Titre : L'Électeur : journal politique hebdomadaire / comité de direction Jules Favre, Hénon, Ernest Picard
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-07-14
Contributeur : Favre, Jules (1809-1880). Directeur de publication
Contributeur : Hénon, Jacques-Louis (1802-1872). Directeur de publication
Contributeur : Picard, Ernest (1821-1877). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32765791c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juillet 1870 14 juillet 1870
Description : 1870/07/14 (A2,N69). 1870/07/14 (A2,N69).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5103268q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Arsenal, JOD-193
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/11/2021
Deuxième année. — N° 69
Prix da Numéro : 20 f. à Paris, 25 r. dans les Départements
Jeudi 14 Juillet 1870.
favorables
des farine
L ELECTEUR LIBRE
sionnés ; h
rs, qui veu-
nière; mais
ablissenten
calmes.
i baisse de
if mes.
PARIS ET DÉPARTEMENTS : Un An, 12 francs.
ibles, 69 23
rs qté, 42.
»n .—Sorte
AVEC LES COMPTES-RENDUS DU CORPS LÉGISLATIF
Un an : 16 fr. — Six Mois : 9 fr. — Trois mois : 5 fr.
Etranger, port en sus.
La déclaration faite à la tribune par M. le duc de
ramont, mercredi dernier, posait à la Prusse un
véritable ultimatum sur la question de candidature
l’un prince prussien au trône d’Espagne.
Par sa netteté même et par sa décision, elle écar-
lait toutes les questions soulevées depuis 1866. La
ponse de la Prusse était facile à prévoir: peu sou-
leuse des intérêts problématiques qui l’appelaient
Espagne, elle devait nous donner sur ce point
satisfaction, et reculer en faisant la meilleure conte-
lance possible. Ainsi s’explique cette renonciation
enue de Madrid, et dont l’effet est de supprimer le
rrain sur lequel notre gouvernement avait lui-
tabli le débat.
sectolitres :
1 75. — Sor-
sponible 9
ENIS.
-Héron.
APON.
•N.
IR
tés.g.d.g.
GMENT
,r.Turbi
Malgré ce dénoûment si péremptoire, la guerre a
encore un parti, et, de fait, la question espa-
gnole, en s’évanouissant, rend à la question al-
mandetoute sa réalité. Il faut en finir! s’écrient
es impatients, et puisque le mot de guerre a été
rononcé, il faut régler un conflit tôt ou tard inévi
le.
ETERRE
Price.
NA qui
ai ,
Itive
itif est
: qu’en
int les
cis qui
stante
ait en
i avan-
lcoo-
flacon.
ne dé-
douce
opère
aveux:
tranger
es a 11
Nous nous attendions à ce langage; nous le com-
renons, mais nous n’y cédons pas.
Les guerres qui paraissent inévitables sont sou-
ent déjouées par des événements inattendus, et le
it des gens, non plus que l’intérêt bien entendu
s nations, ne permettent pas de saisir une occasion
e guerre, dès que les satisfactions que nous avons
ous-mêmes réclamées ont été obtenues.
Le ton ou la forme des communications échangées
treles deux gouvernements ne peut changer la na-
e des choses : la paix du monde ne peut vraiment
"pendre du style des chancelleries.
Ne parlons pas, légèrement, d’ailleurs, de la
terre, et surtout de la guerre moderne ; les mili-
res les plus éprouvés sont graves quand ils
"gent à ce que sera ce premier choc de masses
bondes, amenées en quelques jours sur un champ
"carnage pour y faire l’essai des engins destruc-
Irs dont les deux puissances belligérantes sont
"plement pourvues.
Les morts se compteront par centaines de mille,
"e lendemain, le deuil sera dans un million de fa-
Res. Le courage antique de ces chevaliers bardés
' fer, dont les moindres exploits étaient pompeuse-
snt célébrés, semble bien pâle auprès de la rési-
slation stoïque du soldat moderne, exposé à décou-
82 feu des chassepots et des mitrailleuses com-
tous ne saurions donc nous associer aux regrets
0Parti de la guerre. Sans être membre d’aucun
n grès de la paix, nous croyons volontiers que la
' erre est aujourd’hui contraire à nos idées et à nos
JOURNAL POLITIQUE HEBDOMADAIRE
Rédacteur en Chef : Arthur PICARD
mœurs. S’il n’est pas toujours possible de l’éviter, il
est au moins nécessaire d’en justifier les causes et
de rendre cette justification éclatante.
La raison politique de l’équilibre européen peut
l’imposer aux monarchies; mais les nations moder
nes, instruites par les leçons de l’histoire, n’iront
pas chercher dans cette pondération souvent chimé
riques des grandes puissances les bases de la paix
et les garanties de leur sécurité.— L’équilibre euro
péen, que nous avons nous-même troublé en faisant
la guerre d’Italie, appartient au passé : l’avenir est
aux Etats-Unis d’Europe.
.ERNEST PICARD,
LES CHAMBRES
DISCUSSION DU BUDGET. — INCIDENTS RELATIFS A LA QUESTION DE
PAIX OU DE GUERRE.
Les préoccupations belliqueuses au milieu desquelles
s’est discuté le budget sont providentielles pour ceux qui
redoutaient des diminutions de crédit sur certains chapitres.
La discussion marche à la vapeur. L'incertitude sur l’issue
des négociations a eu une influence prépondérante pour la
mise à l’ordre du jour des budgets des divers ministères.
On n’a pas suivi, comme d’habitude, leur inscription. La
discussion des budgets de la guerre, de la marine, des
affaires étrangères, a été réservée.
Nous nous affranchirons, nous aussi, par exception, de
classer par journée les travaux de la Chambre; et, écourtant
notre récit comme on a écourté la discussion, nous nous
bornerons à un résumé succinct des divers incidents, choi
sissant seulement les plus intéressants qui nous paraissent
dignes de figurer parmi les faits politiques de cette se
maine agitée.
Nous éprouvons, nous l’avouons, peu d’émotion devant
cette laborieuse attente à laquelle nous ont condamné les
nouvelles, malgré la rapidité des communications télé
graphiques. Nous ne sommes pas de ceux qui seraient ap
pelés à prendre les armes : nous croirions donc de peu de
valeur un chauvinisme trop enthousiaste qui ne nous fe
rait courir aucun danger. En présence d’éventualités aussi
graves, nous croyons donc plus patriotique de manifester
simplement nos sympathies ardentes pour la paix.
Mais arrivons au budget sans autre exorde.
Après des questions de M. Ernest Picard pour mainte
nir le droit d’intervention du Corps législatif dans la dé-
cision que nécessiteront les dépêches dont il demande
communication, en un clin-d'œil, les crédits de 1868,
1869, 1870 sont votés.
Le ministère des Beaux-Arts, des Lettres et des Sciences,
échappe à la suppression dont il était menacé.
Le discours de M. Bethmont pour l’attaquer est un vrai
bijou. Mais la réponse du ministre satisfait la Chambre,
puisqu’elle vote le maintien du ministère créé, dont Tuti-
lité était contestée.
Malgré les efforts de M. J. Simon, on vote sans difficulté
le ministère de la justice, remettant à plus tard les ré
formes demandées dans le nombre trop considérable des
cours et tribunaux.
Le jour consacré aux pétitions amène au cours du débat
ADMINISTRATION, RÉDACTION, ANNONCES
A PARIS
340, Rue Saint-Zfonore, 340
la révélation de la mésintelligence ancienne qui règne entre
la Compagnie thermale de Vichy et le Conseil municipa
de cette ville. M. Magnin, qui connaît très-bien cette ques
tion, a pris parti pour les pétitionnaires.
M. Plichon, avec une bonne volonté qui fait honneur à
son désir de rendre justice, a promis d’examiner les do
léances du conseil municipal de Vichy.
La discussion marche au milieu de l’indifférence géné
rale pour des questions d’un bien minime intérêt en com
paraison des événements qui peuvent se produire.
La situation des chanoines de Saint-Denis est discutée
et échappe à une suppression.
M. le Ministre de l’intérieur est moins heureux quant
aux résultats des votes de plusieurs chapitres du budget
de son ministère : à 99 voix contre 97 , on décide
la suppression de la division de la presse, qui n’a plus
de raison d’être sous le régime qu’on prétend inau
gurer. Un inspecteur général de l’émigration, sinécure de
10,000 fr., succombe devant la passion inopinée de la
suppression des fonctions inutiles. — 130 voix contre 41
donnent tort aux propositions du ministre, nullement se
condé par les employés supérieurs de son ministère qui
sont présents à la séance. MM. de Kératry, Brame,
E. Picard, sont du nombre de ceux qui contribuent à ce
succès.
Ces diverses discussions sont fréquemment inter-
rompues par des questions ayant trait aux dépêches
qu’on attend. M. Jules Favre a déjà dit, au début de
la difficulté pendante, qu’il craignait des tripotages
de Bourse durant la période qui précédera le parti que
prendra le Gouvernement. M. Emmanuel Arago dé
clare que si le Cabinet n’affirme pas que d’autres questions
ne seront pas substituées ou annexées à celles primitive
ment posées, concernant l’acceptation delà couronne d’Es
pagne par les princes de Hohenzollern, il considérera les
démarches du Gouvernement, comme des prétextes pour
faire la guerre. Le ministère ne répond rien. Le lende
main il ne prend la parole, par l’organe de M. le duc de
Gramont, que pour dire qu’il ne sait encore rien.
La salle des Pas-Perdus est plus encombrée que les
jours précédents; la cour et tous les abords du palais
sont assiégés. — On voit là en grande partie le personnel
de la spéculation et de la Banque à l’affût des nouvelles.
Le Cabinet continue à ne pas vouloir parier; malgré l’in
sistance de M. Picard, ému de voir ainsi transformer le
Corps législatif en succursale de la Bourse. Mais on cause
beaucoup d’une communication de dépêches faite dans les
couloirs de la Chambre par M. le garde des sceaux, et
des nouvelles pacifiques, avec la rapidité d’une traînée de
poudre, sont portées à la vraie Bourse, où elles relèvent
subitement les cours dans d’énormes proportions.
C’est au milieu de ces émotions diverses que M. le mi
nistre de l’intérieur subit encore un échec par le vote
d’un amendement de MM. Brame et Wilson, qui deman
dent la suppression des commissaires de police canton-
naux.
M. E. Picard appuie habilement celte disposition, ainsi
que plusieurs de ses collègues. — La discussion se traîne,
malgré le talent des orateurs. M. Chesnelong, le rapporteur
du budget répond. Les votes se précipitent, et on se sépare
sans rien savoir. Malgré les efforts réitérés deM. E. Picard,
qui demande que la Chambre soit informée de l’état des
négociations, on reste livré aux commentaires des nouvel
listes, qui prétendent le cabinet divisé et dans tous les cas
fort peu pressé, sinon embarrassé, pour communiquer des
dépêches qui ne sont pas tout à fait satisfaisantes sur
d’autres points, si elles confirment la renonciation du prince
Hohenzollern, par conséquent la fin de ce conflit spécial.
Prix da Numéro : 20 f. à Paris, 25 r. dans les Départements
Jeudi 14 Juillet 1870.
favorables
des farine
L ELECTEUR LIBRE
sionnés ; h
rs, qui veu-
nière; mais
ablissenten
calmes.
i baisse de
if mes.
PARIS ET DÉPARTEMENTS : Un An, 12 francs.
ibles, 69 23
rs qté, 42.
»n .—Sorte
AVEC LES COMPTES-RENDUS DU CORPS LÉGISLATIF
Un an : 16 fr. — Six Mois : 9 fr. — Trois mois : 5 fr.
Etranger, port en sus.
La déclaration faite à la tribune par M. le duc de
ramont, mercredi dernier, posait à la Prusse un
véritable ultimatum sur la question de candidature
l’un prince prussien au trône d’Espagne.
Par sa netteté même et par sa décision, elle écar-
lait toutes les questions soulevées depuis 1866. La
ponse de la Prusse était facile à prévoir: peu sou-
leuse des intérêts problématiques qui l’appelaient
Espagne, elle devait nous donner sur ce point
satisfaction, et reculer en faisant la meilleure conte-
lance possible. Ainsi s’explique cette renonciation
enue de Madrid, et dont l’effet est de supprimer le
rrain sur lequel notre gouvernement avait lui-
tabli le débat.
sectolitres :
1 75. — Sor-
sponible 9
ENIS.
-Héron.
APON.
•N.
IR
tés.g.d.g.
GMENT
,r.Turbi
Malgré ce dénoûment si péremptoire, la guerre a
encore un parti, et, de fait, la question espa-
gnole, en s’évanouissant, rend à la question al-
mandetoute sa réalité. Il faut en finir! s’écrient
es impatients, et puisque le mot de guerre a été
rononcé, il faut régler un conflit tôt ou tard inévi
le.
ETERRE
Price.
NA qui
ai ,
Itive
itif est
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int les
cis qui
stante
ait en
i avan-
lcoo-
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ne dé-
douce
opère
aveux:
tranger
es a 11
Nous nous attendions à ce langage; nous le com-
renons, mais nous n’y cédons pas.
Les guerres qui paraissent inévitables sont sou-
ent déjouées par des événements inattendus, et le
it des gens, non plus que l’intérêt bien entendu
s nations, ne permettent pas de saisir une occasion
e guerre, dès que les satisfactions que nous avons
ous-mêmes réclamées ont été obtenues.
Le ton ou la forme des communications échangées
treles deux gouvernements ne peut changer la na-
e des choses : la paix du monde ne peut vraiment
"pendre du style des chancelleries.
Ne parlons pas, légèrement, d’ailleurs, de la
terre, et surtout de la guerre moderne ; les mili-
res les plus éprouvés sont graves quand ils
"gent à ce que sera ce premier choc de masses
bondes, amenées en quelques jours sur un champ
"carnage pour y faire l’essai des engins destruc-
Irs dont les deux puissances belligérantes sont
"plement pourvues.
Les morts se compteront par centaines de mille,
"e lendemain, le deuil sera dans un million de fa-
Res. Le courage antique de ces chevaliers bardés
' fer, dont les moindres exploits étaient pompeuse-
snt célébrés, semble bien pâle auprès de la rési-
slation stoïque du soldat moderne, exposé à décou-
82 feu des chassepots et des mitrailleuses com-
tous ne saurions donc nous associer aux regrets
0Parti de la guerre. Sans être membre d’aucun
n grès de la paix, nous croyons volontiers que la
' erre est aujourd’hui contraire à nos idées et à nos
JOURNAL POLITIQUE HEBDOMADAIRE
Rédacteur en Chef : Arthur PICARD
mœurs. S’il n’est pas toujours possible de l’éviter, il
est au moins nécessaire d’en justifier les causes et
de rendre cette justification éclatante.
La raison politique de l’équilibre européen peut
l’imposer aux monarchies; mais les nations moder
nes, instruites par les leçons de l’histoire, n’iront
pas chercher dans cette pondération souvent chimé
riques des grandes puissances les bases de la paix
et les garanties de leur sécurité.— L’équilibre euro
péen, que nous avons nous-même troublé en faisant
la guerre d’Italie, appartient au passé : l’avenir est
aux Etats-Unis d’Europe.
.ERNEST PICARD,
LES CHAMBRES
DISCUSSION DU BUDGET. — INCIDENTS RELATIFS A LA QUESTION DE
PAIX OU DE GUERRE.
Les préoccupations belliqueuses au milieu desquelles
s’est discuté le budget sont providentielles pour ceux qui
redoutaient des diminutions de crédit sur certains chapitres.
La discussion marche à la vapeur. L'incertitude sur l’issue
des négociations a eu une influence prépondérante pour la
mise à l’ordre du jour des budgets des divers ministères.
On n’a pas suivi, comme d’habitude, leur inscription. La
discussion des budgets de la guerre, de la marine, des
affaires étrangères, a été réservée.
Nous nous affranchirons, nous aussi, par exception, de
classer par journée les travaux de la Chambre; et, écourtant
notre récit comme on a écourté la discussion, nous nous
bornerons à un résumé succinct des divers incidents, choi
sissant seulement les plus intéressants qui nous paraissent
dignes de figurer parmi les faits politiques de cette se
maine agitée.
Nous éprouvons, nous l’avouons, peu d’émotion devant
cette laborieuse attente à laquelle nous ont condamné les
nouvelles, malgré la rapidité des communications télé
graphiques. Nous ne sommes pas de ceux qui seraient ap
pelés à prendre les armes : nous croirions donc de peu de
valeur un chauvinisme trop enthousiaste qui ne nous fe
rait courir aucun danger. En présence d’éventualités aussi
graves, nous croyons donc plus patriotique de manifester
simplement nos sympathies ardentes pour la paix.
Mais arrivons au budget sans autre exorde.
Après des questions de M. Ernest Picard pour mainte
nir le droit d’intervention du Corps législatif dans la dé-
cision que nécessiteront les dépêches dont il demande
communication, en un clin-d'œil, les crédits de 1868,
1869, 1870 sont votés.
Le ministère des Beaux-Arts, des Lettres et des Sciences,
échappe à la suppression dont il était menacé.
Le discours de M. Bethmont pour l’attaquer est un vrai
bijou. Mais la réponse du ministre satisfait la Chambre,
puisqu’elle vote le maintien du ministère créé, dont Tuti-
lité était contestée.
Malgré les efforts de M. J. Simon, on vote sans difficulté
le ministère de la justice, remettant à plus tard les ré
formes demandées dans le nombre trop considérable des
cours et tribunaux.
Le jour consacré aux pétitions amène au cours du débat
ADMINISTRATION, RÉDACTION, ANNONCES
A PARIS
340, Rue Saint-Zfonore, 340
la révélation de la mésintelligence ancienne qui règne entre
la Compagnie thermale de Vichy et le Conseil municipa
de cette ville. M. Magnin, qui connaît très-bien cette ques
tion, a pris parti pour les pétitionnaires.
M. Plichon, avec une bonne volonté qui fait honneur à
son désir de rendre justice, a promis d’examiner les do
léances du conseil municipal de Vichy.
La discussion marche au milieu de l’indifférence géné
rale pour des questions d’un bien minime intérêt en com
paraison des événements qui peuvent se produire.
La situation des chanoines de Saint-Denis est discutée
et échappe à une suppression.
M. le Ministre de l’intérieur est moins heureux quant
aux résultats des votes de plusieurs chapitres du budget
de son ministère : à 99 voix contre 97 , on décide
la suppression de la division de la presse, qui n’a plus
de raison d’être sous le régime qu’on prétend inau
gurer. Un inspecteur général de l’émigration, sinécure de
10,000 fr., succombe devant la passion inopinée de la
suppression des fonctions inutiles. — 130 voix contre 41
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condé par les employés supérieurs de son ministère qui
sont présents à la séance. MM. de Kératry, Brame,
E. Picard, sont du nombre de ceux qui contribuent à ce
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Ces diverses discussions sont fréquemment inter-
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qu’on attend. M. Jules Favre a déjà dit, au début de
la difficulté pendante, qu’il craignait des tripotages
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prendra le Gouvernement. M. Emmanuel Arago dé
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Gramont, que pour dire qu’il ne sait encore rien.
La salle des Pas-Perdus est plus encombrée que les
jours précédents; la cour et tous les abords du palais
sont assiégés. — On voit là en grande partie le personnel
de la spéculation et de la Banque à l’affût des nouvelles.
Le Cabinet continue à ne pas vouloir parier; malgré l’in
sistance de M. Picard, ému de voir ainsi transformer le
Corps législatif en succursale de la Bourse. Mais on cause
beaucoup d’une communication de dépêches faite dans les
couloirs de la Chambre par M. le garde des sceaux, et
des nouvelles pacifiques, avec la rapidité d’une traînée de
poudre, sont portées à la vraie Bourse, où elles relèvent
subitement les cours dans d’énormes proportions.
C’est au milieu de ces émotions diverses que M. le mi
nistre de l’intérieur subit encore un échec par le vote
d’un amendement de MM. Brame et Wilson, qui deman
dent la suppression des commissaires de police canton-
naux.
M. E. Picard appuie habilement celte disposition, ainsi
que plusieurs de ses collègues. — La discussion se traîne,
malgré le talent des orateurs. M. Chesnelong, le rapporteur
du budget répond. Les votes se précipitent, et on se sépare
sans rien savoir. Malgré les efforts réitérés deM. E. Picard,
qui demande que la Chambre soit informée de l’état des
négociations, on reste livré aux commentaires des nouvel
listes, qui prétendent le cabinet divisé et dans tous les cas
fort peu pressé, sinon embarrassé, pour communiquer des
dépêches qui ne sont pas tout à fait satisfaisantes sur
d’autres points, si elles confirment la renonciation du prince
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