Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-12-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 10 décembre 1878 10 décembre 1878
Description : 1878/12/10. 1878/12/10.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4606474
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS.
MM i~CEmE
i878
0~ S'ABONNE
rue des Prétres-Saint-Germain-rAuxerrois, <~
<*St:X ME B,'Am
Trois mois. Sixmois. Unah.
Paris. i8fr. 36 fr. 72 ff.
Departemens. 20 fr. 40 &. 80 te.
Umon postale
europÉemne. 2i fr. 42 Cr. 84 th
–d'outre-mm. 24 &. 48 tr. 96 &
j-.t:s auuuuemeus pa.rmm, ues l" et to QO
chaque mois.
MM i~ DÉCEMBRE
i878
MCMAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
en Be)gique. en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie.
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans let
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en' Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de pos;es;
et dans tous les autres pays,
p&r l'envoi d'une valeur payable a Parii!
POUTMUES ET UTTËRAÏRES
<*Af!s, tm ianmnéfo 30 cent.
BépaFtemens, mm nanté* o 35 cent.
In )Lenpewspapers oulce. 17, Greshajn street, G. P. 0.
MM. beMzy, n~wiet et C". 1, Finch lane Cornhtil
E. C. London; MM. ~V.-H. )Sm!th et.eMft!.
<8C,Strand,W.C.London..<
A Bruxelles, a l'0/~ce ~MMtet~,46, rue ~e. là-Ma-
deleine, dans les kiosques et dans lesci~lioth~-
ques de gares de chemins de fer belg~s~
de '4 S i.
:1\
Leâ annonces sont reçues
,.c <6hM MM. )F1- 8,pIacedelàBourse,
et au bureau du ~OCHMAË:)
elles doiventtoujours être agrééespar la rédactiôBL.
PAMS
LCNDI 9 DÉCEMBRE
Les profondes modifications d'opinions
et de tendances qui se sont opérées de-
puis six mois dans les deux parties de la
monarchie austro-hongroise, et qui se
sont accentuées si vivement dans ces der-
nières semaines, ont une importance trop
considérable pour qu'il ne soit pas utile
de les préciser. Au lendemain de la
signature du traité de Berlin, qui confiait à
l'Autriche-Hongrie la tâche délicate et oné-
reuse & plus d'un titre d'occuper la
Bosnie et l'Herzégovine, le principal
souci des hommes d'Etat autrichiens
paraissait être de faire accepter à la
Hongrie des stipulations qui jusqu'alors
avaient été considérées par elle non seule-
ment comme contraires à ses intérêts im-
médiats, mais bien comme pouvant dans
un avenirprochain menacer lesconditiona
essentielles de son existence politique.
Aussi que de soins ne prenait-on pas à
Vienne et à Pesth pour persuader à tout
le monde que le mandat donné par le Con-
grès de Berlin à l'Autriche-Hongrie était
purement temporaire et que l'occupation
prendrait fin aussitôt quel'ordre serait ré-
tabli et que laprospérité aurait reparu dans
les deux provinces! Lorsque les troupes
autrichiennes, pour accomplir la tâche qui
leur avait été confiée, durent vaincre une
résistance sur laouelle on n'avait pas
compté, il parut se manifester en Hongrie
une recrudescence d'hostilité contre la po-
litique du comte Andrassy, et ce ne fut
pas trop de toute l'influence et de toute
l'habileté de M. Tisza pour faire face,
avec un ministère désorganisé et une ma-
jorité qui paraissait vouloir se désagré-
ger, à ces difficultés nouvelles et inatten-
dues. C'est de ce côté que se tournaient
tous les regards, et c'es~d&~P~gth'qcre'~e~
naient toutes les craintes. A Vienne,
on était beaucoup moins inquiet. Ce-
pendant la situation parlementaire était
loin d'être régulière. Le ministère Àuers-
perg était déjà depuis longtemps démis-
Bionn~ire, et les tentatives faites pour ar-
river à la formation d'une nouvelle ad-
ministration sous la direction du mi-
Bistre des nuances du précédent ca-
binet, M. de Pretis, avaient échoué
'devant l'hosttUté du partt constitution–
Bel. Ce ne fut qu'après la convocation
des Parlemens que la situation se dessina
nettement. 'Les débats de l'Adresse mon-
trèrent quelles étaient les forces de l'Op-
position et son parti pris de combat-
tre la. politique du ministre commun
des aRaireS étrangères. Le Parlement
hongrois au contraire continuait son
appui à M. Tisza, malgré Ses déclara-
tions nouvelles qui~ ne tenaient plus
qu'un compte fort restreint des réser-
ves qu'il avait antérieurement formulées.
Mais c'est dans les Délégations, qui cette
année se sont réunies Pesth, que l'on
peut saisir sur le vif les dispositions des
deux fractions de la monarchie à l'égard de
la politique du comte Andrassy. Dans la
Délégation hongroise, une. majorité -écra-
sante lui a été acquise dès le premier
moment; dans la Délégation autri-
chienne l'hostilité s'est manifestée sous
toutes les formes et la transaction
qui & accordé un crédit de 20 millions
pour lés dépenses extraordinaires de l'oc-
cupation en 1879 n'.enace pas les ter-
mes du rapport de M. Herbst, qui est
une véritable proposition de vote de
méfiance. Aussi la presse autrichienne
tout entière commente-t-elle vive-
ment cette situation. Les journaux
ministériels, la FrcMC, le F~M~e~a~,
sont naturellement des plus sévères pour
l'Opposition, mais ils ne veulent pas
renoncer à tout espoir d'arriver à un
compromis. D'autres feuilles indépen-
dantes 'blâment avec presque autant
de vivacité les chefs du parti consti-
tutionnel, et conseillent au comte An-
drassy de se contenter de son budget puis-
qu'en fin de compte il l'a obtenu et de
ne pas s'inquiéter autrement du rapport
de M. Herbst. Il n'en est pas moins vrai
qu'il y a la une situation incertaine et
troublée qui ne peut se prolonger puis-
qu'elle est en contradiction avec les règles
les plus simples du gouvernement parle-
mentaire. A Pesth, il en est tout autre-
ment. M. Tisza a reconstitué son cabinet
et peut compter dans le Parlement hon-
grois sur une majorité qui n'est peut-
être pas aussi nombreuse que celle
qu'il possédait il y a six mois; mais qui a
plus de cohésion puisqu'elle a accepté
un programme dont la précision l'au-
rait sans doute effrayée il .y a peu de
temps encore. M. Tisza en est arrivé à
présenter comme possible l'éventualité de
l'annexion del'Herzégovine et de laBosnie,
et ses amis ne s'en émeuvent pas plus que
lui. Ce point suffit à montrer le progrès
de l'opinion publique en Hongrie. Mais
il semble, si l'on s'en rapporte aux dé-
monstrations parlementaires, qu'un pro-
grès aussi considérable en sens con-
traire s'est accompli dans les pays
cMeithans- La Hongrie a compris que
son existence indépendante est intime-
ment liée à là conservation de la mo-
ïiarchie constitutiocneUe, austro-hon-
groise dans sa forme actuelle, et elle
n'a. pas voulu risquer de la compromettre,
surtout dans une période aussi critique
que celle qu'elle traverse- Les hommes
politiques de Vienne n'ont sans doute
pas les mêmes appréhensions, et ils
marchent hardiment dans leur opposition
sans paraître en craindre les conséquen-
ces. Elles peuvent cependant être plus
graves qu'ils ne supposent, car il est
toujours dangereux de se lancer dans
une aventure qui n'a ni but précis ni
terme nettement Sxé.
La réponse de Sheere-Ali à l'ultimatum
de lord Lytton n'est pas arrivée sans dif-
ficultés à sa destination. Elle a été présen-
tée le 30 novembre à Dakka. Mais elle était
allée une première iois jusqu'à Jellalabad,
où le porteur -apprit l'occupation d'Ali-
Musjid par les troupes du général Browne.
Il s'empressa aussitôt de la rappor-
ter à Caboul, croyant sans doute que
les dispositions de l'émir pourraient être
modifiées. Il n'en était rien, et Sheere-Ali
lui ordonna de repartir sur-le-champ.
Autre contre-temps. Le major Cavagnari,
à qui la lettre devait être remise, était en
détachement lorsque le 30 novembre elle
fut apportée à Dakka, et il ne revint que
le 3 décembre. Le 4 décembre seulement
elle parvint à Lahore et fut télégraphiée à
Londres. C'est ce qui explique le mutisme
du discours de la Couronne et la réserve
des membres du cabinet anglais. Le do-
cument en lui-même ne contenait d'ail-
leurs rien qui fût de nature à modifier
les résolutions prises antérieurement. L'of-
fre de recevoir une mission anglaise pro-
visoire à Caboul n'était point ce que re-
cherchait le ministère Beaconsfield, et de
là aux frontières scientifiques il y a loin.
La guerre était commencée, elle devait
continuer, et elle continuera, disent les
journaux anglais de ce matin, jusqu'à la
soumission complète de l'émir et l'obten-
tion de garanties qui devront être d'au-
tant plus considérables que la résistance
aura été plus longue.
!< r.. J'v-). '«:Q'!t's'i'
BOURSE DÉ PARIS
tMtMMt t
Comptant.? M.. 'n~ M..
Ftncour. ~35. ni7~2 ni,2
t~/b
~~mortis9abt<9.
'Ljomptant.?9'rs. f~M.7.. B.
Fin cour. '!9Ml/!t 79M.J.. 21/2
~t/ bompMnno'!2S..iO'?M.~
)t~/o.'
Comptante: 60 «2 80. 20.
Fincow.H21S.il2M<2 2 1212 2
KSTtTB BOBRSB DU SOBtH
Emprunt S 0/0. 112 fr. 87 1/2, 90.
30/0. 77û'.l!
0/6 turc. 11 fr. 90, 971/2, 9S.
Banque ottomane.. 480 fr.
hongrois < 0/0. 74 3/4, 13/16, 3/4,.
égyptiennes 6 0/0.. ?8Sfr.,2S5 fr. 621/2.
TéMar*pMe p~vée.
(~orvic& télégraphique de l'agence Ha.vas.)
Londres, le 9 décembre.
Le conseil des ministres s'est réuni à la hâte
aujourd'hui à midi.
Londres, le 9 décembre.
Le~Hy :MMM publie la dépSche suivante de
Lahore:
a La tet're do l'émir, répondant à l'ultimatum
Hu vice-roi et acceptant de recevoir une mission
anglaise provisoire et composée d'un petit nom-
bre de personnes) est arrivée, ie 3C noVfmbre. à.
Jakka, où. se trouvait la colonne du général
3rowne.
s Tout d'abord, le porteur de la lettre, appre-
nant à Je)là!abad la nou~eUe de la prise d'Ati-
Musdjid et croyant que cet événement pouvait
changer les idées de l'émir, était retourné à Ca-
boul.
& Mais Sheere-Ali lui avait ordonné de repartir
immédiatement, et la lettre remise à Dakka ie
30 novembre ne put être ouverte que le 3 décem-
bre. c'est-à-dire lorsque le major Cavagnari au-
quel elle était adressée personnellement retourna
lui-même à Bakka.
La lettre de l'émir fut immédiatement ren-
voyée à Lahore, où cite fut reçue le 4 décembre,
et, de là, tëtégraph ée aussitôt. à Londres. »
Le .Dst~ ~VetM en conclut que le gouvernement
avait eu certainement connaissance de cette ré-
bonse de l'émir avant que le discours de la Cou-
ronne fût prononcé au Parlement.
Le .S<annonçant que la lettre de l'émir est regardée
comme un subterfuge destiné à faire gagner du
temps, à arrêter l'action des troupes anglaises et
à exciter ta sympathie d6s autres pays.
Tous les journaux du matin commentent cette
réponse de l'émir à l'ultimatum anglais. Us la
considèrent comme pan .satisfaisant et ils ~ont
unanimes à conseiller la continuation des opéra'
tiens militaires.
Le tangage du ~M~ se ?11 remarquer par sa
sévérité
LasoumisaioD de l'émir. dit ce journal, doit
être complète et accompagnée de garanties Sxées
par le gouvernement anglais. Ces garanties se-
ront d'autant plus considérables que la résistance
aura été plus opiniâtre. n
D'après une dépêche de Lahore adressée au
même journal, le général Biddulph. qui com-
mande la cbtonne partie de Quettah,avec Gan-
dahar pour objectif. aurait tétégraphtë qu'il trouve
le chemin de cette dernière ville complètement
libre devant lui.
On mande de Thutt au J9a-7y 7%~MpA que le
sénéral Roberts a pris ses dispositions pour
fortifier la passe du PeIwareMa mettre en état
de défense.
Lahore, le 8 décembre, minuit.
Le général Roberts a fait construire à Peiwar
des baràquemens dans lesquels sera logée une
partie de sestroupes.
On assure que le général Brovme a reçu l'or-
dre d'avancer jusqu'à Jëllalabad.
Le bruit court que l'émir de Caboul se serait en-
fui. Il aurait traversé la chaîne de l'Indou-Kouch à
Kata-Kharzar et atteint Bamian, se dirigeant vere
ie Turkestan.
Lahore, !e9 décembre.
Le gênera! Stewàrt est arrivé hier à Quettah,
où il a pris te commandement de la division de
réserve.
Une reconnaissance faite dans la direction des
monts Khoja-Amran a démontré que le défUé de
Thojani était complétement dégarni de troupes
afghanes.
Le général Biddulph a reçu l'ordre de marcher
en avant avec une partM de sa colonne et d'oc-
cuper ce deCte.
Londres, le 9 décembre, S h. soir.
(0/~CMJ). Le général Robert a télégraphié que
sa cotonne a marché le 6 décembre sur Ati-Khel,
laissant une partie du 8' régiment avec trois ca-
nons a. Khosal. avec le 29° régiment d'infanterie
indigène dans la vallée.
Les prisonniers ont avoué que l'intention de
l'émir était de faire avancer simultanément les
troupes de Caboul et de Kushi, et d'attaquer le
camp anglais pendant la nuit.
La présence des troupes aïghanes aurait été
constatée à Shaturgardan, mais le général Ro-
berts ne croit pas qu'une nouvelle résistance lui
soit opposée actuellement par suite de la prise de
tous les canons et de toutes les provisions.
De grandes quantités de munitions, de riz et
de grains accumulées par l'émir en vue d'hiver-
ner à Harraïb avec des forces considérables arri-
vent des viltagt's environnans.
La tranquiltité la plus complète règne à Ehaï-
ber, et les convois passent sans difficulté.
Constàntinople, le 9 décembre.
Samedi, à Andrinople, un individu sujet an-
glais a été surpris vendant de la poudre de con-
trebande. Il a été arrêté par les Russes. mais il
a réussi à s'échapper et s'est réfugié au consulat
anglais.
Le consul ayant résisté aux sommations des
Russes, ceux-ci ont pénétré dans le consulat par
effraction et ont repris le délinquant.
M. Layard a été saisi do cette affaire.
Constantinople, !e 9 décembre.
Le comte Zichy, ambassadeur d'Autriche, a
reçu du Sultan, dans son audience d'hier, l'assu-
rance que la Porte prendrait le traité de Berlin
pour base de sa politique.
Le Sultan a exprimé également le désir d'éta-
blir des rotations amicales avec l'Autriche et a
ajouté que dans ce but la Porte ferait tous ses
etïorts pour amener un arrangement des ques-
tions pendantes entre la Porte et l'Autriche.
Le (rrand-vizir a déclaré à l'envoyé serbe
M. Philippe Cristitch que la Porte désire entre-
tenir les meilleures relations avec la principauté.
Londres, le 9 décembre.
On télégraphie de Philippopoli au ?*MttM que le
gouverneur russe de la Roumélie orientale a
présenté à la commission internationale une de-
mande de 23 initiions de francs pour couvrir les
dépenses du corps d'occupation de 2!(' mes. depuis le mois d'août 1878 jusqu'à la fin
d'avril 1819.
Saint-Pétersbourg, le 9 décembre.
On annonce que la démission du général Tima-
cheff. ministre de l'intérieur, est un fait accompli,
et le bruit court, en outre, que le comie Tolstoi.
ministre de l'instruction publique, a l'intention
de se démettre de ses fonctions. On dit qu'il sera
remplacé par le prince Lieven, adjoint du minis-
tre des dom~ine~ · r.:
Berlin, le 9 décembre.
Le prince Gortchakon' a été reçu par l'empe-
reur et par le prince impérial. Il partira ce soir a
onze heures pour Saint-Pétersbourg.
Rome, le 9 décembre.
Dans les cercles cathotiques on assure que le
prince de Bismarck n'est pas disposé & consulter
a l'empereur l'amnistie en faveur des évêques et
des prêtres condamnés pour contraventions aux
lois de mai.
Le prinee-chaneelier me consentirait à amnis-
tier que ceux qui en feraient la demimde expli-
cité, avec une déclaration de soumission aux lois
de mai.
Le Vatican examinera s'il est possible d'adhé-
rer à ces conditions.
Bristol, le 9 décembre.
La<:West ofEngland South Wales district Bank »
a suspendu ses paiemens par suite des nombreu-
ses demandes de retrait des fonds qui lui avaient
iété confiés.
Le passif s'élève a 3,SOO.OOO liv. st.
La responsabilité des actionnaires n'est pas li-
mitée.
Alexandrie, le 8 décembre, soir.
Le conseil des ministres, agissant d'accord
avec la caisse de la dette publique, a décidé de
réunir les fonctions des contrôleurs généraux an-
glais et français.
Le ministre des finances nommera un contrô-
leur général mais, afin de rauërmir encore plus
les garanties données aux porteurs d'obligations
égyptiennes par les décrets du khédive en date
du 4 mai et du 18 novembre 1876. relativement
aux provinces spécialement désignées pour le
service de la dette publique, un détégué de la
caisse publique contrôlera les comptes, afin de
vérifier si les impôts personnels concordent bien
avec les dispositions budgétaires.
Madrid, le 8 décembre, soir.
M. le comte de Solms, le nouvel ambassadeur
d'Allemagne a Madrid, est arrivé ce matin.
Par décret en date du 8 décembre, M. Emile-
Auguste Chartes, membre correspondant de
l'Institut, recteur de FAc~démie de Montpel-
tie< e~t nommé rfcteur de l'Académie d'*
Lyon en remplacement de M. Dareste de la
Chavanne, mis en disponibilité.
Par le même décret, M. Albert Dumont, rec-
teur de l'Académie de Grenob!e. est nommé
recteur de l'Académie de Montpellier en rem-
placement de M. Charles.
Les prochaines élections sénatoriales
sont toujours la grande préoccupation du
moment, et, lors même qu'on évite d'en
parler, on y songe, on les prépare, on s'y
prépare. On sent que le scrutin du 5 jan-
vier est dès aujourd'hui la question prin-
cipale, presque la seule, et, comme les
résultats de ce scrutin sont prévus, les
uns s'efforcent d'en atténuer, et les autres
d'en exagérer les conséquences. La droite
emploie ses enbrts à maintenir, même après
cette date fatidique, la situation actueDe,
et les impatiens de la gauche voudraient
que, dès le lendemain, tout fût changé
dans le gouvernement, hommes et choses.
Le but que poursuit la droite est d'ef-
frayer le pays sur les conséquences du
vote qu'il va être appelé à émettre. Si
l'on en croit les journaux de la réaction,
le péril est menaçant, et, pour employer
l'expression à là mode au bon vieux
temps révolutionnaire, Càtilina est aux
portes de Rome, c'est-à-dire le radicalisme
à la porte du Sénat. Le Maniteste des
droites, si longtemps attendu et si vite
oublié, n'avait d'autre objet que de faire
apparaître ce danger dans toute son hor-
reur mais personne n'a pris au sérieux
ni le Manifeste, ni le spectre qu'il évo-
quait. A tort ou à raison, lé pays ne croit
pas aujourd'hui au radicalisme. On re-
doute surtout les maux auxquels on
a été le plus immédiatement exposé, et
les souSrances de la veillé font presque
oublier celles de l'avant-veille. Depuis
plusieurs années, depuis le 24 mai 1873,
la France est agitée, inquiétée, troublée
par les entreprises ou par les intrigues de
la réaction, et c'est contre le retour de
cea accidens qu'elle cherche des garanties
efficaces. La composition actuelle du
Sénat, de ce même Sénat qui a voté la
dissolution de la Chambre des Députés,
entretient dans les esprits une in-
vincible méfiance du présent et de
l'avenir. On ne croira jamais que la
majorité de la Chambre haute soit
républicaine, même par résignation, ni
qu'elle puisse le devenir. Les prétendus
constitutionnels ont montré à maintes
reprises une colère sourde, une haine
obstinée contre nos institutions; com-
ment, du jour au lendemain, leur cœur
pourrait-il changer? Comment soutien-
draient-ils avec autorité l'édifice qu'ils se
sont appliqués si ostensiblement àminer et
à renverser ? On n'ajoute aucune foi à ces
conversions soudaines, et voilà pourquoi
nous avons tous lesentiment plus ou moins
réfléchi de l'instabilité et du défaut d'har-
monie de nos institutions. Sans doute,
après l'épreuve de l'année dernière, la ré-
action est réduite à l'impuissance. Elle se
tait, elle se dissimule, elle se cache; mais
a-t-elle sincèrement désarmé ? Non elle
s'est réfugiée dans la droite du Sénat
comme dans une dernière forteresse où
elle attend l'occasion propice, le moment
favorable. Grâce à une coalition anor-
male, elle conserve la majorité dans une
de nos deux Chambres, et si elle ne s'en
sert pas encore, qui l'empêcherait de s'en
servir plus tard et de pousser contre la
république un de ces assauts furieux
dont nous avons déjà tant souffert ? 2
Voilà ce que tout le monde pense. Aussi,
lorsque les journaux de la droite nous
parlent de constituer dans le Sénat une
droite républicaine; lorsqu'ils nous invi-
tent à nous diviser en whigs et en tories;
lorsqu'ils nous assurent que leurs
amis, nos adversaires d'hier, sont tout
disposés maintenant à se rallier à la
république et à travailler à sa conser-
vation, il est impossible de ;yoir da.ns<
les assurances qu'ils nous donnent au-
tre chose qu'une manœuvre électorale.
Ce n'est pas seulement à la veille du 5 jan-
vier qu'il fallait adopter cette attitude; il
fallait depuis longtemps parler ce langage,
et surtout en tenir les promesses.
Il est trop tard maintenant. L'opinion est
faite. Les électeurs jugeront les candi-
dats d'après leurs actes, et non pas d'a-
près les prospectus plus ou moins habiles
qu'on pourra leur présenter.
Quel sera donc le résultat des élections
du 5 janvier? Elles donneront, personne
n'en doute, la majorité aux républicains;
mais il s'en faut de beaucoup qu'une ma-
jorité républicaine soit nécessairement t
radicale. La confusion vraiment grossière
que l'on a faite entre ces deux termes est
bonne peut-être pour la polémique, mais
aucun esprit sérieux ne saurait en faire
la règle de son opinion et de sa con-
duite. Il suffit d'ailleurs de jeter les
yeux sur le Sénat pour s'assurer que
les radicaux n'y seront pendant bien
longtemps encore qu'une infime mino-
rité; et ceux qui connaissent le travail élec-
toral qui se prépare savent que les candi-
dats de la gauche sont partout aussi modé-
rés que républicains. Qu'on se rappelle les
trois élections simultanées qui viennent
d'avoir lieu pour trois sièges inamovibles.
Quels étaient nos candidats ? Etaient-ils ra-
dicaux ? Pouvaient-ils inspirer les moin-
dres craintes pour les intérêts conser-
vateurs ? Le même esprit qui avait fait
choisir MM. de Montalivet, Gresley et
André comme candidats des gauches
contitlue de nous inspirer. Les électeurs
pourront voter hardiment pour les candi-
dats républicains. En fermant une brèche
dans les murs de défense de la république,
ils n'en ouvriront pas une sur les prin-
cipes conservateurs.
La conséquence des élections du 5 jan-
vier ne sera donc pas de changer de fond
en comble la politique suivie par le gou-
vernement actuel, mais de l'affermir, de
l'assurer, de la rendre plus libre et en
même temps plus active. Il y avait, un
désaccord latent, s'il est permis de se ser-
vir de ce terme, non pas entre le minis-
tère et la Chambre, mais entre la Cham-
bre et le ministère d'un côté et le Sénat de
l'autre. Ce désaccord n'existera plus, l'har-
monie sera rétablie voilà tout! Nous ne
voyons là aucun motif pour opérer dans
le gouvernement lui-même les change-
mens dont quelques journaux ont parlé
et peut-être ces journaux se sont-ils un
peu trop pressés de partager et de vendre
en détail la peau de l'ours avant de l'a-
voir tué. Tout ce que nous demanderons
au ministère après le 5 janvier, ce sera
de profiter de la situation plus nette et
mieux définie qui lui sera faite, pour gou-
verner avec une initiative plus ferme et
plus hardie. Jusqu'à ce jour, par suite
d'une convention tacite mais facile à
comprendre, l'abstention de tout ce qui
n'était pas absolument indispensable a
été la règle généralement suivie. La Cham-
bre a employé beaucoup de temps à vé-
rifier les pouvoirs de ses membres; le mi-
nistère a fait plus d'administration que de
politique; oh a évité les questions qu'on
n'était pas sûr de pouvoir résoudre. Le
Sénat n'était-il pas là avec sa mauvaise
humeur, avec ses dispositions reconnues
à tout entraver ou empêcher ? R Après
le 5 janvier, l'esprit du Sénat sera
changé il sera tout aussi conser-
vateur qu'aujourd'hui, mais il sera ré-
publicain, et, par-dessus tout con-
ciliant, bienveillant, disposé & a~.
prouver au lieu de dénigrer, à sou-
tenir au lieu d'ébranler. Si l'on de-
mande alors au ministère un programme
plus concret et une action plus énergique,
on auraraison, et certainement le ministère
ne fera pas défaut à la situation. Les élec-
tions sénatoriales auront précisément
pour résultat d'imprimer à nos insti-
tutions et aux pouvoirs qui les repré-
sentent un mouvement qui avait été
non pas suspendu, mais ralenti. C'est
pour cela que nous attendons le 5 janvier
avec confiance, sans redouter les périls
imaginaires que la droite prophétise,
ni les perturbations que quelques per-
sonnes, à gauche, croient indispensables.
Le seul changement, c'est que, pour le
Sénat comme pour la Chambre et le mi-
nistère, la république sera désormais une
vérité.
FRANCIS CHARMES.
II faut espérer que, en votant la loi des
recettes, le Sénat ne voudra pas jeter de
nouvelles lumières sur la nature et le rôle
comparés des lettres de change et des
chèques. Rien n'est moins lumineux que
ces discussions, et il s'agit d'aiMeurs d'une
question qui n'est pas très compliquée et
qui n'a pas besoin de si grands éclaircis-
semens.
Tous les effets de commerce sont de-
puis bien longtemps assujettis à un droit
de timbre. Ce droit était de 50 c. pour
.000 fr. avant la dernière guerre; il a été
porté depuis à 1 fr. et ensuite à 1 fr. 50 c.
L'impôt est lourd et très gênant pour les
affaires, dont il est loin d'avoir augmenté
le nombre. Au moment où la taxe a été
triplée, l'Etat percevait environ 14 mil-
lions de droits de timbre sur les effets
négociables; il en perçoit aujourd'hui 33,
mais il devrait en percevoir 47 ou 48,
avec une 'taxe .triple, si' le nombre des
effets qui chaque année produisaient
400,000 fr. de plus avait continué de se
développer. On peut être par là persuadé
que la lourdeur de l'impôt a été nuisibië
aux transactions aussi n'est-il guère d'é-
conomistes qui n'aient recommandé de l'al-
léger lorsqu'on croirait le moment venu de
dégrever les impôts. Telle industrie ou tel
commerce souhaitait que ce fût par les sa-
vons qu'on commençât, ou par les huiles,
ou par la chicorée, ou par le papier, et na-
turellement ils ne s'entendaient pas tous
pour fixer l'ordre du dégrèvement; mais
tous étaient d'accord pour obtenir la di-
minution du droit de timbre des effets né-
gociables, comme pour réclamer la sup-
pression de l'impôt de la petite vitesse sur
les transports des chemins de fer.
Arrive la loi de finances qui mainte-
nant n'attend plus que le vote du Sénat,
et le droit de timbre sur les effets se
trouve diminué des deux tiers. Le minis-
tre des finances a été le premier à dire à
la commission du budget que dès le mo-
ment qu'elle tenait à s'engager dans la
voie des dégrèvemens et s'occupait des
effets de commerce il n'y avait rien
de mieux à faire que de ne pas
s'arrêter en chemin et de revenir direc-
tement à l'impôt de 50 c. pour 1,000 fr.
Il est à peu près certain en effet que la
détaxe des deux tiers ne ramènera pas à
10 ou 11 millions le produit de l'im-
pôt, qui est de 33 n'illions comme nous
venons de le dire, mais que le nombre
des effets revenant au chiffre d'avant
1874 et reprenant le mouvement ascen-
sionnel qui a été interrompu, la percep-
tion du droit procurera 15 ou 16 millions
pour commencer.
Mais la commission du budget n'a pas
voulu compter sur cette plus-value en
opérant le dégrèvement, et, comme elle
entendait que le Trésor ne perdît pas
20 millions et qu'il n'en perdît que 15, elle
a pensé qu'il était possible de lui procurer
5 millions de ressources en établissant
l'assimitation entre les effets de commerce
ou les lettres de change et les chèques
tirés et payables de place à place. Ges
chèques taxés eux aussi à 50 c. pour
1,000 fr., le Trésor trouvera les 5 millions
dont on désire ne pas le dépouiller.
L'objection ne s'est pas fait attendre.
Pourquoi frapper les chèques ? Ce n'est
qu'un instrument de paiement. Lorsque
la loi s'est occupée des chèques pour la
première fois c'était en 1865 et
qu'elle leur a donné une existence lé-
gale, il était stipulé que pendant dix
ans au moins ils seraient exempts de
tout impôt. Le législateur avait à cœur
d'encourager l'emploi des chèques qui
ne sont pas des effets commerciaux et
qui sont d'un usage si commode. En
même temps n'aident-ils pas à consti-
tuer des épargnes par la facilité donnée
au dépôt et au retrait d'un argent qui
sans cela ne s'agglomérerait pas et res-
terait improductif, au détriment de la so-
ciété comme des particuliers ? 9
Pourquoi les frapper ? Mais tout sim-
plement parce que, depuis 1870, nous
avons dû passer par-dessus bien des im-
munités, et déjà la loi de 1871 a établi sur
les chèques, quels qu'ils soient, une taxe
fixe de 10 c., et la loi de 1874 une taxe de
20 c. quand ils sont émis et payables de
place & place. Il ne manquait pas dès lors
de personnes M. Mathieu-Bodet par
exemple qui, sans assimiler com-
plètement le chèque tiré de place à
place à là lettre de change, étaient t
d'avis de les imposer proportioaneUetneot
à leur valeur, 3t leur raison était que
le chèque de place à pi ce avait cesse
d'être un pur instrument de paiement
pour devenir un instrument de crédit et
de liquidation tout aussi bien que la
lettre de change. Cet avis u'a point pré-
valu, parce qu'il n'était pas avéré encore
que le mal fût bien grand et que d'ail-
leurs il était déjà assez pénible d'imposer
les eSets de commerce à un droit triple
du droit ancien.
Mais, avec le temps, il est devenu im-
possible de douter que des abus graves ne
se commettent et que très généralement
l'on ne se serve des chèques à distance,
non pas pour eSectuer le retrait de dé-
pôts réels, mais pour faire des actes
de commerce en évitant de payer
les droits qui seraient dus pour des
effets négociables. Cette facilité d'élu-
der la loi et de frustrer le Trésor d'un
revenu n'est pas à la portée de tout le
monde. Il n'y a, bien entendu, que le né-
gociant à l'aise qui puisse en bénéficier;
celui qui signe des billets, et surtout ce-
lui qui est obligé de les renouveler, ne
peut éviter de passer sous le joug, et de
là une inégalité, une injustice qu'il e~t as-
surément très naturel d'avoir voulu faire
disparaître.
Ainsi que l'a remarqué M. Léon Say,
le droit de timbre, qui est un droit sur
les affaires, ne peut dégénérer en un
droit sur le taux de l'escompte qui ne
serait payé que par les petits com-
merçans et qu'on fasse demain ou
qu'on ne fasse pas une loi pour mieux
dénnir le chèque et l'empêcher de deve-
nir un instrument de crédit et un acte de
commerce, en éclaircissant l'article de la
loi de 186S où il est parlé de « fonds por-
tés au crédit d'un compte », l'Etat a par-
faitement le droit de se défendre dès a
présent si le chèque s'est substitué à la
lettre de change, s'il a rendu les lettres
de change et les eSets de commerce plua
rares, s'il a diminué ainsi les recettes que
devrait encaisser le Trésor, et s'il est ma-
nifeste que, tandis quo les grosses aGaires
échappent à l'impôt de ce'te façon, les pe-
tites le subissent dans toute sa rigueur.
Ah nous n'en saurions disconvenir, il
vaudrait bien mieux théoriquement qu'il
n'y eût d'impôt ni sur les chèques ni sur
les eoets et que la circulation des ri-
chesses fût libre, sans qu'on s'ingénie à
distinguer celles qui sont à l'état de for-
mation de celles qui sont entièrement for-
mées et nous serions heureux de n'avoir,
comme les Anglais, qu'une taxe uniforme
de 1 penny sur les eNets et sur les chè-
ques mais l'état de nos finances ne nous
permet pas de ne les traiter que comme de
simples quittances.
L'Etat prend ses précautions pour ne
pas être plus longtemps frustré de ce que
lui devraient les enets de commerce que
l'usage irrégulier du chèque a supprimés
il est impossible de l'en b!amer, surtout
si l'on considère qu'au moment même
où il se met sur là défensive, au nom
de l'intérêt général, par l'égalisation
du traitement des chèques de place
à place et des effets négociables, il
renonce à plus de 20 millions d'im-
pôts sur ce que les effets négociables lui
valaient. On lui dit que, désirant limiter
sa perte à 15 millions, il a tort de comp-
ter que l'égalisation de traitement lui rap-
portera 5 miiïions, parce que les chè-
ques de place à place vont disparaître. Il
peut répondre qu'il n'en sera que plus
sûr de toucher lés 5 miDions, parce
que les chèques qui disparaîtront seront
remplacés par des ëS'ets. Mais les chèques
ne disparaîtront pas, parce que la loi
nouvelle ne soulage pas seulement les
eSets négociables et qu'elle soulage aussi
les chèques.
Il est vrai que l'allégement de la taxe
ne concerne que les chèques de la moin-
dre valeur, mais il n'en est pas moins
réel. Le chèque de place à place paie au-
jourd'hui un droit 6xe de 20 c., qu'il soit
de 100 fr. ou de 100,000 fr. Le chèque de
100 fr. ne paiera plus que 5 c., à raison
du droit proportionnel égalisé de 50c. pour
1,000 fr. sur tous les instrumens de cré-
dit et de liquidation; le chèque de 200 fr.
ne paiera que 10 c., et c'est seulement au-
dessus de la valeur de 400 fr. que If chè-
que de place à place paiera plus qu'il n'a
payé jusqu'à ce jour. On ne peut donc
pas dire qu'il y ait là, à propremet't par-
ler, une création d'impôt sur les chèques
pour compenser l'enet du dégrèvement des
enets et quand on sait que les trois quarts
des affaires donnent naissance à des es-
comptes qui ne portent pas sur plus de
500 fr. on est bien obligé de reconnaître
que, même en ce qui touche aux chèques,
la loi est une loi bienfaisante.
Restons-en sur ces considérations qui
nous semblent imposer la conviction. Il
y avait lieu de se demander si les articles
de la loi de Snances qui égalisent le trai-
tement des chèques de place à place
et des enets de commerce n'opéraient
pas un dégrèvement fâcheux pour le Tré-
sor et pour le bon ordre des budgets
mais à coup sûr le dégrèvement une fois
décidé ne pouvait être que bien accueilli
par le commerce, et il ne frois&e aucun
intérêt respectable. C'est aussi ce qu'en &
pensé la Chambre des Députés, et si
quelque chose étonne dans la discussion
et dans le vote qui l'a suivie, c'est que 1&
politique ait trouvé encore le moyen de
s'y faire sa. part~ A uaa vingtaine d'e.xcep-
MM i~CEmE
i878
0~ S'ABONNE
rue des Prétres-Saint-Germain-rAuxerrois, <~
<*St:X ME B,'Am
Trois mois. Sixmois. Unah.
Paris. i8fr. 36 fr. 72 ff.
Departemens. 20 fr. 40 &. 80 te.
Umon postale
europÉemne. 2i fr. 42 Cr. 84 th
–d'outre-mm. 24 &. 48 tr. 96 &
j-.t:s auuuuemeus pa.rmm, ues l" et to QO
chaque mois.
MM i~ DÉCEMBRE
i878
MCMAL DES DEBATS
ON S'ABONNE
en Be)gique. en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie.
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans let
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en' Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de pos;es;
et dans tous les autres pays,
p&r l'envoi d'une valeur payable a Parii!
POUTMUES ET UTTËRAÏRES
<*Af!s, tm ianmnéfo 30 cent.
BépaFtemens, mm nanté* o 35 cent.
In )Len
MM. beMzy, n~wiet et C". 1, Finch lane Cornhtil
E. C. London; MM. ~V.-H. )Sm!th et.eMft!.
<8C,Strand,W.C.London..<
A Bruxelles, a l'0/~ce ~MMtet~,46, rue ~e. là-Ma-
deleine, dans les kiosques et dans lesci~lioth~-
ques de gares de chemins de fer belg~s~
de '4 S i.
:1\
Leâ annonces sont reçues
,.c <6hM MM. )F
et au bureau du ~OCHMAË:)
elles doiventtoujours être agrééespar la rédactiôBL.
PAMS
LCNDI 9 DÉCEMBRE
Les profondes modifications d'opinions
et de tendances qui se sont opérées de-
puis six mois dans les deux parties de la
monarchie austro-hongroise, et qui se
sont accentuées si vivement dans ces der-
nières semaines, ont une importance trop
considérable pour qu'il ne soit pas utile
de les préciser. Au lendemain de la
signature du traité de Berlin, qui confiait à
l'Autriche-Hongrie la tâche délicate et oné-
reuse & plus d'un titre d'occuper la
Bosnie et l'Herzégovine, le principal
souci des hommes d'Etat autrichiens
paraissait être de faire accepter à la
Hongrie des stipulations qui jusqu'alors
avaient été considérées par elle non seule-
ment comme contraires à ses intérêts im-
médiats, mais bien comme pouvant dans
un avenirprochain menacer lesconditiona
essentielles de son existence politique.
Aussi que de soins ne prenait-on pas à
Vienne et à Pesth pour persuader à tout
le monde que le mandat donné par le Con-
grès de Berlin à l'Autriche-Hongrie était
purement temporaire et que l'occupation
prendrait fin aussitôt quel'ordre serait ré-
tabli et que laprospérité aurait reparu dans
les deux provinces! Lorsque les troupes
autrichiennes, pour accomplir la tâche qui
leur avait été confiée, durent vaincre une
résistance sur laouelle on n'avait pas
compté, il parut se manifester en Hongrie
une recrudescence d'hostilité contre la po-
litique du comte Andrassy, et ce ne fut
pas trop de toute l'influence et de toute
l'habileté de M. Tisza pour faire face,
avec un ministère désorganisé et une ma-
jorité qui paraissait vouloir se désagré-
ger, à ces difficultés nouvelles et inatten-
dues. C'est de ce côté que se tournaient
tous les regards, et c'es~d&~P~gth'qcre'~e~
naient toutes les craintes. A Vienne,
on était beaucoup moins inquiet. Ce-
pendant la situation parlementaire était
loin d'être régulière. Le ministère Àuers-
perg était déjà depuis longtemps démis-
Bionn~ire, et les tentatives faites pour ar-
river à la formation d'une nouvelle ad-
ministration sous la direction du mi-
Bistre des nuances du précédent ca-
binet, M. de Pretis, avaient échoué
'devant l'hosttUté du partt constitution–
Bel. Ce ne fut qu'après la convocation
des Parlemens que la situation se dessina
nettement. 'Les débats de l'Adresse mon-
trèrent quelles étaient les forces de l'Op-
position et son parti pris de combat-
tre la. politique du ministre commun
des aRaireS étrangères. Le Parlement
hongrois au contraire continuait son
appui à M. Tisza, malgré Ses déclara-
tions nouvelles qui~ ne tenaient plus
qu'un compte fort restreint des réser-
ves qu'il avait antérieurement formulées.
Mais c'est dans les Délégations, qui cette
année se sont réunies Pesth, que l'on
peut saisir sur le vif les dispositions des
deux fractions de la monarchie à l'égard de
la politique du comte Andrassy. Dans la
Délégation hongroise, une. majorité -écra-
sante lui a été acquise dès le premier
moment; dans la Délégation autri-
chienne l'hostilité s'est manifestée sous
toutes les formes et la transaction
qui & accordé un crédit de 20 millions
pour lés dépenses extraordinaires de l'oc-
cupation en 1879 n'.enace pas les ter-
mes du rapport de M. Herbst, qui est
une véritable proposition de vote de
méfiance. Aussi la presse autrichienne
tout entière commente-t-elle vive-
ment cette situation. Les journaux
ministériels, la FrcMC, le F~M~e~a~,
sont naturellement des plus sévères pour
l'Opposition, mais ils ne veulent pas
renoncer à tout espoir d'arriver à un
compromis. D'autres feuilles indépen-
dantes 'blâment avec presque autant
de vivacité les chefs du parti consti-
tutionnel, et conseillent au comte An-
drassy de se contenter de son budget puis-
qu'en fin de compte il l'a obtenu et de
ne pas s'inquiéter autrement du rapport
de M. Herbst. Il n'en est pas moins vrai
qu'il y a la une situation incertaine et
troublée qui ne peut se prolonger puis-
qu'elle est en contradiction avec les règles
les plus simples du gouvernement parle-
mentaire. A Pesth, il en est tout autre-
ment. M. Tisza a reconstitué son cabinet
et peut compter dans le Parlement hon-
grois sur une majorité qui n'est peut-
être pas aussi nombreuse que celle
qu'il possédait il y a six mois; mais qui a
plus de cohésion puisqu'elle a accepté
un programme dont la précision l'au-
rait sans doute effrayée il .y a peu de
temps encore. M. Tisza en est arrivé à
présenter comme possible l'éventualité de
l'annexion del'Herzégovine et de laBosnie,
et ses amis ne s'en émeuvent pas plus que
lui. Ce point suffit à montrer le progrès
de l'opinion publique en Hongrie. Mais
il semble, si l'on s'en rapporte aux dé-
monstrations parlementaires, qu'un pro-
grès aussi considérable en sens con-
traire s'est accompli dans les pays
cMeithans- La Hongrie a compris que
son existence indépendante est intime-
ment liée à là conservation de la mo-
ïiarchie constitutiocneUe, austro-hon-
groise dans sa forme actuelle, et elle
n'a. pas voulu risquer de la compromettre,
surtout dans une période aussi critique
que celle qu'elle traverse- Les hommes
politiques de Vienne n'ont sans doute
pas les mêmes appréhensions, et ils
marchent hardiment dans leur opposition
sans paraître en craindre les conséquen-
ces. Elles peuvent cependant être plus
graves qu'ils ne supposent, car il est
toujours dangereux de se lancer dans
une aventure qui n'a ni but précis ni
terme nettement Sxé.
La réponse de Sheere-Ali à l'ultimatum
de lord Lytton n'est pas arrivée sans dif-
ficultés à sa destination. Elle a été présen-
tée le 30 novembre à Dakka. Mais elle était
allée une première iois jusqu'à Jellalabad,
où le porteur -apprit l'occupation d'Ali-
Musjid par les troupes du général Browne.
Il s'empressa aussitôt de la rappor-
ter à Caboul, croyant sans doute que
les dispositions de l'émir pourraient être
modifiées. Il n'en était rien, et Sheere-Ali
lui ordonna de repartir sur-le-champ.
Autre contre-temps. Le major Cavagnari,
à qui la lettre devait être remise, était en
détachement lorsque le 30 novembre elle
fut apportée à Dakka, et il ne revint que
le 3 décembre. Le 4 décembre seulement
elle parvint à Lahore et fut télégraphiée à
Londres. C'est ce qui explique le mutisme
du discours de la Couronne et la réserve
des membres du cabinet anglais. Le do-
cument en lui-même ne contenait d'ail-
leurs rien qui fût de nature à modifier
les résolutions prises antérieurement. L'of-
fre de recevoir une mission anglaise pro-
visoire à Caboul n'était point ce que re-
cherchait le ministère Beaconsfield, et de
là aux frontières scientifiques il y a loin.
La guerre était commencée, elle devait
continuer, et elle continuera, disent les
journaux anglais de ce matin, jusqu'à la
soumission complète de l'émir et l'obten-
tion de garanties qui devront être d'au-
tant plus considérables que la résistance
aura été plus longue.
!< r.. J'v-). '«:Q'!t's'i'
BOURSE DÉ PARIS
tMtMMt t
Comptant.? M.. 'n~ M..
Ftncour. ~35. ni7~2 ni,2
t~/b
~~mortis9abt<9.
'Ljomptant.?9'rs. f~M.7.. B.
Fin cour. '!9Ml/!t 79M.J.. 21/2
~t/
)t~/o.'
Comptante: 60 «2 80. 20.
Fincow.H21S.il2M<2 2 1212 2
KSTtTB BOBRSB DU SOBtH
Emprunt S 0/0. 112 fr. 87 1/2, 90.
30/0. 77û'.l!
0/6 turc. 11 fr. 90, 971/2, 9S.
Banque ottomane.. 480 fr.
hongrois < 0/0. 74 3/4, 13/16, 3/4,.
égyptiennes 6 0/0.. ?8Sfr.,2S5 fr. 621/2.
TéMar*pMe p~vée.
(~orvic& télégraphique de l'agence Ha.vas.)
Londres, le 9 décembre.
Le conseil des ministres s'est réuni à la hâte
aujourd'hui à midi.
Londres, le 9 décembre.
Le~Hy :MMM publie la dépSche suivante de
Lahore:
a La tet're do l'émir, répondant à l'ultimatum
Hu vice-roi et acceptant de recevoir une mission
anglaise provisoire et composée d'un petit nom-
bre de personnes) est arrivée, ie 3C noVfmbre. à.
Jakka, où. se trouvait la colonne du général
3rowne.
s Tout d'abord, le porteur de la lettre, appre-
nant à Je)là!abad la nou~eUe de la prise d'Ati-
Musdjid et croyant que cet événement pouvait
changer les idées de l'émir, était retourné à Ca-
boul.
& Mais Sheere-Ali lui avait ordonné de repartir
immédiatement, et la lettre remise à Dakka ie
30 novembre ne put être ouverte que le 3 décem-
bre. c'est-à-dire lorsque le major Cavagnari au-
quel elle était adressée personnellement retourna
lui-même à Bakka.
La lettre de l'émir fut immédiatement ren-
voyée à Lahore, où cite fut reçue le 4 décembre,
et, de là, tëtégraph ée aussitôt. à Londres. »
Le .Dst~ ~VetM en conclut que le gouvernement
avait eu certainement connaissance de cette ré-
bonse de l'émir avant que le discours de la Cou-
ronne fût prononcé au Parlement.
Le .S<
comme un subterfuge destiné à faire gagner du
temps, à arrêter l'action des troupes anglaises et
à exciter ta sympathie d6s autres pays.
Tous les journaux du matin commentent cette
réponse de l'émir à l'ultimatum anglais. Us la
considèrent comme pan .satisfaisant et ils ~ont
unanimes à conseiller la continuation des opéra'
tiens militaires.
Le tangage du ~M~ se ?11 remarquer par sa
sévérité
LasoumisaioD de l'émir. dit ce journal, doit
être complète et accompagnée de garanties Sxées
par le gouvernement anglais. Ces garanties se-
ront d'autant plus considérables que la résistance
aura été plus opiniâtre. n
D'après une dépêche de Lahore adressée au
même journal, le général Biddulph. qui com-
mande la cbtonne partie de Quettah,avec Gan-
dahar pour objectif. aurait tétégraphtë qu'il trouve
le chemin de cette dernière ville complètement
libre devant lui.
On mande de Thutt au J9a-7y 7%~MpA que le
sénéral Roberts a pris ses dispositions pour
fortifier la passe du PeIwareMa mettre en état
de défense.
Lahore, le 8 décembre, minuit.
Le général Roberts a fait construire à Peiwar
des baràquemens dans lesquels sera logée une
partie de sestroupes.
On assure que le général Brovme a reçu l'or-
dre d'avancer jusqu'à Jëllalabad.
Le bruit court que l'émir de Caboul se serait en-
fui. Il aurait traversé la chaîne de l'Indou-Kouch à
Kata-Kharzar et atteint Bamian, se dirigeant vere
ie Turkestan.
Lahore, !e9 décembre.
Le gênera! Stewàrt est arrivé hier à Quettah,
où il a pris te commandement de la division de
réserve.
Une reconnaissance faite dans la direction des
monts Khoja-Amran a démontré que le défUé de
Thojani était complétement dégarni de troupes
afghanes.
Le général Biddulph a reçu l'ordre de marcher
en avant avec une partM de sa colonne et d'oc-
cuper ce deCte.
Londres, le 9 décembre, S h. soir.
(0/~CMJ). Le général Robert a télégraphié que
sa cotonne a marché le 6 décembre sur Ati-Khel,
laissant une partie du 8' régiment avec trois ca-
nons a. Khosal. avec le 29° régiment d'infanterie
indigène dans la vallée.
Les prisonniers ont avoué que l'intention de
l'émir était de faire avancer simultanément les
troupes de Caboul et de Kushi, et d'attaquer le
camp anglais pendant la nuit.
La présence des troupes aïghanes aurait été
constatée à Shaturgardan, mais le général Ro-
berts ne croit pas qu'une nouvelle résistance lui
soit opposée actuellement par suite de la prise de
tous les canons et de toutes les provisions.
De grandes quantités de munitions, de riz et
de grains accumulées par l'émir en vue d'hiver-
ner à Harraïb avec des forces considérables arri-
vent des viltagt's environnans.
La tranquiltité la plus complète règne à Ehaï-
ber, et les convois passent sans difficulté.
Constàntinople, le 9 décembre.
Samedi, à Andrinople, un individu sujet an-
glais a été surpris vendant de la poudre de con-
trebande. Il a été arrêté par les Russes. mais il
a réussi à s'échapper et s'est réfugié au consulat
anglais.
Le consul ayant résisté aux sommations des
Russes, ceux-ci ont pénétré dans le consulat par
effraction et ont repris le délinquant.
M. Layard a été saisi do cette affaire.
Constantinople, !e 9 décembre.
Le comte Zichy, ambassadeur d'Autriche, a
reçu du Sultan, dans son audience d'hier, l'assu-
rance que la Porte prendrait le traité de Berlin
pour base de sa politique.
Le Sultan a exprimé également le désir d'éta-
blir des rotations amicales avec l'Autriche et a
ajouté que dans ce but la Porte ferait tous ses
etïorts pour amener un arrangement des ques-
tions pendantes entre la Porte et l'Autriche.
Le (rrand-vizir a déclaré à l'envoyé serbe
M. Philippe Cristitch que la Porte désire entre-
tenir les meilleures relations avec la principauté.
Londres, le 9 décembre.
On télégraphie de Philippopoli au ?*MttM que le
gouverneur russe de la Roumélie orientale a
présenté à la commission internationale une de-
mande de 23 initiions de francs pour couvrir les
dépenses du corps d'occupation de 2!('
d'avril 1819.
Saint-Pétersbourg, le 9 décembre.
On annonce que la démission du général Tima-
cheff. ministre de l'intérieur, est un fait accompli,
et le bruit court, en outre, que le comie Tolstoi.
ministre de l'instruction publique, a l'intention
de se démettre de ses fonctions. On dit qu'il sera
remplacé par le prince Lieven, adjoint du minis-
tre des dom~ine~ · r.:
Berlin, le 9 décembre.
Le prince Gortchakon' a été reçu par l'empe-
reur et par le prince impérial. Il partira ce soir a
onze heures pour Saint-Pétersbourg.
Rome, le 9 décembre.
Dans les cercles cathotiques on assure que le
prince de Bismarck n'est pas disposé & consulter
a l'empereur l'amnistie en faveur des évêques et
des prêtres condamnés pour contraventions aux
lois de mai.
Le prinee-chaneelier me consentirait à amnis-
tier que ceux qui en feraient la demimde expli-
cité, avec une déclaration de soumission aux lois
de mai.
Le Vatican examinera s'il est possible d'adhé-
rer à ces conditions.
Bristol, le 9 décembre.
La<:West ofEngland South Wales district Bank »
a suspendu ses paiemens par suite des nombreu-
ses demandes de retrait des fonds qui lui avaient
iété confiés.
Le passif s'élève a 3,SOO.OOO liv. st.
La responsabilité des actionnaires n'est pas li-
mitée.
Alexandrie, le 8 décembre, soir.
Le conseil des ministres, agissant d'accord
avec la caisse de la dette publique, a décidé de
réunir les fonctions des contrôleurs généraux an-
glais et français.
Le ministre des finances nommera un contrô-
leur général mais, afin de rauërmir encore plus
les garanties données aux porteurs d'obligations
égyptiennes par les décrets du khédive en date
du 4 mai et du 18 novembre 1876. relativement
aux provinces spécialement désignées pour le
service de la dette publique, un détégué de la
caisse publique contrôlera les comptes, afin de
vérifier si les impôts personnels concordent bien
avec les dispositions budgétaires.
Madrid, le 8 décembre, soir.
M. le comte de Solms, le nouvel ambassadeur
d'Allemagne a Madrid, est arrivé ce matin.
Par décret en date du 8 décembre, M. Emile-
Auguste Chartes, membre correspondant de
l'Institut, recteur de FAc~démie de Montpel-
tie< e~t nommé rfcteur de l'Académie d'*
Lyon en remplacement de M. Dareste de la
Chavanne, mis en disponibilité.
Par le même décret, M. Albert Dumont, rec-
teur de l'Académie de Grenob!e. est nommé
recteur de l'Académie de Montpellier en rem-
placement de M. Charles.
Les prochaines élections sénatoriales
sont toujours la grande préoccupation du
moment, et, lors même qu'on évite d'en
parler, on y songe, on les prépare, on s'y
prépare. On sent que le scrutin du 5 jan-
vier est dès aujourd'hui la question prin-
cipale, presque la seule, et, comme les
résultats de ce scrutin sont prévus, les
uns s'efforcent d'en atténuer, et les autres
d'en exagérer les conséquences. La droite
emploie ses enbrts à maintenir, même après
cette date fatidique, la situation actueDe,
et les impatiens de la gauche voudraient
que, dès le lendemain, tout fût changé
dans le gouvernement, hommes et choses.
Le but que poursuit la droite est d'ef-
frayer le pays sur les conséquences du
vote qu'il va être appelé à émettre. Si
l'on en croit les journaux de la réaction,
le péril est menaçant, et, pour employer
l'expression à là mode au bon vieux
temps révolutionnaire, Càtilina est aux
portes de Rome, c'est-à-dire le radicalisme
à la porte du Sénat. Le Maniteste des
droites, si longtemps attendu et si vite
oublié, n'avait d'autre objet que de faire
apparaître ce danger dans toute son hor-
reur mais personne n'a pris au sérieux
ni le Manifeste, ni le spectre qu'il évo-
quait. A tort ou à raison, lé pays ne croit
pas aujourd'hui au radicalisme. On re-
doute surtout les maux auxquels on
a été le plus immédiatement exposé, et
les souSrances de la veillé font presque
oublier celles de l'avant-veille. Depuis
plusieurs années, depuis le 24 mai 1873,
la France est agitée, inquiétée, troublée
par les entreprises ou par les intrigues de
la réaction, et c'est contre le retour de
cea accidens qu'elle cherche des garanties
efficaces. La composition actuelle du
Sénat, de ce même Sénat qui a voté la
dissolution de la Chambre des Députés,
entretient dans les esprits une in-
vincible méfiance du présent et de
l'avenir. On ne croira jamais que la
majorité de la Chambre haute soit
républicaine, même par résignation, ni
qu'elle puisse le devenir. Les prétendus
constitutionnels ont montré à maintes
reprises une colère sourde, une haine
obstinée contre nos institutions; com-
ment, du jour au lendemain, leur cœur
pourrait-il changer? Comment soutien-
draient-ils avec autorité l'édifice qu'ils se
sont appliqués si ostensiblement àminer et
à renverser ? On n'ajoute aucune foi à ces
conversions soudaines, et voilà pourquoi
nous avons tous lesentiment plus ou moins
réfléchi de l'instabilité et du défaut d'har-
monie de nos institutions. Sans doute,
après l'épreuve de l'année dernière, la ré-
action est réduite à l'impuissance. Elle se
tait, elle se dissimule, elle se cache; mais
a-t-elle sincèrement désarmé ? Non elle
s'est réfugiée dans la droite du Sénat
comme dans une dernière forteresse où
elle attend l'occasion propice, le moment
favorable. Grâce à une coalition anor-
male, elle conserve la majorité dans une
de nos deux Chambres, et si elle ne s'en
sert pas encore, qui l'empêcherait de s'en
servir plus tard et de pousser contre la
république un de ces assauts furieux
dont nous avons déjà tant souffert ? 2
Voilà ce que tout le monde pense. Aussi,
lorsque les journaux de la droite nous
parlent de constituer dans le Sénat une
droite républicaine; lorsqu'ils nous invi-
tent à nous diviser en whigs et en tories;
lorsqu'ils nous assurent que leurs
amis, nos adversaires d'hier, sont tout
disposés maintenant à se rallier à la
république et à travailler à sa conser-
vation, il est impossible de ;yoir da.ns<
les assurances qu'ils nous donnent au-
tre chose qu'une manœuvre électorale.
Ce n'est pas seulement à la veille du 5 jan-
vier qu'il fallait adopter cette attitude; il
fallait depuis longtemps parler ce langage,
et surtout en tenir les promesses.
Il est trop tard maintenant. L'opinion est
faite. Les électeurs jugeront les candi-
dats d'après leurs actes, et non pas d'a-
près les prospectus plus ou moins habiles
qu'on pourra leur présenter.
Quel sera donc le résultat des élections
du 5 janvier? Elles donneront, personne
n'en doute, la majorité aux républicains;
mais il s'en faut de beaucoup qu'une ma-
jorité républicaine soit nécessairement t
radicale. La confusion vraiment grossière
que l'on a faite entre ces deux termes est
bonne peut-être pour la polémique, mais
aucun esprit sérieux ne saurait en faire
la règle de son opinion et de sa con-
duite. Il suffit d'ailleurs de jeter les
yeux sur le Sénat pour s'assurer que
les radicaux n'y seront pendant bien
longtemps encore qu'une infime mino-
rité; et ceux qui connaissent le travail élec-
toral qui se prépare savent que les candi-
dats de la gauche sont partout aussi modé-
rés que républicains. Qu'on se rappelle les
trois élections simultanées qui viennent
d'avoir lieu pour trois sièges inamovibles.
Quels étaient nos candidats ? Etaient-ils ra-
dicaux ? Pouvaient-ils inspirer les moin-
dres craintes pour les intérêts conser-
vateurs ? Le même esprit qui avait fait
choisir MM. de Montalivet, Gresley et
André comme candidats des gauches
contitlue de nous inspirer. Les électeurs
pourront voter hardiment pour les candi-
dats républicains. En fermant une brèche
dans les murs de défense de la république,
ils n'en ouvriront pas une sur les prin-
cipes conservateurs.
La conséquence des élections du 5 jan-
vier ne sera donc pas de changer de fond
en comble la politique suivie par le gou-
vernement actuel, mais de l'affermir, de
l'assurer, de la rendre plus libre et en
même temps plus active. Il y avait, un
désaccord latent, s'il est permis de se ser-
vir de ce terme, non pas entre le minis-
tère et la Chambre, mais entre la Cham-
bre et le ministère d'un côté et le Sénat de
l'autre. Ce désaccord n'existera plus, l'har-
monie sera rétablie voilà tout! Nous ne
voyons là aucun motif pour opérer dans
le gouvernement lui-même les change-
mens dont quelques journaux ont parlé
et peut-être ces journaux se sont-ils un
peu trop pressés de partager et de vendre
en détail la peau de l'ours avant de l'a-
voir tué. Tout ce que nous demanderons
au ministère après le 5 janvier, ce sera
de profiter de la situation plus nette et
mieux définie qui lui sera faite, pour gou-
verner avec une initiative plus ferme et
plus hardie. Jusqu'à ce jour, par suite
d'une convention tacite mais facile à
comprendre, l'abstention de tout ce qui
n'était pas absolument indispensable a
été la règle généralement suivie. La Cham-
bre a employé beaucoup de temps à vé-
rifier les pouvoirs de ses membres; le mi-
nistère a fait plus d'administration que de
politique; oh a évité les questions qu'on
n'était pas sûr de pouvoir résoudre. Le
Sénat n'était-il pas là avec sa mauvaise
humeur, avec ses dispositions reconnues
à tout entraver ou empêcher ? R Après
le 5 janvier, l'esprit du Sénat sera
changé il sera tout aussi conser-
vateur qu'aujourd'hui, mais il sera ré-
publicain, et, par-dessus tout con-
ciliant, bienveillant, disposé & a~.
prouver au lieu de dénigrer, à sou-
tenir au lieu d'ébranler. Si l'on de-
mande alors au ministère un programme
plus concret et une action plus énergique,
on auraraison, et certainement le ministère
ne fera pas défaut à la situation. Les élec-
tions sénatoriales auront précisément
pour résultat d'imprimer à nos insti-
tutions et aux pouvoirs qui les repré-
sentent un mouvement qui avait été
non pas suspendu, mais ralenti. C'est
pour cela que nous attendons le 5 janvier
avec confiance, sans redouter les périls
imaginaires que la droite prophétise,
ni les perturbations que quelques per-
sonnes, à gauche, croient indispensables.
Le seul changement, c'est que, pour le
Sénat comme pour la Chambre et le mi-
nistère, la république sera désormais une
vérité.
FRANCIS CHARMES.
II faut espérer que, en votant la loi des
recettes, le Sénat ne voudra pas jeter de
nouvelles lumières sur la nature et le rôle
comparés des lettres de change et des
chèques. Rien n'est moins lumineux que
ces discussions, et il s'agit d'aiMeurs d'une
question qui n'est pas très compliquée et
qui n'a pas besoin de si grands éclaircis-
semens.
Tous les effets de commerce sont de-
puis bien longtemps assujettis à un droit
de timbre. Ce droit était de 50 c. pour
.000 fr. avant la dernière guerre; il a été
porté depuis à 1 fr. et ensuite à 1 fr. 50 c.
L'impôt est lourd et très gênant pour les
affaires, dont il est loin d'avoir augmenté
le nombre. Au moment où la taxe a été
triplée, l'Etat percevait environ 14 mil-
lions de droits de timbre sur les effets
négociables; il en perçoit aujourd'hui 33,
mais il devrait en percevoir 47 ou 48,
avec une 'taxe .triple, si' le nombre des
effets qui chaque année produisaient
400,000 fr. de plus avait continué de se
développer. On peut être par là persuadé
que la lourdeur de l'impôt a été nuisibië
aux transactions aussi n'est-il guère d'é-
conomistes qui n'aient recommandé de l'al-
léger lorsqu'on croirait le moment venu de
dégrever les impôts. Telle industrie ou tel
commerce souhaitait que ce fût par les sa-
vons qu'on commençât, ou par les huiles,
ou par la chicorée, ou par le papier, et na-
turellement ils ne s'entendaient pas tous
pour fixer l'ordre du dégrèvement; mais
tous étaient d'accord pour obtenir la di-
minution du droit de timbre des effets né-
gociables, comme pour réclamer la sup-
pression de l'impôt de la petite vitesse sur
les transports des chemins de fer.
Arrive la loi de finances qui mainte-
nant n'attend plus que le vote du Sénat,
et le droit de timbre sur les effets se
trouve diminué des deux tiers. Le minis-
tre des finances a été le premier à dire à
la commission du budget que dès le mo-
ment qu'elle tenait à s'engager dans la
voie des dégrèvemens et s'occupait des
effets de commerce il n'y avait rien
de mieux à faire que de ne pas
s'arrêter en chemin et de revenir direc-
tement à l'impôt de 50 c. pour 1,000 fr.
Il est à peu près certain en effet que la
détaxe des deux tiers ne ramènera pas à
10 ou 11 millions le produit de l'im-
pôt, qui est de 33 n'illions comme nous
venons de le dire, mais que le nombre
des effets revenant au chiffre d'avant
1874 et reprenant le mouvement ascen-
sionnel qui a été interrompu, la percep-
tion du droit procurera 15 ou 16 millions
pour commencer.
Mais la commission du budget n'a pas
voulu compter sur cette plus-value en
opérant le dégrèvement, et, comme elle
entendait que le Trésor ne perdît pas
20 millions et qu'il n'en perdît que 15, elle
a pensé qu'il était possible de lui procurer
5 millions de ressources en établissant
l'assimitation entre les effets de commerce
ou les lettres de change et les chèques
tirés et payables de place à place. Ges
chèques taxés eux aussi à 50 c. pour
1,000 fr., le Trésor trouvera les 5 millions
dont on désire ne pas le dépouiller.
L'objection ne s'est pas fait attendre.
Pourquoi frapper les chèques ? Ce n'est
qu'un instrument de paiement. Lorsque
la loi s'est occupée des chèques pour la
première fois c'était en 1865 et
qu'elle leur a donné une existence lé-
gale, il était stipulé que pendant dix
ans au moins ils seraient exempts de
tout impôt. Le législateur avait à cœur
d'encourager l'emploi des chèques qui
ne sont pas des effets commerciaux et
qui sont d'un usage si commode. En
même temps n'aident-ils pas à consti-
tuer des épargnes par la facilité donnée
au dépôt et au retrait d'un argent qui
sans cela ne s'agglomérerait pas et res-
terait improductif, au détriment de la so-
ciété comme des particuliers ? 9
Pourquoi les frapper ? Mais tout sim-
plement parce que, depuis 1870, nous
avons dû passer par-dessus bien des im-
munités, et déjà la loi de 1871 a établi sur
les chèques, quels qu'ils soient, une taxe
fixe de 10 c., et la loi de 1874 une taxe de
20 c. quand ils sont émis et payables de
place & place. Il ne manquait pas dès lors
de personnes M. Mathieu-Bodet par
exemple qui, sans assimiler com-
plètement le chèque tiré de place à
place à là lettre de change, étaient t
d'avis de les imposer proportioaneUetneot
à leur valeur, 3t leur raison était que
le chèque de place à pi ce avait cesse
d'être un pur instrument de paiement
pour devenir un instrument de crédit et
de liquidation tout aussi bien que la
lettre de change. Cet avis u'a point pré-
valu, parce qu'il n'était pas avéré encore
que le mal fût bien grand et que d'ail-
leurs il était déjà assez pénible d'imposer
les eSets de commerce à un droit triple
du droit ancien.
Mais, avec le temps, il est devenu im-
possible de douter que des abus graves ne
se commettent et que très généralement
l'on ne se serve des chèques à distance,
non pas pour eSectuer le retrait de dé-
pôts réels, mais pour faire des actes
de commerce en évitant de payer
les droits qui seraient dus pour des
effets négociables. Cette facilité d'élu-
der la loi et de frustrer le Trésor d'un
revenu n'est pas à la portée de tout le
monde. Il n'y a, bien entendu, que le né-
gociant à l'aise qui puisse en bénéficier;
celui qui signe des billets, et surtout ce-
lui qui est obligé de les renouveler, ne
peut éviter de passer sous le joug, et de
là une inégalité, une injustice qu'il e~t as-
surément très naturel d'avoir voulu faire
disparaître.
Ainsi que l'a remarqué M. Léon Say,
le droit de timbre, qui est un droit sur
les affaires, ne peut dégénérer en un
droit sur le taux de l'escompte qui ne
serait payé que par les petits com-
merçans et qu'on fasse demain ou
qu'on ne fasse pas une loi pour mieux
dénnir le chèque et l'empêcher de deve-
nir un instrument de crédit et un acte de
commerce, en éclaircissant l'article de la
loi de 186S où il est parlé de « fonds por-
tés au crédit d'un compte », l'Etat a par-
faitement le droit de se défendre dès a
présent si le chèque s'est substitué à la
lettre de change, s'il a rendu les lettres
de change et les eSets de commerce plua
rares, s'il a diminué ainsi les recettes que
devrait encaisser le Trésor, et s'il est ma-
nifeste que, tandis quo les grosses aGaires
échappent à l'impôt de ce'te façon, les pe-
tites le subissent dans toute sa rigueur.
Ah nous n'en saurions disconvenir, il
vaudrait bien mieux théoriquement qu'il
n'y eût d'impôt ni sur les chèques ni sur
les eoets et que la circulation des ri-
chesses fût libre, sans qu'on s'ingénie à
distinguer celles qui sont à l'état de for-
mation de celles qui sont entièrement for-
mées et nous serions heureux de n'avoir,
comme les Anglais, qu'une taxe uniforme
de 1 penny sur les eNets et sur les chè-
ques mais l'état de nos finances ne nous
permet pas de ne les traiter que comme de
simples quittances.
L'Etat prend ses précautions pour ne
pas être plus longtemps frustré de ce que
lui devraient les enets de commerce que
l'usage irrégulier du chèque a supprimés
il est impossible de l'en b!amer, surtout
si l'on considère qu'au moment même
où il se met sur là défensive, au nom
de l'intérêt général, par l'égalisation
du traitement des chèques de place
à place et des effets négociables, il
renonce à plus de 20 millions d'im-
pôts sur ce que les effets négociables lui
valaient. On lui dit que, désirant limiter
sa perte à 15 millions, il a tort de comp-
ter que l'égalisation de traitement lui rap-
portera 5 miiïions, parce que les chè-
ques de place à place vont disparaître. Il
peut répondre qu'il n'en sera que plus
sûr de toucher lés 5 miDions, parce
que les chèques qui disparaîtront seront
remplacés par des ëS'ets. Mais les chèques
ne disparaîtront pas, parce que la loi
nouvelle ne soulage pas seulement les
eSets négociables et qu'elle soulage aussi
les chèques.
Il est vrai que l'allégement de la taxe
ne concerne que les chèques de la moin-
dre valeur, mais il n'en est pas moins
réel. Le chèque de place à place paie au-
jourd'hui un droit 6xe de 20 c., qu'il soit
de 100 fr. ou de 100,000 fr. Le chèque de
100 fr. ne paiera plus que 5 c., à raison
du droit proportionnel égalisé de 50c. pour
1,000 fr. sur tous les instrumens de cré-
dit et de liquidation; le chèque de 200 fr.
ne paiera que 10 c., et c'est seulement au-
dessus de la valeur de 400 fr. que If chè-
que de place à place paiera plus qu'il n'a
payé jusqu'à ce jour. On ne peut donc
pas dire qu'il y ait là, à propremet't par-
ler, une création d'impôt sur les chèques
pour compenser l'enet du dégrèvement des
enets et quand on sait que les trois quarts
des affaires donnent naissance à des es-
comptes qui ne portent pas sur plus de
500 fr. on est bien obligé de reconnaître
que, même en ce qui touche aux chèques,
la loi est une loi bienfaisante.
Restons-en sur ces considérations qui
nous semblent imposer la conviction. Il
y avait lieu de se demander si les articles
de la loi de Snances qui égalisent le trai-
tement des chèques de place à place
et des enets de commerce n'opéraient
pas un dégrèvement fâcheux pour le Tré-
sor et pour le bon ordre des budgets
mais à coup sûr le dégrèvement une fois
décidé ne pouvait être que bien accueilli
par le commerce, et il ne frois&e aucun
intérêt respectable. C'est aussi ce qu'en &
pensé la Chambre des Députés, et si
quelque chose étonne dans la discussion
et dans le vote qui l'a suivie, c'est que 1&
politique ait trouvé encore le moyen de
s'y faire sa. part~ A uaa vingtaine d'e.xcep-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.12%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.12%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4606474/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4606474/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4606474/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4606474/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4606474
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4606474
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4606474/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest