Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 15 novembre 1878 15 novembre 1878
Description : 1878/11/15. 1878/11/15.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460622j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARÏS..
~etJMALBES DEBATS
PeUTïQtJBS M LÏTTËRA!RES
mm iS MEMBRE
i878 '1~.
MMEM is Mvmm
i878
'.O~S'ABONKE
~tiedes Pr8t.Ms-Saint-Germam-l'Auxerrois,n.
PMtX'.ItE.)L'AM
Trois mois. Six mois. Un an
Paris. 18'fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens..20fr. 40 fr. 80 &.
Umon postale
européeime. Mfr. 42'f! 84 ?
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
"Les abonnemens partent des l" et 16 de
chaque mois.
t'aF~W''t'~MMë)t'o M~c"t*
JMpaftemens,nn tMMm~ro ~5 cent.
In JLomdon, apply to Cewte a.nd C- foreign
newspapers oi&ce, n, Gresham st,reet, G. T.O~
N< BeMzy,m~-tes et C', 1, Finch lane ComhUt,
C. Lon~on; MM. ~H. SmKh et Son,
~86,StTand,W.C.London._
ABraxolIes.a.TO/Kee~ pwMMt~, <6, ruede~a.
Madeleine, dans .les kiosques et dans les bi-
.Niothpques des gares de chem)ns de fer be~&
-ON S'ABONNE)
enBelgique,enItalie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit intemattonaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues
chez MM. FtMtchcy, t~~Mte et C*,
8,plaçe delà Bourse,
'etauburea.uduJfOCjRïWAt.!
elles doiventtoujonrsetre agréées par la rédaction.
PARIS ~(i
JEUDI i4 NOVEMRRES~
Nous avons enSn le Manifeste des droi-
tes du Sénat! Ce document, si impatiem-
ment attendu par la curiosité publique,
n'ajouteracertainement rien ni aux chan-
ces des sénateurs de la coalition réaction-
naire, soumis le 5 janvier prochain à la
réélection, ni à la réputation de ses ré-
dacteurs. Ces derniers paraissent l'avoir si
bien compris, qu'ils se sont prudemment
dissimulés derrière un voile impénétra-
ble et que personne n'a osé pren-
dre la responsabilité de cette œuvre.
On dit, il est vrai, mais nous n'oserions
sur ce point être plus afnrmatifs que cer-
tains journaux qui soutiennent cependant
la liste des droites pour les élections de
demain, que ce Manifeste a été adopté
par la réunion plénière dès coalisés. On
pourrait, en tout cas, atfirmer que ç'a été
sans enthousiasme, et personne n'a dû en
être ner. C'est assurément faire une piètre
entrée dans le monde que de s'y présenter
ainsi sans autre recommandation qu'un pa-
tronage anonyme, et l'on risque fort, dans
de pareilles conditions, de n'y point faire
son chemin. Comment! parmi les honora-
bles sénateurs de droite que le destin cruel
fait sortir cette année du Sénat, il ne s'en
est pas trouvé un seul pour revendiquer
cette paternité, non plus que parmi ceux à
qui la fortune plus clémente laisse encore
quelques années de vie parlementaire
Cela est triste en vérité, et l'on com-
prend dès lors la Sgùre modeste que le
'Manifesté a dû faire le jour même de son
apparition. Il y avait d'ailleurs, comme
nous l'avons déjà dit, de nombreuses et
excellentes raisons pour qu'on ne se dis-
putât point l'honneur de l'avoir rédigé.
Les sénateurs de droite devaient, en eSet,
n'aborder que des questions sur les-
quelles ils ne fussent point divisés;
et, après quinze jours de délibérations
des plus laborieuses, ils sont arrivés à se
convaincre que pour atteindre ce résultat
il n'y avait qu'un seul moyen: c'était de
ne parler de rien. Qu'on cherche dans ce
document une affirmation quelle qu'elle
soit, on ne l'y trouvera, pas. Bonapartistes,
légitimistes, constitutionnels se tiennent
également dans la réserve la plus stricte
et la plus prudente..Et cependant les sé-
.nateurs qui seront nommés le 5 janvier
pourront avoir à se prononcer en 1880
sur la question capitale de la révi-
sion de la Constitution. Les attitudes di-
verses de trois sénateurs nommés sur une
liste de coalition ne seraient-etles pas des
plus curieuses~ Le bonapartiste voterait
l'appel au peuple le légitimiste, le rappel
du comte de Chambord le constitution-
nel serait sans aucun doute fort embar-
rassé, et il est probable qu'après mûre dé-
libération il se déciderait une fois de plus
~à s'abstenir. Aussi, en prévision d'un si
touchant accord, le Manifeste a-t-il
jugé opportun de passer complétement
sous silence la révision de la Consti-
tution. En vérité, les électeurs sénato-
riaux vont être bien renseignés sur la
conduite que tiendraient ces candidats
s'ils étaient élus, et, s'ils ne se contentent
pas de ces déclarations, ne seront-ils pas par
tropdiiGciles? Mais, comme le laissent pré-
voir les élections des délégués, il est pro-
bable qu'ils seront fort exigeans et que
ces explications leur paraîtront insuffi-
santes. Le sunrage à deux ou plu-
sieurs degrés est en passe de devenir pres-
que aussi difficile à contenter que le suf-
frage universel. Et sur qui donc alors
les membres de la coalition des droites
pourront-ils bien se reposer désormais
du soin de les envoyer dans les Assem-
blées dont ils se croient l'ornement né-
cessaire ? Mais si le Manifeste est absolu-
ment muet sur le programme électoral de
la droite, par contre il est d'une prolixité
des plus exubérantes relativement aux
desseins futurs des républicains. Ces noirs
desseins ne tendent à rien moins qu'à
porter atteinte à l'indépendance de
lamagistiature, à chasser le clergé des
écoles, à supprimer le budget des cultes,
à exclure des emplois publics tous les
fonctionnaires capables, à faire pénétrer
l'indiscipline dans l'armée, à mettre la
gendarmerie sous la dépendance de l'auto-
rité civile, et enfin à créer un impôt nou-
veau et vexatoire sur le revenu. C est ce
nue dans la langue réactionnaire, on ap-
pelle depuis quelques années « le péril so-
cial. "II serait vraiment trop facile .de
détruire toutes ces imputations fausses
et calomnieuses. Ce n'est pas même utile,
oar après cette sombre énumération de
tous les dangers que court la société, le
rédacteur anonyme du Manifeste s em-
presse d'ajouter que fort longue sera sans
Sute la durée de cette transformation
dans les institutions fondamentales de
notre pays. Le procédé n'est pas
des plus nouveaux. Il a dejà servi à
plusieurs reprises, et notamment après
~16 mai. Le pays a répondu par les
élections du 14 octobre. La réponse
-a la même cette fois encore, quoique
la consultation doive avoir lieu sous une
~itre forme. EUe sera, déplus, définitive,
il faut espérer qu'ayant d'entrer de
~eau en campagne, la coalition réac-
SMaire aura inventé un nouveau péri
aucUe substituera au péril social dont
Se a trop abusé pour qu'il fasse encore
~ne~&yression quelconque sur l'opinion
pubjBDjEe.
~e/c.omte SchouvalofT est depuis deux
j9ttrs à Pesth. Hier il a été reçu en au-
dience particulière par l'empereur d'Au-
triche. La mission dont est chargé l'am-
bassadeur de Russie à Londres paraît ten-
dre au même but, si nous en croyons les
renseignemensque nous recevons de divers
côtés, que la Note i transmise à lord
Loftus par M. de Giers, dont nous avons
donné hier l'analyse, et vient confirmer
les déclarations laites à M. 'Waddington
par l'ambassadeur de Russie à Paris, re-
lativement à la stricte exécution du
traité de Berlin. Cependant le carac-
tère de cette mission du comte Schouvalofl
serait quelque peu modifié si, comme le
dit une dépêche de Pesth, le diplomate
russe doit s'attacher particulièrement à
faire ressortir que la Porte seule entrave
l'exécution de ce traité en n'exécutant
pas quelques unes des stipulations qui
sont les résultats les plus importans de
la guerre. Cette manière de voir a certai-
nement plus de chances d'être accueillie
avec faveur par le cabinet de Vienne que
par celui de Londres. Et si, en quittant
l'empire austro-hongrois, le comte Schou-
valoff retourne en Angleterre, il n'est pas
probable que les idées qu'il a mission d'ex-
poser rencontrent auprès de lord Beacons-
field les mêmes sympathies qu'auprès du
comte Andrassy. Le chancelier austro-
hongrois peut trouver que la Porte, qui
n'a pas voulu signer encore la convention
relative à l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine est lente à exécuter le
traité de Berlin, mais le chef du ministère~
anglais a toutes sortes de bonnes raisons
pour être d'un avis diamétralement op-
posé.
Les débats de l'Adresse vont commen-
cer au Parlemept hongrois. La majorité
qui soutient le cabinet Tisza, après
d'assez difficiles négociations avec le
groupe dissident dirigé par M. Falk, a
adopté un projet d'Adresse dans lequel la
question de l'occupation de la Bosnie et
de l'Herzégovine en vertu des stipula-
tions du traité de Berlin occupe la prin-
cipale place. Le ton général de ce docu-
ment est ferme, quoique tempéré par une
certaine résignation attristée.
BOURSE DE PAM8
CtStMre te t3. te H. HfMWe M~oze.
90/0
Comptant. T6 S.. 7610. <
Fin cour. t6. 7C 712 ~t2
se/ot
Amortissable.
Comptant. 78 S!! "870.t!<
Fin cour.'?8 M 12 7SS7~2 5.
A t/a o/o
Comptantes Su .05 M
& 0/0
Comptante 45 .M2 M.~ 5.
Fin cour. 112 40 112 52 ~'2 121/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. M 1/2, 48 3/4, 50.
Intérieure. 14.
SO/0 turc. llfr.85, 80, 821/2.
Banque ottomane.. 478 fr. 12, 477 fr. 50.
Hongrois 6 0/0. 74.741/16,1/8.
Egyptiennes 60/0.. 268 fr.JS, 268 fr. 12, 268 fr. 75
Nous recevons de noa correspondans
les télégrammes suivans
« Bude-Pesth, le 13 novembre, 10 h.
La. venue du comte Sehouvaloff n'a pas
produit ici une très bonne impression. On se
perd en conjectures sur l'objet de cette visite;
cependant il est vraisemblable que le diplo-
mate russe est venu pour sonder les disposi-
tions de notre cabinet à l'égard d'une nou-
velle Conférence et dissiper toute méfiance
au suift de l'attitude de la Russie en Roumé-
lie. En ce qui concerne le projet d'une Con-
férence, ces dispositions sont connues, de-
puis que l'empereur a déclaré que l'Autriche
est fermement décidée à maintenir le traité
de Ber~n. B
« Londres, le 14 novembre, midi.
o Les nouvelles de Saint-Pétersbourg re-
présentent comme peu probable d'ici à quel-
que temps un changement dans la direction
des affaires ou dans le personnel diploma-
tique de la Russie. »
On lira plus loin la lettre que M. le
comte de Montalivet vient d'adresser à
M. le comte de Mérode. Nous avions
négligé de reproduire la lettre que ce der-
nier a écrite à M. de Montalivet; mais
nos lecteurs la trouveront, s'ils veulent
se donner la peine de l'y chercher, dans
un journal bonapartiste auquel elle a
été d'abord communiquée. M. de Mé-
rode est un constitutionnel; c'est en
cette qualité qu'il s'est présenté aux
suffrages des électeurs du Doubs c'est
aussi comme tel qu'il adresse aujour-
d'hui ses confidences aux partisans de
Napoléon IV. Il est vrai que les partisans
d'Henri V s'empressent de les recueillir et
les reproduisent avec les commentaires
les plus élogieux. La lettre de M. de Mérode
ressemble, d'ailleurs, à toutes les lettres,
à tous les articles ou discours que les hé-
rauts de la droite ont si souvent adressés
aux hommes les plus éminens de notre
parti. M. de Montalivet n'échappe pas au
gort de M. Thiers, de M. de Rémusat,
de M. Dufaure et de tant d'êtres.
On le somme de dire, la main sur la.
conscience, s'il est radical ou. conserva-
teur, et si, le cas échéant,, il roterait
contre l'inamovibilité de la magistrature,
contre l'instruction chrétienne, contre le
bon ordre des nuances, contre la ~disci-
pline militaire, ennn, s'il accente. point
par point le programme enaBouchant que
les droites sénatoriales attribuent aux
gauches. Et quel estl'inquisiteur qui pose
à M. de Montalivet ces questions embar-
rassantes ? Certes M. de Mérode porte un
grand nom, et nous voulons bien croire
qu'il est lui-même un homme très dis-
tingué mais nous serions bien aises de sa-
voir ce qu'il a fait personnellement pour
avoir le droit de placer ainsi~M. de Mon-
talivet sur la sellette et de mettre en doute
son esprit ou son courage. M. de
Montalivet n'est pourtant pas le pre-
mier ven,u. Il a joué dans notre ~his-
toire un rôle qui n'a été ni ~sans im-
portance ni -sans honneur..Son entrée
sur la scène politique a fêté marquée
par des événemeus qui ont laissé de longs
souvenirs. Si pourtant M. de Mérode les a'
oubliés, il pourrait les retrouver dans le
livre très véridique, récemment publié par
un écrivain de ses amis, M. B. Daudet. Nous
l'invitons à relire jP~oc~ ~MM~M~'M(l); );
il y verra que M. de Montalivet, tout
jeune alors, ayant sa popularité aména-
ger, n'a pas hésité à se placer, a
son propre péril, entre des ministres
coupables et la foule qui en voulait & leur
vie. Tel il a été au début de sa car-
rière, tel nous le retrouvons jusqu'au mo-
ment actuel, toujours prêt à se dévouer
et n'hésitant jamais devant un devoir à
remplir, ni un danger à affronter.
Voilà l'homme auquel M. de Mérode juge
à propos de faire subir un interrogatoire.
M. de Montalivet n'avait-il pas le droit de
trouver la prétention légèrement imper-
tinente ? Elle l'était d'autant plus, que
M. de Mérode ne se contente pas de faire
à M. de Montalivet un cours de politique
conservatrice il lui fait aussi un cours
d'histoire contemporaine. Il lui ensei-
gne ce qu'il faut penser du roi Louis-Phi-
lippe, de Casimir Périer, de M. Thiers, etc.
Il évoque ces grandes ombres, il les fait
parler, et quelle langue, mon Dieu la
langue de la coalition des droites, celle
que parlent en commun M. Baragnon et
M. de Vallée, M. de Vallée et M. d'Haus-
sonville. On conçoit que M. de Montalivet
ait perdu patience et qu'il se soit écrié
Mais j'y étais, Monsieur, en 1830 Je puis
dire, en parlant des événemens de cette e épo-
que ~Mo~'Mm~~ ~M~M /le roi Louis-Philippe! J'ai été ministre
avec Casimir Périer! Je suis resté jusqu'au
bout l'ami de~M. Thiers J'ai partagé les
travaux et les efforts de tous ces hommes
que vous travestissez étrangement Us
m'ont rendu une justice qui me dispen-
serait au besoin de la vôtre Si
c'est là le fond, ce n'est pas le ton de
la lettre de M. de Montalivet. Com-
ment en reproduirions-nous l'accent ému
et la noble éloquence? Cette lettre n'est
pas une défense personnelle, c'est une re-
vendication de la vérité au profit de l'his-
toire, et au profit de la France qui enten-
dra cette déposition d'un témoin, si le
Sénat s'obstine à y fermer ses oreilles.
Une défense A quoi bon? A qui don-
nera-t-on le change ? Qui pourrait croire
que M. de Montalivet soit devenu radi-
cal ? Et qui pourrait croire que MM. le
général Gresley et André ont éprouvé une
pareille transformation? Car il ne s'agit
pas seulement de M. de Montalivet, mais
des trois candidats des gauches. Au fond,
ces trois candidats représentent exacte-
ment la même chose ils ne sont pas plus
les uns que les autres des républicains
de la veille, mais bien des républicains
de raison ils se sont ralliés à la républi-
que parce qu'elle est désormais le seul
gouvernement qui convienne au pays,
et cet acte d'adhésion, ils ne l'ont pas fait
à demi, à contre-cœur, avec des réti-
cences et des sous-entendus. Leur ca-
ractère les porte à plus de franchise et
de netteté, et c'est là précisément ce qui
les distingue des constitutionnels. Car les
constitutionnels, pour peu qu'on les
presse, parlent comme nous. Il est facile
de les faire convenir de la nécessité de
la république. Ce n'est pas tant par les
opinions que par le tempérament qu'ils
diffèrent des hommes du centre gauche.
Ils ne savent point prendre un parti.
Entre penser et agir, il y a pour eux
une dinerence extrême. Et de là vient
qu'ils ont toujours la mort dans l'&me, le
dépit au cœur, et qu'ils sont sans cesse
sur la route de la défaite et de la compro-
mission. Avis à ceux qui seraient tentés
de se rallier à leur panache de couleur
incertaine 1
De là vient encore la difSculté qu'é-
prouvent ces étranges politiques à rédiger
un programme quelconque. Peut-on, en
effet, appeler programme le Manifeste
que les droites sénatoriales viennent
de publier après une si longue in-
cubation ? Si ce que l'on conçoit
bien s'énonce clairement, ce que l'on
conçoit mal s'énonce obscurément, et
mieux vaut se taire que de parler
pour dire des riens, propres tout au plus
à effrayer les enfans. Tout ce que l'on
peut présumer de l'opinion des consti-
tutionnels sur eux-mêmes, c'est qu'ils
;t) Chez Quantin.
s'imaginent former la dernière réserve
du parti de l'ordre. Nous, au contraire,
nous avons la prétention de former l'ar-
mée active de ce grand parti nous
sommes au premier rang et nous suppor-
tons la fatigue du jour. Les constitu-
tionnels pourraient et devraient sans
doute nous aider dans cette ta.che;
mais non! ils aiment mieux attendre les
bras croisés que le péril soit assez ef-
frayant pour mériter leur intervention
et la justifier aux yeux de leurs récens
amis, bonapartistes et légitimistes. Ils
prédisent tous les matins les plus redou-
tables cataclysmes, et l'espérance de
les voir venir berce un temps leur en-
nui, comme dit Oronte. Le malheur
est que rien ne vient, et parfois l'impa-
tience s'empare des constitutionnels. Ils
.n'oublient pas que, s'ils sont faits pour
sauver la société dans les momens diffici-
les, ils ne sont pas moins faits pour la
gouverner dans les temps plus heu-
reux. Ils ne doutent pas que leur ab-
sence ne se fasse cruellement sentir dans
lë~goùvernement, et, en tout cas, ils
sentent cruellement pour leur compte
la privation du gouvernement. C'est
pourquoi des rêves de combat hantent
leur imagination. Ils soupirent après la
bataille sociale qui les fera rentrer dans
les affaires par la brèche des barricades.
Ils se forgent une idole d'homme d'Etat
qu'ils se représentent sous les traits de
Croquemitaine, et qu'ils appellent pom-
peusement Casimir Périer, oubliant que
l'énergique, le terrible ministre qui a
fondé la monarchie de Juillet était un
grand libéral, un des plus hardis cham-
pions de l'Opposition des quinze ans,
un esprit aussi indépendant que ferme
et résolu. Casimir Périer a été l'homme
d'une situation critique après 1830,
comme M. Thiers en ~871, en face de
l'insurrection parisienne; et il n'a pas
survécu à cette situation. S'il n'avait
pas été enlevé sitôt à la France,
croit-on qu'il aurait maintenu indéfini-
ment une politique, non pas de combat,
mais de lutte et de résistance? Après la
bataille qu'il n'avait pas provoquée mais
acceptée, après la victoire, il aurait t
fait ce qu'a fait M. Thiers après la chute
de la Commune, et ce que nous, ses
disciples, nous faisons encore. Si Casimir
Périer vivait aujourd'hui, croit-on qu'il
inaugurerait sans raison, sans prétexte,
une politique de haine, de rancune et de
vengeance? Casimir Périer serait avec
nous! Il aurait l'œil ouvert sur le péril
lointain du radicalisme, mais il l'aurait
ouvert aussi sur ce qu'on appelait de son
temps le carlisme et qui porte aujourd'hui
un autre nom.
La première condition pour lutter avec
avantage contre les maux qui peuvent
menacer une société est d'y fonder un
gouvernement. C'est à quoi nous nous
appliquons, et à quoi les prétendus cons-
titutionnels refusent de nous aider; car,
avec la meilleure volonté du monde, nous
ne pouvons pas regarder comme un se-
cours leur intervention malencontreuse
du 24 mai 1873 et du t S mai de l'année
dernière. Et aujourd'hui encore, ils au-
ront de la peine à faire croire que ce soit
dans l'intérêt de la république et pour lui
préparer des sauveurs futurs, qu'ils s'al-
lient à qui? A M. 0. de Vallée, bonapartiste
A M. Baragnon, légitimiste Et si le
« péril social') qu'ils attendent, nous avons
failli dire qu'ils espèrent, si ce péril se pro-
duisait un jour, nous avons le regret de
dire que les constitutionnels auraient perdu
une grande partie de leurforce, parce que,
au lieu d'inspirer confiance au pays, ils
lui inspireraient des soupçons. Les ques-
tions que M. de Mérode pose à M. de
Montalivet, on les posera à lui et aux
siens sous une autre forme. On leur de-
mandera Qu'avez-vous fait le 16 mai 1877?
On leur demandera même Qu'avez-vous
fait le 15 novembre 1878? Et s'ils ont voté
alors pour des légitimistes et des bona-
partistes, s'ils ont préféré M. Baragnon
à M. André, M. de Vallée à M. de Mon-
talivet. M. d'Haussonville à M. Gres-
ley, c'est-à-dire des conservateurs mo-
narchistes à des conservateurs non moins
conservateurs mais républicains, ils se-
ront fatalement suspects. Lorsqu'ils se
présenteront, tout prêts à sauver la France,
on leur dira Regardez qui se cache der-
rière vous
Nous sommes convaincus que ces jours
douloureux sont bien loin, et peut-être, à
force de sagesse et d'esprit de concilia-
tion, sera-t-il possible de les éloigner in-
définiment. Mais s'ils se levaient sur
nous, est-ce que MM. de Montalivet, Gres-
ley et André seraient du côté du radicalisme
ou de l'émeute? Non! ils n'y seraient pas
plus que MM. d'HaussonviMe, Baragnon et
de Vallée, et personne ne l'ignore. Il faut
donc être franc, il faut poser nettement la
question entre le maintien de la république
et la réaction vers cet inconnu monar-
chique qui se présente à nos yeux sous
une triple forme et qui n'en est
que plus confus. Cette question est
résolue dans toute la France il n'y
a qu'un endroit, une Chambre où, pour
la dernière fois, on va l'agiter encore.
Cette Chambre, c'est le Sénat. Mais
les sénateurs qui la résoudront contre
le vœu et l'intérêt du pays ne feront,
il est bon qu'ils le sachent, de mal qu'à
eux-mêmes. -1,
FRANCIS CHARMES.
Le temps fait bien les choses. Il faut se
fier à lui quand on doute, en politique,
de certains résultats qu'il doit infaillible-
ment amener.
Qui ne se souvient des clameurs que
nous avons excitées lorsque, pendant la
crise du 16 mai 1877, nous avons essayé
de définir le rôle réservé désormais au
groupe politique qu'on s'obstinait à nom-
mer le « parti orléaniste ? Nous disions
et nous répétions, dans une série d'arti-
cles d'une opportunité non douteuse
« Non, il n'y a plus de parti orléaniste
« les orléanistes sont des libéraux, ou
ne sont rien » « le parti orléaniste ne
sauvera son principe que dans l'alliance
républicaine », etc., etc.
Ceux qui nous combattaient autrefois
sur ce terrain se rallient aujourd'hui à
nos réflexions d'alors et donnent à nos
idées, par leur assentiment si longtemps
attendu, une sanction dont il est impos-
sible de contester ni la valeur ni la com-
pétence.
Voilà ce que nous lisons dans le der-
nier numéro du ~oM (14 novembre)
« Comme on a pris l'habitude, dans la lan-
gue courante de la politique, de désigner par
le nom de constitutionnels les anciens orléa-
nistes qui ne se sont pas faits républicains,
légitimistes ou bonapartistes, l'on croit ou
l'on paraît croire qu'à la faveur de ce nom
noua voulons tout simplement reconstituer le
parti orléaniste.
s L'on se trompe nous Mf cA~'eAoM~ à
~ca~M~M~'nemens et malgré lui-même.
D A Dieu ne plaise que nous disions rien
d amer ou de blessant pour des hommes ho-
norables avec lesquels nous avons marché
d'accord, sauf sur certaines questions de con-
duite plutôt que de principes, depuis le len-
demain de la Commune jusqu'à la dissolution
de l'Assemblée nationale!
a Mais nous avona bien le droit, sans
manquer à aucune convenance, de constater
cette vérité manifeste, yw~ pCM ~M~ ~Mf ~M~, N'M'M~ ~M.
c II ne s'agit donc pas de faire un parti
orléaniste qui n'aurait pas d'ailleurs de rai-
son d'être, les princes d'Orléans ayant abdi-
qué toute prétention personnelle il s'agit de
grouper sur le terrain de la Constitution
tous les braves gens, à antécédens monar-
chiques ou sans antécédens politiques,
qui n'ont ni fait ni souhaité la républi-
que, mais qui, aujourd'hui qu'elle est faite,
non seulement ne veulent pas la détruire,
mais désirent sincèrement la voir durer, à
COK~!)!OK ~M'~He ?Mm~MC, en debors desquelles il ne peut y
avoir pour elle, non plus que pour tout autre
gouvernement, ni salut ni stabilité. N
Rien de plus clair, n'est-ce pas? que ce
congé respectueux donné aux orléanistes
qui voudraient être autre chose que des
libéraux? S'ils ne sont pas des libéraux,
ils sont des légitimistes. S'ils ne sacri-
fient pas au droit divin et aux lis im-
maculés de l'ancien régime, c'est au culte
des abeilles impériales qu'ils appartien-
nent car on n'est pas un parti politique
sans appartenir à quelqu'un ou à quel-
que chose. Est-ce ainsi que l'entendent
les candidats des trois droites qui seront
présentés vendredi aux élections du Sé-
nat ?
Que disions-nous en effet dans un de
ces articles dont le Soleil (nous l'en re-
mercions) semble s'être inspiré aujour-
d'hui ? Nous n'en citerons que quelques
lignes nos lecteurs feront le rapproche-
ment
« Nous avons touché juste. Quand nous
avons signalé (21 juin 1877) le rôle poli-
tique imposé par la force des choses aux
orléanistes libéraux dans les fusions et
les confusions des partis, anciennes et
nouveUes, nous avons été compris. Per-
sonne n'a cru que nous ayons voulu dénigrer
ou abaisser un parti qui a été pendant qua-
rante ans le nôtre, de juillet 1830 jusqu'à
la chute de l'Empire. L'histoire de cette
longue période, remplie tour à tour, tantôt
de notre vive adhésion à la monarchie
parlementaire, tantôt de notre opposition
plus ou moins tolérée à l'autocratie impé-
riale, eût protesté contre une telle incon-
séquence de notre part. Nous n'avons pas
dénigré le parti orléaniste, nous avons dit ce
que la force des choses l'avait fait. Nous l'a-
vons montré entraîné, pour une faible part,
dans la fusion rétrograde accomplie il y a
quatre ans, lors de l'entrevue de Frohsdorf,–
mais resté fidèle, dans un grand nombre de
ses adhérens. aux principes de la Révolution
français?, et, finalement, rallié par respect
pour sa foi libérale à la Constitution répu-
blicaine de 1875.
)) Ainsi partagé entre une absorption légi-
timiste et une adhésion républicaine, ~~t
o~aMM~ ~'M;M<avons dit. Nous n'en triomphons pas. Ce n'est
pas se réjouir de la disparition d'un parti
que de la constater quand elle est certaine.
Les orléanistes étaient un grand et honorable
parti, qui avait des chefs de race royale, re-
commandés la plupart à la France entière
pour d'éclatans services dans les rangs de
notre armée,–d'au très chefs encore, ceux qui
ont figuré dans nos Chambres depuis sept ans,
tous estimés pour leur caractère, leur dévoue-
ment, parfois leur éloquence. Est-ce notre
faute à nous si un tel parti, né d'une révolu-
tion légitime, soutien d'une royauté libérale,
ainsi représenté, ainsi conduit, a consenti à
effacer son nom dans une transaction qui au-
rait, si une des deux parties contractantes
l'avait pu, anéanti jusqu'à son souvenir Est-
ce notre faute si ceux qui ont résisté à cet ac-
cord se sont repliés vers le grand parti na-
tional, disons mieux, vers la nation devenue
républicaine par raison avant dej l'être par
entraînement et par goût?.
s Est-ce pour cela qu'on leur Sdoune
aujourd'hui le nom de ole voulons bien, a. condition que ce mot
signifie quelque chose et qu'it représente
exactement en fait ce qu'il exprime en pa-
roles à condition que la Constitution de ces
constitutionnels ne soit pas rédigée à Frohs-
dorf ou à ChislehuMt, qu'elle ne se ressente
ni dessouvenirs de l'Empire ni desiaspiraiions
du Vatican. Constitutionnels f soit 1 il n'y
a pas deux manières de l'être aujourd'hui. La
France n'a pas deux Constitutions, ni trois
Constitutions. Elle n'en a qu'une. Elle a la
Constitution républicaine de 1878, placée
sous la responsabilité d'un président élec-
tif, d'un Sénat élu, d'une Chambre élue,
sous la surveillance jalouse de cinq ou
six millions d'électeurs, sous la protection
d'une armée loyale et légale qui ne ren-
dra son épée à aucune faction, quelle
qu'elle soit, sacrée ou profane. Le cœur
de cette armée est à la France; son épée,
à l'ordre public tel que la France le veut
désormais l'ordre dans la liberté. C'était la
devise de l'ancien parti orléaniste :.S'M~~e
~<< raison comme des républicains de passton,
dans la lutte prochaine (celle des élections
de 1877) t Qu'on.ait sucé la république avec le
lait maternel, ou qu'on l'accepte comme un
breuvage fortifiant qui préviendra, le retour
de nos deux fatales maladies, l'anarchie et le
despotisme; républicains d'hier ou repu-
Micains d'aujourd'hui, unissons-nous pour
sauver l'Etat B »
A..
M. le comte d'HaussonviIle nous adresse
une nouvelle lettre que voici
Paris, le 14 novembre 1878.
Monsieur le Directeur,
Je n'ai jamais eu l'honneur, quoi que vous
en disiez, d'entretenir des rapports person.-
nels avec M. Gambetta, môme à l'occasion de
la candidature de M. Prevost-Paradol à Paris.
Il la soutenait auprès de ses amis, tandis que
je la recommandais aux miens sans avoir
réussi à obtenir du .TbM'a~ des Débats un con-
cours tant soit peu efficace pour l'un de ses
rédacteurs trouvé alors trop compromettant.
D'entrevue personnelle entre M. Gambetta et
moi, il n'y en a jamais eu à cette époque, ni
depuis. Je n'ai pas davantage porté chez lui
le moindre argent pour le succès d'une càn-
didature ouvrière.
Promoteur de l'Union libérale, j'ai dû avoir
pendant l'Empire, j'ai eu en eHet, et j'ai en-
core le plaisir d'entretenir aujourd'hui des
relations courtoises et môme amicales avec
beaucoup de républicains; mais il ne m'a
pas été donné d'en avoir aucune avec les per-
sonnes que vous avez nommées, et les deux
faits que vous citez comme preuve incontes-
table de mes rapports personnels avec
M. Gambetta n'ont jamais eu lieu.
Veuillez agréer, etc.
n'HAUSSONVILLE,
<~ ~CO~MM'e /0!MC<ÏMe.
Nous recevons, d'autre part, la lettre sui-
vante de M. Gambetta
Paris, le 14 novembre 1878.
Monsieur le Directeur,
Je prends la liberté de relever l'erreur con-
tenue dans la lettre que M. le comte d'Haus-
sonville vient de vous adresser et que plu-
sieurs journaux publient par anticipation.
En 1863, M. Prevost-Paradol posait une
candidature libérale dans le quartier des
Ecoles. Nousétions.àcette époque, un groupe
de jeunes gens déjà fort préoccupés de poli-
tique, et tout disposés à soutenir de nos suf-
frages et de notre action la politique nette-
ment opposante de ce brillant et noble es-
prit qu'une heure de faiblesse a enlevé à la
France. J'eus l'honneur, à cette occasion.
d'entrer en rapports avec M. le comte d'Haùs-
sonville, qui paraît l'avoir oublié. Je me per-
mets de lui rappeler trois faits
1" Nous avons rédigé et signé un appel aux
électeurs. J'ai même souvenance d'avoir sol-
licité et obtenu de M. d'HaussonviIIela modi-
fication d'un passage de cette circulaire
relatii à l'Italie, qui me paraissait devoir sou-
lever les protestations d'un certain nombre
de nos amis.
2" Nous avons organisé et tenu ensemble,
rue Mazariue, une réunion électorale où figu-
rèrent M. Prevost-Paradol notre candidat,
M. d'Haussonville son parrain, et votre ser-
viteur. Je prononçai là un discours qui, à en
juger par la passion qui animait à cette
époque les hommes de mon âge, dut être
assez vert. J'eus le plaisir de recevoir les fé-
licitations chaleureuses et môme les eneou-
ragemens de M. le comte d'Haussonvillo.
3° C'est durant cette môme période electb.
rale de 1863, et pour subvenir aux frais d'une
candidature nettement démocratique dans
la 1' circonscription de Paris, que M. d'Haus-
sonville nous versa libéralement une somme
de cinq cents francs.
Il est vrai que depuis lors je n'ai eu ni l'a-
vantage ni l'honneur de rencontrer M. d'Haus-
sonviile; mais je peux l'assurer que le sou-
venir de ces courtes et significatives rela-
tions ne s'est pas affaibli dans mon esprit.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur, l'as-
surance de ma considération distinguée.
LÉON GAMBETTA.
Voici la lettre que M. le comte de Mon-
talivet vient d'adresser a M. le comte de
Merode:
Paris, le H novembre 1878.
Monsieur le comte,
Arrivé hier au soir à Paris, je trouve dans
plusieurs journaux la lettre que vous m'avez
fait l'honneur de m'écrire le H..
Je vous en remercie, car vous m'oS'rez ainsi
une occasion nouvelle de me montrer à mon
pays, tel que j'ai été toute ma. vie, tel que je
suis aujourd'hui, et de restituer leur véri-
table caractère à de grandes figures histo-
riques que vous méconnaissez.
Je ne suis pas, dites-vous, l'exemple que
m'a donné M. Thiers. Evidemment, vous
n'avez pas lu la lettre que j'ai eu l'honneur
de répondre à MM: les membres du bureau
des gauches sénatoriales qui m'avaient offert
unanimement la candidature. Je ne l'avais
pas adressée, il est vrai, à la majorité séna-
toriale, mais je supposais que tous les séna-
teurs auraient eu la bonté de la lire.
Les termes mêmes de ma lettre ne sont
qu'un écho Ëdèle des propres pensées de
M. Thiers; pour lui, la république étaitle
seul gouvernement qui pût assurer le salut
~etJMALBES DEBATS
PeUTïQtJBS M LÏTTËRA!RES
mm iS MEMBRE
i878 '1~.
MMEM is Mvmm
i878
'.O~S'ABONKE
~tiedes Pr8t.Ms-Saint-Germam-l'Auxerrois,n.
PMtX'.ItE.)L'AM
Trois mois. Six mois. Un an
Paris. 18'fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens..20fr. 40 fr. 80 &.
Umon postale
européeime. Mfr. 42'f! 84 ?
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
"Les abonnemens partent des l" et 16 de
chaque mois.
t'aF~W''t'~MMë)t'o M~c"t*
JMpaftemens,nn tMMm~ro ~5 cent.
In JLomdon, apply to Cewte a.nd C- foreign
newspapers oi&ce, n, Gresham st,reet, G. T.O~
N< BeMzy,m~-tes et C', 1, Finch lane ComhUt,
C. Lon~on; MM. ~H. SmKh et Son,
~86,StTand,W.C.London._
ABraxolIes.a.TO/Kee~ pwMMt~, <6, ruede~a.
Madeleine, dans .les kiosques et dans les bi-
.Niothpques des gares de chem)ns de fer be~&
-ON S'ABONNE)
enBelgique,enItalie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit intemattonaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
Les annonces sont reçues
chez MM. FtMtchcy, t~~Mte et C*,
8,plaçe delà Bourse,
'etauburea.uduJfOCjRïWAt.!
elles doiventtoujonrsetre agréées par la rédaction.
PARIS ~(i
JEUDI i4 NOVEMRRES~
Nous avons enSn le Manifeste des droi-
tes du Sénat! Ce document, si impatiem-
ment attendu par la curiosité publique,
n'ajouteracertainement rien ni aux chan-
ces des sénateurs de la coalition réaction-
naire, soumis le 5 janvier prochain à la
réélection, ni à la réputation de ses ré-
dacteurs. Ces derniers paraissent l'avoir si
bien compris, qu'ils se sont prudemment
dissimulés derrière un voile impénétra-
ble et que personne n'a osé pren-
dre la responsabilité de cette œuvre.
On dit, il est vrai, mais nous n'oserions
sur ce point être plus afnrmatifs que cer-
tains journaux qui soutiennent cependant
la liste des droites pour les élections de
demain, que ce Manifeste a été adopté
par la réunion plénière dès coalisés. On
pourrait, en tout cas, atfirmer que ç'a été
sans enthousiasme, et personne n'a dû en
être ner. C'est assurément faire une piètre
entrée dans le monde que de s'y présenter
ainsi sans autre recommandation qu'un pa-
tronage anonyme, et l'on risque fort, dans
de pareilles conditions, de n'y point faire
son chemin. Comment! parmi les honora-
bles sénateurs de droite que le destin cruel
fait sortir cette année du Sénat, il ne s'en
est pas trouvé un seul pour revendiquer
cette paternité, non plus que parmi ceux à
qui la fortune plus clémente laisse encore
quelques années de vie parlementaire
Cela est triste en vérité, et l'on com-
prend dès lors la Sgùre modeste que le
'Manifesté a dû faire le jour même de son
apparition. Il y avait d'ailleurs, comme
nous l'avons déjà dit, de nombreuses et
excellentes raisons pour qu'on ne se dis-
putât point l'honneur de l'avoir rédigé.
Les sénateurs de droite devaient, en eSet,
n'aborder que des questions sur les-
quelles ils ne fussent point divisés;
et, après quinze jours de délibérations
des plus laborieuses, ils sont arrivés à se
convaincre que pour atteindre ce résultat
il n'y avait qu'un seul moyen: c'était de
ne parler de rien. Qu'on cherche dans ce
document une affirmation quelle qu'elle
soit, on ne l'y trouvera, pas. Bonapartistes,
légitimistes, constitutionnels se tiennent
également dans la réserve la plus stricte
et la plus prudente..Et cependant les sé-
.nateurs qui seront nommés le 5 janvier
pourront avoir à se prononcer en 1880
sur la question capitale de la révi-
sion de la Constitution. Les attitudes di-
verses de trois sénateurs nommés sur une
liste de coalition ne seraient-etles pas des
plus curieuses~ Le bonapartiste voterait
l'appel au peuple le légitimiste, le rappel
du comte de Chambord le constitution-
nel serait sans aucun doute fort embar-
rassé, et il est probable qu'après mûre dé-
libération il se déciderait une fois de plus
~à s'abstenir. Aussi, en prévision d'un si
touchant accord, le Manifeste a-t-il
jugé opportun de passer complétement
sous silence la révision de la Consti-
tution. En vérité, les électeurs sénato-
riaux vont être bien renseignés sur la
conduite que tiendraient ces candidats
s'ils étaient élus, et, s'ils ne se contentent
pas de ces déclarations, ne seront-ils pas par
tropdiiGciles? Mais, comme le laissent pré-
voir les élections des délégués, il est pro-
bable qu'ils seront fort exigeans et que
ces explications leur paraîtront insuffi-
santes. Le sunrage à deux ou plu-
sieurs degrés est en passe de devenir pres-
que aussi difficile à contenter que le suf-
frage universel. Et sur qui donc alors
les membres de la coalition des droites
pourront-ils bien se reposer désormais
du soin de les envoyer dans les Assem-
blées dont ils se croient l'ornement né-
cessaire ? Mais si le Manifeste est absolu-
ment muet sur le programme électoral de
la droite, par contre il est d'une prolixité
des plus exubérantes relativement aux
desseins futurs des républicains. Ces noirs
desseins ne tendent à rien moins qu'à
porter atteinte à l'indépendance de
lamagistiature, à chasser le clergé des
écoles, à supprimer le budget des cultes,
à exclure des emplois publics tous les
fonctionnaires capables, à faire pénétrer
l'indiscipline dans l'armée, à mettre la
gendarmerie sous la dépendance de l'auto-
rité civile, et enfin à créer un impôt nou-
veau et vexatoire sur le revenu. C est ce
nue dans la langue réactionnaire, on ap-
pelle depuis quelques années « le péril so-
cial. "II serait vraiment trop facile .de
détruire toutes ces imputations fausses
et calomnieuses. Ce n'est pas même utile,
oar après cette sombre énumération de
tous les dangers que court la société, le
rédacteur anonyme du Manifeste s em-
presse d'ajouter que fort longue sera sans
Sute la durée de cette transformation
dans les institutions fondamentales de
notre pays. Le procédé n'est pas
des plus nouveaux. Il a dejà servi à
plusieurs reprises, et notamment après
~16 mai. Le pays a répondu par les
élections du 14 octobre. La réponse
-a la même cette fois encore, quoique
la consultation doive avoir lieu sous une
~itre forme. EUe sera, déplus, définitive,
il faut espérer qu'ayant d'entrer de
~eau en campagne, la coalition réac-
SMaire aura inventé un nouveau péri
aucUe substituera au péril social dont
Se a trop abusé pour qu'il fasse encore
~ne~&yression quelconque sur l'opinion
pubjBDjEe.
~e/c.omte SchouvalofT est depuis deux
j9ttrs à Pesth. Hier il a été reçu en au-
dience particulière par l'empereur d'Au-
triche. La mission dont est chargé l'am-
bassadeur de Russie à Londres paraît ten-
dre au même but, si nous en croyons les
renseignemensque nous recevons de divers
côtés, que la Note i transmise à lord
Loftus par M. de Giers, dont nous avons
donné hier l'analyse, et vient confirmer
les déclarations laites à M. 'Waddington
par l'ambassadeur de Russie à Paris, re-
lativement à la stricte exécution du
traité de Berlin. Cependant le carac-
tère de cette mission du comte Schouvalofl
serait quelque peu modifié si, comme le
dit une dépêche de Pesth, le diplomate
russe doit s'attacher particulièrement à
faire ressortir que la Porte seule entrave
l'exécution de ce traité en n'exécutant
pas quelques unes des stipulations qui
sont les résultats les plus importans de
la guerre. Cette manière de voir a certai-
nement plus de chances d'être accueillie
avec faveur par le cabinet de Vienne que
par celui de Londres. Et si, en quittant
l'empire austro-hongrois, le comte Schou-
valoff retourne en Angleterre, il n'est pas
probable que les idées qu'il a mission d'ex-
poser rencontrent auprès de lord Beacons-
field les mêmes sympathies qu'auprès du
comte Andrassy. Le chancelier austro-
hongrois peut trouver que la Porte, qui
n'a pas voulu signer encore la convention
relative à l'occupation de la Bosnie et de
l'Herzégovine est lente à exécuter le
traité de Berlin, mais le chef du ministère~
anglais a toutes sortes de bonnes raisons
pour être d'un avis diamétralement op-
posé.
Les débats de l'Adresse vont commen-
cer au Parlemept hongrois. La majorité
qui soutient le cabinet Tisza, après
d'assez difficiles négociations avec le
groupe dissident dirigé par M. Falk, a
adopté un projet d'Adresse dans lequel la
question de l'occupation de la Bosnie et
de l'Herzégovine en vertu des stipula-
tions du traité de Berlin occupe la prin-
cipale place. Le ton général de ce docu-
ment est ferme, quoique tempéré par une
certaine résignation attristée.
BOURSE DE PAM8
CtStMre te t3. te H. HfMWe M~oze.
90/0
Comptant. T6 S.. 7610. <
Fin cour. t6. 7C 712 ~t2
se/ot
Amortissable.
Comptant. 78 S!! "870.t!<
Fin cour.'?8 M 12 7SS7~2 5.
A t/a o/o
Comptantes Su .05 M
& 0/0
Comptante 45 .M2 M.~ 5.
Fin cour. 112 40 112 52 ~'2 121/2
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. M 1/2, 48 3/4, 50.
Intérieure. 14.
SO/0 turc. llfr.85, 80, 821/2.
Banque ottomane.. 478 fr. 12, 477 fr. 50.
Hongrois 6 0/0. 74.741/16,1/8.
Egyptiennes 60/0.. 268 fr.JS, 268 fr. 12, 268 fr. 75
Nous recevons de noa correspondans
les télégrammes suivans
« Bude-Pesth, le 13 novembre, 10 h.
La. venue du comte Sehouvaloff n'a pas
produit ici une très bonne impression. On se
perd en conjectures sur l'objet de cette visite;
cependant il est vraisemblable que le diplo-
mate russe est venu pour sonder les disposi-
tions de notre cabinet à l'égard d'une nou-
velle Conférence et dissiper toute méfiance
au suift de l'attitude de la Russie en Roumé-
lie. En ce qui concerne le projet d'une Con-
férence, ces dispositions sont connues, de-
puis que l'empereur a déclaré que l'Autriche
est fermement décidée à maintenir le traité
de Ber~n. B
« Londres, le 14 novembre, midi.
o Les nouvelles de Saint-Pétersbourg re-
présentent comme peu probable d'ici à quel-
que temps un changement dans la direction
des affaires ou dans le personnel diploma-
tique de la Russie. »
On lira plus loin la lettre que M. le
comte de Montalivet vient d'adresser à
M. le comte de Mérode. Nous avions
négligé de reproduire la lettre que ce der-
nier a écrite à M. de Montalivet; mais
nos lecteurs la trouveront, s'ils veulent
se donner la peine de l'y chercher, dans
un journal bonapartiste auquel elle a
été d'abord communiquée. M. de Mé-
rode est un constitutionnel; c'est en
cette qualité qu'il s'est présenté aux
suffrages des électeurs du Doubs c'est
aussi comme tel qu'il adresse aujour-
d'hui ses confidences aux partisans de
Napoléon IV. Il est vrai que les partisans
d'Henri V s'empressent de les recueillir et
les reproduisent avec les commentaires
les plus élogieux. La lettre de M. de Mérode
ressemble, d'ailleurs, à toutes les lettres,
à tous les articles ou discours que les hé-
rauts de la droite ont si souvent adressés
aux hommes les plus éminens de notre
parti. M. de Montalivet n'échappe pas au
gort de M. Thiers, de M. de Rémusat,
de M. Dufaure et de tant d'êtres.
On le somme de dire, la main sur la.
conscience, s'il est radical ou. conserva-
teur, et si, le cas échéant,, il roterait
contre l'inamovibilité de la magistrature,
contre l'instruction chrétienne, contre le
bon ordre des nuances, contre la ~disci-
pline militaire, ennn, s'il accente. point
par point le programme enaBouchant que
les droites sénatoriales attribuent aux
gauches. Et quel estl'inquisiteur qui pose
à M. de Montalivet ces questions embar-
rassantes ? Certes M. de Mérode porte un
grand nom, et nous voulons bien croire
qu'il est lui-même un homme très dis-
tingué mais nous serions bien aises de sa-
voir ce qu'il a fait personnellement pour
avoir le droit de placer ainsi~M. de Mon-
talivet sur la sellette et de mettre en doute
son esprit ou son courage. M. de
Montalivet n'est pourtant pas le pre-
mier ven,u. Il a joué dans notre ~his-
toire un rôle qui n'a été ni ~sans im-
portance ni -sans honneur..Son entrée
sur la scène politique a fêté marquée
par des événemeus qui ont laissé de longs
souvenirs. Si pourtant M. de Mérode les a'
oubliés, il pourrait les retrouver dans le
livre très véridique, récemment publié par
un écrivain de ses amis, M. B. Daudet. Nous
l'invitons à relire jP~oc~ ~MM~M~'M(l); );
il y verra que M. de Montalivet, tout
jeune alors, ayant sa popularité aména-
ger, n'a pas hésité à se placer, a
son propre péril, entre des ministres
coupables et la foule qui en voulait & leur
vie. Tel il a été au début de sa car-
rière, tel nous le retrouvons jusqu'au mo-
ment actuel, toujours prêt à se dévouer
et n'hésitant jamais devant un devoir à
remplir, ni un danger à affronter.
Voilà l'homme auquel M. de Mérode juge
à propos de faire subir un interrogatoire.
M. de Montalivet n'avait-il pas le droit de
trouver la prétention légèrement imper-
tinente ? Elle l'était d'autant plus, que
M. de Mérode ne se contente pas de faire
à M. de Montalivet un cours de politique
conservatrice il lui fait aussi un cours
d'histoire contemporaine. Il lui ensei-
gne ce qu'il faut penser du roi Louis-Phi-
lippe, de Casimir Périer, de M. Thiers, etc.
Il évoque ces grandes ombres, il les fait
parler, et quelle langue, mon Dieu la
langue de la coalition des droites, celle
que parlent en commun M. Baragnon et
M. de Vallée, M. de Vallée et M. d'Haus-
sonville. On conçoit que M. de Montalivet
ait perdu patience et qu'il se soit écrié
Mais j'y étais, Monsieur, en 1830 Je puis
dire, en parlant des événemens de cette e épo-
que ~Mo~'Mm~~ ~M~M /le roi Louis-Philippe! J'ai été ministre
avec Casimir Périer! Je suis resté jusqu'au
bout l'ami de~M. Thiers J'ai partagé les
travaux et les efforts de tous ces hommes
que vous travestissez étrangement Us
m'ont rendu une justice qui me dispen-
serait au besoin de la vôtre Si
c'est là le fond, ce n'est pas le ton de
la lettre de M. de Montalivet. Com-
ment en reproduirions-nous l'accent ému
et la noble éloquence? Cette lettre n'est
pas une défense personnelle, c'est une re-
vendication de la vérité au profit de l'his-
toire, et au profit de la France qui enten-
dra cette déposition d'un témoin, si le
Sénat s'obstine à y fermer ses oreilles.
Une défense A quoi bon? A qui don-
nera-t-on le change ? Qui pourrait croire
que M. de Montalivet soit devenu radi-
cal ? Et qui pourrait croire que MM. le
général Gresley et André ont éprouvé une
pareille transformation? Car il ne s'agit
pas seulement de M. de Montalivet, mais
des trois candidats des gauches. Au fond,
ces trois candidats représentent exacte-
ment la même chose ils ne sont pas plus
les uns que les autres des républicains
de la veille, mais bien des républicains
de raison ils se sont ralliés à la républi-
que parce qu'elle est désormais le seul
gouvernement qui convienne au pays,
et cet acte d'adhésion, ils ne l'ont pas fait
à demi, à contre-cœur, avec des réti-
cences et des sous-entendus. Leur ca-
ractère les porte à plus de franchise et
de netteté, et c'est là précisément ce qui
les distingue des constitutionnels. Car les
constitutionnels, pour peu qu'on les
presse, parlent comme nous. Il est facile
de les faire convenir de la nécessité de
la république. Ce n'est pas tant par les
opinions que par le tempérament qu'ils
diffèrent des hommes du centre gauche.
Ils ne savent point prendre un parti.
Entre penser et agir, il y a pour eux
une dinerence extrême. Et de là vient
qu'ils ont toujours la mort dans l'&me, le
dépit au cœur, et qu'ils sont sans cesse
sur la route de la défaite et de la compro-
mission. Avis à ceux qui seraient tentés
de se rallier à leur panache de couleur
incertaine 1
De là vient encore la difSculté qu'é-
prouvent ces étranges politiques à rédiger
un programme quelconque. Peut-on, en
effet, appeler programme le Manifeste
que les droites sénatoriales viennent
de publier après une si longue in-
cubation ? Si ce que l'on conçoit
bien s'énonce clairement, ce que l'on
conçoit mal s'énonce obscurément, et
mieux vaut se taire que de parler
pour dire des riens, propres tout au plus
à effrayer les enfans. Tout ce que l'on
peut présumer de l'opinion des consti-
tutionnels sur eux-mêmes, c'est qu'ils
;t) Chez Quantin.
s'imaginent former la dernière réserve
du parti de l'ordre. Nous, au contraire,
nous avons la prétention de former l'ar-
mée active de ce grand parti nous
sommes au premier rang et nous suppor-
tons la fatigue du jour. Les constitu-
tionnels pourraient et devraient sans
doute nous aider dans cette ta.che;
mais non! ils aiment mieux attendre les
bras croisés que le péril soit assez ef-
frayant pour mériter leur intervention
et la justifier aux yeux de leurs récens
amis, bonapartistes et légitimistes. Ils
prédisent tous les matins les plus redou-
tables cataclysmes, et l'espérance de
les voir venir berce un temps leur en-
nui, comme dit Oronte. Le malheur
est que rien ne vient, et parfois l'impa-
tience s'empare des constitutionnels. Ils
.n'oublient pas que, s'ils sont faits pour
sauver la société dans les momens diffici-
les, ils ne sont pas moins faits pour la
gouverner dans les temps plus heu-
reux. Ils ne doutent pas que leur ab-
sence ne se fasse cruellement sentir dans
lë~goùvernement, et, en tout cas, ils
sentent cruellement pour leur compte
la privation du gouvernement. C'est
pourquoi des rêves de combat hantent
leur imagination. Ils soupirent après la
bataille sociale qui les fera rentrer dans
les affaires par la brèche des barricades.
Ils se forgent une idole d'homme d'Etat
qu'ils se représentent sous les traits de
Croquemitaine, et qu'ils appellent pom-
peusement Casimir Périer, oubliant que
l'énergique, le terrible ministre qui a
fondé la monarchie de Juillet était un
grand libéral, un des plus hardis cham-
pions de l'Opposition des quinze ans,
un esprit aussi indépendant que ferme
et résolu. Casimir Périer a été l'homme
d'une situation critique après 1830,
comme M. Thiers en ~871, en face de
l'insurrection parisienne; et il n'a pas
survécu à cette situation. S'il n'avait
pas été enlevé sitôt à la France,
croit-on qu'il aurait maintenu indéfini-
ment une politique, non pas de combat,
mais de lutte et de résistance? Après la
bataille qu'il n'avait pas provoquée mais
acceptée, après la victoire, il aurait t
fait ce qu'a fait M. Thiers après la chute
de la Commune, et ce que nous, ses
disciples, nous faisons encore. Si Casimir
Périer vivait aujourd'hui, croit-on qu'il
inaugurerait sans raison, sans prétexte,
une politique de haine, de rancune et de
vengeance? Casimir Périer serait avec
nous! Il aurait l'œil ouvert sur le péril
lointain du radicalisme, mais il l'aurait
ouvert aussi sur ce qu'on appelait de son
temps le carlisme et qui porte aujourd'hui
un autre nom.
La première condition pour lutter avec
avantage contre les maux qui peuvent
menacer une société est d'y fonder un
gouvernement. C'est à quoi nous nous
appliquons, et à quoi les prétendus cons-
titutionnels refusent de nous aider; car,
avec la meilleure volonté du monde, nous
ne pouvons pas regarder comme un se-
cours leur intervention malencontreuse
du 24 mai 1873 et du t S mai de l'année
dernière. Et aujourd'hui encore, ils au-
ront de la peine à faire croire que ce soit
dans l'intérêt de la république et pour lui
préparer des sauveurs futurs, qu'ils s'al-
lient à qui? A M. 0. de Vallée, bonapartiste
A M. Baragnon, légitimiste Et si le
« péril social') qu'ils attendent, nous avons
failli dire qu'ils espèrent, si ce péril se pro-
duisait un jour, nous avons le regret de
dire que les constitutionnels auraient perdu
une grande partie de leurforce, parce que,
au lieu d'inspirer confiance au pays, ils
lui inspireraient des soupçons. Les ques-
tions que M. de Mérode pose à M. de
Montalivet, on les posera à lui et aux
siens sous une autre forme. On leur de-
mandera Qu'avez-vous fait le 16 mai 1877?
On leur demandera même Qu'avez-vous
fait le 15 novembre 1878? Et s'ils ont voté
alors pour des légitimistes et des bona-
partistes, s'ils ont préféré M. Baragnon
à M. André, M. de Vallée à M. de Mon-
talivet. M. d'Haussonville à M. Gres-
ley, c'est-à-dire des conservateurs mo-
narchistes à des conservateurs non moins
conservateurs mais républicains, ils se-
ront fatalement suspects. Lorsqu'ils se
présenteront, tout prêts à sauver la France,
on leur dira Regardez qui se cache der-
rière vous
Nous sommes convaincus que ces jours
douloureux sont bien loin, et peut-être, à
force de sagesse et d'esprit de concilia-
tion, sera-t-il possible de les éloigner in-
définiment. Mais s'ils se levaient sur
nous, est-ce que MM. de Montalivet, Gres-
ley et André seraient du côté du radicalisme
ou de l'émeute? Non! ils n'y seraient pas
plus que MM. d'HaussonviMe, Baragnon et
de Vallée, et personne ne l'ignore. Il faut
donc être franc, il faut poser nettement la
question entre le maintien de la république
et la réaction vers cet inconnu monar-
chique qui se présente à nos yeux sous
une triple forme et qui n'en est
que plus confus. Cette question est
résolue dans toute la France il n'y
a qu'un endroit, une Chambre où, pour
la dernière fois, on va l'agiter encore.
Cette Chambre, c'est le Sénat. Mais
les sénateurs qui la résoudront contre
le vœu et l'intérêt du pays ne feront,
il est bon qu'ils le sachent, de mal qu'à
eux-mêmes. -1,
FRANCIS CHARMES.
Le temps fait bien les choses. Il faut se
fier à lui quand on doute, en politique,
de certains résultats qu'il doit infaillible-
ment amener.
Qui ne se souvient des clameurs que
nous avons excitées lorsque, pendant la
crise du 16 mai 1877, nous avons essayé
de définir le rôle réservé désormais au
groupe politique qu'on s'obstinait à nom-
mer le « parti orléaniste ? Nous disions
et nous répétions, dans une série d'arti-
cles d'une opportunité non douteuse
« Non, il n'y a plus de parti orléaniste
« les orléanistes sont des libéraux, ou
ne sont rien » « le parti orléaniste ne
sauvera son principe que dans l'alliance
républicaine », etc., etc.
Ceux qui nous combattaient autrefois
sur ce terrain se rallient aujourd'hui à
nos réflexions d'alors et donnent à nos
idées, par leur assentiment si longtemps
attendu, une sanction dont il est impos-
sible de contester ni la valeur ni la com-
pétence.
Voilà ce que nous lisons dans le der-
nier numéro du ~oM (14 novembre)
« Comme on a pris l'habitude, dans la lan-
gue courante de la politique, de désigner par
le nom de constitutionnels les anciens orléa-
nistes qui ne se sont pas faits républicains,
légitimistes ou bonapartistes, l'on croit ou
l'on paraît croire qu'à la faveur de ce nom
noua voulons tout simplement reconstituer le
parti orléaniste.
s L'on se trompe nous Mf cA~'eAoM~ à
~ca~M~M~'
D A Dieu ne plaise que nous disions rien
d amer ou de blessant pour des hommes ho-
norables avec lesquels nous avons marché
d'accord, sauf sur certaines questions de con-
duite plutôt que de principes, depuis le len-
demain de la Commune jusqu'à la dissolution
de l'Assemblée nationale!
a Mais nous avona bien le droit, sans
manquer à aucune convenance, de constater
cette vérité manifeste, yw~ p
c II ne s'agit donc pas de faire un parti
orléaniste qui n'aurait pas d'ailleurs de rai-
son d'être, les princes d'Orléans ayant abdi-
qué toute prétention personnelle il s'agit de
grouper sur le terrain de la Constitution
tous les braves gens, à antécédens monar-
chiques ou sans antécédens politiques,
qui n'ont ni fait ni souhaité la républi-
que, mais qui, aujourd'hui qu'elle est faite,
non seulement ne veulent pas la détruire,
mais désirent sincèrement la voir durer, à
COK~!)!OK ~M'~He ?M
avoir pour elle, non plus que pour tout autre
gouvernement, ni salut ni stabilité. N
Rien de plus clair, n'est-ce pas? que ce
congé respectueux donné aux orléanistes
qui voudraient être autre chose que des
libéraux? S'ils ne sont pas des libéraux,
ils sont des légitimistes. S'ils ne sacri-
fient pas au droit divin et aux lis im-
maculés de l'ancien régime, c'est au culte
des abeilles impériales qu'ils appartien-
nent car on n'est pas un parti politique
sans appartenir à quelqu'un ou à quel-
que chose. Est-ce ainsi que l'entendent
les candidats des trois droites qui seront
présentés vendredi aux élections du Sé-
nat ?
Que disions-nous en effet dans un de
ces articles dont le Soleil (nous l'en re-
mercions) semble s'être inspiré aujour-
d'hui ? Nous n'en citerons que quelques
lignes nos lecteurs feront le rapproche-
ment
« Nous avons touché juste. Quand nous
avons signalé (21 juin 1877) le rôle poli-
tique imposé par la force des choses aux
orléanistes libéraux dans les fusions et
les confusions des partis, anciennes et
nouveUes, nous avons été compris. Per-
sonne n'a cru que nous ayons voulu dénigrer
ou abaisser un parti qui a été pendant qua-
rante ans le nôtre, de juillet 1830 jusqu'à
la chute de l'Empire. L'histoire de cette
longue période, remplie tour à tour, tantôt
de notre vive adhésion à la monarchie
parlementaire, tantôt de notre opposition
plus ou moins tolérée à l'autocratie impé-
riale, eût protesté contre une telle incon-
séquence de notre part. Nous n'avons pas
dénigré le parti orléaniste, nous avons dit ce
que la force des choses l'avait fait. Nous l'a-
vons montré entraîné, pour une faible part,
dans la fusion rétrograde accomplie il y a
quatre ans, lors de l'entrevue de Frohsdorf,–
mais resté fidèle, dans un grand nombre de
ses adhérens. aux principes de la Révolution
français?, et, finalement, rallié par respect
pour sa foi libérale à la Constitution répu-
blicaine de 1875.
)) Ainsi partagé entre une absorption légi-
timiste et une adhésion républicaine, ~~t
o~aMM~ ~'M;M<avons dit. Nous n'en triomphons pas. Ce n'est
pas se réjouir de la disparition d'un parti
que de la constater quand elle est certaine.
Les orléanistes étaient un grand et honorable
parti, qui avait des chefs de race royale, re-
commandés la plupart à la France entière
pour d'éclatans services dans les rangs de
notre armée,–d'au très chefs encore, ceux qui
ont figuré dans nos Chambres depuis sept ans,
tous estimés pour leur caractère, leur dévoue-
ment, parfois leur éloquence. Est-ce notre
faute à nous si un tel parti, né d'une révolu-
tion légitime, soutien d'une royauté libérale,
ainsi représenté, ainsi conduit, a consenti à
effacer son nom dans une transaction qui au-
rait, si une des deux parties contractantes
l'avait pu, anéanti jusqu'à son souvenir Est-
ce notre faute si ceux qui ont résisté à cet ac-
cord se sont repliés vers le grand parti na-
tional, disons mieux, vers la nation devenue
républicaine par raison avant dej l'être par
entraînement et par goût?.
s Est-ce pour cela qu'on leur Sdoune
aujourd'hui le nom de o
signifie quelque chose et qu'it représente
exactement en fait ce qu'il exprime en pa-
roles à condition que la Constitution de ces
constitutionnels ne soit pas rédigée à Frohs-
dorf ou à ChislehuMt, qu'elle ne se ressente
ni dessouvenirs de l'Empire ni desiaspiraiions
du Vatican. Constitutionnels f soit 1 il n'y
a pas deux manières de l'être aujourd'hui. La
France n'a pas deux Constitutions, ni trois
Constitutions. Elle n'en a qu'une. Elle a la
Constitution républicaine de 1878, placée
sous la responsabilité d'un président élec-
tif, d'un Sénat élu, d'une Chambre élue,
sous la surveillance jalouse de cinq ou
six millions d'électeurs, sous la protection
d'une armée loyale et légale qui ne ren-
dra son épée à aucune faction, quelle
qu'elle soit, sacrée ou profane. Le cœur
de cette armée est à la France; son épée,
à l'ordre public tel que la France le veut
désormais l'ordre dans la liberté. C'était la
devise de l'ancien parti orléaniste :.S'M~~e
~<<
dans la lutte prochaine (celle des élections
de 1877) t Qu'on.ait sucé la république avec le
lait maternel, ou qu'on l'accepte comme un
breuvage fortifiant qui préviendra, le retour
de nos deux fatales maladies, l'anarchie et le
despotisme; républicains d'hier ou repu-
Micains d'aujourd'hui, unissons-nous pour
sauver l'Etat B »
A..
M. le comte d'HaussonviIle nous adresse
une nouvelle lettre que voici
Paris, le 14 novembre 1878.
Monsieur le Directeur,
Je n'ai jamais eu l'honneur, quoi que vous
en disiez, d'entretenir des rapports person.-
nels avec M. Gambetta, môme à l'occasion de
la candidature de M. Prevost-Paradol à Paris.
Il la soutenait auprès de ses amis, tandis que
je la recommandais aux miens sans avoir
réussi à obtenir du .TbM'a~ des Débats un con-
cours tant soit peu efficace pour l'un de ses
rédacteurs trouvé alors trop compromettant.
D'entrevue personnelle entre M. Gambetta et
moi, il n'y en a jamais eu à cette époque, ni
depuis. Je n'ai pas davantage porté chez lui
le moindre argent pour le succès d'une càn-
didature ouvrière.
Promoteur de l'Union libérale, j'ai dû avoir
pendant l'Empire, j'ai eu en eHet, et j'ai en-
core le plaisir d'entretenir aujourd'hui des
relations courtoises et môme amicales avec
beaucoup de républicains; mais il ne m'a
pas été donné d'en avoir aucune avec les per-
sonnes que vous avez nommées, et les deux
faits que vous citez comme preuve incontes-
table de mes rapports personnels avec
M. Gambetta n'ont jamais eu lieu.
Veuillez agréer, etc.
n'HAUSSONVILLE,
<~ ~CO~MM'e /0!MC<ÏMe.
Nous recevons, d'autre part, la lettre sui-
vante de M. Gambetta
Paris, le 14 novembre 1878.
Monsieur le Directeur,
Je prends la liberté de relever l'erreur con-
tenue dans la lettre que M. le comte d'Haus-
sonville vient de vous adresser et que plu-
sieurs journaux publient par anticipation.
En 1863, M. Prevost-Paradol posait une
candidature libérale dans le quartier des
Ecoles. Nousétions.àcette époque, un groupe
de jeunes gens déjà fort préoccupés de poli-
tique, et tout disposés à soutenir de nos suf-
frages et de notre action la politique nette-
ment opposante de ce brillant et noble es-
prit qu'une heure de faiblesse a enlevé à la
France. J'eus l'honneur, à cette occasion.
d'entrer en rapports avec M. le comte d'Haùs-
sonville, qui paraît l'avoir oublié. Je me per-
mets de lui rappeler trois faits
1" Nous avons rédigé et signé un appel aux
électeurs. J'ai même souvenance d'avoir sol-
licité et obtenu de M. d'HaussonviIIela modi-
fication d'un passage de cette circulaire
relatii à l'Italie, qui me paraissait devoir sou-
lever les protestations d'un certain nombre
de nos amis.
2" Nous avons organisé et tenu ensemble,
rue Mazariue, une réunion électorale où figu-
rèrent M. Prevost-Paradol notre candidat,
M. d'Haussonville son parrain, et votre ser-
viteur. Je prononçai là un discours qui, à en
juger par la passion qui animait à cette
époque les hommes de mon âge, dut être
assez vert. J'eus le plaisir de recevoir les fé-
licitations chaleureuses et môme les eneou-
ragemens de M. le comte d'Haussonvillo.
3° C'est durant cette môme période electb.
rale de 1863, et pour subvenir aux frais d'une
candidature nettement démocratique dans
la 1' circonscription de Paris, que M. d'Haus-
sonville nous versa libéralement une somme
de cinq cents francs.
Il est vrai que depuis lors je n'ai eu ni l'a-
vantage ni l'honneur de rencontrer M. d'Haus-
sonviile; mais je peux l'assurer que le sou-
venir de ces courtes et significatives rela-
tions ne s'est pas affaibli dans mon esprit.
Veuillez agréer, monsieur le Directeur, l'as-
surance de ma considération distinguée.
LÉON GAMBETTA.
Voici la lettre que M. le comte de Mon-
talivet vient d'adresser a M. le comte de
Merode:
Paris, le H novembre 1878.
Monsieur le comte,
Arrivé hier au soir à Paris, je trouve dans
plusieurs journaux la lettre que vous m'avez
fait l'honneur de m'écrire le H..
Je vous en remercie, car vous m'oS'rez ainsi
une occasion nouvelle de me montrer à mon
pays, tel que j'ai été toute ma. vie, tel que je
suis aujourd'hui, et de restituer leur véri-
table caractère à de grandes figures histo-
riques que vous méconnaissez.
Je ne suis pas, dites-vous, l'exemple que
m'a donné M. Thiers. Evidemment, vous
n'avez pas lu la lettre que j'ai eu l'honneur
de répondre à MM: les membres du bureau
des gauches sénatoriales qui m'avaient offert
unanimement la candidature. Je ne l'avais
pas adressée, il est vrai, à la majorité séna-
toriale, mais je supposais que tous les séna-
teurs auraient eu la bonté de la lire.
Les termes mêmes de ma lettre ne sont
qu'un écho Ëdèle des propres pensées de
M. Thiers; pour lui, la république étaitle
seul gouvernement qui pût assurer le salut
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.72%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.72%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur Fonds régional : Provence-Alpes-Côte d'Azur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PACA1"Marseille à la fin de l'ancien régime / par F. Dollieule, dom Th. Bérengier,... H. Alezais... (et al.] /ark:/12148/bd6t5928730q.highres Ordonnance du Roi, pour rétablir les compagnies de bombardiers classés dans les ports de Brest, Toulon & Rochefort ; & régler provisoirement ce qui sera observé dans le service & l'administration de l'artillerie de Marine . Du 26 décembre 1774 /ark:/12148/bd6t542050440.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460622j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460622j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460622j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460622j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460622j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460622j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460622j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest