Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-24
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Description : 24 novembre 1878 24 novembre 1878
Description : 1878/11/24. 1878/11/24.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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rëgences du Maroc et de la. Tunisie,
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au moyen d'une valeur payaMe à Paris ou de.
mandats-poste, soit internationaux, soit francaia,
en AMemagne, en Autriche, en RussiOt
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payaDieàParis.
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JOCMAL CES DEBATS
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E. C. LohdoTi, MM. ~W.-M. Smtth et Soa,
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ABruMUes;à t'O/Mee~ pMMMadeleine, .dams les kiosques et dems ieB*m-
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1, Les annonces sont reçues
chez MM. )FttucJhey, t~Mte et€
t 8tB~cadeia..Bourse, ~l
j et au bureau du JOMturAiL)
elles doivent toujonraëtreagreees par la rédaction.
-PAMS
r .r. c' ~A
~s SAMEBÏS5 NOVEMBRE
"~r~
Le Paiement anglais est convoqué po~f~
1er 5 décembre. Cette réunion anticipée
des Chambres britanniques est l'exécu-
tion de la promesse faite par le comte
BeaçonsSeld dans sa réponse S.!a de-
mande d'audience présentée par lord
Lawrence il y a quelques jours. Le Par-
lement va donc être immédiatement saisi
de la question de là guerre avec l'Afgha-
nistan, et M. Gladstone pourra accuser
tout a son aise le gouvernement d'avoir
vipléTActe de :18S8. Mais; moins encore
que ses interpellations sut la politique du
cabinëflors du conflit turco-russe, les
discours qu'il pourra prononcer, ont
chance de diviser la majorité. Lors-
que le pays est engagé dans une
guerre dont les conséquences peuvent
être des plus graves pour la. puissance
et. pour le prestige de l'Angleterre, il
n'y a que de rares individualités qui se
croient le droit de critiquer !a conduite
du gouvernement, au risque de l'aSaiblir.
Quand la guerre sera terminée, l'exa-
men de la question sera fait tout à loisir
et sans les mêmes inconvéniens. Alors,
tous les comptes pourront être deman-
dés et devront être rendus. Aujour-
d'hui, il en serait autrement, et, singu-
lière rencontre M. Gladstone et ses amis
se trouveraient encore une fois faire
campagne avec les hommes d'Etat et les
écrivains russes. Ces derniers n'ont pas
assez de sarcasmes pour « le manque
? absolu d'esprit de suite dans la poli-
B tique de l'Angleterre vif-à-vis de l'Af-
» ghanistan et raillent agréablement les
craintes qu'inspirent aux Anglais les
progrès récens de la Russie sur la
frontière nord des'Etats; de l'émir de,
Caboul. L'Angleterre, à les entendre,
a bien tort de s'inquiéter des diver-
ses expéditions qui, il y a quelques
mois à peine, s'avançaient jusqu'à Merv
elle n'a aucune raison de s'alarmer lors-
qu'elle compare la manière dont sont re-
çus ses ambassadeurs avec l'accueil qui
est fait aux envoyés russes enfin, pour-
quoi tiendrait-eUe compte des discours
que le général Kauf manu, gouverneur du
Turkestan, adresse aux envoyés afghans
à Taschkent ? Nous avons donné hier
le texte du dernier de ces discours,
et peut-être comprendra-t-on pour quelle
raison l'Angleterre a cru devoir prendre
l'éveil et pourquoi elle fait preuve, en cette
,aSaire, d'impatience et d'irritation. Il est
possible, d'ailleurs que le Parlement
trouve la question fort simplifiée au mo-
mentde sa réunion. Les dépêches arrivées
depuis deux jours ne font pas prévoir que,
les Afghans opposent aux troupes anglo-
indiennes une bien longue résistance. Le
gros des iorces anglaises qui opère avec
Peshawer pour base a forcé sans coup férir
le défilé de Khaïber et a pris possession du
fort d'Aii-Musjid qui le défendait, et qu'on
disait pouvoir opposer une sérieuse résis-
tance. D'un autre côté, une colonne opé-
rant aûsud a occupé Sibi, localité située sur
lairontièredu Beloutchistan et point straté-
gique important qui commande l'une des
deuxroutesquimènentdecette contrée dans
l'Afghanistan. Le seul ennemi vraiment re-
doutable qu'auront à vaincre les troupes
expéditionnaires est le froid qui sévit en ce
moment avec la dernière rigueur sur
ces plateaux et dans ces défilés dont
l'altitude varie, en moyenne, de 2 à 3,000
mètres. Quant à la force de résistance des
troupes afghanes, on peut la considérer
déjà comme fort ébranlée, sinon même
comme rompue.
Les dernières nouvelles de Constantino-
ple annoncent que les Arméniens ne sont
pas sans inquiétude en ce qui concerne
l'application des réformes en Arménie. La
résolution de la Porte de commencer l'exé-
cution des réformes par la Syrie leur a
enlevé la plus grande part des espé-
rances que leur avait fait concevoir la
convention du 4 juin. Il leur reste, il
est vrai l'article Cl; du traité de
Berlin, aux termes duquel la Porte
s'est engagée à réaliser « les amélio-
B rations et les réformes qu'exigent les
B besoins locaux dans les provinces habi-
tées par les Arméniens, et à garantir leur
m sécurité contre les Circassiens et les
B Kurdes."De plus, l'article se termine
par ces mots dont la valeur ne saurait être
contestée La Porte donnera connais-
je sance périodiquement des mesures prî-
B ses à cet effet aux puissances qui en
B surveilleront l'application. » Le pré-
texte invoqué jusqu'ici par la Porte pour
éluder l'exécution des réformes est, comme
on sait, la pénurie du Trésor ottoman mais
peut-elle espérer le faire accepter lorsqu'il
s'agit d'un engagement si formel? Puis,
n'est-ce pas véritablement son intérêt d'ap-
pliquerefûcacementles réformes promises?
Efficacement, c'est-à-dire loyalement, avec
le concours de l'élément indigène chré-
tien, dont la fidélité n'a jamais été mise en
doute, et dont le dévouement à la Porte
a résisté à toutes les persécutions et à
toutes les souffrances. Il y a quelques
jours, M. Layard, ambassadeur d'An-
gleterre à Constantinople, répondait à une
députation arménienne qui était venue
solliciter son appui en faveur de l'exécu-
tion des réformes promises, que le Sul-
tan était le père des .Arméniens aussi
Men qtte~ des Kurdes. Assurément, cette
réponse est toucnante. Mais le premier
devoir d~in père n'est-il pas d'avoir une
solUcit~e égale pour tous ses enfans, et
une prétérence pour quelqu'un
'ler jusqu'à permettre que l'enfant terrible
qui est le préféré jouisse de toutes les
immunités à l'exclusion des autres ? 9
BOURSE DE PAMS
~têtttM M 22 te 23 tttM'tte. Bàtnxè
'?~
Comptant, te M., 7668, ,t0./t
Fin cour. ?660. '!6Mt/2 21/2
,9~/0 .<,F~
Amortissable.
~m~MiO~. M <').f.
Fin cour.')9 S. 79 71,2 21/2
~t/*o/e
Comptant tt!6 M M6 90 .j~
~e/Gomptantm 4S Fimcout.H25212112.49. 712 2
«ttMf «W 'aST~~t-'
PETITE BOURSE DU SOIR.
SmpMiMSO.'O. H2fr.461/4.
FIoMns (or). M.
Banque ottomane.. <7i)fr.25.
Sans atTaires.
TTétégMpMe piptvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Lahore, le 23 novembre.
La troupes anglaises ont occupé sans résistunce
Sibi, place située au sud de l'Afghanistan, très
près de la frontiere du Beloutchistan.
Lahore, le 23 novembre.
Le rapport officiel du général Bro~ne. com-
mandant en chef. sur la prise d'AIi-Musjid.
constate qu'on a pris dans cette place dix canons
et beaucoup de mulets. La deuxième brigade.
sous les ordres du colonel Tytter. a coupé la re-
traite à l'ennemi et fait de nombreux prisonniers.
Les troupes anglo-indiennes ont eu, avant t'oc-
cupation d'A)i-Mu<.)id,-dans le combat d'artil-
lerie de jeudi, 2 ofttciers tués et 1 btesse. et 30
à, 4~ soldats tués ou blessés. Le tir des Afghans
était habilement dirigé.
Le corps d'armée du général Browne s'est
avancé aujourd'hui jusqu'a Jurque. Il sera lundi
à:Khana.
.Lahore, le '23 novembre.
Les forces sous le commandement du général
Btddutph, ainsi que les troupes sous les ordres
du major Sandeman, se sont avancées dans la di-
rection de Pishin.
On ne s'attend à aucune résistance de ce côté.
Londres, le 23 novembre.
Un avis officiel annonce que le Parlement an-
glais se réunira le 3 décembre.
Lord Beaconsfield a eu aujourd'hui une au-
dience de la reine au château de Windsor.
Londres, le 23 novembre.
M. Gladstone a adressé au Comité afghan une
lettre disant que le gouvernement a violé l'Acte
de 1M8. dont l'objet ét~it d'empêcher )e gouver-
nement de se soustraire au contrôle du Parle-
ment.
Le Comité afghan a résolu de s'organiser sur
une base permanente.
Le .0Jamrood:'
« La garnison d'AIi-Musjid s'est retirée précipi-
tamment, abandonnant 21 canons, 40 ou su bles-
sés et tous ses approvisionnemens.
& Les Anglais ont fait un certain nombre de
prisonniers, y compris le commandant afghan.
& On croît que la résistance des Afghans est
rompue. »
Londres, le 23 novembre.
Une dépêche du vice-roi des Indes, datée du
22, annonce que la brigade du général Robert
s'est avancée hier dans la vallée du Kurum
sans rencontrer de résistance, et a occupé deux
petits forts qui avaient été évacués par les Af-
ghans avant l'arrivée des troupes aag)aisés.
Les habitans du pays témoignent aux Ahgiaia
des sentimens amicaux.
Rome, le 23 novembre.
Le général Garibaldi a envoyé à M. Cairoli la
dépêche suivante <: Un baiser à vous, félicita-
tions au roi d'Italie. &
De grands préparatifs sont faits à Rome pour
la réception de LL. MM. qui arrivent demain.
Les journaux expriment leur satisfaction pour
lès démonstrations de la presse étrangère a l'oc-
casion de l'attentat dirigé contre le roi.
On continue à arrêter les internationalistes
dans quelques villes. A Pise, on en a arrêté trois.
comme complices du crime commis dans cette
ville le 20 novembre.
On assure que des documens compromettons
ont été saisis a Padoue dans des perquisitions
faites chez trois internationalistes.
Londres, le 23 novembre.
La grande-duchesse de Mecklembourg-Strélitz
est partie hier soir pour Paris.
On mande de Pesth au MMM
exprimer à l'empereur Alexandre sa satisfaction
pour. les assurances paciHques qu'il a données et
l'espoir que ces assurances seront suivies par des
actes tels que la réduction de l'armée d'occupa-
tion. &
Le 3yo?'MM: Po~< publie la nouvclie suivante
de Berlin
< La Post annonce que par suite de la présence
à Copenhague du duc de Cumberland, le repré-
sentant de l'AHemagne et son secrétaire de lé-
gation ont quitté tout dernièrement Copenhague,
ne laissant personne pour représenter ofHcieHe-
ment ce pays.
Ce départ a produit un grand étonne-
ment.
On assure, dit la même dépêche que la Rus-
sie, à la suite de la résistance de la~ Roumanie et
de l'Autriche, parait disposée à abandonner sa
demande d'un droit permanent de passage à tra-
vers la Dobrutscha.
Le .Pa~y ~M~apA annonce, dans une dé-
pêche de Vienne, que le comte Zichy a réussi
finalement à établir un compromis satisfaisant
relativement à l'occupation de Novi-Bazar.
Une convention sur ce sujet entre la Porte et
l'Autriche sera signée la semaine prochaine peut-
être.
Berne, le 22 novembre, soir.
Des négociations sont entamées entre la Suisse
et la France relativement & la prolongation du
traité de commerce, dont le terme expire au
1"'janvier 1879.
On pense que ces négociations aboutiront &
une prolongation de six mois ou un an.
Constantinople, le 22 novembre, soir.
Mazhar Pacha, commissaire turc envoyé en
Grèce pour empêcher l'émigration, est revenu.
Constantinople, le 22 novembre.
Chakir Pacha est parti pour Livadia. Il recevra
à Odessa une lettre du Suttan remerciant le czar
de ses déclarations au sujet de l'exécution du
traite de Berlin, et le priant d'user do son in-
fluence pour arrêter l'insurrection de Macédoine.
Constantino p!e, le 23 novembre.
La commission pour l'organisation adminis-
trative de la Roumélie a adopté a. une grande
majorité une motion proposée par les commis-
saires turcs pour le rapatriement des émigrés de
Roumélie. le maintien de leurs droits antérieurs.
la restitution de leurs immeubles, l'indemnité
qui pourrait leur être due pour leurs meubles et
approvisionnemens mis sous séquestre, et enfin
la faculté de nommer des mandataires pour le
cas de retard dans le rapatriement df.s exilés.
En conséquence, la Porte a décidé d'envoyer
une circulaire aux grandes puissances, demandant
leur appui sur ce sujet.
Constantinople, le 23 novembre.
On assure que la nomination des membres de
la-commission chargée de délimiter les frontières
grecques sera prochainement sanctionnée.
On assure, également que la Porte serait dis-
posée à accepter la proposition de l'Autriche re-
lativement à Novi-Bazar.
Cette proposition réserverait te druit pour
l'Autriche d'occuper trois points stratégiques dé-
terminés d'avance, en même temps qu'elle spé-
ciCerait l'engagement de les évacuer sur la de-
mande do la Porte.
Madrid, le 23 novembre.
La 6'<:c<entre l'Espagne et l'Allemagne.
L'article 9 comprend les associations illégales,
ayant pour but l'attaque des personnes et dé là
propriété.
Le Reichstag a voté il y a quelques
semaines une loi sévère contre les ten-
dances de la démocratie socialiste, et
cette loi a été si bien appliquée, qu'il ne
doit plus rester en Atlemagne ni une as-
sociation ni un journal de l'opinion pro-
scrite. Pour être plus sûr de ne pas
laisser échapper les coupables, la po-
lice a préféré même atteindre quelques
innocent, c'est-à-dire qu'elle a usé de
son droit de suppression à l'égard de cer-
taines associations dont le caractère po-
litique pouvait au moins être contesté.
Le socialisme se trouve privé ainsi de
tous ses moyens de propagande orga-
nisée, et l'on peut se demander quel sera
l'eSet de ces mesures énergiques qui
ont été prises dans toute l'Allemagne,
sauf peut-être en Bavière, avec un en-
semble et une précision tout à fait re-
marquables.
La situation de nos voisins au double
point de vue social et économique reste
aujourd'hui ce qu'elle était avant l'appli-
cation de la loi; car les mêmes causes
de mécontentement subsistent dans la
population ouvrière, et il ne peut y avoir
rien de changé aux aspirations déréglées
qu'a engendrées la misère succédant à
des .rêves de prospérité. En un mot, les
conditions par lesquelles l'éclosion du s.o-
cialisme a été favorisée tendront à pro-
duire les mêmes effets jusqu'à ce que les
réformes économiques dont le gouverne-
ment prépare le programme aient modifié
profondément, si elles doivent y réussir,
le milieu dans lequel vivent les travail-
leurs. Il serait hasardeux de recher-
cher dès à présent quelle sera l'ef-
ficacité de ces remèdes. Le déplace-
ment de l'assiette de l'impôt, un retour
modéré au libre-échange sous le nom de
politique de représailles, le commerce et
t'industrie favorisés par l'abaissement des
tarifs de chemins de fer et au moyen
d'une accession progressive des ~oies fer-
rées au domaine de l'Etat, le développe-
ment des institutions de prévoyance
et la création de cités ouvrières imitées
de celles qui existent à Mulhouse, peut-
être enfin, potfr tout dire, l'inauguration
d'une sorte de socialisme d'Etat substitué
au socialisme populaire, tous ces moyens,
dont quelques uns ont une valeur abso-
lument contestable, pourront donner de
bons résultats, mais ils ne les donneront
qu'assez tard. Pour le moment, ce qui
intéresse c'est de savoir ce que fe-
ront, en attendant les améliorations
promises, tous les socialistes, ouvriers
et petits employés que la loi vient de
soustraire brusquement à l'influence pu-
blique de leurs chefs, de leurs journaux
et de leurs associations.
Dans un pays comme la France, où
l'individu vit le plus souvent isolé, c'e~t-
à-dire où il ne s'engage pas volontiers,
sauf dans les momens d'action politique
nécessaire, au delà du cercle de la fa-
mille, cette question n'en serait pas
une, et les membres des associations
dissoutes redeviendraient vite des citoyens,
frondeurs à la surface, mais bien heureux
au fond d'être rendus à eux-mêmes et au
soin de leurs intérêts personnels. En Al-
lemagne, c'est autre chose. Les Allemands
tiennent de leur race, ou peut-être ils
ont retenu du temps où leur pays
n'étant rien l'honneur d'en faire partie
ne suffisait pas à leur ambition, un be-
soin irrésistible d'appartenir à des groupes
constitués. Il n'est pas en Allemagne d'ou-
vrier ou de bourgeois qui ne soit mem-
bre et membre agissant de cinq ou
six Sociétés, Sociétés professionnelles,
Sociétés de divertissement ou d'étu-
des. On peut même dire que ces,
groupes persistans qui ont aidé jadis
à l'unification de l'Allemagne sont
aujourd'hui un des principaux obs-
tacles qui gênent le prince de Bismarck
dans ses efforts pour en achever l'unité.
C'est là une forme insaisissable d'un
particularisme qui se subdivise à l'infini,
mais sans s'émietter jusqu'à l'individua-
lisme, lequel, malgré toutes les apparences
de liberté, offre une prise si facile à l'ac-
tion des gouvernemens. Aussi ne faut-il
pas croire que les socialistes allemands
renonceront à jouer un rôle politique
leur parti se transformera plutôt déjà il
se transforme pour se soutenir et man-
œuvrer sans se blesser au tranchant de
la loi.
C'est sur le terrain municipal que se
portent naturellement les nouveaux ef-
forts du parti, car les ouvriers, les
artisans pauvres et les petits em-
ployés de l'Etat parmi lesquels le so-
cialisme recrute ses adhérens se trou-
vent en nombre dans les villes où la
propagande s'entretient par l'air que
l'on respire en dépit de la police et
des tribunaux. On a signalé le succès
que les démocrates socialistes viennent
de remporter aux élections munici-
pales de Mànhheim sur les candidats
du parti simplement démocratique; mais
ce serait une erreur d'admettre qu'un
pareil iait doive se généraliser, attendu
que le mode électoral n'est pas uniforme,
et qu'en général il est difficile qu'une
candidature socialiste sorte d'une élec-
tion faite à plusieurs degrés et par le
système des classes. L'action des anciens
électeurs socialistes sur le terrain pure-
ment politique pourra être, en revan-
che. a-s'abstenir, il est certain qu'ils aimeront
mieux donner leur vote de mécontens
à tous les candidats avancés du parti
progressiste. Ce dernier parti dont
les principes inspirent l'horreur la p!us
vive au prince de Bismarck, se trou-
vera ainsi probablement renforcé en
nombre et très certainement en couleur
dans le prochain Reichstag.Les nationaux-
libéraux, peu désireux de se laisserconfon-
dre avec ces voisins compromettans, se
porteront pius à droite, et, pour peu que
ta paix avec Rome soit conclue d'ici là,
les élémens d'une forte majorité gouver-
nementale tout à la fois libérale et
conservatrice se trouveront constitués.
Ces conséquences politiques de l'action
engagée contre la démocratie socialiste
sont les seules qu'il soit possible de prévoir
avec quelque certitude. Quant au pro-
blème de l'extinction du socialisme par la
suppression des causes qui l'ont amené,
c'est, comme nous le disions tout à
l'heure, une affaire de temps et d'expé-
rience. Il est probable que les hommes
d'Etat qui gouvernenU'Allemagne connais-
sent leur pays mieux qu'on ne peut le faire
à l'étranger; aussi, avant de nous pronon-
cer sur les mesures réparatrices qu'ijs
préparent, attendrons-nous qu'elles soient
mises à l'essai.
AUGUSTE JACQUOT.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambre avance rapidement dans le
vote des divers budgets. Ceux des cuites
et du ministère de l'agriculture et du com-
merce eut pas~é presque bans discussion
ni amendemeus. Des 18 chapitres du bud-
get des cultes, dont les crédits forment
un total do 53 mitlious 1/2 un seul a
donné lieu à un léger dissentiment entre
le ministre et !« rapporteur de la cum-
mi!isi"n du budget, M. Failières. C'est le cha-
pitre IV, intitule FMa:rM ~/M'~M;z;, cA<~M-
~M c~~ yafOM'M< Ce chapitre est à lui
beul presque tout le budget des cuites,
puisque le crédit afférent s'élève à près
de 40 millions. Les chiffres proposés par
le gouvernement étaient exactement de
40,174,148 ff. Ceux que la commission
avatt adoptés étaient de 39,963,945 h.. soit
une réduction de ~00,000 fr. Cette diu't'rence
portait sur le traitement d'une categorie de
desservans que ie ministre voulait aug-
menter de 100 fr. Cette augmentation n'a pas
été admise. Nous pensons que la Chamnrt:
aurait pu sans incunvéniei.t accorder a
M. Bardoux cette faible somme de 200,000 fr.
destinée aux membres du clergé certaine-
ment les plus pauvres et les plus méritais.
Il est vrai aussi que leurs traitetnens ont été
déjà élevés il y a deux aus. La droite ne caisse
échapper aucune occasion de se plaindre de
la prétendue hostilité de la Chambre contre le
clergé. A entendre &es attaques, le budget
des cultes est battu en brèche, et aujour-
d'hui encore un de ses membres, M. de la
Bassetière, est venu ~parier de persécution.
La vérité, la voici les chinres du budget ac-
tuel des cultes n'ont été ni surpassés ni
même atteints sous aucun des régimes qui
ont précédé la république.
D Après le budget de l'agriculture et du
commerce, dontle~ 24 chapitres et les 34 mil-
lions ont plissé facilement, venait le minis-
tère des finances. Les 2S premiers chapitres
sont votes en quelques minutes. Mais au
vingt-sixième, Pdébat qui a été le seul important ou du moins
le seul intéressant de cette longue séance.
M. René Goblet est monté à la tribune, au nom
de la commission du budget, pour appeler
l'attention de la Chambre et la sollicitude
du gouvernement sur une question délicate:
le règlement de pensions au profit de cer-
tains fonctionnaires de l'ordre politique, pla-
cés, par suite, dans une condition différente
de ces agens purement administratifs de l'Etat
qui, la fin d'une longue carrière où leurs
traitemens onteuàsubirtes retenues d'usage,
reçoivent une pension de n'traite. Tel n'est
pas le cas d'un préfet, par exemple. Il est clair
que sa situation, à ce point de vue, est tout
autre que celle d'un i'gent des finances ou de
l'instruction publique. Toutefois, un certain
nombre d'anciens fonctionnaires politiques
ont obtenu, en ces dernières années, des
pensions accordées en raison « d'infirmités
contractées au service de l'Etat.D Une loi de
1875, complétant les lois organiques de 1790 et
de 1833, a soumis le règlement de la. pension,
dans ce cas. à des formalités tutélaires D faut
notamment les certificats de a'ois médecins
il faut aussi, 'lit M. Gobiet, l'attestation de
l'autorité municipale. Ces diverses for-
malités ont-elles été observées récem-
ment à l'Égard de certains agens du
16 mai? Il en est un entre autres, etjouta
M. Goblet, un ancien préfet, qui a obtenu sa
pension en raison d'une infirmité qu'il aurait
contractée au service de l'Etat. Or, si l'on
examine son dossier, il se trouve qu'un des cer-
tificats attestant cette innrmité lui avait été
délivré NMM< sa nomination Ce préfet, qui a
servi le 16 mai avec ardeur, était déclaré at-
teint de vertiges nerveux, e OrilensonSrait
avant 1871, le certincat l'établit) M. Goblet
concluait en disant: Nous n'entendons paa
retrancher rien du crédit, nous le maintenons
mais nous devons demander au gouverne-
ment de réviser cette catégorie de pensions
civiles.
Ces révélations avaient ému une partie
de la Chambre. M. Lepère, sous-secrétaire
d'Etat du ministre de l'intérieur, est venu
expliquer et juatiner la concession de cette
pension à l'ancien préfet du 16 mai. Il
s'est trouvé en présence d'un dossier régu-
lier. La commission médicale a rendu un avis
conforme. Q~eHe que pût être larépugnance
personnelle ou la déSance du soua-sec'étaire
d'Etat, il ne pouvatt pas, dit-jl, refuser sa
signature. M. Lepëre était, on le sent de reste
df~nsunesitu~tiondélicateetin~rate. M. Gam-
betta, par une intervention des plus heureu-
ses, a rpplafé le débat Pur le vrai terrain, le
terrain des règlesg.'néralesen dehors de toute
personnalité. Encore une fois, il ne s'agit
point de têt ou tel ancien fonctionnaire, il
ne s'agit pas davantage de toucher au crédit
il importe seulement de veiller seruputeuse-
ment à l'exacte application de la loi. L'in-
cident était clos.
B.-V.. »
La, Chambre a nommé aujourd'hui une com-
mission spéciale pour procéder a t'examfu
1° d'un projet portant approbation d'une
convention monétaire et d'un arran~m'.nt
relatif a l'exécutfoa d'un article de cette con-
vention 2* d'un projet portant approbation
d'une Déclaration concernant la fabrication
de la monua'e d'argent rendant l'année 1879,
et signée entre la Franco, la Belgique, la
Grèce. l'Italie et ta Suisse.
Nous avons publié, dans notre précédent
Numéro, l'exposé des motifs de ce dernier
projet et le texte de la Déclaration.
L'~s commissaires élus sont MM. Godet,
Dreux, Laroche-Joubert, Mathé. Marioa, Ca-
mille See, de Tillaucourt, Guyot (Rhône),
Robert de Massy.
Le 8° bureau a remis à lundi l'élection de
son commissaire.
A la fin du mois de mai dernier,- M. le mi-
nistre de l'instruction publique a déposé sur
le bureau de la Chambre un projet de loi
aysmt tr~jLL & la. causarvation- des monu.m.ens
historiques et des objets d'art. Rappetonsen
quelques mots l'économie de la loi projetée
H serait procédé au classement des monu-
mens 'historiques appartenant à l'Etat, aux
départemens, aux communes et étabiisse-
mens publics. Les immeubles dont la conser-
vation pourrait avoir un intérêt national se-
raient compris dans le classement.
Les monumens classés seraient impres-
criptibles et inaliënahte~. Le déclassement
n'aurait lieu qu'en vertu d'un décret rendu
en la même forme que les décrets de classe-
ment.
Les immeubles appartenant à des particu-
liers pourraient être classes sur la demande
des propriétaires ou sur celle du ministre des
beaux-arts. Dans ce cas, ils bénéficieraient de
de la répartition des crédit-. ouverts pour les
toonumens hi-toriqUtS. Us seraient pres-
criptibles et aliénables dans les termes du
droit commun.
Les obj -ts d'art, les objets ayant un intérêt
archéologique, If meubles historiques ou
précit'ux les collections artistiques, scienti-
fiques et littéraires, et généralement tous les
objets mobiliers présentant l~s mêmes carac-
tères, n'appartenant pas à des particuliers,
ffraient partie du domaine pubtic de l'Etat,
des départemen- des communes, fâbriqufs
etétablis-emens publics.
La commission t-pédate appelée à étudier
ce p)'oj.'t concernant la conservation des mo
numens historiques a ét~ nommée aujour-
d'hui. Elle est ainsi composée MM. Duchas-
s~t~t, Panon, Mercier, lr'général de Chanal,
T~tiou. N'.ëi Parfoit, Bamberger, La Gaze,
Parent, Boissy-d'AngIas. Bawberger, La Caze,
An commencement de cette année, M. le
comte de Rnys a déposé une proposition
ayant pour objet 1° de séparer du service
du recru ement l'administration des régi-
mens d'infanterie territoriale 2° d'attribuer
le frade d'officier -upérieur aux majors des
régimens territoriaux. Elle a t'té prise en con-
sidération conformément aux conclusions de
la commission d'initiative.
La comm s~ion spfcia'e qui doit examiner
cette proposition a également été nommée
avant la séance publique de ce jour. Les dé
pûtes qui ont été élus commissaires sont
MM. Godin, Tézenas, Favand, Baïhaut, Baury,
Sallard, Marcellin Pellet, le comte de Roys,
Charpentier et Bois&y'd'Anglas.
Une quatrième commission spéciale a. été
nommée par les bureaux ce matin. Celle-ci
aura à s'occuper d'une proposition de MM. Flo-
quet et Martin Nadaud, ayant pour but d'é-
tendre à cer'a'ns travaux des villes les dis-
pos lions de la loi de juin i86S sur les asso-
ciations syndicales.
Cette commission se compose de MM. Ma-
sure. Reyneau, Mir, Buyat, TrueUe, Gir&ult.
Versigny, Talandier, Bernier et Floquet.
L'Union républicaine de !à Chambre s'est
réunie aujourd'hui. EUe a. décidé de mainte-
nir son bureau jusqu'au 5 janvier.
Le bureau reste, en conséquence, ainsi com-
posé M. Floquet, président; MM. Brisson et
Boys<=et, viee-présidens; MM. MareeMin PeUet
et Lehèvre, secrétaires.
On nous écrit de Florence, le 19 no-
vembre
a L'attentat de Naples a donné li<*u, sur
tous les points du territoire, à des manifesta-
tions monarchiques. Celle de Rome a été des
plus imposante: Partout il y a eu des pro-
menades aux flambeaux, des iUuminations,
etc. Les Adresses arrivent de tous les côtés
au Quirinal. Ma!heurfusement, à Florence, la
manifestation faite hier au soir a été l'occa-
sion d'un événement des plus dép)oiables.
D Les diverses Sociétés s'étaient réunies
vers s!x heures du soir sur !& place de l'In-
dépendance, pour se rendre de là au Palais-
Vieux où siège la municipalité. Pendant que
le cortége, accompagné de plusieurs corps
de musique, défilait dans la rue Nationale
aux cris de a Vive le roi! une bombe Or-*
sini, partie on ne sait d'où, a subitement
éclaté trois personnes ont été tuées sur le
coup, et cinq ou six blessées plus ou moins
grièvement. Il est inutile de dire le trouble
causé par un événement aussi inattendu.
On suppose que cette bombe a été lancée
des fenêtres d'une maison située à l'angle de
la rue Guelfa; mais comme il faisait nuit et
que la rue n'était éclairée que par la lueur
des torches, on n'a à cet égard aucune certi-
tude. De nombreuses arrestations ont étf opé-
rées. Toutefois, il n'tst pas &ûr qu'on ait mis
ta main sur les vrais coupables. H est difficile
de comprendre un crime de cette nature. Les
attentats contre les souverains et les hommes
poétiques snntpxécrab!es,maisits peuvent être
expliqués. Oa se demande en vain dans quel
but on fait périr au hàsar.i des gens qu'on ne
connaît même pas et qui peuvent être des
amis. Les tués et les btessés d'hier au soir
sont tous de pauvres ouvriers. Parmi eux se
trouve un enfant de deux ans.
t Cet événement donne à penser que l'at-
tentat de Naptes a été le résultat d'un com-
plot & vastes ramifications, et qui devait écla-
ter à BotOgne et à Ftort-nce. Dans ces deux
villes, on avait tenu en prison pendant le sé-
jour de LL. MM. un certain nomb'e d'indi-
vidus suspects, et il parait qu'on a eu la
main heureuse, puisqu'il ne s'ect rien produit
de iâcheux.
L'assassin du roi se nomme Passavant!.
Il était déjà cohnu de la justice, ayant été
mis en prison pour voletliberéàlasuited'une
amnistie. Tout le monde s'accorde à dire que
cet homme appartient à la secte socialiste,
ce qui résulterait de ses precédens, de ses,
réponses et des écrits trouvés en sa posses-
sion. Aucun journal italien ne parait croire
qu'il ait des attaches cléricales ou bourbon-
niennes, comme on l'a i-upposé à Paris. La
blissure du roi est fort légère. Le prince a
détourné le coup en saisissant son eabi\- pour
se mettre en. défense. La blessure de M. Cai-
roli est plus grave sans être dangereuse. Le
président du coneeil avait saisi Passavanti
par les cheveux, et celui ci, en voulant le
frapper au ventre, l'a atteint à la cuisse. On
assure que le roi a envoyé à son ministre le
collier de l'Annonciade.
s Parmi les télégrammes reçus par le roi,
il faut remarquer celui qui a été envoyé par
l'ordre de Léon XIII. A Florence, l'arche-
vêque a ordonné un Z~MM qui sera chanté
demain. Le fait est remarquable, parce que la
Toscane ne fait pas partie des provinces où,
d'après le Saint-Sié~e, Humbert I" règne lé-
gitimement.
s Les Chambres se réunissent après-de-
main. Les sénateurs et les députés iront en
corps au-devant du roi, qui aura certaine-
ment à Rome une réception splendide, mal-
gré le sentiment de tristesse produit par
l'inondation.
? L'émot~ est encore trop vive pour qu'on
ait pu beaucoup raisonner sur les con&équ n-
ces politiques de ce qui vient de se passer.
Cependant j'ai vu déjà pLu~ieurs articles
écrits dans le seus que je pressentais dès °
hier. L'0/MMMtM demande déj) iudirectfment
que la peine de mort soit appliqufe à Pa.'sa-
yanti et que ia sentence &oit exécutée. C'est i
aller un peu vite en besogne, bien qu'il s'a-
gisse d'un misérable.
B H. G. MOKTFERRIER. ? »
On nous écrit d'Athènes, le 15 no-
vembre
Le nouveau ministère Coumnundouros,
dont je vous ai annoncé la ro'npositiou il y a
huit jours, s'est près nté vendredi dernier à la
Chambre pour lui présenter sou programme.
Le discours que le premier ministre a pro-
noncé à cette occasion a été très explicite.
Après avoir annoncé la formation du nouveau
cabinet, M. Coumoundouros a déclaré que, re-
lativement à la récente décision du Parle-
mentcoucernant l's té~ervistes (décisiou à la
suite de laquelle M. Coumouudouros a dû ré-
signer une semaine auparavant ses fonctions),
le gouvernement préparait un projet de loi sur
l'organisation militaire du pays. Ce projet ne
pouvant être soumis à laChambre avant d"ux
ou trois jours, le premier ministre priaitlesdé-
putés de s'occuper, en attendant, du projet
de loi sur le service militaire obligatoire.
D Eludant la question des ré.t-rves, le nou-
veau projet ministériel demande l'auto-
risation 1° d'enrôler des volontaires; 2° d'ap-
peler aux armes les gardes nationaux mobi-
les ayant atteint leur vingt-deuxième, vingt-
troisième et vingt-quatrième année. Ces
gardes nationaux, selon l'expression du pre-
mier ministre, seront d'abord exercés dans
les chefs-lieux de département et d'arrondis-
sement, et ils serviront ensuite à compléter
l'armée. Le cas échéant, a ajouté M. Cou-
moundouros en s'adressant aux députés
qu'il priait de bien noter ce point, a le cas
a échéant, ces gardes mobiles seront considé-
f rés comme des soldats réguliers, puisqu'ils
m feront alors partie de l'armée perma-
a nente. a
s Une politique ferme et prudente à l'égard
de la Turquie et sans aucune préférence pour
une grande puissance quelconque, mais avec
des égards pour toutes les puissances signatai-
res du traité de Beriin, telle sera la politique
étrangère du cabinet qui vient de se former
à l'unanime approbation de la nation.
? Et l'Opposition? demandera-t-on, que
va-t-t-lle faire maintenant? Ne recommencera-
t-eHe pas son ancien jeu de destruction pour
pronterde la première occasion et renverser
de nouveau le cabinet Coumoundouros? Heu-
reusement pour la Grèce, la discorde ayant
éclaté parmi les fractions de l'Opposition, sa
décomposition est un fait presque certain.
x C'est 1" chef du dernier cabinet, M. Tri-
coupis, qui a été la cause unique de la dé-
bâcle de l'Opposition. Mécontent de sa décon-
Qture, M. Tricoupis ne pouvait rester locg-
temps inactif devant te triomphe de aes ad-
versaires. L'ex-premier ministre a lancé
ses tirailleurs contre M. Coumoundouros,
le lendemain même de l'apparition de ce
BMMCtE~mvmM
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en Belgique, en Italie,
.aans le Luxentbourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
rëgences du Maroc et de la. Tunisie,
en Chine et. au, Japon,
au moyen d'une valeur payaMe à Paris ou de.
mandats-poste, soit internationaux, soit francaia,
en AMemagne, en Autriche, en RussiOt
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payaDieàParis.
'*)MMr- -xtét- -tr-'jM)))' -.L~t -.&- ''iM- -.njt&)t- -tBà-~ Y -ax~jtr~ J~ -)m)m-))! 'tit!)!) mt"~mitnrM l:- Mtmm~ 's.
JOCMAL CES DEBATS
~OUTtOtJES ET MTTËSAtRES
JL ~JMAArn~~ .BLai.& j&~Mf.B.jS.t~.iUt~
fa~is, nn nmntéro XW cent. v
BfépaftènM;
~HM. neUzy~teset C', ~Finch lane CorBlu~t,
E. C. LohdoTi, MM. ~W.-M. Smtth et Soa,
<86, Strand, w. C. London.
ABruMUes;à t'O/Mee~ pMM
biiothéquësdes gares~de~etnin~d~foriM~e~'
1, Les annonces sont reçues
chez MM. )FttucJhey, t~Mte et€
t 8tB~cadeia..Bourse, ~l
j et au bureau du JOMturAiL)
elles doivent toujonraëtreagreees par la rédaction.
-PAMS
r .r. c' ~A
~s SAMEBÏS5 NOVEMBRE
"~r~
Le Paiement anglais est convoqué po~f~
1er 5 décembre. Cette réunion anticipée
des Chambres britanniques est l'exécu-
tion de la promesse faite par le comte
BeaçonsSeld dans sa réponse S.!a de-
mande d'audience présentée par lord
Lawrence il y a quelques jours. Le Par-
lement va donc être immédiatement saisi
de la question de là guerre avec l'Afgha-
nistan, et M. Gladstone pourra accuser
tout a son aise le gouvernement d'avoir
vipléTActe de :18S8. Mais; moins encore
que ses interpellations sut la politique du
cabinëflors du conflit turco-russe, les
discours qu'il pourra prononcer, ont
chance de diviser la majorité. Lors-
que le pays est engagé dans une
guerre dont les conséquences peuvent
être des plus graves pour la. puissance
et. pour le prestige de l'Angleterre, il
n'y a que de rares individualités qui se
croient le droit de critiquer !a conduite
du gouvernement, au risque de l'aSaiblir.
Quand la guerre sera terminée, l'exa-
men de la question sera fait tout à loisir
et sans les mêmes inconvéniens. Alors,
tous les comptes pourront être deman-
dés et devront être rendus. Aujour-
d'hui, il en serait autrement, et, singu-
lière rencontre M. Gladstone et ses amis
se trouveraient encore une fois faire
campagne avec les hommes d'Etat et les
écrivains russes. Ces derniers n'ont pas
assez de sarcasmes pour « le manque
? absolu d'esprit de suite dans la poli-
B tique de l'Angleterre vif-à-vis de l'Af-
» ghanistan et raillent agréablement les
craintes qu'inspirent aux Anglais les
progrès récens de la Russie sur la
frontière nord des'Etats; de l'émir de,
Caboul. L'Angleterre, à les entendre,
a bien tort de s'inquiéter des diver-
ses expéditions qui, il y a quelques
mois à peine, s'avançaient jusqu'à Merv
elle n'a aucune raison de s'alarmer lors-
qu'elle compare la manière dont sont re-
çus ses ambassadeurs avec l'accueil qui
est fait aux envoyés russes enfin, pour-
quoi tiendrait-eUe compte des discours
que le général Kauf manu, gouverneur du
Turkestan, adresse aux envoyés afghans
à Taschkent ? Nous avons donné hier
le texte du dernier de ces discours,
et peut-être comprendra-t-on pour quelle
raison l'Angleterre a cru devoir prendre
l'éveil et pourquoi elle fait preuve, en cette
,aSaire, d'impatience et d'irritation. Il est
possible, d'ailleurs que le Parlement
trouve la question fort simplifiée au mo-
mentde sa réunion. Les dépêches arrivées
depuis deux jours ne font pas prévoir que,
les Afghans opposent aux troupes anglo-
indiennes une bien longue résistance. Le
gros des iorces anglaises qui opère avec
Peshawer pour base a forcé sans coup férir
le défilé de Khaïber et a pris possession du
fort d'Aii-Musjid qui le défendait, et qu'on
disait pouvoir opposer une sérieuse résis-
tance. D'un autre côté, une colonne opé-
rant aûsud a occupé Sibi, localité située sur
lairontièredu Beloutchistan et point straté-
gique important qui commande l'une des
deuxroutesquimènentdecette contrée dans
l'Afghanistan. Le seul ennemi vraiment re-
doutable qu'auront à vaincre les troupes
expéditionnaires est le froid qui sévit en ce
moment avec la dernière rigueur sur
ces plateaux et dans ces défilés dont
l'altitude varie, en moyenne, de 2 à 3,000
mètres. Quant à la force de résistance des
troupes afghanes, on peut la considérer
déjà comme fort ébranlée, sinon même
comme rompue.
Les dernières nouvelles de Constantino-
ple annoncent que les Arméniens ne sont
pas sans inquiétude en ce qui concerne
l'application des réformes en Arménie. La
résolution de la Porte de commencer l'exé-
cution des réformes par la Syrie leur a
enlevé la plus grande part des espé-
rances que leur avait fait concevoir la
convention du 4 juin. Il leur reste, il
est vrai l'article Cl; du traité de
Berlin, aux termes duquel la Porte
s'est engagée à réaliser « les amélio-
B rations et les réformes qu'exigent les
B besoins locaux dans les provinces habi-
tées par les Arméniens, et à garantir leur
m sécurité contre les Circassiens et les
B Kurdes."De plus, l'article se termine
par ces mots dont la valeur ne saurait être
contestée La Porte donnera connais-
je sance périodiquement des mesures prî-
B ses à cet effet aux puissances qui en
B surveilleront l'application. » Le pré-
texte invoqué jusqu'ici par la Porte pour
éluder l'exécution des réformes est, comme
on sait, la pénurie du Trésor ottoman mais
peut-elle espérer le faire accepter lorsqu'il
s'agit d'un engagement si formel? Puis,
n'est-ce pas véritablement son intérêt d'ap-
pliquerefûcacementles réformes promises?
Efficacement, c'est-à-dire loyalement, avec
le concours de l'élément indigène chré-
tien, dont la fidélité n'a jamais été mise en
doute, et dont le dévouement à la Porte
a résisté à toutes les persécutions et à
toutes les souffrances. Il y a quelques
jours, M. Layard, ambassadeur d'An-
gleterre à Constantinople, répondait à une
députation arménienne qui était venue
solliciter son appui en faveur de l'exécu-
tion des réformes promises, que le Sul-
tan était le père des .Arméniens aussi
Men qtte~ des Kurdes. Assurément, cette
réponse est toucnante. Mais le premier
devoir d~in père n'est-il pas d'avoir une
solUcit~e égale pour tous ses enfans, et
une prétérence pour quelqu'un
'
qui est le préféré jouisse de toutes les
immunités à l'exclusion des autres ? 9
BOURSE DE PAMS
~têtttM M 22 te 23 tttM'tte. Bàtnxè
'?~
Comptant, te M., 7668, ,t0./t
Fin cour. ?660. '!6Mt/2 21/2
,9~/0 .<,F~
Amortissable.
~m~MiO~. M <').f.
Fin cour.')9 S. 79 71,2 21/2
~t/*o/e
Comptant tt!6 M M6 90 .j~
~e/
«ttMf «W 'aST~~t-'
PETITE BOURSE DU SOIR.
SmpMiMSO.'O. H2fr.461/4.
FIoMns (or). M.
Banque ottomane.. <7i)fr.25.
Sans atTaires.
TTétégMpMe piptvée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Lahore, le 23 novembre.
La troupes anglaises ont occupé sans résistunce
Sibi, place située au sud de l'Afghanistan, très
près de la frontiere du Beloutchistan.
Lahore, le 23 novembre.
Le rapport officiel du général Bro~ne. com-
mandant en chef. sur la prise d'AIi-Musjid.
constate qu'on a pris dans cette place dix canons
et beaucoup de mulets. La deuxième brigade.
sous les ordres du colonel Tytter. a coupé la re-
traite à l'ennemi et fait de nombreux prisonniers.
Les troupes anglo-indiennes ont eu, avant t'oc-
cupation d'A)i-Mu<.)id,-dans le combat d'artil-
lerie de jeudi, 2 ofttciers tués et 1 btesse. et 30
à, 4~ soldats tués ou blessés. Le tir des Afghans
était habilement dirigé.
Le corps d'armée du général Browne s'est
avancé aujourd'hui jusqu'a Jurque. Il sera lundi
à:Khana.
.Lahore, le '23 novembre.
Les forces sous le commandement du général
Btddutph, ainsi que les troupes sous les ordres
du major Sandeman, se sont avancées dans la di-
rection de Pishin.
On ne s'attend à aucune résistance de ce côté.
Londres, le 23 novembre.
Un avis officiel annonce que le Parlement an-
glais se réunira le 3 décembre.
Lord Beaconsfield a eu aujourd'hui une au-
dience de la reine au château de Windsor.
Londres, le 23 novembre.
M. Gladstone a adressé au Comité afghan une
lettre disant que le gouvernement a violé l'Acte
de 1M8. dont l'objet ét~it d'empêcher )e gouver-
nement de se soustraire au contrôle du Parle-
ment.
Le Comité afghan a résolu de s'organiser sur
une base permanente.
Le .0
« La garnison d'AIi-Musjid s'est retirée précipi-
tamment, abandonnant 21 canons, 40 ou su bles-
sés et tous ses approvisionnemens.
& Les Anglais ont fait un certain nombre de
prisonniers, y compris le commandant afghan.
& On croît que la résistance des Afghans est
rompue. »
Londres, le 23 novembre.
Une dépêche du vice-roi des Indes, datée du
22, annonce que la brigade du général Robert
s'est avancée hier dans la vallée du Kurum
sans rencontrer de résistance, et a occupé deux
petits forts qui avaient été évacués par les Af-
ghans avant l'arrivée des troupes aag)aisés.
Les habitans du pays témoignent aux Ahgiaia
des sentimens amicaux.
Rome, le 23 novembre.
Le général Garibaldi a envoyé à M. Cairoli la
dépêche suivante <: Un baiser à vous, félicita-
tions au roi d'Italie. &
De grands préparatifs sont faits à Rome pour
la réception de LL. MM. qui arrivent demain.
Les journaux expriment leur satisfaction pour
lès démonstrations de la presse étrangère a l'oc-
casion de l'attentat dirigé contre le roi.
On continue à arrêter les internationalistes
dans quelques villes. A Pise, on en a arrêté trois.
comme complices du crime commis dans cette
ville le 20 novembre.
On assure que des documens compromettons
ont été saisis a Padoue dans des perquisitions
faites chez trois internationalistes.
Londres, le 23 novembre.
La grande-duchesse de Mecklembourg-Strélitz
est partie hier soir pour Paris.
On mande de Pesth au MMM
pour. les assurances paciHques qu'il a données et
l'espoir que ces assurances seront suivies par des
actes tels que la réduction de l'armée d'occupa-
tion. &
Le 3yo?'MM: Po~< publie la nouvclie suivante
de Berlin
< La Post annonce que par suite de la présence
à Copenhague du duc de Cumberland, le repré-
sentant de l'AHemagne et son secrétaire de lé-
gation ont quitté tout dernièrement Copenhague,
ne laissant personne pour représenter ofHcieHe-
ment ce pays.
Ce départ a produit un grand étonne-
ment.
On assure, dit la même dépêche que la Rus-
sie, à la suite de la résistance de la~ Roumanie et
de l'Autriche, parait disposée à abandonner sa
demande d'un droit permanent de passage à tra-
vers la Dobrutscha.
Le .Pa~y ~M~apA annonce, dans une dé-
pêche de Vienne, que le comte Zichy a réussi
finalement à établir un compromis satisfaisant
relativement à l'occupation de Novi-Bazar.
Une convention sur ce sujet entre la Porte et
l'Autriche sera signée la semaine prochaine peut-
être.
Berne, le 22 novembre, soir.
Des négociations sont entamées entre la Suisse
et la France relativement & la prolongation du
traité de commerce, dont le terme expire au
1"'janvier 1879.
On pense que ces négociations aboutiront &
une prolongation de six mois ou un an.
Constantinople, le 22 novembre, soir.
Mazhar Pacha, commissaire turc envoyé en
Grèce pour empêcher l'émigration, est revenu.
Constantinople, le 22 novembre.
Chakir Pacha est parti pour Livadia. Il recevra
à Odessa une lettre du Suttan remerciant le czar
de ses déclarations au sujet de l'exécution du
traite de Berlin, et le priant d'user do son in-
fluence pour arrêter l'insurrection de Macédoine.
Constantino p!e, le 23 novembre.
La commission pour l'organisation adminis-
trative de la Roumélie a adopté a. une grande
majorité une motion proposée par les commis-
saires turcs pour le rapatriement des émigrés de
Roumélie. le maintien de leurs droits antérieurs.
la restitution de leurs immeubles, l'indemnité
qui pourrait leur être due pour leurs meubles et
approvisionnemens mis sous séquestre, et enfin
la faculté de nommer des mandataires pour le
cas de retard dans le rapatriement df.s exilés.
En conséquence, la Porte a décidé d'envoyer
une circulaire aux grandes puissances, demandant
leur appui sur ce sujet.
Constantinople, le 23 novembre.
On assure que la nomination des membres de
la-commission chargée de délimiter les frontières
grecques sera prochainement sanctionnée.
On assure, également que la Porte serait dis-
posée à accepter la proposition de l'Autriche re-
lativement à Novi-Bazar.
Cette proposition réserverait te druit pour
l'Autriche d'occuper trois points stratégiques dé-
terminés d'avance, en même temps qu'elle spé-
ciCerait l'engagement de les évacuer sur la de-
mande do la Porte.
Madrid, le 23 novembre.
La 6'<:c<entre l'Espagne et l'Allemagne.
L'article 9 comprend les associations illégales,
ayant pour but l'attaque des personnes et dé là
propriété.
Le Reichstag a voté il y a quelques
semaines une loi sévère contre les ten-
dances de la démocratie socialiste, et
cette loi a été si bien appliquée, qu'il ne
doit plus rester en Atlemagne ni une as-
sociation ni un journal de l'opinion pro-
scrite. Pour être plus sûr de ne pas
laisser échapper les coupables, la po-
lice a préféré même atteindre quelques
innocent, c'est-à-dire qu'elle a usé de
son droit de suppression à l'égard de cer-
taines associations dont le caractère po-
litique pouvait au moins être contesté.
Le socialisme se trouve privé ainsi de
tous ses moyens de propagande orga-
nisée, et l'on peut se demander quel sera
l'eSet de ces mesures énergiques qui
ont été prises dans toute l'Allemagne,
sauf peut-être en Bavière, avec un en-
semble et une précision tout à fait re-
marquables.
La situation de nos voisins au double
point de vue social et économique reste
aujourd'hui ce qu'elle était avant l'appli-
cation de la loi; car les mêmes causes
de mécontentement subsistent dans la
population ouvrière, et il ne peut y avoir
rien de changé aux aspirations déréglées
qu'a engendrées la misère succédant à
des .rêves de prospérité. En un mot, les
conditions par lesquelles l'éclosion du s.o-
cialisme a été favorisée tendront à pro-
duire les mêmes effets jusqu'à ce que les
réformes économiques dont le gouverne-
ment prépare le programme aient modifié
profondément, si elles doivent y réussir,
le milieu dans lequel vivent les travail-
leurs. Il serait hasardeux de recher-
cher dès à présent quelle sera l'ef-
ficacité de ces remèdes. Le déplace-
ment de l'assiette de l'impôt, un retour
modéré au libre-échange sous le nom de
politique de représailles, le commerce et
t'industrie favorisés par l'abaissement des
tarifs de chemins de fer et au moyen
d'une accession progressive des ~oies fer-
rées au domaine de l'Etat, le développe-
ment des institutions de prévoyance
et la création de cités ouvrières imitées
de celles qui existent à Mulhouse, peut-
être enfin, potfr tout dire, l'inauguration
d'une sorte de socialisme d'Etat substitué
au socialisme populaire, tous ces moyens,
dont quelques uns ont une valeur abso-
lument contestable, pourront donner de
bons résultats, mais ils ne les donneront
qu'assez tard. Pour le moment, ce qui
intéresse c'est de savoir ce que fe-
ront, en attendant les améliorations
promises, tous les socialistes, ouvriers
et petits employés que la loi vient de
soustraire brusquement à l'influence pu-
blique de leurs chefs, de leurs journaux
et de leurs associations.
Dans un pays comme la France, où
l'individu vit le plus souvent isolé, c'e~t-
à-dire où il ne s'engage pas volontiers,
sauf dans les momens d'action politique
nécessaire, au delà du cercle de la fa-
mille, cette question n'en serait pas
une, et les membres des associations
dissoutes redeviendraient vite des citoyens,
frondeurs à la surface, mais bien heureux
au fond d'être rendus à eux-mêmes et au
soin de leurs intérêts personnels. En Al-
lemagne, c'est autre chose. Les Allemands
tiennent de leur race, ou peut-être ils
ont retenu du temps où leur pays
n'étant rien l'honneur d'en faire partie
ne suffisait pas à leur ambition, un be-
soin irrésistible d'appartenir à des groupes
constitués. Il n'est pas en Allemagne d'ou-
vrier ou de bourgeois qui ne soit mem-
bre et membre agissant de cinq ou
six Sociétés, Sociétés professionnelles,
Sociétés de divertissement ou d'étu-
des. On peut même dire que ces,
groupes persistans qui ont aidé jadis
à l'unification de l'Allemagne sont
aujourd'hui un des principaux obs-
tacles qui gênent le prince de Bismarck
dans ses efforts pour en achever l'unité.
C'est là une forme insaisissable d'un
particularisme qui se subdivise à l'infini,
mais sans s'émietter jusqu'à l'individua-
lisme, lequel, malgré toutes les apparences
de liberté, offre une prise si facile à l'ac-
tion des gouvernemens. Aussi ne faut-il
pas croire que les socialistes allemands
renonceront à jouer un rôle politique
leur parti se transformera plutôt déjà il
se transforme pour se soutenir et man-
œuvrer sans se blesser au tranchant de
la loi.
C'est sur le terrain municipal que se
portent naturellement les nouveaux ef-
forts du parti, car les ouvriers, les
artisans pauvres et les petits em-
ployés de l'Etat parmi lesquels le so-
cialisme recrute ses adhérens se trou-
vent en nombre dans les villes où la
propagande s'entretient par l'air que
l'on respire en dépit de la police et
des tribunaux. On a signalé le succès
que les démocrates socialistes viennent
de remporter aux élections munici-
pales de Mànhheim sur les candidats
du parti simplement démocratique; mais
ce serait une erreur d'admettre qu'un
pareil iait doive se généraliser, attendu
que le mode électoral n'est pas uniforme,
et qu'en général il est difficile qu'une
candidature socialiste sorte d'une élec-
tion faite à plusieurs degrés et par le
système des classes. L'action des anciens
électeurs socialistes sur le terrain pure-
ment politique pourra être, en revan-
che. a-
mieux donner leur vote de mécontens
à tous les candidats avancés du parti
progressiste. Ce dernier parti dont
les principes inspirent l'horreur la p!us
vive au prince de Bismarck, se trou-
vera ainsi probablement renforcé en
nombre et très certainement en couleur
dans le prochain Reichstag.Les nationaux-
libéraux, peu désireux de se laisserconfon-
dre avec ces voisins compromettans, se
porteront pius à droite, et, pour peu que
ta paix avec Rome soit conclue d'ici là,
les élémens d'une forte majorité gouver-
nementale tout à la fois libérale et
conservatrice se trouveront constitués.
Ces conséquences politiques de l'action
engagée contre la démocratie socialiste
sont les seules qu'il soit possible de prévoir
avec quelque certitude. Quant au pro-
blème de l'extinction du socialisme par la
suppression des causes qui l'ont amené,
c'est, comme nous le disions tout à
l'heure, une affaire de temps et d'expé-
rience. Il est probable que les hommes
d'Etat qui gouvernenU'Allemagne connais-
sent leur pays mieux qu'on ne peut le faire
à l'étranger; aussi, avant de nous pronon-
cer sur les mesures réparatrices qu'ijs
préparent, attendrons-nous qu'elles soient
mises à l'essai.
AUGUSTE JACQUOT.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambre avance rapidement dans le
vote des divers budgets. Ceux des cuites
et du ministère de l'agriculture et du com-
merce eut pas~é presque bans discussion
ni amendemeus. Des 18 chapitres du bud-
get des cultes, dont les crédits forment
un total do 53 mitlious 1/2 un seul a
donné lieu à un léger dissentiment entre
le ministre et !« rapporteur de la cum-
mi!isi"n du budget, M. Failières. C'est le cha-
pitre IV, intitule FMa:rM ~/M'~M;z;, cA<~M-
~M c~~ yafOM'M< Ce chapitre est à lui
beul presque tout le budget des cuites,
puisque le crédit afférent s'élève à près
de 40 millions. Les chiffres proposés par
le gouvernement étaient exactement de
40,174,148 ff. Ceux que la commission
avatt adoptés étaient de 39,963,945 h.. soit
une réduction de ~00,000 fr. Cette diu't'rence
portait sur le traitement d'une categorie de
desservans que ie ministre voulait aug-
menter de 100 fr. Cette augmentation n'a pas
été admise. Nous pensons que la Chamnrt:
aurait pu sans incunvéniei.t accorder a
M. Bardoux cette faible somme de 200,000 fr.
destinée aux membres du clergé certaine-
ment les plus pauvres et les plus méritais.
Il est vrai aussi que leurs traitetnens ont été
déjà élevés il y a deux aus. La droite ne caisse
échapper aucune occasion de se plaindre de
la prétendue hostilité de la Chambre contre le
clergé. A entendre &es attaques, le budget
des cultes est battu en brèche, et aujour-
d'hui encore un de ses membres, M. de la
Bassetière, est venu ~parier de persécution.
La vérité, la voici les chinres du budget ac-
tuel des cultes n'ont été ni surpassés ni
même atteints sous aucun des régimes qui
ont précédé la république.
D Après le budget de l'agriculture et du
commerce, dontle~ 24 chapitres et les 34 mil-
lions ont plissé facilement, venait le minis-
tère des finances. Les 2S premiers chapitres
sont votes en quelques minutes. Mais au
vingt-sixième, P
le seul intéressant de cette longue séance.
M. René Goblet est monté à la tribune, au nom
de la commission du budget, pour appeler
l'attention de la Chambre et la sollicitude
du gouvernement sur une question délicate:
le règlement de pensions au profit de cer-
tains fonctionnaires de l'ordre politique, pla-
cés, par suite, dans une condition différente
de ces agens purement administratifs de l'Etat
qui, la fin d'une longue carrière où leurs
traitemens onteuàsubirtes retenues d'usage,
reçoivent une pension de n'traite. Tel n'est
pas le cas d'un préfet, par exemple. Il est clair
que sa situation, à ce point de vue, est tout
autre que celle d'un i'gent des finances ou de
l'instruction publique. Toutefois, un certain
nombre d'anciens fonctionnaires politiques
ont obtenu, en ces dernières années, des
pensions accordées en raison « d'infirmités
contractées au service de l'Etat.D Une loi de
1875, complétant les lois organiques de 1790 et
de 1833, a soumis le règlement de la. pension,
dans ce cas. à des formalités tutélaires D faut
notamment les certificats de a'ois médecins
il faut aussi, 'lit M. Gobiet, l'attestation de
l'autorité municipale. Ces diverses for-
malités ont-elles été observées récem-
ment à l'Égard de certains agens du
16 mai? Il en est un entre autres, etjouta
M. Goblet, un ancien préfet, qui a obtenu sa
pension en raison d'une infirmité qu'il aurait
contractée au service de l'Etat. Or, si l'on
examine son dossier, il se trouve qu'un des cer-
tificats attestant cette innrmité lui avait été
délivré NMM< sa nomination Ce préfet, qui a
servi le 16 mai avec ardeur, était déclaré at-
teint de vertiges nerveux, e OrilensonSrait
avant 1871, le certincat l'établit) M. Goblet
concluait en disant: Nous n'entendons paa
retrancher rien du crédit, nous le maintenons
mais nous devons demander au gouverne-
ment de réviser cette catégorie de pensions
civiles.
Ces révélations avaient ému une partie
de la Chambre. M. Lepère, sous-secrétaire
d'Etat du ministre de l'intérieur, est venu
expliquer et juatiner la concession de cette
pension à l'ancien préfet du 16 mai. Il
s'est trouvé en présence d'un dossier régu-
lier. La commission médicale a rendu un avis
conforme. Q~eHe que pût être larépugnance
personnelle ou la déSance du soua-sec'étaire
d'Etat, il ne pouvatt pas, dit-jl, refuser sa
signature. M. Lepëre était, on le sent de reste
df~nsunesitu~tiondélicateetin~rate. M. Gam-
betta, par une intervention des plus heureu-
ses, a rpplafé le débat Pur le vrai terrain, le
terrain des règlesg.'néralesen dehors de toute
personnalité. Encore une fois, il ne s'agit
point de têt ou tel ancien fonctionnaire, il
ne s'agit pas davantage de toucher au crédit
il importe seulement de veiller seruputeuse-
ment à l'exacte application de la loi. L'in-
cident était clos.
B.-V.. »
La, Chambre a nommé aujourd'hui une com-
mission spéciale pour procéder a t'examfu
1° d'un projet portant approbation d'une
convention monétaire et d'un arran~m'.nt
relatif a l'exécutfoa d'un article de cette con-
vention 2* d'un projet portant approbation
d'une Déclaration concernant la fabrication
de la monua'e d'argent rendant l'année 1879,
et signée entre la Franco, la Belgique, la
Grèce. l'Italie et ta Suisse.
Nous avons publié, dans notre précédent
Numéro, l'exposé des motifs de ce dernier
projet et le texte de la Déclaration.
L'~s commissaires élus sont MM. Godet,
Dreux, Laroche-Joubert, Mathé. Marioa, Ca-
mille See, de Tillaucourt, Guyot (Rhône),
Robert de Massy.
Le 8° bureau a remis à lundi l'élection de
son commissaire.
A la fin du mois de mai dernier,- M. le mi-
nistre de l'instruction publique a déposé sur
le bureau de la Chambre un projet de loi
aysmt tr~jLL & la. causarvation- des monu.m.ens
historiques et des objets d'art. Rappetonsen
quelques mots l'économie de la loi projetée
H serait procédé au classement des monu-
mens 'historiques appartenant à l'Etat, aux
départemens, aux communes et étabiisse-
mens publics. Les immeubles dont la conser-
vation pourrait avoir un intérêt national se-
raient compris dans le classement.
Les monumens classés seraient impres-
criptibles et inaliënahte~. Le déclassement
n'aurait lieu qu'en vertu d'un décret rendu
en la même forme que les décrets de classe-
ment.
Les immeubles appartenant à des particu-
liers pourraient être classes sur la demande
des propriétaires ou sur celle du ministre des
beaux-arts. Dans ce cas, ils bénéficieraient de
de la répartition des crédit-. ouverts pour les
toonumens hi-toriqUtS. Us seraient pres-
criptibles et aliénables dans les termes du
droit commun.
Les obj -ts d'art, les objets ayant un intérêt
archéologique, If meubles historiques ou
précit'ux les collections artistiques, scienti-
fiques et littéraires, et généralement tous les
objets mobiliers présentant l~s mêmes carac-
tères, n'appartenant pas à des particuliers,
ffraient partie du domaine pubtic de l'Etat,
des départemen- des communes, fâbriqufs
etétablis-emens publics.
La commission t-pédate appelée à étudier
ce p)'oj.'t concernant la conservation des mo
numens historiques a ét~ nommée aujour-
d'hui. Elle est ainsi composée MM. Duchas-
s~t~t, Panon, Mercier, lr'général de Chanal,
T~tiou. N'.ëi Parfoit, Bamberger, La Gaze,
Parent, Boissy-d'AngIas. Bawberger, La Caze,
An commencement de cette année, M. le
comte de Rnys a déposé une proposition
ayant pour objet 1° de séparer du service
du recru ement l'administration des régi-
mens d'infanterie territoriale 2° d'attribuer
le frade d'officier -upérieur aux majors des
régimens territoriaux. Elle a t'té prise en con-
sidération conformément aux conclusions de
la commission d'initiative.
La comm s~ion spfcia'e qui doit examiner
cette proposition a également été nommée
avant la séance publique de ce jour. Les dé
pûtes qui ont été élus commissaires sont
MM. Godin, Tézenas, Favand, Baïhaut, Baury,
Sallard, Marcellin Pellet, le comte de Roys,
Charpentier et Bois&y'd'Anglas.
Une quatrième commission spéciale a. été
nommée par les bureaux ce matin. Celle-ci
aura à s'occuper d'une proposition de MM. Flo-
quet et Martin Nadaud, ayant pour but d'é-
tendre à cer'a'ns travaux des villes les dis-
pos lions de la loi de juin i86S sur les asso-
ciations syndicales.
Cette commission se compose de MM. Ma-
sure. Reyneau, Mir, Buyat, TrueUe, Gir&ult.
Versigny, Talandier, Bernier et Floquet.
L'Union républicaine de !à Chambre s'est
réunie aujourd'hui. EUe a. décidé de mainte-
nir son bureau jusqu'au 5 janvier.
Le bureau reste, en conséquence, ainsi com-
posé M. Floquet, président; MM. Brisson et
Boys<=et, viee-présidens; MM. MareeMin PeUet
et Lehèvre, secrétaires.
On nous écrit de Florence, le 19 no-
vembre
a L'attentat de Naples a donné li<*u, sur
tous les points du territoire, à des manifesta-
tions monarchiques. Celle de Rome a été des
plus imposante: Partout il y a eu des pro-
menades aux flambeaux, des iUuminations,
etc. Les Adresses arrivent de tous les côtés
au Quirinal. Ma!heurfusement, à Florence, la
manifestation faite hier au soir a été l'occa-
sion d'un événement des plus dép)oiables.
D Les diverses Sociétés s'étaient réunies
vers s!x heures du soir sur !& place de l'In-
dépendance, pour se rendre de là au Palais-
Vieux où siège la municipalité. Pendant que
le cortége, accompagné de plusieurs corps
de musique, défilait dans la rue Nationale
aux cris de a Vive le roi! une bombe Or-*
sini, partie on ne sait d'où, a subitement
éclaté trois personnes ont été tuées sur le
coup, et cinq ou six blessées plus ou moins
grièvement. Il est inutile de dire le trouble
causé par un événement aussi inattendu.
On suppose que cette bombe a été lancée
des fenêtres d'une maison située à l'angle de
la rue Guelfa; mais comme il faisait nuit et
que la rue n'était éclairée que par la lueur
des torches, on n'a à cet égard aucune certi-
tude. De nombreuses arrestations ont étf opé-
rées. Toutefois, il n'tst pas &ûr qu'on ait mis
ta main sur les vrais coupables. H est difficile
de comprendre un crime de cette nature. Les
attentats contre les souverains et les hommes
poétiques snntpxécrab!es,maisits peuvent être
expliqués. Oa se demande en vain dans quel
but on fait périr au hàsar.i des gens qu'on ne
connaît même pas et qui peuvent être des
amis. Les tués et les btessés d'hier au soir
sont tous de pauvres ouvriers. Parmi eux se
trouve un enfant de deux ans.
t Cet événement donne à penser que l'at-
tentat de Naptes a été le résultat d'un com-
plot & vastes ramifications, et qui devait écla-
ter à BotOgne et à Ftort-nce. Dans ces deux
villes, on avait tenu en prison pendant le sé-
jour de LL. MM. un certain nomb'e d'indi-
vidus suspects, et il parait qu'on a eu la
main heureuse, puisqu'il ne s'ect rien produit
de iâcheux.
L'assassin du roi se nomme Passavant!.
Il était déjà cohnu de la justice, ayant été
mis en prison pour voletliberéàlasuited'une
amnistie. Tout le monde s'accorde à dire que
cet homme appartient à la secte socialiste,
ce qui résulterait de ses precédens, de ses,
réponses et des écrits trouvés en sa posses-
sion. Aucun journal italien ne parait croire
qu'il ait des attaches cléricales ou bourbon-
niennes, comme on l'a i-upposé à Paris. La
blissure du roi est fort légère. Le prince a
détourné le coup en saisissant son eabi\- pour
se mettre en. défense. La blessure de M. Cai-
roli est plus grave sans être dangereuse. Le
président du coneeil avait saisi Passavanti
par les cheveux, et celui ci, en voulant le
frapper au ventre, l'a atteint à la cuisse. On
assure que le roi a envoyé à son ministre le
collier de l'Annonciade.
s Parmi les télégrammes reçus par le roi,
il faut remarquer celui qui a été envoyé par
l'ordre de Léon XIII. A Florence, l'arche-
vêque a ordonné un Z~MM qui sera chanté
demain. Le fait est remarquable, parce que la
Toscane ne fait pas partie des provinces où,
d'après le Saint-Sié~e, Humbert I" règne lé-
gitimement.
s Les Chambres se réunissent après-de-
main. Les sénateurs et les députés iront en
corps au-devant du roi, qui aura certaine-
ment à Rome une réception splendide, mal-
gré le sentiment de tristesse produit par
l'inondation.
? L'émot~ est encore trop vive pour qu'on
ait pu beaucoup raisonner sur les con&équ n-
ces politiques de ce qui vient de se passer.
Cependant j'ai vu déjà pLu~ieurs articles
écrits dans le seus que je pressentais dès °
hier. L'0/MMMtM demande déj) iudirectfment
que la peine de mort soit appliqufe à Pa.'sa-
yanti et que ia sentence &oit exécutée. C'est i
aller un peu vite en besogne, bien qu'il s'a-
gisse d'un misérable.
B H. G. MOKTFERRIER. ? »
On nous écrit d'Athènes, le 15 no-
vembre
Le nouveau ministère Coumnundouros,
dont je vous ai annoncé la ro'npositiou il y a
huit jours, s'est près nté vendredi dernier à la
Chambre pour lui présenter sou programme.
Le discours que le premier ministre a pro-
noncé à cette occasion a été très explicite.
Après avoir annoncé la formation du nouveau
cabinet, M. Coumoundouros a déclaré que, re-
lativement à la récente décision du Parle-
mentcoucernant l's té~ervistes (décisiou à la
suite de laquelle M. Coumouudouros a dû ré-
signer une semaine auparavant ses fonctions),
le gouvernement préparait un projet de loi sur
l'organisation militaire du pays. Ce projet ne
pouvant être soumis à laChambre avant d"ux
ou trois jours, le premier ministre priaitlesdé-
putés de s'occuper, en attendant, du projet
de loi sur le service militaire obligatoire.
D Eludant la question des ré.t-rves, le nou-
veau projet ministériel demande l'auto-
risation 1° d'enrôler des volontaires; 2° d'ap-
peler aux armes les gardes nationaux mobi-
les ayant atteint leur vingt-deuxième, vingt-
troisième et vingt-quatrième année. Ces
gardes nationaux, selon l'expression du pre-
mier ministre, seront d'abord exercés dans
les chefs-lieux de département et d'arrondis-
sement, et ils serviront ensuite à compléter
l'armée. Le cas échéant, a ajouté M. Cou-
moundouros en s'adressant aux députés
qu'il priait de bien noter ce point, a le cas
a échéant, ces gardes mobiles seront considé-
f rés comme des soldats réguliers, puisqu'ils
m feront alors partie de l'armée perma-
a nente. a
s Une politique ferme et prudente à l'égard
de la Turquie et sans aucune préférence pour
une grande puissance quelconque, mais avec
des égards pour toutes les puissances signatai-
res du traité de Beriin, telle sera la politique
étrangère du cabinet qui vient de se former
à l'unanime approbation de la nation.
? Et l'Opposition? demandera-t-on, que
va-t-t-lle faire maintenant? Ne recommencera-
t-eHe pas son ancien jeu de destruction pour
pronterde la première occasion et renverser
de nouveau le cabinet Coumoundouros? Heu-
reusement pour la Grèce, la discorde ayant
éclaté parmi les fractions de l'Opposition, sa
décomposition est un fait presque certain.
x C'est 1" chef du dernier cabinet, M. Tri-
coupis, qui a été la cause unique de la dé-
bâcle de l'Opposition. Mécontent de sa décon-
Qture, M. Tricoupis ne pouvait rester locg-
temps inactif devant te triomphe de aes ad-
versaires. L'ex-premier ministre a lancé
ses tirailleurs contre M. Coumoundouros,
le lendemain même de l'apparition de ce
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