Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-04-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 avril 1948 13 avril 1948
Description : 1948/04/13 (A2,N194). 1948/04/13 (A2,N194).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51173233
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
Maréchal
nous re-voilà !
LA REVANCHE DE VICHY
Un COMIe “D’HONNEUR”
demande la libération
DE L IMPOSTEUR’
A TARTUFE
par Émile BURÉ
Donc, je suis un « imposteur ». C’est Tartufe, de /'Aube.
qui le dit. Pourquoi, mon Dieu ? Parce que je n’ai pas publié
dans son intégralité l’article de Georges Bidault du 30
sep-
tembre 1938, qu’il vient seulement de mettre sous mes yeux.
Je demande à notre rédacteur en chef de le reproduire aus
sitôt. Il ne m’embarrasse nullement. cet article, et m’embar-
rasserait-il que je ne le laisserais pas pour vêla ignorer à nos
lecteurs.
A l’Ordre de Paris nous avons le goût du document, même
quand il contrarie notre politique et nous le montrons cha
que jour. Que notre pieux confrère nous imite, qu’il révèle
d'abord à ses lecteurs le texte complet de l’article de moi qu’il
a jésuitiquement tronqué et celle polémique n’aura pas été
inutile.
Il faut que je dise, avant de la poursuivre, comment s’en
gagea celle polémique. Je me repose le dimanche, en bon
chrétien, et je cède le samedi soir ma place d’éditorialiste à
mon jeune ami et déjà vieux collaborateur René Saive. Nos
lecteurs n’y •perdent point. Or, le dimanche 11 avril, celui-ci,
avec le charmant humour qui lui appartient, s’avisa, ayant lu
le Dictionnaire des Giroueltes, de sortir de ce livre certains
écrits bidauldistes et merpéistes qui l'avaient frappé. A mon
retour je lui déclarais qu’ils m’avaient tout à la fois intéressé
et surpris, car je m’étais habitué, par faute de mémoire, à
répéter qu’à Paris, si l’on omet l’Humanité, trois journaux seu
lement : /'Aube, /'Epoque de Kérillis et /'Ordre avaient été
nettement antimunichois. L’Aube l’a été moins nettement que
/ Ordre, c’est un fait maintenant établi, comme chacun pourra
s’en convaincre en lisant, à notre quatrième page, l’article de
Georges Bidault que nous donnons tel que l’Aube le donna.
Après cela je me garderai d’avancer que l’auteur du Dic
tionnaire des Girouettes n’a pas à fournir d’explications à
celui-ci au sujet de la mutilation de ses articles et à René
Saive et à moi-même qui les avons de confiance utilisés. Je
les attends, ses explications indispensables. Mais aurait-il com
mis des faux impardonnables cela n’autoriserait pas l’Aube à
en commettre un de même sorte pour m’accabler et surtout
à se refuser de le reconnaître, en dépit de la prière que je
lui en ai faite. L’organe officiel du M.R.P. déclare que « la
bonne foi » étant « absente » chez moi, il met un terme à un
dialogue « où je suis seul à me complaire ». Goûtez le déli
cieux de cette escobarderie. Lésé par un faux je jouis du dom
mage dont je souffre et me voilà masochiste !
A la vérité, il convient d'élever le débat. Les démocrates
chrétiens de /'Aube, la première guerre mondiale terminée,
pratiquèrent une politique pacifico-germanophile qu’a fort bien
exposée Francisque Gay dans la lettre qu’il adressa durant l’oc
cupation aux autorités allemandes pour sauver des résistants
en danger, et ils furent pris au dépourvu à l’heure de Munich
qui marqua l’échec définitif de cette politique fautrice de
guerre. C’est leur excuse et c’est leur mérite de s'être repris
alors que tant d’autres s’enfonçaient jusqu’au crime dans l’er
reur. Qu’ils exigent après cela d’autres lauriers que ceux aux
quels ils ont droit, fâcheuse présomption de leur part! Je n’ai
rien dit de plus, mais aussi rien de moins.
Les autonomistes algériens
définitivement battus
au scrutin de ballottage
ILS N’AURONT FINALEMENT QUE 18 ÉLUS
DANS UNE
Grève partielle
aux usines Renault
On signale que des mouvements
de grève ont éclaté hier après-
midi dans les forges et les ate
liers de tôlerie des usines Re
nault. D’autre part, dans l’ensem-
blé de l’usine une certaine effer
vescence qui pourrait permettre
de croire que d’autres mouve
ments < d’avertissement » auront
lieu demain
L’Allemand auteur du
protocole « IVI » aurait
fait des aveux
New-York. 12 avril. — Cy-
rus Sulzberger, correspon
dant du New York Times
déclare, dans une dépêche
datée de Gênes, que le proto
cole « M » (le soi-disant
plan du Kominform sur la
fomentation de grèves dans
la Ruhr et le sabotage du
plan Marshall), est un faux
selon les preuves qu'on vient
d’obtenir.
« De source absolument di
gne de foi », Sulzberger an-
nonce : « L’Intelligence Ser
vice britannique, qui a d'a
bord été trompé au point de
considérer ce document com
me authentique, a découvert
ensuite qu’il avait été prépa
ré en réalité par un Allemand
anticommuniste. Après une
enquête prudemment menée,
celui-ci a été arrêté, et l’on
croit savoir qu’il a passé des
aveux. »
LETTRE D’ALLEMAGNE
La magistrature allemande
est réactionnaire et vieillotte
DANS UN TRIBUNAL, LE PLUS JEUNE JUGE EST AGÉ DE 74 ANS
il y a un demi-siècle Paul
Bourget a écrit que les plus so
lides assises de l'ordre et de la
tradition en Europe étaient la
Chambre des Lords, le grand
état-major prussien et l’autocra
tie russe. On pourrait dire de
même qu’en Allemagne les foyers
de la réaction étaient la Caste mi
litaire, les hobereaux et la ma
gistrature. læs deux premières
castes ne sont plus novices, mais
la magistrature, à peine effleu
rée par l’esprit républicain sous
le régime de Weimar, redevenue
rétrograde et servile sous le IIP
Reich, demeur e encore un foyer
de la réaction. Couverte par la
notion sacro-sainte de l’inamovi
bilité dans les zones occidentales,
populaire et politique dans la
zone russe, la justice allemande
est loin de donner les garanties
élémentaires aux justiciables et
de contribuer à la démocratisa
tion de l’Allemagne.
Les jugements rendus rappel
lent ceux des tribunaux sous la
Restauration ou des Commissions
mixtes sous le IP Empire.
La justice allemande composée
de gens vieux ou de jeunes in
compétents, possède une organi-
sation surannée et comporte des
rouages inutiles. Son fonctionne
ment nous reporte aux tribunaux
comiques de Courteline ou aux
justices de paix de Paris de Re
né Benjamin, Le ministre de la
Justice de la zone russe, Scheffer,
est un honorable magistrat, mi
nistre de la monarchie, âgé de 86
ans. A Berlin, dans un tribunal,
le plus jeune juge est âgé de 7
ans et à Halle la majorité des
magistrats ont fêté leurs noces
de diamant.
Berlin comptait, avant 1933,
un barreau composé de 3.000 avo-
cats. Après la dénazification, le*
barreau en compte 613, dont 50
font fonction de procureurs et
120 sont juges.
Il n’est pas étonnant, dans ces
conditions, que les procès —
37.000 ont été inscrits au rôle à
Berlin pendant une année —
traînent en longueur. Si on y
ajoute la corruption du petit per
sonnel qui fait disparaître les
dossiers, les traitements insuffi
sants, les complaisances faciles à
acquérir et la découverte de plu
sieurs faux magistrats sans diplô
mes, la magistrature allemande
. se présente sous un aspect peu
recommandable.
Dans la zone russe, le rajeu
nissement de la magistrature a
été effectué par la création des
« juges populaires », recrutés par
une sélection de classe après huit
mois d’études. Leur nombre n
représente que 10 % à peine sur
les 1.228 magistrats de la zone
et, d’autre part, leur rendement
a causé certaines déceptions. La
pression exercée par certains mi
nistres pour obtenir des magis
trats leur adhésion aux syndi
cats ouvriers et un certain con
formisme politique, influent sur
l’indépendance de la magistrature
dans un autre sens.
Cet état d’esprit est d’autant
plus dangereux que les tribunaux
seront dorénavant compétents en
matière de dénazification et que
la création d’une cour de cassa
tion de la bizone a considérable
ment élargi leur champ d’action.
Les magistrats allemands au
raient, d’ailleurs, tort de se gê
ner, lorsque leurs confrères du
tribunal américain de Nuremberg
abandonnent, malgré la protesta
tion du procureur général Tay
lor, une partie de l’acte d’accu-
sation contre la famille Krupp.
L. LEONTIN.
ASSEMBLÉE DE 120 MEMBRES
C'est dans le calme que se sont
déroulées dimanche les élection
algériennes. Aucun incident n'a
été signalé.
Les résultats de ce second tour
se caractérisent par la défaite
écrasante subie par les autono
mistes et le succès du R.P.F. et
de l’Union algérienne.
Le premier tour avait déjà mar
qué l’hostilité des électeurs envers
les candidats séparatistes tant
pour le premier collège (citoyens
Français) que pour le second
(musulmans).
Ce deuxième scrutin a cependant
confirmé d’une façon irréfutable
l’impopularité dans leurs pays
même des leaders musulmans
Ferhat Abbas et Messali Hadj,
dont la propagande avait cepen
dant été soigneusement orches
trée.
(Lire la suite en troisième page.)
AU CONSEIL
INTERMINISTERIEL
Le prix
des journaux
Le Conseil interministériel obli
gé de résoudre le difficile pro
blème de la presse et pour com
mencer par le commencement, ce
lui du papier journal, a décidé,
hier, de procurer à l'opinion pu
blique de la pâte de bois allemand
à des cours moins prohibitifs. Il
reste à mettre d’accord le secré
tariat des Affaires allemandes et
le ministère de l’Economie natio
nale.
Pour faire baisser le prix
du lait
Pour faire baisser le prix du lait,
M. Pflimlin, ministre de l’Agricul-
ture, a proposé un plan habile-
ment monté pour la rationalisa
tion de la production agricole, no-
tamment par ‘attribution de pneus
et de carburant à des prix rai
sonnables.
Le Conseil a envisagé des mesu
res coordonnées pour la baisse si
multanée du poisson, de la viande
et des légumes, et comme M. Abe-
lin, secrétaire d’Etat à la prési
dence du gouvernement, a, dans
son compte rendu à la. presse, in
sisté surtout sur la marée, les
achats prioritaires du matin même
en poisson, il est à présumer que
le Conseil d’hier s’est occupé princi
palement de réduire le prix de la.
viande, mais qu'il ne tient pas à
prévenir les intéressés trop inté
ressés des mesures prises contre
leur soif de spéculation.
R. P.
A LA salle DE LA MUTUALITE
Le Congrès constitutif
de C.G.T. Force Ouvrière
s'est ouvert hier matin
M.
de
C’est au
Bothereau définit les grandes lignes
faction de la
palais de la Mutualité,
nouvelle centrale
LA CONFERENCE
PANAMERICAINE
continuera de siéger
A BOGOTA
La Colombie rompt les relations
diplomatiques avec
ru. JL S. S
LA TENTATIVE DE RÉVOLUTION A FAIT
500 MORTS ET D’IMMENSES DEGATS
LA GUERRE DES NERFS
APRÈS BERLIN
VIENNE ?
Les Russes obtiennent la fermeture
des postes de secours américains
sur l’autostrade reliant la capitale
allemande
ouest
DE PETAIN
Académiciens, généraux
amiraux, prélats, parmi
les premiers signataires
Une
du
de
belle manifestation
après tant d’autres
même genre, mais
moindre envergure
est la conséquence
Vienne, seconde capitale germa
nique,- se trouve vis-à-vis des zo
nes d’occupation alliées dans une
situation semblable à celle de Ber
lin, étant comme elle isolée dans
la zone soviétique.
. Les Russes, satisfaits sans doute
de la tactique qu’ils ont employée
en Allemagne, l’utilisent mainte
nant en Autriche.
Des gardes soviétiques armés
de mitraillettes ont arrêté hier
toutes les voitures transportant
des militaires britanniques le long
du corridor de 150 kilomètres re
liant la zone anglaise d’Autriche
à Vienne.
La commission consultative des
puissances occupante s’était mise
d’accord pour permettre l’accès
entre toutes les zones et la capi
tale enclavée dans la zone russe
et les quatre puissances s’étaient
entendues il y a deux ans et de
mi pour instituer un laissez-passer
gris libellé eu quatre langues qui
devait être le seul permis néces-
«aire pour ce transit. Or le? Rus-
LA GRÈVE
des charbonnages
américains
est terminée
John Lewis ordonne
aux mineurs
de reprendre le travail
Qualité améliorée
8 5 de 75 cent.
NICOLAS
VIEUX-CEPS
13-
La bout"'
à 10 h. 30, hier matin, que se sont
réunis sous la présidence de M.
Lenoir qui fut secrétaire de la
C. G. T. avant 1936, les mille dé
légués du congrès constitutif de
la C. G. T.-Force ouvrière. A la
tribune avaient pris place, aux
côtés du président de séance, un
certain nombre de délégués re
présentant des centrales étrangè
res, notamment : M. Finet, secré
taire général de la C. G. T. bel
ge, le secrétaire de l’International
des transports (l’un des fiefs des
« minoritaires à l’échelle inter
nationale », M. Chester, membre
des T. U. C., M. Williams, du
C. I. O., etc.
Immédiatement la parole a été
donnée à M. Bothereau, secrétaire
de la C. G. T.-F. O. qui a, en quel
que sorte, développé devant les
congressistes à la fois un rapport
moral et en même temps une
justification de l’activité de la
nouvelle centrale jusqu’à présent.
M. Bothereau s’est attaché tout
d’abord à justifier la scission.
Pour cela il a fait un vaste ex
posé de l’histoire du mouvement
syndical depuis 1921 jusqu’à nos
jours en décrivant par le menu
les trois scissions qui ont eu lieu
dans ce laps de temps : la pre
mière en 1921, la seconde pendant
la guerre, la dernière enfin qui
vient de donner naissance à la
C. G. T.-Force ouvrière.
M. Bothereau a affirmé que
l’unité de la G. G. T. n'avait ja
mais été que fort superficielle.
Il estime que ce fut plutôt une
sorte de juxtaposition des ten
dances qu’un véritable courant
de la nature se développant pour
ainsi dire en accord avec ‘lui-
même. La source de tous les
maux, M. Bothereau pense la voir
dans l’influence d’un parti poli
tique et il se réclame pour sa
part d’un « syndicalisme pur »
dégagé de l’emprise politique
quelle qu’elle «oit.
Evidemment, le secrétaire de
la
C.G.T. - Force ouvrière a surtout
dénoncé « la politisation de la C.
G.T. au service du parti commu
niste ». Mais il a tenu au cours
de son exposé à indiquer qu’il ne
voulait pas plus d'un contrôle
d’un autre parti que du contrôle
des communistes. M. Bothereau
en est arrivé ainsi jusqu’à la scis
sion de 1947 au sujet de laquelle
il a déclaré : « A la fin de 1947,
nous sentions venir les événe-
(Lire la suite en troisième page.)
Washington. — Une solution de
compromis ayant été obtenus au
sujet de la question épineuse des
pensions qui, il y a 29 jours, de
vait provoquer l’arrêt de travail
dans les houillères américaines et
mettre un terme aux fournitures
de charbon à l’industrie nord-
américaine de M. John Lewis a
ordonné hier à ses 400.000 mineurs
de reprendre le travail.
Ce projet de compromis lui a
été soumis par le sénateur Styles
Bridges, administrateur « neutre »
du Fonds de secours des mineurs.
Ce projet propose une pension de
100 dollars par mois pour les mi
neurs au-dessus de 62 ans qui
ont servi 20 ans dans l’industrie
et ont pris leur retraite après le
28 mai 1946.
M. Lewis avait demandé une
pension de 100 dollars pour les
mineurs de plus de 60 ans et
ayant 2'0 ans de service, mais il
voulait que tous les membres de
l’Union syndicale des mineurs
aient droit à cette retraite. Les
directeurs des mines ont déclaré
que seuls les mineurs ayant con
tribué au Fonds de secours béné
ficient de la pension.
L’accord a été annoncé juste
avant que Lewis et son syndicat
aient dû paraître devant la Cour
fédérale pour répondre < du mé
pris des ordres donnés > de faire
cesser la grève.
ses réclament maintenant aux mi
litaires des passeports ou des
cartes d’identité munies de photo
graphies.
Les autorités britanniques ont
accepté que les Soviets examinent
les cartes d’identité ou les passe
ports du personnel civil, mais ont
refusé de permettre que ces pré
rogatives s’exercent sur les mem
bres militaires de la commission.
Après avoir exercé leur pression
sur les moyens de transport fer
roviaires. les Russes s'évertuent
maintenant à gêner les communi
cations routières alliées entre Ber
lin et les zones occidentales
Les autorités soviétiques récla
ment, en effet, la fermeture — le
30 avril — des postes de secours
installés par les Américains et les
Britanniques sur l’autostrade Ber-
lin-Helmstedt qui traverse la
zone russe d’Allemagne.
Cette nouvelle mesure soviéti
que suit immédiatement le refus
russe de laisser les techniciens
américains et britanniques assu
rer l’entretien des lignes télépho
niques et télégrphiqus entre
Berlin et l’ouest qui a déjà en
traîné une protestation officielle
américaine.
Les Américains et les Britan
niques ont d’ailleurs accepté cet
te demande russe. Ils ne pou
vaient pas faire autrement, car
l’accord avec les Russes ne pré
voyait le fonctionnement des pos
tes de secours qu'en hiver.
Les puissances occidentales
manifestent leur intention
de ne pas quitter Berlin
Les autorités anzlo-américai-
nes de l’ex-capitale allemande ont
donné l’ordre de remettre immé
diatement en état la plus impor
tante centrale électrique de Ber
lin. qui avait été démontée par
les Russes en juin 1945.
Selon les Berlinois, cette déci
sion manifesterait la volonté des
puissances occidentales de ne pas
quitter Berlin.
L’armée colombienne n’est point
encore parvenue à reprendre en-
tièrement le contrôle de Bogota et
de la plupart des villes où la révo
lution a fait rage. En effet, dans
la capitale même, aux scènes de
violence collective et parfaitement
organisées, qui ont amené la mort
de 300 à 500 personnes et le pil
lage systématique tant des locaux
de la Conférence panaméricaine
que des ministères de la Justice
et des Transports, des églises et
également des quartiers commer
ciaux incendiés ensuite, a succédé
la période des attaques indivi
duelles menées par des tireurs
isolés placés en des points judi
cieusement choisis par les chefs
révolutionnaires.
La police n’est point encore
sortie de son mutisme et continue
de ne pas prêter aide au gouver
nement ou aux émeutiers.
Dans Bogota qui ressemble à
une ville bombardée, les dégâts se
montent à des dizaines de mil
lions de dollars. Les habitants ter
rorisés et affamés restent chez
eux derrière leurs volets clos et
(Lire la suite en troisième page.)
normale de la facilité
avec laquelle on a to-
1ère, depuis plusieurs
mois, les diverses acti
vités des anciens
vichyssois et collabo-
rateurs.
On annonce
la constitution
d’un comité d’honneur pour la
libération du maréchal Pétain.
Ce comité est ainsi composé :
Louis Madelin, de l’Académie
française ; secrétaire général :
général Hering ; membres : Son
Eminence le cardinal Liénart,
Mme la maréchale Joffre, Henry
Bordeaux, de l’Académie fran
çaise. André Chaumeix, de l’Aca-
démie française, colonel Fabry,
ancien ministre de la Guerre,
Edmond Jaloux, de l’Académie
française, de Laboulaye, ambas
sadeur de France, amiral Lacaze,
de l’Académie française, généraux
Lafond, de Ferriny, professeur P,
Mauriac, de la Faculté de médee
cine de Bordeaux. Jérôme et Jean
Tharaud, de l’Académie française.
Ce comité est ouvert à toutes
les personnalités françaises et des
pays alliés qui désirent en faire
partie. , il se propose de deman-
der aux pouvoirs publics la libé-
ration du maréchal Pétain, e
“Nous n’avons aucune espèce de
goût pour les blocs antagonistes
mais nous jugeons nécessaire qu’in-
tervienne une solution
77
déclare M. Robert SCHUMAN au Congrès
de la fédération M.R.P. de Seine~et~Ois^
“ Si une entente à quatre se révèle
impraticable, nous la ferons à trois’
Préludant, en quelque sorte, à
une semaine politique qui s’an
nonce comme devant être extrê
mement chargée et à la rentrée
parlementaire proprement dite, de
nombreux discours ont encore
marqué la journée de dimanche.
Les plus Importante sont ceux
que prononcèrent MM. Robert
Schuman, P.-H. Teitgen et Da
niel Mayer.
Le président du Conseil a pris
la parole au cours de la dernière
séance du congrès de la fédéra
tion M. R. P. de Seine-et-Oise.
Après avoir souligné’ que la
France ne consentirait pas à un
rôle de ‘
man a
« En
magne,
dupe, M. Robert Schu-
déclaré :
ce qui concerne TAUe-
on doit tenir compte de
l’existence de pays allemands qui
se distinguent géographiquement
et ethniquement, plutôt que d’une
unité trop souvent menaçante ei
génératrice de régimes
res.
» Nous voulons maintenir nos
droits. Si une entente à quatre sa
révèle impraticable, nous la feo
rons à trois. Nous n’avons aucun»
espèce de goût pour les blocs an-
tagonistes mais nous jugeons née
cessaire qu’intervienne uns soin*
tion, la moins mauvaise possiNla,
mais qui soit tout de même un»
solution. 3
Passant ensuite aux problèmes
de politique intérieure, le prési-
dent du Conseil a affirmé son
désir de s’entendre avec tous ceux
qui, précisément, veulent uns
telle entente, mais à une condie
tion, toutefois.
« Encore faut-il savoir sur
quoi, et accepter les mêmes res*
ponsabilités et les mêmes impo*
(Lire la suite en troisième page.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Mon
credo
LA CHRONIQUE
de de Pavis»
LA BOMBE
du restaurant Foyet
À propos de la mort de Paul Delesalle
par ALEXANDRE ZEVAÈS
Vous croyez sérieusement que la
guerre est possible ? Ah là là, vous
me faites rire!... D’abord, pprsonnt
n’en veut. Supposez-vous réelle
ment qu’en 1948 une telle éventua
lité soit à envisager ? Les Améri
cains bluffent et les Russes sont bien
trop malins et trop avisés pour y
avoir recours. Le temps travaille
pour eux, ils ont à reconstituer leurs
forces, et puis la bombe atomique,
n’est-ce pas!... Non, tout ce qui se
passe à Berlin n'est qu’épreuve de
forces, trompe-l'œil, amusettes et
farce pure. Moi, je vous dis qu’il
n y aura pas de guerre. Vous me
demandez mes raisons ? Je suis in
capable de vous en fournir, mais
fiez-vous à moi : je ne la sens pas,
Cela doit vous suffire.
Bien sûr, à force de tirer sur la
corde, un jour ou l’autre elle finit
pat céder. Et je conviens parfaite
ment lorsque je raisonne — ce qui
m’arrive rarement, par bonheur —•
qu’on ne joue pas impunément avec
des allumettes devant un baril di
poudrt. Mais qui est-ce qui veut lA pas le couvercle,
guette ? Personne. Ce ne sont pas
assurément les Américains, pacifiques,
démocratiques et chrétiens. Quant aux
Russes, qu'auraient-il» à y gagner ?
Rien, Le petit père Staline n'est pas
immortel. Et le jour où il rendra son
âme à Dieu — à supposer qu'il ait
une âme et qu’il y ait un Dieu —
tout le bolchevisme s’écroulera.
D’ailleurs le communisme est
partout en retrait et le R.P.F. par
tout en progrès. Attendez seulement
quelques mois et vous verrez de
Gaulle à la tête de la France. Alors
c’en sera fini du péril communiste.
Si vous m’en croyez, n’attendez pas à
demain pour vous rallier au parti
des vainqueurs. Nous avons devant
nous vingt ans de tranquillité. La
guerre n’est pas seulement évitable :
elle est impossible. L’humanité con
tinue imperturbablement sa marche
vers le progrès et il suffit de fermer
les yeux pour y croire.
...Sur le fourneau du diable la
guerre cuit à l’étouffée- Ne soulevez
Les journaux ont annoncé la mort, à l’âge de
soixante-dix-huit ans, de Paul Delesalle, qui fut l’un
des pionniers du syndicalisme révolutionnaire et
l’un des premiers secrétaires de la C.G.T.
Delesalle avait débuté par l’anarchisme. Je me
souviens de nos controverses d’il y a cinquante et
quelques années où le libertaire fervent qu’il était
et le guesdiste que j’étais et que je suis demeuré
se heurtaient et se menaçaient -cordialement de se
fusiller l’un l’autre. Mais comme tous ceux qui
connaissaient Delesalle, j’appréciais sa sincérité, sa
loyauté et son courage à affirmer son idéal en une
période de lois scélérates et de féroce répression.
En 1895, comme Emile Pouget, comme Yvetot,
comme Merrheim, comme Jouhaux et tant
- d’autres compagnons anarchistes, il applaudit à la
fondation de la Confédération Générale du Tra
vail et devint l’un des adeptes résolus de ce que
l’on a appelé « l'anarcho-syndicalisme ». Il
collabora aux organes de la C.G.T., la Poix dit
Peuple et la Bataille syndicaliste et à l'Action
directe, hebdomadaire qui parut en 1908 et qui
se proposait de lutter pour « la sauvegarde de
l’autonomie et de l’indépendance du mouvement
syndical ». En 1909, il publia dans la collection
du Mouvement prolétarien, éditée par Marcel
Rivière, une intéressante brochure sur les Bourses
du Travail et la C.C.T.
Depuis une vingtaine d’années, il s’était retiré
de l’action militante et il avait installé 16, rue
Monsieur le Prince, sous la dénomination « La
Publication sociale », une petite librairie où
curieux, amateurs et militants pouvaient trouver des
collections et brochures introuvables ailleurs et
où se rencontraient volontiers des anciens du
socialisme et du syndicalisme. Y fréquentait
notamment Georges Sorel, qui y continuait ses
bavardages et ses médisances interminables com
mencées vingt-cinq ans plus tôt chez Péguy, aux
bureaux des Cahiers de la quinzaine ; car cet
ingénieur en retraite, à la figure placide, qui faisait
l’apologie des violences, était doté de la plus perfida
langue que l’on puisse imaginer.
En 1938, Paul Delesalle publia au Bureau
d’éditions du parti communiste une brochure d’un®
centaine de pages, Paris sous la Commune, où i
a recueilli quelques documents sur la vie de sa
capitale de mars à mai 1871.
Avec l’âge, tout en demeurant obstinément
fidèle aux idées qui avaient enflammé sa jeunes se,
Delesalle était devenu plus tolérant à l’égard des
diverses fractions socialistes, et lors de notre der
nière conversation, antérieure, hélas 1 à la guerre,
il me rappelait l’article qu’à la mort de Julea
Guesde il avait consacré à celui-ci dans la Bataille
syndicaliste et dans lequel il saluait en lui < la
plus grand des précurseurs du socialisme contem
porain. »
J’ai rappelé plus haut que dans sa jeunesse
Delesalle avait été ardemment anarchiste. Voici
un fait, peu connu, qui se rattache à cette période
de son existence :
Le 4 avril 1894 — voici, presque jour pouf
jour, cinquante-quatre années — une bombe
éclatait chez Foyot. Situé sur la rive gauche, à
l’angle de la rue de Tournon et de la rue de
Vaugirard, face au jardin et au palais du Luxent
bourg, Foyot, à la fois hôtel et restaurant, étad
par excellence la maison bourgeoise, sérieuse,
calme, paisible. Pas de terrasse bourdonnante, pas
de dehors aguichants et raccrocheurs ; mais dea
salons austères et cossus. Aux tables du restaurant,
une clientèle de sénateurs rassis, se racontant à me
voix une bien bonne histoire, ou échangeant des
vues sur le ministère, sur la séance de la veille of,
celle du lendemain. Quelques provinciaux aussi,
attirés par la réputation de l’établissement et voulant
s’offrir un menu confortable. Le prix des me®
écartait délibérément le vulgaire, et l’on y pouvai
répéter le mot qu’avait précisément inspiré un
restaurant du boulevard 3 la chère y est chics,
AZirs te suite sa trolteme pope.
nous re-voilà !
LA REVANCHE DE VICHY
Un COMIe “D’HONNEUR”
demande la libération
DE L IMPOSTEUR’
A TARTUFE
par Émile BURÉ
Donc, je suis un « imposteur ». C’est Tartufe, de /'Aube.
qui le dit. Pourquoi, mon Dieu ? Parce que je n’ai pas publié
dans son intégralité l’article de Georges Bidault du 30
sep-
tembre 1938, qu’il vient seulement de mettre sous mes yeux.
Je demande à notre rédacteur en chef de le reproduire aus
sitôt. Il ne m’embarrasse nullement. cet article, et m’embar-
rasserait-il que je ne le laisserais pas pour vêla ignorer à nos
lecteurs.
A l’Ordre de Paris nous avons le goût du document, même
quand il contrarie notre politique et nous le montrons cha
que jour. Que notre pieux confrère nous imite, qu’il révèle
d'abord à ses lecteurs le texte complet de l’article de moi qu’il
a jésuitiquement tronqué et celle polémique n’aura pas été
inutile.
Il faut que je dise, avant de la poursuivre, comment s’en
gagea celle polémique. Je me repose le dimanche, en bon
chrétien, et je cède le samedi soir ma place d’éditorialiste à
mon jeune ami et déjà vieux collaborateur René Saive. Nos
lecteurs n’y •perdent point. Or, le dimanche 11 avril, celui-ci,
avec le charmant humour qui lui appartient, s’avisa, ayant lu
le Dictionnaire des Giroueltes, de sortir de ce livre certains
écrits bidauldistes et merpéistes qui l'avaient frappé. A mon
retour je lui déclarais qu’ils m’avaient tout à la fois intéressé
et surpris, car je m’étais habitué, par faute de mémoire, à
répéter qu’à Paris, si l’on omet l’Humanité, trois journaux seu
lement : /'Aube, /'Epoque de Kérillis et /'Ordre avaient été
nettement antimunichois. L’Aube l’a été moins nettement que
/ Ordre, c’est un fait maintenant établi, comme chacun pourra
s’en convaincre en lisant, à notre quatrième page, l’article de
Georges Bidault que nous donnons tel que l’Aube le donna.
Après cela je me garderai d’avancer que l’auteur du Dic
tionnaire des Girouettes n’a pas à fournir d’explications à
celui-ci au sujet de la mutilation de ses articles et à René
Saive et à moi-même qui les avons de confiance utilisés. Je
les attends, ses explications indispensables. Mais aurait-il com
mis des faux impardonnables cela n’autoriserait pas l’Aube à
en commettre un de même sorte pour m’accabler et surtout
à se refuser de le reconnaître, en dépit de la prière que je
lui en ai faite. L’organe officiel du M.R.P. déclare que « la
bonne foi » étant « absente » chez moi, il met un terme à un
dialogue « où je suis seul à me complaire ». Goûtez le déli
cieux de cette escobarderie. Lésé par un faux je jouis du dom
mage dont je souffre et me voilà masochiste !
A la vérité, il convient d'élever le débat. Les démocrates
chrétiens de /'Aube, la première guerre mondiale terminée,
pratiquèrent une politique pacifico-germanophile qu’a fort bien
exposée Francisque Gay dans la lettre qu’il adressa durant l’oc
cupation aux autorités allemandes pour sauver des résistants
en danger, et ils furent pris au dépourvu à l’heure de Munich
qui marqua l’échec définitif de cette politique fautrice de
guerre. C’est leur excuse et c’est leur mérite de s'être repris
alors que tant d’autres s’enfonçaient jusqu’au crime dans l’er
reur. Qu’ils exigent après cela d’autres lauriers que ceux aux
quels ils ont droit, fâcheuse présomption de leur part! Je n’ai
rien dit de plus, mais aussi rien de moins.
Les autonomistes algériens
définitivement battus
au scrutin de ballottage
ILS N’AURONT FINALEMENT QUE 18 ÉLUS
DANS UNE
Grève partielle
aux usines Renault
On signale que des mouvements
de grève ont éclaté hier après-
midi dans les forges et les ate
liers de tôlerie des usines Re
nault. D’autre part, dans l’ensem-
blé de l’usine une certaine effer
vescence qui pourrait permettre
de croire que d’autres mouve
ments < d’avertissement » auront
lieu demain
L’Allemand auteur du
protocole « IVI » aurait
fait des aveux
New-York. 12 avril. — Cy-
rus Sulzberger, correspon
dant du New York Times
déclare, dans une dépêche
datée de Gênes, que le proto
cole « M » (le soi-disant
plan du Kominform sur la
fomentation de grèves dans
la Ruhr et le sabotage du
plan Marshall), est un faux
selon les preuves qu'on vient
d’obtenir.
« De source absolument di
gne de foi », Sulzberger an-
nonce : « L’Intelligence Ser
vice britannique, qui a d'a
bord été trompé au point de
considérer ce document com
me authentique, a découvert
ensuite qu’il avait été prépa
ré en réalité par un Allemand
anticommuniste. Après une
enquête prudemment menée,
celui-ci a été arrêté, et l’on
croit savoir qu’il a passé des
aveux. »
LETTRE D’ALLEMAGNE
La magistrature allemande
est réactionnaire et vieillotte
DANS UN TRIBUNAL, LE PLUS JEUNE JUGE EST AGÉ DE 74 ANS
il y a un demi-siècle Paul
Bourget a écrit que les plus so
lides assises de l'ordre et de la
tradition en Europe étaient la
Chambre des Lords, le grand
état-major prussien et l’autocra
tie russe. On pourrait dire de
même qu’en Allemagne les foyers
de la réaction étaient la Caste mi
litaire, les hobereaux et la ma
gistrature. læs deux premières
castes ne sont plus novices, mais
la magistrature, à peine effleu
rée par l’esprit républicain sous
le régime de Weimar, redevenue
rétrograde et servile sous le IIP
Reich, demeur e encore un foyer
de la réaction. Couverte par la
notion sacro-sainte de l’inamovi
bilité dans les zones occidentales,
populaire et politique dans la
zone russe, la justice allemande
est loin de donner les garanties
élémentaires aux justiciables et
de contribuer à la démocratisa
tion de l’Allemagne.
Les jugements rendus rappel
lent ceux des tribunaux sous la
Restauration ou des Commissions
mixtes sous le IP Empire.
La justice allemande composée
de gens vieux ou de jeunes in
compétents, possède une organi-
sation surannée et comporte des
rouages inutiles. Son fonctionne
ment nous reporte aux tribunaux
comiques de Courteline ou aux
justices de paix de Paris de Re
né Benjamin, Le ministre de la
Justice de la zone russe, Scheffer,
est un honorable magistrat, mi
nistre de la monarchie, âgé de 86
ans. A Berlin, dans un tribunal,
le plus jeune juge est âgé de 7
ans et à Halle la majorité des
magistrats ont fêté leurs noces
de diamant.
Berlin comptait, avant 1933,
un barreau composé de 3.000 avo-
cats. Après la dénazification, le*
barreau en compte 613, dont 50
font fonction de procureurs et
120 sont juges.
Il n’est pas étonnant, dans ces
conditions, que les procès —
37.000 ont été inscrits au rôle à
Berlin pendant une année —
traînent en longueur. Si on y
ajoute la corruption du petit per
sonnel qui fait disparaître les
dossiers, les traitements insuffi
sants, les complaisances faciles à
acquérir et la découverte de plu
sieurs faux magistrats sans diplô
mes, la magistrature allemande
. se présente sous un aspect peu
recommandable.
Dans la zone russe, le rajeu
nissement de la magistrature a
été effectué par la création des
« juges populaires », recrutés par
une sélection de classe après huit
mois d’études. Leur nombre n
représente que 10 % à peine sur
les 1.228 magistrats de la zone
et, d’autre part, leur rendement
a causé certaines déceptions. La
pression exercée par certains mi
nistres pour obtenir des magis
trats leur adhésion aux syndi
cats ouvriers et un certain con
formisme politique, influent sur
l’indépendance de la magistrature
dans un autre sens.
Cet état d’esprit est d’autant
plus dangereux que les tribunaux
seront dorénavant compétents en
matière de dénazification et que
la création d’une cour de cassa
tion de la bizone a considérable
ment élargi leur champ d’action.
Les magistrats allemands au
raient, d’ailleurs, tort de se gê
ner, lorsque leurs confrères du
tribunal américain de Nuremberg
abandonnent, malgré la protesta
tion du procureur général Tay
lor, une partie de l’acte d’accu-
sation contre la famille Krupp.
L. LEONTIN.
ASSEMBLÉE DE 120 MEMBRES
C'est dans le calme que se sont
déroulées dimanche les élection
algériennes. Aucun incident n'a
été signalé.
Les résultats de ce second tour
se caractérisent par la défaite
écrasante subie par les autono
mistes et le succès du R.P.F. et
de l’Union algérienne.
Le premier tour avait déjà mar
qué l’hostilité des électeurs envers
les candidats séparatistes tant
pour le premier collège (citoyens
Français) que pour le second
(musulmans).
Ce deuxième scrutin a cependant
confirmé d’une façon irréfutable
l’impopularité dans leurs pays
même des leaders musulmans
Ferhat Abbas et Messali Hadj,
dont la propagande avait cepen
dant été soigneusement orches
trée.
(Lire la suite en troisième page.)
AU CONSEIL
INTERMINISTERIEL
Le prix
des journaux
Le Conseil interministériel obli
gé de résoudre le difficile pro
blème de la presse et pour com
mencer par le commencement, ce
lui du papier journal, a décidé,
hier, de procurer à l'opinion pu
blique de la pâte de bois allemand
à des cours moins prohibitifs. Il
reste à mettre d’accord le secré
tariat des Affaires allemandes et
le ministère de l’Economie natio
nale.
Pour faire baisser le prix
du lait
Pour faire baisser le prix du lait,
M. Pflimlin, ministre de l’Agricul-
ture, a proposé un plan habile-
ment monté pour la rationalisa
tion de la production agricole, no-
tamment par ‘attribution de pneus
et de carburant à des prix rai
sonnables.
Le Conseil a envisagé des mesu
res coordonnées pour la baisse si
multanée du poisson, de la viande
et des légumes, et comme M. Abe-
lin, secrétaire d’Etat à la prési
dence du gouvernement, a, dans
son compte rendu à la. presse, in
sisté surtout sur la marée, les
achats prioritaires du matin même
en poisson, il est à présumer que
le Conseil d’hier s’est occupé princi
palement de réduire le prix de la.
viande, mais qu'il ne tient pas à
prévenir les intéressés trop inté
ressés des mesures prises contre
leur soif de spéculation.
R. P.
A LA salle DE LA MUTUALITE
Le Congrès constitutif
de C.G.T. Force Ouvrière
s'est ouvert hier matin
M.
de
C’est au
Bothereau définit les grandes lignes
faction de la
palais de la Mutualité,
nouvelle centrale
LA CONFERENCE
PANAMERICAINE
continuera de siéger
A BOGOTA
La Colombie rompt les relations
diplomatiques avec
ru. JL S. S
LA TENTATIVE DE RÉVOLUTION A FAIT
500 MORTS ET D’IMMENSES DEGATS
LA GUERRE DES NERFS
APRÈS BERLIN
VIENNE ?
Les Russes obtiennent la fermeture
des postes de secours américains
sur l’autostrade reliant la capitale
allemande
ouest
DE PETAIN
Académiciens, généraux
amiraux, prélats, parmi
les premiers signataires
Une
du
de
belle manifestation
après tant d’autres
même genre, mais
moindre envergure
est la conséquence
Vienne, seconde capitale germa
nique,- se trouve vis-à-vis des zo
nes d’occupation alliées dans une
situation semblable à celle de Ber
lin, étant comme elle isolée dans
la zone soviétique.
. Les Russes, satisfaits sans doute
de la tactique qu’ils ont employée
en Allemagne, l’utilisent mainte
nant en Autriche.
Des gardes soviétiques armés
de mitraillettes ont arrêté hier
toutes les voitures transportant
des militaires britanniques le long
du corridor de 150 kilomètres re
liant la zone anglaise d’Autriche
à Vienne.
La commission consultative des
puissances occupante s’était mise
d’accord pour permettre l’accès
entre toutes les zones et la capi
tale enclavée dans la zone russe
et les quatre puissances s’étaient
entendues il y a deux ans et de
mi pour instituer un laissez-passer
gris libellé eu quatre langues qui
devait être le seul permis néces-
«aire pour ce transit. Or le? Rus-
LA GRÈVE
des charbonnages
américains
est terminée
John Lewis ordonne
aux mineurs
de reprendre le travail
Qualité améliorée
8 5 de 75 cent.
NICOLAS
VIEUX-CEPS
13-
La bout"'
à 10 h. 30, hier matin, que se sont
réunis sous la présidence de M.
Lenoir qui fut secrétaire de la
C. G. T. avant 1936, les mille dé
légués du congrès constitutif de
la C. G. T.-Force ouvrière. A la
tribune avaient pris place, aux
côtés du président de séance, un
certain nombre de délégués re
présentant des centrales étrangè
res, notamment : M. Finet, secré
taire général de la C. G. T. bel
ge, le secrétaire de l’International
des transports (l’un des fiefs des
« minoritaires à l’échelle inter
nationale », M. Chester, membre
des T. U. C., M. Williams, du
C. I. O., etc.
Immédiatement la parole a été
donnée à M. Bothereau, secrétaire
de la C. G. T.-F. O. qui a, en quel
que sorte, développé devant les
congressistes à la fois un rapport
moral et en même temps une
justification de l’activité de la
nouvelle centrale jusqu’à présent.
M. Bothereau s’est attaché tout
d’abord à justifier la scission.
Pour cela il a fait un vaste ex
posé de l’histoire du mouvement
syndical depuis 1921 jusqu’à nos
jours en décrivant par le menu
les trois scissions qui ont eu lieu
dans ce laps de temps : la pre
mière en 1921, la seconde pendant
la guerre, la dernière enfin qui
vient de donner naissance à la
C. G. T.-Force ouvrière.
M. Bothereau a affirmé que
l’unité de la G. G. T. n'avait ja
mais été que fort superficielle.
Il estime que ce fut plutôt une
sorte de juxtaposition des ten
dances qu’un véritable courant
de la nature se développant pour
ainsi dire en accord avec ‘lui-
même. La source de tous les
maux, M. Bothereau pense la voir
dans l’influence d’un parti poli
tique et il se réclame pour sa
part d’un « syndicalisme pur »
dégagé de l’emprise politique
quelle qu’elle «oit.
Evidemment, le secrétaire de
la
C.G.T. - Force ouvrière a surtout
dénoncé « la politisation de la C.
G.T. au service du parti commu
niste ». Mais il a tenu au cours
de son exposé à indiquer qu’il ne
voulait pas plus d'un contrôle
d’un autre parti que du contrôle
des communistes. M. Bothereau
en est arrivé ainsi jusqu’à la scis
sion de 1947 au sujet de laquelle
il a déclaré : « A la fin de 1947,
nous sentions venir les événe-
(Lire la suite en troisième page.)
Washington. — Une solution de
compromis ayant été obtenus au
sujet de la question épineuse des
pensions qui, il y a 29 jours, de
vait provoquer l’arrêt de travail
dans les houillères américaines et
mettre un terme aux fournitures
de charbon à l’industrie nord-
américaine de M. John Lewis a
ordonné hier à ses 400.000 mineurs
de reprendre le travail.
Ce projet de compromis lui a
été soumis par le sénateur Styles
Bridges, administrateur « neutre »
du Fonds de secours des mineurs.
Ce projet propose une pension de
100 dollars par mois pour les mi
neurs au-dessus de 62 ans qui
ont servi 20 ans dans l’industrie
et ont pris leur retraite après le
28 mai 1946.
M. Lewis avait demandé une
pension de 100 dollars pour les
mineurs de plus de 60 ans et
ayant 2'0 ans de service, mais il
voulait que tous les membres de
l’Union syndicale des mineurs
aient droit à cette retraite. Les
directeurs des mines ont déclaré
que seuls les mineurs ayant con
tribué au Fonds de secours béné
ficient de la pension.
L’accord a été annoncé juste
avant que Lewis et son syndicat
aient dû paraître devant la Cour
fédérale pour répondre < du mé
pris des ordres donnés > de faire
cesser la grève.
ses réclament maintenant aux mi
litaires des passeports ou des
cartes d’identité munies de photo
graphies.
Les autorités britanniques ont
accepté que les Soviets examinent
les cartes d’identité ou les passe
ports du personnel civil, mais ont
refusé de permettre que ces pré
rogatives s’exercent sur les mem
bres militaires de la commission.
Après avoir exercé leur pression
sur les moyens de transport fer
roviaires. les Russes s'évertuent
maintenant à gêner les communi
cations routières alliées entre Ber
lin et les zones occidentales
Les autorités soviétiques récla
ment, en effet, la fermeture — le
30 avril — des postes de secours
installés par les Américains et les
Britanniques sur l’autostrade Ber-
lin-Helmstedt qui traverse la
zone russe d’Allemagne.
Cette nouvelle mesure soviéti
que suit immédiatement le refus
russe de laisser les techniciens
américains et britanniques assu
rer l’entretien des lignes télépho
niques et télégrphiqus entre
Berlin et l’ouest qui a déjà en
traîné une protestation officielle
américaine.
Les Américains et les Britan
niques ont d’ailleurs accepté cet
te demande russe. Ils ne pou
vaient pas faire autrement, car
l’accord avec les Russes ne pré
voyait le fonctionnement des pos
tes de secours qu'en hiver.
Les puissances occidentales
manifestent leur intention
de ne pas quitter Berlin
Les autorités anzlo-américai-
nes de l’ex-capitale allemande ont
donné l’ordre de remettre immé
diatement en état la plus impor
tante centrale électrique de Ber
lin. qui avait été démontée par
les Russes en juin 1945.
Selon les Berlinois, cette déci
sion manifesterait la volonté des
puissances occidentales de ne pas
quitter Berlin.
L’armée colombienne n’est point
encore parvenue à reprendre en-
tièrement le contrôle de Bogota et
de la plupart des villes où la révo
lution a fait rage. En effet, dans
la capitale même, aux scènes de
violence collective et parfaitement
organisées, qui ont amené la mort
de 300 à 500 personnes et le pil
lage systématique tant des locaux
de la Conférence panaméricaine
que des ministères de la Justice
et des Transports, des églises et
également des quartiers commer
ciaux incendiés ensuite, a succédé
la période des attaques indivi
duelles menées par des tireurs
isolés placés en des points judi
cieusement choisis par les chefs
révolutionnaires.
La police n’est point encore
sortie de son mutisme et continue
de ne pas prêter aide au gouver
nement ou aux émeutiers.
Dans Bogota qui ressemble à
une ville bombardée, les dégâts se
montent à des dizaines de mil
lions de dollars. Les habitants ter
rorisés et affamés restent chez
eux derrière leurs volets clos et
(Lire la suite en troisième page.)
normale de la facilité
avec laquelle on a to-
1ère, depuis plusieurs
mois, les diverses acti
vités des anciens
vichyssois et collabo-
rateurs.
On annonce
la constitution
d’un comité d’honneur pour la
libération du maréchal Pétain.
Ce comité est ainsi composé :
Louis Madelin, de l’Académie
française ; secrétaire général :
général Hering ; membres : Son
Eminence le cardinal Liénart,
Mme la maréchale Joffre, Henry
Bordeaux, de l’Académie fran
çaise. André Chaumeix, de l’Aca-
démie française, colonel Fabry,
ancien ministre de la Guerre,
Edmond Jaloux, de l’Académie
française, de Laboulaye, ambas
sadeur de France, amiral Lacaze,
de l’Académie française, généraux
Lafond, de Ferriny, professeur P,
Mauriac, de la Faculté de médee
cine de Bordeaux. Jérôme et Jean
Tharaud, de l’Académie française.
Ce comité est ouvert à toutes
les personnalités françaises et des
pays alliés qui désirent en faire
partie. , il se propose de deman-
der aux pouvoirs publics la libé-
ration du maréchal Pétain, e
“Nous n’avons aucune espèce de
goût pour les blocs antagonistes
mais nous jugeons nécessaire qu’in-
tervienne une solution
77
déclare M. Robert SCHUMAN au Congrès
de la fédération M.R.P. de Seine~et~Ois^
“ Si une entente à quatre se révèle
impraticable, nous la ferons à trois’
Préludant, en quelque sorte, à
une semaine politique qui s’an
nonce comme devant être extrê
mement chargée et à la rentrée
parlementaire proprement dite, de
nombreux discours ont encore
marqué la journée de dimanche.
Les plus Importante sont ceux
que prononcèrent MM. Robert
Schuman, P.-H. Teitgen et Da
niel Mayer.
Le président du Conseil a pris
la parole au cours de la dernière
séance du congrès de la fédéra
tion M. R. P. de Seine-et-Oise.
Après avoir souligné’ que la
France ne consentirait pas à un
rôle de ‘
man a
« En
magne,
dupe, M. Robert Schu-
déclaré :
ce qui concerne TAUe-
on doit tenir compte de
l’existence de pays allemands qui
se distinguent géographiquement
et ethniquement, plutôt que d’une
unité trop souvent menaçante ei
génératrice de régimes
res.
» Nous voulons maintenir nos
droits. Si une entente à quatre sa
révèle impraticable, nous la feo
rons à trois. Nous n’avons aucun»
espèce de goût pour les blocs an-
tagonistes mais nous jugeons née
cessaire qu’intervienne uns soin*
tion, la moins mauvaise possiNla,
mais qui soit tout de même un»
solution. 3
Passant ensuite aux problèmes
de politique intérieure, le prési-
dent du Conseil a affirmé son
désir de s’entendre avec tous ceux
qui, précisément, veulent uns
telle entente, mais à une condie
tion, toutefois.
« Encore faut-il savoir sur
quoi, et accepter les mêmes res*
ponsabilités et les mêmes impo*
(Lire la suite en troisième page.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Mon
credo
LA CHRONIQUE
de de Pavis»
LA BOMBE
du restaurant Foyet
À propos de la mort de Paul Delesalle
par ALEXANDRE ZEVAÈS
Vous croyez sérieusement que la
guerre est possible ? Ah là là, vous
me faites rire!... D’abord, pprsonnt
n’en veut. Supposez-vous réelle
ment qu’en 1948 une telle éventua
lité soit à envisager ? Les Améri
cains bluffent et les Russes sont bien
trop malins et trop avisés pour y
avoir recours. Le temps travaille
pour eux, ils ont à reconstituer leurs
forces, et puis la bombe atomique,
n’est-ce pas!... Non, tout ce qui se
passe à Berlin n'est qu’épreuve de
forces, trompe-l'œil, amusettes et
farce pure. Moi, je vous dis qu’il
n y aura pas de guerre. Vous me
demandez mes raisons ? Je suis in
capable de vous en fournir, mais
fiez-vous à moi : je ne la sens pas,
Cela doit vous suffire.
Bien sûr, à force de tirer sur la
corde, un jour ou l’autre elle finit
pat céder. Et je conviens parfaite
ment lorsque je raisonne — ce qui
m’arrive rarement, par bonheur —•
qu’on ne joue pas impunément avec
des allumettes devant un baril di
poudrt. Mais qui est-ce qui veut lA pas le couvercle,
guette ? Personne. Ce ne sont pas
assurément les Américains, pacifiques,
démocratiques et chrétiens. Quant aux
Russes, qu'auraient-il» à y gagner ?
Rien, Le petit père Staline n'est pas
immortel. Et le jour où il rendra son
âme à Dieu — à supposer qu'il ait
une âme et qu’il y ait un Dieu —
tout le bolchevisme s’écroulera.
D’ailleurs le communisme est
partout en retrait et le R.P.F. par
tout en progrès. Attendez seulement
quelques mois et vous verrez de
Gaulle à la tête de la France. Alors
c’en sera fini du péril communiste.
Si vous m’en croyez, n’attendez pas à
demain pour vous rallier au parti
des vainqueurs. Nous avons devant
nous vingt ans de tranquillité. La
guerre n’est pas seulement évitable :
elle est impossible. L’humanité con
tinue imperturbablement sa marche
vers le progrès et il suffit de fermer
les yeux pour y croire.
...Sur le fourneau du diable la
guerre cuit à l’étouffée- Ne soulevez
Les journaux ont annoncé la mort, à l’âge de
soixante-dix-huit ans, de Paul Delesalle, qui fut l’un
des pionniers du syndicalisme révolutionnaire et
l’un des premiers secrétaires de la C.G.T.
Delesalle avait débuté par l’anarchisme. Je me
souviens de nos controverses d’il y a cinquante et
quelques années où le libertaire fervent qu’il était
et le guesdiste que j’étais et que je suis demeuré
se heurtaient et se menaçaient -cordialement de se
fusiller l’un l’autre. Mais comme tous ceux qui
connaissaient Delesalle, j’appréciais sa sincérité, sa
loyauté et son courage à affirmer son idéal en une
période de lois scélérates et de féroce répression.
En 1895, comme Emile Pouget, comme Yvetot,
comme Merrheim, comme Jouhaux et tant
- d’autres compagnons anarchistes, il applaudit à la
fondation de la Confédération Générale du Tra
vail et devint l’un des adeptes résolus de ce que
l’on a appelé « l'anarcho-syndicalisme ». Il
collabora aux organes de la C.G.T., la Poix dit
Peuple et la Bataille syndicaliste et à l'Action
directe, hebdomadaire qui parut en 1908 et qui
se proposait de lutter pour « la sauvegarde de
l’autonomie et de l’indépendance du mouvement
syndical ». En 1909, il publia dans la collection
du Mouvement prolétarien, éditée par Marcel
Rivière, une intéressante brochure sur les Bourses
du Travail et la C.C.T.
Depuis une vingtaine d’années, il s’était retiré
de l’action militante et il avait installé 16, rue
Monsieur le Prince, sous la dénomination « La
Publication sociale », une petite librairie où
curieux, amateurs et militants pouvaient trouver des
collections et brochures introuvables ailleurs et
où se rencontraient volontiers des anciens du
socialisme et du syndicalisme. Y fréquentait
notamment Georges Sorel, qui y continuait ses
bavardages et ses médisances interminables com
mencées vingt-cinq ans plus tôt chez Péguy, aux
bureaux des Cahiers de la quinzaine ; car cet
ingénieur en retraite, à la figure placide, qui faisait
l’apologie des violences, était doté de la plus perfida
langue que l’on puisse imaginer.
En 1938, Paul Delesalle publia au Bureau
d’éditions du parti communiste une brochure d’un®
centaine de pages, Paris sous la Commune, où i
a recueilli quelques documents sur la vie de sa
capitale de mars à mai 1871.
Avec l’âge, tout en demeurant obstinément
fidèle aux idées qui avaient enflammé sa jeunes se,
Delesalle était devenu plus tolérant à l’égard des
diverses fractions socialistes, et lors de notre der
nière conversation, antérieure, hélas 1 à la guerre,
il me rappelait l’article qu’à la mort de Julea
Guesde il avait consacré à celui-ci dans la Bataille
syndicaliste et dans lequel il saluait en lui < la
plus grand des précurseurs du socialisme contem
porain. »
J’ai rappelé plus haut que dans sa jeunesse
Delesalle avait été ardemment anarchiste. Voici
un fait, peu connu, qui se rattache à cette période
de son existence :
Le 4 avril 1894 — voici, presque jour pouf
jour, cinquante-quatre années — une bombe
éclatait chez Foyot. Situé sur la rive gauche, à
l’angle de la rue de Tournon et de la rue de
Vaugirard, face au jardin et au palais du Luxent
bourg, Foyot, à la fois hôtel et restaurant, étad
par excellence la maison bourgeoise, sérieuse,
calme, paisible. Pas de terrasse bourdonnante, pas
de dehors aguichants et raccrocheurs ; mais dea
salons austères et cossus. Aux tables du restaurant,
une clientèle de sénateurs rassis, se racontant à me
voix une bien bonne histoire, ou échangeant des
vues sur le ministère, sur la séance de la veille of,
celle du lendemain. Quelques provinciaux aussi,
attirés par la réputation de l’établissement et voulant
s’offrir un menu confortable. Le prix des me®
écartait délibérément le vulgaire, et l’on y pouvai
répéter le mot qu’avait précisément inspiré un
restaurant du boulevard 3 la chère y est chics,
AZirs te suite sa trolteme pope.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.23%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.23%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t51173233/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t51173233/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t51173233/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t51173233/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t51173233
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t51173233
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t51173233/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest