Titre : Combat : organe du Mouvement de libération française
Auteur : Combat (France). Auteur du texte
Éditeur : Combat (Paris)
Éditeur : Centre de formation des journalistesCentre de formation des journalistes (Paris)
Date d'édition : 1954-01-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34501455d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1954 07 janvier 1954
Description : 1954/01/07 (A13,N2959). 1954/01/07 (A13,N2959).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Languedoc-Roussillon
Description : Collection numérique : Collections de Montpellier... Collection numérique : Collections de Montpellier Méditerranée Métropole
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t516830r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (68)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/10/2021
COM HAÏ
LE JOURNAL DE PARIS
D. L,
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De la Résistance à la Révolution
, nfP , 7 JANVIER 1 954 - 13* année - N>° 2.959 —
Laniel a obtenu un sursis par 319 voix contre 249
Le n“ 15 fr. - Afriq. Nord et Corse, 16 fr. - Esp. 2 pes.
123, rue Montmartre, Poris (2")
Téléphone : CENtral 81-1?
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Godard, pour
Sa déclaration a consisté en une apologie
de sa politique et en une tacite mais sévère
critique de ses devanciers Pinay et Mayer
tosEPH LANIEL a donné hier un discours sans doute moins extraordinaire que
M ia session ainsi qualifiée, mais chargé d’autres qualités. Le bilan présenté fut
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d’abord encyclopédique : aucune statistique — favorable — n’a été laissée
Pnmbre. Il fut ensuite comparatif: voulant sans doute combler, à sa manièie,
latine — ce que l’opposition n’a cessé de souhaiter — le président du Conseil a
ü n %é le bilan de l’activité gouvernementale de MM. Antoine Pinay et René Mayer,
dies ' pour tenter de bien montrer
le poim
La farce est jouée
L E scénario que nous avions
exposé hier s’est déroulé
comme prévu et l’Asserwblée
a renouvelé à M. Laniel sa con
fiance.
L’abondance des moissons, ta
baisse de l’or sur les marchés
mondiaux ont été invoqués par
le président du Conseil, pêle-mêle
avec des affirmations dont l’ironie
ne semble pas avoir effleuré leur
auteur, comme la défense des sa
lariés par le solide obstacle mis
à une hausse de teurs salaires.
A prendre à la lettre la déclara
tion de M. Laniel, on serait tenté
de rouvrir le procès de ses pré
décesseurs immédiats : MM. René
Mayer et Pinay. Et l’on gage qu’un
sourire en demi-teinte aura salué
au passage, chez beaucoup de dé
putés, te tableau enchanteur dres
sé hier des réalisations d’un gou
vernement dont les éléments de
sa majorité, comme M. Lecourt
il y a quelques jours encore, dé
nonçaient les « sacro-saintes rè
gles de l’immobilisme ».
Mais en fait la question n’était
pas là, et la petite cérémonie
s’est déroutée dans la discrétion
coutumière aux combinaisons con
certées et approuvées par tous les
participants.
Il s’agissait tout simplement de
renvoyer à plus tard la crise mi-l
nistérietle. Aucune majorité nou
velle n’est possible tant que l’hy
pothèque de l’armée européenne
n’aura pas été levée. II n’y a pas
d’investiture possible pour un éven
tuel « désigné » qui remettrait à
l’ordre du jour ce problème vital
pour la France. Autant garder
M. Laniel, ont pensé les députés !
Après la conférence des Quatre,
la situation sera claire. Si elle
aboutit à des résultats concrets, il
sera facile d’enterrer le traité de
Paris. Pourquoi ne pas faire con
fiance à la Providence ?
On étonnerait beaucoup nos re
présentants en prétendant juste
ment que le destin de la France
doit être fixé par la volonté natio
nale, et que c’est une suprême
abdication que de s’en remettre
aux résultats des négociations en
tre MM. Dulfes et Molotov. Ce
serait en effet faire montre d’une
singulière méconnaissance du sys
tème qui tient lieu à la France
d’institutions.
De la conférence de Berlin, M.
Laniel s’est bien gardé de parler,
sinon pour affirmer que la « po
litique étrangère de la France con
tinuait ». De quelle politique
s’agit-il ?
De l’acceptation de l’armée eu
ropéenne qui, sous sa forme ac
tuelle, a été condamnée en dé
cembre par l’Assemblée ? De la
suite des abandons consentis aux
Bermudes ?
Personne ne peut le dire ni mê
me affirmer, avec quelque appa
rence de sérieux, que la France
ait encore une politique étran
gère. C’est cette absence, voulue,
concertée, que M. Bidault est au
torisé à aller incarner à Berlin.
Même en remontant très loin
dans les souvenirs de l’Histoire de
France, on ne trouverait pas un
exempte approchant de cette dé
mission collective.
M. Laniel, investi en juin par
[0 lassitude, se voit renouveler en
janvier la confiance par l’indiffé
rence.
Le président du Conseil s’en est
contenté. Le plus surprenant est
que les François se contentent en
core d’un tel système.
Jean FABIANI.
En page 4 :
SESSION
ORAGEUSE
AU CONGRES
AMERICAIN
que si des expériences ont
abouti à quelques résultats,
ce ne sont pas celles des
sus-nommés mais bien la
sienne, l’expérience Laniel.
Si donc M. Laniel l’a finale
ment emporté, ce n’est pas en
éludant les difficultés. Il n’étail
que d’observer les réactions des
amis de M. Antoine Pinay, cel
les aussi de M. René Mayer
dont les doigts tout au long de
la séance ne cessèrent de pia
noter, pour réaliser combien le
chef du gouvernement a su dé
plaire. Il n’en .fallut pas plus
pour que l’étendard de la ré
volte fût brandi par une partie
des radicaux qui s’en vinrenl
dans les couloirs clamer que le
bilan Laniel était tout* simple
ment (( truqué ».
Pour se sauver, le gouverne
ment n’avait plus qu’à glisseï
un peu plus à droite, ce que b’
scrutin devait illustrer.
Une péroraison vigoureuse
M. Laniel était monté à le
tribune dès 16 heures pour y
lire la longue déclaration don!
les sénateurs prirent de leur
côté connaissance par la voix
de M. Paul Reyr.aud.
Très calme, détendu même, le
chef du gouvernement a lu
d’une voix posée, rythmée, sans
éclat et aussi sans trop (l’en
nui. Les applaudissements des
modérés, du M.R.P. et d’une
partie de l’U.R.A.S. et de LA.
R.S. qui l’avaient, accueilli à la
tribune ne se renouvelèrent que
deux ou trois fois. En une seule
occasion, les radicaux sortirent
de leur réserve quand homma
ge fut rendu au travail consi-,
dérable accompli depuis des
mois par M. Edgar Faure.
Arrivé à sa péroraison, M. La
niel enfla la voix et ses paroles
qui ne manquèrent pas de vi
gueur impressionnèrent visible
ment. une partie de sa majorité
— du moins celle qui était prê
te à se laisser convaincre
— Vous êtes en mesure,
dit-il, de donner une répon
se à la question que le gou-
vernement se pose aujour
d’hui et qu’il vous pose.
Devons-nous maintenant
céder la place pour une
nouvelle politique ou pour
une nouvelle majorité ?
Vous êtes libres de décider
ainsi. En ce cas, je m’effa
cerai volontiers en gardant
la fierté d’avoir rempli
loyalement la mission que
vous aviez bien voulu me
confier lors du débat d’in
vestiture.
« Je me tourne
vers l'Assemblée »
« Aujourd’hui, poursuivit
M. Laniel, quel est le pro
blème ? L’intérêt national
exige qu’à l’heure où s’ou
vrira la conférence de Ber-
lin la France ait un gou
vernement solidement ap
puyé sur le Parlement. Là
est la raison et la seule
raison de l’initiative que
j’ai prise. Je suis prêt à me
retirer sur-le-champ comme
je l’ai offert à M. le prési
dent de la République. Ce
lui-ci, d’accord avec son
successeur, n’a pas cru de
voir accepter mon offre. Je
me tourne maintenant vers
l’Assemblée nationale, juge
souverain.
(t Je lui dis de toute la
force de ma conviction :
« Le moment n’est plus de
faire revivre des débats déjà
épuisés à cette tribune. Il
n’y a guère besoin de longs
discours pour savoir si une
politique poursuivie depuis
six mois mérite ou non
d’être continuée. Si vous es
timiez que le gouvernement
n’est pas digne de représen
ter la France, vous seriez
beaucoup plus coupables de
le maintenir au pouvoir que
lui d’y rester. » (Applaudis
sements sur les bancs M.R.
P., modérés et U.R.A.S.)
« Pour ou contre »
« J’ai demandé d’urgence la
réunion de cette session extraor
dinaire, dit encore le président
du Conseil, précisément pour que
vous disposiez le cas échéant du
temps nécessaire pour remplacer
un gouvernement renversé. Je
n’invoque donc ni le bénéfice
d’une urgence extérieure ni ce
lui d’une solution d’attente
M’adressant tout au contraire,
ceux de mes collègues qui se-
Yves HUGONNET.
(SUITE PAGE 5, COLONNE I)
croit des sources généralement
bien informées, il aurait annoncé
son intention de renoncer. Mal
gré leurs divisions internes, tous
les nationalistes, depuis les sec
tes féodales de Cochinchine jus
qu’aux ultras Tonkinois ont for
mé un front commun pour exiger
des élections générales et la réu
nion de l’Assemblée nationale.
D’après les nationalistes, Buu
Loc sur les Instructions de Bao
Daï. aurait rejeté les élections,
estimant quelles seraient préma
turées et fourniraient au Viet-
minh l’occasion de déclencher
une violente campagne d’agitatio 11
communiste sur le plan politique-
Elections indispensables
Les nationalistes de toutes ten
dances estiment des élections in
dispensables. car elles constitue
raient selon eux le seul moyen de
redonner au peuple confiance
dans un régime déconsidéré par
la corruption et l’inefficacité.
Un représentant du groupe ca
tholique, M. Ngo Dinh Nhu, a dé-
L’Autriche résolue
à obtenir son évacuation
5 1 lu conférence de Berlin n’ aboutit pus ù lu conclusion
du truité d’Etut uutrichien, nous engugerons lu lutte
pour obtenir lu réduction ù un niveuu symbolique
des troupes d’occupution uméricuines et soviétiques, a dé-
cluré le chuncelier uutrichien Ruub à un congrès du purti
populiste, duns lu journée d’hier. Cette dèclurulion uvuit
pris une ullure plus diplo
matique murdi duns une
note udressée pur l’Autriche
aux quatre puissances leur
demandant de régler une
fois pour toutes la question
du traité d’Etat à la confé
rence de Berlin.
A qui l'initiative ?
L’initiative de proposer un rè
glement de cette affaire revient
en droit comme en fait à l’URSS
puisque les Occidentaux ont retiré
leur projet de traité abrégé que
le gouvernement soviétique re
poussait.
Mais on discerne une raison
d'hésitation du côté de M. Molo
tov : si les troupes d'occupation
britanniques et françaises ont
pratiquement évacué l'Autriche
(privant ainsi le secteur sud-Eu
rope de l’OTAN d’une partie des
forces qui couvraient les accès des
Alpes vers l’Italie), il semble
qu'un nombre relativement im
portant de troupes américaines
demeure dans la région de Salz-
bourg. Pour elles, se retirer d’Au
triche équivaudrait à franchir la
frontière allemande pour rejoin
dre des bases en Bavière. De mê
me pour les troupes soviétiques,
évacuer la Basse-Autriche revien
drait à prendre des bases en Hon
grie et en Tchécoslovaquie.
Pour expliquer le refus soviéti
que de quitter l’Autriche, on a
longtemps fait valoir que seule
l’occupation de ce pays justifiait
la garde de lignes de 'communi
cation à travers la Hongrie et la
Roumanie. Cet argument est as
sez faible, car politiquement, au
cune considération juridique ne
saurait empêcher le Kremlin de
trouver un subterfuge pour main
tenir ses troupes dans l’Europe de
l’Est. Peu importe alors qu’elles
soient sur la rive gauche ou sur
la rive droite du Danube. Elles se
trouveraient aussi bien à la porte
de l’Autriche que les troupes amé
ricaines le seraient en Bavière.
Un test européen
L’évacuation de l’Autriche par
les armées soviétiques et la con
clusion du traité d’Etat peuvent
donc s’inscrire dans deux hypo
thèses :
1. Ou bien M. Molotov voudra
créer un climat favorable aux né
gociations sur T Allemagne. Il an
noncera alors purement et sim
plement que son gouvernement
est résolu à rendre sa liberté to
tale à l’Autriche. Mais il faudrait,
pour que Moscou joue cette carte,
qu’on y ait la certitude de voir
les Occidentaux répondre par des
concessions équivalentes sur l’Al
lemagne.
2. Ou bien M. Molotov lie étroi
tement les deux sujets, Autriche
et Allemagne, comme l’URSS l’a
déjà fait à plusieurs reprises, et
propose la reconnaissance par
l’Union Soviétique d’un système
européen de nature libérale mais
dégagé de toute présence de
troupes étrangères,' aussi bien
russes qu’américaines. Il ferait
ainsi de l’Autriche un symbole de
l’Europe. Vienne ne recouvrerait
la liberté qu’à l’intérieur d’un plus
vaste mécanisme comportant le
retrait des troupes américaines
d’Europe occidentale, selon la re
vendication souvent lancée par le
Kremlin. Il va sans dire que dans
ce dernier cas. la conférence de
François COURTET.
(SUITE PAGE 4, COLONNE 6)
Demain conférence de Sydney
DE L'EMPIRE AU
COMMONWEALTH
S I Elizabeth avait effectué son voyage il y a un demi-
siècle, au lendemain de la mort de Victoria, son
périple eût constitué un triomphal tour du proprié
taire : à l’exception du Canada et de l’Australie, déjà
dominions, l’Empire ne comprenait que des territoires
étroitement soumis aux ordres de Londres. Avec ses trente-
huit millions de kilomètres
Le président Laniel à la tribune de l'Assemblée
CRISE POLITIQUE AU VIETNAM
Le prince Buu Loc renoncerait
à former le nouveau Cabinet
S
AIGON, 6 janvier. — Une grave crise de régime a éclaté au Viet
nam où le prince Buu Loc, chargé par Bao Daï de former le
nouveau gouvernement, se heurte au refus de la presque totalité
des partis politiques, malgré plusieurs appels à l’union nationale.
Après son voyage au Tonkin,
le prince Buu Loc a rencontré de
nouveau Bao Daï et, si l’on en
claré à ec propos à 1’ « Associa
ted Press » :
« Tant qu’il n’existe pas de
régime fort, le Vietnam en par
lant de ses intentions envers la
France ou le Vietminh, est dans
la situation de l’homme qui ma
nifeste l’intention d’aller dans la
lune. C’est stupide, puisqu’il n’a
aucune possibilité de s’y rendre. »
Les difficultés auxquelles se
heurte le prince Buu Loc sont en
fait un échec pour Bao Daï, et
les observateurs estiment que la
crise actuelle risqûp de dresser
violemment contre lui les natio"
nalistes. Pour la première fois en
effet, ceux-ci résistent à une
action de Bao Daï. et ils main
tiennent leurs projets de réformes
malgré l’offre de portefeuilles.
Leur attitude paraît dictée par la
peur de voir la France négocier
un armistice avec le Vietminh.
Tous les nationalistes croient que
la France fera la paix avec le
Vietminh à plus ou moins longue
échéance. JEt ils estiment que leur
seule chance de survie réside dans
la création d’un régime politique
plus fort que celui de Ho Cbi
Minh, en faisant appel à la masse
de la population non communiste.
carrés et ses 500 millions
d’habitants, il représentait
la première puissance du
monde. Aujourd’hui, à l’ex
ception de quelques îles au
nom exotique, Tongas ou
Cocos, il n’est pas un seul
de ces territoires qui ne
provoque de graves inquié
tudes à Downing Street.
La Guyane vient de montrer
qu’elle n’est pas à l’abri d’un
coup de main communiste. La
Jamaïque fait partie de ces pos
sessions britanniques qui, du
Honduras à la Guyane, sont de
venues, en face du canal de Pa
nama et à l’entrée de la mer des
Caraïbes, un des pôles de la stra
tégie américaine. Sans doute la
reine Salote de Tonga ne cau-
se-t-elle guère de soucis au gou
vernement britannique. Mais la
Nouvelle-Zélande fait partie,
avec l'Australie et les U. S. A.,
de 1’ « Anzus », organisation de
défense du Pacifique dans la
quelle ,l’intérêt stratégique pri
mant les sentiments, l’Angleter
re n’a pas réussi à se faire ad
mettre. Les Australiens, eux,
n’accordent aucune valeur aux
arguments sentimentaux : leur
destin a changé en ce jour d’oc
tobre 1949 où Jack White décou
vrit de l’uranium. En septembre
dernier, lord Cherwell, conseiller
de Churchill pour les questions
atomiques, arriva à Sydney
chargé de négocier avec les com
pagnies minières australiennes
l’achat d’uranium pour la Gran
de-Bretagne. Il se heurta à de
vives résistances, les Australiens
désirant vendre leur uranium au
plus offrant, c’est-à-dire aux U.
S. A., et son voyage se solda par
un échec qui pourrait avoir des
conséquences assez graves pour
la politique britannique. La ré
volte Mau-Mau au Kenya n’est
que la plus spectaculaire des dif
ficultés rencontrées par le gou
vernement anglais. En Ouganda
règne un fort mécontentement,
et Kabala, ex-élève de Cambrid
ge, réclame pour son pays le sta
tut de dominion, alors qu’il est
au contraire question de le rat
tacher à la « Fédération de
l’Afrique centrale » en cours de
formation. Sous l’impulsion de
politiciens noirs, le Nigeria et la
Côte de l’Or secouent à leur tour
la tutelle de Londres. Toute
1’ « Afrique anglaise » bouge, et
nul ne peut prédire ce qu’il ad
viendra des négociations anglo-
égyptiennes.
Quel est donc le sens du
voyage d’Elizabeth ? Le rôle de
la Reine n’est pas de lancer des
proclamations ou de lancer des
négociations. Il est d’avancer en
souriant dans des rues pavoisées
et de se faire présenter des gens.
Il est de se montrer dans des
pays qui la reconnaissent com
me souveraine, de matérialiser
par sa présence un lien spirituel
auquel le gouvernement voudrait
adjoindre un lien économique et
politique. Entreprise d’auto
suggestion ? Peut-être.
Une étape capitale
U y a un fait auquel on ne
songe pas assez : depuis la con
férence de Londres du 26 avril
1949, l’Empire britannique n’exis
te plus. La vieillie « British
Commonwealth of Nations » est
m
économiste a dit une fois
que l’homme capitulerait
s’il devait choisir entre so
cialisme et.liberté, tandis qu’un
autre auteur considère le socia
lisme dans la liberté comme la
vocation de l’Europe (1). Sous
cette optique, demandons-nous
quels pourraient être en France
les rapports entre l’administra
tion et un socialisme éventuel.
Considérons le socialisme tel
qu’il est loisible de l’envisager
en ce pays modéré jusque dans
ses révolutions pour voir en
suite si certaines des structures
administratives actuelles ne
pourraient pas y être utilement
conservées.
Supposons qu’un mouvement
se soit fait dans l’opinion, ana
logue au Front populaire de
1936 ou au tripartisme de 1945.
Une majorité de gauche s’est
dessinée et, grâce à quelques
mod.fications constitutionnelles,
le gouvernement émané d’elle à
acquis une forte stabilité, com
parable à la stabilité des minis
tères travaillistes dans les pays
anglo-saxons et Scandinaves (un
même parti pouvant rester tren
te ans au pouvoir). Notre gou
vernement, pour réaliser son
tribune: libre
Socialisme et administration
par J.-P. BRECHET
programme, a décidé de natio
naliser la propriété des princi
paux biens de production et
d’assurer par la planification
l’élévation du revenu national
et du niveau de vie de la popu
lation. Un organisme économi
que spécial, supervisé par la
Chambre, elle-même élue, met
au point, avec les précautions
d’usage, les plans que le gou
vernement et l'administration
s’efforcent de faire appliquer.
Cette « révolution » pourrait
être purement économique et
conserver les principes de liber,
té individuelle dont les démo
craties européennes, grâce à
une vieille tradition humaniste,
peuvent s’enorgueillir.
Dans ce schéma, quelle serait
la position de la fonction publi
que ? Comme la plupart des ca
dres auraient le statut de fonc
tionnaires, elle s’étendrait con
sidérablement. Celte extension
poserait en gros deux sortes de
problèmes, un problème techni
que — conservation d’une effi
cacité économique suffisante —
et un problème politique — res
pect des droits de l’homme. La
solution de ces problèmes peu!
se trouver tout simplement dans
les structures administratives
actuelles, comme on va le voir,
ce qui peut faire penser que la
France possède les éléments
techniques et humains d’un so-
cialisme éventuel.
La solution du problème tech.
nique est apportée par la va
leur des administrateurs fran
çais, eu plus généralement de
l'Enseignement a d m inistratif
(Faculté de Droit, Ecole d’admi
nistration) et de l’Enseignement
supérieur tout court, préoccupés
à la fois de culture générale et
de spécialisation poussée, et ne
négligeant pas les recherches
scientifiques en économique, so
ciologie, etc., encore qu’actuel
lement freinées par le manque
total de crédits. Les méthodes
de l’ancienne administration,
souvent critiquées, mais sûres,
peuvent se combiner harmonieu
sement avec les méthodes nou
velles d’administration économi
que expérimentées depuis la
guerre. L’exemple américain et
russe ne devrait pas être né
gligé.
Plus typiquement française d'ail
leurs serait la solution du problème
politique de respects des droits de
la personne humaine. Une certaine
police doit toujours être exercée sur
l’administration. En cas de socialis
me l’extension de son domaine et
l’inexpérience initiale des adminis
trateurs en certain secteur pour
raient provoquer des abus dont la
(l) Voir
vier.
Combat » du G jan-
devenue simplement la « Com-
monwealth of Nations ».
Jusqu’alors il y avait des do
minions et des colonies. La no
tion de dominion n’avait de sens
qu’appliquée à des colonies de
peuplement, d’origine purement
britannique, loyales à la Couron
ne par sentiment : Australie,
Nouvelle-Zélande, Canada, Afri
que du Sud. La Couronne, c’est-
à-dire l’allégeance au Roi d’An
gleterre (en l’espèce roi d’Aus
tralie, ou roi du Canada) cons
tituait l’armature juridique et
psychologique du système. Cette
conception a perdu une partie
de son sens lorsqu’on a étendu
le statut de dominion à des pays
non britanniques comme l’Inde,
puis lorsque. l’Indoustan s’est dé
claré république souveraine et
indépendante. Il a fallu trouver
une autre base, juridique et po
litique, pour remplacer celle qui
venait de se désagréger. Comme
l’Irlande, l’Indoustan pouvait se
séparer du groupe, mais comme
il exprimait en même temps son
désir de rester membre du Com
monwealth, il fallait trouver une
formule qui respectât à la fois
Claude DELMAS.
(SUITE PAGE 4. COLONNE 2)
(SUITE PAGE 8, COLONNE 5)
Les victimes
du « Nord 2501 » vont
être rapatriées, par
la route, au Perthus
PERPIGNAN, 6 janvier. — Le
Dr Fontroger, directeur départe
mental à la Santé, a auitté ce ma
tin Perpignan pour Setcasas où il
doit procéder aux constatations
medico-légales avant la mise en
bière des onze victimes de l’acci
dent du « Nord 2501 ».
Les représentants des autorités
françaises se sont mis en rapport
ce matin avec les autorités espa-
gnôles, en vue de prendre toutes
les dispositions nécessaires au rapa
triement des dépouilles mortelles
qui seront acheminées par la route
jusqu’au poste-frontière français du
Perthus. Une cérémonie est prévue
pour demain à 14 heures, au cours
de laquelle les honneurs militaires
seront rendus par des sections de
1 armee de l’Air
C'EST U VIE
La fin des ambassades
J P. SAR PRE doit se frottei les
mains. L’art est bien plus « en-
* gagé » que la littérature. Et
il ne prêche pas J’Etre et le Néant
dans le désert, lui. Il annonce la paix,
il la fait presque. Comment cela ?
Mon Dieu, en se promenant. C’est
tout simple. Si l’on s’intéressait da
vantage aux arts on serait plus opti
miste.
Mais encore ?... Il est pourtant clair
que tout va mieux depuis que les
musiciens russes sont allés à Paris et
à Londres. Eh e bien ! Sonja Henie
va peut-être patiner à Moscou. Avec
toute sa troupe : 86 visas ! C'est un
événement diplomatique. Mais que la
Fée de la Glace rompe ou non la
glace une bonne fois, les diplomates
n’y seront pour rien. Entre 1 O.N.U.,
les conférences de presse, Sonja Henie
et David Oïstrakh, les ambassadeurs
ne comptent plus.
Aujourd’hui ,, chez les Grands, on
écoute la radio, on épluche les édi
toriaux et le ton dune interview
compte plus que son contenu.
Et c’est ce ton, cette ambiance,
que les ambassadeurs étaient juste
ment chargés de rendre ! Que vont-ils
devenir, les malheureux, maintenant
qu'on ne leur confie plus rien ?
Ils assistept au spectacle, mais de
la salle. Comme tout le monde. Ces
vieux amateurs de ballets ne peuvent
plus se faufiler dans les coulisses et
ils ne savent rien des danseuses étoi
les. One faire, mon Dieu, si l’on ne
peut meme plus lorgner des dessous ?
Hélas I avec le « niet » soviétique
l’art de la . conversation s’est perdu.
11 s’y mêlait quelque frivolité, le ton
pouvait être mal interprété, la bou
tade prise de travers et un nouveau
Tallevrand serait bien capable de
brouiller les cartes. Quand on danse
sur l’atome, il ne manquerait plus
que ça.
Alors les nouveaux ambassadeurs
sont des virtuoses, mais du violon,
du patin ou de l’interview acrobati
que. Ça nous change.
fl est vrai que la vieille école —
4.000 ans de services — aura surtout
donné des guerres. A la suivante. On
verra bien.
Jacques de MONTALAIS
LE JOURNAL DE PARIS
D. L,
CCT 195 4
'affaire Ca n
inculpée <}'
te d'un i 0n
s-midi à u
De la Résistance à la Révolution
, nfP , 7 JANVIER 1 954 - 13* année - N>° 2.959 —
Laniel a obtenu un sursis par 319 voix contre 249
Le n“ 15 fr. - Afriq. Nord et Corse, 16 fr. - Esp. 2 pes.
123, rue Montmartre, Poris (2")
Téléphone : CENtral 81-1?
r était en
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Godard, pour
Sa déclaration a consisté en une apologie
de sa politique et en une tacite mais sévère
critique de ses devanciers Pinay et Mayer
tosEPH LANIEL a donné hier un discours sans doute moins extraordinaire que
M ia session ainsi qualifiée, mais chargé d’autres qualités. Le bilan présenté fut
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d’abord encyclopédique : aucune statistique — favorable — n’a été laissée
Pnmbre. Il fut ensuite comparatif: voulant sans doute combler, à sa manièie,
latine — ce que l’opposition n’a cessé de souhaiter — le président du Conseil a
ü n %é le bilan de l’activité gouvernementale de MM. Antoine Pinay et René Mayer,
dies ' pour tenter de bien montrer
le poim
La farce est jouée
L E scénario que nous avions
exposé hier s’est déroulé
comme prévu et l’Asserwblée
a renouvelé à M. Laniel sa con
fiance.
L’abondance des moissons, ta
baisse de l’or sur les marchés
mondiaux ont été invoqués par
le président du Conseil, pêle-mêle
avec des affirmations dont l’ironie
ne semble pas avoir effleuré leur
auteur, comme la défense des sa
lariés par le solide obstacle mis
à une hausse de teurs salaires.
A prendre à la lettre la déclara
tion de M. Laniel, on serait tenté
de rouvrir le procès de ses pré
décesseurs immédiats : MM. René
Mayer et Pinay. Et l’on gage qu’un
sourire en demi-teinte aura salué
au passage, chez beaucoup de dé
putés, te tableau enchanteur dres
sé hier des réalisations d’un gou
vernement dont les éléments de
sa majorité, comme M. Lecourt
il y a quelques jours encore, dé
nonçaient les « sacro-saintes rè
gles de l’immobilisme ».
Mais en fait la question n’était
pas là, et la petite cérémonie
s’est déroutée dans la discrétion
coutumière aux combinaisons con
certées et approuvées par tous les
participants.
Il s’agissait tout simplement de
renvoyer à plus tard la crise mi-l
nistérietle. Aucune majorité nou
velle n’est possible tant que l’hy
pothèque de l’armée européenne
n’aura pas été levée. II n’y a pas
d’investiture possible pour un éven
tuel « désigné » qui remettrait à
l’ordre du jour ce problème vital
pour la France. Autant garder
M. Laniel, ont pensé les députés !
Après la conférence des Quatre,
la situation sera claire. Si elle
aboutit à des résultats concrets, il
sera facile d’enterrer le traité de
Paris. Pourquoi ne pas faire con
fiance à la Providence ?
On étonnerait beaucoup nos re
présentants en prétendant juste
ment que le destin de la France
doit être fixé par la volonté natio
nale, et que c’est une suprême
abdication que de s’en remettre
aux résultats des négociations en
tre MM. Dulfes et Molotov. Ce
serait en effet faire montre d’une
singulière méconnaissance du sys
tème qui tient lieu à la France
d’institutions.
De la conférence de Berlin, M.
Laniel s’est bien gardé de parler,
sinon pour affirmer que la « po
litique étrangère de la France con
tinuait ». De quelle politique
s’agit-il ?
De l’acceptation de l’armée eu
ropéenne qui, sous sa forme ac
tuelle, a été condamnée en dé
cembre par l’Assemblée ? De la
suite des abandons consentis aux
Bermudes ?
Personne ne peut le dire ni mê
me affirmer, avec quelque appa
rence de sérieux, que la France
ait encore une politique étran
gère. C’est cette absence, voulue,
concertée, que M. Bidault est au
torisé à aller incarner à Berlin.
Même en remontant très loin
dans les souvenirs de l’Histoire de
France, on ne trouverait pas un
exempte approchant de cette dé
mission collective.
M. Laniel, investi en juin par
[0 lassitude, se voit renouveler en
janvier la confiance par l’indiffé
rence.
Le président du Conseil s’en est
contenté. Le plus surprenant est
que les François se contentent en
core d’un tel système.
Jean FABIANI.
En page 4 :
SESSION
ORAGEUSE
AU CONGRES
AMERICAIN
que si des expériences ont
abouti à quelques résultats,
ce ne sont pas celles des
sus-nommés mais bien la
sienne, l’expérience Laniel.
Si donc M. Laniel l’a finale
ment emporté, ce n’est pas en
éludant les difficultés. Il n’étail
que d’observer les réactions des
amis de M. Antoine Pinay, cel
les aussi de M. René Mayer
dont les doigts tout au long de
la séance ne cessèrent de pia
noter, pour réaliser combien le
chef du gouvernement a su dé
plaire. Il n’en .fallut pas plus
pour que l’étendard de la ré
volte fût brandi par une partie
des radicaux qui s’en vinrenl
dans les couloirs clamer que le
bilan Laniel était tout* simple
ment (( truqué ».
Pour se sauver, le gouverne
ment n’avait plus qu’à glisseï
un peu plus à droite, ce que b’
scrutin devait illustrer.
Une péroraison vigoureuse
M. Laniel était monté à le
tribune dès 16 heures pour y
lire la longue déclaration don!
les sénateurs prirent de leur
côté connaissance par la voix
de M. Paul Reyr.aud.
Très calme, détendu même, le
chef du gouvernement a lu
d’une voix posée, rythmée, sans
éclat et aussi sans trop (l’en
nui. Les applaudissements des
modérés, du M.R.P. et d’une
partie de l’U.R.A.S. et de LA.
R.S. qui l’avaient, accueilli à la
tribune ne se renouvelèrent que
deux ou trois fois. En une seule
occasion, les radicaux sortirent
de leur réserve quand homma
ge fut rendu au travail consi-,
dérable accompli depuis des
mois par M. Edgar Faure.
Arrivé à sa péroraison, M. La
niel enfla la voix et ses paroles
qui ne manquèrent pas de vi
gueur impressionnèrent visible
ment. une partie de sa majorité
— du moins celle qui était prê
te à se laisser convaincre
— Vous êtes en mesure,
dit-il, de donner une répon
se à la question que le gou-
vernement se pose aujour
d’hui et qu’il vous pose.
Devons-nous maintenant
céder la place pour une
nouvelle politique ou pour
une nouvelle majorité ?
Vous êtes libres de décider
ainsi. En ce cas, je m’effa
cerai volontiers en gardant
la fierté d’avoir rempli
loyalement la mission que
vous aviez bien voulu me
confier lors du débat d’in
vestiture.
« Je me tourne
vers l'Assemblée »
« Aujourd’hui, poursuivit
M. Laniel, quel est le pro
blème ? L’intérêt national
exige qu’à l’heure où s’ou
vrira la conférence de Ber-
lin la France ait un gou
vernement solidement ap
puyé sur le Parlement. Là
est la raison et la seule
raison de l’initiative que
j’ai prise. Je suis prêt à me
retirer sur-le-champ comme
je l’ai offert à M. le prési
dent de la République. Ce
lui-ci, d’accord avec son
successeur, n’a pas cru de
voir accepter mon offre. Je
me tourne maintenant vers
l’Assemblée nationale, juge
souverain.
(t Je lui dis de toute la
force de ma conviction :
« Le moment n’est plus de
faire revivre des débats déjà
épuisés à cette tribune. Il
n’y a guère besoin de longs
discours pour savoir si une
politique poursuivie depuis
six mois mérite ou non
d’être continuée. Si vous es
timiez que le gouvernement
n’est pas digne de représen
ter la France, vous seriez
beaucoup plus coupables de
le maintenir au pouvoir que
lui d’y rester. » (Applaudis
sements sur les bancs M.R.
P., modérés et U.R.A.S.)
« Pour ou contre »
« J’ai demandé d’urgence la
réunion de cette session extraor
dinaire, dit encore le président
du Conseil, précisément pour que
vous disposiez le cas échéant du
temps nécessaire pour remplacer
un gouvernement renversé. Je
n’invoque donc ni le bénéfice
d’une urgence extérieure ni ce
lui d’une solution d’attente
M’adressant tout au contraire,
ceux de mes collègues qui se-
Yves HUGONNET.
(SUITE PAGE 5, COLONNE I)
croit des sources généralement
bien informées, il aurait annoncé
son intention de renoncer. Mal
gré leurs divisions internes, tous
les nationalistes, depuis les sec
tes féodales de Cochinchine jus
qu’aux ultras Tonkinois ont for
mé un front commun pour exiger
des élections générales et la réu
nion de l’Assemblée nationale.
D’après les nationalistes, Buu
Loc sur les Instructions de Bao
Daï. aurait rejeté les élections,
estimant quelles seraient préma
turées et fourniraient au Viet-
minh l’occasion de déclencher
une violente campagne d’agitatio 11
communiste sur le plan politique-
Elections indispensables
Les nationalistes de toutes ten
dances estiment des élections in
dispensables. car elles constitue
raient selon eux le seul moyen de
redonner au peuple confiance
dans un régime déconsidéré par
la corruption et l’inefficacité.
Un représentant du groupe ca
tholique, M. Ngo Dinh Nhu, a dé-
L’Autriche résolue
à obtenir son évacuation
5 1 lu conférence de Berlin n’ aboutit pus ù lu conclusion
du truité d’Etut uutrichien, nous engugerons lu lutte
pour obtenir lu réduction ù un niveuu symbolique
des troupes d’occupution uméricuines et soviétiques, a dé-
cluré le chuncelier uutrichien Ruub à un congrès du purti
populiste, duns lu journée d’hier. Cette dèclurulion uvuit
pris une ullure plus diplo
matique murdi duns une
note udressée pur l’Autriche
aux quatre puissances leur
demandant de régler une
fois pour toutes la question
du traité d’Etat à la confé
rence de Berlin.
A qui l'initiative ?
L’initiative de proposer un rè
glement de cette affaire revient
en droit comme en fait à l’URSS
puisque les Occidentaux ont retiré
leur projet de traité abrégé que
le gouvernement soviétique re
poussait.
Mais on discerne une raison
d'hésitation du côté de M. Molo
tov : si les troupes d'occupation
britanniques et françaises ont
pratiquement évacué l'Autriche
(privant ainsi le secteur sud-Eu
rope de l’OTAN d’une partie des
forces qui couvraient les accès des
Alpes vers l’Italie), il semble
qu'un nombre relativement im
portant de troupes américaines
demeure dans la région de Salz-
bourg. Pour elles, se retirer d’Au
triche équivaudrait à franchir la
frontière allemande pour rejoin
dre des bases en Bavière. De mê
me pour les troupes soviétiques,
évacuer la Basse-Autriche revien
drait à prendre des bases en Hon
grie et en Tchécoslovaquie.
Pour expliquer le refus soviéti
que de quitter l’Autriche, on a
longtemps fait valoir que seule
l’occupation de ce pays justifiait
la garde de lignes de 'communi
cation à travers la Hongrie et la
Roumanie. Cet argument est as
sez faible, car politiquement, au
cune considération juridique ne
saurait empêcher le Kremlin de
trouver un subterfuge pour main
tenir ses troupes dans l’Europe de
l’Est. Peu importe alors qu’elles
soient sur la rive gauche ou sur
la rive droite du Danube. Elles se
trouveraient aussi bien à la porte
de l’Autriche que les troupes amé
ricaines le seraient en Bavière.
Un test européen
L’évacuation de l’Autriche par
les armées soviétiques et la con
clusion du traité d’Etat peuvent
donc s’inscrire dans deux hypo
thèses :
1. Ou bien M. Molotov voudra
créer un climat favorable aux né
gociations sur T Allemagne. Il an
noncera alors purement et sim
plement que son gouvernement
est résolu à rendre sa liberté to
tale à l’Autriche. Mais il faudrait,
pour que Moscou joue cette carte,
qu’on y ait la certitude de voir
les Occidentaux répondre par des
concessions équivalentes sur l’Al
lemagne.
2. Ou bien M. Molotov lie étroi
tement les deux sujets, Autriche
et Allemagne, comme l’URSS l’a
déjà fait à plusieurs reprises, et
propose la reconnaissance par
l’Union Soviétique d’un système
européen de nature libérale mais
dégagé de toute présence de
troupes étrangères,' aussi bien
russes qu’américaines. Il ferait
ainsi de l’Autriche un symbole de
l’Europe. Vienne ne recouvrerait
la liberté qu’à l’intérieur d’un plus
vaste mécanisme comportant le
retrait des troupes américaines
d’Europe occidentale, selon la re
vendication souvent lancée par le
Kremlin. Il va sans dire que dans
ce dernier cas. la conférence de
François COURTET.
(SUITE PAGE 4, COLONNE 6)
Demain conférence de Sydney
DE L'EMPIRE AU
COMMONWEALTH
S I Elizabeth avait effectué son voyage il y a un demi-
siècle, au lendemain de la mort de Victoria, son
périple eût constitué un triomphal tour du proprié
taire : à l’exception du Canada et de l’Australie, déjà
dominions, l’Empire ne comprenait que des territoires
étroitement soumis aux ordres de Londres. Avec ses trente-
huit millions de kilomètres
Le président Laniel à la tribune de l'Assemblée
CRISE POLITIQUE AU VIETNAM
Le prince Buu Loc renoncerait
à former le nouveau Cabinet
S
AIGON, 6 janvier. — Une grave crise de régime a éclaté au Viet
nam où le prince Buu Loc, chargé par Bao Daï de former le
nouveau gouvernement, se heurte au refus de la presque totalité
des partis politiques, malgré plusieurs appels à l’union nationale.
Après son voyage au Tonkin,
le prince Buu Loc a rencontré de
nouveau Bao Daï et, si l’on en
claré à ec propos à 1’ « Associa
ted Press » :
« Tant qu’il n’existe pas de
régime fort, le Vietnam en par
lant de ses intentions envers la
France ou le Vietminh, est dans
la situation de l’homme qui ma
nifeste l’intention d’aller dans la
lune. C’est stupide, puisqu’il n’a
aucune possibilité de s’y rendre. »
Les difficultés auxquelles se
heurte le prince Buu Loc sont en
fait un échec pour Bao Daï, et
les observateurs estiment que la
crise actuelle risqûp de dresser
violemment contre lui les natio"
nalistes. Pour la première fois en
effet, ceux-ci résistent à une
action de Bao Daï. et ils main
tiennent leurs projets de réformes
malgré l’offre de portefeuilles.
Leur attitude paraît dictée par la
peur de voir la France négocier
un armistice avec le Vietminh.
Tous les nationalistes croient que
la France fera la paix avec le
Vietminh à plus ou moins longue
échéance. JEt ils estiment que leur
seule chance de survie réside dans
la création d’un régime politique
plus fort que celui de Ho Cbi
Minh, en faisant appel à la masse
de la population non communiste.
carrés et ses 500 millions
d’habitants, il représentait
la première puissance du
monde. Aujourd’hui, à l’ex
ception de quelques îles au
nom exotique, Tongas ou
Cocos, il n’est pas un seul
de ces territoires qui ne
provoque de graves inquié
tudes à Downing Street.
La Guyane vient de montrer
qu’elle n’est pas à l’abri d’un
coup de main communiste. La
Jamaïque fait partie de ces pos
sessions britanniques qui, du
Honduras à la Guyane, sont de
venues, en face du canal de Pa
nama et à l’entrée de la mer des
Caraïbes, un des pôles de la stra
tégie américaine. Sans doute la
reine Salote de Tonga ne cau-
se-t-elle guère de soucis au gou
vernement britannique. Mais la
Nouvelle-Zélande fait partie,
avec l'Australie et les U. S. A.,
de 1’ « Anzus », organisation de
défense du Pacifique dans la
quelle ,l’intérêt stratégique pri
mant les sentiments, l’Angleter
re n’a pas réussi à se faire ad
mettre. Les Australiens, eux,
n’accordent aucune valeur aux
arguments sentimentaux : leur
destin a changé en ce jour d’oc
tobre 1949 où Jack White décou
vrit de l’uranium. En septembre
dernier, lord Cherwell, conseiller
de Churchill pour les questions
atomiques, arriva à Sydney
chargé de négocier avec les com
pagnies minières australiennes
l’achat d’uranium pour la Gran
de-Bretagne. Il se heurta à de
vives résistances, les Australiens
désirant vendre leur uranium au
plus offrant, c’est-à-dire aux U.
S. A., et son voyage se solda par
un échec qui pourrait avoir des
conséquences assez graves pour
la politique britannique. La ré
volte Mau-Mau au Kenya n’est
que la plus spectaculaire des dif
ficultés rencontrées par le gou
vernement anglais. En Ouganda
règne un fort mécontentement,
et Kabala, ex-élève de Cambrid
ge, réclame pour son pays le sta
tut de dominion, alors qu’il est
au contraire question de le rat
tacher à la « Fédération de
l’Afrique centrale » en cours de
formation. Sous l’impulsion de
politiciens noirs, le Nigeria et la
Côte de l’Or secouent à leur tour
la tutelle de Londres. Toute
1’ « Afrique anglaise » bouge, et
nul ne peut prédire ce qu’il ad
viendra des négociations anglo-
égyptiennes.
Quel est donc le sens du
voyage d’Elizabeth ? Le rôle de
la Reine n’est pas de lancer des
proclamations ou de lancer des
négociations. Il est d’avancer en
souriant dans des rues pavoisées
et de se faire présenter des gens.
Il est de se montrer dans des
pays qui la reconnaissent com
me souveraine, de matérialiser
par sa présence un lien spirituel
auquel le gouvernement voudrait
adjoindre un lien économique et
politique. Entreprise d’auto
suggestion ? Peut-être.
Une étape capitale
U y a un fait auquel on ne
songe pas assez : depuis la con
férence de Londres du 26 avril
1949, l’Empire britannique n’exis
te plus. La vieillie « British
Commonwealth of Nations » est
m
économiste a dit une fois
que l’homme capitulerait
s’il devait choisir entre so
cialisme et.liberté, tandis qu’un
autre auteur considère le socia
lisme dans la liberté comme la
vocation de l’Europe (1). Sous
cette optique, demandons-nous
quels pourraient être en France
les rapports entre l’administra
tion et un socialisme éventuel.
Considérons le socialisme tel
qu’il est loisible de l’envisager
en ce pays modéré jusque dans
ses révolutions pour voir en
suite si certaines des structures
administratives actuelles ne
pourraient pas y être utilement
conservées.
Supposons qu’un mouvement
se soit fait dans l’opinion, ana
logue au Front populaire de
1936 ou au tripartisme de 1945.
Une majorité de gauche s’est
dessinée et, grâce à quelques
mod.fications constitutionnelles,
le gouvernement émané d’elle à
acquis une forte stabilité, com
parable à la stabilité des minis
tères travaillistes dans les pays
anglo-saxons et Scandinaves (un
même parti pouvant rester tren
te ans au pouvoir). Notre gou
vernement, pour réaliser son
tribune: libre
Socialisme et administration
par J.-P. BRECHET
programme, a décidé de natio
naliser la propriété des princi
paux biens de production et
d’assurer par la planification
l’élévation du revenu national
et du niveau de vie de la popu
lation. Un organisme économi
que spécial, supervisé par la
Chambre, elle-même élue, met
au point, avec les précautions
d’usage, les plans que le gou
vernement et l'administration
s’efforcent de faire appliquer.
Cette « révolution » pourrait
être purement économique et
conserver les principes de liber,
té individuelle dont les démo
craties européennes, grâce à
une vieille tradition humaniste,
peuvent s’enorgueillir.
Dans ce schéma, quelle serait
la position de la fonction publi
que ? Comme la plupart des ca
dres auraient le statut de fonc
tionnaires, elle s’étendrait con
sidérablement. Celte extension
poserait en gros deux sortes de
problèmes, un problème techni
que — conservation d’une effi
cacité économique suffisante —
et un problème politique — res
pect des droits de l’homme. La
solution de ces problèmes peu!
se trouver tout simplement dans
les structures administratives
actuelles, comme on va le voir,
ce qui peut faire penser que la
France possède les éléments
techniques et humains d’un so-
cialisme éventuel.
La solution du problème tech.
nique est apportée par la va
leur des administrateurs fran
çais, eu plus généralement de
l'Enseignement a d m inistratif
(Faculté de Droit, Ecole d’admi
nistration) et de l’Enseignement
supérieur tout court, préoccupés
à la fois de culture générale et
de spécialisation poussée, et ne
négligeant pas les recherches
scientifiques en économique, so
ciologie, etc., encore qu’actuel
lement freinées par le manque
total de crédits. Les méthodes
de l’ancienne administration,
souvent critiquées, mais sûres,
peuvent se combiner harmonieu
sement avec les méthodes nou
velles d’administration économi
que expérimentées depuis la
guerre. L’exemple américain et
russe ne devrait pas être né
gligé.
Plus typiquement française d'ail
leurs serait la solution du problème
politique de respects des droits de
la personne humaine. Une certaine
police doit toujours être exercée sur
l’administration. En cas de socialis
me l’extension de son domaine et
l’inexpérience initiale des adminis
trateurs en certain secteur pour
raient provoquer des abus dont la
(l) Voir
vier.
Combat » du G jan-
devenue simplement la « Com-
monwealth of Nations ».
Jusqu’alors il y avait des do
minions et des colonies. La no
tion de dominion n’avait de sens
qu’appliquée à des colonies de
peuplement, d’origine purement
britannique, loyales à la Couron
ne par sentiment : Australie,
Nouvelle-Zélande, Canada, Afri
que du Sud. La Couronne, c’est-
à-dire l’allégeance au Roi d’An
gleterre (en l’espèce roi d’Aus
tralie, ou roi du Canada) cons
tituait l’armature juridique et
psychologique du système. Cette
conception a perdu une partie
de son sens lorsqu’on a étendu
le statut de dominion à des pays
non britanniques comme l’Inde,
puis lorsque. l’Indoustan s’est dé
claré république souveraine et
indépendante. Il a fallu trouver
une autre base, juridique et po
litique, pour remplacer celle qui
venait de se désagréger. Comme
l’Irlande, l’Indoustan pouvait se
séparer du groupe, mais comme
il exprimait en même temps son
désir de rester membre du Com
monwealth, il fallait trouver une
formule qui respectât à la fois
Claude DELMAS.
(SUITE PAGE 4. COLONNE 2)
(SUITE PAGE 8, COLONNE 5)
Les victimes
du « Nord 2501 » vont
être rapatriées, par
la route, au Perthus
PERPIGNAN, 6 janvier. — Le
Dr Fontroger, directeur départe
mental à la Santé, a auitté ce ma
tin Perpignan pour Setcasas où il
doit procéder aux constatations
medico-légales avant la mise en
bière des onze victimes de l’acci
dent du « Nord 2501 ».
Les représentants des autorités
françaises se sont mis en rapport
ce matin avec les autorités espa-
gnôles, en vue de prendre toutes
les dispositions nécessaires au rapa
triement des dépouilles mortelles
qui seront acheminées par la route
jusqu’au poste-frontière français du
Perthus. Une cérémonie est prévue
pour demain à 14 heures, au cours
de laquelle les honneurs militaires
seront rendus par des sections de
1 armee de l’Air
C'EST U VIE
La fin des ambassades
J P. SAR PRE doit se frottei les
mains. L’art est bien plus « en-
* gagé » que la littérature. Et
il ne prêche pas J’Etre et le Néant
dans le désert, lui. Il annonce la paix,
il la fait presque. Comment cela ?
Mon Dieu, en se promenant. C’est
tout simple. Si l’on s’intéressait da
vantage aux arts on serait plus opti
miste.
Mais encore ?... Il est pourtant clair
que tout va mieux depuis que les
musiciens russes sont allés à Paris et
à Londres. Eh e bien ! Sonja Henie
va peut-être patiner à Moscou. Avec
toute sa troupe : 86 visas ! C'est un
événement diplomatique. Mais que la
Fée de la Glace rompe ou non la
glace une bonne fois, les diplomates
n’y seront pour rien. Entre 1 O.N.U.,
les conférences de presse, Sonja Henie
et David Oïstrakh, les ambassadeurs
ne comptent plus.
Aujourd’hui ,, chez les Grands, on
écoute la radio, on épluche les édi
toriaux et le ton dune interview
compte plus que son contenu.
Et c’est ce ton, cette ambiance,
que les ambassadeurs étaient juste
ment chargés de rendre ! Que vont-ils
devenir, les malheureux, maintenant
qu'on ne leur confie plus rien ?
Ils assistept au spectacle, mais de
la salle. Comme tout le monde. Ces
vieux amateurs de ballets ne peuvent
plus se faufiler dans les coulisses et
ils ne savent rien des danseuses étoi
les. One faire, mon Dieu, si l’on ne
peut meme plus lorgner des dessous ?
Hélas I avec le « niet » soviétique
l’art de la . conversation s’est perdu.
11 s’y mêlait quelque frivolité, le ton
pouvait être mal interprété, la bou
tade prise de travers et un nouveau
Tallevrand serait bien capable de
brouiller les cartes. Quand on danse
sur l’atome, il ne manquerait plus
que ça.
Alors les nouveaux ambassadeurs
sont des virtuoses, mais du violon,
du patin ou de l’interview acrobati
que. Ça nous change.
fl est vrai que la vieille école —
4.000 ans de services — aura surtout
donné des guerres. A la suivante. On
verra bien.
Jacques de MONTALAIS
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