Titre : Le Messin : organe des intérêts lorrains ["puis" journal républicain démocrate "puis" quotidien régional d'information]
Éditeur : [s.n.] (Metz)
Date d'édition : 1936-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32815346k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 octobre 1936 31 octobre 1936
Description : 1936/10/31 (A54,N296). 1936/10/31 (A54,N296).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG57 Collection numérique : BIPFPIG57
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51185322s
Source : Bibliothèques-Médiathèques de Metz, P REV 35
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/02/2023
7
54* Année — No 296
SAMEDI 31 OCTOBRE 1936
comCwCCœCœOCECœOCWCOCRO
LOTERIE NATIONALE
émission des Gueules Cassées
C0OCOC0OCRC0OC0000C0OCNOCRRO
LES EVENEMENTS D’ESPAGNE
2. Qu’il n’a jamais été con
damné à mort;
BUREAU DE PUBLICITE À PARIS:
3, Rue Richer • Tél. Provence: 53-74
s *—
* Le numéro: 30 centimes
~zC0000C0cOCœCOCmOCœODC
8 METZ - 1, Rue des Clercs, 1
g Téléphone: 0.98 et 2.98
O C. e. p.: Strasbourg 4357 • R C Note B. MO
8 AGENCE à THiONVILLE:
Q 8, Place de la République • TA.: 284
RÉGIONS LIBÉRÉES
Tirage 17 Novembre.
En vente au «Messin». Le10® 11 fr,
10 billets assortis: llO fr.
A QUI LA FAUTE ?
:o:
LES AVIONS FRANÇAIS
SONT PO ATTEINDRE SAIGON
Pourtant depuis six ans, Air-France
assure régulièrement ce service.
Nous venons d’avoir, sous un jour service d’avions français de la Com-
particulier, la plus belle image qui pagnie Air-France qui, depuis le dé-
soit du « Front populaire »: la course but de janvier 1931, et cela va faire
d’avions Paris-Saïgon et retour. ‘ six ans, relie régulièrement Paris à
Tout comme l’enfer et le parti Saïgon et même à Hanoï. Il y a un
L’examen du cas
de M. Salengro
est terminé
:0: —
La Commission chargée de
examen du dossier militaire de
l’actuel Ministre de l’Intérieur a
conclu :
LES AGENTS DE NICOLAI
;o:
L’ESPIONNAGE ALLEMAND
EN SUISSE ET... AILLEURS
cher à Léon Blum, cette course était
pavée de bonnes intentions. Mais ce
la n’empêche pas qu’elle était telle
ment inutile que les aviateurs étran
gers, éclatant de rire devant cette
M. ALLEGRE
Directeur de « Air-France »
départ chaque semaine.
D’ailleurs, voici le tableau exact du
service, que nous donnons à titre do
cumentaire, et vous verrez qu’il est
particulièrement réconfortant.
Il y a chaque jour un service Lon
dres-Paris-Marseille. Or, le jeudi, un
avion français emportant des passa
gers, du frêt et du courrier, part de
Marseille et, par Naples, se rend à
Corfou.
Le vendredi, cet avion visite Athè
nes, Castelbrosso, Tripoli, Beyrouth
et Damas.
Le samedi, il va de Damas à Bag
dad et à Bouchir.
Le dimanche, il fait Bouchir-
Djask-Karachi.
Le lundi, Karachi, Jodhpur, Allah-
abad.
Le mardi Allahabad-Calcutta.
Le mercredi, Calcutta, Akyab,
Rangoon, et le jeudi, Rangoon,
Bangkok et Saïgon!...
Tout ceci sans histoires, c’est-à-
dire sans un jour d’arrêt, sans aucu
ne panne, et même sans une heure
de retard sur son horaire.
Un autre avion part de Bangkok
et, par Ventiane, va à Hanoï et à
Canton.
Chaque dimanche, un avion d’Air-
France part de Saïgon et revient à
Paris dans des conditions absolu
ment identiques.
Et nous l’avons dit, voici bientôt
six ans accomplis que ce trafic a lieu
régulièrement, sans le moindre à-
coup. ■ ■
I. Que M. Roger Salengro n’a
comparu que devant un seul
Conseil de guerre;
Les troupes du général Franco appro chent de la capitale espagnole. — La
Porte de Tolède à Madrid.
L’INCORRIGIBLE
DEBITEUR
:0:
Aucun fils de famille n’a ja
mais poussé l’art de dévorer son
patrimoine à un aussi grand de
gré de perfection que l’Etat. Tou
tes les mesures de protection ima
ginées pour défendre ce prodigue
sont vaines. Il n’a de bienveillan
ce que pour les usuriers, les ta
peurs, les escrocs, et il traite ses
créanciers honnêtes avec la même
désinvolture des Don Juans en
vers le pauvre M. Dimanche.
M. Raymond Poincaré n’avait
rien inventé en créant la Caisse
autonome d’amortissement. Il ne
devait d’ailleurs se faire aucune
temps, celles-ci s
2 sont accrues
3. Qu’il a été au contraire ac
quitté bien que prisonnier en
Allemagne et se trouvant dans
l’impossibilité de comparaître et
de se défendre.
: û :
La commission, composée du géné
ral Gamelin, chef d’état-major général
de l’armée ; de MM. Pichot, président
de l’Union fédérale des anciens com
battants et victimes de la guerre ; Mau
rice de Barrai, secrétaire adjoint de la
confédération nationa'e des A. C. ; Ou-
idée aussi baroque que Pierre Cotes-
que, se sont abstenus d’y participer.
Il s’agissait, comme l’on sait, d’al
ler à Saïgon et d’en revenir, et en
mettant en ligne plusieurs de nos
meilleurs pilotes, sur des avions ca
pables d’atteindre des vitesses enco
re inconnues. On a abouti au ridicule
échec que chacun à présent con
naît.
M. Pierre Cot et son brillant Etat-
Major, que nous ne connaissons que
trop, voulait que l’on relie Paris à
Saïgon en moins de quarante-huit
heures. Mais comme ce Monsieur
n’est pas sûr de rester ministre en
core bien longtemps, il a, sans plus
longtemps attendre, purement et sim
plement donné le départ.
Le « Goéland » d’Arnoux n’était
pas sûr de son train d’atterrissage;
le « Fulgur » de Détroyat, prototype
très nouveau et, paraît-il, « techni
quement très réussi », n’était pas au
point et n’avait à son actif que deux
semaines d’essais, ce qui est tout à
fait insuffisant.
Le troisième avion, un appareil
déjà éprouvé, celui de Challe et
Bril, avait seulement depuis deux
jours son moteur « Rie et Rac ». Le
départ dans ces conditions était tout
à fait prématuré.
Les enthousiastes des ailes françai
ses ont dû être bien peu satisfaits en
apprenant que Détroyat a quitté Da
mas avant-hier, à 5 h. 15, a fait es
cale à Almaza, puis est reparti à
8 h. 35 pour Tunis, via Tripoli.
De même, partis de Mathruh mer
credi, à 9 h. 50, Challe et Bril ont
fait escale à Bagdad, d’où ils sont
repartis dans la soirée pour Kara
chi, mais ils se sont arrêtés à Basso-
rah et n’ont pu continuer leur voya
ge. Alors, ils ont abandonné!
Sur les trois avions inscrits pour
Saïgon et retour, aucun n’a réussi à
faire la première moitié du voyage.
C’est attristant, mais c’est aussi
ridicule. Les ailes françaises vont
être la risée de l’univers, et pourtant
elles ne le méritent pas, car, avec ou
sans Pierre Cot, elles sont les pre
mières du monde.
Hier, place de la République, était
arrêtée une remorque-exposition de
propagande de la Compagnie Air-
France. C’est-à-dire que les diri
geants de notre Compagnie nationa
le, émus sans doute de toutes les sot
tises qu’ils voient faire autour d’eux,
que ce soit en direction de l’Espagne
ou de l’Extrême-Orient, ont voulu
nous montrer ce qu’ils étaient capa
bles de faire.
L’initiative d’Air-France est excel
lente et tout ce qu’on pourra mon
trer pour la propagande de nos ailes
sera œuvre utile. Mais il y a encore
mieux à dire, et cela prouvera à quel
point l’idée de la course Paris-Saï-
gon était inutile et saugrenue.
C’est que, et nous prions nos lec
teurs de ne point l’oublier, il y a un
Alors, pourquoi cette course ridi
cule pour relier deux capitales fran
çaises, qui sont en parfaite liaison
par un trafic hebdomadaire?
Les mécaniciens et les pièces de re
change envoyées par les concurrents
à Saïgon, via « Air-France », sont
déjà arrivées alors que les équipa
ges ont abandonné la course.
Pourquoi cet acharnement à enfon
cer des portes ouvertes? Pour faire
croire aux étrangers que nous ne
sommes plus bons à rien, alors que
c’est le contraire?
La course de vitesse était actuel
lement une folie. Pourquoi risquer la
vie d’excellents pilotes et gaspiller
inutilement du carburant et du ma
tériel?
L’intention était bonne, certes,
mais le résultat est catastrophique!
Et telle est exactement l’Histoire
du Front Populaire.
Frédéric CERTONC1NY.
Des chômeurs envahissent
et occupent une mairie
du Nord
Hazebrouck, 30 octobre. — A Mer-
vi’Ie, à la suite d’une réunion, 60 chô
meurs se sont rendus hier en groupe
dans le vestibule de la mairie, tandis
que des délégués annonçaient leur in
tention d’occuper le bâtiment jusqu’à
ce que satisfaction ait été donnée à
leurs revendications.
L’occupation de la mairie, commen
cée hier soir à 18 h. 30 a pris fin une
heure plus tard, sur l’intervention de
l'officier de gendarmerie.
M. MILAU
Président de la Caisse d’Amortissement
illusion sur le sort de celle qui de
vait être fatalement identique à
celui des devancières. Cette ex
cellente Caisse a été gérée honnê
tement, par des hommes scrupu
leux et, aujourd’hui, elle publie
sorwrapport annuel.
Vous allez sourire en apprenant
qu’elle a, au total, dans le cours
de cette année, amorti 3 milliards
659 millions.
Placez en regard les sommes
qu’il a fallu emprunter et les
trous à boucher, vous vous ren
drez compte immédiatement de la
vanité de l’opération.
Au total, depuis dix ans, la
Caisse a éteint pour 36 milliards
de dettes. Dans le même laps de
dans la proportion du triple.
Les projets financiers de M.
Vincent Auriol tendaient au sur
plus à refiler à cette malheureuse
Caisse autonome les 7 milliards
dus annuellement par la Caisse
des pensions. Le Conseil d’ad
ministration a refusé cette pro
position en faisant observer ingé-
nuement que son rôle était d’a
mortir et non pas de prendre en
charge les déficits.
Vraiment, les membres du Con
seil d’administration font preu
ve d’une certaine candeur. L’Etat
ayant épuisé tous les artifices
pour ranimer la confiance rétive
de ses prêteurs, a tout de suite
songé à taper la Caisse d’amor
tissement, et il n’a vu en elle
qu’un dernier élément d’actif à
hypothéquer. Il se débarrasse
comme il peut de ses anciens
créanciers, par les conversions,
les alignements monétaires et au
tres expédients plus ou moins
scrupuleux. Il cherche des gages
pour trouver de nouveaux bail
leurs de fonds.
: Telle est son unique préoccupa
tion. 3 milliards 650 millions,
c’est pour cette goutte d’eau dans
la mer que le Parlement s’est
i transporté solennellement à Ver
sailles, en 1926? Avec cette co
quille de noix, M. Poincaré se pro
posait de mettre à sec l’océan?
il avait des illusions, le pauvre
i homme! M. Léon Bluzn n’a pas
besoin d’un tel cérémonial pour
vider tous les tiroirs. Prochaine
ment, il nous tirera sa révérence
avec la formule « Au revoiz' et
merci! » Il laissera à d’autres
innocents le soin de dresser le bi
lan de la fameuse expérience.
Fonctionnaires, rentiers, tra
vailleurs, mes amis, vous serez,
les uns après les autres, les din-
-
M. Henri BECQUART
Député du Nord
qui proteste contre la procédure
adoptée.
dinot, directeur de la justice militaire,
conseiller à la Cour de cassation, a
terminé hier soir l’examen du dossier
militaire de M. Roger Salengro.
Le procès-verbal est précédé de la
lettre suivante :
« Le général Gamelin, vice-président
du Consueil Supérieur de la Guerre, à
Monsieur le Ministre de la Défense na
tionale et de la Guerre :
(Voir la suite en 3 e page.)
Les affaires d’espionnage jugées,
ces temps derniers, à Nancy, Stras
bourg, Besançon 4 — sans oublier
Metz — ont montré avec quelle obs
tination les services du colonel Ni-
colaï, de la Reichswehr, travaillent
chez nous et dans tout l’Est. Il y a
deux ans nous avions l’affaire Rath-
ke-Roechling. Puis est venue l’affaire 1
Cridlig, toujours avec ce qu’on pour
rait appeler la « ramification sar-
roise ».
Mais Nicolaï n’opère pas que chez
nous; il a tendance à faire de la Suis
se une base, un point de départ de
ses espions travaillant contre la
France. C’était déjà le cas pendant
la guerre et non seulement pour l’es
pionnage militaire. Il n’est que de se
souvenir des officines « pacifiques »
et défaitistes que M. Mathias Erz-
berger, chef de la propagande politi
que de l’Empire allemand, avait
créées en Suisse avec le fameux
Hartmann, le louche Haleine-Hei-
mann, les Guilbeaux et autres citoy
ens de même acabit.
Il y a quelques semaines, on dé
couvrait à Zurich une vaste entre
prise d’espionnage. On en parla quel
que peu. Le «Messin», publia des dé
tails tout en constatant que le silence
s’était fait brusquement sur cette
affaire. Mais nous avions promis d’y
revenir. Voici de quoi il retourne.
Un honnête commerçant de Berne,
ayant un oncle à Constance (pays
de Bade) avait été désigné par ce
lernier au service d’espionnage du
colonel Nicolaï, comme susceptible
de lui être très utile. En conséquen
ce, le commerçant recevait en avril
dernier, la visite d’un certain Victor
Hermann, type du Badois, très «ge-
mütlich» qui parlait d’ailleurs le dia
lecte alémannique à la perfection.
Mais ce n’était qu’un faux Badois. Il
déclara au commerçant bernois, tout
en se recommandant de l'oncle 1 de
Constance, qu’il s’agissait de se pro
curer des renseignements sur l’armée
française et il ajouta qu’un Suisse
pouvait opérer avec moins de risques
qu’un Allemand. (L’affaire de Besan
çon a montré que c’est là un véritable
système).
Le Bernois fit, comme on dit, le
niais qui accepte d’entrer dans la
combinaison; mais il avisa les auto
rités helvétiques de ce qui se tramait.
Le visiteur qui disait se nommer Her
mann lui avait remis l’adresse (la
maison de films Orbis à Francfort).
Ayant écrit à cette adresse, le Ber
nois reçut tout un questionnaire, sans
un mot d’accompagnement, ni signa
ture, de... Bâle. Ce questionnaire
portait sur l’emplacement et le nom
bre de certaines troupes françaises
stationnées en Alsace. Voici quel
ques-unes des questions:
—• Tel bataillon compte-t-il des
soldats de couleur (Farbige)?
— Tel régement est-il doté de pon
tons?
— Combien de chars d’assaut?
— Construit-on des ouvrages for
tifiés en Alsace? Où? Importance?
Etc., etc. Mais ce n’était que le clas
sique «amorçage».
A quelque temps de là, Victor Her-
mann mandait le Bernois à Zurich,
où ce dernier fut invité à se rendre
à Avignon afin de se documenter sur
le régiment du génie en garnison
dans cette ville. Hermann lui conseil
la d’inviter des soldats du régiment
à boire. « Quand ils auront bu, dit-
il, ils bavarderont. Vous enverrez à
Francfort de simples cartes postales
illustrées, afin de marquer votre pas
sage». Hermann prodigua encore les
conseils quant à l’emploi d’encre
sympathique, indiqua nombre de pro-
wer*
«.
i
4
dons de la farce.
G...
Deux exploitations agricoles
détruites par l’incendie
Remiremont, 30 octobre. — La nuit
dernière, deux incendies ont détruit, à
quatre heures d’intervalle, la ferme de
M. Daval, au Girmont, et celle de M.
Gérard, à Saint-Nabord, causant envi
ron 200.000 francs de pertes au total.
On croit que ces deux sinistres sont
ous à la malveil’ance.
2.322277
r,
LES GRANDS MATCHES DE FOOTBALL. — L’équipe anglaise d’Arsenal, qui rencontrera le Racing
demain, à Colombes. En haut, de gauche à droite, Copping, Hapgood, Maie et Wilson. En bas, à gauche
Croyston, à droite Roberts. Au centre, devant le ballon, de gauche à droite, Huime, Bowden, Drake, Alex
James et Bastin.
BUtet Politique
par Léopold BLOND
Cette rentrée du 5 novembre sera
peut-être agitée.
Si les Chambres s’en tenaient aux
suggestions du Gouvernement, elles
se borneraient à voter la réforme des
finances départementales et com
munales et suspendraient leurs tra
vaux jusqu’au lendemain de la clô
ture de la session des Conseils géné
raux. Mais de nombreuses deman
des d’interpellation sont déposées.
Le Gouvernement évitera ainsi diffi
cilement des débats sur la date, qui
pourront être orageux. Il est d’au-
tre part possible que des auteurs de
propositions de lois s’efforcent de
provoquer des discussions sans se
soucier de la session des Conseils gé
néraux.
Jusqu’à présent, le Gouvernement
est maintenant assuré de rallier à la
Chambre, tout au moins, une majo
rité pour accepter ses propositions.
Il l’emportera donc au vote. Mais il
n’évitera pas les discussions. Et cel
les-ci seront vraisemblablement hou
leuses.
On constate d’ailleurs, depuis
quelques jours, une certaine anima
tion au Palais-Bourbon. Hier après-
midi, la Commission des Finances a
ainsi siégé pour commencer l’exa
men du projet relatif aux premières
mesures de réforme des finances dé
partementales et communales, qui
lui est rapporté favorablement par
sa Sous-Commission. Quelques mo
difications ont seulement été appor
tées aux textes de , la Commission
d’administration générale.
La Commission des Finances a
adopté d’autre part le budget du
Commerce, dont le chiffre s’élève à
101 millions au lieu de 55 l’an der
nier, ce qui représente une augmen
tation de 46 millions. Cette dernière
provient notamment de l’application
de la loi relative à l’aide aux petit et
moyen commerce et à la petite et
moyenne industrie.
Les primes à la sériciculture ont
été réduites cette année, tandis qu’un
effort supplémentaire a été fait pour
notre représentation commerciale à
l’étranger. C’est ainsi que trois nou
veaux postes ont été créés en Extrê
me-Orient, dans le Levant et en Rus
sie soviétique.
Au cours de cette discussion, M.
Joseph Denais s’est étonné qu’il n’ait
pas été tenu compte de la dévalua
tion pour l’établissement des crédits,
ce qui a amené M. Vallière, président
de la Commission, à faire connaître
qu’un projet de budget rectificatif
serait déposé s’il était nécessaire.
M. Joseph Denais en a naturellement
conclu que le déficit du budget de
1937 a les plus grandes chances d’ê
tre plus important que l’a dit le Mi
nistre des Finances, lors de son audi
tion par la Commission.
Le parti communiste renouvelle
maintenant ses tentatives pour en
traîner le Gouvernement à se dépar
tir de sa neutralité dans les affaires
d’Espagne. Son secrétairiat vient ain
si d’adresser au parti socialiste S. F.
L O. une lettre, lui proposant de faire
discuter le 3 novembre, par le Comi
té de coordination des deux partis,
l’action commune à mener, tant en
faveur des Gouvernements de Ma
drid et de Barcelone, que pour empê
cher les transports d’armes et de mu
nitions à destination des nationaux
et aussi l’opportunité d’une démar
che' commune des deux partis au
près de M. Léon Blum, pour lui de
mander de prendre l’initiative d’une
intervention auprès des autres pays
pour « la levée du blocus, dont est
victime la République espagnole ».
(Voir la suite en 3° page.)
ROECHLING
cédés et annonça l’envoi d’une som
me de 1000 fr. comme premier
acompte. L’argent fut effectivement
expédié.
Mais la loi suisse réprime l’espion
nage et la police zurichoise, après
avoir surveillé Victor Hermann, pro
céda à l’arrestation de l’individu.
Ainsi que le «Messin» l’a annoncé le
mois dernier, il ne s’agit pas d’un
Allemand, mais d’un certain Joseph
Fugazza, tour à tour professeur de
musique, reporter photographe, com
merçant, artiste, bref espion. Les pa
rents de cet homme-protée étaient
originaires du Tessin et avaient émi
gré en Allemagne il y a 62 ans. Jo
seph Fugazza avait conservé la na
tionalité suisse tout en habitant
l’Allemagne, où il avait reçu une édu
cation complètement germanique.
Rentré en Suisse, il avait vécu à
Kreuzlingen et s’était fixé ensuite à
Lucerne, où il avait monté un atelier
de photographe aux frais de Nicolaï.
Lui-même opérait comme espion ac
tif et recrutait des agents pour le
compte d’un oberleutnant, attaché à
la maison Orbis.
En même temps, la police zuri
choise avait arrêté deux acolytes de
Fugazza, tous deux de nationalité
allemande et «travaillant» à Zurich
et à Genève. L’instruction est main
tenant close, de sorte que l’affaire
sera appelée sous peu devant le tri
bunal de Zurich qui s’est réservé de
juger Fugazza et ses complices.
Quant au commerçant de Berne,
on ne peut que le féliciter d’avoir
prévenu les autorités de son pays.
Si nous parlons de l’affaire en don
nant tous ces détails c’est pour mon
trer à nos soldats combien ils doivent
être prudents quand ils sont invités,
«à boire un petit coup», par de trop
curieux individus. Nicolaï qui a fait
ses preuves pendant la guerre, dis
pose de ce qui lui faut pour payer
des «tournées». Le budget du Reich
de 1934-35 contenait une position,
comme on dit en allemand, de
28.148.000 marks, soit presque 180
millions de francs, au titre de «pro
pagande», pour le ministère de la
Reichswehr. On devine ce que signi
fie ici le mot «propagande».
Elle se met bien, la Reichswehr!
Aussi ne faut-il pas s’étonner de la
voir dépenser sans compter quand il
s’agit de pratiquer l’espionnage.
Le parti communiste
veut engager la France
dans la guerre d’Espagne
Paris, 13 octobre. — Le secrétariat
du parti communiste français a adressé
à la commission administrative perma
nente du parti socialiste S. F. I. O.,
une lettre, pour l’inviter à agir, au co
mité de coordination, en vue d’obtenir
du gouvernement une démarche auprès
des puissances pour la levée du blocus
de la République espagnole, et la ces
sation de la politique de non-interven
tion.
M. SALENGRO
CONFERE AVEC M. JOUHAUX
Paris, 30 octobre. — M. Roger Salen-
gro a eu cet après-midi, à l’Hôtel
Matignon, une longue conversa
tion avec M. Jouaux.
Le ministre de l’Intérieur et le se-
crétaire général de la C. G. T. ont
examiné ensemble les conflits en cour»
et l’application de (la procédure aux
fins d’arbitrage. /
a' &a"
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SAMEDI 31 OCTOBRE 1936
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2. Qu’il n’a jamais été con
damné à mort;
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A QUI LA FAUTE ?
:o:
LES AVIONS FRANÇAIS
SONT PO ATTEINDRE SAIGON
Pourtant depuis six ans, Air-France
assure régulièrement ce service.
Nous venons d’avoir, sous un jour service d’avions français de la Com-
particulier, la plus belle image qui pagnie Air-France qui, depuis le dé-
soit du « Front populaire »: la course but de janvier 1931, et cela va faire
d’avions Paris-Saïgon et retour. ‘ six ans, relie régulièrement Paris à
Tout comme l’enfer et le parti Saïgon et même à Hanoï. Il y a un
L’examen du cas
de M. Salengro
est terminé
:0: —
La Commission chargée de
examen du dossier militaire de
l’actuel Ministre de l’Intérieur a
conclu :
LES AGENTS DE NICOLAI
;o:
L’ESPIONNAGE ALLEMAND
EN SUISSE ET... AILLEURS
cher à Léon Blum, cette course était
pavée de bonnes intentions. Mais ce
la n’empêche pas qu’elle était telle
ment inutile que les aviateurs étran
gers, éclatant de rire devant cette
M. ALLEGRE
Directeur de « Air-France »
départ chaque semaine.
D’ailleurs, voici le tableau exact du
service, que nous donnons à titre do
cumentaire, et vous verrez qu’il est
particulièrement réconfortant.
Il y a chaque jour un service Lon
dres-Paris-Marseille. Or, le jeudi, un
avion français emportant des passa
gers, du frêt et du courrier, part de
Marseille et, par Naples, se rend à
Corfou.
Le vendredi, cet avion visite Athè
nes, Castelbrosso, Tripoli, Beyrouth
et Damas.
Le samedi, il va de Damas à Bag
dad et à Bouchir.
Le dimanche, il fait Bouchir-
Djask-Karachi.
Le lundi, Karachi, Jodhpur, Allah-
abad.
Le mardi Allahabad-Calcutta.
Le mercredi, Calcutta, Akyab,
Rangoon, et le jeudi, Rangoon,
Bangkok et Saïgon!...
Tout ceci sans histoires, c’est-à-
dire sans un jour d’arrêt, sans aucu
ne panne, et même sans une heure
de retard sur son horaire.
Un autre avion part de Bangkok
et, par Ventiane, va à Hanoï et à
Canton.
Chaque dimanche, un avion d’Air-
France part de Saïgon et revient à
Paris dans des conditions absolu
ment identiques.
Et nous l’avons dit, voici bientôt
six ans accomplis que ce trafic a lieu
régulièrement, sans le moindre à-
coup. ■ ■
I. Que M. Roger Salengro n’a
comparu que devant un seul
Conseil de guerre;
Les troupes du général Franco appro chent de la capitale espagnole. — La
Porte de Tolède à Madrid.
L’INCORRIGIBLE
DEBITEUR
:0:
Aucun fils de famille n’a ja
mais poussé l’art de dévorer son
patrimoine à un aussi grand de
gré de perfection que l’Etat. Tou
tes les mesures de protection ima
ginées pour défendre ce prodigue
sont vaines. Il n’a de bienveillan
ce que pour les usuriers, les ta
peurs, les escrocs, et il traite ses
créanciers honnêtes avec la même
désinvolture des Don Juans en
vers le pauvre M. Dimanche.
M. Raymond Poincaré n’avait
rien inventé en créant la Caisse
autonome d’amortissement. Il ne
devait d’ailleurs se faire aucune
temps, celles-ci s
2 sont accrues
3. Qu’il a été au contraire ac
quitté bien que prisonnier en
Allemagne et se trouvant dans
l’impossibilité de comparaître et
de se défendre.
: û :
La commission, composée du géné
ral Gamelin, chef d’état-major général
de l’armée ; de MM. Pichot, président
de l’Union fédérale des anciens com
battants et victimes de la guerre ; Mau
rice de Barrai, secrétaire adjoint de la
confédération nationa'e des A. C. ; Ou-
idée aussi baroque que Pierre Cotes-
que, se sont abstenus d’y participer.
Il s’agissait, comme l’on sait, d’al
ler à Saïgon et d’en revenir, et en
mettant en ligne plusieurs de nos
meilleurs pilotes, sur des avions ca
pables d’atteindre des vitesses enco
re inconnues. On a abouti au ridicule
échec que chacun à présent con
naît.
M. Pierre Cot et son brillant Etat-
Major, que nous ne connaissons que
trop, voulait que l’on relie Paris à
Saïgon en moins de quarante-huit
heures. Mais comme ce Monsieur
n’est pas sûr de rester ministre en
core bien longtemps, il a, sans plus
longtemps attendre, purement et sim
plement donné le départ.
Le « Goéland » d’Arnoux n’était
pas sûr de son train d’atterrissage;
le « Fulgur » de Détroyat, prototype
très nouveau et, paraît-il, « techni
quement très réussi », n’était pas au
point et n’avait à son actif que deux
semaines d’essais, ce qui est tout à
fait insuffisant.
Le troisième avion, un appareil
déjà éprouvé, celui de Challe et
Bril, avait seulement depuis deux
jours son moteur « Rie et Rac ». Le
départ dans ces conditions était tout
à fait prématuré.
Les enthousiastes des ailes françai
ses ont dû être bien peu satisfaits en
apprenant que Détroyat a quitté Da
mas avant-hier, à 5 h. 15, a fait es
cale à Almaza, puis est reparti à
8 h. 35 pour Tunis, via Tripoli.
De même, partis de Mathruh mer
credi, à 9 h. 50, Challe et Bril ont
fait escale à Bagdad, d’où ils sont
repartis dans la soirée pour Kara
chi, mais ils se sont arrêtés à Basso-
rah et n’ont pu continuer leur voya
ge. Alors, ils ont abandonné!
Sur les trois avions inscrits pour
Saïgon et retour, aucun n’a réussi à
faire la première moitié du voyage.
C’est attristant, mais c’est aussi
ridicule. Les ailes françaises vont
être la risée de l’univers, et pourtant
elles ne le méritent pas, car, avec ou
sans Pierre Cot, elles sont les pre
mières du monde.
Hier, place de la République, était
arrêtée une remorque-exposition de
propagande de la Compagnie Air-
France. C’est-à-dire que les diri
geants de notre Compagnie nationa
le, émus sans doute de toutes les sot
tises qu’ils voient faire autour d’eux,
que ce soit en direction de l’Espagne
ou de l’Extrême-Orient, ont voulu
nous montrer ce qu’ils étaient capa
bles de faire.
L’initiative d’Air-France est excel
lente et tout ce qu’on pourra mon
trer pour la propagande de nos ailes
sera œuvre utile. Mais il y a encore
mieux à dire, et cela prouvera à quel
point l’idée de la course Paris-Saï-
gon était inutile et saugrenue.
C’est que, et nous prions nos lec
teurs de ne point l’oublier, il y a un
Alors, pourquoi cette course ridi
cule pour relier deux capitales fran
çaises, qui sont en parfaite liaison
par un trafic hebdomadaire?
Les mécaniciens et les pièces de re
change envoyées par les concurrents
à Saïgon, via « Air-France », sont
déjà arrivées alors que les équipa
ges ont abandonné la course.
Pourquoi cet acharnement à enfon
cer des portes ouvertes? Pour faire
croire aux étrangers que nous ne
sommes plus bons à rien, alors que
c’est le contraire?
La course de vitesse était actuel
lement une folie. Pourquoi risquer la
vie d’excellents pilotes et gaspiller
inutilement du carburant et du ma
tériel?
L’intention était bonne, certes,
mais le résultat est catastrophique!
Et telle est exactement l’Histoire
du Front Populaire.
Frédéric CERTONC1NY.
Des chômeurs envahissent
et occupent une mairie
du Nord
Hazebrouck, 30 octobre. — A Mer-
vi’Ie, à la suite d’une réunion, 60 chô
meurs se sont rendus hier en groupe
dans le vestibule de la mairie, tandis
que des délégués annonçaient leur in
tention d’occuper le bâtiment jusqu’à
ce que satisfaction ait été donnée à
leurs revendications.
L’occupation de la mairie, commen
cée hier soir à 18 h. 30 a pris fin une
heure plus tard, sur l’intervention de
l'officier de gendarmerie.
M. MILAU
Président de la Caisse d’Amortissement
illusion sur le sort de celle qui de
vait être fatalement identique à
celui des devancières. Cette ex
cellente Caisse a été gérée honnê
tement, par des hommes scrupu
leux et, aujourd’hui, elle publie
sorwrapport annuel.
Vous allez sourire en apprenant
qu’elle a, au total, dans le cours
de cette année, amorti 3 milliards
659 millions.
Placez en regard les sommes
qu’il a fallu emprunter et les
trous à boucher, vous vous ren
drez compte immédiatement de la
vanité de l’opération.
Au total, depuis dix ans, la
Caisse a éteint pour 36 milliards
de dettes. Dans le même laps de
dans la proportion du triple.
Les projets financiers de M.
Vincent Auriol tendaient au sur
plus à refiler à cette malheureuse
Caisse autonome les 7 milliards
dus annuellement par la Caisse
des pensions. Le Conseil d’ad
ministration a refusé cette pro
position en faisant observer ingé-
nuement que son rôle était d’a
mortir et non pas de prendre en
charge les déficits.
Vraiment, les membres du Con
seil d’administration font preu
ve d’une certaine candeur. L’Etat
ayant épuisé tous les artifices
pour ranimer la confiance rétive
de ses prêteurs, a tout de suite
songé à taper la Caisse d’amor
tissement, et il n’a vu en elle
qu’un dernier élément d’actif à
hypothéquer. Il se débarrasse
comme il peut de ses anciens
créanciers, par les conversions,
les alignements monétaires et au
tres expédients plus ou moins
scrupuleux. Il cherche des gages
pour trouver de nouveaux bail
leurs de fonds.
: Telle est son unique préoccupa
tion. 3 milliards 650 millions,
c’est pour cette goutte d’eau dans
la mer que le Parlement s’est
i transporté solennellement à Ver
sailles, en 1926? Avec cette co
quille de noix, M. Poincaré se pro
posait de mettre à sec l’océan?
il avait des illusions, le pauvre
i homme! M. Léon Bluzn n’a pas
besoin d’un tel cérémonial pour
vider tous les tiroirs. Prochaine
ment, il nous tirera sa révérence
avec la formule « Au revoiz' et
merci! » Il laissera à d’autres
innocents le soin de dresser le bi
lan de la fameuse expérience.
Fonctionnaires, rentiers, tra
vailleurs, mes amis, vous serez,
les uns après les autres, les din-
-
M. Henri BECQUART
Député du Nord
qui proteste contre la procédure
adoptée.
dinot, directeur de la justice militaire,
conseiller à la Cour de cassation, a
terminé hier soir l’examen du dossier
militaire de M. Roger Salengro.
Le procès-verbal est précédé de la
lettre suivante :
« Le général Gamelin, vice-président
du Consueil Supérieur de la Guerre, à
Monsieur le Ministre de la Défense na
tionale et de la Guerre :
(Voir la suite en 3 e page.)
Les affaires d’espionnage jugées,
ces temps derniers, à Nancy, Stras
bourg, Besançon 4 — sans oublier
Metz — ont montré avec quelle obs
tination les services du colonel Ni-
colaï, de la Reichswehr, travaillent
chez nous et dans tout l’Est. Il y a
deux ans nous avions l’affaire Rath-
ke-Roechling. Puis est venue l’affaire 1
Cridlig, toujours avec ce qu’on pour
rait appeler la « ramification sar-
roise ».
Mais Nicolaï n’opère pas que chez
nous; il a tendance à faire de la Suis
se une base, un point de départ de
ses espions travaillant contre la
France. C’était déjà le cas pendant
la guerre et non seulement pour l’es
pionnage militaire. Il n’est que de se
souvenir des officines « pacifiques »
et défaitistes que M. Mathias Erz-
berger, chef de la propagande politi
que de l’Empire allemand, avait
créées en Suisse avec le fameux
Hartmann, le louche Haleine-Hei-
mann, les Guilbeaux et autres citoy
ens de même acabit.
Il y a quelques semaines, on dé
couvrait à Zurich une vaste entre
prise d’espionnage. On en parla quel
que peu. Le «Messin», publia des dé
tails tout en constatant que le silence
s’était fait brusquement sur cette
affaire. Mais nous avions promis d’y
revenir. Voici de quoi il retourne.
Un honnête commerçant de Berne,
ayant un oncle à Constance (pays
de Bade) avait été désigné par ce
lernier au service d’espionnage du
colonel Nicolaï, comme susceptible
de lui être très utile. En conséquen
ce, le commerçant recevait en avril
dernier, la visite d’un certain Victor
Hermann, type du Badois, très «ge-
mütlich» qui parlait d’ailleurs le dia
lecte alémannique à la perfection.
Mais ce n’était qu’un faux Badois. Il
déclara au commerçant bernois, tout
en se recommandant de l'oncle 1 de
Constance, qu’il s’agissait de se pro
curer des renseignements sur l’armée
française et il ajouta qu’un Suisse
pouvait opérer avec moins de risques
qu’un Allemand. (L’affaire de Besan
çon a montré que c’est là un véritable
système).
Le Bernois fit, comme on dit, le
niais qui accepte d’entrer dans la
combinaison; mais il avisa les auto
rités helvétiques de ce qui se tramait.
Le visiteur qui disait se nommer Her
mann lui avait remis l’adresse (la
maison de films Orbis à Francfort).
Ayant écrit à cette adresse, le Ber
nois reçut tout un questionnaire, sans
un mot d’accompagnement, ni signa
ture, de... Bâle. Ce questionnaire
portait sur l’emplacement et le nom
bre de certaines troupes françaises
stationnées en Alsace. Voici quel
ques-unes des questions:
—• Tel bataillon compte-t-il des
soldats de couleur (Farbige)?
— Tel régement est-il doté de pon
tons?
— Combien de chars d’assaut?
— Construit-on des ouvrages for
tifiés en Alsace? Où? Importance?
Etc., etc. Mais ce n’était que le clas
sique «amorçage».
A quelque temps de là, Victor Her-
mann mandait le Bernois à Zurich,
où ce dernier fut invité à se rendre
à Avignon afin de se documenter sur
le régiment du génie en garnison
dans cette ville. Hermann lui conseil
la d’inviter des soldats du régiment
à boire. « Quand ils auront bu, dit-
il, ils bavarderont. Vous enverrez à
Francfort de simples cartes postales
illustrées, afin de marquer votre pas
sage». Hermann prodigua encore les
conseils quant à l’emploi d’encre
sympathique, indiqua nombre de pro-
wer*
«.
i
4
dons de la farce.
G...
Deux exploitations agricoles
détruites par l’incendie
Remiremont, 30 octobre. — La nuit
dernière, deux incendies ont détruit, à
quatre heures d’intervalle, la ferme de
M. Daval, au Girmont, et celle de M.
Gérard, à Saint-Nabord, causant envi
ron 200.000 francs de pertes au total.
On croit que ces deux sinistres sont
ous à la malveil’ance.
2.322277
r,
LES GRANDS MATCHES DE FOOTBALL. — L’équipe anglaise d’Arsenal, qui rencontrera le Racing
demain, à Colombes. En haut, de gauche à droite, Copping, Hapgood, Maie et Wilson. En bas, à gauche
Croyston, à droite Roberts. Au centre, devant le ballon, de gauche à droite, Huime, Bowden, Drake, Alex
James et Bastin.
BUtet Politique
par Léopold BLOND
Cette rentrée du 5 novembre sera
peut-être agitée.
Si les Chambres s’en tenaient aux
suggestions du Gouvernement, elles
se borneraient à voter la réforme des
finances départementales et com
munales et suspendraient leurs tra
vaux jusqu’au lendemain de la clô
ture de la session des Conseils géné
raux. Mais de nombreuses deman
des d’interpellation sont déposées.
Le Gouvernement évitera ainsi diffi
cilement des débats sur la date, qui
pourront être orageux. Il est d’au-
tre part possible que des auteurs de
propositions de lois s’efforcent de
provoquer des discussions sans se
soucier de la session des Conseils gé
néraux.
Jusqu’à présent, le Gouvernement
est maintenant assuré de rallier à la
Chambre, tout au moins, une majo
rité pour accepter ses propositions.
Il l’emportera donc au vote. Mais il
n’évitera pas les discussions. Et cel
les-ci seront vraisemblablement hou
leuses.
On constate d’ailleurs, depuis
quelques jours, une certaine anima
tion au Palais-Bourbon. Hier après-
midi, la Commission des Finances a
ainsi siégé pour commencer l’exa
men du projet relatif aux premières
mesures de réforme des finances dé
partementales et communales, qui
lui est rapporté favorablement par
sa Sous-Commission. Quelques mo
difications ont seulement été appor
tées aux textes de , la Commission
d’administration générale.
La Commission des Finances a
adopté d’autre part le budget du
Commerce, dont le chiffre s’élève à
101 millions au lieu de 55 l’an der
nier, ce qui représente une augmen
tation de 46 millions. Cette dernière
provient notamment de l’application
de la loi relative à l’aide aux petit et
moyen commerce et à la petite et
moyenne industrie.
Les primes à la sériciculture ont
été réduites cette année, tandis qu’un
effort supplémentaire a été fait pour
notre représentation commerciale à
l’étranger. C’est ainsi que trois nou
veaux postes ont été créés en Extrê
me-Orient, dans le Levant et en Rus
sie soviétique.
Au cours de cette discussion, M.
Joseph Denais s’est étonné qu’il n’ait
pas été tenu compte de la dévalua
tion pour l’établissement des crédits,
ce qui a amené M. Vallière, président
de la Commission, à faire connaître
qu’un projet de budget rectificatif
serait déposé s’il était nécessaire.
M. Joseph Denais en a naturellement
conclu que le déficit du budget de
1937 a les plus grandes chances d’ê
tre plus important que l’a dit le Mi
nistre des Finances, lors de son audi
tion par la Commission.
Le parti communiste renouvelle
maintenant ses tentatives pour en
traîner le Gouvernement à se dépar
tir de sa neutralité dans les affaires
d’Espagne. Son secrétairiat vient ain
si d’adresser au parti socialiste S. F.
L O. une lettre, lui proposant de faire
discuter le 3 novembre, par le Comi
té de coordination des deux partis,
l’action commune à mener, tant en
faveur des Gouvernements de Ma
drid et de Barcelone, que pour empê
cher les transports d’armes et de mu
nitions à destination des nationaux
et aussi l’opportunité d’une démar
che' commune des deux partis au
près de M. Léon Blum, pour lui de
mander de prendre l’initiative d’une
intervention auprès des autres pays
pour « la levée du blocus, dont est
victime la République espagnole ».
(Voir la suite en 3° page.)
ROECHLING
cédés et annonça l’envoi d’une som
me de 1000 fr. comme premier
acompte. L’argent fut effectivement
expédié.
Mais la loi suisse réprime l’espion
nage et la police zurichoise, après
avoir surveillé Victor Hermann, pro
céda à l’arrestation de l’individu.
Ainsi que le «Messin» l’a annoncé le
mois dernier, il ne s’agit pas d’un
Allemand, mais d’un certain Joseph
Fugazza, tour à tour professeur de
musique, reporter photographe, com
merçant, artiste, bref espion. Les pa
rents de cet homme-protée étaient
originaires du Tessin et avaient émi
gré en Allemagne il y a 62 ans. Jo
seph Fugazza avait conservé la na
tionalité suisse tout en habitant
l’Allemagne, où il avait reçu une édu
cation complètement germanique.
Rentré en Suisse, il avait vécu à
Kreuzlingen et s’était fixé ensuite à
Lucerne, où il avait monté un atelier
de photographe aux frais de Nicolaï.
Lui-même opérait comme espion ac
tif et recrutait des agents pour le
compte d’un oberleutnant, attaché à
la maison Orbis.
En même temps, la police zuri
choise avait arrêté deux acolytes de
Fugazza, tous deux de nationalité
allemande et «travaillant» à Zurich
et à Genève. L’instruction est main
tenant close, de sorte que l’affaire
sera appelée sous peu devant le tri
bunal de Zurich qui s’est réservé de
juger Fugazza et ses complices.
Quant au commerçant de Berne,
on ne peut que le féliciter d’avoir
prévenu les autorités de son pays.
Si nous parlons de l’affaire en don
nant tous ces détails c’est pour mon
trer à nos soldats combien ils doivent
être prudents quand ils sont invités,
«à boire un petit coup», par de trop
curieux individus. Nicolaï qui a fait
ses preuves pendant la guerre, dis
pose de ce qui lui faut pour payer
des «tournées». Le budget du Reich
de 1934-35 contenait une position,
comme on dit en allemand, de
28.148.000 marks, soit presque 180
millions de francs, au titre de «pro
pagande», pour le ministère de la
Reichswehr. On devine ce que signi
fie ici le mot «propagande».
Elle se met bien, la Reichswehr!
Aussi ne faut-il pas s’étonner de la
voir dépenser sans compter quand il
s’agit de pratiquer l’espionnage.
Le parti communiste
veut engager la France
dans la guerre d’Espagne
Paris, 13 octobre. — Le secrétariat
du parti communiste français a adressé
à la commission administrative perma
nente du parti socialiste S. F. I. O.,
une lettre, pour l’inviter à agir, au co
mité de coordination, en vue d’obtenir
du gouvernement une démarche auprès
des puissances pour la levée du blocus
de la République espagnole, et la ces
sation de la politique de non-interven
tion.
M. SALENGRO
CONFERE AVEC M. JOUHAUX
Paris, 30 octobre. — M. Roger Salen-
gro a eu cet après-midi, à l’Hôtel
Matignon, une longue conversa
tion avec M. Jouaux.
Le ministre de l’Intérieur et le se-
crétaire général de la C. G. T. ont
examiné ensemble les conflits en cour»
et l’application de (la procédure aux
fins d’arbitrage. /
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