Titre : Le Journal du Midi
Éditeur : [s.n.] (Avignon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Nîmes)
Date d'édition : 1904-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32800997q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1904 01 août 1904
Description : 1904/08/01 (A30). 1904/08/01 (A30).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG30 Collection numérique : BIPFPIG30
Description : Collection numérique : BIPFPIG84 Collection numérique : BIPFPIG84
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t510048376
Source : Bibliothèque Carré d'art / Nîmes, 33330
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/11/2022
Le Jon
ORGANE POLITIQUE ET QUOTIDIEN DE LA RÉGION DU SUD-EST
DIRECTION, ADMINISTRATION m REDACTION |
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les MANUSCRITS NE SONT λAS rendus
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UN NUMERO-*
©gWTIÉglE®
30m# ANNÉE. — LUNDI le' AOUT 1904
Sainte Sophie. — Demain : Saint Etienne
Gustave GGTJBIER» Directeur politique
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REGLAMES
FAITS DIVERS..
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F®«p te PuB»Kôité' ®t i®s Annenoes
L'Agence HaT&g, 8, place de la Bourse, est seule
chargée, à Paris, de receToir^lea annonces peur le
journal.
A Nimes, on les reçoit sbx bureaux du journal.
LA JOURNÉE
Le « Messager du gouverne-
ment» organe officiel de la
Russie, publie un télégramme
prévoyant de graves èvéne-
ments à Hait-Cheng.
L'empereur et l'Impératrice
de la Russie ont télégraphié
leurs condoléances à la veuve
de M. de Plehve.
M. Grousseau , député du
Nord, interpellera le gouverne-
ment sur la rupture des rela-
lions diplomatiques avec le
Vatican.
Une information disant que
le Japon aurait acheté la flotte
Chilienne, provoque une gros-
se émotion à St-Pétersbourg ;
la Russie protesterait avec
énergie.
Voir à la troisième page les
nouvelles de la Dernière Heure.
U RUPTURE
La rupture avec Rome est consom-
mée. M. Combes, qui s'est disputé
personnellement aveci'Eg ise, devait
chercher à brouiller le p*pe avec i'E-
tat. C'est lait. Désormais te gouverne-
ment français n'aura plus de rapports
officiels avec le Vatican.
Les conséquences de cette situation
nouvelle seront graves. Il ne pourra
plus désormais y avoir de nominations
dans la haute prôlature, et par suite
plus de désignation de curés. C'est
presque la dénonciation du Concordat,
et par suite la séparation de fait entre
le Saint-Siège et la République fran-
çaise.
M. Combes a manœuvré avec une
certaine habileté. Instrument des is-
raôutes et des protestants, il brise les
relations de îa France, avec le pa-
pe Sieulement, et il commue à couvrir
de »a piotectrou leB pasteurs et les rab-
bins. Des libres penseurs nr ïfs récia-
tuaient « la séparation des Eglises et
de l Eut ». M. Combes ne leur ac-
corde que la séparation avec l'Eglise
romaine. Les autres confessions con-
tinueront a être encouragées et pro-
tégëes par les prétendus anticléricaux.
Quand la lutte contre les congré-
gâtions a été entamée, neus disions :
Ce n'est pas seulement aux moines
qu'on en veut, c est aux missionnaires,
c'est aux prêtres, c'est Si tous les fidè-
les du catholicisme. Ou haussait les
épaules et on nous traitait d'exagérés.
Nous y sommes arrives, pourtant,
à cette lune contre ie clergé tout eu-
tier; les masques sont maintenant à
bas.
De même quand, au commencement
de l'affaire Dreyfus, nous disions : Ce
n'est pas seulement pour la délivrance
d'un soi-disant innocent que la cam-
pagne est entreprise, c'est contre l'ar-
mée tout entière ; on nous répandait :
C'est faux. Or, nous avions raison :
on Ta vu plus tard pour la destitution
des généraux, le bouleversement des
règlements, et l'organisation de l'in-
discipline.
Au fond, c'est le chambardement
rêvé par les dreyfusards qui continue.
Oq démonte les institutions, les roua-
ges du pays pièce par pièce, et on les
brise les uns sprès les autres. Tout se
tient dans les- actes combinés des
agents de la franc-maçonnerie et de
1 étranger.
En somme, il vaut mieux voir brus-
qaer les choses. La plupart des curés
de village se contentaient de dire leur
messe. Quand leur autel sera brisé,
quand leur traitement sera supprimé,
ils songeront un peu plus au temporel.
Ils n'étaient que les fonctionnaires de
l'Etat; ils vont redevenir les apôtres
de 1 Eglise.
M. Combes a voulu provoquer une
nouvelle agitation et de nouveaux
troubles pour garder le pouvoir. Ec
M. Delcassé, qui a fait §reculer la
France à Faehoda et humilié notre
pays devant l'Angleterre, a tenu à
prouver qu'au besoin il sait mettre de
l'énergie dans sa diplomatie : il s'en
prend à un vieillard qui n'a pas d'ar-
mées pour se défendre...
Cette politique est évidemment très
grande, très noble et très coura-
geuse !...
— Elle aura tout de même une fin.
Il est toujours curieux, lorsqu'un
événement s'est produit, de rechercher
ai quelqu'un avait su le prévoir. Ce
conflit avec le Vatican, cette rupture
avec Rome, uu Français les avait
prévus et prédits. Mais comme ce
Français est un homme jeune, bril -
tant et divers, tout le monde et ses
amis mêmes avaient affecté de ne pas
croire en sa prédiction.
Lorsque, en mars dernier, M. Boni
de Gastellane vint combattre, dans un
discours à la Chambre, les crédits vo-
tés pour ie voyage de M. Loubet à
Rome, je crois bien qu'il ne rencontra
pas deux douzaines de députés pour
l'approuver. Il se trouve aujourd'hui
que les événements lai donnent raison
avec une précision telle que lui-même
aurait le droit d'en être confondu.
Le roi d'Italie est venu en France.
Musique, discours enthousiasme ; le
gouvernement français se réjouissait
de donner des fêtes à son peuple, et
de lui montrer son prestige accru dans
le monde. Nous appartenait-il d'em-
pêcher ce voyage ? Peut-être. Et nous
aurions eu raison de ie faire, pus-
que, une fois la politesse italienne fai-
ta à la France, la France devait à son
tour en rendre une autre, et que M.
Loubet allait être obligé de partir
pour Rume.
La visite a eu lieu, en effet et la
protestation papale s'est produite.
Gomme celle-ci aurait pu rester se-
crête, M. Jaurès s'est empressé de la
publier afin d'en tirer parti, et nous
avons eu le demi-rappel de M. Ni-
sard.
Suivent alors les intrigues Gaay,
Le Nordez, l'essai de schisme tenté
timidement par M. Combes qui vou-
lait compromettre dans sa cause nue
demi-donzrine d'évêques, les lettres
Merry del Val, le conseil des ministres
de vendredi, le rappel, cette fois com-
plet, des ambassadeurs.
On le voit, les choses se suivent
assez bien. Et si elles s'enchsînent avec
une telle logique, c'est qu'elles sont
voulues. Par qui ? Toute la question
est là.
Ce n'est pas M. Combes qui mène la
danse. Derrière son battage anticléri-
cal, on perçoit très bien son désir de
durer sans mécontenter à fond la ca-
tholicité française.
La main qui mène l'intrigue est
celle de l'Italie qui, soucieuse de re-
cueillir notre héritage, de prendre la
protection des missions en Orient, vi-
se une réconciliation avec le Pape,
dont la France paiera les frais.
Gomme nous n'avons plus tffûre
avec un pape temporisateur et dipto-
mate, msis à un vicaire de Jésus-
Christ un peu rude et fruste, enclin
aux suggestions italiennes, qui ne
connaît ni la France ni sa langue et
ne peut nous aimer, il n'est pas éton-
nant qu'on le voit marcher vers les
hostilités avec une ardeur si déeoneer-
tante.
En sorte qu'aujourd'hui la situa-
tion est celle-ci : devant M. Combes
apeuré et hésitant, c'est Pie X qui
marche, résolu et presque provoca-
teur, vers la rupture d'un Concordat
qui lui pèse, pendant que l'Italie lui
fait promettre, en secret, de fournir
toutes les compensations souhaita-
bles.
Et toutes cesintriguesseraient pent-
être négligeables s'il ne se jouait là
l'un des pins graves intérêts de la
France, que nous sommes en train de
sacrifier pour assurer quelques mois
de plus à un ministère condamné.
X. X.
L'APOLOGIE DU CRIME
On trouve dans le dernier numéro de
VAction, journal de la ligue anticléricale
et ministérielle, matière à un rapproche-
ment qui vaut la peine d'être signalé.
D'abord, en première coonne, s'étale
un article signé de M. Lafferre, clérical
de sacristie maçonnique délégué par les
Loges de l'Hérault au Palais Bourbon.
L'article est intitulé : L'apologie du
Crime Le nommé Lafîerre y prend à
partie, en termes virulents, notre émi-
nent confrère Paul de Cassagnac, cou-
pable à ses yeux d avoir écrit que les
fils Crettiez, à bien examiner la san-
glante tragédie de Cluses, avaient peut-
tre droit à quelques circonstances atté-
nuantes.
— Il les acquitterait envers et contre
tous 1 » s'écrie avec indignation le F.\
Laflerre. Et il accuse carrément M. de
Câssagnac de faire l'apologie du crime,
car, pour lui, les Crettiez sont de misé-
rables et lâches assassins indignes de
tout pardon et même de toute . indul-
gence.
A.jrès avoir avalé les deux colonnes de
vociférations maçonniques de ce Frère
Trois-Points, j'aborde la « politique » de
M. Henry Bérenger.
Et je lis :
< Assassin ?
« Le mot est bien dit.
« Dans un pays où il n'y a pas de suf-
frage universel, où les libertés publiques
n'existent pas, où le tsar est tout et l'hu-
manité rien, le droit à la révolution reste
la plus imprescriptible des droits... »
Voilà le début, et voici la conclusion :
« Quoi d'étonnant si, de ces humani-
tés torturées et martyrisées, se lève de
temps à autre un vengeur, un justicier ?
« Les despotismes sanguinaires ont
pour conséquence logique le coup de
force parlois mortel des libérateurs.
« C'est un Juif qui, paraît-il, hier, a
exécuté de Plehve.
« Le tsar avait récemment exclu les
Juifs de l'armée russe, et ne négligea
aucune occasion de les traiter en panas,
en victimes.
a Nicolas et ses conseillers recueillent
aujourd hui la conséquence de leur inla-
mie atroce envers la race juive.
« L'acte d'hier n'est pas pour surpren-
dre ceux qui savent. Mais il est pour
avertir ceux qui ne veulent rien savoir.»
L'acte de reportage de la même feuille
est intitulé : l'Exécution du ministre Von
Plehve.
N'est-ce pas d'un goût exquis ?
D'après ces messieurs de l'Action, le
fait par un patron de tirer sur des gré-
vistes émeutiers ne peut être, en tout
état de cause et quelles que soient les
circonstances, que le plus inexcusable et
le plus inexpiable des crimes.
L'homme qui essaie d'expliquer ce
crime, de lui trouver des excuses fait,
selon eux, l'apologie de l'assassinat.
Au contraire, quand il s'agit d'un
assassinat commis en Russie pour assou-
vir je ne sais quelles rancunes politiques
plus ou moins vagues et plus ou moins
justifiées, le crime devient « le plus im-
prescriptible des droits ».
Vérité en deçà... erreur au-delà... Pas-
cal avait décidément bien raison.
Pourtant, je voudrais voir le nez que
feraient les messieurs de l'Action, si
quelque catholique breton s'avisait de
traiter Combes comme des nihilistes rus-
ses viennent de traiter M. de Plehve,
sous prétexte de venger les prétendus
martyrs de Kishinefl.
Ce jour-là, le plus imprescriptible des
droits deviendrait bien vite le plus odieux
des forfaits.
Et il serait peut-être encore parlé d'exé-
cution dans la feuille de M Bérenger,
mais de l'exécution du meurtrier, pour
lequel les admirateurs du terrorisme
russe réclameraient implacablement l'é-
chafaud.
A. B.
NOS DEPECEES
LA PRESSE DU JOUR
Pari», 31 juillet.
La République Française
De la République française :
« Au point où en sont les choses,
un changement dn ministère peut seul
nous garantir contre l'éventualité de la
séparation de l'Eglise et de l'Etat. A
moins que M Combes, se jugeant suf-
fisamment victorieux par le rappel de
ce qui restait de notre ambassade au
Vatican, suivi du départ du nonce du
Pape à Paris, ne pousse pas plus loin
ses avantages. Ca ne serait sans doute
pas éclatant, mais ce serait assez sage.»
L'Autorité
De M. Paul de Cassagnac dans
l'Autorité au sujet de la rupture des
relations diplomatiques avec le Vati-
can :
« On n'est pas à ce point idiot, aveu-
glé par la haine, on ne se montre pas
plus tristement impolitique. Car cette
prétendue rupture n'est qu'une affaire
de pu*s forme, un simple coup d'épée
dans l'eau.
« Ce n'est pas une solution, ce n'est
guère qu'un provisoire. Au fond le
Concordat demeure intact. Le budget
des cultes reste indemne, et rien ne fait
prévoir que la rupture diplomatique
soit un acheminement vers la dénon-
ciation du Concordat et la suppression
du budget des cultes.
« Pas plus aujourd'hùi qu'hier le
gouvernement n'en veut. Il n'ose pas,
il n'osera jamais y recourir. »
La Vatican et la République
Lest pièces du conflit
Paris, 31 juillet.
C'est aujourd'hui dimanche, ainsi que
nous l'avions annoncé, que paraît au
Journal officiel le texte d© la corres-
pondance échangée entre le gouverne-
ment français et le Saint-Siège au su-
jet des évêques de Laval et le Vatican.
Cette correspondance, qui est fort éten-
due, se termine par le télégramme
envoyé, hier soir, à M. de Courcel, l'in-
vitant à signifier au Vatican la rupture
des relations diplomatiques. Toute
cette publication est faite sans com-
m- ntaire ni note explicative du gou-
vernement. Les détails eu ont été ré-
glés dans une conférence qui a eu lieu,
hier après-midi, au ministère de l'in-
térieur entre MM. Delcassé, Dumayet
Edgar Combes.
On assure toujours, d'autre part,
dans les milieux catholiques que le
Pape, de son côté, serait décidé à
adresser aux chefs d'Etat catholiques
une note pour les mettre au courant des
considérations qui ont inspiré dans
cette affaire la conduite du Vatican.
Simple constatation
Rome, 31 juillet.
Voici le texte de la note qu'a publiée
à la suite de la notification de la rup-
ture au Saint-Siège l'Osservatore Ro-
mano :
€ Le gouvernement français a voulu
voir une violation du Concordat dans
le fait de quelques communications au-
torisées, ayant un caractère purement
disciplinaire, du Pape à quelques évê-
ques de Fiance. En conséquence, le
gouvernement français a décidé de
mettre fin à ses rapports officiels avec
le Saint Siège et a notifié dans la ma-
tin«e sa décision au cardinal secrétaire
d'Etat. »
Départ de 11. de Courcel
Paris, 31 juillet*
L'Agence Havas publie la dépêche
suivante de Rome :
« Le ch irgé d'affaires de France près
le Saint-Siège, M. de Courcel est parti
à 8 h 40 pour Paris. La conférence de
ce matin entre M. de Courcel et Mgr
Merry del Val a duré 20 minutes. Aus-
sitôt rentré à l'ambassade. M. de Cour-
cel a donné des ordres pour son départ
ce soir.
a Le calme règne dans les cercles
officiels du Vatican. Le Pape a faitune
longue promenade ce matin dans le
jardin ; il a reçu quelques cardinaux et
l'ambassadeur d'Espagne.
a Aussitôt que M. de Courcel eut
quitté le Vatican, le Pape fit mander
Mgr Merry del Val afin de s'informer
au sujet de sa conférence avec M. de
Courcel. Le Pape a dîné selon son ha-
bitude,avec les prélats vénitiens ses
intimes, il ne s'est pas montré préoc-
cupé. L'arrivée de Mgr Lorenzelli est
imminente. »
Départ dn IVonce
Paris, 31 juillet.
Mgr Lorenzelli, nonce apostolique,
a quitté Paris hier soir, allant à Rome
par l'express de 10 h. 23 qui, par suite
d'un retard, n'est parti qu'à 10 h. 40.
Le nonce était accompagné d'un se-
crétaire.
Les suites
Dans un long article qui voudrait
être très fortement motivé, M. de Bon-
nefon, qui, dans le Journal, mène
depuis quelques jours la campagne la
plus antireligieuse, la plus hypocrite,
la plus mensongère qui se puisse ima-
giner, prétend que la nonciature était
un rouage inutile.
C'est une erreur qui se réfute d'elle-
même.
On nous dit et on nous redit, en ef-
fet, que le Concordat n'est pas atteint,
qu'il subsiste.
Or, un Concordat suppose entre deux
pouvoirs des négociations sur une mul-
titude de questions. Comment négo-
cier s'il n'y a personne pour causer ?
Comment nommer des évêques,
puisque le nonce est chargé des iafor-
mations canoniques ?
FEUILLETON DU Joagn&i du &Eidi
«.31 —
1A11ULEELIS
XIX
— Je l'ai déjà vue ; mon»ieur, eau»
étions allé* d'abord au châieau ou elle a
confirmé Je récit que Germain m'avait
fait de la soirée d htar et des jours qui ont
précédé.
Je tui ait dit de se pr>4p»rer, nous re-
prendrons ta train do deux heures. Il ma
rest* don» qs» à remettre en vo« mains
tous les pouvoirs que v»us a iez bien vou-
lu me otntier, à ,oug lem' roser d» toute
les bontés qu« depuis vin^t-oinq «n* vous
avez eues pour moi *t .. «jouta l'honnéie
homme que l'émotion étranglait, à pren-
dre congé de vou*.
— Non, fit M. Rambert, ému lui ausa,
jé n'accepte pas cette solution. Vous un
ami. un coopérateur de longue date, me
quitter pour cette vétille... Je ne vous lais-
srrsi pas partir, vous causeras de tout m-
ci eveo madame et mademoiselle Bréohard
et vous ffflviaudrsz sur votre décision su-
bite.
— Jamais, monsieur, elle m'a coûté &
prendre, mais elle e t irrévocable.
— Bréohard I après no* boas, nos intl-
mes rapports, et pour une querelles de
fillettes.
— Manri'ur, dit B-écbard, pour moi
seul et afin de ce p*s vous quitter, j'eus-
se supporté beaucoup, mai» en a touché à
mon enfant, je ne puis plus.
— Je suis un serviteur dévsué, je suis
un amifiièta, mai*, par-dessu# tout cela,
je suis cè«e, monsieur...
— Moi au si, Biéchard, je suis pàre, un
père bien malheureux, et vous m'sbsa-
contez...
— Permettez-moi, monsieur, mais je ne
saurais plus donn<>r mon temps, mes »ei
nés, mon travail et ma vie à une affaire
destinée à augmenter un jourle biec-âtr*.
la fortune de cet e qui a été si mauvaise
pour mon infant.
A c mot M. R*mberS se sentit vaincu.
— Et vous, Dacglbfeir, dit-il, se retour-
cam ers l'ngeuieur, ne pu;s j^ espérer
vous remene dans 1* voie de pinlon e4
d'oub i d«* bfiïnse* en Lqueile Biéchard
vous suivrait, comme il vous a suivi en
celle-ci.
— Non, monsieur, dit simplement Dan-
glefer, ferme «omme un ro '.
M. Ra-bertfis un ge»ta découragé. M.
Bréohard, puis Germain le saluèrent.
— Je vous accompagne jusqu'au cbâ-
teau, dit-il, car, m 'gre tout, ma fi lie doit
de* exauirs à votre fille et lui en dira.
Et, chemin faisant, ils parlèrent froids-
ment, en geas d'«ffrir«s, de? formalités >
qu'entraînerait 1* retraite de MM. Bré-
cb&rd e> Danzlefer, remise des pouvoirs,
des comptas, etc.,
Ils entrèrent m salon ou Eisa, «oa eha-
p*au sur ta tête, trèst ouhlée, les attendait
eu compagnie de mademoiselle de Sainte-
Pertlle.
M. Rambert vint la trouver.
— Mademoiselle, dit-'l, veuillvz «gréer
mes sincères excusas pour la conduite d<>
mafilte envers "«s, et veuillez être parsua-
dée que je n en *uis nullement reponsahla
et ce m'en étais jamais aperça.
Elise l«va sur lui ses clairs yeux bleus,
si sin< èrer.
— J ea suis persuadée, monsieur lui dit-
elle simplement ; aussi n'avez-vocs pas à
vous excuser.
— Ma fille doit le taire, dit M. Ram-
bert.
E', se tournant vers mademoiselle de
Sai *te-P».reUe. il la pria «l'aller chercher
sa niée s tout de suite.
La vieille demoiselle obéit, a«*ez inquiè-
du résultat de la co «mission, mata, con-
!r* toute attente, Lue», qui était pré a, la
snivit taas suffi mté.
Etie entra au salon sans embarras a»-
parent, etqiendBût. . our qui la connais
sot bien, il y avait au fond a« tes veux
som tes -i faro ««hi« uia gr ande colère et
uu dê,-it mêlé de hon e «t d'o gu-il.
Eil* salua du» g-«ta oit cataire.
Allons, fit sot père durement, tu sais
ce que je t'ai dit oa matin, exéoute-
toi.
Eita s'avança, un rira de défi aux lè-
vres.
— Elise, dit-elle avec une crânerie inso-
lests,ssss ptee trouv? que je vpiw deta d*s
excusas, je vous les présente, veuillez tas
arnvpter.
Elise, interdits pur ta ton de ta jeune
fille, qui démentait complètement ses pa-
rôles, regardait «*ns répondre son pèrs et
son fiaecé.
A ofs Luee reprit :
— J8 regrette que vous n'ayz pas com-
pris «ju'il ne s'agissait que de plaisanteries
sans importance et que, de concert avec
votre fiancé, vou* *y toire pour de pareilles ni ureries.
Elise s^ndina «ans répondre et Luee re-
g«rda G rtnain Eil® le *it si froid, «i ho*-
tile, »i d îd iiga-iux, que cela ta mit hors
d'elle.
— Mai», reprit-elle, puisque cous en
sommes aux exouses. il me semb'e que M.
D*cg!etar m'en doit bien aussi jpour
la scène publique qu'il m'a faite hier
soir.
— Je ne cro>s pas vous «n devoir, ma-
demoiselle, fit Garmaia sévèrement, c*? i®
ne crois pas a-o r dtpasaémes droit* de
légitime datante tt d »iu«ia ri»a«te ; néan-
m«ice, si ie l'ai tait à mon insu, v-iuiltaz
m» ta pardonner.
Soit, dit-elta av=c un enjouement allée
té, ■ 0"s m'avez bien pardonoé, vot.ig. lors-
que, vous vous ec souvenez, j'avais voulu
vous m ttre à l'épreu»e et que vou* avi«z
pri» ta chose au sérieux et au tragique...
Mademoiselle Bfé hard ignore peut-être
q 'un jour, po r m'amuser et savo rsi son
fiancé lui était fidèle, je l»iai proposé ma
main et ma dot... Rassurez-vous, Ettae,
il tas a r «fusées, bien entendu ; s'il avait
succombé à la tentation et dit ; « oui ».
moi, j'eus*e dit ; < noft s, Mais eafm il
n'en était pas prévenu et vous pouvez être
fȏ"e d'un attachement aussi invio-ablc.
J'espère que o*tte preuve emportés de vo-
tre séjour à Braulx adoucir» un peu le
souvenir amer qui, parait-il, vous en
reste.
Le ton ironique de Luoe déconcerta EU-
se encore plus qu* ses paro'es ; elle tour-
na, vers son père, un regard de détresie
que celui ci comprit, car 4 prit aussitôt et
l'emmena ainsi qu- G«r «aia.
Ils n'avaient pas descendu ta perron que
M. B mb rt, poussé à bout p«r ta dernière
bravade de «a fille, lui disait :
— En voilà assez, tu déshonores mon
hospitalité, tu fais partir mes meilleurs
employés, tu te vantes de tes pires folies,
et tu perdis volontairement ta réputation.
Je n'entends p?g que tu touches à la mien-
ne ni à celle de aetie maison ; aussi, je
t'en chasse ; va taire tes malles, tu parti-
ras aujourd'hui. Choisis le pays, ta eou-
vent, ta maison où tu veux te retirer, je
t'en lais e ta liberté, et j t'y conduirai
moi n âme. Ensuite, tous ser* fiai entre
nous et ne remettras les pieds chez moi
que si tu te repens et te corriges.
XX
Mademoiselle Philomène est intervenue
EUe a compris que livrer d» nouveau Lu-
ce à l'indifférene* des étrangers, c'était la
perdre ifré*sédis.bîsin-nt, et «lie ?-ohtea;îâfi
ner chez elle, à Abbeviita, au moins quel-
ques mois. Luae, son exaltaiioa tombée,
et un iseu *ffr*yâe, m«inten»nt, de ce
qu'aile a fait et do ta sévérité de son père
a suivi volontiers cette tante qu'elle a trop
p*u écoutée et que, pourtant, elle aima
tendrement Elle lui es» reconnaissante de
l'avoir recueillie cs>»m« une épave flottant
à l'*b-ndoa dans les flot* de la vie, etee
sentiment Ja rend plu* souple. E iea au*>i
l'orgueil d* ne point se trouver mase ni mise en pénit nce, et cria lui donne,
pour toutes cho«ts, une indulgence our
laquelle mademoiteliede Ssiata-Perelle n'o-
sait compter. CV*t ainsi que Ja viasérieu-
se, presque solitaire et t ès modeste, qu'ai-
ta p&rtage avez sa tante, loin de lai déplti-
re, ta charme au contrair», ta asiate, ta
repose ei qu'elle se laisse envahir par sa
paix berceuse, un peu annihilante pour Ja
v«ionté, mai* souveraine pour adoucir les
car ve! ères.
Mademoiselle Philomène a bien à Abbe-
vi ta, quelques bonnes amitiés et des rela-
lions b n les en assiz gr*nd nombre. Ella
aurait donc pu distraire Luoe. lui proeu-
rer «tas am.uem -.ois, des compagnes. Elle
ne l'a pas voulu.
(La suite à demain.)
FL0IUN.
ORGANE POLITIQUE ET QUOTIDIEN DE LA RÉGION DU SUD-EST
DIRECTION, ADMINISTRATION m REDACTION |
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les MANUSCRITS NE SONT λAS rendus
eu» u» ïafiiraswsa» t
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"© 'f. eB sus wr triroeat»"-
UN NUMERO-*
©gWTIÉglE®
30m# ANNÉE. — LUNDI le' AOUT 1904
Sainte Sophie. — Demain : Saint Etienne
Gustave GGTJBIER» Directeur politique
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REGLAMES
FAITS DIVERS..
LOCALES.........
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F®«p te PuB»Kôité' ®t i®s Annenoes
L'Agence HaT&g, 8, place de la Bourse, est seule
chargée, à Paris, de receToir^lea annonces peur le
journal.
A Nimes, on les reçoit sbx bureaux du journal.
LA JOURNÉE
Le « Messager du gouverne-
ment» organe officiel de la
Russie, publie un télégramme
prévoyant de graves èvéne-
ments à Hait-Cheng.
L'empereur et l'Impératrice
de la Russie ont télégraphié
leurs condoléances à la veuve
de M. de Plehve.
M. Grousseau , député du
Nord, interpellera le gouverne-
ment sur la rupture des rela-
lions diplomatiques avec le
Vatican.
Une information disant que
le Japon aurait acheté la flotte
Chilienne, provoque une gros-
se émotion à St-Pétersbourg ;
la Russie protesterait avec
énergie.
Voir à la troisième page les
nouvelles de la Dernière Heure.
U RUPTURE
La rupture avec Rome est consom-
mée. M. Combes, qui s'est disputé
personnellement aveci'Eg ise, devait
chercher à brouiller le p*pe avec i'E-
tat. C'est lait. Désormais te gouverne-
ment français n'aura plus de rapports
officiels avec le Vatican.
Les conséquences de cette situation
nouvelle seront graves. Il ne pourra
plus désormais y avoir de nominations
dans la haute prôlature, et par suite
plus de désignation de curés. C'est
presque la dénonciation du Concordat,
et par suite la séparation de fait entre
le Saint-Siège et la République fran-
çaise.
M. Combes a manœuvré avec une
certaine habileté. Instrument des is-
raôutes et des protestants, il brise les
relations de îa France, avec le pa-
pe Sieulement, et il commue à couvrir
de »a piotectrou leB pasteurs et les rab-
bins. Des libres penseurs nr ïfs récia-
tuaient « la séparation des Eglises et
de l Eut ». M. Combes ne leur ac-
corde que la séparation avec l'Eglise
romaine. Les autres confessions con-
tinueront a être encouragées et pro-
tégëes par les prétendus anticléricaux.
Quand la lutte contre les congré-
gâtions a été entamée, neus disions :
Ce n'est pas seulement aux moines
qu'on en veut, c est aux missionnaires,
c'est aux prêtres, c'est Si tous les fidè-
les du catholicisme. Ou haussait les
épaules et on nous traitait d'exagérés.
Nous y sommes arrives, pourtant,
à cette lune contre ie clergé tout eu-
tier; les masques sont maintenant à
bas.
De même quand, au commencement
de l'affaire Dreyfus, nous disions : Ce
n'est pas seulement pour la délivrance
d'un soi-disant innocent que la cam-
pagne est entreprise, c'est contre l'ar-
mée tout entière ; on nous répandait :
C'est faux. Or, nous avions raison :
on Ta vu plus tard pour la destitution
des généraux, le bouleversement des
règlements, et l'organisation de l'in-
discipline.
Au fond, c'est le chambardement
rêvé par les dreyfusards qui continue.
Oq démonte les institutions, les roua-
ges du pays pièce par pièce, et on les
brise les uns sprès les autres. Tout se
tient dans les- actes combinés des
agents de la franc-maçonnerie et de
1 étranger.
En somme, il vaut mieux voir brus-
qaer les choses. La plupart des curés
de village se contentaient de dire leur
messe. Quand leur autel sera brisé,
quand leur traitement sera supprimé,
ils songeront un peu plus au temporel.
Ils n'étaient que les fonctionnaires de
l'Etat; ils vont redevenir les apôtres
de 1 Eglise.
M. Combes a voulu provoquer une
nouvelle agitation et de nouveaux
troubles pour garder le pouvoir. Ec
M. Delcassé, qui a fait §reculer la
France à Faehoda et humilié notre
pays devant l'Angleterre, a tenu à
prouver qu'au besoin il sait mettre de
l'énergie dans sa diplomatie : il s'en
prend à un vieillard qui n'a pas d'ar-
mées pour se défendre...
Cette politique est évidemment très
grande, très noble et très coura-
geuse !...
— Elle aura tout de même une fin.
Il est toujours curieux, lorsqu'un
événement s'est produit, de rechercher
ai quelqu'un avait su le prévoir. Ce
conflit avec le Vatican, cette rupture
avec Rome, uu Français les avait
prévus et prédits. Mais comme ce
Français est un homme jeune, bril -
tant et divers, tout le monde et ses
amis mêmes avaient affecté de ne pas
croire en sa prédiction.
Lorsque, en mars dernier, M. Boni
de Gastellane vint combattre, dans un
discours à la Chambre, les crédits vo-
tés pour ie voyage de M. Loubet à
Rome, je crois bien qu'il ne rencontra
pas deux douzaines de députés pour
l'approuver. Il se trouve aujourd'hui
que les événements lai donnent raison
avec une précision telle que lui-même
aurait le droit d'en être confondu.
Le roi d'Italie est venu en France.
Musique, discours enthousiasme ; le
gouvernement français se réjouissait
de donner des fêtes à son peuple, et
de lui montrer son prestige accru dans
le monde. Nous appartenait-il d'em-
pêcher ce voyage ? Peut-être. Et nous
aurions eu raison de ie faire, pus-
que, une fois la politesse italienne fai-
ta à la France, la France devait à son
tour en rendre une autre, et que M.
Loubet allait être obligé de partir
pour Rume.
La visite a eu lieu, en effet et la
protestation papale s'est produite.
Gomme celle-ci aurait pu rester se-
crête, M. Jaurès s'est empressé de la
publier afin d'en tirer parti, et nous
avons eu le demi-rappel de M. Ni-
sard.
Suivent alors les intrigues Gaay,
Le Nordez, l'essai de schisme tenté
timidement par M. Combes qui vou-
lait compromettre dans sa cause nue
demi-donzrine d'évêques, les lettres
Merry del Val, le conseil des ministres
de vendredi, le rappel, cette fois com-
plet, des ambassadeurs.
On le voit, les choses se suivent
assez bien. Et si elles s'enchsînent avec
une telle logique, c'est qu'elles sont
voulues. Par qui ? Toute la question
est là.
Ce n'est pas M. Combes qui mène la
danse. Derrière son battage anticléri-
cal, on perçoit très bien son désir de
durer sans mécontenter à fond la ca-
tholicité française.
La main qui mène l'intrigue est
celle de l'Italie qui, soucieuse de re-
cueillir notre héritage, de prendre la
protection des missions en Orient, vi-
se une réconciliation avec le Pape,
dont la France paiera les frais.
Gomme nous n'avons plus tffûre
avec un pape temporisateur et dipto-
mate, msis à un vicaire de Jésus-
Christ un peu rude et fruste, enclin
aux suggestions italiennes, qui ne
connaît ni la France ni sa langue et
ne peut nous aimer, il n'est pas éton-
nant qu'on le voit marcher vers les
hostilités avec une ardeur si déeoneer-
tante.
En sorte qu'aujourd'hui la situa-
tion est celle-ci : devant M. Combes
apeuré et hésitant, c'est Pie X qui
marche, résolu et presque provoca-
teur, vers la rupture d'un Concordat
qui lui pèse, pendant que l'Italie lui
fait promettre, en secret, de fournir
toutes les compensations souhaita-
bles.
Et toutes cesintriguesseraient pent-
être négligeables s'il ne se jouait là
l'un des pins graves intérêts de la
France, que nous sommes en train de
sacrifier pour assurer quelques mois
de plus à un ministère condamné.
X. X.
L'APOLOGIE DU CRIME
On trouve dans le dernier numéro de
VAction, journal de la ligue anticléricale
et ministérielle, matière à un rapproche-
ment qui vaut la peine d'être signalé.
D'abord, en première coonne, s'étale
un article signé de M. Lafferre, clérical
de sacristie maçonnique délégué par les
Loges de l'Hérault au Palais Bourbon.
L'article est intitulé : L'apologie du
Crime Le nommé Lafîerre y prend à
partie, en termes virulents, notre émi-
nent confrère Paul de Cassagnac, cou-
pable à ses yeux d avoir écrit que les
fils Crettiez, à bien examiner la san-
glante tragédie de Cluses, avaient peut-
tre droit à quelques circonstances atté-
nuantes.
— Il les acquitterait envers et contre
tous 1 » s'écrie avec indignation le F.\
Laflerre. Et il accuse carrément M. de
Câssagnac de faire l'apologie du crime,
car, pour lui, les Crettiez sont de misé-
rables et lâches assassins indignes de
tout pardon et même de toute . indul-
gence.
A.jrès avoir avalé les deux colonnes de
vociférations maçonniques de ce Frère
Trois-Points, j'aborde la « politique » de
M. Henry Bérenger.
Et je lis :
< Assassin ?
« Le mot est bien dit.
« Dans un pays où il n'y a pas de suf-
frage universel, où les libertés publiques
n'existent pas, où le tsar est tout et l'hu-
manité rien, le droit à la révolution reste
la plus imprescriptible des droits... »
Voilà le début, et voici la conclusion :
« Quoi d'étonnant si, de ces humani-
tés torturées et martyrisées, se lève de
temps à autre un vengeur, un justicier ?
« Les despotismes sanguinaires ont
pour conséquence logique le coup de
force parlois mortel des libérateurs.
« C'est un Juif qui, paraît-il, hier, a
exécuté de Plehve.
« Le tsar avait récemment exclu les
Juifs de l'armée russe, et ne négligea
aucune occasion de les traiter en panas,
en victimes.
a Nicolas et ses conseillers recueillent
aujourd hui la conséquence de leur inla-
mie atroce envers la race juive.
« L'acte d'hier n'est pas pour surpren-
dre ceux qui savent. Mais il est pour
avertir ceux qui ne veulent rien savoir.»
L'acte de reportage de la même feuille
est intitulé : l'Exécution du ministre Von
Plehve.
N'est-ce pas d'un goût exquis ?
D'après ces messieurs de l'Action, le
fait par un patron de tirer sur des gré-
vistes émeutiers ne peut être, en tout
état de cause et quelles que soient les
circonstances, que le plus inexcusable et
le plus inexpiable des crimes.
L'homme qui essaie d'expliquer ce
crime, de lui trouver des excuses fait,
selon eux, l'apologie de l'assassinat.
Au contraire, quand il s'agit d'un
assassinat commis en Russie pour assou-
vir je ne sais quelles rancunes politiques
plus ou moins vagues et plus ou moins
justifiées, le crime devient « le plus im-
prescriptible des droits ».
Vérité en deçà... erreur au-delà... Pas-
cal avait décidément bien raison.
Pourtant, je voudrais voir le nez que
feraient les messieurs de l'Action, si
quelque catholique breton s'avisait de
traiter Combes comme des nihilistes rus-
ses viennent de traiter M. de Plehve,
sous prétexte de venger les prétendus
martyrs de Kishinefl.
Ce jour-là, le plus imprescriptible des
droits deviendrait bien vite le plus odieux
des forfaits.
Et il serait peut-être encore parlé d'exé-
cution dans la feuille de M Bérenger,
mais de l'exécution du meurtrier, pour
lequel les admirateurs du terrorisme
russe réclameraient implacablement l'é-
chafaud.
A. B.
NOS DEPECEES
LA PRESSE DU JOUR
Pari», 31 juillet.
La République Française
De la République française :
« Au point où en sont les choses,
un changement dn ministère peut seul
nous garantir contre l'éventualité de la
séparation de l'Eglise et de l'Etat. A
moins que M Combes, se jugeant suf-
fisamment victorieux par le rappel de
ce qui restait de notre ambassade au
Vatican, suivi du départ du nonce du
Pape à Paris, ne pousse pas plus loin
ses avantages. Ca ne serait sans doute
pas éclatant, mais ce serait assez sage.»
L'Autorité
De M. Paul de Cassagnac dans
l'Autorité au sujet de la rupture des
relations diplomatiques avec le Vati-
can :
« On n'est pas à ce point idiot, aveu-
glé par la haine, on ne se montre pas
plus tristement impolitique. Car cette
prétendue rupture n'est qu'une affaire
de pu*s forme, un simple coup d'épée
dans l'eau.
« Ce n'est pas une solution, ce n'est
guère qu'un provisoire. Au fond le
Concordat demeure intact. Le budget
des cultes reste indemne, et rien ne fait
prévoir que la rupture diplomatique
soit un acheminement vers la dénon-
ciation du Concordat et la suppression
du budget des cultes.
« Pas plus aujourd'hùi qu'hier le
gouvernement n'en veut. Il n'ose pas,
il n'osera jamais y recourir. »
La Vatican et la République
Lest pièces du conflit
Paris, 31 juillet.
C'est aujourd'hui dimanche, ainsi que
nous l'avions annoncé, que paraît au
Journal officiel le texte d© la corres-
pondance échangée entre le gouverne-
ment français et le Saint-Siège au su-
jet des évêques de Laval et le Vatican.
Cette correspondance, qui est fort éten-
due, se termine par le télégramme
envoyé, hier soir, à M. de Courcel, l'in-
vitant à signifier au Vatican la rupture
des relations diplomatiques. Toute
cette publication est faite sans com-
m- ntaire ni note explicative du gou-
vernement. Les détails eu ont été ré-
glés dans une conférence qui a eu lieu,
hier après-midi, au ministère de l'in-
térieur entre MM. Delcassé, Dumayet
Edgar Combes.
On assure toujours, d'autre part,
dans les milieux catholiques que le
Pape, de son côté, serait décidé à
adresser aux chefs d'Etat catholiques
une note pour les mettre au courant des
considérations qui ont inspiré dans
cette affaire la conduite du Vatican.
Simple constatation
Rome, 31 juillet.
Voici le texte de la note qu'a publiée
à la suite de la notification de la rup-
ture au Saint-Siège l'Osservatore Ro-
mano :
€ Le gouvernement français a voulu
voir une violation du Concordat dans
le fait de quelques communications au-
torisées, ayant un caractère purement
disciplinaire, du Pape à quelques évê-
ques de Fiance. En conséquence, le
gouvernement français a décidé de
mettre fin à ses rapports officiels avec
le Saint Siège et a notifié dans la ma-
tin«e sa décision au cardinal secrétaire
d'Etat. »
Départ de 11. de Courcel
Paris, 31 juillet*
L'Agence Havas publie la dépêche
suivante de Rome :
« Le ch irgé d'affaires de France près
le Saint-Siège, M. de Courcel est parti
à 8 h 40 pour Paris. La conférence de
ce matin entre M. de Courcel et Mgr
Merry del Val a duré 20 minutes. Aus-
sitôt rentré à l'ambassade. M. de Cour-
cel a donné des ordres pour son départ
ce soir.
a Le calme règne dans les cercles
officiels du Vatican. Le Pape a faitune
longue promenade ce matin dans le
jardin ; il a reçu quelques cardinaux et
l'ambassadeur d'Espagne.
a Aussitôt que M. de Courcel eut
quitté le Vatican, le Pape fit mander
Mgr Merry del Val afin de s'informer
au sujet de sa conférence avec M. de
Courcel. Le Pape a dîné selon son ha-
bitude,avec les prélats vénitiens ses
intimes, il ne s'est pas montré préoc-
cupé. L'arrivée de Mgr Lorenzelli est
imminente. »
Départ dn IVonce
Paris, 31 juillet.
Mgr Lorenzelli, nonce apostolique,
a quitté Paris hier soir, allant à Rome
par l'express de 10 h. 23 qui, par suite
d'un retard, n'est parti qu'à 10 h. 40.
Le nonce était accompagné d'un se-
crétaire.
Les suites
Dans un long article qui voudrait
être très fortement motivé, M. de Bon-
nefon, qui, dans le Journal, mène
depuis quelques jours la campagne la
plus antireligieuse, la plus hypocrite,
la plus mensongère qui se puisse ima-
giner, prétend que la nonciature était
un rouage inutile.
C'est une erreur qui se réfute d'elle-
même.
On nous dit et on nous redit, en ef-
fet, que le Concordat n'est pas atteint,
qu'il subsiste.
Or, un Concordat suppose entre deux
pouvoirs des négociations sur une mul-
titude de questions. Comment négo-
cier s'il n'y a personne pour causer ?
Comment nommer des évêques,
puisque le nonce est chargé des iafor-
mations canoniques ?
FEUILLETON DU Joagn&i du &Eidi
«.31 —
1A11ULEELIS
XIX
— Je l'ai déjà vue ; mon»ieur, eau»
étions allé* d'abord au châieau ou elle a
confirmé Je récit que Germain m'avait
fait de la soirée d htar et des jours qui ont
précédé.
Je tui ait dit de se pr>4p»rer, nous re-
prendrons ta train do deux heures. Il ma
rest* don» qs» à remettre en vo« mains
tous les pouvoirs que v»us a iez bien vou-
lu me otntier, à ,oug lem' roser d» toute
les bontés qu« depuis vin^t-oinq «n* vous
avez eues pour moi *t .. «jouta l'honnéie
homme que l'émotion étranglait, à pren-
dre congé de vou*.
— Non, fit M. Rambert, ému lui ausa,
jé n'accepte pas cette solution. Vous un
ami. un coopérateur de longue date, me
quitter pour cette vétille... Je ne vous lais-
srrsi pas partir, vous causeras de tout m-
ci eveo madame et mademoiselle Bréohard
et vous ffflviaudrsz sur votre décision su-
bite.
— Jamais, monsieur, elle m'a coûté &
prendre, mais elle e t irrévocable.
— Bréohard I après no* boas, nos intl-
mes rapports, et pour une querelles de
fillettes.
— Manri'ur, dit B-écbard, pour moi
seul et afin de ce p*s vous quitter, j'eus-
se supporté beaucoup, mai» en a touché à
mon enfant, je ne puis plus.
— Je suis un serviteur dévsué, je suis
un amifiièta, mai*, par-dessu# tout cela,
je suis cè«e, monsieur...
— Moi au si, Biéchard, je suis pàre, un
père bien malheureux, et vous m'sbsa-
contez...
— Permettez-moi, monsieur, mais je ne
saurais plus donn<>r mon temps, mes »ei
nés, mon travail et ma vie à une affaire
destinée à augmenter un jourle biec-âtr*.
la fortune de cet e qui a été si mauvaise
pour mon infant.
A c mot M. R*mberS se sentit vaincu.
— Et vous, Dacglbfeir, dit-il, se retour-
cam ers l'ngeuieur, ne pu;s j^ espérer
vous remene dans 1* voie de pinlon e4
d'oub i d«* bfiïnse* en Lqueile Biéchard
vous suivrait, comme il vous a suivi en
celle-ci.
— Non, monsieur, dit simplement Dan-
glefer, ferme «omme un ro '.
M. Ra-bertfis un ge»ta découragé. M.
Bréohard, puis Germain le saluèrent.
— Je vous accompagne jusqu'au cbâ-
teau, dit-il, car, m 'gre tout, ma fi lie doit
de* exauirs à votre fille et lui en dira.
Et, chemin faisant, ils parlèrent froids-
ment, en geas d'«ffrir«s, de? formalités >
qu'entraînerait 1* retraite de MM. Bré-
cb&rd e> Danzlefer, remise des pouvoirs,
des comptas, etc.,
Ils entrèrent m salon ou Eisa, «oa eha-
p*au sur ta tête, trèst ouhlée, les attendait
eu compagnie de mademoiselle de Sainte-
Pertlle.
M. Rambert vint la trouver.
— Mademoiselle, dit-'l, veuillvz «gréer
mes sincères excusas pour la conduite d<>
mafilte envers "«s, et veuillez être parsua-
dée que je n en *uis nullement reponsahla
et ce m'en étais jamais aperça.
Elise l«va sur lui ses clairs yeux bleus,
si sin< èrer.
— J ea suis persuadée, monsieur lui dit-
elle simplement ; aussi n'avez-vocs pas à
vous excuser.
— Ma fille doit le taire, dit M. Ram-
bert.
E', se tournant vers mademoiselle de
Sai *te-P».reUe. il la pria «l'aller chercher
sa niée s tout de suite.
La vieille demoiselle obéit, a«*ez inquiè-
du résultat de la co «mission, mata, con-
!r* toute attente, Lue», qui était pré a, la
snivit taas suffi mté.
Etie entra au salon sans embarras a»-
parent, etqiendBût. . our qui la connais
sot bien, il y avait au fond a« tes veux
som tes -i faro ««hi« uia gr ande colère et
uu dê,-it mêlé de hon e «t d'o gu-il.
Eil* salua du» g-«ta oit cataire.
Allons, fit sot père durement, tu sais
ce que je t'ai dit oa matin, exéoute-
toi.
Eita s'avança, un rira de défi aux lè-
vres.
— Elise, dit-elle avec une crânerie inso-
lests,ssss ptee trouv? que je vpiw deta d*s
excusas, je vous les présente, veuillez tas
arnvpter.
Elise, interdits pur ta ton de ta jeune
fille, qui démentait complètement ses pa-
rôles, regardait «*ns répondre son pèrs et
son fiaecé.
A ofs Luee reprit :
— J8 regrette que vous n'ayz pas com-
pris «ju'il ne s'agissait que de plaisanteries
sans importance et que, de concert avec
votre fiancé, vou* *y
Elise s^ndina «ans répondre et Luee re-
g«rda G rtnain Eil® le *it si froid, «i ho*-
tile, »i d îd iiga-iux, que cela ta mit hors
d'elle.
— Mai», reprit-elle, puisque cous en
sommes aux exouses. il me semb'e que M.
D*cg!etar m'en doit bien aussi jpour
la scène publique qu'il m'a faite hier
soir.
— Je ne cro>s pas vous «n devoir, ma-
demoiselle, fit Garmaia sévèrement, c*? i®
ne crois pas a-o r dtpasaémes droit* de
légitime datante tt d »iu«ia ri»a«te ; néan-
m«ice, si ie l'ai tait à mon insu, v-iuiltaz
m» ta pardonner.
Soit, dit-elta av=c un enjouement allée
té, ■ 0"s m'avez bien pardonoé, vot.ig. lors-
que, vous vous ec souvenez, j'avais voulu
vous m ttre à l'épreu»e et que vou* avi«z
pri» ta chose au sérieux et au tragique...
Mademoiselle Bfé hard ignore peut-être
q 'un jour, po r m'amuser et savo rsi son
fiancé lui était fidèle, je l»iai proposé ma
main et ma dot... Rassurez-vous, Ettae,
il tas a r «fusées, bien entendu ; s'il avait
succombé à la tentation et dit ; « oui ».
moi, j'eus*e dit ; < noft s, Mais eafm il
n'en était pas prévenu et vous pouvez être
fȏ"e d'un attachement aussi invio-ablc.
J'espère que o*tte preuve emportés de vo-
tre séjour à Braulx adoucir» un peu le
souvenir amer qui, parait-il, vous en
reste.
Le ton ironique de Luoe déconcerta EU-
se encore plus qu* ses paro'es ; elle tour-
na, vers son père, un regard de détresie
que celui ci comprit, car 4 prit aussitôt et
l'emmena ainsi qu- G«r «aia.
Ils n'avaient pas descendu ta perron que
M. B mb rt, poussé à bout p«r ta dernière
bravade de «a fille, lui disait :
— En voilà assez, tu déshonores mon
hospitalité, tu fais partir mes meilleurs
employés, tu te vantes de tes pires folies,
et tu perdis volontairement ta réputation.
Je n'entends p?g que tu touches à la mien-
ne ni à celle de aetie maison ; aussi, je
t'en chasse ; va taire tes malles, tu parti-
ras aujourd'hui. Choisis le pays, ta eou-
vent, ta maison où tu veux te retirer, je
t'en lais e ta liberté, et j t'y conduirai
moi n âme. Ensuite, tous ser* fiai entre
nous et ne remettras les pieds chez moi
que si tu te repens et te corriges.
XX
Mademoiselle Philomène est intervenue
EUe a compris que livrer d» nouveau Lu-
ce à l'indifférene* des étrangers, c'était la
perdre ifré*sédis.bîsin-nt, et «lie ?-ohtea;îâfi
ner chez elle, à Abbeviita, au moins quel-
ques mois. Luae, son exaltaiioa tombée,
et un iseu *ffr*yâe, m«inten»nt, de ce
qu'aile a fait et do ta sévérité de son père
a suivi volontiers cette tante qu'elle a trop
p*u écoutée et que, pourtant, elle aima
tendrement Elle lui es» reconnaissante de
l'avoir recueillie cs>»m« une épave flottant
à l'*b-ndoa dans les flot* de la vie, etee
sentiment Ja rend plu* souple. E iea au*>i
l'orgueil d* ne point se trouver ma
pour toutes cho«ts, une indulgence our
laquelle mademoiteliede Ssiata-Perelle n'o-
sait compter. CV*t ainsi que Ja viasérieu-
se, presque solitaire et t ès modeste, qu'ai-
ta p&rtage avez sa tante, loin de lai déplti-
re, ta charme au contrair», ta asiate, ta
repose ei qu'elle se laisse envahir par sa
paix berceuse, un peu annihilante pour Ja
v«ionté, mai* souveraine pour adoucir les
car ve! ères.
Mademoiselle Philomène a bien à Abbe-
vi ta, quelques bonnes amitiés et des rela-
lions b n les en assiz gr*nd nombre. Ella
aurait donc pu distraire Luoe. lui proeu-
rer «tas am.uem -.ois, des compagnes. Elle
ne l'a pas voulu.
(La suite à demain.)
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