Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-04-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 avril 1948 09 avril 1948
Description : 1948/04/09 (A2,N191). 1948/04/09 (A2,N191).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5117320z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
au BON MARCHE
O SAINTE
• IB E B T E
de la presse
par Emile BURÉ
Quand on demandait à Clemenceau ce qu’il pensait de la
liberté de la presse il répondait : « Elle m’a fait trop de bien
pour que j’en dise du mal, elle m'a fait trop de mal pour que
j’en dise du bien. » Nul ne fut. en effet, plus calomnié que lui.
La liberté de la presse est désirable, mais elle demeure
encore dans le devenir comme tant d’autres libertés. Les jour
nalistes qui la louent avec le plus de chaleur sont même ceux
qui s’acharnent le plus contre elle. Ils n’informent pas. ils dé
forment; ils ne critiquent pas, ils insullent et se refusent
même à publier les réponses de ceux qu’ils ont insultés. On
prétend que l’exislence de journaux de toutes les opinions
permet finalement au public, les confrontant toutes, de dis
tinguer le vrai du faux et de retrouver la sérénité dans la
justice. Pluralisme de candeur, d’illusion qui suppose que tout
citoyen lit tous les journaux, c’est-à-dire l’impossible. Il n’en
lit qu’un à l’ordinaire et, de préférence, celui qui flatte sa
passion du moment, ce qui risque toujours de faire de lui
un sectaire imperméable à la vérité et, parlant, électeur redou
table dans toute démocratie.
Je fuis ces réflexions à la suite de la polémique qui m’a
mis aux prises avec /'Aube. J’ai prouvé que ce pieux journal
avait commis, dans l’intention de m’embarrasser, un faux ca
ractérisé. L’attendiez-vous à repentance ? Non, n’est-ce pas ?
Moi non plus. Non seulement il ne se repent pas, mais il pèche
de nouveau avec allégresse. Son rédacteur ira deux fois à
confesse du lieu d’une et. ayant travaillé pour la bonne cause
en s’efforçant de déshonorer le mécréant que je suis, il trou
vera dans l’absolution qui lui sera donnée une
audace nou-
velle pour perpétrer de nouvelles fautes tout aussi crimi
nelles.
M. Emile Buré est ambitieux, écrit le bon apôtre de l’ « Aube ».
Il s’est juré de faire accroire que l’ « Aube » en général et Georges
Bidault en particulier auraient eu. au moment de Munich, une atti
tude coupable.
Je doute que M. Buré parvienne au bout de cette entreprise
qui découragerait de plus hardis que lui. Il aura contre lui- la mé
moire des Français, moins versatile que la sienne.
Mais il avoue lui-même son découragement et signe son échec
quand il déclare,
vail, que Georges
nettement ( sic)
l’époque.
Ah ! la belle
tout platement, en présentant le fruit de son tra-
Bidault lui apparaissait maintenant comme moins
« antimunichois » qu'il ne lui était apparu à
dérobade, le piteux aveu !
Monsieur Buré, n’accusez plus votre mémoire pour colorer un
changement de sentiment dont nous voulons ignorer la raison. Rap
pelez-vous 1938. On était alors munichois ou antimunichois. Tout
l’un ou tout l’a litre.
Puisque, dans le feu de votre hargne présente, vous n'osez pas
écrire que l’ « Aube > aurait été munichoise, tous ont compris et
rejoignent ceux qui se rappellent que l' « Aube » fut une des cita
delles de l’ « antimunichisme ».
Je n'ai pas dit que F Aube n'avait pas été aidiinunichpise,
j’ai dit et prouvé qu’elle l’avait été tardivement, plus tardive
ment. même que je ne te croyais, ma mémoire m’ayant trompé.
Elle ne l'était pas au retour de Daladier de Munich, le 30 sep
tembre 1938, quand Georges Bidault écrivait à cette date:
« Après la journée d’hier on peut considérer que la paix est
sauvée. Il ne faut pas que soit déçue la grande espérance qu’a
soulevée dans le sentiment public celle conférence qu’aptes
tout il vaut mieux faire maintenant que jamais. »
Elle
2* année. — N° 191.
PRIX : 5 FRANCS
Directeur politique : Émile BURÉ
Le second train
de baisse
n est pas encore
IB DISPOSITIONS SERAIENT CONNUES VERS B 10 AVRIL
Bien que le gouvernement de
meure très discret sur le second
train de baisse et démente que M.
L. Jouhaux ait été reçu par M.
R. Schuman hier, il semble proba
ble que ces mesures seront connues
avant la rentrée du Parlement et
la séance plénière du Conseil éco
nomique, c’est-à-dire le 20 avril.
Les différents départements
ministériels examinent la possibi
lité d’accorder des dégrèvements
de taxes sur la viande et sur les
transports, mais aucune décision
n est intervenue. En revanche,
l’éventualité d’une baisse du prix
du tabac et d’une augmentation
de la ration de pain parait très
improbable. On estime cependant
que la délégation du Conseil éco
nomique ne se tient pas encore
pour battue, et tiendra ferme sur
les suggestions qu’elle a déjà pré
sentées aux pouvoirs publics.
LA RUSSIE
pourrait fournir
une grande partie
des céréales
qui manquent
à l’Europe
Washington. — La commission
des Nations Unies pour le ravi
taillement de secours prévoit que
la Russie pourra envoyer assez de
blé et de céréales de ses considé
rables moissons de cette année
pour alléger la famine en Europe.
Dans un rapport fourni au
conseil de l’organisation mondiale
du ravitaillement et de l’agricul
ture (F.A.O.L la commission
composée de onze nations dé
clare :
« Les exportations de céréales
de l’U.R.S.S. qui ont été favora
blement incluses dans les estima
tions préalables des fournitures
possibles sont, en fait, en train de
l’était moins encore quand celui-ci poursuivait, te se matérialiser. Pendant l’année
, 97 . - . e - . . ,‘iu 4. —2. u cüTipnl ü e g' 13 y ■ a -s 1-, 122 -",124
3 octobre 1938 : « M. Daladier est allé hier soir se recueillir
sur la tombe du Soldat inconnu et ranimer la flamme. M.
Champelier de Ribes l’accompagnait. Cette manifestation, qui
a été radiodiffusée, fut très émouvante, >
Mais je n’abuserai pas des citations favorables à ma cause.
Je ne tiens nullement à diminuer le mérite de l’Aube et de
Georges Bidault, mais je ne souffre pas qu’on l’exagère dans
un but électoral. L’Ordre fut antimunichois dès le 1er octobre
1938 et l’Aube était encore munichois à cette date : voilà
le fait incontestable que ne seront jamais à même de cons
tater les lecteurs de ce journal qui se refuse à rétablir dans
son intégralité l’article signé de mon nom à cette date, qu’a
tronqué jésuitiquement son rédacteur, faussaire authentique.
Le Populaire a jugé bon d’apporter du secours à l’Aube.
Touchante et charitable rencontre de l’humanisme socialiste
et de l’humanisme chrétien ! Son rédacteur chargé de la revue
agricole courante, les envois réels
d’U.R.S.S. peuvent absolument
équivaloir les estimations de l’été
dernier et ceci contribuera d’une
façon appréciable à un allégement
de la situation de la période juil
let-septembre, période particuliè
rement difficile. »
de presse a, sans attendre ma réponse, reproduit, tronqué par
les soins de l’Aube, mon article du 1er octobre 1938. Je
casais, il ne pouvait pas savoir, désireux de m’accabler,
l’ex-
. qu’il
faisait pour cela usage d’un faux. Je lui ai donc envoyé, pour
le renseigner. une lettre explicite dont il a tenu compte à la
cavalière. Selon lui, dans mon article j’avais soutenu le pour
et le contre. C’est imbécile. Il ne sait pas lire, Je m’en doutais
encore qu’il eût été choisi pour rédiger la revue de la presse
de l’officiel socialiste, maintenant j’en suis sûr. Je ne crois
pas, après cela, que Léon Blum le félicitera de son interven
tion dans une polémique où il n’avait rien à faire. Parler de
Munich au Populaire, c’est en effet, comme le faisait remar
quer hier le rédacteur chargé chez nous de la revue de la
presse, parler de corde dans la maison d’an pendu.
Mais avec tout cela, moi, je suis lésé. Vais-je être obligé,
pour me faire rendre justice, d’envoyer par huissier une lettre
de rectification à l’Aube dont la lumière se confond de plus
en plus avec celle du crépuscule ? O sainte liberté de la
■ presse !
VENDREDI
9 avril 1948
LA PROCHAINE
REUNION
des “Seize
est fixée
NOUVELLE TENSION
au 16 avril
LE GÉNÉRAL CLAY CONSIDÈRE
comme " insultante et provocante
99
Peu de variations au bilan
de fin de mois de la Banque
de France
L’échéance de fin de mois pa
rait avoir eu beaucoup moins d'in
fluence que de coutume sur la
situation de la Banque de France
La circulation au 1er avril a
progressé de moins de 2 milliards
à 774,9 milliards et les avances à
l’Etat ont diminué de 900 millions
—à 154,1 milliards.
Londres, 8 avril. La prochai
ne réunion des seize pays béné
ficiaires de l'E. R. P., à laquelle
assisteront M. Bevin et les autres
ministres des Affaires étrangères,
a été définitivement fixée au 16
avril, a annoncé aujourd’hui un
porte-parole du Foreign Office.
Avant la séance plénière se tien
dra, le 14 avril, une réunion de
« suppléants » des ministres qui,
durant deux jours, prépareront la
conférence proprement dite. On
s'attend que la séance plénière
amène la création de l'organisa
tion permanente chargée de la
gestion du plan Marshall.
la note du maréchal
Berlin. — L’accident de Berlin
connaît un nouveau rebondisse-
ment. Le maréchal Sokolovsky a,
en effet, catégoriquement rejeté la
demande britannique d’une en
quête quadripartie sur la collision
du Viking. Le maréchal russe
attribue en outre, et de nouveau,
les responsabilités de la catastro
phe à l’avion anglais et déclare
que si les Britanniques ne respec
tent pas les règlements sur la tra
fic aérien, il se verrait contraint
Dans l’Extrême-Orient tumultueux
L’Océan, comme autrefois transporte
les “idées nouvelles”
el le syndicalisme a pour missionnaires les gens de mer
20 moines bouddhistes
meurent volontairement
en chantant des canti
ques dans leur monas
tère en flammes
Shanghaï. — On apprend
de Yang Tse que vingt
moines bouddhistes surpris
dans leur monastère en
flammes, ont refusé tout se
cours et se sont laissé brû
ler vifs en chantant des can
tiques. Le monastère en
question, datant d’environ
1.700 ans, se trouve situé à
Chinkiang, à 200 kilomètres
environ de Shanghaï. On si
gnale que l’abbé du monastè
re, Tai Chong, voulant re
joindre ses moines dans les
flammes, en fut empêché par
les sauveteurs.
Ce monastère, aux dires
de personnes autorisées,
abritait des reliques et des
documents relatifs à la re
ligion et à la littérature
bouddhistes d’une valeur
inestimable.
SI R LE FRONT PALESTINIEN
ENTRE JERUSALEM ET TEL-AVIV
la “bataille des routes" va s’ouvrir
Jérusalem, 8 avril. — On pré
voit que, dans les vingt-quatre
heures, la « bataille des routes »
va s’ouvrir entre juifs et Arabes
pour le contrôle de la route Tel-
Aviv-Jérusalem.
On signale, en effet, qu’Abdul
Khader Hussein commandant
des forces arabes, qui vient de
Abdul Kader Hussein
tué en Palestine
Jérusalem. — Au cours d’un
combat contre les juifs Abdul Ka
der Hussein, leader arabe et cou
sin éloigné de l’ex-grand muphti
de Jérusalem a été tué.
LETTRE D’AMERIQUE
Un homme populaire
HENRY WALLACE
par KENNETH DIXON
par René DANY
Le mouvement ouvrier, au Ja
pon ou aux Indes a son passé, son
histoire souvent tumultueuse. Il
a déjà plongé de profondes raci
nes dans un sol que la « civilisa
tion » transforme chaque jour. Il
s’accroit aussi en largeur gagnant
de nouvelles couches à lui. Il se
diversifie en nuances nombreu
ses. En un mot il est adolescent
et tend vers l'âge adulte.
Il n’en est pas partout de mê
me en Extrême-Orient où, en cer
tains points, se posait aux pion-
plus grande voie de pénétration
des « idées nouvelles » : la mer
qui joua tant de fois ce rôle dans
l'histoire des civilisations.
Si l'on traçait
une route
Washington. — Dans ces
miers jours d’avril où la
pre-
cam-
pagne électorale américaine bat
son plein, il n’est pas mauvais
d’apporter quelque lumière à la
discussion générale qui se pas
sionne autour de la personnalité
d’Henry Wallace et de son effet
probable sur les élections de l’au
tomne prochain.
Je sais bien que, lorsqu’on parle
d’Henry Wallace, pas mal de gens
se prennent à rire et sans vouloir
critiquer cette hilarité, peut-être
est-il plus sage de penser
d’hui : « Rira bien
dernier ».
Par exemple, quand
foules de fidèles qui
aux réunions d’Henry
qui
on
aujour-
rira le
voit les
se pressent
Wallace on
oublie trop quel excellent acteur
est ce candidat. C’en est un vrai
ment et un grand, et la foule qui
va à ses réunions en a, comme
on dit, pour son argent.
Quoi qu’il en soit, la vie d’Henry
Wallace est émaillée d’exemples
où il a réussi « en beauté » et
savoir si c’était ou non sincère
dépend de l’opinion que vous
avez sur Henry Wallace,
Par exemple, il fut un temps
où candidat à la vice-présidence
sur la liste où Franklin Roose
velt figurait comme candidat à
la présidence, le programme de
la campagne électorale le mena
à New-Mexico. Le sénateur Den
nis Chavez avait organisé une
réunion dont l’auditoire était
composé de 90 % d’Américains
de descendance espagnole. La ma
jorité d’entre eux connaissaient
les deux langues et avaient ac
coutumé de voir des candidats
leur parler anglais après s’être
rentrer de
est prêt à
Damas en Palestine,
lancer une contre-at-
taque contre les hommes de la
Haganah qui
mardi les deux
Khulda et de
contrôlant
Jérusalem.
la
En Palestine
excusés de leur ignorance de la
langue espagnole — ou bien ne
s’être pas excusés du tout.
Au début de la réunion,
lace semblait appartenir à
dernière école car la seule
Wal-
cette
chose
pas su qu’il désirât le
si tôt.
« Non, non, répondit
ment Henry Wallace, je
prendre
douce-
ne suis
Sokolowski
de prendre des mesures sévères
pour sauvegarder les mouvements
des avions soviétiques.
Le général Clay, partant de
cette note, la considère comme
« insultante et provocante ».
Les milieux diplomatiques de
Londres s’attendent à une réac
tion énergique à cette note du
maréchal Sokolovsky. Ils s’atten
daient à une attitude plus conci
liante des Russes, vu les assuran
ces qui avaient été données au
général Robertson. Ils pensent
que ce dernier va rétablir la me-
sure qu’il avait prise de faire es
corter les avions de transport an
glais de chasseurs de la R.A.F.
A Berlin un porte-parole of
ficiel du gouvernement britanni
que a fait allusion hier soir à
l’emploi d’une escorte de chas
seurs pour les appareils anglais
se rendant à Berlin. Le porte-
parole a ajouté que ce serait là
la réponse britannique à l’expli
cation soviétique « hautement
non satisfaisante » de la récente
collision d’un chasseur russe avec
un avion passager anglais.
Cette déclaration du porte-pa
role a suivi la rencontre qui a eu
lieu entre le général Lucius Clay,
commandant des troupes améri
caines en Allemagne et le général
sir Brian Robertson, comman
dant britannique, qui ont étudié
les termes de la note soviétique
aujourd’hui à midi à Berlin.
« PAS DE GUERRE »
déclare M* Taft
Lincoln. — « Je ne pense pas
qu’il soit probable que nous nous
engagions dans des opérations
militaires contre l’U.R.S.S. », a
déclaré le sénateur Taft, au cours
d’une réunion électorale dans la
ville de Béatrice.
« Rien n’est jusqu'à présent
arrivé, a-t-il ajouté, qui laisse
prévoir une agression russe. »
Des savants
américains
renoncer aient
à fabriquer
la bombe
occupent depuis
villages arabes de
Deïr Meihéisan,
route Tel-Aviv-
septentrionale, ce
sont toujours les juifs qui tien
nent la colonie de.Mishmar Ha-
yemek. Les Arabes l’avaient sou
mise à un feu d’artillerie mardi
dernier et affirmaient que le dra
peau de l’ « armée arabe de libé
ration », flottait au-dessus de la
colonie.
Hier soir, sir Alan Cunning
ham, haut commissaire britanni
que, a reçu séparément des repré
sentants arabes et juifs et leur a
expliqué que son appel en faveur
d’une trêve.avait été fait pour des
raisons humanitaires, afin d’évi
ter une perte de vies humaines
qui pourraient être épargnées si
les efforts du Conseil de sécurité
aboutissaient.
qu’il fît fut de commencer son
speech en anglais. Puis, en plein
milieu de son discours et sans
prévenir, il continua tout simple
ment dans un espagnol impecca-
pas pre sé. Seulement voyez-vous,
c’est la seule heure du jour où
je peux réellement être seul, aussi
j’en profite. Je n’ai pas encore
faim, ne vous souciez pas. »
ble,
dans
Ce
que.
et termina son allocution
cette langue.
fut en effet quasi électri-
Pendant un moment, la
Cela fait partie d’une petite
mise en scène, car rien n’inter-
disait à
lait être
chambre
dans les
scène, car rien n’inter-
Henry Wallace s’il vou-
seul, de rester dans sa
ou d’aller se promener
rues ou sur la plage à
ni ers syndicaux
des premiers âges
prolétarien, vous
temps où l’ouvrier
chines nouvelles.
La diffusion de
de l’organisation
les problèmes
du mouvement
savez bien du
brisait les ma-
la doctrine et
syndicale offre
d’ailleurs une énigme singulière.
Partant du Proche Orient et des
zones d'influence soviétique, le
syndicalisme saute presque par
dessus les pays de religion mu
sulmane où il ne pénètre que par
places pour gagner par les ports
(Karachi et Bombay ou Pakis
tan) les régions de l’Inde et de
Ceylan.
De là, par Rangoun, il gagne
Singapour d’où ses voies bifur
quent ; l’une est celle de l’Indo
nésie aux noms évocateurs : Ba
tavia, Samarang, Soerabaja chan
té par les marins.
L’autre est celle de l'Indonésie
et de la Chine en face de quoi le
mouvement syndical philippin, si
« raisonnable », en surface du
moins, offre un problème origi
nal.
La Corée avec son puissant dé
veloppement mi - ouvrier, mi-
de l'Asie la zone industrialisée et
celle où les moyens de communi
cation sont nombreux et aisés
avec l'extérieur (ports maritimes,
grands fleuves, chemins de fer)
on obtiendrait le plan géographi
que de la diffusion du mouvement
ouvrier presque ligne pour ligne.
Liaison du politique
et du syndical
Dans la plupart de ces contrées
la pénétration des « idées nou
velles » s’est faite en bloc. Tan
dis que le mouvement ouvrier du
monde occidental a commencé par
connaître l’organisation syndicale
(Lire la suite en troisième page.)
Dans la Légion
d'honneur
Pierre Lazareff
et Maurice Bécuwe
sont nommés chevaliers
M
paysan, gens organisés
de
fortes associations, marque la fin
du voyage. Au delà c'est l’U. R.
S. S.
Telle est donc la première et la
Le premier tour du monde
officiel en avion
Londres. — Le capitaine Ar
thur Alburg Mansfield, d’Auck
land (Nouvelle-Zélande) va
voler jeudi prochain d’un
drome britannique à bord
avion « Percival-Protor »
s’en-
aéro-
d’un
pour
tenter le premier tour du monde
officiel.
C’est la première fois, en effet,
qu’un avion suivra la route fixée
par la Fédération
internationale pour
du record mondial.
Mansfield espéra
aéronautique
l’attribution
boucler la
boucle (environ 41.000 kilomè
tres), en neuf jours et demi, si
les vents lui sont favorables.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
La parole au Premier Résistant
Commandeur :
Marcel Vasseur, secrétaire
général trésorier de l’Association
syndicale professionnelle des jour
nalistes parlementaires.
Chevaliers :
MM. Paul Durrand, directeur
politique au journal le Lorrain ;
Maurice .Bécuwe, journaliste, di
recteur adjoint du cabinet du pré
sident du Conseil ; Jean Depoil,
Marcel Gabilly, sous-chef du ser
vice politique du Figaro ; Pierre
Lazareff, directeur de France-
Soir
foule, assise écouta en silence.
Puis, tous comme un seul homme
se dressèrent sur leurs pieds et
applaudirent sans fin. Henry
Wallace se contenta de sourire
semblant dire : « Eh bien ; vous
ne saviez pas que je parlais l’es
pagnol ? »
Plus tard, naturellement, son
espagnol devint aussi courant
qu’il sembla l’être ce jour à New-
Mexico, car nous découvrîmes en
suite que tout son discours en
espagnol, en réalité, il l’avait ap
pris. C’était réellement bien mon
té, il n’empêche que cela lui va
lut quantité de voix à New-
Mexico...
Récemment, me trouvant en
Palestine, j’entendis encore des
histoires de ce genre sur Henry
Wallace qui, on le sait, fit une
tournée en Terre sainte il y a
quelques mois. Un jour, de très
bon matin, — il était cinq heu
res — le maître d’hôtel du Kaete
Dan
sur
lace
une
lui
Hôtel de Tel Aviv sortant
la terrasse, vit Henry Wal-
assis tranquillement devant
table. Il s’empressa vers lui,
demanda s’il désirait son
breakfast, s’excusant de n’avoir
cette heure relativement solitaire.
Il préférait rechercher sur la ter
rasse de l’hôtel une solitude dont
bientôt pouvait se rendre compte
toute une foule rassemblée pour
voir le grand homme solitaire.
Il n’empêche que tous les gens
se souvenaient longtemps après
de la visite d’Henry Wallace.
Plus tard, il se rendit dans une
petite colonie à Ein Gey sur les
rives de la mer de Galilée. Dans
le petit village de pêcheurs vivait
un jeune homme qui s’était rendu
en Amérique plusieurs mois au
paravant et qui avait rencontré
Wallace au cours d’une soirée. Ce
jeune homme se trouvait au milieu
d’une foule de colons qui s’étaient
réunis pour accueillir Henry Wal
lace arrivant sur une barque de
la rive opposée.
De l’embarcation même Henry
Wallace, qui a bon œil, l'aperçut
de loin et dès qu’il fut à portée
de voix :
« Hello, John ! tu te rappelles
bien de moi, Henry Wallace ! »
Le jeune homme était absolu
ment confus, mais la foule goûta
avec ravissement la pure et sincère
simplicité du grand homme.
Un de mes grands regrets sera de
n’avoir pu assister à Nice à la confé
rence qu’y a faite M. Jacques Bau-
mel. Si je dois en croire les jour
naux du cru l’orateur aurait déclaré
— et démontré — que si le général
de Gaulle avait été au pouvoir le
coup d'Etat communiste tchécoslo
vaque ne se serait pas produit. il est
en effet évident que l’accession du
général à la tête de. l’Etat aurait
immédiatement fait rentrer dans sa
tanière le maréchal Staline pris d’une
panique intense et on peut se per
suader, par la même occasion, que
si nous étions gouvernés pat de
Gaulle la température actuelle serait
beaucoup plus clémente.
Sans avoir
Teitgen qui a
dans le Midi,
applaudir à ses
quant le passé
entendu M. P.-11.
également discouru
je me sens porté à
paroles lorsque évo-
il a parlé du temps
où l'on pouvait croire que le pre
mier résistant de France « n'aurait
confiance que dans les purs » et ne
traînerait pas derrière lui pour une
croisade imprévue < les collabora
teurs mal blanchis, les demi-soldes
de toutes les épurations, les renégats,
les petits traîtres et les ambitieux ».
On me dira qu'il n’y a pas que
ceux-là parmi ses troupes, et le mi
nistre des Forces armées n’a pas man
qué de l’observer. Mais que d'au
thentiques combattants sans unifor
mes puissent accepter de voisiner
même électoralement avec ceux qui
lea vomirent et les eussent volontiers
fusillés, voilà qui demeure confon
dant.
Le général va parler à Marseille :
d’immenses affiches nous en prévien
nent. Se décidera-t-il à se désolidari
ser de la tourbe qui le compromet ?
Va-t-il enfin un jour se souvenir
de tous les vivants et de tous les
morts qu'il inspira ? Est-ce que cela
ne lui serre pas un peu la gorge de
se voir aujourd'hui choyé par ceux-
là mêmes qu’il dénonçait comme les
ennemis de la France ? S’il lit les
journaux, s’il passe devant les librai
ries, s’il écoute ce qui se dit et se
propage, il ne peut ignorer l’im
mense mouvement synchronisé qu’o
pèrent à l’heure actuelle avec arro
gance tous les tenants de la colla
boration. Un vaste complot de pro
pagande qui trouve partout des ap
puis tend actuellement à réhabili
ter Pétain et Laval. Le général de
Gaulle ne comprend-il pas que si
Pétain et Laval eurent raison, c’est
lui qui eut tort ? Que s’ils ont été
injustement honnis, c’est lui qui fut
un mauvais Français, et avec lui
tous ceux que, de Londres, il en
traîna dans la lutte? Le général de
Gaulle a~t il oublié le général de
Gaulle f Le
il que dans
Verte menée
les traîtres,
général de Gaulle croit-
la lutte maintenant
ou-
contre la Résistance par
grands et petits, il n'a
pas, pat-dessus les ambitions de
son
parti et de son équipe, un mot à
dire en faveur de ses anciens compa
gnons d’arme» ?
Préposition américaine
de création d’un gouver
nement d’Allemagne occi
dentale
Londres. — Les Etats-Unis ont
proposé un programme en cinq
points pour la, mise sur pied, dans
le délai d’un an, d’un gouverne
ment de l’Allemagne occidentale.
Les cinq points de la proposi
tion américaine sont :
1" Formation d’un gouverne
ment provisoire englobant la bi-
zone anglo-américaine et la zone
française.:
2° Réorganisation territoriale
des Lander (gouvernements pro
vinciaux dont les frontières ac
tuelles sont délimitées par les di
visions zonales de l’Allemagne) ;
3° Election d’une Assemblée
constituante ;
4" Elaboration par cette Assem
blée d’une Constitution ;
5° Création officielle d’un nou
veau gouvernement de l’Allema-
gne occidentale.
Cette proposition a sans doute
été faite à la lumière des récents
événements de Berlin et repré
sente le dernier aspect de la po
litique ' officielle américaine
Le président Truman
ne veut pas commenter
les nouvelles d’Allemagne
Washington.
Le président
Truman a refusé hier de com
menter la nouvelle selon laquelle
son gouvernement aurait proposé
un plan en cinq points en vue de
créer, d’ici un an, un gouverne
ment en Allemagne occidentale.
Il a également déclaré que le dé
tail des conversations que les re
présentants américains viennent
d’avoir avec les autorités russes à
Berlin ne serait pas publié.
atomique
Cette attitude est commandée
par la déclaration du proies»
seur Einstein qui soutient la
candidature de M. Wallace à
la présidence des Etats-Unis
La récente déclaration du pro-
fcssçur Einstein, en faveur de la
candidature de M. Wallace à la
présidence des Etats-Unis, a provo
qué dans l'entourage des savants
un délicat problème qui pourrait
se poser également pour le gou
vernement des Etats-Unis, à la
suite du mouvement grandissant
parmi les spécialistes de Vénérais
atomique en faveur de la position
de M. Wallace en matière de poli
tique extérieure.
Selon ces milieux, ces savants»
bien que n’adoptant pas complète*
ment la position de M. Wallace^
estimerai eut, étant donné leurs
scrupules à participer à la fabri
cation d’une arme considérée com
me la principale dans l'éventualité
d’un conflit futur, que cette atti
tude est le seul moyen qui s’offra
à eux de libérer leur conscience
Certains d'entre eux, ajoute-t-on,
envisageraient même d’abandon
ner leurs activités actuelles.
On précise, dans ces mêmes mi-*
lieux’, que parmi ceux-ci figure
raient des éléments actuellement
indispensables à la mise au point
de nouvelles armes atomiques bien
plus puissantes que la bombe qui
a été utilisée sur Hiroshima.
Si ce mouvement se dessinait
avec plus de netteté, il poserait
un problème pour le gouvernement
américain. En effet, si un nombre
très important de savants se soli
darisaient avec un tiers parti, ils
risqueraient de provoquer le ren*
forcement de la surveillance déjà
très étroite de la police fédérale
américaine et de divers autres
services de renseignements amé^
ricains autour des usines spéciale^
ainsi que sur les personnes engae
gées dans les recherches et la fa*
brication des bombes atomiques»
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE DE PARIS
IL Y A CENT ANS
Les jautées d’aahiL 1848 à ‘Rouen
D une façon générale, les élections du 23 avril
! 848 à l’Assemblée constituante se déroulent dans
un calme qui impressionne profondément les nations
étrangères, attentives à cette première manifestation
du suffrage universel. Il y a des troubles seulement
dans quelques villes, à Lyon, à Nîmes, à Castelsar-
razin, à Limoges,
premières de
insignifiants. -
Par contre,
ces
a
par ALEXANDRE ZEVAÈS
à Rouen,
villes, ils
Rouen, ils
Dans les quatre
sont à peu près
sont d’une haute
gravité. Le sang coule abondamment ; le conflit
revêt un caractère social, le caractère d’une
véritable lutte de classe.
Depuis la fin du XVIII e siècle, l’industrie textile
s’était considérablement développée à Rouen et
dans les communes environnantes et avait donné
naissance à une nouvelle bourgeoisie industrielle
et marchande. Celle-ci, qui tient dans la hiérarchie
sociale le rang jadis occupé par la noblesse, est
active, intelligente, entreprenante certes, audacieuse
aussi, mais âpre, douée d’un esprit singulièrement
mercantile, soucieuse par-dessus tout de maintenir
sa puissance économique et politique. Elle habite
des hôtels cossus et sévères, se lie peu avec les
autres couches de la population. A elle mieux qu’à
toute autre s’appliquent ces caractères —
... qu au
lendemain de 1840 Tocqueville observe dans
l’ensemble de la bourgeoisie française : « Tous
les pouvoirs politiques, foules les franchises, toutes
les prérogatives, se trouvaient renfermés et comme
entassés dans les limites étroites de cette seule
classe, à l’exclusion, en droit, de tout ce qui était
au-dessous d’elle et, en fait, de tout ce qui avait
été au-dessus » (1).
(1) « Souvenirs d‘ Alexis de PTooqwavallsp, publisspar
is comte de Tocqueville (1893), P.5E
L’ouvrier rouennais, au, contraire, est dans uns
situation effroyablement précaire, que n’ont pu
s’empêcher de reconnaître Villermé, Suret, Adolphe
Blanqui. Les crises industrielles réitérées depuis
le commencement du XIX e siècle ont aggravé cette
misère, et à la concurrence faite aux bras de
l’ouvrier de la ville par la machine s’ajoute 1*
concurrence que lui font les ouvriers des champs,,
qui, à côté des premières fabriques, constituent une
industrie disséminée. La plaie du paupérisme est
telle que l’administration a dû établir à Rouen —
comme à Nantes, à Lyon, à Marseille et en diverses
villes de province -— ces « ateliers de charité »
qui sont une survivance de l’ancien régime et de la
Révolution.
Le 24 février 1848 exaspère encore l’antago-
nisme des patrons et des salariés rouennais. A
Rouen, comme à Paris, comme dans les centres
industriels, la classe ouvrière accueille avec allé-
gresse l’ordre nouveau. Au contraire, le patronat
rouennais, qui composait les anciennes ■ gardes
nationales, voit avec inquiétude et stupeur, l’avène
ment démocratique ; il ne veut pas s’y résigner
La Chambre de commerce de Rouen publie un®
déclaration annonçant la journée du 24 février
comme un « événement déplorable ». Dès que les
premiers orages de la Révolution lui paraîtrons
menacer sa primauté politique, le patronat provo
quera le mouvement qui groupera la totalité des
forces bourgeoises et réactionnaires de la cité au
nom de la propriété, de la famille et de la religion
et qui en finira, au besoin par la violence, avec la
poussée d’en bas. Dès le 25 février, le conflit est
latent. Il éclate avec la nomination par le gouver
nement provisoire du commissaire de la République
pour le département de la Seine-Inférieurs.
(LAre la suit» s» fraiaièms
O SAINTE
• IB E B T E
de la presse
par Emile BURÉ
Quand on demandait à Clemenceau ce qu’il pensait de la
liberté de la presse il répondait : « Elle m’a fait trop de bien
pour que j’en dise du mal, elle m'a fait trop de mal pour que
j’en dise du bien. » Nul ne fut. en effet, plus calomnié que lui.
La liberté de la presse est désirable, mais elle demeure
encore dans le devenir comme tant d’autres libertés. Les jour
nalistes qui la louent avec le plus de chaleur sont même ceux
qui s’acharnent le plus contre elle. Ils n’informent pas. ils dé
forment; ils ne critiquent pas, ils insullent et se refusent
même à publier les réponses de ceux qu’ils ont insultés. On
prétend que l’exislence de journaux de toutes les opinions
permet finalement au public, les confrontant toutes, de dis
tinguer le vrai du faux et de retrouver la sérénité dans la
justice. Pluralisme de candeur, d’illusion qui suppose que tout
citoyen lit tous les journaux, c’est-à-dire l’impossible. Il n’en
lit qu’un à l’ordinaire et, de préférence, celui qui flatte sa
passion du moment, ce qui risque toujours de faire de lui
un sectaire imperméable à la vérité et, parlant, électeur redou
table dans toute démocratie.
Je fuis ces réflexions à la suite de la polémique qui m’a
mis aux prises avec /'Aube. J’ai prouvé que ce pieux journal
avait commis, dans l’intention de m’embarrasser, un faux ca
ractérisé. L’attendiez-vous à repentance ? Non, n’est-ce pas ?
Moi non plus. Non seulement il ne se repent pas, mais il pèche
de nouveau avec allégresse. Son rédacteur ira deux fois à
confesse du lieu d’une et. ayant travaillé pour la bonne cause
en s’efforçant de déshonorer le mécréant que je suis, il trou
vera dans l’absolution qui lui sera donnée une
audace nou-
velle pour perpétrer de nouvelles fautes tout aussi crimi
nelles.
M. Emile Buré est ambitieux, écrit le bon apôtre de l’ « Aube ».
Il s’est juré de faire accroire que l’ « Aube » en général et Georges
Bidault en particulier auraient eu. au moment de Munich, une atti
tude coupable.
Je doute que M. Buré parvienne au bout de cette entreprise
qui découragerait de plus hardis que lui. Il aura contre lui- la mé
moire des Français, moins versatile que la sienne.
Mais il avoue lui-même son découragement et signe son échec
quand il déclare,
vail, que Georges
nettement ( sic)
l’époque.
Ah ! la belle
tout platement, en présentant le fruit de son tra-
Bidault lui apparaissait maintenant comme moins
« antimunichois » qu'il ne lui était apparu à
dérobade, le piteux aveu !
Monsieur Buré, n’accusez plus votre mémoire pour colorer un
changement de sentiment dont nous voulons ignorer la raison. Rap
pelez-vous 1938. On était alors munichois ou antimunichois. Tout
l’un ou tout l’a litre.
Puisque, dans le feu de votre hargne présente, vous n'osez pas
écrire que l’ « Aube > aurait été munichoise, tous ont compris et
rejoignent ceux qui se rappellent que l' « Aube » fut une des cita
delles de l’ « antimunichisme ».
Je n'ai pas dit que F Aube n'avait pas été aidiinunichpise,
j’ai dit et prouvé qu’elle l’avait été tardivement, plus tardive
ment. même que je ne te croyais, ma mémoire m’ayant trompé.
Elle ne l'était pas au retour de Daladier de Munich, le 30 sep
tembre 1938, quand Georges Bidault écrivait à cette date:
« Après la journée d’hier on peut considérer que la paix est
sauvée. Il ne faut pas que soit déçue la grande espérance qu’a
soulevée dans le sentiment public celle conférence qu’aptes
tout il vaut mieux faire maintenant que jamais. »
Elle
2* année. — N° 191.
PRIX : 5 FRANCS
Directeur politique : Émile BURÉ
Le second train
de baisse
n est pas encore
IB DISPOSITIONS SERAIENT CONNUES VERS B 10 AVRIL
Bien que le gouvernement de
meure très discret sur le second
train de baisse et démente que M.
L. Jouhaux ait été reçu par M.
R. Schuman hier, il semble proba
ble que ces mesures seront connues
avant la rentrée du Parlement et
la séance plénière du Conseil éco
nomique, c’est-à-dire le 20 avril.
Les différents départements
ministériels examinent la possibi
lité d’accorder des dégrèvements
de taxes sur la viande et sur les
transports, mais aucune décision
n est intervenue. En revanche,
l’éventualité d’une baisse du prix
du tabac et d’une augmentation
de la ration de pain parait très
improbable. On estime cependant
que la délégation du Conseil éco
nomique ne se tient pas encore
pour battue, et tiendra ferme sur
les suggestions qu’elle a déjà pré
sentées aux pouvoirs publics.
LA RUSSIE
pourrait fournir
une grande partie
des céréales
qui manquent
à l’Europe
Washington. — La commission
des Nations Unies pour le ravi
taillement de secours prévoit que
la Russie pourra envoyer assez de
blé et de céréales de ses considé
rables moissons de cette année
pour alléger la famine en Europe.
Dans un rapport fourni au
conseil de l’organisation mondiale
du ravitaillement et de l’agricul
ture (F.A.O.L la commission
composée de onze nations dé
clare :
« Les exportations de céréales
de l’U.R.S.S. qui ont été favora
blement incluses dans les estima
tions préalables des fournitures
possibles sont, en fait, en train de
l’était moins encore quand celui-ci poursuivait, te se matérialiser. Pendant l’année
, 97 . - . e - . . ,‘iu 4. —2. u cüTipnl ü e g' 13 y ■ a -s 1-, 122 -",124
3 octobre 1938 : « M. Daladier est allé hier soir se recueillir
sur la tombe du Soldat inconnu et ranimer la flamme. M.
Champelier de Ribes l’accompagnait. Cette manifestation, qui
a été radiodiffusée, fut très émouvante, >
Mais je n’abuserai pas des citations favorables à ma cause.
Je ne tiens nullement à diminuer le mérite de l’Aube et de
Georges Bidault, mais je ne souffre pas qu’on l’exagère dans
un but électoral. L’Ordre fut antimunichois dès le 1er octobre
1938 et l’Aube était encore munichois à cette date : voilà
le fait incontestable que ne seront jamais à même de cons
tater les lecteurs de ce journal qui se refuse à rétablir dans
son intégralité l’article signé de mon nom à cette date, qu’a
tronqué jésuitiquement son rédacteur, faussaire authentique.
Le Populaire a jugé bon d’apporter du secours à l’Aube.
Touchante et charitable rencontre de l’humanisme socialiste
et de l’humanisme chrétien ! Son rédacteur chargé de la revue
agricole courante, les envois réels
d’U.R.S.S. peuvent absolument
équivaloir les estimations de l’été
dernier et ceci contribuera d’une
façon appréciable à un allégement
de la situation de la période juil
let-septembre, période particuliè
rement difficile. »
de presse a, sans attendre ma réponse, reproduit, tronqué par
les soins de l’Aube, mon article du 1er octobre 1938. Je
casais, il ne pouvait pas savoir, désireux de m’accabler,
l’ex-
. qu’il
faisait pour cela usage d’un faux. Je lui ai donc envoyé, pour
le renseigner. une lettre explicite dont il a tenu compte à la
cavalière. Selon lui, dans mon article j’avais soutenu le pour
et le contre. C’est imbécile. Il ne sait pas lire, Je m’en doutais
encore qu’il eût été choisi pour rédiger la revue de la presse
de l’officiel socialiste, maintenant j’en suis sûr. Je ne crois
pas, après cela, que Léon Blum le félicitera de son interven
tion dans une polémique où il n’avait rien à faire. Parler de
Munich au Populaire, c’est en effet, comme le faisait remar
quer hier le rédacteur chargé chez nous de la revue de la
presse, parler de corde dans la maison d’an pendu.
Mais avec tout cela, moi, je suis lésé. Vais-je être obligé,
pour me faire rendre justice, d’envoyer par huissier une lettre
de rectification à l’Aube dont la lumière se confond de plus
en plus avec celle du crépuscule ? O sainte liberté de la
■ presse !
VENDREDI
9 avril 1948
LA PROCHAINE
REUNION
des “Seize
est fixée
NOUVELLE TENSION
au 16 avril
LE GÉNÉRAL CLAY CONSIDÈRE
comme " insultante et provocante
99
Peu de variations au bilan
de fin de mois de la Banque
de France
L’échéance de fin de mois pa
rait avoir eu beaucoup moins d'in
fluence que de coutume sur la
situation de la Banque de France
La circulation au 1er avril a
progressé de moins de 2 milliards
à 774,9 milliards et les avances à
l’Etat ont diminué de 900 millions
—à 154,1 milliards.
Londres, 8 avril. La prochai
ne réunion des seize pays béné
ficiaires de l'E. R. P., à laquelle
assisteront M. Bevin et les autres
ministres des Affaires étrangères,
a été définitivement fixée au 16
avril, a annoncé aujourd’hui un
porte-parole du Foreign Office.
Avant la séance plénière se tien
dra, le 14 avril, une réunion de
« suppléants » des ministres qui,
durant deux jours, prépareront la
conférence proprement dite. On
s'attend que la séance plénière
amène la création de l'organisa
tion permanente chargée de la
gestion du plan Marshall.
la note du maréchal
Berlin. — L’accident de Berlin
connaît un nouveau rebondisse-
ment. Le maréchal Sokolovsky a,
en effet, catégoriquement rejeté la
demande britannique d’une en
quête quadripartie sur la collision
du Viking. Le maréchal russe
attribue en outre, et de nouveau,
les responsabilités de la catastro
phe à l’avion anglais et déclare
que si les Britanniques ne respec
tent pas les règlements sur la tra
fic aérien, il se verrait contraint
Dans l’Extrême-Orient tumultueux
L’Océan, comme autrefois transporte
les “idées nouvelles”
el le syndicalisme a pour missionnaires les gens de mer
20 moines bouddhistes
meurent volontairement
en chantant des canti
ques dans leur monas
tère en flammes
Shanghaï. — On apprend
de Yang Tse que vingt
moines bouddhistes surpris
dans leur monastère en
flammes, ont refusé tout se
cours et se sont laissé brû
ler vifs en chantant des can
tiques. Le monastère en
question, datant d’environ
1.700 ans, se trouve situé à
Chinkiang, à 200 kilomètres
environ de Shanghaï. On si
gnale que l’abbé du monastè
re, Tai Chong, voulant re
joindre ses moines dans les
flammes, en fut empêché par
les sauveteurs.
Ce monastère, aux dires
de personnes autorisées,
abritait des reliques et des
documents relatifs à la re
ligion et à la littérature
bouddhistes d’une valeur
inestimable.
SI R LE FRONT PALESTINIEN
ENTRE JERUSALEM ET TEL-AVIV
la “bataille des routes" va s’ouvrir
Jérusalem, 8 avril. — On pré
voit que, dans les vingt-quatre
heures, la « bataille des routes »
va s’ouvrir entre juifs et Arabes
pour le contrôle de la route Tel-
Aviv-Jérusalem.
On signale, en effet, qu’Abdul
Khader Hussein commandant
des forces arabes, qui vient de
Abdul Kader Hussein
tué en Palestine
Jérusalem. — Au cours d’un
combat contre les juifs Abdul Ka
der Hussein, leader arabe et cou
sin éloigné de l’ex-grand muphti
de Jérusalem a été tué.
LETTRE D’AMERIQUE
Un homme populaire
HENRY WALLACE
par KENNETH DIXON
par René DANY
Le mouvement ouvrier, au Ja
pon ou aux Indes a son passé, son
histoire souvent tumultueuse. Il
a déjà plongé de profondes raci
nes dans un sol que la « civilisa
tion » transforme chaque jour. Il
s’accroit aussi en largeur gagnant
de nouvelles couches à lui. Il se
diversifie en nuances nombreu
ses. En un mot il est adolescent
et tend vers l'âge adulte.
Il n’en est pas partout de mê
me en Extrême-Orient où, en cer
tains points, se posait aux pion-
plus grande voie de pénétration
des « idées nouvelles » : la mer
qui joua tant de fois ce rôle dans
l'histoire des civilisations.
Si l'on traçait
une route
Washington. — Dans ces
miers jours d’avril où la
pre-
cam-
pagne électorale américaine bat
son plein, il n’est pas mauvais
d’apporter quelque lumière à la
discussion générale qui se pas
sionne autour de la personnalité
d’Henry Wallace et de son effet
probable sur les élections de l’au
tomne prochain.
Je sais bien que, lorsqu’on parle
d’Henry Wallace, pas mal de gens
se prennent à rire et sans vouloir
critiquer cette hilarité, peut-être
est-il plus sage de penser
d’hui : « Rira bien
dernier ».
Par exemple, quand
foules de fidèles qui
aux réunions d’Henry
qui
on
aujour-
rira le
voit les
se pressent
Wallace on
oublie trop quel excellent acteur
est ce candidat. C’en est un vrai
ment et un grand, et la foule qui
va à ses réunions en a, comme
on dit, pour son argent.
Quoi qu’il en soit, la vie d’Henry
Wallace est émaillée d’exemples
où il a réussi « en beauté » et
savoir si c’était ou non sincère
dépend de l’opinion que vous
avez sur Henry Wallace,
Par exemple, il fut un temps
où candidat à la vice-présidence
sur la liste où Franklin Roose
velt figurait comme candidat à
la présidence, le programme de
la campagne électorale le mena
à New-Mexico. Le sénateur Den
nis Chavez avait organisé une
réunion dont l’auditoire était
composé de 90 % d’Américains
de descendance espagnole. La ma
jorité d’entre eux connaissaient
les deux langues et avaient ac
coutumé de voir des candidats
leur parler anglais après s’être
rentrer de
est prêt à
Damas en Palestine,
lancer une contre-at-
taque contre les hommes de la
Haganah qui
mardi les deux
Khulda et de
contrôlant
Jérusalem.
la
En Palestine
excusés de leur ignorance de la
langue espagnole — ou bien ne
s’être pas excusés du tout.
Au début de la réunion,
lace semblait appartenir à
dernière école car la seule
Wal-
cette
chose
pas su qu’il désirât le
si tôt.
« Non, non, répondit
ment Henry Wallace, je
prendre
douce-
ne suis
Sokolowski
de prendre des mesures sévères
pour sauvegarder les mouvements
des avions soviétiques.
Le général Clay, partant de
cette note, la considère comme
« insultante et provocante ».
Les milieux diplomatiques de
Londres s’attendent à une réac
tion énergique à cette note du
maréchal Sokolovsky. Ils s’atten
daient à une attitude plus conci
liante des Russes, vu les assuran
ces qui avaient été données au
général Robertson. Ils pensent
que ce dernier va rétablir la me-
sure qu’il avait prise de faire es
corter les avions de transport an
glais de chasseurs de la R.A.F.
A Berlin un porte-parole of
ficiel du gouvernement britanni
que a fait allusion hier soir à
l’emploi d’une escorte de chas
seurs pour les appareils anglais
se rendant à Berlin. Le porte-
parole a ajouté que ce serait là
la réponse britannique à l’expli
cation soviétique « hautement
non satisfaisante » de la récente
collision d’un chasseur russe avec
un avion passager anglais.
Cette déclaration du porte-pa
role a suivi la rencontre qui a eu
lieu entre le général Lucius Clay,
commandant des troupes améri
caines en Allemagne et le général
sir Brian Robertson, comman
dant britannique, qui ont étudié
les termes de la note soviétique
aujourd’hui à midi à Berlin.
« PAS DE GUERRE »
déclare M* Taft
Lincoln. — « Je ne pense pas
qu’il soit probable que nous nous
engagions dans des opérations
militaires contre l’U.R.S.S. », a
déclaré le sénateur Taft, au cours
d’une réunion électorale dans la
ville de Béatrice.
« Rien n’est jusqu'à présent
arrivé, a-t-il ajouté, qui laisse
prévoir une agression russe. »
Des savants
américains
renoncer aient
à fabriquer
la bombe
occupent depuis
villages arabes de
Deïr Meihéisan,
route Tel-Aviv-
septentrionale, ce
sont toujours les juifs qui tien
nent la colonie de.Mishmar Ha-
yemek. Les Arabes l’avaient sou
mise à un feu d’artillerie mardi
dernier et affirmaient que le dra
peau de l’ « armée arabe de libé
ration », flottait au-dessus de la
colonie.
Hier soir, sir Alan Cunning
ham, haut commissaire britanni
que, a reçu séparément des repré
sentants arabes et juifs et leur a
expliqué que son appel en faveur
d’une trêve.avait été fait pour des
raisons humanitaires, afin d’évi
ter une perte de vies humaines
qui pourraient être épargnées si
les efforts du Conseil de sécurité
aboutissaient.
qu’il fît fut de commencer son
speech en anglais. Puis, en plein
milieu de son discours et sans
prévenir, il continua tout simple
ment dans un espagnol impecca-
pas pre sé. Seulement voyez-vous,
c’est la seule heure du jour où
je peux réellement être seul, aussi
j’en profite. Je n’ai pas encore
faim, ne vous souciez pas. »
ble,
dans
Ce
que.
et termina son allocution
cette langue.
fut en effet quasi électri-
Pendant un moment, la
Cela fait partie d’une petite
mise en scène, car rien n’inter-
disait à
lait être
chambre
dans les
scène, car rien n’inter-
Henry Wallace s’il vou-
seul, de rester dans sa
ou d’aller se promener
rues ou sur la plage à
ni ers syndicaux
des premiers âges
prolétarien, vous
temps où l’ouvrier
chines nouvelles.
La diffusion de
de l’organisation
les problèmes
du mouvement
savez bien du
brisait les ma-
la doctrine et
syndicale offre
d’ailleurs une énigme singulière.
Partant du Proche Orient et des
zones d'influence soviétique, le
syndicalisme saute presque par
dessus les pays de religion mu
sulmane où il ne pénètre que par
places pour gagner par les ports
(Karachi et Bombay ou Pakis
tan) les régions de l’Inde et de
Ceylan.
De là, par Rangoun, il gagne
Singapour d’où ses voies bifur
quent ; l’une est celle de l’Indo
nésie aux noms évocateurs : Ba
tavia, Samarang, Soerabaja chan
té par les marins.
L’autre est celle de l'Indonésie
et de la Chine en face de quoi le
mouvement syndical philippin, si
« raisonnable », en surface du
moins, offre un problème origi
nal.
La Corée avec son puissant dé
veloppement mi - ouvrier, mi-
de l'Asie la zone industrialisée et
celle où les moyens de communi
cation sont nombreux et aisés
avec l'extérieur (ports maritimes,
grands fleuves, chemins de fer)
on obtiendrait le plan géographi
que de la diffusion du mouvement
ouvrier presque ligne pour ligne.
Liaison du politique
et du syndical
Dans la plupart de ces contrées
la pénétration des « idées nou
velles » s’est faite en bloc. Tan
dis que le mouvement ouvrier du
monde occidental a commencé par
connaître l’organisation syndicale
(Lire la suite en troisième page.)
Dans la Légion
d'honneur
Pierre Lazareff
et Maurice Bécuwe
sont nommés chevaliers
M
paysan, gens organisés
de
fortes associations, marque la fin
du voyage. Au delà c'est l’U. R.
S. S.
Telle est donc la première et la
Le premier tour du monde
officiel en avion
Londres. — Le capitaine Ar
thur Alburg Mansfield, d’Auck
land (Nouvelle-Zélande) va
voler jeudi prochain d’un
drome britannique à bord
avion « Percival-Protor »
s’en-
aéro-
d’un
pour
tenter le premier tour du monde
officiel.
C’est la première fois, en effet,
qu’un avion suivra la route fixée
par la Fédération
internationale pour
du record mondial.
Mansfield espéra
aéronautique
l’attribution
boucler la
boucle (environ 41.000 kilomè
tres), en neuf jours et demi, si
les vents lui sont favorables.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
La parole au Premier Résistant
Commandeur :
Marcel Vasseur, secrétaire
général trésorier de l’Association
syndicale professionnelle des jour
nalistes parlementaires.
Chevaliers :
MM. Paul Durrand, directeur
politique au journal le Lorrain ;
Maurice .Bécuwe, journaliste, di
recteur adjoint du cabinet du pré
sident du Conseil ; Jean Depoil,
Marcel Gabilly, sous-chef du ser
vice politique du Figaro ; Pierre
Lazareff, directeur de France-
Soir
foule, assise écouta en silence.
Puis, tous comme un seul homme
se dressèrent sur leurs pieds et
applaudirent sans fin. Henry
Wallace se contenta de sourire
semblant dire : « Eh bien ; vous
ne saviez pas que je parlais l’es
pagnol ? »
Plus tard, naturellement, son
espagnol devint aussi courant
qu’il sembla l’être ce jour à New-
Mexico, car nous découvrîmes en
suite que tout son discours en
espagnol, en réalité, il l’avait ap
pris. C’était réellement bien mon
té, il n’empêche que cela lui va
lut quantité de voix à New-
Mexico...
Récemment, me trouvant en
Palestine, j’entendis encore des
histoires de ce genre sur Henry
Wallace qui, on le sait, fit une
tournée en Terre sainte il y a
quelques mois. Un jour, de très
bon matin, — il était cinq heu
res — le maître d’hôtel du Kaete
Dan
sur
lace
une
lui
Hôtel de Tel Aviv sortant
la terrasse, vit Henry Wal-
assis tranquillement devant
table. Il s’empressa vers lui,
demanda s’il désirait son
breakfast, s’excusant de n’avoir
cette heure relativement solitaire.
Il préférait rechercher sur la ter
rasse de l’hôtel une solitude dont
bientôt pouvait se rendre compte
toute une foule rassemblée pour
voir le grand homme solitaire.
Il n’empêche que tous les gens
se souvenaient longtemps après
de la visite d’Henry Wallace.
Plus tard, il se rendit dans une
petite colonie à Ein Gey sur les
rives de la mer de Galilée. Dans
le petit village de pêcheurs vivait
un jeune homme qui s’était rendu
en Amérique plusieurs mois au
paravant et qui avait rencontré
Wallace au cours d’une soirée. Ce
jeune homme se trouvait au milieu
d’une foule de colons qui s’étaient
réunis pour accueillir Henry Wal
lace arrivant sur une barque de
la rive opposée.
De l’embarcation même Henry
Wallace, qui a bon œil, l'aperçut
de loin et dès qu’il fut à portée
de voix :
« Hello, John ! tu te rappelles
bien de moi, Henry Wallace ! »
Le jeune homme était absolu
ment confus, mais la foule goûta
avec ravissement la pure et sincère
simplicité du grand homme.
Un de mes grands regrets sera de
n’avoir pu assister à Nice à la confé
rence qu’y a faite M. Jacques Bau-
mel. Si je dois en croire les jour
naux du cru l’orateur aurait déclaré
— et démontré — que si le général
de Gaulle avait été au pouvoir le
coup d'Etat communiste tchécoslo
vaque ne se serait pas produit. il est
en effet évident que l’accession du
général à la tête de. l’Etat aurait
immédiatement fait rentrer dans sa
tanière le maréchal Staline pris d’une
panique intense et on peut se per
suader, par la même occasion, que
si nous étions gouvernés pat de
Gaulle la température actuelle serait
beaucoup plus clémente.
Sans avoir
Teitgen qui a
dans le Midi,
applaudir à ses
quant le passé
entendu M. P.-11.
également discouru
je me sens porté à
paroles lorsque évo-
il a parlé du temps
où l'on pouvait croire que le pre
mier résistant de France « n'aurait
confiance que dans les purs » et ne
traînerait pas derrière lui pour une
croisade imprévue < les collabora
teurs mal blanchis, les demi-soldes
de toutes les épurations, les renégats,
les petits traîtres et les ambitieux ».
On me dira qu'il n’y a pas que
ceux-là parmi ses troupes, et le mi
nistre des Forces armées n’a pas man
qué de l’observer. Mais que d'au
thentiques combattants sans unifor
mes puissent accepter de voisiner
même électoralement avec ceux qui
lea vomirent et les eussent volontiers
fusillés, voilà qui demeure confon
dant.
Le général va parler à Marseille :
d’immenses affiches nous en prévien
nent. Se décidera-t-il à se désolidari
ser de la tourbe qui le compromet ?
Va-t-il enfin un jour se souvenir
de tous les vivants et de tous les
morts qu'il inspira ? Est-ce que cela
ne lui serre pas un peu la gorge de
se voir aujourd'hui choyé par ceux-
là mêmes qu’il dénonçait comme les
ennemis de la France ? S’il lit les
journaux, s’il passe devant les librai
ries, s’il écoute ce qui se dit et se
propage, il ne peut ignorer l’im
mense mouvement synchronisé qu’o
pèrent à l’heure actuelle avec arro
gance tous les tenants de la colla
boration. Un vaste complot de pro
pagande qui trouve partout des ap
puis tend actuellement à réhabili
ter Pétain et Laval. Le général de
Gaulle ne comprend-il pas que si
Pétain et Laval eurent raison, c’est
lui qui eut tort ? Que s’ils ont été
injustement honnis, c’est lui qui fut
un mauvais Français, et avec lui
tous ceux que, de Londres, il en
traîna dans la lutte? Le général de
Gaulle a~t il oublié le général de
Gaulle f Le
il que dans
Verte menée
les traîtres,
général de Gaulle croit-
la lutte maintenant
ou-
contre la Résistance par
grands et petits, il n'a
pas, pat-dessus les ambitions de
son
parti et de son équipe, un mot à
dire en faveur de ses anciens compa
gnons d’arme» ?
Préposition américaine
de création d’un gouver
nement d’Allemagne occi
dentale
Londres. — Les Etats-Unis ont
proposé un programme en cinq
points pour la, mise sur pied, dans
le délai d’un an, d’un gouverne
ment de l’Allemagne occidentale.
Les cinq points de la proposi
tion américaine sont :
1" Formation d’un gouverne
ment provisoire englobant la bi-
zone anglo-américaine et la zone
française.:
2° Réorganisation territoriale
des Lander (gouvernements pro
vinciaux dont les frontières ac
tuelles sont délimitées par les di
visions zonales de l’Allemagne) ;
3° Election d’une Assemblée
constituante ;
4" Elaboration par cette Assem
blée d’une Constitution ;
5° Création officielle d’un nou
veau gouvernement de l’Allema-
gne occidentale.
Cette proposition a sans doute
été faite à la lumière des récents
événements de Berlin et repré
sente le dernier aspect de la po
litique ' officielle américaine
Le président Truman
ne veut pas commenter
les nouvelles d’Allemagne
Washington.
Le président
Truman a refusé hier de com
menter la nouvelle selon laquelle
son gouvernement aurait proposé
un plan en cinq points en vue de
créer, d’ici un an, un gouverne
ment en Allemagne occidentale.
Il a également déclaré que le dé
tail des conversations que les re
présentants américains viennent
d’avoir avec les autorités russes à
Berlin ne serait pas publié.
atomique
Cette attitude est commandée
par la déclaration du proies»
seur Einstein qui soutient la
candidature de M. Wallace à
la présidence des Etats-Unis
La récente déclaration du pro-
fcssçur Einstein, en faveur de la
candidature de M. Wallace à la
présidence des Etats-Unis, a provo
qué dans l'entourage des savants
un délicat problème qui pourrait
se poser également pour le gou
vernement des Etats-Unis, à la
suite du mouvement grandissant
parmi les spécialistes de Vénérais
atomique en faveur de la position
de M. Wallace en matière de poli
tique extérieure.
Selon ces milieux, ces savants»
bien que n’adoptant pas complète*
ment la position de M. Wallace^
estimerai eut, étant donné leurs
scrupules à participer à la fabri
cation d’une arme considérée com
me la principale dans l'éventualité
d’un conflit futur, que cette atti
tude est le seul moyen qui s’offra
à eux de libérer leur conscience
Certains d'entre eux, ajoute-t-on,
envisageraient même d’abandon
ner leurs activités actuelles.
On précise, dans ces mêmes mi-*
lieux’, que parmi ceux-ci figure
raient des éléments actuellement
indispensables à la mise au point
de nouvelles armes atomiques bien
plus puissantes que la bombe qui
a été utilisée sur Hiroshima.
Si ce mouvement se dessinait
avec plus de netteté, il poserait
un problème pour le gouvernement
américain. En effet, si un nombre
très important de savants se soli
darisaient avec un tiers parti, ils
risqueraient de provoquer le ren*
forcement de la surveillance déjà
très étroite de la police fédérale
américaine et de divers autres
services de renseignements amé^
ricains autour des usines spéciale^
ainsi que sur les personnes engae
gées dans les recherches et la fa*
brication des bombes atomiques»
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE DE PARIS
IL Y A CENT ANS
Les jautées d’aahiL 1848 à ‘Rouen
D une façon générale, les élections du 23 avril
! 848 à l’Assemblée constituante se déroulent dans
un calme qui impressionne profondément les nations
étrangères, attentives à cette première manifestation
du suffrage universel. Il y a des troubles seulement
dans quelques villes, à Lyon, à Nîmes, à Castelsar-
razin, à Limoges,
premières de
insignifiants. -
Par contre,
ces
a
par ALEXANDRE ZEVAÈS
à Rouen,
villes, ils
Rouen, ils
Dans les quatre
sont à peu près
sont d’une haute
gravité. Le sang coule abondamment ; le conflit
revêt un caractère social, le caractère d’une
véritable lutte de classe.
Depuis la fin du XVIII e siècle, l’industrie textile
s’était considérablement développée à Rouen et
dans les communes environnantes et avait donné
naissance à une nouvelle bourgeoisie industrielle
et marchande. Celle-ci, qui tient dans la hiérarchie
sociale le rang jadis occupé par la noblesse, est
active, intelligente, entreprenante certes, audacieuse
aussi, mais âpre, douée d’un esprit singulièrement
mercantile, soucieuse par-dessus tout de maintenir
sa puissance économique et politique. Elle habite
des hôtels cossus et sévères, se lie peu avec les
autres couches de la population. A elle mieux qu’à
toute autre s’appliquent ces caractères —
... qu au
lendemain de 1840 Tocqueville observe dans
l’ensemble de la bourgeoisie française : « Tous
les pouvoirs politiques, foules les franchises, toutes
les prérogatives, se trouvaient renfermés et comme
entassés dans les limites étroites de cette seule
classe, à l’exclusion, en droit, de tout ce qui était
au-dessous d’elle et, en fait, de tout ce qui avait
été au-dessus » (1).
(1) « Souvenirs d‘ Alexis de PTooqwavallsp, publisspar
is comte de Tocqueville (1893), P.5E
L’ouvrier rouennais, au, contraire, est dans uns
situation effroyablement précaire, que n’ont pu
s’empêcher de reconnaître Villermé, Suret, Adolphe
Blanqui. Les crises industrielles réitérées depuis
le commencement du XIX e siècle ont aggravé cette
misère, et à la concurrence faite aux bras de
l’ouvrier de la ville par la machine s’ajoute 1*
concurrence que lui font les ouvriers des champs,,
qui, à côté des premières fabriques, constituent une
industrie disséminée. La plaie du paupérisme est
telle que l’administration a dû établir à Rouen —
comme à Nantes, à Lyon, à Marseille et en diverses
villes de province -— ces « ateliers de charité »
qui sont une survivance de l’ancien régime et de la
Révolution.
Le 24 février 1848 exaspère encore l’antago-
nisme des patrons et des salariés rouennais. A
Rouen, comme à Paris, comme dans les centres
industriels, la classe ouvrière accueille avec allé-
gresse l’ordre nouveau. Au contraire, le patronat
rouennais, qui composait les anciennes ■ gardes
nationales, voit avec inquiétude et stupeur, l’avène
ment démocratique ; il ne veut pas s’y résigner
La Chambre de commerce de Rouen publie un®
déclaration annonçant la journée du 24 février
comme un « événement déplorable ». Dès que les
premiers orages de la Révolution lui paraîtrons
menacer sa primauté politique, le patronat provo
quera le mouvement qui groupera la totalité des
forces bourgeoises et réactionnaires de la cité au
nom de la propriété, de la famille et de la religion
et qui en finira, au besoin par la violence, avec la
poussée d’en bas. Dès le 25 février, le conflit est
latent. Il éclate avec la nomination par le gouver
nement provisoire du commissaire de la République
pour le département de la Seine-Inférieurs.
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