Titre : Le Messin : organe des intérêts lorrains ["puis" journal républicain démocrate "puis" quotidien régional d'information]
Éditeur : [s.n.] (Metz)
Date d'édition : 1930-12-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32815346k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 décembre 1930 11 décembre 1930
Description : 1930/12/11 (A48,N338). 1930/12/11 (A48,N338).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG57 Collection numérique : BIPFPIG57
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t511843479
Source : Bibliothèques-Médiathèques de Metz, P REV 35
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Date de mise en ligne : 12/02/2023
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SS
48 e année. — No 338.
25 centimes lé numéro
JEUDI 11 DECEMBRE 1930
eeeeeeg
Dans cette crise, on n’a parlé
que des groupes à faire vivre
ensemble.
Le moment ne viendra-t-il pas
où on parlera des affaires réel
les, de la politique extérieure,
de la défense nationale, des fi
nances et de l’administration ? ?
APRES L’ECHEC DE M. BARTHOU
=============== =====================================
M. PIERRE LAVAL RENONCE S FORMER LE MINISTERE
LES GRANDS
PRIX LITTERAIRES
*—
Un récent instantané d’Henri Faucon
nier qui vient de recevoir le prix
Concourt.
la violence raciste
LES SCANDALES
POLITICO-FINANCIER 5
contre le film de Remarque
augmente encore
*
APRES AVOIR PROVOQUE L’ECHEC DE M. BARTHOU,
LES RADICAUX-SOCALISTES ONT PROVOQUE L’ECHEC
DE M. P. LAVAL
On est de plus en plus dans le gâchis parlementaire, et il
sera difficile d’en sortir.
DANS LES MILIEUX POLITIQUES. ON PARLE D’UNE
DISSOLUTION DE LA CHAMBRE
La décision par laquelle les radi
caux ont maintenu hier matin et même
aggravé leur exclusive contre M. Tar
dieu, a seul compté, aujourd’hui dans
tout ce qui s’est dit à la Chambre: le
reste n’aura été qu'imaginations, pro
pos tendancieux et souvent injures et
grossières diffamations. Les nouvelles
les plus contradictoires s’y sont, en
effet, rencontrées et on a, d’heure en
heure, au hasard des allées et venues
entre le Palais Bourbon et le Minis
tère du Travail, entendu annoncer la
constitution définitive du prochain ca
binet ou l’échec des combinaisons La
val.
M. Herriot, appelé à diverses repri
ses à se rendre rue de Grenelle, au mi
nistère du Travail, a été particulière
ment sollicité de fournir à la curiosité
de tous quelques nouvelles- Mais il
s’est borné à dire: « Si je dois encore
faire longtemps ce métier de facteur,
j’y userai mes semelles ».
On considérait, vers midi, que M.
Pierre Laval allait être contraint d’a
bandonner la partie et le commen
taire, publié ce matin à l’issue-de la
réunion du parti radical, suffisait à
assurer cette créance. On y ajoutait
entre autres arguments, le bruit d’ail
leurs controuvé et démenti par la
suite, de l abandon de quelques-uns
des collaborateurs de l’ancien prési
dent du Conseil, et aussi du groupe
de M. Franklin-Bouillon, qui lui était
resté jusqu’ici fidèles.
On apprit çependant, sur la fin de
l’après-midi, que M. Pierre Laval n’a
vait pas cessé de poursuivre sa tâche,
qu’il gardait la ferme intention de la
conduire à son terme, et que dans le
même moment où il n’était question
que de son renoncement, il conférait
dans son cabinet avec les principaux
collaborateurs dont il a sollicité le
concours et parmi eux toujours M.
Tardieu, on en concluait que M. Pier
re Laval allait aboutir.
L'ALTATION A LA CHAMBRE
À partir de 15 heures, l’émotion
est à son comble dans les couloirs de
la Chambre. Les députés traversent
hâtivement le salon de la Paix, très
énervés, causant bruyamment, gesticu
lant. Cette nervosité excessive, ne peut
apporter rien de bon. Des grossièretés,
des injures sont proférées par certains
socialistes à l’encontre des républi
cains modérés; quant aux radicaux
socialistes, ils triomphent bruyamment
en prétendant que leurs intrigues con
tre M. Tardieu sont couronnées de
succès.
Sur les 20 heures, on apprenait de
façon précise, cette fois, que M. La
val sortait de l’Elysée ou il venait
d’informer le Président de la Républi
que que n’ayant pu aboutir au terme
de ses efforts, il résignait sa mission.
Un nom a été alors prononcé, no
tamment dans les groupes de gauche,
celui de M. Briand, mais on a aussi
prononcé celui de M. Raymond Poin
caré, comme étant seuls capables de
dénouer cette crise particulièrement
grave et d’autant plus difficile à ré
soudre que ce ne sont pas des princi
pes politiques qui sont en jeu, mais
des questions de personne.
On peut être certain que la crise mi
nistérielle ne sera l’objet d’aucne né
gociation avant jeudi matin.
La situation critique, dans laquelle
on se trouve, nécessite beaucoup de
calme, et M. Gaston Doumergue, pro
fondément attristé par tous ces événe
ments, va prendre un certain temps
de réflexion, avant de solliciter à nou-
vau le concours d’un député ou d’un
sénateur dont les efforts finiront peut
être par être couronnés de succès.
5k
La dernière journée
de M. Laval
Paris, 14 heures.
soient pas choisis en leur qualité de
membres de l’Union républicaine dé
mocratique.
Alors, il pouvait très bien se faire
que deux ou trois membres du grou
pe Marin démissionnent de ce grou
pe ou soient mis en congé et devien
nent ministres; on donnait ainsi sa
tisfaction aux décisions implacables
du Congrès de Grenoble concernant
l’exclusive contre le groupe Marin, et
le ministère se formait avec la col
laboration des radicaux-socialistes.
Les radicaux-socialistes alors ima
ginèrent de jeter l’exclusive contre
M. Tardieu lui-même. Tardieu, d’o
rigine républicaine la plus pure, an
cien collaborateur et ami de Wal-
deck-Rousseau, rédacteur au journal
« Le Temps » à partir de 1903, à une
époque où notre grand confrère était
beaucoup plus à gauche que mainte
nant. André Tardieu devenait com
plètement indésirable pour les radi
caux-socialistes, et leur groupe, réuni
mercredi matin, à 10 heures, séna
teurs et députés réunis, et en outre
les délégués du Comité exécutif du
parti, décidaient à l’unanimité qu’au
cune offre de collaboration ne devait
être acceptée par aucun des mem
bres du parti en raison de la pré
sence dans la combinaison ministé
rielle de M. André Tardieu.
Notons que M. Pierre Laval venait
de leur offrir une collaboration im
portante: quatre portefeuilles: Fi
nances, Marine, Agriculture et Colo
nies et deux sous-secrétariats d’E
tat.
M. Pierre Laval, après avoir com
muniqué cette singulière décision à
M. Gaston Doumergue, s’est rendu
chez M. Raymond Poincaré.
20 heures.
M. Laval renonce
Que s’est-il passé chez M. Poin
caré?
Aucune communication n’a été
faite à ce sujet à la presse. Aucune
indiscrétion n’a été commise par M.
Pierre Laval et encore moins par
l’ancien Président de la République.
Des choses graves se sont dites,
sans aucun doute, car il n’est pas
douteux que M. Poincaré est profon
dément écœuré de l’attitude des ra
dicaux-socialistes dont il fut lui-
même la victime à l’époque du Con
grès d’Angers, à la fin de 1928.
On se souvient qu’en juin 1899,
M. Poincaré s’est trouvé dans la mê
me situation que M. Pierre Laval. Il
avait été chargé par le Président de
la République, M. Loubet, de cons-
M. CHAUMET
Président de l’Union Démocratique
et Radicale du Sénat
tituer un ministère en remplacement
du Cabinet Dupuy, tombé à la suite
des incidents tumultueux du champ
de courses d’Auteuil.
M. Poincaré fit tous ses efforts
pour accomplir sa mission. De nom
breux concours lui furent promis,
puis, à la fin, il se heurta à l’opposi-
tion de certains groupes d’extrême-
gauche, et notamment du groupe so
cialiste unifié.
Découragé, M. Poincaré avait dit
à quelques-uns de ses amis: « Puis
que je rencontre tellement de résis
tance au Sénat, et surtout à la Cham
bre, je vais me résigner à faire un mi
nistère avec des chefs de bureau ».
Les radicaux-socialistes, qui ont
eu jusqu’alors des exigences de plus
en plus grandes, ne semblaient tout
de même pas devoir rester immua
bles sur leurs positions. Et M. Pierre
Laval, à la fin de ses consultations
du mardi 9, avait affirmé sa certi
tude de pouvoir constituer son mi
nistère avant mercredi soir.
Mais, on l’a vu depuis le début de
la crise, les exigences des radicaux-
socialistes croissent sans cesse. Au
début, ces messieurs consentent à
voir dans le Cabinet des républi
cains modérés, même des républi
cains de droite, à condition qu’ils ne
Cette boutade montrait le dépit de
M. Poincaré de voir ses efforts se
heurter à des ambitions personnelles
qui malheureusement sont trop fré
quentes, tant à la Chambre qu’au
Sénat.
En quittant M. Poincaré, M. Pierre
Laval a rencontré un certain nombre
de députés et sénateurs, puis, dé-
cou ragé, il s’est rendu à l’Elysée à
19 h. 45.
Immédiatement, le Secrétariat gé
néral de la Présidence de la Répu
blique donnait le communiqué sui
vant: « M. Pierre Laval est venu à
19 heures rendre compte au Prési
dent de la République de ses derniè-i
M. Louis MARIN;
res démarches et négociations. Il
a
exprimé le regret de ne pouvoir don-
ner son acceptation définitive de
mission qui lui a été confiée. »
la
Quelques commentaires
On dit couramment maintenant, dans
les couloirs de la Chambre, que l’atti-
tude des radicaux a pour cause le res
sentiment de quelques personnalités du
parti contre les travaux de la commis
sion d’enquête et surtout les commu
nications à cette commission de docu
ments plutôt désobligeants pour cer
taines personnalités importantes du
parti radical-socialiste, notamment MM.
René Cespard et Gaston Vidal.
N’oublions pas que M. René Besnard
est l’ami très intime de M. Camille
Chautemps. Tous deux ont fait leur for
tune politique dans le département de
l’Indre-et-Loire, et l’émule de M. Ca
mille Chautemps, Alphonse Chautemps,
est sénateur du même département que
M. René Besnard.
Les questions de camaraderie poli
tique et aussi les querelles, les ran
cunes et les haines personnelles ex
pliquent bien des choses.
La baronne Goetz Okocinska
se suicide près de Menton
Des pertes d’arpent l’y auraient poussée
Nice, 10 décembre
M. Sera, commissaire de police de
Menton avait reçu, dimanche dernier,
une lettre de la baronne Geetz Okocins-
ka, âgée de 45 ans, née Halse Mira, lui
annonçant qu’elle allait se suicider. Ef
fectivement, la baronne, partie depuis
samedi, n’avait plus reparu à son domi
cile, villa «Alexandre», à Roquebrune,
cap Martin. Des recherches avaient été
effectuées mais sans résultats.
On vient d’apprendre que les autori
tés italiennes ont trouvé le cadavre d’une
famme sur le territoire de Grimaldi, et
que, dans le sac de la désespérée, on
avait trouvé des papiers au nom de la
baronne.
Il s’agissait bien du corps de la ba
ronne, qui a été déposé au cimetière
de Grimaldi. On attribue son suicide à
des pertes d’argent. En tout cas, elle
cherchait à vendre sa riche propriété
de Roquebrune, sur laquelle les scellés
ont été déposés par le juge de paix de
Menton.
Découverte de bombes
à Pirmasens
Pirmasens, 10 décembre. —La police,
poursuivant son enquête sur les agisse
ments de la Ligue communiste, a dé
couvert tout un dépôt de bombes ex
plosibles. Une douzaine de ces engins
ont été saisis.
Vingt-quatre personnes ont été arrê
tées.
Une déclaralion
de II P. Laval
En quittant la présidence de la Ré
publique, M. Pierre Laval a fait aux
journalistes la déclaration suivante:
«Je viens d’apporter ma réponse à M.
le Président de la République. Elle est
négative. Pour réaliser une concilia
tion républicaine, conformément aux
vœux du Sénat et à ceux du pays, j'ai
fait des efforts de ténacité et de per
sévérance, j’ai voulu une détente, et je
me suis heurté aux conflits politiques
qui divisent les groupes, à la dissem
blance des majorités dans les deux
Chambres. Avant de me décider, j’ai
voulu prendre conseil de quelques-uns
de ceux dont j’avais sollicité le con
cours. Au moment où je viens de ré
silier le mandat que m’avait confié M.
le Président de la République, je ré
pète ce que je disais hier: qu’il faut à
la France un gouvernement le plus tôt
possible ».
Un ordre du jour du Groupe
d’action démocratique et sociale
Le Groupe d’action démocratique et
sociale de la Chambre a voté un ordre
du jour, dans lequel, s’inspirant de
l’impérieuse nécessité de donner un
gouvernement à la France, il regrette
qu’il n’ait été répondu aux offres de
conciliation et de détente entre tous
les républicains que par des exclusives
et par une campagne de calomnies per
sonnelles.
MM. BRIAND,
PAINLEV ET LEYGUES
Pour supprimer
les crimes politiques de l’Inde?
Londres, 10 décembre. — Parlant des
crimes politiques dont l’Inde vient d’être
le théâtre, le « Morning Post » écrit:
« Les crimes politiques contre la po
lice ressemblent aux meurtres commis
au début de la révolution en Russie, et
à ceux qui ont été perpétrés en Irlande.
L’air serait éclairci si, après des atten
tats de ce genre, le gouvernement bri
tannique donnait à entendre que l’Inde
devrait bientôt abandonner toute idée
d’un changement politique, à moins que
de tels procédés ne cessent d’être mis
en œuvre. »
Dans l’industrie textile
du Nord
Roubaix, 10 décembre. — Contraire
ment à ce qui vient de se produire à
Lille, aucune demande d’augmentation
de salaires n’a été formulée dans l’in
dustrie du textile de Roubaix-Tourcoing,
où toutes les usines travaillent réguliè
rement.
Un avion militaire de Bou-
Denib
n’est pas rentré à sa base
Casablanca. — Depuis 24 heures, un
avion militaire de l’escadrille de Bou-
Denib n’est pas rentré à sa base, à la
suite d’une reconnaissance.
cocooodcccccocoodo000c0doocaOOO0000000000000000oco
LES DRAMES DE LA MER
L’équipage de l*< Artiglio », le releveur d’épaves italien, qui a sauté au large
des eôtes de Bretagne. (Cliché cRecord»)
LA REMISE SOLENNELLE
M PRIX NOBEL
Oslo, 10 décembre. — Le roi Haa-
kon, entouré de membres du gou
vernement et de nombreuses person
nalités-, a assisté à la remise solen
nelle du prix Nobel de la Paix, accor-
dé, pour l’année 1929 à M. Kellogg, et
pour l’année 1930 à l’archevêque
suédois Séederblom.
Répondant au discours de bienve
nue prononcé par le Premier -Minis
tre, disant que les Etats-Unis, tout
en n’étant pas membres de la S. D.
N., avaient fait de nombreux efforts
pour Btablissement de la paix mon
diale, M. Kellogg déclara que le Pac
te de Paris est maintenant la base
de la loi organique des nations, en
tant que promesse solennelle de ne
pas déclarer la guerre.
Il soutint que la civilisation occi-
dentale ne survivrait pas à un au
tre conflit comme celui de 1914, mais
disparaîtrait dans le chaos universel.
L’homme d’Etat américain conclut
en disant: « Je crois qu’en défini
tive le maintien de la paix inter
nationale par des moyens pacifiques
s’obtiendra par la force même de
l’opinion publique, qui, malgré tout,
contrôle les nations et les peuples.
Pour rendre les offices plus
mystérieux et attirants
les prédicateurs de Londres
parlent dans une ombre
profonde
*—:—
Londres, 10 décembre
Les Anglais ont eu une originale idée
pour attirer davantage de monde à
leurs services religieux. Spéculant sur
l’attrait que peut ajouter aux choses
divines un cadre mystérieux et solen
nel, ils ont inauguré cette semaine une
nouvelle manière d’entourer la célébra
tion des offices de nuit du dimanche à
l’église Saint-Stephen.
Le semon fut prêché dans une ombre
profonde. On entendait seulement la
voix du prédicateur et le murmure de
l’assistance, mais on ne voyait rigou
reusement rien de la foule. Seul, un lé
ger rayon, venu d’un réverbère placé
dans la rue et qui filtrait par la porte
entre-baîllée, se diffusait sur le splen
dide vitrail qui est la copie de la «Des
cente de Croix» de Rubens. L’effet de
clair-obscur était très émouvant.
Cette ombre produisit un effet énor
me sur les nerfs des fidèles et sa nou
veauté contribua grandement à accroî
tre l’assistance.
La suppression de la musique
n’adoucit pas les mœurs...
au Théâtre d’Etat de Budapest
Budapest, 10 décembre. — Des inci
dents assez violents ont marqué hier
soir la représentation du Théâtre d’Etat
de Budapest, qui se trouve depuis plu
sieurs mois en difficultés financières.
Au programme figurait « Cavalleria
Rusticana ». Au moment de gagner leurs
pupitres, les membres de l’orchestre
déclarèrent qu’ils ne consentiraient à
jouer que si on leur payait l’argent qui
leur était dû. Le directeur fit mander
un pianiste et la représentation com
mença sans le secours de l’orchestre.
Le public, accueillant très mal ce chan
gement, des quolibets éclatèrent bien
tôt dans la salle. Sur la scène, les
chanteurs prirent mal la réaction du
public et une querelle très vive éclata
entre artistes et spectateurs. Il y eut
un échange d’injures des plus violen
tes. Cependant, la direction ayant en
fin réussi à ramener le calme, la re-
présentation reprit et se termina avec
le seul secours di pianiste.
Londres, 10 décembre. — Un moto-
cycliste a été renversé, près de Riche-
mont, par une automobile conduite
par l‘ex-roi Manoël du Portugal. L’an-
cien souverain a transporté dans sa
voiture le blessé à l’hôpital.
AU COURS DES TROUBLES
LA SCHUPO
A DU TIRER EN L’AIR POUR SE
DÉGAGER
Berlin, 10 décembre. — Les mani
festations racistes qui ont lieu depuis
jeudi dernier contre la projection du
film « A l’Ouest rien de nouveau »,
que les nationalistes, d’accord avec le
ministère de la Guerre, ont décrété
« injurieux pour l’honneur de l’Alle
magne et de l’armée impériale », se
sont répétées hier soir. Plusieurs mil
liers de hitlériens ont de nouveau en
combré.les abords du théâtre et, pous
sant leur cri de guerre favori, ont en
travé complètement la circulation des
moyens de transports publics, qui du
rent emprunter des voies de détour.
De 70 à 80 députés racistes se trou
vaient également sur place pour ha
ranguer, à intervalles réguliers, leurs
adhérents, qui n’avaient pourtant nul
besoin de ce stimulant. D’imposantes
forces de police à pied et à cheval se
sont efforcées d’assurer le maintien de
l’ordre. Comme lundi, les masses hit
lériennes se sont répandues dans la
soirée en masses compactes dans les
quartiers de l’Ouest, brisant des de
vantures de magasins et de cafés, et
attaquant la police chaque fois que
celle-ci tentait de s’opposer à leur
avance. A plusieurs reprises, les hitlé
riens ont bombardé les cafés, les pas
sants et les agents à coups d’œufs
pourris. Des bagarres plus violentes
que les autres ont eu lieu sur la place
du Knie, à Charlottenbourg. La poli
ce, pour se donner de l’air, a dû faire
usage de ses armes à feu. Cependant,
il n’y aurait pas eu de blessés.
L chef de la police berlinoise, le
colonel Heimannsberg a arrêté de ses
propres mains le député raciste Fabri-
cius, pris en flagrant délit au moment
où il injuriait les agents.
Une grande nervosité
Une grande nervosité règne, du fait
de ces événements réellement scanda
leux, dans la capitale allemande. La
population ne semble plus savoir à
quel saint se vouer et la presse de
gauche crie son indignation et deman
de aux autorités ce qu’elles attendent
pour mettre enfin un terme aux vio
lences des racistes, qui paraissent être
les maîtres de la rue. Le bruit court
que la préfecture interdirait aujour
d’hui même toutes les manifestations
eu plein air. Toutefois, on ajoute aus
si que, capitulant devant Hitler et ses
hordes, les ministères des Affaires
étrangères et de l’Intérieur, Se ralliant
publiquement au point de vue du mi
nistère de la Heimwehr, intervien
draient auprès de la censure cinéma
tographique pour obtenir l’interdic
tion du film.
Les milieux politiques raisonnables
redoutent, non sans raison, que l’inter
diction du film n’ait à l’étranger des
répercussions extrêmement désagréa
bles pour le bon renom de l’Alle
magne.
Les meurtriers du chauffeur
Bourzeix
ont été condamnés à mort
Beauvais, 10 décembre. — L’audien-
ce d’aujourd’hui du procès des assas
sins du chauffeur Bourzeix a été con
sacrée aux plaidoiries et réquisitoires.
Les jurés ayant rapporté un verdict
affirmatif, les deux jeunes criminels
Mortelette et Lamothe ont été tous les
deux condamnés à mort.
UN MARCHAND DE BOIS EST TUÊ
PAR DES CAMBRIOLEURS
Chartres, 10 déc. — On a découvert
chez lui M. Gaillard, 52 ans, marchand
de bois, grièvement blessé par une balle
tirée à bout portant à la tête. Les quel
ques mots qu’il a pu prononcer furent
pour déclarer qu’il avait été volé.
On suppose donc un crime.
0 0
8 NOTRE NOUVEAU FEUILLETON 8
0 0
0 0
8 Nous commencerons demain 8
8 la publication d’un nouveau 8
8 roman feuilleton 8
LA VICTOIRE AILÉE
0 de Gaston Ch. RICHARD 0
0 0
0 0
0., . 0
0 L interet de ce roman senti- o
0 mental est dans la qualité des o
o caractères et leur réaction et o
o aussi dans les détails qui l’en- o
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0 tourent et les divers cadres o
0 pittoresques ou mondains dans o
0 lequel il évolue. o
o 1 0
G. O
°°S°0oooooooooooooec
Mo Paoli, maire d’Ajaccio,
donne sa démission
Ajaccio. — M. Dominique Paoli vient
d’adresser au préfet sa démission de
maire d’Ajaccio. Il y a quelque temps
déjà, il avait pressenti M. François Co-
ty, pour qu’il accepte les fonctions de
maire de St ville natale. M. Coty avait
accepté. %..
— :o:
La Snia Viscosa
—:o:
La commission parlementaire
entendra aujourd’hui M. Raoul
Péret et aussitôt M. René Bes
nard.
La commission d’enquête parlemen
taire vient de communiquer à la presse
des documents desquels il résulte que
cette valeur italienne plus que douteuse
a été introduite. au marché français
grâce aux complaisances excessives de
M. Raoul Péret, alors ministre des Fi
nances, et de M. René Besnard, alors am-
bassadeur à Rome et actuellement sé
nateur d’Indre-et-Loire, malgré les avis
défavorables de tous les fonctionnaires
compétents de l’ambassade de France à
Rome et 4- rinistère des Finances.
Rappelons que M. René Besnard, qui
avant d’être ambassadeur à Rome était
député de Tours, avait été sous-secré-
taire d’Etat aux Finances, en 1911 et
en 1912, dans le ministère Caillaux et
dans le ministère Poincaré.
M. Louis Marin, président de la
Commission d’enquête sur les com
promissions politico-financières, a
publié une partie des pièces du dos
sier de la « Snia Viscosa ».
La « Snia Viscosa » est cette socié
té ialienne de « fabrication et vente
de soie artificielle » qui, le 26 mars
1926, sollicita du Ministre des Finan
ces l’introduction de 500.000 actions
au Syndicat des agents de change.
Cette demande d’admission était
appuyée par un homme politique,
ancien sous-secrétaire d’Etat, qui a
une très grande influence dans la
presse de M. Gaston Vidal, ancien
député de l’Allier, agent de la Ban
que Oustric.
M. Gaston Vidal s’aboucha d’abord
avec M. René Besnard, ambassadeur
de France à Rome, dont l’avis favo
rable était indispensable pour que
cette émission à la Bourse de Paris
fut autorisée par le Ministre des Fi
nances.
Mais, selon l’usage, M. René Bes
nard était tenu d’avoir l’opinion de
M. Crappone, attaché commercial de
France à Rome, qui avait donné les
renseignements les plus fâcheux sur
les actions dé la « Snia Viscosa », qui
n’étaient pas du tout en confiance
dans les milieux financiers italiens.
Malgré cet avis bien documenté de
notre attaché commercial, M. René
Besnard envoya au Ministère des
Affaires étrangères à Paris son avis
très favorable.
M. Gaston VIDAL
D’autre part, au Ministère des Fi
nances, à Paris, on étudiait cette
demande. Le directeur du mouve
ment des fondis s’opposait d’une façon
formelle à l’admission à la cote du
marché de Paris des actions de la
« Snia Viscosa », « cette admission
pouvant être dangereuse pour les ca
pitaux français. »
Mais M. Raoul Péret était ministre
des Finances, et sérieusement tra-
vaillé par M. Gaston Vidal. Malgré
les rapports documentés et hostiles
à la cotation officielle de son di
recteur des fonds, M. Raoul Péret,
complètement d’accord avec M. René
Besnard, et sur les instances de M.
Gaston Vidal, décida l’inscription à
la cote, demandée par la Banque
Oustric pour la « Snia Viscosa ».
Le successeur de M. Raoul Péret
au Ministère des Finances fût M.
Joseph Caillaux, dont le sous-secré
taire d’Etat, M. Duhoin, fut appelé à
examiner le dossier de la « Snia
Viscosa ». Il y épingla une note ainsi
libellée: « Autorisation accordée
« in-extremis » par M. Raoul Péret.
Inconvénient sérieux, car cette émis
sion va pomper les disponibilités. »
Mais il était trop tard, et le suc
cesseur de M. Raoul Péret ne put
empêcher cette cotation d’être un
fait définitif.
M. Raoul Péret, questionné par un
de nos confrères, se contente de ré
pondre, qu’en sa qualité d’avocat
d’Oustric il avait touché certaine
ment des honoraires, mais jusqu’au
jour seulement, 31 octobre 1930, où
il était devenu Ministre de la Jus
tice.
Demain, la Commission d’enquête
entendra M. Raoul Péret.
LES RECORDS DU MONDE
AERIENS
Boussoutrot et Rossi
abandonnent
Oran, 10 décembre. — Les aviateurs
Boussoutrot et Rossi ont abandonné ce
matin leur tentative de record, en rai-
son des. conditions atmosphériquestror
[défavorables. /( I » /
Tél.: 0.98 et 2.98
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SS
48 e année. — No 338.
25 centimes lé numéro
JEUDI 11 DECEMBRE 1930
eeeeeeg
Dans cette crise, on n’a parlé
que des groupes à faire vivre
ensemble.
Le moment ne viendra-t-il pas
où on parlera des affaires réel
les, de la politique extérieure,
de la défense nationale, des fi
nances et de l’administration ? ?
APRES L’ECHEC DE M. BARTHOU
=============== =====================================
M. PIERRE LAVAL RENONCE S FORMER LE MINISTERE
LES GRANDS
PRIX LITTERAIRES
*—
Un récent instantané d’Henri Faucon
nier qui vient de recevoir le prix
Concourt.
la violence raciste
LES SCANDALES
POLITICO-FINANCIER 5
contre le film de Remarque
augmente encore
*
APRES AVOIR PROVOQUE L’ECHEC DE M. BARTHOU,
LES RADICAUX-SOCALISTES ONT PROVOQUE L’ECHEC
DE M. P. LAVAL
On est de plus en plus dans le gâchis parlementaire, et il
sera difficile d’en sortir.
DANS LES MILIEUX POLITIQUES. ON PARLE D’UNE
DISSOLUTION DE LA CHAMBRE
La décision par laquelle les radi
caux ont maintenu hier matin et même
aggravé leur exclusive contre M. Tar
dieu, a seul compté, aujourd’hui dans
tout ce qui s’est dit à la Chambre: le
reste n’aura été qu'imaginations, pro
pos tendancieux et souvent injures et
grossières diffamations. Les nouvelles
les plus contradictoires s’y sont, en
effet, rencontrées et on a, d’heure en
heure, au hasard des allées et venues
entre le Palais Bourbon et le Minis
tère du Travail, entendu annoncer la
constitution définitive du prochain ca
binet ou l’échec des combinaisons La
val.
M. Herriot, appelé à diverses repri
ses à se rendre rue de Grenelle, au mi
nistère du Travail, a été particulière
ment sollicité de fournir à la curiosité
de tous quelques nouvelles- Mais il
s’est borné à dire: « Si je dois encore
faire longtemps ce métier de facteur,
j’y userai mes semelles ».
On considérait, vers midi, que M.
Pierre Laval allait être contraint d’a
bandonner la partie et le commen
taire, publié ce matin à l’issue-de la
réunion du parti radical, suffisait à
assurer cette créance. On y ajoutait
entre autres arguments, le bruit d’ail
leurs controuvé et démenti par la
suite, de l abandon de quelques-uns
des collaborateurs de l’ancien prési
dent du Conseil, et aussi du groupe
de M. Franklin-Bouillon, qui lui était
resté jusqu’ici fidèles.
On apprit çependant, sur la fin de
l’après-midi, que M. Pierre Laval n’a
vait pas cessé de poursuivre sa tâche,
qu’il gardait la ferme intention de la
conduire à son terme, et que dans le
même moment où il n’était question
que de son renoncement, il conférait
dans son cabinet avec les principaux
collaborateurs dont il a sollicité le
concours et parmi eux toujours M.
Tardieu, on en concluait que M. Pier
re Laval allait aboutir.
L'ALTATION A LA CHAMBRE
À partir de 15 heures, l’émotion
est à son comble dans les couloirs de
la Chambre. Les députés traversent
hâtivement le salon de la Paix, très
énervés, causant bruyamment, gesticu
lant. Cette nervosité excessive, ne peut
apporter rien de bon. Des grossièretés,
des injures sont proférées par certains
socialistes à l’encontre des républi
cains modérés; quant aux radicaux
socialistes, ils triomphent bruyamment
en prétendant que leurs intrigues con
tre M. Tardieu sont couronnées de
succès.
Sur les 20 heures, on apprenait de
façon précise, cette fois, que M. La
val sortait de l’Elysée ou il venait
d’informer le Président de la Républi
que que n’ayant pu aboutir au terme
de ses efforts, il résignait sa mission.
Un nom a été alors prononcé, no
tamment dans les groupes de gauche,
celui de M. Briand, mais on a aussi
prononcé celui de M. Raymond Poin
caré, comme étant seuls capables de
dénouer cette crise particulièrement
grave et d’autant plus difficile à ré
soudre que ce ne sont pas des princi
pes politiques qui sont en jeu, mais
des questions de personne.
On peut être certain que la crise mi
nistérielle ne sera l’objet d’aucne né
gociation avant jeudi matin.
La situation critique, dans laquelle
on se trouve, nécessite beaucoup de
calme, et M. Gaston Doumergue, pro
fondément attristé par tous ces événe
ments, va prendre un certain temps
de réflexion, avant de solliciter à nou-
vau le concours d’un député ou d’un
sénateur dont les efforts finiront peut
être par être couronnés de succès.
5k
La dernière journée
de M. Laval
Paris, 14 heures.
soient pas choisis en leur qualité de
membres de l’Union républicaine dé
mocratique.
Alors, il pouvait très bien se faire
que deux ou trois membres du grou
pe Marin démissionnent de ce grou
pe ou soient mis en congé et devien
nent ministres; on donnait ainsi sa
tisfaction aux décisions implacables
du Congrès de Grenoble concernant
l’exclusive contre le groupe Marin, et
le ministère se formait avec la col
laboration des radicaux-socialistes.
Les radicaux-socialistes alors ima
ginèrent de jeter l’exclusive contre
M. Tardieu lui-même. Tardieu, d’o
rigine républicaine la plus pure, an
cien collaborateur et ami de Wal-
deck-Rousseau, rédacteur au journal
« Le Temps » à partir de 1903, à une
époque où notre grand confrère était
beaucoup plus à gauche que mainte
nant. André Tardieu devenait com
plètement indésirable pour les radi
caux-socialistes, et leur groupe, réuni
mercredi matin, à 10 heures, séna
teurs et députés réunis, et en outre
les délégués du Comité exécutif du
parti, décidaient à l’unanimité qu’au
cune offre de collaboration ne devait
être acceptée par aucun des mem
bres du parti en raison de la pré
sence dans la combinaison ministé
rielle de M. André Tardieu.
Notons que M. Pierre Laval venait
de leur offrir une collaboration im
portante: quatre portefeuilles: Fi
nances, Marine, Agriculture et Colo
nies et deux sous-secrétariats d’E
tat.
M. Pierre Laval, après avoir com
muniqué cette singulière décision à
M. Gaston Doumergue, s’est rendu
chez M. Raymond Poincaré.
20 heures.
M. Laval renonce
Que s’est-il passé chez M. Poin
caré?
Aucune communication n’a été
faite à ce sujet à la presse. Aucune
indiscrétion n’a été commise par M.
Pierre Laval et encore moins par
l’ancien Président de la République.
Des choses graves se sont dites,
sans aucun doute, car il n’est pas
douteux que M. Poincaré est profon
dément écœuré de l’attitude des ra
dicaux-socialistes dont il fut lui-
même la victime à l’époque du Con
grès d’Angers, à la fin de 1928.
On se souvient qu’en juin 1899,
M. Poincaré s’est trouvé dans la mê
me situation que M. Pierre Laval. Il
avait été chargé par le Président de
la République, M. Loubet, de cons-
M. CHAUMET
Président de l’Union Démocratique
et Radicale du Sénat
tituer un ministère en remplacement
du Cabinet Dupuy, tombé à la suite
des incidents tumultueux du champ
de courses d’Auteuil.
M. Poincaré fit tous ses efforts
pour accomplir sa mission. De nom
breux concours lui furent promis,
puis, à la fin, il se heurta à l’opposi-
tion de certains groupes d’extrême-
gauche, et notamment du groupe so
cialiste unifié.
Découragé, M. Poincaré avait dit
à quelques-uns de ses amis: « Puis
que je rencontre tellement de résis
tance au Sénat, et surtout à la Cham
bre, je vais me résigner à faire un mi
nistère avec des chefs de bureau ».
Les radicaux-socialistes, qui ont
eu jusqu’alors des exigences de plus
en plus grandes, ne semblaient tout
de même pas devoir rester immua
bles sur leurs positions. Et M. Pierre
Laval, à la fin de ses consultations
du mardi 9, avait affirmé sa certi
tude de pouvoir constituer son mi
nistère avant mercredi soir.
Mais, on l’a vu depuis le début de
la crise, les exigences des radicaux-
socialistes croissent sans cesse. Au
début, ces messieurs consentent à
voir dans le Cabinet des républi
cains modérés, même des républi
cains de droite, à condition qu’ils ne
Cette boutade montrait le dépit de
M. Poincaré de voir ses efforts se
heurter à des ambitions personnelles
qui malheureusement sont trop fré
quentes, tant à la Chambre qu’au
Sénat.
En quittant M. Poincaré, M. Pierre
Laval a rencontré un certain nombre
de députés et sénateurs, puis, dé-
cou ragé, il s’est rendu à l’Elysée à
19 h. 45.
Immédiatement, le Secrétariat gé
néral de la Présidence de la Répu
blique donnait le communiqué sui
vant: « M. Pierre Laval est venu à
19 heures rendre compte au Prési
dent de la République de ses derniè-i
M. Louis MARIN;
res démarches et négociations. Il
a
exprimé le regret de ne pouvoir don-
ner son acceptation définitive de
mission qui lui a été confiée. »
la
Quelques commentaires
On dit couramment maintenant, dans
les couloirs de la Chambre, que l’atti-
tude des radicaux a pour cause le res
sentiment de quelques personnalités du
parti contre les travaux de la commis
sion d’enquête et surtout les commu
nications à cette commission de docu
ments plutôt désobligeants pour cer
taines personnalités importantes du
parti radical-socialiste, notamment MM.
René Cespard et Gaston Vidal.
N’oublions pas que M. René Besnard
est l’ami très intime de M. Camille
Chautemps. Tous deux ont fait leur for
tune politique dans le département de
l’Indre-et-Loire, et l’émule de M. Ca
mille Chautemps, Alphonse Chautemps,
est sénateur du même département que
M. René Besnard.
Les questions de camaraderie poli
tique et aussi les querelles, les ran
cunes et les haines personnelles ex
pliquent bien des choses.
La baronne Goetz Okocinska
se suicide près de Menton
Des pertes d’arpent l’y auraient poussée
Nice, 10 décembre
M. Sera, commissaire de police de
Menton avait reçu, dimanche dernier,
une lettre de la baronne Geetz Okocins-
ka, âgée de 45 ans, née Halse Mira, lui
annonçant qu’elle allait se suicider. Ef
fectivement, la baronne, partie depuis
samedi, n’avait plus reparu à son domi
cile, villa «Alexandre», à Roquebrune,
cap Martin. Des recherches avaient été
effectuées mais sans résultats.
On vient d’apprendre que les autori
tés italiennes ont trouvé le cadavre d’une
famme sur le territoire de Grimaldi, et
que, dans le sac de la désespérée, on
avait trouvé des papiers au nom de la
baronne.
Il s’agissait bien du corps de la ba
ronne, qui a été déposé au cimetière
de Grimaldi. On attribue son suicide à
des pertes d’argent. En tout cas, elle
cherchait à vendre sa riche propriété
de Roquebrune, sur laquelle les scellés
ont été déposés par le juge de paix de
Menton.
Découverte de bombes
à Pirmasens
Pirmasens, 10 décembre. —La police,
poursuivant son enquête sur les agisse
ments de la Ligue communiste, a dé
couvert tout un dépôt de bombes ex
plosibles. Une douzaine de ces engins
ont été saisis.
Vingt-quatre personnes ont été arrê
tées.
Une déclaralion
de II P. Laval
En quittant la présidence de la Ré
publique, M. Pierre Laval a fait aux
journalistes la déclaration suivante:
«Je viens d’apporter ma réponse à M.
le Président de la République. Elle est
négative. Pour réaliser une concilia
tion républicaine, conformément aux
vœux du Sénat et à ceux du pays, j'ai
fait des efforts de ténacité et de per
sévérance, j’ai voulu une détente, et je
me suis heurté aux conflits politiques
qui divisent les groupes, à la dissem
blance des majorités dans les deux
Chambres. Avant de me décider, j’ai
voulu prendre conseil de quelques-uns
de ceux dont j’avais sollicité le con
cours. Au moment où je viens de ré
silier le mandat que m’avait confié M.
le Président de la République, je ré
pète ce que je disais hier: qu’il faut à
la France un gouvernement le plus tôt
possible ».
Un ordre du jour du Groupe
d’action démocratique et sociale
Le Groupe d’action démocratique et
sociale de la Chambre a voté un ordre
du jour, dans lequel, s’inspirant de
l’impérieuse nécessité de donner un
gouvernement à la France, il regrette
qu’il n’ait été répondu aux offres de
conciliation et de détente entre tous
les républicains que par des exclusives
et par une campagne de calomnies per
sonnelles.
MM. BRIAND,
PAINLEV ET LEYGUES
Pour supprimer
les crimes politiques de l’Inde?
Londres, 10 décembre. — Parlant des
crimes politiques dont l’Inde vient d’être
le théâtre, le « Morning Post » écrit:
« Les crimes politiques contre la po
lice ressemblent aux meurtres commis
au début de la révolution en Russie, et
à ceux qui ont été perpétrés en Irlande.
L’air serait éclairci si, après des atten
tats de ce genre, le gouvernement bri
tannique donnait à entendre que l’Inde
devrait bientôt abandonner toute idée
d’un changement politique, à moins que
de tels procédés ne cessent d’être mis
en œuvre. »
Dans l’industrie textile
du Nord
Roubaix, 10 décembre. — Contraire
ment à ce qui vient de se produire à
Lille, aucune demande d’augmentation
de salaires n’a été formulée dans l’in
dustrie du textile de Roubaix-Tourcoing,
où toutes les usines travaillent réguliè
rement.
Un avion militaire de Bou-
Denib
n’est pas rentré à sa base
Casablanca. — Depuis 24 heures, un
avion militaire de l’escadrille de Bou-
Denib n’est pas rentré à sa base, à la
suite d’une reconnaissance.
cocooodcccccocoodo000c0doocaOOO0000000000000000oco
LES DRAMES DE LA MER
L’équipage de l*< Artiglio », le releveur d’épaves italien, qui a sauté au large
des eôtes de Bretagne. (Cliché cRecord»)
LA REMISE SOLENNELLE
M PRIX NOBEL
Oslo, 10 décembre. — Le roi Haa-
kon, entouré de membres du gou
vernement et de nombreuses person
nalités-, a assisté à la remise solen
nelle du prix Nobel de la Paix, accor-
dé, pour l’année 1929 à M. Kellogg, et
pour l’année 1930 à l’archevêque
suédois Séederblom.
Répondant au discours de bienve
nue prononcé par le Premier -Minis
tre, disant que les Etats-Unis, tout
en n’étant pas membres de la S. D.
N., avaient fait de nombreux efforts
pour Btablissement de la paix mon
diale, M. Kellogg déclara que le Pac
te de Paris est maintenant la base
de la loi organique des nations, en
tant que promesse solennelle de ne
pas déclarer la guerre.
Il soutint que la civilisation occi-
dentale ne survivrait pas à un au
tre conflit comme celui de 1914, mais
disparaîtrait dans le chaos universel.
L’homme d’Etat américain conclut
en disant: « Je crois qu’en défini
tive le maintien de la paix inter
nationale par des moyens pacifiques
s’obtiendra par la force même de
l’opinion publique, qui, malgré tout,
contrôle les nations et les peuples.
Pour rendre les offices plus
mystérieux et attirants
les prédicateurs de Londres
parlent dans une ombre
profonde
*—:—
Londres, 10 décembre
Les Anglais ont eu une originale idée
pour attirer davantage de monde à
leurs services religieux. Spéculant sur
l’attrait que peut ajouter aux choses
divines un cadre mystérieux et solen
nel, ils ont inauguré cette semaine une
nouvelle manière d’entourer la célébra
tion des offices de nuit du dimanche à
l’église Saint-Stephen.
Le semon fut prêché dans une ombre
profonde. On entendait seulement la
voix du prédicateur et le murmure de
l’assistance, mais on ne voyait rigou
reusement rien de la foule. Seul, un lé
ger rayon, venu d’un réverbère placé
dans la rue et qui filtrait par la porte
entre-baîllée, se diffusait sur le splen
dide vitrail qui est la copie de la «Des
cente de Croix» de Rubens. L’effet de
clair-obscur était très émouvant.
Cette ombre produisit un effet énor
me sur les nerfs des fidèles et sa nou
veauté contribua grandement à accroî
tre l’assistance.
La suppression de la musique
n’adoucit pas les mœurs...
au Théâtre d’Etat de Budapest
Budapest, 10 décembre. — Des inci
dents assez violents ont marqué hier
soir la représentation du Théâtre d’Etat
de Budapest, qui se trouve depuis plu
sieurs mois en difficultés financières.
Au programme figurait « Cavalleria
Rusticana ». Au moment de gagner leurs
pupitres, les membres de l’orchestre
déclarèrent qu’ils ne consentiraient à
jouer que si on leur payait l’argent qui
leur était dû. Le directeur fit mander
un pianiste et la représentation com
mença sans le secours de l’orchestre.
Le public, accueillant très mal ce chan
gement, des quolibets éclatèrent bien
tôt dans la salle. Sur la scène, les
chanteurs prirent mal la réaction du
public et une querelle très vive éclata
entre artistes et spectateurs. Il y eut
un échange d’injures des plus violen
tes. Cependant, la direction ayant en
fin réussi à ramener le calme, la re-
présentation reprit et se termina avec
le seul secours di pianiste.
Londres, 10 décembre. — Un moto-
cycliste a été renversé, près de Riche-
mont, par une automobile conduite
par l‘ex-roi Manoël du Portugal. L’an-
cien souverain a transporté dans sa
voiture le blessé à l’hôpital.
AU COURS DES TROUBLES
LA SCHUPO
A DU TIRER EN L’AIR POUR SE
DÉGAGER
Berlin, 10 décembre. — Les mani
festations racistes qui ont lieu depuis
jeudi dernier contre la projection du
film « A l’Ouest rien de nouveau »,
que les nationalistes, d’accord avec le
ministère de la Guerre, ont décrété
« injurieux pour l’honneur de l’Alle
magne et de l’armée impériale », se
sont répétées hier soir. Plusieurs mil
liers de hitlériens ont de nouveau en
combré.les abords du théâtre et, pous
sant leur cri de guerre favori, ont en
travé complètement la circulation des
moyens de transports publics, qui du
rent emprunter des voies de détour.
De 70 à 80 députés racistes se trou
vaient également sur place pour ha
ranguer, à intervalles réguliers, leurs
adhérents, qui n’avaient pourtant nul
besoin de ce stimulant. D’imposantes
forces de police à pied et à cheval se
sont efforcées d’assurer le maintien de
l’ordre. Comme lundi, les masses hit
lériennes se sont répandues dans la
soirée en masses compactes dans les
quartiers de l’Ouest, brisant des de
vantures de magasins et de cafés, et
attaquant la police chaque fois que
celle-ci tentait de s’opposer à leur
avance. A plusieurs reprises, les hitlé
riens ont bombardé les cafés, les pas
sants et les agents à coups d’œufs
pourris. Des bagarres plus violentes
que les autres ont eu lieu sur la place
du Knie, à Charlottenbourg. La poli
ce, pour se donner de l’air, a dû faire
usage de ses armes à feu. Cependant,
il n’y aurait pas eu de blessés.
L chef de la police berlinoise, le
colonel Heimannsberg a arrêté de ses
propres mains le député raciste Fabri-
cius, pris en flagrant délit au moment
où il injuriait les agents.
Une grande nervosité
Une grande nervosité règne, du fait
de ces événements réellement scanda
leux, dans la capitale allemande. La
population ne semble plus savoir à
quel saint se vouer et la presse de
gauche crie son indignation et deman
de aux autorités ce qu’elles attendent
pour mettre enfin un terme aux vio
lences des racistes, qui paraissent être
les maîtres de la rue. Le bruit court
que la préfecture interdirait aujour
d’hui même toutes les manifestations
eu plein air. Toutefois, on ajoute aus
si que, capitulant devant Hitler et ses
hordes, les ministères des Affaires
étrangères et de l’Intérieur, Se ralliant
publiquement au point de vue du mi
nistère de la Heimwehr, intervien
draient auprès de la censure cinéma
tographique pour obtenir l’interdic
tion du film.
Les milieux politiques raisonnables
redoutent, non sans raison, que l’inter
diction du film n’ait à l’étranger des
répercussions extrêmement désagréa
bles pour le bon renom de l’Alle
magne.
Les meurtriers du chauffeur
Bourzeix
ont été condamnés à mort
Beauvais, 10 décembre. — L’audien-
ce d’aujourd’hui du procès des assas
sins du chauffeur Bourzeix a été con
sacrée aux plaidoiries et réquisitoires.
Les jurés ayant rapporté un verdict
affirmatif, les deux jeunes criminels
Mortelette et Lamothe ont été tous les
deux condamnés à mort.
UN MARCHAND DE BOIS EST TUÊ
PAR DES CAMBRIOLEURS
Chartres, 10 déc. — On a découvert
chez lui M. Gaillard, 52 ans, marchand
de bois, grièvement blessé par une balle
tirée à bout portant à la tête. Les quel
ques mots qu’il a pu prononcer furent
pour déclarer qu’il avait été volé.
On suppose donc un crime.
0 0
8 NOTRE NOUVEAU FEUILLETON 8
0 0
0 0
8 Nous commencerons demain 8
8 la publication d’un nouveau 8
8 roman feuilleton 8
LA VICTOIRE AILÉE
0 de Gaston Ch. RICHARD 0
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0 lequel il évolue. o
o 1 0
G. O
°°S°0oooooooooooooec
Mo Paoli, maire d’Ajaccio,
donne sa démission
Ajaccio. — M. Dominique Paoli vient
d’adresser au préfet sa démission de
maire d’Ajaccio. Il y a quelque temps
déjà, il avait pressenti M. François Co-
ty, pour qu’il accepte les fonctions de
maire de St ville natale. M. Coty avait
accepté. %..
— :o:
La Snia Viscosa
—:o:
La commission parlementaire
entendra aujourd’hui M. Raoul
Péret et aussitôt M. René Bes
nard.
La commission d’enquête parlemen
taire vient de communiquer à la presse
des documents desquels il résulte que
cette valeur italienne plus que douteuse
a été introduite. au marché français
grâce aux complaisances excessives de
M. Raoul Péret, alors ministre des Fi
nances, et de M. René Besnard, alors am-
bassadeur à Rome et actuellement sé
nateur d’Indre-et-Loire, malgré les avis
défavorables de tous les fonctionnaires
compétents de l’ambassade de France à
Rome et 4- rinistère des Finances.
Rappelons que M. René Besnard, qui
avant d’être ambassadeur à Rome était
député de Tours, avait été sous-secré-
taire d’Etat aux Finances, en 1911 et
en 1912, dans le ministère Caillaux et
dans le ministère Poincaré.
M. Louis Marin, président de la
Commission d’enquête sur les com
promissions politico-financières, a
publié une partie des pièces du dos
sier de la « Snia Viscosa ».
La « Snia Viscosa » est cette socié
té ialienne de « fabrication et vente
de soie artificielle » qui, le 26 mars
1926, sollicita du Ministre des Finan
ces l’introduction de 500.000 actions
au Syndicat des agents de change.
Cette demande d’admission était
appuyée par un homme politique,
ancien sous-secrétaire d’Etat, qui a
une très grande influence dans la
presse de M. Gaston Vidal, ancien
député de l’Allier, agent de la Ban
que Oustric.
M. Gaston Vidal s’aboucha d’abord
avec M. René Besnard, ambassadeur
de France à Rome, dont l’avis favo
rable était indispensable pour que
cette émission à la Bourse de Paris
fut autorisée par le Ministre des Fi
nances.
Mais, selon l’usage, M. René Bes
nard était tenu d’avoir l’opinion de
M. Crappone, attaché commercial de
France à Rome, qui avait donné les
renseignements les plus fâcheux sur
les actions dé la « Snia Viscosa », qui
n’étaient pas du tout en confiance
dans les milieux financiers italiens.
Malgré cet avis bien documenté de
notre attaché commercial, M. René
Besnard envoya au Ministère des
Affaires étrangères à Paris son avis
très favorable.
M. Gaston VIDAL
D’autre part, au Ministère des Fi
nances, à Paris, on étudiait cette
demande. Le directeur du mouve
ment des fondis s’opposait d’une façon
formelle à l’admission à la cote du
marché de Paris des actions de la
« Snia Viscosa », « cette admission
pouvant être dangereuse pour les ca
pitaux français. »
Mais M. Raoul Péret était ministre
des Finances, et sérieusement tra-
vaillé par M. Gaston Vidal. Malgré
les rapports documentés et hostiles
à la cotation officielle de son di
recteur des fonds, M. Raoul Péret,
complètement d’accord avec M. René
Besnard, et sur les instances de M.
Gaston Vidal, décida l’inscription à
la cote, demandée par la Banque
Oustric pour la « Snia Viscosa ».
Le successeur de M. Raoul Péret
au Ministère des Finances fût M.
Joseph Caillaux, dont le sous-secré
taire d’Etat, M. Duhoin, fut appelé à
examiner le dossier de la « Snia
Viscosa ». Il y épingla une note ainsi
libellée: « Autorisation accordée
« in-extremis » par M. Raoul Péret.
Inconvénient sérieux, car cette émis
sion va pomper les disponibilités. »
Mais il était trop tard, et le suc
cesseur de M. Raoul Péret ne put
empêcher cette cotation d’être un
fait définitif.
M. Raoul Péret, questionné par un
de nos confrères, se contente de ré
pondre, qu’en sa qualité d’avocat
d’Oustric il avait touché certaine
ment des honoraires, mais jusqu’au
jour seulement, 31 octobre 1930, où
il était devenu Ministre de la Jus
tice.
Demain, la Commission d’enquête
entendra M. Raoul Péret.
LES RECORDS DU MONDE
AERIENS
Boussoutrot et Rossi
abandonnent
Oran, 10 décembre. — Les aviateurs
Boussoutrot et Rossi ont abandonné ce
matin leur tentative de record, en rai-
son des. conditions atmosphériquestror
[défavorables. /( I » /
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