Un texte multiformeAnnie Vernay-Nouri

 

« Et l’aube chassant la nuit, Shâhrâzâd  dut interrompre son récit »

Histoire du marchand avec l'éfrit

C’est autour du conte-cadre d’origine indienne que s’organise le récit et que s’agrègent les différents contes. Un roi, découvrant que sa femme l’a trompé avec un esclave noir, décide de se venger de l’inconstance féminine en exécutant, chaque matin, la jeune vierge avec laquelle il aura passé la nuit. Aidée de sa sœur Dinârzade, Shéhérazade, la fille du vizir invente un stratagème qui va lui sauver la vie. Grâce à ses talents de conteuse, elle relate chaque soir une histoire dont elle ne dévoile pas la fin. Tenu en haleine durant mille et une nuits, le roi finit par la gracier.
 
Véritable pivot du recueil, ce schéma narratif permet d’enchaîner à la suite histoires merveilleuses, contes, récits de voyages, romans d’amour, épopées guerrières, fables et  récits édifiants puisés dans le patrimoine indien, arabe, persan, égyptien et même hellénique.  Ces récits gigognes, emboités les uns dans les autres, se juxtaposent au long des siècles.  Leur transmission est écrite et non orale comme on le dit souvent. Ils sont écrits dans une langue qui n’est pas purement classique avec des tournures dialectales mais contiennent de nombreux vers des plus grands poètes. Les manuscrits circulent dans les milieux lettrés mais servent aussi de base aux conteurs qui, selon leur fantaisie, ajoutent ou retranchent des histoires.