Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-10-19
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Description : 19 octobre 1878 19 octobre 1878
Description : 1878/10/19. 1878/10/19.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËMTHON DE I~ARÏS
SAMEM190CMBM
i878
ON SABONNE
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.Le télégraphe nous signale un dis-
cours fort sage que M. Cross, minis-
tre de l'intérieur en Angleterre, vient
de prononcer à Southport, dans un
banquet qui lui a été offert par les
conservateurs. M. Cross paraît s'être
appliqué à répondre aux alarmes que les
embarras de la politique européenne de-
puis la signature du traité de Berlin ont
provoquées chez nos voisins. On devait
s'attendre à ce que l'œuvre du Congrès
rencontrât des difficultés d'exécution.
« II était absurde, a dit avec raison
? M. Cross, d'espérer la réalisation immé-
)) diàte des décisions de l'Europe. )) II est
vrai que les obstacles ont été plus nom-
breux et plus graves qu'on ne l'avait cru
mais est-ce une raison de désespérer du
succès de la tâche parce qu'on n'en avait
pas prévu toute l'étendue ? ~?
Ce n'est pas l'Angleterre qui a
éprouvé les plus grandes déceptions.
Parmi les puissances directement enga-
gées dans le conflit oriental, l'Autriche
est certainement celle qui a été soumise
à la plus cruelle épreuve. Poussée par un
parti imprudent et aventureux, elle s'est
engagée dans des provinces où elle es-
pérait être accueillie, sinon avec enthou-
siasme, du moins avec une résignation
tranquille. Au lieu de cela, c'est la ré-
volte et une guerre barbare qu'elle a ren-
contrées dès ses premiers pas en Herzé-
govine et en Bosnie. L'Europe tout en-
tière a paru très surprise d'un événement
pourtant fort naturel. Durant les premiers
joursdelalutteeten présence des premiers
malheurs de l'Autriche, l'opinion publi-
que, entraînée par ce penchant à tout
exagérer qui semble passé dans les mœurs
européennes, a cru sérieusement que
les forces autrichiennes seraient insuffi-
santes pour vaincre l'insurrection. Nous
avons immédiatementprotesté contre une
impression aussi peu réfléchie. Il ne nous
a pas été difocile de montrer qu'il n'y
avait rien d'exact dans ce qu'on disait de
l'impuissance de l'armée autrichienne, et
que toute autre armée, placée en face des
mêmes obstacles matériels ët-moraux, au-
rait eu la même peine & les surmonter.
Le succès militaire de l'Autriche ne
nous paraissait pas douteux dans
un délai relativement prochain nous
l'avons dit avec assurance au milieu
du scepticisme universel, et les faits
nous ont donné raison. Les diffi-
cultés sérieuses qu'allait rencontrer l'Au-
triche, dans l'occupation de l'Herzégovine
et la Bosnie devaient être d'une toute
autre nature. Uniquement préoccupé d'un
intérêt de conquête, le parti de la cour .r
et de l'armée n'avait pas songé à la crise
intérieure que l'annexion plus ou moins
déguisée de deux provinces slaves à l'em-
pire austro-hongrois ne pouvait manquer
de faire éclater des deux côté de la Leitha.
Plus prévoyant ou moins aveugle, le
comte Andrassy avait aperçu de loin le
péril mais, comme tous les hommes fai-
bles qui n'ont pas la hardiesse de s'oppo-
ser nettement à une politique qu'ils sa-
vent mauvaise, et qui aiment mieux es-
sayer de la modifier dans l'exécution que
d'en combattre le principe, il a pris à sa
charge une entreprise dont il ne lui est
plus possible de décliner aujourd'hui la
responsabilité. Ce qu'il en est résulté, per-
sonne ne l'ignore. Nous avions annoncé
longtemps & l'avance que les Allemands
et les Hongrois refuseraient de s'imposer
des charges écrasantes pour assurer le
succès d'une aventure dont ils ne peu-
vent retirer que des déboires. Les Hon-
grois ont donné l'exemple, les Allemands
le suivront sans nul doute. Il y a toujours
eu dans les projets du parti de la cour et
de l'armée une arrière-pensée réaction-
naire et hostile au dualisme parlemen-
taire. Les militaires et les hauts fonction-
naires de Vienne ont un goût prononcé
pour les populations slaves de l'empire,
dont l'esprit de soumission est très favo-
rable au développement du pouvoir ab-
solu, et ils neseiaient pas fâchés de s'ap-
puyer sur elles pour contenir les aspira-
tions libérales des Allemands et des Hon-
grois. Aussi les populations slaves sont-
elles seules disposées aujourd'hui à sou-
tenir la politique inaugurée par l'oc-
cupation de l'Herzégovine et de la
Bosnie. Mais peut-être se hâtent-elles
trop de manifester leurs ambitions. On
sait que la Diète de Croatie vient de
voter une Adresse dans laquelle elle n'hé-
site pas à exprimer des espérances qui ne
pourraient se réaliser qu'au moyen d'un
bouleversement complet "de la Consti-
tution et d'un conflit déclaré entre les
diverses races de l'empire. C'est en
vain que le ban et les autres organes du
gouvernement ont combattu cette Adresse
avec toute l'énergie dont ils étaient capa-
bles une majorité écrasante s'est pro-
noncée contre eux. Le ~o~ en conclut que
les 34 députés croates délégués à: la
Chambre de Pesth, et qui formaient
une partie importante du contingent
de la majorité ministérielle, se tourneront
désormais contre le ministère. Nous
croyons plutôt le contraire. Le mini-
stère, attaqué par un parti pa-
triote et radicalement hostile au comte
Andrassy, sera soutenu presque à coup
sûr pM les délégués delà. Diète d'Agram.
pour un cabinet
Mais qSëîH~situation pour un cabinet
hongrois d'avoir à compter sur l'appui
d'un groupe .de députés croates qui vien-
nent de voter une Adresse que tous les
Hongrois doivent regarder comme une
sorte de déclaration de guerre
Il est donc incontestable que l'exécu-
tion du traité de Berlin, en ce qui con-
cerne l'Autriche, s'est déjà heurtée et se
heurtera encore aux plus graves difficul-
tés. Mais FÀngleterre est-elle menacée
des mêmes périls, et faut-il s'attendre,
comme le font quelques personnes, à voir
son œuvre définitivement compromise
par les résistances de la Porte et par
les habiles manœuvres de la Russie?
Ce serait tomber dans une bien grande
exagération que de/le croire. Sans
doute, les belles promesses et les espé-
rances magnifiques que lord Beacons-
Seld avait rapportées de Berlin ne sont
point encore réalisées; peut-être même
ne se réaliseront-elles jamais mais
fallait-il prendre un chant de triom-
phe pour un programme politique? L'An-
gleterre, nous en sommes persua-
dés, finira par mettre en pratique tout
ce qu'il y avait de sérieux et d'utile
dans les projets que son premier ministre
a exposés avec l'éclat, peut-être excessif,
d'une éloquence presque orientale. Nos
voisins sont sujets aux prompts découra-
gemens. Ils avaient cru trouver à Chypre
une sorte de paradis terrestre; ils ont été
surpris d'y rencontrer une terre insa-
lubre, toute couverte des ruines qu'a-
vait entassées une barbarie séculaire.
Un écrivain trop facile à émouvoir
s'est empressé de parler du /? de Chypre. Il n'y a pas eu de fiasco à
Chypre; il y a eu tout simplement une
tâche plus longue et plus difficile qu'on
ne l'avait imaginé. Mais M. Cross a
eu raison de dire que cette îte ofîrira
bientôt « l'exemple d'un bon gouverne-
M ment qui s'étendra & toute l'Asie,
H et que,çonformément aux droits qu'elle
H tient du traité avec la Porte, l'AngIe-
H terrene cessera jamais de fairetous ses
H efforts pour arriver à ce résultat,
H tant qu'elle n'aura pas achevé ce
M qu'elle considère comme la grande
a mission de la Grande-Bretagne enAsie. »
II était opportun d'entendre un mi-
nistre anglais affirmer hautement que
son pays n'a pas renoncé à là mission ci-
vilisatrice qu'il s'est engagé à remplir
en Asie. Rien n'ayant été fait depuis
le Congrès de Berlin pour ces malheureu-
ses .populations asiatiques auxquelles on
avait laissé entrevoir un si bel avenir de
paix et dé progrès, il ne manquait
pas d'esprits chagrins prêts à déclarer
que; l'Angleterre s'était servie d~un pré-
texte peu sincère afin de couvrir la con-
quête de Chypre, mais qu'après s'être,
assuré la possession d'un poste mili-
taire depuis longtemps envié, elle ne son-
gerait plus aux promesses qu'elle avait
proclamées devant l'Europe. Nous n'a-
vons jamais partagé pour notre compte
cetteopiniondénigrante. Si l'Angleterre n~a
pas encore commencé les réformés asiati-
ques, ce~n'est pas la bonne volonté, c'est le
pouvoir .qui lui a manqué. On sait à quels
obstacles la diplomatie anglaise se heurte
à Constantinople. Les Russes, qui n'ont
cessé depuis trois ans de fatiguer l'Eu-
rope de leur philanthropie et qui viennent.
de faire uneguerre sanglante sous prétexte
d'assurer le bonheur des Bulgares, n'épar-
gnent rien pour empêcher l'Angle-
terre de régénérer l'administration de
l'Asie-Mineure. C'est ce qu'ils appellent
du désintéressement et dé l'humanité. La
diplomatie moscovite, reprenant ses tra-
ditions & Constantinople, entoure le mal-
heureuxSultan de toutes les intrigues.au
moyen desquelles elle a perdu Abdul-Aziz.
On dit même qu'elle emploie les hommes:
qui l'ont déjà si bien servie, et que
Mahmoud Nedim est, l'instrument de
cette conspiration de palais dont le succès
amènerait la perte définitive de l'empire
ottoman. L'ambassadeur anglais lutte cons-
tamment contre des difficultés presque
insaisissables parce qu'elles se faufi-
lent dans l'intérieur du palais et revêtent
toutes les formes de la séduction, de la
crainte et de la corruption. Il aurait
remporté cependant un avantage écla-'
tant s'il était vrai, commme l'annonce
la C~~oM~Mec ~o~ï~, que l'entente
se fût établie entre la Porte et l'An-
gleterre sur les quatre points sui-
vans « 1" Création d'une gendarmerie
? composée de chrétiens et de musulmans
N et commandée par desofnciers anglais;
a 2° institution d'un assesseur anglais
? placé auprès de chaque Cour d'appel
M aux chefs-lieux de vilayets; 3°nomina–
H tiondes gouverneurs, pour cinq ans,
B avec l'assentiment de l'Angleterre la
H destitution des gouverneurs aurait lieu
également avec l'assentiment de l'An-
)) gleterre; 4° nomination d'un receveur
B générai pour la perception des impôts
M dans chaque vilayet, avec l'assentiment
a de l'Angleterre la dîme serait rempla-
N cée par un impôt foncier. ))
Si ce plan est réellement accepté par la
Porte, et surtout s'il est appliqué avec
fermeté, il est certain que la situation de
l'Asie sera profondément modifiée. Avons-
nous Ttesoin de répéterce que nous avons
dit bien des fois sur les sentimens que
les projets de l'Angleterre inspirent à la
France? Il nous' est arrivé de défendre
avec quelque vivacité les intérêts que
nous avons en Orient, et de maintenir de
notre mieux l'influence séculaire que nous
y exerçons. Mais est-ce pour combattre
l'Angleterre que nous avons agi ainsi?
En aucune manière. En voyant les
difficultés qui s'élèvent sans cesse devant
elle, l'Angleterre doit comprendre com-
bien elle a besoin de ménager les forces
déjà existantes qui peuvent la servir dans
son œuvre de civilisation et de progrès.
L'influence de la France est une de ces
forces. Essayer de la détruire serait une
grande imprudence dont les ennemis de
la politique anglaise seraient les pre-
miers à profiter. Entre l'Angleterre
et nous, il y a communauté de prin-
cipes et d'intérêts il do~t ,donc y
avoir communauté d'action, et. nous ne
comprendrions pas, pour notre compte,
des dissentimehs qui naîtraient de ja-
lousies, de craintes ou de méfiances dont
nous ne trouvons pas la moindre trace
dans notre cœur.
,h M.
BOURSE DE PARIS
CMtMfe te 17 te 18 BtMMtte. MtttMe
Comptant. 7N2!i. ~5~0. ~S.
Fin cour. 75 15 ?S3'7l2 .221/2
SOt/W
Amortissable.
Comptant. 78 15 7840.2'i.
Fin cour. 78 15 78 27 12 .121/2
~t/eo/e
ComptantlOS10.tOt!25-1N~ 7
to/o
Cbmptant.H3.H320.20.
FiBCOtU'.lt!:971/211320.M 12
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H3 fr. 10, 22 )/2, 17 1/2.
30/0. 78 fr. 25, 221/2.
3 0/0 amortissable. '?Sir.40.
Extér" espagnole.. 147/16,9/16.
5 0/0 turc. Hfr.tS,45,42,)/2..
Banque ottomane.. 478 fr. 76, 476 87 1/2, .47? M
Ottomane 1873. 61ff.BO,62fr.SO,.2S.
Florins (or).61 1/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 287 fr., 291 fr., 288 fr. 221/2
Notre correspondant de Berlin Tious
adresse le télégramme suivant':
e Berlin, le 18 octobre, 8 h. 2S m. soir.
aMes informations d'hier étaient exactes.
Le compromis arrêté entre les trois fractions
gouvernementales auxquelles s'est joint le
groupe progressiste opportuniste Lœwe est
bien tel que je vous l'ai mandé. La troisième
lecture a commencé aujourd'hui par une dis-
cussion générale. Fidèles à leur résolution de
tolérance impartiale, le Reichsta.g et son pré-
sident se sont encore une fois prêtés avec une
patience exemplaire aux amplifications plus
ou moins verbeuses ou irritantes des lieux
communs de chaque parti que justifient les
circonstances exceptionnelles de ce débat. Ont
pris successivement la parole pour le centre,
M. Schorlemer-ÀIst; pour les conservateurs-
libéraux, M. Kardorif; pour les socialistes,
M. Liebknecht, qui s'est fait rappelés' plusieurs
fois à la question ou à l'ordre, mais qui n'en a
pas moins parlé trôs bien et tout à son aise
une heure durant; pour les conservateurs alle-
mands, M. HelldorH pour les libéraux-
nationaux et surtout pour lui-même. M. Las-
ker pour les progressistes. M. Schultze-
Detitzseh, etc. Le vote des articlesS'est arrêté
au numéro 2 qui a fourni au député polonais
Nigolevski l'occasion d'une protestation trop
passionnée, trop peu parlementaire pour être
bien utile à sa.cause.
N La place du chancelier est restée vide;
mais c'est lui, dit-on, qui prononcera demain
la ciôture et remerciera la nouvelle majorité
qui s'est formée à sa voix et dont il fait toute
la cohésion. &
TéMgrapMe pipiv~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres,lol8octobre.
LeJtfo?'MM~ Post publie la dépêche suivante de
Berlin:
«Le gouvernement allemand a envoyé à Paris le
texte omciel du discours prononcé au Reichstag
par le prince de Bismarck. <
L'ambassadeur d'Allemagne, enremettantcette
copie a M. Waddington, a explique que toutes
les allusions àla France qui se trouvent dans le
discours du chancelier sont conçues dans un es-
prit d'amitié et de bon voisinage.
') Le Reichstag sera prorogé samedi, tom les ob-
stacles que rencontrait la loi contrôles socialistes
ayant été écartés. »
Bombay, le 18 octobre.
Le KMM o/' JM~M annonce le retour de Gholam-
Hussein Khan qui apporte la réponse de l'émir.
Cette réponse n est pas satisfaisante.
Les tribus dos Mohmunds sont divisées sur
leur conduite à tenir à l'égard de l'émir. Nowrog
Khan, ancien gouverneur de LàUpura, a offert
aux Anglais de leur prêter son concours.
On assure que des désertions auraient lieu
quotidiennement dans l'armée afghane, par suite
du manque de vivres, de vêtemens et de solde.
South-Port {Lancashire), le 17 octobre, soir.
Dans un banquet qui vient de lui être offert
par les conservateurs, M. Cross a pris la parole.
It s'est surtout occupé des aSaires d'Orient et
a dit qu'il était absurde d'espérer la réalisation
immédiate des décisions du Congrès de Berlin
dans l'Europe orientale. <
On doit s'attendre à des difficultés mais le
gouvernement est prêt à les envisager et à exer-
cer son innuence ann que les décisions du traité
dé Bertin soient exécutées.
Relativement à l'île de Chypre, M. Cross croit
qu'elle donnera bientôt l'exemple d'un bon gou-
vernement qui s'étendra à-toute l'Asie; et, con-
formément aux droits qu'elle tient du traité con-
clu avec la Porte, l'Angleterre ne cessera jamais
de faire tons Ses efforts pour arriver à ce résul-
tat tant qu'elle n'aura pas achevé ce qu'elle re-
garde comme la grande mission de la Grande-
Bretagne en Orient.
Parlant ensuite des affaires relatives à l'Afgha-
nistan, M. Cross a déclaré que l'Angleterre ne
désire pas élargir ses frontières dans les Indes;
mais, si de nouvelles influences travaillent ce
pays, il faut être prêt à leur faire face.
La réponse de l'émir sera peut-être favorable,
mals il est également possible que le volcan
éclate soudainement.
L'Angleterre a donc décidé que, dans cette
partie de l'Asie, l'innuence, le pouvoir et la su-
prématie anglaise doivent être hors de doute.
C'est, pour l'Angleterre, uBe question de la
plus haute importance.:
Londres, le 18 octobre.
LeCumberland. uls du feu roi de Hanovre, avec la
princesse Thyra, ont été approuvées par le roi
de Danemark.
Constantinople, le 17 octobre.
Le Sultan a informé hier M. Layard qu'il a
adressé à l'émir de l'Afghanistan une lettre lui
demandant de faire acte de bon musulman en
s'entendant avec l'Angleterre.
S. M. a reno'uvelé à M. Layard ses assurances
verbales de son acceptation des réformes.
Rome, le 18 octobre.
Le Pape a adressé hier aux pèterins espagnols
un discours dans leque! il les à félicités des dé-
monstrations de leur dévouement. Il a dit que
la noble et glorieuse nation espagnole était tou-
jours pleine de foi et des glorieuses traditions
religieuses.
Les rois espagnols qui ont pris le titre de rois
catholiques, les évoques espagnols si distingués
par leur piété et par leur doctrine, et surtout un
grand nombre de saints espagnols parlent hau-
tement de la piété et de la retigion de ce peuple.
Beaucoup d Ordres religieux ont eu, en Espa-
gne. leurs fondateurs.
Le Pape a adressé des louanges à ce pèleri-
nage qui s'est mis sous la protection de sainte
Thérèse, laquelle sut concevoir et accomplir de
grands projets malgré la guerre qui lui fut dé-
clarée par ses ennemis.
Aujourd'hui aussi, une lutte acharnée existe
-entrq'a. vérité et Ferreur. Il faut donc combattre
valeureusement sans se décourager, et maintenir
l'unité de la foi et de la religion qui contribuera
également au bien-être temporel des fidèles,
unira les esprits et assurera la concorde et la
paix dans les familles.
Le Pape a ensuite exprimé ses sentimens de
sollicitude pour l'Espagne et lui a donné sa bé-
nédiction.
Rome, le 18 octobre.
Le baron de Keudell, ambassadeur d'Allema-
gne, est parti pour l'Allemagne, pour affaires de
famille.
L'ambassadeur de France est arrivé.
Les bruits les plus accrédités au sujet de la
crise ministérielle sont les suivans le ministre
des affaires étrangères et le ministre de la guerre
auraient donné leur démission que le roi n'a pas
n'a pas encore acceptée.
Le ministre de la marine ne démissionnerait
pas.
M. Cairoli, président du conseil, partira demain
de Belgirate pour aller à Rome; à cause de la
crise.
Rome, le 17 octobre, soir.
L'M mentionne le bruit que le comte Corti,
ministre des atfairos étrangères, M. Brocchetti,
ministre de la marine, et le général Bruzzo, mi-
nistre de la guerre, seraient démissionnaires.
Selon l'O~MtM)~, le général Bruzzo et M. Broc-
chetti auraient seuls donné leur démission.
w Vienne, le 18 octobre.
La Presse apprend que le comte Zichy, outre
la dépêche publiée par l'M~o~ a encore lu
au grand-vizir une deuxième dépêche du comte
Andrassy, laquelle répond à une Note de Cara-
théodory Pacha relative a la rupture des négocia-
tions pour la convention.
Constantinople, le n octobre, soir.
La Porte a envoyé dans les monts Rhodope
une commission militaire dans un but d'apaise-
ment.
Vranja a été remis aux Serbes, et Gusinié aux
Monténégrins..
Hier, M. Layard a dîné chez le Sultan.
Constantinople, le 18 octobre.
La commission de la Roumélie orientale tient
aujourd'hui sa dernière séance préliminaire à
Constantinople.
La question de l'organisation financière de la
Roumélie avec le concours de la Banque otto-
mane ne sera résolue qu'à PhHippopoii.
La commission n'a pris aucune décision relati-
vement au gouvernement de la Roumélie. Elle
se réunira à PMIippopoli le 26 octobre.
Le gouvernement provisoire de la Bulgarie
vient de créer une école militaire à Sofia.
La Haye, le 17 octobre, soir.
Une dépêche d'Atchin porte que le chef Ha-
bieb-AbduI-Rahman a fait sa soumission solen-
nelle aux Hollandais le 13 de ce mois.
Nouvelle-Orléans, le 18 octobre.
Le bruit qui a conru qu'un oonuit a éclaté avec
les nègres de Waterpoof est démenti. Les nè-
gres avaient fait des démonstrations menaçan-
tes mais a l'arrivée des volontaires le calme
s'est rétabli.
Que nous sommes donc embarrassés
pour peu de chose On a trouvé un pro-
cédé, et nous n'en savions rien, pour
qu'il y ait toujours du travail et pour qu'il
n'y en ait jamais trop. Les crises com-
merciales et industrielles n'existeront
plus que par le souvenir. Les prix des
choses ne s'aviliront plus; les salaires
ne seront jamais menacés de diminution.
La concurrence ne fera désormais de tort
à personne. Un heureux temps approche
enfin où tous les problèmes de la produc-
tion, de la distribution et de la consom-
mation des biens se résoudront d'eux-
mêmes, à la satisfaction des chefs~ d'en-
treprises, des ouvriers et du public, et il
n'en aura coûté pour cela que de prendre
une résolution bien simple: celle de ne
plus travailler que huit heures par jour,
uniformément et universellement.
On verra plus tard s'il n'y a pas moyen
de mieux faire, car on reconnaît mainte-
nant que les machines ont du bon. Ne
songeant plus à résister à leur introduc-
tion dans les ateliers, les grands penseurs
de la philosophie du travail ne leur de-
mandent pas de renoncer à se multiplier
et à se perfectionner, mais ils se réservent,
quant à eux, de travailler toujours moins
de temps à mesure qu'elles produiront plus
d'ouvrage.
Qui pourrait les en blâmer? N'est-ce
pas le rêve de l'humanité d'avoir si bien
discipliné les sciences, que la mécanique
soit un jour toute seule à se fatiguer sur
cette terre? Il ne serait pas juste que ce
fût uniquement l'avenir qui connût les
larges loisirs et l'abondance. Les généra-
tions actuelles ont déjà le droit de béné-
ficier de l'habileté et de la docilité des
engins mécaniques, et, comme il a été dit
et redit sur tous les tons que l'industrie
de notre temps a fait dés prodiges et que
la richesse universelle surabonde, le re-
pos que les ateliers prendraient dès à pré
sent, en se fiant aux machines, ne ferait
que régler et fixer le niveau de la ri-
chesse san& que nul pût se plaindre de
son abaissement.
Les moralistes non plus ne seront sans
doute pas des derniers à applaudira cette
généreuEe découverte de l'équilibre de la
production, obtenu sans secousse aucune,
et de façon que l'ouvrière ne soit plus si
s souvent arrachée du foyer domestique avec
ses enfans pour aller se placer sous le joug
impitoyable de l'usine. Le père de famille
libre de cultiver son intelligence, une fois
i sa tâche faite, la société n'aura plus dans
son, sein que des citoyens éclairés. Et
l'ouvrage même, s'il n'est pas plus abon-
s dant, ne sera-t-il point de meilleure qualité
et d'un usage plus sûr, sortant de mains
qui ne seront pas énervées et épuisées par
des efforts sans trêve?
Ce programme de la création d'une
quantité fixe et immuable de travail par
la diminution de la production n'est pas
aussi nouveau que ses partisans d'aujour-
d'hui le supposent, et nous avons le re-
gret d'être dans la nécessité de lui refuser
1 notre approbation, quoique certainement
très désireux de voir le travail devenir
toujours moins pénible pour ceux qui en
supportent le poids le plus lourd. Ce n'est
pas en limitant artificiellement la produc-
tion que nous aurons trouvé le secret
d'échapper aux crises industrielles et
[ d'assurer à chacun sa part d'un travail
rémunérateur. Les crises disparaissent, et
l'activité humaine s'élance aussitôt vers
un but plus élevé que celui de la yeille.
Dans le milieu même des crises, celui qui
renoncerait le premier à la lutte en serait
aussi la première victime, car d'autres
sont là qui savent faire des sacrifices aux
circonstances et qui méritent le suc-
ces définitif en n'en désespérant pas.
L'erreur est d'abord d'admettre qu'il y
a u'n excès de production et qu'il se dé-
pense trop de travail parmi les nations
civilisées. Sismondi le croyait il y a cin-
L quante ans, et peut-être le croirait-il en-
core. Depuis un demi-siècle pourtant,
l'industrie a quintuplé pour le moins
la masse de ses produits, et les crises
sont devenues plus rares. Toutes au
fond, ou presque toutes, elles ne
sont que des liquidations d'entreprises
mal conçues, mal combinées ou trahies
par des événemens qu'il est encore impos-
sible aux hommes de dominer. Aucune
d'elles n'accuse une ombre de superfluité
dans les produits nécessaires, et nous
sommes absolument de l'avis de J.-B. Say
demandant s'il y a trop de tissus de coton,
ou de lin, ou de laine, quand, chez les
nations les plus riches, la moitié des habi-
tans se passent ou se privent de draps,
de chemises et de bas.
L'excès de la production, pour bien
longtemps encore, ne sera donc jamais
qu'apparent. Le mal est que notre com-
merce n'est pas aussi habile à vendre que
notre industrie à fabriquer. Nous avons
trop de petits détaillans et trop peu de
négocians. Le commerce a pour mission
de distribuer, de faire circuler, d'écouler
les marchandises, et non de les taxer au
passage en ne se donnant aucune peine
pour que le courant s'en renouvelle. Le
nôtre, en particulier, ne va pas d'assez
bonne grâce au-devant de la consomma-
tion, et, quand elle vient à lui, il ne sait
pas l'animer aux achats et multiplier ses
bénéfices par les siens.
On n'en répète pas moins, parmi les
industriels protectionnistes, qu'il y a 12 ou
15 millions de broches de trop dans les
fabriques de coton de l'univers.–Qu'elles
soient supprimées, et l'industrie coton-
nière chantera un hosannah perpétuel!
–A quoi l'écho des ouvriers socialistes ré-
pond que, si le travail durait un dixième
ou un cinquième de temps de moins, tous
les ouvriers auraient de l'occupation dans
les ateliers. Les produits, du moins, n'en-
combreraient pas les magasins; tisseraient
recherchés, ils se vendraient cher, et
même qui en voudrait n'en aurait pas
toujours, C'est là leur idéal commercial.
Ils oublient que l'ouvrier filateur ou tis-
seur n'a aucun intérêt à ce que le coton
vaille 5 ou 10 c. de trop le mètre, par un
procédé qui augmenterait en même temps
le prix du drap, des souliers, de la vais-
selle, des alimens et des maisons. Chacun
ne voit que son métier quand il songe à
son salaire. Il faut bien ouvrir les yeux
quand on en arrive aux achats, et alors
s'évanouit la beauté du système d'une j
cherté factice qui se généralise.
En ce moment, pour toucher les pou-
voirs publics par l'étalage de leur esprit
d'abnégation, les filateurs ne se plaignent
plus du prix du charbon qu'ils brûlent, ni
du prix du fer de leurs mécaniques. On <
s'est passé la casse, on se passe le séné 1
pour autant de jours et de mois que du- 1
rera le débat des tarifs. Mais, s'il est fa-
cile de s'entendre pour prélever des pro- 1
fits, ce luxe est interdit aux ouvriers qui
n'ont que des salaires à dépenser semaine
par semaine. Il peut leur être agréable i
que la cotonnade, s'ils en tissent, soit r
protégée par une vigoureuse barrière de ç
douanes et par la diminution des heures d
de travail, mais non pas que la protection q
et la raréfaction des produits s'étendent il
aux jaquettes et aux chaussures. L'abné- t~
gation des coalitions ne va pas jusque-là. 1~
D'ailleurs, nous aurions beau faire; en d
supposant même qu'à l'intérieur du pays d
tout le monde, ouvriers et patrons, s'em- &
pressât de renoncer à son indépendance n
et aux avantages de la liberté du travail P
pour ne plus produire que les trois quarts
de la masse des anciennes fabrications et
en tenir quelques jours les prix de revient Y
plus hauts que leur prix réel, l'étranger, le
cruel et inexorable étranger, attiré par q
l'appât du gain, passerait par-dessus tons &
t les droits de douane pour nous offrir
ses marchandises. Les pays où parle le
plus haut la nouvelle théorie de la pro-
i duction réduite lui fermeront les pre-
miers la bouche, et aucune considération
ne nous empêchera de leur acheter ce qu'ils
nous apporteront, dès que nous le con-
seillera notre bourse.
Si encore s'arrêtait là notre mésaven-
i ture. Mais quoi nous vendons au dehors
infiniment plus de produits fabriques que
nous n'en achetons. Dans l'ingénieux sys-
tème qui nous est recommandé,, force
nous sera bien de renoncer à cette expor-
tation lucrative, car nous allons vendre
nos marchandises beaucoup plus cher
qu'elles ne valent, et en même temps nous
n'en aurons pas de trop pour nous-
mêmes.
Tout notre bénéfice est dès lors réduit à
rien, et il ne nous reste, pour essayer de
nous tromper entre nous, qu'à nous dire
que nous vivons très à l'aise et que
nous sommes même devenus très ri-
ches, avec un très maigre approvision-
nement de tous les objets et de toutes les
denrées nécessaires, pourvu que no cotions, dans nos échanges internes, à
des prix qui peu à peu rappelleraient
ceux des assignats. Le tout, bien en-
tendu, à l'abri d'une palissade de prohibi-
tions rétablies et après avoir exterminé
la contrebande, cette dernière forme de la
concurrence.
L'ère dû travail allégé et réduit de du-
rée, grâce au plein jeu des machines,
cette ère viendra, mais dans des siècles
et quand d'abord nous aurons fait ce qu'il
faut pour qu'elle arrive. A n'en pas dou-
ter, nous avons travaillé plus énergiqae-
ment dans ce siècle-ci qu'on ne l'avait fait
dans les âges précédens mais n'en avons-
nous pas déjà reçu la récompense ? Le
bien-être ne nous est pas venu des so-
phismes des mécontens ou des impatiens
il est issu de la peine que nous avons
prise. Notre gain le plus précieux, c'est
dès à présent, de pouvoir travailler moins,
puisque la journée d'atelier, depuis 1789J
a diminué d'une heure au moins, et sou-
vent de deux heures. Nous n'y eussions
gagné que de la misère si nous eussions
voulu, dès 1789,décréter ainsi par artifice
le repos public, c'est-à-dire la rareté et la
cherté indéfinie des choses.
Ils ne s'inquiètent pas de ce qu'il en
adviendrait, ceux qui répandent de telles
propositions parmi les peuples. La courte
journée, ce n'est rien encore. Il faudra
proscrire le travail à la tâche, il faudra
proscrire l'atelier de famille et supprimer
jusqu'au dernier vestige de travail 'libre.
II faudra, pour assurer la permanence de
l'équilibre du travail etde la consommation
rationner à droite le consommateur et à
gauche claquemurer l'atelier comme une
prison, de peur qu'aucune recrue n'y pé-
nètre. Dans l'atelier même, il faudra faire
exécuter les décisions de l'Allemand Rot-
bertus sur la « journée normale mé-
thodiquement et obligatoirement compo-
sée de tant de gestes et de pauses par heure
de tant de paroles et de silences. Il faudra
l'on ne sait quoi encore, car dans le laby-
rinthe de la protection et de la réglementa-
tion du travail dont l'entrée est libre eiila
sortie fermée par une porte de fer c'est à'
l'infini que les :surprises, les pièges et les
obstacles se succèdent.
Sans contredit, celui qui prêche le main-
tien du prix des journées par leur abrévia
tion et du prix des marchandises par leur
rareté systématique et légale n'est pas plus
hors du sens commun et de réamtëmi~
celui qui sollicite de l'Etat des priviléMs
et des profits pour ses entreprises indus-
trielles mais la symétrie et l'égalité de
leurs erreurs ne les excusent pas Rien
qu'à les discuter, elles font perdre à
société un temps qui peut recevoir un
emploi plus utile mais comme dans un
cas c'est surtout l'ignorance qui s'asita
et surtout l'intérêt dans l'autre, les mSS
excusables sont ceux qui les premiers ont
imagmé dedtpe qu'il y avait trop de trf
vail et trop de production dans une
société encore si mal pourvue du néces-
ss~rCt
PAUL,BoiTEAU.
On nous écrit de Turin, le 10 octobre
« J'ai voulu entrevoir les provinces méri-
dionales et j'ai pris le chemin de fer de N~
plesàFoggia. Voilà encore une partie du
monde qu'on ne connaissait guère il y a vingt
ans. Bénévent n'était plus qu'un souvenir
historique, une propriété pontificale enclavée
dans le royaume sicilien. On se gardait bien
d'y aller, les routes n'étaient pas sûres Les
montagnes sans routes, les forôts épaisses
protégeaient les brigands qui s'y amassè-
rent en nombre après la chute de Fran
çois chemin de fer a balayé ces derniers
débnsdel ancien régime; on moditcependant
que le paysan, le cs/o?M, dans cette province
n'a pas fait un pas en avant. Il eat très Mu.
vre, pressuré par le ~J~'MOMc (le proprié-
taire, le monsieur), qui reprend par l'usure
l'argent dont il a payé le travail du be~eret
du laboureur. II y a là un système ingénieux
d'exploitation qui perpétue les mœurs du
Moyenne; le servage, aboli en droit, est
maintenu en fait par la misère des petits. !a
prépotenee et l'avidité des grands! la terre
enrichit ceux qui la possèdent et laisse mou-
rir de faim ceux qui la fécondent. Tous trou-
verez là-dessus des détails précis et navrans
dans les Lettres MVillari (Florence, Le Monnier, 1878), un livra
qui devrait être étudié avec soin par tous
ceux quintéreaseat les questions sociales.
SAMEM190CMBM
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ON SABONNE
rue des Prêtres-Samt-Germain-1'Auxerrois, 17.
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régences du Mar.oc; et de la Tunisie,
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en Allemagne, en Autriche, en'Russie,
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chez tous les directeurs de postes;
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VENDREMiC OCTOBRE
.Le télégraphe nous signale un dis-
cours fort sage que M. Cross, minis-
tre de l'intérieur en Angleterre, vient
de prononcer à Southport, dans un
banquet qui lui a été offert par les
conservateurs. M. Cross paraît s'être
appliqué à répondre aux alarmes que les
embarras de la politique européenne de-
puis la signature du traité de Berlin ont
provoquées chez nos voisins. On devait
s'attendre à ce que l'œuvre du Congrès
rencontrât des difficultés d'exécution.
« II était absurde, a dit avec raison
? M. Cross, d'espérer la réalisation immé-
)) diàte des décisions de l'Europe. )) II est
vrai que les obstacles ont été plus nom-
breux et plus graves qu'on ne l'avait cru
mais est-ce une raison de désespérer du
succès de la tâche parce qu'on n'en avait
pas prévu toute l'étendue ? ~?
Ce n'est pas l'Angleterre qui a
éprouvé les plus grandes déceptions.
Parmi les puissances directement enga-
gées dans le conflit oriental, l'Autriche
est certainement celle qui a été soumise
à la plus cruelle épreuve. Poussée par un
parti imprudent et aventureux, elle s'est
engagée dans des provinces où elle es-
pérait être accueillie, sinon avec enthou-
siasme, du moins avec une résignation
tranquille. Au lieu de cela, c'est la ré-
volte et une guerre barbare qu'elle a ren-
contrées dès ses premiers pas en Herzé-
govine et en Bosnie. L'Europe tout en-
tière a paru très surprise d'un événement
pourtant fort naturel. Durant les premiers
joursdelalutteeten présence des premiers
malheurs de l'Autriche, l'opinion publi-
que, entraînée par ce penchant à tout
exagérer qui semble passé dans les mœurs
européennes, a cru sérieusement que
les forces autrichiennes seraient insuffi-
santes pour vaincre l'insurrection. Nous
avons immédiatementprotesté contre une
impression aussi peu réfléchie. Il ne nous
a pas été difocile de montrer qu'il n'y
avait rien d'exact dans ce qu'on disait de
l'impuissance de l'armée autrichienne, et
que toute autre armée, placée en face des
mêmes obstacles matériels ët-moraux, au-
rait eu la même peine & les surmonter.
Le succès militaire de l'Autriche ne
nous paraissait pas douteux dans
un délai relativement prochain nous
l'avons dit avec assurance au milieu
du scepticisme universel, et les faits
nous ont donné raison. Les diffi-
cultés sérieuses qu'allait rencontrer l'Au-
triche, dans l'occupation de l'Herzégovine
et la Bosnie devaient être d'une toute
autre nature. Uniquement préoccupé d'un
intérêt de conquête, le parti de la cour .r
et de l'armée n'avait pas songé à la crise
intérieure que l'annexion plus ou moins
déguisée de deux provinces slaves à l'em-
pire austro-hongrois ne pouvait manquer
de faire éclater des deux côté de la Leitha.
Plus prévoyant ou moins aveugle, le
comte Andrassy avait aperçu de loin le
péril mais, comme tous les hommes fai-
bles qui n'ont pas la hardiesse de s'oppo-
ser nettement à une politique qu'ils sa-
vent mauvaise, et qui aiment mieux es-
sayer de la modifier dans l'exécution que
d'en combattre le principe, il a pris à sa
charge une entreprise dont il ne lui est
plus possible de décliner aujourd'hui la
responsabilité. Ce qu'il en est résulté, per-
sonne ne l'ignore. Nous avions annoncé
longtemps & l'avance que les Allemands
et les Hongrois refuseraient de s'imposer
des charges écrasantes pour assurer le
succès d'une aventure dont ils ne peu-
vent retirer que des déboires. Les Hon-
grois ont donné l'exemple, les Allemands
le suivront sans nul doute. Il y a toujours
eu dans les projets du parti de la cour et
de l'armée une arrière-pensée réaction-
naire et hostile au dualisme parlemen-
taire. Les militaires et les hauts fonction-
naires de Vienne ont un goût prononcé
pour les populations slaves de l'empire,
dont l'esprit de soumission est très favo-
rable au développement du pouvoir ab-
solu, et ils neseiaient pas fâchés de s'ap-
puyer sur elles pour contenir les aspira-
tions libérales des Allemands et des Hon-
grois. Aussi les populations slaves sont-
elles seules disposées aujourd'hui à sou-
tenir la politique inaugurée par l'oc-
cupation de l'Herzégovine et de la
Bosnie. Mais peut-être se hâtent-elles
trop de manifester leurs ambitions. On
sait que la Diète de Croatie vient de
voter une Adresse dans laquelle elle n'hé-
site pas à exprimer des espérances qui ne
pourraient se réaliser qu'au moyen d'un
bouleversement complet "de la Consti-
tution et d'un conflit déclaré entre les
diverses races de l'empire. C'est en
vain que le ban et les autres organes du
gouvernement ont combattu cette Adresse
avec toute l'énergie dont ils étaient capa-
bles une majorité écrasante s'est pro-
noncée contre eux. Le ~o~ en conclut que
les 34 députés croates délégués à: la
Chambre de Pesth, et qui formaient
une partie importante du contingent
de la majorité ministérielle, se tourneront
désormais contre le ministère. Nous
croyons plutôt le contraire. Le mini-
stère, attaqué par un parti pa-
triote et radicalement hostile au comte
Andrassy, sera soutenu presque à coup
sûr pM les délégués delà. Diète d'Agram.
pour un cabinet
Mais qSëîH~situation pour un cabinet
hongrois d'avoir à compter sur l'appui
d'un groupe .de députés croates qui vien-
nent de voter une Adresse que tous les
Hongrois doivent regarder comme une
sorte de déclaration de guerre
Il est donc incontestable que l'exécu-
tion du traité de Berlin, en ce qui con-
cerne l'Autriche, s'est déjà heurtée et se
heurtera encore aux plus graves difficul-
tés. Mais FÀngleterre est-elle menacée
des mêmes périls, et faut-il s'attendre,
comme le font quelques personnes, à voir
son œuvre définitivement compromise
par les résistances de la Porte et par
les habiles manœuvres de la Russie?
Ce serait tomber dans une bien grande
exagération que de/le croire. Sans
doute, les belles promesses et les espé-
rances magnifiques que lord Beacons-
Seld avait rapportées de Berlin ne sont
point encore réalisées; peut-être même
ne se réaliseront-elles jamais mais
fallait-il prendre un chant de triom-
phe pour un programme politique? L'An-
gleterre, nous en sommes persua-
dés, finira par mettre en pratique tout
ce qu'il y avait de sérieux et d'utile
dans les projets que son premier ministre
a exposés avec l'éclat, peut-être excessif,
d'une éloquence presque orientale. Nos
voisins sont sujets aux prompts découra-
gemens. Ils avaient cru trouver à Chypre
une sorte de paradis terrestre; ils ont été
surpris d'y rencontrer une terre insa-
lubre, toute couverte des ruines qu'a-
vait entassées une barbarie séculaire.
Un écrivain trop facile à émouvoir
s'est empressé de parler du /?
Chypre; il y a eu tout simplement une
tâche plus longue et plus difficile qu'on
ne l'avait imaginé. Mais M. Cross a
eu raison de dire que cette îte ofîrira
bientôt « l'exemple d'un bon gouverne-
M ment qui s'étendra & toute l'Asie,
H et que,çonformément aux droits qu'elle
H tient du traité avec la Porte, l'AngIe-
H terrene cessera jamais de fairetous ses
H efforts pour arriver à ce résultat,
H tant qu'elle n'aura pas achevé ce
M qu'elle considère comme la grande
a mission de la Grande-Bretagne enAsie. »
II était opportun d'entendre un mi-
nistre anglais affirmer hautement que
son pays n'a pas renoncé à là mission ci-
vilisatrice qu'il s'est engagé à remplir
en Asie. Rien n'ayant été fait depuis
le Congrès de Berlin pour ces malheureu-
ses .populations asiatiques auxquelles on
avait laissé entrevoir un si bel avenir de
paix et dé progrès, il ne manquait
pas d'esprits chagrins prêts à déclarer
que; l'Angleterre s'était servie d~un pré-
texte peu sincère afin de couvrir la con-
quête de Chypre, mais qu'après s'être,
assuré la possession d'un poste mili-
taire depuis longtemps envié, elle ne son-
gerait plus aux promesses qu'elle avait
proclamées devant l'Europe. Nous n'a-
vons jamais partagé pour notre compte
cetteopiniondénigrante. Si l'Angleterre n~a
pas encore commencé les réformés asiati-
ques, ce~n'est pas la bonne volonté, c'est le
pouvoir .qui lui a manqué. On sait à quels
obstacles la diplomatie anglaise se heurte
à Constantinople. Les Russes, qui n'ont
cessé depuis trois ans de fatiguer l'Eu-
rope de leur philanthropie et qui viennent.
de faire uneguerre sanglante sous prétexte
d'assurer le bonheur des Bulgares, n'épar-
gnent rien pour empêcher l'Angle-
terre de régénérer l'administration de
l'Asie-Mineure. C'est ce qu'ils appellent
du désintéressement et dé l'humanité. La
diplomatie moscovite, reprenant ses tra-
ditions & Constantinople, entoure le mal-
heureuxSultan de toutes les intrigues.au
moyen desquelles elle a perdu Abdul-Aziz.
On dit même qu'elle emploie les hommes:
qui l'ont déjà si bien servie, et que
Mahmoud Nedim est, l'instrument de
cette conspiration de palais dont le succès
amènerait la perte définitive de l'empire
ottoman. L'ambassadeur anglais lutte cons-
tamment contre des difficultés presque
insaisissables parce qu'elles se faufi-
lent dans l'intérieur du palais et revêtent
toutes les formes de la séduction, de la
crainte et de la corruption. Il aurait
remporté cependant un avantage écla-'
tant s'il était vrai, commme l'annonce
la C~~oM~Mec ~o~ï~, que l'entente
se fût établie entre la Porte et l'An-
gleterre sur les quatre points sui-
vans « 1" Création d'une gendarmerie
? composée de chrétiens et de musulmans
N et commandée par desofnciers anglais;
a 2° institution d'un assesseur anglais
? placé auprès de chaque Cour d'appel
M aux chefs-lieux de vilayets; 3°nomina–
H tiondes gouverneurs, pour cinq ans,
B avec l'assentiment de l'Angleterre la
H destitution des gouverneurs aurait lieu
également avec l'assentiment de l'An-
)) gleterre; 4° nomination d'un receveur
B générai pour la perception des impôts
M dans chaque vilayet, avec l'assentiment
a de l'Angleterre la dîme serait rempla-
N cée par un impôt foncier. ))
Si ce plan est réellement accepté par la
Porte, et surtout s'il est appliqué avec
fermeté, il est certain que la situation de
l'Asie sera profondément modifiée. Avons-
nous Ttesoin de répéterce que nous avons
dit bien des fois sur les sentimens que
les projets de l'Angleterre inspirent à la
France? Il nous' est arrivé de défendre
avec quelque vivacité les intérêts que
nous avons en Orient, et de maintenir de
notre mieux l'influence séculaire que nous
y exerçons. Mais est-ce pour combattre
l'Angleterre que nous avons agi ainsi?
En aucune manière. En voyant les
difficultés qui s'élèvent sans cesse devant
elle, l'Angleterre doit comprendre com-
bien elle a besoin de ménager les forces
déjà existantes qui peuvent la servir dans
son œuvre de civilisation et de progrès.
L'influence de la France est une de ces
forces. Essayer de la détruire serait une
grande imprudence dont les ennemis de
la politique anglaise seraient les pre-
miers à profiter. Entre l'Angleterre
et nous, il y a communauté de prin-
cipes et d'intérêts il do~t ,donc y
avoir communauté d'action, et. nous ne
comprendrions pas, pour notre compte,
des dissentimehs qui naîtraient de ja-
lousies, de craintes ou de méfiances dont
nous ne trouvons pas la moindre trace
dans notre cœur.
,h M.
BOURSE DE PARIS
CMtMfe te 17 te 18 BtMMtte. MtttMe
Comptant. 7N2!i. ~5~0. ~S.
Fin cour. 75 15 ?S3'7l2 .221/2
SOt/W
Amortissable.
Comptant. 78 15 7840.2'i.
Fin cour. 78 15 78 27 12 .121/2
~t/eo/e
ComptantlOS10.tOt!25-1N~ 7
to/o
Cbmptant.H3.H320.20.
FiBCOtU'.lt!:971/211320.M 12
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0. H3 fr. 10, 22 )/2, 17 1/2.
30/0. 78 fr. 25, 221/2.
3 0/0 amortissable. '?Sir.40.
Extér" espagnole.. 147/16,9/16.
5 0/0 turc. Hfr.tS,45,42,)/2..
Banque ottomane.. 478 fr. 76, 476 87 1/2, .47? M
Ottomane 1873. 61ff.BO,62fr.SO,.2S.
Florins (or).61 1/4.
Egyptiennes 6 0/0.. 287 fr., 291 fr., 288 fr. 221/2
Notre correspondant de Berlin Tious
adresse le télégramme suivant':
e Berlin, le 18 octobre, 8 h. 2S m. soir.
aMes informations d'hier étaient exactes.
Le compromis arrêté entre les trois fractions
gouvernementales auxquelles s'est joint le
groupe progressiste opportuniste Lœwe est
bien tel que je vous l'ai mandé. La troisième
lecture a commencé aujourd'hui par une dis-
cussion générale. Fidèles à leur résolution de
tolérance impartiale, le Reichsta.g et son pré-
sident se sont encore une fois prêtés avec une
patience exemplaire aux amplifications plus
ou moins verbeuses ou irritantes des lieux
communs de chaque parti que justifient les
circonstances exceptionnelles de ce débat. Ont
pris successivement la parole pour le centre,
M. Schorlemer-ÀIst; pour les conservateurs-
libéraux, M. Kardorif; pour les socialistes,
M. Liebknecht, qui s'est fait rappelés' plusieurs
fois à la question ou à l'ordre, mais qui n'en a
pas moins parlé trôs bien et tout à son aise
une heure durant; pour les conservateurs alle-
mands, M. HelldorH pour les libéraux-
nationaux et surtout pour lui-même. M. Las-
ker pour les progressistes. M. Schultze-
Detitzseh, etc. Le vote des articlesS'est arrêté
au numéro 2 qui a fourni au député polonais
Nigolevski l'occasion d'une protestation trop
passionnée, trop peu parlementaire pour être
bien utile à sa.cause.
N La place du chancelier est restée vide;
mais c'est lui, dit-on, qui prononcera demain
la ciôture et remerciera la nouvelle majorité
qui s'est formée à sa voix et dont il fait toute
la cohésion. &
TéMgrapMe pipiv~e.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Londres,lol8octobre.
LeJtfo?'MM~ Post publie la dépêche suivante de
Berlin:
«Le gouvernement allemand a envoyé à Paris le
texte omciel du discours prononcé au Reichstag
par le prince de Bismarck. <
L'ambassadeur d'Allemagne, enremettantcette
copie a M. Waddington, a explique que toutes
les allusions àla France qui se trouvent dans le
discours du chancelier sont conçues dans un es-
prit d'amitié et de bon voisinage.
') Le Reichstag sera prorogé samedi, tom les ob-
stacles que rencontrait la loi contrôles socialistes
ayant été écartés. »
Bombay, le 18 octobre.
Le KMM o/' JM~M annonce le retour de Gholam-
Hussein Khan qui apporte la réponse de l'émir.
Cette réponse n est pas satisfaisante.
Les tribus dos Mohmunds sont divisées sur
leur conduite à tenir à l'égard de l'émir. Nowrog
Khan, ancien gouverneur de LàUpura, a offert
aux Anglais de leur prêter son concours.
On assure que des désertions auraient lieu
quotidiennement dans l'armée afghane, par suite
du manque de vivres, de vêtemens et de solde.
South-Port {Lancashire), le 17 octobre, soir.
Dans un banquet qui vient de lui être offert
par les conservateurs, M. Cross a pris la parole.
It s'est surtout occupé des aSaires d'Orient et
a dit qu'il était absurde d'espérer la réalisation
immédiate des décisions du Congrès de Berlin
dans l'Europe orientale. <
On doit s'attendre à des difficultés mais le
gouvernement est prêt à les envisager et à exer-
cer son innuence ann que les décisions du traité
dé Bertin soient exécutées.
Relativement à l'île de Chypre, M. Cross croit
qu'elle donnera bientôt l'exemple d'un bon gou-
vernement qui s'étendra à-toute l'Asie; et, con-
formément aux droits qu'elle tient du traité con-
clu avec la Porte, l'Angleterre ne cessera jamais
de faire tons Ses efforts pour arriver à ce résul-
tat tant qu'elle n'aura pas achevé ce qu'elle re-
garde comme la grande mission de la Grande-
Bretagne en Orient.
Parlant ensuite des affaires relatives à l'Afgha-
nistan, M. Cross a déclaré que l'Angleterre ne
désire pas élargir ses frontières dans les Indes;
mais, si de nouvelles influences travaillent ce
pays, il faut être prêt à leur faire face.
La réponse de l'émir sera peut-être favorable,
mals il est également possible que le volcan
éclate soudainement.
L'Angleterre a donc décidé que, dans cette
partie de l'Asie, l'innuence, le pouvoir et la su-
prématie anglaise doivent être hors de doute.
C'est, pour l'Angleterre, uBe question de la
plus haute importance.:
Londres, le 18 octobre.
Le
princesse Thyra, ont été approuvées par le roi
de Danemark.
Constantinople, le 17 octobre.
Le Sultan a informé hier M. Layard qu'il a
adressé à l'émir de l'Afghanistan une lettre lui
demandant de faire acte de bon musulman en
s'entendant avec l'Angleterre.
S. M. a reno'uvelé à M. Layard ses assurances
verbales de son acceptation des réformes.
Rome, le 18 octobre.
Le Pape a adressé hier aux pèterins espagnols
un discours dans leque! il les à félicités des dé-
monstrations de leur dévouement. Il a dit que
la noble et glorieuse nation espagnole était tou-
jours pleine de foi et des glorieuses traditions
religieuses.
Les rois espagnols qui ont pris le titre de rois
catholiques, les évoques espagnols si distingués
par leur piété et par leur doctrine, et surtout un
grand nombre de saints espagnols parlent hau-
tement de la piété et de la retigion de ce peuple.
Beaucoup d Ordres religieux ont eu, en Espa-
gne. leurs fondateurs.
Le Pape a adressé des louanges à ce pèleri-
nage qui s'est mis sous la protection de sainte
Thérèse, laquelle sut concevoir et accomplir de
grands projets malgré la guerre qui lui fut dé-
clarée par ses ennemis.
Aujourd'hui aussi, une lutte acharnée existe
-entrq'a. vérité et Ferreur. Il faut donc combattre
valeureusement sans se décourager, et maintenir
l'unité de la foi et de la religion qui contribuera
également au bien-être temporel des fidèles,
unira les esprits et assurera la concorde et la
paix dans les familles.
Le Pape a ensuite exprimé ses sentimens de
sollicitude pour l'Espagne et lui a donné sa bé-
nédiction.
Rome, le 18 octobre.
Le baron de Keudell, ambassadeur d'Allema-
gne, est parti pour l'Allemagne, pour affaires de
famille.
L'ambassadeur de France est arrivé.
Les bruits les plus accrédités au sujet de la
crise ministérielle sont les suivans le ministre
des affaires étrangères et le ministre de la guerre
auraient donné leur démission que le roi n'a pas
n'a pas encore acceptée.
Le ministre de la marine ne démissionnerait
pas.
M. Cairoli, président du conseil, partira demain
de Belgirate pour aller à Rome; à cause de la
crise.
Rome, le 17 octobre, soir.
L'M mentionne le bruit que le comte Corti,
ministre des atfairos étrangères, M. Brocchetti,
ministre de la marine, et le général Bruzzo, mi-
nistre de la guerre, seraient démissionnaires.
Selon l'O~MtM)~, le général Bruzzo et M. Broc-
chetti auraient seuls donné leur démission.
w Vienne, le 18 octobre.
La Presse apprend que le comte Zichy, outre
la dépêche publiée par l'M~o~ a encore lu
au grand-vizir une deuxième dépêche du comte
Andrassy, laquelle répond à une Note de Cara-
théodory Pacha relative a la rupture des négocia-
tions pour la convention.
Constantinople, le n octobre, soir.
La Porte a envoyé dans les monts Rhodope
une commission militaire dans un but d'apaise-
ment.
Vranja a été remis aux Serbes, et Gusinié aux
Monténégrins..
Hier, M. Layard a dîné chez le Sultan.
Constantinople, le 18 octobre.
La commission de la Roumélie orientale tient
aujourd'hui sa dernière séance préliminaire à
Constantinople.
La question de l'organisation financière de la
Roumélie avec le concours de la Banque otto-
mane ne sera résolue qu'à PhHippopoii.
La commission n'a pris aucune décision relati-
vement au gouvernement de la Roumélie. Elle
se réunira à PMIippopoli le 26 octobre.
Le gouvernement provisoire de la Bulgarie
vient de créer une école militaire à Sofia.
La Haye, le 17 octobre, soir.
Une dépêche d'Atchin porte que le chef Ha-
bieb-AbduI-Rahman a fait sa soumission solen-
nelle aux Hollandais le 13 de ce mois.
Nouvelle-Orléans, le 18 octobre.
Le bruit qui a conru qu'un oonuit a éclaté avec
les nègres de Waterpoof est démenti. Les nè-
gres avaient fait des démonstrations menaçan-
tes mais a l'arrivée des volontaires le calme
s'est rétabli.
Que nous sommes donc embarrassés
pour peu de chose On a trouvé un pro-
cédé, et nous n'en savions rien, pour
qu'il y ait toujours du travail et pour qu'il
n'y en ait jamais trop. Les crises com-
merciales et industrielles n'existeront
plus que par le souvenir. Les prix des
choses ne s'aviliront plus; les salaires
ne seront jamais menacés de diminution.
La concurrence ne fera désormais de tort
à personne. Un heureux temps approche
enfin où tous les problèmes de la produc-
tion, de la distribution et de la consom-
mation des biens se résoudront d'eux-
mêmes, à la satisfaction des chefs~ d'en-
treprises, des ouvriers et du public, et il
n'en aura coûté pour cela que de prendre
une résolution bien simple: celle de ne
plus travailler que huit heures par jour,
uniformément et universellement.
On verra plus tard s'il n'y a pas moyen
de mieux faire, car on reconnaît mainte-
nant que les machines ont du bon. Ne
songeant plus à résister à leur introduc-
tion dans les ateliers, les grands penseurs
de la philosophie du travail ne leur de-
mandent pas de renoncer à se multiplier
et à se perfectionner, mais ils se réservent,
quant à eux, de travailler toujours moins
de temps à mesure qu'elles produiront plus
d'ouvrage.
Qui pourrait les en blâmer? N'est-ce
pas le rêve de l'humanité d'avoir si bien
discipliné les sciences, que la mécanique
soit un jour toute seule à se fatiguer sur
cette terre? Il ne serait pas juste que ce
fût uniquement l'avenir qui connût les
larges loisirs et l'abondance. Les généra-
tions actuelles ont déjà le droit de béné-
ficier de l'habileté et de la docilité des
engins mécaniques, et, comme il a été dit
et redit sur tous les tons que l'industrie
de notre temps a fait dés prodiges et que
la richesse universelle surabonde, le re-
pos que les ateliers prendraient dès à pré
sent, en se fiant aux machines, ne ferait
que régler et fixer le niveau de la ri-
chesse san& que nul pût se plaindre de
son abaissement.
Les moralistes non plus ne seront sans
doute pas des derniers à applaudira cette
généreuEe découverte de l'équilibre de la
production, obtenu sans secousse aucune,
et de façon que l'ouvrière ne soit plus si
s souvent arrachée du foyer domestique avec
ses enfans pour aller se placer sous le joug
impitoyable de l'usine. Le père de famille
libre de cultiver son intelligence, une fois
i sa tâche faite, la société n'aura plus dans
son, sein que des citoyens éclairés. Et
l'ouvrage même, s'il n'est pas plus abon-
s dant, ne sera-t-il point de meilleure qualité
et d'un usage plus sûr, sortant de mains
qui ne seront pas énervées et épuisées par
des efforts sans trêve?
Ce programme de la création d'une
quantité fixe et immuable de travail par
la diminution de la production n'est pas
aussi nouveau que ses partisans d'aujour-
d'hui le supposent, et nous avons le re-
gret d'être dans la nécessité de lui refuser
1 notre approbation, quoique certainement
très désireux de voir le travail devenir
toujours moins pénible pour ceux qui en
supportent le poids le plus lourd. Ce n'est
pas en limitant artificiellement la produc-
tion que nous aurons trouvé le secret
d'échapper aux crises industrielles et
[ d'assurer à chacun sa part d'un travail
rémunérateur. Les crises disparaissent, et
l'activité humaine s'élance aussitôt vers
un but plus élevé que celui de la yeille.
Dans le milieu même des crises, celui qui
renoncerait le premier à la lutte en serait
aussi la première victime, car d'autres
sont là qui savent faire des sacrifices aux
circonstances et qui méritent le suc-
ces définitif en n'en désespérant pas.
L'erreur est d'abord d'admettre qu'il y
a u'n excès de production et qu'il se dé-
pense trop de travail parmi les nations
civilisées. Sismondi le croyait il y a cin-
L quante ans, et peut-être le croirait-il en-
core. Depuis un demi-siècle pourtant,
l'industrie a quintuplé pour le moins
la masse de ses produits, et les crises
sont devenues plus rares. Toutes au
fond, ou presque toutes, elles ne
sont que des liquidations d'entreprises
mal conçues, mal combinées ou trahies
par des événemens qu'il est encore impos-
sible aux hommes de dominer. Aucune
d'elles n'accuse une ombre de superfluité
dans les produits nécessaires, et nous
sommes absolument de l'avis de J.-B. Say
demandant s'il y a trop de tissus de coton,
ou de lin, ou de laine, quand, chez les
nations les plus riches, la moitié des habi-
tans se passent ou se privent de draps,
de chemises et de bas.
L'excès de la production, pour bien
longtemps encore, ne sera donc jamais
qu'apparent. Le mal est que notre com-
merce n'est pas aussi habile à vendre que
notre industrie à fabriquer. Nous avons
trop de petits détaillans et trop peu de
négocians. Le commerce a pour mission
de distribuer, de faire circuler, d'écouler
les marchandises, et non de les taxer au
passage en ne se donnant aucune peine
pour que le courant s'en renouvelle. Le
nôtre, en particulier, ne va pas d'assez
bonne grâce au-devant de la consomma-
tion, et, quand elle vient à lui, il ne sait
pas l'animer aux achats et multiplier ses
bénéfices par les siens.
On n'en répète pas moins, parmi les
industriels protectionnistes, qu'il y a 12 ou
15 millions de broches de trop dans les
fabriques de coton de l'univers.–Qu'elles
soient supprimées, et l'industrie coton-
nière chantera un hosannah perpétuel!
–A quoi l'écho des ouvriers socialistes ré-
pond que, si le travail durait un dixième
ou un cinquième de temps de moins, tous
les ouvriers auraient de l'occupation dans
les ateliers. Les produits, du moins, n'en-
combreraient pas les magasins; tisseraient
recherchés, ils se vendraient cher, et
même qui en voudrait n'en aurait pas
toujours, C'est là leur idéal commercial.
Ils oublient que l'ouvrier filateur ou tis-
seur n'a aucun intérêt à ce que le coton
vaille 5 ou 10 c. de trop le mètre, par un
procédé qui augmenterait en même temps
le prix du drap, des souliers, de la vais-
selle, des alimens et des maisons. Chacun
ne voit que son métier quand il songe à
son salaire. Il faut bien ouvrir les yeux
quand on en arrive aux achats, et alors
s'évanouit la beauté du système d'une j
cherté factice qui se généralise.
En ce moment, pour toucher les pou-
voirs publics par l'étalage de leur esprit
d'abnégation, les filateurs ne se plaignent
plus du prix du charbon qu'ils brûlent, ni
du prix du fer de leurs mécaniques. On <
s'est passé la casse, on se passe le séné 1
pour autant de jours et de mois que du- 1
rera le débat des tarifs. Mais, s'il est fa-
cile de s'entendre pour prélever des pro- 1
fits, ce luxe est interdit aux ouvriers qui
n'ont que des salaires à dépenser semaine
par semaine. Il peut leur être agréable i
que la cotonnade, s'ils en tissent, soit r
protégée par une vigoureuse barrière de ç
douanes et par la diminution des heures d
de travail, mais non pas que la protection q
et la raréfaction des produits s'étendent il
aux jaquettes et aux chaussures. L'abné- t~
gation des coalitions ne va pas jusque-là. 1~
D'ailleurs, nous aurions beau faire; en d
supposant même qu'à l'intérieur du pays d
tout le monde, ouvriers et patrons, s'em- &
pressât de renoncer à son indépendance n
et aux avantages de la liberté du travail P
pour ne plus produire que les trois quarts
de la masse des anciennes fabrications et
en tenir quelques jours les prix de revient Y
plus hauts que leur prix réel, l'étranger, le
cruel et inexorable étranger, attiré par q
l'appât du gain, passerait par-dessus tons &
t les droits de douane pour nous offrir
ses marchandises. Les pays où parle le
plus haut la nouvelle théorie de la pro-
i duction réduite lui fermeront les pre-
miers la bouche, et aucune considération
ne nous empêchera de leur acheter ce qu'ils
nous apporteront, dès que nous le con-
seillera notre bourse.
Si encore s'arrêtait là notre mésaven-
i ture. Mais quoi nous vendons au dehors
infiniment plus de produits fabriques que
nous n'en achetons. Dans l'ingénieux sys-
tème qui nous est recommandé,, force
nous sera bien de renoncer à cette expor-
tation lucrative, car nous allons vendre
nos marchandises beaucoup plus cher
qu'elles ne valent, et en même temps nous
n'en aurons pas de trop pour nous-
mêmes.
Tout notre bénéfice est dès lors réduit à
rien, et il ne nous reste, pour essayer de
nous tromper entre nous, qu'à nous dire
que nous vivons très à l'aise et que
nous sommes même devenus très ri-
ches, avec un très maigre approvision-
nement de tous les objets et de toutes les
denrées nécessaires, pourvu que no
des prix qui peu à peu rappelleraient
ceux des assignats. Le tout, bien en-
tendu, à l'abri d'une palissade de prohibi-
tions rétablies et après avoir exterminé
la contrebande, cette dernière forme de la
concurrence.
L'ère dû travail allégé et réduit de du-
rée, grâce au plein jeu des machines,
cette ère viendra, mais dans des siècles
et quand d'abord nous aurons fait ce qu'il
faut pour qu'elle arrive. A n'en pas dou-
ter, nous avons travaillé plus énergiqae-
ment dans ce siècle-ci qu'on ne l'avait fait
dans les âges précédens mais n'en avons-
nous pas déjà reçu la récompense ? Le
bien-être ne nous est pas venu des so-
phismes des mécontens ou des impatiens
il est issu de la peine que nous avons
prise. Notre gain le plus précieux, c'est
dès à présent, de pouvoir travailler moins,
puisque la journée d'atelier, depuis 1789J
a diminué d'une heure au moins, et sou-
vent de deux heures. Nous n'y eussions
gagné que de la misère si nous eussions
voulu, dès 1789,décréter ainsi par artifice
le repos public, c'est-à-dire la rareté et la
cherté indéfinie des choses.
Ils ne s'inquiètent pas de ce qu'il en
adviendrait, ceux qui répandent de telles
propositions parmi les peuples. La courte
journée, ce n'est rien encore. Il faudra
proscrire le travail à la tâche, il faudra
proscrire l'atelier de famille et supprimer
jusqu'au dernier vestige de travail 'libre.
II faudra, pour assurer la permanence de
l'équilibre du travail etde la consommation
rationner à droite le consommateur et à
gauche claquemurer l'atelier comme une
prison, de peur qu'aucune recrue n'y pé-
nètre. Dans l'atelier même, il faudra faire
exécuter les décisions de l'Allemand Rot-
bertus sur la « journée normale mé-
thodiquement et obligatoirement compo-
sée de tant de gestes et de pauses par heure
de tant de paroles et de silences. Il faudra
l'on ne sait quoi encore, car dans le laby-
rinthe de la protection et de la réglementa-
tion du travail dont l'entrée est libre eiila
sortie fermée par une porte de fer c'est à'
l'infini que les :surprises, les pièges et les
obstacles se succèdent.
Sans contredit, celui qui prêche le main-
tien du prix des journées par leur abrévia
tion et du prix des marchandises par leur
rareté systématique et légale n'est pas plus
hors du sens commun et de réamtëmi~
celui qui sollicite de l'Etat des priviléMs
et des profits pour ses entreprises indus-
trielles mais la symétrie et l'égalité de
leurs erreurs ne les excusent pas Rien
qu'à les discuter, elles font perdre à
société un temps qui peut recevoir un
emploi plus utile mais comme dans un
cas c'est surtout l'ignorance qui s'asita
et surtout l'intérêt dans l'autre, les mSS
excusables sont ceux qui les premiers ont
imagmé dedtpe qu'il y avait trop de trf
vail et trop de production dans une
société encore si mal pourvue du néces-
ss~rCt
PAUL,BoiTEAU.
On nous écrit de Turin, le 10 octobre
« J'ai voulu entrevoir les provinces méri-
dionales et j'ai pris le chemin de fer de N~
plesàFoggia. Voilà encore une partie du
monde qu'on ne connaissait guère il y a vingt
ans. Bénévent n'était plus qu'un souvenir
historique, une propriété pontificale enclavée
dans le royaume sicilien. On se gardait bien
d'y aller, les routes n'étaient pas sûres Les
montagnes sans routes, les forôts épaisses
protégeaient les brigands qui s'y amassè-
rent en nombre après la chute de Fran
çois chemin de fer a balayé ces derniers
débnsdel ancien régime; on moditcependant
que le paysan, le cs/o?M, dans cette province
n'a pas fait un pas en avant. Il eat très Mu.
vre, pressuré par le ~J~'MOMc (le proprié-
taire, le monsieur), qui reprend par l'usure
l'argent dont il a payé le travail du be~eret
du laboureur. II y a là un système ingénieux
d'exploitation qui perpétue les mœurs du
Moyenne; le servage, aboli en droit, est
maintenu en fait par la misère des petits. !a
prépotenee et l'avidité des grands! la terre
enrichit ceux qui la possèdent et laisse mou-
rir de faim ceux qui la fécondent. Tous trou-
verez là-dessus des détails précis et navrans
dans les Lettres M
qui devrait être étudié avec soin par tous
ceux quintéreaseat les questions sociales.
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