Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-01-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 janvier 1944 11 janvier 1944
Description : 1944/01/11 (Numéro 1227). 1944/01/11 (Numéro 1227).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5108450
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/01/2008
MARDI 11 JANVIER MU
N* iaW 156" ASfNBB
1 FRANC
PRIX DE L'ABONNEMENT
8 mais l an
Franco et colonies 130 fr. 250 fr.
Etranger (Affr. réduit! tBO fr. 360 fr.
Etranger (autres pays) 23S fr. 440 fr.
RÉDACTION et ADMINISTRATION
PROVISOIREMENT
13, Rue du Port, CLERMOMT-FERRAND
Tûlôph. Redact..et Administr. 07-01
idresse télàffraphlquc •
OÊSATS-AVENIR-CLERMONT-Fd
C. C. P. 1 Clermoct-Perrund 2S.485
JOURNAL DES DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
Clermont-Perrand, le 10 janvier
NÉCESSITÉS DE L'UNION
Le maréchal de France, chef
de l'Etat recevait samedi les
maires de différents départe-
ments des Alpes. Déjà, de nom-
breuses fois, il a donné audience
à des maires de nos provinces
françaises, de Gascogne ou de
Bourgogne, de Normandie, de
l'Orléanais ou d'Auvergne. Il a
été ainsi donné de voir, au fil
des jours, groupés autour du
chef de l'Etat tous ces repré-
sentants de la France venus de
tous côtés dans un coude-à-
coude impressionnant, rendre
hommage à celui qui synthétise
en sa personne la force spiri-
tuelle et la survie nationale de
notre pays. Tous ces hommes
rassemblés autour de lui symbo-
lisent l'unité française dont par-
lait le 1er janvier notre ambas-
sadeur en Espagne M. Piétri,
unité qui est la condition même
de notre conservation et de
notre prolongement dans le
temps.
En face des malheurs qui nous
accablent.et des bombardements
qui ravagent nos villes, en face
de toutes les agressions aériennes,
sans compter les agressions de
terrorisme individuel qui se mul-
tiplient sur toute l'étendue de
notre territoire, l'unité nationale
qui est seule capable de concen-
trer toutes les énergies morales
nous permettra de tenir tête au
milieu de la tempête.
Le bilan des agressions aérien-
nes contre la France, vient d'être
établi pour l'année 1943. Nous
voyons que plus de sept mille
Français ont été tués, et quinze
mille ont été gravement blessés.
Ce chiffre est bien supérieur à
celui de l'an dernier, et atteste
que l'offensive dans notre ciel
s'intensifie.Quant aux débarque
ments alliés, s'ils se produisaient,
et si les alliés parvenaient à
créer une tête de pont solide sur
notre sol, il n'est pas douteux
que notre malheureux pays de-
viendrait un terrible champ de
bataille, où les villes et les vil-
lages subiraient les plus tragi-
ques bouleversements, et où les
vies humaines françaises se-
raient sacrifiées dans la cata-
clysme par millions. « On se re-
lève difficilement d'une défaite
dans les ruines. » disait le prési-
dent Laval.
Une autre menace d'un ordre
tout différent pèse sur nous. Une
dépêche de Tanger nous apporte
des précisions sur l'activité des
intermédiaires d'une grande
banque américaine. Ces envoyés
spéciaux ont « non seulement
accepté à des prix ridiculement
bas de nombreuses entreprises
industrielles et placé sous leur
contrôle la totalité des chemins
de fer algériens, mais les Amé-
ricains se sont également assu-
rés en contre-partie des livrai-
sons prêt-bail, la concession de
presque toutes les mines nord-
africaines pour une durée de
99 années. »
Déjà, sur le sol de la métro-
pole nos ports, nos usines, nos
voies ferrées ont été anéantis
en grand nombre, ce qui assure
de paralyser par avance, toute
notre reprise économique ulté-
rieure. Mais, par surcroit, la
guerre, dont la charte de l'At-
lantique prétendait faire une
grande œuvre désintéressée, vise
à réaliser dans nos riches pos-
sessions d'outre-mer une gran-
diose opération financière et
industrielle, dont le négoce sa-
vamment calculé, enrichira les
uns pour appauvrir les autres.
c'est-à-dire les Français. L'on
conçoit dès lors que M. Hopkins
ait pu dire que -les Etats-Unis
sortiraient de la guerre, comme
la nation « la plus puissante et
la plus riche du monde ». En
présence de ces menaces, la
nécessité de l'union s'impose
plus que jamais.
LIRE AUJOURD'HUI
Reconstruction l'artisan runa y Joue-
ra-t-il son rôle. Edouard de Bettex.
La rtpolocuZture. G: Debû.
STENDHAL ST l'i PRESSE DE SON
"'̃•" TEMPSÏ te constitutionnel et ta
̃presse libérale. René Dollot.
La presse espagnole
souligne le patriotisme
do maréchal Pétain
Madrid. 9 janvier, -7- Du correspon-
dant particulier ne VO.F.l.
Dans un article consacré à la person-
nalité du maréchal Pétain, M. Luis
Mendez, correspondant à Vi&ny de
l'agence Efe, après avoir retracé Ca
vie du chef de l'Etat français et sou-
ligné particulièrement le rôle joué par
lui depuis l'armistice, écrit notam-
ment
Le maréchal Pétain veut teuiemenl
sauver ta France, Son unique objectif
est la Fttmce. l'unité française, la
UberU française. Celte conception
obstinée aura des répercussions dan»
l'histoire, n ne faut jwtj l'CHiblier.
M. Bernard Shaw commente avec une cinglante ironie
les kts de guerre angio-américains
Vichy, 9 janvier. l6 grand
dramaturge irlandais Bernard
Shaw vient de publier dans le
Daily Herald sa répons© à une
enquête ouverte par ce journal et
concernant le soTt qui serait ré-
servé à l'Allemagne, dans le cas
d'une victoire a alliée ». Cette
réponse est un chef-d'œuvre à. la.
fois d'humour et de lucidité poli-
tique.
L'auteur de Jeanne d'Arc com-
mence ainsi
Cette guerre devient une absurdité.
Tout l'article 1 du plan premier dit de
f Victory >, dans lequel on réclame que
l'on rédulso l'Allemagne a l'impuissance
d'une façon permanente, est une pré-
tention impudente et digne d'un poltron
ridicule.
Cet article est st délibérément pervers
que, s'il n'était pas heureusement impos-
sible a mettre en pratique, 11 justifierait
la création d'une sainte alliance contre
n'importe quelle puissance qui lui accor-
derait le moindre crédit.
M. Bernard Shaw commemle
ensuite l'idée ridicule d'une puni-
tion des « fauteurs de guerre ».
Il le fait avec une liberté et une
moquerie inégalées
C'est nous qui avons déclaré 3a guerre
a l'Allemagne en 1914 et nous qui l'avons
déclaré en 1939 sons consulter la Société
des "Nations. La chambre des Communes.
elle non plus, n'avait pas été consultée
dans c*hacun de cea eue.
Et le dramaturge irlandais pose
une question imprévue:
M. Churchill sere-t-11 envoyé en Sibérie
pour atrooltés t
Et M. Bernard Shew ajoute sans
ambages
Nous avons lancé 300.000 tonnes de
bombes sur les villes allemandes, et cer-
taines des plus lourdes sont, sans aucun
AVIS
Les ressortissants français Lue
Ricci, Gérard- Yve* Bussert, Louis
Girard, Pierre Pascal ont été
condamnes à mort les 21, 18 et
31 décembre 494] comme franos-
tireurs et pour avoir favorisé
l'ennemi.
Les condamné* ont pris part A
la résistance armée contre l'ar-
mée allemande et, comme mem-
bres du mouvement de résistance
armée, participé a des actes da
sabotage au cours desquels de*
soldats allemands ont été tués.
Les Jeunes gens ont été enécutô*
les 4 et 6 janvier 1944 par fusil-
lade.
Der Kommandsnt
des Hewoegebletes
LA GUERRE EN ITALIE
L'offensive, déclenchée par les Anglo-Américains, piétine
EN DEPIT DES MOYENS IMPORTANTS MIS EN ŒUVRE
Vichy, 9 Janvier. C'est dans le sec-
teur de la 5" armée que l'on a enregistré
la plus vive activité au cours des derniè-
res 24 heures.
Avançant sur un front de 1S kilomètres,
les formations du général Clark tentent.
dans un suprême effort. de briser la résis-
tance allemande qui s'appuie, de part et
d'autre de la route de Roms, sur une
chaîne de collines de 1.200 à 2.000 mètres
et qui sont pour la défense allemande au-
tant de forteresses naturelles que les t al-
liés » doivent prendre d'assaut au prix
de pertes sensibles. L'offensive déclen-
chée le 6 janvier, qui semblait devoir
aboutir à des résultats spectaculaires, vu
les moyens mis en œuvre, n'a réalisé Jus-
qu'à présent que des avances qui ne dé-
passent guère le rythme quotidien enre-
gistré depuis 4 mois sur le front d'Italie.
L'avance sur Cassino s'clfectue surtout
par les ailes du front d'attaque, au nord-
est et à l'ouest de la route de Rome.
Après avoir pris San Vittore, les Améri-
cains ont fait peser leur pression sur le
village de Glusto, à 1 kilomètre plus au
nord, qui est actuellement le théâtre de
SUR LES DIVERS FRONTS
LA LUTTE SE POURSUIT AVEC VIOLENCE A L'EST
La cathédrale d'Aix-la-Chapelle atteinte par des bombes
Grand quartier général du Fuh- «l'une contre-attaque d«s formations de
rer, 9 janvier. Communiqué du
haut commandement
Dans la région d« Kirovograd la
lutte se poursuit avec la même violence.
Des combats aeharnés continuent a se
dérouler dans la partie ouest de la
ville. Malgré uns résistance opiniâtre,
des contre-attaques -menées avec réso-
lution ont, en divers endroits, rejeté
les Bolehtviks.
Un grand nombre de chars a été dé-
truit.
Au sud de Kiev, dans la région de
Berditchev, nos troupes ont dispersé de
nombreuses attaquas ennemies. Au cours
doute, tombées sur des écoles et des
Lôpltaux. Lorsque l'interdiction de telles
méthodes de gu nous qui l'avons repoussée.
Revenant alors au questionnaire
du journal londonien. M. Bernard
Shaw can&iut
Les clauses définies dans- le plan « Vic-
tory » ridiculisent sans remède tous les
Anglais aux yeux du monde et poussent
les plus pacifistes des Allemands à serrer
les dents et a se résoudre à mourir dans
le dernier sillon rllemand plutôt que de
se rendre. (O F.L-Havas.)
11., LA GUERRE A L'EST
LA BATAILLE DÉCISIVE SEMBLE ÊTRE EN6A6ÉE
LES ROUGES ONT PÉNÉTRÉ DANS KIROVOGRAD
Vichy, 9 janvier. Au murs des 48
heures qui viennent de s'écouler, l'ar-
mée rouge a poursuivi ses attaques à
l'ouest du cours «îoyen do Dniepr et
dans la grande boucle du fleuve. Elle
a maintenu simultanément sa pres-
sion dans le secteur de Viteb&k et dé-
clenché une nouvelle attaque à l'ouest
de Retchitsa. Les assauts soviétiques
ont ainsi pris maintenant le caractère
d'une offensive générale. Les milieux
militaires allemands estiment que cet-
OUVERTURE AU CAIRE
D'UNE CONFÉRENCE
en vue de mettre au point
UNE CHARTE ARABE
Tanger, 9 janvier. Aujour-
d'hui ont commencé au Caire les
pourparlers préliminaires entre les
délégués libanais et égyptiens, en
vue de mettre au point une « char-
te arabe ». L'ouvertuie de cette
conférence coïncide avec le retour
du « Tapis sacré de la Mecque.
A l'ordre du jour de cette réu-
nion panarabe se trouvent inscrits
deux points de discussion impor-
tants
1* Les relations de l'Islam et des
« Erandes puissances » après la guerre
actuelle
2' Le statut de la Palestine et les
relations entre les Arabes et les Juifs.
Ces conversations sont la suite
normale des entretiens qui ont eu
lieu à l'instigation du gouverne-
ment égyptien à Alexandrie et au
Caire avec la collaboration d© délé-
gués de l'Irak, de l'Arabie Saou-
dite et de la Syrie.
stMtfranhreioh.
vifs combats. De forts engagements sont
également enregistrés dans le secteur des
monts Majo, Porebia et Cerdero,
Sur le front d'Ortona, le nouveau com-
mandant de la fr armée, sir Oliver Lecse
cherche à marquer sa prise de comman-
dement par une action d'éclat et déclen-
che attaque sur attaque. Hais la résistan-
ce allemande ne faiblit pas. Une forte e.
contre-attaque de, la Wehrmacht à l'ouest
d'Ortona a même" désarticulé sur certains
points le dispositif d'attaque adverse.
Le nouveau chargé d'affaires
des Etats-Unis à Helsinki
rejoint son poste
Helsinki. 9 janvier. Selon le Jour-
nal « Uuai Suoml », M. 6<5mund Cul-
lion, qui Jusqu'à présent occupait les
fonctions de troisième secrétaire &
l'ambassade dos Etats-Unis & Londres
et qui vient d'être nommé chargé d'af-
faires en Ffnîiarxfî, a quitté vendredi
dernier Londres pour Helsinki.
Waffen-S.S. ont rejeté une brigade onne-
mi» sur ses positions de départ et dé-
truit 27 otror» soviétique* et S canons
d'assaut.
La Luftwaffe est intervenu avec suc-
ces sur les points névralgiques des
combats terrestres et a Infligé aux So-
viets ds lourdes pertes en hommes et
en matériol.
A l'ouest de RetcMtsa. après une vio-
lenta préparation d'artillerie, l'ennemi
a passé a l'attaque avec de puissantes
forces et sur un large front. Nos posi-
tions ont été tenues partout et quel-
ques pénétrations ont été verrouillées.
Dans la région de Vitebsfc, 10 centre
névralgique des attaques de percés
soviétiques se situait hier an sud-est
de la ville. Apres des combats acharnés
ces attaques ont été repoussees malgré
un emploi massif de chars et d'avions
da bataille. L'adversaire a subi des
pertes. Les Soviets ont perdu dans cette
région 84 chars dont 57 dans le seul
seoteur d'un oorps d'armée.
En Italis méridionale, dans le Moteur
a l'ouest de Mlgnano-Venafro, l'activité
ennemie s'est ralentie.
Plusieurs attaques locales contre nos
positions situées sur les hauteurs ont
été repoussées et l'ennemi a subi de
lourdes pertos.
Sur la côte Adriatique également, uns
violente poussée ennemie est restée sans
succès. Un de nos corps-francs a détruit
un point d'appui ennemi et a fait sau-
ter des dépôts de munitions.
La nuit dernière des avions britan-
niques Isolés ont jeté des oombes sur
des localités de I-Allemagire occiden-
tale. La cathédrale d'Aix-la-Qhapello a
été à nouveau atteinte. (O.F.I.-Havas).
te offensive constitue un effort sunrë-
me de Moscou pour provoquer avant
la fin de l'hiver, l'effondrement du
front tenu par la wehrmacht. Au mo-
ment où s'engaga une bataille que les
marnes milieux qualifient de décisive,
il ne faut pas perdre do vue que le
Reich dispose encore, sur le front de
l'Est. de très importantes réserves
stratégiques.
A l'ouest de la ligne Olevsk Novo-
grad-Volinslc, les torces du général
Vatoutine n'ont pas réalisé, au cours
des deux jours écouiés. de progrès im-
portants. Dans le secteur de Berdit-
chev, les Allemands se sont repliés
vers le sud-ouest.
Sur le front méridional du saillant
de Kiev les divisions rouges qui exer-
cent une forte pression au sud de Po-
grebitche. localité située à 40 kilo-
mètres au sud de Kazatins sur le che-
min de 1er joignant cette ville à Ou-
mau. se heurtent dans le secteur de
Lipovets à des fortes contre-attaques
allemandes. Plus à l'est les forces du
général Vatoutine exercent une forte
pression en direction du Dniepr et de
Tcherkassy.
Dans la grandp boucle du Dniepr,
à la suite de l'offensive déclenchée le
5 janvier par le général Konev, les
soviétiques ont pu pénétrer hier dans
Kirovograd. Aux dernières nouvelles,
de violents combats se déroulaient au
sud et à l'ouest de cette ville.
Dans le secteur de Nevol, les durs
combats des deux dernières journées
n ont pas modifié la situation. Quant
aux nouvelles attaques soviétiques à
l'ouest de Retchitsa. dont 11 n'est pas
possible de dire encore si elles cons-
tituent une véritable offensive ou une
opération de diversion, elles n'ont pu
aboutir qu'à quelques succès par
tiels. (O.F.I.-Havas).
La presse internationale
devant le problème
sovïeto-polonais
Vichy. 9 janvier. 11 est de plus en
plus évident que. ni l'Angleterre, ni
l'Amérique, ne sont pressées d'entrer
en conflit avue leur •• alliée » soviéti-
que pour une question que le « New-
York Tribune » a jutée en déclarant
que les Polonais de Londres « se ber-
çaient d'illusions chimériques et dau-
gereuscs » lorsqu'ils supposaient que
le peuple américain allait suspendre
provisoirement son effort de guerre
afin de porter son attention sur le rè-
glement de questions complexes et sou-
vent équivoques m.
D'autre part, on trouve un excellent
résumé de la question dans le journal
suisse « Baslcr Nachricliten »
Le Journaliste suisse indique ensuite
qu'une raison très particulière s'oppose
à tout statu quo, a savoir n La cou-
tume soviétique de préparer sa réali-
sation de revendications territoriales
par l'assassinat et la déportation des
habitants, comme cela s'est produit en
Lituanie, en Lettonie, en Estonie et
tout particulièrement en Pologne »
Et les « Baster Na«hrichten » con-
cluent « Pendant le régime soviéti-
que en Pologne orientale et méridio-
nale, qui a duré deux ans, 1.820.000
Polonais ont été déportés vers l'est
lorsque. 11 y a un an. le gouverne-
ment exilé s'est inquiété du sort rte
ses compatriotes, on n'a plus trouvé
trace d'environ 1.10O.OQ Polonais. « Les
Russes pratiqueraient la même politi-
que de dépopulation dans les provinces
polonaises qu'ils se proposent de con-
quérir. • (O.F.I.-Havas).
Le gothique du béton 1
par Albert MOUSSET
La guerre a anéanti tant de ci-
tés, et si complètement, que les
gouvernements doivent, d'ores et
déjà, envisager des .plans de re-
construction qui rénoveront la
physionomie Iraditionnelie d'une
partie de l'Europe. Certaines vil-
les ont été rasées au sol leur to-
pographie elle-même ne sera plus
qu'un eouvenir. Ainsi disparaî-
tront les œuvres d'une civilisation
millénaire qui avaient réussi à
survivre a«x guerres et aux révo-
lutions.
La nécessité de rebâtir ̃vite et
d'adapter les 'reconstructions aux
exigences, do la vie moderne im-
plique une révolution architectu-
rale. On nous annonce que cette
révolution marquera le triomphe
du béton, qui, depuis plusieurs dé-
cades déjà, tend à enlever & la
pierre sa vieille et glorieuse pri-
mauté.
L'art religieux est plus visé que
tout autre par cette transformation
parce qu'il est resté la plus vi-
vante expression des formes tra-
ditionnelles. La plupart des égli-
ses détruites vont donc être recons-
truites en béton. Ce n'est pas là.
à vrai dire, une innovation. Sans
purler de Saint-Jean l'Evangéliste,
la doyenne (1901) de nos églises
parisiennes en ciment armé, la
capitale possède depuis 1938 une
réplique de Sainte Sophie, l'égli-
se du Saint-Esprit, dont l'ossature
en béton représente l'adaptation
de la technique la plus moderne
au plan chrétien le plus archaï-
que. En Allemagne, Dominik
Bôhm a créé un type d'église à
voûte parabolique dont BisciioX-
Istoeim, sur le Rhin. et Saint-Boni-
facev à Francfort-sur-le-Main, sont
les plus Iteureux spécimens. jyita-
lie s'est montrée plus rMractaire
à la modernisation de l'art reli-
gieux néanmoins, l'église- du
r.lwistJRoi à Rame, en briques et
béton, en offre wn exemple d'une
puissante originalité. A Budapest,
l'église de Varosmajor. partielle-
ment détruite en 1SH2 par un
bombardement, vient d'être refai-
te en béton, de môme q-ue te tem-
ple franciscain de Pasaret.
On ne saurait donc dire qme l'é-
glise boude le béton, oih qu'elle le
considère comme une solution de
fortune, un pis al.'er imposé par
la misère des temps. Bien au con-
traire, grisée de foi et d'entrain,
une jeune génération d'architectes
chrétiens exalte la beauté maie,
la ductilité plastique permettent, disent-ils, des audaces,
des effets de volume, des partis
géométriques, des jeux d'ombres
et de lumières non moins aptes
que la pierre à matérialiser un
idéal religieux.
L'éternit-é de l'église ne lui in-
terdit-elle pas de s'attacher à une
esthétique plutôt qu'à une autre 1
Et ne sont-ce pas précisément les
édifices religieux qui ont servi de
repères aux différents figes de
l'architecture ? Aucun argument
d'ordre doctrinal ne s'oppose à
tel ou tel *tyle, à telle ou telle
innovation. Le « gothique d« bé-
ton fera époque comme fit épo-
que la croisée d'ogives lorsqu'elle
apparut au déambulatoire de la
petite église picarde de Morienval.
Ce qui est aujourd'îwi tradition
fut à son origine révolution. Le
style baroque s'éloigne autant du
ïrothique ciait du roman autant de for-
mules qui ont fait école et essai-
mé sua- l'Europe des édifices qui
méditent, chacun dans leur gen-
re,, le respect ou l'admiration du
monde chrétien.
La décoration moderne des
sanctuaires» révèle d'ailleurs d'heu-
reuses trouvailles, k 'éclairage in-
visible, par exemple, remplace des
effets lumineux indigents ou vul-
gaires. L'esprit nouveau de l'or-
nementation inspire dea allége-
ments qui é:iminent des. objets
pieux de médiocre qualité. Il per-
met iwie meilleure visibilité de
l'autel et de la table de commu-
nion. des fonts et de !a chaire
bref, une hiérarchie des va'eurs
plu.» apparente et mieux stylisé*.
Le Souverain Pontife lui-même
a préconisé « la plus franche
*+..
N* iaW 156" ASfNBB
1 FRANC
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8 mais l an
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Clermont-Perrand, le 10 janvier
NÉCESSITÉS DE L'UNION
Le maréchal de France, chef
de l'Etat recevait samedi les
maires de différents départe-
ments des Alpes. Déjà, de nom-
breuses fois, il a donné audience
à des maires de nos provinces
françaises, de Gascogne ou de
Bourgogne, de Normandie, de
l'Orléanais ou d'Auvergne. Il a
été ainsi donné de voir, au fil
des jours, groupés autour du
chef de l'Etat tous ces repré-
sentants de la France venus de
tous côtés dans un coude-à-
coude impressionnant, rendre
hommage à celui qui synthétise
en sa personne la force spiri-
tuelle et la survie nationale de
notre pays. Tous ces hommes
rassemblés autour de lui symbo-
lisent l'unité française dont par-
lait le 1er janvier notre ambas-
sadeur en Espagne M. Piétri,
unité qui est la condition même
de notre conservation et de
notre prolongement dans le
temps.
En face des malheurs qui nous
accablent.et des bombardements
qui ravagent nos villes, en face
de toutes les agressions aériennes,
sans compter les agressions de
terrorisme individuel qui se mul-
tiplient sur toute l'étendue de
notre territoire, l'unité nationale
qui est seule capable de concen-
trer toutes les énergies morales
nous permettra de tenir tête au
milieu de la tempête.
Le bilan des agressions aérien-
nes contre la France, vient d'être
établi pour l'année 1943. Nous
voyons que plus de sept mille
Français ont été tués, et quinze
mille ont été gravement blessés.
Ce chiffre est bien supérieur à
celui de l'an dernier, et atteste
que l'offensive dans notre ciel
s'intensifie.Quant aux débarque
ments alliés, s'ils se produisaient,
et si les alliés parvenaient à
créer une tête de pont solide sur
notre sol, il n'est pas douteux
que notre malheureux pays de-
viendrait un terrible champ de
bataille, où les villes et les vil-
lages subiraient les plus tragi-
ques bouleversements, et où les
vies humaines françaises se-
raient sacrifiées dans la cata-
clysme par millions. « On se re-
lève difficilement d'une défaite
dans les ruines. » disait le prési-
dent Laval.
Une autre menace d'un ordre
tout différent pèse sur nous. Une
dépêche de Tanger nous apporte
des précisions sur l'activité des
intermédiaires d'une grande
banque américaine. Ces envoyés
spéciaux ont « non seulement
accepté à des prix ridiculement
bas de nombreuses entreprises
industrielles et placé sous leur
contrôle la totalité des chemins
de fer algériens, mais les Amé-
ricains se sont également assu-
rés en contre-partie des livrai-
sons prêt-bail, la concession de
presque toutes les mines nord-
africaines pour une durée de
99 années. »
Déjà, sur le sol de la métro-
pole nos ports, nos usines, nos
voies ferrées ont été anéantis
en grand nombre, ce qui assure
de paralyser par avance, toute
notre reprise économique ulté-
rieure. Mais, par surcroit, la
guerre, dont la charte de l'At-
lantique prétendait faire une
grande œuvre désintéressée, vise
à réaliser dans nos riches pos-
sessions d'outre-mer une gran-
diose opération financière et
industrielle, dont le négoce sa-
vamment calculé, enrichira les
uns pour appauvrir les autres.
c'est-à-dire les Français. L'on
conçoit dès lors que M. Hopkins
ait pu dire que -les Etats-Unis
sortiraient de la guerre, comme
la nation « la plus puissante et
la plus riche du monde ». En
présence de ces menaces, la
nécessité de l'union s'impose
plus que jamais.
LIRE AUJOURD'HUI
Reconstruction l'artisan runa y Joue-
ra-t-il son rôle. Edouard de Bettex.
La rtpolocuZture. G: Debû.
STENDHAL ST l'i PRESSE DE SON
"'̃•" TEMPSÏ te constitutionnel et ta
̃presse libérale. René Dollot.
La presse espagnole
souligne le patriotisme
do maréchal Pétain
Madrid. 9 janvier, -7- Du correspon-
dant particulier ne VO.F.l.
Dans un article consacré à la person-
nalité du maréchal Pétain, M. Luis
Mendez, correspondant à Vi&ny de
l'agence Efe, après avoir retracé Ca
vie du chef de l'Etat français et sou-
ligné particulièrement le rôle joué par
lui depuis l'armistice, écrit notam-
ment
Le maréchal Pétain veut teuiemenl
sauver ta France, Son unique objectif
est la Fttmce. l'unité française, la
UberU française. Celte conception
obstinée aura des répercussions dan»
l'histoire, n ne faut jwtj l'CHiblier.
M. Bernard Shaw commente avec une cinglante ironie
les kts de guerre angio-américains
Vichy, 9 janvier. l6 grand
dramaturge irlandais Bernard
Shaw vient de publier dans le
Daily Herald sa répons© à une
enquête ouverte par ce journal et
concernant le soTt qui serait ré-
servé à l'Allemagne, dans le cas
d'une victoire a alliée ». Cette
réponse est un chef-d'œuvre à. la.
fois d'humour et de lucidité poli-
tique.
L'auteur de Jeanne d'Arc com-
mence ainsi
Cette guerre devient une absurdité.
Tout l'article 1 du plan premier dit de
f Victory >, dans lequel on réclame que
l'on rédulso l'Allemagne a l'impuissance
d'une façon permanente, est une pré-
tention impudente et digne d'un poltron
ridicule.
Cet article est st délibérément pervers
que, s'il n'était pas heureusement impos-
sible a mettre en pratique, 11 justifierait
la création d'une sainte alliance contre
n'importe quelle puissance qui lui accor-
derait le moindre crédit.
M. Bernard Shaw commemle
ensuite l'idée ridicule d'une puni-
tion des « fauteurs de guerre ».
Il le fait avec une liberté et une
moquerie inégalées
C'est nous qui avons déclaré 3a guerre
a l'Allemagne en 1914 et nous qui l'avons
déclaré en 1939 sons consulter la Société
des "Nations. La chambre des Communes.
elle non plus, n'avait pas été consultée
dans c*hacun de cea eue.
Et le dramaturge irlandais pose
une question imprévue:
M. Churchill sere-t-11 envoyé en Sibérie
pour atrooltés t
Et M. Bernard Shew ajoute sans
ambages
Nous avons lancé 300.000 tonnes de
bombes sur les villes allemandes, et cer-
taines des plus lourdes sont, sans aucun
AVIS
Les ressortissants français Lue
Ricci, Gérard- Yve* Bussert, Louis
Girard, Pierre Pascal ont été
condamnes à mort les 21, 18 et
31 décembre 494] comme franos-
tireurs et pour avoir favorisé
l'ennemi.
Les condamné* ont pris part A
la résistance armée contre l'ar-
mée allemande et, comme mem-
bres du mouvement de résistance
armée, participé a des actes da
sabotage au cours desquels de*
soldats allemands ont été tués.
Les Jeunes gens ont été enécutô*
les 4 et 6 janvier 1944 par fusil-
lade.
Der Kommandsnt
des Hewoegebletes
LA GUERRE EN ITALIE
L'offensive, déclenchée par les Anglo-Américains, piétine
EN DEPIT DES MOYENS IMPORTANTS MIS EN ŒUVRE
Vichy, 9 Janvier. C'est dans le sec-
teur de la 5" armée que l'on a enregistré
la plus vive activité au cours des derniè-
res 24 heures.
Avançant sur un front de 1S kilomètres,
les formations du général Clark tentent.
dans un suprême effort. de briser la résis-
tance allemande qui s'appuie, de part et
d'autre de la route de Roms, sur une
chaîne de collines de 1.200 à 2.000 mètres
et qui sont pour la défense allemande au-
tant de forteresses naturelles que les t al-
liés » doivent prendre d'assaut au prix
de pertes sensibles. L'offensive déclen-
chée le 6 janvier, qui semblait devoir
aboutir à des résultats spectaculaires, vu
les moyens mis en œuvre, n'a réalisé Jus-
qu'à présent que des avances qui ne dé-
passent guère le rythme quotidien enre-
gistré depuis 4 mois sur le front d'Italie.
L'avance sur Cassino s'clfectue surtout
par les ailes du front d'attaque, au nord-
est et à l'ouest de la route de Rome.
Après avoir pris San Vittore, les Améri-
cains ont fait peser leur pression sur le
village de Glusto, à 1 kilomètre plus au
nord, qui est actuellement le théâtre de
SUR LES DIVERS FRONTS
LA LUTTE SE POURSUIT AVEC VIOLENCE A L'EST
La cathédrale d'Aix-la-Chapelle atteinte par des bombes
Grand quartier général du Fuh- «l'une contre-attaque d«s formations de
rer, 9 janvier. Communiqué du
haut commandement
Dans la région d« Kirovograd la
lutte se poursuit avec la même violence.
Des combats aeharnés continuent a se
dérouler dans la partie ouest de la
ville. Malgré uns résistance opiniâtre,
des contre-attaques -menées avec réso-
lution ont, en divers endroits, rejeté
les Bolehtviks.
Un grand nombre de chars a été dé-
truit.
Au sud de Kiev, dans la région de
Berditchev, nos troupes ont dispersé de
nombreuses attaquas ennemies. Au cours
doute, tombées sur des écoles et des
Lôpltaux. Lorsque l'interdiction de telles
méthodes de gu
Revenant alors au questionnaire
du journal londonien. M. Bernard
Shaw can&iut
Les clauses définies dans- le plan « Vic-
tory » ridiculisent sans remède tous les
Anglais aux yeux du monde et poussent
les plus pacifistes des Allemands à serrer
les dents et a se résoudre à mourir dans
le dernier sillon rllemand plutôt que de
se rendre. (O F.L-Havas.)
11., LA GUERRE A L'EST
LA BATAILLE DÉCISIVE SEMBLE ÊTRE EN6A6ÉE
LES ROUGES ONT PÉNÉTRÉ DANS KIROVOGRAD
Vichy, 9 janvier. Au murs des 48
heures qui viennent de s'écouler, l'ar-
mée rouge a poursuivi ses attaques à
l'ouest du cours «îoyen do Dniepr et
dans la grande boucle du fleuve. Elle
a maintenu simultanément sa pres-
sion dans le secteur de Viteb&k et dé-
clenché une nouvelle attaque à l'ouest
de Retchitsa. Les assauts soviétiques
ont ainsi pris maintenant le caractère
d'une offensive générale. Les milieux
militaires allemands estiment que cet-
OUVERTURE AU CAIRE
D'UNE CONFÉRENCE
en vue de mettre au point
UNE CHARTE ARABE
Tanger, 9 janvier. Aujour-
d'hui ont commencé au Caire les
pourparlers préliminaires entre les
délégués libanais et égyptiens, en
vue de mettre au point une « char-
te arabe ». L'ouvertuie de cette
conférence coïncide avec le retour
du « Tapis sacré de la Mecque.
A l'ordre du jour de cette réu-
nion panarabe se trouvent inscrits
deux points de discussion impor-
tants
1* Les relations de l'Islam et des
« Erandes puissances » après la guerre
actuelle
2' Le statut de la Palestine et les
relations entre les Arabes et les Juifs.
Ces conversations sont la suite
normale des entretiens qui ont eu
lieu à l'instigation du gouverne-
ment égyptien à Alexandrie et au
Caire avec la collaboration d© délé-
gués de l'Irak, de l'Arabie Saou-
dite et de la Syrie.
stMtfranhreioh.
vifs combats. De forts engagements sont
également enregistrés dans le secteur des
monts Majo, Porebia et Cerdero,
Sur le front d'Ortona, le nouveau com-
mandant de la fr armée, sir Oliver Lecse
cherche à marquer sa prise de comman-
dement par une action d'éclat et déclen-
che attaque sur attaque. Hais la résistan-
ce allemande ne faiblit pas. Une forte e.
contre-attaque de, la Wehrmacht à l'ouest
d'Ortona a même" désarticulé sur certains
points le dispositif d'attaque adverse.
Le nouveau chargé d'affaires
des Etats-Unis à Helsinki
rejoint son poste
Helsinki. 9 janvier. Selon le Jour-
nal « Uuai Suoml », M. 6<5mund Cul-
lion, qui Jusqu'à présent occupait les
fonctions de troisième secrétaire &
l'ambassade dos Etats-Unis & Londres
et qui vient d'être nommé chargé d'af-
faires en Ffnîiarxfî, a quitté vendredi
dernier Londres pour Helsinki.
Waffen-S.S. ont rejeté une brigade onne-
mi» sur ses positions de départ et dé-
truit 27 otror» soviétique* et S canons
d'assaut.
La Luftwaffe est intervenu avec suc-
ces sur les points névralgiques des
combats terrestres et a Infligé aux So-
viets ds lourdes pertes en hommes et
en matériol.
A l'ouest de RetcMtsa. après une vio-
lenta préparation d'artillerie, l'ennemi
a passé a l'attaque avec de puissantes
forces et sur un large front. Nos posi-
tions ont été tenues partout et quel-
ques pénétrations ont été verrouillées.
Dans la région de Vitebsfc, 10 centre
névralgique des attaques de percés
soviétiques se situait hier an sud-est
de la ville. Apres des combats acharnés
ces attaques ont été repoussees malgré
un emploi massif de chars et d'avions
da bataille. L'adversaire a subi des
pertes. Les Soviets ont perdu dans cette
région 84 chars dont 57 dans le seul
seoteur d'un oorps d'armée.
En Italis méridionale, dans le Moteur
a l'ouest de Mlgnano-Venafro, l'activité
ennemie s'est ralentie.
Plusieurs attaques locales contre nos
positions situées sur les hauteurs ont
été repoussées et l'ennemi a subi de
lourdes pertos.
Sur la côte Adriatique également, uns
violente poussée ennemie est restée sans
succès. Un de nos corps-francs a détruit
un point d'appui ennemi et a fait sau-
ter des dépôts de munitions.
La nuit dernière des avions britan-
niques Isolés ont jeté des oombes sur
des localités de I-Allemagire occiden-
tale. La cathédrale d'Aix-la-Qhapello a
été à nouveau atteinte. (O.F.I.-Havas).
te offensive constitue un effort sunrë-
me de Moscou pour provoquer avant
la fin de l'hiver, l'effondrement du
front tenu par la wehrmacht. Au mo-
ment où s'engaga une bataille que les
marnes milieux qualifient de décisive,
il ne faut pas perdre do vue que le
Reich dispose encore, sur le front de
l'Est. de très importantes réserves
stratégiques.
A l'ouest de la ligne Olevsk Novo-
grad-Volinslc, les torces du général
Vatoutine n'ont pas réalisé, au cours
des deux jours écouiés. de progrès im-
portants. Dans le secteur de Berdit-
chev, les Allemands se sont repliés
vers le sud-ouest.
Sur le front méridional du saillant
de Kiev les divisions rouges qui exer-
cent une forte pression au sud de Po-
grebitche. localité située à 40 kilo-
mètres au sud de Kazatins sur le che-
min de 1er joignant cette ville à Ou-
mau. se heurtent dans le secteur de
Lipovets à des fortes contre-attaques
allemandes. Plus à l'est les forces du
général Vatoutine exercent une forte
pression en direction du Dniepr et de
Tcherkassy.
Dans la grandp boucle du Dniepr,
à la suite de l'offensive déclenchée le
5 janvier par le général Konev, les
soviétiques ont pu pénétrer hier dans
Kirovograd. Aux dernières nouvelles,
de violents combats se déroulaient au
sud et à l'ouest de cette ville.
Dans le secteur de Nevol, les durs
combats des deux dernières journées
n ont pas modifié la situation. Quant
aux nouvelles attaques soviétiques à
l'ouest de Retchitsa. dont 11 n'est pas
possible de dire encore si elles cons-
tituent une véritable offensive ou une
opération de diversion, elles n'ont pu
aboutir qu'à quelques succès par
tiels. (O.F.I.-Havas).
La presse internationale
devant le problème
sovïeto-polonais
Vichy. 9 janvier. 11 est de plus en
plus évident que. ni l'Angleterre, ni
l'Amérique, ne sont pressées d'entrer
en conflit avue leur •• alliée » soviéti-
que pour une question que le « New-
York Tribune » a jutée en déclarant
que les Polonais de Londres « se ber-
çaient d'illusions chimériques et dau-
gereuscs » lorsqu'ils supposaient que
le peuple américain allait suspendre
provisoirement son effort de guerre
afin de porter son attention sur le rè-
glement de questions complexes et sou-
vent équivoques m.
D'autre part, on trouve un excellent
résumé de la question dans le journal
suisse « Baslcr Nachricliten »
Le Journaliste suisse indique ensuite
qu'une raison très particulière s'oppose
à tout statu quo, a savoir n La cou-
tume soviétique de préparer sa réali-
sation de revendications territoriales
par l'assassinat et la déportation des
habitants, comme cela s'est produit en
Lituanie, en Lettonie, en Estonie et
tout particulièrement en Pologne »
Et les « Baster Na«hrichten » con-
cluent « Pendant le régime soviéti-
que en Pologne orientale et méridio-
nale, qui a duré deux ans, 1.820.000
Polonais ont été déportés vers l'est
lorsque. 11 y a un an. le gouverne-
ment exilé s'est inquiété du sort rte
ses compatriotes, on n'a plus trouvé
trace d'environ 1.10O.OQ Polonais. « Les
Russes pratiqueraient la même politi-
que de dépopulation dans les provinces
polonaises qu'ils se proposent de con-
quérir. • (O.F.I.-Havas).
Le gothique du béton 1
par Albert MOUSSET
La guerre a anéanti tant de ci-
tés, et si complètement, que les
gouvernements doivent, d'ores et
déjà, envisager des .plans de re-
construction qui rénoveront la
physionomie Iraditionnelie d'une
partie de l'Europe. Certaines vil-
les ont été rasées au sol leur to-
pographie elle-même ne sera plus
qu'un eouvenir. Ainsi disparaî-
tront les œuvres d'une civilisation
millénaire qui avaient réussi à
survivre a«x guerres et aux révo-
lutions.
La nécessité de rebâtir ̃vite et
d'adapter les 'reconstructions aux
exigences, do la vie moderne im-
plique une révolution architectu-
rale. On nous annonce que cette
révolution marquera le triomphe
du béton, qui, depuis plusieurs dé-
cades déjà, tend à enlever & la
pierre sa vieille et glorieuse pri-
mauté.
L'art religieux est plus visé que
tout autre par cette transformation
parce qu'il est resté la plus vi-
vante expression des formes tra-
ditionnelles. La plupart des égli-
ses détruites vont donc être recons-
truites en béton. Ce n'est pas là.
à vrai dire, une innovation. Sans
purler de Saint-Jean l'Evangéliste,
la doyenne (1901) de nos églises
parisiennes en ciment armé, la
capitale possède depuis 1938 une
réplique de Sainte Sophie, l'égli-
se du Saint-Esprit, dont l'ossature
en béton représente l'adaptation
de la technique la plus moderne
au plan chrétien le plus archaï-
que. En Allemagne, Dominik
Bôhm a créé un type d'église à
voûte parabolique dont BisciioX-
Istoeim, sur le Rhin. et Saint-Boni-
facev à Francfort-sur-le-Main, sont
les plus Iteureux spécimens. jyita-
lie s'est montrée plus rMractaire
à la modernisation de l'art reli-
gieux néanmoins, l'église- du
r.lwistJRoi à Rame, en briques et
béton, en offre wn exemple d'une
puissante originalité. A Budapest,
l'église de Varosmajor. partielle-
ment détruite en 1SH2 par un
bombardement, vient d'être refai-
te en béton, de môme q-ue te tem-
ple franciscain de Pasaret.
On ne saurait donc dire qme l'é-
glise boude le béton, oih qu'elle le
considère comme une solution de
fortune, un pis al.'er imposé par
la misère des temps. Bien au con-
traire, grisée de foi et d'entrain,
une jeune génération d'architectes
chrétiens exalte la beauté maie,
la ductilité plastique
des effets de volume, des partis
géométriques, des jeux d'ombres
et de lumières non moins aptes
que la pierre à matérialiser un
idéal religieux.
L'éternit-é de l'église ne lui in-
terdit-elle pas de s'attacher à une
esthétique plutôt qu'à une autre 1
Et ne sont-ce pas précisément les
édifices religieux qui ont servi de
repères aux différents figes de
l'architecture ? Aucun argument
d'ordre doctrinal ne s'oppose à
tel ou tel *tyle, à telle ou telle
innovation. Le « gothique d« bé-
ton fera époque comme fit épo-
que la croisée d'ogives lorsqu'elle
apparut au déambulatoire de la
petite église picarde de Morienval.
Ce qui est aujourd'îwi tradition
fut à son origine révolution. Le
style baroque s'éloigne autant du
ïrothique
mules qui ont fait école et essai-
mé sua- l'Europe des édifices qui
méditent, chacun dans leur gen-
re,, le respect ou l'admiration du
monde chrétien.
La décoration moderne des
sanctuaires» révèle d'ailleurs d'heu-
reuses trouvailles, k 'éclairage in-
visible, par exemple, remplace des
effets lumineux indigents ou vul-
gaires. L'esprit nouveau de l'or-
nementation inspire dea allége-
ments qui é:iminent des. objets
pieux de médiocre qualité. Il per-
met iwie meilleure visibilité de
l'autel et de la table de commu-
nion. des fonts et de !a chaire
bref, une hiérarchie des va'eurs
plu.» apparente et mieux stylisé*.
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