Née Phlipon, Marie Jeanne Roland de la Platière, dite « Manon », est issue d’un milieu d’artisans parisiens aisés et reçoit l’éducation bourgeoise des Lumières. Sa culture mondaine la coupe des milieux populaires, mais son milieu social lui barre l’accès aux élites nobiliaires. En épousant Jean-Marie Roland, inspecteur des manufactures, de vingt ans son aîné, elle se trouve un égal avec qui prolonger son appétit intellectuel. Le couple vit dans le Beaujolais lorsque la Révolution éclate. Ils s’établissent à Paris en 1791 : Madame ouvre un salon influent, largement fréquenté, Monsieur, élu député girondin, est nommé ministre de l’intérieur. L’implication politique de Mme Roland lui vaut d’être arrêtée le 31 mai 1793, lorsque les sections parisiennes envahissent la Convention pour obtenir la tête des députés girondins. C’est en prison qu’elle rédige ses Mémoires, sur des cahiers transmis clandestinement aux amis qui la visitent encore. Mme Roland sera guillotinée le 8 novembre 1793 après un procès expéditif.