Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-08
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Type : texte texte
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Description : 08 novembre 1878 08 novembre 1878
Description : 1878/11/08. 1878/11/08.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
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POLITIâUES ET LITTÉRAIRES
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v, e,n Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie^
en SuiSsé, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc .et de la. Tunisie,
en Chiné et au Japon,
ai; moyen d'une valeur payable à Paris ou dé
maiidate-poste, soit internationaux, soit français;-
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs d,e postes;
et dans tous les1 autres pays, '̃
jpar renvoi d'une valeur payable à Paris.
OIV S'ABONNE
rue des Prêtres-Saint-Germam-rAuxerrois, 17.
PRIX »Ë L'ABO^ESBE^T
Il-
:irois jnois, t>m mei». un an'
Paris "18 fr*. "'36tf. 72 fr.
Départemens. 20 fr..40 |p» 80 ûw
Union postale
européenne. 21 fr. 42fr. $4 fr
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Varia, un numéro. SO cent»
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bliothèques des gares de chemins de fer belgesy
Les annonces sont reçijef ̃ ̃
chez MM. Fauchey, Laffite et C«, •
8, place de la Bourse,
et au bureau du JOURNAX,; J
ellesdoiventtoujonrsêtre agréées par la rédaction.
;̃̃̃̃ PAlfl» ̃" ^v;
V JEÇTJf)I t NpVE^BRTB
C'est aujourd'hui 7 novembre que les
Délégations se réunissent à Pesth; le comte
Andrassy pourra défendre en personne sa
politique. On a vu dans les dépêches que
les deux Parlemens de Pesth et de Vienne
avaient montré jusqu'ici plus d'embarras
que de résolution. A. Pesth, l'Opposition
la plus ardente ayant demandé la mise
en atjbiisation, des minis très la proposi-
tion a été repoussée. La discussion de
l'Adresse à Vienne a été à la fois passion-
née et confuse, et il est difficile de déter-
miner exactement le sens du vote final.
L'Adresse en: effet, après avoir fait au
gouvernement des reproches assez vifsj
ne conclut paâ et làiéâe Tfesprit en sus-
pens au sujet dé la politique qu'il con-
viendrait de suivre désormais. Les
opinions les plus différentes se sont
fait jour dans la discussion, quelquefois
aussi les plus imprévues, et les journaux
de Vienne constatent avec surprise que
le comté Andrassy a rencontré des défen-
seurs dans les rangs de ses anciens en-
nemis. Le discours le plus curieux et leplus
instructif paraît avoir été celui du comteHo-
henwaft," adversaire du dualisme austro-
hongrois et partisan du fédéralisme.
A ce titre, le comte Hohenwart repré-
sente assez bien les passions et les inté-
rêts des races slaves, et naturellement il
ne lui répugne pas de voir grossir le con-
tingent que ces races apportent à l'em-
pire. Son avis est qu'on a bien fait
d'entrer en Herzégovine et en Bosnie, et
que ces provinces doivent être définiti-
vement annexées, à la monarchie. La
question d'argent n'en est pas une pour
lui. Lorsque le comte Andrassy a de-
mandé le vote de 60 millions de florins,
il fallait prévoiç les conséquences politi-
ques et financières de l'attitude que le
gouvernement prenait. Si on né les a pas
prévues, on a eu t,ort, et ce reproche
ne s'applique pas moins au gouverne-
ment lui-même qu'aux deux Parlemens
̃ et aux Délégations. Le comte Hohenwart
est bien éloigné, en effet, d'être un dé-
fenseur de la politique du comte Andrassy.
Il accuse, au contraire, cette politique de
faiblesse, d'irrésolution, de contradiction.
Pour employer une expression française,
le comte Hohenwart reproche au comte An-
drassy de n'être pas allé jusqu'au bout,
de n'avoir pas compris que la Turquie
n'existait plus et qu'elle avait été rayée
à Berlin du nombre des Etats européens,
de n'avoir pas agi en conséquence. Ce dis-
cours, où la mesure est méconnue pres-
que à chaque phrase, a le mérite des mor-
ceaux de ce genre au milieu, de mille
exagérations on y rencontre quelques vé-
rités qu'il n'était pëuf-êtrë "pas mauvais
de dire on y distingue enfin les aspi-
rations du parti slave et fédéraliste,
parti révolutionnaire au premier chef, et
qui, par un singulier caprice des circon
stances, a ses principaux instrumens,
nous ne disons pas adhérens, dans la cour
même et dans les sphères militaires. Lé
comte Hohenwàrt repousse l'Adresse
comme insuffisante. « Comment se fait-il, a-
» t-il déclaré, que: vous, majorité de cette
» Chambre, vous vous adressiez à la Cou-
» ronne pour lui exprimer vos appréhen-
» sions et vos frayeurs, et non pas
» pour lui signifier vos désirs et
» vos volontés? C'est que vous sentez
» l'inconsistance du terrain sur lequel vous
̃d vous tenez; c'est que vous brûlez au-
» jourd'hui ce que vous adoriez hier
» c'est enfin que vous ne sentez pas le
» pays derrière vous, et que votre Adresse
» est une démonstration d'intérêt person-
» nel, et non pas d'intérêt patriotique. Car
» vous saviez de l'occupation, au mo-
» ment du vote des 60 millions tout ce que
» vous en savez aujourd'hui, ainsi que
» de ses résultats. Vous devriez avoir une
» volonté, parler un ferme-langage, et non
» pas présenter des doléances peu justi-
». fiées dans cette forme et peu dignes du
» Parlement. »
Le gouvernemeïit n'est intervenu dans
la discussion, que par un discours très
mesuré, mais aussi très insignifiant, du
ministre des finances, M. dePrétis. Le mi-
nistre a fait remarquer, à la vérité, qu'il ap-
partenait au comte Andrassy. lui seul d'ex-
poser le but de sa politique extérieure et
de justifier la méthode qu'il a employée.
C'est ce que le comte Andrassy fera pro-
chainement devant lés Délégations. En
attendant, M. de Prétis s'est borné à quel-
ques déclarations générales sur les in-
tentions pacifiques du gouvernement et
sur l'obligation où il s'était trouvé cepen-
dant d'occuper l'Herzégovine et la Bosnie,
soit pour remplir le mandat européen
qui lui avait été confié à Berlin, soit pour
empêcher qu'il ne se formât, dans la pé-
ninsule des Balkans, des Etats qui auraient
tôt ou tard menacé les intérêts de l'Autri-
che-Hongrie. « Une résistance qu'on ne
» pouvait pas prévoir, a dit M. de Prétis,
» a seule mis le gouvernement dans la né-
» cessité de dépenser les crédits dem an-
» dés. » C'est là le point faible de la politi-
que du gouvernement. Il fallait prévoir la
résistance qui s'est produite dans les pro-
vinces turques, et rien n'était plus facile.
Si on l'avait prévue, on aurait mieux
senti la nécessité de la contention préala-
ble à signer avec la Turquie on aurait
compris l'imprudence qu'il y avait à met-
lie «Mi*\ïp» des troupes autrichiennes
avec prudence et circonspection, au lieu
de se lancer étourdiment dans une expé-
dition que l'on considérait alors comme
une simple promenade militaire.
La discussion s'est terminée par le vote
de l'Adresse à une majorité de 160 voix
contre 7.0 mais, comme nous l'avons dit,
ce vote n'est pas plus clair que ne l'avait
été la discussion elle-même. Les uns ont voté
l'Adresse pour les reproches qu'elle fai-
sait au gouvernement, et d'autres l'ont
tôtée parce que ces reproches n'aboutis^
éaieiit pas à un blâme formel. En somme,
la situation reste aussi codfuse qu'elle
Fêtait auparavant l'Opposition et le gou>-
ternement sont également incertains, et
ijl éa sera ainsi jusqu'à ce que les Déléga-
tions se soient prononcées a leur totir.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 6 le 7 ÏSaanao. Sltkimse.
8 */• ̃̃
Comptant. 7S 50 ty W • 25 .• •/•
Ein coiir. 75 6^ 75 75 •/• 10
8 Ô/O
4-mortissable.
Comptant. 78 25 78 35 10
Fin cour. 78 25 7* 40 19
4t/»Q/O
Comptant 105 2îi «. 105 25 ̃/» • >• -v- ,'«
>•/♦ '̃ ''̃•'̃
Comptant ni 85 112 20 .U 35 .u il*
Hn coup. 112 7 1/2 112 30 22 1/2 .̃.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. H 2 fi". 22 1/2, 20, 211/4.
Kxtér" espagnole.. 14 5/8, 9/16.
Intérieure 14 1/8.
5 0/0 turc 11 fr. 20, 17 1/2.
Banque ottomane.. 466 fr. 25.
Florins (or) 613/8,1/2.
hongrois 6 0/0. 73 fr. • *̃-
Egyptiennes 6 0/Oi. 276 tf. 87, 278 fr. 12;
Notre correspondant de Londres nous
adresse la dépêche suivante '̃ < ̃' `
« Londres, le 7 novembre, midi.
v Le but que le Standard assigne au voyage e
du comte Schouvaloff à Vienne et à Berlin
(voir aux dépêches Bavas) n'est pas regardé
comme invraisemblable. Seulement, au lieu
d'un nouveau Congrès, c'est d'une Conférence
qu'il serait question. On sait qu'er; 1857
une Conférence a eu lieu après le Con-
grès de Paris. Et pendant le Congrès
de Berlin on avait mis en avant l'idée
de former une commission composée des
ambassadeurs bu d!ès seconds plénipoten-
tiaires pour régler les questions de détail
ou les difficultés d'exécution. C'est à cette
idée que ï'on reviendrait peut-être aujour-
d'hui.* ̃'̃•- « ;i
Télégraphie prlVée*
(Service télégraphique de l'agence Havasf)
Londres, le 7 novembre*.
Le Standard publié la nouvelle suivante
« Le bruit court que le comte Schouvaloff, qui
est allé à Pesth, est chargé de proposer un nou-
veau Congrès qui aurait pour mission de complé-
tep le traite. de Berlin. »
Saint-Pétersbourg, le 6 novembre.
Oh'aésure qu'il est sérieusement question de
ûommer une commission supérieure internatio-
nale en vue d'assurer l'exécution du traité de-
Berlin. Ce; sont les négociations ouvertes dans
ce but qui ont donné lieu au bruit de la réunion
d'un nouveau Congrès.
Vienne, le 6 novembre.
Le comte Schouvaloffi. ambassadeur de Russie
à Londres, est ici depuis plusieurs jours, reve-
nant de Livadia. y
Il repartira incessamment pour Paris, d'où il
ira rejoindre son poste à Londres.
On ignore complètement la nomination du
comte Schquvaloff au poste de vice-chancelier ou
à celui de ministre de l'intérieur, et l'on considère
en général ce bruit comme prématuré, tout au
moins tant que l'empereur n'est pas de retour à
Saint-Pétersbourg.
Berlin, le 7 novembre.
La Gazette de V Allemagne du Nord conclut, de
l'article publié hier par \a.Corresvondance '̃provin-
ciale sur la paix religieuse, qu'il n'est nullement
question d'une rupture des négociations avec
Rome. ̃;>.
Rome: ̃ Londres, le 6 novembre.
Le Manchester Guardian affirme qu'avant de
quitter Berlin les plénipotentiaires d'Angleterre
et d'Autriche avaient signé un traité par lequel
les deux puissances s'étaient engagées à insister
au moment opportun sur la retraite absolue des
armées russes de tout le territoire turc, dans le
cas où les TRUsses voudraient éluder l'observa-
tion du traité de Berlin à cet égard.
Si, au printemps, on voyait que l'agitation en
Roumélie dépassât les moyens d'action des trou-
pes turques, l'Autriche et l'Angleterre enver-
raient alors dans cette province une petite troupe
d'occupation pour contenir l'agitation, à la place
des troupes russes.
Bombay, le 1" novembre.
Le Pioneer constate que de nombreuses dé-
sertions de troupes afghanes dans la passe du
Khaïber ont lieu par suite de maladies et du
manque de nourriture.
On espère que l'émir se soumettra entièrement
et sans conditions aux demandes anglaises. Ce-
pendant la Gazette civile et militaire, qui se pu-
blie à Lahore, annonce qu'une vive fusillade a
été entendue dans la passe du Khaïber.
Les troupes afghanes à Àli-Musjid sont très
abattues par suite de la lièvre qui sévit parmi
elles. Les officiers sollicitent vivement Sheere-Ali
d'ordonner ou une action immédiate ou le départ
des troupes d' Ali-Musjid.
La mortalité est toujours grande à Jellalabad;
on compte de trente à quarante décès par' jour.
Constantinople, le 6 novembre, soir.
Les Russes ont arrêté et disséminé dans les
villages des Balkans 250 familles grecques qui
s'étaient réfugiées dans les monts Rhodopë et
qui avaient demandé la médiation du commis-
saire anglais, M. Wolff, pour obtenir leur rapa-
triement.
L'archevêque d'Uskub a été nommé président
du comité de Kustendje qui est en rapport avec
le comité de Moscou.
Les archevêques de Widdin et de Chorida en-
rôlent des volontaires et des chefs pour l'insur-
rection de Macédoine. Les officiers sont russes.
Âlexandroff et Chtaski, dans le district de Pia-
nitschlo, sont soulevés.
Les insurgés bulgares se sont avancés sur
Akhitcheleli. Ils menacent Palaka, Yabondja,
Koutchana.
Les Russes se fortifient dans les Balkans.
Un grand nombres de réfugiés des monts Rho-
dope sont dans la plus profonde misère et mêu-
jeat de faim. Ceux qui retournent en Rouméîie
sont arrêtés à G-Umuldjina, à cause de l'insurrec-
tion bulgare. I
La garnison de Salonique a été renforcée.
On annonce que là Porte doit faire connaître
les raisons qui l'ont amenée à i)ë pas convoquer
le Parlement à l'époque fixée pour sa rentrée.
Lés électeurs seront prochainement convoqués
pour procéder à des élections.
Constantinople, le 6 novembre, soir.
Les Russes, voulant empêcher provisoirement
le retour des réfugiés musulmans en Roumélie
̃ et en Bulgarie, prétextent que leurs habitations
çont occupées par les Bulgares qui ont suivi la
retraite de l'armée russe.
On assure que là Porte adresserait au prince
Lobanoff une Note protestant contre l'illégalité
de ce procédé.
Constantinople, le 7 novembre.
i L'ambassadeur de la Porte à Saint-Péters-
bourg, Chakir Pacha,' quia eu un commandement
pendant la dernière guerre, est appelé à Constan-
îmople-pour donner des éclàircissemens, a,u Con-
i ?eil de guerre qui juge SUléiïnan Pacha.
Belgrade, le 5 novembre, soir.
Le gouvernement serbe a ordonné la démobi-
ÏÙsaiioh de toute la milice" pour le 17 novembre, i_
1 Une division de troupes reste sur la frontière
pomme corps d'observation.
Les Russes ont envoyé 1 million de francs, sur
l'arriéré de la subvention.
Vienne, le 6 novembre, soir.
L'élection de la Délégation hongrpise s'est faite
da.ns un sens favorable au comte Andrassy.
Les Délégations seront ouvertes samedi.
Alexandrie, le 6 novembre, soir.
Nubar Pacha est arrivé. Il vient à la rencontre
de M. Smith et de lord Stanley, qui sont atten-
du^ ici demain»
Alexandrie, le 7 novembre.
Le colonel Stanley, ministre de la guerre, et
M. Smith, premier lord de l'Amirauté, sont arri-
vés ici. Us repartent demain pour Malte.
Athènes, le 7 novembre.
5 Les nouveaux ministres ont prêté serment au
roi.
Le ministère est ainsi composé
MM. Coumoundoxir'os, intérieur, justice; Bou-
houlis, guerre^ marine; Afgerinos; instruction pu-
blique, cultes; Delyannis, affaires étrangères,
finances.
Rome, le 5 novembre, 7 h. 10 m. soir.
La Gazette officielle publie un décret convoquant
la Chambre des Députés pour le 21 novembre.
Florence, le 7 novembre.
LL. MM. sont arrivées ici et ont été reçues par
une foule immense, avec de grandes démonstra-
tions d'enthousiasme.
Genève, le 7 novembre.
Tin décret du gouvernement annonce que les
funérailles de James Fazy auront lieu aux frais
de l'Etat.. '̃̃
A cette occasion, les autorités gouvernemen-
tales, judiciaires universitaires et communales
ont été convoquées.
Un bataillon d'infanterie rendra les honneurs
militaires au défunt.
Lisbonne, le 6 novembre, soir.
Le ministre dé la marine a expédié hier à la
station d'Angola l'ordre de faire partir une ca-
nonnière pour Whydah afin de protéger les su-
jets portugais.
Le Portugal agira de concert avec la France et
II Angleterre contre le roi de DaLomey.
La nouvelle qu'une révolution aurait éclaté à
Timor est fausse. Il n'y a eu que de simples
désordres entre indigènes. Tout est rentré dans
l'ordre actuellement.
New-York, le 6 novembre, soir.
Les; résultats connus indiquent que les répu-
blicains ont triomplié dans TEtat de la Nevada
«et ont gagné un siège de sénateur dans le Con-
necticut.
Les républicains calculent que la majorité des
démocrates à la prochaine Chambre des Repré-
sentans sera d'environ 12 voix.
Philadelphie, le 6 novembre, soir.
M. Hàmptbri, démocrate a été réélu gouver-
neur de la Caroline, du iud avec. une majorité
augmentée. ne,, maj o
Les républicains ont élu le gouverneur général
de New-Hampshire.
Nous avons montré dans un précédent
article (1) qu'il n'avait pas été possible de
conserver à l'enseignement secondaire
spécial créé par M. Duruy un caractère
secondaire, et que cet enseignement était
devenu, par la pratique, un véritable en-
seignement primaire supérieur. Il ne fau-
drait pas croire que ce phénomène sco-
laire soit particulier à la France. Dans
tous les pays où l'on a essayé d'or-
ganiser, à côté, de l'insLruction classi-
que, une instruction plus scientifique ap-
propriée aux besoins des classes moyen-
nes, on s'est heurté à la même difficulté
et on est arrivé à peu près au même ré-
sultat. L'Allemagne, qu'on aime à nous
représenter comme un modèle, a subi la
loi commune; elle n'est point encore par-
venue à tracer une limite nette, et sur-
tout invariable, entre cet enseignement
auquel elle a donné le nom d'enseignement
réel, et l'enseignement ordinaire des écoles
primaires et des gymnases. C'est en vain
qu'elle a établi une realschule du premier
degré et une realschule du second degré;
c'est en vain qu'elle a accordé à la real-
schule du second degré la plupart des
avantages dont jouissaient les établis-
semens classiques la realschule n'a pas
obtenu jusqu'ici, dans l'ensemble des in-
stitutions scolaires, une place fixe et dé-
terminée une fois pour toutes elle flotte
entre les écoles primaires et les écoles
classiques; tantôt elle empiète sur ces
dernières en donnant une grande impor-
tance au latin et en forçant l'accès de
l'Université, tantôt, au contraire, elle cher-
che à se restreindre elle-même, à « con-
centrer » son enseignement, sans parvenir
à satisfaire du même coup les nécessités
pratiques auxquelles elle doit se soumettre
et les ambitions excessives dont il lui est
impossible de ne pas subir l'entraînement.
Un observateur des plus éclairés, un
véritable maître dans les questions d'ensei-
gnementM. Michel Bréal, a décrit, avec une
grande franchise et uae grande précision,
cet état de malaise de la realschule. Il nous
a montré en Allemagne ce que nous
avions constaté en France, c'est-à-dire
la difficulté de donner à l'instruction
moyenne un caractère secondaire. On sait
(l) Voir le Journal des Débats du 23 octobre.
que la realschule est absolument orga-
nisée comme le gymnase, qu'elle a le même
nombre de classes et qu'elle comprend
à peu près les mêmes matières d'études,
mais enseignées d'une manière diffé-
rente et d'après une méthode plus pratique.
Telle est du moins la théorie; car, dans
la réalité, la realschule, ainsi que l'en-
seignement secondaire spécial, ne suitpoint
pas à pas l'instruction classique. « Le
» plus petit nombre seulement des élèves
v va jusqu'au bout des classes, dit
» M. Michel Bréal (2). Une fois qu'ils
» ont acquis les connaissances qu'eux ou
» leurs familles jugent suffisantes, ils
4 quittent l'école pour entrer dans l'in-
>* dustrie, dans le commerce, dans l'é-
n conomie agricole. Les chiffres que
» publient à, ce sujet les statistiques
x» allemandes sont significatifs. Après la
» seconde, dont le certificat donne droit
)1 au volontariat d'un an, il se produit une
n désertion presque' générale. Déjà, avant
à cette classe, les départs sont fréquens
>i le maximum d'élèves se trouve en cin-
» quième et en quatrième. » Pour ne
citer que quelques exemples à l'appui
de ce que nous apprend M. Michel
Bréal, nous dirons qu'à Carlsruhe, en
1872, sur 244 élèves, 24 étaient en se-
conde, 4 en première. A Mannheim, sur
314 élèves, il y en avait 40 en seconde
et seulement 4 en première. D'après
un travail d'ensemble, sur 100 élèves
il en arrive moins dé 10 au diplôme
de maturité. On a remarqué sans
doute quelle différence profonde existe
entre la seconde et la première il
ejst évident que, sans le volontariat
d'un an, cette différence serait beaucoup
moins, sensible la seconde serait pres-
que aussi désertée que la première. Du
reste, il semble si naturel de consi-
dérer les classes élevées comme une
sbrte d'enseignement nouveau, que,
dans certaines villes, le prix payé par
lès élèves va en augmentant à me-
sure qu'on monte vers ces classes à
Cologne, il est de 90 fr. dans les clas-
ses inférieures et de 140 fr. dans les
autres^" Le budget lui-même donne ici
raison à ceux qui ne savent pas s'il faut
placer les realschulen dans l'enseigne-
ment primaire ou dans l'enseignement
secondaire.
On voit donc que l'Allemagne n'a pas
résolu définitivement le problème au-
quel la loi française de 1833 avait donné,
en somme, la meilleure solution que com-
porte notre époque. Dans tous les pays
où l'enseignement classique existe de-
puis des siècles et a pénétré profondé-
ment dans les idées et dans les mœurs,
il sera longtemps bien difficile, sinon im-
possible", d'organiser des hig h schools et de
leur donner le grand développement
qu'elles ont pu recevoir en Amérique sur
ce terrain vierge où aucune institution an-
térieure n'entravait leur progrès. Il est
donc sage de se contenter d'y introduire
un enseignement primaire supérieur suf-
fisant, soit pour préparer les jeunes gens
aux écoles spéciales du commerce où de
l'industrie, soit même pour les introduire
directement dans les professions indu-
strielles et commerciales. Nous avons en
France un modèle qui répond beaucoup
mieux à nos besoins que les realschulen
allemandes ou que les high schools améri-
caines, nous voulons parler de ce groupe
d'écoles qui s'est formé à Paris d'après le
plan et les méthodes de l'Ecole Turgot. Des
deux types d'écoles moyennes que nous
offre la Ville de Paris, le type Chaptal
et le type Turgot, il est évident que c'est
le type Turgot qui doit se répandre le plus
en province le type Chaptal convient
seulement à quelques grands centres tels
que Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille, etc.
On connaît l'organisation des écoles Tur-
got elle a été supérieurement décrite
par M. Gréard, directeur de l'enseigne-
ment primaire de la Seine, dans deux rap-
ports qui devraient être le manuel de tous
ceux qui s'occupent d'instruction popu-
laire, le Rapport sur V instruction fri-
maire à Paris et dans le départe-
ment de la Seine en 1875 et le
grand et beau Rapport sur l'instruction
primaire à Paris et dans le département
de la Seine de 1867 à 1877, fait au sujet
de l'Exposition universelle. « L'ensei-
» gnement de l'Ecole Turgot dit
» M. Gréard, a pour base l'étude de
» la langue française et des langues vi-
» vantes, de l'histoire, delà géographie, de
» la comptabilité et du dessin, c'est-à-dire
» un ensemble de connaissances combi-
» nées en vue de préparer les enfans de
» la classe moyenne par un développe-
» ment harmonieux de toutes leurs facul-
» tés, à la pratique intelligente et raison-
» née des professions qui touchent au
» commerce et l'industrie. Ayant un but,
très précis et suffisamment rapproché, cet
enseignement peut rester enfermé dans un
cadre restreint il n'a point, comme l'ensei-
gnement secondaire spécial o-ul'instruction
des realschulen, des limites vagues et mo-
biles. Les études sont réparties en trois
années normales, précédées d'une année
préparatoire et suivies d'une année com-
plémentaire et facultative. L'&ge minimum
pour l'admission a été fixée à onze ans, en
sorte que les élèves arrivent à l'école
avec une instruction primaire déjà sé-
rieuse. Si ses connaissances paraissent
(i) Un voyage scolaire en Allemagne.
trop faibles, ou le fait passer par le
cours préparatoire; mais ce sont les
trois années normales qui constituent
le corps véritable des études. Les
programmes de chaque année sont
disposés d'ailleurs de manière à offrir
dans chaque classe un enseignement com-
plet, afin que les jeunes gens qui s'arrê-
teraient au milieu du cours aient une
instruction solide, sinon étendue et ap-
profondie. L'année complémentaire est
une sorte de couronnement d'études ré-
servé aux élèves qui ne sont point trop
pressés par le temps et qui peuvent pous-
ser leur éducation intellectuelle jusqu'au
point où, sans cesser d'être élémentaire,
elle confine néanmoins à une éducation
plus élevée.
Cette organisation des classes Tiirgot
est, en apparence, semblable à celle
4es, classes de l'enseignement secon-
daire spécial; mais les méthodes les
programmes, le but sont fort diffé-
rens. C'est d'après cette organisation
que nous voudrions voir établir les
futures écoles d'enseignement primaire
supérieur. Ces écoles se composeraient,
par conséquent, de trois cours obligatoi-
res auxquels on pourrait ajouter, dans
les villes importantes, un cours prépa-
ratoire et un cours complémentaire.
Pourvu que le noyau scolaire de trois
cours fût assuré, le reste dépendrait évi-
demment des circonstances. Toutes les
communes de plus de 6,000 âmes, suivant
le chiffre fixé par loi de 1833, ou de plus
de 5,000 seulement, devraient être as-
treintes à organiser au moins une de
ces écoles. La dépense ne serait cer-
tainement pas excessive « L'Ecole Tur-
» got, dit M. Gréard, a vécu avec un
» effectif de 250 élèves et un budget
» ordinaire de 35,000 fr., couvert par
» la rétribution scolaire. Elle a même
» atteint un chiffre de 300 élèves sans
» que sa dépense ait dépassé 44,000 fr.
» L'exemple est bon à relever. Combien de
» communes, dans cette mesure, pour-
» raient subvenir à la création d'un
» établissement d'enseignement primaire
» supérieur » La mesure est suffisante,
en effet pour toutes les communes
moyennes mais il est temps qu'une loi
nouvelle,, complétant et sanctionnant celle
de 1833, les oblige enfin à l'atteindre
dans un délai rapproché. CiI. GABRIRL.
Ch. Gabriel.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Le Sénat n'a pas encore commencé a sa
» vie laborieuse »> pour nous servir de l'ex-
pression de M. le duc d'Audiffret Pas-
quier, et il est vraisemblable qu'il se pas-
sera quelques jours avant qu'il soit en
mesure d'aborder les discussions sérieuses.
» Aujourd'hui, tout s'est borné à l'accepta-
tion de la démission de M. Jacotin, séna-
teur de la Haute-Loire; au renvoi au ministre
du rapport de M. Hubert-Delisle, relatif à
l'achèvement des voies navigables inté-
rieures, et à l'ajournement de la discussion du
rapport de M. Ancel sur les souffrances du
commerce et de l'industrie.
» M. Hubert-Delisle a fait au Sénat un
bref exposé des raisons qui ont déterminé la
commission à renoncer au projet de loi
complet qu'elle avait décidé d'abord de
présenter au Sénat. La question de l'achè-
vement et 'de l'amélioration des canaux
avait été. à l'Assemblée, l'objet de travaux
considérables. M. Krantz, chargé de la rédac-
tion des rapports, avait présenté tout un en-
semble de propositions qui d'ailleurs ayaient
plutôt la forme d'une consultation que celle de
projets formels. Assurément on pouvait
ainsi hâter l'exécution des travaux reconnus
nécessaires, mais il ne s'agissait point encore
d'entrer dans le domaine des faits. La com-
mission du Sénat qui a été chargée de résou-
dre la môme question s'est, presque sur tous
les points, référée aux études antérieures, et
elle allait saisir le Sénat de résolutions défi-
nitives lorsque l'un de ses membres, qui avait
pris la plus grande part à ses discussions et
formulé le programme qu'elle avait adopté,
fut nommé ministre des travaux publics. On
se demanda alors s'il n'y avait pas lieu de
laisser l'administration exécuter les plans
proposés par l'honorable M. de Freycinet et
acceptés par elle. Cependant, par crainte des
vicissitudes ministérieiles, la commission dé-
cida qu'elle resterait saisie. Elle abandonna
toutefois au ministre l'exécution de la pre-
mière partie de son programme comprenant
la désignation et le classement des travaux,
et se réserva seulement de fixer certains
principes et d'établir certaines règles.
» Le premier de ces principes est l'unité de
type pour les canaux même tirant d'eau,
même largeur, même longueur d'écluses.
Avec la multiplicité des types, les longs
transports sont difficiles sinon impossibles,
et, par suite, l'économie qu'on recherche dans
les transports par canaux devient illusoire.
Il faut que les canaux soient au service des
intérêts généraux, et non des intérêts provin-
ciaux ou particuliers, de telle sorte que l'a-
griculture, l'industrie et le commerce y trou-
vent de sérieux et incontestables avantages.
Enfin il est nécessaire que l'Etat devienne
propriétaire de toutes les voies navigables
intérieures en rachetant les canaux qui sont
encore entre les mains de Compagnies par-
ticulières, en tenant compte néanmoins des
sacrifices que ce rachat doit imposer au Tré-
sor. L'honorable rapporteur ne croit pas qu'il
soit utile d'insister davantage sur l'adoption
de ces conclusions, le Sénat comprenant cer-
tainement toute l'importance de cette grave
question de l'achèvement des voies £e com-
munication. •
» Comme on peut voir, il ne restait que fort
peu de chose des premières propositions de
;1* commission, quelques principes gé»éraux
tombés depuis longtemps dans le domaine
commun et à qui il était peut-être inutilej
sinon puéril, de donner la forme solennellç>
de résolution. M. Laboulaye a fait remar-
quer en quelques mots que le rôle du Sénat
n'est point de donner des conseils au gou-
vernement, mais bien de faire des lois, et que,
dans le cas présent, il n'y avait d'autre voiet
à suivre que de renvoyer purement et simple-
ment au ministre des travaux publics le, ,•
rapport de la commission. En agissant ainsi,
tous les principes seront sauvegardés, aussi
bien la responsabilité du gouvernement que
l'indépendance du Sénat. M. Paris a chaude-,
ment appuyé M. Laboulaye, et M. Hubert-
Delisle a fini par dire que, dans sa pensée, ii t
n'avait jamais entendu proposer autre chose
que le renvoi au ministre, lequel a été pro- t
nonce à l'unanimité moins trois voix.
» C'est l'absence d'un certain nombre de
membres de la commission d'enquête sur les
souffrances du commerce et de l'industrie
qui a feervi à M. Ancel de prétexte pour 4e-
maiideE l'ajournement de la discussion de so$
rapport. En réalité, on est généralement d'ac-
cord pour considérer que cette question ne
peut guère être abordée actuellement. Une
discussion sommaire n'aurait aucune utilité,
et une large et sérieuse discussion ne
paraît guère possible pour le moment. Il n'y
a donc point eu d'opposition au retrait de
l'ordre du jour.
» Après le dépôt par M. le garde des sceaux
d'un projet de loi tendant à modifier les arti-
cles du Code de procédure civile relatifs aux
distributions par contribution, le Sénat s'est
ajourné àu vendredi 15 novembre. C'est le
jour qui avait été précédemment fixé pour
l'élection de trois sénateurs inamovibles. »
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« L'élection de M. Paul de Cassagnac a été
invalidée par une majorité considérable,
a.près une discussion qui s'est prolongée jus-
qu'à presque huit heures, et qui a été une
des plus tumultueuses que nous ayons vues
depuis longtemps. M, Paul de Cassagnac sera-
t-il réélu par ses 10,000 électeurs dont il a
tant glorifié le dévouement, et verrons-nous
le député de Condom renaître de ses cendres
dans quelques mois d'ici ? Il s'est fait,
en tout cas, des funérailles dignes de lui.
Ses partisans de la droite ont été ce qu'ils
devaient être, ce qu'on prévoyait qu'ils
seraient, incroyablement déchaînés, cou-
vrant de leurs vociférations et de leurs
imprécations incessantes la voix du rappor-
teur M. Crozet-Fourneyron. M. Floquetjfseul,
dont l'intervention à la fin paraît avoir été
décisive, a su dominer de la voix ces tem-
pêtes. La gauche, au contraire, a eu le
bon sens, ayant la force pour elle, d'être gé-
néralemént très calme, très digne, très, pa-
tiente, ce qui était souvent difficile, et la
président, qui devait pressentir le résultat
et qui ne voulait pas que M. Paul de Cassa- •
gnac et ses amis eussent un seul prétexte
pour se poser en victimes, lui a maintenu la
parole, quand il aurait pu dix fois la lui enle-
ver, avec un esprit d'équité tolérante^ la-
quelle l'orateur lui-même a été contraint de
rendre justice.
» M. Paul de ûassagnac avait laissé mardi
son interminable discours inachevé. Il ne l'a
point repris dès l'abord. Il a préféré laisser
passer auparavant la réplique du rapporteur
de la commission d'enquête, M. Crozet-Four-
neyron. Celui-ci arrivait avec un volumineux
dossier; il a entrepris de répondre comme il
convenait à des phrases par des faits, à d'o-
rageuses et creuses divagations par des piè-
ces écrites. Son discours n'a été, à vrai dire, '̃
que le dépouillement du dossier de la com-
mission d'enquête et la simple lecture
des dépositions qu'elle a recueillies dans
le Gers, dépositions dont quelques unes
sont vraiment accablantes et prouvent jus-
qu'à l'évidence les manœuvres illégales et
violentes dont l'élection est entachée. M. Cro-
zet-Fourneyron, mardi, dans ses brèves et
catégoriques interruptions, montrait de l'é-
nergie servie par une voix forte, condition
indispensable en face d'adversaires tels que
M. de Cassagnac et ses amis. Mais aujour- >
d'hui la parole ou plutôt la lecture de ̃
M. Crozet-Fourneyron était comme étouffée
et écrasée par les clameurs systématiques
et continues de la droite. C'étaient des
scènes d'un prodigieux désordre et d'une >
rare inconvenance. Une pièce surtout a
.déchaîné un ouragan de cris et d'insultes
M. Paul de Cassagnac avait répété que y
si il'administratîon avait agi en sa faveur
il y était demeuré, lui, bien étranger; il l'a- '•
vait ignoré en tout cas, il n'y avait pas eu
une seule fois recours. Or, M. Crozet-Four-
neyron produisait un témoin convaincant
ce témoin, c'était M. Paul de Cassagnac
lui-même, qui avait écrit une lettre au
préfet pour qu'il intervint auprès d'un ·
inspecteur d'académie « II y va pour
» moi, écrivait-il, de trente ou quarante
» voix. Insistez et enleroea! Nous ne pou- `
vons donner une idée du tumulte qui a éclaté,
à la lecture de cette lettre accablantp, sur les
bancs bonapartistes M. Paul de Cassagnac
criant: Avez-vous la lettre ? Il ne l'a pas! t
Il Va volée! s'avançant vers la tribune,
sommant le rapporteur de la montrer, et
celui-ci refusant et lui demandant L'avez-
vous écrite, oui ou non? M. Paul de Cas-
sagnac a nié. Nous verrons plus loin
qu'il a avoué. Autour de lui les énergumè-
nes de l'Appel au peuple, MM. Dugué de la
Fauconnerie, Cunéo d'Omano, M. Granier dé
Cassagnac père et les jeunes du parti, voci-
férant et lançant du geste et de la pa-
role défis et insultes! C'est un faux! criait-
on sur tous ces bancs. La séance demeure
suspendue de fait durant plusieurs minutes.
M. Crozet-Fourneyron bientôt après descend,
vaincu et impuissant à triompher de ce.dés- >
ordre mais il* laissait le trait dans la bles-
sure.
» Enfin voici M. Paul de Cassagnac à la tri-
bune, Il est près de quatre heures et demie.
Va-t-il parler quatre heures comme mardi? Il a
été pluscourtque nous l'espérions, moins arro-
gant aussi; il avait perdu beaucoup de son >
assurance et il semblait céder tour à tour à ._•=•
deux courans tantôt dissertant avec un
̃̃'̃̃̃ •̃• ̃ ̃ ̃. -'̃̃ '̃• •̃ ÉM ̃ • _̃•»'•=̃••̃ -TZ! '̃ 'i^r '̃̃
POLITIâUES ET LITTÉRAIRES
.)f~J~J~1~ JL
VL\DISEDI
'i WMEDÏ 8 pEMBRil i1 ·t~
t~ a y$~
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->̃ 'J[ .•• ON S'ABONNA '̃-
v, e,n Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie^
en SuiSsé, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc .et de la. Tunisie,
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maiidate-poste, soit internationaux, soit français;-
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et au bureau du JOURNAX,; J
ellesdoiventtoujonrsêtre agréées par la rédaction.
;̃̃̃̃ PAlfl» ̃" ^v;
V JEÇTJf)I t NpVE^BRTB
C'est aujourd'hui 7 novembre que les
Délégations se réunissent à Pesth; le comte
Andrassy pourra défendre en personne sa
politique. On a vu dans les dépêches que
les deux Parlemens de Pesth et de Vienne
avaient montré jusqu'ici plus d'embarras
que de résolution. A. Pesth, l'Opposition
la plus ardente ayant demandé la mise
en atjbiisation, des minis très la proposi-
tion a été repoussée. La discussion de
l'Adresse à Vienne a été à la fois passion-
née et confuse, et il est difficile de déter-
miner exactement le sens du vote final.
L'Adresse en: effet, après avoir fait au
gouvernement des reproches assez vifsj
ne conclut paâ et làiéâe Tfesprit en sus-
pens au sujet dé la politique qu'il con-
viendrait de suivre désormais. Les
opinions les plus différentes se sont
fait jour dans la discussion, quelquefois
aussi les plus imprévues, et les journaux
de Vienne constatent avec surprise que
le comté Andrassy a rencontré des défen-
seurs dans les rangs de ses anciens en-
nemis. Le discours le plus curieux et leplus
instructif paraît avoir été celui du comteHo-
henwaft," adversaire du dualisme austro-
hongrois et partisan du fédéralisme.
A ce titre, le comte Hohenwart repré-
sente assez bien les passions et les inté-
rêts des races slaves, et naturellement il
ne lui répugne pas de voir grossir le con-
tingent que ces races apportent à l'em-
pire. Son avis est qu'on a bien fait
d'entrer en Herzégovine et en Bosnie, et
que ces provinces doivent être définiti-
vement annexées, à la monarchie. La
question d'argent n'en est pas une pour
lui. Lorsque le comte Andrassy a de-
mandé le vote de 60 millions de florins,
il fallait prévoiç les conséquences politi-
ques et financières de l'attitude que le
gouvernement prenait. Si on né les a pas
prévues, on a eu t,ort, et ce reproche
ne s'applique pas moins au gouverne-
ment lui-même qu'aux deux Parlemens
̃ et aux Délégations. Le comte Hohenwart
est bien éloigné, en effet, d'être un dé-
fenseur de la politique du comte Andrassy.
Il accuse, au contraire, cette politique de
faiblesse, d'irrésolution, de contradiction.
Pour employer une expression française,
le comte Hohenwart reproche au comte An-
drassy de n'être pas allé jusqu'au bout,
de n'avoir pas compris que la Turquie
n'existait plus et qu'elle avait été rayée
à Berlin du nombre des Etats européens,
de n'avoir pas agi en conséquence. Ce dis-
cours, où la mesure est méconnue pres-
que à chaque phrase, a le mérite des mor-
ceaux de ce genre au milieu, de mille
exagérations on y rencontre quelques vé-
rités qu'il n'était pëuf-êtrë "pas mauvais
de dire on y distingue enfin les aspi-
rations du parti slave et fédéraliste,
parti révolutionnaire au premier chef, et
qui, par un singulier caprice des circon
stances, a ses principaux instrumens,
nous ne disons pas adhérens, dans la cour
même et dans les sphères militaires. Lé
comte Hohenwàrt repousse l'Adresse
comme insuffisante. « Comment se fait-il, a-
» t-il déclaré, que: vous, majorité de cette
» Chambre, vous vous adressiez à la Cou-
» ronne pour lui exprimer vos appréhen-
» sions et vos frayeurs, et non pas
» pour lui signifier vos désirs et
» vos volontés? C'est que vous sentez
» l'inconsistance du terrain sur lequel vous
̃d vous tenez; c'est que vous brûlez au-
» jourd'hui ce que vous adoriez hier
» c'est enfin que vous ne sentez pas le
» pays derrière vous, et que votre Adresse
» est une démonstration d'intérêt person-
» nel, et non pas d'intérêt patriotique. Car
» vous saviez de l'occupation, au mo-
» ment du vote des 60 millions tout ce que
» vous en savez aujourd'hui, ainsi que
» de ses résultats. Vous devriez avoir une
» volonté, parler un ferme-langage, et non
» pas présenter des doléances peu justi-
». fiées dans cette forme et peu dignes du
» Parlement. »
Le gouvernemeïit n'est intervenu dans
la discussion, que par un discours très
mesuré, mais aussi très insignifiant, du
ministre des finances, M. dePrétis. Le mi-
nistre a fait remarquer, à la vérité, qu'il ap-
partenait au comte Andrassy. lui seul d'ex-
poser le but de sa politique extérieure et
de justifier la méthode qu'il a employée.
C'est ce que le comte Andrassy fera pro-
chainement devant lés Délégations. En
attendant, M. de Prétis s'est borné à quel-
ques déclarations générales sur les in-
tentions pacifiques du gouvernement et
sur l'obligation où il s'était trouvé cepen-
dant d'occuper l'Herzégovine et la Bosnie,
soit pour remplir le mandat européen
qui lui avait été confié à Berlin, soit pour
empêcher qu'il ne se formât, dans la pé-
ninsule des Balkans, des Etats qui auraient
tôt ou tard menacé les intérêts de l'Autri-
che-Hongrie. « Une résistance qu'on ne
» pouvait pas prévoir, a dit M. de Prétis,
» a seule mis le gouvernement dans la né-
» cessité de dépenser les crédits dem an-
» dés. » C'est là le point faible de la politi-
que du gouvernement. Il fallait prévoir la
résistance qui s'est produite dans les pro-
vinces turques, et rien n'était plus facile.
Si on l'avait prévue, on aurait mieux
senti la nécessité de la contention préala-
ble à signer avec la Turquie on aurait
compris l'imprudence qu'il y avait à met-
lie «Mi*\ïp» des troupes autrichiennes
de se lancer étourdiment dans une expé-
dition que l'on considérait alors comme
une simple promenade militaire.
La discussion s'est terminée par le vote
de l'Adresse à une majorité de 160 voix
contre 7.0 mais, comme nous l'avons dit,
ce vote n'est pas plus clair que ne l'avait
été la discussion elle-même. Les uns ont voté
l'Adresse pour les reproches qu'elle fai-
sait au gouvernement, et d'autres l'ont
tôtée parce que ces reproches n'aboutis^
éaieiit pas à un blâme formel. En somme,
la situation reste aussi codfuse qu'elle
Fêtait auparavant l'Opposition et le gou>-
ternement sont également incertains, et
ijl éa sera ainsi jusqu'à ce que les Déléga-
tions se soient prononcées a leur totir.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 6 le 7 ÏSaanao. Sltkimse.
8 */• ̃̃
Comptant. 7S 50 ty W • 25 .• •/•
Ein coiir. 75 6^ 75 75 •/• 10
8 Ô/O
4-mortissable.
Comptant. 78 25 78 35 10
Fin cour. 78 25 7* 40 19
4t/»Q/O
Comptant 105 2îi «. 105 25 ̃/» • >• -v- ,'«
>•/♦ '̃ ''̃•'̃
Comptant ni 85 112 20 .U 35 .u il*
Hn coup. 112 7 1/2 112 30 22 1/2 .̃.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. H 2 fi". 22 1/2, 20, 211/4.
Kxtér" espagnole.. 14 5/8, 9/16.
Intérieure 14 1/8.
5 0/0 turc 11 fr. 20, 17 1/2.
Banque ottomane.. 466 fr. 25.
Florins (or) 613/8,1/2.
hongrois 6 0/0. 73 fr. • *̃-
Egyptiennes 6 0/Oi. 276 tf. 87, 278 fr. 12;
Notre correspondant de Londres nous
adresse la dépêche suivante '̃ < ̃' `
« Londres, le 7 novembre, midi.
v Le but que le Standard assigne au voyage e
du comte Schouvaloff à Vienne et à Berlin
(voir aux dépêches Bavas) n'est pas regardé
comme invraisemblable. Seulement, au lieu
d'un nouveau Congrès, c'est d'une Conférence
qu'il serait question. On sait qu'er; 1857
une Conférence a eu lieu après le Con-
grès de Paris. Et pendant le Congrès
de Berlin on avait mis en avant l'idée
de former une commission composée des
ambassadeurs bu d!ès seconds plénipoten-
tiaires pour régler les questions de détail
ou les difficultés d'exécution. C'est à cette
idée que ï'on reviendrait peut-être aujour-
d'hui.* ̃'̃•- « ;i
Télégraphie prlVée*
(Service télégraphique de l'agence Havasf)
Londres, le 7 novembre*.
Le Standard publié la nouvelle suivante
« Le bruit court que le comte Schouvaloff, qui
est allé à Pesth, est chargé de proposer un nou-
veau Congrès qui aurait pour mission de complé-
tep le traite. de Berlin. »
Saint-Pétersbourg, le 6 novembre.
Oh'aésure qu'il est sérieusement question de
ûommer une commission supérieure internatio-
nale en vue d'assurer l'exécution du traité de-
Berlin. Ce; sont les négociations ouvertes dans
ce but qui ont donné lieu au bruit de la réunion
d'un nouveau Congrès.
Vienne, le 6 novembre.
Le comte Schouvaloffi. ambassadeur de Russie
à Londres, est ici depuis plusieurs jours, reve-
nant de Livadia. y
Il repartira incessamment pour Paris, d'où il
ira rejoindre son poste à Londres.
On ignore complètement la nomination du
comte Schquvaloff au poste de vice-chancelier ou
à celui de ministre de l'intérieur, et l'on considère
en général ce bruit comme prématuré, tout au
moins tant que l'empereur n'est pas de retour à
Saint-Pétersbourg.
Berlin, le 7 novembre.
La Gazette de V Allemagne du Nord conclut, de
l'article publié hier par \a.Corresvondance '̃provin-
ciale sur la paix religieuse, qu'il n'est nullement
question d'une rupture des négociations avec
Rome. ̃;>.
Rome: ̃ Londres, le 6 novembre.
Le Manchester Guardian affirme qu'avant de
quitter Berlin les plénipotentiaires d'Angleterre
et d'Autriche avaient signé un traité par lequel
les deux puissances s'étaient engagées à insister
au moment opportun sur la retraite absolue des
armées russes de tout le territoire turc, dans le
cas où les TRUsses voudraient éluder l'observa-
tion du traité de Berlin à cet égard.
Si, au printemps, on voyait que l'agitation en
Roumélie dépassât les moyens d'action des trou-
pes turques, l'Autriche et l'Angleterre enver-
raient alors dans cette province une petite troupe
d'occupation pour contenir l'agitation, à la place
des troupes russes.
Bombay, le 1" novembre.
Le Pioneer constate que de nombreuses dé-
sertions de troupes afghanes dans la passe du
Khaïber ont lieu par suite de maladies et du
manque de nourriture.
On espère que l'émir se soumettra entièrement
et sans conditions aux demandes anglaises. Ce-
pendant la Gazette civile et militaire, qui se pu-
blie à Lahore, annonce qu'une vive fusillade a
été entendue dans la passe du Khaïber.
Les troupes afghanes à Àli-Musjid sont très
abattues par suite de la lièvre qui sévit parmi
elles. Les officiers sollicitent vivement Sheere-Ali
d'ordonner ou une action immédiate ou le départ
des troupes d' Ali-Musjid.
La mortalité est toujours grande à Jellalabad;
on compte de trente à quarante décès par' jour.
Constantinople, le 6 novembre, soir.
Les Russes ont arrêté et disséminé dans les
villages des Balkans 250 familles grecques qui
s'étaient réfugiées dans les monts Rhodopë et
qui avaient demandé la médiation du commis-
saire anglais, M. Wolff, pour obtenir leur rapa-
triement.
L'archevêque d'Uskub a été nommé président
du comité de Kustendje qui est en rapport avec
le comité de Moscou.
Les archevêques de Widdin et de Chorida en-
rôlent des volontaires et des chefs pour l'insur-
rection de Macédoine. Les officiers sont russes.
Âlexandroff et Chtaski, dans le district de Pia-
nitschlo, sont soulevés.
Les insurgés bulgares se sont avancés sur
Akhitcheleli. Ils menacent Palaka, Yabondja,
Koutchana.
Les Russes se fortifient dans les Balkans.
Un grand nombres de réfugiés des monts Rho-
dope sont dans la plus profonde misère et mêu-
jeat de faim. Ceux qui retournent en Rouméîie
sont arrêtés à G-Umuldjina, à cause de l'insurrec-
tion bulgare. I
La garnison de Salonique a été renforcée.
On annonce que là Porte doit faire connaître
les raisons qui l'ont amenée à i)ë pas convoquer
le Parlement à l'époque fixée pour sa rentrée.
Lés électeurs seront prochainement convoqués
pour procéder à des élections.
Constantinople, le 6 novembre, soir.
Les Russes, voulant empêcher provisoirement
le retour des réfugiés musulmans en Roumélie
̃ et en Bulgarie, prétextent que leurs habitations
çont occupées par les Bulgares qui ont suivi la
retraite de l'armée russe.
On assure que là Porte adresserait au prince
Lobanoff une Note protestant contre l'illégalité
de ce procédé.
Constantinople, le 7 novembre.
i L'ambassadeur de la Porte à Saint-Péters-
bourg, Chakir Pacha,' quia eu un commandement
pendant la dernière guerre, est appelé à Constan-
îmople-pour donner des éclàircissemens, a,u Con-
i ?eil de guerre qui juge SUléiïnan Pacha.
Belgrade, le 5 novembre, soir.
Le gouvernement serbe a ordonné la démobi-
ÏÙsaiioh de toute la milice" pour le 17 novembre, i_
1 Une division de troupes reste sur la frontière
pomme corps d'observation.
Les Russes ont envoyé 1 million de francs, sur
l'arriéré de la subvention.
Vienne, le 6 novembre, soir.
L'élection de la Délégation hongrpise s'est faite
da.ns un sens favorable au comte Andrassy.
Les Délégations seront ouvertes samedi.
Alexandrie, le 6 novembre, soir.
Nubar Pacha est arrivé. Il vient à la rencontre
de M. Smith et de lord Stanley, qui sont atten-
du^ ici demain»
Alexandrie, le 7 novembre.
Le colonel Stanley, ministre de la guerre, et
M. Smith, premier lord de l'Amirauté, sont arri-
vés ici. Us repartent demain pour Malte.
Athènes, le 7 novembre.
5 Les nouveaux ministres ont prêté serment au
roi.
Le ministère est ainsi composé
MM. Coumoundoxir'os, intérieur, justice; Bou-
houlis, guerre^ marine; Afgerinos; instruction pu-
blique, cultes; Delyannis, affaires étrangères,
finances.
Rome, le 5 novembre, 7 h. 10 m. soir.
La Gazette officielle publie un décret convoquant
la Chambre des Députés pour le 21 novembre.
Florence, le 7 novembre.
LL. MM. sont arrivées ici et ont été reçues par
une foule immense, avec de grandes démonstra-
tions d'enthousiasme.
Genève, le 7 novembre.
Tin décret du gouvernement annonce que les
funérailles de James Fazy auront lieu aux frais
de l'Etat.. '̃̃
A cette occasion, les autorités gouvernemen-
tales, judiciaires universitaires et communales
ont été convoquées.
Un bataillon d'infanterie rendra les honneurs
militaires au défunt.
Lisbonne, le 6 novembre, soir.
Le ministre dé la marine a expédié hier à la
station d'Angola l'ordre de faire partir une ca-
nonnière pour Whydah afin de protéger les su-
jets portugais.
Le Portugal agira de concert avec la France et
II Angleterre contre le roi de DaLomey.
La nouvelle qu'une révolution aurait éclaté à
Timor est fausse. Il n'y a eu que de simples
désordres entre indigènes. Tout est rentré dans
l'ordre actuellement.
New-York, le 6 novembre, soir.
Les; résultats connus indiquent que les répu-
blicains ont triomplié dans TEtat de la Nevada
«et ont gagné un siège de sénateur dans le Con-
necticut.
Les républicains calculent que la majorité des
démocrates à la prochaine Chambre des Repré-
sentans sera d'environ 12 voix.
Philadelphie, le 6 novembre, soir.
M. Hàmptbri, démocrate a été réélu gouver-
neur de la Caroline, du iud avec. une majorité
augmentée. ne,, maj o
Les républicains ont élu le gouverneur général
de New-Hampshire.
Nous avons montré dans un précédent
article (1) qu'il n'avait pas été possible de
conserver à l'enseignement secondaire
spécial créé par M. Duruy un caractère
secondaire, et que cet enseignement était
devenu, par la pratique, un véritable en-
seignement primaire supérieur. Il ne fau-
drait pas croire que ce phénomène sco-
laire soit particulier à la France. Dans
tous les pays où l'on a essayé d'or-
ganiser, à côté, de l'insLruction classi-
que, une instruction plus scientifique ap-
propriée aux besoins des classes moyen-
nes, on s'est heurté à la même difficulté
et on est arrivé à peu près au même ré-
sultat. L'Allemagne, qu'on aime à nous
représenter comme un modèle, a subi la
loi commune; elle n'est point encore par-
venue à tracer une limite nette, et sur-
tout invariable, entre cet enseignement
auquel elle a donné le nom d'enseignement
réel, et l'enseignement ordinaire des écoles
primaires et des gymnases. C'est en vain
qu'elle a établi une realschule du premier
degré et une realschule du second degré;
c'est en vain qu'elle a accordé à la real-
schule du second degré la plupart des
avantages dont jouissaient les établis-
semens classiques la realschule n'a pas
obtenu jusqu'ici, dans l'ensemble des in-
stitutions scolaires, une place fixe et dé-
terminée une fois pour toutes elle flotte
entre les écoles primaires et les écoles
classiques; tantôt elle empiète sur ces
dernières en donnant une grande impor-
tance au latin et en forçant l'accès de
l'Université, tantôt, au contraire, elle cher-
che à se restreindre elle-même, à « con-
centrer » son enseignement, sans parvenir
à satisfaire du même coup les nécessités
pratiques auxquelles elle doit se soumettre
et les ambitions excessives dont il lui est
impossible de ne pas subir l'entraînement.
Un observateur des plus éclairés, un
véritable maître dans les questions d'ensei-
gnementM. Michel Bréal, a décrit, avec une
grande franchise et uae grande précision,
cet état de malaise de la realschule. Il nous
a montré en Allemagne ce que nous
avions constaté en France, c'est-à-dire
la difficulté de donner à l'instruction
moyenne un caractère secondaire. On sait
(l) Voir le Journal des Débats du 23 octobre.
que la realschule est absolument orga-
nisée comme le gymnase, qu'elle a le même
nombre de classes et qu'elle comprend
à peu près les mêmes matières d'études,
mais enseignées d'une manière diffé-
rente et d'après une méthode plus pratique.
Telle est du moins la théorie; car, dans
la réalité, la realschule, ainsi que l'en-
seignement secondaire spécial, ne suitpoint
pas à pas l'instruction classique. « Le
» plus petit nombre seulement des élèves
v va jusqu'au bout des classes, dit
» M. Michel Bréal (2). Une fois qu'ils
» ont acquis les connaissances qu'eux ou
» leurs familles jugent suffisantes, ils
4 quittent l'école pour entrer dans l'in-
>* dustrie, dans le commerce, dans l'é-
n conomie agricole. Les chiffres que
» publient à, ce sujet les statistiques
x» allemandes sont significatifs. Après la
» seconde, dont le certificat donne droit
)1 au volontariat d'un an, il se produit une
n désertion presque' générale. Déjà, avant
à cette classe, les départs sont fréquens
>i le maximum d'élèves se trouve en cin-
» quième et en quatrième. » Pour ne
citer que quelques exemples à l'appui
de ce que nous apprend M. Michel
Bréal, nous dirons qu'à Carlsruhe, en
1872, sur 244 élèves, 24 étaient en se-
conde, 4 en première. A Mannheim, sur
314 élèves, il y en avait 40 en seconde
et seulement 4 en première. D'après
un travail d'ensemble, sur 100 élèves
il en arrive moins dé 10 au diplôme
de maturité. On a remarqué sans
doute quelle différence profonde existe
entre la seconde et la première il
ejst évident que, sans le volontariat
d'un an, cette différence serait beaucoup
moins, sensible la seconde serait pres-
que aussi désertée que la première. Du
reste, il semble si naturel de consi-
dérer les classes élevées comme une
sbrte d'enseignement nouveau, que,
dans certaines villes, le prix payé par
lès élèves va en augmentant à me-
sure qu'on monte vers ces classes à
Cologne, il est de 90 fr. dans les clas-
ses inférieures et de 140 fr. dans les
autres^" Le budget lui-même donne ici
raison à ceux qui ne savent pas s'il faut
placer les realschulen dans l'enseigne-
ment primaire ou dans l'enseignement
secondaire.
On voit donc que l'Allemagne n'a pas
résolu définitivement le problème au-
quel la loi française de 1833 avait donné,
en somme, la meilleure solution que com-
porte notre époque. Dans tous les pays
où l'enseignement classique existe de-
puis des siècles et a pénétré profondé-
ment dans les idées et dans les mœurs,
il sera longtemps bien difficile, sinon im-
possible", d'organiser des hig h schools et de
leur donner le grand développement
qu'elles ont pu recevoir en Amérique sur
ce terrain vierge où aucune institution an-
térieure n'entravait leur progrès. Il est
donc sage de se contenter d'y introduire
un enseignement primaire supérieur suf-
fisant, soit pour préparer les jeunes gens
aux écoles spéciales du commerce où de
l'industrie, soit même pour les introduire
directement dans les professions indu-
strielles et commerciales. Nous avons en
France un modèle qui répond beaucoup
mieux à nos besoins que les realschulen
allemandes ou que les high schools améri-
caines, nous voulons parler de ce groupe
d'écoles qui s'est formé à Paris d'après le
plan et les méthodes de l'Ecole Turgot. Des
deux types d'écoles moyennes que nous
offre la Ville de Paris, le type Chaptal
et le type Turgot, il est évident que c'est
le type Turgot qui doit se répandre le plus
en province le type Chaptal convient
seulement à quelques grands centres tels
que Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille, etc.
On connaît l'organisation des écoles Tur-
got elle a été supérieurement décrite
par M. Gréard, directeur de l'enseigne-
ment primaire de la Seine, dans deux rap-
ports qui devraient être le manuel de tous
ceux qui s'occupent d'instruction popu-
laire, le Rapport sur V instruction fri-
maire à Paris et dans le départe-
ment de la Seine en 1875 et le
grand et beau Rapport sur l'instruction
primaire à Paris et dans le département
de la Seine de 1867 à 1877, fait au sujet
de l'Exposition universelle. « L'ensei-
» gnement de l'Ecole Turgot dit
» M. Gréard, a pour base l'étude de
» la langue française et des langues vi-
» vantes, de l'histoire, delà géographie, de
» la comptabilité et du dessin, c'est-à-dire
» un ensemble de connaissances combi-
» nées en vue de préparer les enfans de
» la classe moyenne par un développe-
» ment harmonieux de toutes leurs facul-
» tés, à la pratique intelligente et raison-
» née des professions qui touchent au
» commerce et l'industrie. Ayant un but,
très précis et suffisamment rapproché, cet
enseignement peut rester enfermé dans un
cadre restreint il n'a point, comme l'ensei-
gnement secondaire spécial o-ul'instruction
des realschulen, des limites vagues et mo-
biles. Les études sont réparties en trois
années normales, précédées d'une année
préparatoire et suivies d'une année com-
plémentaire et facultative. L'&ge minimum
pour l'admission a été fixée à onze ans, en
sorte que les élèves arrivent à l'école
avec une instruction primaire déjà sé-
rieuse. Si ses connaissances paraissent
(i) Un voyage scolaire en Allemagne.
trop faibles, ou le fait passer par le
cours préparatoire; mais ce sont les
trois années normales qui constituent
le corps véritable des études. Les
programmes de chaque année sont
disposés d'ailleurs de manière à offrir
dans chaque classe un enseignement com-
plet, afin que les jeunes gens qui s'arrê-
teraient au milieu du cours aient une
instruction solide, sinon étendue et ap-
profondie. L'année complémentaire est
une sorte de couronnement d'études ré-
servé aux élèves qui ne sont point trop
pressés par le temps et qui peuvent pous-
ser leur éducation intellectuelle jusqu'au
point où, sans cesser d'être élémentaire,
elle confine néanmoins à une éducation
plus élevée.
Cette organisation des classes Tiirgot
est, en apparence, semblable à celle
4es, classes de l'enseignement secon-
daire spécial; mais les méthodes les
programmes, le but sont fort diffé-
rens. C'est d'après cette organisation
que nous voudrions voir établir les
futures écoles d'enseignement primaire
supérieur. Ces écoles se composeraient,
par conséquent, de trois cours obligatoi-
res auxquels on pourrait ajouter, dans
les villes importantes, un cours prépa-
ratoire et un cours complémentaire.
Pourvu que le noyau scolaire de trois
cours fût assuré, le reste dépendrait évi-
demment des circonstances. Toutes les
communes de plus de 6,000 âmes, suivant
le chiffre fixé par loi de 1833, ou de plus
de 5,000 seulement, devraient être as-
treintes à organiser au moins une de
ces écoles. La dépense ne serait cer-
tainement pas excessive « L'Ecole Tur-
» got, dit M. Gréard, a vécu avec un
» effectif de 250 élèves et un budget
» ordinaire de 35,000 fr., couvert par
» la rétribution scolaire. Elle a même
» atteint un chiffre de 300 élèves sans
» que sa dépense ait dépassé 44,000 fr.
» L'exemple est bon à relever. Combien de
» communes, dans cette mesure, pour-
» raient subvenir à la création d'un
» établissement d'enseignement primaire
» supérieur » La mesure est suffisante,
en effet pour toutes les communes
moyennes mais il est temps qu'une loi
nouvelle,, complétant et sanctionnant celle
de 1833, les oblige enfin à l'atteindre
dans un délai rapproché. CiI. GABRIRL.
Ch. Gabriel.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Le Sénat n'a pas encore commencé a sa
» vie laborieuse »> pour nous servir de l'ex-
pression de M. le duc d'Audiffret Pas-
quier, et il est vraisemblable qu'il se pas-
sera quelques jours avant qu'il soit en
mesure d'aborder les discussions sérieuses.
» Aujourd'hui, tout s'est borné à l'accepta-
tion de la démission de M. Jacotin, séna-
teur de la Haute-Loire; au renvoi au ministre
du rapport de M. Hubert-Delisle, relatif à
l'achèvement des voies navigables inté-
rieures, et à l'ajournement de la discussion du
rapport de M. Ancel sur les souffrances du
commerce et de l'industrie.
» M. Hubert-Delisle a fait au Sénat un
bref exposé des raisons qui ont déterminé la
commission à renoncer au projet de loi
complet qu'elle avait décidé d'abord de
présenter au Sénat. La question de l'achè-
vement et 'de l'amélioration des canaux
avait été. à l'Assemblée, l'objet de travaux
considérables. M. Krantz, chargé de la rédac-
tion des rapports, avait présenté tout un en-
semble de propositions qui d'ailleurs ayaient
plutôt la forme d'une consultation que celle de
projets formels. Assurément on pouvait
ainsi hâter l'exécution des travaux reconnus
nécessaires, mais il ne s'agissait point encore
d'entrer dans le domaine des faits. La com-
mission du Sénat qui a été chargée de résou-
dre la môme question s'est, presque sur tous
les points, référée aux études antérieures, et
elle allait saisir le Sénat de résolutions défi-
nitives lorsque l'un de ses membres, qui avait
pris la plus grande part à ses discussions et
formulé le programme qu'elle avait adopté,
fut nommé ministre des travaux publics. On
se demanda alors s'il n'y avait pas lieu de
laisser l'administration exécuter les plans
proposés par l'honorable M. de Freycinet et
acceptés par elle. Cependant, par crainte des
vicissitudes ministérieiles, la commission dé-
cida qu'elle resterait saisie. Elle abandonna
toutefois au ministre l'exécution de la pre-
mière partie de son programme comprenant
la désignation et le classement des travaux,
et se réserva seulement de fixer certains
principes et d'établir certaines règles.
» Le premier de ces principes est l'unité de
type pour les canaux même tirant d'eau,
même largeur, même longueur d'écluses.
Avec la multiplicité des types, les longs
transports sont difficiles sinon impossibles,
et, par suite, l'économie qu'on recherche dans
les transports par canaux devient illusoire.
Il faut que les canaux soient au service des
intérêts généraux, et non des intérêts provin-
ciaux ou particuliers, de telle sorte que l'a-
griculture, l'industrie et le commerce y trou-
vent de sérieux et incontestables avantages.
Enfin il est nécessaire que l'Etat devienne
propriétaire de toutes les voies navigables
intérieures en rachetant les canaux qui sont
encore entre les mains de Compagnies par-
ticulières, en tenant compte néanmoins des
sacrifices que ce rachat doit imposer au Tré-
sor. L'honorable rapporteur ne croit pas qu'il
soit utile d'insister davantage sur l'adoption
de ces conclusions, le Sénat comprenant cer-
tainement toute l'importance de cette grave
question de l'achèvement des voies £e com-
munication. •
» Comme on peut voir, il ne restait que fort
peu de chose des premières propositions de
;1* commission, quelques principes gé»éraux
tombés depuis longtemps dans le domaine
commun et à qui il était peut-être inutilej
sinon puéril, de donner la forme solennellç>
de résolution. M. Laboulaye a fait remar-
quer en quelques mots que le rôle du Sénat
n'est point de donner des conseils au gou-
vernement, mais bien de faire des lois, et que,
dans le cas présent, il n'y avait d'autre voiet
à suivre que de renvoyer purement et simple-
ment au ministre des travaux publics le, ,•
rapport de la commission. En agissant ainsi,
tous les principes seront sauvegardés, aussi
bien la responsabilité du gouvernement que
l'indépendance du Sénat. M. Paris a chaude-,
ment appuyé M. Laboulaye, et M. Hubert-
Delisle a fini par dire que, dans sa pensée, ii t
n'avait jamais entendu proposer autre chose
que le renvoi au ministre, lequel a été pro- t
nonce à l'unanimité moins trois voix.
» C'est l'absence d'un certain nombre de
membres de la commission d'enquête sur les
souffrances du commerce et de l'industrie
qui a feervi à M. Ancel de prétexte pour 4e-
maiideE l'ajournement de la discussion de so$
rapport. En réalité, on est généralement d'ac-
cord pour considérer que cette question ne
peut guère être abordée actuellement. Une
discussion sommaire n'aurait aucune utilité,
et une large et sérieuse discussion ne
paraît guère possible pour le moment. Il n'y
a donc point eu d'opposition au retrait de
l'ordre du jour.
» Après le dépôt par M. le garde des sceaux
d'un projet de loi tendant à modifier les arti-
cles du Code de procédure civile relatifs aux
distributions par contribution, le Sénat s'est
ajourné àu vendredi 15 novembre. C'est le
jour qui avait été précédemment fixé pour
l'élection de trois sénateurs inamovibles. »
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
« L'élection de M. Paul de Cassagnac a été
invalidée par une majorité considérable,
a.près une discussion qui s'est prolongée jus-
qu'à presque huit heures, et qui a été une
des plus tumultueuses que nous ayons vues
depuis longtemps. M, Paul de Cassagnac sera-
t-il réélu par ses 10,000 électeurs dont il a
tant glorifié le dévouement, et verrons-nous
le député de Condom renaître de ses cendres
dans quelques mois d'ici ? Il s'est fait,
en tout cas, des funérailles dignes de lui.
Ses partisans de la droite ont été ce qu'ils
devaient être, ce qu'on prévoyait qu'ils
seraient, incroyablement déchaînés, cou-
vrant de leurs vociférations et de leurs
imprécations incessantes la voix du rappor-
teur M. Crozet-Fourneyron. M. Floquetjfseul,
dont l'intervention à la fin paraît avoir été
décisive, a su dominer de la voix ces tem-
pêtes. La gauche, au contraire, a eu le
bon sens, ayant la force pour elle, d'être gé-
néralemént très calme, très digne, très, pa-
tiente, ce qui était souvent difficile, et la
président, qui devait pressentir le résultat
et qui ne voulait pas que M. Paul de Cassa- •
gnac et ses amis eussent un seul prétexte
pour se poser en victimes, lui a maintenu la
parole, quand il aurait pu dix fois la lui enle-
ver, avec un esprit d'équité tolérante^ la-
quelle l'orateur lui-même a été contraint de
rendre justice.
» M. Paul de ûassagnac avait laissé mardi
son interminable discours inachevé. Il ne l'a
point repris dès l'abord. Il a préféré laisser
passer auparavant la réplique du rapporteur
de la commission d'enquête, M. Crozet-Four-
neyron. Celui-ci arrivait avec un volumineux
dossier; il a entrepris de répondre comme il
convenait à des phrases par des faits, à d'o-
rageuses et creuses divagations par des piè-
ces écrites. Son discours n'a été, à vrai dire, '̃
que le dépouillement du dossier de la com-
mission d'enquête et la simple lecture
des dépositions qu'elle a recueillies dans
le Gers, dépositions dont quelques unes
sont vraiment accablantes et prouvent jus-
qu'à l'évidence les manœuvres illégales et
violentes dont l'élection est entachée. M. Cro-
zet-Fourneyron, mardi, dans ses brèves et
catégoriques interruptions, montrait de l'é-
nergie servie par une voix forte, condition
indispensable en face d'adversaires tels que
M. de Cassagnac et ses amis. Mais aujour- >
d'hui la parole ou plutôt la lecture de ̃
M. Crozet-Fourneyron était comme étouffée
et écrasée par les clameurs systématiques
et continues de la droite. C'étaient des
scènes d'un prodigieux désordre et d'une >
rare inconvenance. Une pièce surtout a
.déchaîné un ouragan de cris et d'insultes
M. Paul de Cassagnac avait répété que y
si il'administratîon avait agi en sa faveur
il y était demeuré, lui, bien étranger; il l'a- '•
vait ignoré en tout cas, il n'y avait pas eu
une seule fois recours. Or, M. Crozet-Four-
neyron produisait un témoin convaincant
ce témoin, c'était M. Paul de Cassagnac
lui-même, qui avait écrit une lettre au
préfet pour qu'il intervint auprès d'un ·
inspecteur d'académie « II y va pour
» moi, écrivait-il, de trente ou quarante
» voix. Insistez et enleroea! Nous ne pou- `
vons donner une idée du tumulte qui a éclaté,
à la lecture de cette lettre accablantp, sur les
bancs bonapartistes M. Paul de Cassagnac
criant: Avez-vous la lettre ? Il ne l'a pas! t
Il Va volée! s'avançant vers la tribune,
sommant le rapporteur de la montrer, et
celui-ci refusant et lui demandant L'avez-
vous écrite, oui ou non? M. Paul de Cas-
sagnac a nié. Nous verrons plus loin
qu'il a avoué. Autour de lui les énergumè-
nes de l'Appel au peuple, MM. Dugué de la
Fauconnerie, Cunéo d'Omano, M. Granier dé
Cassagnac père et les jeunes du parti, voci-
férant et lançant du geste et de la pa-
role défis et insultes! C'est un faux! criait-
on sur tous ces bancs. La séance demeure
suspendue de fait durant plusieurs minutes.
M. Crozet-Fourneyron bientôt après descend,
vaincu et impuissant à triompher de ce.dés- >
ordre mais il* laissait le trait dans la bles-
sure.
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bune, Il est près de quatre heures et demie.
Va-t-il parler quatre heures comme mardi? Il a
été pluscourtque nous l'espérions, moins arro-
gant aussi; il avait perdu beaucoup de son >
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