Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-02-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 février 1948 03 février 1948
Description : 1948/02/03 (A2,N134). 1948/02/03 (A2,N134).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51172635
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
La leçon
de Gandhi
par Émile BURÉ
CATALOGUE N°3
GRATUIT SUR DEMANDE
• LE PLUS
CHOIX
F HORLOGERIE
" DE BESANÇON
LEBEM
A J rué de BRETAGNE^ X
I* .PARIS 3° 14
METRO: ST SEBASTIEN FROISSART
w
L'assassinat de Gandhi a fourni l’occasion de se rejoindre,
dans un même sentiment de désolation mystique, à tous nos
faux démocrates de droite et de gauche, religieux ou athées.
Je m’indigne comme eux de cet assassinat, mais je mentirais
si je disais que le mahatma fut, de son vivant, pour moi comme
pour eux, objet d’admiration. Dans mon humanisme foncier
je suis, que voulez-vous, un affreux rationaliste en méfiance
de tous les apôtres dont l’idéalisme ne trouve pas son fonde
ment dans la réalité, qui nie même volontiers la réalité et qui
est ainsi pour moi idéalisme de sang et de mort.
Toute une littérature du plus haut enseignement a montré
vie l’envers des apôtres était à l’ordinaire assez déconcertant.
/ : sont condamnés par leur double vie dans la société réelle
et dans celle tout arbitraire dont ils rêvent à l’illogisme et à
la 1 jurberie. Ils sont créateurs de mythes pour duper les autres
et se duper eux-mêmes. Le charlatanisme et la superstition
fleurissent autour d’eux. Tolstoï fut partisan de la non-résistance»,
au mal, s’éleva contre le patriotisme et pleura en apprenant
la chute de Port-Arthur comme tout patriote russe du commun.
Gandhi qui pratiqua, lui, la non-résistance au mal selon le
nationalisme oriental qui lui était propre, se soumit, à un jeûne
mortel pour réconcilier des races dont il avait dit qu’elles
n’attendaient que le départ des Anglais pour s’embrasser, et
l’un et l’autre ont ainsi reconnu à leur façon l’esprit orgueil
leux d’erreur et d’imprudence qui les égarèrent et les ame
nèrent à égarer les foules dociles à leur funeste apostolat.
Gandhi a donné, certes, du « tintouin » aux Anglais, mais
il est audacieux de prétendre que seule sa faiblesse, même
divinisée, eut raison de leur force humaine. A la vérité, « la
guerre des démocraties » devait enflammer ceux des démo
crates qui tiennent follement pour égaux tous les hommes, les
arriérés comme les avancés, se réservant même l’occasion d'af
firmer que les premiers sont supérieurs aux seconds et il suf
fit alors d’admettre que le mahatma ait, par ses manifesta
tions spectaculaires, largement contribué à leur enflamme-
ment. Nombre de ces redoutables démocrates se rencontrent
en Amérique et même en Angleterre, ce qui explique en fin
de compte l’effacement douloureux de celle-ci, victime peut-
être de celle-là, mystique et pratique tout à la fois. Ainsi la
libération des peuples de l’Inde ne constitue-t-elle qu’un cha
pitre particulièrement impressionnant de l’histoire de la libé
ration de peuples de couleur.
Avant la guerre, la tactique de Gandhi, impatient de chas
ser les Anglais^ était ruineuse pour l’Angleterre, mais aussi
pour l’Inde et celle-ci en souffrait évidemment plus que celle-
là. Il avait d’abord dit : « Il vaut mieux acheter des étoffes
fabriquées à Manchester que de bâtir aux Indes des fabriques
comme celles de Manchester » et cela était avantageux pour les
Anglais dont, depuis les actes de navigation datant de plus de
trois siècles, la politique coloniale se résumait en une phrase
impérieuse et impériale : les colonies fourniront à l’Angleterre
les matières premières qu’elle ne peut se procurer chez elle,
en même temps qu’elles s’ouvriront largement aux produits
des manufactures anglaises. Le mahatma prit conscience de
sa candeur et il rectifia son tir. Il organisa le boycottage des
marchandises anglaises et invita villageois et villageoises hin
dous à fabriquer eux-mêmes leurs vêtements, en filant comme
au bon vieux temps... C’était, cette fois, démence complète.
Rouet contre machine ? Il était vaincu d’avance.
Un seul de nos confrères, Pierre Hervé, de l’Humanité
a bien vu ce que fut Gandhi. ennemi du progrès dans tous
les domaines, dans le domaine malériel comme dans le do
maine moral.
Gandhi, a-t-il écrit, représente une étape historique de l'évolu
tion de l’Inde. De même qu’à l’aurore du mouvement ouvrier les
travailleurs de chez nous brisaient les machines, de même les exploi
tés et brimés de l’Asie considéraient-ils, dès l’abord, l’industrialisme
comme un ennemi. Le rouet de Gandhi fut le symbole d'une révolte
qui, en fait, était acceptation de la domination britannique.
Nous . apprécions hautement ce que l’Inde apporte à la culture
de l’humanité. Nous n'en sommes' que plus à l’aise pour regretter
l’utilisation par un Gandhi de ces richesses intellectuelles au service
d'une tactique impuissante d’insubordination civique, de boycott des
produits anglais, de refus des impôts, bref de procédés permettant
toujours aux colonisateurs d’avoir raison.
J’ai tenu à relever l’article de Pierre Hervé, d'abord parce
qu’il exprime, selon moi, la vérité, mais aussi parce qu’il me
permet maintenant de dire à son auteur : « En faisant la cri
tique de Gandhi vous avez fait celle de tous les agitateurs de
couleur dans nos colonies et vous devez alors me donner rai
son quand j’avance que dans ces colonies le blanc est vrai
ment le révolutionnaire. Quittez, quittez vite, cher confrère,
votre anticolonialisme. >
Je sais bien que Pierre Hervé n'écoutera pas mon conseil,
mais je m’en serais voulu de laisser échapper occasion si
opportune de le lui donner amicalement et sérieusement.
Léon Blum, il fallait s’y attendre, a loué, lui aussi. Gandhi
avec chaleur, mais il s’est, après cela, pris à réfléchir sur le
cas de celui-ci et le fruit de sa réflexion m’est, je ne le ca
cherai pas? des plus agréables. Il en est arrivé enfin à con
damner la non-résistance au mal, en somme le pacifisme, à
reconnaître enfin qu’il est plus communément fauteur de
guerre que fauteur de paix. Je m’empresse d’épingler sa décla- •
ration qui, je le veux croire, a valeur de mea culpa : '
La non-violence ne peut conquérir un ascendant moral que sur
des adversaires accessibles à son empire, sensibles à la grandeur
moral et à la pitié. Elle ne peut agir que grâce à une communauté
et même par une fraternité préalables. Dans toute autre hypothèse
il est vain d’essayer. La non-violence ne sera qu’une forme noble et
poétique de la soumission à la force.
J’ai, dans un de mes derniers articles, déclaré que mon
désir était de m'accorder avec Léon Blum et que j’espérais
que nous vivrions l’un et l’autre assez longtemps, pour qu’il
s’accomplît. Son pouvoir est immense à celte heure et quel
service ne rendrait-il pas à la France s’il convenait mainte
nant avec moi que l’anticolonialisme menace de la ruiner pour
le plus grand malheur des peuples de couleur qu’elle a com
mencé de civiliser. Albert Sarraut, ancien gouverneur de l’In
dochine, qui ne parle pas, lui, sans savoir, a écrit dans son
livre, Grandeur et Servitude coloniales, qu’il se devrait de réé
diter ; « Nous ne saurions permettre aux populations que
nous avons régénérées de renverser le flambeau que nous avons
allumé pour les replonger dans les ombres d’autrefois, avec
cette rapidité de retour aux instincts primitifs, si souvent
constatée dans les races où se relciche la discipline énergique
du progrès. »
Ce sont des paroles de vrai et sage démocrate. Oui, les
colonies sont semblables aux fruits qui ne tiennent à l’arbre )
‘ ROlSI 2 0T Hier, toute la journée
de protestation soviétique
Elle est adressée à l’Iran
et est un nouvel épisode de la lutte
pour les pétroles du Moyen-Orient
Après avoir protesté contre la
réouverture de la base de Melldha,
en TripoUtaine, et contre la pré
sence de forces navales améri
caines dans .les ports italiens, l’T.
RS'.8. vient d’adresser une troi
sième note, adressée celle-là à
Téhéran, pour se plaindre de
« l’activité des conseillers militaires-
américains en Iran » et pour de
mander au gouvernement iranien
de prendre «sans retard les dis
positions nécessaires pour émettre
fin à la situation anormale ainsi
créée ».
L’offensive diplomatique de Mos
cou bat donc son plein: La réac-<
tion soviétique à l’égard de l’Iran
est la réponse au refus du parle
ment de Téhéran d’entériner l’ac
cord prévoyant l’octroi de conces
sions pétrolières à TU.R.8.S. On se
rappelle les circonstances de ce
refus, à la suite duquel le prési
dent du Conseil, M. Ghavam Sui-
taneh, avait dû céder la place à
M. Hakimi, qui passe pour être
favorable aux Etats-Unis.
Ce tournant décisif de la politi
que iranienne n*avait rien qui pût
plaire à Moscou. Il faut recon
naître, d’ailleurs, qu’en droit la
position soviétique est irréprocha
ble et que le traité soviéto-iranien
de 1921 ne permet guère de justi-
Claude VIVIER ES.
(Lire la suite en troisième page,}
que jusqu’à la maturité et le crime des anticolonialistes est
les en vouloir détacher avant qu’elles ne soient mûres.
de
LES CENDRES DE GANDHI
ONT ETE RECUEILLIES PAR SON FILS
(Lire nos informations
en page 3.)
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Pendant toute la iournée d'hict
21 a été pratiquement impossible dans
certains bureaux de poste parisiens,
et vraisemblablement dans tous, de
procéder à la moindre opération,
d’acheter un timbre, d’envoyer une
lettre par avion, d’expédier un colis,
tous les guichets étant affectés à la
remise des billets de cinq mille francs.
De sorte qu’à la queue des déposants
piétinant sur les trottoirs s’ajoutait
celle des usagers de la poste décon-
fits et furieux de s’être dérangés
pour rien, remportant leur courriet
et leur paquets.
Si l’on songe que dans tous les
lieux où s’opère le dépôt des billets
démonétisés afflue la même foule
perdant son temps... et son argent
(ne serait-ce que parce que time is
money) et que de nouvelles heures
d’attente mortelle seront nécessaires
le jour X où le remboursement aura
lieu, on Deut mesurer le degré d’im-
provisation et d’inorganisation au
quel atteint une opération pour la-
porteurs, en spécifiant par exemple
que tout dépôt inférieur à 10.000 fr.
serait immédiatement échangé contre
des coupures.
A voir d'autre part l’ampleur des
transactions clandestines qui se sont
opérées et s’opèrent encore sur les
billets jetés au rebut on se prend
à estimer que la fraude va toujours
plus vite et est toujours plus habile
que la répression : car il est peu
probable que le trafiquant qui achète
à moitié prix le fameux billet risque
d’y être de sa poche...
Moralité, si s’en est une : ayez
pitié de la patience, de l’obéissance,
de la bonne volonté, de la résigna
tion du public, mais facilitez-lui son
devoir au lieu de le lui compliquer.
Veuillez ne pas oublier que pour
pincer quelques nouveaux riches (qui
auront sans doute su trouver la pa
rade) vous venez de porter un nou
veau coup au crédit de l’Etat. Par
de bons procédés faites oublier aux
naïfs qu’ils sont toujours les din
dons de la farce, et dindonnez-les
quelle il semble qu’il eût été simple _ „ , -,
a logique de procéder en une fois, “ sans trop leur faire faire le pied de
6ond «a mbits à "i’egard des petit» queue.
queue aux guichets
des banques, bureaux de postes et perceptions
PREMIÈRE COTATION LIBRE DU DOLLAR
M. Léon Blum propose
un renforcement de la majorité
par un affaiblissement de l’exécutif
Très ému par la façon dont se signiferait le retour à des mé-
déroulèrent, la semaine passée, les
débats parlementaires, M. Léon
Blum vient de suggérer, par le tru
chement du Populaire, la création
de ministres d’Etat qui figure
raient au sein du cabinet en qua
lité de « délégués de leur parti. »
Pour éviter d’autre part tout ma
lentendu entre les groupes de B
majorité, le leader socialiste pro
pose la création d'un « organisme
de liaison et de contact. »
L’initiative de M; Léon Blum
n’a obtenu jusqu’à présent dans
les milieux parlementaires qu’un
succès très limité. Depuis U fin
du tripartisme les gouvernements
se sont efforcés en effet de s’af
franchir des tutelles extérieures.
Ils ont partiellement réussi. On
estime donc que la nomination
de ministres d’Etat officiellement
mandatés par leur comité direc
teur ou leur commission exécutive
S.O. S. pour l’essence
65,000 tonnes d f essence en stock
pour une consommation mensuelle officielle
de 130,000 tonnes
thodes dont l’inefficacité a été
surabondamment prouvée.
Le Rassemblement des ‘gauches
et le M.R.P. paraissent en tout
cas très réservés. Les radicaux le
sont d’autant plus que l’introduc
tion de M. Guy Mollet — par
exemple — dans les conseils du
gouvernement ns pourrait s’ex
pliquer autrement que par des
arrière-pensées politiques dont la
première, et peut-être la princi
pale, serait de faire contrepoids
à M. René Mayer. Il n’est guère
de ministres, au surplus, à com
mencer par le ministre des fi
nances, qui se déclarent dispo
sés à accepter la férule d’un pré
fet de discipline ou — ce qui ne
vaudrait pas mieux — d’un aréo
page de surveillants généraux.
Quant à « l’organisme de liai
son et de contact », son sort est
lié à celui de la Troisième Force.
Il suscite d’autre part des inquié
tudes. Si jamais il prend forme,
n’aura-t-il pas tendance à se
substituer au gouvernement. lui-
même et à imposer au président
du Conseil la volonté des groupes
parlementaires ? Ainsi se forme
rait un collège d’archoutes irres
ponsables qui dominerait littéra
lement l’exécutif et consacrerait
le caractère dérisoire de la Cons-
titution.
R. S.
aujourd’hui
En 2° page
Othon Friesz ou VévolutioA
par Michel GEORGES -MICHEL
Les conséquences de la
crise du cinéma amh
ricain?
par Al LAURENS,
De 5.000
à 2.500
lA Elut n^aùrait-il pa» pu
prendre pour lui
le bénéfice ?
Dès l’arrivée des premières ra
mes ’ de métro, dès 6 heures du
matin, hier, quelques personnes
stationnaient devant les banques
aux rideaux de fer baissés ; à
7 h. 30, des queues déjà s’allon
geaient : chose étrange, il y avait
moins de monde devant les pos
tes. qui pourtant ouvraient à
8 heures ; ce qui permit de voir
des files entières quitter la porte
close d’une banque pour venir
s’engouffrer au pas de charge
Marivaux, jeune auteur
plein devenir,
par Paul ACHABI,
En 3° page
Le Conseil de la République
a voté la liberté du
marché de Vor^
par Ch. PATOZ,
II
je
. y a deux ans assoiffé -
m'en fus trouver un de mes amis
gros viticulteur du bordelais et
je le suppliais de me vendre une
barrique de son
appelation
contrôlée ».
« Pour toi, pour te faire plaisir
ce sera 80.000 francs. Je pense
aussi ajouta-t-il, que tu pourras
me faire le service de ton jour
nal, me donner un permis de
chemin de fer... »
il y a quelques Jours cet ami
est venu me voir, il m’a demandé
au préalable un rendez-vous, ce
qui semblait indiquer que c’était
sérieux, car depuis au’il m’avait
livré une barrique pour 80.000 fr.,
H avait pris l’habitude de péné
trer chez moi sans se faire
annoncer et de « kidnapper » les
places de théâtre qui pouvaient
se trouver sur mon bureau.
— Voilà, me dit-il, j’ai pensé
te faire plaisir et je t’ai envoyé
une barrique pour 20.000
— C’est parfait, je t’en
— Je suis accablé par
pots, les banques ne font
francs.
remer.
les im
pas de
dans .celle, ouverte,
voisine. Devant la
France, c’était une
dante, contenue par
de la Préfecture et
agents. Ce furent
d’une poste
Banque de
cohue gron-
les barrières
de placides
L^année 1948 en Tchéco
Slovaquie»
_ les percep ¬
tions qui battirent les records de
vitesse : certaines ne virant ja
mais plus de vingt personnes à
leur porte ; on n’aime pas aller
en ces lieux, surtout lorsque l’on
doit des arriérés, comme tout le
monde :
— Des fois qu’ils nous retien
nent ce qu’on leur doit !
L’impression générale fut, pour
FRANCK-DOMINIQUE.
' (Lire la suite en tromsième page.)
En 4 page
Le sphinx Paulus f
par Franz X. JURKE,
Le Fédéralisme indonésien.
par
Pierre CRELLET
Partout en
manche 1
germanise.
Suisse le ro»
recule et se
armée d‘aujourd'hui
Périodiquement, la question de
l'essence revient à l'ordre du jour,
mais le temps n’est plus où l’on
parlait d’une liberté possible du
marché. H s'en faut,et les pou-
voirs publies nous tiennent un tout
autre langage.
C'est ainsi que les usagers ont
d’abord appris que les tickets ha-
bituellement valables jusqu’au 7
du mois suivant cesseraient d'avoir
cours le 31 janvier exactement.
Ensuite qu’à partir du 1er fé
vrier, seuls quelques pompistes
(200 à Paris) seraient approvision
nés et ne délivreraient de l’essen
ce qu’aux prioritaires munis de
et à en raffiner des quantités. suf-
fisàntes. le problème ne serait pas
aussi délicat à résoudre.
Au Conseil Economique
interministériel
Le Conseil économique inter-
ministériel s’est longuement oc-
cupé, hier soir, du problême de
l’essence.
: « La situation actuelle, a dé
claré M. Abelin à l’issue de la
. réunion, est due à une rupture
' momentanée des stocks. » .
tickets spéciaux attribués. par. les
sous-répartiteurs.
En outre, les allocations aux
transporteurs seront réduites et les
Les membres du gouvernement
ont" envisagé . diverses mesures
pour pallier cette' situation qu’on
espère provisoire. La principale
de.' ces
mesurés' consiste dans
chauffeurs de taxi ne toucheront rétablissement d’une contremar-
plus que deux litres et demi par
jour.
Le ministre du Commerce et de
l’Industrie a précise dans un com
muniqué que ce nouveau ration
nement ne visait qu'à ménager
nos stocks actuels. ’
. Ceux-ci qui étaient de 350.000
tonnes fin juin 1947 ne seraient
plus aujourd’hui que de 65.000
tonnes environ alors que la con
sommation mensuelle est officiel
lement fixée à 130.000 tonnes.
Par ailleurs, Washington vient de
décider de réduire de 8,5 % ses
exportations de carburant pour le
1er trimestre 1948 et ce sont vrai
semblablement 1 e s expéditions
destinées à l’Europe qui seront les
premières touchées.
Pour la France, car n’oublions
pas que la crise est mondiale, c’est
surtout le manque de raffineries
qui se fait le plus sentir. Nous
avons droit à une part importante
du pétrole du Moyen-Orient. Si
nous parvenions à en transporter
que rendue nécessaire pour vali-
der les tickets de février. Cette
contremarque sera essentillement
'attribuée aux catégories priori-
taires . médecins, .. transports,
services publics, etc..
Les tickets de février-ne se
ront pas périmés, mais honorés
dès que la reconstitution des
stocks le permettra.
Les bénéficiaires de la contre-
marqué, dont l’application sera
circonscrite, à la région pari-
sienne et à la région lyonnaise,
devront s’approvisionner chez
des pompistes désignés par l’ad-
ministration.
« Nous espérons, a ajouté M.
Abelin, que las approvisionne-
- ments vont reprendre’ à la ca
dence de 120.000 m3 par . mois
jusqu’à fin mars, date à laquelle
nos besoins sont couverts, par
l’aide intérimaire. Il est évident
que, passé cette date, la France
devra appliquer une autre politi
que en matière de carburants. »
UN « BENEFICIAIRE »
LC
-(1
— Je viens toucher ma rente
viagère de 2^ fr. 50. - •
— Faites une demande sur pa
pier timbré à 30 francs.
crédit et pour payer je suis obli-
gê de réaliser mon stock. J’ai
quatre récoltes en cave, c’est
une calamité. Ah ! ce Mayer 1
Et en moi-même je ne pus
m’empêcher de rendre hommage
à la technicité de notre ministre
des Finances.
Hier, mon ami à nouveau m’a
téléphoné pour un rendez - vous
Ce matin il était ponctuel.
— J’ai des billets de 5.000.
Connais-tu quelqu’un qui. en
veuille.
— Moi. . ’ _
— Dans quelles conditions ?
Quest-ce que tu me donnes en
échange.
— Je croyais que c'était un
eadeau.
— Non, mais je veux te faire
faire une affaire. J’ai trop de
billets de 5.000 francs par rap
port à mes déclarations. Tel que
te vous connais dans les jour
naux vous ne devez pas en avoir,
Léconomie c'est pas votre fort.
Alors j’ai pensé que tu pourrais
m’en prendre et au retour je
t’abandonnerais une commission
de 15 %.
J’ai remercié mon ami comme
il convenait, j’ai évoqué encore
la haute technicité de M. René
Mayer car c’est un résultat, et
i’ai décliné son offre.
— Tu as tort, m’a-t-il répon
du, il y a des amateurs.
TEMPORAIRE
MAJORATION
— Cela veut dire, ex
pliquait hier Julien Ben-
da, majoration qui, pour
consommations relevées
après le 1er janvier, ré
sulte des dispositions
contractuelles qui lient
la Ville de Paris à l’E
lectricité de France..
lundi, cette affirmation
de conscience morale par
des ouvriers organisés,
le moment,
plus grande.
n’est
pas
. Toutefois le. préfet de .
■ la Seine a promis aux
était d’accord pour
voir un symptôme
redressement national.
y
de
conseillers d’attirer' l’at- AVONS-NOUS
tention de la direction
GOUTTE
JUSTICIERE
de l’Electricité sur- les
conséquences qui résul-
UNE POLICE ?
. Que nous ayons
tent de ces dispositions pMccSt les débats
L’ARRESTATION
DE TRAN NGOC DANH
Bao Oaï intervient
auprès de M. Vincent Auriol
Nous croyons savoir que l’inter-
vention de Bao Daï auprès de
M. Vincent Auriol au sujet île
l’arrestation de Tran Ngoc Danh
— intervention que le secrétariat
de l’ex-empereur signala à la
presse avant que la présidence de
la République ou le gouverne
ment français n’en aient parlé —
se place sur le terrain général
et non absolument personnel. Elle
consisterait surtout à souligner,
auprès du chef de l’État, l’incon
vénient que pourrait présenter
cette mesure étant donné les
pourparlers en cours.
Il y a tout lieu de croire que le
président de la République signa
lera à l’ex-empereur que, le pou
voir judiciaire étant saisi, il ne
peut intervenir.
A TRAVERS LE MONDE
J’ai été ému par cette asser
tion et je — ---
qne. J’ai
qu'autour
me suis mis en campa
constaté effectivement
de la Bourse il s’é-
Jacques DAVOS.
(Lire la suite en trvisi&me paye.}
VL — Faute de crédits, le bureau
scientifique de l’armée a dû stopper
des études d’une importance vitale
par Pierre ROCHE
Dans son désir de tenir compte
de plus en plus du facteur humain,
l'armée a donc été amenée à user
de procédés absolument nou-
veaux, mdis il est bien évident
que ceux-ci n’ont pas été utilisés
du jour au lendemain. Leur emploi
0 nécessité auparavant des études
très poussées en meme Temps que
de minutieuses mises au point, et
c’est là, dans cet intense et déli
cat travail de préparation, qu’est
intervenu un organisme spécial
mandement _ a adapté, puis éprou-
vé et mis définitivement sut pied
rensemble des techniques qui ser
vent à la sélection et à l'orienta
tion du continuent.
Si de telles techniques sont en
core mal connues en, France, çl
elles devaient d’ailleurs rencontrer,
u leur début, an ceftfâîtscë^
qu’on appelle le Bureau scientifi
que de l'Armée, le B.S.A.
Un élément essentiel
Lé B.8.A. est un des éléments
essentiels de l’armée d’aujourd’hui
et il n’est point besoin d’être grand
clerc pour affirmer qu’il est ap
pelé à prendre une importance de .
plus en plus considérable, sinon
même capitale. De création relati
vement encore toute récente, il est
à la fois l’œil, l’oreille et, dans une
certaine mesure, le cerveau du
commandement. Son rôle consiste,
en effet, non seulement à suivre
de très près l’évolution de toutes
les grandes questions scientifi
ques, mais aupsi à prévoir quelles
peuvent en être les diverses appli
cations dans le futur de façon à
diriger dans un sens très précis
les recherches de spécialistes triés
sur le volet.
C’est le B.S.A., par exemple qui,
répondant à une demande du com-
mé, pour ne pas dire de l’hostilité,
elles ont, par contre, fort intéressé
i étranger, et déjà des pays comme
le Danemark, la Belgique, la Hol
lande et la Suisse ont manifesté
le désir de les étudier pour en ti
rer également parti.
N’est-ce pas là une preuve dâ
valeur incontestable ?
Dans le même domaine, le B.8.
A. s’est attaché à l’étude du maté
riel en fonction de l’homme, c’est-
à-dire que prenant un matériel et
son servant il cherché si ce mate
riel, dans sa forme donnée, cor
respondait exactement aux possi
bilités de celui qui le servait, s’il
y avait de l’un à l’autre corres
pondance intime, et- c’est ainsi
qu'au terme de son étude il a été
conduit à modifier parfois le ma
tériel pour que le rendement soit
plus complet, plus rapide et plus
efficace. Une pièce de D.C.A. qui,
habituellement, donnait 1-1 coups
à la minute, en tire maintenant 25.
De même, un lanée-Rammes qui se
remplissait en 20 minutes peut
l'être à présent en 4.
(Lire l’article en troisième page)
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE DE PARIS”
Camille Gutt précurseur
belge de René Mayer
par Louis DUMONT-WILDEN
Il y a une semaine, la
police de l’Uruguay a
arrêté John Laack, soup
çonné de meurtre ; après
avoir examiné le couteau
présumé du crime, le
chef de la police a pu
y déceler une goutte de
sang, qui, étudiée au
microscope, laissa voit
la photo du criminel.
Des savants questionnés
sur ce phénomène pen
sent que la goutte de
sang a joué le rôle d’une
lentille et qu’ainsi elle a
constitué un système op
tique spontané.
en ce qui concerne Tap-
plication de cette
nièce hausse.
CONSCIENCE
MORALE
Une preuve de
dei
cons.
C’EST UN DROIT!
des
dû
procès Fournit ne Vqpt
que trop démontré.
Mais cela est très loin
de prouver que nous
ayons encore une police.
AHez donc signaler au
commissariat que votre
’ voiture a disparu, '
cience morale ouvrière
vient d’être donnée par
les organisations de
Nancy qui ont déclaré
vouloir passer de la Ç.
G.T. communisée à la
C.G.T. Force Ouvrière,
parce qu’ils reprochent
< Des autos volées !
Vous répondra -1 - ôn :
nous en avons deux
cents comme cela. Comp
tez sur la chance. »
Et si c’est d’ùn es-,
croc que Vous allez vous
plaindre, on vous tira
au nez. A
Un nouveau remède
contre le cancer
interrogé par plu
sieurs conseillers muni
cipaux sur le fait que le
relevé des compteurs d’é
lectricité effectué le 1er
janvier 1948 fera sup
porter aux usagers la
hausse pour les consom
mations antérieures à,
cette date, le préfet de la'
Seine a répondu en
substance:
à la première, malgré les Que le cri : « A moi!
avantages personnelle- Au secours ! > retentisse
ment obtenu s, de les dans la rue, c’est au mo
avoir contraints aux ment où elle est déserte,
pratiques des piquets de et s’il se trouve qu’un
grève et de l'occupation agent passait à proximi-
sur le tas, et surtout de té il vient justement de
les avoir astreints à vio- s’éloigner et de dispa-
ler les contrats signés raitre.
avec les patrons.
€ Et alors, disent-ils,
comment e x i g e r d’eux
ensuite qu’ils respectent
leurs engagements ? »
M. Jacques Bardoux,
à qui un collègue de
GAssemblée nationale si-
La police a tant à
faire à présent pour tra
casser les gens, piétons
comme cyclistes et auto
mobilistes, a c he t e u r s
comme marchands, qu’il
ne lui reste plus le temps
ni les effectifs nécessai-
' Le "droit”’fLappliquet y notait, pendant la séan- m pour assurer uhle-
les nouveaux tarifé omâ os des Science» morales, ment aucune protection.
Un septuagénaire australien, qui
n’est pas médecin, a découvert un
nouveau traitement contre ,le cancer
qui a soulevé un vif intérêt dans
le monde entier. L’auteur de cette
découverte, M. John, Braund, l’a
décrit comme c une substance vitale,
ridiculement bon marché et si sim
ple, que l’on injecte dans le sang ».
Un spécialiste, après avoir étudié
le traitement de M. Braund, a dé-
claré : « Une injection intra-veineuse
est faite près de la tumeur cancé
reuse, destinée à purifier le sang,
d’où, selon M. Braund, partent les
cellules malades. La substance in
jectée semble être attirée vers le cen
tre du cancer, tue les cellules, lais
sant intactes les tissus sains. Même
interne, une tumeur s’extériorise
touiours, M. Braund applique alors
sur la surface de la peau une pom
made très efficace.
« Une semaine plus tard, il opère
le cancer, qui n’est plus retenu que
par de faibles tissus fibreux. La
plaie est ensuite cicatrisée par la base.
M. Braund affirme qu’après un tel
traitement, il ne doit pas y avoir de
rechute. Les malades ont déclaré
a’avoir pas souffert. >
On annonce la prochaine arrivée en Europe de
M. Camille Gutt, président du Fonds Monétaire
International. M. Gutt passerait naturellemment
par Bruxelles mais aussi par Londres et par Paris.
Le but de son voyage serait de donner une solution
au différend franco-anglais sur la dévaluation et
d’amener les gouvernements français et britannique
à des aménagements monétaires en accord avec les
accords de Bretton Woods et la politique du
Fonds Monétaire.
S’il est un homme capable de remettre un peu
d’harmonie entre des thèses et des intérêts aussi
opposés je crois que c’est bien lui. On a remarqué
les formes qu’il a mises en opposant une fin de
non-receveir à la thèse du gouvernement français ;
le ton amical et plein de regret d’un refus qui était
à prévoir.
On sait que, ministre des Finances de Belgique
au lendemain de la libération, il tenta dans son
pays pour arrêter l'inflation, une opération moné-
ciaire héroïque qui ressemble un peu à la « ponc
tion » que M. René Mayer a effectué en retirant
les billets de 5.000 francs.
Fort impopulaire, naturellement l’opération
Gutt en somme a réussi, puisque l’inflation a été
arrêtée et que les finances belges restent parmi les
plus saines de l’Europe.
Peut-être faut-il surtout attribuer cette réus
site au fait que la Belgique possédait aux Etats-
Unis un solde créditeur, ce qui n’était pas le cas
de la France, au fait aussi que la Belgique était
économiquement moins touchée que la France.
Mais le fait est là : la situation monétaire de la
Belgique est bonne, sa situation économique est
moins mauvaise que celle de ses voisins. M. Gutt
eût eu quelques raisons d’en tirer vanité. Il n’en a
rien fait, il s’est bien gardé de donner des leçons
à personne et particulièrement à la France.
On peut être assuré qu’il arrivera à Pari» avec
les intentions les plus conciliantes. C’est un vieil
et sûr ami de la France à laquelle le lient d'ailleurs
des liens d’origine. Il est le £ls d’un Alsacien qui,
après 1870, vint se fixer en Belgique pour ne pas
devenir Allemand. Avant la guerre de 1914, il
était avocat et journaliste. Ce grand financier
international est en matière de finances un auto
didacte : il ne sort d’aucune grande école. Il plaidait
quelque peu, et faisait la critique dramatique à la
Chronique ainsi que de jolis papiers de fantaisie
qu’il signait Silly. C’était le plus aimable et le
plus sympathique des confrères. Il n’avait aucun
lien avec la finance.
Lors de l’invasion de la Belgique il était garde
civique. Se souvient-on des mésaventures de cette
milice citoyenne que le haut commandement qui,
peut-être à juste titre au point de vue militaire,
n’avait guère confiance en elle, laissa sans ordres,,
sans commandement, et qui, au moment de la
retraite sur l’Yser, s’égailla sur les routes en
grand danger de se faire traiter par l’ennemi
comme des bandes de francs-tireurs. Gutt, entraîné
dans la débâcle, se trouvait un jour d’octobre 1914
mélancoliquement assis au bord d’une route dans
le pays des dunes du côté de Coxyde. Un détar
chement de spahis qui allait prendre position vint
à passer. Tout à coup, l’officier qui les commandait
s’arrêta devant le pauvre garde civique désemparé 8
— Ah ! par exemple, dit-il. Qu’est-ce que Uî
fais là ?
Gutt reconnut en lui un de ses cousins do
Mulhouse.
— Tu vois. J’attends. J’ai perdu mon corps.
Je ne sais pas où
sais que faire.
—• Mais j’y
flamand ?
— Un peu.
•—• L’allemand,
se trouve l’année belge. Je ne
pense. Tu sais peut-être ka
l’anglais ?
Bien sûr. .. .. . ... )
(Lire la. •ait* «U trotsiems pars.) .
de Gandhi
par Émile BURÉ
CATALOGUE N°3
GRATUIT SUR DEMANDE
• LE PLUS
CHOIX
F HORLOGERIE
" DE BESANÇON
LEBEM
A J rué de BRETAGNE^ X
I* .PARIS 3° 14
METRO: ST SEBASTIEN FROISSART
w
L'assassinat de Gandhi a fourni l’occasion de se rejoindre,
dans un même sentiment de désolation mystique, à tous nos
faux démocrates de droite et de gauche, religieux ou athées.
Je m’indigne comme eux de cet assassinat, mais je mentirais
si je disais que le mahatma fut, de son vivant, pour moi comme
pour eux, objet d’admiration. Dans mon humanisme foncier
je suis, que voulez-vous, un affreux rationaliste en méfiance
de tous les apôtres dont l’idéalisme ne trouve pas son fonde
ment dans la réalité, qui nie même volontiers la réalité et qui
est ainsi pour moi idéalisme de sang et de mort.
Toute une littérature du plus haut enseignement a montré
vie l’envers des apôtres était à l’ordinaire assez déconcertant.
/ : sont condamnés par leur double vie dans la société réelle
et dans celle tout arbitraire dont ils rêvent à l’illogisme et à
la 1 jurberie. Ils sont créateurs de mythes pour duper les autres
et se duper eux-mêmes. Le charlatanisme et la superstition
fleurissent autour d’eux. Tolstoï fut partisan de la non-résistance»,
au mal, s’éleva contre le patriotisme et pleura en apprenant
la chute de Port-Arthur comme tout patriote russe du commun.
Gandhi qui pratiqua, lui, la non-résistance au mal selon le
nationalisme oriental qui lui était propre, se soumit, à un jeûne
mortel pour réconcilier des races dont il avait dit qu’elles
n’attendaient que le départ des Anglais pour s’embrasser, et
l’un et l’autre ont ainsi reconnu à leur façon l’esprit orgueil
leux d’erreur et d’imprudence qui les égarèrent et les ame
nèrent à égarer les foules dociles à leur funeste apostolat.
Gandhi a donné, certes, du « tintouin » aux Anglais, mais
il est audacieux de prétendre que seule sa faiblesse, même
divinisée, eut raison de leur force humaine. A la vérité, « la
guerre des démocraties » devait enflammer ceux des démo
crates qui tiennent follement pour égaux tous les hommes, les
arriérés comme les avancés, se réservant même l’occasion d'af
firmer que les premiers sont supérieurs aux seconds et il suf
fit alors d’admettre que le mahatma ait, par ses manifesta
tions spectaculaires, largement contribué à leur enflamme-
ment. Nombre de ces redoutables démocrates se rencontrent
en Amérique et même en Angleterre, ce qui explique en fin
de compte l’effacement douloureux de celle-ci, victime peut-
être de celle-là, mystique et pratique tout à la fois. Ainsi la
libération des peuples de l’Inde ne constitue-t-elle qu’un cha
pitre particulièrement impressionnant de l’histoire de la libé
ration de peuples de couleur.
Avant la guerre, la tactique de Gandhi, impatient de chas
ser les Anglais^ était ruineuse pour l’Angleterre, mais aussi
pour l’Inde et celle-ci en souffrait évidemment plus que celle-
là. Il avait d’abord dit : « Il vaut mieux acheter des étoffes
fabriquées à Manchester que de bâtir aux Indes des fabriques
comme celles de Manchester » et cela était avantageux pour les
Anglais dont, depuis les actes de navigation datant de plus de
trois siècles, la politique coloniale se résumait en une phrase
impérieuse et impériale : les colonies fourniront à l’Angleterre
les matières premières qu’elle ne peut se procurer chez elle,
en même temps qu’elles s’ouvriront largement aux produits
des manufactures anglaises. Le mahatma prit conscience de
sa candeur et il rectifia son tir. Il organisa le boycottage des
marchandises anglaises et invita villageois et villageoises hin
dous à fabriquer eux-mêmes leurs vêtements, en filant comme
au bon vieux temps... C’était, cette fois, démence complète.
Rouet contre machine ? Il était vaincu d’avance.
Un seul de nos confrères, Pierre Hervé, de l’Humanité
a bien vu ce que fut Gandhi. ennemi du progrès dans tous
les domaines, dans le domaine malériel comme dans le do
maine moral.
Gandhi, a-t-il écrit, représente une étape historique de l'évolu
tion de l’Inde. De même qu’à l’aurore du mouvement ouvrier les
travailleurs de chez nous brisaient les machines, de même les exploi
tés et brimés de l’Asie considéraient-ils, dès l’abord, l’industrialisme
comme un ennemi. Le rouet de Gandhi fut le symbole d'une révolte
qui, en fait, était acceptation de la domination britannique.
Nous . apprécions hautement ce que l’Inde apporte à la culture
de l’humanité. Nous n'en sommes' que plus à l’aise pour regretter
l’utilisation par un Gandhi de ces richesses intellectuelles au service
d'une tactique impuissante d’insubordination civique, de boycott des
produits anglais, de refus des impôts, bref de procédés permettant
toujours aux colonisateurs d’avoir raison.
J’ai tenu à relever l’article de Pierre Hervé, d'abord parce
qu’il exprime, selon moi, la vérité, mais aussi parce qu’il me
permet maintenant de dire à son auteur : « En faisant la cri
tique de Gandhi vous avez fait celle de tous les agitateurs de
couleur dans nos colonies et vous devez alors me donner rai
son quand j’avance que dans ces colonies le blanc est vrai
ment le révolutionnaire. Quittez, quittez vite, cher confrère,
votre anticolonialisme. >
Je sais bien que Pierre Hervé n'écoutera pas mon conseil,
mais je m’en serais voulu de laisser échapper occasion si
opportune de le lui donner amicalement et sérieusement.
Léon Blum, il fallait s’y attendre, a loué, lui aussi. Gandhi
avec chaleur, mais il s’est, après cela, pris à réfléchir sur le
cas de celui-ci et le fruit de sa réflexion m’est, je ne le ca
cherai pas? des plus agréables. Il en est arrivé enfin à con
damner la non-résistance au mal, en somme le pacifisme, à
reconnaître enfin qu’il est plus communément fauteur de
guerre que fauteur de paix. Je m’empresse d’épingler sa décla- •
ration qui, je le veux croire, a valeur de mea culpa : '
La non-violence ne peut conquérir un ascendant moral que sur
des adversaires accessibles à son empire, sensibles à la grandeur
moral et à la pitié. Elle ne peut agir que grâce à une communauté
et même par une fraternité préalables. Dans toute autre hypothèse
il est vain d’essayer. La non-violence ne sera qu’une forme noble et
poétique de la soumission à la force.
J’ai, dans un de mes derniers articles, déclaré que mon
désir était de m'accorder avec Léon Blum et que j’espérais
que nous vivrions l’un et l’autre assez longtemps, pour qu’il
s’accomplît. Son pouvoir est immense à celte heure et quel
service ne rendrait-il pas à la France s’il convenait mainte
nant avec moi que l’anticolonialisme menace de la ruiner pour
le plus grand malheur des peuples de couleur qu’elle a com
mencé de civiliser. Albert Sarraut, ancien gouverneur de l’In
dochine, qui ne parle pas, lui, sans savoir, a écrit dans son
livre, Grandeur et Servitude coloniales, qu’il se devrait de réé
diter ; « Nous ne saurions permettre aux populations que
nous avons régénérées de renverser le flambeau que nous avons
allumé pour les replonger dans les ombres d’autrefois, avec
cette rapidité de retour aux instincts primitifs, si souvent
constatée dans les races où se relciche la discipline énergique
du progrès. »
Ce sont des paroles de vrai et sage démocrate. Oui, les
colonies sont semblables aux fruits qui ne tiennent à l’arbre )
‘ ROlSI 2 0T Hier, toute la journée
de protestation soviétique
Elle est adressée à l’Iran
et est un nouvel épisode de la lutte
pour les pétroles du Moyen-Orient
Après avoir protesté contre la
réouverture de la base de Melldha,
en TripoUtaine, et contre la pré
sence de forces navales améri
caines dans .les ports italiens, l’T.
RS'.8. vient d’adresser une troi
sième note, adressée celle-là à
Téhéran, pour se plaindre de
« l’activité des conseillers militaires-
américains en Iran » et pour de
mander au gouvernement iranien
de prendre «sans retard les dis
positions nécessaires pour émettre
fin à la situation anormale ainsi
créée ».
L’offensive diplomatique de Mos
cou bat donc son plein: La réac-<
tion soviétique à l’égard de l’Iran
est la réponse au refus du parle
ment de Téhéran d’entériner l’ac
cord prévoyant l’octroi de conces
sions pétrolières à TU.R.8.S. On se
rappelle les circonstances de ce
refus, à la suite duquel le prési
dent du Conseil, M. Ghavam Sui-
taneh, avait dû céder la place à
M. Hakimi, qui passe pour être
favorable aux Etats-Unis.
Ce tournant décisif de la politi
que iranienne n*avait rien qui pût
plaire à Moscou. Il faut recon
naître, d’ailleurs, qu’en droit la
position soviétique est irréprocha
ble et que le traité soviéto-iranien
de 1921 ne permet guère de justi-
Claude VIVIER ES.
(Lire la suite en troisième page,}
que jusqu’à la maturité et le crime des anticolonialistes est
les en vouloir détacher avant qu’elles ne soient mûres.
de
LES CENDRES DE GANDHI
ONT ETE RECUEILLIES PAR SON FILS
(Lire nos informations
en page 3.)
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Pendant toute la iournée d'hict
21 a été pratiquement impossible dans
certains bureaux de poste parisiens,
et vraisemblablement dans tous, de
procéder à la moindre opération,
d’acheter un timbre, d’envoyer une
lettre par avion, d’expédier un colis,
tous les guichets étant affectés à la
remise des billets de cinq mille francs.
De sorte qu’à la queue des déposants
piétinant sur les trottoirs s’ajoutait
celle des usagers de la poste décon-
fits et furieux de s’être dérangés
pour rien, remportant leur courriet
et leur paquets.
Si l’on songe que dans tous les
lieux où s’opère le dépôt des billets
démonétisés afflue la même foule
perdant son temps... et son argent
(ne serait-ce que parce que time is
money) et que de nouvelles heures
d’attente mortelle seront nécessaires
le jour X où le remboursement aura
lieu, on Deut mesurer le degré d’im-
provisation et d’inorganisation au
quel atteint une opération pour la-
porteurs, en spécifiant par exemple
que tout dépôt inférieur à 10.000 fr.
serait immédiatement échangé contre
des coupures.
A voir d'autre part l’ampleur des
transactions clandestines qui se sont
opérées et s’opèrent encore sur les
billets jetés au rebut on se prend
à estimer que la fraude va toujours
plus vite et est toujours plus habile
que la répression : car il est peu
probable que le trafiquant qui achète
à moitié prix le fameux billet risque
d’y être de sa poche...
Moralité, si s’en est une : ayez
pitié de la patience, de l’obéissance,
de la bonne volonté, de la résigna
tion du public, mais facilitez-lui son
devoir au lieu de le lui compliquer.
Veuillez ne pas oublier que pour
pincer quelques nouveaux riches (qui
auront sans doute su trouver la pa
rade) vous venez de porter un nou
veau coup au crédit de l’Etat. Par
de bons procédés faites oublier aux
naïfs qu’ils sont toujours les din
dons de la farce, et dindonnez-les
quelle il semble qu’il eût été simple _ „ , -,
a logique de procéder en une fois, “ sans trop leur faire faire le pied de
6ond «a mbits à "i’egard des petit» queue.
queue aux guichets
des banques, bureaux de postes et perceptions
PREMIÈRE COTATION LIBRE DU DOLLAR
M. Léon Blum propose
un renforcement de la majorité
par un affaiblissement de l’exécutif
Très ému par la façon dont se signiferait le retour à des mé-
déroulèrent, la semaine passée, les
débats parlementaires, M. Léon
Blum vient de suggérer, par le tru
chement du Populaire, la création
de ministres d’Etat qui figure
raient au sein du cabinet en qua
lité de « délégués de leur parti. »
Pour éviter d’autre part tout ma
lentendu entre les groupes de B
majorité, le leader socialiste pro
pose la création d'un « organisme
de liaison et de contact. »
L’initiative de M; Léon Blum
n’a obtenu jusqu’à présent dans
les milieux parlementaires qu’un
succès très limité. Depuis U fin
du tripartisme les gouvernements
se sont efforcés en effet de s’af
franchir des tutelles extérieures.
Ils ont partiellement réussi. On
estime donc que la nomination
de ministres d’Etat officiellement
mandatés par leur comité direc
teur ou leur commission exécutive
S.O. S. pour l’essence
65,000 tonnes d f essence en stock
pour une consommation mensuelle officielle
de 130,000 tonnes
thodes dont l’inefficacité a été
surabondamment prouvée.
Le Rassemblement des ‘gauches
et le M.R.P. paraissent en tout
cas très réservés. Les radicaux le
sont d’autant plus que l’introduc
tion de M. Guy Mollet — par
exemple — dans les conseils du
gouvernement ns pourrait s’ex
pliquer autrement que par des
arrière-pensées politiques dont la
première, et peut-être la princi
pale, serait de faire contrepoids
à M. René Mayer. Il n’est guère
de ministres, au surplus, à com
mencer par le ministre des fi
nances, qui se déclarent dispo
sés à accepter la férule d’un pré
fet de discipline ou — ce qui ne
vaudrait pas mieux — d’un aréo
page de surveillants généraux.
Quant à « l’organisme de liai
son et de contact », son sort est
lié à celui de la Troisième Force.
Il suscite d’autre part des inquié
tudes. Si jamais il prend forme,
n’aura-t-il pas tendance à se
substituer au gouvernement. lui-
même et à imposer au président
du Conseil la volonté des groupes
parlementaires ? Ainsi se forme
rait un collège d’archoutes irres
ponsables qui dominerait littéra
lement l’exécutif et consacrerait
le caractère dérisoire de la Cons-
titution.
R. S.
aujourd’hui
En 2° page
Othon Friesz ou VévolutioA
par Michel GEORGES -MICHEL
Les conséquences de la
crise du cinéma amh
ricain?
par Al LAURENS,
De 5.000
à 2.500
lA Elut n^aùrait-il pa» pu
prendre pour lui
le bénéfice ?
Dès l’arrivée des premières ra
mes ’ de métro, dès 6 heures du
matin, hier, quelques personnes
stationnaient devant les banques
aux rideaux de fer baissés ; à
7 h. 30, des queues déjà s’allon
geaient : chose étrange, il y avait
moins de monde devant les pos
tes. qui pourtant ouvraient à
8 heures ; ce qui permit de voir
des files entières quitter la porte
close d’une banque pour venir
s’engouffrer au pas de charge
Marivaux, jeune auteur
plein devenir,
par Paul ACHABI,
En 3° page
Le Conseil de la République
a voté la liberté du
marché de Vor^
par Ch. PATOZ,
II
je
. y a deux ans assoiffé -
m'en fus trouver un de mes amis
gros viticulteur du bordelais et
je le suppliais de me vendre une
barrique de son
appelation
contrôlée ».
« Pour toi, pour te faire plaisir
ce sera 80.000 francs. Je pense
aussi ajouta-t-il, que tu pourras
me faire le service de ton jour
nal, me donner un permis de
chemin de fer... »
il y a quelques Jours cet ami
est venu me voir, il m’a demandé
au préalable un rendez-vous, ce
qui semblait indiquer que c’était
sérieux, car depuis au’il m’avait
livré une barrique pour 80.000 fr.,
H avait pris l’habitude de péné
trer chez moi sans se faire
annoncer et de « kidnapper » les
places de théâtre qui pouvaient
se trouver sur mon bureau.
— Voilà, me dit-il, j’ai pensé
te faire plaisir et je t’ai envoyé
une barrique pour 20.000
— C’est parfait, je t’en
— Je suis accablé par
pots, les banques ne font
francs.
remer.
les im
pas de
dans .celle, ouverte,
voisine. Devant la
France, c’était une
dante, contenue par
de la Préfecture et
agents. Ce furent
d’une poste
Banque de
cohue gron-
les barrières
de placides
L^année 1948 en Tchéco
Slovaquie»
_ les percep ¬
tions qui battirent les records de
vitesse : certaines ne virant ja
mais plus de vingt personnes à
leur porte ; on n’aime pas aller
en ces lieux, surtout lorsque l’on
doit des arriérés, comme tout le
monde :
— Des fois qu’ils nous retien
nent ce qu’on leur doit !
L’impression générale fut, pour
FRANCK-DOMINIQUE.
' (Lire la suite en tromsième page.)
En 4 page
Le sphinx Paulus f
par Franz X. JURKE,
Le Fédéralisme indonésien.
par
Pierre CRELLET
Partout en
manche 1
germanise.
Suisse le ro»
recule et se
armée d‘aujourd'hui
Périodiquement, la question de
l'essence revient à l'ordre du jour,
mais le temps n’est plus où l’on
parlait d’une liberté possible du
marché. H s'en faut,et les pou-
voirs publies nous tiennent un tout
autre langage.
C'est ainsi que les usagers ont
d’abord appris que les tickets ha-
bituellement valables jusqu’au 7
du mois suivant cesseraient d'avoir
cours le 31 janvier exactement.
Ensuite qu’à partir du 1er fé
vrier, seuls quelques pompistes
(200 à Paris) seraient approvision
nés et ne délivreraient de l’essen
ce qu’aux prioritaires munis de
et à en raffiner des quantités. suf-
fisàntes. le problème ne serait pas
aussi délicat à résoudre.
Au Conseil Economique
interministériel
Le Conseil économique inter-
ministériel s’est longuement oc-
cupé, hier soir, du problême de
l’essence.
: « La situation actuelle, a dé
claré M. Abelin à l’issue de la
. réunion, est due à une rupture
' momentanée des stocks. » .
tickets spéciaux attribués. par. les
sous-répartiteurs.
En outre, les allocations aux
transporteurs seront réduites et les
Les membres du gouvernement
ont" envisagé . diverses mesures
pour pallier cette' situation qu’on
espère provisoire. La principale
de.' ces
mesurés' consiste dans
chauffeurs de taxi ne toucheront rétablissement d’une contremar-
plus que deux litres et demi par
jour.
Le ministre du Commerce et de
l’Industrie a précise dans un com
muniqué que ce nouveau ration
nement ne visait qu'à ménager
nos stocks actuels. ’
. Ceux-ci qui étaient de 350.000
tonnes fin juin 1947 ne seraient
plus aujourd’hui que de 65.000
tonnes environ alors que la con
sommation mensuelle est officiel
lement fixée à 130.000 tonnes.
Par ailleurs, Washington vient de
décider de réduire de 8,5 % ses
exportations de carburant pour le
1er trimestre 1948 et ce sont vrai
semblablement 1 e s expéditions
destinées à l’Europe qui seront les
premières touchées.
Pour la France, car n’oublions
pas que la crise est mondiale, c’est
surtout le manque de raffineries
qui se fait le plus sentir. Nous
avons droit à une part importante
du pétrole du Moyen-Orient. Si
nous parvenions à en transporter
que rendue nécessaire pour vali-
der les tickets de février. Cette
contremarque sera essentillement
'attribuée aux catégories priori-
taires . médecins, .. transports,
services publics, etc..
Les tickets de février-ne se
ront pas périmés, mais honorés
dès que la reconstitution des
stocks le permettra.
Les bénéficiaires de la contre-
marqué, dont l’application sera
circonscrite, à la région pari-
sienne et à la région lyonnaise,
devront s’approvisionner chez
des pompistes désignés par l’ad-
ministration.
« Nous espérons, a ajouté M.
Abelin, que las approvisionne-
- ments vont reprendre’ à la ca
dence de 120.000 m3 par . mois
jusqu’à fin mars, date à laquelle
nos besoins sont couverts, par
l’aide intérimaire. Il est évident
que, passé cette date, la France
devra appliquer une autre politi
que en matière de carburants. »
UN « BENEFICIAIRE »
LC
-(1
— Je viens toucher ma rente
viagère de 2^ fr. 50. - •
— Faites une demande sur pa
pier timbré à 30 francs.
crédit et pour payer je suis obli-
gê de réaliser mon stock. J’ai
quatre récoltes en cave, c’est
une calamité. Ah ! ce Mayer 1
Et en moi-même je ne pus
m’empêcher de rendre hommage
à la technicité de notre ministre
des Finances.
Hier, mon ami à nouveau m’a
téléphoné pour un rendez - vous
Ce matin il était ponctuel.
— J’ai des billets de 5.000.
Connais-tu quelqu’un qui. en
veuille.
— Moi. . ’ _
— Dans quelles conditions ?
Quest-ce que tu me donnes en
échange.
— Je croyais que c'était un
eadeau.
— Non, mais je veux te faire
faire une affaire. J’ai trop de
billets de 5.000 francs par rap
port à mes déclarations. Tel que
te vous connais dans les jour
naux vous ne devez pas en avoir,
Léconomie c'est pas votre fort.
Alors j’ai pensé que tu pourrais
m’en prendre et au retour je
t’abandonnerais une commission
de 15 %.
J’ai remercié mon ami comme
il convenait, j’ai évoqué encore
la haute technicité de M. René
Mayer car c’est un résultat, et
i’ai décliné son offre.
— Tu as tort, m’a-t-il répon
du, il y a des amateurs.
TEMPORAIRE
MAJORATION
— Cela veut dire, ex
pliquait hier Julien Ben-
da, majoration qui, pour
consommations relevées
après le 1er janvier, ré
sulte des dispositions
contractuelles qui lient
la Ville de Paris à l’E
lectricité de France..
lundi, cette affirmation
de conscience morale par
des ouvriers organisés,
le moment,
plus grande.
n’est
pas
. Toutefois le. préfet de .
■ la Seine a promis aux
était d’accord pour
voir un symptôme
redressement national.
y
de
conseillers d’attirer' l’at- AVONS-NOUS
tention de la direction
GOUTTE
JUSTICIERE
de l’Electricité sur- les
conséquences qui résul-
UNE POLICE ?
. Que nous ayons
tent de ces dispositions pMccSt les débats
L’ARRESTATION
DE TRAN NGOC DANH
Bao Oaï intervient
auprès de M. Vincent Auriol
Nous croyons savoir que l’inter-
vention de Bao Daï auprès de
M. Vincent Auriol au sujet île
l’arrestation de Tran Ngoc Danh
— intervention que le secrétariat
de l’ex-empereur signala à la
presse avant que la présidence de
la République ou le gouverne
ment français n’en aient parlé —
se place sur le terrain général
et non absolument personnel. Elle
consisterait surtout à souligner,
auprès du chef de l’État, l’incon
vénient que pourrait présenter
cette mesure étant donné les
pourparlers en cours.
Il y a tout lieu de croire que le
président de la République signa
lera à l’ex-empereur que, le pou
voir judiciaire étant saisi, il ne
peut intervenir.
A TRAVERS LE MONDE
J’ai été ému par cette asser
tion et je — ---
qne. J’ai
qu'autour
me suis mis en campa
constaté effectivement
de la Bourse il s’é-
Jacques DAVOS.
(Lire la suite en trvisi&me paye.}
VL — Faute de crédits, le bureau
scientifique de l’armée a dû stopper
des études d’une importance vitale
par Pierre ROCHE
Dans son désir de tenir compte
de plus en plus du facteur humain,
l'armée a donc été amenée à user
de procédés absolument nou-
veaux, mdis il est bien évident
que ceux-ci n’ont pas été utilisés
du jour au lendemain. Leur emploi
0 nécessité auparavant des études
très poussées en meme Temps que
de minutieuses mises au point, et
c’est là, dans cet intense et déli
cat travail de préparation, qu’est
intervenu un organisme spécial
mandement _ a adapté, puis éprou-
vé et mis définitivement sut pied
rensemble des techniques qui ser
vent à la sélection et à l'orienta
tion du continuent.
Si de telles techniques sont en
core mal connues en, France, çl
elles devaient d’ailleurs rencontrer,
u leur début, an ceftfâîtscë^
qu’on appelle le Bureau scientifi
que de l'Armée, le B.S.A.
Un élément essentiel
Lé B.8.A. est un des éléments
essentiels de l’armée d’aujourd’hui
et il n’est point besoin d’être grand
clerc pour affirmer qu’il est ap
pelé à prendre une importance de .
plus en plus considérable, sinon
même capitale. De création relati
vement encore toute récente, il est
à la fois l’œil, l’oreille et, dans une
certaine mesure, le cerveau du
commandement. Son rôle consiste,
en effet, non seulement à suivre
de très près l’évolution de toutes
les grandes questions scientifi
ques, mais aupsi à prévoir quelles
peuvent en être les diverses appli
cations dans le futur de façon à
diriger dans un sens très précis
les recherches de spécialistes triés
sur le volet.
C’est le B.S.A., par exemple qui,
répondant à une demande du com-
mé, pour ne pas dire de l’hostilité,
elles ont, par contre, fort intéressé
i étranger, et déjà des pays comme
le Danemark, la Belgique, la Hol
lande et la Suisse ont manifesté
le désir de les étudier pour en ti
rer également parti.
N’est-ce pas là une preuve dâ
valeur incontestable ?
Dans le même domaine, le B.8.
A. s’est attaché à l’étude du maté
riel en fonction de l’homme, c’est-
à-dire que prenant un matériel et
son servant il cherché si ce mate
riel, dans sa forme donnée, cor
respondait exactement aux possi
bilités de celui qui le servait, s’il
y avait de l’un à l’autre corres
pondance intime, et- c’est ainsi
qu'au terme de son étude il a été
conduit à modifier parfois le ma
tériel pour que le rendement soit
plus complet, plus rapide et plus
efficace. Une pièce de D.C.A. qui,
habituellement, donnait 1-1 coups
à la minute, en tire maintenant 25.
De même, un lanée-Rammes qui se
remplissait en 20 minutes peut
l'être à présent en 4.
(Lire l’article en troisième page)
LA CHRONIQUE DE L
ORDRE DE PARIS”
Camille Gutt précurseur
belge de René Mayer
par Louis DUMONT-WILDEN
Il y a une semaine, la
police de l’Uruguay a
arrêté John Laack, soup
çonné de meurtre ; après
avoir examiné le couteau
présumé du crime, le
chef de la police a pu
y déceler une goutte de
sang, qui, étudiée au
microscope, laissa voit
la photo du criminel.
Des savants questionnés
sur ce phénomène pen
sent que la goutte de
sang a joué le rôle d’une
lentille et qu’ainsi elle a
constitué un système op
tique spontané.
en ce qui concerne Tap-
plication de cette
nièce hausse.
CONSCIENCE
MORALE
Une preuve de
dei
cons.
C’EST UN DROIT!
des
dû
procès Fournit ne Vqpt
que trop démontré.
Mais cela est très loin
de prouver que nous
ayons encore une police.
AHez donc signaler au
commissariat que votre
’ voiture a disparu, '
cience morale ouvrière
vient d’être donnée par
les organisations de
Nancy qui ont déclaré
vouloir passer de la Ç.
G.T. communisée à la
C.G.T. Force Ouvrière,
parce qu’ils reprochent
< Des autos volées !
Vous répondra -1 - ôn :
nous en avons deux
cents comme cela. Comp
tez sur la chance. »
Et si c’est d’ùn es-,
croc que Vous allez vous
plaindre, on vous tira
au nez. A
Un nouveau remède
contre le cancer
interrogé par plu
sieurs conseillers muni
cipaux sur le fait que le
relevé des compteurs d’é
lectricité effectué le 1er
janvier 1948 fera sup
porter aux usagers la
hausse pour les consom
mations antérieures à,
cette date, le préfet de la'
Seine a répondu en
substance:
à la première, malgré les Que le cri : « A moi!
avantages personnelle- Au secours ! > retentisse
ment obtenu s, de les dans la rue, c’est au mo
avoir contraints aux ment où elle est déserte,
pratiques des piquets de et s’il se trouve qu’un
grève et de l'occupation agent passait à proximi-
sur le tas, et surtout de té il vient justement de
les avoir astreints à vio- s’éloigner et de dispa-
ler les contrats signés raitre.
avec les patrons.
€ Et alors, disent-ils,
comment e x i g e r d’eux
ensuite qu’ils respectent
leurs engagements ? »
M. Jacques Bardoux,
à qui un collègue de
GAssemblée nationale si-
La police a tant à
faire à présent pour tra
casser les gens, piétons
comme cyclistes et auto
mobilistes, a c he t e u r s
comme marchands, qu’il
ne lui reste plus le temps
ni les effectifs nécessai-
' Le "droit”’fLappliquet y notait, pendant la séan- m pour assurer uhle-
les nouveaux tarifé omâ os des Science» morales, ment aucune protection.
Un septuagénaire australien, qui
n’est pas médecin, a découvert un
nouveau traitement contre ,le cancer
qui a soulevé un vif intérêt dans
le monde entier. L’auteur de cette
découverte, M. John, Braund, l’a
décrit comme c une substance vitale,
ridiculement bon marché et si sim
ple, que l’on injecte dans le sang ».
Un spécialiste, après avoir étudié
le traitement de M. Braund, a dé-
claré : « Une injection intra-veineuse
est faite près de la tumeur cancé
reuse, destinée à purifier le sang,
d’où, selon M. Braund, partent les
cellules malades. La substance in
jectée semble être attirée vers le cen
tre du cancer, tue les cellules, lais
sant intactes les tissus sains. Même
interne, une tumeur s’extériorise
touiours, M. Braund applique alors
sur la surface de la peau une pom
made très efficace.
« Une semaine plus tard, il opère
le cancer, qui n’est plus retenu que
par de faibles tissus fibreux. La
plaie est ensuite cicatrisée par la base.
M. Braund affirme qu’après un tel
traitement, il ne doit pas y avoir de
rechute. Les malades ont déclaré
a’avoir pas souffert. >
On annonce la prochaine arrivée en Europe de
M. Camille Gutt, président du Fonds Monétaire
International. M. Gutt passerait naturellemment
par Bruxelles mais aussi par Londres et par Paris.
Le but de son voyage serait de donner une solution
au différend franco-anglais sur la dévaluation et
d’amener les gouvernements français et britannique
à des aménagements monétaires en accord avec les
accords de Bretton Woods et la politique du
Fonds Monétaire.
S’il est un homme capable de remettre un peu
d’harmonie entre des thèses et des intérêts aussi
opposés je crois que c’est bien lui. On a remarqué
les formes qu’il a mises en opposant une fin de
non-receveir à la thèse du gouvernement français ;
le ton amical et plein de regret d’un refus qui était
à prévoir.
On sait que, ministre des Finances de Belgique
au lendemain de la libération, il tenta dans son
pays pour arrêter l'inflation, une opération moné-
ciaire héroïque qui ressemble un peu à la « ponc
tion » que M. René Mayer a effectué en retirant
les billets de 5.000 francs.
Fort impopulaire, naturellement l’opération
Gutt en somme a réussi, puisque l’inflation a été
arrêtée et que les finances belges restent parmi les
plus saines de l’Europe.
Peut-être faut-il surtout attribuer cette réus
site au fait que la Belgique possédait aux Etats-
Unis un solde créditeur, ce qui n’était pas le cas
de la France, au fait aussi que la Belgique était
économiquement moins touchée que la France.
Mais le fait est là : la situation monétaire de la
Belgique est bonne, sa situation économique est
moins mauvaise que celle de ses voisins. M. Gutt
eût eu quelques raisons d’en tirer vanité. Il n’en a
rien fait, il s’est bien gardé de donner des leçons
à personne et particulièrement à la France.
On peut être assuré qu’il arrivera à Pari» avec
les intentions les plus conciliantes. C’est un vieil
et sûr ami de la France à laquelle le lient d'ailleurs
des liens d’origine. Il est le £ls d’un Alsacien qui,
après 1870, vint se fixer en Belgique pour ne pas
devenir Allemand. Avant la guerre de 1914, il
était avocat et journaliste. Ce grand financier
international est en matière de finances un auto
didacte : il ne sort d’aucune grande école. Il plaidait
quelque peu, et faisait la critique dramatique à la
Chronique ainsi que de jolis papiers de fantaisie
qu’il signait Silly. C’était le plus aimable et le
plus sympathique des confrères. Il n’avait aucun
lien avec la finance.
Lors de l’invasion de la Belgique il était garde
civique. Se souvient-on des mésaventures de cette
milice citoyenne que le haut commandement qui,
peut-être à juste titre au point de vue militaire,
n’avait guère confiance en elle, laissa sans ordres,,
sans commandement, et qui, au moment de la
retraite sur l’Yser, s’égailla sur les routes en
grand danger de se faire traiter par l’ennemi
comme des bandes de francs-tireurs. Gutt, entraîné
dans la débâcle, se trouvait un jour d’octobre 1914
mélancoliquement assis au bord d’une route dans
le pays des dunes du côté de Coxyde. Un détar
chement de spahis qui allait prendre position vint
à passer. Tout à coup, l’officier qui les commandait
s’arrêta devant le pauvre garde civique désemparé 8
— Ah ! par exemple, dit-il. Qu’est-ce que Uî
fais là ?
Gutt reconnut en lui un de ses cousins do
Mulhouse.
— Tu vois. J’attends. J’ai perdu mon corps.
Je ne sais pas où
sais que faire.
—• Mais j’y
flamand ?
— Un peu.
•—• L’allemand,
se trouve l’année belge. Je ne
pense. Tu sais peut-être ka
l’anglais ?
Bien sûr. .. .. . ... )
(Lire la. •ait* «U trotsiems pars.) .
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