Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-04-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 avril 1944 08 avril 1944
Description : 1944/04/08 (Numéro 1303)-1944/04/09. 1944/04/08 (Numéro 1303)-1944/04/09.
Description : Note : un seul numéro pour samedi et dimanche. Note : un seul numéro pour samedi et dimanche.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k510920q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/01/2008
JOURNAL DES Itl ItVIS
l FRANC
PRIX DE L'ABONNEMENT
0 mots lui 4
France et colonies 130 fr. 250 Ir.
Etranger (Arfr. réduit) 190 Ir. 380 If.
Etranger (autre pays) 236 fr. 440 fr.
RÉDACTION et ADMINISTRATION.
PROVISOIREMENT
13, Ru* du Port, CLERMONT-FERRAND
Téléph. Rédact. et Admlnlstr. 6T-01
Adresse télégraphique t
OÉBATS-AVENIR-CLERMONT-Fd
0. C. P. t Clcrmont-Ferrand 28.405
No 1303 156» ANNÉE
Samedi 8 Avril et Dimanche 9 Avril 1944
POLITIQUES Et LITTÉRAIRES
Clermont-Ferrand, le 7 avril
MENACES
Au cours de la répression du
banditisme et du terrorisme, on
saperçoit de plus en plus de
la prédominance considérable
des éléments étrangers dans
les troupes dfe brigandage. Et,
bien souvent, l'on constate que
ce ne sont pas seulement de
simples numéros dans ces ban-
des, mais bien des animateurs,
des entraîneurs, des chefs. Dans
l'école du crime, Ils paraissent
des maîtres, c'est-à-dire de vé-
ritables et cyniques éducateurs
qui s'emploient à former les
jeunes dévoyés à leur image.
Dans le raffinement et l'hor-
reur de certains attentats, on
reconnaît la main et la façon
de brutes étrangères,- dont un
tempérament français, même
̃ le plus perverti, serait incapa-
ble, livré à lui-même, d'ima-
giner et de perpétrer l'abomi-
nable exécution. Dans les âmes
françaises les plus corrompues
et les plus criminelles, il sub-
sisté un reste de cette sensi-
bilité, atavique de notre race
qui écarte dès horribles mal-
faisances les femmes, les en-
fants, les jeunes filles. Le sa-
disme n'est pas français. Il
émane du génie du mal et
d'esprits détraqués qui ne sont
pas d'essence française, et dont
les forfaits voient se dresser
contre eux la protestation indi-
gnée d'une justice immanente,
et de nos qualités traditionnel-
les de cœur et de respect de la
vie d'autrui. Mais leur in-
fluence atroce exerce chaque
jour ses maléfices et entraîne
à l'accoutumance des crimes les
plus odieux des êtres faibles et
pervertis. Les Français de bon
sens sont unanimes à approu-
ver l'action du gouvernement
contre ces éléments qui, par
leurs crimes et leurs pillages
multiples, cherchent à jeter
notre pays dans un désordie,
une anarchie et une misère
qui ne peuvent que profiter aux
ennemis de la France.
Le président Laval rendait
hommage mercredi aux défen-
seurs de l'ordre, aux miliciens
et aux troupes courageuses qui,
au prix de leur vie, combattent
sur notre sol tous ceux qui
n'ont en vue que les tueries et
les ravages, destinés à prépa-
rer la guerre civile et à la faire
éclater au cœur de notre pa-
trie atrocement meurtrie et
mutilée. Et il remerciait ces
défenseurs du pays de « la
magnifique tâche qu'ils accom-
plissent avec tant d'héroïques
combattants, et derrière Dar-
Aand, le plus xiéroïque d'entre
eux >. ·
On a vu" tous ces jours-ci
le progrès de plus en plus con-
sidérable de l'ingérence sovié-
tique en Europe centrale, de
la Pologne à la Serbie, en Algé-
rie en Italie où elle gagne
chaque jour du terrain. En
France, le banditisme lui pré-
pare la voie, et tous les élé-
ments les plus troubles se met-
tent spontanément à son ser-
vice. On se souvient que le Daily
Herald constatait ces jours der-
niers l'ampleur considérable
qu'avaient prises en pleine Eu-
rope occidentale les menées
soviétiques. Et il ne cachait
pas que l'Union soviétique' pa-
raissait décidée, en cas de
victoire, à établir son hégémo-
nie, et à prendre en tutelle le
gouvernement italien comme
le gouvernement français. Déjà
l'agence Reuter estime protou-
ble la nomination dans le cabi-
net Badoglio d'un chef commu-
niste au poste de ministre de
la justice.
On voit par les dix-huit cent
exécutions de la ville de Ma-
tera, (de 7.000 habitants), près
de Tarente, dont le maire est
communiste, ce qu'est exacte-
ment le régime soviétique. Il
avait fait savoir, en effet, qu'il
allait administrer la 'Ville selon
les principes en vigueur en
U.R.S.S. La publicité de ce
genre d'administration et du
régime russe fut éclatante le
maire a tenu sa parole..
A la réunion des chefs départementaux et régionaux da la Milice
« J'AIMAIS LA PAIX, J'AIMAIS LA FRANCE V
a décimé le président Laval I
résumant en ce* deux aspirations toute sa carrière politique ,1
Vichy, 6 avril. On sait que le chef
du ^gouvernement a présidé, mercredi
apris-midi, ta réunion dos chefs dé-
partementaux ei régionaux ,,de la Mi-
lice françaisa. Les chefs de» unités qui
Tiennent de prendre parj- aux opéra-
tions de Haute-Savoie "assistaient à
celte réception. Le président Laval
avait autour de lui -t M. Joseph Dar-
nand, ̃ secrétaire général mi maintien
de l'ordro et secrétaire général de la
Milice française M. Paul Marion,
secrétaire d'Etat auprès du chef du
gouvernement M. Lemoiae, secrétai-
re d'Etat i l'Intérieur M. Philippe
Henriot, secrétaire d'Etat a l'Informa-
tion et à J» Propagande.
M. Philippe Henriot, rappelant la
phra.se Oç Pascal « Je crois volon-
tiers aux histoires dont les témoins
se font tuer », a exalté ie sentiment
patriotique qui anime les miliciens et
a dit leur affection pour l'homme qui
représente pour eux, à l'heure présen-
te tous les espoirs de la France.
M. Joseph Damand a cité les hom-
mes qui, réunis dans cette assemblée,
portent en témoignage de glorieuses
blessures, il a ajouté :« Nous som-
mes tous décidés à servir. Nous dé-
fendons une position française et no-
tre fierté est dé ne servir Que notre
pays et que le gouvernement légitime.
En servant loyalement cette caust
G I R A U D
a-t-il démissionné 7
Tanger, G avril. Salon le corres-
pondant de a L' United Près» » à Al-
ger, on apprend, de aout-co digne de
I foi, que i'ex-général Giraud n'aurait
pas été consulté au sujet de la loi
promulgues avant-hier et donnant au
président du Comité d'Alger autorité
sur l'ensemble des forées terrestres,
navales et aériennes.
Aussi, aurait-il donné, hier, sa dé-
mission. Délie oi aurait été acceptée. Il
aurait, en revanche, été nommé ins-
pecteur général des tore es armées.
Il est peu probable, estime le cor-
respondant de I' a Agonto fleu'er » en
Afrique du Nord, qu'il accepte ce pos-
te. Il préférerait, ajo-itet-il, ainsi
qu'on U souligne dans les milieux po-
litiques dissidents, te .retirer de la
scène politique et quitter l'Algérie.
Les observateurs étranger» à Alger
soulignent à c« propos que le rôle de
l'ei-général Ciraud, dont la position
| nettement anticommuniste était bien
{ connue, a été de plus eh plus effacé
depuis son élimination 'Ju Comité d'Al-
ger, le six novembre dttmer et au fur
et a mesure d* l'acor-aissement de l'in-
fluence communiste m Afrique au
Nord Tout d'abord chargé de Ja di-
rection de la totalité rtes forces ar-
mu» dissidentes, il a vu successlv»-
ment le Comité d'Alger confier, sans
| le consulter, à rex-gé'i&rf.l Juin 'es
| troupes- de la 5' armée combattant en
Italie- et à l'ex-général de Lattre de
Taseigny les forces gaullistes station-
nées en Afrique du Nord.
L'évincemcnt do l'ex-genéral Ciraud
de la direction do l'armés donnera dé-
sormais toute, tacilités 'aux. commu-
nistes pour resserrer l'jmr-rise qu'il»
commencent à acquérir peu à oeu sur
les forces armées de ta dissidence.
(O.F.I.-Havas).
SUR LES DIVERS FR&NTS
De violents assauts soviétiques sont repoussés
DANS LA RÉGION DE CZERNOWITZ
Grand quartier général du Fuli-
rer, 6 avril. CompïwnUjué- du
huut commandement-;
Dans la région de Kertch et sur la tête
de pont de Sivach, les attaques ennemies
ont été repoussées ou dispersées par le
tir concentré de l'artillerie.
A l'est du Dniestr inférieur, nos trou-
pes ont décroché comme prévu. Dans cette
région,- ainsi qu'entre le Dniestnket le
Prouth, elles ont repoussé les attaques
soviétiques..
La formation allemande oui. combat
dans la région «Je Ciernowiti, au nord du
Dniestr, a continué, au cours de so«t atla-
que, à gagner du terrain, malgré une
opiniâtre résistance ennemie et a. repoussé
de violents assauts soviéttcjucs.
Dans le secteur Stanistawam-Tarnopol,
ainsi tme dans la région au sud de Brody, I,
des forets soviétiques ont été taillées en
pièces par nos attaques, qui progressent.
Des contre-attaques ennemies ont échoué.
La garnison de Tarnopol a tenu tête a
de nouvelles attaques bolcheviques.
La garnison de la ville de Kovel, en.
cerclée depuis le 17 mars, a résisté, pen-
dant des semaines, avec une vaillance
exemplaire, "aux assauts de forces enne-
mies très supérieures en nombre. Des for-
mations de l'armée de terre et des Waf-
tcn-SS ont brisé l'étreinte ennemie qui
enserrait Kovel. Elias ont ainsi dégagé
leurs camarades, après des combats offen-
sifs qui durèrent plusieurs Jours à tra- f.
vers les marais du Pripet et dans des
conditions de terrain extrêmement diffi-
ciles. Malgré une très vive opposition en-
nemie, des formations de la Luftwaffe
comprenant notamment des planeurs de
transport, ont ravitaillé les défenseurs de
la ville, rendant ainsi possible leur vail-
lante résistance.
Au sud-est d'Ostrov et au sud de Pskov,
nos troupes ont maintenu leurs positions
nous participons au salut- de la Fran-
ce ».
Sur le ton de la conversation, le pré-
sident Laval s. est entretenu ensuite
longuement avec les chefs dé la Mi-
lice. « Je veux mettre au service du
pays, a-t-il notamment déclaré, mon
intelligence et mon cœur. »
Puis il leur parla de sa Jeunesse,
dans ce pays d'Auvergne, auquel il
est si profondément attaché. « J'ai
travaillé, dit-il. Le travail, est la pre-
mière des vertus. » Puis, il leur, ex-
posa familièrement toute sa carrière
politique Elle se résume en deux as-
pirations • J'aimais la paix, j'aimais
la France. »
Et il ajouta « Je suis un monoma-
ne de la' oaix. Je ne veux pas être
responsable des ruines, des deuils, des
mutilations des autres.. » 1
« En 1935. J'ai été chef du gouver-
nement. J'ai été impopulaire parce
qip j'avais voulu sauver le franc, et
empêcher le prix de la vlo de monter.
« J'ai constata que nous entrions
dans une période nouvelle de l'histoi-
re de l'homme. Nous n'assistons pas
aujourd'hui à une bataille ordinaire,
mais à uni guerre de religion, une
guerre cv.ie. »
Le chef du gouvernement ajouta
alors • L'histoire de la France est
une vieille, une longue histoire. Les
régimes n'en sont que des épisodes. Ce
qu' me frappait autrefois, lorsque j'é-
coûtais la radio, c'est que j'entendais
toujours' parler de la démocratie et
jamaU de la France. » •
Et se tournant vers les miliciens
« Aujourd'hui, c est au nom de la pa
trie que vous vous battez. Je ne crois
pus qu'il eût été possible, en juin 1940,
de faire autre chose que ce que nous
avons fait signer l'armistice. Il n'y
avait pis. d'autre politique à faire que
celle qu'a faite Je Maréchal. »
Le présider^ Laval a dit encore
« Ce que j'aime cher vous c'est la
franchise de votre attitude. On peut
professer des .idées différentes si l'on
y- croit. Ce qui est Intolérable, c'est
l'hypocrisie et la duplicité. Je mar-'
̃(̃lie en plein accord, en total accord,
avec Darnand. Il y a chez vous des
socialistes, des communistes, des mo-
narchistes. Quelle que soit votre ori-
gine, je veux que vous soyez fondus
dans une nouvelle cellule milicienne
qui se décortique de tout ce passé. »
Et le chef du gouvernement a con-
clu « Je veux avoir conscience,
quand je tomberai dans l'oubli éter.
nel, que je n'ai pas fait de mal à la
France et que Je -l'ai bien servie. Je
l'ai servie au maximum, au risque de-
ma vie. J.a France est un grand pays:
il faut que. pour nos enfants, il reste
le plus grand des pays. Je voudrais
si cela était possible, totaliser à mol
tout seul le .sacrifice de nous tous
pour que vive la France. •
JL'éditorial radiodiffusé de M. Henriot
sur la visite du chef du gouvernement
Vichy, 6 avril. « Ce n'est pas des
nouvelles d'Alger ni des bobards de
Londres, ni des injures de la dissl-
dencfe ou de la_ résistance que je vou-
drais ce soir entretenir mes auditeurs.
11 faut bien parfois s'accorder quel- 1-
que répit a déclaré, hier soir, M.
Philippe Henriot, secrétaire .d'Etat à
malgré les incessantes tentatives de per-
cée «tes Bolcheviks. Quarante-huit chars
ennemis ont été détruits.
Lors d'un raid diurne effectué par des
bombardiers américains sur la région de
Ploestl, les forces de défense aérienne al-
lemandes et roumaines ont abattu cin-
quante. trois appareils quadrimoteurs, soit
au moins un tiers des appareils engagés.
«»»
Nouveau raid sur Ploesti
des avions anglo-américains
Bucarest. 6 avril. Un" communiqué
publié par le haut commandement rou-
main annonce que les bombardiers amé-
rieains ont attaqué la ville de Ploestj et
ont causé, des dégâts matériels et cils
pertes parmi la population.
Les chasses allemande et roumaine ont
abattu de nombreux. appareils ennemis.
C'est le second raid effectué sur la viBe
par i'aviation anglo-américaine.
VIOLENTS DUELS AERIENS
AU-DESSUS DES BALKANS
Berlin, 7 avril. Hier après-midi, de
violents combats aériens se sont déroulés
au-dessus des territoires albanais, bulgare
et roumain. Des bombardiers quadrimot-
teurs américains escortés par un nombre
remarquable de chasseurs ont été pris à
partie, a l'aller comme au retour, par
des avions de chasse roumains et bulga.
,res. Au moment où les formations enne-
mies ont pénétré au-dessus du territoire
roumain, des escadrilles da chasse alle-
mandes sont également intervenues dansi
les combats. r ̃ 1
F A QXJ Ë S ̃' 1
–par Albert MOUSSET- i-
Un rayon de soleil et d'allégresse dans un ciel lourd de menaces
c'est Pâques. Premières volées de cloches après le silence des jours
saints, premières feuilles après la nudité blanche de l'hiver, premiers
fiéinissements d'une.. vie renaissante dans une lumière neuve.
Pâques est a l'année ce que midi est à la journée une trêve
dans nos labeurs et nos soucis. Il n'est pas, dans la liturgie, de fête
plus symbolique. Il n'en, est,, pas que l'Eglise ait entourée de plus
d'éclat. Elle figure dès le quatrième siècle au calendrier des vacances
publiques. Les spectacles devaient faire relâche ce jour-là. Au
huitième siècle, la durée du chômage devient d'une semaine. Au
onzième siècle, Pâques compte au nombre des périodes auxquelles
s'impose la trêve de Dieu. D'âge en âge, s'amplifie ainsi la solennité
de la Résurrection. Dans l'office romain, comme dans la liturgie
byzantine, Pâques est « le jour qu'a fait le Seigneur ». Il n'y a jamais
assez de chants, de cierges, de fleurs pour le célébrer. Vers Tan 500
s'était introduit l'usage des clochettes vers 700 celui des grosses"
cloches. Dès lors, Pâques sera toujours la fête la plus carillonnée
de l'année.̃ ̃=
Rendue par le concile de Nicée indépendante du comput juif, la
date de la Résurrection fut, au neuvième siècle, définitivement fixée
L'agression de l'aviation
anglo-américaine
contre Toulouse
15 MORTS
Le bilan n'est pas définitif
Toulouse, C avril. Ge soir, la
nombre des tués à la suite du
bombardement d'hier s'élevait à
Quinze. Mais les travaux de dé-
blaiement n'étant pas achevés, il
est à craindre qu'il y aM d'autres
victimes, (O.F.I.-Havâs).
SUR LES LIEUX SINISTRÉS
Toulouse. 6 avril. Toulouse et sa
riante banlieue s'ajoutent, désormais, au
spectacle tragique des ville* françaises
endeuillées par les bombardeniems anglo-
américains. Les décombres, en: cette belle
matinée .de printemps, donnent un spec-
tacle tragique Maisons éveiitrées, pans
de murs, noircis, ferraille calcinée.
Des explosions ébranlent l'atmosphère.
Des bombes à retardement projettent en
l'air d'énormes blocs de pierre et font
encore, hélas, de nouvelles victimes par-
mi les sauveteurs. Deux cent cinquante
bombes ont é&laté ainsi, réduisant con-
sidérablement les possibilités/ de déblai*-
msnt.
Sur les routes et les chemins condui-
sant aux lieux sinistrés, cïst le spec.
tacle désolant tant de fols décrit Fem-
mes, enfants, vieillards, désormais sans
abri forment une lamentable processif
l'Information et à la Propagande,
dans son cditorial dû' radia-journal
do France. Et il a parlé de lu visite
du président Laval aux cljels miliciens.
Un chef les a rassemblés, a-t-il
tlit. Darnand, entouré 'de ses fidèles,
est heureux de les présenter au prési-
dent.
Puis, M. Philippe Henriot évoque
l'allocution prononcée par le président
Laval. « Le président, dit-il, trouve
dos at-cc-nls dont la simplicité boule-
verse ses auditeurs lorsqu'il évoque
i<ïs neuves de 1940, celles qui ont suivi
et-quil s'adresse d'une voix vibrante
et puissante à ceux qu), devint lui,
regardent, tendus et mouillés de lar-
mes, refont par la pensée cette loutu
douloureuse au bout do laquelle s'ou.
vrait pourtant une espérance que lin
discipline et la dissidence ont fait éva-
nouir, ne serait-ce qu'un' moment.
Le président a tenu à faire le point
pour rappeler aux Français à mémoi-
re courte les occasions .dues. -Ce ii'e&t pas un discours, c'est
une confidence passionnée dont le re-
frain est le nom de la France, qu'il
prononce avto un amour et une ten-
dresse uni bouleverse, étreint et con-
quiert les cœurs.
Et quand il remercie .ceux qui sont
venus ̃aujourd'hui pour lui dire leur
aîtaphement et leur fidélité, de la
magoilfique tache qu'ils accomplissent
autour de tant d'héroïques combat-
tants et derrière Darnand, le plus hé-
roïque, d'entre eux, quand il affirme
sa volonté de voir la France recon-.
quérir &a plate, une place qu'il lui
avait préparée de toute son âme, ses
paroles rendent un son si prenant,
elles ont un accent qui monte si clai-
rement des profondeurs de notre tenro
et de nos traditions qu'en -écoutant les
acclamations qui saluent ces parole»
françaises, j'ai d'impression que si
vous étiez là, si vous voyiez ces hom-
mes et si vous entendiez ce chef, vos
prétention» tomberaient,' vous rougi-
riez de vos sarcasmes, vous auriez hon-
te de votre besogne et que, secouant en-
fin le joug des charlatans de Londres t
et dès tyrans de' Moscou, vous referiez I
avec nous l'unité française autourchefs aul, eux, n'ont jamais abandonné
la France. (O.F.I.-Havas).
AU CONSEIL D'ETAT
Vichy, S avril. Sf..Ingrand, préfet
hors cadres, est réintégré, sur sa de-
tnaïde, dans ses fonctions de maître des
(reQuêtes au Conseil d'Etat, en remplace-
ment de M. Seydoux; décédé; CO.PJ.)
au premier dimanche après la
pleine lune qui suit l'équinoxe du
printemps ou coïncide avec lui.
Du 22 mars au 25 avril, elle peut
ainsi tomber sur trente-cinq jours
différents. La Société des Nations
s'était bizarrement mis en tête de
faire cesser cette fluctuation • en
assignant à Pâques un terme fixe..
On S'imagine mal l'Assemblée de
Genève réformant les décisions des'
conciles. Les intérêts temporels
suffirent en tout cas à faire échec
à ce projet selon sa date, Pâques
dirige les touristes vers les pays
du Nord, de l'Est ou du Sud
chacun en profite à son tour.
Gardons donc à Pâques cette. data
traditionnelle elle n'a de vaga-
bonde que' l'apparence puisqu'elle
est régie par les lunaisons, qui
sont la manifestation la plus popu-
laire de la ponctualité astronomi-
que.
Cette année, il n'est point ques-
tion de vacances. Le soleil pas-
cal éclaire plus de deuils et de
solitudes que de joyeux départs.
En nous rappelant le temps heu-
reux des randonnées familiales, il'
rend plus inhumaines encore,' plus
inintelligibles les souffrances et
les entraves de la guerre. ILe
spectacle de la nature qui renaît
sous les yeux d'un monde acharné
à mourir n'inspire que des ré-
flexions arriéres ou douloureuses.
Si la fête du printemps a perdu
son ambiance de joie' populaire,
la Pâques chrétienne évoque tou-
jours le temps des effusions spiri-
tuellés, des jours sans alertes, des
foyers sans vides. Les hommes ont
multfplié les portes de la mort,
le Christ nous ouvre, aujourd'hui,
celles de la Résurrection. Pour
un monde en agonie il symbolise
-l'espérance.-une espérance si hau-
te, si « verticale » qu'aucune épou-
vante terrestre ne saurait l'étouf-
fer. Un jour viendra où, de nou-
veau, les cloches sonneront à toute
volée pour nous annoncer que les
peuples sont rendus à leur destin,:
les absents à leurs foyers. Ce jour-
là,, il n'y aura pas non plus assez
de fleurs, de chants et de lumiè-
res pour le célébrer.
La page de l'Evangile qui relate
la Résurrection s'achève sur une
scène mélancolique. Le soir est
venu. Les pèlerins d'Emmaûs ont
rencontré le Sauveur il chemine
pendant quelques instants à leur
• côté'. Ce sont ses derniers pas sur
cette terre. Sans doute en ont-ils
lé pressentiment lorsqu'ils lui di-
sent «'Restez avec nous, Sei-
gneur, car voici que la nuit ap-
proche ».
Cette prière sera aussi la nôtre,
en ce soir de Pâques 1944, lorsque
les derniers cierges se seront
éteints sur les autels 'et qu'après
ce trop court intermède de sérénité
nous aurons été ressaisis par l'an-
goisse des nuits homicides.
LIRE AUJOURD'HUI i
De te idum* d'oie à la plume métal-
lique et au stylo. Edouard Payen.
joiuurs béarnais du XIV" au XVI' sit*
de. P. B.
LES BISQUES. Mozart. Maurice
Vallet.
̃LECTURES. Noël ThloUier « Des
orfèvres du Puy-Notre-Dame » Fran-
çois Poncetton « Jacquard de
Lyon «. Mario ^ieimier.
l FRANC
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Etranger (Arfr. réduit) 190 Ir. 380 If.
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MENACES
Au cours de la répression du
banditisme et du terrorisme, on
saperçoit de plus en plus de
la prédominance considérable
des éléments étrangers dans
les troupes dfe brigandage. Et,
bien souvent, l'on constate que
ce ne sont pas seulement de
simples numéros dans ces ban-
des, mais bien des animateurs,
des entraîneurs, des chefs. Dans
l'école du crime, Ils paraissent
des maîtres, c'est-à-dire de vé-
ritables et cyniques éducateurs
qui s'emploient à former les
jeunes dévoyés à leur image.
Dans le raffinement et l'hor-
reur de certains attentats, on
reconnaît la main et la façon
de brutes étrangères,- dont un
tempérament français, même
̃ le plus perverti, serait incapa-
ble, livré à lui-même, d'ima-
giner et de perpétrer l'abomi-
nable exécution. Dans les âmes
françaises les plus corrompues
et les plus criminelles, il sub-
sisté un reste de cette sensi-
bilité, atavique de notre race
qui écarte dès horribles mal-
faisances les femmes, les en-
fants, les jeunes filles. Le sa-
disme n'est pas français. Il
émane du génie du mal et
d'esprits détraqués qui ne sont
pas d'essence française, et dont
les forfaits voient se dresser
contre eux la protestation indi-
gnée d'une justice immanente,
et de nos qualités traditionnel-
les de cœur et de respect de la
vie d'autrui. Mais leur in-
fluence atroce exerce chaque
jour ses maléfices et entraîne
à l'accoutumance des crimes les
plus odieux des êtres faibles et
pervertis. Les Français de bon
sens sont unanimes à approu-
ver l'action du gouvernement
contre ces éléments qui, par
leurs crimes et leurs pillages
multiples, cherchent à jeter
notre pays dans un désordie,
une anarchie et une misère
qui ne peuvent que profiter aux
ennemis de la France.
Le président Laval rendait
hommage mercredi aux défen-
seurs de l'ordre, aux miliciens
et aux troupes courageuses qui,
au prix de leur vie, combattent
sur notre sol tous ceux qui
n'ont en vue que les tueries et
les ravages, destinés à prépa-
rer la guerre civile et à la faire
éclater au cœur de notre pa-
trie atrocement meurtrie et
mutilée. Et il remerciait ces
défenseurs du pays de « la
magnifique tâche qu'ils accom-
plissent avec tant d'héroïques
combattants, et derrière Dar-
Aand, le plus xiéroïque d'entre
eux >. ·
On a vu" tous ces jours-ci
le progrès de plus en plus con-
sidérable de l'ingérence sovié-
tique en Europe centrale, de
la Pologne à la Serbie, en Algé-
rie en Italie où elle gagne
chaque jour du terrain. En
France, le banditisme lui pré-
pare la voie, et tous les élé-
ments les plus troubles se met-
tent spontanément à son ser-
vice. On se souvient que le Daily
Herald constatait ces jours der-
niers l'ampleur considérable
qu'avaient prises en pleine Eu-
rope occidentale les menées
soviétiques. Et il ne cachait
pas que l'Union soviétique' pa-
raissait décidée, en cas de
victoire, à établir son hégémo-
nie, et à prendre en tutelle le
gouvernement italien comme
le gouvernement français. Déjà
l'agence Reuter estime protou-
ble la nomination dans le cabi-
net Badoglio d'un chef commu-
niste au poste de ministre de
la justice.
On voit par les dix-huit cent
exécutions de la ville de Ma-
tera, (de 7.000 habitants), près
de Tarente, dont le maire est
communiste, ce qu'est exacte-
ment le régime soviétique. Il
avait fait savoir, en effet, qu'il
allait administrer la 'Ville selon
les principes en vigueur en
U.R.S.S. La publicité de ce
genre d'administration et du
régime russe fut éclatante le
maire a tenu sa parole..
A la réunion des chefs départementaux et régionaux da la Milice
« J'AIMAIS LA PAIX, J'AIMAIS LA FRANCE V
a décimé le président Laval I
résumant en ce* deux aspirations toute sa carrière politique ,1
Vichy, 6 avril. On sait que le chef
du ^gouvernement a présidé, mercredi
apris-midi, ta réunion dos chefs dé-
partementaux ei régionaux ,,de la Mi-
lice françaisa. Les chefs de» unités qui
Tiennent de prendre parj- aux opéra-
tions de Haute-Savoie "assistaient à
celte réception. Le président Laval
avait autour de lui -t M. Joseph Dar-
nand, ̃ secrétaire général mi maintien
de l'ordro et secrétaire général de la
Milice française M. Paul Marion,
secrétaire d'Etat auprès du chef du
gouvernement M. Lemoiae, secrétai-
re d'Etat i l'Intérieur M. Philippe
Henriot, secrétaire d'Etat a l'Informa-
tion et à J» Propagande.
M. Philippe Henriot, rappelant la
phra.se Oç Pascal « Je crois volon-
tiers aux histoires dont les témoins
se font tuer », a exalté ie sentiment
patriotique qui anime les miliciens et
a dit leur affection pour l'homme qui
représente pour eux, à l'heure présen-
te tous les espoirs de la France.
M. Joseph Damand a cité les hom-
mes qui, réunis dans cette assemblée,
portent en témoignage de glorieuses
blessures, il a ajouté :« Nous som-
mes tous décidés à servir. Nous dé-
fendons une position française et no-
tre fierté est dé ne servir Que notre
pays et que le gouvernement légitime.
En servant loyalement cette caust
G I R A U D
a-t-il démissionné 7
Tanger, G avril. Salon le corres-
pondant de a L' United Près» » à Al-
ger, on apprend, de aout-co digne de
I foi, que i'ex-général Giraud n'aurait
pas été consulté au sujet de la loi
promulgues avant-hier et donnant au
président du Comité d'Alger autorité
sur l'ensemble des forées terrestres,
navales et aériennes.
Aussi, aurait-il donné, hier, sa dé-
mission. Délie oi aurait été acceptée. Il
aurait, en revanche, été nommé ins-
pecteur général des tore es armées.
Il est peu probable, estime le cor-
respondant de I' a Agonto fleu'er » en
Afrique du Nord, qu'il accepte ce pos-
te. Il préférerait, ajo-itet-il, ainsi
qu'on U souligne dans les milieux po-
litiques dissidents, te .retirer de la
scène politique et quitter l'Algérie.
Les observateurs étranger» à Alger
soulignent à c« propos que le rôle de
l'ei-général Ciraud, dont la position
| nettement anticommuniste était bien
{ connue, a été de plus eh plus effacé
depuis son élimination 'Ju Comité d'Al-
ger, le six novembre dttmer et au fur
et a mesure d* l'acor-aissement de l'in-
fluence communiste m Afrique au
Nord Tout d'abord chargé de Ja di-
rection de la totalité rtes forces ar-
mu» dissidentes, il a vu successlv»-
ment le Comité d'Alger confier, sans
| le consulter, à rex-gé'i&rf.l Juin 'es
| troupes- de la 5' armée combattant en
Italie- et à l'ex-général de Lattre de
Taseigny les forces gaullistes station-
nées en Afrique du Nord.
L'évincemcnt do l'ex-genéral Ciraud
de la direction do l'armés donnera dé-
sormais toute, tacilités 'aux. commu-
nistes pour resserrer l'jmr-rise qu'il»
commencent à acquérir peu à oeu sur
les forces armées de ta dissidence.
(O.F.I.-Havas).
SUR LES DIVERS FR&NTS
De violents assauts soviétiques sont repoussés
DANS LA RÉGION DE CZERNOWITZ
Grand quartier général du Fuli-
rer, 6 avril. CompïwnUjué- du
huut commandement-;
Dans la région de Kertch et sur la tête
de pont de Sivach, les attaques ennemies
ont été repoussées ou dispersées par le
tir concentré de l'artillerie.
A l'est du Dniestr inférieur, nos trou-
pes ont décroché comme prévu. Dans cette
région,- ainsi qu'entre le Dniestnket le
Prouth, elles ont repoussé les attaques
soviétiques..
La formation allemande oui. combat
dans la région «Je Ciernowiti, au nord du
Dniestr, a continué, au cours de so«t atla-
que, à gagner du terrain, malgré une
opiniâtre résistance ennemie et a. repoussé
de violents assauts soviéttcjucs.
Dans le secteur Stanistawam-Tarnopol,
ainsi tme dans la région au sud de Brody, I,
des forets soviétiques ont été taillées en
pièces par nos attaques, qui progressent.
Des contre-attaques ennemies ont échoué.
La garnison de Tarnopol a tenu tête a
de nouvelles attaques bolcheviques.
La garnison de la ville de Kovel, en.
cerclée depuis le 17 mars, a résisté, pen-
dant des semaines, avec une vaillance
exemplaire, "aux assauts de forces enne-
mies très supérieures en nombre. Des for-
mations de l'armée de terre et des Waf-
tcn-SS ont brisé l'étreinte ennemie qui
enserrait Kovel. Elias ont ainsi dégagé
leurs camarades, après des combats offen-
sifs qui durèrent plusieurs Jours à tra- f.
vers les marais du Pripet et dans des
conditions de terrain extrêmement diffi-
ciles. Malgré une très vive opposition en-
nemie, des formations de la Luftwaffe
comprenant notamment des planeurs de
transport, ont ravitaillé les défenseurs de
la ville, rendant ainsi possible leur vail-
lante résistance.
Au sud-est d'Ostrov et au sud de Pskov,
nos troupes ont maintenu leurs positions
nous participons au salut- de la Fran-
ce ».
Sur le ton de la conversation, le pré-
sident Laval s. est entretenu ensuite
longuement avec les chefs dé la Mi-
lice. « Je veux mettre au service du
pays, a-t-il notamment déclaré, mon
intelligence et mon cœur. »
Puis il leur parla de sa Jeunesse,
dans ce pays d'Auvergne, auquel il
est si profondément attaché. « J'ai
travaillé, dit-il. Le travail, est la pre-
mière des vertus. » Puis, il leur, ex-
posa familièrement toute sa carrière
politique Elle se résume en deux as-
pirations • J'aimais la paix, j'aimais
la France. »
Et il ajouta « Je suis un monoma-
ne de la' oaix. Je ne veux pas être
responsable des ruines, des deuils, des
mutilations des autres.. » 1
« En 1935. J'ai été chef du gouver-
nement. J'ai été impopulaire parce
qip j'avais voulu sauver le franc, et
empêcher le prix de la vlo de monter.
« J'ai constata que nous entrions
dans une période nouvelle de l'histoi-
re de l'homme. Nous n'assistons pas
aujourd'hui à une bataille ordinaire,
mais à uni guerre de religion, une
guerre cv.ie. »
Le chef du gouvernement ajouta
alors • L'histoire de la France est
une vieille, une longue histoire. Les
régimes n'en sont que des épisodes. Ce
qu' me frappait autrefois, lorsque j'é-
coûtais la radio, c'est que j'entendais
toujours' parler de la démocratie et
jamaU de la France. » •
Et se tournant vers les miliciens
« Aujourd'hui, c est au nom de la pa
trie que vous vous battez. Je ne crois
pus qu'il eût été possible, en juin 1940,
de faire autre chose que ce que nous
avons fait signer l'armistice. Il n'y
avait pis. d'autre politique à faire que
celle qu'a faite Je Maréchal. »
Le présider^ Laval a dit encore
« Ce que j'aime cher vous c'est la
franchise de votre attitude. On peut
professer des .idées différentes si l'on
y- croit. Ce qui est Intolérable, c'est
l'hypocrisie et la duplicité. Je mar-'
̃(̃lie en plein accord, en total accord,
avec Darnand. Il y a chez vous des
socialistes, des communistes, des mo-
narchistes. Quelle que soit votre ori-
gine, je veux que vous soyez fondus
dans une nouvelle cellule milicienne
qui se décortique de tout ce passé. »
Et le chef du gouvernement a con-
clu « Je veux avoir conscience,
quand je tomberai dans l'oubli éter.
nel, que je n'ai pas fait de mal à la
France et que Je -l'ai bien servie. Je
l'ai servie au maximum, au risque de-
ma vie. J.a France est un grand pays:
il faut que. pour nos enfants, il reste
le plus grand des pays. Je voudrais
si cela était possible, totaliser à mol
tout seul le .sacrifice de nous tous
pour que vive la France. •
JL'éditorial radiodiffusé de M. Henriot
sur la visite du chef du gouvernement
Vichy, 6 avril. « Ce n'est pas des
nouvelles d'Alger ni des bobards de
Londres, ni des injures de la dissl-
dencfe ou de la_ résistance que je vou-
drais ce soir entretenir mes auditeurs.
11 faut bien parfois s'accorder quel- 1-
que répit a déclaré, hier soir, M.
Philippe Henriot, secrétaire .d'Etat à
malgré les incessantes tentatives de per-
cée «tes Bolcheviks. Quarante-huit chars
ennemis ont été détruits.
Lors d'un raid diurne effectué par des
bombardiers américains sur la région de
Ploestl, les forces de défense aérienne al-
lemandes et roumaines ont abattu cin-
quante. trois appareils quadrimoteurs, soit
au moins un tiers des appareils engagés.
«»»
Nouveau raid sur Ploesti
des avions anglo-américains
Bucarest. 6 avril. Un" communiqué
publié par le haut commandement rou-
main annonce que les bombardiers amé-
rieains ont attaqué la ville de Ploestj et
ont causé, des dégâts matériels et cils
pertes parmi la population.
Les chasses allemande et roumaine ont
abattu de nombreux. appareils ennemis.
C'est le second raid effectué sur la viBe
par i'aviation anglo-américaine.
VIOLENTS DUELS AERIENS
AU-DESSUS DES BALKANS
Berlin, 7 avril. Hier après-midi, de
violents combats aériens se sont déroulés
au-dessus des territoires albanais, bulgare
et roumain. Des bombardiers quadrimot-
teurs américains escortés par un nombre
remarquable de chasseurs ont été pris à
partie, a l'aller comme au retour, par
des avions de chasse roumains et bulga.
,res. Au moment où les formations enne-
mies ont pénétré au-dessus du territoire
roumain, des escadrilles da chasse alle-
mandes sont également intervenues dansi
les combats. r ̃ 1
F A QXJ Ë S ̃' 1
–par Albert MOUSSET- i-
Un rayon de soleil et d'allégresse dans un ciel lourd de menaces
c'est Pâques. Premières volées de cloches après le silence des jours
saints, premières feuilles après la nudité blanche de l'hiver, premiers
fiéinissements d'une.. vie renaissante dans une lumière neuve.
Pâques est a l'année ce que midi est à la journée une trêve
dans nos labeurs et nos soucis. Il n'est pas, dans la liturgie, de fête
plus symbolique. Il n'en, est,, pas que l'Eglise ait entourée de plus
d'éclat. Elle figure dès le quatrième siècle au calendrier des vacances
publiques. Les spectacles devaient faire relâche ce jour-là. Au
huitième siècle, la durée du chômage devient d'une semaine. Au
onzième siècle, Pâques compte au nombre des périodes auxquelles
s'impose la trêve de Dieu. D'âge en âge, s'amplifie ainsi la solennité
de la Résurrection. Dans l'office romain, comme dans la liturgie
byzantine, Pâques est « le jour qu'a fait le Seigneur ». Il n'y a jamais
assez de chants, de cierges, de fleurs pour le célébrer. Vers Tan 500
s'était introduit l'usage des clochettes vers 700 celui des grosses"
cloches. Dès lors, Pâques sera toujours la fête la plus carillonnée
de l'année.̃ ̃=
Rendue par le concile de Nicée indépendante du comput juif, la
date de la Résurrection fut, au neuvième siècle, définitivement fixée
L'agression de l'aviation
anglo-américaine
contre Toulouse
15 MORTS
Le bilan n'est pas définitif
Toulouse, C avril. Ge soir, la
nombre des tués à la suite du
bombardement d'hier s'élevait à
Quinze. Mais les travaux de dé-
blaiement n'étant pas achevés, il
est à craindre qu'il y aM d'autres
victimes, (O.F.I.-Havâs).
SUR LES LIEUX SINISTRÉS
Toulouse. 6 avril. Toulouse et sa
riante banlieue s'ajoutent, désormais, au
spectacle tragique des ville* françaises
endeuillées par les bombardeniems anglo-
américains. Les décombres, en: cette belle
matinée .de printemps, donnent un spec-
tacle tragique Maisons éveiitrées, pans
de murs, noircis, ferraille calcinée.
Des explosions ébranlent l'atmosphère.
Des bombes à retardement projettent en
l'air d'énormes blocs de pierre et font
encore, hélas, de nouvelles victimes par-
mi les sauveteurs. Deux cent cinquante
bombes ont é&laté ainsi, réduisant con-
sidérablement les possibilités/ de déblai*-
msnt.
Sur les routes et les chemins condui-
sant aux lieux sinistrés, cïst le spec.
tacle désolant tant de fols décrit Fem-
mes, enfants, vieillards, désormais sans
abri forment une lamentable processif
l'Information et à la Propagande,
dans son cditorial dû' radia-journal
do France. Et il a parlé de lu visite
du président Laval aux cljels miliciens.
Un chef les a rassemblés, a-t-il
tlit. Darnand, entouré 'de ses fidèles,
est heureux de les présenter au prési-
dent.
Puis, M. Philippe Henriot évoque
l'allocution prononcée par le président
Laval. « Le président, dit-il, trouve
dos at-cc-nls dont la simplicité boule-
verse ses auditeurs lorsqu'il évoque
i<ïs neuves de 1940, celles qui ont suivi
et-quil s'adresse d'une voix vibrante
et puissante à ceux qu), devint lui,
regardent, tendus et mouillés de lar-
mes, refont par la pensée cette loutu
douloureuse au bout do laquelle s'ou.
vrait pourtant une espérance que lin
discipline et la dissidence ont fait éva-
nouir, ne serait-ce qu'un' moment.
Le président a tenu à faire le point
pour rappeler aux Français à mémoi-
re courte les occasions .
une confidence passionnée dont le re-
frain est le nom de la France, qu'il
prononce avto un amour et une ten-
dresse uni bouleverse, étreint et con-
quiert les cœurs.
Et quand il remercie .ceux qui sont
venus ̃aujourd'hui pour lui dire leur
aîtaphement et leur fidélité, de la
magoilfique tache qu'ils accomplissent
autour de tant d'héroïques combat-
tants et derrière Darnand, le plus hé-
roïque, d'entre eux, quand il affirme
sa volonté de voir la France recon-.
quérir &a plate, une place qu'il lui
avait préparée de toute son âme, ses
paroles rendent un son si prenant,
elles ont un accent qui monte si clai-
rement des profondeurs de notre tenro
et de nos traditions qu'en -écoutant les
acclamations qui saluent ces parole»
françaises, j'ai d'impression que si
vous étiez là, si vous voyiez ces hom-
mes et si vous entendiez ce chef, vos
prétention» tomberaient,' vous rougi-
riez de vos sarcasmes, vous auriez hon-
te de votre besogne et que, secouant en-
fin le joug des charlatans de Londres t
et dès tyrans de' Moscou, vous referiez I
avec nous l'unité française autour
la France. (O.F.I.-Havas).
AU CONSEIL D'ETAT
Vichy, S avril. Sf..Ingrand, préfet
hors cadres, est réintégré, sur sa de-
tnaïde, dans ses fonctions de maître des
(reQuêtes au Conseil d'Etat, en remplace-
ment de M. Seydoux; décédé; CO.PJ.)
au premier dimanche après la
pleine lune qui suit l'équinoxe du
printemps ou coïncide avec lui.
Du 22 mars au 25 avril, elle peut
ainsi tomber sur trente-cinq jours
différents. La Société des Nations
s'était bizarrement mis en tête de
faire cesser cette fluctuation • en
assignant à Pâques un terme fixe..
On S'imagine mal l'Assemblée de
Genève réformant les décisions des'
conciles. Les intérêts temporels
suffirent en tout cas à faire échec
à ce projet selon sa date, Pâques
dirige les touristes vers les pays
du Nord, de l'Est ou du Sud
chacun en profite à son tour.
Gardons donc à Pâques cette. data
traditionnelle elle n'a de vaga-
bonde que' l'apparence puisqu'elle
est régie par les lunaisons, qui
sont la manifestation la plus popu-
laire de la ponctualité astronomi-
que.
Cette année, il n'est point ques-
tion de vacances. Le soleil pas-
cal éclaire plus de deuils et de
solitudes que de joyeux départs.
En nous rappelant le temps heu-
reux des randonnées familiales, il'
rend plus inhumaines encore,' plus
inintelligibles les souffrances et
les entraves de la guerre. ILe
spectacle de la nature qui renaît
sous les yeux d'un monde acharné
à mourir n'inspire que des ré-
flexions arriéres ou douloureuses.
Si la fête du printemps a perdu
son ambiance de joie' populaire,
la Pâques chrétienne évoque tou-
jours le temps des effusions spiri-
tuellés, des jours sans alertes, des
foyers sans vides. Les hommes ont
multfplié les portes de la mort,
le Christ nous ouvre, aujourd'hui,
celles de la Résurrection. Pour
un monde en agonie il symbolise
-l'espérance.-une espérance si hau-
te, si « verticale » qu'aucune épou-
vante terrestre ne saurait l'étouf-
fer. Un jour viendra où, de nou-
veau, les cloches sonneront à toute
volée pour nous annoncer que les
peuples sont rendus à leur destin,:
les absents à leurs foyers. Ce jour-
là,, il n'y aura pas non plus assez
de fleurs, de chants et de lumiè-
res pour le célébrer.
La page de l'Evangile qui relate
la Résurrection s'achève sur une
scène mélancolique. Le soir est
venu. Les pèlerins d'Emmaûs ont
rencontré le Sauveur il chemine
pendant quelques instants à leur
• côté'. Ce sont ses derniers pas sur
cette terre. Sans doute en ont-ils
lé pressentiment lorsqu'ils lui di-
sent «'Restez avec nous, Sei-
gneur, car voici que la nuit ap-
proche ».
Cette prière sera aussi la nôtre,
en ce soir de Pâques 1944, lorsque
les derniers cierges se seront
éteints sur les autels 'et qu'après
ce trop court intermède de sérénité
nous aurons été ressaisis par l'an-
goisse des nuits homicides.
LIRE AUJOURD'HUI i
De te idum* d'oie à la plume métal-
lique et au stylo. Edouard Payen.
joiuurs béarnais du XIV" au XVI' sit*
de. P. B.
LES BISQUES. Mozart. Maurice
Vallet.
̃LECTURES. Noël ThloUier « Des
orfèvres du Puy-Notre-Dame » Fran-
çois Poncetton « Jacquard de
Lyon «. Mario ^ieimier.
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