Titre : Istanboul
Éditeur : [s.n.] (Constantinople)
Date d'édition : 1904-05-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327941766
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 mai 1904 12 mai 1904
Description : 1904/05/12 (A38,N111). 1904/05/12 (A38,N111).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-10128
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/11/2020
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PROVINCES ET PATS D'ORIENT
Le gouverneur de Kir Chéhir, informe le
ministère de l’intérieur, à ia date du 9
mai, qu’on vient d'inaugurer les travaux
de construction d’un nouveau Gonak pour
les bureaux du gouvernement. Ce local
contiendra quarante chambres.
Vüayets de Kouœélie,—Les habitants des
villages de Rou méfie éprouvés lors des
derniers événements, seront exemptés,
pendant un an, de tout impôt. En outre,
le gouvernement prend toutes les dispo
sitions pour améliorer leur sort.
Inondation. — L 'Officiel de Bagdad an
nonce que le Tigre, qui traverse la ville
de Bagdad, vient de déborder, inondant
les villages avoisinants. Les etidigue
ments ont été très sérieusement endom
magés. Les autorités ont pris toutes les
mesures pour la reconstruction des
digues.
Notes du Caire. — Le général Mashasha,
chef de brigade en Abyssinie, et le père
Mahr Fakda, directeur de l’église abys
sine à Jérusalem, sont arrivés au Caire,
de retour de la Terre Sainte où ils étaient
en mission.
Ils sont descendus au patriarcat copte.
Le général Mashasha restera au Caire
un mois, avant de repartir pour Addis-
Abfaaba.
*** Le patriarche syriaque, accompa
gné de Ms r Agnatius Noury. évêque sy
riaque-catholique de Bagdad, est arrivé
au Caire, venant de Beyrouth. Il prési
dera, dimanche, l’inauguration de la nou
velle église syriaque-catholique, récem
ment construite aux frais de M. George
Brahamcha.
en parer ceux ou celles que nous chérissons. Lës i iu Penêée Contemporaine,, se pose une
fleurs sont de toutes nos fêtes, de toutes nos J question : « .a folie de Nietzsche fut-
Chemin de fer du Hédjaz. — On annonce
de Damas qu’on vient de découvrir une
abondante source d’eau potable au 400 e
kilomètre du chemin de fer du Hédjaz.
Notes de Srnyrne.— M. le chevalier de
Stürler, consul-général des Pays Bas à
Srnyrne, qui était absent depuis quelques
temps, vient de rentrer à Srnyrne.
*** M. Cléon Rangabé, ministre pléni
potentiaire de Grèce à Berlin, qui se
trouvait depuis quelque temps à Srnyrne
auprès de sa fille, M rae la baronne Act.on.
s’est embarqué dimanche se rendant,
voie d’Odessa, à Berlin.
Avant son départ, Son Excellence a
fait visite à S. A. Kiamil pacha, gouver
neur-général, qui la lui a rendue le même
jour, chez le consul général d'Italie, son
gendre.
Son Altesse le vali, qui tient en grande
estime S. E. M. Rangabé a mis à sa dis
position un des bateaux de la compagnie
H imidié et a chargé Madjid bey. direc
leur des affaires politiques du vilayet.
de l’accompagner jusqu’à bord et de le
saluer eu son nom.
S. E. M. Rangabé, très touché de cette
aimable attention de Son Altesse, lui a
fait transmettre, par l’entremise de Ma
djid bey, ses sincères remerciements.
Modèles de Paris. — Une grande quan
tité de modèles de chapeaux, de toute
dernière création,des premières maisons
de Paris sont arrivés chez Garrus, rue
Glavany, N° 2. Prix modérés.
FJEUÏMÆS
joies, de tous nos bonheurs. Le salon, le bou“
doir, l’alcôve offrent à la rose de l’ami, à la
gerbe du fiancé, aux violettes de l’amant un ac
cueil hospitalier dans un cadre élégant où trône
par son cœur et par son goût la Femme, cette
fleur de chair qui ne s’épanouit qu’au soleil de
l’amour et dans la fièvre des baisers.
Pour chacun de nous, s’attachent à chaque
fleur, des espérances, des souvenirs, des regrets
qui se faneront avec elle, et qui ne reviendront
jamais plus. Ainsi, c’est quelque chose de nous
même, quelque chose de notre vie, de notre
âme qui s’en va, qui- s’effrite, qui s’effeuille dans
reifeuiflemcnt de ces frêles pétales dont nul ne
connaîtra le secret. Les fleurs sont bien de nos
intimes. Et tout comme nous, elles ont leur lan
gage. Elles sont des aveux, des ^tendresses, des
caresses ; elles disent souvent ce que les lèvres
n’osent ou ne veulent dire ; elles promettent,
elles enjôlent, elles flattent avec aussi dans l’âme
parfumée qu’elles portent, cette délicieuse part
de mensonge par quoi tout ce qui vit s’affirme,
s’amuse et trompe.
Toutes les adolescentes ont effeuillé des mar
guerites.
*
* *
Ces chères petites choses de luxe et de beauté
ont aussi leur histoire. La ni gion hindoue per
pétue quant à leur origine une curieuse légende
d’adorable philosophie. Je vous la
demain.
Paul Sun.
; Me pu!'f m i accidentelle, une suite
Pïxré- du ; ivail; d’abus des narcoti
ques, de la 1 isique qu’il cultivait avec
passion? Ou bien y a t il une sorte de
parenté entre certaines formes de talent
et la folie ?
Le goût de !a solitude, une exci
tation croissante contre les écrivains
sources du génie grec. U a lu Platon. Il s’ea
est si bien souvenu qu’on croit, à lire sa
conférence, savourer undia'ogue du mai
tre. Dès le début, ce n’est pas à la So
ciété littéraire de Constantinople, grand
rue de Péra. que l’on croit êire, mais
dans ies jardins d’Académus, ou plutôt
dans la maison de Batik è son riche voi
sin, à Athènes,
« C’était, dit-il, le temps où lesSophis-
dont H s’est parfois le pins inspiré, une; tes parcouraient les cités grecques, en
sorte de még lomame qu'à la tin on voit | seignant aux jeunes ambitieux l’art de
poindre, laisseraient soupçonner en lui se créer une majorité par des discours
quelque eerme morbide: «J’ai donné ■ vraisemblables. Ifs avaient un succès
aux Allemands les livres les plus pro-i éclatant, et Gorgias, le plus illustre d’en-
fonds qu’ils possèdent... J’ai donné à Ire eux, ayant fait à Kàlbklès Thonnëûr
l’humanité le livre le plus profond d’accepter son hospitalité, Kaliik'èsin-
II est vrai que Nietzsche fut, bien avant v ûa Socrate à venir discuter avec cet
l’indiscutable folie, parfaitement désé homme extraordinaire. La discussion tut
quilibré. Mais son oeuvre ne pouvait venir : animée. Socrate prétendit prouver à
d’un esprit en équilibre Et puis, avouons Gorgias que son art était vain ; qu'il
que si l’orgueil démesuré d’un auteur de- éiait moins important d’avoir une majo-
vait signifier la démence, il n’est guère que d’avoir raison, et plus
d’hommes de lettres, et jusqu’au der -1 dominer avec injustice qu i
FRÉDÉRIC NIETZSCHE
Autant en emporte le vent.
LA LÉGENDE DES FLEURS
Péra, 12 Mai.
C’est le mois des fleurs. Rouges, jaunes, bleues^
Vertes, elles s’épanouissent dans les jardins, s’a
moncellent dans le panier des marchands ambu
lants, s’affichent à la vitrine des fleuristes dans
une luxe rutilant de pétales, dans une débauche
attrayante de corolles En gerbes, en bouquets,
ou éparses en des' vases mignons, leurs tiges se
multiplient, s’élancent, se cambrent orgueilleuses
et souples. Mimosas,, violettes et tulipes, roses,
lilas et œillets sont là qui embaument, qu|
sourient dans une gamme chatoyante de cou
leurs.
Enrubannées de nœuds coquets, émergeant
des porcelaines ou de l’étreinte des faveurs de
soie, les fleurs arrêtent le passant à la devanture
où leur grâce délicate s’alanguit, parmi de la j
verdure, de la mousse, de la lumière
Nous les aimons pour leur parfum, pour leur
fragilité, pour leur mystère. Et nous aimons à
A PROPOS D’il NE CONFÉRENCE
DO C01ÏITE 0STR0R0G
Si le Stamboul \ qui posait autrefois
une question par jour, avait eu, l’année
dernière, la fantaisie de formuler ceHe ci :
« Quel est le livre de Nietzsche que vous
préférez?)), il est probable que le jour
nal aurait reçu peu de réponses Nietzsche
était à peu près inconnu, à Péra.
Cette année, il n’y a pas d’auteur plus
populaire. On s’arrache ses livres, dans
toutes ies librairies.
Pourquoi ?
Parce que le comte Léon Ostrorog lui
a consacré une conférence. Cette cause
rie a été — il faut en convenir — une
véritable révélation pour la plupart des
Pérotes. Et l’initiateur a mis tant de
charme dans sa façon d’exposer cette
oeuvre mal connue, que chacun a voulu
aller plus loin dans l’intimité d’un pen
seur si bien révélé. C’est ce qui fait que,
depuis quinze jours, l’on ne rencontre
plus, par la ville, que lecteurs et lec
trices de Nielzche, apportant dans leur
tdniration toute la sincérité, toute la
candeur des néophytes.
— Que lisez vous, en ce moment,
(hère Madame,?
— Un livre merveilleux : Par de là le
bien et le mal , de Nietzsche. Et vous?
— Moi. je déguste : Ainsi parlait Za
rathoustra.
— Et moi je rêve sur Aurore , insinue
une jeune fille.
— Et moi, je poursuis Le Voyageur
et son ombre , dit une autre.
— Et moi... Et. moi...
Et tous, et toutes lisent quelque chose.
Et ce quelque chose est toujours du
Nietzsche. Jamais on ne vit pareil en
gouement. Hâtons-nous de dire que cette
vogue est doublement justifiée par ia
vaîeur de l’oeuvre et par le mérite de la
conférence qui nous en donna la subite
curiosité.
Né à Lü'zen, en 1844 mort à Weimar
en 1900, Nietzsche descendait cFuné fa
mille de gentilshommes polonais. Il entra
dans la vie, comme tant d’autres, par la
porte du coüège. Après de brillantes
études H fut reçu docteur à Leipzig. A
24 ans. i! était professeur de philologie a
l’université de Bâle. Mais il se sentait
l’âme d’un paladin plus tôt que celle
d’un rongeur de livres. Il voulut être et
il fut so ! dat. U fit la campagne de 1870
A partir de 1876, sa santé exigea des
ménagements tels qu’il dut renoncer à
faction pour se renfermer dans le rêve.
H alla, toujours souffrant fie Nice à Na
ples, de Sorrente dans l'Engadine, Irai
nier barbouilleur de papier, auxquels il
ne fallût ouvrir un cabanon dans une de
ces maisons dites de santé.
Il y a d’ailleurs chez Nietzsche,
comme le comte Ostrorog et tous les
critiques l’ont remarqué, un absolu
contraste entre l’homme, d’une mo
conterai (j BS (j e parfaite, d’une politesse exquise,
et l’écrivain cynique qui soufflète au vi
sage tous les principes sur lesquels re
pose l’ordre social établi. Irréconciliable
ennemi de notre société pleine de men
songe, comme l’était Rousseau au siècle
dernier, comme Rousseau, il exige le re
tour à l’instinct, à la nature, — dans le
style le plus raffiné, — mais avec cette
différence essentielle que Rousseau était
un plébéien devant lequel se dressait un
monde aristocratique, tandis que dans
cetie démocratie prophétisée par Rous
seau, aujourd’hui en vue de se réali
ser entièrement, Nietzsche est l'âme la
plus orgueilleusement patricienne qui
se puisse concevoir.
Du haut de son Burg féodal, il divise
l humanité en deux races, séparées par
un abîme. D’une part, une minuscule
élite, les Nobles Nietzsche emploie ce mot
au sens primitif. Les Nobles , ce sont lès
hommes de volonté, d’action, les indivi
dualistes, les ambitieux qui se sentent
nés pour commander, dominer, créer.
— L’autre race comprend l’immense plèbe
moutonnière, l’innombrable troupeau des
bêtes de somme, les esclaves du préjugé,
irrémédiablement voués à la haine et à
la rancune contre ceux qui leur sont su
périeurs. — Or, d’après Nietzsche, tout ce
qu’il y a de grand dans le monde ne
s’est accompli que par ies hommes d’ex
ception, par les nobles ; tout ce qu’il y a
de servile et de bas s’exécute quand les
esclaves dominent, et c’est le cas de la
démocratie où le nombre écrase l’élite,
où les lions sônt opprimés par les lièvres
Cette thèse correspond à deux façons
diamétralement opposées d’envisager le
développement de l’histoire. L’opinion
aristocratique, — celle de Nietzsche, celle,
de Renan,—prétend établir que le progrès
des sociétés est favorisé moins par la
lutte pour l’existence que par la lutte
pour la prééminence, c’est-à dire par le
triomphe des grands hommes, conclue
teurs de peuples, qui leur donnent un
nouvel essor, une nouvelle vie; H, dè>
lors, le but de l’humanité, c’est de pro
duire des grands hommes, de leur sacri
fier les foules, de laisser s’exercer libre
ment leur activité salutaire.
L’opinion démocratique, au contraire,
celle de Tolstoï également, voit dans les
foules anonymes lés véritables agents de
l’histoire, et dans ies prétendus chefs
de chœur, de simples comparses souvent
plus nuisibles qu’utiles. Et la consé
quence, c’est le sacrifice de l’individu à
ia société, c’est enfin le socialisme. La
civ ,‘isation étant œuvre collective, ses
bénéfices, au lieu d’être réservés au
petit nombre, doivent appartenir à tous.
La vérité, croyons nous, se trouve
riant partout des douleurs incurables.
Quand ses maux lui laissaient un peu de
répit, il écrivait. Il écrivit jusqu’au bout,
jusqu’à ce que sa raison sombrât dans
la folie (janvier 1889) U survécut 11 ans
dans la conciliation de ces deux points
de vue si exclusifs.
Mais il ne s’agit pas ici de savoir où est
le vrai, ni quelle est la part de vrai qui
se cache dans i’œuvre de Nietzsche.
Lecomte Ostrorog a voulu simplement
inspirer le goù
Wm-
passées 'au Mont Atlios, l’aif aPûmMique ; ahâissêmerû 7 .. Voilà un
de ces montagnes pénétrées d’effluves 1 point d’interrogation bien capable d’intéresser
venant du iarge, l’ont pour ainsi dire les psychologues fureteurs des replis du cœur
rajiini [humain.
« Il 1 St, avec les étrangers, d’une ex j C’était le matin, vers midi; le quartier Po-
qmse affabilité de manières, il reçoit ' pincourt, tout bourdonnant de vie, voyait ses
i mmédiatement sans vaines attentes ni, rues remplies de travailleurs, qui sortaient joyeux
fréquentes sollicitations. I! parle lente- 1 de l’atelier pour s’attabler les uns au restaurant,
meut, scandant les syllabes. Il connaît le les autres chez eux dans le logement où ia mé-
trançais, l’allemand, ie roumain, mais, nagère les attendait Ces gens semblaient heu-
surlout dans ses réceptions, il préfère reux, dans leur modeste sphère, et contrastait
s’en tenir au grec, qui, sur ses lèvres violemment avec la malheureuse femme qui,
possédé chevaux, voitures, domestiques,
( . était réduite à vivre dans une pièce étroite,
Lorsque je pénétrai dans cette chambre, dont
le petit lit occupait presque tout l’espace, Mme
Les familles Soiraki pacha et Parolini de Fitz-James déjeunait d’un plat de légumes,
ont la douleur de vous faire part de la sur un coin de table encombrée de paperasses,
m ~ 1 ~~ 11 c ~ ~ ‘ 1 car la pauvre femme a essayé d’écrire.
Il y a quelques gros cahiers de deux sous,
9 IC V l V1U1CI1
prend une saveur classique et une pu- ayant
reté étudiée. Il est très fervent de sa en éta
mort de leur regretté frère et oncle
COLONEL CANUTI BEY
Médecin en chef de l'Hôpital de Serrés
décédé subitement le 5 mai.
LETTRE PARISIENNE
couverts d’une anglaise élégante: ce sont des
nouvelles, un roman, des poésies dont les rimes
ne valent peut être pas grand chose, mais où l’on
trouve, çà et là, une idée originale, un sentiment
généreux.
Mme de Fitz James vit avec sa fille, une
grande et belle personne qui a été réduite, l’hiver
dernier, à poser « l’ensemble » chez les sculp
teurs pour nourrir sa mère malade.
— Il est bien difficile, me disait l’ex grande
dame, lorsqu’on a connu toutes les jouissances
de la richesse et du luxe, de savoir seulement
honteux
n’était
pénible de succomber contre tout droit.
Geei déplut au politicien Kaliikœs ; il
s’emporta, et prononça ce discours vio
lent ;
« Ce qui est le plus honteux, c’est ce
qui est le plus lâche, c’est-à dire d'être
maltraité, bien que la loi dise que c’est
de maltraiter les autres. Souffrir d être
maltraité n’est pas le fait d’un homme,
mais de quelque esclave, pour lequel il
vaudrait mieux être mort que vivant.
Oui, c’est un esclave, celui qui maltraité,
insulté, n’est capable ni de se défendre
lui-même, ni de défendre ses proches.
Nous déformons les âmes les plus
braves et les plus fortes. Ses prenant
jeunes, et les assoupissant avec des in
cantations et des sortilèges, comme on
fait des lions qu’on veut dompter ; et
nous en faisons des âmes d’esclaves, leur
disant qu’il faut s’en tenir à l’équité, et
que c’est cela qui est bien, et que c’est
cela qui est juste. Mais quuri jour un
homme vienne à naître, avec le cœur
assez haut placé. Il secouera et brisera
cés entraves ; il foulera aux pieds les
formules, sortilèges, incantations et lois
qui méconnaissent la nature; d’esclave
il surgira maître, et rendra éclatant aux
yeux de tous ce que la nature entend
par justice. »
Frédéric Nietzsche, dit le comte Os
trorog,a voulu être cet homme.
*
* *
Ce serait encore mal connaître le con
férencier, de supposer qu’il va coniinuer
sur ce ton. Nous ne sommes plus faits à
soutenir longtemps ce mode de contro
verse. Mais la fin de ia causerie nous ra
mène, par un détour habile, vers les as
tucieuses paroles du début.
En quelques pages d’une ironie déli
cieusement socratique, ie fort et le fai
ble des théories de Nieîzsche sont mis à r
UU. Et c’est un régal de lire ce dialogue forges ru,ne > eiie avait épousé un agréé près un des revers de fortune, mérités ou non, ont ren-
subili, comme ç’a été un charme de i’ei - lr ‘ bunal de province, n’ayant pour toute fortune , dues aussi miséreuses que les va-nu-pieds et
tendre. La Société littéraire de Cons- \ que sa charge - Le mari mort, la veuve dut ira -1 plus à plaindre certainement, leur déchéance
vailler pour vivre, donner des leçons d’anglais ; physique se doublant de souffrances morales et
dans un collège de jeunes filles. Mais la maladie j de leurs regrets ?
s’abattit sur la malheureuse ; ce fut la misère eti Allons, mesdames, ayez pitié des vôtres, ou
quelle misère ! Etape par étape, elle dégringola vous feriez croire que vous préférez aux secours
jusqu’à la mendicité, couchant tantôt à l’asile de distribués dans l’ombre, sans bruit, la réclame
nuit, tantôt en des bouges infects, au hasard des [ tapageuse de ces listes que publient les journaux
quelques sous arrachés aux passants. Ecœurée, mondains et où les charités s’étalent au grand
brisée par l’âge, n’en pouvant mais, la malheu- jour, marquées en chiffres connus, comme les
,, reuse femme entrevit, comme dernier espoir, le ^ marchandises sur les catalogues des grands
repos de la cellule, la quiétude du gîte et de la; magasins.
IDe notre correspondant particulier]
Paris, 4 mai
Les déclarations mondaines. — La fiancée du § a 8 ner sa P'^ce de vingt sous.
forçat —Mpc de Fit^-James. — Misère noire. — I Et elle me contait sa détresse, ses essais in-
Atroces confidences. — Appel aux grandes fructueux pour se procurer la pâtée quotidienne
i juste de quoi ne pas mourir dé faim. Entrée
Quelle lamemable histoire on pourrait écrire en ! comme apprentie à quatre soüs l’heure dans
fouillant — oh 1 rien qu’un peu — les dessous une grande maison de chocolat, pour enve-
mondains de Paris... Que de vilénies,de misères, lopper les tablettes dans du papier de plomb,
de turpitudes ignorées seraient ainsi mises à jour, ; elle s’était bientôt vu forcée d’abandonner cette
depuis ces fils de famille rencontrés dans des place. A son âge, les muscles raidis se plient
bandes de cambrioleurs et qui traînent piteuse- ; difficilement à un travail manuel, et les lourdes
ment des noms connus sur les bancs delà police ; caisses qu’il fallait soulever journellement lui
correctionnelle, jusqu’à ces malheureux, tristes donnaient une grosseur sous l’aisselle qui l’obli-
épaves d’une mauvaise fortune qui tombent de geait à chercher un autre métier,
déchéances en déchéances, à la rue, à l’asile de | Elle trouva quelques leçons d’anglais, mais à
nuit, parfois à la Seine, lorsqu’il leur reste assez 1 un prix dérisoire: dix sous l’heure pour ensei-
de cœur et de courage pour accomplir le grand gner à de pauvres gamines les rudiments de la
plongeon... j langue shakespearienne. Un secours du préfet de
Il y a quelques semaines, un commissaire de | police vint heureusement à une heure où, déses-
police de la rive gauche voyait arriver une pauvre pérées. les deux femmes allaient peut-être se li_
petite vieille, toute menue, et comme ratatinée bérer, par la mort, d’une vie odieuse, mais, la
par la souffrance, qui implorait, comme suprême petite somme dépensée, la misère s’aggripa de
aumône, d’être envoyée au dépôt. j nouveau à ses victimes, et, ces jours derniers, je
— Je suis une vagabonde, disait-elle, je n’ai ni n’eus pas besoin de longs détails pour mesurer
profession, ni asile; vous voyez bien que ma place toute l’étendue de cette détresse,
est toute marquée à votre grand dépôt. Je ne veut point conter ici par le menu l’his-
Et la petite vieille, avec des formules de poli- toire de la débâcle d’une grande fortune, n’ayant
tesse, sentant leur grand monde, suppliait près- 1 point contrôlé les faits qui me furent narrés ; tout
que le magistrat d’accéder à sa demande | ce que je veux retenir de cette visite fortuite, c’est
Les commissaires de police sont peù habitués qu’un devoir me semble s’imposer aux mon-
à recevoir des mendiants aussi bien élevés, celui daines et aux belles madames ayant hôtel sur
de la rive gauche en témoigna son étonnement à [ rue et valetaille à l’antichambre ; celui qui dé-
sa solliciteuse. Il lui manifesta quelque intérêt, j coule de la plus élémentaire solidarité,
et par d’habiles questions en vint, confesseur j Des œuvres se fondent tous les jours pour se-
laïque, à provoquer les confidences de la pauvre' courir les pauvres, l’Armorial fournit ce qu’il a
créature. j de plus pur pour corser la liste des dames patro-
Triste et banale son histoire qui est celle de nesses ; n’y a-t-il donc point une société charita-
beaucoup. De bonne famille, fille d’un maître de b le pour venir en aide aux femmes du monde que
tantinople n’aurait-elle suseitë qu’une
seule conférence de cette valeur, elle
aurait droit à la gratitude de tous les
lettrés.
Grésy.
UN ARTICLE DU "COSMOS ILLUSTRE
SUlt LE PHANAlt
Nous avons souvent signalé aux lec
teurs du Stamboul celte revue romaine,
qui est dirigée avec tant de talent par le
marquis Mac Swinney.
Eii tête du dernier numéro nous trou
vons un article fortement documenté
sur le Phanar. Cette étude, 'due à la
plume de nôtre excellent collaborateur,
ie R P. Palmieri, est éclairée de nom
breuses gravures qui donnent au texte
un charme de plus. En tête se détache
pâture que donne la prison, et elle réclama avec
des supplications la faveur d’être envoyée au
Dépôt.
Cette pauvre loque humaine n’était pourtant
point une sans famille. Un de ses frères, sculp
teur connu, est l’auteur d’une belle statue élevée,
durant ces vingt dernières années, au centre de
Paris ; un deuxième frère est ingénieur dans une
grande ville du Midi.
Quels sont les motifs sérieux, reproche mérité
ou non, qui les empêchèrent de tendre une
main charitable à leur sœur ? je ne m’en suis
pas enquise, mais ce que je sais bien, c’est que
pour si coupable — si coupable elle fut — qu’ait
été cette pauvre femme, le devoir strict des siens
quoi il a merveilleusement réussi.
une vue generale du Phanar, dominé ^ ta j t j a secourir
par les bâomenls de la grande éeoœ , L’histoire de la veuve du maître de forges est
puis lâ Corne d Or, avec le^ panorama de pj us commune qu’on ne pense, et, pâs plus
ses deux lives, ie Palais du Phanar, et tard qu’hier, les hasards d’une enquête tentée
oufio ie portrait de S S, Joachim HL dans un quartier populeux de Paris pour décou-
le désir de ie lire en u !.* Patriarche de euituie rare, tenace v r une certaine marquise, une dame de Ker-
et fin me dans ses desseins, conscient de ino gj qu’on représentait comme décidée à épou
sa mission, et soutenu par ia grande ser un des pensionnaires de la maison centrale
ma jorité de son tioupeàu >. ; jg Riom me mettait en présence, non de la fian-
. 7 « Ce Patriarche, dit le Cosmos , offre cée du voleur Goudechoux, mais de la comtesse
_ . . _ _ Vl | y ® plusieurs façons d exposer les dans sa physionomie l’empreinte caracté- de Fitz James, que je découvrais dans un affre’ux
a cette première mort. Mais le penseur ; théories de Nietzsche. Les pédagogues le; ristiqué d un de ees ascètes des vieilles taudis.
et l’artiste n’existaient plus. |font dune manière pedantesque. I estampes. Les lignes sévères de son visage, i Comment cette grande dame, héritière d’un
M Bourdeau, qui lui a consacré une! Lecomte Ostrorog l’a fait en lettré et; sa longue barbe blanche, lui donnent une b au nom et dont la famille défraye les échos
substantif lie étude, daus ses Maîtres de en homme de goût. Il a puisé aux pures majesté hiératique. Les longues années mondains du bruit de ses réceptions, était-elle
s|e
* *
MARIE-LOUISE NERON.
ar aponaiseri©s
ENVOI
Ce matin, baillant aux corneilles,
Le long des vitrines marchant,
J’ai vu fiés petites merveilles
Dans là boulitj'üe d’un marchand.
C’étaient des japonaiseries
Gomme tu les aimes, je sais...
Bibelots, étoffes fleuries,
Et, les admirant, je pensais :
« Si je lui rapportais cés choges
Pour son petit boudoir vert d’eau,
Gommé ses chères lèvres roses
Me souriiaient, à ce cadeau 1 . »
J’entrai donc, pour en faire emplette ;
Mais, vraiment, j’étais trop naïf ! ..
Ma bourse est ceile d’un poète :
Et le marchand était un juif!...
Les belles japonaiseries,
Les satins bleu-ciel, rosé-chair,
Et les grandes robes fleuries,
0 mon amour, coûtaient trop cher!
Revue des Revues
QUESTIONS DIPLOMATIQUES
ET COLONIALES
LA GUERRE RUSSO JAPONAISE ET SES LEÇONS
Voici la conclusion d’un article particulière
ment remarquable de M. Jean de, la Peyre, sur
les leçons qui se dégagent de la guerre ac
tuelle ;
« Quant aux allégations de certains publi
cistes ou de certains ministres qui, surtout
soucieux de justifier la politique intérieure ac
tuelle, et désireux de reuuire les dépenses mi
litaires au profit d’autres chapitres (lu budget,
prétendent déduire des récents événements la
supériorité du torpilleur ou du sous-marin sur
Je cuirassé, qui coûte trente fois plus, ou pro
clament que « la supériorité brutale du nom
bre est désormais réduite à néant par la tor
pille » ; nous n’en parlerons que pour mé
moire. Russes aussi bien que Japonais, les pre»
mi rs intéressés ne paraissent pas, en effet,
partager cette opinion.
« Mais ce qui ressort avec évidenco des évé
nements d’Extiême-Orient, c’est le danger
couru par ceux qui. confiants dans la paix, ne
sont pas toujours prêts à la guerre. Ge n’est
pas après l’ouverture des hostilités qu’il faut
élaborer un plan de campagne, constituer des
escadres ou commander les munitions et les
approvisionnements de tout genre destinés à
runplacer ies énormes consommations de
cha bon, de projectiles ou de torpilles. G°t
avertissement, d’ailleurs, semble avoir été
compris en haut lieu.
« Les récentes découvertes de la télégraphie
sans til ont été, corn me il convenait, largement
utilisées par ies Japonais. Mais ils ne sont pas
seuis à s’en servir: le vapeur aff-été par le cor
respondant du Times en est également muni.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que le gouverne
ment russe ait communiqué aux autres puis
sances une note prévoyant des peints sévères
contre les neutres qui, dans le voisinage dts
côtes ou des forces navales, emploieraient ce
moyen de communication. Bien que les Etats-
Unis aient cru devoir formuler quelques ré
serves, il ne semble pas que cette mesure sou
lève de protestations, étant aussi naturelle que
l’interdiction des pigeons-voyageurs en terri
toire belligérant ou dans le voisinage d’une
armée. Les Russes ont trop souffert du vaste
système d’espionnage organisé par les Japo
nais, pour ne pas prendre toutes leurs p écau
lions à cet égard »
LA FRANCE DE DEMAIN
M. A. CARNEGIE
Cherchons à nous rendre compte équitab’e-
ment de ce que ce milliard ire philosophe
compte à son actif, outre se3 dollars—en dépit
de ses dollars.
Physiquement, c’est un petit homme, carré,
sofiuè, qu’on nous montre accueillant, simple
d’aspect et de vie, et d’humeur enjouée. R n’a
point ie teint jaune que l’or donne souv nt à
ceux qui ie manient ; et s’il est sobre, s’il ne
fume point, il ne semble pas qu'il ait l’estomac
malade, comme ce prince de ia finance que
Zola nous montra naguère, ratatiné et le foie
cre vant la bile, devant une tasse de lait.
J’ai dit qu’il ne fume point: il a raison sans
doute : il n’entend pas non plu<= qu’on fume
chez lui. Donnons lui un bon point, au nom
de l’hygiène, mais retirons lui en un, au nom
de la tolérance. Ce petit traitdà nous révélé
chez le personnage une assez forte dose d’anr
tontarisme. D fallait s’y attendre, chez un de
ces souverains de la République américaine,
montés à ce pouvoir formidable par ia seule
force du génie industriel ou commercial et de
la volonté. Assurément, cet autoritarisme est
impliqué dans leur nature, il est nécessaire à
leur fortune; et sans lui, M. Carnegie n’àuraü
pas fait ce qu’il a fait, ni édifié son empire
métallurgique. Je ne m’étonne donc point de
le trouver autoritaire; mais il vaudrait mieux
pour ses hôtes, que cet autoritarisme qui luj
a permis d’acquérir des millions, ne paiût pas
aujourù’hui légitime et sanctionné par eux
Q ie le pauvre Rousseau, défiant et persé
cuté, que ie malheureux Beethoven, sourd et
colérique, aient de ces intolérances et ces hu
meurs despotiques vis à-vis de leurs meilleurs
amis, on ies en excuse volontiers e£ même. —
le dirais-je,—c’est presque un mérite de plus
qu’ils ont à notr° sympathie. Pourquoi donc?]
risquent bien plus d’en être lésés, par Je tort j Sur cette terre d’élection, Ieugénie et ,1’h.é-
quûls sé causent à eux mêmes, que de lés r ; rorime se gagnent, et nous âvons en vous,
les autres par le déplaisir qu’ils leur font Et jeunes d’Italie, une foi inébranlable. Ne sa-
si ou se plie à leurs caprices, ce n’est jamais vous nous pas, en effet, que vous.pensez tous
que par respect pour leur cervelle, non oarjque le plus beau monument à élever à Ta
déférence pour leur coffre fort. Voilà peut être : gloire du grand ministre, c’est de termir er son
un grog procès à propos d’un peu de fumée : œuvre, de pratiquer de plus en plus ces prin
cependant je connais un homme qui, s’il était ! cipes d’ordre, d’entente mutuelle, d’abnégation
jamais rhôte de M Carnegie, — ce qui n’ar-1 et de solidarité civique, qu’il a vulgarisés
rivera vraisemblablement pas, ^ se sentirait parmi vous; enfin de prouver au momie que
une irrésistible en vie d’allumer devant lui une j les nations vraiment dignes de s’appartenir
cigarette, encore qu’il ne soit pas très grand savent arriver à l’indépendance à travers le
fumeur. Et qui sait ? Après s’être frefissé d’a
bord de cet impertinent caprice, M Comegie,
s’il est vraiment un philosophe, en compren
drait peut être la secrète raison.
LA NOUVELLE REVUE
GAMBETTA ET L ITALfE
La Nouvelle Revue rappelle ,ùm t à propos,que
Gambetta fut l’un ues précurseurs de i’ân.dié
franco - italienne, S^s sentiments italoeh'des
dataient de loin. Son père — exilé de Rênes
— confondait dans la même affection les deux
sœurs latines.
Eu 18ôl, à la mort de Gavour, ce fut Gam
betta qiii fit un généreux appel à la jeunesse
de France et d’Italie :
« Frères, disait il, le comte de Cavour a cessé
de vivre ! Que la jeune Italie, que la démo
cratie européenne entrent dans le deuil et les
martyre
Italiens! Continu -"% de montrer à l’univers qui
vous regarde, et v ms admire, les vertus des
deux dernières ai nées et alors les paroles de
l’agonie sont prophétiques : «Tout est sauvé t».
L. Gambetta.
QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
Abonnement annuel: Union postale, 20 1rs.
Ri x de la livraison : Etranger 1 franc.
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Rédaction et administration
19, Rue Bonaparte, Vjp
(Sommairedu n» 173). —La Papauté,la ‘fTip'e-
AUiance, et la politique extérieure de la
France, Gabriel Louis Jiray — Sommes nous
des latins? René Henry. — La guerre russo-
japonaise et ses leçons, Jean de la Peyre. — La
voyage de M et de Mme Gervais Courte!lemopt enquête anglaise sur les méthodes d éflueation
au Yunnàn, GervMs Cou rte. H rdnonL —^ La américaines Aux Urnes ! T T — Le salon au
tombe, G. G fféronan.— Les miettes' de la vie, pas de course, Jean Lion net — Les jeunes gens
Bixiou. — Chronique musicale. Jean Chanta- à l’étranger : Mme Dupleix et le siège de Pon-
voine.— L ! his f oire au jour le jour.— Romans : dichéçy, Eug. éu°nih. — Les Revues, R D.—
Faut il aimer ? Georges Sauvin. — La fin d’At- Chronique théâtrale.
. ...... , . santé publique aux colonies. Mauric s Buret.
larmes • car si la vie de cet homme est grande chron ique de la quinzaine ; Cartes et gravures
et forte, sa fin est sublime ; il est mort de pa- M B
triolisme, ma! giodeux et dévorant qui n’a
jamais atteint que les grandes âmes,
Oui! L’aveugiç.desünée vous a cruGieraeat i
frappés eu vous ravissant avant l’heure le i
puissant ouvrier dont chaque effort ajoutait j
une assise de plus à l’édifice, désormais indes
tructible, de Sa réorganisation nationale. I
Encore quelques mois de vie. cruel destin I
et cette main bénie ouvrait à l’Itaüe ressuscitée 00 irr d’assises, La défense : Plaidoirie de Me
lés portes du Capitole, étonné de revoit pn Labori.
p< uple! Mais les Saches seuls se laissent abattre ,
et fuient devant l’orage; un principe est im-1 LA REVUE HEBDOMADAIRE
m r *rte|, et si l’homme était fragile, l’œuvre ,, . . . . œ „
subsiste, impérissable, et l’avenir apparait an Q Ue ’ “p 100 D 5^f 0 nGS
chargé de promesses assurées. j Ldna r e P on 8. rue Garanciere ( ) P iis.
., , ^ , .Çerte§, ce n’est pas sur cette terre féconde (Sommaire du n° 23) — Le Salon des artistes Fonfin.—L’automobilisme et les mœurs, E
Parce que, en vérité, leur situation est telle d Italie que manqueront les intelligences et français. Péladan. — Les amis et la sqpiété de de Vogué —Protection des enfants du premier
que ces exigences de Fesprit, ch z eux, ne les volontés, pour recueillir et parfaire ce ma- M. et M me Suard. Gilbert Stenger.— Al’Acadé- âge, D r Bonnard — L’œuvre d’éducation poou-
; . . ~ a ^ ^^ ^ a ^ ^ ^ ^ A ^ ^ l'rmnnnioA t « AT ^ Innnno I ri laira/in Pitm i là Un v A rth nr ‘ Mai ! ITnû
REVUE
DES GRANDS PROCÈS CONTEMPORAINS
Abonnement d’un an, Union postale 16 fr. 50
La livraison : I fr. 50
A. Chevalier-Marescq et Cie, éditeurs
20, rue Souttlot, Paris.
(Sommaire du r.o 4).— L’affaire Humbert en
lardis. Jean Carrère — Chronique financière,
La Bove. — Revue féminine, M me Nelly de La
coste.— La vie parisienne, Jean de Cières.
LA PLUME
Abonnement annuel Turquie : 18 frs.
Le numéro: 17 centimes
Administration : 54, rue des Ecoles, Paris (V e ).
(Sommaire du no 361). — Victor Rousseau,
Albert MockeL — Quand le clocher sonnait
douze, Fagus. — Dietrich Christian Grahbe,
J -N. — Napoléon ou les Cent Jours, D. Ch.
Grabbe.— Sur «Oiseaux de passage». Georges
Pioch. — Bibliographie, Marius-Ary Leblond,
Charles Saunier.— Illustrations.
LA NOUVELLE REVUE
Abonnements, Union postale, un an 55 frs.
6 mois, 30 frs. 3 mois, 16 frs.
Le numéro : 2 francs 50.
26, rue Racine (Vit»)
(Sommaire du n° 110) —Gambetta, la France
et l’Italie, (Lettres Inédites).— L’Accord Anglo-
Français. F. Du bief. —■ Souvenirs du Général
Champion net (fin), Maurice Faure. — Le lac
Léman, G orges Pioch.— Les Atlantes (V) Ch.
Lomoo et P. B Ghens» — Le. courage des Russes,
Edouard Gachot. — L’Armée Coloniale, Jules
Gieize. — L’exposition de la Société de. Phy-
Hqn«, A Laeour. — Les Désarmés (Vit), Le
febvre St Qgan.— La Lutte contre le Clip nage,
Paul Louis. — L’Histoire Romanesque, Gustave
Kahn — Carnet de Paris, Pip. — Revue Dra
matique: Don Quichotte. — Le Roi Galant,
Henri Austruy.— Les livres, L. R.
LA FRANCE DE DEMAIN
Abonnements: Union postale, un an 18 frs.
Administration 2(j ? rue de Grammont, Paris.
(Sommaire du n e 73) — M A Carnegie, Mau
rice poBecher. — A travers le Thibet inconnu,
! Gabriel Renvalot — La guerre sur mer, Paul
M.
(Voir à la 5 uie page la suite des sommaires)
La Température
Constantinople, 12 mai 1904
THEKM. CKNT.
Maximum d’hier . . . -f -22
A 8, heures du matin . -j- 13,8
A midi . , . . . . -f- 19,1
Baromètre (à midi). 756
(Indications fournies par M. VERDOUX
Place du Tunnel)
Fêtes de demain
CALENDRIEB NOUVEAU STYLE
Demain, vendredi, i3 niai:
SS.-Jean le Silentiaire, Muce y
Qnêsime , Servais.
Ste-Glycère.
OALENPÉip VIEUX STYLE
sauraient jamais être des abus (le pouvoir j Us gnifique programme du cotpte de Çavour t mie française, Jean NesmyÉ— Journal du laire du comité Dupleix, Arthur Maillet.—Une Demain, vendredi, 3o avril : St-Jacques,
PROVINCES ET PATS D'ORIENT
Le gouverneur de Kir Chéhir, informe le
ministère de l’intérieur, à ia date du 9
mai, qu’on vient d'inaugurer les travaux
de construction d’un nouveau Gonak pour
les bureaux du gouvernement. Ce local
contiendra quarante chambres.
Vüayets de Kouœélie,—Les habitants des
villages de Rou méfie éprouvés lors des
derniers événements, seront exemptés,
pendant un an, de tout impôt. En outre,
le gouvernement prend toutes les dispo
sitions pour améliorer leur sort.
Inondation. — L 'Officiel de Bagdad an
nonce que le Tigre, qui traverse la ville
de Bagdad, vient de déborder, inondant
les villages avoisinants. Les etidigue
ments ont été très sérieusement endom
magés. Les autorités ont pris toutes les
mesures pour la reconstruction des
digues.
Notes du Caire. — Le général Mashasha,
chef de brigade en Abyssinie, et le père
Mahr Fakda, directeur de l’église abys
sine à Jérusalem, sont arrivés au Caire,
de retour de la Terre Sainte où ils étaient
en mission.
Ils sont descendus au patriarcat copte.
Le général Mashasha restera au Caire
un mois, avant de repartir pour Addis-
Abfaaba.
*** Le patriarche syriaque, accompa
gné de Ms r Agnatius Noury. évêque sy
riaque-catholique de Bagdad, est arrivé
au Caire, venant de Beyrouth. Il prési
dera, dimanche, l’inauguration de la nou
velle église syriaque-catholique, récem
ment construite aux frais de M. George
Brahamcha.
en parer ceux ou celles que nous chérissons. Lës i iu Penêée Contemporaine,, se pose une
fleurs sont de toutes nos fêtes, de toutes nos J question : « .a folie de Nietzsche fut-
Chemin de fer du Hédjaz. — On annonce
de Damas qu’on vient de découvrir une
abondante source d’eau potable au 400 e
kilomètre du chemin de fer du Hédjaz.
Notes de Srnyrne.— M. le chevalier de
Stürler, consul-général des Pays Bas à
Srnyrne, qui était absent depuis quelques
temps, vient de rentrer à Srnyrne.
*** M. Cléon Rangabé, ministre pléni
potentiaire de Grèce à Berlin, qui se
trouvait depuis quelque temps à Srnyrne
auprès de sa fille, M rae la baronne Act.on.
s’est embarqué dimanche se rendant,
voie d’Odessa, à Berlin.
Avant son départ, Son Excellence a
fait visite à S. A. Kiamil pacha, gouver
neur-général, qui la lui a rendue le même
jour, chez le consul général d'Italie, son
gendre.
Son Altesse le vali, qui tient en grande
estime S. E. M. Rangabé a mis à sa dis
position un des bateaux de la compagnie
H imidié et a chargé Madjid bey. direc
leur des affaires politiques du vilayet.
de l’accompagner jusqu’à bord et de le
saluer eu son nom.
S. E. M. Rangabé, très touché de cette
aimable attention de Son Altesse, lui a
fait transmettre, par l’entremise de Ma
djid bey, ses sincères remerciements.
Modèles de Paris. — Une grande quan
tité de modèles de chapeaux, de toute
dernière création,des premières maisons
de Paris sont arrivés chez Garrus, rue
Glavany, N° 2. Prix modérés.
FJEUÏMÆS
joies, de tous nos bonheurs. Le salon, le bou“
doir, l’alcôve offrent à la rose de l’ami, à la
gerbe du fiancé, aux violettes de l’amant un ac
cueil hospitalier dans un cadre élégant où trône
par son cœur et par son goût la Femme, cette
fleur de chair qui ne s’épanouit qu’au soleil de
l’amour et dans la fièvre des baisers.
Pour chacun de nous, s’attachent à chaque
fleur, des espérances, des souvenirs, des regrets
qui se faneront avec elle, et qui ne reviendront
jamais plus. Ainsi, c’est quelque chose de nous
même, quelque chose de notre vie, de notre
âme qui s’en va, qui- s’effrite, qui s’effeuille dans
reifeuiflemcnt de ces frêles pétales dont nul ne
connaîtra le secret. Les fleurs sont bien de nos
intimes. Et tout comme nous, elles ont leur lan
gage. Elles sont des aveux, des ^tendresses, des
caresses ; elles disent souvent ce que les lèvres
n’osent ou ne veulent dire ; elles promettent,
elles enjôlent, elles flattent avec aussi dans l’âme
parfumée qu’elles portent, cette délicieuse part
de mensonge par quoi tout ce qui vit s’affirme,
s’amuse et trompe.
Toutes les adolescentes ont effeuillé des mar
guerites.
*
* *
Ces chères petites choses de luxe et de beauté
ont aussi leur histoire. La ni gion hindoue per
pétue quant à leur origine une curieuse légende
d’adorable philosophie. Je vous la
demain.
Paul Sun.
; Me pu!'f m i accidentelle, une suite
Pïxré- du ; ivail; d’abus des narcoti
ques, de la 1 isique qu’il cultivait avec
passion? Ou bien y a t il une sorte de
parenté entre certaines formes de talent
et la folie ?
Le goût de !a solitude, une exci
tation croissante contre les écrivains
sources du génie grec. U a lu Platon. Il s’ea
est si bien souvenu qu’on croit, à lire sa
conférence, savourer undia'ogue du mai
tre. Dès le début, ce n’est pas à la So
ciété littéraire de Constantinople, grand
rue de Péra. que l’on croit êire, mais
dans ies jardins d’Académus, ou plutôt
dans la maison de Batik è son riche voi
sin, à Athènes,
« C’était, dit-il, le temps où lesSophis-
dont H s’est parfois le pins inspiré, une; tes parcouraient les cités grecques, en
sorte de még lomame qu'à la tin on voit | seignant aux jeunes ambitieux l’art de
poindre, laisseraient soupçonner en lui se créer une majorité par des discours
quelque eerme morbide: «J’ai donné ■ vraisemblables. Ifs avaient un succès
aux Allemands les livres les plus pro-i éclatant, et Gorgias, le plus illustre d’en-
fonds qu’ils possèdent... J’ai donné à Ire eux, ayant fait à Kàlbklès Thonnëûr
l’humanité le livre le plus profond d’accepter son hospitalité, Kaliik'èsin-
II est vrai que Nietzsche fut, bien avant v ûa Socrate à venir discuter avec cet
l’indiscutable folie, parfaitement désé homme extraordinaire. La discussion tut
quilibré. Mais son oeuvre ne pouvait venir : animée. Socrate prétendit prouver à
d’un esprit en équilibre Et puis, avouons Gorgias que son art était vain ; qu'il
que si l’orgueil démesuré d’un auteur de- éiait moins important d’avoir une majo-
vait signifier la démence, il n’est guère que d’avoir raison, et plus
d’hommes de lettres, et jusqu’au der -1 dominer avec injustice qu i
FRÉDÉRIC NIETZSCHE
Autant en emporte le vent.
LA LÉGENDE DES FLEURS
Péra, 12 Mai.
C’est le mois des fleurs. Rouges, jaunes, bleues^
Vertes, elles s’épanouissent dans les jardins, s’a
moncellent dans le panier des marchands ambu
lants, s’affichent à la vitrine des fleuristes dans
une luxe rutilant de pétales, dans une débauche
attrayante de corolles En gerbes, en bouquets,
ou éparses en des' vases mignons, leurs tiges se
multiplient, s’élancent, se cambrent orgueilleuses
et souples. Mimosas,, violettes et tulipes, roses,
lilas et œillets sont là qui embaument, qu|
sourient dans une gamme chatoyante de cou
leurs.
Enrubannées de nœuds coquets, émergeant
des porcelaines ou de l’étreinte des faveurs de
soie, les fleurs arrêtent le passant à la devanture
où leur grâce délicate s’alanguit, parmi de la j
verdure, de la mousse, de la lumière
Nous les aimons pour leur parfum, pour leur
fragilité, pour leur mystère. Et nous aimons à
A PROPOS D’il NE CONFÉRENCE
DO C01ÏITE 0STR0R0G
Si le Stamboul \ qui posait autrefois
une question par jour, avait eu, l’année
dernière, la fantaisie de formuler ceHe ci :
« Quel est le livre de Nietzsche que vous
préférez?)), il est probable que le jour
nal aurait reçu peu de réponses Nietzsche
était à peu près inconnu, à Péra.
Cette année, il n’y a pas d’auteur plus
populaire. On s’arrache ses livres, dans
toutes ies librairies.
Pourquoi ?
Parce que le comte Léon Ostrorog lui
a consacré une conférence. Cette cause
rie a été — il faut en convenir — une
véritable révélation pour la plupart des
Pérotes. Et l’initiateur a mis tant de
charme dans sa façon d’exposer cette
oeuvre mal connue, que chacun a voulu
aller plus loin dans l’intimité d’un pen
seur si bien révélé. C’est ce qui fait que,
depuis quinze jours, l’on ne rencontre
plus, par la ville, que lecteurs et lec
trices de Nielzche, apportant dans leur
tdniration toute la sincérité, toute la
candeur des néophytes.
— Que lisez vous, en ce moment,
(hère Madame,?
— Un livre merveilleux : Par de là le
bien et le mal , de Nietzsche. Et vous?
— Moi. je déguste : Ainsi parlait Za
rathoustra.
— Et moi je rêve sur Aurore , insinue
une jeune fille.
— Et moi, je poursuis Le Voyageur
et son ombre , dit une autre.
— Et moi... Et. moi...
Et tous, et toutes lisent quelque chose.
Et ce quelque chose est toujours du
Nietzsche. Jamais on ne vit pareil en
gouement. Hâtons-nous de dire que cette
vogue est doublement justifiée par ia
vaîeur de l’oeuvre et par le mérite de la
conférence qui nous en donna la subite
curiosité.
Né à Lü'zen, en 1844 mort à Weimar
en 1900, Nietzsche descendait cFuné fa
mille de gentilshommes polonais. Il entra
dans la vie, comme tant d’autres, par la
porte du coüège. Après de brillantes
études H fut reçu docteur à Leipzig. A
24 ans. i! était professeur de philologie a
l’université de Bâle. Mais il se sentait
l’âme d’un paladin plus tôt que celle
d’un rongeur de livres. Il voulut être et
il fut so ! dat. U fit la campagne de 1870
A partir de 1876, sa santé exigea des
ménagements tels qu’il dut renoncer à
faction pour se renfermer dans le rêve.
H alla, toujours souffrant fie Nice à Na
ples, de Sorrente dans l'Engadine, Irai
nier barbouilleur de papier, auxquels il
ne fallût ouvrir un cabanon dans une de
ces maisons dites de santé.
Il y a d’ailleurs chez Nietzsche,
comme le comte Ostrorog et tous les
critiques l’ont remarqué, un absolu
contraste entre l’homme, d’une mo
conterai (j BS (j e parfaite, d’une politesse exquise,
et l’écrivain cynique qui soufflète au vi
sage tous les principes sur lesquels re
pose l’ordre social établi. Irréconciliable
ennemi de notre société pleine de men
songe, comme l’était Rousseau au siècle
dernier, comme Rousseau, il exige le re
tour à l’instinct, à la nature, — dans le
style le plus raffiné, — mais avec cette
différence essentielle que Rousseau était
un plébéien devant lequel se dressait un
monde aristocratique, tandis que dans
cetie démocratie prophétisée par Rous
seau, aujourd’hui en vue de se réali
ser entièrement, Nietzsche est l'âme la
plus orgueilleusement patricienne qui
se puisse concevoir.
Du haut de son Burg féodal, il divise
l humanité en deux races, séparées par
un abîme. D’une part, une minuscule
élite, les Nobles Nietzsche emploie ce mot
au sens primitif. Les Nobles , ce sont lès
hommes de volonté, d’action, les indivi
dualistes, les ambitieux qui se sentent
nés pour commander, dominer, créer.
— L’autre race comprend l’immense plèbe
moutonnière, l’innombrable troupeau des
bêtes de somme, les esclaves du préjugé,
irrémédiablement voués à la haine et à
la rancune contre ceux qui leur sont su
périeurs. — Or, d’après Nietzsche, tout ce
qu’il y a de grand dans le monde ne
s’est accompli que par ies hommes d’ex
ception, par les nobles ; tout ce qu’il y a
de servile et de bas s’exécute quand les
esclaves dominent, et c’est le cas de la
démocratie où le nombre écrase l’élite,
où les lions sônt opprimés par les lièvres
Cette thèse correspond à deux façons
diamétralement opposées d’envisager le
développement de l’histoire. L’opinion
aristocratique, — celle de Nietzsche, celle,
de Renan,—prétend établir que le progrès
des sociétés est favorisé moins par la
lutte pour l’existence que par la lutte
pour la prééminence, c’est-à dire par le
triomphe des grands hommes, conclue
teurs de peuples, qui leur donnent un
nouvel essor, une nouvelle vie; H, dè>
lors, le but de l’humanité, c’est de pro
duire des grands hommes, de leur sacri
fier les foules, de laisser s’exercer libre
ment leur activité salutaire.
L’opinion démocratique, au contraire,
celle de Tolstoï également, voit dans les
foules anonymes lés véritables agents de
l’histoire, et dans ies prétendus chefs
de chœur, de simples comparses souvent
plus nuisibles qu’utiles. Et la consé
quence, c’est le sacrifice de l’individu à
ia société, c’est enfin le socialisme. La
civ ,‘isation étant œuvre collective, ses
bénéfices, au lieu d’être réservés au
petit nombre, doivent appartenir à tous.
La vérité, croyons nous, se trouve
riant partout des douleurs incurables.
Quand ses maux lui laissaient un peu de
répit, il écrivait. Il écrivit jusqu’au bout,
jusqu’à ce que sa raison sombrât dans
la folie (janvier 1889) U survécut 11 ans
dans la conciliation de ces deux points
de vue si exclusifs.
Mais il ne s’agit pas ici de savoir où est
le vrai, ni quelle est la part de vrai qui
se cache dans i’œuvre de Nietzsche.
Lecomte Ostrorog a voulu simplement
inspirer le goù
Wm-
passées 'au Mont Atlios, l’aif aPûmMique ; ahâissêmerû 7 .. Voilà un
de ces montagnes pénétrées d’effluves 1 point d’interrogation bien capable d’intéresser
venant du iarge, l’ont pour ainsi dire les psychologues fureteurs des replis du cœur
rajiini [humain.
« Il 1 St, avec les étrangers, d’une ex j C’était le matin, vers midi; le quartier Po-
qmse affabilité de manières, il reçoit ' pincourt, tout bourdonnant de vie, voyait ses
i mmédiatement sans vaines attentes ni, rues remplies de travailleurs, qui sortaient joyeux
fréquentes sollicitations. I! parle lente- 1 de l’atelier pour s’attabler les uns au restaurant,
meut, scandant les syllabes. Il connaît le les autres chez eux dans le logement où ia mé-
trançais, l’allemand, ie roumain, mais, nagère les attendait Ces gens semblaient heu-
surlout dans ses réceptions, il préfère reux, dans leur modeste sphère, et contrastait
s’en tenir au grec, qui, sur ses lèvres violemment avec la malheureuse femme qui,
possédé chevaux, voitures, domestiques,
( . était réduite à vivre dans une pièce étroite,
le petit lit occupait presque tout l’espace, Mme
Les familles Soiraki pacha et Parolini de Fitz-James déjeunait d’un plat de légumes,
ont la douleur de vous faire part de la sur un coin de table encombrée de paperasses,
m ~ 1 ~~ 11 c ~ ~ ‘ 1 car la pauvre femme a essayé d’écrire.
Il y a quelques gros cahiers de deux sous,
9 IC V l V1U1CI1
prend une saveur classique et une pu- ayant
reté étudiée. Il est très fervent de sa en éta
mort de leur regretté frère et oncle
COLONEL CANUTI BEY
Médecin en chef de l'Hôpital de Serrés
décédé subitement le 5 mai.
LETTRE PARISIENNE
couverts d’une anglaise élégante: ce sont des
nouvelles, un roman, des poésies dont les rimes
ne valent peut être pas grand chose, mais où l’on
trouve, çà et là, une idée originale, un sentiment
généreux.
Mme de Fitz James vit avec sa fille, une
grande et belle personne qui a été réduite, l’hiver
dernier, à poser « l’ensemble » chez les sculp
teurs pour nourrir sa mère malade.
— Il est bien difficile, me disait l’ex grande
dame, lorsqu’on a connu toutes les jouissances
de la richesse et du luxe, de savoir seulement
honteux
n’était
pénible de succomber contre tout droit.
Geei déplut au politicien Kaliikœs ; il
s’emporta, et prononça ce discours vio
lent ;
« Ce qui est le plus honteux, c’est ce
qui est le plus lâche, c’est-à dire d'être
maltraité, bien que la loi dise que c’est
de maltraiter les autres. Souffrir d être
maltraité n’est pas le fait d’un homme,
mais de quelque esclave, pour lequel il
vaudrait mieux être mort que vivant.
Oui, c’est un esclave, celui qui maltraité,
insulté, n’est capable ni de se défendre
lui-même, ni de défendre ses proches.
Nous déformons les âmes les plus
braves et les plus fortes. Ses prenant
jeunes, et les assoupissant avec des in
cantations et des sortilèges, comme on
fait des lions qu’on veut dompter ; et
nous en faisons des âmes d’esclaves, leur
disant qu’il faut s’en tenir à l’équité, et
que c’est cela qui est bien, et que c’est
cela qui est juste. Mais quuri jour un
homme vienne à naître, avec le cœur
assez haut placé. Il secouera et brisera
cés entraves ; il foulera aux pieds les
formules, sortilèges, incantations et lois
qui méconnaissent la nature; d’esclave
il surgira maître, et rendra éclatant aux
yeux de tous ce que la nature entend
par justice. »
Frédéric Nietzsche, dit le comte Os
trorog,a voulu être cet homme.
*
* *
Ce serait encore mal connaître le con
férencier, de supposer qu’il va coniinuer
sur ce ton. Nous ne sommes plus faits à
soutenir longtemps ce mode de contro
verse. Mais la fin de ia causerie nous ra
mène, par un détour habile, vers les as
tucieuses paroles du début.
En quelques pages d’une ironie déli
cieusement socratique, ie fort et le fai
ble des théories de Nieîzsche sont mis à r
UU. Et c’est un régal de lire ce dialogue forges ru,ne > eiie avait épousé un agréé près un des revers de fortune, mérités ou non, ont ren-
subili, comme ç’a été un charme de i’ei - lr ‘ bunal de province, n’ayant pour toute fortune , dues aussi miséreuses que les va-nu-pieds et
tendre. La Société littéraire de Cons- \ que sa charge - Le mari mort, la veuve dut ira -1 plus à plaindre certainement, leur déchéance
vailler pour vivre, donner des leçons d’anglais ; physique se doublant de souffrances morales et
dans un collège de jeunes filles. Mais la maladie j de leurs regrets ?
s’abattit sur la malheureuse ; ce fut la misère eti Allons, mesdames, ayez pitié des vôtres, ou
quelle misère ! Etape par étape, elle dégringola vous feriez croire que vous préférez aux secours
jusqu’à la mendicité, couchant tantôt à l’asile de distribués dans l’ombre, sans bruit, la réclame
nuit, tantôt en des bouges infects, au hasard des [ tapageuse de ces listes que publient les journaux
quelques sous arrachés aux passants. Ecœurée, mondains et où les charités s’étalent au grand
brisée par l’âge, n’en pouvant mais, la malheu- jour, marquées en chiffres connus, comme les
,, reuse femme entrevit, comme dernier espoir, le ^ marchandises sur les catalogues des grands
repos de la cellule, la quiétude du gîte et de la; magasins.
IDe notre correspondant particulier]
Paris, 4 mai
Les déclarations mondaines. — La fiancée du § a 8 ner sa P'^ce de vingt sous.
forçat —Mpc de Fit^-James. — Misère noire. — I Et elle me contait sa détresse, ses essais in-
Atroces confidences. — Appel aux grandes fructueux pour se procurer la pâtée quotidienne
i juste de quoi ne pas mourir dé faim. Entrée
Quelle lamemable histoire on pourrait écrire en ! comme apprentie à quatre soüs l’heure dans
fouillant — oh 1 rien qu’un peu — les dessous une grande maison de chocolat, pour enve-
mondains de Paris... Que de vilénies,de misères, lopper les tablettes dans du papier de plomb,
de turpitudes ignorées seraient ainsi mises à jour, ; elle s’était bientôt vu forcée d’abandonner cette
depuis ces fils de famille rencontrés dans des place. A son âge, les muscles raidis se plient
bandes de cambrioleurs et qui traînent piteuse- ; difficilement à un travail manuel, et les lourdes
ment des noms connus sur les bancs delà police ; caisses qu’il fallait soulever journellement lui
correctionnelle, jusqu’à ces malheureux, tristes donnaient une grosseur sous l’aisselle qui l’obli-
épaves d’une mauvaise fortune qui tombent de geait à chercher un autre métier,
déchéances en déchéances, à la rue, à l’asile de | Elle trouva quelques leçons d’anglais, mais à
nuit, parfois à la Seine, lorsqu’il leur reste assez 1 un prix dérisoire: dix sous l’heure pour ensei-
de cœur et de courage pour accomplir le grand gner à de pauvres gamines les rudiments de la
plongeon... j langue shakespearienne. Un secours du préfet de
Il y a quelques semaines, un commissaire de | police vint heureusement à une heure où, déses-
police de la rive gauche voyait arriver une pauvre pérées. les deux femmes allaient peut-être se li_
petite vieille, toute menue, et comme ratatinée bérer, par la mort, d’une vie odieuse, mais, la
par la souffrance, qui implorait, comme suprême petite somme dépensée, la misère s’aggripa de
aumône, d’être envoyée au dépôt. j nouveau à ses victimes, et, ces jours derniers, je
— Je suis une vagabonde, disait-elle, je n’ai ni n’eus pas besoin de longs détails pour mesurer
profession, ni asile; vous voyez bien que ma place toute l’étendue de cette détresse,
est toute marquée à votre grand dépôt. Je ne veut point conter ici par le menu l’his-
Et la petite vieille, avec des formules de poli- toire de la débâcle d’une grande fortune, n’ayant
tesse, sentant leur grand monde, suppliait près- 1 point contrôlé les faits qui me furent narrés ; tout
que le magistrat d’accéder à sa demande | ce que je veux retenir de cette visite fortuite, c’est
Les commissaires de police sont peù habitués qu’un devoir me semble s’imposer aux mon-
à recevoir des mendiants aussi bien élevés, celui daines et aux belles madames ayant hôtel sur
de la rive gauche en témoigna son étonnement à [ rue et valetaille à l’antichambre ; celui qui dé-
sa solliciteuse. Il lui manifesta quelque intérêt, j coule de la plus élémentaire solidarité,
et par d’habiles questions en vint, confesseur j Des œuvres se fondent tous les jours pour se-
laïque, à provoquer les confidences de la pauvre' courir les pauvres, l’Armorial fournit ce qu’il a
créature. j de plus pur pour corser la liste des dames patro-
Triste et banale son histoire qui est celle de nesses ; n’y a-t-il donc point une société charita-
beaucoup. De bonne famille, fille d’un maître de b le pour venir en aide aux femmes du monde que
tantinople n’aurait-elle suseitë qu’une
seule conférence de cette valeur, elle
aurait droit à la gratitude de tous les
lettrés.
Grésy.
UN ARTICLE DU "COSMOS ILLUSTRE
SUlt LE PHANAlt
Nous avons souvent signalé aux lec
teurs du Stamboul celte revue romaine,
qui est dirigée avec tant de talent par le
marquis Mac Swinney.
Eii tête du dernier numéro nous trou
vons un article fortement documenté
sur le Phanar. Cette étude, 'due à la
plume de nôtre excellent collaborateur,
ie R P. Palmieri, est éclairée de nom
breuses gravures qui donnent au texte
un charme de plus. En tête se détache
pâture que donne la prison, et elle réclama avec
des supplications la faveur d’être envoyée au
Dépôt.
Cette pauvre loque humaine n’était pourtant
point une sans famille. Un de ses frères, sculp
teur connu, est l’auteur d’une belle statue élevée,
durant ces vingt dernières années, au centre de
Paris ; un deuxième frère est ingénieur dans une
grande ville du Midi.
Quels sont les motifs sérieux, reproche mérité
ou non, qui les empêchèrent de tendre une
main charitable à leur sœur ? je ne m’en suis
pas enquise, mais ce que je sais bien, c’est que
pour si coupable — si coupable elle fut — qu’ait
été cette pauvre femme, le devoir strict des siens
quoi il a merveilleusement réussi.
une vue generale du Phanar, dominé ^ ta j t j a secourir
par les bâomenls de la grande éeoœ , L’histoire de la veuve du maître de forges est
puis lâ Corne d Or, avec le^ panorama de pj us commune qu’on ne pense, et, pâs plus
ses deux lives, ie Palais du Phanar, et tard qu’hier, les hasards d’une enquête tentée
oufio ie portrait de S S, Joachim HL dans un quartier populeux de Paris pour décou-
le désir de ie lire en u !.* Patriarche de euituie rare, tenace v r une certaine marquise, une dame de Ker-
et fin me dans ses desseins, conscient de ino gj qu’on représentait comme décidée à épou
sa mission, et soutenu par ia grande ser un des pensionnaires de la maison centrale
ma jorité de son tioupeàu >. ; jg Riom me mettait en présence, non de la fian-
. 7 « Ce Patriarche, dit le Cosmos , offre cée du voleur Goudechoux, mais de la comtesse
_ . . _ _ Vl | y ® plusieurs façons d exposer les dans sa physionomie l’empreinte caracté- de Fitz James, que je découvrais dans un affre’ux
a cette première mort. Mais le penseur ; théories de Nietzsche. Les pédagogues le; ristiqué d un de ees ascètes des vieilles taudis.
et l’artiste n’existaient plus. |font dune manière pedantesque. I estampes. Les lignes sévères de son visage, i Comment cette grande dame, héritière d’un
M Bourdeau, qui lui a consacré une! Lecomte Ostrorog l’a fait en lettré et; sa longue barbe blanche, lui donnent une b au nom et dont la famille défraye les échos
substantif lie étude, daus ses Maîtres de en homme de goût. Il a puisé aux pures majesté hiératique. Les longues années mondains du bruit de ses réceptions, était-elle
s|e
* *
MARIE-LOUISE NERON.
ar aponaiseri©s
ENVOI
Ce matin, baillant aux corneilles,
Le long des vitrines marchant,
J’ai vu fiés petites merveilles
Dans là boulitj'üe d’un marchand.
C’étaient des japonaiseries
Gomme tu les aimes, je sais...
Bibelots, étoffes fleuries,
Et, les admirant, je pensais :
« Si je lui rapportais cés choges
Pour son petit boudoir vert d’eau,
Gommé ses chères lèvres roses
Me souriiaient, à ce cadeau 1 . »
J’entrai donc, pour en faire emplette ;
Mais, vraiment, j’étais trop naïf ! ..
Ma bourse est ceile d’un poète :
Et le marchand était un juif!...
Les belles japonaiseries,
Les satins bleu-ciel, rosé-chair,
Et les grandes robes fleuries,
0 mon amour, coûtaient trop cher!
Revue des Revues
QUESTIONS DIPLOMATIQUES
ET COLONIALES
LA GUERRE RUSSO JAPONAISE ET SES LEÇONS
Voici la conclusion d’un article particulière
ment remarquable de M. Jean de, la Peyre, sur
les leçons qui se dégagent de la guerre ac
tuelle ;
« Quant aux allégations de certains publi
cistes ou de certains ministres qui, surtout
soucieux de justifier la politique intérieure ac
tuelle, et désireux de reuuire les dépenses mi
litaires au profit d’autres chapitres (lu budget,
prétendent déduire des récents événements la
supériorité du torpilleur ou du sous-marin sur
Je cuirassé, qui coûte trente fois plus, ou pro
clament que « la supériorité brutale du nom
bre est désormais réduite à néant par la tor
pille » ; nous n’en parlerons que pour mé
moire. Russes aussi bien que Japonais, les pre»
mi rs intéressés ne paraissent pas, en effet,
partager cette opinion.
« Mais ce qui ressort avec évidenco des évé
nements d’Extiême-Orient, c’est le danger
couru par ceux qui. confiants dans la paix, ne
sont pas toujours prêts à la guerre. Ge n’est
pas après l’ouverture des hostilités qu’il faut
élaborer un plan de campagne, constituer des
escadres ou commander les munitions et les
approvisionnements de tout genre destinés à
runplacer ies énormes consommations de
cha bon, de projectiles ou de torpilles. G°t
avertissement, d’ailleurs, semble avoir été
compris en haut lieu.
« Les récentes découvertes de la télégraphie
sans til ont été, corn me il convenait, largement
utilisées par ies Japonais. Mais ils ne sont pas
seuis à s’en servir: le vapeur aff-été par le cor
respondant du Times en est également muni.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que le gouverne
ment russe ait communiqué aux autres puis
sances une note prévoyant des peints sévères
contre les neutres qui, dans le voisinage dts
côtes ou des forces navales, emploieraient ce
moyen de communication. Bien que les Etats-
Unis aient cru devoir formuler quelques ré
serves, il ne semble pas que cette mesure sou
lève de protestations, étant aussi naturelle que
l’interdiction des pigeons-voyageurs en terri
toire belligérant ou dans le voisinage d’une
armée. Les Russes ont trop souffert du vaste
système d’espionnage organisé par les Japo
nais, pour ne pas prendre toutes leurs p écau
lions à cet égard »
LA FRANCE DE DEMAIN
M. A. CARNEGIE
Cherchons à nous rendre compte équitab’e-
ment de ce que ce milliard ire philosophe
compte à son actif, outre se3 dollars—en dépit
de ses dollars.
Physiquement, c’est un petit homme, carré,
sofiuè, qu’on nous montre accueillant, simple
d’aspect et de vie, et d’humeur enjouée. R n’a
point ie teint jaune que l’or donne souv nt à
ceux qui ie manient ; et s’il est sobre, s’il ne
fume point, il ne semble pas qu'il ait l’estomac
malade, comme ce prince de ia finance que
Zola nous montra naguère, ratatiné et le foie
cre vant la bile, devant une tasse de lait.
J’ai dit qu’il ne fume point: il a raison sans
doute : il n’entend pas non plu<= qu’on fume
chez lui. Donnons lui un bon point, au nom
de l’hygiène, mais retirons lui en un, au nom
de la tolérance. Ce petit traitdà nous révélé
chez le personnage une assez forte dose d’anr
tontarisme. D fallait s’y attendre, chez un de
ces souverains de la République américaine,
montés à ce pouvoir formidable par ia seule
force du génie industriel ou commercial et de
la volonté. Assurément, cet autoritarisme est
impliqué dans leur nature, il est nécessaire à
leur fortune; et sans lui, M. Carnegie n’àuraü
pas fait ce qu’il a fait, ni édifié son empire
métallurgique. Je ne m’étonne donc point de
le trouver autoritaire; mais il vaudrait mieux
pour ses hôtes, que cet autoritarisme qui luj
a permis d’acquérir des millions, ne paiût pas
aujourù’hui légitime et sanctionné par eux
Q ie le pauvre Rousseau, défiant et persé
cuté, que ie malheureux Beethoven, sourd et
colérique, aient de ces intolérances et ces hu
meurs despotiques vis à-vis de leurs meilleurs
amis, on ies en excuse volontiers e£ même. —
le dirais-je,—c’est presque un mérite de plus
qu’ils ont à notr° sympathie. Pourquoi donc?]
risquent bien plus d’en être lésés, par Je tort j Sur cette terre d’élection, Ieugénie et ,1’h.é-
quûls sé causent à eux mêmes, que de lés r ; rorime se gagnent, et nous âvons en vous,
les autres par le déplaisir qu’ils leur font Et jeunes d’Italie, une foi inébranlable. Ne sa-
si ou se plie à leurs caprices, ce n’est jamais vous nous pas, en effet, que vous.pensez tous
que par respect pour leur cervelle, non oarjque le plus beau monument à élever à Ta
déférence pour leur coffre fort. Voilà peut être : gloire du grand ministre, c’est de termir er son
un grog procès à propos d’un peu de fumée : œuvre, de pratiquer de plus en plus ces prin
cependant je connais un homme qui, s’il était ! cipes d’ordre, d’entente mutuelle, d’abnégation
jamais rhôte de M Carnegie, — ce qui n’ar-1 et de solidarité civique, qu’il a vulgarisés
rivera vraisemblablement pas, ^ se sentirait parmi vous; enfin de prouver au momie que
une irrésistible en vie d’allumer devant lui une j les nations vraiment dignes de s’appartenir
cigarette, encore qu’il ne soit pas très grand savent arriver à l’indépendance à travers le
fumeur. Et qui sait ? Après s’être frefissé d’a
bord de cet impertinent caprice, M Comegie,
s’il est vraiment un philosophe, en compren
drait peut être la secrète raison.
LA NOUVELLE REVUE
GAMBETTA ET L ITALfE
La Nouvelle Revue rappelle ,ùm t à propos,que
Gambetta fut l’un ues précurseurs de i’ân.dié
franco - italienne, S^s sentiments italoeh'des
dataient de loin. Son père — exilé de Rênes
— confondait dans la même affection les deux
sœurs latines.
Eu 18ôl, à la mort de Gavour, ce fut Gam
betta qiii fit un généreux appel à la jeunesse
de France et d’Italie :
« Frères, disait il, le comte de Cavour a cessé
de vivre ! Que la jeune Italie, que la démo
cratie européenne entrent dans le deuil et les
martyre
Italiens! Continu -"% de montrer à l’univers qui
vous regarde, et v ms admire, les vertus des
deux dernières ai nées et alors les paroles de
l’agonie sont prophétiques : «Tout est sauvé t».
L. Gambetta.
QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
Abonnement annuel: Union postale, 20 1rs.
Ri x de la livraison : Etranger 1 franc.
Envoi sur demande d'un numéro
spécimen gratuit.
Rédaction et administration
19, Rue Bonaparte, Vjp
(Sommairedu n» 173). —La Papauté,la ‘fTip'e-
AUiance, et la politique extérieure de la
France, Gabriel Louis Jiray — Sommes nous
des latins? René Henry. — La guerre russo-
japonaise et ses leçons, Jean de la Peyre. — La
voyage de M et de Mme Gervais Courte!lemopt enquête anglaise sur les méthodes d éflueation
au Yunnàn, GervMs Cou rte. H rdnonL —^ La américaines Aux Urnes ! T T — Le salon au
tombe, G. G fféronan.— Les miettes' de la vie, pas de course, Jean Lion net — Les jeunes gens
Bixiou. — Chronique musicale. Jean Chanta- à l’étranger : Mme Dupleix et le siège de Pon-
voine.— L ! his f oire au jour le jour.— Romans : dichéçy, Eug. éu°nih. — Les Revues, R D.—
Faut il aimer ? Georges Sauvin. — La fin d’At- Chronique théâtrale.
. ...... , . santé publique aux colonies. Mauric s Buret.
larmes • car si la vie de cet homme est grande chron ique de la quinzaine ; Cartes et gravures
et forte, sa fin est sublime ; il est mort de pa- M B
triolisme, ma! giodeux et dévorant qui n’a
jamais atteint que les grandes âmes,
Oui! L’aveugiç.desünée vous a cruGieraeat i
frappés eu vous ravissant avant l’heure le i
puissant ouvrier dont chaque effort ajoutait j
une assise de plus à l’édifice, désormais indes
tructible, de Sa réorganisation nationale. I
Encore quelques mois de vie. cruel destin I
et cette main bénie ouvrait à l’Itaüe ressuscitée 00 irr d’assises, La défense : Plaidoirie de Me
lés portes du Capitole, étonné de revoit pn Labori.
p< uple! Mais les Saches seuls se laissent abattre ,
et fuient devant l’orage; un principe est im-1 LA REVUE HEBDOMADAIRE
m r *rte|, et si l’homme était fragile, l’œuvre ,, . . . . œ „
subsiste, impérissable, et l’avenir apparait an Q Ue ’ “p 100 D 5^f 0 nGS
chargé de promesses assurées. j Ldna r e P on 8. rue Garanciere ( ) P iis.
., , ^ , .Çerte§, ce n’est pas sur cette terre féconde (Sommaire du n° 23) — Le Salon des artistes Fonfin.—L’automobilisme et les mœurs, E
Parce que, en vérité, leur situation est telle d Italie que manqueront les intelligences et français. Péladan. — Les amis et la sqpiété de de Vogué —Protection des enfants du premier
que ces exigences de Fesprit, ch z eux, ne les volontés, pour recueillir et parfaire ce ma- M. et M me Suard. Gilbert Stenger.— Al’Acadé- âge, D r Bonnard — L’œuvre d’éducation poou-
; . . ~ a ^ ^^ ^ a ^ ^ ^ ^ A ^ ^ l'rmnnnioA t « AT ^ Innnno I ri laira/in Pitm i là Un v A rth nr ‘ Mai ! ITnû
REVUE
DES GRANDS PROCÈS CONTEMPORAINS
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La livraison : I fr. 50
A. Chevalier-Marescq et Cie, éditeurs
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(Sommaire du r.o 4).— L’affaire Humbert en
lardis. Jean Carrère — Chronique financière,
La Bove. — Revue féminine, M me Nelly de La
coste.— La vie parisienne, Jean de Cières.
LA PLUME
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Le numéro: 17 centimes
Administration : 54, rue des Ecoles, Paris (V e ).
(Sommaire du no 361). — Victor Rousseau,
Albert MockeL — Quand le clocher sonnait
douze, Fagus. — Dietrich Christian Grahbe,
J -N. — Napoléon ou les Cent Jours, D. Ch.
Grabbe.— Sur «Oiseaux de passage». Georges
Pioch. — Bibliographie, Marius-Ary Leblond,
Charles Saunier.— Illustrations.
LA NOUVELLE REVUE
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6 mois, 30 frs. 3 mois, 16 frs.
Le numéro : 2 francs 50.
26, rue Racine (Vit»)
(Sommaire du n° 110) —Gambetta, la France
et l’Italie, (Lettres Inédites).— L’Accord Anglo-
Français. F. Du bief. —■ Souvenirs du Général
Champion net (fin), Maurice Faure. — Le lac
Léman, G orges Pioch.— Les Atlantes (V) Ch.
Lomoo et P. B Ghens» — Le. courage des Russes,
Edouard Gachot. — L’Armée Coloniale, Jules
Gieize. — L’exposition de la Société de. Phy-
Hqn«, A Laeour. — Les Désarmés (Vit), Le
febvre St Qgan.— La Lutte contre le Clip nage,
Paul Louis. — L’Histoire Romanesque, Gustave
Kahn — Carnet de Paris, Pip. — Revue Dra
matique: Don Quichotte. — Le Roi Galant,
Henri Austruy.— Les livres, L. R.
LA FRANCE DE DEMAIN
Abonnements: Union postale, un an 18 frs.
Administration 2(j ? rue de Grammont, Paris.
(Sommaire du n e 73) — M A Carnegie, Mau
rice poBecher. — A travers le Thibet inconnu,
! Gabriel Renvalot — La guerre sur mer, Paul
M.
(Voir à la 5 uie page la suite des sommaires)
La Température
Constantinople, 12 mai 1904
THEKM. CKNT.
Maximum d’hier . . . -f -22
A 8, heures du matin . -j- 13,8
A midi . , . . . . -f- 19,1
Baromètre (à midi). 756
(Indications fournies par M. VERDOUX
Place du Tunnel)
Fêtes de demain
CALENDRIEB NOUVEAU STYLE
Demain, vendredi, i3 niai:
SS.-Jean le Silentiaire, Muce y
Qnêsime , Servais.
Ste-Glycère.
OALENPÉip VIEUX STYLE
sauraient jamais être des abus (le pouvoir j Us gnifique programme du cotpte de Çavour t mie française, Jean NesmyÉ— Journal du laire du comité Dupleix, Arthur Maillet.—Une Demain, vendredi, 3o avril : St-Jacques,
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