Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-31
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Description : 31 octobre 1878 31 octobre 1878
Description : 1878/10/31. 1878/10/31.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
JEBMSi OCTOBRE
'"J~
ON S'ABONNE'
rue des Prêtres-Saint-Germaîn-l'Auxerrois, <7.~
pmx mB JLABOIWÏWEMEMTF
Trois mois. Six mois. Un an.
Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr..
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186, Strand, W. C. VoYidon.~
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JMJMAL BES DEBATS
FÛHTIQUES ET UTTËKAMES
JECM5I MMBM
f i878
ON S'ABONNE r
en Belgique, en Italie,
dans lo Lu~e~ourg, en Turquie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
en Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le~
régences/du Maroc et de la Tunisie,
ehChineetauJapon,
au moyen d'une valeur payable & Paris ou de
mandats-poste, soit internatMDau'x, soitirancais,
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chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
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Les annonces sont reçues
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.t..
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renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du JournaL
PARIS
MERCREDI 30 OCTOBRE
S'il fallait ~ne nouvelle preuve de la.
connivence plus ou inoins spontanée de la
Russie dans l'insurrection de Macédoine,
le journal le .~Vo~ nous la fournirait au-
jourd'hui. Notre confrère le Temps a em-
prunté à un journal bulgare qui peut être
considéré comme l'organe ofBcieux des
Russes en Bulgarie, la~~M, de nom-
breux appels a la révolte, rédigés en
prose et en vers « Que dire de la Macé-
? doine, s'écrie un simple prosateur, cette
)) portion inséparable de la Bulgarie? Que
)) dire de cette sœur infortunée de la Bul-
M garie,. que le Congrès de Berlin a
a injustement laissée sous le joug?
B La Macédoine avec une popula-
? tion principalement bulgare, ne reste-
)) t-elle pas livrée aux Turcs, privée de
B toute protection? C'est à peine si la
M population bulgare de la Macédoine a
N pu supporter la tyrannie turque jus-
)) qu'au moment de la guerre qui, elle
? Fespérait, devait faire lever, pour elle
? aussi, l'aurore de la liberté. Mais hélas! 1
a succédé pour elle la plus funeste des
a périodes, etc. Et un poète de Tatar-
Bazardjik, prenant immédiatement la
parole après l'auteur des lignes précéden-
tes et s'adressant directement aux Macé-
doniens, ajoute « Saluez l'étendard sa-
M cré de la délivrance Reçois, ô patrie,
o l'hommage de tes fils Levez-vous,
N le iusil et l'épée à la main! 1 Jurez au-
jourd'hui de mourir pour la patrie et
? courez aux armes en poussant tous ce
M cri: Ou vivre libres comme nos frères,
s pu périr jusqu'au dernier N »
Mais ces provocations enflammées~ ces
cris de guerre et d'insurrection pouvaient
être mis sur le compte d'un excès de zèle
des autorités russes en Bulgarie. H n'est
pas rare de .voir les agens de la politique
moscovite dépasser leurs instructions et
compromettre à plaisir leur gouvernement
e~l t'entraînant dans des aventures où il
se laisse d'ailleurs glisser ~ans trop de
peme lorsque le succès devient probable.
H était facile d'expliquer le langage de la
j~M-~M de manière ne pas contredire
directement les affirmations du prince
Lobanou protestant en termes officiels
contre la révolte. Ce qui serait plus
difficile, ce serait de donner une ex-
plication du même genre à l'article
que vient de publier un journal aussi
habile, aussi prudent, aussi diplo-
mate que le ~Vo?' Le ~Vo~ ne dés-
avoue pas les insurgés de Macédoine bien
au'contraire, il prend prétexte de leurs
actes pour attaquer le traité de Berlin et
pour indiquer que ce traité devra rece-
voir, dans l'application, des modifications
profondes. Il se moque de « l'écran de
baïonnettes au moyen duquel le Con-
grès a cru pouvoir scinder en deux la
Bulgarie telle que l'avait tracée le traité
de San-Stefano; il raille les lauriers de
l'Angleterre « fabriqués avec des papiers
M'âe protocoles H il oppose ironiquement
la politique des faits, la politique réaUste
à celle du droit écrit et des conventions I,
internationales. L'Europe s'est trompée
en décrétant la formation d'une Roumélie
orientale, cette «création artificielle de
» lord Beaconsueld. » II faut donc
chercher aujourd'hui « à pallier ce
a que les stipulations de la diplomatie
? ont eu de vexatoire, d'anormal et de fac-
M tice a, sans se préoccuper de l'ee/M-
~? tionnelle, basée sur des réalités, et non
? sur des mirages et des expédiens, dit le
o J~o~ en guise de conclusion, profite-
o rait:&"tous les intérêts, car c'estle pro-
pré des solutions vraies et justes. Le
M fantôme de la question d'Orient n'est pas
M 4e ceux que l'on conjure au moyen de
? quelques exorcismes diplomatiques.
D Nous ne nous lasserons pas de le
B répéter à chaque phase critique de cette
M question ce n'est pas trop de l'accord
a énergique de toutes les grandes puis-
B sauces pour venir à bout d'uu problème
M aussi complexe, aussi redoutable; si,
? au lieu de cet accord, prévalent iudé6-
? niment l'antagonisme et la rivalité chez
t) les premiers représentans de la civi-
? lisation, l'Orient deviendra une arène
s permanente d'anarchie et d'extermi-
B nation, n
Est-ce clair? Peut-on dire plus nette-
ment eue si l'Angleterre continue à s'op-
poser aux entreprises de l'ambition russe
en Orient, les révoltes succéderont aux
révoltes, les guerres aux guerres, jus-
qu'au jour du triomphe déjEnitif de la po-
litique slave? C'est ainsi que parlent, quel-
ques mois après le Congrès, les or-
ganes les plus modérés de la politique
russe; et tandis qu'ils adressent à l'Europe
ces menaçantes objurgations, les poètes
de Tatar-Bazardjik crient aux habitans de
la Macédoine, .qui s'empressent d'obéir à
leurs conseils.: Levez-vous, le fusil et
répée a !a main Nous n'avons pas be-
soin de tirer la moralité d'éyënemens trop
faciles à comprendre: Une dépêche de
Constantinople nous apprend que les dë-
négations–4~prmce LobanoS' n'ont
~pas convaincu la Porte de la parfaite
innocence des Russes et de leur neutra-
lité absolue en présence de la révolte de
Macédoine. Nous le croyons sans pëtne.
Tous ceux qui lisent ou la J~~M ou
le 2Vo~, ou un journal russe quelconque,
partageront l'impression de la Porte. La
Russie n'a pas renoncé à prendre sa re-
vanche du Congrès de Berlin. Reste à sa-
voir si l'Europe lui permettra de rogner
morceau par morceau un traité que tou-
tes les puissances ont signé et qui est
placé sous la sauvegarde des plus grandes
puissances.
Les élections qui viennent d'avoir lieu
en Suisse sont en quelque sorte la ré-
sultante et le complément du plébiscite
par lequel le peuple de Genève avait in-
fligé à son gouvernement un premier
échec. Les radicaux autoritaires qui exer-
çaient depuis plusieurs années le pou-
voir avaient fini par fatiguer le pays de
leurs prétentions tyranniques. Se regàr-~
dant eux-mêmes comme l'incarnation de
la liberté, ils croyaient naïvement que.
le seul régime libéral était celui où ils
pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient.
On se rappelle avec quelle impru-
dence ils ont déchaîné sur la Suisse
les plus fâcheuses querelles religieu-
ses. Il faut espérer que l'apaisement
se fera désormais. M. Carteret 1 du
moins, n'imposera plus aux conscien-
ces lejoug de sa propre autorité, aussi in-
tolérante que l'autorité ultramontaine.
Après tant d'inutile agitation, la Suisse a
besoin de calme et de tranquillité d'esprit.
« Puisse », s'écrie le .7o~M<~ ~eM~ce en
saluant la nouvelle députation genevoise,
« puisse la vraie Genève, la Genève libé-
H raie, non pas celle qu'on gouvernait
a comme un couvent de nonnes, faire en-
H tendre sa voix trop longtemps oubliée
!M dans les conseils de la Confédération »
BOURSE DE PARIS
CMtntre i< 29 ie30 H 'Comptant. 74 80.. '!S2S.'Fin cour. 749$. 7SM.30.
BQ/0..i't<(:t;t.tAmortissable.
Comptant. T! 68 78 .9!
;Fmcour.7"!Ml/2 779&371/2
àt/!
Compta.ntl0490. 10478 '~B
'?0/0
Compttmm2M.H290.~ .40.
Fincour.H2B21/2H290.371/2
1 i:7
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112fr.72,0,80..
S 0/0 turc. 10 fr. 85, 80.
Banque ottomane.. 458 fr. 75. 458 fr. t2, 458 fr. 75
Egyptiennes 6 0/0.. 285 & 285 fr. 621/2.
Notre correspondant de Berlin nous
adresse le télégramme suivant
~La Biète commerciale (Z~K~Ma~avote
aujourd'hui, par 64 voix protectionnistes con-
tre 40 voix libre-échangistes, une Résolution
par laquelle le gouvernement est prié d'insti"
tuerun Sénat économique sur le modèle du Con-
seil supérieur du commerce, de l'industrie et
de l'agriculture français. Bien que le BaM~<~
ne soit qu'une représentation incom-
plète de l'industrie et du commerce alle-
mands, on attribue à ce vote une certaine
importance; il fait voir le terrain que gagne e
le mouvement protectionniste aujourd'hui
favorisé par,le gouvernement, n
TéMgt'apMc privée.
(Service télégraphique do l'agence Havas.)
Simla,le29 octobre, soir.
Le begum de Bhopal à offert de mettre son
armée à ta disposition de l'Angleterre.
Les troupes de Bhopal prennent volontaire-
ment du service militaire pour te compte du gou-
vernement indien.
Londres,lo30octobre.
On télégraphie de Simla au 2)s~y .V a Le gouvernement anglais a décidé d'adresser
une nouvelle lettre à l'émir. lui expliquant les
conséquences qui peuvent résulter de son refus
de recevoir la mission anglaise.
& Ghotam Hussein, qui a quitté Simla, est très
probablement porteur de cet ultimatum. »
Une dépêche de Vienne, reçue par le Afo~M~
~M~tMA dit que M. de Bismarck soutient éner-
giquement le comte Andrassy et est opposé a
ta nomination de M. de Beust à l'ambassade de
Paris.
Actuellement, l'empereur serait hésitant.
Ledépêche suivante:
a On croit ici que 1'aHiance entre la Turquie et
l'Angleterre est un fait accompli. &
Des dépêches particulières rec.ues de Berlin di-
sent que le général Lomakine, a la tête d'une ex-
pédition, a quitté la côte est de la mer Caspienne,
se dirigeant sur Merv.
Lé .KofHMt~ -Poï< dit que cette expédition
a pour mission de punir les maraudages auxquels
se livrent les habitans.
D'après une dépêche de Berlin reçue par le
TtMtersbourg )a cause du retour des Russes dans le
voisinage de Constantinople.
Lord Odo Russell retourne à Berlin.
Le ;TMHM publie les deux dépêches suivantes
dentiettement attiré l'attention de l'Autriche sur
l'état des aH'aires de la Turquie mais elle n'au-
rait pas encore fait de tentative directe pour
amener une action commune des puissances,
quoiqu'elle ait déjà agité la question~ Saint-
Pétersbourg. »
« Constantinople, le M.–L'occupation roumaine
do la Dobrutscha n'est pas encore un fait accom-
pli. Les Russes font des préparatifs pour prolon-
ger leur séjour dans cette province.
Constantinople, le 29 octobre, soir.
La Porte a interrogé le prince Lobanoff sur la
réoccupation paries Russes des positions qu'ils
avaient abandonnées et sur leur refus de réins-
taller les autorités turques entre Tchorlou etAn-
drinople..
60.000 Russes venant de Bulgarie c'nt passé en
Roumélie par la voie de Bourgas.
Constantinople, le 29 octobre, soir.
La réponse faite à la Porte par te prince Loba-
nofî, et dans laquelle l'ambassadeur nie énergi-
~uement la participation des autorites russes à
l'insurrection bulgare et leur négligence .a la ré-
primer, est considérée ici comme peu satisfai-
sante.
Constantinople, le 30 octobre.
La commission Snanciére, présidée par le gé-
néral Khérédine, fixera dans le budget le taux de
l'intérêt et de l'amortissement de la dette.
Dans la première séance tenue par la commis-
sion de la Roumélie orientale à PMlippopoli, des
Bulgares ont remis une pétition demandant leur
réunion à la Bulgarie.
Rome, le 29 octobre.
LL. MM. quitteront Monza le 4 novembre.
L'~pMMtM donne le démenti le plus absolu à la
nouvelle d'après laquelle le Pape aurait ordonné
;aux évêques des provinces méridionales d'é-
viter tout rapport avec LL. MM., pendant leur
voyage.
Sir A. Paget, ambassadeur de la Grande-
Bretagne auprès du Quirinal, est revenu à
iRome.
Athènes, le 29 octobre, soir.
Le cabinet Coumoundouros a échoué aujour-
d'hui dans la question de l'appel des réserves. U
a eu une minorité de trois votx.
Demain, les ministres donneront leur démis-
'sion.
La Canée, le 29 octobre.
Des félicitations sont journellement envoyées
de toutes les villes de Crète, à Midhat Pacha.
.Elles sontsignées parles.~ musulmans et par les
chrétiens. Tous ]es habitans reconnaissent que
si la paciucation de me s'est terminée si promp-
tement, on le doit non seulement à Mouktar
Pacha, mais aussi a la présence de Midhat.
Vienne, le 30 octobre.
La nomination de M. le comte de Beust comme
ambassadeur d'Autriche à Paris est dé&nitive-
ment arrêtée.
Vienne, le 30 octobre.
La Presse apprend que M. de Prétis, recon-
naissant qu'il est impossible de former un mi-
nistère parlementaire dans les circonstances ac-
tuelles, a déclaré à l'empereur qu'il renonçait à
former un nouveau cabinet.
La commission chargée d'examiner la question
de l'Adresse s'est constituée hier et a procédé,
dans la soirée, à une discussion générale. Elle a
résolu ensuite de discuter les articles du projet
d'Adresse et a décidé que les débats ne seraient
pas publics.
Pesth, le 30 octobre.
La Chambre des Députés a été saisie d'un pro-
jet de résolutionde l'extrême gauche, portant que
tout le ministère doit être mis en état d'accusa-
tion. Il
La Chambre a décidé que cette proposition se- j
rait développée le S novembre.
Londres, le 29 octobre, soir.
(0/Mct~.) M. Cunliûe Owen a été nommé com-
mandeur de l'Ordre de Saint~Michel-et-Saint- j
Georges..
Petit-Popo [Afrique occidentale),
le 26 octobre.
Le roi de Dahomey a fait prisonnier un com-
mandant portugais et sept soldats. Ilarecom- ]
'mencé ses massacres, dits < grands massa-
~cres.~ 600 hommes ont été égorgés dans un
'mois. Larnaca,' le- Snotob~e.
lm018. Lamaca~!e30"6ctqbre.'
MM. Smith et Stanley, ayant une nombreuse j
suite, ont débarqué aujourd'hui.
On écrit de Berlin, le 28 octobre, à la G's-
zette de CoJo~Ne
«Le mépris visible que la Russie montrepour
le traité deBertin a fait sensation ici, même dans
lescerctesruasophiles.L'Allemagnene prendra
certainement pas l'initiative d'une action
contre la Russie, mais si les autres puis-
sances ne demandent pjtS au cabinet de
Saint-Pétersbourg autre chose que l'exécu-
tion du traité de Berlin, le chancelier de
l'empire d'Allemagne ne pourra pas laisser
péricliter son propre ouvrage." »
L'Europe traverse depuis longtemps
déjà, c'est-à-dire depuis quatre ou cinq
ans, une crise d'une rare intensité, Après
les deux années d'activité et de prospé-
rité qui ont sui-vula-~tale guerre de
1870-71, l'équilibre économique s'est trou-
blé. Une catastrophe financière ébranla
enl8'/3Vienne, l'Autriche, puis presque
en même temps Berlin et tous les mar-
chés allemands. En 1875, l'insurrection de
la Bosnie et de l'Herzégovine prit dès les
premiers jours un caractère alarmant, et
l'on sait quelle a été, depuis lors, la suc-
cession et la progression des événemens
d'Orient. A des maux matériels et trop
réels se joint un mal d'une nature diffé-
rente mais qui n'est pas moins terrible
c'est l'inquiétude générale, la menace de
complications nouvelles, l'attente d'uu
inconnu que l'on sent plein de dangers.
Jamais depuis 1815 on n'avait vu une aussi
fatale réunion de circonstances fâcheuses.
de causes de dépression dans les afïaires,
de ralentissement de l'esprit d'entreprise.
L'un des enets de cette situation, ce
sont les embarras financiers de la plupart
des Etats européens. Tous-ou presque tous
sont mal àl'aise et se trouvent trop àl'étroit
dans les crédits que les Parlemens leur al-
louent, dans les ressources que les impôts
établis leur produisent. Il y a bien deux
exceptions l'une qui est réelle, et l'autre
que nous croyons imaginaire. La première
est la France, et la seconde est l'Italie. La
France se ressent naturellement de la dé-
tresse universelle, elle en souffre par Fa-
moindrissementdes bénéfices de ses in-
dustriels et de ses commerçans; mais en-
un elle fait encore bonne contenance. Les
impôts rentrent bien et donnent des plus-
values 55 millions de plus que l'an der-
nier po.ur les neuf premiers mois. L'Expo-
sition y est bien pour quelque chose, cela
ne fait pas de doute; mais notre propre
élasticité nationale y a contribué aussi en
dehors de tout événement extraordinaire.
Nos budgets se soldent depuis trois ans
régulièrement en équilibre, et même en
excédant; or on sait que c'est une bonne
habitudequ'Us avaientperduc depuis 1840.
Quant à l'Italie, c'est une exception,
croyons-nous, tact!ce à la règle générale.
M. Cairoli annonce que le budget italien
vàofïrir un excédant d'une soixantaine
de millions que l'on va pouvoir réduire la
t&xe sur la mouture, et dans quelques an-
nées la supprimer; qu'il va être possible
de faire des travaux publics importans,
en même temps que de fortifier l'armée.
Tout cela nous paraît assez imprudent
c'est beaucoup compter sur la fortune,
c'est se trop fier à dés prévisions favo-
rables et à des conjectures que de se
croire si tôt, après tant de mécomptes et
en face de tant d'inconnu, en possession
du véritable équilibre budgétaire.
Quoi qu'il en soit, en dehors de la
France et de l'Italie qui se montrent re-
lativement satisfaites au point de vue fi-
nancier, tous les autres pays de l'Europe
les grands du moins nous paraissent
dans l'embarras. Cette gêne est bien
connue pour la. Russie, pour l'Autriche,
pour la Hongrie, pour l'Allemagne même
elle commence pour l'Angleterre. Les
plus petits pays d'Europe n'y échappent
même pas. Voici, par exemple, la Suisse
peut-on trouver une contrée plus tran-
iquille, qui semble en possession de plus
:de sources de prospérité, une contrée qui
ait moins de visées ambitieuses et qui
;soit plus à l'abri de toute menace de ses
voisins? Eh bien! les finances fédérales
!aussi sont dans la gêne, il faut les remet-
tre en équilibre, et le gouvernement hel-
vétique semNe pencher vers d'assez mau-
vais moyens.
Tous ces pays qui se trouvent en dé-
tresse n'éprouveront pas des difficultés
égales pour en sortir. On ne doit pas être
bien inquiet sur la destinée financière de
l'Angleterre. Quoique la progression de
.ses recettes ait diminué et qu'elle se
trouve en face du déficit, elle a des res-
sources si indéfinies qu'elle peut affronter
les plus grandes et les plus longues
guerres sans craindre de succomber sous
le poids de ses charges.
L'Angleterre, on ne saurait trop le ré-
péter, n'a presque plus d'impôts, et quand
nous entendons les Anglais se plaindre
du poids des taxes, nous éprouvons un
sentiment analogue a celui d'un homme
accablé de dettes qui entendrait un homme
très opulent gémir de ce qu'il a fait quel-
ques pertes insignifiantes. Avec ses
33 millions d'habitans, sa richesse prodi-
gieusement accrue et la dépréciation des
métaux précieux, le royaume britannique
ne supporte aujourd'hui guère plus d'im-
pôts qu'en 1815, alors qu'il n'avait pas la
moitié de la population-qu'il possède ac-
tuellement.
Il serait fort aisé à l'Angleterre d'ac-
croître de 1 milliard de francs son budget
annuel des recettes. Elle n'aurait même
pas besoin, poury parvenir, de rétablir
toutes les taxes qu'elle a supprimées ou
diminuées depuis cinquante ans. Quelques
mesures simples et promptes y suturaient.
L'MM'o~e-~M? ne rapporte actuellement que
6 millions de livres sterling à peine (150
millions de francs),–une vraie misère!
Il a dépassé 400 millions pendant la guerre
de Crimée. Au taux de 5 0/0, qui n'est
pas excessif, il donnerait largement COO mil-
lions aujourd'hui, surtout si l'on suppri-
mait quelques unes des exemptions ou des
demi-exemptions qui ont été accordées dans
ces dernières années aux revenus moyens,
et qui sont excessives. Pourquoi l'Angle-
terre ne rétablirait-elle pas l'impôt sur le
sucre, qui lui produisait, en 1863, plus de
160 millions de francs et qui, avec des
droits beau plù~ mtidérés .que jes
droits beaucoup plus modérés que les
nôtres, lui rapporterait aisément 200 mil-
lions de francs? Et l'impôt sur le thé, il
produisait 140 millions de francs en 1863
on l'a tellement réduit, qu'il ne donne
plus que 80 ou 85 millions de francs; ob-
tenir de ce côté une plus-value de 75 mil-
lions serait une œuvre facile.
L'Angleterre n'a pas de droits d'enre-
gistrement; chez nous, l'enregistrement
et ]e timbre produisent près de 650 mil-
lions de francs par an; en Angleterre, les
droits de timbre, quisont les seuls en usage,
rapportent à peine 270 millions de francs.
Si l'Angleterre voulait se taxer comme
la France se taxe, elle pourrait encore re-
cueillir là 300 ou 350 millions de francs.
Si donc la nécessité l'y pressait, les fi-
nanciers de la Grande-Bretagne n'au-
raient pas besoin de beaucoup s'ingénier
pour tirer du contribuable, sans charge
excessive, 1 milliard de revenus de
plus. Le premier financier continental,
transporté en Angleterre, trouve! ait
que c'est un problème aisé que d'ob-
tenir cette plus-value. Or, un pays
qui pourrait augmenter de 1 milliard sa
taxation, et qui emprunte à 3 1/20/0,
pourrait se procurer quelque _chose
comme 25 à 30 milliards de capital. C'est
assez dire que les ressources de l'Angle-
terre sont pratiquement inépuisables et
illimitées, autant toutefois que l'on peut
dire d'une fortune humaine qu'elle est
iltimitée et inépuisable.
Nous savons bien que les Anglais ne se
verront probablement jamais dans la né-
cessité de faire des sacrifices aussi grands
que ceux que nous venons de décrire et
qui cependant, à nous autres continen-
taux, paraissent très tolérables. Nous n'i-
gnorons pas non plus que nos voisins sont
un peuple gâté par la continuité de la
bonne fortune, que le qùadruplement de
l'txco~s-y.lerétablissëmentdel'impôtsur
le sucre, le triplement de l'impôt sur le
thé, la création d'un impôt d'enregistre-
ment feraient frémir les habitais de la
Grande-Bretagne. Aussi n'avons-nous, pas
voulu iadiquerjes sacrifices probables,
mais simplement les sacrifices possibles.
Grandeur oblige et quand une nation
s'est chargée des intérêts de plusieurs
centaines de millions d'hommes etde ter-
ritoires indéfinis, il vient un moment où
elle peut être obligée de payer le sucre ou
le thé un peu plus cher et de supporter
un impôt modéré, de 3., 4 ou 3 0/0,sur:s.on
revenu.
Nous ne sommes guère plus inquiet sur
les finances de l'Allemagne et de la Suisse
que sur celles de l'Angleterre. Si ces
deux pays ont des déficits et des embar-
ras budgétaires, c'est qu'ils le veulent
bien, c'est qu'ils tiennent à ménager à
l'excès la population. Que quelque phi-
lanthrope ici ne se récrie pas et, ne nous.
accuse pas de dédain du d'indifférence
pour le contribuable! Quand un pays
veut avoir un très grand état militaire et
faire en même temps de grands travaux
publics, il convient qu'il se résigne à de
lourds impôts. Or, les deux pays que
nous venons de nommer font de grands
travaux publics et ont une armée nom-
breuse oui, la Suisse elle-même a singu-
lièrement accru ses dépenses militaires.
L'Allemagne et la Suisse, quoi qu'on en
dise, ont très peu d'impôts il se peut
que les taxes directes y soient lourdes ou
plutôt y paraissent lourdes mais les
taxes indirectes n'y existent pour ainsi
dire pas. Eh bien rien ne serait plus fa-
cile, en recourant au seul monopole des
tabacs, de changer en plantureux excé-
dons les déficits de l'Allemagne et de la
Suisse.
Nous n'hésitons pas le moins du monde
à préconiser auprès de toutes les nations
qui ne l'ont pas le système du monopole
des tabacs. L'adoption de cet excellent
régime serait le salut des nuances de plus
d'un grand et d'un petit Etat. Il est in-
croyable qu'une grande nation comme
l'Allemagne, ayant 43 ou 44 millions d'ha-
bitans, où l'habitude de fumer est très
répandue, soit réduite à un impôt sur le
tabasquine produitque 17 ou 18 millions
de francs, tandis que le' monopole rap-
porte en France 260 bu 270 millions nets.
L'Allemagne,, la Suisse, la Russie de-
vraient sans hésitation appliquer chez eux
le régime français. Même &vec beaucoup
d'adoucisscmens, en tenant compte des
dépenses de premier établissement qui
sont considérables, les deux empires que
nous venons de nommer 'obtiendraient
chacun une plus-value de 100 a 130 mil-
lions par,cette mesure, et la petite .répu-
blique helvétique y trouverait au. mini-
mum une dizaine de millions dé francs..
Nous ne nous dissimulons certes :pas,
que l'établissement du monopole des ta-
bàcsrencontrera des difficultés sérieuses,
des résistances nombreuses dans les pays
où cette institution n'existe pas. Elle nous
est familière. Les plus âgés d'entre noua
n'ont pas connu d'autre régime aus~i
n'ont-ils pas pour le monopole du tabac.
une résignation volontaire, .mais, ce qui
vaut beaucoup mieux, une résignation
d'habitude. En Allemagne, en Russie, il fau-
dra exproprier les fabricans~réglementer
les cultures, organiser même la vente, au
détail, payer peut-être des sommes énor-
mes, 100 ouISO millions de francs, bu
même davantage, en indemnités lutter
quelques années contre la contrebande,
être en butte pendant longtemps aux cri-
Hque~ et aux plaintes de tous les fumeurs
qui se.plaindront à l'enyi voilà, certes,
les inconvéniens de la création du mono-
pole mais ces inconvéniens sont passa-
gers, et le bénéfice durable, croissant
chaque année, serait une plus-value de
recettes d'au moins 150 millions, plus-
value produite sans aucun trouble pour
l'organisation économique dupays. Fran-
chement, on ne devrait pas hésiter.
Un de nos collaborateurs, M. Ra.ffa<'
lovich, estimait ici dernièrement à 70 mil-
lions de roubles (280 millions de francs).
l'accroissement annuel de charges que~.la
guerre aura causé à la Russie. C'est là, si,
nous ne nous trompons, l'évaluation of5-
cielle mais nous croyons qu'elle sera dé-
passée, la Russie ne paraissant pas avoir
encore compléteme'nt'6'ni'sa besogne. Lors
de la liquidation complète, l'accroissement
de charges devra bien-. aller à 4 00- mil"
lions de francs. Eh bien! nous pensons
que la Russie pourra supporter ce far-
deau si l'on ne redoute pas le méconten-
tement du contribuable. Le monopole du
tabac, l'impôt sur le revenu, quelques
taxes sur les transports par chemins de
fer, quelques droits d~enregistrement fe-
ront l'affaire ou à peu près.
Restent les deux moitiés de l'empire
austro-hongrois, 'où la tâche d'équilibrer
les finances semble plus difficile, surtout
pour la Hongrie. Nousne la considérons
pas cependant comme impossible, surtout
si les sacrifices actuels pour l'occupation
de la Bosnie et de l'Herzégovine ne sont
que médiocrement accrus en 1879. L'Au-
triche a presque toujours eu des finances
embarrassées. Depuis 1870 jusqu'en 1876
elles s'étaient fort améliorées elles étaient
même devenues bonnes. Les six exercices
qui s'écoulent de 1870 à 1878 inclusive-
ment n'ont présenté tous ensemble qu'un
déficit d'une cinquantaine de millions dé
franco pour la Cisleithanie, ce qui est insi-
gnifiant. A partir'de. 1876, période d'obser-
vation militaire et d'arméniens, le déficit
monte à 80 ou. 60 millions de .francs an-
nuellement. Néanmoins, la charge de la
dette publique de l'Autriche ne représente
que 25 0/0 des dépenses du budget, ce qui
est très modique. Le budget lui-même ne
s'élève qu'à 900 bu 930 millions de francs
(déduction faite de compte d'ordre), ce
qui n'est pas énorme pour une popula-
~tipn de 20 aillions d'âmes. Si la paix de-
vait être rétablie dans un an ou deux, les
finances. de l'Autriche redeviendraient
bonnes, pourvu qu'elle n'eût pas traversé''
dans l'intervalle une guerre avec une;
puissance de premier ordre.
Le cas de la Transleithanie est plus t
~grave les déficits de la Hongrie ont été
constans, quoiqu'ils aient diminué dana~
ces dernières années. Avec des recettes.
qui ne dépassent pas. 5S.O millions de
francs, la Hongrie se trouve en face de dé"
ficits qui, même en pleine paix, ont rare-
ment -été inférieurs à 50 millions de
francs. Les intérêts de la dette représen-~
tent environ 40 0/0 des recettes, ce qui
est considérable. En outre, la Hongrie,
comme la Russie d'ailleurs, a commis la
faute de contracter des emprunts à beau-
coup trop courte échéance, et le rem-,
boursement S'en présente dans unmo'
ment critique où elle ne peut em-"
prunter qu'à 8 ou 9 0/0. Enfin les fr~is!
de la guerre de Bosnie viendront
aggraver son passif. Néanmoins, nous
pensons qu'avec du courage nuancier,
et a moins d'être engagée dans une;
lutte contre une grande puissance, 1~
Hongrie pourra se tirer d'affaire. Un chif--
fre de S50 millions d'impôts pour 15 mil-
lions d'habitans est en effet bien peu de;
chose; puis la Hongrie qui, comme l'Au-T
triche, a fait beaucoup de travaux pu-
blics depuis six ou sept ans, pourra et'
devra faire quelques économies de ce
coté.'
Il'n'en est pas moins vrai que toutes les
puissances européennes, sauf là France,~
sont dans des embarras financiers, et que.
presque toutes vont augmenter les im-
pOts et leurs arméniens. Ce n'est paa la.
une perspective bien riante pour l'indus-~ 'i
trie et le'commerce qui sont déjà sr
''éprouvés. `~`~
PAUL LEROY-BEAULIEU.
t-L J
Ρ
On nous écrit de Vienne, le 28 octobre
a J'attendais, pour vous écrire, que la si-
tuation se fût quëlquepeuëclaircïe, c'est-à-
-dire que le .Parlement eût fait connaîjtre ses
idées d'une manière précise et révélé une ma-
jorité dans un sens ou dans-l'autre. Mais~ M
parait aujourd'hui~vident que des diviai~Bt, A
ou, pour mieux dire, l'émiettementdes partis,'
'rend un pareil résultat à peu près impossible.
~ousnesaurons rien du fait de la Chambre
des Députés, attendu qu'elle Tie parvient pMF
assavoir eUe-meme ce qu'eUevout. Je vous at~ k
d~]~ signaléa diverses reprises~dans de pré-
cédantes correspondances, cet état d'indéci-
sion et ce défaut d'entente qui rendenf en
Autriche le parti constitutionnel absolument
impuissant. En Hongrie du moins, te sys~
terne parlementaire peut être sincèremeat
pratiqué, smcèrement exécuté, parce qu'il
y.a U!)e Chambre .qui sait avoir une volonté~
patriotique et des hommes d'Etat qui sonf-'
dignes de sa conSance; mais enCisleithanie,~
par malheur, la Chambre n'a jamais~ su-ni
soutenir vigoureusement le ministère sorti-~
de son seia, ni rendfe possible la constitua
tion d'un autre cabinet.
t'.tA quoi Bo. résument les griefs formulés
par les divers groupes parlementaires e~
a quoi aboutit finalement leur. action qui a~
déjà le premier tort d'e se produire d'une façon~
individuelle, et npnsous une forme collectiv~
Qu'y a-t-il au fond des résolutions votées pa~
le 7M d:M ~o~ parleVoMMatt C7«&<par le Ci!M~ ~«cAe, .après huit .jouts-~
de longs et fastidieux débats ? Des questions
de personnes, rien autre chose. Oue le coMte~'
Andrassy se retirent que la méme.potitiqUt~
étrangère soit suivie par un autre (jed4&;
exactement la môme, et j'insiste .sur ce
point), ces messieurs seront satisfaits. Mais-'
croit-on, de bonne foi, qu'Us demandent~
le retrait des troupes austro-hongroises
de la Bosnie! Aucunement) Causez avec'1
l'un quelconque d'entre ~ux,: il sera le pre-~
mier à reconnaitre que c'est impossible
L'honneur du .pays est engagé; il est inf-'
admissible qu'on le laisse en souSrance~
Que veulent-ils alors? On a dit et~
vous vous êtes faits vous-m&mesI'échQ
de cette opinion que la majorité par-
lementaire serait satisfaite par la con- i
clusion d'une convention avec la. Turquie~-
.Mais il est connu que la convention
a été faite, conclue, acceptée ~eboane~
grâce par Safvet Pacha, et que ceïsomt'-
ies influences russes, toujours ~issan-~
tes à Constantinopl&, qui: ont. seules om~
poché le Sultan d'y adhérer..Cette coaveh-
tion devenant ainsi impossible, que fat!ait*il
Taire? Se croiser, les bras et attendre. 1'
Personne ne l'aurait compris et ce n'est.paa
la~ ce que peuvent vouloir les membres des".
trois clubs cités plus haut.
a Du reste, ils, sont loin de former la v
majorité. JLe vrai noyau de la maiorité'
parlementaire, c'est le .CM .~e ~MM~t
Or celui-là, au sein duquel sont les an" >
ciens ministres, les candidats possibles
aux portefeuilles, les vrais chefs' parlemen*.
taires, enun motce.qu'oEL appelle garde B, n'est pas encore parvenu à formuler
saréponse à M. dePrétis.liva~e. fraction-
ner, lui aussi, en doux, de tella sorte qu'on
aura cinq cM~ dans le parti constitutionnel,
puis celui des Ruthènea et celui des ~Bolo-
nais. sans parler do !a droite fédéraliste,
s Composez donc un ministère avec de tela.
étémens. Où le prendre? Adroite, à: gau-
che, au centre? Il n!y a de majorité Jiulle
part. J'ajoute, ou plutôt je répète.: II.n'y ia.
de programme nulle part.
Tout le monde sait en eftet que la po-
litique du comte Andrassy ne sera. pas
modiSée, eL que, le miBistret vint-il
même à se retirer, son successeur suivrait
exactement tes mêmes erremens. Pour-
quoi en serait-il autrement? Il y a deux
Chambres à Vienne et deux à Pesth. Or, sur
ces, quatre Corps législatifs, trois sont pour
le comte Andrassy et approuvent sa conduite:-
JEBMSi OCTOBRE
'"J~
ON S'ABONNE'
rue des Prêtres-Saint-Germaîn-l'Auxerrois, <7.~
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expire îël" novembre sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du JournaL
PARIS
MERCREDI 30 OCTOBRE
S'il fallait ~ne nouvelle preuve de la.
connivence plus ou inoins spontanée de la
Russie dans l'insurrection de Macédoine,
le journal le .~Vo~ nous la fournirait au-
jourd'hui. Notre confrère le Temps a em-
prunté à un journal bulgare qui peut être
considéré comme l'organe ofBcieux des
Russes en Bulgarie, la~~M, de nom-
breux appels a la révolte, rédigés en
prose et en vers « Que dire de la Macé-
? doine, s'écrie un simple prosateur, cette
)) portion inséparable de la Bulgarie? Que
)) dire de cette sœur infortunée de la Bul-
M garie,. que le Congrès de Berlin a
a injustement laissée sous le joug?
B La Macédoine avec une popula-
? tion principalement bulgare, ne reste-
)) t-elle pas livrée aux Turcs, privée de
B toute protection? C'est à peine si la
M population bulgare de la Macédoine a
N pu supporter la tyrannie turque jus-
)) qu'au moment de la guerre qui, elle
? Fespérait, devait faire lever, pour elle
? aussi, l'aurore de la liberté. Mais hélas! 1
a succédé pour elle la plus funeste des
a périodes, etc. Et un poète de Tatar-
Bazardjik, prenant immédiatement la
parole après l'auteur des lignes précéden-
tes et s'adressant directement aux Macé-
doniens, ajoute « Saluez l'étendard sa-
M cré de la délivrance Reçois, ô patrie,
o l'hommage de tes fils Levez-vous,
N le iusil et l'épée à la main! 1 Jurez au-
jourd'hui de mourir pour la patrie et
? courez aux armes en poussant tous ce
M cri: Ou vivre libres comme nos frères,
s pu périr jusqu'au dernier N »
Mais ces provocations enflammées~ ces
cris de guerre et d'insurrection pouvaient
être mis sur le compte d'un excès de zèle
des autorités russes en Bulgarie. H n'est
pas rare de .voir les agens de la politique
moscovite dépasser leurs instructions et
compromettre à plaisir leur gouvernement
e~l t'entraînant dans des aventures où il
se laisse d'ailleurs glisser ~ans trop de
peme lorsque le succès devient probable.
H était facile d'expliquer le langage de la
j~M-~M de manière ne pas contredire
directement les affirmations du prince
Lobanou protestant en termes officiels
contre la révolte. Ce qui serait plus
difficile, ce serait de donner une ex-
plication du même genre à l'article
que vient de publier un journal aussi
habile, aussi prudent, aussi diplo-
mate que le ~Vo?' Le ~Vo~ ne dés-
avoue pas les insurgés de Macédoine bien
au'contraire, il prend prétexte de leurs
actes pour attaquer le traité de Berlin et
pour indiquer que ce traité devra rece-
voir, dans l'application, des modifications
profondes. Il se moque de « l'écran de
baïonnettes au moyen duquel le Con-
grès a cru pouvoir scinder en deux la
Bulgarie telle que l'avait tracée le traité
de San-Stefano; il raille les lauriers de
l'Angleterre « fabriqués avec des papiers
M'âe protocoles H il oppose ironiquement
la politique des faits, la politique réaUste
à celle du droit écrit et des conventions I,
internationales. L'Europe s'est trompée
en décrétant la formation d'une Roumélie
orientale, cette «création artificielle de
» lord Beaconsueld. » II faut donc
chercher aujourd'hui « à pallier ce
a que les stipulations de la diplomatie
? ont eu de vexatoire, d'anormal et de fac-
M tice a, sans se préoccuper de l'ee/M-
~? tionnelle, basée sur des réalités, et non
? sur des mirages et des expédiens, dit le
o J~o~ en guise de conclusion, profite-
o rait:&"tous les intérêts, car c'estle pro-
pré des solutions vraies et justes. Le
M fantôme de la question d'Orient n'est pas
M 4e ceux que l'on conjure au moyen de
? quelques exorcismes diplomatiques.
D Nous ne nous lasserons pas de le
B répéter à chaque phase critique de cette
M question ce n'est pas trop de l'accord
a énergique de toutes les grandes puis-
B sauces pour venir à bout d'uu problème
M aussi complexe, aussi redoutable; si,
? au lieu de cet accord, prévalent iudé6-
? niment l'antagonisme et la rivalité chez
t) les premiers représentans de la civi-
? lisation, l'Orient deviendra une arène
s permanente d'anarchie et d'extermi-
B nation, n
Est-ce clair? Peut-on dire plus nette-
ment eue si l'Angleterre continue à s'op-
poser aux entreprises de l'ambition russe
en Orient, les révoltes succéderont aux
révoltes, les guerres aux guerres, jus-
qu'au jour du triomphe déjEnitif de la po-
litique slave? C'est ainsi que parlent, quel-
ques mois après le Congrès, les or-
ganes les plus modérés de la politique
russe; et tandis qu'ils adressent à l'Europe
ces menaçantes objurgations, les poètes
de Tatar-Bazardjik crient aux habitans de
la Macédoine, .qui s'empressent d'obéir à
leurs conseils.: Levez-vous, le fusil et
répée a !a main Nous n'avons pas be-
soin de tirer la moralité d'éyënemens trop
faciles à comprendre: Une dépêche de
Constantinople nous apprend que les dë-
négations–4~prmce LobanoS' n'ont
~pas convaincu la Porte de la parfaite
innocence des Russes et de leur neutra-
lité absolue en présence de la révolte de
Macédoine. Nous le croyons sans pëtne.
Tous ceux qui lisent ou la J~~M ou
le 2Vo~, ou un journal russe quelconque,
partageront l'impression de la Porte. La
Russie n'a pas renoncé à prendre sa re-
vanche du Congrès de Berlin. Reste à sa-
voir si l'Europe lui permettra de rogner
morceau par morceau un traité que tou-
tes les puissances ont signé et qui est
placé sous la sauvegarde des plus grandes
puissances.
Les élections qui viennent d'avoir lieu
en Suisse sont en quelque sorte la ré-
sultante et le complément du plébiscite
par lequel le peuple de Genève avait in-
fligé à son gouvernement un premier
échec. Les radicaux autoritaires qui exer-
çaient depuis plusieurs années le pou-
voir avaient fini par fatiguer le pays de
leurs prétentions tyranniques. Se regàr-~
dant eux-mêmes comme l'incarnation de
la liberté, ils croyaient naïvement que.
le seul régime libéral était celui où ils
pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient.
On se rappelle avec quelle impru-
dence ils ont déchaîné sur la Suisse
les plus fâcheuses querelles religieu-
ses. Il faut espérer que l'apaisement
se fera désormais. M. Carteret 1 du
moins, n'imposera plus aux conscien-
ces lejoug de sa propre autorité, aussi in-
tolérante que l'autorité ultramontaine.
Après tant d'inutile agitation, la Suisse a
besoin de calme et de tranquillité d'esprit.
« Puisse », s'écrie le .7o~M<~ ~eM~ce en
saluant la nouvelle députation genevoise,
« puisse la vraie Genève, la Genève libé-
H raie, non pas celle qu'on gouvernait
a comme un couvent de nonnes, faire en-
H tendre sa voix trop longtemps oubliée
!M dans les conseils de la Confédération »
BOURSE DE PARIS
CMtntre i< 29 ie30 H
BQ/0..i't<(:t;t.t
Comptant. T! 68 78 .9!
;Fmcour.7"!Ml/2 779&371/2
àt/!
Compta.ntl0490. 10478 '~B
'?0/0
Compttmm2M.H290.~ .40.
Fincour.H2B21/2H290.371/2
1 i:7
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 112fr.72,0,80..
S 0/0 turc. 10 fr. 85, 80.
Banque ottomane.. 458 fr. 75. 458 fr. t2, 458 fr. 75
Egyptiennes 6 0/0.. 285 & 285 fr. 621/2.
Notre correspondant de Berlin nous
adresse le télégramme suivant
~La Biète commerciale (Z~K~Ma~avote
aujourd'hui, par 64 voix protectionnistes con-
tre 40 voix libre-échangistes, une Résolution
par laquelle le gouvernement est prié d'insti"
tuerun Sénat économique sur le modèle du Con-
seil supérieur du commerce, de l'industrie et
de l'agriculture français. Bien que le BaM~<~
ne soit qu'une représentation incom-
plète de l'industrie et du commerce alle-
mands, on attribue à ce vote une certaine
importance; il fait voir le terrain que gagne e
le mouvement protectionniste aujourd'hui
favorisé par,le gouvernement, n
TéMgt'apMc privée.
(Service télégraphique do l'agence Havas.)
Simla,le29 octobre, soir.
Le begum de Bhopal à offert de mettre son
armée à ta disposition de l'Angleterre.
Les troupes de Bhopal prennent volontaire-
ment du service militaire pour te compte du gou-
vernement indien.
Londres,lo30octobre.
On télégraphie de Simla au 2)s~y .V
une nouvelle lettre à l'émir. lui expliquant les
conséquences qui peuvent résulter de son refus
de recevoir la mission anglaise.
& Ghotam Hussein, qui a quitté Simla, est très
probablement porteur de cet ultimatum. »
Une dépêche de Vienne, reçue par le Afo~M~
~M~tMA dit que M. de Bismarck soutient éner-
giquement le comte Andrassy et est opposé a
ta nomination de M. de Beust à l'ambassade de
Paris.
Actuellement, l'empereur serait hésitant.
Le
a On croit ici que 1'aHiance entre la Turquie et
l'Angleterre est un fait accompli. &
Des dépêches particulières rec.ues de Berlin di-
sent que le général Lomakine, a la tête d'une ex-
pédition, a quitté la côte est de la mer Caspienne,
se dirigeant sur Merv.
Lé .KofHMt~ -Poï< dit que cette expédition
a pour mission de punir les maraudages auxquels
se livrent les habitans.
D'après une dépêche de Berlin reçue par le
TtM
voisinage de Constantinople.
Lord Odo Russell retourne à Berlin.
Le ;TMHM publie les deux dépêches suivantes
l'état des aH'aires de la Turquie mais elle n'au-
rait pas encore fait de tentative directe pour
amener une action commune des puissances,
quoiqu'elle ait déjà agité la question~ Saint-
Pétersbourg. »
« Constantinople, le M.–L'occupation roumaine
do la Dobrutscha n'est pas encore un fait accom-
pli. Les Russes font des préparatifs pour prolon-
ger leur séjour dans cette province.
Constantinople, le 29 octobre, soir.
La Porte a interrogé le prince Lobanoff sur la
réoccupation paries Russes des positions qu'ils
avaient abandonnées et sur leur refus de réins-
taller les autorités turques entre Tchorlou etAn-
drinople..
60.000 Russes venant de Bulgarie c'nt passé en
Roumélie par la voie de Bourgas.
Constantinople, le 29 octobre, soir.
La réponse faite à la Porte par te prince Loba-
nofî, et dans laquelle l'ambassadeur nie énergi-
~uement la participation des autorites russes à
l'insurrection bulgare et leur négligence .a la ré-
primer, est considérée ici comme peu satisfai-
sante.
Constantinople, le 30 octobre.
La commission Snanciére, présidée par le gé-
néral Khérédine, fixera dans le budget le taux de
l'intérêt et de l'amortissement de la dette.
Dans la première séance tenue par la commis-
sion de la Roumélie orientale à PMlippopoli, des
Bulgares ont remis une pétition demandant leur
réunion à la Bulgarie.
Rome, le 29 octobre.
LL. MM. quitteront Monza le 4 novembre.
L'~pMMtM donne le démenti le plus absolu à la
nouvelle d'après laquelle le Pape aurait ordonné
;aux évêques des provinces méridionales d'é-
viter tout rapport avec LL. MM., pendant leur
voyage.
Sir A. Paget, ambassadeur de la Grande-
Bretagne auprès du Quirinal, est revenu à
iRome.
Athènes, le 29 octobre, soir.
Le cabinet Coumoundouros a échoué aujour-
d'hui dans la question de l'appel des réserves. U
a eu une minorité de trois votx.
Demain, les ministres donneront leur démis-
'sion.
La Canée, le 29 octobre.
Des félicitations sont journellement envoyées
de toutes les villes de Crète, à Midhat Pacha.
.Elles sontsignées parles.~ musulmans et par les
chrétiens. Tous ]es habitans reconnaissent que
si la paciucation de me s'est terminée si promp-
tement, on le doit non seulement à Mouktar
Pacha, mais aussi a la présence de Midhat.
Vienne, le 30 octobre.
La nomination de M. le comte de Beust comme
ambassadeur d'Autriche à Paris est dé&nitive-
ment arrêtée.
Vienne, le 30 octobre.
La Presse apprend que M. de Prétis, recon-
naissant qu'il est impossible de former un mi-
nistère parlementaire dans les circonstances ac-
tuelles, a déclaré à l'empereur qu'il renonçait à
former un nouveau cabinet.
La commission chargée d'examiner la question
de l'Adresse s'est constituée hier et a procédé,
dans la soirée, à une discussion générale. Elle a
résolu ensuite de discuter les articles du projet
d'Adresse et a décidé que les débats ne seraient
pas publics.
Pesth, le 30 octobre.
La Chambre des Députés a été saisie d'un pro-
jet de résolutionde l'extrême gauche, portant que
tout le ministère doit être mis en état d'accusa-
tion. Il
La Chambre a décidé que cette proposition se- j
rait développée le S novembre.
Londres, le 29 octobre, soir.
(0/Mct~.) M. Cunliûe Owen a été nommé com-
mandeur de l'Ordre de Saint~Michel-et-Saint- j
Georges..
Petit-Popo [Afrique occidentale),
le 26 octobre.
Le roi de Dahomey a fait prisonnier un com-
mandant portugais et sept soldats. Ilarecom- ]
'mencé ses massacres, dits < grands massa-
~cres.~ 600 hommes ont été égorgés dans un
'mois. Larnaca,' le- Snotob~e.
lm018. Lamaca~!e30"6ctqbre.'
MM. Smith et Stanley, ayant une nombreuse j
suite, ont débarqué aujourd'hui.
On écrit de Berlin, le 28 octobre, à la G's-
zette de CoJo~Ne
«Le mépris visible que la Russie montrepour
le traité deBertin a fait sensation ici, même dans
lescerctesruasophiles.L'Allemagnene prendra
certainement pas l'initiative d'une action
contre la Russie, mais si les autres puis-
sances ne demandent pjtS au cabinet de
Saint-Pétersbourg autre chose que l'exécu-
tion du traité de Berlin, le chancelier de
l'empire d'Allemagne ne pourra pas laisser
péricliter son propre ouvrage." »
L'Europe traverse depuis longtemps
déjà, c'est-à-dire depuis quatre ou cinq
ans, une crise d'une rare intensité, Après
les deux années d'activité et de prospé-
rité qui ont sui-vula-~tale guerre de
1870-71, l'équilibre économique s'est trou-
blé. Une catastrophe financière ébranla
enl8'/3Vienne, l'Autriche, puis presque
en même temps Berlin et tous les mar-
chés allemands. En 1875, l'insurrection de
la Bosnie et de l'Herzégovine prit dès les
premiers jours un caractère alarmant, et
l'on sait quelle a été, depuis lors, la suc-
cession et la progression des événemens
d'Orient. A des maux matériels et trop
réels se joint un mal d'une nature diffé-
rente mais qui n'est pas moins terrible
c'est l'inquiétude générale, la menace de
complications nouvelles, l'attente d'uu
inconnu que l'on sent plein de dangers.
Jamais depuis 1815 on n'avait vu une aussi
fatale réunion de circonstances fâcheuses.
de causes de dépression dans les afïaires,
de ralentissement de l'esprit d'entreprise.
L'un des enets de cette situation, ce
sont les embarras financiers de la plupart
des Etats européens. Tous-ou presque tous
sont mal àl'aise et se trouvent trop àl'étroit
dans les crédits que les Parlemens leur al-
louent, dans les ressources que les impôts
établis leur produisent. Il y a bien deux
exceptions l'une qui est réelle, et l'autre
que nous croyons imaginaire. La première
est la France, et la seconde est l'Italie. La
France se ressent naturellement de la dé-
tresse universelle, elle en souffre par Fa-
moindrissementdes bénéfices de ses in-
dustriels et de ses commerçans; mais en-
un elle fait encore bonne contenance. Les
impôts rentrent bien et donnent des plus-
values 55 millions de plus que l'an der-
nier po.ur les neuf premiers mois. L'Expo-
sition y est bien pour quelque chose, cela
ne fait pas de doute; mais notre propre
élasticité nationale y a contribué aussi en
dehors de tout événement extraordinaire.
Nos budgets se soldent depuis trois ans
régulièrement en équilibre, et même en
excédant; or on sait que c'est une bonne
habitudequ'Us avaientperduc depuis 1840.
Quant à l'Italie, c'est une exception,
croyons-nous, tact!ce à la règle générale.
M. Cairoli annonce que le budget italien
vàofïrir un excédant d'une soixantaine
de millions que l'on va pouvoir réduire la
t&xe sur la mouture, et dans quelques an-
nées la supprimer; qu'il va être possible
de faire des travaux publics importans,
en même temps que de fortifier l'armée.
Tout cela nous paraît assez imprudent
c'est beaucoup compter sur la fortune,
c'est se trop fier à dés prévisions favo-
rables et à des conjectures que de se
croire si tôt, après tant de mécomptes et
en face de tant d'inconnu, en possession
du véritable équilibre budgétaire.
Quoi qu'il en soit, en dehors de la
France et de l'Italie qui se montrent re-
lativement satisfaites au point de vue fi-
nancier, tous les autres pays de l'Europe
les grands du moins nous paraissent
dans l'embarras. Cette gêne est bien
connue pour la. Russie, pour l'Autriche,
pour la Hongrie, pour l'Allemagne même
elle commence pour l'Angleterre. Les
plus petits pays d'Europe n'y échappent
même pas. Voici, par exemple, la Suisse
peut-on trouver une contrée plus tran-
iquille, qui semble en possession de plus
:de sources de prospérité, une contrée qui
ait moins de visées ambitieuses et qui
;soit plus à l'abri de toute menace de ses
voisins? Eh bien! les finances fédérales
!aussi sont dans la gêne, il faut les remet-
tre en équilibre, et le gouvernement hel-
vétique semNe pencher vers d'assez mau-
vais moyens.
Tous ces pays qui se trouvent en dé-
tresse n'éprouveront pas des difficultés
égales pour en sortir. On ne doit pas être
bien inquiet sur la destinée financière de
l'Angleterre. Quoique la progression de
.ses recettes ait diminué et qu'elle se
trouve en face du déficit, elle a des res-
sources si indéfinies qu'elle peut affronter
les plus grandes et les plus longues
guerres sans craindre de succomber sous
le poids de ses charges.
L'Angleterre, on ne saurait trop le ré-
péter, n'a presque plus d'impôts, et quand
nous entendons les Anglais se plaindre
du poids des taxes, nous éprouvons un
sentiment analogue a celui d'un homme
accablé de dettes qui entendrait un homme
très opulent gémir de ce qu'il a fait quel-
ques pertes insignifiantes. Avec ses
33 millions d'habitans, sa richesse prodi-
gieusement accrue et la dépréciation des
métaux précieux, le royaume britannique
ne supporte aujourd'hui guère plus d'im-
pôts qu'en 1815, alors qu'il n'avait pas la
moitié de la population-qu'il possède ac-
tuellement.
Il serait fort aisé à l'Angleterre d'ac-
croître de 1 milliard de francs son budget
annuel des recettes. Elle n'aurait même
pas besoin, poury parvenir, de rétablir
toutes les taxes qu'elle a supprimées ou
diminuées depuis cinquante ans. Quelques
mesures simples et promptes y suturaient.
L'MM'o~e-~M? ne rapporte actuellement que
6 millions de livres sterling à peine (150
millions de francs),–une vraie misère!
Il a dépassé 400 millions pendant la guerre
de Crimée. Au taux de 5 0/0, qui n'est
pas excessif, il donnerait largement COO mil-
lions aujourd'hui, surtout si l'on suppri-
mait quelques unes des exemptions ou des
demi-exemptions qui ont été accordées dans
ces dernières années aux revenus moyens,
et qui sont excessives. Pourquoi l'Angle-
terre ne rétablirait-elle pas l'impôt sur le
sucre, qui lui produisait, en 1863, plus de
160 millions de francs et qui, avec des
droits beau plù~ mtidérés .que jes
droits beaucoup plus modérés que les
nôtres, lui rapporterait aisément 200 mil-
lions de francs? Et l'impôt sur le thé, il
produisait 140 millions de francs en 1863
on l'a tellement réduit, qu'il ne donne
plus que 80 ou 85 millions de francs; ob-
tenir de ce côté une plus-value de 75 mil-
lions serait une œuvre facile.
L'Angleterre n'a pas de droits d'enre-
gistrement; chez nous, l'enregistrement
et ]e timbre produisent près de 650 mil-
lions de francs par an; en Angleterre, les
droits de timbre, quisont les seuls en usage,
rapportent à peine 270 millions de francs.
Si l'Angleterre voulait se taxer comme
la France se taxe, elle pourrait encore re-
cueillir là 300 ou 350 millions de francs.
Si donc la nécessité l'y pressait, les fi-
nanciers de la Grande-Bretagne n'au-
raient pas besoin de beaucoup s'ingénier
pour tirer du contribuable, sans charge
excessive, 1 milliard de revenus de
plus. Le premier financier continental,
transporté en Angleterre, trouve! ait
que c'est un problème aisé que d'ob-
tenir cette plus-value. Or, un pays
qui pourrait augmenter de 1 milliard sa
taxation, et qui emprunte à 3 1/20/0,
pourrait se procurer quelque _chose
comme 25 à 30 milliards de capital. C'est
assez dire que les ressources de l'Angle-
terre sont pratiquement inépuisables et
illimitées, autant toutefois que l'on peut
dire d'une fortune humaine qu'elle est
iltimitée et inépuisable.
Nous savons bien que les Anglais ne se
verront probablement jamais dans la né-
cessité de faire des sacrifices aussi grands
que ceux que nous venons de décrire et
qui cependant, à nous autres continen-
taux, paraissent très tolérables. Nous n'i-
gnorons pas non plus que nos voisins sont
un peuple gâté par la continuité de la
bonne fortune, que le qùadruplement de
l'txco~s-y.lerétablissëmentdel'impôtsur
le sucre, le triplement de l'impôt sur le
thé, la création d'un impôt d'enregistre-
ment feraient frémir les habitais de la
Grande-Bretagne. Aussi n'avons-nous, pas
voulu iadiquerjes sacrifices probables,
mais simplement les sacrifices possibles.
Grandeur oblige et quand une nation
s'est chargée des intérêts de plusieurs
centaines de millions d'hommes etde ter-
ritoires indéfinis, il vient un moment où
elle peut être obligée de payer le sucre ou
le thé un peu plus cher et de supporter
un impôt modéré, de 3., 4 ou 3 0/0,sur:s.on
revenu.
Nous ne sommes guère plus inquiet sur
les finances de l'Allemagne et de la Suisse
que sur celles de l'Angleterre. Si ces
deux pays ont des déficits et des embar-
ras budgétaires, c'est qu'ils le veulent
bien, c'est qu'ils tiennent à ménager à
l'excès la population. Que quelque phi-
lanthrope ici ne se récrie pas et, ne nous.
accuse pas de dédain du d'indifférence
pour le contribuable! Quand un pays
veut avoir un très grand état militaire et
faire en même temps de grands travaux
publics, il convient qu'il se résigne à de
lourds impôts. Or, les deux pays que
nous venons de nommer font de grands
travaux publics et ont une armée nom-
breuse oui, la Suisse elle-même a singu-
lièrement accru ses dépenses militaires.
L'Allemagne et la Suisse, quoi qu'on en
dise, ont très peu d'impôts il se peut
que les taxes directes y soient lourdes ou
plutôt y paraissent lourdes mais les
taxes indirectes n'y existent pour ainsi
dire pas. Eh bien rien ne serait plus fa-
cile, en recourant au seul monopole des
tabacs, de changer en plantureux excé-
dons les déficits de l'Allemagne et de la
Suisse.
Nous n'hésitons pas le moins du monde
à préconiser auprès de toutes les nations
qui ne l'ont pas le système du monopole
des tabacs. L'adoption de cet excellent
régime serait le salut des nuances de plus
d'un grand et d'un petit Etat. Il est in-
croyable qu'une grande nation comme
l'Allemagne, ayant 43 ou 44 millions d'ha-
bitans, où l'habitude de fumer est très
répandue, soit réduite à un impôt sur le
tabasquine produitque 17 ou 18 millions
de francs, tandis que le' monopole rap-
porte en France 260 bu 270 millions nets.
L'Allemagne,, la Suisse, la Russie de-
vraient sans hésitation appliquer chez eux
le régime français. Même &vec beaucoup
d'adoucisscmens, en tenant compte des
dépenses de premier établissement qui
sont considérables, les deux empires que
nous venons de nommer 'obtiendraient
chacun une plus-value de 100 a 130 mil-
lions par,cette mesure, et la petite .répu-
blique helvétique y trouverait au. mini-
mum une dizaine de millions dé francs..
Nous ne nous dissimulons certes :pas,
que l'établissement du monopole des ta-
bàcsrencontrera des difficultés sérieuses,
des résistances nombreuses dans les pays
où cette institution n'existe pas. Elle nous
est familière. Les plus âgés d'entre noua
n'ont pas connu d'autre régime aus~i
n'ont-ils pas pour le monopole du tabac.
une résignation volontaire, .mais, ce qui
vaut beaucoup mieux, une résignation
d'habitude. En Allemagne, en Russie, il fau-
dra exproprier les fabricans~réglementer
les cultures, organiser même la vente, au
détail, payer peut-être des sommes énor-
mes, 100 ouISO millions de francs, bu
même davantage, en indemnités lutter
quelques années contre la contrebande,
être en butte pendant longtemps aux cri-
Hque~ et aux plaintes de tous les fumeurs
qui se.plaindront à l'enyi voilà, certes,
les inconvéniens de la création du mono-
pole mais ces inconvéniens sont passa-
gers, et le bénéfice durable, croissant
chaque année, serait une plus-value de
recettes d'au moins 150 millions, plus-
value produite sans aucun trouble pour
l'organisation économique dupays. Fran-
chement, on ne devrait pas hésiter.
Un de nos collaborateurs, M. Ra.ffa<'
lovich, estimait ici dernièrement à 70 mil-
lions de roubles (280 millions de francs).
l'accroissement annuel de charges que~.la
guerre aura causé à la Russie. C'est là, si,
nous ne nous trompons, l'évaluation of5-
cielle mais nous croyons qu'elle sera dé-
passée, la Russie ne paraissant pas avoir
encore compléteme'nt'6'ni'sa besogne. Lors
de la liquidation complète, l'accroissement
de charges devra bien-. aller à 4 00- mil"
lions de francs. Eh bien! nous pensons
que la Russie pourra supporter ce far-
deau si l'on ne redoute pas le méconten-
tement du contribuable. Le monopole du
tabac, l'impôt sur le revenu, quelques
taxes sur les transports par chemins de
fer, quelques droits d~enregistrement fe-
ront l'affaire ou à peu près.
Restent les deux moitiés de l'empire
austro-hongrois, 'où la tâche d'équilibrer
les finances semble plus difficile, surtout
pour la Hongrie. Nousne la considérons
pas cependant comme impossible, surtout
si les sacrifices actuels pour l'occupation
de la Bosnie et de l'Herzégovine ne sont
que médiocrement accrus en 1879. L'Au-
triche a presque toujours eu des finances
embarrassées. Depuis 1870 jusqu'en 1876
elles s'étaient fort améliorées elles étaient
même devenues bonnes. Les six exercices
qui s'écoulent de 1870 à 1878 inclusive-
ment n'ont présenté tous ensemble qu'un
déficit d'une cinquantaine de millions dé
franco pour la Cisleithanie, ce qui est insi-
gnifiant. A partir'de. 1876, période d'obser-
vation militaire et d'arméniens, le déficit
monte à 80 ou. 60 millions de .francs an-
nuellement. Néanmoins, la charge de la
dette publique de l'Autriche ne représente
que 25 0/0 des dépenses du budget, ce qui
est très modique. Le budget lui-même ne
s'élève qu'à 900 bu 930 millions de francs
(déduction faite de compte d'ordre), ce
qui n'est pas énorme pour une popula-
~tipn de 20 aillions d'âmes. Si la paix de-
vait être rétablie dans un an ou deux, les
finances. de l'Autriche redeviendraient
bonnes, pourvu qu'elle n'eût pas traversé''
dans l'intervalle une guerre avec une;
puissance de premier ordre.
Le cas de la Transleithanie est plus t
~grave les déficits de la Hongrie ont été
constans, quoiqu'ils aient diminué dana~
ces dernières années. Avec des recettes.
qui ne dépassent pas. 5S.O millions de
francs, la Hongrie se trouve en face de dé"
ficits qui, même en pleine paix, ont rare-
ment -été inférieurs à 50 millions de
francs. Les intérêts de la dette représen-~
tent environ 40 0/0 des recettes, ce qui
est considérable. En outre, la Hongrie,
comme la Russie d'ailleurs, a commis la
faute de contracter des emprunts à beau-
coup trop courte échéance, et le rem-,
boursement S'en présente dans unmo'
ment critique où elle ne peut em-"
prunter qu'à 8 ou 9 0/0. Enfin les fr~is!
de la guerre de Bosnie viendront
aggraver son passif. Néanmoins, nous
pensons qu'avec du courage nuancier,
et a moins d'être engagée dans une;
lutte contre une grande puissance, 1~
Hongrie pourra se tirer d'affaire. Un chif--
fre de S50 millions d'impôts pour 15 mil-
lions d'habitans est en effet bien peu de;
chose; puis la Hongrie qui, comme l'Au-T
triche, a fait beaucoup de travaux pu-
blics depuis six ou sept ans, pourra et'
devra faire quelques économies de ce
coté.'
Il'n'en est pas moins vrai que toutes les
puissances européennes, sauf là France,~
sont dans des embarras financiers, et que.
presque toutes vont augmenter les im-
pOts et leurs arméniens. Ce n'est paa la.
une perspective bien riante pour l'indus-~ 'i
trie et le'commerce qui sont déjà sr
''éprouvés. `~`~
PAUL LEROY-BEAULIEU.
t-L J
Ρ
On nous écrit de Vienne, le 28 octobre
a J'attendais, pour vous écrire, que la si-
tuation se fût quëlquepeuëclaircïe, c'est-à-
-dire que le .Parlement eût fait connaîjtre ses
idées d'une manière précise et révélé une ma-
jorité dans un sens ou dans-l'autre. Mais~ M
parait aujourd'hui~vident que des diviai~Bt, A
ou, pour mieux dire, l'émiettementdes partis,'
'rend un pareil résultat à peu près impossible.
~ousnesaurons rien du fait de la Chambre
des Députés, attendu qu'elle Tie parvient pMF
assavoir eUe-meme ce qu'eUevout. Je vous at~ k
d~]~ signaléa diverses reprises~dans de pré-
cédantes correspondances, cet état d'indéci-
sion et ce défaut d'entente qui rendenf en
Autriche le parti constitutionnel absolument
impuissant. En Hongrie du moins, te sys~
terne parlementaire peut être sincèremeat
pratiqué, smcèrement exécuté, parce qu'il
y.a U!)e Chambre .qui sait avoir une volonté~
patriotique et des hommes d'Etat qui sonf-'
dignes de sa conSance; mais enCisleithanie,~
par malheur, la Chambre n'a jamais~ su-ni
soutenir vigoureusement le ministère sorti-~
de son seia, ni rendfe possible la constitua
tion d'un autre cabinet.
t'.tA quoi Bo. résument les griefs formulés
par les divers groupes parlementaires e~
a quoi aboutit finalement leur. action qui a~
déjà le premier tort d'e se produire d'une façon~
individuelle, et npnsous une forme collectiv~
Qu'y a-t-il au fond des résolutions votées pa~
le 7M d:M ~o~ parleVoMMatt C7«&<par le Ci!M~ ~«cAe, .après huit .jouts-~
de longs et fastidieux débats ? Des questions
de personnes, rien autre chose. Oue le coMte~'
Andrassy se retirent que la méme.potitiqUt~
étrangère soit suivie par un autre (jed4&;
exactement la môme, et j'insiste .sur ce
point), ces messieurs seront satisfaits. Mais-'
croit-on, de bonne foi, qu'Us demandent~
le retrait des troupes austro-hongroises
de la Bosnie! Aucunement) Causez avec'1
l'un quelconque d'entre ~ux,: il sera le pre-~
mier à reconnaitre que c'est impossible
L'honneur du .pays est engagé; il est inf-'
admissible qu'on le laisse en souSrance~
Que veulent-ils alors? On a dit et~
vous vous êtes faits vous-m&mesI'échQ
de cette opinion que la majorité par-
lementaire serait satisfaite par la con- i
clusion d'une convention avec la. Turquie~-
.Mais il est connu que la convention
a été faite, conclue, acceptée ~eboane~
grâce par Safvet Pacha, et que ceïsomt'-
ies influences russes, toujours ~issan-~
tes à Constantinopl&, qui: ont. seules om~
poché le Sultan d'y adhérer..Cette coaveh-
tion devenant ainsi impossible, que fat!ait*il
Taire? Se croiser, les bras et attendre. 1'
Personne ne l'aurait compris et ce n'est.paa
la~ ce que peuvent vouloir les membres des".
trois clubs cités plus haut.
a Du reste, ils, sont loin de former la v
majorité. JLe vrai noyau de la maiorité'
parlementaire, c'est le .CM .~e ~MM~t
Or celui-là, au sein duquel sont les an" >
ciens ministres, les candidats possibles
aux portefeuilles, les vrais chefs' parlemen*.
taires, enun motce.qu'oEL appelle
saréponse à M. dePrétis.liva~e. fraction-
ner, lui aussi, en doux, de tella sorte qu'on
aura cinq cM~ dans le parti constitutionnel,
puis celui des Ruthènea et celui des ~Bolo-
nais. sans parler do !a droite fédéraliste,
s Composez donc un ministère avec de tela.
étémens. Où le prendre? Adroite, à: gau-
che, au centre? Il n!y a de majorité Jiulle
part. J'ajoute, ou plutôt je répète.: II.n'y ia.
de programme nulle part.
Tout le monde sait en eftet que la po-
litique du comte Andrassy ne sera. pas
modiSée, eL que, le miBistret vint-il
même à se retirer, son successeur suivrait
exactement tes mêmes erremens. Pour-
quoi en serait-il autrement? Il y a deux
Chambres à Vienne et deux à Pesth. Or, sur
ces, quatre Corps législatifs, trois sont pour
le comte Andrassy et approuvent sa conduite:-
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