Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-19
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Description : 19 novembre 1878 19 novembre 1878
Description : 1878/11/19. 1878/11/19.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS
MMM~NMMB~
tm
ON-S'ABONDE
rue' des Prêtres-Samt-Germain-rAuxerrois. H.
"~F~tX mE' t.'AM
Trois mois. Six mois. un an.
PaJis. 18 fr. 36 fr. T:-fr.
Départemens.' 20 &. 40 Cf. 8~&.
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européenne. 21 fr. 42;& 84 fr.
–d'outre-mer.. 24, fr. 4Sfr. 96 fr.
Les: sbonnemens partent des l" et 16 de
chaque mois.
ifM~a~tMtnt~mé~o ~Ocent*
D~pàrteMiema, fm~oméro 'M cent.
In tendon, apply to Cowie and C", foreign
ne~spapefs omee, n, Gresham street, P. 0,;
Bm. MeHzy, mtKiett etC", i, Finch !ane QoraJuU,
E. C. London, MM. W.-M. SntMh et SeN,
i86,StraJid,W.C.Vondon.
A. Bruxelles, &ro/'Xee~F~~e~.<6,rneQeianHa~-
leîne, dans les kiosques et d~ns, les MNio};ha-~
qu.es de gares de. chemins de fer~belges.
MM~MYENB~
i878..
OBf S'ABOIE
enBelgique.enHatie, `
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internatioDaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable & Paris.
Les annonces sont reçues'
chez MM B~Hchey, <~m
8, placedela Bourse,
et au bureau du JfWPMMA~;
elles doiventtoujours être agréées par lar6dMtlon.
JMJmH DES DEBATS
BAt tTtATÎt~ t?~ f TTT~M A tm?C
J~MU~M ~i Mt i~RAiRJio
F' PAMS
JLMDt t8 NOVEMBRE
La nouvelle de l'attentat dont le roi
d'Italie a failli être victime à son entrée
à. Naples est arrivée hier soir & Paris et
y a fait naître un sentiment d'horreur et
de réprobation universelles. Le crime de
Jean Passavant!, suivant de quelques
jours à peine celui de Moncaai, et venant
six mois après ceux de Hœdel et de Nobi-
ling, est bien fait pour plonger tous les
esprits généreux et les cœurs honnêtes
dans une tristesse profonde. Comment ne
pas être ému envoyant le retour périodi-
que, à de si courts intervalles, d'atten-
tats qui visent tantôt le vieil empereur
d'Allemagne, tantôt le jeune roi d'Es-
pagne, tantôt énnn le Qls de Victor-Em-
manuel. Depuis bientôt un mois, le roi
Humbert parcourait l'Italie du nord au
midi. Partout il y recevait l'accueil le plus
enthousiaste, et les vœux si ardemment
exprimés de tous les Itatiens s'adressaient
nonpasseulementàlui, mais à sagracieuse
êtbiénfaisante compagne là reine Margue-
rite. Etc'estàNaples, dans cette ville dont il
a ptis le nom pour en faire celui de l'hé-
ritier de son trône, qu'un misérable a es-
sayé de l'assassiner. On voudrait croire à
la folie du criminel, car on ne peut s'ex-
pliquer que d'aussi abominables desseins
soient froidement conçus par un cer-
ceau .humain. En présence d'un péril
aussi imprévu, aussi bien que sur les
ehamps de bataille le roi Humbert a fait
preuve de ce courage que rien n'étonne
et qui est de tradition dans sa maison. Les
sympathies de la France pour le roi et
pour la famille royale d'Italie ne peuvent
qu'être augmentées par ce lâche attentat,
et elles viendront s'ajouter aux démon-
strations émues du peuple italien.
Les élections qui ont eu lieu hier dan~
l'arrondissement du Blanc ont donné la
majorité au candidatbouapartiste, M. Théo-
dore Benazet, qui a été étu par 7,340 suf-
irages,contre5,613 qui se sont portés sur
?: de Fombéhé, candidat républicain. Ce
résultat était prévu. Il n'en est pas moins
intéressant de rapprocher ces chiffres de
ceux des élections du 14 octobre 1877. A
ce moment, M. Clément Laurier, que rem-
place M. Benazet, obtenait 8,391 voix, et
son concurrent républicain, M. Besnier,
n'eii réunissait que 4,778. C'est donc en-
viron 1,000 voi~ qui ont été perdues par la
coalition réactionnaire et qui sont ve-
nues s'ajouter à celles qu'avait déjà
à son actif le parti républicain. Ce ré-
sultat mérite d'autant mieux d'être si-
gnalé que l'arrondissement du Blanc a
été jusqu'ici un des plus délaissés de la
France entière. Il est formé par une con-
trée qui est restée longtemps en friche,
à peine traversée par quelques routes, et
dont la population, répartie sur une
grande surface, n'avait que quelques ~ra-
res centres d'agglomération qui pouvaient
faire pénétrer parmi elle la lumière et
l'instruction. Cette déplorable situation
est sur le point d'être considérablement
modifiée, grâce aux projets de M. de Frey-
cinet qui vont doter l'arrondissement du
Blanc de deux chemins de fer. Le succès
relata obtenu hier par les républicains
deviendra donc prochainement, nous l'es-
pérons, un succès définitii.
Il paraît que c'est à la Russie que doit
revenir en majeure partie l'honneur d'a-
voir fait insérer dans le traité de Berlin
l'article 24 qui exprime le vœu d'une
rectincation de frontière en faveur de
la Grèce. C'est le ~Vo?-~ qui parle ainsi. Les
sympathies de la Russie pour la cause hel-
lénique se perdent, d'après lui. dans la
nuit des temps, et elles se sont récem-
ment encore manifestées si vivement et si
ouvertement, qu'il y a lieu de s'étonner
q't'on ait pu les méconnaître. Personne as-
surément n'a oublié la part que les Russes
ont prise à la création du royaume grec.
Mais il ne semble pas que depuis lors,
et particulièrement dans les années qui
viennent de s'écouler, l'intensité de leurs
sympathies se soit manifestée bien ouver-
tement, surtout par des actes. Il est vrai
que le sort des Bulgares passionnait si
vivement l'opinion publique et le gouver-
nement russe, que la place laissée aux
préoccupations relatives à la situation des
Hellènes libres et des Hellènes sujets du
!Su)tan devait être fort restreinte. Elle
<~tait même devenue si peu considérable,
uue la Bulgarie du général Ignatieff créée
par le traité de San-Stefano prenait sur
les bords de la mer Egée des territoires
purement grecs, celui de Kavala entre
autres, pour les donner à la principauté
nouvelle. Cette façon originale de dé-
fendre les droits des Hellènes n'est certes
pas une des moindres preuves de la
richesse d'imagination du général Igna-
tieff et si les Bulgares peuvent lui
être reconnaissans de sa bonne volonté
et de son ardeur à défendre leurs intérêts,
on comprend qu'il n'en soit pas de même
des Grecs. Cependant le TVo~ revendique
pour la Russie les sympathies des Hellè-
nes mais il est obligé, pour les trouver,
d'aller les chercher à Chypre, sur la
foi d'un correspondant de la .5''<
MMc~ ~c~MM~. Les Grecs d'Athènes et de
Constantinople lui sont suspects, et pour
cause. Quant à ceux qui habitent les
autres provinces turques, l'organe russe
de Bruxelles n'en parle pas. C'est qne
comme pour le
pr~ablement, pour Im comme pour le
-tuerai IgnatieS, il ne doit y avoir que
des Bulgares sur les bords de la mer
Egée.
BOURSE DE PARIS
CMtoK-e te t6 le 18. Htmtxe. B~wxe.
a oo
Comptant. 76 62 1/2 76 7S 12 1/2
Fin cour. M 70 76 6!! t3
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Amortissable.
Comptant. 79 5 79 10 S
Fin cour. 79 12 1/2 79 7 1/2 S
A â/W 0/0
Comptant tM 8S 106 50 68 t
t 0/0
Comptant 112 65 112 SO J. 15
Fin cour. 112 72 1/2 112 55 .7.. 17 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 80/0. 112 fr. SI 1/2, 83.3/4, 81 1/2.
3 0/0 amortissable, 78fr.9!i, 92 ~2.
5 0/0 turc. H fr. 75, 87, 6S. v
Banque ottomane.. 479 fr., 478 fr. 12.
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Hongrois 6 0/0. 741/4.
Egyptiennes 60/0.. 266 fr. 87, 266 fr. 2S.
Russe. 838/8.
TéMgfapMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Home, le 18 novembre, 3 h. Les dernières nouvelles reçues de Naples por-
tent que plusieurs lettres aHUiées à l'Internatio-
nale ont été saisies chez l'assassin.
A la suite de cette découverte, plusieurs ar-
restations do membres de i'1'nternationalo ont
été opérées.
Les autorités de Potenza et de Salerne avaient
déjà signalé Passavanti comme taisant partie de
l'Internationale.
L'assassin habitait Naples depuis le mois de
mal.
Constantinople, le 18 novembre.
Depuis les déclarations des puissances en vue
de l'exécution du traité de Berliït. la Porte paraît
disposée à accepter les clauses non abrogées du
traité de San-Stefano plutôt que de conclure un
traité détinitif speciâ).
La conclusion d'une convention austro-turque
relative à Novi-Bazar semble très probable.
Constantinople, le 17 novembre, soir.
Il résulte des dernières négociations que l'Au-
triche prendrait l'engagement de protéger la Tur-
quie en cas de certaines éventualités.
Le Sultan a adressé a Midhat Pacha un télé-
gramme le chargeant d'appliquer en Syrie les ré-
formes contenues dans le projet anglais.
Constantinople, le 17 novembre, soir.
Le conseil a discuté aujourd'hui la demande de
l'Autriche relativement a Novi-Bazar.
On assure que la Porte accepterait l'occupation
de cette place si l'Autriche voulait reconnaître la
souveraineté du Sultan sur les provinces occu-
pées. ainsi que le caractère provisoire de t'occupa-
tion autrichienne en Bosnie et en Herzégovine.
Constantinople, )e n novembre, soir.
M. Bratiano a informé la Porte que les Russes
posent comme condition d'évacuation de la Rou-
manie, l'occupation de Kustendje et celle des au-
tres points stratégiques de la Dobrutscha. Us ré-
clament en outre le droit de fortifier ces points
dans le but d'avoir une route militaire à travers
la Roumanie.
Constantinople, le 17 novembre.
La garde civique a été licenciée.
Le conseil des ministres a recommandé l'adop-
tion de la l'gne indiquée par le Congrès en ce
qui regarde la Thessatie. Il a décidé de céder
seulement à la Grèce le quart de l'Epire et de
garder Janina.
Demain, auconsei), la discussion de la conven-
tion avec l'Autriche sera reprise.
Neuf régimens de cavalerie russe sont arrivés
à Andrinople.
Constantinople, le 18 novembre.
Carathéodory Pacha vient d'être nommé gou-
verneur de la Crète. Il a été reçu en audience par
le Sultan.
Le ûrman approuvant la convention Cretoise.
et dont l'envoi a é!é retardé, va être expédié im-
médiatement. Il mentionne la nomination du
nouveau gouverneur général de l'îte.
L'iradé relatif à la nomination des délégués
pour la rectitication des frontières grecques est
attendu et paraîtra incessamment.
Londres, le 18 novembre.
Le S~fM~tM'~ annonce que la canonnière le
Co?M~ était envoyée dans la mer Noire avec
mission de reconnaître les positions russes. Cette
mission est le résultat des bruits, en apparence
bien fondés, annonçant la construction de fortiu-
cations à Bourgas.
Le même journal rappelle que 1 Angleterre pos-
sède, par traité. le droit d'avoir deux canonnieres
dans la mer Noire pour protéger la libre naviga-
tion du Danube.
Londres, le l8~novembre.
M. Smith, premier lord de l'Amirauté, et le
colonel Stanley, ministre de la guerre, sont arri-
vés à Londres, de retour de leur voyage à Chy-
pre.
Lord Beaconsfleld et le marquis de Salisbury
sont rentrés à Londres après avoir passé quel-
ques jours en visite chez le prince de G?Ues.
Tous les membres du corps diplomatique sont
allés aujourd'hui à l'ambassade d'Italie pour pré-
senter à l'ambassadeur leurs félicitations à l'oc-
casion de l'attentat auquel le roi Humbert a si
heureusement échappé.
On assurait à l'ambassade d'Italie que les au-
torités pontificales de Rome ont adressé leurs
félicitations au roi.
Vienne, le 17 novembre, S h. 1S m. soir.
On lit dans la jB~M ~{ &M
< Les déclarations du comte Schouvalou sem-
blent avoir eu un caractère généralement satisfai-
sant il n'est pas probable, toutefois, qu'elles
aient abandonné le domaine de la politique de
représailles que les hommes d'Etat de Livadia
ont adoptée, notamment dans la question de l'é-
vacuation.
& La politique ferme et franche que l'Angle-
terre et l'Authche-Hongrie ont inscrite sur leur
drapeau peut seule parer à cet état de choses.
Cette politique, qui n'est ni turque ni anti-
turque, repose sur le terrain des intérêts euro-
péens et des décisions prises par l'Europe. Elle
doit vouloir tout ce que le traité de Berlin a
prescrit, mais elle ne doit prêter la main à rien
de ce que ce traité a exclu et laissé à l'écart. »
Bucharest, le 17 novembre, soir.
Les Chambres sont convoquées pour le 27 no-
vembre.
Un Message du prince sera lu à l'ouverture de
la session.
L'évacuation de la Roumélie par les Russes
est commencée. Lemberg, le 17 novembre.
A la suite de l'interdiction de la promenade aux
flambeaux projetée hier en l'honneur du député
Hussner, des troubles graves ont eu lieu.
Un commissaire et quelques agens de police
ont été maltraités.
Par suite, la police a été obligée de faire usage
de ses armes, et quelques uns des perturbateurs
ont été blessés. Un certain nombre, ont été arrê-
tés.
La garnison a et;é consignée,
Bombay, le 18 novembre.
Une dépêche publiée par le Times oy JTM~M dit
que les troupes anglaises cantonnées à Quettah
souSfrent beaucoup du froid.
Beaucoup de chameafx meurent.
L'émir aurait l'intention de concentrer des
troupes entre Kurum et Kuski.
Naples, le 17 novembre, soir.
LL. MM. sont arrivées à deux heures vingt mi-
nutes. Elles ont été reçues par les autorités, par de
nombreuses associations et par une foule im-
mense, au milieu d'un enthousiasme indescrip-
tible.
Dans la rue Carbonara, pendant que plusieurs
personnes présentaient des pétitions au roi, un
individu, ouvrant un couteau, s'est vivement ap-
proché de lui. L'assassin, atteignant le roi au
bras gauche, a réussi à lui faire une égratignure
et à blesser légèrement M. Cairoli à la cuisse
gauche.
S. M. a alors dégainé son sabre et avec le plus
grand sang-froid en a assené un coup sur la tête
du meurtrier.
Au même moment, M. Cairoli saisissait l'as-
sassin par les cheveux.
Cet individu a été conduit immédiatement au
poste par un capitaine de cuirassiers de l'es-
corte.
Tout cela a eu* lieu avec une telle promptitude,
que les personnages qui occupaient les voitures
les plus rapprochées du carrosse de S. M. ne se
sont aperçus de rien.
La reine et le prince de Naples, qui étaient dans
la même voiture que le roi, ont fait preuve de
beaucoup de courage.
Le passage du cortège royal s'est ensuite effec-
tué au milieu d'ovations continuelles et unani-
mes.
Le rcl et la reine, après leur arrivée au palais,
ont été réclamés par la foule qui était immense.
Ils ont alors paru au balcon et ils ont été accla-
més par une foule sympathique et émue.
L'assassin est un certain Jean Passavanti,
exerçant la profession de cuisinier. Il est âgé de
vingt-neuf ans et est originaire de la province de
Potenxa.
L'assassin à déclaré n'appartenir a aucune so-
ciété secrète, mais il ne veut pas <~s rois, parce
que, étant pauvre, il a toujours été maltraité par
ses patrons.
Rome, le 17 novembre, 11 h. 15 m. soir.
En ce moment a lieu une démonstration en fa-
veur du roi.
La nouvelle de l'attentat a produit ici une im-
pression pénible.
Plusieurs milliers de personnes parcourent les
rues en criant « Vive le roi! e
Les maisons sont illuminées, les théâtres fer-
més.
L'indignation est générale.
Rome, le 18 novembre.
Des dépêches venues de plusieurs villes d'Ita-
lie annoncent que de grandes démonstrations ont
été faites hier aux cris de « Vive le roi! vive la
maison de Savoie! Mort aux assassins! »
Les théâtres ont été fermés. L'Indignation et
l'émotion sont générales.
Dans tous les théâtres de Rome, on a chanté
l'hymne royal les représentations ont été inter-
rompues.
La foule s'est arrêtée devant le palais de l'am-
bassade d'Autriche. L'ambassadeur a paru au
balcon et a salué la population, qui a fort ap-
plaudi.
La municipalité et plusieurs personnages ont
envoyé à LL. MM. des télégrammes de félicita-
tion.
Tout le corps diplomatique s'était rendu au
ministère.
Rome, le 18 novembre.
Les sénateurs ont envoyé une Adresse au roi
pour le féliciter.
Le président du Sénat part aujourd'hui pour
Naples.
Les députés présens à Rome ont envoyé à
M. Cairoli une dépêche dans laquetle ils expri-
ment la profonde horreur que leur cause l'attentat,
et remercient la Providence de ce que le roi a
heureusement échappé aux coups de l'assassin.
La dépêche se termine par les protestations les
plus vives de devouement et d'affection en vers la
famille royale.
Le palais de l'ambassade d'Autriche a été
spontanément illuminé.
La foule, appréciant cette marque courtoise de
sympathie, s'est livrée à une manifestation en-
thousiaste.
Le baron de Haymerlé et l'ambassadrice ont
paru au balcon, agitant un mouchoir.
Des télégrammes de félicitations continuent à
arriver de toutes parts.
Rome, le 18 novembre, 3 h.
Les membres des bureaux présidentiels du Sé-
nat et de la Chambre sont partis pour Naples.
Un service d'actions de grâces a été célébré ce
matin à la chapelle royale de Napies. Toute la
cour y assistait. La reine était émue jusqu'aux
larmes.
Il arrive à chaque instant des dépêches con-
tenant l'expression de vifs sentimens d'affection
et de sympathie pour le roi et pour la famille
royale.
Cet attentat cause une horreur profonde dans
toutes les classes de la société. On confirme que
la blessure de M. Cairoli est légère. Il va mieux.
D'après quelques journaux, Passavanti serait
un internationaliste fanatique. En 1870, il aurait
été arrêté pour avoir posé des affiches révolution-
naires.
Le Président de la république a adressé
hier au soir le télégramme suivant à S. M.
le roi d'Italie
~,S'.j!7M~.
Je m'empresse d'exprimer à Votre Ma-
jesté mes plus vives et mes plus sincères fé-
licitations d'avoir échappé à l'horrible atten-
tat commis sur sa personne.
? Signé Maréchal DE MAC-MAHON. a
De son côté, le ministre des affaires étran-
gères adressait hier soir à l'ambassadeur de
France à Rome le télégramme suivant
« Le Président de la république a adressé
directement et personnellement ses félicita-
tions au roi Humbert, & l'occasion de l'atten-
tat auquel S. M. vient si heureusement d'é-
chapper.
s Veuillez, dé votre côté, faire parvenir
jusqu'au roi d'Italie l'expression de la pro-
fonde satisfaction et des respectueuses sym-
pathies du gouvernement français tout entier.
Félicitez, en mon nom, le président du con-
seil qui a couru un grand danger et qui a fait
preuve d'un rare sang-froid.
Nous apprenons que M. Ressman, premier
secrétaire de l'ambassade du roi d'Italie à
Paris, vient de partir pour aller prendre pos-
session du môme poste à Londres. M. Ressman,
pendant son long séjour parmi nous, avait
su s'attirer de vives sympathies. Il a eu
souvent l'occasion de montrer les qualités
les plus solides, et tout récemment encore
au sein de la Conférence monétaire, où il re-
présentait le gouvernement italien. Sa nomi-
nation à Londres prive la société parisienne
d'une des personnalités les plus distinguées
et les plus aimables du corps diplomatique.
ELECTION LEGISLATIVE
Scrutin du 17 nov mbre
tndbre.
Arrondissement du ~laue.
Etecteurs inscrits. 17.340
Vota.ns. 13.011
Benazet, conservateur. 7.340 élu
De Fombelie, républicain. S. 613
M. de Fourtou a prononcé aujourd'hui
deux discours qui se sont suivis sans in-
terruption, mais qui n'avaient aucun rap-
port l'un avec l'autre, puisque le premier
a eu pour objet de défendre son élection,
et le second d'attaquer le gouvernement
actuel, les hommes du 14 décembre,
comme il les appelle d'une voix sombre.
C'est dire que M. de Fourtou, d'accusé
qu'il était s'est bientôt fait accusateur. On
n'en a pas été trop surpris parce qu'on s'y
attendait. Ses amis avaient fait savoir que
M. de Fourtou serait trèsi agressif, et qu'à
la manière de Bonaparte, retour d'Egypte,
il dirait aux ministres qui l'ont remplacé
Qu'avez-vous fait de cette France que je
vous ai laissée si brillante? On était donc
averti. Pourtant, l'impressiongénéraleaété
que M. de Fourtou avait dépassé la mesure
dans l'attaque ou, mieux, dans la provo-
cation. Qu'un homme qui a représenté une
politique, même mauvaise, même détesta-
ble, se guinde, dans sa défense, jusqu'àune
apparence de dignité; qu'il se réfugie dans
la pureté de ses intentions qu'il explique
ses actes et s'efforce de les atténuer, nous
le comprenons et nous sommes prêts à
l'approuver. Il est dans son rôle, et un
homme qui est dans son rote est toujours
dans son droit et dans les convenances.
Mais ce rôle ne suffit pas à M. de Fourtou.
M. de Fourtou a entendu dire que lors-
qu'on ne pouvait pas se défendre sur son
terrain, la meilleure tactique était de se
jeter à corps perdu sur le terrain de son
adversaire et d'en chercher les endroits
sensibles. Soit! Encore faut-il apporter,
dans ce jeu désespéré, une certaine adresse
dont il s'est trop dispensé aujourd'hui.
Il en est venu à ce Do~ ~ue chaque mot
de son discour iq" 'tune protesta-
tion, une rect'. ation, un démenti, et le
discours entier a amené M. Dufaure à la
tribune, épilogue dont M. de Fourtou se
serait bien passé.
Le croirait-on? La France, aujourd'hui,
est sous la terreur. Une majorité de ha-
sard encore est-ce bien une majorité?
tient tout le pays sous la menace d'une
guerre civile sans merci ni miséricorde.
Tous les fonctionnaires sentent la foudre
sur leur tête et tremblent d'être frappés.
Un grand silence s'est fait, et l'on n'entend
plus que la voix des préfets, des sous-
préfets, des maires, des gendarmes et des
gardes champêtres qui recommandent des
candidatures officielles. Bien plus cette
voix se tait elle-même: un geste suffit! une
désignation à peine perceptible, et pourtant
impérieuse comme un ordre de César, est
la loi inflexible qu'employés et électeurs
exécutent avec un zèle égal. Eh bien M. de
Fourtou est généreux. Après avoir tracé
ce terrible tableau, il se déclare partisan
des candidatures officielles. Il est tout dis-
posé à ne pas trouver mauvais ce que l'on
fait, à condition qu'on ne l'accusep!us d'en
avoir fait autant. Pour un peu, lui, l'homme
du 16 mai, dirait aux hommes du 14 dé-
cembre Nous nous ressemblons comme
des frères, embrassons-nous! -Ce qui l'ar-
rête dans ce mouvementsympathique, c'est
la vue de la France éplorée, languissante,
épuisée, sans armée, sans finances, sans
commerce ni industrie, cachant mal sa mi-
sère sous les oripeaux de l'Exposition
universelle. Un tel spectacle est si dou-
loureux pour son cœur, que M. de Four-
tou a osé regretter publiquement de n'a-
voir pas été « jusqu'au bout », de n'avoir
pas accompli son devoir tout entier. Si
je l'avais fait, a-t-il dit en s'adressant à
la majorité de l'Assemblée, vous ne seriez
pas sur ces bancs 1
On a besoin de se rappeler que M. de
Fourtou est enfant de la Garonne, pour ré-
duire à leur juste valeur ces menaces et
ces outrages qui ont arraché à M. Dufaure
l'exclamation C'estindigne –etàM. Gam-
betta cette autre, beaucoup moins parle-
mentaire C'est un mensonge! Le pays
est fixé sur les mérites comparés du 16 mai
et du 14 décembre; les harangues de tri-
bune ne peuvent pas, à ce sujet, lui ap-
prendre grand'chose. Mais une partie du
discours de M. de Fourtou qui mé-
rite d'être relevée, c'est celle où,
jetant sur l'avenir un regard prophé-
tique, l'orateur s'est écrié Si la répu-
blique devient conservatrice, nous au-
rons eu tort d'avoir fait le 16 mai. En
revanche, si elle devient anarchique et
révolutionnaire, avouez que nous aurons
eu raison. N'en déplaise à M. de Four-
tou, nous ne l'avouerions pas, même dans
cette cruelle hypothèse. Quoi qu'il arrive, le
16 mai aura été et restera une des plus
grandes fautes politiques qui jamais aient
étécommises. C'est à cette date funeste
qu'il faudra toujours faire remonter les
divisions profondes qui se sont pro-
duites jusque dans les moindres vil-
lages, et même dans les familles. Jamais
la guerre à une opinion n'a été pro-
clamée avec plus de fureur qu'à
cette époque et, naturellement, un
tel excès de haine injustifiée a sur-
excité les passions d'un côté comme de
l'autre. Ajoutons que les exemples d'im-
moralités politiques donnés au pays par
des ministres dont quelques uns por-
taient un nom jusqu'ici respecté ont con-
tribué pour beaucoup à pervertir les
esprits. Tel est le legs que le 16 mai
nous a laissé, sous prétexte de réta-
blir l'ordre moral Si, ce qu'à Dieu
ne plaise la république tournait au
radicalisme et à la violence, le 16 mai
n'aurait pas entravé le mal, il l'aurait aug-
menté, propagé, précipité. Ce qui est
mauvais dans son principe ne saurait être
bon dans ses résultats.
Heureusement, le gouvernement du
14 décembre, loin de continuer, comme
on l'en accuse, les pratiques du ministère
précédent, est un gouvernement de répa-
ration et de stricte équité. M. de Fourtou
lui reproche de faire des changemens
dans le personnel administratif. Sans
doute, il en a fait beaucoup, mais non
pas encore tous ceux qui sont né-
cessaires pour soulager la conscience
publique des scandales qui l'ont af-
fligée. Il semblerait, à entendre M. de
Fourtou, que le nouveau ministère
doit respecter tout le personnel de
l'ancien, sous peine d'exercer une de ces
infhiences abusives quiconstituentles can-
didatures ofncielles. Ainsi donc, dans
les départemens où les élections ont dû
être recommencées, il n'aurait fallu chan-
ger aucun fonctionnaire. Toutefois, M. de
Fourtou, partisan qu'il est de la candida-
ture officielle, pardonnerait ces procédés
au gouvernement s'il représentait quel-
que chose mais que représente t-il ?
M. de Fourtou, qui s'est révélé aujour-
d'hui comme penseur et qui s'est livré à
de hautes spéculations politiques, a dé-
couvert qu'un gouvernement, pour être
solide, devait représenter un principe.
Que représentez-vous vous-même ? lui a
a demandé M. Dufaure. Vous représentez
une coalition impuissante à rien fonder, et,
dans cette coalition même, un parti auquel
il est impossible de donner un nom
quelconque. M. le président du conseil
n'a pas eu de peine, au contraire, à dénnir
le gouvernement actuel Nous sommes,
a-t-il dit, de vieux libéraux, héritiers fidèles
des principes que nos pères nous ont trans-
mis, et dont nous avons, depuis 1813,pour-
suivi l'application sous tous les régimes.
Nous la demandons aujourd'hui à la
république et nous estimons que la
république peut nous l'assurer. Le
bon sens ne saurait s'exprimer dans
un langage plus ferme, plus net, plus
incisif. Le succès de M. Dufaure a
été grand lorsqu'il a repoussé ainsi les
attaques de M. de Fourtou. Il ne l'a pas
été moins lorsqu'il a sommé l'Opposition,
soit au Sénat, soit à la Chambre, de faire
une interpellation formelle, claire,
courageuse, comportant un débat large
et solennel. Les journaux de la droite
ne cessent pas d'annoncer cette in-
terpellation quand viendra-t-elle ? Le
gouvernement l'appelle, la provoque. Il
répondra sur toutes les questions. Qu'on
ose seulement l'interroger L'interrogera-
t-on ? Peu importe L'intérêt de la jour-
née est tout entier dans cette attitude
résolue que le gouvernement a prise. Le
ministère a déclaré qu'il était prêt à se
défendre cela gênera peut-être ceux qui
étaient disposés à l'attaquer.
FRANCIS CHARMES.
L'empressement avec lequel les puis-
sances ont accueilli les démarches du gou-
vernement français en faveur de la Grèce
et la satisfaction que l'opinion en a té-
moignée montrent combien, en France et
ailleurs, sont encore profondes et vivaces
les sympathies qu'on éprouve pour ce petit
royaume. La Grèce mérite, du reste, l'in-
térêt qu'elle inspire, moins pour les titres
glorieux qu'elle puise dans son immortelle
histoire que pour son attitude, quelque
peu inquiète il est vrai, parfois même
provoquante, mais qui a été, en somme,
sage et pacifique pendant toute la durée
de la guerre. C'est sur le terrain des réa-
lités présentes qu'il convient surtout d'en-
visager la question. Les Grecs auraient
pu, en engageant la lutte, créer à l'Eu-
rope des embarras sérieux ils n'en ont
rien fait. Influencés par les conseils de
l'Angleterre, retenus par les difScultés de
leur situation économique et par d'autres
considérations sur lesquelles il est superflu
d'insister, ils se sont abstenus de toute
action ouvertement hostile contre l'em-
pire ottoman. Ayant ainsi servi la cause
de la paix, ils sont venus au Congrès de
Berlin demander à l'Europe le prix de
leur sagesse et de leur abstention cette
conduite méritait une récompense. Aussi
l'Europe s'est-elle empressée de reconnaî-
tre ces services en accordant au royaume
de Grèce une rectification de ses frontières.
Cependant bien des obstacles se sont
opposés dès le début à la réalisation de ce
desideratum du Congrès. La Turquie, qui
avait déjà subi de cruelles mutilations, a
poussé aussitôt les hauts cris; dans un
premier mouvement elle a même été
jusqu'à déclarer qu'elle était résolue à ne
pas céder aux vœux de l'Europe. Elle,
avait trouvé dans cette circonstance des
accens que n'ont point oubliés ceux qui
ont lu la circulaire de la Porte, dans
laquelle elle engageait les puissances à
revenir sur leur décision. L'Europe, ainsi
qus cela devait être, s'est montrée in-
flexible, ne voulant porter aucune atteinte `
à une œuvre qu'elle venait de créer.
Les représentans de la Grèce au Con-
grès de Berlin n'avaient rien négligé, de.
leur côté, pour blesser les légitimes sus-.
ceptibilités de la Porte. Admis à faire en-
tendre leur voix en faveur des intérêts de
leur pays, ils ont rempli leur tâche avec
un zèle sans doute excessif et, dans un
langage peu propre à rassurer la Tur-
quie sur les intentions futures du ca-
binet d'Athènes et du peuple hellénique,
ils lui avaient laissé entendre que s'ils,'
~bornaient pour le moment leurs réclama-
tions à l'annexion à la Grèce de l'île de
Candie avec la Thessalie et l'Epire, c'é-
tait uniquement à cause des nécessi-
tés politiques qui ne leur permettaient
pas de demander davantage c< Les seuls
a et véritables vœux du gouvernement
H hellénique, a dit M. Delyannis (9" pro-
tocole, séance du 29 juin), ont toujours
a été identiques aux aspirations de la
H nation entière dont la Grèce libre ne
? constitue qu'une petite partie. Ainsi
avertie des desseins de la Grèce, la Tur-
quie s'est montrée naturellement peu dis-
posée à adhérer aux résolutions du Con-
grès en ce qui concerne ce pays elle
s'est souvenue, à son tour, dés paroles de
lord Beaconsfield qui avait trouvé le
tracé proposé par les plénipotentiaires
français discutable et avait même répu-
dié les espérances de l'hellénisme dans
ce qu'elles avaient d'exagéré en lui con-
seillant la patience et la modération. La
Porte a été ainsi amenée à prendre à l'é-
gard des demandes de la Grèce appuyées
par les décisions du Congrès une attitude
négative qu'elle vient heureusement de
modifier. La Turquie pouvait en effet se
montrer blessée du langage peu courtois
et peu mesuré des représentans de la
Grèce, elle avait le droit de repousser ce
que leurs demandes avaient d'excessif
mais il lui était interdit d'opposer un re-
fus formel aux vœux de l'Europe. En pre-
nant aujourd'hui une attitude plus con-
forme aux exigences de la situation et
plus en rapport avec ses traditions,
la Turquie agit sagement. Elle doit
accorder à la Grèce une rectification
de frontières non pas parce que les
limites de ce royaume sont étroites
et qu'il a besoin de s'étendre, attendu
que la Turquie n'a pas à s'occuper de ce
soin qui ne la touche guère, et que, du,
reste, on n'a jamais agrandi un pays uni-
quement parce qu'il était petit; la Turquie
doit le faire plutôt en exécution du traité de
Berlin. Elle doit le faire surtout pour sa-
tisfaire aux nécessités politiques qui s'im-
posent fatalement à elle, et qu'elle ne peut
écarter plus longtemps sans encourir le
reproche qu'on lui a déjà adressé, et
qu'elle n'a pas mérité encore, de vou-
loir se soustraire en partie aux en-
gagemens qu'elle a contractés au Con-
grès, ou à ceux qui lui ont été im-
posés. Mais l'évolution que le gouverne-
ment ottoman vient de faire et les excel-
lentes dispositions dont il témoigne se-
raient insuffisantes à assurer le succès
de l'oeuvre dont on poursuit en ce moment
la réalisation, si les Grecs maintenaient
toujours celles de leurs prétentions que les
Turcs trouvent inadmissibles. Ainsi, d'a-
près les Grecs, non seulement le tracé
qui a été proposé au Congrès, ce tracé
au sujet duquel des réserves avaient été
faites par les plénipotentiaires ottomans,
et que lord Beaconsfield avait trouvé par-
faitement discutable, ne peut subir au-
cune modification, mais il doit encore re-
cevoir une application plus large et plus
complète en englobant dans la nouvelle
frontière la ville de Janina. Si ces con-
ditions devaient être maintenues, une
entente entre la Turquie et le royaume
hellénique serait difficile, peut-être
même impossible. Si nécessaire et si
désirable que soit cette entente dans
l'intérêt des deux pays et dans celui
de la paix générale, elle ne saurait
être obtenue qu'au prix de concessions
mutuelles. La Grèce ferait peut-être bien
de se souvenir qu'elle n'a pas répandu le
sang d'un seul de ses soldats pour obtenir
cette conquête, et la Turquie, de son côté,
doit se rappeler qu'elle n'en a que trop
versé jusqu'ici pour vouloir s'imposer les
sacrifices d'une nouvelle guerre qu'une
politique intransigeante, de quelque part
qu'elle vienne, rendrait inévitable.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« M. de Fourtou est invalidé. La Chambre
a adopté les conclusions de la commission
d'enquête et de son rapporteur M. Floquet.
EUe a voté l'invalidation par assis et levé,
d'acclamation pour ainsi dire, à l'unani-
mité de la gauche entière, y compris les
centres. Nous croyons que la Chambre a
eu raison, que son vote est juste, et
nous en reconnaissons d'ailleurs toute la
portée. En invalidant M. de Fourtou, la
Chambre ne cassait pas seulement une élec-
tion entachée de manœuvres coupables; elle
MMM~NMMB~
tm
ON-S'ABONDE
rue' des Prêtres-Samt-Germain-rAuxerrois. H.
"~F~tX mE' t.'AM
Trois mois. Six mois. un an.
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Départemens.' 20 &. 40 Cf. 8~&.
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chaque mois.
ifM~a~tMtnt~mé~o ~Ocent*
D~pàrteMiema, fm~oméro 'M cent.
In tendon, apply to Cowie and C", foreign
ne~spapefs omee, n, Gresham street, P. 0,;
Bm. MeHzy, mtKiett etC", i, Finch !ane QoraJuU,
E. C. London, MM. W.-M. SntMh et SeN,
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A. Bruxelles, &ro/'Xee~F~~e~.<6,rneQeianHa~-
leîne, dans les kiosques et d~ns, les MNio};ha-~
qu.es de gares de. chemins de fer~belges.
MM~MYENB~
i878..
OBf S'ABOIE
enBelgique.enHatie, `
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internatioDaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable & Paris.
Les annonces sont reçues'
chez MM B~Hchey, <~m
8, placedela Bourse,
et au bureau du JfWPMMA~;
elles doiventtoujours être agréées par lar6dMtlon.
JMJmH DES DEBATS
BAt tTtATÎt~ t?~ f TTT~M A tm?C
J~MU~M ~i Mt i~RAiRJio
F' PAMS
JLMDt t8 NOVEMBRE
La nouvelle de l'attentat dont le roi
d'Italie a failli être victime à son entrée
à. Naples est arrivée hier soir & Paris et
y a fait naître un sentiment d'horreur et
de réprobation universelles. Le crime de
Jean Passavant!, suivant de quelques
jours à peine celui de Moncaai, et venant
six mois après ceux de Hœdel et de Nobi-
ling, est bien fait pour plonger tous les
esprits généreux et les cœurs honnêtes
dans une tristesse profonde. Comment ne
pas être ému envoyant le retour périodi-
que, à de si courts intervalles, d'atten-
tats qui visent tantôt le vieil empereur
d'Allemagne, tantôt le jeune roi d'Es-
pagne, tantôt énnn le Qls de Victor-Em-
manuel. Depuis bientôt un mois, le roi
Humbert parcourait l'Italie du nord au
midi. Partout il y recevait l'accueil le plus
enthousiaste, et les vœux si ardemment
exprimés de tous les Itatiens s'adressaient
nonpasseulementàlui, mais à sagracieuse
êtbiénfaisante compagne là reine Margue-
rite. Etc'estàNaples, dans cette ville dont il
a ptis le nom pour en faire celui de l'hé-
ritier de son trône, qu'un misérable a es-
sayé de l'assassiner. On voudrait croire à
la folie du criminel, car on ne peut s'ex-
pliquer que d'aussi abominables desseins
soient froidement conçus par un cer-
ceau .humain. En présence d'un péril
aussi imprévu, aussi bien que sur les
ehamps de bataille le roi Humbert a fait
preuve de ce courage que rien n'étonne
et qui est de tradition dans sa maison. Les
sympathies de la France pour le roi et
pour la famille royale d'Italie ne peuvent
qu'être augmentées par ce lâche attentat,
et elles viendront s'ajouter aux démon-
strations émues du peuple italien.
Les élections qui ont eu lieu hier dan~
l'arrondissement du Blanc ont donné la
majorité au candidatbouapartiste, M. Théo-
dore Benazet, qui a été étu par 7,340 suf-
irages,contre5,613 qui se sont portés sur
?: de Fombéhé, candidat républicain. Ce
résultat était prévu. Il n'en est pas moins
intéressant de rapprocher ces chiffres de
ceux des élections du 14 octobre 1877. A
ce moment, M. Clément Laurier, que rem-
place M. Benazet, obtenait 8,391 voix, et
son concurrent républicain, M. Besnier,
n'eii réunissait que 4,778. C'est donc en-
viron 1,000 voi~ qui ont été perdues par la
coalition réactionnaire et qui sont ve-
nues s'ajouter à celles qu'avait déjà
à son actif le parti républicain. Ce ré-
sultat mérite d'autant mieux d'être si-
gnalé que l'arrondissement du Blanc a
été jusqu'ici un des plus délaissés de la
France entière. Il est formé par une con-
trée qui est restée longtemps en friche,
à peine traversée par quelques routes, et
dont la population, répartie sur une
grande surface, n'avait que quelques ~ra-
res centres d'agglomération qui pouvaient
faire pénétrer parmi elle la lumière et
l'instruction. Cette déplorable situation
est sur le point d'être considérablement
modifiée, grâce aux projets de M. de Frey-
cinet qui vont doter l'arrondissement du
Blanc de deux chemins de fer. Le succès
relata obtenu hier par les républicains
deviendra donc prochainement, nous l'es-
pérons, un succès définitii.
Il paraît que c'est à la Russie que doit
revenir en majeure partie l'honneur d'a-
voir fait insérer dans le traité de Berlin
l'article 24 qui exprime le vœu d'une
rectincation de frontière en faveur de
la Grèce. C'est le ~Vo?-~ qui parle ainsi. Les
sympathies de la Russie pour la cause hel-
lénique se perdent, d'après lui. dans la
nuit des temps, et elles se sont récem-
ment encore manifestées si vivement et si
ouvertement, qu'il y a lieu de s'étonner
q't'on ait pu les méconnaître. Personne as-
surément n'a oublié la part que les Russes
ont prise à la création du royaume grec.
Mais il ne semble pas que depuis lors,
et particulièrement dans les années qui
viennent de s'écouler, l'intensité de leurs
sympathies se soit manifestée bien ouver-
tement, surtout par des actes. Il est vrai
que le sort des Bulgares passionnait si
vivement l'opinion publique et le gouver-
nement russe, que la place laissée aux
préoccupations relatives à la situation des
Hellènes libres et des Hellènes sujets du
!Su)tan devait être fort restreinte. Elle
<~tait même devenue si peu considérable,
uue la Bulgarie du général Ignatieff créée
par le traité de San-Stefano prenait sur
les bords de la mer Egée des territoires
purement grecs, celui de Kavala entre
autres, pour les donner à la principauté
nouvelle. Cette façon originale de dé-
fendre les droits des Hellènes n'est certes
pas une des moindres preuves de la
richesse d'imagination du général Igna-
tieff et si les Bulgares peuvent lui
être reconnaissans de sa bonne volonté
et de son ardeur à défendre leurs intérêts,
on comprend qu'il n'en soit pas de même
des Grecs. Cependant le TVo~ revendique
pour la Russie les sympathies des Hellè-
nes mais il est obligé, pour les trouver,
d'aller les chercher à Chypre, sur la
foi d'un correspondant de la .5''<
MMc~ ~c~MM~. Les Grecs d'Athènes et de
Constantinople lui sont suspects, et pour
cause. Quant à ceux qui habitent les
autres provinces turques, l'organe russe
de Bruxelles n'en parle pas. C'est qne
comme pour le
pr~ablement, pour Im comme pour le
-tuerai IgnatieS, il ne doit y avoir que
des Bulgares sur les bords de la mer
Egée.
BOURSE DE PARIS
CMtoK-e te t6 le 18. Htmtxe. B~wxe.
a oo
Comptant. 76 62 1/2 76 7S 12 1/2
Fin cour. M 70 76 6!! t3
a o/o
Amortissable.
Comptant. 79 5 79 10 S
Fin cour. 79 12 1/2 79 7 1/2 S
A â/W 0/0
Comptant tM 8S 106 50 68 t
t 0/0
Comptant 112 65 112 SO J. 15
Fin cour. 112 72 1/2 112 55 .7.. 17 1/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 80/0. 112 fr. SI 1/2, 83.3/4, 81 1/2.
3 0/0 amortissable, 78fr.9!i, 92 ~2.
5 0/0 turc. H fr. 75, 87, 6S. v
Banque ottomane.. 479 fr., 478 fr. 12.
Florins (or). 621/8,1/16. d"
Hongrois 6 0/0. 741/4.
Egyptiennes 60/0.. 266 fr. 87, 266 fr. 2S.
Russe. 838/8.
TéMgfapMe privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Home, le 18 novembre, 3 h.
tent que plusieurs lettres aHUiées à l'Internatio-
nale ont été saisies chez l'assassin.
A la suite de cette découverte, plusieurs ar-
restations do membres de i'1'nternationalo ont
été opérées.
Les autorités de Potenza et de Salerne avaient
déjà signalé Passavanti comme taisant partie de
l'Internationale.
L'assassin habitait Naples depuis le mois de
mal.
Constantinople, le 18 novembre.
Depuis les déclarations des puissances en vue
de l'exécution du traité de Berliït. la Porte paraît
disposée à accepter les clauses non abrogées du
traité de San-Stefano plutôt que de conclure un
traité détinitif speciâ).
La conclusion d'une convention austro-turque
relative à Novi-Bazar semble très probable.
Constantinople, le 17 novembre, soir.
Il résulte des dernières négociations que l'Au-
triche prendrait l'engagement de protéger la Tur-
quie en cas de certaines éventualités.
Le Sultan a adressé a Midhat Pacha un télé-
gramme le chargeant d'appliquer en Syrie les ré-
formes contenues dans le projet anglais.
Constantinople, le 17 novembre, soir.
Le conseil a discuté aujourd'hui la demande de
l'Autriche relativement a Novi-Bazar.
On assure que la Porte accepterait l'occupation
de cette place si l'Autriche voulait reconnaître la
souveraineté du Sultan sur les provinces occu-
pées. ainsi que le caractère provisoire de t'occupa-
tion autrichienne en Bosnie et en Herzégovine.
Constantinople, )e n novembre, soir.
M. Bratiano a informé la Porte que les Russes
posent comme condition d'évacuation de la Rou-
manie, l'occupation de Kustendje et celle des au-
tres points stratégiques de la Dobrutscha. Us ré-
clament en outre le droit de fortifier ces points
dans le but d'avoir une route militaire à travers
la Roumanie.
Constantinople, le 17 novembre.
La garde civique a été licenciée.
Le conseil des ministres a recommandé l'adop-
tion de la l'gne indiquée par le Congrès en ce
qui regarde la Thessatie. Il a décidé de céder
seulement à la Grèce le quart de l'Epire et de
garder Janina.
Demain, auconsei), la discussion de la conven-
tion avec l'Autriche sera reprise.
Neuf régimens de cavalerie russe sont arrivés
à Andrinople.
Constantinople, le 18 novembre.
Carathéodory Pacha vient d'être nommé gou-
verneur de la Crète. Il a été reçu en audience par
le Sultan.
Le ûrman approuvant la convention Cretoise.
et dont l'envoi a é!é retardé, va être expédié im-
médiatement. Il mentionne la nomination du
nouveau gouverneur général de l'îte.
L'iradé relatif à la nomination des délégués
pour la rectitication des frontières grecques est
attendu et paraîtra incessamment.
Londres, le 18 novembre.
Le S~fM~tM'~ annonce que la canonnière le
Co?M~ était envoyée dans la mer Noire avec
mission de reconnaître les positions russes. Cette
mission est le résultat des bruits, en apparence
bien fondés, annonçant la construction de fortiu-
cations à Bourgas.
Le même journal rappelle que 1 Angleterre pos-
sède, par traité. le droit d'avoir deux canonnieres
dans la mer Noire pour protéger la libre naviga-
tion du Danube.
Londres, le l8~novembre.
M. Smith, premier lord de l'Amirauté, et le
colonel Stanley, ministre de la guerre, sont arri-
vés à Londres, de retour de leur voyage à Chy-
pre.
Lord Beaconsfleld et le marquis de Salisbury
sont rentrés à Londres après avoir passé quel-
ques jours en visite chez le prince de G?Ues.
Tous les membres du corps diplomatique sont
allés aujourd'hui à l'ambassade d'Italie pour pré-
senter à l'ambassadeur leurs félicitations à l'oc-
casion de l'attentat auquel le roi Humbert a si
heureusement échappé.
On assurait à l'ambassade d'Italie que les au-
torités pontificales de Rome ont adressé leurs
félicitations au roi.
Vienne, le 17 novembre, S h. 1S m. soir.
On lit dans la jB~M ~{ &M
< Les déclarations du comte Schouvalou sem-
blent avoir eu un caractère généralement satisfai-
sant il n'est pas probable, toutefois, qu'elles
aient abandonné le domaine de la politique de
représailles que les hommes d'Etat de Livadia
ont adoptée, notamment dans la question de l'é-
vacuation.
& La politique ferme et franche que l'Angle-
terre et l'Authche-Hongrie ont inscrite sur leur
drapeau peut seule parer à cet état de choses.
Cette politique, qui n'est ni turque ni anti-
turque, repose sur le terrain des intérêts euro-
péens et des décisions prises par l'Europe. Elle
doit vouloir tout ce que le traité de Berlin a
prescrit, mais elle ne doit prêter la main à rien
de ce que ce traité a exclu et laissé à l'écart. »
Bucharest, le 17 novembre, soir.
Les Chambres sont convoquées pour le 27 no-
vembre.
Un Message du prince sera lu à l'ouverture de
la session.
L'évacuation de la Roumélie par les Russes
est commencée. Lemberg, le 17 novembre.
A la suite de l'interdiction de la promenade aux
flambeaux projetée hier en l'honneur du député
Hussner, des troubles graves ont eu lieu.
Un commissaire et quelques agens de police
ont été maltraités.
Par suite, la police a été obligée de faire usage
de ses armes, et quelques uns des perturbateurs
ont été blessés. Un certain nombre, ont été arrê-
tés.
La garnison a et;é consignée,
Bombay, le 18 novembre.
Une dépêche publiée par le Times oy JTM~M dit
que les troupes anglaises cantonnées à Quettah
souSfrent beaucoup du froid.
Beaucoup de chameafx meurent.
L'émir aurait l'intention de concentrer des
troupes entre Kurum et Kuski.
Naples, le 17 novembre, soir.
LL. MM. sont arrivées à deux heures vingt mi-
nutes. Elles ont été reçues par les autorités, par de
nombreuses associations et par une foule im-
mense, au milieu d'un enthousiasme indescrip-
tible.
Dans la rue Carbonara, pendant que plusieurs
personnes présentaient des pétitions au roi, un
individu, ouvrant un couteau, s'est vivement ap-
proché de lui. L'assassin, atteignant le roi au
bras gauche, a réussi à lui faire une égratignure
et à blesser légèrement M. Cairoli à la cuisse
gauche.
S. M. a alors dégainé son sabre et avec le plus
grand sang-froid en a assené un coup sur la tête
du meurtrier.
Au même moment, M. Cairoli saisissait l'as-
sassin par les cheveux.
Cet individu a été conduit immédiatement au
poste par un capitaine de cuirassiers de l'es-
corte.
Tout cela a eu* lieu avec une telle promptitude,
que les personnages qui occupaient les voitures
les plus rapprochées du carrosse de S. M. ne se
sont aperçus de rien.
La reine et le prince de Naples, qui étaient dans
la même voiture que le roi, ont fait preuve de
beaucoup de courage.
Le passage du cortège royal s'est ensuite effec-
tué au milieu d'ovations continuelles et unani-
mes.
Le rcl et la reine, après leur arrivée au palais,
ont été réclamés par la foule qui était immense.
Ils ont alors paru au balcon et ils ont été accla-
més par une foule sympathique et émue.
L'assassin est un certain Jean Passavanti,
exerçant la profession de cuisinier. Il est âgé de
vingt-neuf ans et est originaire de la province de
Potenxa.
L'assassin à déclaré n'appartenir a aucune so-
ciété secrète, mais il ne veut pas <~s rois, parce
que, étant pauvre, il a toujours été maltraité par
ses patrons.
Rome, le 17 novembre, 11 h. 15 m. soir.
En ce moment a lieu une démonstration en fa-
veur du roi.
La nouvelle de l'attentat a produit ici une im-
pression pénible.
Plusieurs milliers de personnes parcourent les
rues en criant « Vive le roi! e
Les maisons sont illuminées, les théâtres fer-
més.
L'indignation est générale.
Rome, le 18 novembre.
Des dépêches venues de plusieurs villes d'Ita-
lie annoncent que de grandes démonstrations ont
été faites hier aux cris de « Vive le roi! vive la
maison de Savoie! Mort aux assassins! »
Les théâtres ont été fermés. L'Indignation et
l'émotion sont générales.
Dans tous les théâtres de Rome, on a chanté
l'hymne royal les représentations ont été inter-
rompues.
La foule s'est arrêtée devant le palais de l'am-
bassade d'Autriche. L'ambassadeur a paru au
balcon et a salué la population, qui a fort ap-
plaudi.
La municipalité et plusieurs personnages ont
envoyé à LL. MM. des télégrammes de félicita-
tion.
Tout le corps diplomatique s'était rendu au
ministère.
Rome, le 18 novembre.
Les sénateurs ont envoyé une Adresse au roi
pour le féliciter.
Le président du Sénat part aujourd'hui pour
Naples.
Les députés présens à Rome ont envoyé à
M. Cairoli une dépêche dans laquetle ils expri-
ment la profonde horreur que leur cause l'attentat,
et remercient la Providence de ce que le roi a
heureusement échappé aux coups de l'assassin.
La dépêche se termine par les protestations les
plus vives de devouement et d'affection en vers la
famille royale.
Le palais de l'ambassade d'Autriche a été
spontanément illuminé.
La foule, appréciant cette marque courtoise de
sympathie, s'est livrée à une manifestation en-
thousiaste.
Le baron de Haymerlé et l'ambassadrice ont
paru au balcon, agitant un mouchoir.
Des télégrammes de félicitations continuent à
arriver de toutes parts.
Rome, le 18 novembre, 3 h.
Les membres des bureaux présidentiels du Sé-
nat et de la Chambre sont partis pour Naples.
Un service d'actions de grâces a été célébré ce
matin à la chapelle royale de Napies. Toute la
cour y assistait. La reine était émue jusqu'aux
larmes.
Il arrive à chaque instant des dépêches con-
tenant l'expression de vifs sentimens d'affection
et de sympathie pour le roi et pour la famille
royale.
Cet attentat cause une horreur profonde dans
toutes les classes de la société. On confirme que
la blessure de M. Cairoli est légère. Il va mieux.
D'après quelques journaux, Passavanti serait
un internationaliste fanatique. En 1870, il aurait
été arrêté pour avoir posé des affiches révolution-
naires.
Le Président de la république a adressé
hier au soir le télégramme suivant à S. M.
le roi d'Italie
~,S'.j!7M~.
Je m'empresse d'exprimer à Votre Ma-
jesté mes plus vives et mes plus sincères fé-
licitations d'avoir échappé à l'horrible atten-
tat commis sur sa personne.
? Signé Maréchal DE MAC-MAHON. a
De son côté, le ministre des affaires étran-
gères adressait hier soir à l'ambassadeur de
France à Rome le télégramme suivant
« Le Président de la république a adressé
directement et personnellement ses félicita-
tions au roi Humbert, & l'occasion de l'atten-
tat auquel S. M. vient si heureusement d'é-
chapper.
s Veuillez, dé votre côté, faire parvenir
jusqu'au roi d'Italie l'expression de la pro-
fonde satisfaction et des respectueuses sym-
pathies du gouvernement français tout entier.
Félicitez, en mon nom, le président du con-
seil qui a couru un grand danger et qui a fait
preuve d'un rare sang-froid.
Nous apprenons que M. Ressman, premier
secrétaire de l'ambassade du roi d'Italie à
Paris, vient de partir pour aller prendre pos-
session du môme poste à Londres. M. Ressman,
pendant son long séjour parmi nous, avait
su s'attirer de vives sympathies. Il a eu
souvent l'occasion de montrer les qualités
les plus solides, et tout récemment encore
au sein de la Conférence monétaire, où il re-
présentait le gouvernement italien. Sa nomi-
nation à Londres prive la société parisienne
d'une des personnalités les plus distinguées
et les plus aimables du corps diplomatique.
ELECTION LEGISLATIVE
Scrutin du 17 nov mbre
tndbre.
Arrondissement du ~laue.
Etecteurs inscrits. 17.340
Vota.ns. 13.011
Benazet, conservateur. 7.340 élu
De Fombelie, républicain. S. 613
M. de Fourtou a prononcé aujourd'hui
deux discours qui se sont suivis sans in-
terruption, mais qui n'avaient aucun rap-
port l'un avec l'autre, puisque le premier
a eu pour objet de défendre son élection,
et le second d'attaquer le gouvernement
actuel, les hommes du 14 décembre,
comme il les appelle d'une voix sombre.
C'est dire que M. de Fourtou, d'accusé
qu'il était s'est bientôt fait accusateur. On
n'en a pas été trop surpris parce qu'on s'y
attendait. Ses amis avaient fait savoir que
M. de Fourtou serait trèsi agressif, et qu'à
la manière de Bonaparte, retour d'Egypte,
il dirait aux ministres qui l'ont remplacé
Qu'avez-vous fait de cette France que je
vous ai laissée si brillante? On était donc
averti. Pourtant, l'impressiongénéraleaété
que M. de Fourtou avait dépassé la mesure
dans l'attaque ou, mieux, dans la provo-
cation. Qu'un homme qui a représenté une
politique, même mauvaise, même détesta-
ble, se guinde, dans sa défense, jusqu'àune
apparence de dignité; qu'il se réfugie dans
la pureté de ses intentions qu'il explique
ses actes et s'efforce de les atténuer, nous
le comprenons et nous sommes prêts à
l'approuver. Il est dans son rôle, et un
homme qui est dans son rote est toujours
dans son droit et dans les convenances.
Mais ce rôle ne suffit pas à M. de Fourtou.
M. de Fourtou a entendu dire que lors-
qu'on ne pouvait pas se défendre sur son
terrain, la meilleure tactique était de se
jeter à corps perdu sur le terrain de son
adversaire et d'en chercher les endroits
sensibles. Soit! Encore faut-il apporter,
dans ce jeu désespéré, une certaine adresse
dont il s'est trop dispensé aujourd'hui.
Il en est venu à ce Do~ ~ue chaque mot
de son discour iq" 'tune protesta-
tion, une rect'. ation, un démenti, et le
discours entier a amené M. Dufaure à la
tribune, épilogue dont M. de Fourtou se
serait bien passé.
Le croirait-on? La France, aujourd'hui,
est sous la terreur. Une majorité de ha-
sard encore est-ce bien une majorité?
tient tout le pays sous la menace d'une
guerre civile sans merci ni miséricorde.
Tous les fonctionnaires sentent la foudre
sur leur tête et tremblent d'être frappés.
Un grand silence s'est fait, et l'on n'entend
plus que la voix des préfets, des sous-
préfets, des maires, des gendarmes et des
gardes champêtres qui recommandent des
candidatures officielles. Bien plus cette
voix se tait elle-même: un geste suffit! une
désignation à peine perceptible, et pourtant
impérieuse comme un ordre de César, est
la loi inflexible qu'employés et électeurs
exécutent avec un zèle égal. Eh bien M. de
Fourtou est généreux. Après avoir tracé
ce terrible tableau, il se déclare partisan
des candidatures officielles. Il est tout dis-
posé à ne pas trouver mauvais ce que l'on
fait, à condition qu'on ne l'accusep!us d'en
avoir fait autant. Pour un peu, lui, l'homme
du 16 mai, dirait aux hommes du 14 dé-
cembre Nous nous ressemblons comme
des frères, embrassons-nous! -Ce qui l'ar-
rête dans ce mouvementsympathique, c'est
la vue de la France éplorée, languissante,
épuisée, sans armée, sans finances, sans
commerce ni industrie, cachant mal sa mi-
sère sous les oripeaux de l'Exposition
universelle. Un tel spectacle est si dou-
loureux pour son cœur, que M. de Four-
tou a osé regretter publiquement de n'a-
voir pas été « jusqu'au bout », de n'avoir
pas accompli son devoir tout entier. Si
je l'avais fait, a-t-il dit en s'adressant à
la majorité de l'Assemblée, vous ne seriez
pas sur ces bancs 1
On a besoin de se rappeler que M. de
Fourtou est enfant de la Garonne, pour ré-
duire à leur juste valeur ces menaces et
ces outrages qui ont arraché à M. Dufaure
l'exclamation C'estindigne –etàM. Gam-
betta cette autre, beaucoup moins parle-
mentaire C'est un mensonge! Le pays
est fixé sur les mérites comparés du 16 mai
et du 14 décembre; les harangues de tri-
bune ne peuvent pas, à ce sujet, lui ap-
prendre grand'chose. Mais une partie du
discours de M. de Fourtou qui mé-
rite d'être relevée, c'est celle où,
jetant sur l'avenir un regard prophé-
tique, l'orateur s'est écrié Si la répu-
blique devient conservatrice, nous au-
rons eu tort d'avoir fait le 16 mai. En
revanche, si elle devient anarchique et
révolutionnaire, avouez que nous aurons
eu raison. N'en déplaise à M. de Four-
tou, nous ne l'avouerions pas, même dans
cette cruelle hypothèse. Quoi qu'il arrive, le
16 mai aura été et restera une des plus
grandes fautes politiques qui jamais aient
étécommises. C'est à cette date funeste
qu'il faudra toujours faire remonter les
divisions profondes qui se sont pro-
duites jusque dans les moindres vil-
lages, et même dans les familles. Jamais
la guerre à une opinion n'a été pro-
clamée avec plus de fureur qu'à
cette époque et, naturellement, un
tel excès de haine injustifiée a sur-
excité les passions d'un côté comme de
l'autre. Ajoutons que les exemples d'im-
moralités politiques donnés au pays par
des ministres dont quelques uns por-
taient un nom jusqu'ici respecté ont con-
tribué pour beaucoup à pervertir les
esprits. Tel est le legs que le 16 mai
nous a laissé, sous prétexte de réta-
blir l'ordre moral Si, ce qu'à Dieu
ne plaise la république tournait au
radicalisme et à la violence, le 16 mai
n'aurait pas entravé le mal, il l'aurait aug-
menté, propagé, précipité. Ce qui est
mauvais dans son principe ne saurait être
bon dans ses résultats.
Heureusement, le gouvernement du
14 décembre, loin de continuer, comme
on l'en accuse, les pratiques du ministère
précédent, est un gouvernement de répa-
ration et de stricte équité. M. de Fourtou
lui reproche de faire des changemens
dans le personnel administratif. Sans
doute, il en a fait beaucoup, mais non
pas encore tous ceux qui sont né-
cessaires pour soulager la conscience
publique des scandales qui l'ont af-
fligée. Il semblerait, à entendre M. de
Fourtou, que le nouveau ministère
doit respecter tout le personnel de
l'ancien, sous peine d'exercer une de ces
infhiences abusives quiconstituentles can-
didatures ofncielles. Ainsi donc, dans
les départemens où les élections ont dû
être recommencées, il n'aurait fallu chan-
ger aucun fonctionnaire. Toutefois, M. de
Fourtou, partisan qu'il est de la candida-
ture officielle, pardonnerait ces procédés
au gouvernement s'il représentait quel-
que chose mais que représente t-il ?
M. de Fourtou, qui s'est révélé aujour-
d'hui comme penseur et qui s'est livré à
de hautes spéculations politiques, a dé-
couvert qu'un gouvernement, pour être
solide, devait représenter un principe.
Que représentez-vous vous-même ? lui a
a demandé M. Dufaure. Vous représentez
une coalition impuissante à rien fonder, et,
dans cette coalition même, un parti auquel
il est impossible de donner un nom
quelconque. M. le président du conseil
n'a pas eu de peine, au contraire, à dénnir
le gouvernement actuel Nous sommes,
a-t-il dit, de vieux libéraux, héritiers fidèles
des principes que nos pères nous ont trans-
mis, et dont nous avons, depuis 1813,pour-
suivi l'application sous tous les régimes.
Nous la demandons aujourd'hui à la
république et nous estimons que la
république peut nous l'assurer. Le
bon sens ne saurait s'exprimer dans
un langage plus ferme, plus net, plus
incisif. Le succès de M. Dufaure a
été grand lorsqu'il a repoussé ainsi les
attaques de M. de Fourtou. Il ne l'a pas
été moins lorsqu'il a sommé l'Opposition,
soit au Sénat, soit à la Chambre, de faire
une interpellation formelle, claire,
courageuse, comportant un débat large
et solennel. Les journaux de la droite
ne cessent pas d'annoncer cette in-
terpellation quand viendra-t-elle ? Le
gouvernement l'appelle, la provoque. Il
répondra sur toutes les questions. Qu'on
ose seulement l'interroger L'interrogera-
t-on ? Peu importe L'intérêt de la jour-
née est tout entier dans cette attitude
résolue que le gouvernement a prise. Le
ministère a déclaré qu'il était prêt à se
défendre cela gênera peut-être ceux qui
étaient disposés à l'attaquer.
FRANCIS CHARMES.
L'empressement avec lequel les puis-
sances ont accueilli les démarches du gou-
vernement français en faveur de la Grèce
et la satisfaction que l'opinion en a té-
moignée montrent combien, en France et
ailleurs, sont encore profondes et vivaces
les sympathies qu'on éprouve pour ce petit
royaume. La Grèce mérite, du reste, l'in-
térêt qu'elle inspire, moins pour les titres
glorieux qu'elle puise dans son immortelle
histoire que pour son attitude, quelque
peu inquiète il est vrai, parfois même
provoquante, mais qui a été, en somme,
sage et pacifique pendant toute la durée
de la guerre. C'est sur le terrain des réa-
lités présentes qu'il convient surtout d'en-
visager la question. Les Grecs auraient
pu, en engageant la lutte, créer à l'Eu-
rope des embarras sérieux ils n'en ont
rien fait. Influencés par les conseils de
l'Angleterre, retenus par les difScultés de
leur situation économique et par d'autres
considérations sur lesquelles il est superflu
d'insister, ils se sont abstenus de toute
action ouvertement hostile contre l'em-
pire ottoman. Ayant ainsi servi la cause
de la paix, ils sont venus au Congrès de
Berlin demander à l'Europe le prix de
leur sagesse et de leur abstention cette
conduite méritait une récompense. Aussi
l'Europe s'est-elle empressée de reconnaî-
tre ces services en accordant au royaume
de Grèce une rectification de ses frontières.
Cependant bien des obstacles se sont
opposés dès le début à la réalisation de ce
desideratum du Congrès. La Turquie, qui
avait déjà subi de cruelles mutilations, a
poussé aussitôt les hauts cris; dans un
premier mouvement elle a même été
jusqu'à déclarer qu'elle était résolue à ne
pas céder aux vœux de l'Europe. Elle,
avait trouvé dans cette circonstance des
accens que n'ont point oubliés ceux qui
ont lu la circulaire de la Porte, dans
laquelle elle engageait les puissances à
revenir sur leur décision. L'Europe, ainsi
qus cela devait être, s'est montrée in-
flexible, ne voulant porter aucune atteinte `
à une œuvre qu'elle venait de créer.
Les représentans de la Grèce au Con-
grès de Berlin n'avaient rien négligé, de.
leur côté, pour blesser les légitimes sus-.
ceptibilités de la Porte. Admis à faire en-
tendre leur voix en faveur des intérêts de
leur pays, ils ont rempli leur tâche avec
un zèle sans doute excessif et, dans un
langage peu propre à rassurer la Tur-
quie sur les intentions futures du ca-
binet d'Athènes et du peuple hellénique,
ils lui avaient laissé entendre que s'ils,'
~bornaient pour le moment leurs réclama-
tions à l'annexion à la Grèce de l'île de
Candie avec la Thessalie et l'Epire, c'é-
tait uniquement à cause des nécessi-
tés politiques qui ne leur permettaient
pas de demander davantage c< Les seuls
a et véritables vœux du gouvernement
H hellénique, a dit M. Delyannis (9" pro-
tocole, séance du 29 juin), ont toujours
a été identiques aux aspirations de la
H nation entière dont la Grèce libre ne
? constitue qu'une petite partie. Ainsi
avertie des desseins de la Grèce, la Tur-
quie s'est montrée naturellement peu dis-
posée à adhérer aux résolutions du Con-
grès en ce qui concerne ce pays elle
s'est souvenue, à son tour, dés paroles de
lord Beaconsfield qui avait trouvé le
tracé proposé par les plénipotentiaires
français discutable et avait même répu-
dié les espérances de l'hellénisme dans
ce qu'elles avaient d'exagéré en lui con-
seillant la patience et la modération. La
Porte a été ainsi amenée à prendre à l'é-
gard des demandes de la Grèce appuyées
par les décisions du Congrès une attitude
négative qu'elle vient heureusement de
modifier. La Turquie pouvait en effet se
montrer blessée du langage peu courtois
et peu mesuré des représentans de la
Grèce, elle avait le droit de repousser ce
que leurs demandes avaient d'excessif
mais il lui était interdit d'opposer un re-
fus formel aux vœux de l'Europe. En pre-
nant aujourd'hui une attitude plus con-
forme aux exigences de la situation et
plus en rapport avec ses traditions,
la Turquie agit sagement. Elle doit
accorder à la Grèce une rectification
de frontières non pas parce que les
limites de ce royaume sont étroites
et qu'il a besoin de s'étendre, attendu
que la Turquie n'a pas à s'occuper de ce
soin qui ne la touche guère, et que, du,
reste, on n'a jamais agrandi un pays uni-
quement parce qu'il était petit; la Turquie
doit le faire plutôt en exécution du traité de
Berlin. Elle doit le faire surtout pour sa-
tisfaire aux nécessités politiques qui s'im-
posent fatalement à elle, et qu'elle ne peut
écarter plus longtemps sans encourir le
reproche qu'on lui a déjà adressé, et
qu'elle n'a pas mérité encore, de vou-
loir se soustraire en partie aux en-
gagemens qu'elle a contractés au Con-
grès, ou à ceux qui lui ont été im-
posés. Mais l'évolution que le gouverne-
ment ottoman vient de faire et les excel-
lentes dispositions dont il témoigne se-
raient insuffisantes à assurer le succès
de l'oeuvre dont on poursuit en ce moment
la réalisation, si les Grecs maintenaient
toujours celles de leurs prétentions que les
Turcs trouvent inadmissibles. Ainsi, d'a-
près les Grecs, non seulement le tracé
qui a été proposé au Congrès, ce tracé
au sujet duquel des réserves avaient été
faites par les plénipotentiaires ottomans,
et que lord Beaconsfield avait trouvé par-
faitement discutable, ne peut subir au-
cune modification, mais il doit encore re-
cevoir une application plus large et plus
complète en englobant dans la nouvelle
frontière la ville de Janina. Si ces con-
ditions devaient être maintenues, une
entente entre la Turquie et le royaume
hellénique serait difficile, peut-être
même impossible. Si nécessaire et si
désirable que soit cette entente dans
l'intérêt des deux pays et dans celui
de la paix générale, elle ne saurait
être obtenue qu'au prix de concessions
mutuelles. La Grèce ferait peut-être bien
de se souvenir qu'elle n'a pas répandu le
sang d'un seul de ses soldats pour obtenir
cette conquête, et la Turquie, de son côté,
doit se rappeler qu'elle n'en a que trop
versé jusqu'ici pour vouloir s'imposer les
sacrifices d'une nouvelle guerre qu'une
politique intransigeante, de quelque part
qu'elle vienne, rendrait inévitable.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« M. de Fourtou est invalidé. La Chambre
a adopté les conclusions de la commission
d'enquête et de son rapporteur M. Floquet.
EUe a voté l'invalidation par assis et levé,
d'acclamation pour ainsi dire, à l'unani-
mité de la gauche entière, y compris les
centres. Nous croyons que la Chambre a
eu raison, que son vote est juste, et
nous en reconnaissons d'ailleurs toute la
portée. En invalidant M. de Fourtou, la
Chambre ne cassait pas seulement une élec-
tion entachée de manœuvres coupables; elle
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