Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-28
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Type : texte texte
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Description : 28 octobre 1878 28 octobre 1878
Description : 1878/10/28. 1878/10/28.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
L1DI 28 OCTOBRE
1878 ̃•
ON S'ABOIVIVE
rue des Prêtres-Samt-Germain-rAuxerrois, 17.
PRIX »I5 I/ABQNNÈpHBjro.
Trois mois. Six mois. Un an
Paris. 18 fr. 36 fr. 72 fr.
"Départemens. 20 fr. 40, fr. 80. Tr.
-Timon postale
• européenne. 21 fr. 42 fr. 84 fr.
–d'outre-mer..24 fr. 48 fr. 96 fr.
.Les aoonnemens partent aes i" etit> ae
chaque mois.
LUNDI 28 OCTOBRE
•:v" 1878
3 t~ ·' t t ~t i v~ 1=. &i °. ? n x, 1
r ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en. Turquie,
en Suisse, en Syrie, en.Roumanie^et dans les
régences du. Maroc et de Ja Tunisie, • en Chine et au Japon,
au moyen d'une valeur payable à Paris ou de
mandats-poste, soit internationaux} soit français,
en Allemagne, en Autriche,' en Russie,,
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
par l'envoi d'une valeur payable à Paris.
D~t t~TT~IJ~C ~T ? ?~ A tM 17 C
POLITIQUES ~T L~~TÉRt~IIRES
Paris, mi numéro. 30 cent»
Département, un numéro. 25 cent.
In Xnndôn, apply to Cowlé and O, foreign
newspapers office, il, Gresham street, G. P. 0-;
rHH. Delizy, llfevles et O, 1, Finch làne CorPMll,
E. G. London; MM. W.-M. Smith et Son?
̃iS6,Strand, W..Ç. London. >
À Bruxelles, 9. l'Office de publicité, 46, ru/ £$>]&'
Madeleine, dans les kiosques et dans jlft|7 bi-
blibthêques des gares dé chemins de fer'bejgesi
il, U
Les annonces sont reçues
chez MIW Tauehey, IjalïHe et C;
8, place (Je. la Bourse,
et au bureau du jroUHNAli;
çjles doivent toujours être agréées parla rédaction.
PARIS
DIMANCHE 27 OCTOBRE
Les vacances politiques sont termij
nées. C'est .aujourd'hui que. les con-
seils municipaux nomment leurs délé4
gués au corps électoral! du Sénat, et
c'est demain que les deux Chambres re-
prennent leurs travaux à Versailles. Nous
allons .donc entrer en même temps dans
une nouvelle période électorale et dans
une nouvelle session parlementaire, La
période électorale sera peutrêtre agitée par
de$ luttes ardentes.; il n'en sera pas de
mêtne, croyons-.nousi delà session parle-
mentaire. La Chambre des Députés, sa-
tisfaite de la conduite du cabinet qui
n'a pas cessé, depuis, sa formation,
de détendre; u avec iCOurage les prin-
cipes et les intérêts républicains évitera
sans.nul doute tous les; débats qui ris-
queraient de provoquer une fâcheuse
agitation. Sa besogne jusqu'au, mois de
janvier prochain est toute tracée elle a
le budget à voter et douze élections, res-
tées en suspens à vérifier. Cela suffira
certainement pour remplir ses séances!
Le gouvernement lui présentera d'ailleurs
un certain nombre de projets importans
qu'il faudra mettre sans retard' à l'étude
tous les ministres ont travaillé pendant
les vacances du Parlement, et ils donne-
ront aux délibérations des Assemblées cet
aliment sérieux utile et fécond. qui pré-
serve des vaines discussions. L'initiative
individuelle ne restera pas non plus' sté-
rile. Peut être même faudra-t-ili plutôt la
contenir que la stimuler. Nous sommes
deceux qui pensent que c'est duministèrej
que doivent venir les grauds, projets de
réforme, et qu'il est très difficile à de siniT
ples députés de remplir d'une manière
prudente un rôle qui appartient surtout
aux réprésentans directs de l'Etat. `'
Si la: Chambre pqursuit tranquillement
le coûrs d'une session, ordinaire', le Sénat ,1
seça peut-être tenté de soulever^-au con-
traire* le* questions capitales de la politi-
que et d'employer les .dernières forces qui
lui restent pour livrer à nos ipstitutions un
suprême et impuissaat assaut. ;Quand
nous disons le Sénat, nous voulons par-
ler, bien entendu, de cette fraction de la
droite, intransigeante qui n'a plus rien à
ménager- puisqu'il ne lui reste plus, d'a-f
près les meilleures prévisions, Que quel-
qufiç.jsemaines d'autorité et; de puissance>
EncQïe cette i puissance est elle bien
ébranlée, car il est fort douteux que- les
hommes modérés qui ont été entraînés
dans le parti soi-disant ^conservateur, par
la force de rhabitude: et des traditions'
veuillent suivre jusqu'au bout ce .parti et
faire avec lui une campagne désespérée.
Peut*être sommes-nousdestinés à éprou-'
ver d'agréables surprises; peut-être ver-
rons-noûs des .sénateurs, sur lesquel?
nous n'avons pas pu compter jusquUci
venir^enfin à ï nous et accepter cordiale-
ment cette main ̃ généreuse que M. dé
Freycinet leur a tendue avec tant de^
bonne grâce,, d'habileté et de bon sens.
Que gagneraient«il8 à^onfondre leur cause
avec celle des monarchistes incorrigi-
bles que les prochaines élections y.pnt
condamner pour toujours ̃?, S'ils se
rallient nettement, irrévocablement à
la république* sans attendre le renouvelle-
ment du Sénat, ils acquerront des titres 4
notre reconnaissance et à notre con-i
FEUILLETON DU JOUlAi JIS DÉBAT?
DTJ 28 OCTOBRE 1878.
̃ XA SEMAINE DRAMATIQUE
Le drame en Portugal. Un Divorce, pièce
en un acte, d'Antonio Ennès, traduite et
adaptée à la scène française par Mrao Rat-
tazzi-(i): '•• ̃ ̃-̃̃ ̃ ̃̃ ̃->̃̃[̃ -•̃•
II faut aller chercher des sujets d'études,
dramatiques à l'étranger, puisque nos théâ-
tres en sont toujours à des reprises d'ou-
vrages le plus souvent médiocres. Je viens
justement de lire Un Divorce, drame
en un acte d'un auteur portugais, Anto-
nio Ennès, traduit par Mme-Rattazzi, et qui
a été représenté dans les premiers jours
de ce mois, en petit comité, à l'hôtel d'A-
quila. Je n'ai pas le texte original sous
les yeux, et d'ailleurs j'avouerai sans dé-
tours que je ne sais pas le portugais. Que
ceux qui le savent me jettent la première
pierre! Je regrette d'autant plus mon igno-
rance que la brochure qiie l'on a. bien
voulu m'envoyer porte « Traduit et ar-
rangé pour la scène française. » C'est ce
mot arrangé qui m'inquiète, car il ne se-
rait pas- inutile, comme on le verra plus
tard, de savoir en quoi a consisté l'arran-
gement, et de pouvoir comparer les deux
textes.
y La préface de la traduction ne m'éclaire
pas beaucoup à ce sujet. J'y lis en effet
cette phrase « En écoutant les Saltiin-
» banques (un autre ouvrage d'Ennès) les
» yeux fermés, je me représentais^ ce
drame gigantesque, qui contient vingt
(1) Librairie des Bibliophiles, rue Sa'int-Ho-
Ef: 338.
lêiSâèy^mdis que s'ils attendent, pour
*se~~Tarêter à nos rangs, que la victoire
nous ait rendu leur concours inutile, les
esprits soupçonneux pourront toujours
les suspecter de suivre la fortune et d'être
les serviteurs du succès. =•
On se demande, en vérité, ce qui pour-
rait empêcher les sénateurs qui ne sont
pas irrémédiablement compromis dans
les intrigues de la droite d'accomplir cette
patriotique et utile évolution. Personne
ne peut plus soutenir sérieusement que
le gouvernement actuel menace- un seul
des grands intérêts matériels, moraux et
religieux du pays. Le parti catholique*
qui avait eu l'imprudence d'engager contre
ce gouvernement une guerre d'extermi-
nation, commence lui-même à reconnaî-
tre sa faute. L'occasion se présentera
bientôt,' pour tout ce qu'il y a encore
dans ce parti ̃ d'esprits politiques réelle-
iment éclairés, réellement impartiaux, réel-
lement chrétiens, d'abandonner et de répu-
dier la fraction intolérante del'ultramonta-
nisme, dont la trop longue domination a
fait tant de mal à l'Eglise. Il en sera de
même pour les partis monarchistes. Les
chefs seront toujours intraitables sans
doute mais pourquoi ? S'il leur était
possible d'effacer leur passé et de dissiper
la méfiance invincible que leur conduite
antérieure a laissée dans nos cœurs, ils
se soumettraient peut-être, à -la force
des choses. Mais ils sentent bien que,
pour eux du moins, il n'y a pas d'oubli
possible, et c'est pourquoi ils tâchent de
faire peser sur tous leurs anciens alliés
les liens qui les retiennent eux-mêmes.
Ceux-ci se laisseront-ils faire? Sacrifie-
ront-ils leur indépendance et l'intérêt de
leur pays à des souvenirs d'amitié plus ou
moins sincères? Nous le saurons bientôt.
Mais, quoi qu'ils fassent, ils porteront
l'entière responsabilité de leur réso-
lution, car le gouvernement leur a
rendu facile l'adhésion à la république.
Jamais la France n'a été plus calme,
plus.: paisible, plus travailleuse que depuis
l'échec définitif de la tentative du 16 mai:
Les succès éclatant de l'Exposition uni-
verselle les voyages féconds' de MM. dé
Marcère, Léon Say, de Freycinet, Bafdoux
la politique sage et ferme de M. Dufaure;
le commencement des grands travaux
publics; l'apaisement des discordes civiles
dans les départemens, tout en un mot,
depuis quelques mois, prouve que les
institutions répûblicaities peuvent donner
à notre pays un avenir d'ordre et de pro-
spérité. M. le Maréchal de Mac-Mahon l'a
reconnu le premier, avec une entière sin-
cérité espérons que son exemple sera
suivi. ̃ ̃;> •-̃ .̃̃ • ̃'̃'̃> » ̃ -̃̃•'•' ̃• •• ̃ ̃•'̃̃•̃ i.
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 95, 92 1/2,' 90. 1,
5 0/0 turc. ,10 fr. 8,0., Il
Banque ottomane.465 fr. 1,
Hongrois 6.0/0, (. 70 1/2.
Egyptiennes 6 0/0. 285 fr., ^285 fr. 62 1/2.
L'ambassade d'Espagne communique aux
jourDaux la dépêche suivante qui lui a été
adressée par le ministre d'Etat
« Madrid, le 26 octobre, soir.
**Le roi, accompagné de la princesse des As*
turies, est allé en voiture découverte et sans es-
corte a l'église d'Atocha.
» Depuis les, portes mômes du palais jusqu'à
l'église, S. M. a été l'objet, d'une immense ova-
tion pour laquehVtoutes les classes de la sociéié ô
s^étaient unies dans un même sentiment, cher1
chant à montrer leur vive affection pour ie roi et
'>î actes, comme le seul acte du Divorce,
» en contient trois, arrangé par un
» maître, interprété par les artistes d'é-
» lite qui sont l'orgueil de la scène part
» -sienne, et je me disais qu'il serait vraL-
'» ment intéressant de faire connaître ce
» génie àla France. » Cela signifie-t-il que
le drame des Saltimàançues est en vingt
actes, et celui du Divoixe en trois actes;
ou bien qu'un maître habile tirerait vingt
actes du premier et trois actes du second ? `?
Décide si tu peux et choisis si tu l'oses
Tel est l'avantage du style amphigouri-
que, que l'écrivain qui s'en sert peut dire
ce qu'il veut sans qu'on puisse jamais
savoir bien 'au juste ce qu'il a dit. Me
voilà donc obligé de m'en tenir au texte
français qui est peut être exact, peut-être
aussi réduit des deux tiers. S'il en résulte
quelque préjudice pour M. Antonio Ennès,
ce n'est pas à moi qu'il devra s'en pren-
dre.
̃ Ainsi que le titre du drame rindique,l'au-
teur portugais a traité, comme M. Legouvé
et M. E. Augier, la question du divorce;
mais il l'a fait plutôt en poète qu'en mora-
liste. Son intrigue est bien simple. Une
femme a recueilli chez elle une jeune or-
pheline, Louise, sa nièce ou sa cousine,
je ne sais plus bien au juste. Henri, soa
mari, est devenu amoureux de la jeune
fille, qui répond à cet amour. Emilie (c'est
le nom de la femme) découvre ces rela-
tions coupables elle en est au désespoir,
d'autant plus qu'elle aime éperdûment
son mari elle s'empoisonne, et son der-
nier mot est « Mon mari ne m'aimait
plus. j'ai divorcé. »
Voilà pourquoi j'ai dit que M. Ennès
avait traité la question en poète plutôt
qu'en moraliste. Dans Une séparation et
dans Madame Caverley, elle est serrée de
plus près avec toute la netteté française.
C'est l'épouse porter la vie commune avec un mari in-
digne. Le divorce légal affranchit Mœe Ca-
la plus énergique réprobation contre un attentat
qui heureusement na servi qu'à couvrir d'oppro-
bre son auteur et les funestes tendances socia-
les qui ont armé son bras.
» Le corps diplomatique a été reçu aujourd'hui
même en audience solennelle tet a exprimé ses
vœux les plus sincères pour que Dieu continue
à donner sa protection au roi. ̃̃
» Les sénateurs et les députés réunis sous le
péristyle du palais du Congre^ ont çhaleureuse-v
ment acclamé S. M., et l'affluencë des personnes
accourues au' palais a été telle, que le roi a or-
donné une réception générale pour lundi.
» Des Adresses de félicitation et de sympathie
arrivent au roi de toutes les provinces. »
On lit dans le Journal officiel i
« Vendredi, à cinq heures de l'après-midi,
un coup de pistolet a été tiré sur le roi d'Es-
pagne q\ii rentrait à Madrid, de retour d'un
voyage dans les provinces dû royaume. S. M.
n'a pas été atteinte; le coupable a été immé-
diatement arrêté.
» Dès que cette nouvelle est arrivée à
Paris, M. le Maréchal Président de la" répu-
blique s'est empressé de faire parvepir par le
télégraphe à S, H.. le roi Alphonse XÏJ ïex-^
pression de ses regrets et de ses félicita-
tions.' » ,e"
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de' l'agence Havas.) `
Madrid, le 26 octobre, 4 h. 40 m. soir, s
Un grand nombre de sénateurs et de députés
de divers partis politiques et de nombreuses no-
tabilités se sont rendus au palais royal pour pré-
senter au roi l'hommage de leurs vives sympa-
thies et pour féliciter S. M. de n'avoir pas été
blessée hier.
L'instruction se poursuit activement.
L'assassin fait preuve du plus grand cynisme.'
Il a avoué, être venu à. Madrid pour commettre
cet attentat.
Les dépêches de la province annoncent que la
nouvelle du crime a soulevé une grande indi-
gnation.
Madrid, le 26 octobre, 6 h. 28 m. soir.
Le roi et la princesse des Asturies, en calèche
découverte, ont traversé Madrid et sont allés à
l'église d'Atocha.̃ ̃
Les continuelles et chaleureuses ovations d'une
foiile immense ont acclamé S. M..
En passant, devant le palais, lès députés et les
sénateurs, placé3 sous le portique, l'ont acclamé
également.
Demain, audience royale au palais royal, où
toutes les portes seront ouvertes pour le peuple
qui voudra féliciter le roi.
1 Toute l'aristocratie madrilène est venue atten-
dre Alphonse XIL à L'église d'A'ocha.
Oliva Moncasi a été transféré, à la prison du
Saladero, dans un cachot où il est gardé à vue.
r -̃ ̃̃' Rome, le 26 octobre.
M. Cairoli a télégraphié au gouvernement es-
pagnol pour lui exprimer les sentimens d'hor-
reur qu'inspire au gouvernement italien l'atten-
tat commis contre le roi Alphonse XII.
Constantinople, le 25 octobre, ;6 h. 50 m. soir
(arrivée le 26, à 8 h. soir). >
Le but dé l'insurrection serait de réunir la
Roumélie, la Thrace et la Macédoine à la Bul-
garie.
Le comité central siège à Kustendje.
Les comités slaves de Russie fournissent aux
insurgés de l'argent et des armes. Des troupes
sont réunies par enrôlement à Kustendje. Sofia.'
Samakow et-Djouma. Ueiïectif de ces troupes
serait actuellement de 12,000 hommes, exercés, et
équipés, auxquels viendrait se joindre la milice
de la Bulgarie.
Le drapeau des insurgés est formé de quatre
couleurs qui portent chacune les inscriptions
suivantes le blanc, Russie libératrice; le rouge,
Bulgarie: le bleu, Délivrance de la Thrace le
noir, Malheureuse Macédoine. Les archevêques de
Widdin, Sofia et Kustendje participent active-
ment au mouvement insurrectionnel. 30.000 fusils
Martini et Sniders sont réservés pour armer les
populations à mesure que les insurgés avancent.
-Constantinople, le 25 octobre;
̃ 6 h. 86 m. soiiv
(arrivée le 27, à 7 h. 30 m. du matin).
Les nouvelles reçues de l'insurrection de Ma-
cédoine disent qu'au moment décisif l'effectif des
insurgés bulgares se triplerait avec des soldats
russes.
>1 ̃ Constantinople, le 26 octobre, soir.
Le Sultan a recommandé au sôraskier de s'ad-
joindre Osman Pacha afin de pouvoir prêter à
Baker Pacha un concours efficace dans l'exécu-
tion du plan. des fortifications de Constantinople.
Baker Pacha s'est engagé à terminer les.tra-
vaux dans deux mois. Ilïera un .rapport hebdo-
madaire sur l'état de' ces, travaux.
verley M. Delpierre se brûle la cervelle
pour déliver sa femme. Mais, dans les
-deux cas, c'est toujours de la situation
faite aux deux époux par le mariage qu'il
s'agit. Dans la pièce de M. Ennès, ce n'est
plus du tout la même chose. Il est vrai*
qu'Emilie et Henri sont mariés, mais ce
n'était pas absolument nécessaire. Ce
n'est pas, en effet, l'épouse outragée dont
la légitime dignité se révolte; c'est une
amante trompée et délaissée qui s'empoi-
sonne par un désespoir d'amour. Il n'y
aurait pas de mariage, que' le dénoûment
serait le même. C'est, en réalité, un divorce
entre amans et pon pas entre époux que
nous raconte l'auteur portugais, ce qui
ôte à la pièce sa portée morale.
Il est visible, d'après cela, que l'imagi-
nation est chez lui la faculté maîtresse.
M. Antonio Ennès est un poète au sens très
éle^ô du mot, et, de plus, il a un •^évitable
tempéramentd'auteurdrarnatique.Lascène
de la mort d'Emilie le prouve surabon-
damment. Dans cette scène, où l'on sent
passer un souifle.de Shakespeare, Emi-
lie, à qui son ,mari a lui-même versé le
poison sans s'en douter, est tour à tour
tendre, passionnée, ironique et terrible.
L'effet est très grand à la lecture il doit
être bien plus saisissant encore sur le
théâtre, avec l'interprétation d'une actrice
supérieure. Mais il y a un détail déplai-
sant auquel l'auteur ne paraît avoir
fait aucune attention: c'est l'âge des deux
époux. Henri a trente-quatre ans; Emi-
lie en a trente-six deux de plus que son
mari. On n'admet guère le désespoir
amoureux, surtout quand il doit conduire
au suicide, que dans la jeunesse. Passe
pour le mari qui n'a que trente-
quatre ans et qui d'ailleurs, s'il est in-
fidèle, ne se tue pas. Mais une amante
de trente-six ans qui s'empoisonne
parce qu'elle n'est plus aimée aura
toujours, quoi qu'on fasse, quelque chose
de rWicule.
Constantinople, le 26 octobre, soir.
Le commandant de génie français, M. Dreysse,
qui a accompagné le Sultan dans son voyage à
Paris en 1867, a été appelé par le Sultan Abdul-
Hamid. Il est arrivé ce matin, a été reçu avec
une grande distinction par l'aide de camp du
Sultan, et conduit au palais dans une voiture de
la cour.
Il a été reçu par le Sultan à midi.
Constantinople, le 26 octobre, soir.
Une commission financière, [présidée par Khé-
rédine Pacha et composée de plusieurs banquiers
et autres personnages, a été formée aujourd'hui
dans le but de régler définitivement la question
̃des caïmés.
La douane acceptera des paiêmens faits 3/4 en
argent et 1/4 en caïmés.
Constantinople, le 27 octobre.
La commission pour les réformes, financières a
annoncé hier qu'elle prépavera un budget et cher-,
chera à faire toutes les économies possibles. Les
délégués financiers, français et anglais, deman-
dés par la Turquie, participeront à ce travail.
Constantinople, le 26 octobre.
On annonce- que le général Dondoukoff Kor-
sakoff aurait emmené avec lui de Philippopoli
tout le personnel administratif qui aurait pu
fournir des renseignemens à la commission inter-
nationale.
Ahmed Pacha, chef des rebelles du. Rozan, est
arrivé aujourd'hui.
Constantinople, lé 26 octobre.
L'insurrection s'étend dans plusieurs districts
de la Roumélie et de la Macédoine du Nord. Une
bande de 2,000 Bulgares a détruit sept villages
musulmans; elle a massacré en outre trois com-
pagnies de troupes régulières.
La Note de la Porte au prince Lobanoff est très
énergique; elle rend responsables les autorités
militaires russes qui tolèrent la formation de ces
bandes d'insurgés.
Le Caire, le 27 octobre.
Le décret qui répartit les biens de la Daïra
cédés .à l'Eiat a été, signé aujourd'hui. ̃
La question d'Orient est devenue pour
l'Europe une source inépuisable d'inquié-
tudes, et. elle vient de prendre subitement
en quelques jours' un caractère qui peut
expliquer, sinon justifier les craintes de
l'opinion publique.1 Depuis le commen-
cement de cette crise qui n'est pas en-
core près de finir, les esprits en Eu-
rope. ont passé par tant de phases diver-
ses et ont été soumis en dernier lieu à une
tension telle, que l'opinion en est restée,
affectée, et qutelle se montre, à cet égard,
d'une sensibilité presque maladive. Il est
impossible toutefois, de se dissimuler
les difficultés «de 4a situation préfetitë.j
Après' les laborieuses négociations qui;
avaient amené la retraitede l'armée russe"
des environs de Constantinople, et simul-
tanément le départ de la flotte anglaise des
eaux du Bosphore; après la prise de possesv
sion de Batoum, ainsi que des forteresses
de Varna et de Ghoumla; enfin après l'oc-
cupation par la Serbie des districts que
lui attribue le traité de Berlin et
les efforts conciliant et coiitihus du.
gouvernement turc pour, arriver à don-
ner au Monténégro, sans effusion de
sang, la part qui lui revient des territoires
distraits de l'empire^ on avait peut-être
le droit d'espérer que les complications;
en Orient cesseraient. Ce qui restait à
faire pour l'exécution complète du traité
5e Berlin, comparé à ce qui avait déjà été
fait, était peu de chose, et où pouvait l'obi e-
nir par les voies diplomatiques sans qu'il
y ait lieu d'inquiéter de nouveau la paix
du monde avec le spectre de la question
d'Orient: Mais teKn'est point, paraît-il,
le sentiment des hommes d'Etat russes,
comme l'indiquent les événémens qui
viennent de se passer dans la Roumélie
orientale et dans le centre^ de l'Asie. Que
veut, en effet, la Russie Le prince Loba-
noff, disent les dépêches, a voulu conclure
avec laTurquieun nouveau traité qui, sans
~a~ c~~·evar~
Je parle, à la vérité, selon le goût fran-
çais.1' Peut-être qu'en Portugal ce détail
ne paraît pas du tout choquant. Le goût
varie avec lès mœurs de chaque pays.
Ainsi il est fort possible que, pour le pu-
blic de Lisbonne la scène capitale et très
belle de l'empoisonnement emporte tout
le reste. Mais il est certain qu'un parterre
parisien ne s'accommoderait pas de la fai-
blesse de composition du Divorce\ On ne
saurait, en effet, rien imaginer de plus
naïf. Au lever du rideau, « Emilie, assise
sur un sopha, est plongée dans une som-
bre rêverie. Son père, debout près d'elle,
la regarde tristement. » Et c'est ce père,
M. d'Arbois, un horhme très calme et très
sensé en apparence, qui prend soin d'in-
struire lui-même sa fille de la trahison de
son mari. Non, c'*esi impossible s'écrie
Emilie, et serait-ce vrai, vous ne devriez
pas me le dire 1
La maiheurtufe femme prononce le mot
juste. Des preuves! ajoute-t-elle, mon
père, il me faut des preuves Et le
bonhomme répond tranquillement « Des
preuves, je n'en ai aucune; mais j'ai re-
cueilli assez d'indices pour m'être fait une
certitude. » Ainsi, c'est sans preuves posi-
tives et seulement d'après des indices que
M. d'Arbois juge à propos d'intervenir
dans une affaire aussi délicate. Voilà un
père bien léger. Arrivent ensuite Henri
et Louis qui reviennent d'une promenade
dans la campagne. Ils entrent sourians,
essoufflés, couverts de poussière. Louise
tient à la main un gros bouquet de fleurs
des champs Henri en porte quelques unes
à sa boutonnière. Ils ont bien l'air de deux
amoureux; mais il n'y a encore là que des
indices, comme disait M. d'Arbois, et pas
une de ces preuves irrécusables, écrasan-
tes, contre lesquelles on ne saurait rien
objecter.
Je sais bien que Louise ne tardé pas à
faire l'aveu de sa faute; mais c'est qu'elle
y met de la bonne volonté. Au premier
annuler formellement le traité de Berlin
déjà si gravement compromis, devait éa
contre-balancer les effets. Sur le refus de la
Porte, refus qui daté déjà de quelques'se-
maines, circonstance qui vient d'être seu-
lement révélée, de nouvelles complica-
tions ont commencé à surgir le mouve-
ment de retraite des armées russes a été
arrêté subitement, sous le prétexte que
des- massacres avaient lieu et que
les chrétiens avaient besoin de sé-
curité et de garanties. A quelques
jours de là, et comme si les généraux
russes n'avaient pas craint de se donner- à.
eux-mêmes un démenti formel, on ap-
prend que ces mêmes chrétiens bulgares,,
bien équipés, bien armés et traînant après
eux des canons, ont envahi la Macédoine
au nombre de 20,000' et ont incendié plu-
sieurs villages turcs. En vérité, il est
douteux' que l'opinion publique euro-
péenne se laisse aussi facilement donner
le change.
La vérité est que la Russie cherche à
ressusciter le traité de San-Stefano qu'elle,
n'a point abandonné à défaut d'une ré-.
surrection complète et ce traité; qui sem-
ble irréalisable après la mutilation qu'il* a;
subie àBerlin, elle voudrait le réconstituer
dans ses parties les plus essentielles et
les plus importantes. Et il faut bien
avouer que jamais le moment n'a été
plus favorable: les préoccupations mili-
taires de l'Angleterre dans l'Afghanistan,
les embarras parlementaires et consti-
tutionnels de l'Autriche en Hongrie,1 la;
répugnance déclarée de la Port© à per-;
mettre que l'Autriche-Hongrie étende son
mandat européen jusqu'à l'occupation de'
Novi-Bazar permettent à la Russie de
croire qu'elle trouvera le terrain libre,
pour agir. Réussira- t-elle? Il serait té-,
méraire de trancher cette question, à la;
solution de laquelle l'Europe est vive-
ment intéressée. ̃•
Nous avons raconté dans un précédent
article les principaux événemens qui' ont
signalé les dix'premières années du règne
de Sheere-Ali (1863-1873), les querelles in-
cessantes qui pendant cette période n'ont
Cessé de troubler 1'Argliaiiista.n, la défaite
complète des adversaires • que l'émir de
Caboul avait rencontrés jusque parmi ses
propres enfans, enfin les relations amica-
les qu'il avait alors entretenues avec l'An-
gleterre, et dont l'entrevue d?Umballah
(mars 1869) fut un éèlatant témoignage.
Il est vrai que ces relations' avaient failli
un moment être altérées par l'insistance
que mit le vice-roi de l'Inde, lord Mayo, à
réconcilier Sheere-Ali avec son fils Yakoub
lors de la révolte de ce dernier en 1871,
tandis que, par l'organe du général Kauf-
mann, gouverneur du Turkestan, la Russie
saisissait cette même occasion de flatter
l'émir en lui exprimant toute l'horreur que
lui inspirait la conduite dé ce nouvel Ab-
salon. Mais l'expédition des Russes à Éhiva
et la crainte de les voir pousser, comme
on l'annonçait, leur marche victorieuse j ust
qu'à Merv, modifièrent, pour un moment du
moins, la politique de Sheere-Ali. Alarmé
du succès des Russes. quir lorsqu'ils se se-
raient trouvés ses voisin 8 immédiats, n'au-
raient pas tardé à devenir ses maîtres, il
s'empressa, dès la première nouvelle de
leur entrée à Khiva, de dépêcher à Simla,
auprès du vice-roi qui alors était lord
Northbrook, un envoyé spécial chargé
d'ouvrir des négociations en vue de con-
mot d'accusation directe' que lui adresse
Emilie, elle pousse un cri de honte et de
douleur en se cachant la figure dans les
mains. Il est vrai que ce mot est aigu et
pénétrant comme la pointe d'un stylet.
Cependant on se demande pourquoi Louise
n'y résiste pas un peu mieux. Ce n'est
pas, après toutj une innocente, ni une
sotte. Après la faute qu'elle a commise,
l'instinct naturel de la défense doit la
mettre sur ses gardes et c'est autant
dans l'intérêt de son aillant et dans celui
de sa mère adoptive que dans son intérêt
propre qu'elle doit redouter le moment
plus ou moins éloigné d'un aveu. Oix peut
voir là une maladresse qu'un auteur fran-
çais aurait certainement évitée.
Le personnage d'Henri est des moins
sympathiques, non pas seulement parce
qu'il trompe sa femme, il est en outre
brutal et fort peu digne du double amour
qu'il inspire. Lorsqu'Henri rentre de sa
promenade champêtre avec Louise son
premier mot à Emilie qui vient les rejoin-
dre dans le. salon est un reproche «Vou-
lais-tu donc nous surprendre? » Et ce
mot est noté dans la brochure comme
devant être prononcé de mauvaise grâce.
Il est fort peu gracieux en effet,
et de plus très maladroit. parce qu'il
suffirait pour donner des soupçons à cette
malheureuse Emilie si déjà elle n'en avait
pas. Un.homme entre deux femmes qui
se le disputent joue' d'ailleurs un rôle rir
dicule au théâtre, à moins qu'il ne s'en
tire à force d'esprit et d'assurance, comme
don Juan entre Charlotte et Matburine;
mais, dès qu'il veut prendre sa situation
au sérieux au lieu de la tourner au coini1
que, il est perdu. Hippolyte, tout fils d'un
héros qu'il est, et héros lui-même, n'é-
chappe point à cette loi. A plus forte rai-
son Henri, qui n'a rien d'héroïque, qui est
maussade et lourd. Sa maîtresse Louise
n'est qu'une ombre sans consistance et
sans vie quant au bonhomme d'Arbois,
certer une action contre les envahisse-
mens èonstans de la Russie. Dans ces Cir-
constances critiques, il ne faisait âucoiie
difficulté de reconnaître que TindépërF-
dance de l'Afghanistan était ûnè condition
indispensable de'là sécurité de l'Inde;1 et il
proposait au vice-roi dé pourvoir aux in-
térêts solidaires de l'un et dé Tautrepays. A
Simla enl874, comme àUmballah en 1869,11
demandait des gages matériels de l'alliance
anglaise, de l'argent et dès' armes.' Il avait
déjà' précédemment reçu deux lacs dërotf-
pîes' on lui en promit dix de' plus 'et en
outre qtu inze mille carabinés dont dix mille
du modèle Enfield et cinq mille du modèle
Snidef. En même temps lbrd'Northbrôok
déclarait, au nom de son gouvernement,
que- dans l'éventualité d'une agression' ex-
térieure,' l'Angleterre', selon ttfute probabi-
lité, donnerait 1i l'émir Une assistance ïnâ^
tërielle. Enfin lord Derbys acceptant1 la/
responsabilité dé cet engagement; confir^-
mait cette déclaration à la Chambre des
Lords'dàns laséaricê du 8 mai 1874.
Cependant Sheere-Ali, une foi nanti des
présens du vice-roi, refusa de payer de
son côté le prix de l'alliance. Il ne vou-
lut jamais accepter la proposition qui lui
avait été faite de lui envoyer des officiers
anglais sur les frontières de ses Etats Ie§
plus exposées aux attaques de la Russie.
Mais, avant tout,' il se montra inflexible
sur la question de l'établissement d'un
résident anglais soit à Caboul, soit même
à Hérat ou -â Candahar. Dès lors, il paraît
s'êire éloigné de plus' en plus de Ykn%\<&-
terre. Ainsi, il est bon de rappeler qu'une
lettre des plus courtoises, adressée en187'6
à l'émir par le vice-roi actuel lord Iivlton,'
au début de son administration, en vue
de discuter à l'amiable les intérêts des
deux pays et de resserrer leurs liens
d'amitié,, n'a jamais reçu de réponse-,
ce qui peut être aurait dû rendre' le
vice-roi plus circonspect dans l'envoi
de sa mission du 14' .août dernier,
laquelle à été le point de départ dû Conflit
actuel. En même temps, Sheere-Ali s"e
rapprochait, dé la Russie et recevait du
général Kaufmann mille témoig-cages/
d'amitié, jusqu'au jour où cette cordiale,
entente se révéla par la mission dû g.éne-
rai StolietolT, envoyé à Caboul. le }4 juil-
let, le lendemain même de la signature du
Congrès de Berlin.: j.••> t
Nous croyons que les faits que nous
venons d'exposer suffisent amplement à
justifier la susceptibilité jalouse de l'Angle^1
terre, ses vives inquiétudes,' Texaltaïidà'
de l'opinion' publique à Londres comme `
à Calcutta, et finalement l'attitude 'ënëç-
gique du gouvernement de l*Jndç.x
M. Gladstone, le comte Grey -et autres,
détracteurs de la politique ministérielle
ont beau revendiquer en faveur de
l'émir de Caboul le principe de l'indé-
pendance des "Etats, principe dont ils' fai-
saient naguère si bon marché lorsqu'ils
prêchaient le démembrement de l'empire
ottoman, ils ne parviendront à persuader à
aucun esprit impartial et pratique que
l'indépendance de l'Afghanistan puisse
être appréciée par l'Angleterre au même
point de vue que celle d'un Etat européen,
surtout si l'on envisage la situation dé
ce dernier pays vis à-vis de l'Inde.' Sans
doute, à ne considérer que les rè-
gles ordinaires du droit des gens
l'émir était pleinement autorisé à rece-
voir un agent russe à Caboul, tandis
qu'il fermait à un agent anglais les portes
de sa capitale. Il était encore plus dans
on a déjà vu sa nullité. Le seul person-<: «
nage vivant est celui d'Emilie. f
II fait pardonner tous les autres, il
remplit toute la pièce; on ne voit que lui
à partir du moment où Henri et Louise
entrent en scène. C'est une véritable créa-
tion, et il est bien regrettable que l'au-
teur ne lui ait donné qu'une escorte de
comparses. Mais peut-être, comme je le
disais plus haut, le public portugais n'en
demaùdè~t=il pas davantage. `
Le monologue d'Emilie au moment où
elle va boire le poison est très saisissant;
il est plein d'idées et de passion. « Oui,
» le suicide seul peut sauver en moi la <
» dignité humaine, la fierté de la femme,
» le droit divin de l'épouse! Je serai la <
» seule victime. A peine quelques courts °
» instans de souffrance, et après. Après?
» {Elle rè/lëchit\ ses traits expriment le
» doute, V épouvante. Puis elle se câline et,,
» dit avec énergie et sérénité} Non, c'est
» impossible. Comment l'homme, ose-t-il «
» prétendre à expliquer la justice de Dieu? 1
» Quel est donc mon crime? Ma mort,
» c'est notre salut à tous » Puis, la
plus âpre jalousie se réveille au fond de '`
cette âme désolée qui ne veut plus mou-
rir et se débat dans de cruelles angoisses.
Ce qui d.éparè'be beau monologue, ce sont,
des passages' d'un hideux réalisme. Ils
ont été maintenus dans la traduction, et
je ne m'en plaindrai pas, car une traduc-
tion ne saurait jamais être trop fi-
dèle* Cependant je ne pense pas, comme
Mm0 Rattazzi, qu'il suffirait dç les sup-v'
primer pour readré la représentation
d'Pra Divorèe possible sur une scène fran-
çaise. Il faudrait aussi qu'une main ba^
bile, quoique discrète, donnât plus de
solidité et de forée aux premières scè-
nes. Mais on pourrait trouver encore
que cet acte unique n'est, en réalité,
qu'un cinquième acte, et puis ce né se-
rait plus tout à fait la pièce de M. Ennès.
Clément Caraotel.
L1DI 28 OCTOBRE
1878 ̃•
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LUNDI 28 OCTOBRE
•:v" 1878
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PARIS
DIMANCHE 27 OCTOBRE
Les vacances politiques sont termij
nées. C'est .aujourd'hui que. les con-
seils municipaux nomment leurs délé4
gués au corps électoral! du Sénat, et
c'est demain que les deux Chambres re-
prennent leurs travaux à Versailles. Nous
allons .donc entrer en même temps dans
une nouvelle période électorale et dans
une nouvelle session parlementaire, La
période électorale sera peutrêtre agitée par
de$ luttes ardentes.; il n'en sera pas de
mêtne, croyons-.nousi delà session parle-
mentaire. La Chambre des Députés, sa-
tisfaite de la conduite du cabinet qui
n'a pas cessé, depuis, sa formation,
de détendre; u avec iCOurage les prin-
cipes et les intérêts républicains évitera
sans.nul doute tous les; débats qui ris-
queraient de provoquer une fâcheuse
agitation. Sa besogne jusqu'au, mois de
janvier prochain est toute tracée elle a
le budget à voter et douze élections, res-
tées en suspens à vérifier. Cela suffira
certainement pour remplir ses séances!
Le gouvernement lui présentera d'ailleurs
un certain nombre de projets importans
qu'il faudra mettre sans retard' à l'étude
tous les ministres ont travaillé pendant
les vacances du Parlement, et ils donne-
ront aux délibérations des Assemblées cet
aliment sérieux utile et fécond. qui pré-
serve des vaines discussions. L'initiative
individuelle ne restera pas non plus' sté-
rile. Peut être même faudra-t-ili plutôt la
contenir que la stimuler. Nous sommes
deceux qui pensent que c'est duministèrej
que doivent venir les grauds, projets de
réforme, et qu'il est très difficile à de siniT
ples députés de remplir d'une manière
prudente un rôle qui appartient surtout
aux réprésentans directs de l'Etat. `'
Si la: Chambre pqursuit tranquillement
le coûrs d'une session, ordinaire', le Sénat ,1
seça peut-être tenté de soulever^-au con-
traire* le* questions capitales de la politi-
que et d'employer les .dernières forces qui
lui restent pour livrer à nos ipstitutions un
suprême et impuissaat assaut. ;Quand
nous disons le Sénat, nous voulons par-
ler, bien entendu, de cette fraction de la
droite, intransigeante qui n'a plus rien à
ménager- puisqu'il ne lui reste plus, d'a-f
près les meilleures prévisions, Que quel-
qufiç.jsemaines d'autorité et; de puissance>
EncQïe cette i puissance est elle bien
ébranlée, car il est fort douteux que- les
hommes modérés qui ont été entraînés
dans le parti soi-disant ^conservateur, par
la force de rhabitude: et des traditions'
veuillent suivre jusqu'au bout ce .parti et
faire avec lui une campagne désespérée.
Peut*être sommes-nousdestinés à éprou-'
ver d'agréables surprises; peut-être ver-
rons-noûs des .sénateurs, sur lesquel?
nous n'avons pas pu compter jusquUci
venir^enfin à ï nous et accepter cordiale-
ment cette main ̃ généreuse que M. dé
Freycinet leur a tendue avec tant de^
bonne grâce,, d'habileté et de bon sens.
Que gagneraient«il8 à^onfondre leur cause
avec celle des monarchistes incorrigi-
bles que les prochaines élections y.pnt
condamner pour toujours ̃?, S'ils se
rallient nettement, irrévocablement à
la république* sans attendre le renouvelle-
ment du Sénat, ils acquerront des titres 4
notre reconnaissance et à notre con-i
FEUILLETON DU JOUlAi JIS DÉBAT?
DTJ 28 OCTOBRE 1878.
̃ XA SEMAINE DRAMATIQUE
Le drame en Portugal. Un Divorce, pièce
en un acte, d'Antonio Ennès, traduite et
adaptée à la scène française par Mrao Rat-
tazzi-(i): '•• ̃ ̃-̃̃ ̃ ̃̃ ̃->̃̃[̃ -•̃•
II faut aller chercher des sujets d'études,
dramatiques à l'étranger, puisque nos théâ-
tres en sont toujours à des reprises d'ou-
vrages le plus souvent médiocres. Je viens
justement de lire Un Divorce, drame
en un acte d'un auteur portugais, Anto-
nio Ennès, traduit par Mme-Rattazzi, et qui
a été représenté dans les premiers jours
de ce mois, en petit comité, à l'hôtel d'A-
quila. Je n'ai pas le texte original sous
les yeux, et d'ailleurs j'avouerai sans dé-
tours que je ne sais pas le portugais. Que
ceux qui le savent me jettent la première
pierre! Je regrette d'autant plus mon igno-
rance que la brochure qiie l'on a. bien
voulu m'envoyer porte « Traduit et ar-
rangé pour la scène française. » C'est ce
mot arrangé qui m'inquiète, car il ne se-
rait pas- inutile, comme on le verra plus
tard, de savoir en quoi a consisté l'arran-
gement, et de pouvoir comparer les deux
textes.
y La préface de la traduction ne m'éclaire
pas beaucoup à ce sujet. J'y lis en effet
cette phrase « En écoutant les Saltiin-
» banques (un autre ouvrage d'Ennès) les
» yeux fermés, je me représentais^ ce
drame gigantesque, qui contient vingt
(1) Librairie des Bibliophiles, rue Sa'int-Ho-
Ef: 338.
lêiSâèy^mdis que s'ils attendent, pour
*se~~Tarêter à nos rangs, que la victoire
nous ait rendu leur concours inutile, les
esprits soupçonneux pourront toujours
les suspecter de suivre la fortune et d'être
les serviteurs du succès. =•
On se demande, en vérité, ce qui pour-
rait empêcher les sénateurs qui ne sont
pas irrémédiablement compromis dans
les intrigues de la droite d'accomplir cette
patriotique et utile évolution. Personne
ne peut plus soutenir sérieusement que
le gouvernement actuel menace- un seul
des grands intérêts matériels, moraux et
religieux du pays. Le parti catholique*
qui avait eu l'imprudence d'engager contre
ce gouvernement une guerre d'extermi-
nation, commence lui-même à reconnaî-
tre sa faute. L'occasion se présentera
bientôt,' pour tout ce qu'il y a encore
dans ce parti ̃ d'esprits politiques réelle-
iment éclairés, réellement impartiaux, réel-
lement chrétiens, d'abandonner et de répu-
dier la fraction intolérante del'ultramonta-
nisme, dont la trop longue domination a
fait tant de mal à l'Eglise. Il en sera de
même pour les partis monarchistes. Les
chefs seront toujours intraitables sans
doute mais pourquoi ? S'il leur était
possible d'effacer leur passé et de dissiper
la méfiance invincible que leur conduite
antérieure a laissée dans nos cœurs, ils
se soumettraient peut-être, à -la force
des choses. Mais ils sentent bien que,
pour eux du moins, il n'y a pas d'oubli
possible, et c'est pourquoi ils tâchent de
faire peser sur tous leurs anciens alliés
les liens qui les retiennent eux-mêmes.
Ceux-ci se laisseront-ils faire? Sacrifie-
ront-ils leur indépendance et l'intérêt de
leur pays à des souvenirs d'amitié plus ou
moins sincères? Nous le saurons bientôt.
Mais, quoi qu'ils fassent, ils porteront
l'entière responsabilité de leur réso-
lution, car le gouvernement leur a
rendu facile l'adhésion à la république.
Jamais la France n'a été plus calme,
plus.: paisible, plus travailleuse que depuis
l'échec définitif de la tentative du 16 mai:
Les succès éclatant de l'Exposition uni-
verselle les voyages féconds' de MM. dé
Marcère, Léon Say, de Freycinet, Bafdoux
la politique sage et ferme de M. Dufaure;
le commencement des grands travaux
publics; l'apaisement des discordes civiles
dans les départemens, tout en un mot,
depuis quelques mois, prouve que les
institutions répûblicaities peuvent donner
à notre pays un avenir d'ordre et de pro-
spérité. M. le Maréchal de Mac-Mahon l'a
reconnu le premier, avec une entière sin-
cérité espérons que son exemple sera
suivi. ̃ ̃;> •-̃ .̃̃ • ̃'̃'̃> » ̃ -̃̃•'•' ̃• •• ̃ ̃•'̃̃•̃ i.
Petite Bourse du dimanche.
Emprunt 5 0/0. 112 fr. 95, 92 1/2,' 90. 1,
5 0/0 turc. ,10 fr. 8,0., Il
Banque ottomane.465 fr. 1,
Hongrois 6.0/0, (. 70 1/2.
Egyptiennes 6 0/0. 285 fr., ^285 fr. 62 1/2.
L'ambassade d'Espagne communique aux
jourDaux la dépêche suivante qui lui a été
adressée par le ministre d'Etat
« Madrid, le 26 octobre, soir.
**Le roi, accompagné de la princesse des As*
turies, est allé en voiture découverte et sans es-
corte a l'église d'Atocha.
» Depuis les, portes mômes du palais jusqu'à
l'église, S. M. a été l'objet, d'une immense ova-
tion pour laquehVtoutes les classes de la sociéié ô
s^étaient unies dans un même sentiment, cher1
chant à montrer leur vive affection pour ie roi et
'>î actes, comme le seul acte du Divorce,
» en contient trois, arrangé par un
» maître, interprété par les artistes d'é-
» lite qui sont l'orgueil de la scène part
» -sienne, et je me disais qu'il serait vraL-
'» ment intéressant de faire connaître ce
» génie àla France. » Cela signifie-t-il que
le drame des Saltimàançues est en vingt
actes, et celui du Divoixe en trois actes;
ou bien qu'un maître habile tirerait vingt
actes du premier et trois actes du second ? `?
Décide si tu peux et choisis si tu l'oses
Tel est l'avantage du style amphigouri-
que, que l'écrivain qui s'en sert peut dire
ce qu'il veut sans qu'on puisse jamais
savoir bien 'au juste ce qu'il a dit. Me
voilà donc obligé de m'en tenir au texte
français qui est peut être exact, peut-être
aussi réduit des deux tiers. S'il en résulte
quelque préjudice pour M. Antonio Ennès,
ce n'est pas à moi qu'il devra s'en pren-
dre.
̃ Ainsi que le titre du drame rindique,l'au-
teur portugais a traité, comme M. Legouvé
et M. E. Augier, la question du divorce;
mais il l'a fait plutôt en poète qu'en mora-
liste. Son intrigue est bien simple. Une
femme a recueilli chez elle une jeune or-
pheline, Louise, sa nièce ou sa cousine,
je ne sais plus bien au juste. Henri, soa
mari, est devenu amoureux de la jeune
fille, qui répond à cet amour. Emilie (c'est
le nom de la femme) découvre ces rela-
tions coupables elle en est au désespoir,
d'autant plus qu'elle aime éperdûment
son mari elle s'empoisonne, et son der-
nier mot est « Mon mari ne m'aimait
plus. j'ai divorcé. »
Voilà pourquoi j'ai dit que M. Ennès
avait traité la question en poète plutôt
qu'en moraliste. Dans Une séparation et
dans Madame Caverley, elle est serrée de
plus près avec toute la netteté française.
C'est l'épouse porter la vie commune avec un mari in-
digne. Le divorce légal affranchit Mœe Ca-
la plus énergique réprobation contre un attentat
qui heureusement na servi qu'à couvrir d'oppro-
bre son auteur et les funestes tendances socia-
les qui ont armé son bras.
» Le corps diplomatique a été reçu aujourd'hui
même en audience solennelle tet a exprimé ses
vœux les plus sincères pour que Dieu continue
à donner sa protection au roi. ̃̃
» Les sénateurs et les députés réunis sous le
péristyle du palais du Congre^ ont çhaleureuse-v
ment acclamé S. M., et l'affluencë des personnes
accourues au' palais a été telle, que le roi a or-
donné une réception générale pour lundi.
» Des Adresses de félicitation et de sympathie
arrivent au roi de toutes les provinces. »
On lit dans le Journal officiel i
« Vendredi, à cinq heures de l'après-midi,
un coup de pistolet a été tiré sur le roi d'Es-
pagne q\ii rentrait à Madrid, de retour d'un
voyage dans les provinces dû royaume. S. M.
n'a pas été atteinte; le coupable a été immé-
diatement arrêté.
» Dès que cette nouvelle est arrivée à
Paris, M. le Maréchal Président de la" répu-
blique s'est empressé de faire parvepir par le
télégraphe à S, H.. le roi Alphonse XÏJ ïex-^
pression de ses regrets et de ses félicita-
tions.' » ,e"
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de' l'agence Havas.) `
Madrid, le 26 octobre, 4 h. 40 m. soir, s
Un grand nombre de sénateurs et de députés
de divers partis politiques et de nombreuses no-
tabilités se sont rendus au palais royal pour pré-
senter au roi l'hommage de leurs vives sympa-
thies et pour féliciter S. M. de n'avoir pas été
blessée hier.
L'instruction se poursuit activement.
L'assassin fait preuve du plus grand cynisme.'
Il a avoué, être venu à. Madrid pour commettre
cet attentat.
Les dépêches de la province annoncent que la
nouvelle du crime a soulevé une grande indi-
gnation.
Madrid, le 26 octobre, 6 h. 28 m. soir.
Le roi et la princesse des Asturies, en calèche
découverte, ont traversé Madrid et sont allés à
l'église d'Atocha.̃ ̃
Les continuelles et chaleureuses ovations d'une
foiile immense ont acclamé S. M..
En passant, devant le palais, lès députés et les
sénateurs, placé3 sous le portique, l'ont acclamé
également.
Demain, audience royale au palais royal, où
toutes les portes seront ouvertes pour le peuple
qui voudra féliciter le roi.
1 Toute l'aristocratie madrilène est venue atten-
dre Alphonse XIL à L'église d'A'ocha.
Oliva Moncasi a été transféré, à la prison du
Saladero, dans un cachot où il est gardé à vue.
r -̃ ̃̃' Rome, le 26 octobre.
M. Cairoli a télégraphié au gouvernement es-
pagnol pour lui exprimer les sentimens d'hor-
reur qu'inspire au gouvernement italien l'atten-
tat commis contre le roi Alphonse XII.
Constantinople, le 25 octobre, ;6 h. 50 m. soir
(arrivée le 26, à 8 h. soir). >
Le but dé l'insurrection serait de réunir la
Roumélie, la Thrace et la Macédoine à la Bul-
garie.
Le comité central siège à Kustendje.
Les comités slaves de Russie fournissent aux
insurgés de l'argent et des armes. Des troupes
sont réunies par enrôlement à Kustendje. Sofia.'
Samakow et-Djouma. Ueiïectif de ces troupes
serait actuellement de 12,000 hommes, exercés, et
équipés, auxquels viendrait se joindre la milice
de la Bulgarie.
Le drapeau des insurgés est formé de quatre
couleurs qui portent chacune les inscriptions
suivantes le blanc, Russie libératrice; le rouge,
Bulgarie: le bleu, Délivrance de la Thrace le
noir, Malheureuse Macédoine. Les archevêques de
Widdin, Sofia et Kustendje participent active-
ment au mouvement insurrectionnel. 30.000 fusils
Martini et Sniders sont réservés pour armer les
populations à mesure que les insurgés avancent.
-Constantinople, le 25 octobre;
̃ 6 h. 86 m. soiiv
(arrivée le 27, à 7 h. 30 m. du matin).
Les nouvelles reçues de l'insurrection de Ma-
cédoine disent qu'au moment décisif l'effectif des
insurgés bulgares se triplerait avec des soldats
russes.
>1 ̃ Constantinople, le 26 octobre, soir.
Le Sultan a recommandé au sôraskier de s'ad-
joindre Osman Pacha afin de pouvoir prêter à
Baker Pacha un concours efficace dans l'exécu-
tion du plan. des fortifications de Constantinople.
Baker Pacha s'est engagé à terminer les.tra-
vaux dans deux mois. Ilïera un .rapport hebdo-
madaire sur l'état de' ces, travaux.
verley M. Delpierre se brûle la cervelle
pour déliver sa femme. Mais, dans les
-deux cas, c'est toujours de la situation
faite aux deux époux par le mariage qu'il
s'agit. Dans la pièce de M. Ennès, ce n'est
plus du tout la même chose. Il est vrai*
qu'Emilie et Henri sont mariés, mais ce
n'était pas absolument nécessaire. Ce
n'est pas, en effet, l'épouse outragée dont
la légitime dignité se révolte; c'est une
amante trompée et délaissée qui s'empoi-
sonne par un désespoir d'amour. Il n'y
aurait pas de mariage, que' le dénoûment
serait le même. C'est, en réalité, un divorce
entre amans et pon pas entre époux que
nous raconte l'auteur portugais, ce qui
ôte à la pièce sa portée morale.
Il est visible, d'après cela, que l'imagi-
nation est chez lui la faculté maîtresse.
M. Antonio Ennès est un poète au sens très
éle^ô du mot, et, de plus, il a un •^évitable
tempéramentd'auteurdrarnatique.Lascène
de la mort d'Emilie le prouve surabon-
damment. Dans cette scène, où l'on sent
passer un souifle.de Shakespeare, Emi-
lie, à qui son ,mari a lui-même versé le
poison sans s'en douter, est tour à tour
tendre, passionnée, ironique et terrible.
L'effet est très grand à la lecture il doit
être bien plus saisissant encore sur le
théâtre, avec l'interprétation d'une actrice
supérieure. Mais il y a un détail déplai-
sant auquel l'auteur ne paraît avoir
fait aucune attention: c'est l'âge des deux
époux. Henri a trente-quatre ans; Emi-
lie en a trente-six deux de plus que son
mari. On n'admet guère le désespoir
amoureux, surtout quand il doit conduire
au suicide, que dans la jeunesse. Passe
pour le mari qui n'a que trente-
quatre ans et qui d'ailleurs, s'il est in-
fidèle, ne se tue pas. Mais une amante
de trente-six ans qui s'empoisonne
parce qu'elle n'est plus aimée aura
toujours, quoi qu'on fasse, quelque chose
de rWicule.
Constantinople, le 26 octobre, soir.
Le commandant de génie français, M. Dreysse,
qui a accompagné le Sultan dans son voyage à
Paris en 1867, a été appelé par le Sultan Abdul-
Hamid. Il est arrivé ce matin, a été reçu avec
une grande distinction par l'aide de camp du
Sultan, et conduit au palais dans une voiture de
la cour.
Il a été reçu par le Sultan à midi.
Constantinople, le 26 octobre, soir.
Une commission financière, [présidée par Khé-
rédine Pacha et composée de plusieurs banquiers
et autres personnages, a été formée aujourd'hui
dans le but de régler définitivement la question
̃des caïmés.
La douane acceptera des paiêmens faits 3/4 en
argent et 1/4 en caïmés.
Constantinople, le 27 octobre.
La commission pour les réformes, financières a
annoncé hier qu'elle prépavera un budget et cher-,
chera à faire toutes les économies possibles. Les
délégués financiers, français et anglais, deman-
dés par la Turquie, participeront à ce travail.
Constantinople, le 26 octobre.
On annonce- que le général Dondoukoff Kor-
sakoff aurait emmené avec lui de Philippopoli
tout le personnel administratif qui aurait pu
fournir des renseignemens à la commission inter-
nationale.
Ahmed Pacha, chef des rebelles du. Rozan, est
arrivé aujourd'hui.
Constantinople, lé 26 octobre.
L'insurrection s'étend dans plusieurs districts
de la Roumélie et de la Macédoine du Nord. Une
bande de 2,000 Bulgares a détruit sept villages
musulmans; elle a massacré en outre trois com-
pagnies de troupes régulières.
La Note de la Porte au prince Lobanoff est très
énergique; elle rend responsables les autorités
militaires russes qui tolèrent la formation de ces
bandes d'insurgés.
Le Caire, le 27 octobre.
Le décret qui répartit les biens de la Daïra
cédés .à l'Eiat a été, signé aujourd'hui. ̃
La question d'Orient est devenue pour
l'Europe une source inépuisable d'inquié-
tudes, et. elle vient de prendre subitement
en quelques jours' un caractère qui peut
expliquer, sinon justifier les craintes de
l'opinion publique.1 Depuis le commen-
cement de cette crise qui n'est pas en-
core près de finir, les esprits en Eu-
rope. ont passé par tant de phases diver-
ses et ont été soumis en dernier lieu à une
tension telle, que l'opinion en est restée,
affectée, et qutelle se montre, à cet égard,
d'une sensibilité presque maladive. Il est
impossible toutefois, de se dissimuler
les difficultés «de 4a situation préfetitë.j
Après' les laborieuses négociations qui;
avaient amené la retraitede l'armée russe"
des environs de Constantinople, et simul-
tanément le départ de la flotte anglaise des
eaux du Bosphore; après la prise de possesv
sion de Batoum, ainsi que des forteresses
de Varna et de Ghoumla; enfin après l'oc-
cupation par la Serbie des districts que
lui attribue le traité de Berlin et
les efforts conciliant et coiitihus du.
gouvernement turc pour, arriver à don-
ner au Monténégro, sans effusion de
sang, la part qui lui revient des territoires
distraits de l'empire^ on avait peut-être
le droit d'espérer que les complications;
en Orient cesseraient. Ce qui restait à
faire pour l'exécution complète du traité
5e Berlin, comparé à ce qui avait déjà été
fait, était peu de chose, et où pouvait l'obi e-
nir par les voies diplomatiques sans qu'il
y ait lieu d'inquiéter de nouveau la paix
du monde avec le spectre de la question
d'Orient: Mais teKn'est point, paraît-il,
le sentiment des hommes d'Etat russes,
comme l'indiquent les événémens qui
viennent de se passer dans la Roumélie
orientale et dans le centre^ de l'Asie. Que
veut, en effet, la Russie Le prince Loba-
noff, disent les dépêches, a voulu conclure
avec laTurquieun nouveau traité qui, sans
~a~ c~~·evar~
Je parle, à la vérité, selon le goût fran-
çais.1' Peut-être qu'en Portugal ce détail
ne paraît pas du tout choquant. Le goût
varie avec lès mœurs de chaque pays.
Ainsi il est fort possible que, pour le pu-
blic de Lisbonne la scène capitale et très
belle de l'empoisonnement emporte tout
le reste. Mais il est certain qu'un parterre
parisien ne s'accommoderait pas de la fai-
blesse de composition du Divorce\ On ne
saurait, en effet, rien imaginer de plus
naïf. Au lever du rideau, « Emilie, assise
sur un sopha, est plongée dans une som-
bre rêverie. Son père, debout près d'elle,
la regarde tristement. » Et c'est ce père,
M. d'Arbois, un horhme très calme et très
sensé en apparence, qui prend soin d'in-
struire lui-même sa fille de la trahison de
son mari. Non, c'*esi impossible s'écrie
Emilie, et serait-ce vrai, vous ne devriez
pas me le dire 1
La maiheurtufe femme prononce le mot
juste. Des preuves! ajoute-t-elle, mon
père, il me faut des preuves Et le
bonhomme répond tranquillement « Des
preuves, je n'en ai aucune; mais j'ai re-
cueilli assez d'indices pour m'être fait une
certitude. » Ainsi, c'est sans preuves posi-
tives et seulement d'après des indices que
M. d'Arbois juge à propos d'intervenir
dans une affaire aussi délicate. Voilà un
père bien léger. Arrivent ensuite Henri
et Louis qui reviennent d'une promenade
dans la campagne. Ils entrent sourians,
essoufflés, couverts de poussière. Louise
tient à la main un gros bouquet de fleurs
des champs Henri en porte quelques unes
à sa boutonnière. Ils ont bien l'air de deux
amoureux; mais il n'y a encore là que des
indices, comme disait M. d'Arbois, et pas
une de ces preuves irrécusables, écrasan-
tes, contre lesquelles on ne saurait rien
objecter.
Je sais bien que Louise ne tardé pas à
faire l'aveu de sa faute; mais c'est qu'elle
y met de la bonne volonté. Au premier
annuler formellement le traité de Berlin
déjà si gravement compromis, devait éa
contre-balancer les effets. Sur le refus de la
Porte, refus qui daté déjà de quelques'se-
maines, circonstance qui vient d'être seu-
lement révélée, de nouvelles complica-
tions ont commencé à surgir le mouve-
ment de retraite des armées russes a été
arrêté subitement, sous le prétexte que
des- massacres avaient lieu et que
les chrétiens avaient besoin de sé-
curité et de garanties. A quelques
jours de là, et comme si les généraux
russes n'avaient pas craint de se donner- à.
eux-mêmes un démenti formel, on ap-
prend que ces mêmes chrétiens bulgares,,
bien équipés, bien armés et traînant après
eux des canons, ont envahi la Macédoine
au nombre de 20,000' et ont incendié plu-
sieurs villages turcs. En vérité, il est
douteux' que l'opinion publique euro-
péenne se laisse aussi facilement donner
le change.
La vérité est que la Russie cherche à
ressusciter le traité de San-Stefano qu'elle,
n'a point abandonné à défaut d'une ré-.
surrection complète et ce traité; qui sem-
ble irréalisable après la mutilation qu'il* a;
subie àBerlin, elle voudrait le réconstituer
dans ses parties les plus essentielles et
les plus importantes. Et il faut bien
avouer que jamais le moment n'a été
plus favorable: les préoccupations mili-
taires de l'Angleterre dans l'Afghanistan,
les embarras parlementaires et consti-
tutionnels de l'Autriche en Hongrie,1 la;
répugnance déclarée de la Port© à per-;
mettre que l'Autriche-Hongrie étende son
mandat européen jusqu'à l'occupation de'
Novi-Bazar permettent à la Russie de
croire qu'elle trouvera le terrain libre,
pour agir. Réussira- t-elle? Il serait té-,
méraire de trancher cette question, à la;
solution de laquelle l'Europe est vive-
ment intéressée. ̃•
Nous avons raconté dans un précédent
article les principaux événemens qui' ont
signalé les dix'premières années du règne
de Sheere-Ali (1863-1873), les querelles in-
cessantes qui pendant cette période n'ont
Cessé de troubler 1'Argliaiiista.n, la défaite
complète des adversaires • que l'émir de
Caboul avait rencontrés jusque parmi ses
propres enfans, enfin les relations amica-
les qu'il avait alors entretenues avec l'An-
gleterre, et dont l'entrevue d?Umballah
(mars 1869) fut un éèlatant témoignage.
Il est vrai que ces relations' avaient failli
un moment être altérées par l'insistance
que mit le vice-roi de l'Inde, lord Mayo, à
réconcilier Sheere-Ali avec son fils Yakoub
lors de la révolte de ce dernier en 1871,
tandis que, par l'organe du général Kauf-
mann, gouverneur du Turkestan, la Russie
saisissait cette même occasion de flatter
l'émir en lui exprimant toute l'horreur que
lui inspirait la conduite dé ce nouvel Ab-
salon. Mais l'expédition des Russes à Éhiva
et la crainte de les voir pousser, comme
on l'annonçait, leur marche victorieuse j ust
qu'à Merv, modifièrent, pour un moment du
moins, la politique de Sheere-Ali. Alarmé
du succès des Russes. quir lorsqu'ils se se-
raient trouvés ses voisin 8 immédiats, n'au-
raient pas tardé à devenir ses maîtres, il
s'empressa, dès la première nouvelle de
leur entrée à Khiva, de dépêcher à Simla,
auprès du vice-roi qui alors était lord
Northbrook, un envoyé spécial chargé
d'ouvrir des négociations en vue de con-
mot d'accusation directe' que lui adresse
Emilie, elle pousse un cri de honte et de
douleur en se cachant la figure dans les
mains. Il est vrai que ce mot est aigu et
pénétrant comme la pointe d'un stylet.
Cependant on se demande pourquoi Louise
n'y résiste pas un peu mieux. Ce n'est
pas, après toutj une innocente, ni une
sotte. Après la faute qu'elle a commise,
l'instinct naturel de la défense doit la
mettre sur ses gardes et c'est autant
dans l'intérêt de son aillant et dans celui
de sa mère adoptive que dans son intérêt
propre qu'elle doit redouter le moment
plus ou moins éloigné d'un aveu. Oix peut
voir là une maladresse qu'un auteur fran-
çais aurait certainement évitée.
Le personnage d'Henri est des moins
sympathiques, non pas seulement parce
qu'il trompe sa femme, il est en outre
brutal et fort peu digne du double amour
qu'il inspire. Lorsqu'Henri rentre de sa
promenade champêtre avec Louise son
premier mot à Emilie qui vient les rejoin-
dre dans le. salon est un reproche «Vou-
lais-tu donc nous surprendre? » Et ce
mot est noté dans la brochure comme
devant être prononcé de mauvaise grâce.
Il est fort peu gracieux en effet,
et de plus très maladroit. parce qu'il
suffirait pour donner des soupçons à cette
malheureuse Emilie si déjà elle n'en avait
pas. Un.homme entre deux femmes qui
se le disputent joue' d'ailleurs un rôle rir
dicule au théâtre, à moins qu'il ne s'en
tire à force d'esprit et d'assurance, comme
don Juan entre Charlotte et Matburine;
mais, dès qu'il veut prendre sa situation
au sérieux au lieu de la tourner au coini1
que, il est perdu. Hippolyte, tout fils d'un
héros qu'il est, et héros lui-même, n'é-
chappe point à cette loi. A plus forte rai-
son Henri, qui n'a rien d'héroïque, qui est
maussade et lourd. Sa maîtresse Louise
n'est qu'une ombre sans consistance et
sans vie quant au bonhomme d'Arbois,
certer une action contre les envahisse-
mens èonstans de la Russie. Dans ces Cir-
constances critiques, il ne faisait âucoiie
difficulté de reconnaître que TindépërF-
dance de l'Afghanistan était ûnè condition
indispensable de'là sécurité de l'Inde;1 et il
proposait au vice-roi dé pourvoir aux in-
térêts solidaires de l'un et dé Tautrepays. A
Simla enl874, comme àUmballah en 1869,11
demandait des gages matériels de l'alliance
anglaise, de l'argent et dès' armes.' Il avait
déjà' précédemment reçu deux lacs dërotf-
pîes' on lui en promit dix de' plus 'et en
outre qtu inze mille carabinés dont dix mille
du modèle Enfield et cinq mille du modèle
Snidef. En même temps lbrd'Northbrôok
déclarait, au nom de son gouvernement,
que- dans l'éventualité d'une agression' ex-
térieure,' l'Angleterre', selon ttfute probabi-
lité, donnerait 1i l'émir Une assistance ïnâ^
tërielle. Enfin lord Derbys acceptant1 la/
responsabilité dé cet engagement; confir^-
mait cette déclaration à la Chambre des
Lords'dàns laséaricê du 8 mai 1874.
Cependant Sheere-Ali, une foi nanti des
présens du vice-roi, refusa de payer de
son côté le prix de l'alliance. Il ne vou-
lut jamais accepter la proposition qui lui
avait été faite de lui envoyer des officiers
anglais sur les frontières de ses Etats Ie§
plus exposées aux attaques de la Russie.
Mais, avant tout,' il se montra inflexible
sur la question de l'établissement d'un
résident anglais soit à Caboul, soit même
à Hérat ou -â Candahar. Dès lors, il paraît
s'êire éloigné de plus' en plus de Ykn%\<&-
terre. Ainsi, il est bon de rappeler qu'une
lettre des plus courtoises, adressée en187'6
à l'émir par le vice-roi actuel lord Iivlton,'
au début de son administration, en vue
de discuter à l'amiable les intérêts des
deux pays et de resserrer leurs liens
d'amitié,, n'a jamais reçu de réponse-,
ce qui peut être aurait dû rendre' le
vice-roi plus circonspect dans l'envoi
de sa mission du 14' .août dernier,
laquelle à été le point de départ dû Conflit
actuel. En même temps, Sheere-Ali s"e
rapprochait, dé la Russie et recevait du
général Kaufmann mille témoig-cages/
d'amitié, jusqu'au jour où cette cordiale,
entente se révéla par la mission dû g.éne-
rai StolietolT, envoyé à Caboul. le }4 juil-
let, le lendemain même de la signature du
Congrès de Berlin.: j.••> t
Nous croyons que les faits que nous
venons d'exposer suffisent amplement à
justifier la susceptibilité jalouse de l'Angle^1
terre, ses vives inquiétudes,' Texaltaïidà'
de l'opinion' publique à Londres comme `
à Calcutta, et finalement l'attitude 'ënëç-
gique du gouvernement de l*Jndç.x
M. Gladstone, le comte Grey -et autres,
détracteurs de la politique ministérielle
ont beau revendiquer en faveur de
l'émir de Caboul le principe de l'indé-
pendance des "Etats, principe dont ils' fai-
saient naguère si bon marché lorsqu'ils
prêchaient le démembrement de l'empire
ottoman, ils ne parviendront à persuader à
aucun esprit impartial et pratique que
l'indépendance de l'Afghanistan puisse
être appréciée par l'Angleterre au même
point de vue que celle d'un Etat européen,
surtout si l'on envisage la situation dé
ce dernier pays vis à-vis de l'Inde.' Sans
doute, à ne considérer que les rè-
gles ordinaires du droit des gens
l'émir était pleinement autorisé à rece-
voir un agent russe à Caboul, tandis
qu'il fermait à un agent anglais les portes
de sa capitale. Il était encore plus dans
on a déjà vu sa nullité. Le seul person-<: «
nage vivant est celui d'Emilie. f
II fait pardonner tous les autres, il
remplit toute la pièce; on ne voit que lui
à partir du moment où Henri et Louise
entrent en scène. C'est une véritable créa-
tion, et il est bien regrettable que l'au-
teur ne lui ait donné qu'une escorte de
comparses. Mais peut-être, comme je le
disais plus haut, le public portugais n'en
demaùdè~t=il pas davantage. `
Le monologue d'Emilie au moment où
elle va boire le poison est très saisissant;
il est plein d'idées et de passion. « Oui,
» le suicide seul peut sauver en moi la <
» dignité humaine, la fierté de la femme,
» le droit divin de l'épouse! Je serai la <
» seule victime. A peine quelques courts °
» instans de souffrance, et après. Après?
» {Elle rè/lëchit\ ses traits expriment le
» doute, V épouvante. Puis elle se câline et,,
» dit avec énergie et sérénité} Non, c'est
» impossible. Comment l'homme, ose-t-il «
» prétendre à expliquer la justice de Dieu? 1
» Quel est donc mon crime? Ma mort,
» c'est notre salut à tous » Puis, la
plus âpre jalousie se réveille au fond de '`
cette âme désolée qui ne veut plus mou-
rir et se débat dans de cruelles angoisses.
Ce qui d.éparè'be beau monologue, ce sont,
des passages' d'un hideux réalisme. Ils
ont été maintenus dans la traduction, et
je ne m'en plaindrai pas, car une traduc-
tion ne saurait jamais être trop fi-
dèle* Cependant je ne pense pas, comme
Mm0 Rattazzi, qu'il suffirait dç les sup-v'
primer pour readré la représentation
d'Pra Divorèe possible sur une scène fran-
çaise. Il faudrait aussi qu'une main ba^
bile, quoique discrète, donnât plus de
solidité et de forée aux premières scè-
nes. Mais on pourrait trouver encore
que cet acte unique n'est, en réalité,
qu'un cinquième acte, et puis ce né se-
rait plus tout à fait la pièce de M. Ennès.
Clément Caraotel.
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