Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 15 avril 1944 15 avril 1944
Description : 1944/04/15 (Numéro 1308)-1944/04/16. 1944/04/15 (Numéro 1308)-1944/04/16.
Description : Note : un seul numéro pour samedi et dimanche. Note : un seul numéro pour samedi et dimanche.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k510925m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/01/2008
Samedi 15 Avril et Dimanche 16 Avril 1944
N» 1308 –.156» ANNÉE
XI FRANC
PRIX DC L'ABONNEMENT
Franc* et colonies 130 fr. aso fr.
Etranger (Afff. réduit) i«o.fr. 360 tr.
Etranger (Btrtre' pays) 235 fr. 440 «r.
RÉDACTION et ADMINISTRATION
PROVISOIREMENT
1*. Rua du Part. ClERMONT-FEItRAMB
Téléph. s Rédact. et Admiuhslr. «T-Ot
Adreste tHégraphique s
D£8ATS-AVENIRCLERM0NT.F4
C. c. P. r Clermont-Rerrand 28.4SS
.Illl l:\ll, DES DllUiS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Ctermont-Ferrand ,le 14 avril
PRF^IOftK PfH ÎTIA1IFS
Le discours de M. Cordell
Hull, qui faisait une violente
'pression sur les neutres, a fait
l'objet de protestations moti-
vées de la part de plusieurs de
ces pays. Un correspondant du
journal La Suisse observait que
les menaces adressées par les
Anglo-Américains aux neutres
sont absolument contraires au
droit international. La Turquie,
en particulier, n'admet pas la
brutalité de langage avec la-
quelle M. Cordell Hull enjoint
aux neutres d'obtempérer à ces
injonctions. Elle se sent parti-
culièrement visée. L'agence so-
̃ vie tique Tass elle-même rap-
porte que de nombreux jour-
naux turcs « relèvent les con-
tradictions qui existent entre
les promesses de liberté ,Jai( es
à tous les pays et la tentative
de leur imposer la volonté des
alliés sur le plan de la poli-
tique économique >.
Toute la presse turque est
unanime dans la protestation.
Le journal Tanin estime que
dans ce domaine comme dans
les autres, les Anglo-Américains
renient les principes pour les-
quels ils disent être entrés en
guerre. Et il conclut en écri-
vant que « ceux qui parlent du
droit et de la justice, et de la
coopération internationale, ne
devraient pas juger les ques-
tions du seul point de vue de
leur intérêt. Car cette attitude
signifie la domination de la
force et non du droit. Les paro-
les qui s'appuient sur la force
peuvent provoquer la crainte,
mais, dit-il, elles ne peuvent
pas être reçues avec respect et
sympathie >.
Da.ns l'Ackcham, c'est à peu
près la même thèse qui est
soutenue, et le journal souligne
que « les Anglo-Américains, au
mépris de tous leurs principes,
cherchent à précipiter dans la
guerre les pays neutres en
les asphyxiant économique-
ment >. On se souvient que jadis
M. Eden avait voulu inaugu-
rer cette méthode d'asphyxie,
pour certains pays qui ne se
rangeaient pas à ses concep-
tions.
C'est bien la tournure que
semble vouloir prendre la poli-
tique anglo américaine. On
sait que des mesures contre
lirlande vont être prises pro-
chainement par Washington.
L'agence Associated Press re-
connaît que si lirlande ne
cède pas, elle sera « isolée du
reste du monde ». La menace
est formelle. Depuis longtemps
déjà, une pression de même
nature se produit contre la
République argentine, dont le
Watt Street Journal commente
le croissant isolement écono-
mique.
Les buts auxquels tendent les
Anglo-Américains et les Soviets
ne sont pas mystérieux. Les
événements et les faits actuels
les mettent en lumière. Le des-
sein des Anglo-Américains est
d'établir sur le monde leur
puissance économique. L'Union
soviétique, dont la volonté d'hé-
gémonie ne fait pas de doute,
travaille surtout sur le plan
politique et se prépare, en
cas de victoire, à la prise des
leviers de commande en Polo-
gne, en Italie, en Europe cen-
trale et en Prance> Hégémo-
nie "-économique et hégémonie
politique constituent le fonde-
ment certain des ambitions
respectives des « alliés >.
Giravd se retirerait
de la vie publique
Londres, 13 avril. Ou mande
«l"Alger à VExcitange Trtr.gra.jth
que, selon l'opinion des amis in-
times de Giraud, celui-ci aurait
pris conscience de l'impossibilité
«ù il se trouvait de s'oppf>ser aux
décisions «u comité d'Alger.
H aurait laissé entendre qu'il
avait riftteatioa de se retirer de la
•vl» publique.
LE PRÉSIDENT PIERRE LAVAL A REUNI
LES MINISTRES EN CONSEIL
Les victimes du terrorisme bénéfiâeront de la législation
en faveur des victimes civiles de la guerre
Vichy, 13 avril La chat du gou.
vernement ̃ réuni les ministres en
conseil sous sa présidence, à Vichy, la
11 avril 1341, à l'Hôlei du Parc
A la demande du chef du gouverne-
ment, le Conseil a décidé de proroger
pour un an le Corveil municipal de
Pari», le Conseil départemental de la
Seine, ainsi que la, présidents ci les
bureaux de ces assemblées.
Le Conseil a ensuite approuvé trois
projets de loi tendant à réorganiser
certains services de police.
Sur le rapport de M. Cathala, mi-
nistre de KEconomie nationale et des
Finances, le Conseil a donné son ac-
cord à un projet de loi faisant béné-
ficier les victimes du terrorisme des
dispositions prévues par la législation
en vigueur en faveur des victimes ci-
viles de la guerre.
Il a, en outre, autorisé la création
d'un fonds d'aide mutuelle alimenté
par do» cotisations des intéressés et
permettant d'attribuer aux fonction-
naires viotimes -d'attentats terroristes
ou à leurs ayants cause des indemni-
tés en capital.
M. PAUL HAZARD
EST MORT
Paris, 13 avril. M. Paul Ha-
zard, membre çaise, professeur au Collège de
France, est décédé subitement à
son domicile.
Né à Xoonlpeene (Nord), en 1878.
ancien «lève de l'Ecole normale
supérieure, agrégé puis docteur ès-
ietires, M. Paul 1-iazard. a ensei-
gné dans divers lycées, à la fa-
culté -des lettres de Lyon et à la
Sorbonne. En 19*5, il fut appelé au
Collège de Francs à la chaire de
littératuiKs modernes comparées.
M. Paul HazamK a écrit de nom-
breux ouvrages, nbtaminent un Ois-
cours sur la langue française, auquel
l'Académie décerna, en iai-2, son prix
d'iiloquence, un (Hacomo Leopardi, uu
Lamartine, un Stendhal, etc. n a", en
outre, traduit les Sowtets de itiihel-
Ange et donné des études sur' L'in-
fluence française en Italie au XVIll'
siècle. Son dernier ouvrage, publié en
10i3, constitue une étude sur ta crise
de conscience européenne, il a égale-
ment publié, sous le pseudonyme de
Paui de Saint-Mauiice, un roman
La ville envahie. Co-direcJeur de la
Revue de littérature comparée, :1 a
dirigé, avec Joseph Bedier, la publica-
tion de la grande Histoire illustrée
de la littérature française,
tu. Paul Hazard, qui avait été
élu membre de lÀcadtmie fran-
çaise eu 1940, en remplacement de
M. Georges tioyau, était couunau-
d«ur de )a Lésion d'honneur.
LES OBSÈQUES
DE M. GABRIEL HANOTAUX
Paris. 13 avril Les obsèques de M. Ga-
briel Hanotaux seront célébrées lundi &
10 heures, à Saint -Philïpps-du.Roule.
L'inhumation aura lieu au cimetière de
Passy.
Le pourvoi en cassation
du colonel Christofini
a été rejeté
Tanger, 13 avril. Le pourvoi »n
cassation du lieutenant-colonel Pierra
Cbrlstofiu!, chef de la mission chargée
par le gouvernement français de cons-
tituer la Phalange africaine et qui, à
ce titre, avait été condamné à mort le
38 mars par un tribunal dissident, a
été rejeté. Le lieutenant-colonel Car.'s-
tofini sera fusillé si une mesure de
grâce n'intervient pas en sa faveur
J “•
A PROPOS
D'UN JUGEMENT ILLEGAL
PRONONCÉ A ALGER
Vichy 13 avril: Le secrétariat
d'Etat à la Défense communique
A l'occasion d'un Jugement, d'ailleurs
illégal, prononcé à Alger "contre la direc-
tion et les employés d'un camp de con-
centration d'Adjerad, dans le Sud' algé-
rien. accusés d'avoir exercé des sévices
contre les détenus du camp, le gouverne-
ment français a été mis en cause pour
les ordres, qu'il aurait donnés ù ce sujet.
Le gouvernement oppose à ces alléga-
tions le démenti le plus formel.
Il s'en est toujours tsnu à la législa-
tion pénitentiaire militaire qui interdit
tout mauvais traitement et tout sévice à
l'éjjird lies condamnés et ne s'est J&meis
dépjr'.i Oc: traditions de justice et c lu-
manité qui sont de règle en cette ma-
tière.
Des consignes différentes, s'il était
vrai qu'elles e<*i.Eent été données, zTou-
raient pu l'être que sur l'initiative et car
suite sous la -rsrwiEsabilité des autorités
militaires d'A'i icue française du Nord,
contrairement an* ordres du gon srne-
lueut et & son ii:su. (O.FU.-Havas.)
,1' A L'HOTEL DU PARC
<-• minïstr* d* l'Agriculture et du
Ravitaillement a fait part au Conseil
de l'organisation définitive de l'Insti-
tut national dss recherche* vétérinai-
res, qui est appelé a jouer un rôle es-
sentiel dans ta 'utte contre 'es épi-
zootics et en particulier contre la
fièvre aphteuse.
Sur sa proposition, le Conseil a ap-
prouvé un projet de toi concernant' la
mise en valeur de la Limagne qui se
poursuivra sous l'autorité directe du
commissaire général à l'Agrioulture.
M. Chasseigne, secrétaire d'Etat au
Ravitaillement, a eiposé au Conseil la
situation du ravitaillement et notam-
ment de l'approvisionnement en vin
de la région parisienne.
M. Bichelonne, ministre de la Pro-
duction industrielle et des Communi-
cations, tion des transports, qui rend néces-
saire le maintien des restrictions ré-
cemment apportées à la consommation
du charbon et de l'énergie électrique.
Enfin, le Conseil a prononcé la dé-
chéance de la nationalité française à
l'égard de M. Léon Vérin, président du
tribunal de 1™ instance d'Oran, et du
général de division aérienne Pierre
Weiss. Cette déchéance entraîne la
confiscation de leurs biens. (O.F.l.-Ha-
yas).
BILAN ACTUEL DU BOMBARDEMENT DE LILLE
PAR L'AVIATION ANGLO-AMÉRICAINE 1
534 morts identifiés, 460 blessés hospitalisés
LiU>, 13 avril. De l'envoyé spécial
de VOF.l.
U est encore impassible de dénombrer
le chiffre exact des victimes du bom-
bardement de Lille. On estime qu'il dé-
passe 600. A l'heure actuelle. 534 morts
ont été identifiés. Dans les hôpitaux de
la ville, 450 blessés, gravement atteints,
sont en traitement les blessures qu'ils
portent témoignent de la force de des-
truction des engins employés et certains
n'y survivront pas.
On demeure confondu lorsqu'on erre a
travers les ruines de ce qui fut une des
plus animées et des Dlus laborieuses bau-
fieues de la grande cité meurtrie le
soi semble Avoir été le théâtre de quel-
que monstrueux cataclysme. Les artères
sont creusées d'énormes entonnoirs. Où
que l'on porte les yeux, on embrasse le
spectacle poignant de maisons éventrées.
Une poussière grise recouvre comme un
linceul les cités dévastées auxquelles elle
donne, dans un apocalyptique décor, un
aspect lunaire en tapissant d'une cou-
che uniforme le sol, les ruines et les ar-
bres, ainsi que les sauveteurs qui travail-
lent encore au déblaiement et qui ont
l'air de fantômes.
Le préfet régional rend hommage au courage de la population
lille. M avril. 1* préfet régional
de Lille, M. Cartes, a commenté l'af-
freux désastre dont la banlieue de la
ville a été le théâtre
« Jamais, a-t-il dit. bombardement d'une
ville française a'a atteint pareille Inten-
sité. Même pendant la guerre de !!39,
nous n'avons connu un tel achamrm-nt
dans la destruction. L'horreur d«s dé-
vastations dépasse ce qui avait Jéjà été
réalisé en d'autres, cités, elles aussi pour-
tant durement éprouvées ».
Après avoir rendu hommage au cojra-
ge, au sang-froid et aux riches qu*li.e«
ImCs obséqwÊes tics victimes
Dans l'agglomération lilloise
douloureusement atteinte
Lille. 13 avril. (De l'envoyé spécial
de l'O. P. I.»
Ce matin & 10 heures ont eu lieu simul-
tanément dans plusieurs paroisses de
l'agglomération lilloise les premières
obsèques des victimes du bombardement.
A Lille, ia cérémonie a été présidée par
le cardinal Liéuart en présence de M.
Caries, préfet régional, représentant le
gouvernement^ qu'entouraient le maire,
M. Dehove, et les personnalités de la cité.
Selon l'usage, le cardinal a été seul
à prendre la parole à l'issue de l'of-
fice des morts, n a flétri le crime que
les hommes perpétuent sous prétexte d'ac-
tions belligérantes, puis il a donné l'ab-
soute.
A la cérémonie célébrée dans une des
communes de la banlieue lilloise, le gou-
vernement était représenté car M. Da-
rouy, préfet délégué, et dans une autre
par le secrétaire général de la préfec-
ture, M. Prantz.
Les Anglo-Américains auraient
demandé à la Turquie
de rompre les relations
commerciales avec l'axe
Cstamboul, 13 nvril. L« gouverne-
ments «le Landres et de Washington au-
raient présenlâ une note commune a la
Turquie concernant les relations com-
merciales d* celle-ci avec l'Allemagne et
sas alliés, lit lui auraient demandé cl*
suspendre toutes relations commercial»
ave» les puissances «la l'a»,
LA DIETE FINLANDAISE
rejette les nouvelles
propositions de paix
soviétiques
Helsinki, i3 avril. A rinui de la
séance secrète de la Diète finlandaise,
le communiqué officiel suivant a été
publié
< Devant la Diète, M. Linkomies,
président du Conseil, a présenté un
rapport du gouvernement sur la situa-
tion politique. Après avoir ajourné la
discussion à la prochaine séance, l'as-
semblé» a voté l'ordre du jour pur et
simple.
• Ce vote da confiance, écrit le cor-
respondant de l'agence* Beuter dans
son commentaire consacré à cette séan-
ce secrète, signifie l'acceptation purs
et simpls du point de vue gouverne-
mental et équivaut au rejet des nou-
velles propositions de paix soviétiques
jugées inacceptables par le cabinet
do M. Linkomies. » (O.F.I.-lIavas),
L'opinion à Berlin
̃ Berlin. 13 avril. La séance du par-
lement finlandais, qui a eu Hou hier,
a suscite un vif intérêt dans les mi-
lieux do la Wilhelmstrasse. Ceux-ci
soulignent que les parlementaires fin-
landais ont été unanimes à déclarer
inacceptables les conditions soumises
récemment à la Finlande par Moscou.
Dans les milieux finlandais, souli-
gne-t-or. à BL'rlin, on a reconnu,
comme il y a quelques semaines, lu
duplicité et le danger qui permettraient aux Soviets toutes
sortes de possibilités d'interprétation.
Dans les quartiers les plus atteints, les
bombes sont tombées très près les unes
des autres. Les explosions se sont fait
sentir avec une telle violence que des
matelas se sont ouverts, laissant leur lai-
ne effilochée flotter au vent avec la pous-
sière qui tourbillonne et s'accrocher aux
arbres.
Une fois de plus, ce sont des popula-
tions laborieuses qui viennent 'de payer
un terrible tribut à cette inhumaine mé.
thode de guerre < aero bomblng > qui
consiste à jeter au-dessus des villes des
quantités énormes d'explosifs dont une
faible partie seulement atteint, au ha-
sard. l'objectif qu'elle prétend détruire.
Au cours du bombardement de la ban-
lieue de Lille, les malheureux soumis à
cette plaie de feu, sans pouvoir sortir
du cercle infernal tracé autour d'eux par
les vagues successives ans avions assail-
lants, endurèrent d'affreuses angoisses.
Trois mille maisons ont été atteintes;
mille ne sont plus que des décombres in-
formes. Des familles entières ont été
anéanties en totalité ou en grande par-
tie. Parfois dei estants restent seuls
au monde.
de cœur des populations. M. Caries a
souligné qu'une demi-heure après la fin
du bombardement les premiers frlf£Àé6
arrivaient dans les hôpitaux de lu \t
e*. que quatre heures après le dram«, tou-
tes 1rs personnes atteintes ftaient hospi-
talisées.
Le préfet régional a indiqué en outre
que des baraquements ont été édifies pour
héberger le plus possible de sinistrés .que
les zones menacées allaient être évacuées,
que trois millions avaient été distribués
et qu'il avait obtenu un crédit plus im-
.portaut encore pour venir en aid« aux
sinistrés. (O.F.I.-Havas).
Dans la commune de ia Seine
la plus éprouvée
Paris, 13 avril. Les obsèques des vic-
times du bombardement aérien de lundi
ont eu lieu ce ma^in dans les diverses
communes du département de la Seine.
Dans la commune la plus atteinte,
38 cercueils avaient été exposés a l'église
paroissiale. Le général Brécard, grand
chancelier de la Légion d'honneur, repré-
sentant le Maréchal, des représentants
du président Laval et des membres du
gouvernement. MM. Bouffet, préfet de
la Seine Bussière, préfet de police, des
représentants du conseil municiDal de
Paris, du conseil départemental de la
Seine et des organisations d'entr'aide
ainsi que le conseil municiaal de la
commune au complet assistaient & la
cérémonie funèbre, qui était présidée par
le cardinal Sulard. archevêque de Paris.
Les cercueils étaient recouverts de
fleurs offertes .par la municipalité.
Devant la grille du chœur, les couronnes
envoyées par le Maréchal, le président
Laval, la ville de Paris et le départe-
ment de la Seine avaient été exposées.
Après la messe des morts, célébrée par
le curé de la paroisse," le cardinal
Suhard a donné l'absoute et s'est incliné
devant les familles des victimes.
Le général Brécard a ensuite exprimé
aux parents des défunts la pensée cons-
tante du chef de l'Etat.
LIRE AUJOURD'HUI
La principauté d* Monaco. G do
Korfî.
Prose et poésie. J. R.
LKCTUItES. Chantes Mourras 4e
l'Académie française « Vers l'its-
paant 0> Franco » « poésie et vé-
rité », ifcuio Msunier
J LA CRISE IRLANDAISE I
| par Gabriel LOUIS-J ARAY |
La crise irlandaise éclate com-
me nous l'avions laissé prévoir
dans l'étude que nous avons fait
paraître il y a un an dans « Cité
Nouvelie sur les rapports de l'ir-
• lande avec la Grande-Bretagne et
les Etats-Unis, c'est Washington et
i non Londres qui prend l'initiative
il demande à Dublin de Envoyer
de l'Eire les agents diplomatiques
• et consulaires de l'Allemagne et
• ] du Japon si cette démarche a sur-
[ pris, c'est parce qu'on n'a pas
I gardé le souvenir des liens inti-
mes que le premier ministre ac-
| tuel d'Irlande, M. de Valera, avait
ous avec les Irlandais américains
lors de la lutte qu'il poursuivit
contre l'Angleterre de 1916 à 1923
dans, le mouvement du Sinn-Foin
et contre le gouvernement irlan-
dais de lOil! jusqu'en 193:2, date de
son arrivée au pouvoir. C'est
| l'Amérique qui lui fournit son pre-
mier emprunt de 200 millions de
dollars pour soutenir sa lutte à
main armée contre Londres l'ar-
mée des Révoltés, l'I.R.A. (Irish
Republican Army) était, avant que
M. de Valera ne fut premier mi-
nistre, une organisation, dont les
chefs, les cadres, les armements et
l'argent venaient des Etats-Unis,
où s'exerçait une propagande in-
cessante des Irlandais contre la
Grande-Bretagne.
Depuis lors, l'Irlande a fait
triompher ses revendications le
traité de paix de 1921 a été négocié
par quatre délégués anglais, qui
étaient M. Llyod George, Lord
Birkenhead, M. Austin Chamber-
lain et M. Winston Churchill et
ce dernier se rappelle que si les
délégués Irlandais ont accepté que
l'on retranche de l'Etat libre les
six Comités de l'L'lster, à majo-
rité anglo-saxonne et protestante,
c'est sous la menace de M. Llyod
George de déclencher, en cas de
refus, « une guerre immédiate et
terrible ». Cette concession faite
aux Anglais par !e parti irlandais
de JVC. Cosgrave fit éclater une,
guerre civile affreuse mais l'Ir-
lande obtenait le rang de Domi-
nion.
Cela ne suffit pas à M. de Va-
lera depuis 193?, il a coupé un
à un les fils qui reliaient encore
l'Irlande à la Grande-Bretagne il
est arrivé à conquérir l'indépen-
dance et la souveraineté, mais
seulement à la veille de la guerre,
en 19:38 on a peine à croire que
ce soit, au moment où le triumvi-
rat britannique de M. Neville
Chamberlain, ï.ord Halifax et sir
John Simon préparaient la mis-
sion Runciman, qu'ils aient, à la
conférence de Londres on avril
1938, renoncé aux bases navales
que Londres conservait en Irlande;
le drapeau britannique fut amené;
les garnisons britanniques quittè-
rent définitivement les ports d'Ir-
lande, alors que, selon l'expres-
sion de l'ambassadeur américain
John Cudahy, « l'Amirauté britan-
nique a toujours insisté sur le ffit
qu'une Irlande coopérante était
j absolument essentielle à tout plan
britannique de défense » (Daily
Telegrapli, 12 février 1941). Que
de fois depuis septembre 1939, le
gouvernement anglais a dû re-
gretter ce départ En novembre
19 W, M. Winston Churchill en fit
l'aveu i le fait que nous ne puis-
sions utiliser les côtes méridio-
nales et occidentales de l'Irlande
pour alimenter nos flottes et nos
appareils en combustible, est une
lourde et pénible « charge qui
n'aurait jamais dft être mise sur
nos épaules ». Le traité de 19;î8
est devenu définitif l'Eire n'est
pas, d'après son gouvernement,
un royaume ayant pour dynastie
celte des Windsor, ce n'est pas un
Dominion faisant partie de la com-
munauté britannique comme mem-
bre c'est un Etat républicain li-
bre adhérant à la communauté
britannique, dont le roi est le
chef le gotha a donc donné avec
raison cette définition de l'Eire
« Etat souverain et indépendant,
associé dans des buts limités avec
les nations de la communauté bri-
tannique ».
Cet associé de la communauté
est le seul qui soit resté neutre en
N» 1308 –.156» ANNÉE
XI FRANC
PRIX DC L'ABONNEMENT
Franc* et colonies 130 fr. aso fr.
Etranger (Afff. réduit) i«o.fr. 360 tr.
Etranger (Btrtre' pays) 235 fr. 440 «r.
RÉDACTION et ADMINISTRATION
PROVISOIREMENT
1*. Rua du Part. ClERMONT-FEItRAMB
Téléph. s Rédact. et Admiuhslr. «T-Ot
Adreste tHégraphique s
D£8ATS-AVENIRCLERM0NT.F4
C. c. P. r Clermont-Rerrand 28.4SS
.Illl l:\ll, DES DllUiS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Ctermont-Ferrand ,le 14 avril
PRF^IOftK PfH ÎTIA1IFS
Le discours de M. Cordell
Hull, qui faisait une violente
'pression sur les neutres, a fait
l'objet de protestations moti-
vées de la part de plusieurs de
ces pays. Un correspondant du
journal La Suisse observait que
les menaces adressées par les
Anglo-Américains aux neutres
sont absolument contraires au
droit international. La Turquie,
en particulier, n'admet pas la
brutalité de langage avec la-
quelle M. Cordell Hull enjoint
aux neutres d'obtempérer à ces
injonctions. Elle se sent parti-
culièrement visée. L'agence so-
̃ vie tique Tass elle-même rap-
porte que de nombreux jour-
naux turcs « relèvent les con-
tradictions qui existent entre
les promesses de liberté ,Jai( es
à tous les pays et la tentative
de leur imposer la volonté des
alliés sur le plan de la poli-
tique économique >.
Toute la presse turque est
unanime dans la protestation.
Le journal Tanin estime que
dans ce domaine comme dans
les autres, les Anglo-Américains
renient les principes pour les-
quels ils disent être entrés en
guerre. Et il conclut en écri-
vant que « ceux qui parlent du
droit et de la justice, et de la
coopération internationale, ne
devraient pas juger les ques-
tions du seul point de vue de
leur intérêt. Car cette attitude
signifie la domination de la
force et non du droit. Les paro-
les qui s'appuient sur la force
peuvent provoquer la crainte,
mais, dit-il, elles ne peuvent
pas être reçues avec respect et
sympathie >.
Da.ns l'Ackcham, c'est à peu
près la même thèse qui est
soutenue, et le journal souligne
que « les Anglo-Américains, au
mépris de tous leurs principes,
cherchent à précipiter dans la
guerre les pays neutres en
les asphyxiant économique-
ment >. On se souvient que jadis
M. Eden avait voulu inaugu-
rer cette méthode d'asphyxie,
pour certains pays qui ne se
rangeaient pas à ses concep-
tions.
C'est bien la tournure que
semble vouloir prendre la poli-
tique anglo américaine. On
sait que des mesures contre
lirlande vont être prises pro-
chainement par Washington.
L'agence Associated Press re-
connaît que si lirlande ne
cède pas, elle sera « isolée du
reste du monde ». La menace
est formelle. Depuis longtemps
déjà, une pression de même
nature se produit contre la
République argentine, dont le
Watt Street Journal commente
le croissant isolement écono-
mique.
Les buts auxquels tendent les
Anglo-Américains et les Soviets
ne sont pas mystérieux. Les
événements et les faits actuels
les mettent en lumière. Le des-
sein des Anglo-Américains est
d'établir sur le monde leur
puissance économique. L'Union
soviétique, dont la volonté d'hé-
gémonie ne fait pas de doute,
travaille surtout sur le plan
politique et se prépare, en
cas de victoire, à la prise des
leviers de commande en Polo-
gne, en Italie, en Europe cen-
trale et en Prance> Hégémo-
nie "-économique et hégémonie
politique constituent le fonde-
ment certain des ambitions
respectives des « alliés >.
Giravd se retirerait
de la vie publique
Londres, 13 avril. Ou mande
«l"Alger à VExcitange Trtr.gra.jth
que, selon l'opinion des amis in-
times de Giraud, celui-ci aurait
pris conscience de l'impossibilité
«ù il se trouvait de s'oppf>ser aux
décisions «u comité d'Alger.
H aurait laissé entendre qu'il
avait riftteatioa de se retirer de la
•vl» publique.
LE PRÉSIDENT PIERRE LAVAL A REUNI
LES MINISTRES EN CONSEIL
Les victimes du terrorisme bénéfiâeront de la législation
en faveur des victimes civiles de la guerre
Vichy, 13 avril La chat du gou.
vernement ̃ réuni les ministres en
conseil sous sa présidence, à Vichy, la
11 avril 1341, à l'Hôlei du Parc
A la demande du chef du gouverne-
ment, le Conseil a décidé de proroger
pour un an le Corveil municipal de
Pari», le Conseil départemental de la
Seine, ainsi que la, présidents ci les
bureaux de ces assemblées.
Le Conseil a ensuite approuvé trois
projets de loi tendant à réorganiser
certains services de police.
Sur le rapport de M. Cathala, mi-
nistre de KEconomie nationale et des
Finances, le Conseil a donné son ac-
cord à un projet de loi faisant béné-
ficier les victimes du terrorisme des
dispositions prévues par la législation
en vigueur en faveur des victimes ci-
viles de la guerre.
Il a, en outre, autorisé la création
d'un fonds d'aide mutuelle alimenté
par do» cotisations des intéressés et
permettant d'attribuer aux fonction-
naires viotimes -d'attentats terroristes
ou à leurs ayants cause des indemni-
tés en capital.
M. PAUL HAZARD
EST MORT
Paris, 13 avril. M. Paul Ha-
zard, membre
France, est décédé subitement à
son domicile.
Né à Xoonlpeene (Nord), en 1878.
ancien «lève de l'Ecole normale
supérieure, agrégé puis docteur ès-
ietires, M. Paul 1-iazard. a ensei-
gné dans divers lycées, à la fa-
culté -des lettres de Lyon et à la
Sorbonne. En 19*5, il fut appelé au
Collège de Francs à la chaire de
littératuiKs modernes comparées.
M. Paul HazamK a écrit de nom-
breux ouvrages, nbtaminent un Ois-
cours sur la langue française, auquel
l'Académie décerna, en iai-2, son prix
d'iiloquence, un (Hacomo Leopardi, uu
Lamartine, un Stendhal, etc. n a", en
outre, traduit les Sowtets de itiihel-
Ange et donné des études sur' L'in-
fluence française en Italie au XVIll'
siècle. Son dernier ouvrage, publié en
10i3, constitue une étude sur ta crise
de conscience européenne, il a égale-
ment publié, sous le pseudonyme de
Paui de Saint-Mauiice, un roman
La ville envahie. Co-direcJeur de la
Revue de littérature comparée, :1 a
dirigé, avec Joseph Bedier, la publica-
tion de la grande Histoire illustrée
de la littérature française,
tu. Paul Hazard, qui avait été
élu membre de lÀcadtmie fran-
çaise eu 1940, en remplacement de
M. Georges tioyau, était couunau-
d«ur de )a Lésion d'honneur.
LES OBSÈQUES
DE M. GABRIEL HANOTAUX
Paris. 13 avril Les obsèques de M. Ga-
briel Hanotaux seront célébrées lundi &
10 heures, à Saint -Philïpps-du.Roule.
L'inhumation aura lieu au cimetière de
Passy.
Le pourvoi en cassation
du colonel Christofini
a été rejeté
Tanger, 13 avril. Le pourvoi »n
cassation du lieutenant-colonel Pierra
Cbrlstofiu!, chef de la mission chargée
par le gouvernement français de cons-
tituer la Phalange africaine et qui, à
ce titre, avait été condamné à mort le
38 mars par un tribunal dissident, a
été rejeté. Le lieutenant-colonel Car.'s-
tofini sera fusillé si une mesure de
grâce n'intervient pas en sa faveur
J “•
A PROPOS
D'UN JUGEMENT ILLEGAL
PRONONCÉ A ALGER
Vichy 13 avril: Le secrétariat
d'Etat à la Défense communique
A l'occasion d'un Jugement, d'ailleurs
illégal, prononcé à Alger "contre la direc-
tion et les employés d'un camp de con-
centration d'Adjerad, dans le Sud' algé-
rien. accusés d'avoir exercé des sévices
contre les détenus du camp, le gouverne-
ment français a été mis en cause pour
les ordres, qu'il aurait donnés ù ce sujet.
Le gouvernement oppose à ces alléga-
tions le démenti le plus formel.
Il s'en est toujours tsnu à la législa-
tion pénitentiaire militaire qui interdit
tout mauvais traitement et tout sévice à
l'éjjird lies condamnés et ne s'est J&meis
dépjr'.i Oc: traditions de justice et c lu-
manité qui sont de règle en cette ma-
tière.
Des consignes différentes, s'il était
vrai qu'elles e<*i.Eent été données, zTou-
raient pu l'être que sur l'initiative et car
suite sous la -rsrwiEsabilité des autorités
militaires d'A'i icue française du Nord,
contrairement an* ordres du gon srne-
lueut et & son ii:su. (O.FU.-Havas.)
,1' A L'HOTEL DU PARC
<-• minïstr* d* l'Agriculture et du
Ravitaillement a fait part au Conseil
de l'organisation définitive de l'Insti-
tut national dss recherche* vétérinai-
res, qui est appelé a jouer un rôle es-
sentiel dans ta 'utte contre 'es épi-
zootics et en particulier contre la
fièvre aphteuse.
Sur sa proposition, le Conseil a ap-
prouvé un projet de toi concernant' la
mise en valeur de la Limagne qui se
poursuivra sous l'autorité directe du
commissaire général à l'Agrioulture.
M. Chasseigne, secrétaire d'Etat au
Ravitaillement, a eiposé au Conseil la
situation du ravitaillement et notam-
ment de l'approvisionnement en vin
de la région parisienne.
M. Bichelonne, ministre de la Pro-
duction industrielle et des Communi-
cations,
saire le maintien des restrictions ré-
cemment apportées à la consommation
du charbon et de l'énergie électrique.
Enfin, le Conseil a prononcé la dé-
chéance de la nationalité française à
l'égard de M. Léon Vérin, président du
tribunal de 1™ instance d'Oran, et du
général de division aérienne Pierre
Weiss. Cette déchéance entraîne la
confiscation de leurs biens. (O.F.l.-Ha-
yas).
BILAN ACTUEL DU BOMBARDEMENT DE LILLE
PAR L'AVIATION ANGLO-AMÉRICAINE 1
534 morts identifiés, 460 blessés hospitalisés
LiU>, 13 avril. De l'envoyé spécial
de VOF.l.
U est encore impassible de dénombrer
le chiffre exact des victimes du bom-
bardement de Lille. On estime qu'il dé-
passe 600. A l'heure actuelle. 534 morts
ont été identifiés. Dans les hôpitaux de
la ville, 450 blessés, gravement atteints,
sont en traitement les blessures qu'ils
portent témoignent de la force de des-
truction des engins employés et certains
n'y survivront pas.
On demeure confondu lorsqu'on erre a
travers les ruines de ce qui fut une des
plus animées et des Dlus laborieuses bau-
fieues de la grande cité meurtrie le
soi semble Avoir été le théâtre de quel-
que monstrueux cataclysme. Les artères
sont creusées d'énormes entonnoirs. Où
que l'on porte les yeux, on embrasse le
spectacle poignant de maisons éventrées.
Une poussière grise recouvre comme un
linceul les cités dévastées auxquelles elle
donne, dans un apocalyptique décor, un
aspect lunaire en tapissant d'une cou-
che uniforme le sol, les ruines et les ar-
bres, ainsi que les sauveteurs qui travail-
lent encore au déblaiement et qui ont
l'air de fantômes.
Le préfet régional rend hommage au courage de la population
lille. M avril. 1* préfet régional
de Lille, M. Cartes, a commenté l'af-
freux désastre dont la banlieue de la
ville a été le théâtre
« Jamais, a-t-il dit. bombardement d'une
ville française a'a atteint pareille Inten-
sité. Même pendant la guerre de !!39,
nous n'avons connu un tel achamrm-nt
dans la destruction. L'horreur d«s dé-
vastations dépasse ce qui avait Jéjà été
réalisé en d'autres, cités, elles aussi pour-
tant durement éprouvées ».
Après avoir rendu hommage au cojra-
ge, au sang-froid et aux riches qu*li.e«
ImCs obséqwÊes tics victimes
Dans l'agglomération lilloise
douloureusement atteinte
Lille. 13 avril. (De l'envoyé spécial
de l'O. P. I.»
Ce matin & 10 heures ont eu lieu simul-
tanément dans plusieurs paroisses de
l'agglomération lilloise les premières
obsèques des victimes du bombardement.
A Lille, ia cérémonie a été présidée par
le cardinal Liéuart en présence de M.
Caries, préfet régional, représentant le
gouvernement^ qu'entouraient le maire,
M. Dehove, et les personnalités de la cité.
Selon l'usage, le cardinal a été seul
à prendre la parole à l'issue de l'of-
fice des morts, n a flétri le crime que
les hommes perpétuent sous prétexte d'ac-
tions belligérantes, puis il a donné l'ab-
soute.
A la cérémonie célébrée dans une des
communes de la banlieue lilloise, le gou-
vernement était représenté car M. Da-
rouy, préfet délégué, et dans une autre
par le secrétaire général de la préfec-
ture, M. Prantz.
Les Anglo-Américains auraient
demandé à la Turquie
de rompre les relations
commerciales avec l'axe
Cstamboul, 13 nvril. L« gouverne-
ments «le Landres et de Washington au-
raient présenlâ une note commune a la
Turquie concernant les relations com-
merciales d* celle-ci avec l'Allemagne et
sas alliés, lit lui auraient demandé cl*
suspendre toutes relations commercial»
ave» les puissances «la l'a»,
LA DIETE FINLANDAISE
rejette les nouvelles
propositions de paix
soviétiques
Helsinki, i3 avril. A rinui de la
séance secrète de la Diète finlandaise,
le communiqué officiel suivant a été
publié
< Devant la Diète, M. Linkomies,
président du Conseil, a présenté un
rapport du gouvernement sur la situa-
tion politique. Après avoir ajourné la
discussion à la prochaine séance, l'as-
semblé» a voté l'ordre du jour pur et
simple.
• Ce vote da confiance, écrit le cor-
respondant de l'agence* Beuter dans
son commentaire consacré à cette séan-
ce secrète, signifie l'acceptation purs
et simpls du point de vue gouverne-
mental et équivaut au rejet des nou-
velles propositions de paix soviétiques
jugées inacceptables par le cabinet
do M. Linkomies. » (O.F.I.-lIavas),
L'opinion à Berlin
̃ Berlin. 13 avril. La séance du par-
lement finlandais, qui a eu Hou hier,
a suscite un vif intérêt dans les mi-
lieux do la Wilhelmstrasse. Ceux-ci
soulignent que les parlementaires fin-
landais ont été unanimes à déclarer
inacceptables les conditions soumises
récemment à la Finlande par Moscou.
Dans les milieux finlandais, souli-
gne-t-or. à BL'rlin, on a reconnu,
comme il y a quelques semaines, lu
duplicité et le danger
sortes de possibilités d'interprétation.
Dans les quartiers les plus atteints, les
bombes sont tombées très près les unes
des autres. Les explosions se sont fait
sentir avec une telle violence que des
matelas se sont ouverts, laissant leur lai-
ne effilochée flotter au vent avec la pous-
sière qui tourbillonne et s'accrocher aux
arbres.
Une fois de plus, ce sont des popula-
tions laborieuses qui viennent 'de payer
un terrible tribut à cette inhumaine mé.
thode de guerre < aero bomblng > qui
consiste à jeter au-dessus des villes des
quantités énormes d'explosifs dont une
faible partie seulement atteint, au ha-
sard. l'objectif qu'elle prétend détruire.
Au cours du bombardement de la ban-
lieue de Lille, les malheureux soumis à
cette plaie de feu, sans pouvoir sortir
du cercle infernal tracé autour d'eux par
les vagues successives ans avions assail-
lants, endurèrent d'affreuses angoisses.
Trois mille maisons ont été atteintes;
mille ne sont plus que des décombres in-
formes. Des familles entières ont été
anéanties en totalité ou en grande par-
tie. Parfois dei estants restent seuls
au monde.
de cœur des populations. M. Caries a
souligné qu'une demi-heure après la fin
du bombardement les premiers frlf£Àé6
arrivaient dans les hôpitaux de lu \t
e*. que quatre heures après le dram«, tou-
tes 1rs personnes atteintes ftaient hospi-
talisées.
Le préfet régional a indiqué en outre
que des baraquements ont été édifies pour
héberger le plus possible de sinistrés .que
les zones menacées allaient être évacuées,
que trois millions avaient été distribués
et qu'il avait obtenu un crédit plus im-
.portaut encore pour venir en aid« aux
sinistrés. (O.F.I.-Havas).
Dans la commune de ia Seine
la plus éprouvée
Paris, 13 avril. Les obsèques des vic-
times du bombardement aérien de lundi
ont eu lieu ce ma^in dans les diverses
communes du département de la Seine.
Dans la commune la plus atteinte,
38 cercueils avaient été exposés a l'église
paroissiale. Le général Brécard, grand
chancelier de la Légion d'honneur, repré-
sentant le Maréchal, des représentants
du président Laval et des membres du
gouvernement. MM. Bouffet, préfet de
la Seine Bussière, préfet de police, des
représentants du conseil municiDal de
Paris, du conseil départemental de la
Seine et des organisations d'entr'aide
ainsi que le conseil municiaal de la
commune au complet assistaient & la
cérémonie funèbre, qui était présidée par
le cardinal Sulard. archevêque de Paris.
Les cercueils étaient recouverts de
fleurs offertes .par la municipalité.
Devant la grille du chœur, les couronnes
envoyées par le Maréchal, le président
Laval, la ville de Paris et le départe-
ment de la Seine avaient été exposées.
Après la messe des morts, célébrée par
le curé de la paroisse," le cardinal
Suhard a donné l'absoute et s'est incliné
devant les familles des victimes.
Le général Brécard a ensuite exprimé
aux parents des défunts la pensée cons-
tante du chef de l'Etat.
LIRE AUJOURD'HUI
La principauté d* Monaco. G do
Korfî.
Prose et poésie. J. R.
LKCTUItES. Chantes Mourras 4e
l'Académie française « Vers l'its-
paant 0> Franco » « poésie et vé-
rité », ifcuio Msunier
J LA CRISE IRLANDAISE I
| par Gabriel LOUIS-J ARAY |
La crise irlandaise éclate com-
me nous l'avions laissé prévoir
dans l'étude que nous avons fait
paraître il y a un an dans « Cité
Nouvelie sur les rapports de l'ir-
• lande avec la Grande-Bretagne et
les Etats-Unis, c'est Washington et
i non Londres qui prend l'initiative
il demande à Dublin de Envoyer
de l'Eire les agents diplomatiques
• et consulaires de l'Allemagne et
• ] du Japon si cette démarche a sur-
[ pris, c'est parce qu'on n'a pas
I gardé le souvenir des liens inti-
mes que le premier ministre ac-
| tuel d'Irlande, M. de Valera, avait
ous avec les Irlandais américains
lors de la lutte qu'il poursuivit
contre l'Angleterre de 1916 à 1923
dans, le mouvement du Sinn-Foin
et contre le gouvernement irlan-
dais de lOil! jusqu'en 193:2, date de
son arrivée au pouvoir. C'est
| l'Amérique qui lui fournit son pre-
mier emprunt de 200 millions de
dollars pour soutenir sa lutte à
main armée contre Londres l'ar-
mée des Révoltés, l'I.R.A. (Irish
Republican Army) était, avant que
M. de Valera ne fut premier mi-
nistre, une organisation, dont les
chefs, les cadres, les armements et
l'argent venaient des Etats-Unis,
où s'exerçait une propagande in-
cessante des Irlandais contre la
Grande-Bretagne.
Depuis lors, l'Irlande a fait
triompher ses revendications le
traité de paix de 1921 a été négocié
par quatre délégués anglais, qui
étaient M. Llyod George, Lord
Birkenhead, M. Austin Chamber-
lain et M. Winston Churchill et
ce dernier se rappelle que si les
délégués Irlandais ont accepté que
l'on retranche de l'Etat libre les
six Comités de l'L'lster, à majo-
rité anglo-saxonne et protestante,
c'est sous la menace de M. Llyod
George de déclencher, en cas de
refus, « une guerre immédiate et
terrible ». Cette concession faite
aux Anglais par !e parti irlandais
de JVC. Cosgrave fit éclater une,
guerre civile affreuse mais l'Ir-
lande obtenait le rang de Domi-
nion.
Cela ne suffit pas à M. de Va-
lera depuis 193?, il a coupé un
à un les fils qui reliaient encore
l'Irlande à la Grande-Bretagne il
est arrivé à conquérir l'indépen-
dance et la souveraineté, mais
seulement à la veille de la guerre,
en 19:38 on a peine à croire que
ce soit, au moment où le triumvi-
rat britannique de M. Neville
Chamberlain, ï.ord Halifax et sir
John Simon préparaient la mis-
sion Runciman, qu'ils aient, à la
conférence de Londres on avril
1938, renoncé aux bases navales
que Londres conservait en Irlande;
le drapeau britannique fut amené;
les garnisons britanniques quittè-
rent définitivement les ports d'Ir-
lande, alors que, selon l'expres-
sion de l'ambassadeur américain
John Cudahy, « l'Amirauté britan-
nique a toujours insisté sur le ffit
qu'une Irlande coopérante était
j absolument essentielle à tout plan
britannique de défense » (Daily
Telegrapli, 12 février 1941). Que
de fois depuis septembre 1939, le
gouvernement anglais a dû re-
gretter ce départ En novembre
19 W, M. Winston Churchill en fit
l'aveu i le fait que nous ne puis-
sions utiliser les côtes méridio-
nales et occidentales de l'Irlande
pour alimenter nos flottes et nos
appareils en combustible, est une
lourde et pénible « charge qui
n'aurait jamais dft être mise sur
nos épaules ». Le traité de 19;î8
est devenu définitif l'Eire n'est
pas, d'après son gouvernement,
un royaume ayant pour dynastie
celte des Windsor, ce n'est pas un
Dominion faisant partie de la com-
munauté britannique comme mem-
bre c'est un Etat républicain li-
bre adhérant à la communauté
britannique, dont le roi est le
chef le gotha a donc donné avec
raison cette définition de l'Eire
« Etat souverain et indépendant,
associé dans des buts limités avec
les nations de la communauté bri-
tannique ».
Cet associé de la communauté
est le seul qui soit resté neutre en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.41%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.41%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/3
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k510925m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k510925m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k510925m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k510925m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k510925m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k510925m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k510925m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest