Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-11-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 06 novembre 1878 06 novembre 1878
Description : 1878/11/06. 1878/11/06.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k460613k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
NEMEM 6 MEMBRE
i8?8
R1V~L DES D ~S
mcMM ~'Mmm
i878 1
ON S'ABOIE
rue des Prët-res-Samt-Germain-rAuxerrois, 17.
.WRBX, BSE !L.'ABBa~~iEME~T
Trois mois. Six mois. ujMQ
Paris. i8fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. <2'fr. 84 ?
–d'ontre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les abonnemens partent des l" et ib ne
chaque mois.
ON S'ABONNE:
enBeI~ique,enItaIie,,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc'et de ta Tunisie,
en Chine et au Japon,-
au moyen d'une valeur payable & Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, i
par l'envoi d'une valeur payable & Paris.
t~t tT f tî~Q i~ If ? if~ ? i TM't~
tULiJU~tURo Jii LiiinMAiniio
t .E~
H*a* !S) Mai KMtm~ro 30 cem(.
BépaftemBems, nn nnîMë: e 35 ceM~.
In tL.ond«u, appty to Cow:e and C", foreign
newspapers otnee, n, Gresham street, G. P. 0.,
MM. Metizy,MtMtcs et C', 1, Finch lane CorphiU,
E. C. LoDdoB; MM. W.-M. SmKh et Se~,
~8S, Strand, W. G. London.
A Bruxelles, à l'0/)!c<' pM&HctM, 46, rue de~a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares de chemins de fer belges.
Les annonces sont reçuea'
chez MM. FtMtchey, L&mte etC*,
8, place de la Bourse,
etaubureauduJ'OEKMA~t
èUesdoiventtoujonrsetreagréees par lalédactien.
PAMS
MARDÏ~KOVE~nïRE
La discorde est au camp réactionnaire.
La presse de droite se divise; certains
journaux voudraient que les droites du
Sénat, profitant des dernières forces qui
leur restent, fissent une suprême tentative
ponr ébranler nos institutions d'autres,
plus sages ou plus résignés, prêchent au
contraire l'apaisement, la modération et
le silence. Les feuilles légitimistes, est-il
besoin de le dire? sont pour la politique
diction. La Gazette de ~~Mcc et l'Union
ne permettent pas à leurs amis de s'en-
fermer dans une prudente réserve;
I'pKM)H leur trace même un plan de
bataille, elle leur indique les points
sur lesquels doit porter l'attaque elle
leur enjoint d'interpeller le ministère pur
les processions interdites à Marseille,
sur le voyage & Romans, sur la suspen-
sion des poursuites contre les contumax,
enfin et surtout sur le changement d'é-
coles ecclésiastiques en écoles laïques,
changement qu'elle appelle « l'un des
K pins grands scandales auxquels il nous
? ait été donné d'assister. » Sans s'ap-
pesantir aussi maladroitement sur les
détails, le .F~M~M donne aux droites des
conseils semblables à ceux de l'C/MMM.
Par un aveu d'une franchise à coup
sûr fort imprévue, ce journal reconnaît
que les élections des délégués sénatoriaux
enlèvent toute espérance aux monarchis-
tes et que la seconde Chambre est sur le
point de leur échapper définitivement.
« Sans prendre au sérieux les fanfaron-
N nadps des journaux de la gauche, nous
N admettons volontiers que, grâce à la
)) pression du gouvernement et au cou-
rant du jour, les prochaines élections
feront passer à gauche la majorité
N du Sénat. Après tout, pourquoi le
B cacherions-ous? Le changement,
? si fâcheux à quelques égards, aura
K aussi ses avantages. Les transitions
? sont toujours les états les plus pé-
nibtes, parce qu'alors régnent l'é-
B qnivoque et l'incertitude. Mieux vaut
? une minorité ayant sa situation nette,
? ses allures libres, qu'une majorité dont
M on n'a que les embarras, les responsa-
? Mlités, sans en avoir la puissance. Si,
N dans deux mois, les conservateurs sont
décidément en minorité au Sénat, au
o moins n'auront-ils plus d'hésitation, de
x< scrupule à prendre leur rôle d'opposi-
? tion constitutionnelle. »
Ce langage est significatif. Comprenant
fort bien que les élections sénatoriales
tourneront contre les droites, le 7~'SMCS~
cherche & prévenir l'impression fâcheuse
que la défaite produira ?ans nul doute
parmi ces hommes de bonne volonté qui
ont suivi jusqu'ici avec une résignation
philosophique les ordres de chefs dans
lesquels ils n'avaient qu'une médiocre
confiance, mais qu'ils ne voulaient pas
abandonner tant qu'on pouvait encore es-
pérer un succès. Combien de sénateurs
se sont laissé séduire par ce dangereux
mirage On leur répétait sans cesse
qu'il ne s'agissait pas de faire une op-
position radicale aux institutions ac-
tuelles, mais seulement de former un
grand parti conservateur composé .des
groupes les plus divers et n'aspirant
qu'à défendre les grands principes so-
ciaux et politiques mis en danger par
les républicains avancés. Ce subterfuge
était bon tant que la majorité dans le
Sénat appartenait aux adversaires de la
république; mais, le jour où elle leur
échappera, il ne sera plus possible de
couvrir des desseins particuliers sous
le masque d'un intérêt général. Le
F~HMM est trop avisé pour ne pas
s'en apercevoir d'avance. Il sent très bien
que le moment approche où tous les
hommes modérés devront se rallier au-
tour d'un gouvernement sanctionné par
les votes répétés du pays. Ce jour-là, la
coaliti''n des soi-disant conservateurs se
dissoudra. H ne restera plus, du côté des
droites, que les chfh trop compromis
dans les aventures réactionnaires pour
qu'on puisse croire à leur conversion ré-
publicaine. L'opposition constitutionneile,
la petite minorité turbulente dont le .P~
~M sera l'organe, continuera seule une
campagne impuissante. Quant aux véri-
tables conservateurs, c'ert-à-dire aux
hommes qui ne sont pas irrémédiable-
ment liés par leur passé, ils viendront
gfossir les rangs de ce parti républicain
modéré qui a réussi jusqu'ici à maintenir
la république dans la voie de la sagesse,
et qui poursuivra son œuvre avec le
concours de ses nouveaux adhérons.
Un journal moins ardent que le /?'aM-
paM, le ~oM, prévoyant aussi les mo- r
di6cations que le renouvellement du
Sénat apportera à la composition de la
haute Agsemblée, invite les constitution-
neb à éviter avec le plus grand soin
tout ce qui pourrait les compro-
niet're. à se teuir dans une position
expectante et à se réserver pour l'a-
venir. Nous ne contestons pas les
avantages qu'aurait cette habi!e con-
duite. N'e~t-eUe pas cependant un peu
trop prudente? Il y a des circonstances ]
où une hardiesse opportune vaut mieux }
que les temporisations les p!us sages en t
apparence. Puisque les constitutionnels i
du Sénat seront obligés de ~e séparer
dans deux mois au plus tard de leurs an- t i
ciens aIIieS~c feraient-ils pas mieux de
devancer les événemens et de se donner
le mérite de les avoir préparés? Nous les
recevrons sans doute à bras ouverts après
les élections sénatoriales mais comme les
nécessités politiques ne s'accordent pas
toujours avec les préceptes évangéH-
ques, il nous sera difEcUe de traiter
ces ouvriers de la dernière heure, venus
après la moisson, comme nous les traite-
rions s'ils nous aidaient à achever la tâ-
che que nous remplissons en ce moment.
Les occasions ne leur manqueront pas pour
rompre leur alliance avec les hommes pas-
sionnés qui cherehfnt à les entraîner dans
leur ruine. La première qui s'onrira sera
l'élection des trois sénateurs inamovibles.
Tandis que les droites leur présenteront
quelques candidats violons, quelques re-
fusés du sunrage universel et du suf-
frage du corps électoral sénatorial, nous
leur présenterons, nous, trois hommes
dont le talent, les services et le caractère
sont au-dessus de tout éloge. Qui donc,
parmi les constitutionnels, pourrait hé-
siter & voter pour M. de Montalivet, pour
M. André et pour le général Gresiey? Il
est également vraisemblable que les
droites, obéissant au mat d'ordre de
l'C/MMM et du .F~;Mplivrer un assaut au ministère. Sur quel-
que point que porte l'attaque, que ce soit
sur la question des processions, sur celle
du discours de Romans, sur celle des
contumax, ou sur celle des écoles, il est
trop clair qu'elle ne peut réussir. Pour-
quoi l'un de ces sénateurs que le joug
réactionnaire commence à fatiguer ne sai-
sirait-il pas ce prétexte pour monter à la
tribune et pour briser, au nom du patrio-
tisme et du bon sens, un lien qui n'a que
trop longtemps pesé sur tous les mem-
bres modérés de la coalition antirépubli-
caine ? L'heure des résolutions habiles et
vigoureuses a sonné. Nous souhaitons que
tout le monde le comprenne et que chacun
agisse en conséquence.
BOURSE DE PARIS
ètCtMre te 4 te8 Il, Htee/o
Comptant. 75 60.. 7S4S. <5.
Fin cour. 78 77 1,2 7560. t712 2
ae/o
Amortissable.
Comptant. 78 -830.30.
Fin cour. 78 4!! 7At/we/o ~:E~
Comptant 105 75 .tOS.75
to/w
Comptanmi 95 .«i.78. 20-/
Finconr.ll22!112 S. 20
PETITS BOURSE DU SOIR. 1
Emprunt S 0/0. 112 fr. Ci 1/.4, Ht fr. 971/2.
30/0. 7Sfr.60.
3 0/0 amortissable. Mh~2~
50/0 turc. lOfr.85,80.
Banque ottomane.. 497 fr.
Ftorina (or). 60'M.
Hongrois 60/0. 7i3/4.
Egyptiennes 60/0.. 286 fr., 283 tr. 62, 286 ff.
Russe. 8i 7/8, 13/16,13/16, 7/8.
TMt~MpMe p~ïv~e.
(Service tëlôgraphique de l'agence Havas.)
Rome, le S novembre.
Le nonce du Pape a Vienne, qui était chargé
d'ouvrir des négoci fions avec la Russie, a reçu
l'ordre de suspendre toute tentative dans ce sens,
l'attitude de la Russie ne laissant aucun espoir
d'arriver à un bon résultat.
On assure que le Pape publiera prochainement
une protestation contre les actes de violence
commis contre les catholiques de Pologne.
Le Vatican inquiet de la prépondérance pro-
bab'e de l'Eglise russe en Orient, est dispose à
faire des concessions aux Arméniens séparatis-
tes afin qu'ils se replacent sous l'obédience du
Papf.
Des instructions ont été envoyées dans ce sens
à Constantinopleau délégué apostolique MgrGras-
selli et & Mfr Hassoun.
Le Pape, désirant nommer a l'archevêché de
Dublin un prélat agréé par le gouvernement an-
glais, fera interroger confidentiellement à ce su-
jet le cabinet de Londres.
Rome le 4 novembre, soir.
Le JMWMo dit que les délégués italiens chargés
des négociations commerciales avec l'Autriche
sont prêts à artir, munis de toutes les instruc-
tions nécessaires. « M.us, ajoute cette t'euilie, on
attend que le gouvernement autrichien se soit
déclaré, de son côté. prêt & entrer dans cette der-
nière pha&e de nésociat.ions.~ »
Simia, le 5 novembre.
On assure que les troupes afghanes. en arri-
vant de Candahar et de Hérat (tribu des Pishi-
nis). déposent I"urMé dans les greniers deQuet
tah, craignant la confiscation par l'émir
II paraît que ce dernier est à Jellalabad. réso'u à
attaquer les Anglais s'ils continuent leurs prépa-
ratifs contre lui.
L'ultimatum anglais a été remis entre les
mains du commandant afghan à Ali-Musjid le
2 novembre.
Une copie aurait été envoyée immédiatement a
l'émir & Caboul.
Londres, le 5 novembre.
Le lieutenant-colonel Lloyd Lindsay, secrétaire
nnancier au ministère de la fuerre. a annoncé.
dans un banquet donné Abingdon. que l'u ti- °
matum adressé par le vice-roi des Indes à l'émir
d'Afghanistan demande le départ de la mission
russe en ce moment à Caboul et déclare a l'émir
qu'il ne doit pas former d'alliance avec la Russie,
mais observer une attitude de stricte neutralité.
Londres, !e 5 novembre.
Le 5/f!Mf7< annonce que MM. Smith et Stan
ley quittent aujourd'hui Chypre, en route pour
Alexandrie et Malte.
,Une dépêche de Calcutta.. adressée au N~a-
dard, dit que l'émir, dans sa réponse A lord Lyt-
ton, déclare qu'il a toujours apprécié l'amitié de
l'Angleterre. n)ais que s<'s désira n'ont pas pu se
réaliser par suite des fréquens changemens do
politique 'lu gouvernement des Icdes.
Après s'être déclaré tout prêt a conclure un
nouveau traité. Sheere-AIi nie l'existence d'une
alliance avec la Russie et déclare qu'il n'a
jamais invité la mission russe à venir à Ca-
bon'. <
Saint-Pétersbourg', le S novembre.
Le 7oM)'M< de &!M:
« L'ordre le plus complet règne dans la Roumé-
)io occupée p~r les Russes. Les autorités rus-
ses n'ont jamais encouragé la formation de ban-
des ou de comités. t.es officiers ne se sont n''i!e-
ment montrés disposés à prendre part au mou-
vement insurrectionnel. Il n'y a pas un seul
Russe parmi les insurgés de Macédoine.
Les Russes ne se sont rendus coupables d'au-
cune excitation.
f Le commandant en chef a renouvelé l'ordre,
aux autorités de la frontière, d'empêcher les ras-
sembiemens d'insurgés, et a recommandé aux
gouverneurs de surveiller les faits et gestes des
comités qui. du.reste, n'ont absolument aucun
caractère sérieux. &
Constantinople, le 4 novembre, soir.
Le porteur du firman garantissant la conven-
tion Cretoise récemment intervenue quittera
Constantinople dans le courant de cette semaine.
On signale un engagement dans les environs
de Serés, entre les troupes ottomanes et les Bul-
gares insurgés.
Ahmet Pacha, chef des rebelles du Kosan, a
été exilé à Tripoli.
Constnntinople, le novembre,
Par suite des mesures prises par la Porte et de
l'encouragement moins ostensible de la part des
Russes, on commence a espérer que l'insurrec-
tion de Macédoine n'aboutira pas.
La commission européenne qui siège & PhiUo-
popnli a refusé de recevoir la pétition des Bul-
gares.
Athènes, le 4 novembre, soir.
La Chambre a repoussé, par 88 voix contre
79, une proposition du nouveau ministère, ten-
dante à la prorogation des travaux parlemen-
taires.
Les nouveaux ministres ont immédiatement
fait parvenir leur démission au roi.
Vienne. le 4 novembre, il h. S m. soir.
C~M~e ~M .D~M~. Le gouvernement an-
nonce la présentation d'un projet de loi relatif &
l'annexion du port de Spizza, et dépose le traité
de Berlin sur le bureau de Chambre.
Le président déclare que ce document sera im-
primé et qu'il suivra la filière réglementaire.
La Chambre commence la discussion de t'A-
dresse cette discussion sera continuée demain.
Madrid, le 4 novembre, soir.
M. Canovas a lu au Sénat un projet de loi re-
latif aux élections sénatoriales dans l'île de
Cuba.
La Havane élira trois sénateurs les autres
districts en éliront deux seulement.
Le nombre des sénateurs de l'ile sera ainsi
porté à i6.
Alexandrie, le 4 novembre, soir.
A !a suite de la réélection de M. Lapenna
comme président de la Cour d'appe), tous les as-
sesseurs commerciaux au tribunal international,
à l'exception de deux, ont annoncé leur intention
de donner leur démission.
New-York, le 5 novembre.
Aujourd'hui ont lieu dans trente Etats de l'U-
nion les élections des membres du Congrès et
des fonctionnaires.
Londres, le *i novembre.
La commission anglaise de l'Exposition inter-
nationale, qui doit avoir lieu en i87H en Austra-
lie, s'est réunie aujourd'hui. E'te a donné son
adhésion a cette Exposition et a nomm un re-
présentant spécial chargé de surveiller les in-
térêts des exposans français.
La commission a donné à entendre qu'un vais-
seau de guerre sera mis à la disposition des ex-
posans pour le transport de leurs produits.
Londres, le 5 novembre.
Les journaux anglais publient une dépêche de
Sydney, datée du 29 octobre, annonçant de nou-
veaux assasinats dans la nouvelle-Calédonie.
Une dépêche reçue directement de Sidncy, et
qui est d'une date plus revente, fait supposer que
les faits dont parlent les journaux anglais re-
montent à une date antérieure au 14 octobre.
Voici cette dépêche
« Sydney, le 2' novembre.
& La Loire est arrivée à Nouméa le 25 octobre.
» Il y a encore quelques bandes dans l'arron-
dissement de Bourail, mais aucun nouvel assas-
sinat n'a été signalé depuis celui du nommé
Lambert et de sa femme, qui ont été surpris, le
H octobre, dans une maison Mnlëe.
x- Les Canaques ont depuis longtemps renoncé
à attaquer nos postes militaires, et ils n'ont pas
tué un seul de nos soldats depuis t'affairo du
colonel Passebosc.
Le calme le plus complet règne dans tous les
autres arrondisscmens de la Nouve)!e-Ga)édonie
)) La situation a paru assez améliorée pour que
le gouverneur généra) ait ju~é inutile de retenir
le fs~. Ce navire a quitté Nouméa le 28 octo-
bre, retournant en France. »
Il vient de mourir en Irlande un homme
qui a rempli un rôle important dans l'his-
toire du pontificat de Pie IX, et par con-
séquent dans l'histoire généralede l'Eglise,
et c'est à ce tiire que nous voudrions
dire quelques mots de Mgr Cullen, cardi-
nal-archevêque de Dublin.
Nous avons déjà dit que Pie IX avait
été, dans le vrai sens du mot, un grand
révolutionnaire, et qu'aucun Pape, depuis
bien des siècles, n'avait accompli d'aussi
grands changement dans la doctrine et
l'organisation de l'Eglise. Nous laissons
de côté les nouveaux dogmes, l'Immaculée
Conception et I'infai!libilité nous voulons
seulement parie:' ici de questions d'his-
toire, d'organisation et de diseip)ine.
Dans cet ordre, une idée principale a
-dominé depuis trente ans toute la politique
de Rome, celle de centraliser et d'unitier
l'Eglise, et d'éteindre tout ce qui pouvait
ressembler à des Eglises nationales. Le
rouleau du nivellement a passé, non
pas même sur les doctrines, mais sur
les traditions, les usages, et jusque
sur les liturgies des Eglises de tous
les pays. On se souvient de la guerre
implacable laite & la vieille Eglise gal-
licane, qui n'est plus désormais consi-
dérée que comme hérétique, et l'on sait
~ous les anathèmes dont a été frappé le
catholicisme libéral aujourd'hui réduit en
pou'-sière.
Les uns après les autres, tous les évê-
ques de France ont fait leur soumission,
quelques uns la mort dans l'âme les der-
niers murmures, les dernières résistances
ont cessé; la paix règne dans la chré-
tienté, une paix dout on peut dire Ubi
~CK~?MM /?Ce système de concentration, d'absorp-
tion et d'unification a été poursuivi avec
une infit-xible persévérance dans le monde
entier; et, dans toutes les Eglises ratta-
chées à l'Eglise de Rome, toute idée d'in-
dépendance nationale et d'organisation in-
dépendante a été impitoyablement écrasée.
En Angleterre, depuis la Rëformation.
les catholiques étaient gouvernes par de!-
prèfets apostoliques qui étaient les chet'-
du clergé loral. Nous avons ass' z sou-
vent rappelé comment, il y a vingt-cinq
ans,~ le Pape avait partagé l'Angleterre
en provinces, avec des archevêques et
des évêques, et avait choisi pour premier
primat un prêtre qui avait passé une
grande partie de sa vie à Rome, y avait
été initié à la nouvelle politique romaine,
et l'avait ndèlement et énergiquement ap-
pliquée.
Le prélat irlandais qui vient de mourir
avait été, lui aussi, élevé à Rome. Dans
ces temps-là, les jeunes gens d'une cer-
taine classe et d'une certaine fortune qui
se destinaient aux Ordres allaient faire
leurs études dans les séminaires du conti-
nent, soit en France, soit en Espagne, soit
à. t~ome. Gulfen resta et vécut à l'ombre
du Vatican il y fut imbu des nouvelles
doctrines de centralisation, et, quand
il fut bien armé en guerre, Pie IX le
plaça d'embué sur le siège archi-
épiscopal d'Armagh, premier siège d'Ir-
lande, qui venait de devenir vacant.
A rette époque, l'Eglise d'Irlande était
encore plus indépendante que l'Eglise
gallicane d'autrefois elle était une sorte
d'Eglise représentative et élective. Le
clergé constituait un corps électo-
rai pour la nomination des évê-
ques, une liste de trois candidats
choisis au scrutin était présentée au
choix de la Cour de Rome. A la
mort du précédent archevêque d'Ar-
magh, le Pape frappa un grand coup qui
mit en pièces cette organisation trop li-
bre. Il ne tint aucun compte de la liste qui
lui était présentée et donna directement
le piège à Mgr CuDen. Il y eut bien
quelques protestations, mais elles furent
étouffées sous la règle qui désormais ré-
duisait l'Eglise au sitence. Depuis ce mo-
ment, le nouvel archevêque fut l'instru-
ment infatigable de l'œuvre de Rome et
acheva d'éteindre les derniers vestiges de
l'ancienne constitution ecclésiastique de
l'Irlande. Le clergé inférieur, le clergé
paroissial fut annihilé, et il n'y eut plus
d'autre consigne que celle qui venait di-
rectement du Vatican. C'est pourquoi
on a rappelé, à propos du cardinal
CuUen, le mot bien connu de M. le cardi-
nal de Bonnechose dans le Sénat de l'Em-
pire f a commande, et il marche. Tel est, en
effet, l'état du clergé dans le monde
entier; il est romain avant d'être fran-
çais, ou anglais, ou irlandais, ou alle-
mand. Le long et ardent pontificat de
Pie IX a été consacré à cette œuvre de
nivellement; l'ultramontanisme est par-
tout triomphant, et, quand Pie IX est
mort, nous avons été fondé à dire
qu'il avait fait de l'Eglise une vaste So-
ciété internationale qui dépassait l'idéal
des plus grands socialistes.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambra vient de perdre quatre heures
à entendre M. Paul de Ca~agnac, et i'on
n'est pas au bout; jeudi, il reprendra son
discours. Quatre grandes heures n'ont point
suffi à M. Paul de Ca~sagnac pour defeHdre
son élection; il est vrai qu'il n'a eu garde de
se défendre; il a attaqué, il a accusé, dé-
noncé, conspué avec une audace de calom-
nie, une verve et une furie dans l'invective
qui passe certainement tous les modèles du
genre vitupératif. Je ne crois pas que ch<~z
nous on eût poussé encore au~i loin l'ou-
trecuidance à une tribune parlementaire.
Noua ne commettrons pas la faute do ren-
dre compte de ce discours encore inachevé.
Ce serait y faire beaucoup d'hor ueur et avoir
l'air de prendre bien au sérieux ce prodigieux
/ac tion ou, pour mieux dire, de l'outrage ad
AoM~M ont été épuisées tour à tour, où
les coltëgues de M. de Citssagnac, les mem-
bres du gouvernement. et avant tous,
M. le Maréchal do Mac-Manon, ont été rail-
tés et vilipendés, avec une licenc" in-
croyabie. A ce débordement. M. le présidenr
et la gauche o.it oppose beaucoup d<' modé-
ration, de dignité, de longanimité et, à
la vérité rarement la patience d'un prési-
dent et d'une majorité a été soumise à u~~
épreuve aussi pénible.
!) Cedisf'oursaété toute la séance. On s'atten-
dait à du brmt.à du scandale. Aussi !af<'u)e des
curieux encombrait les tribunes, les escaliers
et les portes de la Chambre. L'ordre du jour
appeilf l'examen de t'élection da M. Paul de
Cassagnac, élu dans l'arrondissement de Con-
dom (Gers). Le rapporteur du '{" bureau,
M. Le Provost de Launay pèr' conclut à Idation c'tMt un membre de la droite; mais il
y a un autre rapporteur, le vrai rapporteur,
celui de ta commission d'enquô'e. M. Crozet-
Fourneyron. M. de Cassagnac n att. nd point.
comme hier M. Alfred Leroux qu'on ait
attaqué son élection. Le voici à la tribuQt
<~vec une liasse de papiers. Il y a bien de i'é-
tudf, bien de i'apprôt.–si nous parlions I. lan-
gage do M. do C~ssa~nac, ce que M. Descha-
net appe ait aujourd'hui môme, dans une
interruption piquante, la ~x~Mg c~ nous
dirions il y a bien de la ~OM.– dans les proce-
dés oratoires du rédacteur en chef du
Les imper~necces derépUque avaient évidem- <
ment été p éméditées ion~u ment. M. Pde Cassagnac connaît son monde, et il a.va)t J
pris la précaution de se munir de pièces 1
écrites pour appuyer s~s répliques et enve- ]
nimcr les incidens. Après s'être redressé, f
avor tiré ses manchettes, qu'on nuu-' par- (
donne ça détail, c'est son geste oratoire, )
il commença par remercier la Chambre de ce
qu'eue estrésolued'avance à l'invalid<'r.<( Vous
') medeviez.dit-il cethonneur,etcethommage
Bàlahaineimmuabie, à la répugnancein-
? vincib!" que je n'ai jamais cessé d'éprouver
B pour c-~tte helfe forme de gouvernement
') qui vou'=! est chère, pour votM républi-
q~e. )) Nous citons à peu près textuelle-
ment cet exorde; et maintenant, que dire du
teste? On ne résume point des diatribes, on
n'analyse point des provocations, on e e
peut suivre des argunaens qui ne sup-
portent pas l'examen. Qu-De raison pé-
'emptoire.quel fait positif et certain M. Paul
de Cassagnac a-t-il produit pour sa défense? '?
11 est vrai q~'il n'y songeait guère, et nous
pouvons définir son discours par ce simple
mot d M. Grévy « Votre élection est la
< seule chose dont vous n'ayez point parié. ))
s Le rôle du président était en tout cela
singulièrement délicat. S'il arrêtait l'orateur
d majorité de paraître gêner un a':cusé dans
St-s moyens de défense et, d'autre part, com-
ment laisser passer ce-< incroyables attaques
cfntro le Président de la république, contre
le gouvernement, contre la gauchf, contre tel
ou tel membre de la gauche, contre tout 1<
monde? Par deux fois M. de Cas~agnac a pris
à partie M. le Maréchal de Mac-Mahon, s'est
é'igeenj.jsticierdu 16 mai et du 13 décembre.
Hier, )1 avait lancé uue interruption qui lui
avait valu un rappel à l'ordre « I) n'y a ri n
e entre lui et nous depuis son jNS ~M~e. e Nous
citons le mot, qu'il n'a fait. que développer et
paraphraser aujo ird'hui. Il y a eu alors un"
scène que nous renonçons à décrire chaque
épigramme. chaque nuance dédaigneuse de la
voix~ et du g-'xte. chacun des passages
qu'il' lisait du Message du 16 mai ou du
Manifeste était souligné par les ap-
piaudissemens furieux de la droite. Ç'a
été le premier et le principal incident;
nous ne pouvons énumérer tous les au'res,
nous n'en nuirions pas il faudra lire le
compte rendu sténographique de cet:e
étrange séance on y verra M. Paul de Cas-
sagnac rappelant par ex mp e,–je choisis les
traits au hasard, tout ce (,'u'il a eu à souffrir
à la Chambre a dans sa foi relieieuse. x
(Bruyans éclats de rire.) Vous il. z, Mes-
t-i'urs! Mai-, j aime m)eux être ce que jf suis
que suivre hypocritement à l'église Garoier-
Pagès, etc. On I' v~rra rfDdant hommage à
M. de Brcgiie a qui aurait voulu, lui, hiter jus-
qu'au bout c; raillant la commission d'enquête
qui, dit-il, « s'est promenée dans les Pyre-
s nées à ses frais, avec l'argent ae son indem-
» nité. B Car on ne paie poiut aux députés dont
l'élection est contestée )eur indemnité m<*n-
sueM", et voici un an que ce régime dure Un
point St-nsible, e sur lequel l'oratfur s'est long
temps arrêté. Oa le verra enfin tirant à bout por-
tant sur la gauche, dans les incid~ns Marion et
Bonnet-Duverdier; sur M.Lepère–qui a repti-
qué avec dignité et vigueur; sur M. de Dou-
vilie MalHefeu et ~es anciennes circulaires; bur
le rapporteur, M. Crozet-Fourueyron, et ce
qu'il lui ptal~ d'appeler a sa conduite pen-
f dant la guerre o; sur M. SpuUer, membre
de ta commission d'enquête sur le sous-
préfet de l'arrondissement de Condom; sur
M. Gambetta qu'il a d'abord accabié de se~
mépris pour 1 exalter à la 6n et le glorifier
comme le seut homme intelligent do la
Chambre ot de la république. Dire com-
ment tout cela se tenait ensemble et pour-
quoi ceia venait, et à propos de quoi, nous
n'en savons rien, ni' l'orateur lui-mefne.
Et quelles expressions! quelles attitudes!
Mais quoi t il s'agissait de faire parler de
soi, a dans le pays qui m'écoute o, de sa-
tisfaire à cette humeur puériie, préten-
tieuse et tapageuse, qui est la raison d'être
du talent de M. Paul de Cassagnac il fal-
lait enfin gagher du temps, faire remettre
à jeudi et il y a réussi. Nous sommes
sortis très las de cette séance, fort dégoûtés
et un peu tristes. Avoir passé une journée et
devoir en passer une autre encore pour écou-
t'r ce qui n'est eu réalité qu une longue in-
sulte 1
? B.-V. ? »
On se rappeUe que les Chambres ont voté,
avant la prorogation du mois de juin, une
loi qui é eve dms une notable proportion les
pensions des ofucit:rs et fonctionnais s assi-
miles de l'armée de terre.
Comme les tarifs des pensions des deux
départemens de la guerre et de la marine
présnnteut des fixations identiques pour les
grades correspondans, on avait songé un
instant à rendre la loi de l'armée de terre
applicable aux officiers des diil'ôr. ns corps de
l'armée de mer; tel était l'objet d'un am n-
d~ment qui avait été présenté à la Chambre.
Mais, eu raison des dépositions spéciales qui
régissent le personnel de ta marine, il a paru
necess.u'e d'agir aujourd'hui ainsi qu'où l'a-
vait fait fn 1831 et en 1861, c'.bt-a-direde
préparer pour ce personnel un projet de loi
di:-ti.ct.Lt:sar'icieadeceprojet, qui a été
distribue la semaine dernière aux dép jté-
sont conçus & peu prè~ dans les mômes ter-
mes que'ceux de la loi coucernant l'armé-
de terre. Le tanf comprend, comme c"Iui qui
est en vigueur actuellement, tous ]e-. of8-
ciers, les assimilés et autres fonctionnaires
des corps de l'armée de mer.
Tou efois, d'après le nouveau projet soumis
à !a Chambre par l'honorable ~nural Pothuau,
ministre d-! la marine, ies fonctionnaires ne
participant dans aucun cas au service acttf
propreaient dit ne s~nt pas traites absoiu-
m'-nt dé la môme manière que les ofucier-s et
assimilés.
Ce nouveau projet, pour l'examen duquel la
Chambre des Députés vient de nommer une
commission spéciale, se compose des neuf
articles qui suivent
« Art. f' Les pensions de retraite des of-
(Iciers, des assimilés et autres fonctionnaires
des divers cor;-s de la marine sont fixées con-
fermement au tarit' annexé à la présente loi.
» Art. 2. Les officiers et assimilés do tous gra- .i
drs compris dans la première seoion du tarif de t
ta présente loi resteront, après teur mi ttaite, a ia disposition du ministre de la marine E
<'t des cotontes qui pourra leur donner un emploi <
de ieur grade ou d'un grale supérieur dans la <
réserve de t'armée de mer pour le service des
ports ou des colonies. Ils demeureront soumis, t
pendant ces cinq années, aux lois et règlemens <
inititaiMs.
» Art. 3. La pension des officiers dont la ré-
forme pour infirmités incurables est pronon-
cée conformément à. t'articleti de la loi du 19 mai t ]
]834, sur l'état des oSiciera, est ûxée d'après le
tarif déterminé par l'article 1" de la présenta
loi.
)) Ar! 4. La retenue opérée au pront de la
Caisse des Invalides, sur la solde et les acces-
soires de solde des officiers, des assimilés et au-
tres fonctionnaires, sera portée de à 0 u a é
compter du premier jour du mois qui suivra la
promulgation de la présente loi.
Art Les prisions de retraite des fonction-
naires coloniaux dénommés dans le tarif annexé
a la loi du .6 juin <86t continueront à être réglées
suivant ce tarif, et la retenue que supportent
lesdits fonctionnaires restera fixée à 3 n/
~Art. 6. Le nouv au tanft-t'ra appliqué à tous
les officiers, tes assimilés et autres funct-onnairt'a
qui seront admis à faire valoir leurs droits à la
retraite, à dater de la promulgation de la présente
loi. Il sera également appliqué à tous les officiers,
les assimilés et autres fonctionnaires dont les
pensions ne seront pas inscrites au moment de ia-'
dite promulgation.
» Art. 7. Chaque année il sera communiqué aux
Chambres un tableau indiquant les liquidations
de pensions nouvelles qui auront été <'n~ctuées,
et les extinctions qui se seront produites parmi
les pensionnaires dans le cours de l'année précé-
dente.
& Art. 8. Un crédit annuel de 2KO,OOf fr. sera
inscrit au budget de la Caisse des Invalides pour
venir en aide aux pensionnaires placés sous la
régime de la loi du M'juin 186t.
)) Un règlement ultérieur déterminera le chiSTre
des aDocations à attribuer selon le grade et Ia'
situation du pensionnaire.
& Ar~. 9. sont et demeurent abrogées les dis-
positions contenues dans le deuxieme paragra-
phe de i'art.iclu l" de la loi du -26 juin t86' et
suivant lesquelles les pensions des vice-amiraux
et contre-amiraux, ainsi que celles des fonction-
naires qui leur sont assimilés pour la retraite na
pourront en aucun cas excéder la ~otde a~ tri-
bune selou le grade aux officiers généraux dans
le cadre de réserve.
Sont également abrogées, en ce qui concerne
les offioers. les assimiiés et. autres fonctionnai-
res. les dispositions que renferme l'article la loi du 18 avril 1831. )>
Les onze députés élus commissaires pour
examiner le prnj t présenté par' l'honnr.ible
amiral Pothuausont MM. La Vieill", Hovius,
Favand. le général de Chaua~, de Gaste. An-
tonin Proust (l'un ne< auteurs, avec M. Gam-
be'ta.. de la proposition rotative aux peu i~ns
dfs of6ci<-rs et assim)lt-s de l'armée du terre
devenuf loi), Versigoy, Riotteau, 1~ comte do
Roys. Ratier et le vice-amira Toucbard.
~C.'tte commission s'est constitu e aujour-
d'hui avant L< séance publique en nommant
M. Rati.r président, et M. La VitdUe se-
crétuire.
D'aprÈs les opinions qui ont été échangea
entre les co -nmissaires, quelques uns de ces
dernu-rs s~mbtt'nt trouv*;r)t' projet incomplet
en ce qu'il ne compren'i qu'une partit'fonctionnaires inférieurs d.- la marh e. Qu' 1-
ques c' mmi-snirf~ d~ireraient at-ssi qu'on
étendît à tous tes ofn';ie)s et fonetiom aires,
sans distinction, It; béuéficf du cinquième de
la pr'nsion âpres dot~ze ans de grade.
Cette double npiuion a té soutenue très
~n~rgiquemt-nt par MM. Ratier, député de
Lorient, et LaV~eiile, député d~ Chetbourg.
La huitième commission d'initiative par-
lementaire que la Chambre des Députe~ a
nommée hhr dans ses bureaux s'est <'on-
8'ltufe aujourd'hui. Elle a ein presidt'nt t
M. Henri Giraud, et secrétaire M. Camjlie
Sée.
Il y a quelques jours, M. Btacbèro, député
de la 1~ orconscription de Largentière (Ar-
dè ne), a. déposé une proposition ayant pour
Objet d'ouvrir au n.inistre de rint~rieurun
crédit de 130,000 fr. pour secours ;'uxiuotjd6s
d~ la ville et. de l'arrondissement dt! Largen-
tière.
MM. le baron Boissy-d'An~as et Seignobns
députés de Tournon; ChataoMt et Oeizai
df-putés de Privas, et M. Vaschatde, député
de la 2° circouscrtption de Largentière, vien-
nent de préseu'er l'am ndem~nt suivant
<: Porter le crédit à mU!ion pour être distri-
bué, entre les départemens inondes, proportion-
neUoment à l'étendue de leurs désastres. »
On nous écrit de Madrid, le 3 no-
vembre
L'instruction de la cause criminelle mo-
tivée par l'attentat commis contre la per-
sonne du roi a été conduite avec une ex-
trême rapidité. Le ministère pub ic a qualifie
le crime de régicide manqué, av. c la circon-
stance aggravante de préméditation. L'ac-
cusé Oiiva n'ayant pas voulu prendre de dé-
fenseur. le tribunal en a nommé un d'ofGce.
Cet avocat a immédiatement demandé la ra-
tiacation des témoignages relevés dans l'in-
struction, et une enquête médicale à l'enet de
prouver que le prévenu n~ jouit pas d- ses fa-
cultés mt-ntales. Il est probable que l'affaire
sera appelée à l'audience dans queiques
jours. On ne connait jusqu'à présent au-
cun complice à Oiiva, bien qu'on ne puisse
exptiquer la disparition du pistoiot qui
a servi au crime. Cet individu n'a jamais été
afËiié à l'Internationale, comme on l'a sup-
posé d'abord; il a seulement fait partie
d'une Société coopérative d'ouvriers. Les
détails que je vous donn" ci-après sur ses an"
técedens seaibie~.t in-iiqu'r que, dégoûte de
i't-xis!ence, il L'a. pas eu la résolution de se
suicider, et que, sous l'~Quence s~n.s dou'e
d'une exaltation d'esprit, il a eu r. cours au
oirne pour arriver s Juan Oliva q~i vient d'aeq'~rir une triste
célébrité, est né a Cabra, petite ville df~ la
province de Tarra~Ot.e, le 1H novembre I8SS
il n'a donc pas vingt-trou ans révo-
lus. Son père et sa mère h:'bit nt encore cette
SocaUté et ~ont de très honnêtes gens qui
vivent des produits de leur patrimoine et
jouissent, dans l~pays.d'une grande considé-
ration et d'une grande es'fme. Aujourd'hui,
it !eur reste six ecfans, quatre fl"es et d~ux
garçons, dont t'ainé est un commerçant très
honorable de Tarragone, et dont le sicond est
Juan Oliva..
s Ce dernier, auquel ses paréos voulaient
faire donner une bonne éducation littéraire.
fat placé à l'institut de la province et y suivit
les cours de latin et d'efpagaoi;m~is lise
dégoûta bientôt de ces étude-, et passa aux
cours de mathématiques. D'un caractère in-
sociable et rebelle, il n'arriva à rien de sé-
rifux et se décida, à ne pas ponr.-uivre sea
études, bibn que les professeurs reco~ussent
en lui certaines dispoi-i'ions. H entra succes-
sivement dans un atelier de sculpture et dans
une imprimerie, où il ne resta que fort peu
de temps.
Otiva avait un grand amour pour la lec-
ture d'ouvrages littéraires et de journaux `
politiques à nuane<-s avantée. Ses idées
étaient tellement exagérées, qu'il considérait
NEMEM 6 MEMBRE
i8?8
R1V~L DES D ~S
mcMM ~'Mmm
i878 1
ON S'ABOIE
rue des Prët-res-Samt-Germain-rAuxerrois, 17.
.WRBX, BSE !L.'ABBa~~iEME~T
Trois mois. Six mois. ujMQ
Paris. i8fr. 36 fr. 72 fr.
Départemens. 20 fr. 40 fr. 80 fr.
Union postale
européenne. 21 fr. <2'fr. 84 ?
–d'ontre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les abonnemens partent des l" et ib ne
chaque mois.
ON S'ABONNE:
enBeI~ique,enItaIie,,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Maroc'et de ta Tunisie,
en Chine et au Japon,-
au moyen d'une valeur payable & Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux, soit français,
en Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, i
par l'envoi d'une valeur payable & Paris.
t~t tT f tî~Q i~ If ? if~ ? i TM't~
tULiJU~tURo Jii LiiinMAiniio
t .E~
H*a* !S) Mai KMtm~ro 30 cem(.
BépaftemBems, nn nnîMë: e 35 ceM~.
In tL.ond«u, appty to Cow:e and C", foreign
newspapers otnee, n, Gresham street, G. P. 0.,
MM. Metizy,MtMtcs et C', 1, Finch lane CorphiU,
E. C. LoDdoB; MM. W.-M. SmKh et Se~,
~8S, Strand, W. G. London.
A Bruxelles, à l'0/)!c<' pM&HctM, 46, rue de~a
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des gares de chemins de fer belges.
Les annonces sont reçuea'
chez MM. FtMtchey, L&mte etC*,
8, place de la Bourse,
etaubureauduJ'OEKMA~t
èUesdoiventtoujonrsetreagréees par lalédactien.
PAMS
MARDÏ~KOVE~nïRE
La discorde est au camp réactionnaire.
La presse de droite se divise; certains
journaux voudraient que les droites du
Sénat, profitant des dernières forces qui
leur restent, fissent une suprême tentative
ponr ébranler nos institutions d'autres,
plus sages ou plus résignés, prêchent au
contraire l'apaisement, la modération et
le silence. Les feuilles légitimistes, est-il
besoin de le dire? sont pour la politique
diction. La Gazette de ~~Mcc et l'Union
ne permettent pas à leurs amis de s'en-
fermer dans une prudente réserve;
I'pKM)H leur trace même un plan de
bataille, elle leur indique les points
sur lesquels doit porter l'attaque elle
leur enjoint d'interpeller le ministère pur
les processions interdites à Marseille,
sur le voyage & Romans, sur la suspen-
sion des poursuites contre les contumax,
enfin et surtout sur le changement d'é-
coles ecclésiastiques en écoles laïques,
changement qu'elle appelle « l'un des
K pins grands scandales auxquels il nous
? ait été donné d'assister. » Sans s'ap-
pesantir aussi maladroitement sur les
détails, le .F~M~M donne aux droites des
conseils semblables à ceux de l'C/MMM.
Par un aveu d'une franchise à coup
sûr fort imprévue, ce journal reconnaît
que les élections des délégués sénatoriaux
enlèvent toute espérance aux monarchis-
tes et que la seconde Chambre est sur le
point de leur échapper définitivement.
« Sans prendre au sérieux les fanfaron-
N nadps des journaux de la gauche, nous
N admettons volontiers que, grâce à la
)) pression du gouvernement et au cou-
rant du jour, les prochaines élections
feront passer à gauche la majorité
N du Sénat. Après tout, pourquoi le
B cacherions-ous? Le changement,
? si fâcheux à quelques égards, aura
K aussi ses avantages. Les transitions
? sont toujours les états les plus pé-
nibtes, parce qu'alors régnent l'é-
B qnivoque et l'incertitude. Mieux vaut
? une minorité ayant sa situation nette,
? ses allures libres, qu'une majorité dont
M on n'a que les embarras, les responsa-
? Mlités, sans en avoir la puissance. Si,
N dans deux mois, les conservateurs sont
décidément en minorité au Sénat, au
o moins n'auront-ils plus d'hésitation, de
x< scrupule à prendre leur rôle d'opposi-
? tion constitutionnelle. »
Ce langage est significatif. Comprenant
fort bien que les élections sénatoriales
tourneront contre les droites, le 7~'SMCS~
cherche & prévenir l'impression fâcheuse
que la défaite produira ?ans nul doute
parmi ces hommes de bonne volonté qui
ont suivi jusqu'ici avec une résignation
philosophique les ordres de chefs dans
lesquels ils n'avaient qu'une médiocre
confiance, mais qu'ils ne voulaient pas
abandonner tant qu'on pouvait encore es-
pérer un succès. Combien de sénateurs
se sont laissé séduire par ce dangereux
mirage On leur répétait sans cesse
qu'il ne s'agissait pas de faire une op-
position radicale aux institutions ac-
tuelles, mais seulement de former un
grand parti conservateur composé .des
groupes les plus divers et n'aspirant
qu'à défendre les grands principes so-
ciaux et politiques mis en danger par
les républicains avancés. Ce subterfuge
était bon tant que la majorité dans le
Sénat appartenait aux adversaires de la
république; mais, le jour où elle leur
échappera, il ne sera plus possible de
couvrir des desseins particuliers sous
le masque d'un intérêt général. Le
F~HMM est trop avisé pour ne pas
s'en apercevoir d'avance. Il sent très bien
que le moment approche où tous les
hommes modérés devront se rallier au-
tour d'un gouvernement sanctionné par
les votes répétés du pays. Ce jour-là, la
coaliti''n des soi-disant conservateurs se
dissoudra. H ne restera plus, du côté des
droites, que les chfh trop compromis
dans les aventures réactionnaires pour
qu'on puisse croire à leur conversion ré-
publicaine. L'opposition constitutionneile,
la petite minorité turbulente dont le .P~
~M sera l'organe, continuera seule une
campagne impuissante. Quant aux véri-
tables conservateurs, c'ert-à-dire aux
hommes qui ne sont pas irrémédiable-
ment liés par leur passé, ils viendront
gfossir les rangs de ce parti républicain
modéré qui a réussi jusqu'ici à maintenir
la république dans la voie de la sagesse,
et qui poursuivra son œuvre avec le
concours de ses nouveaux adhérons.
Un journal moins ardent que le /?'aM-
paM, le ~oM, prévoyant aussi les mo- r
di6cations que le renouvellement du
Sénat apportera à la composition de la
haute Agsemblée, invite les constitution-
neb à éviter avec le plus grand soin
tout ce qui pourrait les compro-
niet're. à se teuir dans une position
expectante et à se réserver pour l'a-
venir. Nous ne contestons pas les
avantages qu'aurait cette habi!e con-
duite. N'e~t-eUe pas cependant un peu
trop prudente? Il y a des circonstances ]
où une hardiesse opportune vaut mieux }
que les temporisations les p!us sages en t
apparence. Puisque les constitutionnels i
du Sénat seront obligés de ~e séparer
dans deux mois au plus tard de leurs an- t i
ciens aIIieS~c feraient-ils pas mieux de
devancer les événemens et de se donner
le mérite de les avoir préparés? Nous les
recevrons sans doute à bras ouverts après
les élections sénatoriales mais comme les
nécessités politiques ne s'accordent pas
toujours avec les préceptes évangéH-
ques, il nous sera difEcUe de traiter
ces ouvriers de la dernière heure, venus
après la moisson, comme nous les traite-
rions s'ils nous aidaient à achever la tâ-
che que nous remplissons en ce moment.
Les occasions ne leur manqueront pas pour
rompre leur alliance avec les hommes pas-
sionnés qui cherehfnt à les entraîner dans
leur ruine. La première qui s'onrira sera
l'élection des trois sénateurs inamovibles.
Tandis que les droites leur présenteront
quelques candidats violons, quelques re-
fusés du sunrage universel et du suf-
frage du corps électoral sénatorial, nous
leur présenterons, nous, trois hommes
dont le talent, les services et le caractère
sont au-dessus de tout éloge. Qui donc,
parmi les constitutionnels, pourrait hé-
siter & voter pour M. de Montalivet, pour
M. André et pour le général Gresiey? Il
est également vraisemblable que les
droites, obéissant au mat d'ordre de
l'C/MMM et du .F~;Mp
que point que porte l'attaque, que ce soit
sur la question des processions, sur celle
du discours de Romans, sur celle des
contumax, ou sur celle des écoles, il est
trop clair qu'elle ne peut réussir. Pour-
quoi l'un de ces sénateurs que le joug
réactionnaire commence à fatiguer ne sai-
sirait-il pas ce prétexte pour monter à la
tribune et pour briser, au nom du patrio-
tisme et du bon sens, un lien qui n'a que
trop longtemps pesé sur tous les mem-
bres modérés de la coalition antirépubli-
caine ? L'heure des résolutions habiles et
vigoureuses a sonné. Nous souhaitons que
tout le monde le comprenne et que chacun
agisse en conséquence.
BOURSE DE PARIS
ètCtMre te 4 te8 Il, Ht
Comptant. 75 60.. 7S4S. <5.
Fin cour. 78 77 1,2 7560. t712 2
ae/o
Amortissable.
Comptant. 78 -830.30.
Fin cour. 78 4!! 7At/we/o ~:E~
Comptant 105 75 .tOS.75
to/w
Comptanmi 95 .«i.78. 20-/
Finconr.ll22!112 S. 20
PETITS BOURSE DU SOIR. 1
Emprunt S 0/0. 112 fr. Ci 1/.4, Ht fr. 971/2.
30/0. 7Sfr.60.
3 0/0 amortissable. Mh~2~
50/0 turc. lOfr.85,80.
Banque ottomane.. 497 fr.
Ftorina (or). 60'M.
Hongrois 60/0. 7i3/4.
Egyptiennes 60/0.. 286 fr., 283 tr. 62, 286 ff.
Russe. 8i 7/8, 13/16,13/16, 7/8.
TMt~MpMe p~ïv~e.
(Service tëlôgraphique de l'agence Havas.)
Rome, le S novembre.
Le nonce du Pape a Vienne, qui était chargé
d'ouvrir des négoci fions avec la Russie, a reçu
l'ordre de suspendre toute tentative dans ce sens,
l'attitude de la Russie ne laissant aucun espoir
d'arriver à un bon résultat.
On assure que le Pape publiera prochainement
une protestation contre les actes de violence
commis contre les catholiques de Pologne.
Le Vatican inquiet de la prépondérance pro-
bab'e de l'Eglise russe en Orient, est dispose à
faire des concessions aux Arméniens séparatis-
tes afin qu'ils se replacent sous l'obédience du
Papf.
Des instructions ont été envoyées dans ce sens
à Constantinopleau délégué apostolique MgrGras-
selli et & Mfr Hassoun.
Le Pape, désirant nommer a l'archevêché de
Dublin un prélat agréé par le gouvernement an-
glais, fera interroger confidentiellement à ce su-
jet le cabinet de Londres.
Rome le 4 novembre, soir.
Le JMWMo dit que les délégués italiens chargés
des négociations commerciales avec l'Autriche
sont prêts à artir, munis de toutes les instruc-
tions nécessaires. « M.us, ajoute cette t'euilie, on
attend que le gouvernement autrichien se soit
déclaré, de son côté. prêt & entrer dans cette der-
nière pha&e de nésociat.ions.~ »
Simia, le 5 novembre.
On assure que les troupes afghanes. en arri-
vant de Candahar et de Hérat (tribu des Pishi-
nis). déposent I"urMé dans les greniers deQuet
tah, craignant la confiscation par l'émir
II paraît que ce dernier est à Jellalabad. réso'u à
attaquer les Anglais s'ils continuent leurs prépa-
ratifs contre lui.
L'ultimatum anglais a été remis entre les
mains du commandant afghan à Ali-Musjid le
2 novembre.
Une copie aurait été envoyée immédiatement a
l'émir & Caboul.
Londres, le 5 novembre.
Le lieutenant-colonel Lloyd Lindsay, secrétaire
nnancier au ministère de la fuerre. a annoncé.
dans un banquet donné Abingdon. que l'u ti- °
matum adressé par le vice-roi des Indes à l'émir
d'Afghanistan demande le départ de la mission
russe en ce moment à Caboul et déclare a l'émir
qu'il ne doit pas former d'alliance avec la Russie,
mais observer une attitude de stricte neutralité.
Londres, !e 5 novembre.
Le 5/f!Mf7< annonce que MM. Smith et Stan
ley quittent aujourd'hui Chypre, en route pour
Alexandrie et Malte.
,Une dépêche de Calcutta.. adressée au N~a-
dard, dit que l'émir, dans sa réponse A lord Lyt-
ton, déclare qu'il a toujours apprécié l'amitié de
l'Angleterre. n)ais que s<'s désira n'ont pas pu se
réaliser par suite des fréquens changemens do
politique 'lu gouvernement des Icdes.
Après s'être déclaré tout prêt a conclure un
nouveau traité. Sheere-AIi nie l'existence d'une
alliance avec la Russie et déclare qu'il n'a
jamais invité la mission russe à venir à Ca-
bon'. <
Saint-Pétersbourg', le S novembre.
Le 7oM)'M< de &!M:
« L'ordre le plus complet règne dans la Roumé-
)io occupée p~r les Russes. Les autorités rus-
ses n'ont jamais encouragé la formation de ban-
des ou de comités. t.es officiers ne se sont n''i!e-
ment montrés disposés à prendre part au mou-
vement insurrectionnel. Il n'y a pas un seul
Russe parmi les insurgés de Macédoine.
Les Russes ne se sont rendus coupables d'au-
cune excitation.
f Le commandant en chef a renouvelé l'ordre,
aux autorités de la frontière, d'empêcher les ras-
sembiemens d'insurgés, et a recommandé aux
gouverneurs de surveiller les faits et gestes des
comités qui. du.reste, n'ont absolument aucun
caractère sérieux. &
Constantinople, le 4 novembre, soir.
Le porteur du firman garantissant la conven-
tion Cretoise récemment intervenue quittera
Constantinople dans le courant de cette semaine.
On signale un engagement dans les environs
de Serés, entre les troupes ottomanes et les Bul-
gares insurgés.
Ahmet Pacha, chef des rebelles du Kosan, a
été exilé à Tripoli.
Constnntinople, le novembre,
Par suite des mesures prises par la Porte et de
l'encouragement moins ostensible de la part des
Russes, on commence a espérer que l'insurrec-
tion de Macédoine n'aboutira pas.
La commission européenne qui siège & PhiUo-
popnli a refusé de recevoir la pétition des Bul-
gares.
Athènes, le 4 novembre, soir.
La Chambre a repoussé, par 88 voix contre
79, une proposition du nouveau ministère, ten-
dante à la prorogation des travaux parlemen-
taires.
Les nouveaux ministres ont immédiatement
fait parvenir leur démission au roi.
Vienne. le 4 novembre, il h. S m. soir.
C~M~e ~M .D~M~. Le gouvernement an-
nonce la présentation d'un projet de loi relatif &
l'annexion du port de Spizza, et dépose le traité
de Berlin sur le bureau de Chambre.
Le président déclare que ce document sera im-
primé et qu'il suivra la filière réglementaire.
La Chambre commence la discussion de t'A-
dresse cette discussion sera continuée demain.
Madrid, le 4 novembre, soir.
M. Canovas a lu au Sénat un projet de loi re-
latif aux élections sénatoriales dans l'île de
Cuba.
La Havane élira trois sénateurs les autres
districts en éliront deux seulement.
Le nombre des sénateurs de l'ile sera ainsi
porté à i6.
Alexandrie, le 4 novembre, soir.
A !a suite de la réélection de M. Lapenna
comme président de la Cour d'appe), tous les as-
sesseurs commerciaux au tribunal international,
à l'exception de deux, ont annoncé leur intention
de donner leur démission.
New-York, le 5 novembre.
Aujourd'hui ont lieu dans trente Etats de l'U-
nion les élections des membres du Congrès et
des fonctionnaires.
Londres, le *i novembre.
La commission anglaise de l'Exposition inter-
nationale, qui doit avoir lieu en i87H en Austra-
lie, s'est réunie aujourd'hui. E'te a donné son
adhésion a cette Exposition et a nomm un re-
présentant spécial chargé de surveiller les in-
térêts des exposans français.
La commission a donné à entendre qu'un vais-
seau de guerre sera mis à la disposition des ex-
posans pour le transport de leurs produits.
Londres, le 5 novembre.
Les journaux anglais publient une dépêche de
Sydney, datée du 29 octobre, annonçant de nou-
veaux assasinats dans la nouvelle-Calédonie.
Une dépêche reçue directement de Sidncy, et
qui est d'une date plus revente, fait supposer que
les faits dont parlent les journaux anglais re-
montent à une date antérieure au 14 octobre.
Voici cette dépêche
« Sydney, le 2' novembre.
& La Loire est arrivée à Nouméa le 25 octobre.
» Il y a encore quelques bandes dans l'arron-
dissement de Bourail, mais aucun nouvel assas-
sinat n'a été signalé depuis celui du nommé
Lambert et de sa femme, qui ont été surpris, le
H octobre, dans une maison Mnlëe.
x- Les Canaques ont depuis longtemps renoncé
à attaquer nos postes militaires, et ils n'ont pas
tué un seul de nos soldats depuis t'affairo du
colonel Passebosc.
Le calme le plus complet règne dans tous les
autres arrondisscmens de la Nouve)!e-Ga)édonie
)) La situation a paru assez améliorée pour que
le gouverneur généra) ait ju~é inutile de retenir
le fs~. Ce navire a quitté Nouméa le 28 octo-
bre, retournant en France. »
Il vient de mourir en Irlande un homme
qui a rempli un rôle important dans l'his-
toire du pontificat de Pie IX, et par con-
séquent dans l'histoire généralede l'Eglise,
et c'est à ce tiire que nous voudrions
dire quelques mots de Mgr Cullen, cardi-
nal-archevêque de Dublin.
Nous avons déjà dit que Pie IX avait
été, dans le vrai sens du mot, un grand
révolutionnaire, et qu'aucun Pape, depuis
bien des siècles, n'avait accompli d'aussi
grands changement dans la doctrine et
l'organisation de l'Eglise. Nous laissons
de côté les nouveaux dogmes, l'Immaculée
Conception et I'infai!libilité nous voulons
seulement parie:' ici de questions d'his-
toire, d'organisation et de diseip)ine.
Dans cet ordre, une idée principale a
-dominé depuis trente ans toute la politique
de Rome, celle de centraliser et d'unitier
l'Eglise, et d'éteindre tout ce qui pouvait
ressembler à des Eglises nationales. Le
rouleau du nivellement a passé, non
pas même sur les doctrines, mais sur
les traditions, les usages, et jusque
sur les liturgies des Eglises de tous
les pays. On se souvient de la guerre
implacable laite & la vieille Eglise gal-
licane, qui n'est plus désormais consi-
dérée que comme hérétique, et l'on sait
~ous les anathèmes dont a été frappé le
catholicisme libéral aujourd'hui réduit en
pou'-sière.
Les uns après les autres, tous les évê-
ques de France ont fait leur soumission,
quelques uns la mort dans l'âme les der-
niers murmures, les dernières résistances
ont cessé; la paix règne dans la chré-
tienté, une paix dout on peut dire Ubi
~CK~?MM /?
tion et d'unification a été poursuivi avec
une infit-xible persévérance dans le monde
entier; et, dans toutes les Eglises ratta-
chées à l'Eglise de Rome, toute idée d'in-
dépendance nationale et d'organisation in-
dépendante a été impitoyablement écrasée.
En Angleterre, depuis la Rëformation.
les catholiques étaient gouvernes par de!-
prèfets apostoliques qui étaient les chet'-
du clergé loral. Nous avons ass' z sou-
vent rappelé comment, il y a vingt-cinq
ans,~ le Pape avait partagé l'Angleterre
en provinces, avec des archevêques et
des évêques, et avait choisi pour premier
primat un prêtre qui avait passé une
grande partie de sa vie à Rome, y avait
été initié à la nouvelle politique romaine,
et l'avait ndèlement et énergiquement ap-
pliquée.
Le prélat irlandais qui vient de mourir
avait été, lui aussi, élevé à Rome. Dans
ces temps-là, les jeunes gens d'une cer-
taine classe et d'une certaine fortune qui
se destinaient aux Ordres allaient faire
leurs études dans les séminaires du conti-
nent, soit en France, soit en Espagne, soit
à. t~ome. Gulfen resta et vécut à l'ombre
du Vatican il y fut imbu des nouvelles
doctrines de centralisation, et, quand
il fut bien armé en guerre, Pie IX le
plaça d'embué sur le siège archi-
épiscopal d'Armagh, premier siège d'Ir-
lande, qui venait de devenir vacant.
A rette époque, l'Eglise d'Irlande était
encore plus indépendante que l'Eglise
gallicane d'autrefois elle était une sorte
d'Eglise représentative et élective. Le
clergé constituait un corps électo-
rai pour la nomination des évê-
ques, une liste de trois candidats
choisis au scrutin était présentée au
choix de la Cour de Rome. A la
mort du précédent archevêque d'Ar-
magh, le Pape frappa un grand coup qui
mit en pièces cette organisation trop li-
bre. Il ne tint aucun compte de la liste qui
lui était présentée et donna directement
le piège à Mgr CuDen. Il y eut bien
quelques protestations, mais elles furent
étouffées sous la règle qui désormais ré-
duisait l'Eglise au sitence. Depuis ce mo-
ment, le nouvel archevêque fut l'instru-
ment infatigable de l'œuvre de Rome et
acheva d'éteindre les derniers vestiges de
l'ancienne constitution ecclésiastique de
l'Irlande. Le clergé inférieur, le clergé
paroissial fut annihilé, et il n'y eut plus
d'autre consigne que celle qui venait di-
rectement du Vatican. C'est pourquoi
on a rappelé, à propos du cardinal
CuUen, le mot bien connu de M. le cardi-
nal de Bonnechose dans le Sénat de l'Em-
pire f
effet, l'état du clergé dans le monde
entier; il est romain avant d'être fran-
çais, ou anglais, ou irlandais, ou alle-
mand. Le long et ardent pontificat de
Pie IX a été consacré à cette œuvre de
nivellement; l'ultramontanisme est par-
tout triomphant, et, quand Pie IX est
mort, nous avons été fondé à dire
qu'il avait fait de l'Eglise une vaste So-
ciété internationale qui dépassait l'idéal
des plus grands socialistes.
JOHN LEMOINNE.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés)
a La Chambra vient de perdre quatre heures
à entendre M. Paul de Ca~agnac, et i'on
n'est pas au bout; jeudi, il reprendra son
discours. Quatre grandes heures n'ont point
suffi à M. Paul de Ca~sagnac pour defeHdre
son élection; il est vrai qu'il n'a eu garde de
se défendre; il a attaqué, il a accusé, dé-
noncé, conspué avec une audace de calom-
nie, une verve et une furie dans l'invective
qui passe certainement tous les modèles du
genre vitupératif. Je ne crois pas que ch<~z
nous on eût poussé encore au~i loin l'ou-
trecuidance à une tribune parlementaire.
Noua ne commettrons pas la faute do ren-
dre compte de ce discours encore inachevé.
Ce serait y faire beaucoup d'hor ueur et avoir
l'air de prendre bien au sérieux ce prodigieux
/ac
AoM~M ont été épuisées tour à tour, où
les coltëgues de M. de Citssagnac, les mem-
bres du gouvernement. et avant tous,
M. le Maréchal do Mac-Manon, ont été rail-
tés et vilipendés, avec une licenc" in-
croyabie. A ce débordement. M. le présidenr
et la gauche o.it oppose beaucoup d<' modé-
ration, de dignité, de longanimité et, à
la vérité rarement la patience d'un prési-
dent et d'une majorité a été soumise à u~~
épreuve aussi pénible.
!) Cedisf'oursaété toute la séance. On s'atten-
dait à du brmt.à du scandale. Aussi !af<'u)e des
curieux encombrait les tribunes, les escaliers
et les portes de la Chambre. L'ordre du jour
appeilf l'examen de t'élection da M. Paul de
Cassagnac, élu dans l'arrondissement de Con-
dom (Gers). Le rapporteur du '{" bureau,
M. Le Provost de Launay pèr' conclut à Idation c'tMt un membre de la droite; mais il
y a un autre rapporteur, le vrai rapporteur,
celui de ta commission d'enquô'e. M. Crozet-
Fourneyron. M. de Cassagnac n att. nd point.
comme hier M. Alfred Leroux qu'on ait
attaqué son élection. Le voici à la tribuQt
<~vec une liasse de papiers. Il y a bien de i'é-
tudf, bien de i'apprôt.–si nous parlions I. lan-
gage do M. do C~ssa~nac, ce que M. Descha-
net appe ait aujourd'hui môme, dans une
interruption piquante, la ~x~Mg c~ nous
dirions il y a bien de la ~OM.– dans les proce-
dés oratoires du rédacteur en chef du
Les imper~necces derépUque avaient évidem- <
ment été p éméditées ion~u ment. M. P
pris la précaution de se munir de pièces 1
écrites pour appuyer s~s répliques et enve- ]
nimcr les incidens. Après s'être redressé, f
avor tiré ses manchettes, qu'on nuu-' par- (
donne ça détail, c'est son geste oratoire, )
il commença par remercier la Chambre de ce
qu'eue estrésolued'avance à l'invalid<'r.<( Vous
') medeviez.dit-il cethonneur,etcethommage
Bàlahaineimmuabie, à la répugnancein-
? vincib!" que je n'ai jamais cessé d'éprouver
B pour c-~tte helfe forme de gouvernement
') qui vou'=! est chère, pour votM républi-
q~e. )) Nous citons à peu près textuelle-
ment cet exorde; et maintenant, que dire du
teste? On ne résume point des diatribes, on
n'analyse point des provocations, on e e
peut suivre des argunaens qui ne sup-
portent pas l'examen. Qu-De raison pé-
'emptoire.quel fait positif et certain M. Paul
de Cassagnac a-t-il produit pour sa défense? '?
11 est vrai q~'il n'y songeait guère, et nous
pouvons définir son discours par ce simple
mot d M. Grévy « Votre élection est la
< seule chose dont vous n'ayez point parié. ))
s Le rôle du président était en tout cela
singulièrement délicat. S'il arrêtait l'orateur
d
St-s moyens de défense et, d'autre part, com-
ment laisser passer ce-< incroyables attaques
cfntro le Président de la république, contre
le gouvernement, contre la gauchf, contre tel
ou tel membre de la gauche, contre tout 1<
monde? Par deux fois M. de Cas~agnac a pris
à partie M. le Maréchal de Mac-Mahon, s'est
é'igeenj.jsticierdu 16 mai et du 13 décembre.
Hier, )1 avait lancé uue interruption qui lui
avait valu un rappel à l'ordre « I) n'y a ri n
e entre lui et nous depuis son jNS ~M~e. e Nous
citons le mot, qu'il n'a fait. que développer et
paraphraser aujo ird'hui. Il y a eu alors un"
scène que nous renonçons à décrire chaque
épigramme. chaque nuance dédaigneuse de la
voix~ et du g-'xte. chacun des passages
qu'il' lisait du Message du 16 mai ou du
Manifeste était souligné par les ap-
piaudissemens furieux de la droite. Ç'a
été le premier et le principal incident;
nous ne pouvons énumérer tous les au'res,
nous n'en nuirions pas il faudra lire le
compte rendu sténographique de cet:e
étrange séance on y verra M. Paul de Cas-
sagnac rappelant par ex mp e,–je choisis les
traits au hasard, tout ce (,'u'il a eu à souffrir
à la Chambre a dans sa foi relieieuse. x
(Bruyans éclats de rire.) Vous il. z, Mes-
t-i'urs! Mai-, j aime m)eux être ce que jf suis
que suivre hypocritement à l'église Garoier-
Pagès, etc. On I' v~rra rfDdant hommage à
M. de Brcgiie a qui aurait voulu, lui, hiter jus-
qu'au bout c; raillant la commission d'enquête
qui, dit-il, « s'est promenée dans les Pyre-
s nées à ses frais, avec l'argent ae son indem-
» nité. B Car on ne paie poiut aux députés dont
l'élection est contestée )eur indemnité m<*n-
sueM", et voici un an que ce régime dure Un
point St-nsible, e sur lequel l'oratfur s'est long
temps arrêté. Oa le verra enfin tirant à bout por-
tant sur la gauche, dans les incid~ns Marion et
Bonnet-Duverdier; sur M.Lepère–qui a repti-
qué avec dignité et vigueur; sur M. de Dou-
vilie MalHefeu et ~es anciennes circulaires; bur
le rapporteur, M. Crozet-Fourueyron, et ce
qu'il lui ptal~ d'appeler a sa conduite pen-
f dant la guerre o; sur M. SpuUer, membre
de ta commission d'enquête sur le sous-
préfet de l'arrondissement de Condom; sur
M. Gambetta qu'il a d'abord accabié de se~
mépris pour 1 exalter à la 6n et le glorifier
comme le seut homme intelligent do la
Chambre ot de la république. Dire com-
ment tout cela se tenait ensemble et pour-
quoi ceia venait, et à propos de quoi, nous
n'en savons rien, ni' l'orateur lui-mefne.
Et quelles expressions! quelles attitudes!
Mais quoi t il s'agissait de faire parler de
soi, a dans le pays qui m'écoute o, de sa-
tisfaire à cette humeur puériie, préten-
tieuse et tapageuse, qui est la raison d'être
du talent de M. Paul de Cassagnac il fal-
lait enfin gagher du temps, faire remettre
à jeudi et il y a réussi. Nous sommes
sortis très las de cette séance, fort dégoûtés
et un peu tristes. Avoir passé une journée et
devoir en passer une autre encore pour écou-
t'r ce qui n'est eu réalité qu une longue in-
sulte 1
? B.-V. ? »
On se rappeUe que les Chambres ont voté,
avant la prorogation du mois de juin, une
loi qui é eve dms une notable proportion les
pensions des ofucit:rs et fonctionnais s assi-
miles de l'armée de terre.
Comme les tarifs des pensions des deux
départemens de la guerre et de la marine
présnnteut des fixations identiques pour les
grades correspondans, on avait songé un
instant à rendre la loi de l'armée de terre
applicable aux officiers des diil'ôr. ns corps de
l'armée de mer; tel était l'objet d'un am n-
d~ment qui avait été présenté à la Chambre.
Mais, eu raison des dépositions spéciales qui
régissent le personnel de ta marine, il a paru
necess.u'e d'agir aujourd'hui ainsi qu'où l'a-
vait fait fn 1831 et en 1861, c'.bt-a-direde
préparer pour ce personnel un projet de loi
di:-ti.ct.Lt:sar'icieadeceprojet, qui a été
distribue la semaine dernière aux dép jté-
sont conçus & peu prè~ dans les mômes ter-
mes que'ceux de la loi coucernant l'armé-
de terre. Le tanf comprend, comme c"Iui qui
est en vigueur actuellement, tous ]e-. of8-
ciers, les assimilés et autres fonctionnaires
des corps de l'armée de mer.
Tou efois, d'après le nouveau projet soumis
à !a Chambre par l'honorable ~nural Pothuau,
ministre d-! la marine, ies fonctionnaires ne
participant dans aucun cas au service acttf
propreaient dit ne s~nt pas traites absoiu-
m'-nt dé la môme manière que les ofucier-s et
assimilés.
Ce nouveau projet, pour l'examen duquel la
Chambre des Députés vient de nommer une
commission spéciale, se compose des neuf
articles qui suivent
« Art. f' Les pensions de retraite des of-
(Iciers, des assimilés et autres fonctionnaires
des divers cor;-s de la marine sont fixées con-
fermement au tarit' annexé à la présente loi.
» Art. 2. Les officiers et assimilés do tous gra- .i
drs compris dans la première seoion du tarif de t
ta présente loi resteront, après teur mi
<'t des cotontes qui pourra leur donner un emploi <
de ieur grade ou d'un grale supérieur dans la <
réserve de t'armée de mer pour le service des
ports ou des colonies. Ils demeureront soumis, t
pendant ces cinq années, aux lois et règlemens <
inititaiMs.
» Art. 3. La pension des officiers dont la ré-
forme pour infirmités incurables est pronon-
cée conformément à. t'articleti de la loi du 19 mai t ]
]834, sur l'état des oSiciera, est ûxée d'après le
tarif déterminé par l'article 1" de la présenta
loi.
)) Ar! 4. La retenue opérée au pront de la
Caisse des Invalides, sur la solde et les acces-
soires de solde des officiers, des assimilés et au-
tres fonctionnaires, sera portée de à 0 u a é
compter du premier jour du mois qui suivra la
promulgation de la présente loi.
Art Les prisions de retraite des fonction-
naires coloniaux dénommés dans le tarif annexé
a la loi du .6 juin <86t continueront à être réglées
suivant ce tarif, et la retenue que supportent
lesdits fonctionnaires restera fixée à 3 n/
~Art. 6. Le nouv au tanft-t'ra appliqué à tous
les officiers, tes assimilés et autres funct-onnairt'a
qui seront admis à faire valoir leurs droits à la
retraite, à dater de la promulgation de la présente
loi. Il sera également appliqué à tous les officiers,
les assimilés et autres fonctionnaires dont les
pensions ne seront pas inscrites au moment de ia-'
dite promulgation.
» Art. 7. Chaque année il sera communiqué aux
Chambres un tableau indiquant les liquidations
de pensions nouvelles qui auront été <'n~ctuées,
et les extinctions qui se seront produites parmi
les pensionnaires dans le cours de l'année précé-
dente.
& Art. 8. Un crédit annuel de 2KO,OOf fr. sera
inscrit au budget de la Caisse des Invalides pour
venir en aide aux pensionnaires placés sous la
régime de la loi du M'juin 186t.
)) Un règlement ultérieur déterminera le chiSTre
des aDocations à attribuer selon le grade et Ia'
situation du pensionnaire.
& Ar~. 9. sont et demeurent abrogées les dis-
positions contenues dans le deuxieme paragra-
phe de i'art.iclu l" de la loi du -26 juin t86' et
suivant lesquelles les pensions des vice-amiraux
et contre-amiraux, ainsi que celles des fonction-
naires qui leur sont assimilés pour la retraite na
pourront en aucun cas excéder la ~otde a~ tri-
bune selou le grade aux officiers généraux dans
le cadre de réserve.
Sont également abrogées, en ce qui concerne
les offioers. les assimiiés et. autres fonctionnai-
res. les dispositions que renferme l'article
Les onze députés élus commissaires pour
examiner le prnj t présenté par' l'honnr.ible
amiral Pothuausont MM. La Vieill", Hovius,
Favand. le général de Chaua~, de Gaste. An-
tonin Proust (l'un ne< auteurs, avec M. Gam-
be'ta.. de la proposition rotative aux peu i~ns
dfs of6ci<-rs et assim)lt-s de l'armée du terre
devenuf loi), Versigoy, Riotteau, 1~ comte do
Roys. Ratier et le vice-amira Toucbard.
~C.'tte commission s'est constitu e aujour-
d'hui avant L< séance publique en nommant
M. Rati.r président, et M. La VitdUe se-
crétuire.
D'aprÈs les opinions qui ont été échangea
entre les co -nmissaires, quelques uns de ces
dernu-rs s~mbtt'nt trouv*;r)t' projet incomplet
en ce qu'il ne compren'i qu'une partit'fonctionnaires inférieurs d.- la marh e. Qu' 1-
ques c' mmi-snirf~ d~ireraient at-ssi qu'on
étendît à tous tes ofn';ie)s et fonetiom aires,
sans distinction, It; béuéficf du cinquième de
la pr'nsion âpres dot~ze ans de grade.
Cette double npiuion a té soutenue très
~n~rgiquemt-nt par MM. Ratier, député de
Lorient, et LaV~eiile, député d~ Chetbourg.
La huitième commission d'initiative par-
lementaire que la Chambre des Députe~ a
nommée hhr dans ses bureaux s'est <'on-
8'ltufe aujourd'hui. Elle a ein presidt'nt t
M. Henri Giraud, et secrétaire M. Camjlie
Sée.
Il y a quelques jours, M. Btacbèro, député
de la 1~ orconscription de Largentière (Ar-
dè ne), a. déposé une proposition ayant pour
Objet d'ouvrir au n.inistre de rint~rieurun
crédit de 130,000 fr. pour secours ;'uxiuotjd6s
d~ la ville et. de l'arrondissement dt! Largen-
tière.
MM. le baron Boissy-d'An~as et Seignobns
députés de Tournon; ChataoMt et Oeizai
df-putés de Privas, et M. Vaschatde, député
de la 2° circouscrtption de Largentière, vien-
nent de préseu'er l'am ndem~nt suivant
<: Porter le crédit à mU!ion pour être distri-
bué, entre les départemens inondes, proportion-
neUoment à l'étendue de leurs désastres. »
On nous écrit de Madrid, le 3 no-
vembre
L'instruction de la cause criminelle mo-
tivée par l'attentat commis contre la per-
sonne du roi a été conduite avec une ex-
trême rapidité. Le ministère pub ic a qualifie
le crime de régicide manqué, av. c la circon-
stance aggravante de préméditation. L'ac-
cusé Oiiva n'ayant pas voulu prendre de dé-
fenseur. le tribunal en a nommé un d'ofGce.
Cet avocat a immédiatement demandé la ra-
tiacation des témoignages relevés dans l'in-
struction, et une enquête médicale à l'enet de
prouver que le prévenu n~ jouit pas d- ses fa-
cultés mt-ntales. Il est probable que l'affaire
sera appelée à l'audience dans queiques
jours. On ne connait jusqu'à présent au-
cun complice à Oiiva, bien qu'on ne puisse
exptiquer la disparition du pistoiot qui
a servi au crime. Cet individu n'a jamais été
afËiié à l'Internationale, comme on l'a sup-
posé d'abord; il a seulement fait partie
d'une Société coopérative d'ouvriers. Les
détails que je vous donn" ci-après sur ses an"
técedens seaibie~.t in-iiqu'r que, dégoûte de
i't-xis!ence, il L'a. pas eu la résolution de se
suicider, et que, sous l'~Quence s~n.s dou'e
d'une exaltation d'esprit, il a eu r. cours au
oirne pour arriver
célébrité, est né a Cabra, petite ville df~ la
province de Tarra~Ot.e, le 1H novembre I8SS
il n'a donc pas vingt-trou ans révo-
lus. Son père et sa mère h:'bit nt encore cette
SocaUté et ~ont de très honnêtes gens qui
vivent des produits de leur patrimoine et
jouissent, dans l~pays.d'une grande considé-
ration et d'une grande es'fme. Aujourd'hui,
it !eur reste six ecfans, quatre fl"es et d~ux
garçons, dont t'ainé est un commerçant très
honorable de Tarragone, et dont le sicond est
Juan Oliva..
s Ce dernier, auquel ses paréos voulaient
faire donner une bonne éducation littéraire.
fat placé à l'institut de la province et y suivit
les cours de latin et d'efpagaoi;m~is lise
dégoûta bientôt de ces étude-, et passa aux
cours de mathématiques. D'un caractère in-
sociable et rebelle, il n'arriva à rien de sé-
rifux et se décida, à ne pas ponr.-uivre sea
études, bibn que les professeurs reco~ussent
en lui certaines dispoi-i'ions. H entra succes-
sivement dans un atelier de sculpture et dans
une imprimerie, où il ne resta que fort peu
de temps.
Otiva avait un grand amour pour la lec-
ture d'ouvrages littéraires et de journaux `
politiques à nuane<-s avantée. Ses idées
étaient tellement exagérées, qu'il considérait
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.37%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Aquitaine Fonds régional : Aquitaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Aquit1"Ordonnance du roi, concernant les dragons garde-côtes de la province de Guyenne. . Du 21 octobre 1758 /ark:/12148/bd6t54203974m.highres Règlement en interprétation de celui du 13 août 1757, concernant les milices garde-côtes de la province de Guyenne . Du 21 octobre 1758 /ark:/12148/bd6t542039736.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k460613k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k460613k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k460613k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k460613k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k460613k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k460613k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k460613k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest