Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-18
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Type : texte texte
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Description : 18 novembre 1878 18 novembre 1878
Description : 1878/11/18. 1878/11/18.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
~~NDI â 1~O~ERBRE 1
~~7~
,oN S'ADONNE'
rue des Pr~trés-·aint Germain.l'Au$errois, 17.
t~~tcax 'DE rliBlDl~NEÜEIf'1` ·
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
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chaque mois.
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̃ JSéparteinesis, nu nnméro. 25 cent»
In lnewspapers office, 17, Gresham street, G. P. 0,;
MM. Oelizy, pavie» et G°. 1, Finch lane Cornhill,
E. G. London: SIM. W.-H. Smith et Son!
186, Strand, W. C. Vondon.
A. Bruxelles, kVOffiçe depicblicité. i6,ruedela.'M8.ê&»^
leine, dans les kiosques et dans les bibliothév °
ques de gares de chemins de fer belges.
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JOI~RN~iL ]DE DEB~TS
.TS
1878
• ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en. Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
̃ ̃• et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
̃'̃̃;̃ Les annonces sont reçues
chez MM. F»uchey, Lafllte et C;
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAL;
elles doivent toujours être agréées par larédaction.
PARIS
DIMANCHE 17 NOVEMBRE
De toute la séance d'hier à la Chambre
des Députés nous ne voulons retenir
Yjue l'incident qui a immédiatement pré-
cédé le vote. M. le comte Albert de Mun
venait de porter contre le suffrage uni-
versel, la Révolution française et la sou-
veraineté nationale des accusations répé-
tées. M. Robert Mitchell, au nom de la
grande majorité des bonapartistes qui sié-
gent à la Chambre, s'est alors levé pour
protester, et les termes dans lesquels il a
formulé sa. protestation sont si explicites,
qu'il ne peut désormais subsister aucun
doute sur le touchant accord qui unit les
membres de la droite. On se doutait bien
qu'il y avait entre eux quelque diver-
gence sur les principes de notre droit pu-
blic; mais jamais elle n'avait été mise en
si graude lumière, avec un tel éclat. Il
ne nous reste donc plus qu'à attendre avec
une impatiente curiosité l'occasion qui se
présentera peut-être un jour de la con-
fection d'un Manifeste commun des droites
de la Chambre. Ce document ne peut
manquer, après les révélations d'hier,
d'être un morceau de littérature politique
des plus piquans, et l'on est en droit d'es-
pérer qu'il laissera loin derrière lui le
Manifeste de la majorité du Sénat.
Celui-ci a eu le succès qu'il méritait,
mais on peut, à coup sûr, prédire au pro-
gramme électoral des droites de la se-
conde Chambre un bien autre retentisse-
ment s'il contient tout à la fois la défense
des opinions de M. le comte Albert de
Mun et l'expression de la passion de
M. Robert Mitchell et de ses amis pour
le suffrage universel. Il y aura, d'ailleurs,
une moralité presque immédiate à tirer
de l'incident. M. de Mun a été invalidé
une élection aura donc lieu prochaine-
ment dans l'arrondissement de Pontivy.
Les bonapartistes, ces défenseurs intrai-
tables du suffrage universel, continue-
ront-ils à voter pour celui qui s'est dé-
claré son adversaire déterminé? 9
Le Journal officiel a publié il y a deux
jours, et nous avons reproduit le tableau du
mouvement du commerce extérieur de la
France pendant les dix premiers mois de
l'année 1878. Nous n'avions accompagné
cette publication d'aucun commentaire,
nous réservant d'y revenir dans un article
spécial. Mais les conclusions qu'en tirent
les journaux de la droite sont tellement
contraires à la vérité, qu'il importe
de relever immédiatement des erreurs
plus ou moins volontaires. La crise com-
merciale et industrielle dont souffre en ce
moment la France avec le reste del'Europe
serait arrivée à son paroxysme, et les
chiffres donnés par le Journal officiel se-
raient la preuve irrécusable de ce lamen-
table état de nos affaires. Sur quoi s'ap-
puie-t-on pour risquer cette affirmation? q
Probablement sur le chiffre des importa-
tions et des exportations des objets fabri-
qués. Les importations se sont, il est vrai,
accrues de 33 millions comparative-
ment à la période correspondante
de 1877 mais les exportations pendant
la même période ont augmerté de lo
millions. D'autre part, les- importa-
tions des marchandises diverses ont di-
miuué de 17 millions, et les exportations
ont bénéficié de 3 millions 1/2. En sorte
que la balance en faveur de 1878 est in-
contestablement de 2 millions 1/2. Cela ne
veut point dire que tout soit pour le
mieux et qu'il ne soit point regrettable que
la progression de nos exportations n'ait pas'
une marche plus rapide et plus assurée
mais les cris de détresse sont, comme on
peut voir, au moins prématurés. Il est vrai
que sur d'autres chapitres le chiffre de nos
PItJÎLira DU JQl-KKAL DIS DÉBATS
DU 18 NOVEMBRE 1878.
JLÀ SEMAINE DRAMATIQUE
Théâtre DU Vaudeville Montjoye, CO-
médie en cinq actes et six tableaux, de
M. Octave Feuillet; rentrée de Dupnis
(reprïf-e). Théâtre du Palais-Royal
les Provinciales à Paris, vaudeville en
quatre actes, de MM. de Najac et Pol
Moreau. Théâtre des Variétés la
Revue des Variétés, trois actes et dix-
sept tableaux, de MM. Ernest Blum et
Raoul Toché.
Le Montjoye de M. Feuillet n'a pas été
repris depuis 18Ô3, époque où il fut joué
pour la 'première fois au Gymnase, de
sorte que c'est à peu près une nouveauté
pour la génération actuelle. Cette comé-
die est peut-être la plus scénique des
œuvres dramatiques de l'auteur; elle est,
inWreesanic, bien conduite, toute remplie
d'effets de théâtre habilement ménagés;
mù* si elle satisfait la curiosité, elle ne
satisfit/pas également l'esprit, car ces
effets de théâtre doot je parle sont pour
l";i plupart obtenus aux dépens de la, vé-
rité et de l'observation exacte des carac-
tères.
Montjoye, le principal personnage, celui
mii dor.rie ?on nom à la pièce, est, dans la
pensée de M- Feuillet, le type de l'homme
importations esten accroissement considé
rable. Noéimportations d'objets d'alimenta-
tibjajotft augmenté de 413 millions. L'ex-
plication de ce fait est malheureusement
trop facile à donner. La très médio-
cre récolte des céréales de cette an-
née en est la cause atténuée ce-
pendant dans une certaine proportion
par l'augmentation de la consommation
due à l'Exposition universelle et c'est
aussi la raison qui a fait baisser de
117 millions l'exportation dea mêmes ob-
jets. Mais, par contre, l'importation des
produits naturels .et des matières pre-
mières nécessaires à l'industrie a gagné
194 millions 1/2, et il faut avoir l'esprit
bien obscurci par la passion politique pour
oser se plaindre de ce dernier chiffre.
Les partis sont généralement portés à
dénaturer les actes de leurs adversaires
et à incriminer leurs intentions. Dans le
domaine de la spéculation politique pure,
on peut laisser faire sans trop s'in-
quiéter. Mais, lorsqu'il s'agit du travail
national et de la prospérité du pays, c'est
un devoir de rectifier immédiatement tout
ce qui s'écarte de la vérité, et de ne pas
permettre que, de bonne foi ou non, on
égare l'opinion publique.
Les nouvelles de Constantinople conti-
nuent à être favorables à l'entente amia-
ble de la Turquie et de la Grèce relative-
ment à la rectification de frontières pro-
mise à cette dernière puissance par le
traité de Berlin. A la délimitation indi-
quée par le Congrès, la Porte substitue-
rait l'abandon d'un territoire situé sur le
golfe de Volo, de manière à constituer à
la Turquie une frontière naturelle. On ne
doute pas que tout arrangement qui sera
proposé en conformité des décisions du
Congrès ne soit ratifié par le Sultan.
D'un autre côté, on télégraphie de Ra-
guse que les chefs albanais se sont réunis
à Prizrend et qu'ils ont décidé de faire
tous leurs efforts pour obtenir de la Porte
l'autonomie administrative de leur pro-
vince. Les Albanais seraient-ils aussi une
de ces populations hostiles avec lesquelles
lord Beaconsfield félicitait il y a quelques
jours le Sultan de n'avoir plus de rela-
tions pernicieuses?
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 00 112fr. 62, 65, 60, 6t 1/4.
3 0/0 76 fr. 65, 75.
3 0/0 amortissable. 79 fr. 20, 25.
ü 0/0 turc. t2 fr. 05, f71J2.
Banque ottomane.. 480 fr., 482 fr. 50.
Ottomane 1873. 67 fr. 75.
Florins (or). 62 7/16.
Hongrois 6 0/0 74 13/16, 3/4, 7/8, 3/4, 11/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 268 fr. 75, 268 fr. 12 1/2.
Télégraphie privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 17 novembre.
Aussitôt que l'empereur Guillaume aura re-
pris la direction des atraires de l'Etat, le Vatican
era de nouvelles démarches pour renouer des
négociations avec l'Allemagne Le Pape en pren-
drait l'initiative en félicitant l'empereur de son
retour aux affaires de l'Etat.
La Cour d'appel a rendu hier son jugement
dans l'affaire Lambertini-Antonelli, jugement qui
annule celui du tribunal il n'admet pas les
preuves testimoniales demandées par la com-
tesse Lambert ini et condamne cette dernière
aux frais du procès.
Raguse, le 16 novembre, soir.
Les chefs albanais se sont de nouveau réunis
à Prizrend et ont décidé d'insister auprès du gou-
vernement turc pour obtenir l'autonomie provin-
ciale, *ous la suzeraineté de la Porte, avec des
employés albanais, en promettant de fournir un
contingent formé des hommes âgés de dix-huit à
soixante ans. Le gouverneur de Scutari voyage
en Albanie pour constater l'esprit de la popula-
tion.
On construit des fortifications sur les hauteurs
qui dominent Podeoritza. La population trans-
porte gratuitement les matériaux.
Constantinople, le 16 novembre.
A la suite d'une entrevue qu'il a eue avec
sans scrupules et qui se pique d'être pra-
tique avant tout. Il trace lui-même son
propre portrait en ces termes « Mon
» point de départ, à moi, a été l'horreur
» du bleu en tout et partout. J'appelle
» bleu tout ce qui n'ést pas pratique,
» tout ce qui n'est pas, en morale, le tien
» et le mien; en philosophie, deux et deux
» font quatre! Illusions poétiques, pré-
» jugés d'enfance, superstitions romanes-
» ques, sensibilités maladives, phrases so-
» Eoresetvides.voilàJeroyaumedubleu.
» Je me suis ditqu'unhommequi se sentné
» avec de grands instincts a pour premier
» devoir d'accomplir une grande destinée.
» Or, point de grande destinée pour les
» faibles. C'est pourquoi, tout en respec-
» tant les vrais principes sociaux, j'ai mis
» pous mes pieds, dès le début, tout ce
» qui constitue de toute éternité la fai-
» blesse du vulgaire, tout ce qui est de
» convention, tous les sentimens para-
» sites et littéraires dont cette pauvre hu-
» manité se plaît à amollir encore sa dé-
» bilité naturelle, à tourmenter sa cqn-
» science et à compliquer son fardeau.
» L'esprit libre, le cœur ferme, la tête
» haute, j'ai marché ainsi bravement à
» travers la foule, sans craindre rien ni
» personne, un Code dans une main une
» épée dans l'autre, et me voilà. Pé-
» nétré du sentiment de mon immense
«utilité dans le monde, j'ai été pour
» moi-même un être sacré, infaillible et
» inviolable. Bref, j'ai été, je suis et je
» serai un dieu, mon dieu »
Montjoye est donc l'homme fort entre
tous, et l'on ne voit pas ce qui pourrait
Safvet Pacha le Sultan a exposé au conseil la
nécessité d'un arrangement amical avec la Grèce,
afin de respecter les prescriptions du traite de
Berlin.
Toutefois, la délimitation faite par le Congrès s
n cqns-tituant pas, aux yeux de la Porte, des
frontières naturelles, et étant, par conséquent,
considérée comme impossible, là Turquie don-
nerait. comme équivalent, le territoire situé le
long de la côte de Volo.
Le conseil des ministres n'a pris aucune déci-
sion seulement, tout arrangement qui sera pro-
posé en conforml é des décisions du Congrès sera
sans aucun doute ratifié par le Sultan.
Constantinople, le 14 novembre.
La commission financière, présidée par le gé-
néral Khérédioe, considère le rétablissement de
1 équilibre financier comme impossible sans le
retrait des caïmés et le paiement de la dette flot-
tante. Elle déclare nécessaire un emprunt de 23 mil-
lions de livres à 4 o/'i, garanti par l'Angleterre sur
1 excédant des revenus de Chypre et de Syrie, et
sur le tribut d'Egypte.
Le produit de cet emprunt servirait à l'amor-
tissement des deux emprunts gagés par le tribut
d Egypte, au retrait des caïmés et au paiement
de la dette nattante il resterait un solde dis-
ponible «'élevant à un million de livres.
Les revenus actuels de l'empire étant de
12 millions de livres, la Porte pourrait préparer
le paiement d'un 1/2 0/0 à tous ses créanciers,
avec augmentation successive de 1 ou 2 0/0 pro-
portionnée à l'augmentation des recettes, jusqa'à
20 millions de revenus..
Constantinople, le M novembre
(arrivée le n au matin).
La Porte a institué une commission présidée
par Carathéodory Pacha, pour s'occuper du pro-
gramme des réformes à appliquer à la Roumelie.
Constantinople, le 16 novembre.
La Porte a envoyé ces jours-ci, à ses repré-
sentans à l'étranger, une dépêche circulaire dans
laquelle elle demande l'avis et l'appui de l'Eu-
rope relativement à l'exécution du traité de
Berlin.
Constantinople, le 16 novembre.
L'Autriche a engagé de nouvelles négociations
relativement à l'occupation de Novi-Bazar. Elle
voudrait une déclaration l'autorisant éventuelle-
ment à cette occupation, moyennant certains
avantages pour la Porte.
Constantinople, le 17 novembre.
On assure de bonne source que le comte Schou-
valoff a essayé en vain de justifier auprès du
comte Andrassy la prolongation de l'occupation
russe dans les provinces turques.
Le comte Andrassy a déclaré au comte Schou-
valoff que cette prolongation était une violation
du traité de Berlin, et que l'évacuation ne devait
pas être subordonnée à la signature d'un traité
de paix définitif.
Les dispositions de l'Autriche sont favorables
à la Turquie.
Londres, le 17 novembre.
M. Rivers Wilson quittera Londres ce soir. se
rendant à Paris, en route pour l'Egypte. Il partira
de Marseille jeudi prochain, et, aussitôt arrivé en
Egypte, il prendra ses fonctions de ministre des
finances.
Lisbonne, le 16 novembre, soir.
Le ministre de la marine vient d'ordonner le
départ de la canonnière Rigminho pour le rap
iVert et la Nouvelle-Guinée, de la corvette \c Duc
d* Terceira pour Anoda, de la Reine de Portugal
pour la côte de Mozambique, et de la canonniere
Africa pour Macao et Timor.
Tous ces navires portent des troupes de ren-
fort pour les stations et les colonies portu-
gaises.
Il est question de réformer le service postal
dans les colonies.
Le gouverneur de Mozambique a passé en revue
25 OflO nègres qui reconnaissent la souveraineté
du gouvernement portugais.
Le gouverneur est chargé d'une mission pour
Zanzibar.
Florence, le 17 novembre.
Le bruit court que le roi d'Italie a été
l'objet d'une tentative d'assassinat au mo-
ment où il sortait de la gare de Naples. S. M.
aurait été légèrement blessée au bras, d'un
coup de couteau.
L'assassin aurait été immédiatement arrêté.
Le vote du Sénat ne nous a point sur-
pris nous ne dissimulerons pas qu'il nous
afflige. C'est entendu, c'est la guerre.
Nous ne croyons pas que la cause de
l'ordre gagne beaucoup à la politique de
ces conservateurs qui se déchirent sur ce
qu'ils voudraient conserver et ne s'accor-
dent que sur ce qu'ils veulent renverser,
qui ne savent pas ce qu'ils veulent, et sa-
vent seulement ce qu'ils ne veulent pas,
et qui laissent toujours le pays en face de
cette question « Que feriez-vous le len-
demain ? »
Le lendemain, ce serait la guerre civile;
mais peu leur importe. Leur seul objet,
arrêter son essor après cette fière profes-
sion de foi. Elle n'est pas seulement fière,
elle a cet accent satanique qui était si fort
à la mode parmi les héros dramatiques
vers 1830, et, à ce propos, je reproduirai
ici la remarque que je faisais dernière-
ment au sujet du Sphinx: e'estque M. Feuil-
let s'inspire volontiers, pour la conception
de ses personnages, des idées, des partis-
pris de la grande période romantique.
C'est un observateur de seconde main,
qui voit les choses à travers un prisme
littéraire; aussi se paie-t-il souvent d'ap-
parences et de mots. Son diabolique Mon!-
joye, ce don Juan de la haute banque et
de l'industrie, s'il ne manque ni d'effron-
terie ni d'audace, n'a pas le moins du
monde l'habileté nécessaire à ses pareils.
Tout en se proclamant infaillible et invio-
lable, il ne commet que des maladresses
et donne prise sur lui au premier venu,
si bien que le brillant édifice qu'il a mis
vingt aus à construire s'écroule comme
un château de cartes, au premier coup de
vent.
Il marche, dit-il, à travers la foule, un
Code dans une main une épée dans l'au-
tre. Je reviendrai plus tard sur l'épée. Par-
lons d'abord du Code. Cet habile faiseur,
qui a toujours le Code à la main, c'est-à-
dire qui a très exactement étudié la carte
topographique du pays d'Escroquerie pour
ne pas franchir la limite surveillée par la
police correctionnelle, a commencé sa for-
tune par un tour de Scapia où le parquet
trouverait certainement quelque chose à.
l'éprendre. Associé avec un .honnête né-
goeiant de Bordeaux, M. Sorel, pour l'ex-
c'est d'empêcher l'établissement d'un gou-
vernement défioitif. En ont-ils un à pro-
poser ? Non. Il est. vrai qu'ils en ont trois
dont pas un n'est possible. Mais la ques-
tion première, c'est qu'ils soient aux af-
faires. Ils sont à eux-mêmes leur propre
gouvernement, leur propre monarchie,
leur propre empire. Il n'y a qu'une chose
qu'ils ne veulent pas la république ils
ne voudraient pas même de la leur.
Ce n'est pas légèrement que nous avons
rappelé dernièrement l'élection de Paris
dans laquelle les républicains de la veille
avaient frappé d'exclusion un des plus il-
lustres et des plus réellement libéraux parmi
les républicains du lendemain. Nous avons
voulu montrer tout le chemin parcouru
depuis ce temps-là; la grande étape de
raison, de sagesse et d'organisation ac-
complie par la république. A cette époque,
et dans la circonstance que nous rappe-
lons, on nous disait d'une façon bles-
sante qu'on ne pouvait avoir confiance en
nous et qu'il n'y avait pas place pour
nous dans la nouvelle cité. Aujourd'hui, la
position est changée, nous pourrions dire
renversée. Les républicains conservateurs
ont eu la présentation des trois candidats;
tous trois étaient ce qu'on peut appeler
des hommes de la droite, mais de la
droite républicaine. Les républicains de
la gauche les ont acceptés et adoptés
sans hésitation, sans arrière-pensée ils
ont dit « Nous vous cédons la place,
» nous voulons faire l'épreuve, nous
» voulons voir si le parti dont vous
» étiez autrefois est prêt, est décidé,
» ou même simplement résigné à ac-
» cepter la république la république
» sous sa forme la plus modérée, nous
» aurions le droit de dire sons sa forme
» la plus monarchique; représentée par
» des hommes qui n'avaient jamais été
» des nôtres, par des amis des rois, par
» des serviteurs des anciennes institu-'
» tions. Nous acceptons l'expérience; si
» nous avons encore des doutes, c'est à
» vous de montrer qu'ils sont injustes. »
Ainsi ont-ils fait, et ils ont accepté une
liste dans laquelle ne figurait pas un seul
de leurs noms. Les aigrefins qui se don-
nent le titre de constitutionnels diront
que la gauche républicaine faisait de né-
cessité vertu et prenait nos candidats
parce qu'elle n'aurait pas osé présenter
les siens. C'est le contraire de la vérité.
Avec un peu de connaissance de l'esprit
qui anime et dirige les droites du Sénat,
on doit être sûr que les candidatures ex-
trêmes leur auraient été beaucoup plus
acceptables que des candidatures modé-
rées qui auraient prouvé an pays que la
république était compatible avec l'ordre.
Pour ces conservateurs de nouvelle es-
pèce, tout ce qui peut mettre le pays sens
dessus dessous est du pain bénit; et ce
qui est redoutable, c'est tout ce qui pour-
rait affermir un gouvernement qu'ils ont
en exécration.
Les candidats de la gauche, même des
candidats radicaux, auraient doue eu au-
tant de chances, peut-être plus, auprès
des constitutionnels, que des candidats
modérés, et coupables précisément de
leur modération. Les gauches républicai-
nes ont donc fait un acte de vraie politi-
que, de politique pratique et habile, en
laissant le champ libre au parti modéré
et en se contentant de regarder. Elles
ont dit « C'est affaire entre vous conser-
» vateurs. On ne pourra pas dire que nous
» effrayons la religion, la .famille, la pro-
» priété, l'ordre moral, Tordre social, avec
» les candidats que vous portez. Nous les
» acceptons, nous leur donnons nos voix
» et notre appui. Vous ne pouvez rien
» nous demander de plus; et si les pré-
» tendus conservateurs ne veulent pas
» même de noms qui leur appartiennent
ploitation d'une mine aurifère au Brésil,
il s'est aperçu que cette mine contenait
très peu d'or, mais beaucoup de cuivre, et
il a détourné les lettres d'un ingénieur qui
constataient cette situation. Le malheu-
reux Sorel, abandonné par son associé et
ignorant le véritable état des choses, s'est
entêté à celte exploitation, s'y est ruiné
et s'est brûlé la cervelle de désespoir
après être tombé en faillite. Montjoye a
racheté alors l'affaire à bas prix et s'est
enrichi en exploitant tout simplement la
mine de cuivre. Voilà notre homme fort
qui est tout simplement un escroc et que
la police correctionnelle attend. A quoi
lui sert donc le Code qu'il prétend avoir
toujours à la main?
Après un tel début, le premier soin de
Moatjoye devrait être naturellement d'é-
loigner tous les témoins de son escroque-
rie, tous ceux qui peuvent un jour le dé-
noncer, et le perdre. Il fait tout justement
le contraire. Il garde auprès de lui en qua-
lité de caissier un vieux bonhomme nommé
Tiberge, ancien employé de Sorei. Il frit
plus, il va chercher dans une mansarde
du quartier Latin un jeune avocat sans
causes, Georges Sorel, le fils de sa vic-
time, et il lui donne un emploi de con-
fiance dans sa maison. Ce jeune homme
ne manque pas de devenir amoureux de
Cécile, la fille de Montjoye, et ici éclate
de nouveau l'habileté du grand faiseur.
« Je n'ai eu dans ma vie, dit Montjoye,
» qu'une faiblesse, une seule. J'ai été
» amoureux sincèrement une fois, de ma
» femme, et je l'ai enlevée à sa famille
» qui me la refusait. MUo de. Sissac, tu
» plus qu'à nous, alors c'est une déclara-
» tion de guerre, alors nous sommes dé-
» gagés et nous redevenons libres. »
Et ils auront raison. Le vote du Sénat
est en effet une déclaration de guerre à la
république. Dans cette campagne, la tête
appartient naturellement au parti bona-
partiste qui seul pourrait profiter d'une
victoire. Les deux autres tirent les mar-
rons. Les légitimistes sont dans leur
rôle; ils ont toujours, préféré et préfé-
reraient encore l'Empire à l'orléanisme,
et l'ont montré dans tous les temps.
Quant aux anciens orléanistes, nous nous
contentons de les appeler des bonapar-
tistes.
Le vrai parti constitutionnel, celui qui
par devoir, par patriotisme, par raison, est
venu à la république comme au gouverne-
ment nécessaire et seul possible, il n'a au-
jourd'hui rien à reprocher, ni rien à deman-
der aux républicains de la veille. Ils lui ont
laissé le champ libre, ils ont tenté avec lui
une dernière expérience de conciliation, et
la réponse a été un acte de flagrante hosti-
lité. Désormais, nous ne pouvons plus rien
exiger nous n'avons plus rien à dire.
Fala viain.
JOHN LEMOINNE.
̃/ '̃ l-
La conférence monétaire entre la Belgique,
!a France, la Grèce, l'Italie et la Suisse, a
tenu sa onzième 3t dernière séance le 5 no-
vembre. La convention monétaire de 1865 est
sur le point d'expirer. Il s'agissait de savoir si
cette convention ferait renouvelée, et à quel
les conditions. La convention nouvelle devant
remplacer la convention ancienne, la Con-
férence a décidé de dénoncer celle-ci
avant de signer la première. Les Etats
signataires aiment d'ailleurs mieux être
libres de toute convention que de res-
ter liés pendant quinze ans encore par
la convention de 1863. Sans doute, rien n'était
plus désirable que le maintien de l'Union dite
latine. Mais les événemens monétaires consi-
dérables qui ont eu lieu depuis 1865, les graves
perturbations qui se sont produites sur le
marché des métaux, les changemens qui
ont été apportés au régime des monnaies
dans quelques Etats, et les atteintes mêmes
que cette convention a déjà subies ne per-
mettaient pas de penser qu'elle pût être re-
nouvelée sans de profondes modifications.
Deux voies s'ouvraient à la discussion pré-
parer un nouveau projet de convention ou
bien remanier le texte de la convention de
1865. Sur la proposition de M. Léon Say,
ministre des finances, désigné par ses collè-
gues pour présider la Conférence, la seconde
voie a été adoptée. La convention de 1865
comprend quatre subdivisions principales:
1° Le régime de l'or;
2° Le régime de l'argent
3° Le régime des monnaies divisionnaires
i° La durée de la convention.
Mais des questions plus intéressantes de-
vaient occuper la Conférence de 1878.
On devait néces.^airement se demander
quelles mesures il conviendrait de prendre
pour liquider la situation à l'expiration de la
convention.
Un autre point capital attirait l'atten-
tion de la Conférence quelle devait être,
dans l'Union, la situation des pays soumis au
régime du papier-monnaie? En effet, de-
puis 1865, l'Italie et la Grèce ont établi le
cours forcé des billets de banque. Ces
billets, qui remplaçaient la monnaie mé-
tallique, n'avaient pas cours chez les alliés,
et la majeure partie des monnaies italiennes
étaient exportées vers la France, la Belgique
et la Suisse, qui se trouvent inondées par
une affluence de pièces de 5 fr. et de mon-
naies divisionnaires En pratique, les pays à
cours forcé ne faisaient plus partie de l'Union.
Cet état de choses appelait l'attention de la
Conférence à un double point de vue iljfal-
lait obtenir des Etats qui ont le régime du
cours forcé la promesse de faire des efforts
sérieux pour le supprimer, ou tout au moins
en atténuer les conséquences. Il fallait en-
suite prévoir' la possibilité que d'autre
Etats de l'Union adoptassent le cours
» sais? Mais c'est ma seule faute de con-
» duite. Hors cela, pas une détail-
» lance. » Jusque-là, passe encore Don
Juan enlevait des femmes et il ne les
épousait pas mais, quand sa passion était
satisfaite, il ne les gardait pas auprès de
lui pour n'en être pas embarrassé plus
tard. Moutjoye, qui a enlevé Mlle de Sis-
sac, ne l'épouse pas mais, s'il n'a pas
l'honnêteté d'en faire sa femme, il a la
maladresse de vivre avec elle. Il n'a pas
l'intelligence de comprendre qu'un homme
de son âge (il touche à la cinquantaine),
qui est plusieurs fois millionnaire, qui oc-
cupe une situation brillante dans le monde
des affaires, que tout Paris connaît et qui
vient d'être nommé député, se doit à lui-
même d'avoir un intérieur honorable,
d'autant plus qu'il fait profession de res-
pecter les « vrais principes sociaux. » Oç,
parmi tous ces principes, le mariage
compte en première ligne.
Notez bien que je ne parle pas ici au
nom de la morale puisque Monljoye af-
fecte de la mépriser je me place au
point de vue de son propre intérêt, le seul
dieu qu'il reconnaisse. Il est vrai que tout
lemoode le croit marié avec Mii0 de Sissac,
et qu'il n'y a pas encore de scandale pu-
blic. Mais ce scandale ne peut manquer
d'éclater tôt ou tard. Deux enfans sont
nés, en effet, de cette union irrégulière,
Cécile et Roland, en âge tous les deux
d'être mariés. Il est clair qu'un jour ou
l'autre il se présentera un bon parti pour
Cécile qui est une charmante jeune fille
et doit avoir une riche dot. Que fera Mont-
joye ? Avouera-t-il que Cécile est une
forcé; il convenait, à cet £gard,de prendre des
mesures préservatrices pour que lesintéiôts
de l'Union ne fussent pas lésés. La quantité
excessive de p èies d'agent accumulées '3
daus certaines parties de l'Uuion, et surtout
a la Banque de France, est un mal qu'on doit-
«ttribuer principalement au système mooé-
taire de l'Italie. Les plénipotentiaires italiens
ont reconnu le bien-fondé de ces obf ova-
tions et ont déclaré que cette question se
liait intimement à celle de la cessation du
cours forcé qui préoccupait constammtnt le
gouvernement italien. A la date du .7 sep-
tembre dernier, il circulait en Italie pour
112 millions de billets en coupures de 50c,
de 1 fr. et 2 fr., et le maximum de l'émission
autorisée était de 135 millions de francs. Rap-
pelons à cette occasion que le maximum au-
torisé des billets à cours forcé s'élève à
1 milliard en vertu du décret royal du 26 té-.
vrier 1875.
Quoique la Grèce ne soit pas limitrophe
des autres pays de l'Union, on voit pour-
tant une assez forte quantité de drach-
mes nouvelles en argent circuler • n France,
en Belgique et en Suisse, notamment depuis
que la circulation du papier à cours force a.
remplacé en Grèce la monnaie métallique.
A ce sujet, le delégué du gouvernement hel-
lénique a donné quelques explications à ses
collègues.
Le gouvernement hellénique, ayant con-
tracté, l'année dernière, un emprunt avec la
Banqua nationale de Grèce et la Banque
ionienne, s'est trouvé dans l'obligation de
concéder à ces deux Banques le privilège du
cours forcé de leurs billets jusqu'au rembour-
sement de cet emprunt. La somme pour la-
quelle des billets ont été émis est actuelle-
ment de 73 millions. Le maximum autorisé
est de 78 million', et les deux Banques ont
un encaisse métallique d« 16 millions envi-
ron. Avant l'établissement du cours forcé, il
y avait pour 45 millions de billets en circu-
lation, il n'y a pas de coupures infé-
rieures à 10 fr. Le gouvernement hellénique
est très désireux d'abolir le cours forcé; i
il a l'intention de liquider cette situation par
une opération de crédit qui lui permettrait
de rembourser sa dette envers les d»-ux ban-
ques, mais il ne peut prendre d'engagement
formel à cet égard, ni fixer l'époque à laqu< Ile
les résultats qu'il poursuit pourront être
obtenus.
Une autre question grave a été soulevée
Falait-il donner le cours légal au système
monétaire de l'Union? Fallait-il le donner &u
système entier, ou le restreindre aux seules
monnaies d'or, et peut-être même l'étendre
aux écus de 5 fr.? Suffirait-il que les» caisses
publiques des Etats de 1 Union et leurs prin-
cipales Banques acceptassent les monnaies de
l'Union sans que le cours légal fût formelle-
ment imposé dans les Etats autres que la'
Suisse et l'Italie, qui, elles, possèdent le cours
l*gal? '1
Les diverses questions relatives à la durée
de la convention, à la liquidation, enfin
à la fabrication des pièces de 5 fr. en ar-
gent ne peuvent guère être séparées elles
ont entre elles une évidente connexité. La
liquidation n'offre aucune difficulté si tous
les pays intéressés se trouvent avoir, lors
de la liquidation, une circulation métallique
mais un Etat possédant le cours forcé se
trouverait, poureffectuer cette opération, dans
une situation embarrassante. Eu somme, les
monnaies ne sont autre chose que des lettres
de change tirées à vue sur leur pays d'origine.
Ainsi, une pièce de 5 fr. italienne est une
créance à vue sur Rome. Le remboursement
en serait facile si le change était au pair ou
à quelques fractions près du pair. Si le
cours forcé disparaissait, l'opération serait
facile. Quand Titane pourra-t-elle reprendre la
circulation métallique? C'était là une ques-
tion capitale si l'on s'arrêtait à la liquidation
des monnaies autres que celles dites divifion-
uaires. Pour c<-lles-ci, la convention de 1865
prévoitle cas où un échange deviendrait néces-
saire, etdécideque le solde serapayéen traites
sur le pays qui renvoie les pièces. L'applica-
tion de ce mode de liquidation aux pièces de
5 fr. devait nécessairement faire naître la pré-
tention d'un droit à la fabrication illimitée de
ces monnaies. Qu'avaient à objecter les alliés,
du moment que chaque contractant repie-
nait, à l'expiration de la convention, toutes
ses monnaies d'or et d'argent? Naturellement,
• fille naturelle qui n'a pas même été re-
connue par son père, non plus que son
frère Roland? lien sera de même pour
ce jeune homme qui mène la vie oisive des
viveurs du boulevard et fait des dettes en
attendant le moment où il se présentera
pour lui quelque brillant mariage. Tels sont
les embarras que l'homme fort s'est créés
comme à plaisir, lorsque la plus vulgaire
prudence lui commaudait de se rendre
invulnérable, du moins sur un point, en
régularisant sa situation.
Pour mettre le comble à ses habiletés,
il juge à propos d'introduire dans sa mai-
son, une nouvelle maîtresse, une aventu-
rière qui se fait appeler la marquise de
Rio-Velez. C'en est trop. M»8 de Sissac,
..qui a supporté bien d'autres outragés, ne
supportera pas celui-là, par respect non
seulement pour elle-même-, mais surtout
pour sa fille. Montjoye prend ses grands
airs qui ne lui serv.ent de rien. M"» de
Sissac quitte le brillant hôtel de Mont-
joye et va s'installer Jtàns un modeste
appartement du faubourg Saint-Germain
où sa fille la suit. Roland s'engage dans
les zouaves, et Montjoye reste seul; mais,
pour que l'écroulement soit complet, le
vieux Tiberge juge le moment venu de
révéler à Georges Sorel le tour de Scapin
dont son père a été victime et qui a causé
son suicide. Le jeune homme, indigné,
adresse à Montjoye des paroles très vi-
ves qui amènent une provocation et un
duel. Et voilà justement ce qu'on ne sau-
rait admettre. Un homme aussi positif
que Montjoye, à son âge et dans la situation
brillante qu'il a conquise, ne se baç
~~NDI â 1~O~ERBRE 1
~~7~
,oN S'ADONNE'
rue des Pr~trés-·aint Germain.l'Au$errois, 17.
t~~tcax 'DE rliBlDl~NEÜEIf'1` ·
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 18 fr. 36 fr. 72 fr.
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chaque mois.
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In l
MM. Oelizy, pavie» et G°. 1, Finch lane Cornhill,
E. G. London: SIM. W.-H. Smith et Son!
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leine, dans les kiosques et dans les bibliothév °
ques de gares de chemins de fer belges.
.<
JOI~RN~iL ]DE DEB~TS
.TS
1878
• ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en. Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
̃ ̃• et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
̃'̃̃;̃ Les annonces sont reçues
chez MM. F»uchey, Lafllte et C;
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAL;
elles doivent toujours être agréées par larédaction.
PARIS
DIMANCHE 17 NOVEMBRE
De toute la séance d'hier à la Chambre
des Députés nous ne voulons retenir
Yjue l'incident qui a immédiatement pré-
cédé le vote. M. le comte Albert de Mun
venait de porter contre le suffrage uni-
versel, la Révolution française et la sou-
veraineté nationale des accusations répé-
tées. M. Robert Mitchell, au nom de la
grande majorité des bonapartistes qui sié-
gent à la Chambre, s'est alors levé pour
protester, et les termes dans lesquels il a
formulé sa. protestation sont si explicites,
qu'il ne peut désormais subsister aucun
doute sur le touchant accord qui unit les
membres de la droite. On se doutait bien
qu'il y avait entre eux quelque diver-
gence sur les principes de notre droit pu-
blic; mais jamais elle n'avait été mise en
si graude lumière, avec un tel éclat. Il
ne nous reste donc plus qu'à attendre avec
une impatiente curiosité l'occasion qui se
présentera peut-être un jour de la con-
fection d'un Manifeste commun des droites
de la Chambre. Ce document ne peut
manquer, après les révélations d'hier,
d'être un morceau de littérature politique
des plus piquans, et l'on est en droit d'es-
pérer qu'il laissera loin derrière lui le
Manifeste de la majorité du Sénat.
Celui-ci a eu le succès qu'il méritait,
mais on peut, à coup sûr, prédire au pro-
gramme électoral des droites de la se-
conde Chambre un bien autre retentisse-
ment s'il contient tout à la fois la défense
des opinions de M. le comte Albert de
Mun et l'expression de la passion de
M. Robert Mitchell et de ses amis pour
le suffrage universel. Il y aura, d'ailleurs,
une moralité presque immédiate à tirer
de l'incident. M. de Mun a été invalidé
une élection aura donc lieu prochaine-
ment dans l'arrondissement de Pontivy.
Les bonapartistes, ces défenseurs intrai-
tables du suffrage universel, continue-
ront-ils à voter pour celui qui s'est dé-
claré son adversaire déterminé? 9
Le Journal officiel a publié il y a deux
jours, et nous avons reproduit le tableau du
mouvement du commerce extérieur de la
France pendant les dix premiers mois de
l'année 1878. Nous n'avions accompagné
cette publication d'aucun commentaire,
nous réservant d'y revenir dans un article
spécial. Mais les conclusions qu'en tirent
les journaux de la droite sont tellement
contraires à la vérité, qu'il importe
de relever immédiatement des erreurs
plus ou moins volontaires. La crise com-
merciale et industrielle dont souffre en ce
moment la France avec le reste del'Europe
serait arrivée à son paroxysme, et les
chiffres donnés par le Journal officiel se-
raient la preuve irrécusable de ce lamen-
table état de nos affaires. Sur quoi s'ap-
puie-t-on pour risquer cette affirmation? q
Probablement sur le chiffre des importa-
tions et des exportations des objets fabri-
qués. Les importations se sont, il est vrai,
accrues de 33 millions comparative-
ment à la période correspondante
de 1877 mais les exportations pendant
la même période ont augmerté de lo
millions. D'autre part, les- importa-
tions des marchandises diverses ont di-
miuué de 17 millions, et les exportations
ont bénéficié de 3 millions 1/2. En sorte
que la balance en faveur de 1878 est in-
contestablement de 2 millions 1/2. Cela ne
veut point dire que tout soit pour le
mieux et qu'il ne soit point regrettable que
la progression de nos exportations n'ait pas'
une marche plus rapide et plus assurée
mais les cris de détresse sont, comme on
peut voir, au moins prématurés. Il est vrai
que sur d'autres chapitres le chiffre de nos
PItJÎLira DU JQl-KKAL DIS DÉBATS
DU 18 NOVEMBRE 1878.
JLÀ SEMAINE DRAMATIQUE
Théâtre DU Vaudeville Montjoye, CO-
médie en cinq actes et six tableaux, de
M. Octave Feuillet; rentrée de Dupnis
(reprïf-e). Théâtre du Palais-Royal
les Provinciales à Paris, vaudeville en
quatre actes, de MM. de Najac et Pol
Moreau. Théâtre des Variétés la
Revue des Variétés, trois actes et dix-
sept tableaux, de MM. Ernest Blum et
Raoul Toché.
Le Montjoye de M. Feuillet n'a pas été
repris depuis 18Ô3, époque où il fut joué
pour la 'première fois au Gymnase, de
sorte que c'est à peu près une nouveauté
pour la génération actuelle. Cette comé-
die est peut-être la plus scénique des
œuvres dramatiques de l'auteur; elle est,
inWreesanic, bien conduite, toute remplie
d'effets de théâtre habilement ménagés;
mù* si elle satisfait la curiosité, elle ne
satisfit/pas également l'esprit, car ces
effets de théâtre doot je parle sont pour
l";i plupart obtenus aux dépens de la, vé-
rité et de l'observation exacte des carac-
tères.
Montjoye, le principal personnage, celui
mii dor.rie ?on nom à la pièce, est, dans la
pensée de M- Feuillet, le type de l'homme
importations esten accroissement considé
rable. Noéimportations d'objets d'alimenta-
tibjajotft augmenté de 413 millions. L'ex-
plication de ce fait est malheureusement
trop facile à donner. La très médio-
cre récolte des céréales de cette an-
née en est la cause atténuée ce-
pendant dans une certaine proportion
par l'augmentation de la consommation
due à l'Exposition universelle et c'est
aussi la raison qui a fait baisser de
117 millions l'exportation dea mêmes ob-
jets. Mais, par contre, l'importation des
produits naturels .et des matières pre-
mières nécessaires à l'industrie a gagné
194 millions 1/2, et il faut avoir l'esprit
bien obscurci par la passion politique pour
oser se plaindre de ce dernier chiffre.
Les partis sont généralement portés à
dénaturer les actes de leurs adversaires
et à incriminer leurs intentions. Dans le
domaine de la spéculation politique pure,
on peut laisser faire sans trop s'in-
quiéter. Mais, lorsqu'il s'agit du travail
national et de la prospérité du pays, c'est
un devoir de rectifier immédiatement tout
ce qui s'écarte de la vérité, et de ne pas
permettre que, de bonne foi ou non, on
égare l'opinion publique.
Les nouvelles de Constantinople conti-
nuent à être favorables à l'entente amia-
ble de la Turquie et de la Grèce relative-
ment à la rectification de frontières pro-
mise à cette dernière puissance par le
traité de Berlin. A la délimitation indi-
quée par le Congrès, la Porte substitue-
rait l'abandon d'un territoire situé sur le
golfe de Volo, de manière à constituer à
la Turquie une frontière naturelle. On ne
doute pas que tout arrangement qui sera
proposé en conformité des décisions du
Congrès ne soit ratifié par le Sultan.
D'un autre côté, on télégraphie de Ra-
guse que les chefs albanais se sont réunis
à Prizrend et qu'ils ont décidé de faire
tous leurs efforts pour obtenir de la Porte
l'autonomie administrative de leur pro-
vince. Les Albanais seraient-ils aussi une
de ces populations hostiles avec lesquelles
lord Beaconsfield félicitait il y a quelques
jours le Sultan de n'avoir plus de rela-
tions pernicieuses?
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 00 112fr. 62, 65, 60, 6t 1/4.
3 0/0 76 fr. 65, 75.
3 0/0 amortissable. 79 fr. 20, 25.
ü 0/0 turc. t2 fr. 05, f71J2.
Banque ottomane.. 480 fr., 482 fr. 50.
Ottomane 1873. 67 fr. 75.
Florins (or). 62 7/16.
Hongrois 6 0/0 74 13/16, 3/4, 7/8, 3/4, 11/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 268 fr. 75, 268 fr. 12 1/2.
Télégraphie privée*
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 17 novembre.
Aussitôt que l'empereur Guillaume aura re-
pris la direction des atraires de l'Etat, le Vatican
era de nouvelles démarches pour renouer des
négociations avec l'Allemagne Le Pape en pren-
drait l'initiative en félicitant l'empereur de son
retour aux affaires de l'Etat.
La Cour d'appel a rendu hier son jugement
dans l'affaire Lambertini-Antonelli, jugement qui
annule celui du tribunal il n'admet pas les
preuves testimoniales demandées par la com-
tesse Lambert ini et condamne cette dernière
aux frais du procès.
Raguse, le 16 novembre, soir.
Les chefs albanais se sont de nouveau réunis
à Prizrend et ont décidé d'insister auprès du gou-
vernement turc pour obtenir l'autonomie provin-
ciale, *ous la suzeraineté de la Porte, avec des
employés albanais, en promettant de fournir un
contingent formé des hommes âgés de dix-huit à
soixante ans. Le gouverneur de Scutari voyage
en Albanie pour constater l'esprit de la popula-
tion.
On construit des fortifications sur les hauteurs
qui dominent Podeoritza. La population trans-
porte gratuitement les matériaux.
Constantinople, le 16 novembre.
A la suite d'une entrevue qu'il a eue avec
sans scrupules et qui se pique d'être pra-
tique avant tout. Il trace lui-même son
propre portrait en ces termes « Mon
» point de départ, à moi, a été l'horreur
» du bleu en tout et partout. J'appelle
» bleu tout ce qui n'ést pas pratique,
» tout ce qui n'est pas, en morale, le tien
» et le mien; en philosophie, deux et deux
» font quatre! Illusions poétiques, pré-
» jugés d'enfance, superstitions romanes-
» ques, sensibilités maladives, phrases so-
» Eoresetvides.voilàJeroyaumedubleu.
» Je me suis ditqu'unhommequi se sentné
» avec de grands instincts a pour premier
» devoir d'accomplir une grande destinée.
» Or, point de grande destinée pour les
» faibles. C'est pourquoi, tout en respec-
» tant les vrais principes sociaux, j'ai mis
» pous mes pieds, dès le début, tout ce
» qui constitue de toute éternité la fai-
» blesse du vulgaire, tout ce qui est de
» convention, tous les sentimens para-
» sites et littéraires dont cette pauvre hu-
» manité se plaît à amollir encore sa dé-
» bilité naturelle, à tourmenter sa cqn-
» science et à compliquer son fardeau.
» L'esprit libre, le cœur ferme, la tête
» haute, j'ai marché ainsi bravement à
» travers la foule, sans craindre rien ni
» personne, un Code dans une main une
» épée dans l'autre, et me voilà. Pé-
» nétré du sentiment de mon immense
«utilité dans le monde, j'ai été pour
» moi-même un être sacré, infaillible et
» inviolable. Bref, j'ai été, je suis et je
» serai un dieu, mon dieu »
Montjoye est donc l'homme fort entre
tous, et l'on ne voit pas ce qui pourrait
Safvet Pacha le Sultan a exposé au conseil la
nécessité d'un arrangement amical avec la Grèce,
afin de respecter les prescriptions du traite de
Berlin.
Toutefois, la délimitation faite par le Congrès s
n cqns-tituant pas, aux yeux de la Porte, des
frontières naturelles, et étant, par conséquent,
considérée comme impossible, là Turquie don-
nerait. comme équivalent, le territoire situé le
long de la côte de Volo.
Le conseil des ministres n'a pris aucune déci-
sion seulement, tout arrangement qui sera pro-
posé en conforml é des décisions du Congrès sera
sans aucun doute ratifié par le Sultan.
Constantinople, le 14 novembre.
La commission financière, présidée par le gé-
néral Khérédioe, considère le rétablissement de
1 équilibre financier comme impossible sans le
retrait des caïmés et le paiement de la dette flot-
tante. Elle déclare nécessaire un emprunt de 23 mil-
lions de livres à 4 o/'i, garanti par l'Angleterre sur
1 excédant des revenus de Chypre et de Syrie, et
sur le tribut d'Egypte.
Le produit de cet emprunt servirait à l'amor-
tissement des deux emprunts gagés par le tribut
d Egypte, au retrait des caïmés et au paiement
de la dette nattante il resterait un solde dis-
ponible «'élevant à un million de livres.
Les revenus actuels de l'empire étant de
12 millions de livres, la Porte pourrait préparer
le paiement d'un 1/2 0/0 à tous ses créanciers,
avec augmentation successive de 1 ou 2 0/0 pro-
portionnée à l'augmentation des recettes, jusqa'à
20 millions de revenus..
Constantinople, le M novembre
(arrivée le n au matin).
La Porte a institué une commission présidée
par Carathéodory Pacha, pour s'occuper du pro-
gramme des réformes à appliquer à la Roumelie.
Constantinople, le 16 novembre.
La Porte a envoyé ces jours-ci, à ses repré-
sentans à l'étranger, une dépêche circulaire dans
laquelle elle demande l'avis et l'appui de l'Eu-
rope relativement à l'exécution du traité de
Berlin.
Constantinople, le 16 novembre.
L'Autriche a engagé de nouvelles négociations
relativement à l'occupation de Novi-Bazar. Elle
voudrait une déclaration l'autorisant éventuelle-
ment à cette occupation, moyennant certains
avantages pour la Porte.
Constantinople, le 17 novembre.
On assure de bonne source que le comte Schou-
valoff a essayé en vain de justifier auprès du
comte Andrassy la prolongation de l'occupation
russe dans les provinces turques.
Le comte Andrassy a déclaré au comte Schou-
valoff que cette prolongation était une violation
du traité de Berlin, et que l'évacuation ne devait
pas être subordonnée à la signature d'un traité
de paix définitif.
Les dispositions de l'Autriche sont favorables
à la Turquie.
Londres, le 17 novembre.
M. Rivers Wilson quittera Londres ce soir. se
rendant à Paris, en route pour l'Egypte. Il partira
de Marseille jeudi prochain, et, aussitôt arrivé en
Egypte, il prendra ses fonctions de ministre des
finances.
Lisbonne, le 16 novembre, soir.
Le ministre de la marine vient d'ordonner le
départ de la canonnière Rigminho pour le rap
iVert et la Nouvelle-Guinée, de la corvette \c Duc
d* Terceira pour Anoda, de la Reine de Portugal
pour la côte de Mozambique, et de la canonniere
Africa pour Macao et Timor.
Tous ces navires portent des troupes de ren-
fort pour les stations et les colonies portu-
gaises.
Il est question de réformer le service postal
dans les colonies.
Le gouverneur de Mozambique a passé en revue
25 OflO nègres qui reconnaissent la souveraineté
du gouvernement portugais.
Le gouverneur est chargé d'une mission pour
Zanzibar.
Florence, le 17 novembre.
Le bruit court que le roi d'Italie a été
l'objet d'une tentative d'assassinat au mo-
ment où il sortait de la gare de Naples. S. M.
aurait été légèrement blessée au bras, d'un
coup de couteau.
L'assassin aurait été immédiatement arrêté.
Le vote du Sénat ne nous a point sur-
pris nous ne dissimulerons pas qu'il nous
afflige. C'est entendu, c'est la guerre.
Nous ne croyons pas que la cause de
l'ordre gagne beaucoup à la politique de
ces conservateurs qui se déchirent sur ce
qu'ils voudraient conserver et ne s'accor-
dent que sur ce qu'ils veulent renverser,
qui ne savent pas ce qu'ils veulent, et sa-
vent seulement ce qu'ils ne veulent pas,
et qui laissent toujours le pays en face de
cette question « Que feriez-vous le len-
demain ? »
Le lendemain, ce serait la guerre civile;
mais peu leur importe. Leur seul objet,
arrêter son essor après cette fière profes-
sion de foi. Elle n'est pas seulement fière,
elle a cet accent satanique qui était si fort
à la mode parmi les héros dramatiques
vers 1830, et, à ce propos, je reproduirai
ici la remarque que je faisais dernière-
ment au sujet du Sphinx: e'estque M. Feuil-
let s'inspire volontiers, pour la conception
de ses personnages, des idées, des partis-
pris de la grande période romantique.
C'est un observateur de seconde main,
qui voit les choses à travers un prisme
littéraire; aussi se paie-t-il souvent d'ap-
parences et de mots. Son diabolique Mon!-
joye, ce don Juan de la haute banque et
de l'industrie, s'il ne manque ni d'effron-
terie ni d'audace, n'a pas le moins du
monde l'habileté nécessaire à ses pareils.
Tout en se proclamant infaillible et invio-
lable, il ne commet que des maladresses
et donne prise sur lui au premier venu,
si bien que le brillant édifice qu'il a mis
vingt aus à construire s'écroule comme
un château de cartes, au premier coup de
vent.
Il marche, dit-il, à travers la foule, un
Code dans une main une épée dans l'au-
tre. Je reviendrai plus tard sur l'épée. Par-
lons d'abord du Code. Cet habile faiseur,
qui a toujours le Code à la main, c'est-à-
dire qui a très exactement étudié la carte
topographique du pays d'Escroquerie pour
ne pas franchir la limite surveillée par la
police correctionnelle, a commencé sa for-
tune par un tour de Scapia où le parquet
trouverait certainement quelque chose à.
l'éprendre. Associé avec un .honnête né-
goeiant de Bordeaux, M. Sorel, pour l'ex-
c'est d'empêcher l'établissement d'un gou-
vernement défioitif. En ont-ils un à pro-
poser ? Non. Il est. vrai qu'ils en ont trois
dont pas un n'est possible. Mais la ques-
tion première, c'est qu'ils soient aux af-
faires. Ils sont à eux-mêmes leur propre
gouvernement, leur propre monarchie,
leur propre empire. Il n'y a qu'une chose
qu'ils ne veulent pas la république ils
ne voudraient pas même de la leur.
Ce n'est pas légèrement que nous avons
rappelé dernièrement l'élection de Paris
dans laquelle les républicains de la veille
avaient frappé d'exclusion un des plus il-
lustres et des plus réellement libéraux parmi
les républicains du lendemain. Nous avons
voulu montrer tout le chemin parcouru
depuis ce temps-là; la grande étape de
raison, de sagesse et d'organisation ac-
complie par la république. A cette époque,
et dans la circonstance que nous rappe-
lons, on nous disait d'une façon bles-
sante qu'on ne pouvait avoir confiance en
nous et qu'il n'y avait pas place pour
nous dans la nouvelle cité. Aujourd'hui, la
position est changée, nous pourrions dire
renversée. Les républicains conservateurs
ont eu la présentation des trois candidats;
tous trois étaient ce qu'on peut appeler
des hommes de la droite, mais de la
droite républicaine. Les républicains de
la gauche les ont acceptés et adoptés
sans hésitation, sans arrière-pensée ils
ont dit « Nous vous cédons la place,
» nous voulons faire l'épreuve, nous
» voulons voir si le parti dont vous
» étiez autrefois est prêt, est décidé,
» ou même simplement résigné à ac-
» cepter la république la république
» sous sa forme la plus modérée, nous
» aurions le droit de dire sons sa forme
» la plus monarchique; représentée par
» des hommes qui n'avaient jamais été
» des nôtres, par des amis des rois, par
» des serviteurs des anciennes institu-'
» tions. Nous acceptons l'expérience; si
» nous avons encore des doutes, c'est à
» vous de montrer qu'ils sont injustes. »
Ainsi ont-ils fait, et ils ont accepté une
liste dans laquelle ne figurait pas un seul
de leurs noms. Les aigrefins qui se don-
nent le titre de constitutionnels diront
que la gauche républicaine faisait de né-
cessité vertu et prenait nos candidats
parce qu'elle n'aurait pas osé présenter
les siens. C'est le contraire de la vérité.
Avec un peu de connaissance de l'esprit
qui anime et dirige les droites du Sénat,
on doit être sûr que les candidatures ex-
trêmes leur auraient été beaucoup plus
acceptables que des candidatures modé-
rées qui auraient prouvé an pays que la
république était compatible avec l'ordre.
Pour ces conservateurs de nouvelle es-
pèce, tout ce qui peut mettre le pays sens
dessus dessous est du pain bénit; et ce
qui est redoutable, c'est tout ce qui pour-
rait affermir un gouvernement qu'ils ont
en exécration.
Les candidats de la gauche, même des
candidats radicaux, auraient doue eu au-
tant de chances, peut-être plus, auprès
des constitutionnels, que des candidats
modérés, et coupables précisément de
leur modération. Les gauches républicai-
nes ont donc fait un acte de vraie politi-
que, de politique pratique et habile, en
laissant le champ libre au parti modéré
et en se contentant de regarder. Elles
ont dit « C'est affaire entre vous conser-
» vateurs. On ne pourra pas dire que nous
» effrayons la religion, la .famille, la pro-
» priété, l'ordre moral, Tordre social, avec
» les candidats que vous portez. Nous les
» acceptons, nous leur donnons nos voix
» et notre appui. Vous ne pouvez rien
» nous demander de plus; et si les pré-
» tendus conservateurs ne veulent pas
» même de noms qui leur appartiennent
ploitation d'une mine aurifère au Brésil,
il s'est aperçu que cette mine contenait
très peu d'or, mais beaucoup de cuivre, et
il a détourné les lettres d'un ingénieur qui
constataient cette situation. Le malheu-
reux Sorel, abandonné par son associé et
ignorant le véritable état des choses, s'est
entêté à celte exploitation, s'y est ruiné
et s'est brûlé la cervelle de désespoir
après être tombé en faillite. Montjoye a
racheté alors l'affaire à bas prix et s'est
enrichi en exploitant tout simplement la
mine de cuivre. Voilà notre homme fort
qui est tout simplement un escroc et que
la police correctionnelle attend. A quoi
lui sert donc le Code qu'il prétend avoir
toujours à la main?
Après un tel début, le premier soin de
Moatjoye devrait être naturellement d'é-
loigner tous les témoins de son escroque-
rie, tous ceux qui peuvent un jour le dé-
noncer, et le perdre. Il fait tout justement
le contraire. Il garde auprès de lui en qua-
lité de caissier un vieux bonhomme nommé
Tiberge, ancien employé de Sorei. Il frit
plus, il va chercher dans une mansarde
du quartier Latin un jeune avocat sans
causes, Georges Sorel, le fils de sa vic-
time, et il lui donne un emploi de con-
fiance dans sa maison. Ce jeune homme
ne manque pas de devenir amoureux de
Cécile, la fille de Montjoye, et ici éclate
de nouveau l'habileté du grand faiseur.
« Je n'ai eu dans ma vie, dit Montjoye,
» qu'une faiblesse, une seule. J'ai été
» amoureux sincèrement une fois, de ma
» femme, et je l'ai enlevée à sa famille
» qui me la refusait. MUo de. Sissac, tu
» plus qu'à nous, alors c'est une déclara-
» tion de guerre, alors nous sommes dé-
» gagés et nous redevenons libres. »
Et ils auront raison. Le vote du Sénat
est en effet une déclaration de guerre à la
république. Dans cette campagne, la tête
appartient naturellement au parti bona-
partiste qui seul pourrait profiter d'une
victoire. Les deux autres tirent les mar-
rons. Les légitimistes sont dans leur
rôle; ils ont toujours, préféré et préfé-
reraient encore l'Empire à l'orléanisme,
et l'ont montré dans tous les temps.
Quant aux anciens orléanistes, nous nous
contentons de les appeler des bonapar-
tistes.
Le vrai parti constitutionnel, celui qui
par devoir, par patriotisme, par raison, est
venu à la république comme au gouverne-
ment nécessaire et seul possible, il n'a au-
jourd'hui rien à reprocher, ni rien à deman-
der aux républicains de la veille. Ils lui ont
laissé le champ libre, ils ont tenté avec lui
une dernière expérience de conciliation, et
la réponse a été un acte de flagrante hosti-
lité. Désormais, nous ne pouvons plus rien
exiger nous n'avons plus rien à dire.
Fala viain.
JOHN LEMOINNE.
̃/ '̃ l-
La conférence monétaire entre la Belgique,
!a France, la Grèce, l'Italie et la Suisse, a
tenu sa onzième 3t dernière séance le 5 no-
vembre. La convention monétaire de 1865 est
sur le point d'expirer. Il s'agissait de savoir si
cette convention ferait renouvelée, et à quel
les conditions. La convention nouvelle devant
remplacer la convention ancienne, la Con-
férence a décidé de dénoncer celle-ci
avant de signer la première. Les Etats
signataires aiment d'ailleurs mieux être
libres de toute convention que de res-
ter liés pendant quinze ans encore par
la convention de 1863. Sans doute, rien n'était
plus désirable que le maintien de l'Union dite
latine. Mais les événemens monétaires consi-
dérables qui ont eu lieu depuis 1865, les graves
perturbations qui se sont produites sur le
marché des métaux, les changemens qui
ont été apportés au régime des monnaies
dans quelques Etats, et les atteintes mêmes
que cette convention a déjà subies ne per-
mettaient pas de penser qu'elle pût être re-
nouvelée sans de profondes modifications.
Deux voies s'ouvraient à la discussion pré-
parer un nouveau projet de convention ou
bien remanier le texte de la convention de
1865. Sur la proposition de M. Léon Say,
ministre des finances, désigné par ses collè-
gues pour présider la Conférence, la seconde
voie a été adoptée. La convention de 1865
comprend quatre subdivisions principales:
1° Le régime de l'or;
2° Le régime de l'argent
3° Le régime des monnaies divisionnaires
i° La durée de la convention.
Mais des questions plus intéressantes de-
vaient occuper la Conférence de 1878.
On devait néces.^airement se demander
quelles mesures il conviendrait de prendre
pour liquider la situation à l'expiration de la
convention.
Un autre point capital attirait l'atten-
tion de la Conférence quelle devait être,
dans l'Union, la situation des pays soumis au
régime du papier-monnaie? En effet, de-
puis 1865, l'Italie et la Grèce ont établi le
cours forcé des billets de banque. Ces
billets, qui remplaçaient la monnaie mé-
tallique, n'avaient pas cours chez les alliés,
et la majeure partie des monnaies italiennes
étaient exportées vers la France, la Belgique
et la Suisse, qui se trouvent inondées par
une affluence de pièces de 5 fr. et de mon-
naies divisionnaires En pratique, les pays à
cours forcé ne faisaient plus partie de l'Union.
Cet état de choses appelait l'attention de la
Conférence à un double point de vue iljfal-
lait obtenir des Etats qui ont le régime du
cours forcé la promesse de faire des efforts
sérieux pour le supprimer, ou tout au moins
en atténuer les conséquences. Il fallait en-
suite prévoir' la possibilité que d'autre
Etats de l'Union adoptassent le cours
» sais? Mais c'est ma seule faute de con-
» duite. Hors cela, pas une détail-
» lance. » Jusque-là, passe encore Don
Juan enlevait des femmes et il ne les
épousait pas mais, quand sa passion était
satisfaite, il ne les gardait pas auprès de
lui pour n'en être pas embarrassé plus
tard. Moutjoye, qui a enlevé Mlle de Sis-
sac, ne l'épouse pas mais, s'il n'a pas
l'honnêteté d'en faire sa femme, il a la
maladresse de vivre avec elle. Il n'a pas
l'intelligence de comprendre qu'un homme
de son âge (il touche à la cinquantaine),
qui est plusieurs fois millionnaire, qui oc-
cupe une situation brillante dans le monde
des affaires, que tout Paris connaît et qui
vient d'être nommé député, se doit à lui-
même d'avoir un intérieur honorable,
d'autant plus qu'il fait profession de res-
pecter les « vrais principes sociaux. » Oç,
parmi tous ces principes, le mariage
compte en première ligne.
Notez bien que je ne parle pas ici au
nom de la morale puisque Monljoye af-
fecte de la mépriser je me place au
point de vue de son propre intérêt, le seul
dieu qu'il reconnaisse. Il est vrai que tout
lemoode le croit marié avec Mii0 de Sissac,
et qu'il n'y a pas encore de scandale pu-
blic. Mais ce scandale ne peut manquer
d'éclater tôt ou tard. Deux enfans sont
nés, en effet, de cette union irrégulière,
Cécile et Roland, en âge tous les deux
d'être mariés. Il est clair qu'un jour ou
l'autre il se présentera un bon parti pour
Cécile qui est une charmante jeune fille
et doit avoir une riche dot. Que fera Mont-
joye ? Avouera-t-il que Cécile est une
forcé; il convenait, à cet £gard,de prendre des
mesures préservatrices pour que lesintéiôts
de l'Union ne fussent pas lésés. La quantité
excessive de p èies d'agent accumulées '3
daus certaines parties de l'Uuion, et surtout
a la Banque de France, est un mal qu'on doit-
«ttribuer principalement au système mooé-
taire de l'Italie. Les plénipotentiaires italiens
ont reconnu le bien-fondé de ces obf ova-
tions et ont déclaré que cette question se
liait intimement à celle de la cessation du
cours forcé qui préoccupait constammtnt le
gouvernement italien. A la date du .7 sep-
tembre dernier, il circulait en Italie pour
112 millions de billets en coupures de 50c,
de 1 fr. et 2 fr., et le maximum de l'émission
autorisée était de 135 millions de francs. Rap-
pelons à cette occasion que le maximum au-
torisé des billets à cours forcé s'élève à
1 milliard en vertu du décret royal du 26 té-.
vrier 1875.
Quoique la Grèce ne soit pas limitrophe
des autres pays de l'Union, on voit pour-
tant une assez forte quantité de drach-
mes nouvelles en argent circuler • n France,
en Belgique et en Suisse, notamment depuis
que la circulation du papier à cours force a.
remplacé en Grèce la monnaie métallique.
A ce sujet, le delégué du gouvernement hel-
lénique a donné quelques explications à ses
collègues.
Le gouvernement hellénique, ayant con-
tracté, l'année dernière, un emprunt avec la
Banqua nationale de Grèce et la Banque
ionienne, s'est trouvé dans l'obligation de
concéder à ces deux Banques le privilège du
cours forcé de leurs billets jusqu'au rembour-
sement de cet emprunt. La somme pour la-
quelle des billets ont été émis est actuelle-
ment de 73 millions. Le maximum autorisé
est de 78 million', et les deux Banques ont
un encaisse métallique d« 16 millions envi-
ron. Avant l'établissement du cours forcé, il
y avait pour 45 millions de billets en circu-
lation, il n'y a pas de coupures infé-
rieures à 10 fr. Le gouvernement hellénique
est très désireux d'abolir le cours forcé; i
il a l'intention de liquider cette situation par
une opération de crédit qui lui permettrait
de rembourser sa dette envers les d»-ux ban-
ques, mais il ne peut prendre d'engagement
formel à cet égard, ni fixer l'époque à laqu< Ile
les résultats qu'il poursuit pourront être
obtenus.
Une autre question grave a été soulevée
Falait-il donner le cours légal au système
monétaire de l'Union? Fallait-il le donner &u
système entier, ou le restreindre aux seules
monnaies d'or, et peut-être même l'étendre
aux écus de 5 fr.? Suffirait-il que les» caisses
publiques des Etats de 1 Union et leurs prin-
cipales Banques acceptassent les monnaies de
l'Union sans que le cours légal fût formelle-
ment imposé dans les Etats autres que la'
Suisse et l'Italie, qui, elles, possèdent le cours
l*gal? '1
Les diverses questions relatives à la durée
de la convention, à la liquidation, enfin
à la fabrication des pièces de 5 fr. en ar-
gent ne peuvent guère être séparées elles
ont entre elles une évidente connexité. La
liquidation n'offre aucune difficulté si tous
les pays intéressés se trouvent avoir, lors
de la liquidation, une circulation métallique
mais un Etat possédant le cours forcé se
trouverait, poureffectuer cette opération, dans
une situation embarrassante. Eu somme, les
monnaies ne sont autre chose que des lettres
de change tirées à vue sur leur pays d'origine.
Ainsi, une pièce de 5 fr. italienne est une
créance à vue sur Rome. Le remboursement
en serait facile si le change était au pair ou
à quelques fractions près du pair. Si le
cours forcé disparaissait, l'opération serait
facile. Quand Titane pourra-t-elle reprendre la
circulation métallique? C'était là une ques-
tion capitale si l'on s'arrêtait à la liquidation
des monnaies autres que celles dites divifion-
uaires. Pour c<-lles-ci, la convention de 1865
prévoitle cas où un échange deviendrait néces-
saire, etdécideque le solde serapayéen traites
sur le pays qui renvoie les pièces. L'applica-
tion de ce mode de liquidation aux pièces de
5 fr. devait nécessairement faire naître la pré-
tention d'un droit à la fabrication illimitée de
ces monnaies. Qu'avaient à objecter les alliés,
du moment que chaque contractant repie-
nait, à l'expiration de la convention, toutes
ses monnaies d'or et d'argent? Naturellement,
• fille naturelle qui n'a pas même été re-
connue par son père, non plus que son
frère Roland? lien sera de même pour
ce jeune homme qui mène la vie oisive des
viveurs du boulevard et fait des dettes en
attendant le moment où il se présentera
pour lui quelque brillant mariage. Tels sont
les embarras que l'homme fort s'est créés
comme à plaisir, lorsque la plus vulgaire
prudence lui commaudait de se rendre
invulnérable, du moins sur un point, en
régularisant sa situation.
Pour mettre le comble à ses habiletés,
il juge à propos d'introduire dans sa mai-
son, une nouvelle maîtresse, une aventu-
rière qui se fait appeler la marquise de
Rio-Velez. C'en est trop. M»8 de Sissac,
..qui a supporté bien d'autres outragés, ne
supportera pas celui-là, par respect non
seulement pour elle-même-, mais surtout
pour sa fille. Montjoye prend ses grands
airs qui ne lui serv.ent de rien. M"» de
Sissac quitte le brillant hôtel de Mont-
joye et va s'installer Jtàns un modeste
appartement du faubourg Saint-Germain
où sa fille la suit. Roland s'engage dans
les zouaves, et Montjoye reste seul; mais,
pour que l'écroulement soit complet, le
vieux Tiberge juge le moment venu de
révéler à Georges Sorel le tour de Scapin
dont son père a été victime et qui a causé
son suicide. Le jeune homme, indigné,
adresse à Montjoye des paroles très vi-
ves qui amènent une provocation et un
duel. Et voilà justement ce qu'on ne sau-
rait admettre. Un homme aussi positif
que Montjoye, à son âge et dans la situation
brillante qu'il a conquise, ne se baç
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