Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-05-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 mai 1948 20 mai 1948
Description : 1948/05/20 (A2,N225). 1948/05/20 (A2,N225).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5117354h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
Y
T
le chaos
par Emile BURÉ
Depuis le moinen! où M. Molotov publia la note que l'am
bassadeur américain Bedel Smith lui avait communiquée et la
réponse qu’il lui avait faite nous n avons cesse de soutenir que
la conversation américano-russe se poursuivrait, en dépit de
toutes les manœuvres destinées à l’arrêter. Pour en être tout
à fait sûr, Staline a adressé à M. Wallace, l’ancien vice-prési
dent de la République américaine, aujourd’hui adversaire de
M. Truman en vue de la prochaine élection présidentielle, une
lettre qui est réponse à celle qu il lui avait fait parvenir. Rien
d'incorrect dans cet échange de correspondance ! Pourtant la
Maison Blanche et aussi le Foreign Office s’en sont émus. Sta
line a été accusé de favoriser la candidalure de M. Wallace.
Il l'a favorisée en effet, mais par la faute de M. Truman. Si
celui-ci, au lendemain de l’initiative de M. Molotov, avait ré
pondu à Staline, la lellre de ce dernier à M. Wallace n’aurait
pas fait sensation.
La politique du Siale Department est variable avec une
déconcerlanle rapidité et ce n’est pas là son moindre défaut.
M. Truman avance et recule .tout aussitôt, désespérant ceux qui
avaient espéré en lui et sous sa toute puissante et changeante
direction le chaos du monde s'embrouille au lieu de se dé
brouiller. L’O.WV., qu’il domine, s’essouffle à le suivre dans
les sinuosités de son chemin et risque d’être bientôt réduit à
une totale impuissance.
Ce qui s’est passé, ce qui se passe en Palestine est, à ce.
propos, clairement et douloureusement significatif. M. Tru
man s’était prononcé pour le partage de celte contrée et les
Juifs s'étaient déclarés satisfaits de sa décision. S'il avait averti
les Arabes qu’il s’y tiendrait, ceux-ci ne seraient certainement
pas entrés en guerre. Mais sous la pression de son ministre
de la Guerre Forreslal, sensible aux protestations des repré
sentants des grandes compagnies pétrolifères, il ne s’y est pas
tenu et il a mis ainsi le feu aux poudres.
Emu par le spectacle, à vrai dire, épouvanlnble, qui lui
était offert, il s’est efforcé de regagner la confiance des Juifs
il a reconnu en Ionie hâte le nouvel Fiat cl Israël au contente
ment de la Russie soviétique et au méconlentement de l’Angle
terre qui souhaite la chute de cet État après en avoir jeté les
fondements et. du train où vont les choses, le gouvernement
de Londres soutiendra bientôt ouvertement les Arabes, cepen
dant que le gouvernement de Washington défendra non moins
uuverlemenl ies Juifs. L'un et l'autre, pour des raisons qui
donnent à penser au sujet de leur idéalisme démocratique, au
sujet des buts de paix et de la « guerre des démocraties >
qu'ils ont ensemble menée.
Mais revenons à la conversation américano-russe
M. Tru-
Wallace
man, vexé de l'échange de correspondance entre M.
et Staline, a paru un moment désireux d eu prendre prétexte
pour revenir sur les iustriiclions qu’il avait données à son
ambassadeur à Moscou, M. Bedel Smith. Mais il a réfléchi et
il a finalement déclaré que ce qui l'avail d'abord tourmenté
était malgré tout « encourageant >. Il a entendu la voix de
l'homme de la rue américain que la « guerre froide » améri
cano-russe désole tout autant qu’elle ravit un trop grand nom
bre de « big businessmen » américains. Sur ce point la dé ¬
dit Figaro à Neto-York
Quoi qu’il en soit des difficultés nouvelles suscitées par les ambi
tions présidentielles de Wallace, télégraphie celui-ci, l'idée d'une
reprise des relations avec la Russie devient chaque jour plus popu
laire et la pression de l’opinion publique sur le gouvernement s’ac
centue La presse américaine, qui n’avait pas tout d’abord compris
que le désir de reprendre ces négociations était aussi fort à Washing
ton qu’à Moscou, a commencé un mouvement de réorientation tardive.
d'une
Mous nous réjouissons dans l'espérance d’une fin pro
chaine de la « guerre froide » qui met aux prises l’Amérique
et la Russie et nous étonnons que tous les Français ne
s'en réjouissent pas avec nous. Si elle s'échauffait, qu’aurait
donc, en effet, la France à y gagner ?
Les Juifs résistent mieux
à la pression arabe
AUCUNE PROGRESSION EGYPTIENNE
mais avances syriennes
Voici l’état des opérations sur
les différents fronts de Pales
tine au cinquième jour de l’inva
sion arabe.
Front sud : (Egyptiens). On ne
signale aucune avance du côté
égyptien. Le dernier communiqué
parle de « profondes incursions
sur les territoires tenus par l’en
nemi ».
Les Juifs déclarent avoir occupé
le village fortifié d’El Koubeiba,
entre Kehovoth et Yavneh, qui se
trouve dans la zone où avancent
les Egyptiens, le long de la route
de Beershoba. Ils ajoutent que
des avions ont attaqué une colo
nie dans le nord du Negev.
Front du centre : Les combats
continuent à Jéru -alem, dans la
vieille ville où la Haganah pré
tend avoir établi une tête de pont
dans l’espoir de libérer 1.300 Juifs
assiégés dans leur quartier. La Lé
gion arabe transjordanienne est
vieille ville, hier
entrée dans la
soir.
Les Juifs ont
évacué le village
sud-et de Jéru-
de Har Tuy, au .
Salem, dans les collines de Judée,
où la Légion arabe a établi ses
positions avancées.
Les Juifs ont occupé l’ancien
camp britannique de Sarafand, en
tre Lydda et Tell-Aviv, après
avoir chas é les Arabes qui s’y
étaient installés au départ, des
Anglais.
Front Est. — Les Juifs signa
lent des combats dans la vallée
du Jourdain, au sud de la mer
de Galilée, entre leurs troupes
qui tiennent Kaoubab El Haoua,
au sud-ouest de Goshar et les
Irakiens qui annoncent avoir pris
Goshar.
Front Nord-Est. — Les Syriens
déclarent avoir pris la ville et la
gare de Samakh, sur la frontière
palestinienne, ainsi que les forts
avoisinants, près de la partie mé
ridionale de la mer de Galilée.
Les Juifs reconnaissent qu’ils
ont évacué l’endroit et ajoutent
qu’ils l’ont attaqué depuis.
Syriens annoncent qu’ils ont
172 Juifs au cours du combat.
Front Nord (Libanais)
Les
tué
Les
Juifs font état de combats sur la
frontière libanaise et prétendent
avoir repoussé
arabes.
La bombe
41
Quarante et
été tuées par
toutes les attaques
de Tell-Aviv :
morts
une personnes ont
la bombe qui est
’ tombée sur la station d’autobus
de Tell-Aviv et qui a été lancée
par un avion égyptien. Il y a
(Lire la suite en troisième page.)
2 année. — N‘ 225.
PRIX : 5 FRANCS
Directeur politique : Émile BURÉ
M. MARSHALL
JEUDI
20 mai 1948
Dépenses: 1.300 milliards
Recettes : 1.200 milliards
AU CONSEIL DES MINISTRES
demandealU.R.S.S. LARGES DELIBERATIONS
des actes construclils
LE DÉPARTEMENT D’ÉTAT RÉPOND A STALINE
Washington. — Au cours de sa
conférence de presse hebdoma
daire, M. George Marshall, secré-
taire au
Département d'Etat, a
demandé à nouveau à l’U.R.S.S.
des actes constructifs, et a men
tionné ('Allemagne, l'Autriche et
la Corée comme endroits où de
tels actes seraient particulière
ment utiles.
La. sincérité du désir d’entente
exbrimé par e maréchal Staline,
a-t-il dit, sera établie par l’atti
tude soviétique au sein des di
vers organismes où ces problèmes
sont actuellement en discussion
et où tout progrès a été rendu
impossible par les positions prises
M. Marshall a ajouté que rien
n’avait indiqué que les Soviets
fussent prêts à ces actes cons
tructifs depuis, les conversations
Bedell Smith-Molotov ni depuis
la réponse du maréchal Staline
à la lettre ouverte de M. Walla
ce. Il a toutefois souligné que ces
a peu de temps.
Interrogé sur la nature des
questions que les Etats-Unis se-
raient prêts à
négocier sur
base bilatérale avec l’U. R. S. S.,
I* secrétaire <
d’Etat a donné
du Département
i comme exempts
le problème de l'ensemble des re
lations russo-américaines : repré-
sentation diplomatique en
S.S., consulats, et liberté de
culation
U. R. S.
Dans
rappelé
des
S.
cet
que
f réauemment
U.R
ordre d’idées, il a
le Congrès s’était
plaint que les di-
(Lire la suite en troisième puge.)
«Le souci n° 1 des U.S.A.,
accord avec la Russie ! »
déclare l Henry WALLACE
San Francisco.
Le premier
travail dès Etats-Uis est un accord
avec ta Russie — « et ne laisses
pas le secrétaire d'Etat Marshall
vous dire autre chose » — décla
rait mardi soir M. Henry Wallace
qui a passé brièvement en revue
sa lettre ouverte au maréclial Sta
line et la réponse qu’il a reçue de
celui-ci.
« La réponse de M. Marshall à
Staline n’est pas satisfaisante, a
poursuivi M. Wallace. C’est une
réponse calculée pour continuer la
guerre froide et nous avons besoin
de la paix.
« Aucun peuple n'a autant be
soin de la paix que le peuple des
Etats-Unis. Aujourd’hui, notre
mode de vie et nos principes dé
mocratiques fondamentaux sont
minés par des hommes avides, stu
pides et sans scrupules qui nous
maintiennent, dans un état perma
nent de crise.
dans laquelle j’insistais
des
points tels que le libre échange des
étudiants et des journalistes, doit
conclure à la lumière de la répon
se de Staline que la Russie est
prête à accomplir un long effort
vers la coopération avec l’Amé
rique. L’objectif de M. Marshall
devrait être de trouver une voie
sons pour p rester. »
Ceux qui ont la charge
du jeune Elal J I
sraël
Et les chefs des combattants arabes
Les hommes qui commandent
les armées juives en Palestine
conservent encore leur mystère.
On sait cependant que la plupart
de ces chefs sont des homm-s qui
dirigeaient jusqu’à présent la
Cependant, la nouvelle Pales-
tine comprend des personnalités
connues :
David Ben Gourion, président
de l’exécutif de l’Agence Juive.
Né en Pologne, il y a 62 ans, il
est le premier président du conseil
Palestine en 1915, il
consacra son activité au recru
tement d’une légion juive. Il a
t/mn un rôle de premier plan dans
Appel à nos lecteurs
C’est aujourd’hui que se clôture notre augmentation de
capital.
Il importe qu’au cours de cette dernière journée nous rece
vions les souscriptions de ceux de nos lecteurs qui n’ont pas
encore pu nous donner leur adhésion.
L’émission est close ce soir, mais les envois datés d’aujour
d'hui seront valables.
Ne différez pas votre envoi aujourd’hui, nous comptons sur
vous pour triompher.
BULLETIN DE SOUSCRIPTION
Nom et prénoms
Adresse
déclare souscrire
‘augmentation de capital de la
et vous prie de trouver inclus
montant de ma souscription.
actions
Société
chèque
le mouvement travailliste juif de
puis 1920.
David
Yellin, chef du
Stern, et probablement maintenant
l’un des commandants de l'armée
C’est
di-
plmé. en sciences, il est taciturne
et porte des lunettes.-("est aussi
un tacticien adroit et audacieux.
Moshe Shertock, chef de la sec-
tion politique de l’Agence juive. Il
est sûr d’occuper une place im
portante dans le gouvernement
juit
Socialiste, âgé de 54 ans. il est
le cerveau de la politique sioniste
en Palestine. Il a beaucoup tra-
vaille pour organiser l’effort de
guerre des juifs palestiniens aux
côtés des Alliés.
Le général Ismaïl Safwat Pacha,
ommandant de « l’armée arabe
nour
après
la libération de la Palesti-
Le bruit a couru avec insis-
qu’il a déjà démissionné
avoir dit au roi Abdullah
oue ses forces “I Palestine n €
talent pas suffisantes pour conte
nir les juifs.
Fawzi Bey Kawuskji, che
rebelle arabe de longue date. I
commande les troupes qui com
battent déjà en Palestine. Il :
Palestine en 1936 et a
rôle important dans le
ment pro-allemand de
Irak. Il a rejoint le
Moyen
n
Orient après avoir quitté Paris
sous un déguisement l’an der
nier,
Hadj Amin El Hussein i, muft
de Jérusalem. Il est âgé de 51
6
de 1.000 francs chacune à
l’ « ORDRE DE PARIS ».
ans. de forte constitution et porte
une barbe rousse. Pendant la
guerre, il a organisé des .actes
de violence en Palestine, a servi
comme agent des nazis, puis s’esit
de
Signature :
enfui en Allemagne,
surveillance par les
s’est évadé en 1946
l’Egypte.
Jamal
mufti. Il
Hussein!,
haut comité arabe.
sur la question
palestinien n e
Les démocraties d'Occident
n’ont pas les moyens de
se tromper une lois de plus
»
affirme M. Paul Peynaud
M. Paul Reynaud était hier l’hôte de la presse étrangère. Répon
dant aux souhaits de bienvenue de son président, M. Jean Morf, l’an
cien présidée t du Conseil a dit notamment :
« Ce qui Tient de se passer au congrès européen de La Haye
mérite de retenir ratteutiou,
qui pensent dans le monde
'inquiétude des houiums
« Nos amis anglais. soucieux de ne pas relâcher leurs liens avec
hâter lentement ».
si en agissant ainsi ils
ne sacrifient pas le principal à l’accessoire. car leur situation est plus
grave encore que celle de: la France.
« Par manque d'imagination et de volonté les démocraties d’Occi
dent se sont abondamment trompées avant chacune des deux guerres
mondiales. Elles auraient tort de croire qu'elles ont les moyens de se
tromper une fois de plus. »
Rien de plus ^rai, mais sans doute ne l’entendons-nous pas êxac
temente-nmeM. Faul Reynaud.
Les métallos
réclament ;
20 ° d'augmentation
depuis le 1er mars
L’ancien ministre du Travail
Ambroise Croizat a présenté hier
matin, au cours de la première
.séance du congrès national des
métallos (C.G.T.). qui se tient à
Paris, le rapport d’activité qui fixe
le programme revendicatif de -la
fédération pour les mois à venir.
Comme prévu, le secrétaire fédéral
a adopté, sur le problème des sa-
laites et des prix, la position de, la
C.G.T. : « Il nous faut, a-t-il dé-
claré, imposer une augmentation
de 20 % des salaires réels, accom
pagnée d’un relèvement correspon
dant. des allocations familiales, et
exiger l’application de cette aug
mentation à partir du 1er mars.
« Cette augmentation est rendue
nécessaire par le déséquilibre in-
tervenu denuis
décembre
par la seule haussé des prix. Il
s'agit donc d’obliger le gouverne-
ment à respecter l’engagement
qu'il a pris le 1er janvier dernier
de garantir l’équilibre entre les
salaires et les prix >
La journée de travail
d’un homme
vaut cent sous de plus
que celle d’un âne
Le Bulletin municipal offi-
ciel publie
texte
lettre du préfet aux maires
du département, rendant ap
plicables les résultats d'une
délibération du conseil géné-
ral datant
de rachat
prestation
l'entretien
de décembre der-
des journées de
en nature pour
naux et ruraux. Nous con-
tâtons que la journée d’un
homme, estimée à 35 fr.,
a moins de valeur que celle
des animaux suivants : che
val ou mulet, 65 fr., boeuf,
40 fr. ; elle vaut moins que
rette qui est estimée à 40 fr.
Par contre, celle d'un âne
n'est payée que 30 fr. — cent
sous de moins que celle de
l’homme. Pauvres hommes !
Lire en troisième page :
Autour des négociations
franco-vietnamiennes
Gardé sous
Français, i 1
et a gagné
cousin du
est vice-président du
La reconnaissance de l'Etat d’Israël ?
Bientôt... moins tôt... après les autres !
« Comme d'habitude, disait-on
hier à l’issue du Conseil des mi
nistres, M. Georges Bidault a fait
un long exposé sur la situation
internationale, mais cette fois il
s’est surtout attardé sur l’évolu
tion du conflit palestinien. »
Le problème juridique qu'impose
la reconnaissance du nouvel Etat
juif n’a pas fait l’objet d’une dé-
libération spéciale. Sollicité
de
faire connaître les intentions du
gouvernement sur ce point, M.
Pierre Abelin a fait observer que
la reconnaissance « de facto » de
l’Etat d’Israël pouvait intervenir
à tout moment et même avant le
prochain Conseil des
sur une simple décision
mentale.
La question relève.
ministres
gouverne-
en effet,
uniquement du président du
Conseil et de son ministre des
Affaires étrangères. Tout porte
donc à croire qu’ils ont obtenu dès
lors de leurs collègues un blanc-
seing sur l’éventualité et même
l’opportunité d’un geste diploma
tique appelé, dans la région mu
sulmane des régions françaises, à
un grand retentissement.
Dans l’exposé qu’il a fait au
Conseil, M. Georges Bidault s’est
résolument placé dans le cadre de
l’O.N.U., évoquant tour à tour les
diverses solutions ayant été ou
étant envisagées pour régler le
problème, que cette initiative ait
émané du gouvernement des
U.S.A. ou de tout autre gouverne
ment.
Le ministre des Affaires étran-
gères a insisté sur l’activité des
consuls de France à Jérusalem et
à Tell-Aviv. D a mis en relief le
rôle joué par nos représentants au
Comité de trêves, ainsi que leur
action
rante.
M.
conciliatrice et persévé-
Bidault a fait ensuite le
Divisée sur la question des boissons alcooliques
l’Assemblée nationale
renvoie, après un long débat
les textes proposés
Entre autres questions inscrites,
hier, à l’ordre du jour de l’Assem
blée nationale figuraient, notam
ment, deux projets concernant :
l’un, l’organisation et le fonction
nement de la lutte contre les ma
ladies vénériennes et l'autre, les
boissons, alcooliques. Bien en
tendu, une seule séance ne suffit
uas et la discussion dut se pour
suivre l’après-midi.
Le premier texte, qui fut adop
té, souligne la nécessité qu’il y
a de perfectionner notre arme
ment sanitaire et d’entreprendre
un nouvel effort contre les ma
ladies vénériennes. Certaines de
ses dispositions tendent à amé
liorer la gestion administrative et
financière des dispensaires déjà
existants, d’autres à renforcer le
personnel technique, d’autres, en
fin à coordonner les efforts des
organismes privés. Les dispensai-
res donneront, désormais’, des
soins entièrement gratuits et les
services 'antivénériens recevront
un budget régulier comme les dis
pensaires antituberculeux ou an
ticancéreux.
Beaucoup plus long, par cen
tre, fut l'examen du second tex-
. te. Celui-ci jetait, il est vrai, dans
la balance de puissants intérêts
et il pose, par ailleurs, un pro
blème trop grave pour ne pas
être l’occasion d’un ample débat.
Ce fut d'abord le rapport très
détaillé, singulièrement précis et
éloquent de M. Cordonnier, au
point des délibérations qui se dé
roulent actuellement à rO.N.U.,
dont l’importance vient d’être
marquée par le projet de résolu-
tiou déposé par les délégués des
Etats-H n i s. Les instructions
adressées à M. Parodi, délégué
permanent de la France, ont été
approuvées.
Dans quel sens, ces instruc
tions ?
M. Abelin s’en tira par une for
mule :
« M, Parodi, déclara-t-il, devra
surveiller l’évolution de la si
tuation dans un sens constructif et
avec le maximum de vigilance. »
En tout état de cause la France
conformera son attitude à celle
des Nations
(Lire la suite
Unies, si le cas
Charles PATOZ,
en
troisième page.)'
ATTLEE
au Congrès travailliste
Nearborouah.
Devant
membres du congrès du parti
vailliste. Al. Clement Attlee.
mier ministre, a proclamé sa
fiance dans le fait que le pays
les
con-
sur-
monterait ses difficultés actuelles
aussi importantes qu'elles puis
sent paraître.
Le premier ministre a fait de
vant le congrès travailliste de
Scarborough un tableau des évé
nements survenus au cours de
cette troisième
A en. croire
année de ministère,
les adversaires du
a-t-il ajouté, le
aurait négligé tous
les autres problèmes pour voter
des lois sur la nationalisation de
certaines industries. Il n’en est
rien. Il convient aussi de signaler
les mesures prises pour donner
et à la Birmanie.
• « C'est une preuve unique du
fait qu'une véritable démocratie
rejette l’impérialisme et cherche a
établir l’égalité et la camaarderie
entre les Nations-Unies par une
conception commune.. »
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Elizabeth, seule
Si sur les télégrammes qu’ont
échangés la princesse Elizabeth et M.
Vincent Auriol, nous voulions pro
céder à une étude de textes et à des
interprétations de nuances, si la fan
taisie nous prenait d analyser la fa
çon dont le président de la Républi
que et la future souveraine d'Angle
terre viennent de « causer ». nous
serions tentés de faire quelques ré
flexions sur ce qui distingue dans
le vocabulaire les personnes princiè-
res habituées au faste royal et celles
dont nous sommes. Car, sans con
tester que la réception réservée pat
Paris à ses hôtes ait pu à juste titre
leur paraître « touchante », les qua
tre jours de fêtes dont elle s'est com
posée nous avaient paru non seule
ment « aussi intéressants qu’agréa-
hles » mais magnifiques. Mais les
tique d’apcès guette s'est montrée en
tous les domaines si cruellement dé
cevante pour ceux qui, pendant la
guerre, ne vivaient et n espéraiénl
que les yeux fixés sur l’héroïque
Angleterre. Pour reprendre un mot
fameux, il semble que depuis la vie-
toire celle-ci soit en
le monde, non par
— car elle ne doit
et les peuples libérés
passe d'étonnet
son ingratitude
rien à personne
lui doivent lent
nom de la commission
mille.
Des chiffres : si la
et l'aliénation mentale
de la Fa-
mortalité
ont heu-
reusement diminué depuis 1937,
65 p. 100 des criminels sent pour-
tant des alcooliques et 40 p. 100
des accidents de la rue sont
à l’ivresse. On ne peut pas
plus mesurer exactement
troubles familiaux engendrés
l’alcoolisme.
Revers de la médaille.
dus
non
les
par
la
France, premier pays du monde
producteur d’alcool, est aussi ce
lui où la consommation d’alcool
est la plus forte du monde. En
1937, il y avait 3.500.0000 bouil
leurs de vin. Aujourd'hui, leur
nombre a encore augmenté.
Les remèdes ? Lutter contre
l’ignorance, créer des établisse
ments de cure, encourager la con
sommation des jus de fruits,
aménager le privilège des bouil
leurs de cru. supprimer les mesu
res inefficaces (lois de Vichy),
autoriser la fabrication des bois-
sons à base d'alcool avec une ré
glementation très sévère portant
notamment sur la fixation du de
gré alcoolique, et permettre une
certaine publicité dans la presse.
Il y eut ensuite les critiques.
M.
Boulet
contre les
(M.R.P.), s’éleva
conclusions du rap-
Pierre ROCHE.
(Lire la suite en troisième page.)
grands de la terre ont
plus blasés que le
mortels.
Ce qui reste — et
le droit d'être
copimun des
ce qu’il faut
bien dire maintenant — c’est que la
chaleur de cette réception est allée
beaucoup plus à un jeune couple
charmant, à la future héritière d'un
trône, à la fille de souverains que
Paris n'a pas oubliés, qu’à la Gran
de Bretagne elle-même dont la poli*
liberté — mais par son aveuglement.
Buré a pu faire ces jours-ci It
triste recensement de ses fautes. Elles
partent de loin et vont loin, Par la
grâce de son inconcevable politique
palestinienne, on est à même, hélas !
d’en mesurer aujourd’hui l’effet. De
la Syrie où elle a, au lendemain de
la guerre, avec une brutalité sans
égale, chassé la France, à la T erre
sainte où, au mépris de ses engage
ments solennels, elle a livré les juifs
à l'invasion arabe, nous la voyons
multiplier les plus lourdes fautes et
allumer des foyers de guerre dont les
flammes risquent d'ailleurs de se re
tourner un jour sur elle. C'est pour
quoi en acclamant Elizabeth d'Angle
terre, à notre grand désespoir, nom
n’acclamions quelle.
Toutes réserves
doivent être faites
pour 1949
si la politique
d'économies
ne change pas
par H. BUFFANDEAU
Si on néglige Us quelque trois
cents milliards de la Sécurité so
ciale, le dépôt des projets de lois
se rapportant à l’aménagement
des dépenses civiles et aux cré
dits militaires autorise à conclure
qu’en 1948, le total cumulé des
dépenses bugétaires et de celles
de la Trésorerie dépassera très
notablement 1300 milliards.
Les budgets ordinaire et ex
traordinaire des dépenses civiles
s’élèvent en effet à 571 milliards.
Les crédits militaires proprement
dits atteignent 256 milliards aux
quels s’ajoutent 103,5 milliards
de budgets annexes et 53,5 mil
liards de dépenses de reconstruc
tion et d’équipement. Enfin, le
Fides (équipement colonial) doit
être compté pour au moins
7 milliard*.
A ces 991 milliards de dépenses
qui devraient être couverts par
les recettes ordinaires se super-
posent les dépenses de Trésore-
rie: 181 milliards prévus pour les
dommages de guerre et la recons-
truction privée, 45 milliards pour
la flotte de commerce et de pêche,
une centaine de milliards pour
l’équipement du secteur na
tionalisé et les avances de tré
sorerie qui lui seront nécessaires
et enfin x milliards de subven
tions. A ce propos, les houillères
et l'électricité sont déjà inscrites,
mais l’inconnue du pain et du lait
demeure... sans compter le casuel.
Bien qu'on s’efforce d’établir'
dans l’esprit du public de savan
tes distinctions entre ce nui doit
être couvert par les impôts, par
l'emprunt classique et par lea
ressources extraordinaires (pré
lèvement, contrepartie de l’aide
américaine), il n’empêche que
l’unité de caisse de l’État demeu
re la réalité pratique.
(Lire la suite en troisième page.}
UN ACCORD FISCAL
avec les Etats-Unis
Washington.
Le président
Truman a envoyé au Sénat pour
ratification quatre accords desti-
nés à éviter la double imposition
et l'évasion fiscale, accords conclus
entre les Etats-Unis, d’une part,
et la France, la Hollande, le Da-
nemark et la Nouvelle-Zélande,
d'autre part.
CF OUON BIT
dans les milieux diplomatiques
Le triomphe de l’indécision
est urgent d’attendre
. Dans
-français
formés,
les' cercles diplomatiques
et les milieux bien in-
les cloches ne donnent
pas exactement le même son que
celle de M. Abelin sur la question
de la reconnaissance d’Israël. On
a lu ces déclarations un peu plus
haut.
En fait, le Conseil des minis
tres a pris la décision de... ne pas
en prendre. Il n’est pas douteux
que le gouvernement est favora
ble à cette reconnaissance, mais,
dans les milieux dont nous ve
nons de parler, on signale qu’elle
est subordonnée à l’évolution de
la situation et à la réunion de
certaines circonstances
non
pas de certaines conditions pré
établies, car, à l’inverse de l'An
gleterre, la France ne met aucune
condition précise et se borne, dit-
on, à garder les coudées franches
pour juger d’après les conjonc
tures que l’heure est venue de re
connaître.
Ce n’est d’ailleurs plus — à la
suite de ce qui a été décidé au
Conseil des ministres d'hier ma
tin — un autre conseil qui déci
dera de cette 'heure, mais M. Bi
dault seul, lequel en a reçu man
dat.
Au vrai, la pierre de touche
qui le guidera sera le nombre des
pays ayant effectué la reconnais
sance. Dès que ce nombre sera
assez grand, notre ministre des
Affaires étrangères saura que la
France pourra, à son tour, re
connaître.
Car, pour ménager la sensibi
lité de certains des administrés
musulmans du gouvernement .
français, on juge qu’il vaut
mieux ne pas se mettre en flécha
dans cette opération...
On croit que M. Abelin n’avait
pas tort de dire que la décision
officielle serait peut-être prisa
prochainement, mais, ajoutent les
cercles dont nous parlons au dé
but de ce billet, plus ou moins
prochainement...
De toute façon, tardivement !
S. de G.
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE
DE PARIS
IL Y A TROIS ANS
L'éphémère
du
Au début de 1945, le
gouvernement de l’amiral Donitz
3 au 26 mai à Flensbourg
mot d’ordre « Olga 2 »
a prévu le repli du G.Q.G. allemand qui se
trouvait dans le Brandebourg, «vers le glacis
baravois. Le mot d’ordre « I husnelda » prévoyait
le même mouvement pour les troupes disponibles.
Ce n’est que le 1 7 avril que'ces deux mots d’ordre
ont été donnés. Si les voitures du G.Q.G. ont pu,
malgré les bombardements des routes par l’aviation
britannique, se diriger vers le sud, il n’en était pas
de même pour les troupes disparates concentrées
entre la frontière suisse et le lac de Constance,
l’avance américaine vers la frontière tchécoslovaque
rendant ce mouvement difficile.
A l’autre bout de l’Allemagne, à Flensbourg,
se sont réunis les hauts dignitaires du régime et les
généraux, se regardant comme des chiens de faïence
et se lançant des accusations mutuelles. L’amiral
Donitz venait de chasser du château de Plon
Himmler qui avait entamé des pourparlers de
capitulation avec les Alliés, par l’intermédiaire du
comte Bernadotte, président de la Croix-Rouge
suédoise. Le commandant d’armes de Flensbourg,
le capitaine de vaisseau Lüth, le seul officier de
marine décoré de la croix de fer avec diamants,
a fait dissoudre la garde personnelle de Himmler
et l’a menacé d’arrestation. Plusieurs jours après,
Lüth qui avait donné l’ordre de fusiller des soldats
en état de rébellion, a été abattu par l’un d’eux.
Donitz, qui s’était proclamé successeur du
Führer, tenait ses assises à bord du bateau Patria,
tandis que le maréchal Busch et le général
Blumeintritt tentaient de réorganiser les troupes.
Les magasins de l’intendance maritime de Mürwik
regorgeaient de vivres et d’équipement et la vie à
Flensbourg surpeuplé était facile.
Grande était la colère de Donitz, lorsqu'il appris,
le 7 mai, que les Alliés, au lieu de le reconnaître,
ont donné ordre au maréchal Keittel de se rendre
à Berlin, pour signer la ratification de la capitu
lation. En présence de ce dénouement, les chefs
nazis ont disparu et c’est ainsi que Rosenberg est
devenu simple quartier-maître de la marine, en
traitement à l’hôpital de Mürwik. ’
Keittel est rentré de Berlin, à peine déprimé,
enchanté de raconter comment, à travers les ruines,
il a piloté sa voiture, afin d’arriver à Kurlshorst,
siège du G.Q.G. soviétique. Le poste émetteur de
I .S. F. de Flensbourg diffusait tous les jours les
appels de Donitz, de Busch et du comte Schwerin-
Krosig, le doyen des membres du dernier gouver
nement, jusqu’à l’interdiction de son activité par
le commandement britannique.
Le moral commençait à baisser et les généraux
et les officiers ont, par mesure de prudence, enlevé
de leur uniforme l’insigne du parti. Des millions de
prisonniers de guerre allemands affluaient à
Flensbourg où ils étaient surpris de découvrir une
cour de généraux et une armée. Enfin, le 26 mai»
la police militaire britannique a arrêté Donitz et
son état-major et a dissous le G.Q.G. d’une armée
qui n’existait plus. Le lendemain, Donitz, suivi de
huit lourdes valises,
prisonniers.
est parti vers un camp de
L. LEONTIN
T
le chaos
par Emile BURÉ
Depuis le moinen! où M. Molotov publia la note que l'am
bassadeur américain Bedel Smith lui avait communiquée et la
réponse qu’il lui avait faite nous n avons cesse de soutenir que
la conversation américano-russe se poursuivrait, en dépit de
toutes les manœuvres destinées à l’arrêter. Pour en être tout
à fait sûr, Staline a adressé à M. Wallace, l’ancien vice-prési
dent de la République américaine, aujourd’hui adversaire de
M. Truman en vue de la prochaine élection présidentielle, une
lettre qui est réponse à celle qu il lui avait fait parvenir. Rien
d'incorrect dans cet échange de correspondance ! Pourtant la
Maison Blanche et aussi le Foreign Office s’en sont émus. Sta
line a été accusé de favoriser la candidalure de M. Wallace.
Il l'a favorisée en effet, mais par la faute de M. Truman. Si
celui-ci, au lendemain de l’initiative de M. Molotov, avait ré
pondu à Staline, la lellre de ce dernier à M. Wallace n’aurait
pas fait sensation.
La politique du Siale Department est variable avec une
déconcerlanle rapidité et ce n’est pas là son moindre défaut.
M. Truman avance et recule .tout aussitôt, désespérant ceux qui
avaient espéré en lui et sous sa toute puissante et changeante
direction le chaos du monde s'embrouille au lieu de se dé
brouiller. L’O.WV., qu’il domine, s’essouffle à le suivre dans
les sinuosités de son chemin et risque d’être bientôt réduit à
une totale impuissance.
Ce qui s’est passé, ce qui se passe en Palestine est, à ce.
propos, clairement et douloureusement significatif. M. Tru
man s’était prononcé pour le partage de celte contrée et les
Juifs s'étaient déclarés satisfaits de sa décision. S'il avait averti
les Arabes qu’il s’y tiendrait, ceux-ci ne seraient certainement
pas entrés en guerre. Mais sous la pression de son ministre
de la Guerre Forreslal, sensible aux protestations des repré
sentants des grandes compagnies pétrolifères, il ne s’y est pas
tenu et il a mis ainsi le feu aux poudres.
Emu par le spectacle, à vrai dire, épouvanlnble, qui lui
était offert, il s’est efforcé de regagner la confiance des Juifs
il a reconnu en Ionie hâte le nouvel Fiat cl Israël au contente
ment de la Russie soviétique et au méconlentement de l’Angle
terre qui souhaite la chute de cet État après en avoir jeté les
fondements et. du train où vont les choses, le gouvernement
de Londres soutiendra bientôt ouvertement les Arabes, cepen
dant que le gouvernement de Washington défendra non moins
uuverlemenl ies Juifs. L'un et l'autre, pour des raisons qui
donnent à penser au sujet de leur idéalisme démocratique, au
sujet des buts de paix et de la « guerre des démocraties >
qu'ils ont ensemble menée.
Mais revenons à la conversation américano-russe
M. Tru-
Wallace
man, vexé de l'échange de correspondance entre M.
et Staline, a paru un moment désireux d eu prendre prétexte
pour revenir sur les iustriiclions qu’il avait données à son
ambassadeur à Moscou, M. Bedel Smith. Mais il a réfléchi et
il a finalement déclaré que ce qui l'avail d'abord tourmenté
était malgré tout « encourageant >. Il a entendu la voix de
l'homme de la rue américain que la « guerre froide » améri
cano-russe désole tout autant qu’elle ravit un trop grand nom
bre de « big businessmen » américains. Sur ce point la dé ¬
dit Figaro à Neto-York
Quoi qu’il en soit des difficultés nouvelles suscitées par les ambi
tions présidentielles de Wallace, télégraphie celui-ci, l'idée d'une
reprise des relations avec la Russie devient chaque jour plus popu
laire et la pression de l’opinion publique sur le gouvernement s’ac
centue La presse américaine, qui n’avait pas tout d’abord compris
que le désir de reprendre ces négociations était aussi fort à Washing
ton qu’à Moscou, a commencé un mouvement de réorientation tardive.
d'une
Mous nous réjouissons dans l'espérance d’une fin pro
chaine de la « guerre froide » qui met aux prises l’Amérique
et la Russie et nous étonnons que tous les Français ne
s'en réjouissent pas avec nous. Si elle s'échauffait, qu’aurait
donc, en effet, la France à y gagner ?
Les Juifs résistent mieux
à la pression arabe
AUCUNE PROGRESSION EGYPTIENNE
mais avances syriennes
Voici l’état des opérations sur
les différents fronts de Pales
tine au cinquième jour de l’inva
sion arabe.
Front sud : (Egyptiens). On ne
signale aucune avance du côté
égyptien. Le dernier communiqué
parle de « profondes incursions
sur les territoires tenus par l’en
nemi ».
Les Juifs déclarent avoir occupé
le village fortifié d’El Koubeiba,
entre Kehovoth et Yavneh, qui se
trouve dans la zone où avancent
les Egyptiens, le long de la route
de Beershoba. Ils ajoutent que
des avions ont attaqué une colo
nie dans le nord du Negev.
Front du centre : Les combats
continuent à Jéru -alem, dans la
vieille ville où la Haganah pré
tend avoir établi une tête de pont
dans l’espoir de libérer 1.300 Juifs
assiégés dans leur quartier. La Lé
gion arabe transjordanienne est
vieille ville, hier
entrée dans la
soir.
Les Juifs ont
évacué le village
sud-et de Jéru-
de Har Tuy, au .
Salem, dans les collines de Judée,
où la Légion arabe a établi ses
positions avancées.
Les Juifs ont occupé l’ancien
camp britannique de Sarafand, en
tre Lydda et Tell-Aviv, après
avoir chas é les Arabes qui s’y
étaient installés au départ, des
Anglais.
Front Est. — Les Juifs signa
lent des combats dans la vallée
du Jourdain, au sud de la mer
de Galilée, entre leurs troupes
qui tiennent Kaoubab El Haoua,
au sud-ouest de Goshar et les
Irakiens qui annoncent avoir pris
Goshar.
Front Nord-Est. — Les Syriens
déclarent avoir pris la ville et la
gare de Samakh, sur la frontière
palestinienne, ainsi que les forts
avoisinants, près de la partie mé
ridionale de la mer de Galilée.
Les Juifs reconnaissent qu’ils
ont évacué l’endroit et ajoutent
qu’ils l’ont attaqué depuis.
Syriens annoncent qu’ils ont
172 Juifs au cours du combat.
Front Nord (Libanais)
Les
tué
Les
Juifs font état de combats sur la
frontière libanaise et prétendent
avoir repoussé
arabes.
La bombe
41
Quarante et
été tuées par
toutes les attaques
de Tell-Aviv :
morts
une personnes ont
la bombe qui est
’ tombée sur la station d’autobus
de Tell-Aviv et qui a été lancée
par un avion égyptien. Il y a
(Lire la suite en troisième page.)
2 année. — N‘ 225.
PRIX : 5 FRANCS
Directeur politique : Émile BURÉ
M. MARSHALL
JEUDI
20 mai 1948
Dépenses: 1.300 milliards
Recettes : 1.200 milliards
AU CONSEIL DES MINISTRES
demandealU.R.S.S. LARGES DELIBERATIONS
des actes construclils
LE DÉPARTEMENT D’ÉTAT RÉPOND A STALINE
Washington. — Au cours de sa
conférence de presse hebdoma
daire, M. George Marshall, secré-
taire au
Département d'Etat, a
demandé à nouveau à l’U.R.S.S.
des actes constructifs, et a men
tionné ('Allemagne, l'Autriche et
la Corée comme endroits où de
tels actes seraient particulière
ment utiles.
La. sincérité du désir d’entente
exbrimé par e maréchal Staline,
a-t-il dit, sera établie par l’atti
tude soviétique au sein des di
vers organismes où ces problèmes
sont actuellement en discussion
et où tout progrès a été rendu
impossible par les positions prises
M. Marshall a ajouté que rien
n’avait indiqué que les Soviets
fussent prêts à ces actes cons
tructifs depuis, les conversations
Bedell Smith-Molotov ni depuis
la réponse du maréchal Staline
à la lettre ouverte de M. Walla
ce. Il a toutefois souligné que ces
a peu de temps.
Interrogé sur la nature des
questions que les Etats-Unis se-
raient prêts à
négocier sur
base bilatérale avec l’U. R. S. S.,
I* secrétaire <
d’Etat a donné
du Département
i comme exempts
le problème de l'ensemble des re
lations russo-américaines : repré-
sentation diplomatique en
S.S., consulats, et liberté de
culation
U. R. S.
Dans
rappelé
des
S.
cet
que
f réauemment
U.R
ordre d’idées, il a
le Congrès s’était
plaint que les di-
(Lire la suite en troisième puge.)
«Le souci n° 1 des U.S.A.,
accord avec la Russie ! »
déclare l Henry WALLACE
San Francisco.
Le premier
travail dès Etats-Uis est un accord
avec ta Russie — « et ne laisses
pas le secrétaire d'Etat Marshall
vous dire autre chose » — décla
rait mardi soir M. Henry Wallace
qui a passé brièvement en revue
sa lettre ouverte au maréclial Sta
line et la réponse qu’il a reçue de
celui-ci.
« La réponse de M. Marshall à
Staline n’est pas satisfaisante, a
poursuivi M. Wallace. C’est une
réponse calculée pour continuer la
guerre froide et nous avons besoin
de la paix.
« Aucun peuple n'a autant be
soin de la paix que le peuple des
Etats-Unis. Aujourd’hui, notre
mode de vie et nos principes dé
mocratiques fondamentaux sont
minés par des hommes avides, stu
pides et sans scrupules qui nous
maintiennent, dans un état perma
nent de crise.
dans laquelle j’insistais
des
points tels que le libre échange des
étudiants et des journalistes, doit
conclure à la lumière de la répon
se de Staline que la Russie est
prête à accomplir un long effort
vers la coopération avec l’Amé
rique. L’objectif de M. Marshall
devrait être de trouver une voie
sons pour p rester. »
Ceux qui ont la charge
du jeune Elal J I
sraël
Et les chefs des combattants arabes
Les hommes qui commandent
les armées juives en Palestine
conservent encore leur mystère.
On sait cependant que la plupart
de ces chefs sont des homm-s qui
dirigeaient jusqu’à présent la
Cependant, la nouvelle Pales-
tine comprend des personnalités
connues :
David Ben Gourion, président
de l’exécutif de l’Agence Juive.
Né en Pologne, il y a 62 ans, il
est le premier président du conseil
Palestine en 1915, il
consacra son activité au recru
tement d’une légion juive. Il a
t/mn un rôle de premier plan dans
Appel à nos lecteurs
C’est aujourd’hui que se clôture notre augmentation de
capital.
Il importe qu’au cours de cette dernière journée nous rece
vions les souscriptions de ceux de nos lecteurs qui n’ont pas
encore pu nous donner leur adhésion.
L’émission est close ce soir, mais les envois datés d’aujour
d'hui seront valables.
Ne différez pas votre envoi aujourd’hui, nous comptons sur
vous pour triompher.
BULLETIN DE SOUSCRIPTION
Nom et prénoms
Adresse
déclare souscrire
‘augmentation de capital de la
et vous prie de trouver inclus
montant de ma souscription.
actions
Société
chèque
le mouvement travailliste juif de
puis 1920.
David
Yellin, chef du
Stern, et probablement maintenant
l’un des commandants de l'armée
C’est
di-
plmé. en sciences, il est taciturne
et porte des lunettes.-("est aussi
un tacticien adroit et audacieux.
Moshe Shertock, chef de la sec-
tion politique de l’Agence juive. Il
est sûr d’occuper une place im
portante dans le gouvernement
juit
Socialiste, âgé de 54 ans. il est
le cerveau de la politique sioniste
en Palestine. Il a beaucoup tra-
vaille pour organiser l’effort de
guerre des juifs palestiniens aux
côtés des Alliés.
Le général Ismaïl Safwat Pacha,
ommandant de « l’armée arabe
nour
après
la libération de la Palesti-
Le bruit a couru avec insis-
qu’il a déjà démissionné
avoir dit au roi Abdullah
oue ses forces “I Palestine n €
talent pas suffisantes pour conte
nir les juifs.
Fawzi Bey Kawuskji, che
rebelle arabe de longue date. I
commande les troupes qui com
battent déjà en Palestine. Il :
Palestine en 1936 et a
rôle important dans le
ment pro-allemand de
Irak. Il a rejoint le
Moyen
n
Orient après avoir quitté Paris
sous un déguisement l’an der
nier,
Hadj Amin El Hussein i, muft
de Jérusalem. Il est âgé de 51
6
de 1.000 francs chacune à
l’ « ORDRE DE PARIS ».
ans. de forte constitution et porte
une barbe rousse. Pendant la
guerre, il a organisé des .actes
de violence en Palestine, a servi
comme agent des nazis, puis s’esit
de
Signature :
enfui en Allemagne,
surveillance par les
s’est évadé en 1946
l’Egypte.
Jamal
mufti. Il
Hussein!,
haut comité arabe.
sur la question
palestinien n e
Les démocraties d'Occident
n’ont pas les moyens de
se tromper une lois de plus
»
affirme M. Paul Peynaud
M. Paul Reynaud était hier l’hôte de la presse étrangère. Répon
dant aux souhaits de bienvenue de son président, M. Jean Morf, l’an
cien présidée t du Conseil a dit notamment :
« Ce qui Tient de se passer au congrès européen de La Haye
mérite de retenir ratteutiou,
qui pensent dans le monde
'inquiétude des houiums
« Nos amis anglais. soucieux de ne pas relâcher leurs liens avec
hâter lentement ».
si en agissant ainsi ils
ne sacrifient pas le principal à l’accessoire. car leur situation est plus
grave encore que celle de: la France.
« Par manque d'imagination et de volonté les démocraties d’Occi
dent se sont abondamment trompées avant chacune des deux guerres
mondiales. Elles auraient tort de croire qu'elles ont les moyens de se
tromper une fois de plus. »
Rien de plus ^rai, mais sans doute ne l’entendons-nous pas êxac
temente-nmeM. Faul Reynaud.
Les métallos
réclament ;
20 ° d'augmentation
depuis le 1er mars
L’ancien ministre du Travail
Ambroise Croizat a présenté hier
matin, au cours de la première
.séance du congrès national des
métallos (C.G.T.). qui se tient à
Paris, le rapport d’activité qui fixe
le programme revendicatif de -la
fédération pour les mois à venir.
Comme prévu, le secrétaire fédéral
a adopté, sur le problème des sa-
laites et des prix, la position de, la
C.G.T. : « Il nous faut, a-t-il dé-
claré, imposer une augmentation
de 20 % des salaires réels, accom
pagnée d’un relèvement correspon
dant. des allocations familiales, et
exiger l’application de cette aug
mentation à partir du 1er mars.
« Cette augmentation est rendue
nécessaire par le déséquilibre in-
tervenu denuis
décembre
par la seule haussé des prix. Il
s'agit donc d’obliger le gouverne-
ment à respecter l’engagement
qu'il a pris le 1er janvier dernier
de garantir l’équilibre entre les
salaires et les prix >
La journée de travail
d’un homme
vaut cent sous de plus
que celle d’un âne
Le Bulletin municipal offi-
ciel publie
texte
lettre du préfet aux maires
du département, rendant ap
plicables les résultats d'une
délibération du conseil géné-
ral datant
de rachat
prestation
l'entretien
de décembre der-
des journées de
en nature pour
naux et ruraux. Nous con-
tâtons que la journée d’un
homme, estimée à 35 fr.,
a moins de valeur que celle
des animaux suivants : che
val ou mulet, 65 fr., boeuf,
40 fr. ; elle vaut moins que
rette qui est estimée à 40 fr.
Par contre, celle d'un âne
n'est payée que 30 fr. — cent
sous de moins que celle de
l’homme. Pauvres hommes !
Lire en troisième page :
Autour des négociations
franco-vietnamiennes
Gardé sous
Français, i 1
et a gagné
cousin du
est vice-président du
La reconnaissance de l'Etat d’Israël ?
Bientôt... moins tôt... après les autres !
« Comme d'habitude, disait-on
hier à l’issue du Conseil des mi
nistres, M. Georges Bidault a fait
un long exposé sur la situation
internationale, mais cette fois il
s’est surtout attardé sur l’évolu
tion du conflit palestinien. »
Le problème juridique qu'impose
la reconnaissance du nouvel Etat
juif n’a pas fait l’objet d’une dé-
libération spéciale. Sollicité
de
faire connaître les intentions du
gouvernement sur ce point, M.
Pierre Abelin a fait observer que
la reconnaissance « de facto » de
l’Etat d’Israël pouvait intervenir
à tout moment et même avant le
prochain Conseil des
sur une simple décision
mentale.
La question relève.
ministres
gouverne-
en effet,
uniquement du président du
Conseil et de son ministre des
Affaires étrangères. Tout porte
donc à croire qu’ils ont obtenu dès
lors de leurs collègues un blanc-
seing sur l’éventualité et même
l’opportunité d’un geste diploma
tique appelé, dans la région mu
sulmane des régions françaises, à
un grand retentissement.
Dans l’exposé qu’il a fait au
Conseil, M. Georges Bidault s’est
résolument placé dans le cadre de
l’O.N.U., évoquant tour à tour les
diverses solutions ayant été ou
étant envisagées pour régler le
problème, que cette initiative ait
émané du gouvernement des
U.S.A. ou de tout autre gouverne
ment.
Le ministre des Affaires étran-
gères a insisté sur l’activité des
consuls de France à Jérusalem et
à Tell-Aviv. D a mis en relief le
rôle joué par nos représentants au
Comité de trêves, ainsi que leur
action
rante.
M.
conciliatrice et persévé-
Bidault a fait ensuite le
Divisée sur la question des boissons alcooliques
l’Assemblée nationale
renvoie, après un long débat
les textes proposés
Entre autres questions inscrites,
hier, à l’ordre du jour de l’Assem
blée nationale figuraient, notam
ment, deux projets concernant :
l’un, l’organisation et le fonction
nement de la lutte contre les ma
ladies vénériennes et l'autre, les
boissons, alcooliques. Bien en
tendu, une seule séance ne suffit
uas et la discussion dut se pour
suivre l’après-midi.
Le premier texte, qui fut adop
té, souligne la nécessité qu’il y
a de perfectionner notre arme
ment sanitaire et d’entreprendre
un nouvel effort contre les ma
ladies vénériennes. Certaines de
ses dispositions tendent à amé
liorer la gestion administrative et
financière des dispensaires déjà
existants, d’autres à renforcer le
personnel technique, d’autres, en
fin à coordonner les efforts des
organismes privés. Les dispensai-
res donneront, désormais’, des
soins entièrement gratuits et les
services 'antivénériens recevront
un budget régulier comme les dis
pensaires antituberculeux ou an
ticancéreux.
Beaucoup plus long, par cen
tre, fut l'examen du second tex-
. te. Celui-ci jetait, il est vrai, dans
la balance de puissants intérêts
et il pose, par ailleurs, un pro
blème trop grave pour ne pas
être l’occasion d’un ample débat.
Ce fut d'abord le rapport très
détaillé, singulièrement précis et
éloquent de M. Cordonnier, au
point des délibérations qui se dé
roulent actuellement à rO.N.U.,
dont l’importance vient d’être
marquée par le projet de résolu-
tiou déposé par les délégués des
Etats-H n i s. Les instructions
adressées à M. Parodi, délégué
permanent de la France, ont été
approuvées.
Dans quel sens, ces instruc
tions ?
M. Abelin s’en tira par une for
mule :
« M, Parodi, déclara-t-il, devra
surveiller l’évolution de la si
tuation dans un sens constructif et
avec le maximum de vigilance. »
En tout état de cause la France
conformera son attitude à celle
des Nations
(Lire la suite
Unies, si le cas
Charles PATOZ,
en
troisième page.)'
ATTLEE
au Congrès travailliste
Nearborouah.
Devant
membres du congrès du parti
vailliste. Al. Clement Attlee.
mier ministre, a proclamé sa
fiance dans le fait que le pays
les
con-
sur-
monterait ses difficultés actuelles
aussi importantes qu'elles puis
sent paraître.
Le premier ministre a fait de
vant le congrès travailliste de
Scarborough un tableau des évé
nements survenus au cours de
cette troisième
A en. croire
année de ministère,
les adversaires du
a-t-il ajouté, le
aurait négligé tous
les autres problèmes pour voter
des lois sur la nationalisation de
certaines industries. Il n’en est
rien. Il convient aussi de signaler
les mesures prises pour donner
et à la Birmanie.
• « C'est une preuve unique du
fait qu'une véritable démocratie
rejette l’impérialisme et cherche a
établir l’égalité et la camaarderie
entre les Nations-Unies par une
conception commune.. »
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Elizabeth, seule
Si sur les télégrammes qu’ont
échangés la princesse Elizabeth et M.
Vincent Auriol, nous voulions pro
céder à une étude de textes et à des
interprétations de nuances, si la fan
taisie nous prenait d analyser la fa
çon dont le président de la Républi
que et la future souveraine d'Angle
terre viennent de « causer ». nous
serions tentés de faire quelques ré
flexions sur ce qui distingue dans
le vocabulaire les personnes princiè-
res habituées au faste royal et celles
dont nous sommes. Car, sans con
tester que la réception réservée pat
Paris à ses hôtes ait pu à juste titre
leur paraître « touchante », les qua
tre jours de fêtes dont elle s'est com
posée nous avaient paru non seule
ment « aussi intéressants qu’agréa-
hles » mais magnifiques. Mais les
tique d’apcès guette s'est montrée en
tous les domaines si cruellement dé
cevante pour ceux qui, pendant la
guerre, ne vivaient et n espéraiénl
que les yeux fixés sur l’héroïque
Angleterre. Pour reprendre un mot
fameux, il semble que depuis la vie-
toire celle-ci soit en
le monde, non par
— car elle ne doit
et les peuples libérés
passe d'étonnet
son ingratitude
rien à personne
lui doivent lent
nom de la commission
mille.
Des chiffres : si la
et l'aliénation mentale
de la Fa-
mortalité
ont heu-
reusement diminué depuis 1937,
65 p. 100 des criminels sent pour-
tant des alcooliques et 40 p. 100
des accidents de la rue sont
à l’ivresse. On ne peut pas
plus mesurer exactement
troubles familiaux engendrés
l’alcoolisme.
Revers de la médaille.
dus
non
les
par
la
France, premier pays du monde
producteur d’alcool, est aussi ce
lui où la consommation d’alcool
est la plus forte du monde. En
1937, il y avait 3.500.0000 bouil
leurs de vin. Aujourd'hui, leur
nombre a encore augmenté.
Les remèdes ? Lutter contre
l’ignorance, créer des établisse
ments de cure, encourager la con
sommation des jus de fruits,
aménager le privilège des bouil
leurs de cru. supprimer les mesu
res inefficaces (lois de Vichy),
autoriser la fabrication des bois-
sons à base d'alcool avec une ré
glementation très sévère portant
notamment sur la fixation du de
gré alcoolique, et permettre une
certaine publicité dans la presse.
Il y eut ensuite les critiques.
M.
Boulet
contre les
(M.R.P.), s’éleva
conclusions du rap-
Pierre ROCHE.
(Lire la suite en troisième page.)
grands de la terre ont
plus blasés que le
mortels.
Ce qui reste — et
le droit d'être
copimun des
ce qu’il faut
bien dire maintenant — c’est que la
chaleur de cette réception est allée
beaucoup plus à un jeune couple
charmant, à la future héritière d'un
trône, à la fille de souverains que
Paris n'a pas oubliés, qu’à la Gran
de Bretagne elle-même dont la poli*
liberté — mais par son aveuglement.
Buré a pu faire ces jours-ci It
triste recensement de ses fautes. Elles
partent de loin et vont loin, Par la
grâce de son inconcevable politique
palestinienne, on est à même, hélas !
d’en mesurer aujourd’hui l’effet. De
la Syrie où elle a, au lendemain de
la guerre, avec une brutalité sans
égale, chassé la France, à la T erre
sainte où, au mépris de ses engage
ments solennels, elle a livré les juifs
à l'invasion arabe, nous la voyons
multiplier les plus lourdes fautes et
allumer des foyers de guerre dont les
flammes risquent d'ailleurs de se re
tourner un jour sur elle. C'est pour
quoi en acclamant Elizabeth d'Angle
terre, à notre grand désespoir, nom
n’acclamions quelle.
Toutes réserves
doivent être faites
pour 1949
si la politique
d'économies
ne change pas
par H. BUFFANDEAU
Si on néglige Us quelque trois
cents milliards de la Sécurité so
ciale, le dépôt des projets de lois
se rapportant à l’aménagement
des dépenses civiles et aux cré
dits militaires autorise à conclure
qu’en 1948, le total cumulé des
dépenses bugétaires et de celles
de la Trésorerie dépassera très
notablement 1300 milliards.
Les budgets ordinaire et ex
traordinaire des dépenses civiles
s’élèvent en effet à 571 milliards.
Les crédits militaires proprement
dits atteignent 256 milliards aux
quels s’ajoutent 103,5 milliards
de budgets annexes et 53,5 mil
liards de dépenses de reconstruc
tion et d’équipement. Enfin, le
Fides (équipement colonial) doit
être compté pour au moins
7 milliard*.
A ces 991 milliards de dépenses
qui devraient être couverts par
les recettes ordinaires se super-
posent les dépenses de Trésore-
rie: 181 milliards prévus pour les
dommages de guerre et la recons-
truction privée, 45 milliards pour
la flotte de commerce et de pêche,
une centaine de milliards pour
l’équipement du secteur na
tionalisé et les avances de tré
sorerie qui lui seront nécessaires
et enfin x milliards de subven
tions. A ce propos, les houillères
et l'électricité sont déjà inscrites,
mais l’inconnue du pain et du lait
demeure... sans compter le casuel.
Bien qu'on s’efforce d’établir'
dans l’esprit du public de savan
tes distinctions entre ce nui doit
être couvert par les impôts, par
l'emprunt classique et par lea
ressources extraordinaires (pré
lèvement, contrepartie de l’aide
américaine), il n’empêche que
l’unité de caisse de l’État demeu
re la réalité pratique.
(Lire la suite en troisième page.}
UN ACCORD FISCAL
avec les Etats-Unis
Washington.
Le président
Truman a envoyé au Sénat pour
ratification quatre accords desti-
nés à éviter la double imposition
et l'évasion fiscale, accords conclus
entre les Etats-Unis, d’une part,
et la France, la Hollande, le Da-
nemark et la Nouvelle-Zélande,
d'autre part.
CF OUON BIT
dans les milieux diplomatiques
Le triomphe de l’indécision
est urgent d’attendre
. Dans
-français
formés,
les' cercles diplomatiques
et les milieux bien in-
les cloches ne donnent
pas exactement le même son que
celle de M. Abelin sur la question
de la reconnaissance d’Israël. On
a lu ces déclarations un peu plus
haut.
En fait, le Conseil des minis
tres a pris la décision de... ne pas
en prendre. Il n’est pas douteux
que le gouvernement est favora
ble à cette reconnaissance, mais,
dans les milieux dont nous ve
nons de parler, on signale qu’elle
est subordonnée à l’évolution de
la situation et à la réunion de
certaines circonstances
non
pas de certaines conditions pré
établies, car, à l’inverse de l'An
gleterre, la France ne met aucune
condition précise et se borne, dit-
on, à garder les coudées franches
pour juger d’après les conjonc
tures que l’heure est venue de re
connaître.
Ce n’est d’ailleurs plus — à la
suite de ce qui a été décidé au
Conseil des ministres d'hier ma
tin — un autre conseil qui déci
dera de cette 'heure, mais M. Bi
dault seul, lequel en a reçu man
dat.
Au vrai, la pierre de touche
qui le guidera sera le nombre des
pays ayant effectué la reconnais
sance. Dès que ce nombre sera
assez grand, notre ministre des
Affaires étrangères saura que la
France pourra, à son tour, re
connaître.
Car, pour ménager la sensibi
lité de certains des administrés
musulmans du gouvernement .
français, on juge qu’il vaut
mieux ne pas se mettre en flécha
dans cette opération...
On croit que M. Abelin n’avait
pas tort de dire que la décision
officielle serait peut-être prisa
prochainement, mais, ajoutent les
cercles dont nous parlons au dé
but de ce billet, plus ou moins
prochainement...
De toute façon, tardivement !
S. de G.
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE
DE PARIS
IL Y A TROIS ANS
L'éphémère
du
Au début de 1945, le
gouvernement de l’amiral Donitz
3 au 26 mai à Flensbourg
mot d’ordre « Olga 2 »
a prévu le repli du G.Q.G. allemand qui se
trouvait dans le Brandebourg, «vers le glacis
baravois. Le mot d’ordre « I husnelda » prévoyait
le même mouvement pour les troupes disponibles.
Ce n’est que le 1 7 avril que'ces deux mots d’ordre
ont été donnés. Si les voitures du G.Q.G. ont pu,
malgré les bombardements des routes par l’aviation
britannique, se diriger vers le sud, il n’en était pas
de même pour les troupes disparates concentrées
entre la frontière suisse et le lac de Constance,
l’avance américaine vers la frontière tchécoslovaque
rendant ce mouvement difficile.
A l’autre bout de l’Allemagne, à Flensbourg,
se sont réunis les hauts dignitaires du régime et les
généraux, se regardant comme des chiens de faïence
et se lançant des accusations mutuelles. L’amiral
Donitz venait de chasser du château de Plon
Himmler qui avait entamé des pourparlers de
capitulation avec les Alliés, par l’intermédiaire du
comte Bernadotte, président de la Croix-Rouge
suédoise. Le commandant d’armes de Flensbourg,
le capitaine de vaisseau Lüth, le seul officier de
marine décoré de la croix de fer avec diamants,
a fait dissoudre la garde personnelle de Himmler
et l’a menacé d’arrestation. Plusieurs jours après,
Lüth qui avait donné l’ordre de fusiller des soldats
en état de rébellion, a été abattu par l’un d’eux.
Donitz, qui s’était proclamé successeur du
Führer, tenait ses assises à bord du bateau Patria,
tandis que le maréchal Busch et le général
Blumeintritt tentaient de réorganiser les troupes.
Les magasins de l’intendance maritime de Mürwik
regorgeaient de vivres et d’équipement et la vie à
Flensbourg surpeuplé était facile.
Grande était la colère de Donitz, lorsqu'il appris,
le 7 mai, que les Alliés, au lieu de le reconnaître,
ont donné ordre au maréchal Keittel de se rendre
à Berlin, pour signer la ratification de la capitu
lation. En présence de ce dénouement, les chefs
nazis ont disparu et c’est ainsi que Rosenberg est
devenu simple quartier-maître de la marine, en
traitement à l’hôpital de Mürwik. ’
Keittel est rentré de Berlin, à peine déprimé,
enchanté de raconter comment, à travers les ruines,
il a piloté sa voiture, afin d’arriver à Kurlshorst,
siège du G.Q.G. soviétique. Le poste émetteur de
I .S. F. de Flensbourg diffusait tous les jours les
appels de Donitz, de Busch et du comte Schwerin-
Krosig, le doyen des membres du dernier gouver
nement, jusqu’à l’interdiction de son activité par
le commandement britannique.
Le moral commençait à baisser et les généraux
et les officiers ont, par mesure de prudence, enlevé
de leur uniforme l’insigne du parti. Des millions de
prisonniers de guerre allemands affluaient à
Flensbourg où ils étaient surpris de découvrir une
cour de généraux et une armée. Enfin, le 26 mai»
la police militaire britannique a arrêté Donitz et
son état-major et a dissous le G.Q.G. d’une armée
qui n’existait plus. Le lendemain, Donitz, suivi de
huit lourdes valises,
prisonniers.
est parti vers un camp de
L. LEONTIN
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