre et de quel côté il faut frapper. Ce
tribunal décrète les articles, et de quelle façon
ils doivent être faits, et par qui ils doivent
être faits, et sur l’heure même, le rédacteur
choisi est averti et 6e met à la besogna. Qu’il
se trouve à Londres ou hors de Londres, à
cent, à mille lieues de l’Angleterre, à Paris ou
à Pékin, en Prusse ou dans i’Hindoustan , peu
importe. Un télégraphe électrique, qui met le
Times en relation avec toutes les parties, du
monde, vient lui signifier immédiatement t’ar-
rêt du conseil supérieur et ce qu’on attend do
lui. Combie : d’écrivains sont aiosi à la dis
position et aux ordres du Times ? On n’en sait
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